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Communications affichées : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 291–330 305 Introduction Une antibiothérapie administrée par voie intra- péritonéale est recommandée dans la prise en charge des infections péritonéales (IP) en dialyse péritonéale (DP). Néanmoins, l’utilisation de la voie systémique (per os, IV) reste à ce jour débat- tue dans la littérature. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les épisodes d’IP entre janvier 2005 et décembre 2010 chez des patients incidents, au sein de 2 centres franc ¸ ais, l’un utili- sant systématiquement la voie intra-péritonéale (« centre IP ») et l’autre la voie systémique (per os prioritairement) (« centre Syst ») en traitement d’entretien. Nous avons comparé le taux d’échecs de traitement défini comme suit : retrait du cathéter de DP associé ou non à une IP réfractaire, décès dans les 14 jours suivant l’IP ou la survenue d’une IP récidivante. Résultats Au total 106 patients ont développé 114 IP (57 IP pour 43 patients dans le « centre Syst » et 87 IP pour 63 patients dans le « centre IP »). Nous avons observé le même taux d’échecs de traitement dans chaque centre (n = 17/57 (29,8 %) versus n = 26/87 (29,9 %), p = 0,99). Huit patients (47 %) dans le « centre IP » et 12 (46 %) dans le « centre Syst » étaient toujours en DP dans les suites de l’IP à 403 ± 160 et 330 ± 219 jours respectivement (p = 0,68). Une IP à Staphylocoque coagulase négatif ou « autres pathogènes » (pyo- cianique, corynebacterium et/ou clostridium) étaient les 2 seuls facteurs indépendants retrouvés d’échec de traitement (OR = 9,6 [0,9–7,88], p = 0,04 et OR = 13,8 [1,09–173,7], p = 0,04, respective- ment). Discussion et conclusion Dans le traitement des IP, une antibio- thérapie d’entretien administrée par voie systémique semble aussi efficace que la voie intra-péritonéale. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.038 AD38 Pharmacocinétique de la daptomycine à forte dose en hémodialyse J. Diolez 1,, S. Belmouaz 1 , N. Venisse 2 , M.-A. Bauwens 1 , F. Bridoux 1 , G. Beraud 3 1 Néphrologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France 2 Pharmacocinétique et toxicologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France 3 Maladies infectieuses, CHU de Poitiers, Poitiers, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (J. Diolez) Objectif Les bactériémies à cocci Gram positif sont fréquentes chez les patients hémodialysés. Le traitement de première inten- tion est la vancomycine, avec parfois des concentrations minimales inhibitrices (CMI) élevées pouvant justifier la daptomycine comme alternative. La pharmacocinétique de la daptomycine a été étudiée en hémodialyse à la posologie de 4 à 6 mg/kg/injection. Compte- tenu de ses propriétés bactéricides et de pénétration du biofilm, l’utilisation de doses plus importantes pourrait améliorer le pro- nostic des infections sur cathéter de longue durée ou prothèse vasculaire. Nous avons donc évalué la pharmacocinétique de la daptomycine à la posologie de 10 mg/kg administrée après chaque séance d’hémodialyse. Patients et méthodes Six patients (2 femmes, 4 hommes, âge moyen = 72,8 ± 5,7 ans) traités par hémodialyse conventionnelle sur cathéter central de longue durée ou sur fistule artérioveineuse avec présence de matériel prothétique articulaire ou vasculaire, et présentant une suspicion de bactériémie à cocci Gram positif, ont été traités empiriquement par daptomycine. Nous avons mesuré les paramètres pharmacocinétiques, et évalué la tolérance du trai- tement. Résultats Cinq des 6 patients présentaient une bactériémie docu- mentée avec point de départ identifié (infections ostéo-articulaires n = 2, infections d’abord vasculaire n = 2, infection urinaire n = 1). L’antibiothérapie a été secondairement adaptée au germe pour 3 patients. La daptomycine a été poursuivie 14 à 21 jours chez les 3 autres patients, avec un bon contrôle de l’infection. La tolé- rance a été excellente, sans élévation des créatines phosphokinases. Les paramètres pharmacocinétiques ont été analysés sur une à deux périodes inter-dialytiques. Les cibles de rapport Cmax/CMI (> 100) et de rapport AUC/CMI (> 600) ont été atteintes pour les 6 patients. Les taux résiduels dépassaient la cible recommandée (24,3 g/mL) chez 3 des 6 patients, sans conséquence clinique ou biologique. Discussion et conclusion La daptomycine semble donc efficace et bien tolérée à 10 mg/kg/injection en hémodialyse. Ces observations préliminaires sont en cours de validation dans le cadre d’un essai clinique prospectif. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.039 AD39 Portage nasal et manuel dans la salle de dialyse : expérience du CHU Ibn Sina K. Flayou , Z. Errami , I. Bentaleb , H. Rhou , N. Ouzeddoun , R. Bayahia , L. Benamar Néphrologie et hémodialyse, CHU Avicenne, Rabat, Maroc Auteur correspondant. Adresse e-mail : kaoutarfl[email protected] (K. Flayou) Introduction La salle de dialyse est le lieu de transit de profession- nels de santé, de patients et de matériel ce qui augmente le risque d’infections nosocomiales. Le but de notre travail est d’étudier la fréquence du portage de germes dans la salle de dialyse afin de minimiser le risque de transmission. Patients et méthodes Notre étude est transversale réalisée entre mars et juillet 2013, au sein de l’unité de dialyse du CHU Ibn Sina de Rabat. Des prélèvements bactériologiques au niveau manuel et nasal ont été effectués chez le personnel médical, les aides-soignants, le personnel et les patients hémodialysés. Ces pré- lèvements sont cultivés dans des milieux spéciaux et recontrôlés systématiquement à un mois d’intervalle. Résultats Soixante-seize prélèvements sont réalisés chez le per- sonnel intra-hospitalier. Le taux de portage bactérien nasal est de 90 % chez les médecins, 89 % chez les infirmiers et 91 % chez le per- sonnel. Le germe noté est le staphylocoque blanc dans 100 % des cas. Le taux de portage bactérien manuel est de 55 % chez les médecins, 38 % chez les infirmiers et 42 % chez le personnel avec prédo- minance du Staphylocoque hominis et du staphylocoque doré. Concernant les patients hémodialysés, 64 prélèvements manuels ont été collectés. Le taux de portage bactérien est de 62,5 % surtout à Staphylocoque capitis et hominis. Aucun facteur de risque n’est lié à la présence de germe manuel dans le groupe personnel médical et dans la population des dialysés en analyse univariée. Discussion et conclusion Notre étude a révélé un portage nasal bénin, mais un portage manuel pathologique, aussi bien chez le personnel médical, que dans la population des hémodialysés chro- niques d’où l’intérêt du respect des règles d’hygiène. Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara- tion de conflits d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.040 AD40 Endocardite infectieuse en hémodialyse chronique M. Hajji 1,, A. Harzallah 1 , S. Barreh 1 , R. Ben Dhia 1 , I. Gorsane 1 , H. Kaaroud 1 , F. Ben Hamida 2 , S. Barbouch 1 , A. Kheder 1 1 Service de médecine interne A (M8), hôpital Charles Nicolle, Tunis Tunisie

Pharmacocinétique de la daptomycine à forte dose en hémodialyse

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Page 1: Pharmacocinétique de la daptomycine à forte dose en hémodialyse

Communications affichées : dialyse / Néphrologie & Thérapeutique 10 (2014) 291–330 305

Introduction Une antibiothérapie administrée par voie intra-péritonéale est recommandée dans la prise en charge desinfections péritonéales (IP) en dialyse péritonéale (DP). Néanmoins,l’utilisation de la voie systémique (per os, IV) reste à ce jour débat-tue dans la littérature.Patients et méthodes Il s’agit d’une étude rétrospective incluanttous les épisodes d’IP entre janvier 2005 et décembre 2010 chezdes patients incidents, au sein de 2 centres francais, l’un utili-sant systématiquement la voie intra-péritonéale (« centre IP ») etl’autre la voie systémique (per os prioritairement) (« centre Syst »)en traitement d’entretien. Nous avons comparé le taux d’échecs detraitement défini comme suit : retrait du cathéter de DP associé ounon à une IP réfractaire, décès dans les 14 jours suivant l’IP ou lasurvenue d’une IP récidivante.Résultats Au total 106 patients ont développé 114 IP (57 IP pour43 patients dans le « centre Syst » et 87 IP pour 63 patients dansle « centre IP »). Nous avons observé le même taux d’échecs detraitement dans chaque centre (n = 17/57 (29,8 %) versus n = 26/87(29,9 %), p = 0,99). Huit patients (47 %) dans le « centre IP » et 12(46 %) dans le « centre Syst » étaient toujours en DP dans les suites del’IP à 403 ± 160 et 330 ± 219 jours respectivement (p = 0,68). Une IPà Staphylocoque coagulase négatif ou « autres pathogènes » (pyo-cianique, corynebacterium et/ou clostridium) étaient les 2 seulsfacteurs indépendants retrouvés d’échec de traitement (OR = 9,6[0,9–7,88], p = 0,04 et OR = 13,8 [1,09–173,7], p = 0,04, respective-ment).Discussion et conclusion Dans le traitement des IP, une antibio-thérapie d’entretien administrée par voie systémique semble aussiefficace que la voie intra-péritonéale.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.038

AD38

Pharmacocinétique de la daptomycineà forte dose en hémodialyseJ. Diolez 1,∗, S. Belmouaz 1, N. Venisse 2, M.-A. Bauwens 1,F. Bridoux 1, G. Beraud 3

1 Néphrologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France2 Pharmacocinétique et toxicologie, CHU de Poitiers, Poitiers, France3 Maladies infectieuses, CHU de Poitiers, Poitiers, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (J. Diolez)

Objectif Les bactériémies à cocci Gram positif sont fréquenteschez les patients hémodialysés. Le traitement de première inten-tion est la vancomycine, avec parfois des concentrations minimalesinhibitrices (CMI) élevées pouvant justifier la daptomycine commealternative. La pharmacocinétique de la daptomycine a été étudiéeen hémodialyse à la posologie de 4 à 6 mg/kg/injection. Compte-tenu de ses propriétés bactéricides et de pénétration du biofilm,l’utilisation de doses plus importantes pourrait améliorer le pro-nostic des infections sur cathéter de longue durée ou prothèsevasculaire. Nous avons donc évalué la pharmacocinétique de ladaptomycine à la posologie de 10 mg/kg administrée après chaqueséance d’hémodialyse.Patients et méthodes Six patients (2 femmes, 4 hommes, âgemoyen = 72,8 ± 5,7 ans) traités par hémodialyse conventionnellesur cathéter central de longue durée ou sur fistule artérioveineuseavec présence de matériel prothétique articulaire ou vasculaire, etprésentant une suspicion de bactériémie à cocci Gram positif, ontété traités empiriquement par daptomycine. Nous avons mesuréles paramètres pharmacocinétiques, et évalué la tolérance du trai-tement.Résultats Cinq des 6 patients présentaient une bactériémie docu-mentée avec point de départ identifié (infections ostéo-articulairesn = 2, infections d’abord vasculaire n = 2, infection urinaire n = 1).L’antibiothérapie a été secondairement adaptée au germe pour

3 patients. La daptomycine a été poursuivie 14 à 21 jours chezles 3 autres patients, avec un bon contrôle de l’infection. La tolé-rance a été excellente, sans élévation des créatines phosphokinases.Les paramètres pharmacocinétiques ont été analysés sur une àdeux périodes inter-dialytiques. Les cibles de rapport Cmax/CMI(> 100) et de rapport AUC/CMI (> 600) ont été atteintes pour les6 patients. Les taux résiduels dépassaient la cible recommandée(24,3 �g/mL) chez 3 des 6 patients, sans conséquence clinique oubiologique.Discussion et conclusion La daptomycine semble donc efficace etbien tolérée à 10 mg/kg/injection en hémodialyse. Ces observationspréliminaires sont en cours de validation dans le cadre d’un essaiclinique prospectif.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.039

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Portage nasal et manuel dans la sallede dialyse : expérience du CHU IbnSinaK. Flayou ∗, Z. Errami , I. Bentaleb , H. Rhou , N. Ouzeddoun ,R. Bayahia , L. BenamarNéphrologie et hémodialyse, CHU Avicenne, Rabat, Maroc∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (K. Flayou)

Introduction La salle de dialyse est le lieu de transit de profession-nels de santé, de patients et de matériel ce qui augmente le risqued’infections nosocomiales. Le but de notre travail est d’étudier lafréquence du portage de germes dans la salle de dialyse afin deminimiser le risque de transmission.Patients et méthodes Notre étude est transversale réalisée entremars et juillet 2013, au sein de l’unité de dialyse du CHUIbn Sina de Rabat. Des prélèvements bactériologiques au niveaumanuel et nasal ont été effectués chez le personnel médical, lesaides-soignants, le personnel et les patients hémodialysés. Ces pré-lèvements sont cultivés dans des milieux spéciaux et recontrôléssystématiquement à un mois d’intervalle.Résultats Soixante-seize prélèvements sont réalisés chez le per-sonnel intra-hospitalier. Le taux de portage bactérien nasal est de90 % chez les médecins, 89 % chez les infirmiers et 91 % chez le per-sonnel. Le germe noté est le staphylocoque blanc dans 100 % des cas.Le taux de portage bactérien manuel est de 55 % chez les médecins,38 % chez les infirmiers et 42 % chez le personnel avec prédo-minance du Staphylocoque hominis et du staphylocoque doré.Concernant les patients hémodialysés, 64 prélèvements manuelsont été collectés. Le taux de portage bactérien est de 62,5 % surtoutà Staphylocoque capitis et hominis. Aucun facteur de risque n’est liéà la présence de germe manuel dans le groupe personnel médicalet dans la population des dialysés en analyse univariée.Discussion et conclusion Notre étude a révélé un portage nasalbénin, mais un portage manuel pathologique, aussi bien chez lepersonnel médical, que dans la population des hémodialysés chro-niques d’où l’intérêt du respect des règles d’hygiène.

Déclaration d’intérêts Les auteurs n’ont pas transmis de déclara-tion de conflits d’intérêts.

http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2014.07.040

AD40

Endocardite infectieuseen hémodialyse chroniqueM. Hajji 1,∗, A. Harzallah 1, S. Barreh 1, R. Ben Dhia 1, I. Gorsane 1,H. Kaaroud 1, F. Ben Hamida 2, S. Barbouch 1, A. Kheder 1

1 Service de médecine interne A (M8), hôpital Charles Nicolle, TunisTunisie