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Communications orales du lundi 13 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A75–A103 A99 235 Surdités neurosensorielles par effet blast : s’agit il d’une urgence thérapeutique ? K. Salhi , M. Kartout , A. Djibou Hôpital des armées d’Alger, Alger, Algeria Auteur correspondant. But de la présentation Optimiser la récupération auditive des dommages neurosensoriels générés par le Blast. Matériel et méthodes Ont été inclus dans l’étude les patients de l’un ou l’autre sexe, âgés de plus de 7 ans et de moins de 70 ans, ayant un contexte évocateur (blast primaire) et présentant iso- lément ou collectivement des surdités, acouphènes et vertiges Les 156 patients (n = 286 dommages) ont été répartis en 3 groupes, selon une randomisation non équilibrée prenant en considération l’état clinique de chacun d’entre eux. - un groupe (D1) traité dans les 24 premières heures (85 patients) - un groupe (D2) traité entre 24 h et 15 j (32 patients) - un groupe (D3) traité après 15 j (39 patients) L’essai a été conduit en simple anonymat, contrôlé par un groupe de commande valide ayant rec ¸ u une médication standard. Les proto- coles ont été attribués grâce à une randomisation équilibrée d’après une liste à 6 colonnes établit préalablement. Résultats Suite à cet essai, la récupération auditive complète est de 53 % dans la catégorie < 24 h et respectivement de 46,2 et 26,1 % dans la classe 24 h-15 J et la catégorie >15 J. La différence de répar- tition des résultats entre les catégories < 24 h et la classe 24 h-15 J n’est pas significative (p = 0,59, NS). Par contre, cette différence est statistiquement significative entre les catégories : - < 24 h et > 15 J (p < 0,0001, S) ; - 24 h-15 j et > 15 j (p = 0,00014, S). Le délai de 15 jours semble constituer la charnière du traitement des surdi- tés neurosensorielles. Les patients pris en charge avant ce délai ont une meilleure récupération par rapport aux patients traités après le 15 e jour. Conclusion Les dommages qui ont été pris en charge précoce- ment (avant la 24 e heure), un mois de thérapie par le protocole 2 semble paraître suffisant pour atteindre des taux de récupéra- tion considérables. Le protocole 1 et le protocole standard seront prolongés respectivement pendant un mois et deux mois de plus pour atteindre des pourcentages de récupération comparables à ceux du protocole 2. Concernant les dommages traités au cours des 15 premiers jours, le protocole 2 peut être prolongé au 2 e mois pour atteindre un taux de rémission de 50 % alors qu’avec la médication standard et le protocole 1, le taux de rémission ne dépasse pas les 40 % à j 40. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.473 236 Perte auditive par déploiement d’airbag et facteurs favorisants : étude de six cas et revue de la littérature Y. Pavier 1,, D. Bouccara 2 , N. Saroul 1 , V. Dupuch 1 , T. Mom 1 , L. Gilain 1 1 CHU Gabriel Montpied, Clermont-ferrand, France 2 AP–HP, Paris, France Auteur correspondant. But de la présentation Les airbags équipent les véhicules routiers depuis 1973, afin de réduire la gravité des traumatismes survenus lors d’accidents de la voie publique. Néanmoins, leur déploiement peut parfois provoquer des altérations de la fonction auditive. Le but de cette étude est d’analyser six cas cliniques et les données de la littérature afin d’en dégager les mécanismes et facteurs favori- sants. Matériel et méthodes Six dossiers ont été analysés rétrospecti- vement. Les données concernant les véhicules, les conditions de l’accident, la nature du traumatisme, le mode de constitution et d’évolution de la surdité ont été recueillies ainsi que l’état antérieur otologique de la victime. Les seuils de perte auditive ont été calcu- lés en perte auditive moyenne (PAM) sur la base des audiométries tonales. Une audiométrie vocale était systématiquement réalisée ainsi que des oto-émissions acoustiques provoquées comme tests de sincérité et de concordance avec les données de l’audiométrie tonale. Les PAM ont été comparées aux valeurs attendues pour l’âge et le sexe (AFNOR norme 7029 :2000-08, version du 30 juin 2009). Résultats Les dossiers concernaient 3 hommes et 3 femmes pour un âge moyen de 68,7 ans (± 13,6). Tous les patients se plaignaient d’une hypoacousie avec acouphènes de manière bilatérale. Dans tous les cas il s’agissait d’une atteinte neurosensorielle prédomi- nante sur les fréquences aiguës. Cinq patients avaient des seuils de perte auditive en dessous des seuils de référence. Un patient a présenté une amputation du champ auditif avec atteinte profonde des fréquences 4000 et 8000 Hz. La PAM est de 37 dB en audiomé- trie tonale et de 53 dB en audiométrie vocale. La perte moyenne attendue pour l’âge et le sexe est de 30,5 dB. Dans tous les cas, l’imputabilité du déploiement d’airbag a été retenue pour expliquer la perte auditive. Conclusion La perte auditive suite au déploiement d’airbags est un phénomène rare et se manifeste par une atteinte perception- nelle et des acouphènes, chez des patients présentant une fragilité cochléaire. Les phénomènes de blast et de traumatisme sonore à haute fréquence de type impulsionnel sont tous les deux impliqués dans les mécanismes lésionnels auditifs. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.474 237 Syndrome de Usher de type 2 : retentissement scolaire, socio-économique et professionnel C. Blanchet 1,, C. Hamel 2 , I. Meunier 2 , F. Venail 1 , A. Roux 3 , M. Mondain 1 1 Service ORL CHU de Montpellier, Montpellier, France 2 Centre de référence Affections Sensorielles Génétiques, CHU de Montpellier, Montpellier, France 3 Laboratoire de Biologie Moléculaire, CHU de Montpellier, Montpellier, France Auteur correspondant. But de la présentation Étudier le retentissement scolaire, socio- économique et professionnel de la double déficience auditive et visuelle secondaire au syndrome de Usher type 2. Matériel et méthodes Étude monocentrique rétrospective d’une cohorte de 73 patients (40 femmes, 33 hommes), présentant un syndrome de Usher type 2 (mutations dans le gène USH2A). L’âge médian lors de la première consultation pour bilan du syndrome de Usher était de 41 ans (18–76). La surdité était moyenne chez 49 patients et sévère chez 24 patients. Les données de l’interrogatoire concernant la scolarité, les conditions de vies socio-économiques et professionnelles étaient comparées aux don- nées épidémiologiques INSEE (de 2012) de la population générale franc ¸ aise. Résultats Cinquante-deux patients (71 %) portaient des appareils auditifs. Le financement de l’appareillage auditif était facilité par un parcours de soin coordonné (affection poly handicapante ou cécité légale) pour 6 patients, par une allocation d’aide technique (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour 4 patients et par l’AGEFIPH pour 1 patient ; Il n’y avait pas d’aide particulière pour 41 patients (78 %). Tous les patients utilisaient une communication orale sauf un bilingue. La scolarité était conventionnelle pour 65

Perte auditive par déploiement d’airbag et facteurs favorisants : étude de six cas et revue de la littérature

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Communications orales du lundi 13 octobre / Annales françaises d’oto-rhino-laryngologie et de pathologie cervico-faciale 131 (2014) A75–A103 A99

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Surdités neurosensorielles par effetblast : s’agit il d’une urgencethérapeutique ?K. Salhi ∗, M. Kartout , A. DjibouHôpital des armées d’Alger, Alger, Algeria∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Optimiser la récupération auditive desdommages neurosensoriels générés par le Blast.Matériel et méthodes Ont été inclus dans l’étude les patients del’un ou l’autre sexe, âgés de plus de 7 ans et de moins de 70 ans,ayant un contexte évocateur (blast primaire) et présentant iso-lément ou collectivement des surdités, acouphènes et vertigesLes 156 patients (n = 286 dommages) ont été répartis en 3 groupes,selon une randomisation non équilibrée prenant en considérationl’état clinique de chacun d’entre eux. - un groupe (D1) traité dans les24 premières heures (85 patients) - un groupe (D2) traité entre 24 het 15 j (32 patients) - un groupe (D3) traité après 15 j (39 patients)L’essai a été conduit en simple anonymat, contrôlé par un groupe decommande valide ayant recu une médication standard. Les proto-coles ont été attribués grâce à une randomisation équilibrée d’aprèsune liste à 6 colonnes établit préalablement.Résultats Suite à cet essai, la récupération auditive complète estde 53 % dans la catégorie < 24 h et respectivement de 46,2 et 26,1 %dans la classe 24 h-15 J et la catégorie >15 J. La différence de répar-tition des résultats entre les catégories < 24 h et la classe 24 h-15 Jn’est pas significative (p = 0,59, NS). Par contre, cette différenceest statistiquement significative entre les catégories : - < 24 h et> 15 J (p < 0,0001, S) ; - 24 h-15 j et > 15 j (p = 0,00014, S). Le délaide 15 jours semble constituer la charnière du traitement des surdi-tés neurosensorielles. Les patients pris en charge avant ce délai ontune meilleure récupération par rapport aux patients traités aprèsle 15e jour.Conclusion Les dommages qui ont été pris en charge précoce-ment (avant la 24e heure), un mois de thérapie par le protocole2 semble paraître suffisant pour atteindre des taux de récupéra-tion considérables. Le protocole 1 et le protocole standard serontprolongés respectivement pendant un mois et deux mois de pluspour atteindre des pourcentages de récupération comparables àceux du protocole 2. Concernant les dommages traités au cours des15 premiers jours, le protocole 2 peut être prolongé au 2e mois pouratteindre un taux de rémission de 50 % alors qu’avec la médicationstandard et le protocole 1, le taux de rémission ne dépasse pas les40 % à j 40.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

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Perte auditive par déploiementd’airbag et facteurs favorisants : étudede six cas et revue de la littératureY. Pavier 1,∗, D. Bouccara 2, N. Saroul 1, V. Dupuch 1, T. Mom 1,L. Gilain 1

1 CHU Gabriel Montpied, Clermont-ferrand, France2 AP–HP, Paris, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Les airbags équipent les véhicules routiersdepuis 1973, afin de réduire la gravité des traumatismes survenuslors d’accidents de la voie publique. Néanmoins, leur déploiementpeut parfois provoquer des altérations de la fonction auditive. Lebut de cette étude est d’analyser six cas cliniques et les données dela littérature afin d’en dégager les mécanismes et facteurs favori-sants.

Matériel et méthodes Six dossiers ont été analysés rétrospecti-vement. Les données concernant les véhicules, les conditions del’accident, la nature du traumatisme, le mode de constitution etd’évolution de la surdité ont été recueillies ainsi que l’état antérieurotologique de la victime. Les seuils de perte auditive ont été calcu-lés en perte auditive moyenne (PAM) sur la base des audiométriestonales. Une audiométrie vocale était systématiquement réaliséeainsi que des oto-émissions acoustiques provoquées comme testsde sincérité et de concordance avec les données de l’audiométrietonale. Les PAM ont été comparées aux valeurs attendues pour l’âgeet le sexe (AFNOR norme 7029 :2000-08, version du 30 juin 2009).Résultats Les dossiers concernaient 3 hommes et 3 femmes pourun âge moyen de 68,7 ans (± 13,6). Tous les patients se plaignaientd’une hypoacousie avec acouphènes de manière bilatérale. Danstous les cas il s’agissait d’une atteinte neurosensorielle prédomi-nante sur les fréquences aiguës. Cinq patients avaient des seuilsde perte auditive en dessous des seuils de référence. Un patient aprésenté une amputation du champ auditif avec atteinte profondedes fréquences 4000 et 8000 Hz. La PAM est de 37 dB en audiomé-trie tonale et de 53 dB en audiométrie vocale. La perte moyenneattendue pour l’âge et le sexe est de 30,5 dB. Dans tous les cas,l’imputabilité du déploiement d’airbag a été retenue pour expliquerla perte auditive.Conclusion La perte auditive suite au déploiement d’airbags estun phénomène rare et se manifeste par une atteinte perception-nelle et des acouphènes, chez des patients présentant une fragilitécochléaire. Les phénomènes de blast et de traumatisme sonore àhaute fréquence de type impulsionnel sont tous les deux impliquésdans les mécanismes lésionnels auditifs.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.474

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Syndrome de Usher de type 2 :retentissement scolaire,socio-économique et professionnelC. Blanchet 1,∗, C. Hamel 2, I. Meunier 2, F. Venail 1, A. Roux 3,M. Mondain 1

1 Service ORL CHU de Montpellier, Montpellier, France2 Centre de référence Affections Sensorielles Génétiques, CHU deMontpellier, Montpellier, France3 Laboratoire de Biologie Moléculaire, CHU de Montpellier,Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

But de la présentation Étudier le retentissement scolaire, socio-économique et professionnel de la double déficience auditive etvisuelle secondaire au syndrome de Usher type 2.Matériel et méthodes Étude monocentrique rétrospective d’unecohorte de 73 patients (40 femmes, 33 hommes), présentant unsyndrome de Usher type 2 (mutations dans le gène USH2A).L’âge médian lors de la première consultation pour bilan dusyndrome de Usher était de 41 ans (18–76). La surdité étaitmoyenne chez 49 patients et sévère chez 24 patients. Les donnéesde l’interrogatoire concernant la scolarité, les conditions de viessocio-économiques et professionnelles étaient comparées aux don-nées épidémiologiques INSEE (de 2012) de la population généralefrancaise.Résultats Cinquante-deux patients (71 %) portaient des appareilsauditifs. Le financement de l’appareillage auditif était facilité par unparcours de soin coordonné (affection poly handicapante ou cécitélégale) pour 6 patients, par une allocation d’aide technique (MaisonDépartementale des Personnes Handicapées) pour 4 patients et parl’AGEFIPH pour 1 patient ; Il n’y avait pas d’aide particulière pour41 patients (78 %). Tous les patients utilisaient une communicationorale sauf un bilingue. La scolarité était conventionnelle pour 65