1
348 SFE Toulouse 2012 / Annales d’Endocrinologie 73 (2012) 336–353 V. Desforges-Bullet a , C. Collet-Gaudillat a , G. Petit-Aubert a , F. Mignon b , X. Bertagna c , J.-P. Beressi a a Service d’endocrinologie-diabétologie, centre hospitalier de Versailles, Le Chesnay, France b Service de radiologie, centre hospitalier de Versailles, Le Chesnay, France c Service d’endocrinologie, hôpital Cochin, Paris, France Nous rapportons le cas d’une patiente de 38 ans, sans antécédent, enceinte de 34 SA, présentant des douleurs brutales de l’hypochondre droit, permettant de révéler à l’échographie une volumineuse masse surrénalienne droite. L’IRM surrénalienne confirme la présence d’un processus surrénalien droit mesurant 48 × 27 × 45 mm en hypersignal T2 franc au centre. Les contours de la masse sont flous, le centre est essentiellement liquidien, et il existe une infiltration de la graisse périsurrénalienne et rétropéritonéale adjacente par un processus œdémateux, indiquant que cette image est vraisemblable- ment à l’origine de la symptomatologie douloureuse abdominale. L’absence d’hypersignal T1 n’est pas en faveur d’une hémorragie récente. La surré- nale controlatérale est normale. Le scanner surrénalien réalisé sans injection retrouve le nodule surrénalien droit de 49 × 28 mm de densité spontanée à 17UH. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire, pas d’insuffisance surrénalienne ni d’hypercortisolisme. Les androgènes, la chromogranine A et les dérivés méthoxylés urinaires sont normaux. Une indication chirurgicale est retenue après l’accouchement, qui se déroule sans problème par voie basse à 39 SA. Un nouveau bilan est réalisé à quatre mois post-partum. Le bilan hormonal reste normal. L’IRM surrénalienne ne retrouve pas de syndrome de masse surrénalien droit. Le PET scan au FDG ne met pas en évidence de foyer hypermétabolique anormal. Malgré l’aspect IRM initial, l’évolution est donc en faveur d’un hématome sur- rénalien droit survenue pendant la grossesse, s’étant spontanément résorbé à 4 mois post-partum. Le seul facteur déclenchant retrouvé dans cette observation est la grossesse, mais peu de cas similaires ont été rapportés. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.824 P255 Performances du scanner dans l’évaluation des incidentalomes surrénaliens P. Jahanpur a , A. Tabarin a,, C. Auder a , D. Gaye a , S. Reich a , D. Collet a , M. Cogne b , F. Favier b , A. Rault a , T. Wagner a a CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b GHSR, Saint-Pierre, France Auteur correspondant. Objectif.– Les performances du scanner pour le diagnostic étiologique des inci- dentalomes surrénaliens recrutés dans un environnement autre que chirurgical ou oncologique sont inconnues. Méthodes.– Étude rétrospective unicentrique de 182 incidentalomes recrutés en endocrinologie. Les seuils de taille, densité spontanée (DS), wash-out relatif (WR) et wash-out absolu (WA) ont été évalués par analyse ROC. Quatre-vingt-deux inci- dentalomes ont été opérés (dont 35 adénomes, 16 corticosurrénalomes, 23 phéochromocytomes et un métastase). Cent incidentalomes non opérés sont considérés comme adénomes bénins (taille 40 mm, DS 10UH, pas de croissance après 3,6 ans de suivi). Cent cinquante- six scanners anonymisés ont été relus indépendamment par deux radiologues. Résultats.– Les sensibilités et spécificités pour le diagnostic d’adénome cor- tical sont 79,6 % et 91,5 % pour une taille 30 mm ; 78,7 % et 93,5 % pour une DS 20UH ; 80,9 % et 95,0 % pour un WR 40 % ; 85,9 % et 78,9 % pour un WA 45 % Le critère composite taille 40 mm ET DS 20UH a une sensibilité de 78,6 % et spécificité de 100 %. Dans les cas douteux pour l’un des deux critères, un WR 45 % augmente la sensibilité à 88,5 % avec une spécificité maintenue à 100%. La spécificité du WA est médiocre (62,5 %). Le coefficient Kappa inter-observateur était satisfaisant pour la taille, DS et le WR (80 à 86 %) mais médiocre pour le WA (66 %). Conclusion.– Les critères taille 40 mm, DS 20HU et WR 40 % combinés sont les plus reproductibles et performants pour l’évaluation des incidentalomes mais méconnaissent 10 à 20 % d’adénomes corticaux. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.825 P256 Évolution radiologique surprenante d’une insuffisance surrénalienne primitive d’origine auto-immune R. El Latifi , G. El Mghari , N. El Ansari Service d’éndocrinologie-diabétologie, Marrakech, Maroc Auteur correspondant. Introduction.– L’insuffisance surrénalienne est un déficit plus ou moins complet de production de sécrétion des hormones du cortex surrénalien. L’atteinte auto- immune est la cause la plus fréquente d’IS primitive acquise. Nous rapportons une observation de maladie d’Addison auto-immune dont l’évolution de l’image scanographique est peu commune. Observation.– R.T., âgée de 24 ans, sans antécédents, admise dans un tableau d’ISL fait de mélanodermie généralisée évoluant dans un contexte d’AEG avec déshydratation, des vomissements, douleurs abdominales, hypoglycémie, et hypotention. La cortisolémie de 8 h était à 237 nmol/L. Le bilan de tubercu- lose était négatif. Les anticorps anti 21 hydroxylase élevés à 5232 U/mL. Les autres atteintes de PEAI non retrouvées. La TDM surrénalienne a objectivé un nodule surrénalien droit de 42 mm × 17 mm associé à une infiltration de la loge surrénalienne gauche. La patiente a été mise sous hydrocortisone avec bonne évolution. La TDM de contrôle réalisé avant une ponction scannoguidée pro- grammée deux mois après le diagnostic et le début de traitement a montré la disparition des lésions précédentes. Discussion.– La maladie d’Addison se traduit initialement par une infiltration lymphocytaire importante de la corticosurrénale conduisant à une destruction du parenchyme et à une fibrose de la capsule. L’IS se manifeste cliniquement lorsque la rétraction corticale intéresse plus de 90 % du cortex, et se traduit radiologiquement par une atrophie des glandes. Chez notre patiente, l’image radiologique peut être expliquée par une ISL qui s’est manifestée au stade de l’infiltration lymphoplasmocytaire de la glande, ce qui est rare, avec passage en deux mois à la fibrose et l’atrophie. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.826 P257 Sexualité des femmes ayant un syndrome des ovaires polykystiques : étude cas–témoins N. Charfi a,, Z. Bouaziz a , M. Kamoun a , N. Halwani b , J. Aloulou b , O. Amami b , M. Abid a a Service de diabétologie-endocrinologie, CHU Hédi Chaker, université Sfax Tunisie, Sfax, Tunisie b Service psychiatrie B, CHU Hédi Chaker, Université Sfax Tunisie, Sfax, Tunisie Auteur correspondant. But.– Étudier la sexualité des femmes atteintes de syndrome des ovaires poly- kystiques (SOPK) selon l’échelle Female Sexual Function Index (FSFI) et déterminer le retentissement psychologique selon l’échelle Hospital Anxiety Depression Scale (HADS) sur leur sexualité comparativement à un échantillon de la population générale. Patients et méthodes.– Étude transversale type cas–témoins réalisée entre octobre et novembre 2011 concernant 30 femmes atteintes de SOPK suivies au service d’endocrinologie CHU Hédi Chaker Sfax. Résultats.– L’âge moyen de nos patientes était de 32,3 ± 5,1 ans. 43,3 % des patientes n’avaient pas d’enfants au moment de l’étude versus 10 % pour les témoins. La grossesse était spontanée dans 33,3 % des cas, suite à un traite- ment hormonal dans 63,3 % des cas et par procréation médicalement assistée dans 3,3 % des cas. La fréquence moyenne des rapports sexuels par semaine était de 1,6 ± 0,5 pour nos patientes versus 2,1 ± 0,9. Le score FSFI global était altéré chez 90 % des patientes ayant un SOPK versus 40 % des témoins avec une différence significative (p = 0,03). Le désir sexuel et la satisfaction étaient les domaines les plus perturbés avec une différence statistiquement significa-

Performances du scanner dans l’évaluation des incidentalomes surrénaliens

  • Upload
    t

  • View
    229

  • Download
    9

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Performances du scanner dans l’évaluation des incidentalomes surrénaliens

3 ’Endo

VXa

Cb

c

N3rLmdupmdnràInmUsUndaMr4e

h

P

PiPMa

b

OdoMeLad2oDsrRtupupa(LW

Csm

h

P

ÉsR

IdiusOddhlanségdDldlrrld

h

P

SpNOa

Tb

T∗

BkdDdPosRptmd

48 SFE Toulouse 2012 / Annales d

. Desforges-Bullet a, C. Collet-Gaudillat a, G. Petit-Aubert a, F. Mignon b,. Bertagna c, J.-P. Beressi a

Service d’endocrinologie-diabétologie, centre hospitalier de Versailles, Lehesnay, FranceService de radiologie, centre hospitalier de Versailles, Le Chesnay, FranceService d’endocrinologie, hôpital Cochin, Paris, France

ous rapportons le cas d’une patiente de 38 ans, sans antécédent, enceinte de4 SA, présentant des douleurs brutales de l’hypochondre droit, permettant deévéler à l’échographie une volumineuse masse surrénalienne droite.’IRM surrénalienne confirme la présence d’un processus surrénalien droitesurant 48 × 27 × 45 mm en hypersignal T2 franc au centre. Les contours

e la masse sont flous, le centre est essentiellement liquidien, et il existene infiltration de la graisse périsurrénalienne et rétropéritonéale adjacentear un processus œdémateux, indiquant que cette image est vraisemblable-ent à l’origine de la symptomatologie douloureuse abdominale. L’absence

’hypersignal T1 n’est pas en faveur d’une hémorragie récente. La surré-ale controlatérale est normale. Le scanner surrénalien réalisé sans injectionetrouve le nodule surrénalien droit de 49 × 28 mm de densité spontanée17UH.

l n’y a pas de syndrome inflammatoire, pas d’insuffisance surrénaliennei d’hypercortisolisme. Les androgènes, la chromogranine A et les dérivéséthoxylés urinaires sont normaux.ne indication chirurgicale est retenue après l’accouchement, qui se déroule

ans problème par voie basse à 39 SA.n nouveau bilan est réalisé à quatre mois post-partum. Le bilan hormonal resteormal. L’IRM surrénalienne ne retrouve pas de syndrome de masse surrénalienroit. Le PET scan au FDG ne met pas en évidence de foyer hypermétaboliquenormal.algré l’aspect IRM initial, l’évolution est donc en faveur d’un hématome sur-

énalien droit survenue pendant la grossesse, s’étant spontanément résorbé àmois post-partum. Le seul facteur déclenchant retrouvé dans cette observationst la grossesse, mais peu de cas similaires ont été rapportés.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.824

255

erformances du scanner dans l’évaluation desncidentalomes surrénaliens. Jahanpur a, A. Tabarin a,∗, C. Auder a, D. Gaye a, S. Reich a, D. Collet a,. Cogne b, F. Favier b, A. Rault a, T. Wagner a

CHU de Bordeaux, Bordeaux, FranceGHSR, Saint-Pierre, FranceAuteur correspondant.

bjectif.– Les performances du scanner pour le diagnostic étiologique des inci-entalomes surrénaliens recrutés dans un environnement autre que chirurgicalu oncologique sont inconnues.éthodes.– Étude rétrospective unicentrique de 182 incidentalomes recrutés en

ndocrinologie.es seuils de taille, densité spontanée (DS), wash-out relatif (WR) et wash-outbsolu (WA) ont été évalués par analyse ROC. Quatre-vingt-deux inci-entalomes ont été opérés (dont 35 adénomes, 16 corticosurrénalomes,3 phéochromocytomes et un métastase). Cent incidentalomes nonpérés sont considérés comme adénomes bénins (taille ≤ 40 mm,S ≤ 10UH, pas de croissance après 3,6 ans de suivi). Cent cinquante-

ix scanners anonymisés ont été relus indépendamment par deuxadiologues.ésultats.– Les sensibilités et spécificités pour le diagnostic d’adénome cor-

ical sont 79,6 % et 91,5 % pour une taille ≤ 30 mm ; 78,7 % et 93,5 % pourne DS ≤ 20UH ; 80,9 % et 95,0 % pour un WR ≥ 40 % ; 85,9 % et 78,9 %our un WA ≥ 45 % Le critère composite taille ≤ 40 mm ET DS ≤ 20UH ane sensibilité de 78,6 % et spécificité de 100 %. Dans les cas douteuxour l’un des deux critères, un WR ≥ 45 % augmente la sensibilité à 88,5 %

vec une spécificité maintenue à 100 %. La spécificité du WA est médiocre62,5 %).e coefficient Kappa inter-observateur était satisfaisant pour la taille, DS et leR (80 à 86 %) mais médiocre pour le WA (66 %).

éaul

crinologie 73 (2012) 336–353

onclusion.– Les critères taille ≤ 40 mm, DS ≤ 20HU et WR ≥ 40 % combinésont les plus reproductibles et performants pour l’évaluation des incidentalomesais méconnaissent 10 à 20 % d’adénomes corticaux.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.825

256

volution radiologique surprenante d’une insuffisanceurrénalienne primitive d’origine auto-immune. El Latifi ∗, G. El Mghari , N. El Ansari

Service d’éndocrinologie-diabétologie, Marrakech, MarocAuteur correspondant.

ntroduction.– L’insuffisance surrénalienne est un déficit plus ou moins complete production de sécrétion des hormones du cortex surrénalien. L’atteinte auto-mmune est la cause la plus fréquente d’IS primitive acquise. Nous rapportonsne observation de maladie d’Addison auto-immune dont l’évolution de l’imagecanographique est peu commune.bservation.– R.T., âgée de 24 ans, sans antécédents, admise dans un tableau’ISL fait de mélanodermie généralisée évoluant dans un contexte d’AEG avecéshydratation, des vomissements, douleurs abdominales, hypoglycémie, etypotention. La cortisolémie de 8 h était à 237 nmol/L. Le bilan de tubercu-ose était négatif. Les anticorps anti 21 hydroxylase élevés à 5232 U/mL. Lesutres atteintes de PEAI non retrouvées. La TDM surrénalienne a objectivé unodule surrénalien droit de 42 mm × 17 mm associé à une infiltration de la logeurrénalienne gauche. La patiente a été mise sous hydrocortisone avec bonnevolution. La TDM de contrôle réalisé avant une ponction scannoguidée pro-rammée deux mois après le diagnostic et le début de traitement a montré laisparition des lésions précédentes.iscussion.– La maladie d’Addison se traduit initialement par une infiltration

ymphocytaire importante de la corticosurrénale conduisant à une destructionu parenchyme et à une fibrose de la capsule. L’IS se manifeste cliniquementorsque la rétraction corticale intéresse plus de 90 % du cortex, et se traduitadiologiquement par une atrophie des glandes. Chez notre patiente, l’imageadiologique peut être expliquée par une ISL qui s’est manifestée au stade de’infiltration lymphoplasmocytaire de la glande, ce qui est rare, avec passage eneux mois à la fibrose et l’atrophie.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2012.07.826

257

exualité des femmes ayant un syndrome des ovairesolykystiques : étude cas–témoins. Charfi a,∗, Z. Bouaziz a, M. Kamoun a, N. Halwani b, J. Aloulou b,. Amami b, M. Abid a

Service de diabétologie-endocrinologie, CHU Hédi Chaker, université Sfaxunisie, Sfax, TunisieService psychiatrie B, CHU Hédi Chaker, Université Sfax Tunisie, Sfax,unisieAuteur correspondant.

ut.– Étudier la sexualité des femmes atteintes de syndrome des ovaires poly-ystiques (SOPK) selon l’échelle Female Sexual Function Index (FSFI) etéterminer le retentissement psychologique selon l’échelle Hospital Anxietyepression Scale (HADS) sur leur sexualité comparativement à un échantillone la population générale.atients et méthodes.– Étude transversale type cas–témoins réalisée entrectobre et novembre 2011 concernant 30 femmes atteintes de SOPK suivies auervice d’endocrinologie CHU Hédi Chaker Sfax.ésultats.– L’âge moyen de nos patientes était de 32,3 ± 5,1 ans. 43,3 % desatientes n’avaient pas d’enfants au moment de l’étude versus 10 % pour lesémoins. La grossesse était spontanée dans 33,3 % des cas, suite à un traite-

ent hormonal dans 63,3 % des cas et par procréation médicalement assistéeans 3,3 % des cas. La fréquence moyenne des rapports sexuels par semaine

tait de 1,6 ± 0,5 pour nos patientes versus 2,1 ± 0,9. Le score FSFI global étaitltéré chez 90 % des patientes ayant un SOPK versus 40 % des témoins avecne différence significative (p = 0,03). Le désir sexuel et la satisfaction étaientes domaines les plus perturbés avec une différence statistiquement significa-