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Pathologie du sinus
rénal M. Edderai, S. Semlali, S. Chaouir, T. Amil, A.
Hanine, S. Akjouj
Service d’Imagerie Médicale – Hôpital Militaire d’Instruction Mohamed V
CHU- Rabat - Maroc
Sinus rénal
Carrefour anatomique entre la face interne du
parenchyme rénal et le rétro-péritoine.
Divers constituants anatomiques: urinaire,
vasculaire, lymphatique et graisseux.
Les modalités d’imagerie pour l’explorer:
échographie +/- doppler
La tomodensitométrie +++
L’imagerie par résonance magnétique ++
Anatomie
Le sinus rénal est un espace
cellulo-graisseux entré par le
parenchyme rénal.
Il englobe les cavités et les tiges
calicielles et se continue vers le
hile rénal en englobant les
vaisseaux rénaux, et
lymphatiques
Origine des lésions
À partir des constituant
du sinus rénal
Extension secondaire du
parenchyme rénal ou
extra-rénal (rétropéritoine)
Pathologies divers
Lésions non
tumorales
Lipomatose
Lésions kystiques
Lésion vasculaire
Lésions
inflammatoires
Lésions tumorales
Tumeurs des voies
excrétrices.
Tumeurs primitives
Extension
locorégionale des
tumeurs rénales ou
rétro péritonéales.
Échographie et échodoppler
Masse solide vs
masse liquide Évaluation des lésions
vasculaires rénales
Échographie rénale: le sinus rénal (flèche
blanche) est hyperéchogène créant la
différenciation parenchymato-sinusale.
Échographie rénale qui montre une formation
anéchogène à la jonction parenchymato-sinusale ,
bien limitée avec un renforcement postérieur en
faveur d’un kyste rénal simple.
Tomodensitométrie +++
Plus sensible:
-Bilan topographique
-Bilan lésionnel
-Bilan loco-régional a
c b
Coupes tomodensitométriques axiales sans injection de contraste (a,b) et après injection de
contraste iodé (c) au temps parenchymateux qui montrent le sinus rénal avec une prédominence
composante graisseuse (flèche blanche)
Imagerie par résonance magnétique
En cas de contre
indication au scanner
-Caractérisation
tissulaire.
-Bilan d’extension
En Imagerie par Résonance Magnétique, le sinus rénal
est en hypersignal en T2 (A), et devient en hyposignal
après saturation du signal de la graisse (B) en faveur de
sa composante graisseuse. Après injection de
gadolinium, le contraste parenchyme et sinus rénal
s’accentue (C). Le contenant sinusal est bien mis en
évidence (vaisseaux et cavités pyelo-calicielles).
A B
C
La Lipomatose
Augmentation de la graisse au niveau du sinus
rénal
Syndrome de
masse sur les
cavités
excrétrices
Pas de syndrome
obstructif rénal
TDM et IRM: exagération de la
composante graisseuse intra-
sinusale
Pas d’atrophie
parenchymateuse
rénale
L’augmentation de la quantité de graisse peut être due:
À l’âge
Prise de cortico-stéroïde.
Le plus souvent bilatérale, mais parfois peut être unilatérale
Unilatérale: Peut simuler une masse rénale à différencier d’un angiomyolipome ou un lipome.
En imagerie: syndrome de masse sur les cavités excrétrices mais pas d’atrophie parenchymateuse
TDM abdominale qui montre
une exagération de la
composante graisseuse au
niveau du sinus rénal (flèche)
blanche avec un aspect fin et
étiré des cavités excrétrices
TDM abdominale qui montre une lipomatose du sinus rénal,
sans atrophie parenchymateuse, ni dilatation des cavités
calicielles. On note un aspect fin des voies excrétrices
Les kystes
Lésions fréquentes
Deux formes:
Les kystes péri-pyéliques:
petites formations kystiques, bénignes, extra-parenchymateuses,
Souvent bilatérales mais rarement symptomatiques.
À différencier d’une dilatation pyélo-calicielle à l’échographie
TDM++: au temps tardif excrétoire montre les formations kystiques intra-sinusales entourant les cavités excrétrices avec effet de masse sur ces dernières
Uroscanner au temps tardif après injection du produit de contraste iodé
qui montre de multiples formations kystiques de petite taille rénales
bilatérales, siégeant au niveau du sinus et entraînant un syndrome de
masse sur les cavités excrétrices (flèche).
Uroscanner en contraste spontané (a,b) montre des kystes péri-pyéliques
rénaux bilatéraux pouvant simuler une dilatation pyélo-calicielle. Au temps
tardif après injection de produit de contraste (c,d), on distingue mieux les
cavités excrétrices rempli par le produit de contraste iodé et qui sont étirés
et déformés par les kystes (syndrome de masse rénal).
A
D
C
B
Kystes para-pyéliques:
Kyste médio-rénal à développement intra-sinusal.
Même sémiologie radiologique que les kystes corticaux.
Souvent kyste unique de quelques centimètres.
Rarement symptomatique
S’il est volumineux => HTA, Hématurie ou hydro-
néphrose.
TDM abdominale qui montre des cas de kyste
para-pyélique: kyste unique, de grande taille et
intra-sinusal.
Les lésions vasculaires
L’anévrysme de l’artère rénale: d’origine athéromateuse le plus souvent
L’echodoppler rénal, l’angioscanner et l’angiographie font le diagnostic positif: dilatation anévrysmale de l’artère rénal ou une de ses branches entrainant un syndrome de masse rénal
Les lésions vasculaires
Les fistules artério-veineuses: congénitale, idiopathique
ou à la suite d’une biopsie ou une chirurgie rénale (cas
le plus fréquent)
Cliniquement: hématurie, douleur abdominale,
hypertension artèrielle
Angiographie rénale +++: réalise un bilan
topographique et anatomique, avec les veines de
drainage et envisage un traitement endovasculaire par
embolisation en respectant la perfusion rénale normale.
Les lésions inflammatoires
Une lésion inflammatoire
ou infectieuse du sinus
rénale est rarement
primitive.
Le plus souvent
secondaire à une lésion
inflammatoire du
parenchyme rénal ou de
l’espace péri-néphrétique.
TDM abdominale qui montre une
lithiase pyelique droite ayant
entrainer une inflammation de la
paroi pyélique et extension vers
l’espace graisseux sinusal dont la
graisse est devenue dense.
Les tumeurs pyéliques
5% des tumeurs des voies excrétrices
Tumeurs pyéliques étendues au sinus rénal.
La TDM:
Bilan oncologique avec stadification de la tumeur.
Lésion de densité tissulaire intra-pyélique
comprimant la graisse sinusal et les cavités calicielles
(stade I et II)
Envahissement du sinus et Extension au
parenchyme rénal (stade III et IV)
Uroscanner montrant: plan axiale (a) et
reconstruction coronale (b), après
injection de produit de contraste au temps
parenchymateux, un processus tumoral
tissulaire pyélique droit. Ce processus
efface la graisse sinusale et s’étend vers le
parenchyme. À noter deux lithiase
calicielles moyennes (tête de flèche). (c,d)
coupes axiales au temps tardif qui
montrent mieux la tumeur entrée par le
produit de contraste. Tumeur pyélique
stade III. Il n’existe pas de localisation
métastatique ou ganglionnaire.
A
B
C D
Les tumeurs du sinus
Ce sont des tumeurs mésenchymateuses
primitives, à développement intra-sinusal.
Elles sont soient bénignes: hémangiome,
leiomyome, fibrome ou tumeur neurogène
Elles peuvent être malignes: leimyosarcome +++,
fibrosarcome ou hémangiopericytome.
Diagnostique après la chirurgie et l’étude
histopathologique.
L’imagerie est non spécifique
Masse souvent bien limitée, avec un épicentre
sinusal,
Hydronéphrose +/-
TDM abdominale en plan axiale, avant (A) et après injection
de produit de contraste au temps artériel (B) et au temps portal
(C,D) montre une processus tissulaire intra-sinusal du rein
droit, se rehaussant modérément, refoulant le pyelon en avant
(flèche) et sans hydronéphrose associée. Tumeur intra-sinusale
(l’histologie était en faveur d’un léiomyome)
A C
B
D
Le cancer rénal
Carcinome à cellules rénales +++
Extension vers le sinus est fréquente
Hydronéphrose
Déplacement ou amputation de calices ou de
groupes caliciels.
Envahissement veineux ++
TDM: bilan pré-opératoire
TDM abdominale en coupe axiale: (a) après injection de
produit de contraste iodé, le processus tumoral
parenchymateux rénal droit, tissulaire hétérogène,
s’étendant vers le sinus rénal avec disparition de la
graisse sinusale et refoulement du groupe caliciel moyen.
Le processus envahit la veine rénale droite.
A B
Les tumeurs rétro-péritonéales
La graisse du sinus rénal se continue avec
l’espace péri-rénal et le rétropéritoine
Extension à partir du rétro-péritoine vers le sinus de
tumeur: lymphome++
En imagerie par de grande masse tissulaire, homogène,
rétropéritonéale envahissant l’espace péri-rénal et les
constituants du sinus rénal
Conclusion
La pathologie du sinus rénal est variable.
Dominée par la lipomatose et les kystes para et péri-pyélique.
L’extension des tumeurs pyélique, rénale et de l’espace rétropéritnéal vers le sinus rénal modifie systématiquement la conduite thérapeutique.
La TDM et l’IRM restent les meilleurs méthodes pour rendre compte des pathologies intrinsèques et extrinsèques.