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JEANNE DEMERS, M. A. Ancien professeur aUIlJOours d'Ete de l'Universite Laval, Ohargee d'enseignement a la Faculte des Lettres de l'Universite de Montreal. Troisieme edition preparee avec la collaboration de L'abbe RENE CHARBONNEAU, M. A. DiplOme en Phonetique de la Sorbonne, Professeur au Departement de Linguistique de l'Universite de Montreal. 'P~ theorique et pratique (~~) eBld4e J. p~ et J. p~ MONTREAL

Phonétique française

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Page 1: Phonétique française

JEANNE DEMERS, M. A.Ancien professeur aUIlJOours d'Ete

de l'Universite Laval,Ohargee d'enseignement a la Faculte des Lettres

de l'Universite de Montreal.

Troisieme editionpreparee avec la collaboration de

L'abbe RENE CHARBONNEAU, M. A.DiplOme en Phonetique de la Sorbonne,

Professeur au Departement de Linguistiquede l'Universite de Montreal.

'P~ theorique et pratique(~~)

eBld4e J. p~ et J. p~MONTREAL

Page 2: Phonétique française

Ce manuel n'a pas la pretention d'etre exhaustif. Tout au plus, veut-ildonner l'essentiel des lois phonetiques; au professeur de completer. La biblio-graphie qu'il trouvera a la fin pourra lui etre tres utile.

Ce n'est pas davantage une methode. Les differents points sont traitesselon une division logique. Or, tout professeur sait par experience, que l'ensei-gnement, pour porter des fruits, doit etre souple, au detriment temporaire dela logique. Ne doit-on pas souvent devancer certaines explications? Peut-onetudier les voyelles sans, tres tOt, «dire un mot» de leur duree, de l'accenttonique, etc.? Au professeur, la responsabilite de faire Ie tour du manuel etde prendre, au fur et a mesure, ce dont il aura besoin pour son enseignement.

On remarquera l'importance donnee a la pratique. Les exercices sont dedeux sortes: les premiers, artificiels, ont ete composespour servir de « drill» ;les autres, des extraits de poesie et de prose, ont ete specialement choisis pourla frequence du son a l'etude. Le professeur ferait bien de passer a ces lectures,des que l'etudiant maitrisera suffisamment Ie son etudie. A ce moment, lestextes qui terminent Ie manuel pourront aussi etre utilises avec profit.

Page 3: Phonétique française

1. Apprendre les symboles des Ie debut du cours. Le professeur s'en

servira constamment; l'etudiant qui ne les connaitra pas bien perdra desexplications precieuses. (Se souvenir cependant que leur etude n'est pas un but,

mais un moyen.)

2. Mettre de cote toute timidite, tout respect humain. Ne pas oublierque c'est a tour de rOle que chacun sera questionne. Si une erreur de pronon-ciation vaut un bon eclat de rire, tant mieux! On travaille mieux apres unedetente. De plus, une faute faite par un etudiant peut en aider cinq qui font

la meme. Travailler avec simplicite.

3. Faire confiance au professeur. Accepter son diagnostic des fautes,meme si on ne se rend pas compte qu'on les fait. Se souvenir que la correctiond'une faute de prononciation comporte deux etapes pour l'etudiant : reconnaitre,c'est-a-dire « entendre» qu'il la fait, puis prendre les moyens pour la corriger.

4. Tenir sa fiche personnelle it jour. Bien indiquer, au fur a mesure,

la faute faite et les suggestions du professeur pour sa correction.

5. Mettre immediatement en pratique Ie son appris ou corrige. Si«bonjour» se dit bonjour [b03u:r] en classe, pourquoi se dirait·il «bond-

jouere» [bOn'd3~r] en dehors de la classe?

Page 4: Phonétique française

~ ~ ~GENERALITES

Page 5: Phonétique française

Etudier une langue vivante, c'est apprendre a l'ecrire, mais surtout a la parler.Et 1'onne parle une langue, que si 1'on connait sa «phonetique», c'est-a-dire sa prononciation.

II est possible pour un etranger d'acquerir une bonne prononciation fran~aise parimitation seulement. II lui faudra cependant passer des annees dans un milieu complete-ment fran~ais, avec des gens parlant d'une fa~on normale, soit sans accent regional.

L'imitation s'impose, mais elle ne suffit pas dans la plupart des cas. Elle ne suffit pasa ceux qui «n'ont pas d'oreille », qui ont peu de temps a consacrer a l'etude de la langueou encore qui se preparent a son enseignement.

A 1'imitation, c'est-a-dire a la pratique, il faudra done joindre la theorie. Ce manueldonne les principales lois de la phonetique fran~aise: c'est la theorie. De nombreux exercicesa,ec transcription en symboles internationaux serviront a la pratique, une pratique non plus

'-.. faite par imitation seulement, mais scientifiquement, avec des regles precises et des moyensde controle.

Page 6: Phonétique française

Les organes de la respiration constituent l'appareil respiratoire; les organes de la

parole, l'appareil phonateur. Tous deux sont necessaires a la production du son.

palais dur ;'t.fosses nasales

palais moulangue

larynx pharynx

cordes vocales

Page 7: Phonétique française

Les organes de la respiration (par l'inspiration et l'expiration), produisent l'air.Si Fair, au passage, fait vibrer Ies cordes vocales alors que celles-ci sont rapprochees,

on ala VOIX.

Si Fair, au passage, produit une friction, on a Ie SOUFFLE.

genciveset

alveoleslevres

palais durpalais mou

pharynx

--- uvulepharynx

-------- epiglotte

Les organes de la parole servent it modifier Ie soufHe et la voix.Le soufHe moditie, c'est Ia CONSONNE(l).La voix modifh~e,c'est Ia VOYELLE.

Si Ia voyelle, au lieu de demeurer un son pur, produit une friction durant son emission,on ala SEMI-VOYELLE (ou semi-consonne).

(1) La plupart des consonnes sont voisees, c'est-a-dire que Ie souffleest accompagne de voix.On Ies appelle alors sonores. Les seules consonnes qui ne sont que soufflepur sont [p, t, k, i, s et fJ.Elles sont dites sourdes. Cf. tableau des consonnes, page 60 .

Page 8: Phonétique française

Les consonnes sont emises, alors que Ie passage permettant a l'air de s'echapper, est,soit momentanement ferme, soit si petit qu'il y a friction.

Les voyelles s'emettent sans friction, les organes laissant Ie passage entierementlibre a l'air.

Les semi-voyelles sont emises commeles voyelles,mais avecune rapidite qui provoqueun retrecissement considerable du passage de l'air, ce qui cause la friction consonantique.

Selon la distance plus ou moins grande qui separe les organes au point d'articulation(done, passage de l'air plus ou moins retreci), on a classifie les sons fran~ais en groupesmarques d'un degre d'aperture. (Cette classification porte Ie nom de tableau des apertures).

semi-voyelles

Aperture 5 : [j], [w], [q],

voyelles

Aperture 6a: [i], [y], [u],

Aperture 6b: [e], [0], [0],

Aperture 6c: [8], [ce] , [;:l], [;)] , [2], [ce] , [0],

Aperture 6d: [a], [0], [a].

Page 9: Phonétique française

LES VOYELLESAperture 6a: [i], [y], [u].

Aperture 6b: [e], [0], [0].

Aperture 6c: [e], [re], [;)], [;)], [£] , [ce] , [0].

Aperture 6d: [a], [0], [6].

Page 10: Phonétique française

3 cn'1.A.Ar1./~ - 1.. +/l"Ct 5 trvI- fCL4- i M,<.. ~

/lA- <A--~J vv'-V-<--rc.lt- ~'--vV~ k yY\. o--u.... ~ ~:::~~-: :r:;:;~1-m OU />c .

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Page 11: Phonétique française

Si les yoyelles sont produites dans la bouche seulement, Ie voile du palais fermant1 la ca,ite nasale, elles sont appelees orales.

II Ya 12 voyelles Ol'alesen fran~ais: [i], [y], [u],[e], [.0], [0],[e], [ce], [d], [J],[a], [0].

Si les voyelles sont produites dans Ia bouche, Ie voile du palais abaisse permettantainsi Ie passage de l'air dans la cavite nasale, elles sont appelees nasales.

On divise aussi Ies voyelles selon la mecanique de leur formation, c'est-a,-dire,selonla position de la langue et celIe des levres.

Page 12: Phonétique française

La position de la langue determine Ie point d'articulation de la voyelle.Si elle est ala partie-avant de la bouche, Ie point d'articulation sera a l'avant et la voyelle sera dite

anterieure (ou palatale).

Si la langue est ala partie-arriere de la bouche,Ie point d'articulation sera a l'arriere

et la voyelle sera dite posterieure (ou velaire).

Page 13: Phonétique française

Les voyelles prononeees, alors que les levres sont plus ou moins ecartees, sont ditesecartees.

i<:>e

<~

Les voyelles prononcees, alors que les levres sont plus ou moins arrondies, sont ditesarrondies.

;,(ce)

o 0(.0)

o u(y)

oollelaarques: Certaines voyelles arrondies sont emises

avec une plus ou moins grande projection deslevres. Cesont [y], (.0] et [ce] •

•• wyelles [i], Ie], [e], [a] sont done des voyelles anterieures ecartees;[Q], [;)], [0], [u], des voyelles posterieures arrondies;{y], [.eJ], [ce], des voyelles anterieures, arrondies et projetees..•.[;}] est une voyelle anterieure neutre, paree qu'elle se prononce a l'avant de

la bouche, mais les lilvres dans une position neutre.

Page 14: Phonétique française

Plus l'ouverture de la bouche est rendue petite, par Ie jeu de la langue et des levres,plus la voyelle sera fermee.

Sont fermees, les voyelles: anterieure ecartee [i]anterieure arrondie [y]posterieure arrondie [u]

Sont mi-fermees, les voyelles: anterieure ecartee [e]anterieure arrondie [£I]posterieure arrondie [0]

Sont mi-ouvertes, les voyelles: anterieure ecartee [e]anterieures, arrondie [re], neutre [~]posterieure arrondie [:>]

Sont ouvertes, les voyelles: anterieure ecartee [a] (1)

posterieure arrondie [a]

La voyelle [e], accompagnee de resonance nasale, donne [e] (*).

Ex.: paix-pain [pe] - [pe].

La voyelle [a], accompagnee de resonance nasale, donne [a].Ex.: shah-chant [fa] - [fa].

Le voyelle [:>], accompagnee d~ resonance nasale, donne [0] (**).

Ex.: roc - rond [r;:>k]- [1'6].

La voyelle [&], accompagnee de resonance nasale, donne [&],Ex.: reuf - un [ref] - [&].

La voyelle nasale [e] est donc une voyelle anterieure, ecartee, mi-ouverte;

[a] est p6Sterieure, arrondie et ouverte;

[6] est posterieure, arrondie et presque mi-fermee;

[&] est anterieure, arrondie et mi-ouverte.

(1) [a] est quelquefois dite «fermee» par rapport it [a].(*) Cette fat;on de voir est commode sur Ie plan pedagogique. Ce n'est cependant pas

scientifiquement exact. En effet, Ie substrat de [e] n'est pas tout it fait [e], non plus que[a], [:>] et [re] Ie sont de [a], [6] et [&]; [a] et [6] sont pour leur part plus poste-rieures que les Ol'ales [a] et [0] , [e] et [&], plus ouvertes que [e] et [re].

(**) En fait, [6] est it mi-chemin entre [:>] et [0]. A tel point, que bien desphoneticiens adoptent maintenant Ie symbole [0] plutOt que [0]. Comparons: dock [d;:>k]- don [do] - dos [do].

Notons cependant que [6] se desanalise en [:>].

Page 15: Phonétique française

REPRESENTATION DE TOUTES LES VOYELLES FRAN~AISES

Voyelles anterieuresJ, J,ecartees arrondies

projetees

Voyelles posterieuresJ,arrondies

L' ~ ~(1); ~l.R..A·~.Q.,V~'~A,..j ~" M (JJL.A..ff7'-"~ ~\

oo~~c: ::> lai!' 8_

- - pam 8,,\ un

j(J./ ~\ a. banco'c:::> ' a patepatte \a a (2) I

\ \ I"\----L------1------------JI

voyelles nasales

- 0 pont

a bol 0

~ ~ ~ ~ d..fL.4 ~/Yl'LCii'Ci/ diOJl..+~~

1. [i] si difficile 5. [a] ame male 9. [y] une plume2. [e] clef doree 6. [;)] octobre dore 10. [0] deux reufs3. [8] vraie mere 7. [0] gros sot 11. [ee] jeune veuf4. [a] la malle 8. [u] chou mou 12. [d] Ie monsieur

13. [t] vin sain 15. [6] bon, montons14. [6] grand champ 16. [ee] un parfum

(1) II faut supposer que Ies deux lignes des voyelles anterieures sont superposees, puis que Iaposition de la langue est it. peu pres la meme.

(2) Le [a] moyen est Ie plus souvent utilise. C'est Ie seul son intermediaire qui soit accepteen fran~ais. Cf. 'Ie son [a], page 24 .

(3) Pour des raisons pedagogiques, on place generalement Ie [d] au centre du trapeze vocalique,d'oiJ. Ie qualificatif de «central» qu'on Iui attribue. En fait, il est plus anterieur que central.

Page 16: Phonétique française

[i] se prononce: la pointe de la langue fortement appuyee sur les incisives inferieures,les bords, touehant les molaires superieures;les machoires tres rapproehees;les coins de la bouche eeartes eomme dans un sOUl'ire; les muscles, trestendus,

litmieriz

[Ii][mil[ri]

ibismidiidylle

[ibis][midi][idil]

diffieileilliciteillisible

[difisil](illisit] (')[illizibl]

fakirlivrebise

[faki:r] (2)

[li:vr][bi:z]

II est diffieile d'imiter Ie rire de Lise etIe SOUl'irede la Mona Lisa.

Qui t'a dit: prie, erie, ris.

il (3) e difisil I dimite I (d ) rho dd li:z I eI (d) surh dd la Mona liza IIki ta di I pri I kl'i I l'i II

(1) Voir: geminees, page 59 .(2) Voir: duree des voyelles, page 101 .(3) Avec Ie debut de la transcription phonetique, on remarquera que trois genres de pauses ont

ere regulierement appliquees: demi-pauseapres Ie sujet [ I ], pause au groupe de souffle[ I ] et doublepause en fin de phrase [II]. La loi de la duree vocalique en a ete consequemmentinterpretee. Cettefa~on de proceder a voulu aider les etudiants qui font leurs premiers pas ... , l'arret avant Ie sujet etanten realite plutot marque par une inflexion de voix que par une veritable pause.

Les cas d'assimilation ont ete indiques par les diacritiques de l'Association phonetique inter-nationale: surdite: (b]; sonorite: (pJ.

o vDans les textes de poesie, les [dJ qui doivent etre prononces legerement ont ere soulignes.Dans les textes de prose, ceux qui tomberaient normalement dans la conversation rapide, ont ere

mis entre parentheses. On les prononcera dans un debit lent.

Page 17: Phonétique française

Capri est une tie tranquille.Le Chili est un pays d'Amerique.Lade a aMme son livre.lJlyBse l'a puni.

FiJrls cette analyse a midi; il l'exige etiMi.8te.

Prise de folie subite, Julie erie.Six Miles disent hair Ie fakir.Gris de bile, Philippe se sentit mourir.Ce type ivre fut pris de vertige pres dePabime.

-On dit peril, fil, civil, avril, eil; mais fusil,haril, gentil, soureil.

kapri I etyn H trokilll

l~ fili J etre pei damerik IIlysi J a abime so li:vr IIylis I la pyni IIfini setanali'z a midi I il legzi:3I eesist IIpri'z d~ f;)li sybit I 3YliI kri IIsi zedil J di'z ai'r l~ faki:r IIgri d(~)bill filip I s(~)soti muri:r IIs(~)tip i:vr I fy pri d(~)ve'rti:31 pre d(~)labi:m IIOdi peril I fil I siviII avril I silll me fyzi Ibari I 30ti I sursi II

c ... 00. sont-ils? sont-ils rois dans quelque He?:Nonsont-ils delaisses pour un bord plus fertile?Puis votre souvenir meme est enseveli».

Victor Hugo, Oceano N ox.

u sotilll sotil rwa do kelki:lllnuzotil delese I pur re b;)'r ply feortilllpqi v;)tr~ suv~ni'r me:m I e tCis~v~liII

Des que Camill~tait seule!elle ressemblait bea:ueoupa la petite fill~Ui ne voulaitpas dire bonjour, et Ion visage retournait a l'enfane~ar l'expression de naIvete inhumaine,d'angelique durete qui enno~lit les visage enfantins. Elle promenait sur Paris, sur Ie cielld'oo.ehaque jour la lumierrse retirait plus tOt/un regard impartialement severe, qui peut-etre ne blamait rien. I

i villet aMmeie erieks criesiet amietidB- amiets

ididsieient-iesil

nidnidsehimieprientamiesfusil

ils -is -ist-it -its-it -

barilsgrisJesus-Christditbanditsmentit

ixizhi-hy-Y -ys -etc ...

prixrizhibouhydravionjuryjurys

(1) Orthoepie: correspondance entre langue parlee et langue ecrite. On prononcera >d~~c~~-jR:n [i] avec les graphies indiquees. II en sera ainsi pour tous les autres sons.

Page 18: Phonétique française

[e] se prononce: la pointe de la langue touchant les incisives inferieures, les bords, lesmolaires superieures:

Remarque: Le son [e] est toujours bref; bien Ie prononcer brievement pour eviter la diphtongaison.«Bebe» est [bebe] et non pas [be;)bea].

Ere][de]

[fe]

bebe

peche

ete

[bebe]

[pefe]

rete]

delegue

ceder

hebete

[delege]

[sede]

[ebete]

decede

prefere

celebre

[desede]

[prefere]

[selebre]

Tes(l) clefs et ton de sont tombes.J'ai ramasse un geai blesse et l'ai soigne.La duree de tes conges est diminuee cetteaI1l1ee.Vous serezhebete si j'ai Ie nez casse.Le beM a avaIe un de. II faut l'operer.Pl'efel'ez-vous Ie the au cafe?

te kle e to de I so tobe II3e l'amase ce 3e blese I e Ie swaJ1e IIIa dyre d (d) te k03e I e diminqe setane II

o

VU S(d )re zebete I si 3e l(d )ne kase III(d)bebe I a avale ce de I il fo bpere IIprefere vu I (;))te 0 kafe II

(1) [te] ou [te]. [te] est plus soigne, mais [te] est de plus en plus courant. Meme chose pourles, mes, etc. L'harmonisation vocalique favorise souvent, en pareil cas, un changement de timbre.Cf. Harmonisation vocalique, page 103 •

Page 19: Phonétique française

~"'hesitez pas it Ie Iaisser quitter Ie preaude l'ecole privee.L'abbe Mete est decede l'ete dernier.Chantez: liberte, egalite, fraternite.Repetez toute Ia journee: j'ai etudie Ie sonc: e >.

nezite po I a I(;})Iese kite I(;}).preod(;})IebI prive IIIabe mete I e desede Iete de'rnje IIfate I libe'rte I egalite I frate'rnite IIrepete tut Ia 3u'rne I 3e etydje I(;})s6ell

c: . 6 pays adore!cirque du Marbore,

Cascades qui tombez des neiges entrainees,Sources, gaves, ruisseaux, torrents des Pyrenees;

Alfred de Vigny, Le Oor.

o pei zad:>reIIsirk~ dy ma-rb:>reIkaskad,i ki t6be de ne'~ z6.trene IIsurs2 I gav~ I rqiso I t:>rra de pirene II

Raymond m'a telephone au bureau. II m'a dit qu'un de ses amis (illui avait parle demoi) m'invitait it passer Ia journee de dimanche dans son cabanon pres d'AIger. J'ai reponduque je Ie voulais bien, mais que j'avais promis ma journee"it une amie. Raymond m'a tout desuite declare qu'Ul'invitait aussi ... Peu apres, Ie patro:Q.lm'a fait appelerkt sur Ie moment/

Ie .',' ,: .'

j'ai ete ennuye/parce que j'ai penso/qu'il allait me dire de moins telephoner et de mieuxtravailler. C ,

Orthoepie

[e]

e revolver ez assez ais sais eys jockeysed pied e ete ait sait he helereds pieds ee fee ai gaite oe oesophageef clef eent - creent ay tramway ue gueefs clefs ees - poupees ays tramways ues gueser manger es - des ae ex-aequo uees distingueeserg volontiers ai - ai eai geai uai quaiell Ies aie gaiete eais - geais uais quaiset et (conjonction) aies - gaies ey hockey uer attaquer

etc.

-19-

Page 20: Phonétique française

[e] se prononce: la langue plus abaissee que pour Ie son [e], la pointe sur les alveoles desincisives inferieures et les bords touchant l'extremite des premieres molairessuperieures;

la bouche entrouverte;

les levres moins tendues aux commissures que pour [i] et [e].

Remarques: Le son [d varie beaucoup en Iongueur(l).Bien garder Ia langue et les levres en position, tout Ie temps de I'emissiondu son, pour eviter sadiphtongaison, surtout devant [e].

Ex.: [pel!'] et non pas [pe;):r].

lait [Ie]mets [me]

rets [re]

aimait [eme]

Ernest [e'rnest]baissait [bese]

specimenetrenne

[spesimen][etren]

[sa3es]

maire [me:r]tete [te:t]

chaise [fe:z]

Calais est un port de mer fran<;ais.l' .,"\

Fais tes(\pril~res.JVenere tes pere et mere.Un llegre marchait dans Ia plaine couvertede lleige.A Ia fete, Ie maire, tres a lZaisesur sa chaise,

[ \

buvait un verre de [biere. i'v

kale I e tee p;>'r d;}me'I' frose IIfe te prie:r II vene'!' te peT e me:r IIee negr I marfe do la pIell kuvertd;}ne:311 v

a la felt I l(;})me:r I trezale'z syr sa fe:z Ibyve tee veT d;} bje:r II

Page 21: Phonétique française

Le clerc, amer, ecrivait une lettre brevedans laquelle il reclamait son salaire.L'hirondelle, l'aile legere, s'envolait.

l~ kle:r I ame:r I ekrive tyn let (I'd) bre:v Ida lakel il reklame so sale:r IIlirOde:l I Ie'I lege:r I sav:>leII

Et d'etranges reves,Comme des soleils,Couchants sur les greves,Fantomes vermeils ...

Paul Verlaine, Poemes.

e detra·3? re:v Ibm..2. de s:>le:jIkufa syr Ie gre:v Ifato'm,2 ve'rme:j II

La mairie se trouvant a une demi-lieue de la ferme, on s'y rendit a pied, et l'on revintde meme, une fois la ceremonie faite a l'eglise. Le cortege ... qui ondulait dans la campagne,

Ie long de l'etroit sentier serpentant entre les bles verts, s'allongea bientOt et se coupa engroupes differents, qui s'attardaient a causer. Le menetrier allait en avant avec son violonempanache de rubans a Ia coquille; les maries venaient ensuite et les enfants restaientderriere, s'amusant a arracher les clochettes des brins d'avoine .

\1IIIfII:

Ii Orthoepie

t [e]

e sel e mere aient criaient eais mangeaisect respect es apres aies taies eait mangeaitects - respects e reve ais frais uais attaquaisef chef-d'reuvre et foret ait lait uait attaquaitefs chefs-d'reuvre ets prets aits traits uaient- attaquaientegs legs ai lai aix paix haie haiees (tu) es ai naitre ay balayer hais (tu) haisest (il) est aid laid ei treize hait (il) haitet secret aids- laids ey grasseyer he herbeets guichets aie - taie eaient - mangeaient he here

etc.

-21-

Page 22: Phonétique française

[a] se prononce : la langue a plat dans Ia bouche, Ies bords touchant Ies dents inferieures,moins Ies incisives dont elle n'eftleure que Ies alveoles;

la bouche ouverte;les levres en ovale. Les muscles tendusassez fortement.

Ia [Ia]ma [malmoi [mwa]

[papa][patwa][nabab]

papapatoisnabab

caravane [karavan]ananas [anana]Canada [kanada]

[ga:r][sa:3][a'rdwa:z]

garesageardoise

Au Canada, iln'y a pas d'ananas. Y en a-t-il aPanama? Anna vous Ie dira.La cabane d'Isaac n'a pas de cave.Bernard va a Ia chasse au canard. Sa barqueest sur Ie lac, la-bas.Ah! mesdames, voila du bon fromage ...Le rat de Ia fable etait un sage.Le journal de papa est la, sur Ia table,pres de sa canne et de sa tabatiere.La bourgade des sauvages etait cacMe par Iefeuillage des arbres.

o kanada I il nja pa danana IIjcmatil apanama IIana vu I(d ) dira IIIa kaban dizaak I na pa d(;l)ka:v II

o

be'rna:r I va a Ia fas 0 kanaa,lI sa bark I

e syr I;l Iak I Ia ba IIa: IImedam I vwala dy bO fr:Jma:3III(;l)ra d(;l)Ia fa:bI' etet& sa:311I(;l)3u'rnal d;l papa I e Ia I syr Ia tabIIipre d(;l)sa kan e d(;l)sa tabatje:r II

o 0Ia buorgad de sova:3 I ete kafe pal' Idf~ja'3 de zarbr II

Page 23: Phonétique française

•• ~~ de Jeanne sera au bal ce soil',•• C.·,I:nne des rois mages traversa les

."......•• I~ Taut qu'on la regarde,.•••• fult6mes de vieux grognards

• .mfonne de l'ex-garde,.•••. ,drux ombres de hussards!

n..e.ophileGauthier, Vieux de la Vieille .

la kopaJ1 d;} 3an I s (;})ra 0 bal s;} swa:r IIla karavan de rwa ma:3 I tl'ave'l'sa IemotaJ111la fo'z~ I vo ko la r;}ga'l'd Itrwa fato'm~ d;} Vj0 gr:>J1a:rIanynif:>rm.2d;} leksga:rd IIavek d0 zO'br~ d;} ysa:r II

.Tai fait, il Ya quelques annees, un voyage en Alsace qui est un de mes meilleurs sou-~ Son pas cet insipide voyage en chemin .de fer dont on ne garde rien que des visions_ pay;; decoupe par des rails et des fils teh~graphiques, mais un voyage a pied, Ie sac surliP '~ a>ee un bAton bien solide et un compagnon pas trop causeur ... La belle fa~on de~, et comme tout ce qu'on a vu ainsi vous reste bien!

& salle ai Montaigne e femmea a ap drap ea Jeanne

•• aimates aps- draps eA rangeAmes- rabac ats - plats eat- rangeAtad.- almanach At - aimAt ha - haleine..- estomacs

he henniroi moiua attaquauas- attaquasuAt- attaquAt,etc.

Page 24: Phonétique française

[Cl]se prononce : la langue a plat, reculant vel'Sl'arriere de Ia bouche, Ia pointe dirigee vel'SIes alveoles des incisives inferieures;

Remarques: Ne pas confondre Ie [a] grave, avec Ie [a] aigu. Quant au [\1] moyen, il se prononce entreles deux autres, soit moins grave que [Cl], et moins aigu que [a].L'etudiant de langue etrangere se fait souvent un probleme de reconnaitre les cas ou l'on pro-nonce [Cl] ou [a]. Disons qu'a part les cas extremes, ou [a] et [a] doivent etre prononces, il nefera jamais d'erreur en employant Ie [\1] moyen.

Ias [ICl], male [mCl:l]

mat [mCl] tache [talf]

mois -[~j pate [pa:t]

chale [fa:l]fache [fa:f]sabre [sCN,lffj

ramasse [ramci:srtheatre [tea:tr], 0

bataille [bata:j-]

Cette chasse est d'albatre et non de platre.Dans Ia bataille, il cassa son sabre.

set f a:s I e dalba:tr I e no d (d) pICl:trIIo 0 0

do Ia bata:j I il kasa so salbI' II

Page 25: Phonétique française

De grAce, ramasse ce lilas et remplis-en cevase.

Le mAtin grasfit des degats au chAteau.Cette pAte est jaunAtre et non olivAtre.A PfuIues, il y a relAche au theAtre.InfAme marAtre, tu ne passeras pas.En hAte, Ie goujat ensabla Ie cadavre.D'une mAle voix, Ie roi fAche blAme cesmulAtres.

Un Aneest passe la, mon gars, vois, pres dubois de Nicolas.

... Oh! oui, j'etais infAme,Je riais, mais j'avais l'epouvante dans l'Ame,Maudit! Ah! la nature et les hommesm'ont faitBien mechant, bien cruel et bien IAcheen effet.

Victor Hugo, Le roi s'amuse.

da gra:s I rama's sa lila I e roplizo ~(a)va:z IIl(a)mate gra I fi de dega 0 fcrtoIIset pa:t I e 30na:tr I e no ;)liva:tr II

o 0

a pa:k I ilja r(a)la'f 0 tea:tr IIo

Ha:m mara:tr I ty n(a)pa'sra pa IIo

o a:t I l(a)gu3a osabla l(a)kada:vr IIdyn ma'l(a) vwa I l(a)rwa fafe I bla'm semyla:tr II

o

cena:n I e pase la I mo ga I vwa I pre dybwa d(a)nikJla II

0: I wi I 3etezefa:m I3a rie I me 3ave lepuvo·t~ do la:m Imodi I a: I la naty'r e Ie z;)m~I mo febje mefo I bje kryell e bje la'f onde II

Le diable habitait une humble chaumiere sur la cote; mais il possMait les prairiesbaignees d'eau salee, les belles terres grasses ... les riches vallees et les coteaux fecondsde tout Ie pays; tandis que Ie saint ne regnait que sur les sables. ~e sorte que Satan"etait riche, et saint Michel etait pauvre comme un gueux.

Apres quelques annees de jeftne, Ie saint ... pensa a passer un compromis avec Iediable . .. II refl.echitpendant six mois; puis un matin, il s'achemina vel'S la terre. Ledemon. " se precipita a sa rencontre, baisa Ie bas de sa manche ...

Maupassant, Oontes.

Orthoepie

[a]

a sable at - climat eA rougeAtreA Ame ats - climats hA hAteacs- entrelacs At - mAt ois - moisah pouah Ats - mAts etcas traeas az raz-de-maree

-25-

Page 26: Phonétique française

[:>] se prononce: la langue plus elevee vel'S Ie foni de la bouchi que pour Ie son [a] ;

Remarques: Ne pas diphtonguer Ie son [:>] devant Ia consonne [1'].Ne pas nasaliser dans Ies mots comme: pomme, bonne, sonne, qui se prononcent [p:>m], [b:>n],[s:>n], et non [p5m], [b5n], [85n].

sol

col

mol

[s:>l]

[bl]

[m:>l]

dort [d:>:r]

or [:>:1']

port [p:>:r]

Notre bonne apporte les bonnes pommes.

Les cloches sonnent pour la noce.

En octobre, il vente fort dehors.

loge

sobre

clore

[b:3]

[s:>br]

[kb:r]

octobre

monopole

horloge

mt(rd) b:>n' ap:>rt Ie b:>n p:>m IIIe kb f I 8:>n pur la ms IIQmkbbr I il VQ·t hI' I dd:>:r 1\

[:>kbbr]

[m:>mp:>l]

[:>'1'b:3]

Page 27: Phonétique française

Sotte, cet homme ne dort pas, il est mort!Laure porte une jolie robe et un collier dore.Cette Espagnole a Ie lobe de l'oreille perce.Notre dogue a mordu Ie colonel.Ce noble porte monocle et a sa loge al'opera.Pichrocole etait un personnage comiqueet nonun philosophe commeAristote.

S;)tI sebm I n;:l d;)T po I il e m;):r IIhI" p;)rt yn 3;)li r:>bI e & blje d;)re IIsdespaJ1;)I' a l(;:l)bb d;:l bre'j p£l'se IImt(r;:l) d;)g I a m;)'rdy I(;:l)bbnd IIS;:ln;)bl(;:l)I p;)rt;:lm;)n;)klI e a sa b' 3 abperall 0

pikr;)bl' etd& pers;)na'3 bmik I e no& fibz;)f bm arisbt II

Quand un pere nous dit de croire en sa paroleEt quand il meurt pour nous, Iedoute est chosefolle,La Parole sacre,ilsoudain/;.(vait pris Corps

:j

Et vivait au milieu de cet ostensoir d'or.'-

k6.t&pe'r~ nu di Id;:lkrwaT6. sa par;)ll

e k6.til meeT pur nu II;:ldute fo'z~f;)lllla par;)l~ sakre I sude ave pri b:r Ie vive to milj.0 d;:lsd ;)st6.swa'l' d;):r II

~Un support, fiche dans Ie socle sur lequel etait placee la musicienne, et traverse d'une

cheville en forme de clef, servait de point d'appui a l,aharpe d'or, sans cela, Ie poids efit posetout entier ~ur l'epaule de la jeune femme. Cett~rpe, terminee par une sorte de tabled'harmonie, arrondie en conque et coloriee de peintures ornementales, portait, a son extre-mite superieure, une tete sculptee d'Hathor surmontee d'une plume d'autruche; les cordes,au nombre de neuf, se tendaient d{~onalement sous les doigts longs et menus de la harpiste.

o - soneau - augment

u - pensumeo - Georges

oi - poignetho - hoquet

hO - hOpitaletc.

Page 28: Phonétique française

[0] se pro nonce : la langue, abaissee dans sa partie anterieure, reculant vel'S l'arriere de Iabouche, Ie dos 8'~ievailt vel'S Ie palais mou.

Ies levres, arrondies et avancees, plus que pour Ie son [J] ; Ies muscles trestendus.

Remarques: Ne jamais diphtonguer Ie son [0]. Beau se dit [bo] et non [bo:>].Ne pas l'ouvrir non plus: [1>:>].

gros [gro]

pot [po]

sot [so]

l'eau [10]

chaud [fo]

beau [bo]

drOle [droll]

rose [l'o:z]

trone [tro:n]

[omo:n]

[depo:z]

[diplo:m]

depose

diplome

Le gros geolier du chateau est drOle.

Rose voyage a dos de chameau.

Chaud et beau, annonce Leo a la radio.

Les fauves du zoo n'ont que la peau et les os;ils ne sont pas beaux.

Cette sauce est trop chaude.

Depose -ton aumone dans Ie chapeau dupauvre.

Au chateau, les sots font Ies dl'oles devant Ietrone du l'oi chauve.

I (d) gl'O 30lje dy f ato I £ dro:lll

ro:z I vwaja'3 a do d(d)famo IIo

fo e bo I ano's leo I a Ia radjo IIIe fo'v dy zo I no k(d)Ia po e Ie zo Iil nd so pa bo IIset SOlSI £ tro fOld IIdepo'z to nomo:n I dO. l(d)fapo dypOlvrll

o fato I Ie so' fo Ie dro:II ddva I(d)tro'.n dy rwa fo:v II

Page 29: Phonétique française

Trop pauvre, ce chemineau n'a pas de chau-miere; il va de hame~u en hameau, sac au dos.

a sabo 30m I l(d)ru30 toto I r(d)gardIe f(d)VOI tire Ie farjo II

o

tro po:vr I Sd fdmino I na pa d(d)fomje:r IIo

il va I dd amo a amo I sak 0 do II

En sabots jaunes, Ie rougeaud Toto regardeles chevaux tirer les chariots.

L'ooillet, Ie lis et les rosesEn ceste belle saison,

A foison,Monstrent leurs robes ecloses.

Remi Belleau, Avril.

lreje I ld lis e Ie ro:z Ia set,2 bel.2 sezo I

a fwazo Imo·tr,2 IreI' l';)b3 zeklo:z I

Ma mere, qui, toute simple qu'elle etait, ne manquait point de jugement, haussa lesepaules et me dit:

- M. Blaizot, qui est libraire a «l'Image de sainte Catherine », a besoin d'un commis.Cet emploi, mon Jacquot, t'ira comme un gant. J'allai tout aussitot m'offrir a M. Blaizot quime prit a son service.

Orthoepie

[0]

0 chose ost Provost ault - Perrault eaux- chateaux

0 drOle ot sot eault - Perreault ao cura~aooa toast ots sots aulx faulx a6 Saoneoc croc ot rot aud chaud hau hausseoc crocs ots rOts auds - chauds haut- hautod Gounod eo geole aut saut heau- heaumeop trop au aube auts sauts ho ho!ops - sirops aul aulne aux journaux hO hOtelos - dos auld - La Rochefoucauld eau chateau etc.

-29-

Page 30: Phonétique française

[u] se prononce: la langue, abaissee dans sa partie anterieure, Ie dos remonte a la jonctiondu palais dur et du palais mou;

les levres tres al'l'ondies et tres avancees, plus que pour Ie son [0]; lesmuscles tres tendus.

pou [pu] joujou [susu] coftte [kut] lourd [lu:r]

roue [ru] coucou [kuku] rouge [ru:s] sourd [su:r]

chou [Iu] glouglou [gluglu] bouge [bu:S] court [ku:r] ~.

Michou aime les joujoux rouges.Un matou bouge au bout du gouffre.Ma douce, tourne la roue du rouet, rou et roudondaine.Raoul, ne touchez pas, c'est tabou.Les noms: bijou, caillou, chou, genou, hibou,joujou et pou prennent un «x » au pluriel.Cette tourterelle roucoule toujours.Le Louvre, large et IOUI'd,ne s'ouvre qu'augrand jour.En aoftt, il y a foule a Bourges.Glouglou fait Ie vin qui coule de la bouteille.

mifu I 8m Ie SUSUl'u:sllee matu I bu'S 0 bu dy gufl'1I

o

ma dus I turnd la ru dy ru(w)8 I ru e rudOdwllraull nd tufe pa I S8 tabu II

Ie no I bisu I kaju I fu I Sdnu I ibu ISuSu e pu I prw tee niks I 0 plyrjd IIset turtdITI I rukul I tusu:r IIld lu:vr 'Iars e lu:r I nd sU'v(rd) kogra su:r IIanu I ilja ful a bU:l'sllgluglu I f8 l(d)v£ I ld kul d(d)la bUt8:jII

Page 31: Phonétique française

Jalouse, la rousse tua son epoux d'un coup decouteauOil court tout a coup ce voyou?Couds douze boutons a ta blouse.

3alu:z I la rus I tqa sonepu I d&kutollu ku:r I tuta ku I s(d)vwaju IIIVku du'z butOl ata blu:z II

Entin, et dans la marche seche du tambour,S'avan~ait sous Ie dais Ie maitre de l'Amour.

Francis Jammes, Les Georgiques chretiennes.

fife I e dfi la ma'rI3 seI~ dy tfibu:r Isavfise I su ld de I ld me,trd dd lamu:r II

L'hotel de la Cloche etait rustique. Dne branche de houx pendait sur la porte charre-tiere, qui donnait acces a une cour toujours humide ou picoraient les poules. Au fond de lacour s'elevait l'habitation, composee d'un rez-de-chaussee et d'un etage, coiffee d'une toiturede tuiles moussues et dont les murs disparaissaient sous de vieux rosiers tout fIeuris de roses.A droite, des quenouilles montraient leurs pointes au-dessus du mur bas du jardin.

Page 32: Phonétique française

[y] se prononce : la langue tres elevee dans sa partie antel'ieure, la pointe abaissee touchantles incisives inferieures, a mi-chemin entre la position de [i] et de [e];

les levres, tres arroudies comme pour [u] et fortement projetees; lesmuscles bien tendus.

Remarque: [y] est un des sons fran~ais que l'etranger trouve difficile. Ille diphtongue souvent en [iy]ou Ie prononce comme [u]. Dans Ie premier cas, les levres ne sont pas arrondies au debut del'emission du son; dans Ie deuxieme, la pointe de la langue n'est pas placee oil, ene Ie devrait,soit sur les incisives inferieures.

.1! 'i

su [sy] dupe [dyp] Ursule [Y'rsyl] usure [ysy:r]

~du [dy] jupe [3YP] lugubre [lygybr] culture [kylty:r]

cru [kry] nuque [uyk] refuge [rdfY:3] coiffure [kwafy:r] I::,.,1

Ce Tm'c re~ut un dur coup sur la nuque.Lors du deluge, Noe ne trouva pas refugesur Ie Vesuve.As-tu vu Ie rayon de lune sur Ie mur nu '!

De~u par sa muse, Ie bossu posa sou luth.As-tu connu la mule du pape? Elle etait ruseeet tetue.

s(d)my-r a styk I e dy:r 11

s(d)tyrk I r(d)sy tee dy'r ku I syr la nyk 11

br dy delY:31me I nd truva pa r(d)fY:31syr ld vezy:v 11

a ty vy l(d)rejo d(d)lyn syr ld mY'r nylldesy par sa my:z I I (d ) bJsy I poza so lyt 11

a ty buy la myI dy pap II d ete ryzee tety II

-32-

Page 33: Phonétique française

L'issue de cette lutte est slire.

Ils durent abuser de la lecture sous unelumiere trop crue.Ce juge obtus mourut subitement.L'eusses-tu cru? Lustucru. Zut!Jules a une perruque brune. Et Arthur?Ursule ne put reculer la voiture dans la rue.Cette gageure est slire.

lisy d(;))set lyt I e sy:r IIo

il dy'r tabyze d (;))la lekty:r I su zynlymje'r tro kry IIS(;)3Y'3 obty I mury sybit(;)mo II" 0lystykry /I lystykry II zyt II3yl I a yn peryk bryn II e arty:r /Iy'rsyl I n;)py r (;))kyle la vwaty:r I do la ry IIset ga3y:r I e sy:r II

Ne verse point de pleurs sur cette sepulture,Passant: ce lit funebre est un lit precieux,

On git d'un corps tout pur la cendre toute pure;

n;) vers;)-pwe d;)plre:r I syr set~ sepylty:r Ipaso I S;) li fyne:br'etre li presw Iu 3i I dre k;)'r tu py:r Ila sO'dr;)tut~ py:r II

Je saisis la cruche ventrue par son anse unique et je gagnai la fontaine. Aux premierspas que j'avais faits, quelques ~isillons, perches au hasard sur de maigres arbustes, m'avaientsuivi, et maintenant, leur bande, plus nombreuse, voletait autour de moi ...

Comment m'expliquer que des bestioles si timides, si farouches d'ordinaire, fussentdevenues si familieres? La faim seule, me parut-il, etait capable de les pousser a me donnercette fete inattendue ...

Orthoepie

[y]

us jus ux - fluxut but eu gageureuts- buts eli elimeslit - afflit eus- (tu) euslits - flits eut- (il) eut

-33-

suslir

elit - (qu'il) elithu - huneetc.

Page 34: Phonétique française

[0] se prononce: la langue eleV(~edans sa partie antel'ieure, la pointe touchant legerementles incisives inferieures, a peu pres comme Ie son [e], les bords appuyescontre les molaires superieures;

les levres arrondies comme pour Ie son [0] et bien projetees; les musclestendus.

Remarque: Ne pas confondre Ie son [0] avec Ie son [0'0] ou avec Ie son [u]. Si l'on confond avec [0'0],c'est que les levres ne sont pas assez arrondies, ou pas assez avancees. Si l'on confond avec [u],c'est que la langue est a l'arriere de la bouche, alors qu'elle devrait etre a l'avant.

peu

pleut

[po]

[plo]

[kl'0 ]

[ida]

[afro]

[0'01'0]

jeftne

meute

voleuse

[do.'3(;})rmz]

[O'Ormz]

[gmz]

[30m]

[mo:t]

[v;)lmz]

dangereuse

heureuse

Ce gueux n'a ni feu ni lieu.

n y a peu d'emeutes dans ce pays neutre.

Mon ueveu est genereux, mais peureux, frileuxet vauiteux.

Ceux qui out peu sout peut-etre les plusheureux.

Deux bmufs hideux et galeux ont un ureuda la queue.

Ce monsieur osseux et uerveux est vertueux.n jeftne, c'est affreux.

~(;))go I ua ni fo ni ljo IIilj a po demmt! dO. s (;))pei

mo n(;})vo' £ 3enero! m£e vanitoll

so ki 0 po I so pO'Otd(r;}) 1£ plyzoroll

nmtr IIo

p01'0 I frilo

do bo ido e gam I 0 tee DOa la koll

s (;))m;}sjo ;)SOe D£'rvo I £ v£Ttqollil 30m I s£ tafro II

Page 35: Phonétique française

Deux preux genereux ont fait Ie yam d'eviterles amities dangereuses.Les peintures de Greuze sont tres peu coft-teuses. J'en veux deux.Les deux brodeuses sont paresseuses et vo-leuses. Elles ne pensent qu'au jeu.II pleut peu dans ce lieu.Cevieux ales cheveux blancs et les yeux bleus.

d.0' pr.0' 3ener.0'I 0 fe I (d)V.0'I deviteIe zamitje dCi'3(d)re:z IIIe pety'r dd gre:z I so tre p.0' kute:z II3CiV.0'd.0'l1

Ie d0 brJde:z' so pares.0"z e vJle:z II d ndpCi's ko 3011il pl.0' p.0' dCi s( d)lj.0'IIS(d)Vj.0'a Ie f(d)V.0'blCi e Ie zj.0' b1011~ 0

... divin cafe ...

Que j'aime a prepareI' ton nectar precieux!Nul n'usurpe chez-moi ce soin delicieux;

dive kafe Ikd 3e'ma prepare tonekta'r presi01nyl' nyzyrp.? f e mwa I Sd swe delisi011

Heureux, pensais-je, qui ne s'attache a rien sur la terre et promene une eternelleferveur a travers les constantes mobilites. J e haissais les foyers, les familles, tous lieux oill'homme pense trouver un repos - et les affections continues, et les fidelites amoureuses ...

Je vivais dans la perpetuelle attente, delicieuse, de n'importe quel avenil' ... II Yavaitau soil', des oasis delicieuses, plus fl'aiches encore d'avoir ete souhaitees tout Ie jour ... J epossMais Ie don precieux de n'etre pas trop entrave par moi-meme.

eu feueft jeftneeue bleueeues - lieueseur - monsieur

eurs - messieurs am vceueus pneus ceux vceuxeut pleut ceud nceudeux deux ceuds nceudsheu heu! ceufs - ceufs

-35-

Page 36: Phonétique française

[ee] se prononce: la langue moins elevee que pour Ie son [0], la pointe sur les alveoles desincisives inferieures comme pour Ie son [e];

la bouche entrouverte;

les levres legerement arrondies comme pour [:>] et projetees; les musclesun peu relaches.

Remarques: Ne pas diphtonguer Ie son [ee], surtout devant Ia consonne [1'].

Ne pas prononcer Ie son trop mollement non plus.

seul [seel]veuf [veef]breuf [beef]

deuil [dee:j]meuble [meebl]reuf [eef]

creur [kee:r]peur [pee:r]soour [see:r]

douleur [dulee:r]candeur [kodee:r]pieuvre [pjee:vr]

Seule, ma seeur aime Ie beurre.Ce jeune peuple est en deuil.QueUe erreur! Un breuf ne pond pas d'eeuf!Cette liqueur est sans saveur pour un con-naisseur.C'est la meilleure preuve que, seul, je ne vousleurre pas.Le docteur a peur que leur creur soitmalade.

seel I ma see:r I em l;l bee:r \I

S;l3een peepl I e to dee:j \Io

kd eree:r II re beef I n;l po po deef II~~ee~' e~~~~lpurrebnesee:r IIse la mejee'r pree:v I k;l seell 3;ln(;l) vulee'r po III(;l)d:>ktee:rI a pee:r I k;l leer kee:r I swamalad II

Page 37: Phonétique française

Le jeune professeur est aveugle, quel malheur !

Pres du cercueil, Ie directeur en deuil, pleuresans orgueil.

J'ai peur qu'on n'exagere Ia valeur de cettemuvre.

C'est l'heure des meurtres, ayez l'reil ouvert.Cet auteur cueille des gIaieuIs pour Ia veuvemalheureuse qui demeure dans l'immeubleneuf.

I(d)3een pr::>fesee:rI e taveegIII kd malee:r IIpre dy se-rkee:j II (d)direktee'!' a dee:j I plee-!'sa z::>-rgee:jII

3e pee:r Iko negza3e-r Ia valee'!' dd setee:vr II

se lee-r de meertr I eje lee-j uve:r IIo

setotee:r I kee-j de gIajeeII pur Ia vee-vmal0rmz I ki ddmee-r da Iimmeeb(Id)neef II

II pleure dans mon cmurComme il pleut sur Ia ville,QueUe est cette IangueurQui penetre mon cmur?

il plee-r.2,da mo kee:r IbmiI pIa syr Ia viI Ikde set~ 16.gee:rIki penetrd mo kee:r II

L'un des plus pernicieux auteurs de cette abominable conjuration est Ie nomme Brot-teaux, ci-devant des IIettes, reeeveur des finances sous Ie tyran. Cet individu, qui se faisaitremarquer, meme au temps de Ia tyrannie, par sa conduite dissolue, est une preuve certaineque Ie libertinage et Ies mauvaises mmurs sont Ies plus grands ennemis de Ia liberte et dubonheur des peuples;

Orthoepie

[00]eu leur re reil ueu - liqueureuf neuf livres reu emur etc.heu - heureuse ue orgueil

-37-

Page 38: Phonétique française

SON [3]Voyelle orale, anUrieure, neutre, mi-ouverte

[;J] se prononce: la langue a peu pres dans Ia position du son [ce], mais plus relachee,sans aucune tension musculaire;les levres neutres.

Remarques: [;J] se pro nonce sans effort. C'est Ie son que l'on emet, si l'on hesite en parlant.Bien distinguer [;J] de [e]; pour ce faire, eviter d'ecarter les levres comme pour [e].Ne jamais appuyer ni allonger Ie son [;J]. Ne pas l'escamoter non plus quand il doit etreprononce.

[a] en prose

En position finale, [d] est caduc, c'est-a-dire qu'il tombe, a Ia fin d'un mot isoh~ou d'ungroupe de mots (groupe de souffle).Ex.: Homm(e). Vois cet homm(e).

En position mediane, soit au milieu d'un mot ou d'un groupe de mots, [;J] est caduc, i\moins que sa chute ne provoque:

a) Ia rencontre de trois consonnes ou plus.Ex.: Justement. [3yst;Jmo]

Maitre d'ecole. [m£,trd debI] (1)

b) Ia rencontre de deux consonnes et d'une semi-voyelle.Ex.: Vous parleriez. [vu parI;Jrje]

Un pied de roi. [ce pje d;Jrwa]

En position initiale, soit au debut d'un mot ou d'un groupe de mots,a) dans une seule syllabe,

[;J] demeure, apres une occlusive(2).Ex.: Que dit-il [k;Jditil]

(1) Si dans Ie langage familier, on laisse tomber [;J], on enleve automatiquement la consonnequi precede. Ex.: quat' jours, l'aut' jour. A remarquer que ce phenomene se produit surtout quandcette consonne est une liquide, [I] ou [r]. Avec ces liquides, il arrive quelquefois que la loi des troisconsonnes ne joue pas. /It.-fU> t de-

(2) Les occ1usives sont [p, t, k, b, d, g, m, n, J1] ; ~ -'\)! ;;J., ~

I"~ les constriqjives, [f, s, I, v, z, 3, I, 1']. Cf. Les consonnes, page 57. ~.< - S~ 0J - ~~~ -38-

Page 39: Phonétique française

[d] demeure, apres une constrictive, dans un debit lent; autre-ment il tombe.Ex.: Chemin faisant. [f (d)me fdza]

b) (lans deux syllabes.:[d] demeure, entre deux occlusives.Ex.: Que te veut-il [kd! vo till[d] demeure, entre deux constrietives.Ex.: J e Ie veux. [3dl vo]

[d] demeure, apres l'occlusive(l), si les deux consonnes quil'entourent sont de nature differente (une occlusive et uneconstrictive) .Ex.: Ce que tu veux, je te Ie donnerai.

[Skd ty vo I 3tdl d:mre]o

On conserve toujours Ie [d] devant un «h» aspire. Ex.: Le heros [ld ero].On Ie garde Ie plus souvent quand la syllabe qui Ie contient re~oit l'accent d'insistance.

Ex.: C'est demain, non aujourd'hui. [se ddme I no 03U-rdqi]II ne tombe pas non plus dans les mots «ceci» [sdsi] et «dehors» [dd::>:r]ainsi que

dans les noms propres commen~ant par une consonne suivie de [d].Ex.: Sedan, Melun. [sdda I mdl&]

Parce que se prononce [parskd].Remarques: Si plusieurs «e» se trouvent it l'interieur du meme groupe rythmique, on en prononce

generalement un sur deux, excepte si l'on rencontre un groupe que l'usage a fige(2) ou un descas ci-haut mentionnes.

Ex.: Tu me l(e) reproch(es)? Je m(e) demand(e) c(e) que tu m(e) reproch(es).Plus Ie debit est rapide (conversation familiere, par exemple), plus on laissera tomber de [d]'On en conservera davantage dans un debit lent (lecture, par exemple).

2[e] en poesie

En poesie, [d] compte pour un pied it l'interieur du vel'S et est prononce entre deuxconsonnes, it la fin(3) et dans Ie milieu des mots. II n'est donc pas caduc(4).

Ex.: «J'ai longtemps habite sous de vastes portiquesQue les soleils marins teignaient de mille feux ». (Baudelaire)« II m'a suffil?e ce petit roseau cueilli ... (Henri de Regnier)

Mais il n'est pas prononce devant un mot qui commence par une voyelle ou un «h»

(1) Excepte dans certains groupes figes,comme«je ne veux pas» [3dn vo pa] «je me promene»[3dm pr::>men],etc.

(2) Ex.: echev(e)le, ensev(e)li, etc.(3) Ie [d] final doit toujours etre prononce legerement. Le rythme du vers est base sur ce fait.(4) Dans les textes qui suivent, les « e» en caracteres gras sont prononces. Ceux entre paren-

theses tombent.

Page 40: Phonétique française

~y~t f/;;-liJ Texte parl~ ~ ) '5.~ o-VL- Yf s;)

-« II faut agir et n(~) pas hesitert, les.Ja~E:Y.-) val(at) des heur~ dans des instantsparer:sl Tout ~~fJ la promp~itud[eraes decision~.e.X.0~Picart, allez trouver l~cure e~ sommez-led(.) sonner 1(,) tocsin.:' Vous, Torchebeuf, battez 1(,) rappel danstout .) la~(.)1 jusqu'aux hameaux !(,) la Gerisaie et d(.) Salmar(e) ... Vous,Pommel, r(e)vetezlprompt(~)ment votr(e1uniform( ••), riF gu(.) la tuniqu(.) et 1(.) k~pi.Nous allons occuper ensembl(e) la maitie\et sommer M'l.!.~~tot ~em(c) remettr~sespouvoirs. C'est compris?» ~. -0 'u -fa- /hO"V7-J. f">0j>"A- ,

-Oui. ~d<Lf'rvf ~ - lnt- t;;:::! ~ 4/~ r-Executez, et pro~t(e)m;et. ~ /1"-<711. f~rMaupassant, Oontes. I!..();.....~,-t'-<-

fro t;Jmt).;Lecture

II tachait c~endant qe s'exciter a la devotion, de s'e!ancer dans l'espoir d'un( e) viefutur(e), on illa~everrait.jIl imaginait qu'ell(e) etaitpartieen voyag(e), bien loin, depuislongtemps. Mais, quand il pensait qu'ell(e) se trouvait Ia-dessous, et que tout etait fini,qu'on l'emporterait dans la terr(e), il se prenait d'un(e) rag(e) farouch(e), noir(e),desespere(e).

Poesie

Las du trist(e) hOpital, et de l'encens fetid(e)Qui mont (e) en la blancheur banale des rideaux

Le moriboud sournois y redress (e) un vieux dos,Se train(e) et va . . . . . . . . . .

Leur culotte de peau trop larg(e)Fait mille pHs sur leur femur;Leur sabre rouille, lourde charg(e)Creuse Ie sol et bat Ie mur.

T. Gauthier, Vieua: de la Vieille.

e devenirent - dansent

dansesfaisant

on - monsieurue - guenille

uesuentetc.

attaquesattaquent

Page 41: Phonétique française
Page 42: Phonétique française

Voyelle nasale, anterieure, ecartee, mi-ouverte.

[f] se prononce: la. langue dans la position du son [e], soit la pointe sur les alveoles desiricisives infei'ieures, mais legerement plus bas;les levres entrouvertes et ten dues aux coins comme pour Ie son [e];Ie voile du palais abaisse, permettant Ie passage de Fair dans la cavitenasale.[f] est plus ouvert que [e].

Remarques: Ne pas prononcer Ie son [f] comme s'i! s'agissait du son [e] nasalise; Ie prononcer bienouvert.

Ne pas faire entendre Ia consonne ([ m], [n], [J1]) apres Ia voyelle [f]. «Pain» se dit [pf]et non pas [pfn].

Bien « denasaliser» dans Ies mots ou Ia nasale devient orale a cause de la syllabe qui la suit.Ex.: Americain - Americaine [amerikf - alllcriken ;] sain - saine [sf - sen] ;

cousin - cousine [kuzf - kuzin]; fin - fine [ff - fin].

paix - pain

fais - fin

[pe - pf]

[fe - fe]

[te - tf]

[re - re]

Ie zafrike I ma'3 dy pe I sa ldvf 1\

lllO kuze I e ote e inyme II3e ta llle da ma me II3e fe I a la fe II afe II vwasi yn df'd edy ve 1\

-42-

Les Africains mangent du pain sans levain.

Mon cousin est hautain et inhumain.

J'ai faim, a la fin. Enfin! Voici une dinde etdu vin!

Page 43: Phonétique française

Le chien de Valentin a mordu Ie sacristainEmilien.

Le medecin de Saint-Justin est Canadien.II n'a que vingt-cinq ans.

C'est en vain que ce devin sympatique joint lesmains: il n'obtient rien.

-

Du pain et des jeux, demandaient les Romainsa leurs princes.

Demain, Ie lyceen subira un examen de latin,un examen de vingt points.

Le coquin ne craint pas Ie dedain du puritain.Sur la table en pin, peinte en vert, setrouvent un morceau de pain et une timbaled'etain debordante de vin.

l{d)fje d(d)vaI6te I a m;>'rdy l(d)sakristeemilje IIl(d)medse d(d)se3yste I e kanadje II

o 0

il na k(d)ve·tsek611

se t6 ve I kd s (d) ddve sepatik '3we Ieme II il mbtje \'je IIo

dy pe e de 30 I ddm6de Ie r;>meIa leer pre:s IIddme II(d)lisee I sybira cenegzame d(d)late Ice negzame d (d) ve pwe IIl(d)bke I nd kre po l(d)dede dy pyrite IIsyr la tabl 6pe I pe-t6 ve:r I s(d)tru-vcem;>'l'SOd (d) pe I e yn tebal dete I deb;>'l'd6-t

o v

dd ve II

de bo ljo I U ld djo ve Iavek lamu:r I tje so n6pi:r Ild t6' Id md pr6 par la me Imave'l't~ kd 3d md rdti:r II

Des beaux lieux ou Ie dieu vinAvec l'Amour tient son empire,Le temps qui me prend par la main,M'avertit que je me retire.

Voltaire, A madame du Ohatelet.

Avec la Saint-Theophile, voila les vacances enterrees. Les jours qui suivirent furenttristes; un vrai lendemain de mardi gras. Personne ne se sentait en train, ni les maitres,ni les eUwes.On s'installait ... Apres deux grands mois de repos, Ie college avait peine areprendre son va-et-vient habitue!.

Orthoepie

[e]it-

in lin int advint ains mains eints peintsinct instinct in vinmes aint saint eim Reimsincts instincts im simple aints saints en miening poing ym symphonie aim faim ens siensings poings yn syncope aims essaims ent vientingt vingt uin quinte ein rein hein hein!ingts quatre-vingts uint Quint eing seing hin hindouinq cinq sous ain sainte eings seings ien Enghienins vins ainc vainc eins pleins etc.int vint aincs vaincs eint peint

-43-i

l

Page 44: Phonétique française

la langue dans la position du son [0], soit reculant vel'S l'arriere de labouche; ~.

les levres legerement arrondies, mais non avancees; comme pour Ieson [0];Ie voile du palais abaisse, permettant Ie passage de l'air dans la cavitenasale.[a] est plus posterieur que [0].

Remarques: Ne pas interioriser Ie son [ci]. Le projeter.

Ne pas faire entendre la consonne ([ m], [n], [J1]) apres la voyelle [a]. « Jean» se dit [30]et non pas [30n].Bien « denasaliser » dans les mots ou la nasale devient orale a cause de la syllabe qui la suit.

Ex.: Jean -Jeanne [3<3.- 3an] ; an-annee [a - ane].

bas - banelas - l'an

[bo - bCi][10 - 10]

cas-camppas-pan

[ko - ko][po - po]

Clement est un enfant charmant.Cet ensemble de printemps est tout simple-ment ravissant!Dent pour dent: vengeance!En septembre, novembl'e et decembre, Ie ventest violent.Contents d'etre en vacances, les enfantschantent et dansent.

klemo I e tee nof a f a'rmo IIse toso' b (l;:>) d;:>prEto I e tu SEpl;:>moraviso IIdo pur do I V030:SIIa septo:br I n;)vO·br e deso:br I 1(;:»VGe vj;)lo IIkiHei detro vakei:s I Ie zCifoI

fo:t e do:s II

Page 45: Phonétique française

Les vieilles gens possedant science et expe-rience sont rarement ecoutees des jeunes gens.Le paysan contemple ses champs blancs deneige.Roland a du sang sur la tempe. II est chan-celant. Vite, l'ambulance!L'enfant sans parents sanglota longtemps surun bane.Cette plante semble etre du chanvre.En rang, quarante patients attendent desmedicaments.De mes parents, maman est la moins grande,probablement la moins savante, mais certai-nement la plus tendre.

Ie vje'j 3UI p:>sedusju's e eksperju:s Iso ra'r(~)mu tekute de 3cen 3u IIl(~)peizu I kotu'p(l~) se fu blu d(~)ne:311r:>luI a dy su syr la tu:p II il e fU's(~)lu IIvit I lubylu:s IIlufu su paru I sugbta lotu syrre bUllset(~) plu:t I sU'bl deN) dy fu:vr IIu ru I karu·t pasju 1 atu'd demedikamulld~ me paru I mamu I e la mwe gru:d Ipr:>babbmu la mwe savu:t Ime serten(~)mula ply tu:+lr II

Vous viendrez revant vu vjedre I revu 1

Sonner a ma porte, s:>nera ma p:>rtIAmi comme avant, ami k:>mavu IVous viendrez revant... vu vjedre l'evu II

Marceline Desbordes-Valmore, Qu'en atieZ-VOU8fait'

\

Leur presence arrachait Tchen a sa terrible solitude, doucement, commeune plante quel'on tire de la terre on ses racines les plus fines la retiennent encore. Et en meme temps que,peu a peu, il venait a eux, il semblait qu'illes decouvrit ... II Yavait la la tension des sallesde jeux a la fin de la nuit.

- Qa a bien marche? demanda Katow, posant enfin son disque et avangant dansla lumiere.

Orthoepie[il]

an tante am rampe emps temps ents dentsanc blanc amp camp empt exempt ham hampeancs blancs amps- camps empts - exempts han hancheand gland aen - Caen en en hen Henriands - glands aon - paon end prend uand - quandang - rang aons - paons ends prends uant quantaangs - rangs ean - Jean eng hareng uen frequenterans sans eant - mangeant engs harengs uent frequentant tant emp - exempte ens gens uents - frequentsants gants ent vent etc.

-45-

Page 46: Phonétique française

[0] se prononce: la langue dans la position du son [0], soit l'eculant vel'S l'arriel'e de labouche, Ie dos s'elevant vel'S Ie palais mou;

les levres arrondies comme pour Ie son [0] ;

Le voile du palais abaisse, permettant Ie passage de l'air dans la cavitenasale.

[0] se situe entre [:>] et [0], mais est plus posterieur.

Remarques: Ne pas confondre [0] et [Ci]. Faire des exercices de comparaison: bon - ban; son - sans;ton-tanto .

Ne pas interioriser Ie son [0]. Le projeter.

Ne pas faire entendre la consonne ([m], en], [J1]) apres la voyeIle [0]. «Bon» se dit [bo]et non pas [bOn].Bien denasaliser dans les mots oil la nasale devient orale a cause de la syllabe qui la suit.

Ex.: Bon - bonne [bO- bon] ; bonbon - bonbonniere [bObO- bob:mje:r].

peau-pont

sot-son

[po - po]

[so-so]

Leo-Leon

rot- rond

[leo -leo]

[1'0-1'0]

Du balcon, Suzon appela Gaston.

Allons, dansons, faisons des rondes.

Le conte de Cendrillon est bien mignon.

A la Revolution, les prisons etaient bondeesde monde.

Mon prenom est Leon; je n'ai pas de nomni de surnom.

dy balko I syzo I ap (;})la gasto IIalo I dCiso I f;}zo de ro:d III;} ko·t d;} sCidrijo I e bje miJ10 IIa la rev:>lysjo I Ie prizo I ete bOded(;})mo:d IImo preno e leu II 3(;})ne po d(;})noni d(;})syrnoll

o

Page 47: Phonétique française

Tonton Raymond est Ie meilleur des oncles.Resistons aux tentations du demon.La bergere tua son chaton, ron, ron, ron,petipatapon.Ce comte breton a une collection de papillons.Sur Ie pont, Ie gar~on rompit les rangs.Attention a votre didion. Surveillez vos sonset votre articulation.Le thon est un poisson plus long que Ie goujon.Ce poltron fit un plongeon dans Ies ondes,a Ia vue du lion.Entrons dans Ia maison, nous y serons al'ombre.Son bonbon est rond et a bon gotit.Pres du vagabond, un chaton ronronnait surIe gazon.

toto remo' e I(d)mejce'r de zo:klllo

rezisto 0 to.tasjo dy demo IIla be'r3e:r' tqa so Jato I ro I ro I ro Ipdtipatapo IIs(d)ko·t(d) brdto I a yn kJleksjo d(d)papijo II

osyr ld po I I(d)ga'rso I ropi Ie ro.11ato.sjo a v:>t(rd) diksjo II sy'rveje vo so I

e vo zartikylasjo III(d)to I e tee pwaso ply 10 I kd I(d)gu30 IIs(d)p:>ltro I fi tee pl030 dO.Ie zo:d Ia la vy dy Ijo II

.o.tro dO. la mezo I nu zi s(d)ro zalo:br IIso bObOI e ro I e a bO gu IIpre dy vagabO I ee Jato I ror:>ne syrId gazo II

Et qu'ilne se peut pas que l'homme, Iorsqu'il sombreDans Ies afflictions

Ait presente a l'esprit la serenite sombreDes constellations!

Victor Hugo, A. Villequier.

e kil nd Sdp.0'po Ike bm~ Ibrskil so:br IdO.Ie zafliksio I

e preso.·t a Iespri I la serenite so:br Ide kostellasio II

Le premier peloton passa, sonnant une retentissante fanfare de triomphe dans sescourts clairons de cuivre brillants comme de l'or. Chacun de ces musiciens portait un secondclairon sous Ie bras, comme si l'instrument avait dfl. se fatiguer plutot que l'homme. Lecostume de ces trompettes consistait en une sorte de courte tunique serree par une ceinturedont les larges bouts retombaient par devant.

Theophile Gauthier, Le Roman de la Momie.

Orthoepie

[0]

on don ongs - longs ombs plombs un jungleonc jonc ons - montons omp compte eon pigeononcs - joncs ont - front omps romps eons pigeonsond - fond onts - fronts ompt prompt hon hongreonds - ronds om - nom ompts - prompts uons - attaquonsong - long omb - plomb oms noms etc.

-47-

Page 48: Phonétique française

[&] se prononce: la langue dans la position du son [ee], soit abaissee et tOllchant legere-ment les incisives inferieures;les levres entrouvertes, un peu arrondies et projetees;Ie voile du palais abaisse permettant Ie passage lie l'air dans la cavitenasale.[&] est plus ouvert que [ee].

Remarques: Ne pas int~rioriser Ie son [&] ; Ie projeter.Ne pas faire entendre Ia consonne ([m], [n], [J1]) apres l'emission de la voyelle [&].« Un)se dit [&] et non pas [&n].Ne pas ceder ala tentation de prononcer [£] au lieu de [&], commesembleIevouloir la tendanceactuelle. Lundi se dit [l&di] et non pas [l£di].Bien « denasaliser ) dans les mots ou la voyelle nasale devient orale it. cause de la syllabe qui lasuit: un-une [&-yn]; chacun-chacune [fak&- fakyn]; parfum-parfumerie[parf& - parfymri].

jeune - jeun [3een - 3&]leur -l'un [lee:r -1&]

importateur - importun [£p:>rtatee:r - ep:>rt&]meuble - humble [meebl- &:bl]

Un et un font deux.Monsieur Lebrun fait un emprunt lundi.Ce tribun se tl'ouva a jeun, depuis son departde Melun.Chacun Ie tl'ouva opportun.Quelqu'un m'offrit un parfum commun.

& 1 e & I fo do IImdsjo ldbl'& I fe t& n6.pr& I l&di IIs(d)trib& I s(d)truva a 3& I ddpqi so depa'rdd mdl&1Ifak& 1 l(d)tl'uva :>p:>rt&IIkelk& I m:>fri t& pa'rf& bm& II

Page 49: Phonétique française

L'un et l'autre etaient bruns.II est opportun que chacun soit d'accord.Mettons tout en commun.Le defunt etait humble.Aucun ne put trouver de l'alun.J'avoue humblement qu'il me faut emprunter.Suis-je un emprunteur importun?

l&ne lo:tr I en: br& IIo

il e t;>p;>rt&I k;) f ak& I swa dab:r IImetO tu to bm& IIl(;))def& I ete ce:blllok& I n(;))py truve d(;))lal& II3avu &bl;)mo I kil m;) fo topr&te IIsqi'3& nopr&tce'r ep;>rt&II

IIest un nom cache dans l'ombre de mon dme,Que j'y lis nuit et jour et qu'aucun <eiln'y voit,Comme un anneau perdu . . . . . .

il e t& no kafe I do 10'br2,dd mo na:m Ik;) 3i li nqi te 3u:r Ie kok& nce'j ni vwa Ik;>m& nano pe'rdy II

Et en effet, par les remerciements de la princesse, il avait pu juger du parfum desfraises et du moelleux des poires. Mais surtout Ie « chaque fruit visite et examine un parun par moi» avait He un apaisement a sa souffrance ...

Orthoepie

[re]

un un unts - emprunts eun ajeun hun - lesHunsuns bruns um - parfum eung - Jean de Meung etc.unt emprunt mus - parfums hum - humble

Page 50: Phonétique française

Timide, Lucie fut ridicule.Vite, finissez cette lutte inutile.A midi, dans la brume, Luc fume sa pipe.Le prestige de ce juge est immense.Le ruse Basile, assis sur un mur, deguste viteles prunes mures.De~u Ie petit bossu prit sa lyre.La vie est dure, murmura-t-il.Luxueux? les pupitres de l'Universite?Ridicule!

timid I lysi I fy ridikylllviti finise set (;:) lyt inytillla midi I do la brym I lyk I fym sa pip II1(;:)presti'3 d;:)~(;:)3Y:3I e timmo:s II1(;:))ryze bazil I asi syr re my:r I degyst vit IIe pryn my:r IIdesy I 1(;:))p;:)ti b;)sy I pri sa li:r IIla vi e dy:r I myrmyratillllyksqa I Ie pypit(r;:) d;:)lyniversite IIridikylll

Ne vas-tu pas toi-meme d'idee en idee? Ne changes-tu pas d'interlocuteur et donc detactique? Ne sais-tu pas, que tu ne sMuis pas Zenon commetu sMuis Phedre? Essaies-tu depenetrer, de soigner et de guerir toutes les ames selon une seule methode et par les memesvoies?

J e serais en liberte et vous seriez celebre etcelebre.Desole, la belle Helene pleurait ses peches.HeMte, Pierre a regarde ses freres avaler septverres de biere glacee.L'ete, quand il fait frais, c'est Ie the que jeprefere.Les revolutionnaires chantaient: liberte, ega-lite, fraternite.J'etais, j'ai ete, j'ai, j'avais.Je gele, j'ai gele, je gelais.

.'3 (;:) sere zo libe'rte levu s;:)rje sele'br eselebre IIdez;)le I la belelem I plrere se pefellebete I pje:r I a r(;:) garde se fre:r lavale seve'r d;:)bje'r glase IIlete I ko til fe fre I se l(;:)te I k;:)3(;:)prefe:r II 0

Ie rev;)!ysj;)ne:rI fote I libe'rte I egalite Ifrate'rnite II3ete I 3e ete I 3e I 3ave II3(~)3ell 3e3(;:))le I 3(;:))31eII

Page 51: Phonétique française

Elle laissait maintenant tout aller dans son menage, et Mme Bovary mere, lorsqu'ellevint passer a Tostes une partie du careme, s'etonna fort de ce changement. Elle, en effet, sisoigneuse autrefois et delicate, elle restait a present des journees entieres sans s'habiller,portait des bas de coton gris, s'eclairait a la chandelle. Elle repetait qu'il fallait economiser,puisqu'ils n'etaient pas riches ...

A la chasse, ce matin, Ie matin male s'est faitmal a la patte.Tache de nettoyer cette tache de pate.Cette dame grasse se pame. Helas, elle varendre l'ame!

Dans cette cache, on trouva un crane defemme et une carcasse d'ane.L'infame Judas trahit son maitre en l?em-brassant.Jacques, on ne joue pas it la balle ni a cache-cache dans la salle de classe.

a la fas I s(;})mate I l(;})mate ma:!' se fe

mal a la patllta'f d;} netwaje set taf d;} pa:t IIset dam gra:s I s;}pa:m II ela:s I el varO'd(r;}) la:m IIdo set kaf I 0 truva ce kra'n d;}fam I e yn karkas dam IIlefa'm .3,Yda'trai so me:tr I CilobrasCiII3a:k I on(;})3u pa za la bal ni a kafkaf Ido la sal d;} kla:s II

Tandis qu'il descendait de la tribune, des voix s'elevaient dans l'assemblee: «A basIe tribunal revolutionnaire! A bas Ie tribunal revolutionnaire! A bas les moderes! »

Gras et Ie teint fieuri, Ie citoyen Dupont aine, menuisier sur la place de Thionville,monta a la tribune, desireux, disait-il, d'adresser une question au citoyen jure. Et il demandaa Gamelin quelle serait s.on attitude dans l'affaire des Brissotins et de la veuve Capet.

Anatole France, Les diooilJ ont soit.

Le fant6me du colonel sonna du cor au cha-teau.Ce virtuose du piano joue trop fort.Votre prose, ma sotte Rose, ne vaut pas gros.

I(;))fCito'm dy bbnel' s:ma dy b'r 0fatoll§(;})virtqo'z dy pjano' 3U tro fJ:rllVJt(r;})pro:z I ma SJt(;}) ro:z II n;}vo pa gro II

\

Page 52: Phonétique française

Voici notre hOtel; voila Ie v6tre. Le n6trea Ie monopole des bonnes sauces.Au zoo, il y a de beaux animaux; un taureaufort et gros, un chameau qui trotte, des fauvesferoces, une marmotte qui dort et un loriotqui vole.

vwasi n:>tr otd I vwala 1(~)vo:tr II 1(~)no:tr I

a l(~)m:>n:>p:>lde b:>n SOlS II 0 0

o zo I ilja d(~)bo zanimo II re toro f:>'r egro I re Iamo I ki tr:>t I de fO'~ fer:>sI ynmarm:>t I ki d:>:rI e re lorjo I ki v:>lll

Un chaud automne enrichit notre faune. Avec les asters mauves paraissent lesdernieres generations de papillons. Cette annee Ie «Paon-du-jour» foisonne, sensiblementplus petit qu'en juillet, mais resplendissant de couleur, fleur sur fleur, marque de signes enforme d'yeux, grenat, mordore, presque noir au verso, ensemble actif et paresseux, puisqu'ilparcourt «a pied », sur ses sombres petites pattes nerveuses, un buisson de fleurs plutOt quede Ie survoler.

[u] et [y]

EXERCICES

Ce detenu vous a defendu debout et fut too.As-tu vu ce matou plein de poux?J'ai su 0'0. se trouve Ie refuge de l'ourse brune.Qui l'eut cru? Vous? Jules.Douze juges, rouges et sans perruques, jouenta « Savez-vous planter les choux ».Ce fou cuve son vin, sous la lune. II est saoul.II a bu coup sur coup plus de jus que n'encontient cette lourde cuve.

§(~)det(~)ny I vu za defQdy d~bu 1 e fy tqe IIa ty vy s(~)matu pIe d(~)pu II

o5e sy u s(~)tru'v l~ r( ~)fy'5 d~ lurs(~) bryn IIki ly kry II vu I 51111du'z 51:51 rU'5 e so peryk I 5u a I save vuplote Ie Iu IIs(~)fu I ky'v so ve I su la lyn II il e su IIil a by ku syr ku I ply d(~)5Y I k~ nokotje set lu 'rd~ ky:v II

Mais la vie se faisait dure pour lui. Ses appointements, qui, entre les mains de safemme, suffisaient a tous les besoins du menage, devenaient, a present, insuffisant pour luitout seul. Et il se demandait avec stupeur comment elIe avait su s'y prendre pour lui faireboire toujours des vins excelIents et manger des nourritures delicates qu'il ne pouvait plusse procurer avec ses modestes ressources.

II courut apres l'argent a la fa~on des gens reduits aux expedients.

Page 53: Phonétique française

[s] et [ee]

EXERCICE

Cet orateur verbeux n'a pas Ie coour genereux.Ce lieu est en feu. Quel affreux malheur!Les trop jeunes et les trop vieux ne jetinentpas.Tu veux un oouf? - J'en veux deux.J'ai neuf ooufs. Tu en as neuf.Ceux qui veulent faire leur malheur, n'ontqu'a s'adonner au jeu.Ce que tu peux etre «fleur bleue» ma soour!

se t;>ratee'r ve'rba I na po l(;)kee'r senerB IIs(;;)lja I e to fa II kel afra malee:r IIIe tro seen e Ie tro vja I n;) 3B'n po II

ty va z& neef II 50 va da II5e neef a II ty 0 na neef IIsa ki veel fe'r leer malee:r I no ka sad;>neo 3.011s(;)k;) ty pa zetr;) I flee'r bill I ma see:r11

lIs paraissent et sont ordinairement ce qu'on nomme de jolis enfants, gracieux, com-plaisants, flatteurs ... mais si tout a coup vous vous apercevez de leur manege et de votrefaiblesse, si vous essayez une resistance, si vous exigez d'eux Ie moindre travail, l'applicationla plus legere, immediatement l'humeur, Ie silence chagrin et boudeur ... vous revelent queces enfants si aimables sont des enfants trompeurs,

[9] et [ee]

EXERCICE

Monsieur Leboouf re~ut ce jeune boouf et cejeune cheval.Venez me voir seul; cette demeure est monrefuge secret.Le peuple pouvait creveI', Ie premier ministrene faisait rien pour son bonheur.Que; emuI'. Se; seuI. Le; leur.

m;;)sja l;;)beefI r(;;)sy§(;;)seen beef et §(;;)seen !;;)valllv(;;)ne m(;)vwa'r seelll set d;)mee:r I e mor(;;)fy'S s;)krell1(;)pceplI puve kl'dve I l(;;)pl'dmjeministr P n;) f(;)ze rje pur so b;)nee:r IIo v

kd I kee:r II s;) I scelll 1;) I lee:r II

J'en connais dans les demeures de l'opulence, plus nobles que leur naissance, grandessans orgueil, ajoutant a la distinction, a la grAce, a la culture de l'esprit, aux dons du coouret a toutes les vertus naturelles, ce que je ne sais quoi d'exquis, de doux et de fort, qui em-bellit tout, qui eIeve tout, et qui leur vient d'une grAce plus haute: tresor de leur Ame dontIe secret echappe aux regards.

Page 54: Phonétique française

EXERCIOES

Ie I Hi I 10 I 1&II

be I bet! M I br& IIde I do I do I d& IImelmol molm&1I

mamo I & fje I a m03e & 30M I so s (~)kase Ie doll

Lin, l'an, l'on, l'un.

Bain, bane, bon, bruno

Daim, dent, don, dun.

Main, ment, mon, Mun.

Maman, un chien a mange un jambon sans secassel' Ies dents.

Entrons maintenant, Ie vent s'eleve sur Iemont.

Tant de grains de chanvre font un bon champ.

Oontent, un peintre entonnait une cbansonen poursuivant son chemin.

Le Iundi, on mange de Ia dinde chez Ies pa-rents du prince.

O'est mon cousin Gaston qui vient, je pense.

A.moins que ce ne soit ton oncle Fernand, outa tante, Ia grande blonde dont j'ignore Ienom.

Oette maison est pour Ies jeunes delinquants;ce n'est pas une prison, mais Ia sUJ!veillanceyest constante. Oinq garr;ons y ont ete envoyesl'an passe. Ils sont maintenant bons, char-mants. Ils s'instruisent et deviendront d'ex-cellents artisans.

otro me·tnol I(~)vo seIe'v syr I~moll

to d(~)gre d(~)Jo:vr I fo t& M foilo

koto I & pe:tr I obne tyn fUso I 0 pursqivoso f(~)me III(~)I&di I 0 mO'3 d(~)Ia de:d I fe Ie parady pre:s II

se mo kuze gasto I ki vje I 3(~)po:s IIo

a mwe k (;))s;)n(;) swa: to nok (I;) fe'rno Iu ta to:t I Ia gro'd (~) blO:d I do 3iJ1;)'r I~no IIset mezo I e pur Ie 3cen delekoll s(;) nepa zyn prizo I me Ia sy-rvejo:s 'ie kO'sto:t IIse ga-rso I jo tete ovwaje 10 pase II il some-tno M I fa-rmoll il se-strqi:z I ed(d)vjedro dekselo za'rtiza II

Enfant, je n'avais guere pris au serieux mes gribouillages; mon veritable souci avaitete de connaitre; je me p1aisais a rediger mes compositions franr;aises, mais ces demoisellesme reprochaient mon style guinde; je ne me sentais pas « douee ». Oependant, quand a quinzeans j'inscrivis sur l'album d'une amie de predilection, les projets qui etaient censes definirma personnalite, a Ia question «Que voulez-vous faire plus tard?» je repondis d'un trait:« Etre un auteur celebre ». Touchant mon musicien favori, ma fleur preferee, je m'etais in-vente des gOllts plus ou moins factices. Mais sur ce point je n'hesitais pas: je convoitais cetavenir, a l'exclusion de tout autre.

Page 55: Phonétique française

LES CONSONNES

LES SEMI-VOYELLES

Aperture 1: [p], [t], [k], [b], Cd], [g].Aperture 2: em], en], [31],Aperture 3: [f], [s], [f], [v], [z], [3].Aperture 4: [I], [r].Aperture 5: [j], [w], [q].

Page 56: Phonétique française
Page 57: Phonétique française

LES CONSONNESLes consonnes franc;aises ne servent qu'a soutenir les voyelles, ales lier entre elles,

a leur servir de point d'appui, d'armature. Bien que ne demandant que tres peu de souffle(si on les compare aux consonnes anglaises, par exemple(l», elles doivent ~tre fortementarticulees.

1. Implosion: tension, fermeture totale ou partielle de la ,bouche,par la mise en place desorganes (levres, langue, etc.), emp~chant ou diminuant Ie passage de l'air.

2. Tenue: periode d'immobilite de ces m~mes organes.

3. Explosion: detente, c'est-a-dire ouverture du passage de l'air par Ie relachement desorganes.

La tenue est l'eIement Ie plus important de certaines consonnes; l'implosion etl'explosion, des autres (Voir plus bas).

Au point de vue physiologique (articulation), on divise les consonnes en tenantcompte du mode et du lieu de leur articulation (point d'articulation).

On appelle occlusives (ou momentanees) les consonnes articuIees alors que la boucheest momentanement fermee, les organes emp~chant Ie passage de l'air;

constrictives (ou continues) celles qui sont articuIees alors que Ie passage de l'airn'est que diminue, la bouche n'etant que partiellement fermee.

Ap. 1: p, t, k, b, d, g} I .A 2 occ USlvesp. : m, n. J1

Ap. 3: f, s, f, v, z, 3} t . t'A 4 I () cons rlC Ivesp. :, r R, If'

(1) Pour s'en convaincre, on n'a qu'a faire cette experience: poser un petit morceau de papiersur Ie dos de Ia main placee a la hauteur de la bouche. Prononcer Ie mot « papier ), ceIui-ci ne s'envolerapas; prononcer ensuite « paper ), Ie papier s'envolera. L'experience peut aussi etre tentee avec une allu-mette allumee qui s'eteindra quand on prononcera la consonne anglaise.

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La tenue est l'eIement Ie plus important des constrictives; l'implosion et l'explosion,des occlusives.

Toutes Ies constrictives sont des consonnes orales, Ie voile du palais Hant releve aumoment de leur articulation. Certaines occlusives, cependant, sont des nasales. Elles sontarticulees alors que Ie voile du palais est abaisse, permettant Ie passage de l'air dans Iacavite nasale. Ce sont: em], en], [p].

bi-labiales: [p], [b], [m];labio-dentales: [f], [v];dentales: [t], Cd], en], [s], [z], [I], [r] apical roule;alveolaires: [f], [3];palatales: [p];velaires: [k], [g];uvulaires: [R] rouIe et [IS] fricatif.

De plus Ies consonnes sont sourdes ou sonores. Elles sont sourdes si elles sont emisessans vibration des cordes vocales; sonores, si les cordes vocales vibrent au moment de leuremission.

Au point de vue acoustique (bruit produit), on divise les consonnes en:simantes: [s] et [z];chuintantes: [f] et [3];liquides: [I], [r] apical et [R] uvulaire rouH~s;plosives: [p], [b], [t], Cd], [k] et [g];fricatives: [f], [v] ([s] [z], [f], [3]) et [&'] uvulaire.

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Remarques:La consonnefinales'articule d'une fa~ontres nette. Elle doit etre claire.Ex.: roc, vite, cap.

La consonneinitiale est plus douce,parce que liee intimementavec la voyellequi suit et qui,d'ailleurs,occupeIe plus long momentde I'emissionde la syllabe. La depense d'air est alorspresquenulle.Ne pas aspirer la consonneinitiale, surtout s'il s'agit d'une plosive.

«Pas»sedit:~p 0

Lorsqu'un organe (l(wres, langue ... ) ne participe pas a l'articulation de la con-sonne, il se met en place pour la voyelle qui suit. La bi-labiale [p], par exemple, s'articulealors que la langue est neutre; celle-ci prendra done position a l'avant de la bouche, sur lesincisives inferieures, pour la voyelle [i] dans «pipe»; elle reculera vel'S l'arriere, pour Ie[0] du mot «pas ».

Remarque: Dans les groupes syllabiques,faire toujours porter l'attention sur la voyeIIequi suit laconsonneet lui donner la priorite. Comparons: [ty] , [te], [to].

Les consonnes doubles dans l'ecriture, sont simples Ie plus souvent en phonetique. IIexiste cependant des cas de consonnes reellement doubles dans la prononciation. On les ap-pelle geminees.

Elles sont frequentes quand la consonne finale d'un mot rencontre l'initiale d'un autre.Ex.: Faites tord [fdb:r].

A l'interieur des mots, elles sont rares. On les trouve dans les mots savants (d'originegrecque ou latine). Ex. : illicite [illisit]. II ne faut pas abuser de cette far;on de dire qui peutaller jusqu'a un certain pedantisme. Evitons de faire entendre les deux consonnes dans desmots comme: processus, dilettante, etc.

On prononce les doubles consonnes pour bien marquer la difference entre l'imparfait etIe conditionnel de certains verbes: mOUl'ir,courir. Ex.: je mourais, je mourrais [mure -murre].

Les geminees s'articulent comme deux consonnes (double tenue), mais elles n'ontpour les deux qu'une seule implosion et une seule explosion. Ex.: [ata] et [atta].

JII

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Ap. 1

Ap. 2

Ap. 3

II'R Ap. 4J

IAPO 5SEM10V-:] \V q I j qC" I \V (0' I

Les semi-voyelles (ou semi-consonnes) sont des sons intermediaires entre les voyelleset les consonnes, des formes «consonnifh~es» des voyelles [i], [u], [y]. Ces voyelles dontl'emission est tres rapide quund elles sont unies a une autre voyelle, produisent, au lieu dessons purs [i], [u], [y], une friction consonuntique.

II y a trois semi-voyelles en fran~ais.[j] ou [i] consonnifie.[w] ou [u] consonnifie.[q] ou [y] consonnifie.

Voyelle autre voyelle(emission tres rapide)

[je] [sulje] (soulier)

[wi] [lwi] (Louis)

[qi] [lqi] (lui)

(1) et (2) Alors que les consonnes sont simples, les semi.voyelles [w] et [q] sont composees:elles ont deux points d'articulation, d'ou leur double position dans Ie tableau.

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La semi-voyelle [j], une palatale., ~ c4-t r~ -10- t~t~ I

[j] se prononce, la bouche dans la position du son [i], soit la pointe de la langue fortementappuyee sur les incisives inferieures, les bords presses contre les molairessuperieures pour diminuer Ie passage de l'air et ainsi produire une friction;

les liwres, ecartees comme dans un sOUl'ire,prendront la position de lavoyelle qui suit.[j] est articule au milieu du palais duro

Remarque: Pour reussir a prononcer la semi-voyelle [j], dites [i] + une voyelle et repetez ces deuxvoyelles en allant de plus en plus vite jusqu'a obtenir Ie [j].

Ex.: i -- e; i -- e; i - e; i - e; i - e; i e; je.

~ tr~~ ~~ J-vc

f!lV'~~- }f t c:, f e

pied [pje] ail [a:j]

chien [fje] ceil [ce:j]

Pierre et sa fille ont de vieux souliers.La famille du concierge est pieuse.Bien ne vient a celui qui ne travaille pas bien.Cet ecolier idiot a place un pil~gea grenouillesdans un acacia.Le soleil brille sur les pommiers, les cerisierset les pruniers de ce vieillard.Un tiers des allies a mitraille la muraille.Les membres du conseil bayent aux corneillessous les yeux des fonctionnaires.

~t::]-caillou [kaju]

[bujo]bouillon

nOlA-trIer

pje'r e sa fi:j I 0 d(;})vja suljellla fami'j dy kosje:r3 I e pja:z IIrje n;}vje ta s;}lqil ki n(;})trava'j po bjell

se teblje idjo I a plase re pje'3 a gr~H'1u:jIdCizre nakasja IIl(;})s;)le:jI bri'j syr Ie p;)mje I Ie s(;})rizjee Ie prynje d(;})S;} vjeja:r II

ore tje'r de zalje I a mitroje la myro:j IIIe mCi'b(r;}) dy kose:j I bO'jo brne:j Isu Ie zja de fO'ksj;)ne:rII

Page 63: Phonétique française

« Et s'il est quelque part, dans l'ombre ou rien ne veille,e sil e kdkd pa:r I da liHru rje nd ve:j I

Deux amants sous vos fleurs abritant leurs transports,da zama su vo flee:r I abritfi leer tra 'sp;):r I

Ne leur irez·vous pas murmurer a l'oreille:nd leer ire vu po I mY'rmyre ra bre:j I

- Vous qui vivez, donnez une pensee aux morts?vu ki vivel d;)ne zyn.2 pase 0 m;):r II

Et il levait vel'SIe ciel pur un ceil pale, couleur d'hultre grise, qui n'avait jamais ri.Alain non plus ne riait pas. Saha Ie rendait soucieux. Elle maigrissait, et semblait aban-donner un espoir, qui sans doute etait l'espoir de revoir Alain chaque jour, et seul. Elle nes'enfuyait plus lorsque Camille arrivait. :M:aiselie n'escortait pas Alain jusqu'a la grille, etelle Ie regardait lorsqu'il s'asseyait pres d'elle, avec une profonde et amere sagesse. «Sonregard de petit chat derriere les barreaux, Ie m~me, Ie m~me regard ... » II l'appelait toutbas: «Saha.. Saha » en soufflant tres fort les h. Mais elle ne bondissait pas, ni necouchait les oreilles .

piedbayerail

ille-

lIeilletc.

travaillefilIe(l)

brouillon (2)

(1) Excepte: codicille,fibrille, pupille, tranquille, vaudeville, ville et les verbes distiller etosciller.

(2) Excepte les derives des mots cites plus haut, ainsi que: capillaire, pusillanime et leursderives.

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Ia bouche dans Ia position du son [u], soit la langue tout it fait it l'arrierede Ia bouche, Ie dos remonte it Ia jonction du palais dur et du palais mou,Ies bords ecrases contre Ies molaires superieures pour diminuer Ie passagede l'air et ainsi produire une friction; ..J...vLU c/...fl- ~ -r-.~les levres tres arrondies et avancees ...,..[w] est articule it Ia jonction du palais dur et du palais mou.

Remarque: Pour reussir a prononcer la semi-voyelle [w], dites [u] + une voyelle et repetez ces deuxvoyelles en allant de plus en plus vite jusqu'a obtenir Ie [w].

Ex.: u -- i; u -- i; u - i; u - i; u - i; u i; wi.

[fwe]

[bwe]

[fwCi]

[fwe]

[wi]

[wa]

L'alouette et Ia mouette sont des oiseaux.Vois cette oie, it l'ouest, Louis.e :,o{M .. t I r I .e zouave cramOlSl es oue par e 1'01.MAAr

Ialwet e Ia mwet I s5 de zwazo IIvwa set wa I a Iwest I Iwi IIS;) zwa'v(;)) kramwazi I e Iwe par b rwa II

Page 65: Phonétique française

:J,~~hvfeu-- ~ ~

Pourquoi la loi vous donne-t-elle ce droit?Cette croix de bois est noire.

Malgre Ie froid, trois moines rejoignirent Iegroupe qui partait en voyage.

Crois-moi, Louise, ne va pas it la foire deTroyes.

purkwa la lwa I vu d;m tel Sd iirwa IIset(d)krwa d(d)bwa I e nwa:r'I

malgre l(d)frwa I trwa mwan I r(d)3waJ1i'rld grup I ki parte tCivwaja:311

krwa mwa I lwi:z' nd va pa za la fwa'r ddtrwall

Tous deux sont ecrases sous une roche noire;Le plus fort, dans sa main, eUweun Cor d'ivoire,Son ame en s'exhalant nous appela deux fois.Dieu! que Ie son du Cor est triste au fond des bois !

tu de I so tekrase I su zyn.z rJf.z nwa:r IIld ply hI' I dCisa me I ele'v & b-r divwa:r ,so na:m I Cisegzal6. Inu zapdla dB'fwa IIdje II kd ld so dy b:r I e trist 0 fo de bwa II

Emma avait la tete penchee sur l'epaule droite. Le coin de sa bouche, qui se tenaitouverte, faisait comme un trou noir au bas de son visage, les deux pouces restaient inflechisdans la paume des mains; une sorte de poussh~reblanche lui parsemait les cils, et ses yeuxcomment;aient it disparaitre dans une paleur visqueuse qui ressemblait it une toile mince,comme si des araignees avaient file dessus. Le drap se creusait depuis ses seins jusqu'it sesgenoux, se relevant ensuite it la pointe de ses orteils; et il semblait it Charles que des massesinfinies, qu'un poidsenorme pesait sur elle.

Orthoepie

[w]

on oui oy voyage wh - whisky0 foin u aquatique etc.oi oie w tramway

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Page 66: Phonétique française

[q] se prononce, la bouche dans la position du son [y], soit, la langue tres elevee en avantde la bouche, la pointe abaissee touchant les incisives inferieures; les bordspresses contre les molaires superieures POUl'diminuer Ie passage de l'airet ainsi produil'e une friction;

les levres tres arrondies et avancees.[q] est articule au milieu du palais duro

Remarque: Pour reussir a prononcer la semi-voyelle [q], dite [y] + une voyelle et repetez ces deuxvoyelles en allant de plus en plus vite jusqu'a obtenir Ie son [q].

Ex.: y -- i; y -- i; Y - i; Y - i; y - i; Yi; qi.

~~ \AI ~

~

- n~e. n y, ..e.

~ "/ " _ Gi:

huis [qi] muet [mqe] lueur [lqce:r]

huee [qe] nuage [nqa:3] vertueux [ve'rtqa]

Le huissier a mange une huitaine de fruits et I;} qisje I a ma3e yn qiten d;} frqi edes huitres. d~qit~ II

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Page 67: Phonétique française

Cette muette enfilait son .aiguille sans bruit.

Vertueux et denue de tout, ce Suedois saluaet s'enfuit.

Si tu as habitue ta langue a prononcer Ie [y],tu pourras sans ennui dire: bruit.

Je puis traduire: huile, huileux, huilier,suaire et ossuaire. Suis-je pour autant unlinguiste?

set mqet I afile so t(9gqi:j I sa brqi IIve'rtqa e denqe d(~)tu Is(~)sqedwa I salqa Ie sCifqiII !'

si tya zabitqe ta Ia:g I a pr;)nose l~ y Ity pura sa zanqi I di:r I brqi II3~ pqi tradqi:r I qil I qila I qilje I sqe'r e;)sqe:r11sqi'3 pur ota re Iegqist II

Souvent un voyageur, lorsque l'air est sans bruit,De cette voix d'airain fait retentir Ia nuit;A ses chants cadences autour de lui se m~leL'harmonieux grelot du jeune agneau qui Mle.

suva tre vwaja3ce:r Ibrsk~ Ie'r e sa brqi Id~ set.2 vwa dere I fe ~tati 'r la nqi IIa se fa kadase I otur d~ lqi s~ me:l'larm;)nw gr~lo I dy 3cen apo ki be:lll

C'est comme un mauvais r~ve que j'emporte avec moi, et auquel je m~le les gens quime heurtent, Ie gachis, Ie bruit de Ia rue. Au coin du boulevard, un coup se sifflet m'arr~te,me fait palir ... Et je marche, et la pluie redouble. II me semble que la-bas aussi il pleutsur mon drame, que tout" se decolle, se detrempe, et que mes heros, honteux et fripes, bar-bottent a ma suite sur les trottoirs luisants de gaz et d'eau.

Page 68: Phonétique française

Cette oie s'est prise au piege du braconnier set wa I se pri'zo pje:31 dy brak:>njeLoo~. ~U

Le vieux relieur a publie trois manuels de I (d) vjo rdljce:r 1 a pyblje trwa manqd ddhuitieme. qitjem II

Elle la fit bouillir et prit soin d'y mettre troisgousses d'air et un doigt de vin de Bayonne.

Rien de nouveau sous Ie soleil, a-t-on dit,il Y a bien longtemps.

Au mois de juin, Ie ciel est sans nuage, c'estIe temps des voyages.

Au lieu de huer ce conferencier, on doit Ielouer, Ie louanger.

Ce menuisier mal retribue s'enfuit hier avecl'argent du banquier.

d la fi buji:r I e pri swe di metrd trwa gusda:j I e ce dwa d(d)ve d(d)baj;mll

rje d (d) nuvo suI (d) s;>le:jI ato di Iilja bje lOtClll

o mwa d(";})3qeI l(d)sjel' e sa nqa:31 sel(d)tCi de vwaja:311

o Ijo dd ye s(d)kOferCisjeI 0 dwa l(d)lwe I i(d)lwCi3eII

s(d)mdnqizje mal retribqe I sCifqi tje:r Iavek la'r3Ci dy bCikjeII

II ne sied point qu'un troupier conduise un i (1) n (d) sje pwe k& trupje I kodqi'z &camion. kamjo II

J e suis mieux, vois, je puis marcher sans 3 (d) sqi mjo I vwa I 3(d) pqi mar f e sCio 0

appui! Quelle joie! zapqi II kel 3wa II

Viens avec moi, oui, toi, celui qui porte desguenilles.

Le revolutionnaire sauta sur Ie marchepiedde la voiture et tua Ie roi.

Louise et Julien saluerent Ie roi et Ie moine,puis ils rejoignirent Ie huissier muet, Ieconcierge vertueux et Ie portier pieux.

vje zavek mwa I wi I twa I sdlqi ki p;>rtde gdni:j II

1(d)rev;>lysj;>ne:r, sota syr ld marfdpjed(d)Ia vwaty:r I e tqa Id rwaU

Iwi,ze 3Ylje' salqe'r ld rwa e I(d)mwanlpqi zil rd3wapi'r ld qisje mqe I I (d) kosje'r3ve'rtqo e 1(d)p;>rtje pjo U

Page 69: Phonétique française

J'aime Ie son du cor, Ie soil', au fond des bois,Soit qu'il chante Ies pleurs de Ia biche aux abois,On l'adieu du chasseur que l'echo faible accueilleEt que Ie vent du nord porte de feuille en feuille.

Que de fois, seuI, dans l'ombre a minuit demeure,J'ai souri de I'entendre, et plus souvent pleure!Car je croyais ouir de ces bruits prophetiquesQui precedaient Ia mort des Paladins antiques.

3em~Id so dy b:r lId swa:r I 0 fo de bwa Iswa kil fa·t~Ie plee:r I dd Ia bifo zabwQ Iu Iadj.erdy f asee:r I kd Ieko febI akee:j Ie kd Id va dy n;):r I p;)rtd dd fee'j a fee:j II

kd dd fwa I seeII da Io:br I a minqi ddmeere I3e suri dd Iata:dr I e ply suva pleere IIkar 3dkrwaje (z)wi:r I dd se brqi pr;)fetik Iki presede Ia m;):r I de palade zatik II

Et puis comme la memoire commence tout de suite a prendre des cliches independantsIes uns des autres, supprime tout lien, tout progres, entre les-scenes qui y sont figurees, dansla collection de ceux qu'elle expose, Ie dernier ne detruit pas forcement Ies precedents. Enface de la mediocre et touchante Albertine a qui j'avais parle, je voyais Ia mysterieuseAlbertine en face de la mer ... Pour en finir avec ce premier soil' de presentation, en cher-chant a revoir ce petit grain de beaute sur la joue au-dessus de l'reil, je me rappelai que dechez Elstir, quand Albertine etait partie, j'avais vu ce grain de beaute sur Ie menton, Ensomme, quand je la voyais, je remarquais qu'elle avait un grain de beaute, mais ma memoireerrante Ie promenait ensuite sur Ia figure d'Albertine et Ie plac;ait tan tot ici tantOt Iii.

Page 70: Phonétique française

~ ~A n PO, /fJ ~ V~~ f a.A r~<ht- cu.- -

~evw - A fop, 51J p ~w~cLt'G(A_P-ctd L (-( a p _LES OCCLUSIVES ORALES

[p] et [b] pr 0 Yvlpf~ rn ef1.Tp r ot:) m a: " o.&'A-

AJL,(J~Jtu., _ Consonnes occlusilles, orales, bi-labiales, (plosives). J ~/''-;:l~----- .lll4fli\/'A~.i) s t1.5 i..P 1e,J" [p] et [b] s'articulent: les levres appuyees 1'une contre 1'autre, formant fel'meture;

la langue, au repos si 1'on articule la consonne seule, (elle se met enplace pour la voyelle si la consonne commence une syllabe).Le voile du palais est releve.

Pour [p], il n'y a pas normalement(l) vibration des cordes vocales, donc:consonne sourde.

Pour [b], il y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonnesonore.

Remarques: Ne pas trop soumer Ie [p] (defaut angIais), ni Ie [b]. Au besoin, faire I'exercice recom-mande a Ia note (1), page 57.Ne pas confondre [b] et [v] (defaut espagnol).

[p]Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

patte [pat] apporte [ap:>rt] pipe [pip]pile [pH] epeler [ep (;))Ie] tape [tap]porte [p:>rt] parapluie [paraplqi] chope [J :>p]pont [po] sapin [sape] jupe [3YP]

Pars et porte promptement ce paquet.

Apporte ces prunes, ces pommes et ces poiresit ton grand-pere.

pmI' I e p:>rt;)pri)ot(;))ma s (;))pakd

ap:>rt se pryn I se p:>m e se pwa:r I a togrape:r II

Page 71: Phonétique française

Pauvre petit Pierre Picart, pecheras-tu unpetit poisson pour papa, pour Paques?

Ce patient a ete opere pour une peritonite.

Les pecheurs de perles plongent avec unepierre au pied.

Ces poules pondent peu. Pourquoi?

Pour punir les pensionnaires, Ie preiet im-posa plusieurs pensums.

La plupart des psychiatres sont opposes a Iapeine capitale.

Le parapluie est un petit abri portatif quiprotege de la pluie.

Prends Ia peine de plier proprement cepapier.

pO'x(rd) pdti pje'r pika:r I pef(d)ra ty rep (d)ti pwaso I pur papa I pur pa:k IIs (d)pasj6. I a ete ::>perepur yn peribnit IIIe pef ce'r dd perl I plo'3 avek yn pje'r 0

pjell

se pul' po'd p0 I pu'rkwa IIo

pur pyni'r Ie p6.sj::>ne:rI I (d)prefe I epozaplyzjce'r pes::>mIIIa plypa'r de psikja:tr I so bpoze a la penkapitalll 0

I (d)paraplqi I e tre p(d)ti tabri p::>ortatifIki pr::>te'3dd Ia plqi IIpr6. Ia pen I dd plie, pr::>prdm6.s (d)papje II

Au milieu de verdoyantes cultures, d'ou jailIissaient des aigrettes de palmier-doums,se dessinaient, vivement colories, des habitations de plaisance, des palais, des pavilIons d'eteentoures de sycomores et de mimosas ... Au fond, se decoupait la gigantesque silhouette dupalais de Rhamses-Meeamoun, avec ses pylones demesures, dont Ies banderoles flottaient auvent; plus au nord, les deux colosses qui tronent avec une pose d'eternelle impassibilite ...et Ie tombeau du grand-pretre, laissant entrevoir par un de ses angles Ie palais de Menephta.

Theophile Gauthier, Le Roman de la momie.

Orthoepie[p]

pipeapprendre

ps - capsetc.

[b]Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

MM [bebe] tabac [taba] robe [r::>b]bas [ba] habit [abi] jujube [3Y3Yb]bain [be] abbaye [abei] aube [o:b]bon [hO] cabas [kaba] baobab [baobab]

La brosse est dans Ia boite.«J'ai du bon tabac dans ma tabatiere ... »Le Mtail blesse beuglait dans l'etable.

Ia br::>sI e d6. la bwat II3e fly hO taba d6. ma tabatje:r III(d)beta'j blese I bcegle d6. Ietablll

Page 72: Phonétique française

Behe a abime les bijoux de Berthe: braceletset bagues.Ce noble porte binocle comme son bisaieul.Bernard a une belle balle bleue.Un bac est un bateau ou un baquet de bois.Le berger tomba dans 1'abime.

bebe I a abime Ie bi3U d (d) bert I bras (d) Ieze bag IIs (d) nJbl 1 pJrtd binJkll bm so bizajcelll

obe'rna:r I a yn bel bal blollee bak I e tee bato I u ee bake d(d)bwo II1(d) be-r3e 1 toba da labi:m II

Ce souper, dit mon bon maitre, rappelle en sa simplicite ces repas de la Bible on Iepieux voyageur partageait, au bord du fieuve, avec un ange, les poissons du Tibre. Mais nousmanquons de pain, de sel et de vin. Je vais tenter de tirer de la berline les provisions qui ysont renfermees et voir si, de fortune, quelque bouteille ne s'y serait point conservee intacte.Car il est telle occasion on Ie verre ne se brise point sous Ie choc qui a rompu 1'acier.Tournebroche, mon fils, donnez-moi, s'il vous plait, votre briquet.

Anatole France, La Rotis8erie de la reine Pedauque. 't

b -bb -

heMabbe

Orthoepie[b]

bh - abhorrerbs - baobabs

Papa n'a pas de tabac dans sa pipe; apportezsa blague, s'il vous plait.Le boa, la vipere, Ie python sont des serpents.Le bourreau qui avait coupe la tete du bour-geois, perit bientot apres sur la potence.On transporta Ie puissant boxeur blesse, surun brancaI'd, jusqu'a 1'hopital.Le bonheur parfait n'existe pas. Est-ce bienvrai?Plusieurs bombes atomiques ont explosedans Ie Pacifique.Dans son berceau, Mbe pleure. II a perduson biberon.Ce pianiste bresilien a joue avec un brioincomparable.

papa 1 na po d (d) taba da sa pip II apJ-rtesa blag I sil vu pIe IIl(d)bJa I la vipe:r 1 l(d)pito I so de se'rpa IIl(d)buro I ki ave kupe la td dy bU'r3wa Iperi bjeto tapre I syr la pJta:s IIo tra'spJ-rta l( d)pqisa bJksce'r blese I syree braka:r I 3yska bpitallll(d)bJnce'r pa-rfe I negzist(d) po II es bjevNII v

plyzjce'r bO'b (z)abmik I 0 teksploze I daI(d)pasifik IIda so be'rso I bebe I plce:r II il a perdy sobib(d)rolls(d)pjanistd brezilje 1 a 3we avek ee brioekoparablll

Cette partie appelee passementerie d'or et d'argent, comprenait les epaulettes, lesdragonnes, les aiguillettes, enfin cette immense quantite de choses brillantes qui scintil-laient sur les riches uniformes de 1'armee franc;aise et sur les habits civils. L'empereur,en Italien ami du costume, avait brode de 1'01'et de l'argent sur toutes les coutures deses serviteurs, et son empire comprenait cent trente-trois departements.

Balzac, La Oou8ine Bette.

Page 73: Phonétique française

[t] et [d] s'articulent: la pointe de.!~ J¥$~.~,~puyee fortement contre les incisives etles alveoles i~ormant fermeture; les levres entrouverteset neutres.

Le voile du palais releve.

Pour [t], il n'y a pas normalement vibration des cordes vocales,done: consonnesourde.Pour [d], il Y a normalement vibration des cordes vocales; done consonneson ore.

Remarques: [t] devant [s] se prononce quelquefois [i] Ex.: nation [nasj6].Ne pas trop soutHer Ie [t]. Ne pas y ajouter la voyelle [d]'Ne pas en faire [ts]' surtout devant les voyelles [i] et [y] (defaut canadien).

Se rappeler que pour Ie «t» anglais, Ia langue est plus relevee vers Ie palais dur que pourIe «t» fran~ais. Faire des exercices de comparaison.

[t]Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

tot [to] attrait [atre] rite [rit]

tard [ta:r] itineraire [itinere:r ] cotte [bt]tire [ti:r] oter rote] patte [pat]tache [taf] sante [sate] toute [tut]

Au theatre, as-tu Ie trac? Et a la television?Ta treizieme tasse de the t'a-t-elle oM tatoux?

o tea:tr I a ty I (d) trak II e a la televizj6"o

ta tre-zjem ta-s dd te I ta tel ote ta tu"

Page 74: Phonétique française

Tot ou tard, tes tracas t'empecheront detravailler.Chut! La petite Therese ecoute a la porte.La femme de Loth se retourna et fut trans-formee en statue.Tu te tais. As-tu mal a la tete?Tache de te protegeI' contre toute attaque.Tu es trop timide. Adresse-toi directementau maitre. II t'aidera.Veux-tu une tartine de confiture?

to tu ta:r I te traka I tope f(;} ) 1'0d (;})travaje /Iofyt I la p(;})tit tere:z I ekut a la p:>rtIIla fam d;}bt I s(;})r;}tu'rna I e fy tro'sf;>'rmeo staty IIty t(;})td a ty mal a la te:t /I

to'f d;} t(;})pr:>te3eI kiH(r;}) tutatak IIty e tro timid II adres twa direkt;}mo 0me:trll il te'd(;})ra IIVfJ ty yn tartin d;} kOfity:r II

Que dis-tu de la nuit? Que dis-tu de la nuit, sentinelle? ... Du haut de ta tour quevois-tu? Que vois-tu, Lynceus, mon frere? - Helas! helas! laisse pleurer l'autre prophete;la nuit vient et Ie jour aussi. Leur nuit vient, notre jour aussi. Et que qui veut dormirs'endorme. Lynceus! Descends de ta tour a present ... Lynceus, viens, approche-toi.

Andre Gide, Les Nourritures terrestres.

Orthoepie[t]

tt - pattept - baptemed - dans les liaisons, grand ami [grotami]

etc.

t - touteth - thesets - dots

[d]

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

dix [dis] adroit [adrwa] rade [rad]dire [di:r] adresse [adres] ode [;>d]dose [do:z] hideux [idfJ] ride [rid]dame [dam] rondeau [rOdo] ronde [ro:d]

Dis donc, Claude, des demain, aborde ce di do I klo:d I de d(;})me ab;>rd S;} deba IIdebat.On dit que Didon dina dignement du dos 0 d~ ~(;})dido I dina diJ1(;})moI dy dododu d'un dindon. d:>dy dce dedo /I

Deux diablotins dansaient au bout d'une dfJ djabbte I dose to bu dyn brd IIcorde.Derriere les rideaux, deux dames dinaient derje'r Ie rido I dfJ dam I dine d(;})dfJde deux desserts. dese:r /I

La defense est une dent de l'elephant. la defo:s I e tyn do d(;})lelefCiII

Page 75: Phonétique française

Dimanche dernier, des droles de soldats, desdragons, je crois, ont defile dans la rueDupuis.

dimo:f de'rnje I de dro'l dd s:>ldaI dedrago 3(d)krwa I 0 defile dCila ry dypqi II

o

Tout a fait entre nous, la servitude, souriante de preference, est donc inevitable.Mais nous ne devons pas Ie reconnaitre. Celui qui ne peut s'empecher d'avoir des escla-Yes, ne vaut-il pas mieux qu'il les appelle hommes libres? Pour Ie principe d'abord, etpuis pour ne pas les desesperer. On leur doit bien cette compensation, n'est-ce pas? Decette maniere, ils continueront de sourire et nous garderons notre bonne conscience.

Camus, La Ohute.

Orthoepie

[d]d - dMaindd - reddition

dh - adhesionetc.

dd tCizci tCiI l(d)demo I tCi·tIe desCidCidadCiIitoto I desCiI men(d)tytwa pa la dam IIadres twa a set tCi:tI si ty dezi'r d:>ne tona'r3CiI a yn diz0'z dd b:mavCity:r11

De temps en temps, Ie demon tente les des-cendants d'Adam.Toto, descends, mais ne tutoie pas la dame.Adresse-toi a cette tente, si tu desires don-ner ton argent a une diseuse de bonneaventure.Cet etudiant en art dentaire deviendra untres bon dentiste.Tu veux qu'il t'en donne dix? douze? treize?quatorze?Tout droit entraine un devoir.Ta tante est douce, triste et timide.Le droit de tester, Ie droit d'aliener, Ie droitde transmettre par donation entre vifs JU

testamentaire, sont des droits civils.

se tetydjCi ci na'r dCite:rI ddvjfdra ce trebO dCitistIIty vo kil tCi d:>n dis II du:z II tre:z IIkat:>:rzIItu drwa I Citren ce d (d)vwa:r IIta tCi:tI e dus I trist e timid IIl(d)drwa «l(d)teste I l(d)drwa daljene Il(d)drwa Y(d)trCi'smet(rd) par d:>nasjoCit(rd) vif u testamCite:r I so de drwasivilll

C'est alors, tant que la partie dure, un scintillement d'yeux... Tournes vers latable, t~rribles yeux d'aimant noir qui font fretiller les pieces d'or sur Ie tapis et finis-sent par les attirer tout doucement comme par un fil ...

Puis des querelles, des batailles, des jurons de tous les pays, des cris fous danstoutes les langues, des couteaux qu'on degaine, la garde qui monte, de l'argent qui man-que ...

Page 76: Phonétique française

[k] et [g]Consonnes occlusives, orales, velaires(l), (plosives).

[k] et [g] s'articulent: la langue abaissee dans sa partie anterieure, Ie dos presse contreIe palais mou; les levres entrouvertes et neutres.Le voile du palais est releve.

Pour [k], il n'y a pas normalement vibration des cordes vocales, donc: con·sonne sourde.Pour [g], il Y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonneson ore.

[k]Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

cas [ka] recul [rdkyl] bock [b:>k]kilo [kilo] lequel [l;:)kel] pique [pik]qui [ki] moka [moka] lac [lak]cause [ko:z] accroc [akro] toc [bk]

Ecoute, recule, c'est un cul-de-sac.Qui a casse ce couteau, Caroline?Coquin, cours ce risque.La cuisiniere recure les casseroles.Claire mange son ceuf a la coque dans uncoquetier.Quebec est construit sur un cap.Le clocher de la cathedrale n'a que deuxcloches.

ekut I r(;:))kyll se t& kyd(d)sak IIo

ki a kase s (;:))kuto I kar:>linIIbkf I kuT s;:)risk IIla kqizinje:r I reky'r Ie ka's(;:))r:>lllkle:r' mO'3 so ncef a la bk I do z&bk(;:))tje IIkebek' e kO'strqi syr & kap II1(;:))kbIe d(;:))la katedral' nak(;:))d0kbI II "

(1) En fait, la consonne [k] est vl!laire ou palatale, selon la voyelle qui l'accompagne. Ellesera palatale, si la voyelle est anterieure; velaire, si elle est posterieure.

Comparons: qui - cou [ki - ku] .

Page 77: Phonétique française

Cet ecolier copie cette courte lecture, aucrayon, sur un cahier sale.Ce costume de couleur claire coi'lte beau-coup trop cher.

se teblje I bpi set kurtd lekty:r I 0krejo I syr & kaje sallls(d)bstym dd kulce'r kle:r I kut boku trofe:r11 v

La baraque est au bout du pays, la derniere a main droite, sur Ie quai. J e la trou-vai videe du haut en bas, commeles autres. Plus un meuble, plus une vitre. Rien que quel-ques bottes de paille, et Ie dernier pied du grand fauteuil qui gresillait dans la cheminee.Qa sentait Ie Prussien partout, mais on n'en voyait nulle part... Pourtant il me sem-blait que quelque chose remuait dans Ie sous-sol. J'avais la un petit etabli, ou je m'amu-sais a faire des bricoles Ie dimanche.

Orthoepie[k]

ck hockey qu - paquetcs rocs cqu- acquisitionk kilo x excellentq piqftre etc.

c coqcc accrocch chreurcch - bacchante

[g]

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finalegoi'lt [gu] agreer [agree] dogue [d;:>g]gars [go] eglise [egli:z] begue [beg]grain [gre] anguille [agi:j] ligue [lig]gale [gal] begonia [beg;:>nja] zigzag [zigzag]

Un gros goujon, gris, grand et gras, glissades doigts de Gaspard.Deux gosses, gaiement, gambadaient et grim-paient a la grille.Ce garde-chasse anglais porte des gants.Fatigue, Ie guide marchait en zigzag.Une gousse d'ail donne du goi'lt a un ragoftt.Le gorille vidait son gobelet a petites gor-gees.Marguerite et Gustave, grelottants, gui-daient la gondole.

& gro gU30 gri I gra e gro I glisa de dwad(d)gaspa:r"do g;:>sI gema I gabade I e grepe ta lagri:j"§(d) garddf as agle I p;:>rtdde ga"fatige I l(d)gid I ma'rfe tazigzag"yn gu§ da:j I d;:>ndy gu a & ragu"l(d)g;:>ri:jI vide s5 g;:>b(d)lea P(d)titg;:>'r3e"ma'rgdrit e gysta:v I grdbta I gide lagOd;:>I"

Page 78: Phonétique française

Sur les parois des murs, Ie globe symbolique ouvrait son envergure demesuree,et les cartouches royaux inscrivaient leurs contours ... Les uraeus gonflaient leurs gorgesbleues, les scarabees essayaient de deployer leurs elytres ... Des baris mystiques passaientsur leurs traineaux, tirees par des figures aux poses compassees, aux gestes anguleux ...

Theophile Gautier, Le Roman de la momie.

g - garsgg - agglomerationgh - afghangu - guide

Orthoepie[g]

zigzagsexamensecondc

etc.

L'eglise etait decoree de gardenias et debegonias.Le gar~on aime la grammaire anglaise etles exercices de geometrie.Des gamins ont fait entrer un goret dansla cuisine.Le gourmand mange trop. Le gourmet de-guste ce qu'il mange.Qu'est-ce que l'ingratitude?Le corbeau et la corneille sont des grani-vores.En octobre, il griHe quelquefois.La graphologie reconnait Ie caractere d'apresl'examen de l'ecriture.Ma cousine Caroline se regardait dans laglace et se trouvait agreable et accorte.

legli:z I ete debre d(d)gardenj a e d(d)beg:mja IIl(d)ga-rso I em la gramme-r ogle:z I et Iezegze'rsis dd 3eometri IIde game I 0 fe totre re g:>re do laktJizin IIl(d)gu'rmo I mO'3 tro III(d)gu'rme I

degystd Sd kil mO:311keskd legratityd III (d)b'rbo e la b'rne:j I so de graniv:>:rII

o n:>kbbr I il grel kelkdfwa IIla grabb3i I r (d)bne I(d)karakte:r Idapre legzame d(d)lekrity:r IIma kuzin kar:>linI s(d)rdgarde do laglas I e s (d)truve tagreabl e ak:>rtII

Ces breufs blancs, tachetes de noir, etaient coiffes d'une sorte de tiare recouvranten partie Ie joug attache au timon et maintenu par deux larges courroies de cuir, dontl'une entourait Ie col, et dont l'autre, reliee a la premiere, leur passait sous Ie ventre.Leurs garrots eleves, leurs larges fanons, leurs jarrets sees et nerveux, leurs sabotsmignons et brill ants comme de l'agate, leur queue au flocon soigneusement peigne, mon-traient qu'ils etaient de race pure ...

Page 79: Phonétique française

~<!-~

~e-h--~~NASALESOCCLUSIVES

[m]Consonne occlusive, nasale, bi-Iabiale, sonore.

[m] s'articule: la langue neutre; la bouche fermee, les levres pressees l'une contre l'autre,formant fermeture.Le voile du palais etant abaisse, l'air passe par la cavite nasale.II y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonne sonore.

Ex.: «somme» se dit [s;)m] et non pas [som].On dit cependant: [6mena3e] - pour «emmenager»;

[6m(d)ne] - pour «emmener »;[6magazine]- pour «emmagasiner»;[6maj;)te] - pour «emmailloter ».

)Remarque: A moins qu'il ne s'agisse d'une nasale, la voyellequi precede la consonne [m] ne doit pas etre

nasalisee.

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finalemere [me:r] amer [ame:r] ame [a:m]mal [mal] feminin [femine] femme [fam]mardi [ma'rdi] immense [imm6:s] dame [dam]madame [madam] memoire [memwa:r] rime [rim]

l(d)mwa d(d)me I e l(d)mwa d(d)marilll(d)mate I 3dn(d) sqi 3ame d(d)m;)ve'zymre:r II6m (d) nemwa I madam I mY'rmyramizerabldm6 16f6 s6 me:r II

Le matin, je ne suis jamais de mauvaisehumeur.Emmenez-moi,madame, murmur a miserable-ment l'enfant sans mere.

Page 80: Phonétique française

Maman aime mieux mon mad que celui deMimi, Emilien.Le morse est un mammifere des mers arc-tiques qui peut mesurer sept metres.Meunier, ton moulin va trop vite ...La mouche domestique est porteuse de mi-crobes.Cette maladie est epidemique mais non en-demique.Cette menagerie comprend un mouton, deuxmouflons, des macaques et une multitude demarabouts.

mama I em mj0 ma mari kd sdlqi d(d)mimi IemiljE IIl(d)mJrs I e tee mamife'l' de me'l' za'l'tik Iki p0 m(d ) zyre se metr II

o

m0nje I to mulE va tro vit IIla muJ dJmestik I e pJ'l'twz dd mikrJb II

set mena'3(d)ri I kapra tee mutal d0 muflaldE makak I e yn myltityd dd marabu II

Mais sur les quais encore deserts, sur les ponts, la berge, la riviere, c'est une brumelourde, opaque, immobile, ou Ie soleil monte, Ia-haut, derriere Notre-Dame, avec des luem'sde veilleuse dans un verre depoli. Malgre Ie vent, malgre la brume. l'homme en questionsuit Ies quais, toujours les quais, pour aIler a son bureau. II pourrait prendre un autrechemin, mais Ia riviere parait avoir un attrait mysterieux pour Iui.

Alphonse Daudet, Contes dn Lnndi.

OrthoepieEm]

ill

mmdamefemme

ms - pensumsetc.

En]Consonne occlusive, nasale, dentale, sonore.

en] s'articule: Ia bouche legerement ouverte, Ies Itwres neutres; la pointe de Ia languefOl'tement appuyee contre Ies incisives et les alveoles supel'ieurs, formantfermeture.Le voile du palais etant abaisse, l'air passe par la cavite nasale. II y anormalement vibration des cordes vocales, donc: consonne son ore.

Page 81: Phonétique française

On dit cependant: [anqil[anqije][Gmbli:r][anivre]

- pour «ennui»;- pour «ennuyer»;- pour «ennoblir»;- pour «enivrer ». J

Remarque: A moins qu'il ne s'agisse d'une nasale, la voyelle qui precede la consonne [n] ne doit pasetre nasalisee.

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

nage [na:3] hanneton [an(d)t6] ane [am]nef [nd] annuler [anyle] Helene [elem]nappe [nap] inerte [inert] Pline [plin]

nreud [no] inutile [inytil] ozone [;)z:m]

Dne nuit de neige, on a trouve un nouveau-neabandonne.Jeanne s'est noyee parmi les nenuphars.II est inutile de nier. Nous n'ignorons rien.J'ai un habit neuf. N'est-il pas beau?Est-ce la mienne ou la tienne? Ce n'est cer-tainement pas la mienne.Nenni! Je ne naviguerai jamais sur ce navirequi n'a ni hune ni sirene.Ce negociant negligent s'achemine vel'S laruine.Dne personne neurasthenique est une IH~vro-see.

yn nqi d (d) ne:3 1 (') na truve & nuvoneabGd;)neII3an I se nwaje parmi Ie nenyfa:r IIil e tinytil dd nje II nu niJ1;)r(')rje II3e & nabi ned II ne til pa bo IIes la mjen u la tjen II s (d) ne se'rten (d) mapa la mjen IInanill 3dn(d) navig(d ) re 3ame I syr S;)navi:r I ki na ni yn ni siren IIs(d ) neg;)sja I sa f (d ) min verla rqin II

Naturellement, Ie journal fut condamne, et paya en amendes et en prison Ie grandsucces de l'avocat. Ainsi dans certaines pieces qui croulent, menant auteur et directeur a laruine, un acteur se taille une reputation. Le vieux Sagnier, qui etait venu l'entendre, l'em-brassa en pleine audience. « Laissez-vous passer grand homme, mon cher Numa, » lui dit-il ...

Alphonse Daudet, Ntlma Ronmestan.

Orthoepie[n]

nh - inhumainmn - automne

ns - specimensetc.

Page 82: Phonétique française

[J1]Consonne occlusive, nasale, palatale, sonore.

[J1] s'articule: les Uwres h~gerement avancees; la pointe de la langue appuyee contre lesincisives inferieures et Ie dos releve vers Ie palais dur, formant fermeture.Le voile du palais etant abaisse, l'air passe dans la cavite nasale.II y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonne son ore.

Remarque:A moinsqu'i! ne s'agisse d'une voyellenasale, on ne doit pas nasaliser la voyellequi precede[J1] .

Ex.: «beigne» se dit [beJ1], et non pas [beJ1].Ne pas confondrela consonnefranl<aise[J1], representant les lettres-consonnes«gn », avec laconsonneanglaise qui represente les lettres-consonnes«ng ».

gnognotte [J1::lJ1::lt]gnagnan [J1aJ1a]

agneau [aJ1o]oignon [::lJ10]

digne [diJ1]Espagne [espaJ1]

Nos compagnons montagnards etaient ivro-gnes et repugnants.

Charlemagne regna dignement au Moyen-Age.

L'epargne repugne a la mignonne Agnes.

La campagne est magnifique. Allons nousbaigner.

:Nous avons mange une soupe a l'oignon, del'agneau et bu du vin de sa vigne.

Ce bagnard ignorant est Espagnol.

fa'rldmaJ1' reJ1a diJ1(d)mal 0 mwajena:311

leparJ1' rePYJ1a la miJ1::maJ1e:sIIla kapaJ1' e maJ1ifik II alo nu beJ1eII

nu zavo ma3e yn sup a 1:>J10I dd laJ10 Ie by dy ve d(d)sa viJ111

o

~(d)baJ1a'r iJ1::lraI e tespaJ1::l11l

Page 83: Phonétique française

D'habitude nous allions a la Prairie, une grande pelouse qui s'etend comme un tapisau pied de la montagne, a une demi-Heuede la ville. Quelques gros chataigniers, trois ouquatre guingettes peintes en jaune, une source vive courant dans Ie vert, faisaient l'endroitcharmant et gai pour l'ooH...

II aurait fait si bon s'etendre sur cette herbe verte, dans l'ombre des chataigniers, etse griser de serpolet, en ecoutant chanter la petite source! ...

Alphonse Daudet, Le Petit Chose.

Un matin, Noe s'enivra dans sa vigne.Cham se moqua sans vergogne et fut maudit.Le rossignol est Ia. Sa femelle est dans Ie nid.Ce meunier narquois est Normand et nonEspagnol.

Grace au telephone, j'ai pu parler a mon mari,cantonne en Allemagne.Ce meunier narquois est Normand et nonfiques.Fais-moi signe, si tu veux que je vienne.La cigogne n'est pas un oiseau canadien.Cette Armenienne, vetue d'un pagne, n'a nibagnole, ni epagneul.T{)t Ie matin, ces noctambules en habit,mangent une soupe a l'oignon.

/

ce mate I n:>esanivra dO.sa vip II kams(~)m:>ka so. ve'rg;)p e fy modi IIl(~)r:>sip;)le lall sa f~md I e dO.l(~)nills(~)monje I narkwa e n;)rma e noespap;)lllgro·s 0 telef:>nI 5e py parle a mo mari Ikabne a nalmaplls~ amo e tature d(~)vip;)bl~ mapifik II

fe mwa sip I si ty vo k~3(~) vjen IIla sig;)p' ne po zce nwazo kanadje II ,( .

Y. 1,,/~~ CLC/", __,c_set armenjen I vety dce pap I na ni bap:>lIni epapcelll~ cL.'lA.: /

to l(~)mate I se n;)ktabyl a nabi I ma·3yn sup a bpo II

Figurez-vous un monde encore en chaos, une tempete de montagnes que separent desravins etroits on roulent des torrents; pas une plaine, mais d'immenses vagues de granit etde geantes ondulations de terre couvertes de maquis ou de hautes forets de chataigniers etde pins ...

Done, depuis un mois, j'errais a travers cette fie magnifique, avec la sensation quej'etais au bout du monde.

Page 84: Phonétique française

[f] et [v] s'articulent: les incisives superieures touchant legerement la levre inferieure,retrecissant ainsi Ie passage de Fair; les levres presque fermees.

Le voile du palais est releve.Pour [f], il n'y a pas normalement vibration des cordes vocales, donc: con-sonne sourde.Pour [v], il y a normalement vibration des cordes vocales, donc consonnesonore.

i~ "V4 CIA\AV1 r.R.- V Ov [f]

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finalefaire [fe:r] difficile [difisil] nef [nd] tphotographie [bbgrafi] affluent [aflya] muf [ref]finir [fini:r] Sophie [s:>fi] bamf [bref]furieux [fyrjo] affable [afabl] if [if]

La famille de cePhilistin est forte, fantasque,fanatique, mais affable.Le fascicule 'philosophiqueeffraya Ie farceur,mais fascina Ie fakir.Un fabricant de fausse monnaie a ete prisen flagrant delit.Fou furieux, Philippe prit son fusil et s'en-fuit.

la fami'j dd s (d) filiste I e brt I fat ask Ifanatik I me zafabllll(d)fasikyl fibz:>fikI efreja l(d)farsre:r Ime fasina I (d) faki:r II& fabrika d (d) fos m:>ne I a ete pri a flagradeli II 0

fu fyrjo I fHip I pri so fyzi e safqi"

Page 85: Phonétique française

Ce fleuve n'a pas d'affluents.Par la faute de certains philosophes, lesfaussetes affluent.La philologie est fort interessante, mais dif-ficile.Sur la photographie, la dame est bien coiffee.Tu en as neuf! c'est formidable!

s(d)flee:v I na po daflyo. IIpar la fo·t dd se'rte fibz::>fI Ie fo's (d)te I

aflyllla fibb3i I e hr tetereso.:t I me difisilll

syr la bbgrafi I la dam I e bje kwafe IIty 0. na neef IIse hrmidablll

II fait froid. Ces deux f, vous les lisez dans la double bouffee d'haleine qui sort desbouches. Ce sont deux mots qui se voient de loin. « Fait froid ... » Si une minorite heureusese tient au chaud, elle subit la regIe, elle ne peut se derober a la pensee du froid, a sa realite,au souci de ceux qui souffrent du froid.

fiefaffaire

ph - philosophiefs - veufsetc.

[v]

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

vers [ve:r] avec [avek] cuve [ky:v]Watteau [vato] ravir [ravi:r] alc6ve [alko:v]vie [vi] ivresse [ivres] rave [ra:v]vouloir [vulwa:r] pauvrete [povrdte] sauve [so:v]

Octave, va a la cave voir si tu trouveras duvin.Votre neveu vit venir la voleur de raves.Cette vieille veuve est vive.Ravi, Ie voy,ageur veut tout voir, tout visiter.Ma robe verte est neuve. Le saviez-vous?Ce chef-d'amvre n'a valu a son auteur que deviles injures.

::>kta:vI va a la ka:v I vwa:r I si ty truv (d)rady veilv::>t(rd)ndvo' vi v(d)ni'r ld v::>lee'rdd ra:v IIset vje'j vee:v I e vi:v IIravi II(d)vwaja3ee:r I vo tu vwa:r I tu vizite IIma r::>bvert' e nee:v III(d)savje vu IIs (d) f edee:vr I na valy a so notee:r I kdd(d)vil ze3y:r II

(1) Les liaisons exceptees, on prononce la derniere consonne des chiffres, seulement si ceux-cine sont pas suivis d'un nom. Ex.: J'ai neuf livres [nee]. J'en ai neuf [neef]. On peut cependantprononcer la derniere consonnesi l'on craint d'etre mal compris.

Page 86: Phonétique française

Vous voulez arriver? II va vous falloir tra- vu vule zarive IIil va vu falwa'r travaje IIvailler ...Dans mon reve, vous aviez ouvert Ia portieredu wagon.

do mo re:v I vu zavje uve'r Ia p:>rtje'r dyvagoll

Vainqueur au concours de Ia veille, Ie fameux Valmajour, premier tambourinairede Provence, venait saluer Numa de ses plus jolis airs. Vraiment il avait belle mine, ceValmajour, plante au milieu du cirque, sa veste de cadis jaune sur l'epaule, autour desreins sa taillole d'un rouge vif tranchant sur l'empois du linge ... de Ia main gauche (il)portait a ses Ievres un petit fifre, pendant que de sa main droite il tambourinait, l'aircrane, Ia jambe en avant.

Orthm!pie[v]

Ce vilain fait valoir son effrayante figure.Philomene filait du chanvre pour vetir sonfils.A mon avis, Ie reve n'est pas pour Ies forts;il est Ie refuge des faibles.Le fossoyeur /fouettait son cheval pour Iefaire aller plus vite.«Filez, filez, 6 mon navire ... »Vite, fais voir l'avarie faite par Ie vent aucouvent neuf.Vous avez voulu photographier votre famille,mais vous aviez un mauvais appareil-photo.

s(a)vile I fe valwa'r so nefrejo·t figy:r II..,fibmen I file dy fo:vr I pur veti'r so fis II

a mo navi I I(a)re:v I ne po pur Ie f:>:rIIil e I(a)rafY'3 de febIIII(a)f:>swajre:rI fwete so f (a)vall pur Iafe'r ale ply vit II 0

file I file I 0 mo navi:r IIvit I fe vwa'r Iavari fet par Ia vo I 0kuvo nrefllvu zave vuly f:>t:>grafjev:>t(ra) fami:j Ime vu zavje re m:>vezapare'j foto II

Le vent grandit, Ies vagues enflent. La fregate file, penchee sur Ie cMe. On entendcrier ses mats, craquer ses voiles. Nous devons aller tres vite. Tant mieux, on sera plusvite arrive ... Cette He des Pins, qui m'effrayait tant au moment du proces, a present elleme fait envie. C'est un but, un repos. Et je suis si las! II y a des moments on tout ceque j'ai vu depuis vingt mois me tourne devant les yeux a me donner Ie vertige.

Page 87: Phonétique française

[s] et [z]Consonnes constrictives, orales, dentales, (fricatives, simantes).

s'articulent Ie plus souvent (1): les levres entrouvertes et neutres; la pointe dela langue touchant les incisives inferieures, lesbords presses contre les molaires superieures,retrecissant ainsi Ie passage de l'air qui s'echap-pe avec un sifflement.Le voile du palais est

normalement vibration desPour [s], il n'y a pasconsonne sourde.Pour [z], il y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonnesonore.

releve.cordes vocales, donc:

Remarques: Pour [s], Ie siffiementproduit doit etre bref.Pour [z], il ya legere remontee de la langue.

S+~'t _ sfrazhU:r.

~~ - 2l(Z;I5-T7)--c.-<.A/

[s]

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

salut [saly] option [~psjo] six [sis]cette [set] absolu [abs~ly] fausse [fo:s]

0

citron [sitro] passion [pasjo] os [~s]sept [set] natation [natasjo] Iaisse [les]

Ces sots-ci sont sans succes.Les sangsues sucent Ie sang des poissons.Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait.« Pour -qui sont ces serpents qui sifflent surnos tetes ».

se so si I so so sykse IIIe sasy I sys ld so de pwaso IIsi 3cenes save I si vjejes puye IIpur ki so se se'rpa I ki sifld syr no te:t II

(1) [s] et [z] se prononcent aussi, la langue relevee sur les incisives et les alveoles su-perieurs.

Page 88: Phonétique française

Sept sceptiques se sont noyes dans la Seine,en ce sepWlme jour de septembre.Satisfaite de ses succes, Sophie salua etsortit.Cet Espagnol a ete assassine hier soir. Leconnaissiez-vous?Anselme est assistant professeur d'astrono-mie.

se(t) septik I S(d)so nwaje dCi la sen I Cis(d)setjem 3u'r dd septCi:brIIsatisfd dd so sykse I sJfi salqa e sJ'rti II

se tespaJ1JI' a ete asasine je'r swa:r IIl(d)k:>nesje vu IICisdm I e tasistCi prJfesce'r dastrJnJmi II

A l'appel du maitre, Ie vieux serviteur, qui nous avait ouvert la porte, parut dansIe cabinet.

- Messieurs, reprit notre hOte, je vous donne votre liberte jusqu'au diner de midi.Je vous serais fort oblige cependant de monter dans les chambres que je vous ai faitpreparer et de me dire s'il n'y manque rien. Criton vous conduira.

Apres s'~tre assure que nous Ie suivions, Ie silencieux Criton sortit et commen(,;ade monter l'escalier.

sscsssth -c

saucescelleassuranceisthmecela

Orthoepie[s]

(,;txIsetc.

de(,;unationsoixantefils

[z]Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

zebu [zeby] oser [oze] phase [farz]zone [zom] ruser [ryze] rose [ro:z]zircon [zi'rko] posa [poza] heureuse [cero:z]zinc [ze:k] ozone [JZJn] Pise [pi:z]

Le zebre, Ie zebu et la zibeline he sont pasdes signes du zodiaque.Rose, pose ce vase.Par ruse, Ie zouave attrapa des oiseaux:une buse et des oies.Si j'osais, je vous enverrais une douzainede roses.

l(d)ze:br I l(d)zeby et la zib(d)lin I nd sopo de siJ1 dy zodjak IIro:z I po'z Sd varz IIpar ry:z I Id zwa:v I atrapa de zwazo Iyn by'z et de zwa IIsi 30ze I 3(d)vu zCivere yn duzen dd ro:z II

Page 89: Phonétique française

Zut, il n'est pas aise de faire une phraseavec Ie mot «zoisme ».

Le zoologue ou zoologiste s'occupe de zoolo-gie.lIs ont eu la nausee en montant dans latour de Pise .

zyt I il ne po zeze d(d)fe'r yn fro:z Iavek I;} mo z:>ismII 0

I (d)z:>:>bgI u z:>:>b3istI s:>kypd;} z:>:>b3iII

il zo ty la noze I a mota da la tU'r ddpi:z II

. . . A la fin du repas, on nous offrit des gateaux aux parfums. lIs etaient ornes defeuilles d'or, gris ou roses ... Les uns sentaient la rose; les autres la grenade ... Onpassait des plats en quantite fastidieuse et la conversation variait a chaque detour desplats.

- Ensuite, un negre versait sur nos doigts l'eau aromatisee d'une aiguiere ...Andre Gide, Les N ourritures terrcstres.

Orthoepie[z]

Zut, Sophie, cesse ce zezaiement.Ne confondez pas: desert et dessert; poisonet poisson.Suzanne a seme la zizanie chez ses voisins.Vous avez traverse l'ocean sans avoir lanausee. Quelle chance!Les amis de nos amis sont nos amis.Pour leur seize ans, Louise et Lucie ont regudes zircons.La cite de Carcassonne est consideree monu-ment historique. Les touristes y vont nom-breux pour la visiter.Dne douzaine de cerfs s'enfuirent en zigzag.Sept se sont sauves. Les autres furent blesses.

zyt I s:>fiI ses Sd zezema IInd kOfOdepo I deze'r e dese:r I pwaso epwaso IIsyzan I a s (d)me la zizani f e se vwaz£ IIvu zave trave'rse bseCi sa zavwa'r lanoze II kel fars IIIe zami d (d) no zami I so no zami IIpur leer seza I lwi'z e lysi I 0 r(d)sy deZiTko IIla site d(d)ka'rkas:>n I e kosidere m:>nymatisbrik II" Ie turist I i vo nobr0 pur lavizite IIyn duzen dd serr I safqi'r a zigzag" set I

S;}so sove I Ie zort(r;}) I fy'r blese"

Nathanael, je te raconterai les sources:II y a des sources qui jaillissent des rochers;II y en a qu'on voit sourdre de sous les glaciers -II Y en a de si bleues qu'elles en ont l'air plus profondes;(A Syracuse la Cyane merveilleuse a cause de cela).

Source azuree; vasque abritee; eclosion d'eau entre les papyrus; nous nous sommespencMs de la barque; sur un gravier qui semblait de saphirs, des poissons d'azur naviguaient.

Andre Gide, Les Nourritures terrestres.

Page 90: Phonétique française

[f] et [3]Consonnes constrictives orales, alveolaires, (fricatives, chuintantes).

[f] et [3] s'articulent: les levres projetees; les incisives superieures et inferieures rappro-chees, diminuant Ie passage de l'air; la pointe de la langue, presdes alveoles superieurs, les bords appuyes contre les molaires su-perieures.Le voile du palais est releve.

Pour [f], iln'y a pas normalement vibration des cordes vocales, donc consonnesourde.Pour [3], il y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonnesonore.

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finalechat [fa] marcher [II;la'rIe] souche [suf]chez [fe] mouchoir [muIwa:r] roche [r:>f]schisme [fism] (1) toucher [tuIe] tache [taf]

0

charmant [fa'rm6.] achat [aIa] poche [p:>f]

Mon cher Charles, il fait aussi chaud quedans un cachot chez toi!Assis sur une roche, Ie pecheur au grandchapeau, peche des brochets et des perches.Le chemineau chercha en vain un mouchoirdans sa poche.Le sherif arracha la fleche que Ie chef indienvenait de ficher dans Ie chene.

mo Ie'r Iarll il fe tosi Io Is(d)d6. zce kaIoIe twa IIasi syr yn r:>I I l(d)peIce'r 0 gr6. Iapo IpeI de br:>Ie ze de perI IIl(d)fdmino I IerIa 6. ve ce muIwa:r Id6. sa p:>I III (d)ferif I araIa la fleI I b l(d)fd edje I

v(d)ne d(d)fiIe d6. I (d)fe:ll IIo

(1) Bien prononcer «schisme» avec [s] et non [z]: [fism] et non [fizm]. Ainsi en est-ilde tous les mots en «isme ».

Page 91: Phonétique française

Le chariot, charge de chats et de chiens, etaittire par un cheval et non par un chameau.Chiens de chasseur, chiens de chasse, chassezla biche et la chevre, cachees derriere la roche.«Les chemises des archiduchesses sont-ellesseches, aFchiseches?»

l(;;l)farjo I fa'r3e d(;;l)fa e d(;;l)fje I eteo 0tire par & f(;;l)Vall e no par & famo II

o

fje d(;;l)fasre:r I fje d(;;l)fas I lase la bifo 0

e la fe:vr I kafe derje'r la rJf IIIe f(;;l)mi'z de zarfidyfes' so tel sef Iarfisef II

Inutile de vous dire qu'il se faisait dans la ville un grand commerce de casquettes dechasse. II y a m~me des chapeliers qui vendent des casquettes trouees et dechirees d'avance al'usage des maladroits ; mais on ne connait que Beziquet, Ie pharmacien, qui leur en achete ...

Comme chasseur de casquettes, Tartarin de Tarascon n'avait pas son pareil. Tous lesdimanches matin, il partait avec une casquette neuve: tous les dimanches soir, il revenaitavec une loque.

Orthoepie

[f]chatsherif

sch - schismeetc.

[3]

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

joie [3wa] agilite [a3ilite] age [0:3]g~ne [3e:n] gageure [ga3y:r] tige [ti:3]jour [3u:r] danger [do-3e] sage [sa:3]geant [300] forgerOn [fo'r3;;lro] loge [b:3]

La joue de Jules est aussi rouge que la jupede Jeanne

Les jugements de ce juge ne sont jamaisjustes.

La loge du geolier est un bouge.

Ce joueur a joue au jeu tout son argent.

la 3u d(;;l)3yl' e tosi rU:31 k;;l la 3YP d;;l3anllIe 3Y'3(;;l)mud(;;l)s;;l3Y:3I n;;)so 3ame

o3yst IIla b'3 dy 301jeI e t& bU:3II~(;;l)3wre:rI a 3we 0 30 tu so na'r3u II

Page 92: Phonétique française

Le jeudi, Ie jeune journaliste prend conge etne se rend pas au journal.

Vous etes trop jeune pour jellner, Jean.J'ai gage, mais j'ai perdu ma gageure.Les jours sont longs en juin et en juillet.

l(d)30di I l(d)3cen 3u'rnalist I prO. k03e I en (d) Sd ro. po zo 3u-rnalll

vu zet tro 3cen pur 30ne I 30.II3d ga3e I me 3e pe-rdy ma ga3y:r IIIe 3u:r I so 10 0. 3qe e 0. 3qije II

II fallait vider les prisons qui regorgeaient; il fallait juger, juger sans repos ni treve.Assis contre les murailles tapissees de faisceaux et de bonnets rouges, comme leurs pareilssur les fleurs de lis, les juges gardaient la gravite, la tranquillite terrible de leurs predeces-seurs royaux ... Les jures, divers d'origine et de caractere, les uns instruits, les autres ignares,laches ou genereux, doux ou violents, hypocrites et sinceres ... ne formaient qu'un seul etre.

Antatole France) Les dieux ont soif.

joiegene

Orthoepie[3]

ge - pigeonetc.

Sans bouger, Ie charbonnier laissait Ie chi-rurgien eponger sa joue.

Apres son shampooing, Jacqueline secha sescheveux et mit sur sa tete un joli fichu jaune.

J'ai peur! Un chien enrage s'est cache dansIe jardin.

//

J'ai voyage en Chine, pas au Japon. Je nesuis jamais aIle au Chili.

Ne confondez pas: bouche et bouge; chez etj'ai; cache et cage; chatte et jatte; chene etgene; chou et joue; chouchou et joujou;chute et jute.

Les chimistes ne s'occupent pas de geometrieni de geologie, mais de chimie.

so. bU3eI l(d)Ja'rb:mje I lese l(d)JirY'r3jeep03e sa 3u IIapre so fo.pweI 3ak(d)lin I sefa se f(d)V01

oe mi syr sa te·t & 3::>lifify 30m II3e pce:r II & fje o.ra3eI se kafe dO.l(d)3a'rde II3e vwaja3e 0. fin I po zo 3apOII 3dn(d)sqi 3ame zale 0 f Hi IInd kOfOde pol buf e bU:31 fee 3e Ikaf e ka:31 fat e 3at I fe'n e 3em Ifu e 3U I fufu e 3U3UI fyt e 3yt II

Ie f imist I nd s::>kyppo d(d)3e::>metrinid(d)3e::>b3iI me d(d)fimi IIo

Le petit Chose est malade; Ie petit Chose va mourir ... Devant Ie passage du Saumon,une large litiere de paille qu'on renouvelle tous les jours fait dire aux gens de la rue: «IIy a Ia-haut quelque vieux richard en train de mourir ». Ce n'est pas un vieux richard qui vamourir, c'est Ie petit Chose ... Tous les medecins l'ont condamne. Deux fievres typho'ides endeux ans, c'est beaucoup trop pour ce cervelet d'oiseau-mouche! ... Le petit Chose est malade;Ie petit Chose va mourir.

Page 93: Phonétique française

-£~-

~ ~ - tJrtj6~"-VlA ~ - p:Jr f) 0

~~. /Javsj'z!,~/ - a Ync'·V'e.

~.~/ dCYv!JkrClSl

~~ !<':JvnynLshl

Page 94: Phonétique française

[1] s'articule: les levres entrouvertes et neutres; la langue legerement appuyee sur lesincisives et les alveoles superieurs, la pointe un peu abaissee. II n'y a pasfermeture complete: l'air s'ecoule de chaque cOte,d'ou Ie nom de «laterale»que l'on donne a [1].

Le voile du palais est releve.II y a normalement vibration des cordes vocales, donc: consonne sonore.

rCZ~/1 --0.../yL..e.-.

rJrhA/f- ~ Af~dl~~_

Remarque: La pointe de la langue, pour Ie «I» franc;ais, ne touche jamais Ie palais dur, comme elle Iefait pour Ie « I » anglais.

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

lit [li] alite [alite] salle [sal]larmes [larm] milieu [miljo] molle [m:>l)Luc [lyk) pilier [pilje) bol [b:>l)livre [li:vr) escalier [eskalje] sel [sd]

Emile, lance la fleche sur la cible.Ce calcul est nul, Louise.Allons rallumer quelque peu Ie feu.BMme et las, Ie blond blesse ralait.

emill lo's la flef syr la sibllls(d)kalkyl' e nyll lwi:z IIala ralyme kdkd po 1(d)foilble'm e 10 I 1(d)blo blese' role II

Page 95: Phonétique française

La valeur de ce meuble est bel et bien reelleet indiscutable.

Naples n'est pas une ville construite dansune vallee des Alpes.

Celine. malade et alitee, lisait «Le Lac» deLamartine.

Un filou a vole la clef de mon chalet.

Lundi est jour de lessive. Helas!

La balle de CIement a roule sur la pelouse del'hQtel. Oil est celIe de Michel?

II s'est fouIe une epaule en tombant dumeuble sur Ie sol.

Quelle lecture! s'exclamait Charles, faible enlitterature.

La belle fleur pale, la, est-ce la fleur de seigle,Luc?

la valre'r dd s(d)mrebl' e bje reel eediskytablll

na:rrl' ne pa zyn viI ko'strqit I dCizyn valede zalp IIselin I malad e alite I lize I ld lak ddlamartin II& fUu I a v:>lela kle d(d)mo falell

l&di I e 3u'r dd lesiv I elms IIla bal dd klem6.I a rule syr la pelu 'z ddlotel II u e sel dd mifel IIII se fule yn epo:l I CitoM dy mrebld syrld s:>lll

kel lekty:r I seksklame farll febl Q

literaty:r IIla bel flre'r pa:!' la I es la flre'r dd seglllyk II

Qu'lls lisent donc n'importe quoi. Ainsi fis-je dans mon jeune ftge,lftchee a travers unebibliotheque oil tout se fit pftture, et oil l'on n'aurait rieri trouve qui convint a mes six ans,ames dix, ames quatorze ans ... Livres defendus, livres trop graves, livres trop legers aussi,livres assez ennuyeux, livres eblouissants, qui au hasard s'illuminent, et referment sur l'enfantenchante leurs portes de temple ... Le desordre de la lecture lui-meme est noble. Chaque livre,mal annexe d'abord, est une conquete. Sa jungle d'idees et de mots s'ouvrira, quelque jour,sur un calme paysage ami.

Orlhoepie

[I]

1 bol hl- uhlan

11 balle Is - ciIsetc.

-95-

Page 96: Phonétique française

Y/-(J!~/ t-~sa~~1I!

[r] roule apical ,Consonne constrictive, orale, dentale, sonore, (~). ~ ~~~ 1

1

,

[r] s'articule: les levres entrouvertes et neutres; la pointe de la langue sur les alveoles .des incisives superieures et vibrant au passage de l'air ([r] est en fait unedentale -alveolaire), d'ou Ie nom de vibrante que l'on donne a [r].Le voile du palais est releve. peo da- /Yl0<..4-~IA.f,'tnv

II Y a vibration des cordes voca'les,donc: consonne sonore.

k AM..d-~t-h-4.LUi- ~'-

, I [R] roule uvulaire):. (!vi.Al c.~ ~

Consonne constrictive, orale, uvulaire, sonore, (vibrante).Ies levres entrouvertes et neutres. L'arriere de la langue eleveeet touchantl'uvule qui vibre au passage de Fair, d'ou Ie nom de vibrante que l'ondonne a [R].Le voile du palais est releve.II y a vibration des cordes vocales, donc: consonne sonore.

Page 97: Phonétique française

[IS] fricatif 111 J ire ~

Consonne constrictive, orale, uvulaire, sonore, (fricative).~-s'articule: les levres entrouvertes et neutres. L'arriere de la langue eleveevers 1'&. ale,

laissant un passage restreint a l'air qui s'echappe avec une friction.

Ie voile du palais est reI eve.II y a vibration des cordes vocales, donc: consonne sonore.

~ ch 1d.»S ()Jck- ~ ~Ch~

~&l~k

.0/~ oC0c ~

Jet J~r~ ~

Remarques: [R] roule uvulaire et [lSlfricatif uvulaire sont les plus frequemment employesen fran~ais,Ie dernier surtout.

On remarquera que, dans la transcription, on ne s'est servi que d'un seul symbole: [r]. II nes'agit pas du [r] roule dental, mais du phoneme /R/ queUeque soit la fa~on de l'articuler.

Consonne initiale Consonne mediane Consonne finale

rit [ri] iris [iris] ire [i:r]rets [re] errait [ere] air [e:r]rat [ra] Arabe [arab] are [a:r]robe [r:>b] orobe [:>r:>b] or [:>:r]rue [ry] urus [yrys] pur [py:r]rapide [rapid] direction [direksjo] vert [ve:r]reve [relY] parole [par:>l] pire [pi:r]rite [rit] carreau [karo] dur [dy:r]radeau [rado] rarement [ra'r(d)mCi] hilare [ila:r]

-97-

Page 98: Phonétique française

L'air est irrespirable. Ouvre la fenetre.

Ce tuberculeux a la respiration courte.

Le revolutionnaire a tire plusieurs fois endirection du gouverneur.

Le serrurier repare rapidement la serrure.

Le sucre deteriore les molaires.

Pierre et Charles, libraires de Paris, virenttres rarement trois gros rats gris courir dansleur librairie.

I (;:l)rev;)lysj:me:rI a tire plyzjee-r fwa I Cidireksjo dy guve'rnee:r IIl(;:l)seryrje I repa'r rapid(;:l)mCila sery:r IIl(;:l)sykr I deterj;)'r Ie m;)le:rII

o

pje'r e farl' libre'r d;:lpari I vi'r trera'r(;:l)mCitrwa gro ra gri I kuri'r diileer libreri II

Une lueur rose s'elevait it l'orient au dessus de l'horizon. L'etoile du matin, dans Iedel pali, luisait aussi blanche et tranquilleque la lune, dont la corne legere palissait itl'occident. Les oiseaux se mirent it chanter; mon bon maitre poussa un soupir.

Orthoepie

[r]

r or rcs - porcs rfs - cerfs rps- corps

rs cors rd - tord rg - bourg rt - mort

rr terre rds- bords rgs - bourgs rts - mortsrc clerc res - meres rh - rhumatisme etc.

Page 99: Phonétique française

~FAITS PHONETIQUES

Page 100: Phonétique française
Page 101: Phonétique française

Commeson pur et en syllabe ouverte(l), les voyelles ont une duree normale. Cette du-ree varie cependant, quand elles sont en syllabe fermee(2), selon'les consonnes qui les entra-vent. Elles peuvent alors etre longues, breves ou demeurer normales.

Ex. : Dans Ie mot ma, la voyelle [a] (en syllabe ouverte) a une duree normale; dansmat ([a] en syllabe fermee), la meme voyelle devient breve, a cause de la consonne [t];dans mage ([a] en syllabe fermee), elle est longue, a cause de la consonne [5]. La voyellegarde sa duree normale dans Ie mot mane (en syllabe ferme~), la consonne [n] n'ayantpas d'influence abregeante ni allongeante.

Comparons: mat; ma, mane; mage.

A remarquer: Seules les voyelles accentuees(3) peuvent etre vraiment longues.

En syllabe fermee, les voyelles orales (moins [0], [.0] et[o])suivies des consonnes finales [p], [t], [k] (4), seulesou groupees: [rp], [rt], [rk] et [ktJ. ' .' . . . . . . jupe

ratesecharpecourtearcacte

2. Sont longues: En syllabe fermee,[I] a) toutes les voyelles suivies des consonnes finales [r],

[zl, [5], [V](5) et de la semi-voyelle [j]. jourrosetigeravereil

b) les voyelles orales [0], [.0], [a] (avec ou sans accentcirconflexe) et les 4 nasales, devant toutes les con-

- sonnes finales prononcees. . . . . saucefeutresablefune

[3YP][rat][sek][arp][kurt][ark][akt]

[5u:r][ro:z][ti:5J[ra:v][ce:j]

[so:s][fe:tr][so:bl][mm]

(1) Une voyeIleest en syllabe ouverte, quand eIle termine la syIlabe dans laquelle eIle se trouve.On la dit alors libre.

(2) Une voyeIleest en syllabe fermee, quand eIle est suivie d'une consonne qui termine la syIlabedans laqueIle eIle se trouve. On la dit alors entravee.

(3) VoyeIlesportant l'accent tonique ou l'accent rythmique. Cf. Accent tonique, page 105.On notera aussi que la voyeIle faisant partie d'une syllabe qui porte~l'aceeht affectif, peut

devenir longue. -,(4) Ces consonnes etant fortes, c'est-a-dire, demandant un grand effort de prononciation, elles

ne permettent pas a la voyeIle qui precede d'etre longue, ni meme d'avoir une duree normale.(5) Ces consonnes etant douces, c'est-a-dire, ne demandant pas un grand effort de prononciation,

eIles permettent a la voyelle qui precede d'etre longue.

Page 102: Phonétique française

sainte [se:t]tante [ta.:t]pompe [po:p]humble [&:bl]

[ma][re][Ie]

marelait

b) En syllabe fermee,les voyellesqui n'ontaucune raisond'etre soit breves, soit longues. . . . . . . . . fine [fin]

robe [1';)b]Remarque: II arrive souvent qu'avec la graphie ~, une voyelle autre que [0]. [0] et [0] devienne

longue, en syllabe accentuee.

U~ voyelle est consideree commeayant une demi-Iongueur,quand elle devrait etrelongue a cause de la consonne qui la suit, mais qu'elle perde sa longueur par sa situationdans Ie mot phonetique (en position inaccentuee) .

.A.insi,la voyelle [u] dumot «retour », prononcee seul ou terminant un groupe demots (groupe rythmique), est longue.

ElIen'a pas de longueur ou n'a qu'une demi-Iongueur,si «retour» est a l'interieurd'un groupe de mots.Comparons: Retour.

Un prompt retour.Un retour facile.Un retour facile et rapide.

[~tu:r][& pro r;:>tu:r][& ~tu'r fasil][& r;:>turfasil e rapid]

La voyelle [e]Parmi toutes les voyelIes,celIe qui varie Ie plus en duree est la voyelle [e]. On

peut memedire que sa prononciation est, dans bien des cas, purement subjective.Comparons: mettre: [e] bref; metre: [e] normal; maitre: [ex] long.

Exercices sur les voyelles breves, normales et longues.breves normales longues

joute [3ut] joue [3U] jour [3u:r]roc [r;>k] ron [ro] ronge [ro:3]cet [set] sait [se] sert [se:r]chatte [fat] chat [fa] chasse [fo:s]patte [pat] plat [pIa] page [pa:3]vite [vit] vie [vi] virent [vi:r]courte [kurt] cou [ku] court [ku:r]perte [pert] paix [pe] pere [pe:r]tette [tet] taie [te] taire [te:r]luth [lyt] lune [lyn] luge [IY:3]

Page 103: Phonétique française

Le ciel est noir, la terre est blanche;Cloches, carillonnez gaiment.Jesus est ne; la Vierge pencheSur lui son visage charmant.

I;}sjel e nwa:r I la te-r e bla:f Ikb f.i I karbne gema II3ezy e ne I la vje-r32 I pa:fsyr lqi I so viza-32 farmall

Conseils pratiques:Ne pas alterer la qualite de la voyelle en l'allongeant. Elle doit demeurer elle-meme,

toute la duree de son emission. Donc, pas de diphtongaison.Ex.: Dans Ie mot jour [3u:r], la voyelle [u] est longue. On prononce [u:] en

gardant Ie son pur, et non pas: [u>;}J.« Bonjour» se dit [b03u:r], et non pas: [b031B:r].

En donnant toute la duree necessaire a une voyelle, on evite souvent de mal pro-noncer la consonne qui suit. Celle-ci, en effet, est une consonne douce, demandant un petiteffort de prononciation. Si on raccourcit la voyelle, on sera porte a donner trop d'importancea la consonne, a lui donner trop de souffle,ou a l'allonger, ce qui la denaturerait.

La chose est aussi vraie, en sens inverse, pour la voyelle breve.

L'harmonisation vocalique est l'effet produit par l'influence d'une voyelle generalementaccentuee, sur l'ouverture ou la fermeture d'une voyelle precedente.

Le resultat pourra etre une egalisation parfaite des deux timbres ou une tendancevers une harmonie dans l'articulation. Ce phenomene peut ne pas se faire sentir dans unstyle oratoire ou artificiel.

Influence de [i] et de [y] sur [e]. Ex.: raidir [redi:r]; tHu [tety].Remarque:QuandIesdeuxvoyelles[i] et [y] sont separeespar des groupesconsonan-tiques, il faut queIa deuxiemeconsonnesoit un [1] ou un [r] pour queI'harmoniejoue.Ex.: serti [se-rti] mais: aigrir [egri:r].

lecture [Iekty:r].

Influence de [e] sur [e]. Ex.: aise [eze]; vous aimez aider [vu zeme ede].La remarqueplus haut s'appliquedans Ie cas desvoyelles[e] et [e], quandil s'agit degroupes consonantiques.Ex.: chercher [fe-rfe]

herber [e·rbe].

Influence de [z~] sur [0]. Ex.: philosophe [fil:>z:>f]philosophie [fil:>z:>fi]

Influence de [8] rur [00]. Ex.: peureux [p0I'.0]heureux [0I'.0]

Influence plus rare de [0] sur [~]. Ex.: loto [loto]poteau [poto].

Page 104: Phonétique française

L'etude des sons serait insuffisante pour nous faire acquerir une langue souple, rythmee,aux intonations vraiment fran~aises. Les voyelles et les consonnes combinees forment dessyllabes; les syllabes, des mots; les mots, des phrases. Les phrases, ne pouvant etre dites d'unseul trait, sont decoupees en groupes de mots liees entre eux par Ie sens, et dont Ie dernierporte l'accent tonique. Le retour periodique de cet accent est Ie rythme. L'intonation estl'ensemble des tons divers commandes par Ie sens de la phrase.

La definition de la syllabe est un des points les plus discutes en phonetique. Lestheories sont nombreuses, et ce n'est pas l'objet de cet ouvrage de les mentionner ni de lesanalyseI'.

Disons que, de fa~on generale, la syllabe peut etre un son ou un groupe de sons(phonemes) emis dans une seule et meme emission de voix.

La syllabe pourra se resumer generalement en une voyelle; ou, [u] ; en une consonneet une voyelle; chou Uu] ; plus rarement en une ou deux consonnes [s], [st] et meme [pst],etc.

On parle de syllabe ouverte ou de syllabe fermee, selon que celle-cise termine par unevoyelle: cou [ku], ou par une consonne : coupe [kup]. La syllabe ouverte est la plus frequenteen fran~ais.

Au point de vue pratique, l'etudiant devra aprendre a diviser ses syllabes au bonendroit. Nous lui conseillons, en suivant de pres Ie tableau des apertures, d'adopter Ieprincipe emis par Pierre Delattre(l) : ,------'

« Deux sons consecutifs tendent d'autant plus a se diviser syllabiquement quel'aperture du premier est superieure a celle du second; et inversement, deux sonsconsecutifs tendent d'autant plus a s'unir syllabiquement que l'aperture du premierest inferieure a celle du second ».

4/1 carton [kar I to]3/1 postal [p;:>sI tal]

1/4 gaterons [go I tro]1/4 apprend [a I pro]

En cas d'hesitation, on pourra preciseI' a la suite de differents principes emis par lesphoneticiens, en tenant compte:

1. de la force arlicuIatoire. Ainsi, la consonne la plus forte est portee a s'unir a laplus faible qui suit.Ex.: a/bri [a/bri]; tajbleau [tajblo];mais vice versa: ar/pent [ar/po].

2. du point d'arlicuIation. La consonne anterieure s'unit a la posterieure qui suit.Ex.: em/brasser [o/brase]; a/planir [a/planir];mais vice versa: as/pect [as/pe].

De plus, l'union syllabique est plus facile entre deux consonnes dont les point d'arti-culation sont voisins (a/ppelons [a/plo]; mais vice versa: acteur [ak/tce:r]) ou lorsque ladeuxieme consonne n'est pas sous l'accent tonique (a/stiquer [a/sti'ke]; mais vice versa:par/tir [parj'ti:r]).

RegIe generaIe, on peut dire quea) la consonne simple, si elle est placee entre deux voyelles, se rattache a la seconde.

Ex.: u/tijli/te.

Page 105: Phonétique française

b) deux consonnes (a l'exception de certains groupes formes generalement d'uneplosive+ «1»ou« 1'» ), si elles sont placees entre deux voyelles, se separent: la pre-miere se rattache a la voyelle precedente, la deuxieme fait partie de la syllabesuivante. Ex.: mysjtere, mais ejglise, ajtroce.

Remarque. Ne pas oublier que la consonne qui fait liaison avec la voyelle qui suit,quitte Ie mot auquel elle appartient pour faire corps avec celui dont fait partie la voyelle.Ex.: cet ami [se tami].

ACCENTUATION

En franc;ais, il n'y a pas d'accent proprement dit, comme en anglais, par exemple,c'est-a-dire que Ie mot lui-meme n'a pas d'accent propre. C'est la derniere syllabe prononceedu mot franc;ais qui porte l'accent tonique, accent qui est toujours tl'es faible. Ex.: rat['ra].

S'il s'agit d'un groupe de mots lies entre eux par Ie sens, l'accent tonique ne se ferasentiI' que sur la derniere syllabe prononcee du dernier mot: c'est l'accent rythmique.

Ex.: un gros rat. [& gro 'ra]un gros rat, malade et aveugle a ete trouve hier.[& gro 'ra I malade a'vcegll a ete tru 'ye I 'je:r II

Comparons: calendrier - calendarpersonnel - personalDavid is professor of psychology at the University.David est professeur de psychologie a l'Universite.

Selon l'emotion ou l'importance de certains mots 9-ans la phrase, l'accent peut etredeplace; on l'appelle alors « accent d'insistanc~" ou « accent affectif ", et il est plus fortque l'accent tonique. II porte sur la premiere consonne du mot que l'on desire accentuer, sil'insistance est tres forte. Si elle est moderee, c'est la premiere syllabe du mot qui re.;oitl'accent d'insistance.

Ex.: Imbecile! Imbecile!J'te Ie dis, un gros rat! Un rat epouvantable! Un rat enorme!

Conseils pratiques: OuNier l'accent de sa propre langue.Bien separer les syllabes (a la franc;aise) et prononcer chacune d'elleslentement.« Tenir" la voyelle finale accentuee.

L'assimilation est Ie phenomene par lequel deux consonnes consecutives (sourde-sonore ; sonore-sourde) s'influencent et tendent a avoir des caracteristiques communes. Laplus forte l'emporte toujours sur la plus faible, dans les conditions suivantes.

a) La consonne en syllabe accentuee est plus forte que la consonne en syllabe inac-centuee. Ex.: medecin, [med(d)'se], [medse].

o

Page 106: Phonétique française

b) Plus la consonne est pres de l'accent, plus elle est forte. Ex.: Je passe devant, [3;}pas d;}'va], [3;}pa§ d;}va].

c) Quand l'accent n'est pas en cause, la sourde est plus forte que la sonore. Ex.: sauvequi peut, [soy ki po], [SOyki po].

od) L'occlusive est plus forte que la constrictive. Ex.: un vif guerrier, [re vif gerje],

[re vig gerje].L'assimilation peut ~tre orale ou nasale; elle est orale, si les deux consonnes en

cause sont orales. Ex.: abces, [ab'se], [abse].o

Elle est nasale, si la consonne la plus forte, celle qui provoque l'assimilation, estnasale. Ex.: lendemain, [lad (;})'me], [lanme].

L'Assimilation peut ~tre progressive ou regressive.Progressive ) peuple [peepl(;})], [peepl].

oRegressive ~ coup de pied [ku d;}pje], [ku dpje].Regresso-progressiveou progressive-regressive. _( o ~

Ex.: meurtre [meertN], [meertr].o 0

Remarque: La sourde assimilee garde la correspondance du point d'articulation.Le [p], par exemple, deviendra [b] (en fait, il s'agit plutot du [~] sonorise).Le [b] assourdi devient un [p] (plus scientifiquement, un [b]).

o

La phrase est un tout complexe, compose de differents elements (mots) et represen-tant une forme aussi complete que possible de la pensee.

Ces elements sont soit des mots isoles, soit des groupes de mots grammaticaux logi-quement rattaches les uns aux autres, pour constituer ce qu'on appelle Ie mot phonetique.

Le mot phonetique est une suite ou un ensemble de sons (phonemes) produits dansun seul et m~me souffle,Ie dernier de ceux-ci etant marque d'un accent tonique.

Les accents toniques n'ont pas tous la m~me importance et celui sur lequel la voixappuiera davantage divisera la phrase en groupes rythmiques.

Ex.: «Alors / Ie loup / se jeta / sur la petite chiwre / ».Cette phrase est divisee en deux groupes rythmiques:

1. Alors Ie loup se jeta2. sur la petite chevre.

Ces deux groupes rythmiques sont composes,dans Ie premier cas, de trois mots phone-tiques, et dans Ie second, d'un seuI.

Si l'on alterne, commedans cette phrase, les temps forts et les temps faibles (a causede leur valeur accentuelle variable), c'est-a-dire, si l'on varie l'intensite de faible a fort, oude fort a faible dans Ie mot, Ie groupe, la phrase, on a Ia l'essentiel du rythme.

Phrase et rythme sont lies intimement et pour bien dire une phrase il faut savoirgrouper les elements rythmiques qui la constituent. Si celle-ci est courte, elle pourra ~tredite entre deux respirations, m~me si elle est composeede plusieurs groupes de mots. Lacoupure entre les groupes se fera sentir par un allongement tres leger de la voyelle portantl'accent tonique. II n'y a pas vraiment de pause dans la voix.. Ex.: ... II m'a mange des b~autrement encornees que toil» (symbole [']).

(1) Pour preciser ces quelques aperl(us sur la phrase et Ie rythme, on consuitera avec interetIe Traite de prononciation franc;aise de M. Grammont. Voir bibliographie.

Page 107: Phonétique française

Si la phrase est longue, elle ne pourra etre dite entre deux respirations. La pausedevra co'incider avec la fin d'un groupe logique de mots. Elle sera courte, si la phrase est ason debut (symbole [ I J), longue, quand elle est terminee (symbole [II J).

Ex.: Les genets d'<Gs'ouvraient sur son passage Iet sentaient bon I tant qu'ilspouvaient II . "--'

La rapidite du debit dependra du sens de la phrase ou des circonstances dans les-quelles elle est prononcee. La hate, la colere, l'impatience, tout sentiment vif, imprime unmouvement rapide a la phrase; au contraire, tout sentiment pondere lui donnera une allurelente.

Remarque: L'etudiant devra encore ici aprendre a bien couper ses groupes, a placerl'accent et a prononcer sa phrase. L'eurythmie, jointe a l'intonation dont il est fait mentionci-dessous, favorisera une pensee claire, facilement comprehensible a l'auditeur.

Selon Ie sens de la phrase, selon l'emotion qu'elle contient, la voix s'eleve et s'abaissetour a tour; c'est l'intonation. Celle-ci doit etre variee, mais sobre et toujours en relationavec Ie sens de la phrase.

Generalement, la phrase enonciatrice (qui affirme ou nie un fait) est marquee parun abaissement de la voix a la derniere syllabe.

Ex.: « ... M. Seguin se trompatt ... »La phrase incise est toujours dite d'un ton plus bas que Ie groupe de mots precedent.

Ex.: « ... C'etaient, parait-il des chevres independantes ... »

J ~La phrase interrogative est caracterisee par une elevation de la voix a la derniere

syllabe, si la reponse attendue est un oui ou un non. ./Ex.: « ... Veux-tu que j'allonge ta corde?» ~ ~

La voix s'abaissera generalement, au contraire, si la question commence par un motinterrogatif et que la reponse attendue exige l'emploi d'un ou de mots specifiques.

Ex.: «Qu'est-ce que tu veux?» ~

La phrase exclamative varie beaucoup en hauteurs, mais si la voix est elevee, elle Iesera plus que pour l'interrogation.

Comparons: «Pauvre Renaude!» et: «Que c'est petit! »

L'intonation est done constituee de groupes montants, descendants, montants-descen-dants ou descendants-montants. Ce sont les groupes montants qui sont les plus nombreuxen franl,(ais; ils exigeront done plus d'attention de la part de l'etudiant.

Remarque: L'intonation comporte, il ne faut pas l'oublier, une part subjective d'in-terpretation du sujet parlant dans des circonstances donnees. Dne certaine latitude est aconseiller dans l'analyse des courbes d'intonation.

<l) Comme les cadres de ce manuel ne permettent pas de preciser davantage la question com-plexe de I'intonation, Ie professeur et l'etudiant consuIteront avec profit I'etude de H. Coustenoble et L.Armstrong: Studies in French Intonation. Voir bibliographie.

Page 108: Phonétique française

lO,l ~

d~ ~.

o!l

L I f ...€/1A-ci~

CO-.. Re. Fu_ LFRoL/C

mOMTOnS 0 r~

bOh

~~J-L,,~fv1 (,vi ayE haOj

Page 109: Phonétique française

Dans la langue courante familiere, la tendance actuelle est de ne garder que les liai-sons indispensables. Elles seront plus nombreuses dans la conversation soignee, la lecture ahaute voix ou la conference. Dans un texte de pOeSie(l),on les fera toutes, it moins qu'ellesne choquent l'oreille.

L~~ ~/ /4~ ~~ de .1 ~VL-~,~t,£~%Pc.( +d-UA ~ ~~ ~ ~~~J,5' - ",JAAA JI'p L LIAISON 5w~ s t:-t '" r:~--_ J

La liaison est une pierre d'achoppement pour l'etranger. Elle varie suivant les milieuxet memesuivant les regions, selon qu'il s'agit du langage soutenu (lecture, conference, poesie)ou de la langue courante (familiere ou soignee).

II Ya donc des liaisons obligatoires, des liaisons defendues et des liaisons facuI-tatives.

Remarques:A. Se souvenir que la graphie qui fait liaisbn d0tvquitter Ie mot auquel ell~/appar-

tient, pour faire corps avec Ie mot lie. \../'Ex.: «Je vaie Paris », ne se dit pas: [3d vez a pari], mais: [3d ve za pari].

B. Eviter de faire plus de deux liaisons de suite.Ex.: Des hommes I assez intelligents, et non: Des hommes assez intelligents.

'-" '-'" '-" '-" '-"

g se lie [k] ou [g] .n, dans certains mots termines par une voyelle

nasale, selie sans denasaliser cette voyellen, dans d'autres mots aussi termines par une, voyelle nasale, se lie en denasalisant la

voyelle .r s se lie [s],si s est prononce comme tel dans

5l tP ~n ~a~o:e s;i~l[·~·j..i~..pi~p~;t..d~··t~~p~··::::::::. .y \<. \]v x se lie quelquefois [s] .

quelquefois [z] .

C. Apprendre que les graphies:c se lie rarement et se lie [k] .d se lie [t] .f se lie generalement [f] .

mais [v] dans les expressions .

tCf.A M-n..t 14~;..,Ir~sa~u-dos [sakodo] (2) "'1 r<>1Atn\-~f

prend-il? [pratil]bffiUf~ux choux [bee fofu] ~1...~f4<.d;1neutuns [neeva]-tL••••o J raP _ ~

'-' L aneuLheures [neevee:r]lIP

long ete [15kete, 15gete] .~ A.tf/l..L......-.-

Moye~ge [mwajena:3J

les thymus it enlever [timysa]tu e/Lalle1tyezale]di~oftt [disu] d~f~dix,-,arbres [dizarbr]

D. Noter que Ie e muet [d] n'empeche pas l'enchainement de la consonne qui Ie pre-cede avec la voyelle qui commence Ie mot suivant.

Ex.: une granqe....-.-armoire:[yngrada:rmwa:r]; une petitLamie: [ynpdtitami].~Q/IA. rl ~ Cf r c{1a /'VI i

, E. Ne pas faire t'r'opde liaisons, en faire suffisamment, Ies faire toutes seIonl'usage et Ie bon sens, et toujours tres h~geres.0AJy{U ~ ~ d=y\: (~(MAV-- ~ Uuj~ -

(1) Du moins pour la poosieclassique et romantique. Pour ce qUI est de la poosie contempo-raine, l'interprete est beaucoupplus libre.

(2) cas d'enchainement plutot que de liaison.(3) Pour certains mots, on peut lier avec ou sans la nasale. Ex.: mOll,.amour: [monamu:r,

m;)namu:r].

Page 110: Phonétique française

LIAISONS OBLIGATOIRESsymbole: ['-"]

Adjectif + nom (1)

+ adjectifpossessif: ton accueil

to:rlaimable accueil

demonstratif: ces eli'~vesA..VJ:v~

indefini: tout article'-"

qualificatif: bons-3misnumeral: trois ans

'-"

Adverbe monosyllabique -r+ mot modifietres unis

p \ Vls~' /llti r e.sS(i.,\,\ t'fr"J'LfiI/lYla...b IeYh 0 in ~ i n-tif:"esso..vct

'-"

Article + nom.(1)

+ adjectifdefini: les amis

lesaimables amis'-" '-"

indifini: un enfant'-"

contracte: aux etudiantspartitif: des oranges

'-"

Locutions indecomposables(groupes figes)

de plus en plusmont~ merveilles

fJhtamifd h'-Cdrnc.

f f;) ;1'1) £:te / f- 1/

pr,;>YhJerelev

LIAISONS DEFENDUESsymbole: [j]

htrlA-~~~~~ frXA-~ /Yt</.-4t4

C!.ho.c~y VOL

I~ m tf!.vVest hoVl,

I 1An/ 0.---fin i./hl~ : .1 ~t ..vir l'- \..,/

LIAISONS FACULTATIVESsymbole: LI]

h~i~l!tfez £f £" (2- )ocv f

Adverbes interrogatifs+ mot qui suit

Gombien/ en as-tu?commen@ as-tu fait?quand/ es-tu parti? ((J.M d'

Apres Ja conjonction « et )}lui et j elle

Adverbe polysyllabique+ mot qui suit

jamaisj heureux'-"

f"f_ ,~"' (7 •v...../1./"""1......<.. :'-0(..,., ,~l~

~ I(J C(",_) ,-

t e ..L-:r..; «.~) i

,

Mots composes au singulier Mots composes au plur' !gueupens pM-J- La..l-t: des arcsj -en-ciel f~ o.--t

~~-f' n - ' I. : •• J - ' + ~ () j!1'l ~! ""A."" ,er .• .lCL vna.,pV'-O - a...-~ r-~a.- VV\..L Nom singulier + adject'lf

(£t.M~~ ).-~ besoinj urgent~r:::-:«/M.- + invariable

d' L 'f" papierj assez bon'A-vl-\- IJ 0-.." .J, - 0.. - Y-)~

---v , Nom singulier sujet + verbe~ '~tt.eU<-tk •..,c'-<.J- l'enfantj etudie (lP<Lh e.s·

~ ~ /1.. v 7/-'1 ~~ iLi..JLv

(1) Dans certains cas, entre I'adjectif ou I'articIEilet Ie pronom.

E" Ex.: deux autres; Ies uns. J ~J C!>~~(2) Excepte dans I'expression, «comment allez-vous» (groupe fige).

. Q ~~"

~ a.wtf'-Cf.....-~ ~ /~ ~ - L1:

cfe z.-~fY1 a b I~ am i t:f en 5J:, ~_" ~.\ •.••.:......

Certaines conjonctions mono-syIIabiques + mot qui suit.maisLalors yYJ a,'5J. i L esf ~.

. Nom pIuriel + adjectifenfants/ aimabIes ~

'-" + invariable(~:}se/a Hair "" .J ,~a. C..iI'Y\fiU:lA/V'....-

Nom pI iel sujet + verbeles soldats/ avancent r~

'-"

Page 111: Phonétique française

LIAISONS OBLIGATOIRESsymbole: ('-"]

LIAISONS DEFENDUESsymbole: (/J

Preposition monosyllabique+ mot qu'elle regit(2)

sous un arbre'-"

..-i";·''''L.( •jZ7<A..;;! ,-:t-,,-''\

./f 1., th;'j,( ·//'''- ?'11~:/ ',,-. "" i j A',~(/",-Cp c:L O-A./I ••;CC/l(_, ! /~,~j

, ;2-A..? /l".-.;2-r)/\.0·"i....e~

Pronom personnel+ pronom personnel

vous y allez ~-1~

Pron';;m personnel + veMOih aimait, v.+- n GUS i r D Y1 5'-" • '(.. V

Verbe + pronom personnelaimait-il?

'-"

Apres c'est et il est(impersonnel)

c'esUncroyableil esUmpossible

Apres les mots se terminant par« r» + une consonne,generalement «t », «d », «s» (3)

il part/ immediatementdu nord/ au sudje sers/ a boire, :;

'- "')0: IV'; .I /,~ ·.-'iL'\/ 'j'--- '/1.1 -' i '.•.I.- v ""'.•

Devant un « h » aspireen/haut

certains motsmais/ouile/huit(4)dans/onze moisun/yacht ) ~t

j-,-Jv~~_

Chaque fois que la liaisonchoquerait l'oreille,soit a cause du sens,soit a cause de l'euphonieblanc/ou noir

LIAISONS FACULTATIVESsymbole :L[]

Preposition polysyllabique+ mot qu'elle regit

devantLune porte

t·"::~~~~·,~p-e'\''''<>h ",{~. +t ..-L-Li.-;'

;...c·~~..-/.Jc.\_,\ ....\. .i..---L- '•.•

(.J I)'!'",--j/' l~L 0 :;r./t,/[j__. \....-'/

(1) 'si ce dernier en complete Ie sens.(2) Exceptions: vers et hors (mots se terminant par « rs »; voir liaisons defendues).

Ex.: vers/ un bois.(3) Excepte apres l'adverbe fort, ou, bien que demodee"la liaison peut se faire.(4) Excepte huit, partie du nombre dix-huit.

Page 112: Phonétique française

La phonetique enseigne la formation exacte des voyelleset l'articulation correcte desconsonnes. Elle cree des lois generales aussi precises que possible; mais on est oblige dereconnaitre qu'elles ne valent pas toujours.

A titre d'exemple, il y a la question de l'accent regional. La phonetique a etabli seslois sur Ie franl;ais normal, celui qui est parle par la bonne societe parisienne. Mais la Francea ses accents regionaux, cela est indiscutable. L'etranger doit accepter ce fait, sans dire pourautant qu'un Marseillais « parle mal» parce qu'il prononce les syllabes muettes. II doit for-mer son oreille it comprendre ce qu'on lui dit, malgre l'accent, et continuer it parler selon leslois phonetiques qu'il a apprises.

Le Canadien-franl;ais, pour sa part, ferait bien de mettre en pratique les conseils

suivants:

2. Eviter la desonorisation des voyelles [difi/ sil] ;la diphtongaison [maltr] ;

4. Bannir les plosions incompletes, surtout en finale avec [p], [t], [k].Pour ce qui est de l'archiphoneme (A), il faut avoir une attitude assez large. Ne pasexiger non plus l'acquisition du [IS'] parisien. Le [1'] apical et Ie [R] uvulaire roules, em-ployes par la tres grande majorite des Canadiens-franl;ais est acceptable, sans battementsexageres, toutefois.

Page 113: Phonétique française
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Page 115: Phonétique française

Tous les phonemes fran«;ais sont representes: les voyelles, les semi-voyelles et lesconsonnes.

J'ai cueilli cette fleur ...3e keeji set~ flee:r II

J'ai cueilli cette fleur pour toi sur la colline3e keeji set~ flee:r I pur twa I syr la blin I

Dans l'apre escarpement qui sur Ie flot s'incline,da la'pr eskarp;:lmaI ki syr l;:l flo seklin I

Que l'aigle connait seul et peut seul approcheI',k;:lle:gl~ I bne seell e po seel apr:>feI

Paisible, elle croissait aux fentes du rocher.pezibl I d~ krwase to fa ·t~ dy r:>fell

L'ombre baignait les flancs du morne promontoire;10:bJaI beJ1eIe fla dy m:>'rn;:lpr:>motwa:rII

J e voyais, commeon dresse au lieu d'une victoil'e3;:lvwaje I bm 0 dres 0 ljo dyn~ viktwa:r I

Un grand arc de triomphe eclatant et vermeil,ce gra tark d;:ltrio:f I eklata te ve'rme:j I

A l'endroit ou s'etait englouti Ie soleil,a ladrwa u sete tagluti l;:l s:>le:jI

La sombre nuit batir un porche de nuees.la sO'br;:lnqi I bath ce p:)'rf;:l d;:l nye 1\

Des voiles s'enfuyaient, au loin diminuees;de vwal~ I sCifqijeI 0 lwe diminye I

Quelques toits, s'ecliirant au fond d'un entonnoir,kdk;:l twa I seklera to fo dce nabnwa:r I

Semblaient craindre de luire et de se laisser voir.sable kredr;:l d;:l lqi:r I e d;:l S;:llese vwa:r II

J'ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-aimee.3e keeji set~ flee:r I pur twa I ma bjeneme I

Elle est pale, et n'a pas de corolle embaumee,d e pall lena pa d;:lbr:>l abome I

Sa racine n'a pris sur la crete des montssa rasin~ I na pri syr la kret~ de mo I

Que l'amere senteur des glauques goemons;k;:l lame'r~ satee'r de glok;:l g:>emoII

Moi, j'ai dit: pauvre fleur, du haut de cette cime,mwa I 3e di I po'vr;:l flee:r I dy 0 d;:lset~ si:m I

Tu devais t'en aller dans cet immense abimety d;:lvetanale da set imma's abi:m I

Ou l'algue et Ie nuage et les voiles s'en vont.u lalg e l;:l nya'3 e Ie vwal~ I sa vo II

Va mourir sur un cmur, abime plus profond, .. Victor Hugova muri'r syr ce kee:r I abi'm~ ply pr:>fo1\

Page 116: Phonétique française

16maio- J e suis malade, decidement! J e meportais si bien Ie mois dernier! J'ai la fil~vl'e,une fievre atroce ou plutot un enervementfievreux, qui rend mon ame aussi souffranteque mon corps. J'ai sans cesse cette sensationaffreuse d'un danger mena~ant, cette appre-hension d'un malheur qui vient ou de la mortqui approche, Cepressentiment qui est sansdoute l'atteinte d'un mal encore inconnu,germant dans Ie sang et dans la chair ...

se'z me II ~sqi malad I desidemall 3;:lmp;>'rte si bje lmwa de'rnje" 3e la fje:vr Iyn fje'vr atr;>sI u plyto ce nene'rv;:lmafjevrol ki ra mo na'm osi sufra·tk;:lmo b:r" 3e sa ses set sosasjoIitfr0'Z dce da3e m;:lnasoI set apreosjodce malre'r ki vje I u dla m;>'rki apr;>f I spresatimo I ki e sodut late·t dce mal ab'r ebny I3e'rmo do lsa e do la f e:r II

VI talie, on chaque palais plein de chefs-d'reuvre, est un chef-d'reuvre lui-meme, onIe marbre, Ie bois, Ie bronze, Ie fer, les me-taux et les pierres attestent Ie genie del'homme, on les petits objets anciens quitrainent dans les vieilles maisons revelentce divin souci de la grace, est pour noustous la patrie sacree que l'on aime parcequ'elle nous montre et nous prouve l'effort,la grandeur, la puissance et Ie triomphe del'intelligence creatrice.

Et, en face d'elle, la Corse sauvage estrestee telle qu'en ses premiers jours. Vetrey vit dans sa maison grossiere, indifferenta tout ce qui ne touche point son existencememe ou ses querelles de famille. Et il estreste avec les defauts et les qualites desraces incultes, violent, haineux, sanguinaireavec insconscience, mais aussi hospitalier,genereux, devoue, naIf, ouvrant sa porte auxpassants et donnant son amitie fidele pourla moindre marque de sympathie ...

Maupassant, Le Bonheur.

litali I u f ak pale pIe d(;:l)fedre:vr Io

e tee f edre'vr(;:l) lqime:m I uI(;:l)marbrI l(;:l)bwaI l(;:l)fe:r I Ie metoze Ie pje:r latest l;:l3eni d (;:l)bm Iu Ie p(;:l)ti z;>b3easje I kitren da Ie vje'j mezo I revel§(;:l)dive susi d(;:l)la gra:s I e pur nutus I la patri sakre k;:l10 ne:m I pars (;:l)kelnu mo·tr e nu pru'v leb:r Ila grodre:r I la pqisa:s I e I(;:l)trio·f d;:lleteli3a's kreatris"

e I 0 fas del I la brs;:l sova:3 I ereste tel ko se pr;:lmje 3u:r II le·tri vi da sa mezo grosje:r I edifero I

a tu s(;:l)ki n(;:l)tuf pwe so negzisto'sme:m I u se brel d;:l fami:j II e il ereste avek Ie defo (z)e Ie kalite deras (z)ekylt I vj;>loI eno I sogine:r I

avek ekosjo:s I me (z)osi ;>spitaljeI3enero I devwe I uvro sa p;>rt 0

paso I e d;>noso namitje fidel I purla mwe'dr;:l ma'rk;:l d;:l sepati IImopaso -l;:l b;>nre:rII

Page 117: Phonétique française

1. A transposer en symboles: les consonnes ensuite.les consonnes ensuite.

2. Tenir compte de la chute du [a], s'il y a lieu: ['].

3. Marquer la duree des voyelles: tongues, [:];~ demi-[ongues, ['].

4. indiquer les liaisons: obligatoires, [_];defendues, [/];fa'cultatives, LLJ.

5. Diviser les phrases en groupes logiques de mots; indiquer: ['accent tonique, [I]['accent d'insistance ["].

6. Marquer les pauses: ['], [ I ], [ II].7. Etudier l'intonation qui convient a chaql1ephrase.

Prose:... Miss est assise sur un banc au fond du jardin. Elle lit un livre anglais. Ses

lunettes surmontent son nez imposant. Aucun muscle de sa figure ne tressaille. Elletourne les pages avec une regularite automatique. Trott a essaye de faire pas mal dechoses; mais rien ne l'amuse beaucoup. Enfin il va a son petit coin de jardin afin deIe passer en revue. II est assez en desordre, ce jardin. II y a melange de cailloux, d'eplu-chures, de gazon maigre et de morceaux de bois epars qui ne rend pas son aspect en-gageant. Mais, tout de meme, il est bien beau, grace au rosier qui pousse au milieu.Ce rosier, Trott ne l'a pas plante; il est superbe; quelquefois il y pousse des roses. Etjustement aujourd'hui il y en a une tout epanouie. Trott la contemple sous toutes sesfaces avec orgueil et ravissement. Elle est joliment belle, cette rose ...

Tout a coup les yeux de Trott s'arrondissent et deviennent fixes. II reste bouchebee et devient tout rouge. Qu'est-ce que Qa? En voila une horreur! Sur la rose il y aun colimayon qui se promime, un vilain coIimayon qui laisse derriere lui une trace ba-veuse. II tourne la tete a gauche, a droite, rentre ses cornes, les ressort... II ne segene pas vraiment!

Trott l'examine un instant, puis il appeJIe d'une voix peryante: - «Oh! Miss,venez voir!»

Miss leve son grand nez de dessus son livre. EUe met Ie livre sous son bras eten quatre enjambees eUe est aupres de Trott. -« Qu'y a-t-il?»

Trott montre du doigt avec degoftt. II a horreur de ces betes-Ia.

:M:issabaisse son regard et fixe l'escargot. - «C'est un escargot ».

Trott s'en doutait. «Oe mollusque est nuisible a la vegetation, vous pouvez Iedetruire.» ~I.'rottest touche de cette permission, mais il a une vraie repulsion a saisirl'animal.

Miss, vous ne voulez pas Ie prendre?

Miss Ie regarde severement: - Pourquoi serait-ce moi qui Ie prendrais, et nonvous? II est sur votre bien.

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Trott soupire. 11 sait que, quand Miss a parle, il est inutile de protester. 11avancesa main, la retire ... En:finil pose Ie doigt sur la coquille. Quelle chance! L'escargot aeu peur. II s'est recroqueville tout entier au fond de sa maison. Trott respire plus libre-ment. Mais c'est egal, il n'aime pas ces betes, non vraiment pas du tout. Qu'est-ce qu'ilfaut en faire? Ah! quelle bonne idee! il va Ie jeter par-dessus Ie mur dans Ie jardin deMme Ducrieux. 'l'rott ramene son bras en arriere ... Mais Miss Ie saisit au vol. Elle ditd'une voix austere: - 11 est defendu de chercher votre bien dans Ie mal d'autrui. Cemollusque Mvorerait les plantes de la voisine. II est injuste que vous Ie jetiez chez elle.

- Alors qu'est-ce qu'il faut en faire?

Miss dit: - Ecrasez-Ie sous votre pied.

Trott contemple l'escargot avec perplexite. L'ecraser sous son pied? pouah! rienque l'idee d'entendre craquer la coquille, puis de sentiI' sous sa semelle la chair mollede la bete lui donne mal au camr. On pourrait Ie tuer autrement; par exemple Ie jeterdans Ie puits. Oui cela vaudrait mieux.

Trott se prepare a mettre son idee a execution. Pourtant il n'est pas satisfait.Apres tout, Ie pauvre escargot n'a rien fait de mal ... il se promenait tout tranquille-ment et etait peut-etre tres gai a faire son petit tour et son diner sur Ie beau rosier. aubeau soleil. Oui, mais il l'abimait, il Ie mangeait. II doit etre puni. Eh! pourquoi Iepunir? 11 faut bien qu'il mange, lui aussi. Il mange ce qu'il peut. Ce n'est pas pourabimer la rose, par mechancete, qu'll rampait dessus; c'etait parce qu'll avait faim,parce qu'll en avait besoin pour se nourrir. Est-ce que vraiment on peut Ie tuer pourcela? Rah! est-ce qu'on ne tue pas les breufs, et les moutons, et les veaux, et les pauvrespetits agneaux qui belent si tristement, et les jolis oiseaux des bois qui sifflent de sijoyeuses chansons? lIs sont bien plus interessants qu'un encargot et pas plus mechantsque lui. Pourtant on les tue bien. Donc!... Trott leve Ie bras pour precipiter l'escar-got. .. Mais il Ie ramene doucement. Sa main tient toujours la coquille.

Oui, e'est vrai, on tue toutes ces betes. Mais c'est pour les manger, parce qu'onen a besoin. Sans !ia c'est tres mal de les tuer. Trott se souvient qu'une fois son papaa tire les OI'eillesa un mechant gamin qui avait abattu unn oiseau a coups de pierres.II etait tres en colere, papa! Et pourtant les oiseaux picorent les fruits; les breufs etles moutons broutent l'herbe et les jolies fleurs. Trott a vu l'autre jour un vache arra-cher au moins cinquante marguerites d'un coup de dent. :;\;lalgre!ia, !i'aurait ete tresvilain de la tuer et l'escargot n'est pas plus coupable qu'elle.

Trott, a force d'agiter ces problemes, se sent tres mal a son aise. 11 commenceaavoir un peu envie de pleurer. II lui semble maintenant qu'il commettrait un tres grandpeche en immolant l'escargot a sa colere. Et pourtant, vraiment, non, il ne peut laisseraMmer et dechiqueter ses fleurs par cette vilaine bete. Que faire? II se torture Ie eer-veau. Des raisonnements s'ebauchent dans sa tete. C'est mal de tuer un mouton. Maissi on Ie mange, ce n'est pas mal. C'est mal de tuer un escargot, mais... II :fixel'animalavec des yeux epouvantes. Non vraiment, c'est impossible. Miss de loin Ie regarde d'unair moqueul'. Elle a pose son livre sur ses genoux, et ses levres retroussees decouvrentles debris d'un vieux jeu de dominos. Elle sourit aes perplexites de Trott. Commentcela :finira-t-il?

Tout a coup Miss se leve comme si on lui avait pique une epingle quelque part.Elle pousse un cri strident et se precipite, faisant glisser a terre Ie livre precieux. Ques'est-il passe? D'un geste precis, rapide et innattendu, Trott s'est fourre l'escargot aufond du gosier, et, fermant les yeux, il l'a avale ...

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Dne grenouille vit un broufQui lui sembla de belle taille.

Elle qui n'etait pas grosse en tout comme un rouf,Envieuse, s'etend, et s'enfie, et se travaille

Pour egaler l'animal en grosseur;Disant: «Regardez bien, ma srour;

Est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore?-Nenni. - M'y voici donc? - Point du tout. - M'y Voila?- Vous n'en approchez point.» La chetive pecore

S'enffa si bien qu'elle creva.Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages;Tout bourgeois veut batir comme les grands seigneurs;

Tout petit prince a des ambassadeurs;Tout marquis veut avoir des pages.

Le vase on meurt cette verveineD'un coup d'eventail fut f~le;Le coup dut l'effleurer a peine,Aucun bruit ne Fa reveIe.

Son eau fraiche a fui goutte a goutte,Le suc des fleurs s'est epuise;Personne encore ne s'en doute,N'y touchez pas, il est brise.

l\fais la Iegere meurtrissure,l\fordant Ie cristal chaque jour,D'une marche invisible et sftreEn a fait lentement Ie tour.

Souvent aussi la main qu'on aime,Effleurant Ie crour, Ie meurtrit;Puis Ie crour se fend de lui-m~me,La fleur de son amour perit.

Toujours intact aux yeux du monde,II sent croitre et pleurer tout basSa blessure fine et profonde:II est brise, n'y touchez pas.

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La chevre de M. SeguinM. Seguin n'avait jamais eu de bonheur avec ses chevres. II les perdait toutes de

la m~me fa~on; un beau matin, elles cassaient leur corde, s'en allaient dans la monta-gne, et la-haut Ie loup les mangeait. Ni les caresses de leur maitre, ni la peur du loup,rien ne les retenait. C'etaient, parait-il, des chevres independantes, voulant a tout prixIe grand air et la liberte.

Le brave M. Seguin, qui ne comprenait rien au caractere de ses Mtes, etait cons-terne. II disait: «C'est fini; les chevres s'ennuient chez moi, je n'en garderai pas une ».

Cependant il ne se decouragea pas, et, apres avoir perdu six chevres de la m~memaniere, il en acheta une septieme; seulement, cette fois, il eut soin de la prendre toutejeune, pour qu'elle s'habituat mieux a demeurer chez lui.

Ah! Gringoire, qu'elle etait jolie la petite chevre de M. Seguin! Qu'elle etaitjolie avec ses yeux doux, sa barbiche de sous-officier, ses sabots noirs et luisants, sescornes zebrees et ses longs poils blancs qui lui faisaient une houppelande! C'etait pres-que aussi charmant que Ie cabri d'Esmeralda, tu te rappelles, Gringoire? - et puis,docile, caressante, se laissant traire sans bouger, sans mettre son pied dans l'ecuelle.Un amour de petite cMvre ...

M. Seguin avait derriere sa maison un clos entoure d'aubepines. C'est la qu'il mitla nouvelle pensionnaire. II l'attacha a un pieu au plus bel endroit du pre, en ayant soinde lui laisser beaucoup de corde, et de temps en temps il venait voir si elle etait bien.La chevre se trouvait tres heureuse et broutait l'herbe de si bon camr que M. Seguinetait ravi.

«Enfin, pensait Ie pauvre homme, en voila une qui ne s'ennuiera pas chez moi! »M. Seguin se trompait, sa chevre s'ennuya.Un jour, elle se dit en regardant la montagne: «Comme on doit ~tre bien la-haut!

Quel plaisir de gambader dans la bruyere, sans cette maudite longe qui vous ecorche Iecou! . .. C'est bon pour l'ane ou pour Ie breuf de brouter dans un clos!... Les chevres,il leur faut du large ».

A partir de ce moment, l'herbe du clos lui parut fade. L'ennui lui vint. Elle mai-grit, son lait se fit rare. C'etait pitie de la voir tirer tout Ie jour sur sa longe, la tetetom'nee du cote de la montagne, la narine ouverte, en faisant Me!... tristement.

]\,1. Seguin s'apercevait bien que sa chevre avait quelque chose, mais il ne savaitpas ce que c'etait ... Un matin, comme il achevait de la traire, la chevre se retourna etlui dit dans son patois: «Ecoutez, monsieur Seguin, je me languis chez vous, laissez-moi aller dans la montagne.

- « Ah! mon Dieu!... Elle aussi!» cria M. Seguin stupefait, et du coup il lais-sa tomber son ecueIle; puis s'asseyant dans l'herbe a cote de sa chevre:

«Comment, Blanquette, tu veux me quitter! »Et Blanquette repondit: «Oui, monsieur Seguin.Est-ce que l'herbe te manque ici?- Oh! non, monsieur Seguin.Tu es peut-etre attachee de trop court. Veux-tu que j'allonge la corde?- Ce n'est pas la peine, monsieur Seguin.- Alors qu'est-ce qu'il te faut? qu'est-ce que tu veux?-Je veux aller dans la montagne, monsieur Seguin.

.•. - Mais, malheureuse, tu ne sais pas qu'il yale loup dans la montague ... Queferas-tu quand il viendra? ..

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- Je lui donnerai des coups de corne, monsieur Seguin.- Le loup se moque bien de tes cornes. II m'a mange des biques autrement en-

cornees que toi ... Tu sais bien, la pauvre Renaude qui etait iei l'an dernier? une mai-tresse chevre, forte et mechante comme un bouc. Elle s'est battue avec Ie loup toute lanuit ... puis Ie matin, Ie loup l'a mangee.

- Pecalre! Pauvre Renaude! ... Qa ne fait rien, monsieur Seguin, laissez-moiallerdans la montagne.

-- Bonte divine! ... dit M. Seguin; mais qu'est-ce qu'on leur fait done ames che-vres? Encore une que Ie loup va me manger. .. Et bien non... je te sauverai malgretoi, coquine! et de peur que tu ne rompes ta corde, je vais t'enfermer dans l'etable, ettu y resteras toujours. »

La-dessus, 1\1.Seguin emporte la chevre dans une etable toute noire, dont il fer-ma la porte a double tonr. Malheureusement, il avait oublie la fenetre, et a peine eut-ilIe dos tourne, que la petite s'en alIa ...

Quand la chene blanche arriva dans Ia montagne, ce fut un ravissement general.Jamais les vieux sapins n'avaient rien vu d'aussi joli. On la re~ut commeune petite reine.Les chataigniers se baissaient jusqu'a terre pour la caresser du bout de leurs branches.Les genets d'or s'ouvraient sur son passage, et sentaient bon tant qu'ils pouvaient.Toute la montagne lni fit fete.

Tn penses, Gringoire, si notre chevre etait heureuse! Plus de corde, plus depieu, ... rien qui l'empechat de gambader, de bronter a sa guise... C'est la qu'il y enavait de l'herbe! jusque par-dessus les cornes, mon cher!... Et quelle herbe! Savou-reuse, fine, denteIee, faite de mille plantes... C'etait bien autre chose que Ie gazondu clos. Et les fleurs donc! .. , De grandes campanules bleues, des digitales de pourprea longs calices, toute une foret de fleurs sauvages debordant de sues capiteux.!

La chevre blanche, a moitie saoule, se vautrait laAedans les jambes en l'air etroulait Ie long des talus, pele-mele avec les feuilles tomMes et les chataignes ... Puis,tout a coup, elle se redressait d'un bond sur ses pattes. Hop! la voila partie, la tete enavant, a travers les maquis et les buissieres, tantot sur un pic, tantot au fond d'unravin, la-haut, en bas, partout ... On aurait dit qu'il y avait dix chevres de M. Seguindans la montagne.

C'est qu'elle n'avait peur de rien, la Blanquette. Elle franchissait d'un saut degrands torrents qui l'eclaboussaient au passage de poussiere humide et d'ecume. Mol'S,toute ruisselante, elle allait s'etendre sur quelque roche plate et se faisait secher parIe soleil ... Dne fois, s'avan~ant au bord d'nn plateau, nne fleur de cytise aux dents,elle aper~ut en bas, tout en bas dans la plaine, la maison de M. Seguin avec Ie closderriere. Cela la fit rire aux larmes.

«Qne c'est petit! dit-elle; comment ai-je pu tenir la-dedans?»Pauvrette! de se voir si haut perchee, elle se croyait au moins aussi grande que

Ie monde ...

En somme, ce fut une bonne journee pour la chevre de M. Seguin. Vel's Ie mi-lieu du jour, en courant de droite et de gauche, elle tomba dans une troupe de chamoisen train de croquer une lambrusque a belles dents. Notre petite coureuse en robe blan-che fit sensation. On lui donna la meilleure place a la lambrusque, et tous ces mes-sieurs furent tres galants... II parait meme - ceci doit rester entre nous, Gringoire- qu'un jeune chamois a pelage noir eut la bonne fortune de plaire a Blanquette. Lesdeux amoureux s'egarerent parmi Ie bois une heure ou deux, et si tu veux savoir cequ'ils se dirent, va Ie demander aux sources bavardes qui courent invisibles dans la mousse.

Tout a coup Ie vent fraichit. La montagne devint violette; c'etait Ie soir ...« Deja!» dit la petite chevre, et eUe s'arreta fort etonnee.En bas, les champs etaient noyes de brume. Le clos de M. Seguin disparaissait dans

Ie brouillard, et de la maisonnette on ne. voyait plus que Ie toit avec un peu de fumee.

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Elle ecouta les clochettes d'un troupeau qu'on ramenait, et se sentit l'ame toute triste ...Un gerfaut, qui rentrait, la frola de ses ailes en passant. Elle tressaillit, ... puis ce futun hurlement dans la montagne:

« Rou! hou!»Elle pensa au loup; de tout Ie jour la folIe n'y avait pas pense ... Au meme mo-

ment une trompe sonna bien loin dans la vallee. C'etait ce bon M. Seguin qui tendaitun dernier effort.

« Rou! hou! ... faisait Ie loup.- Reviens! reviens! ... » criait la trompe.Blanquette eut envie de revenir; mais en se rappelant Ie pieu, la corde, la haie

du clos, elle pensa que maintenant, elle ne pouvait plus se faire a cette vie, et qu'ilvalait mieux rester.

La trompe ne sonnait plus ... La chevre entendit derriere elle un bruit de feuil-les. Elle se retourna et vit dans l'ombre deux oreilles courtes, toutes droites, avec deuxyeux qui reluisaient... C'etait Ie loup.

Enorme, immobile, assis sur son train de derriere, il etait la regardant la petitechevre blanche et la degustant par avance. Comme il savait bien qu'il la mangerait, Ieloup ne se pressait pas; seulement, quand elle se retourna, il se mit a rire mechamment.

« Ra! ha! la petite chevre de M. Seguin»; et il passa sa grosse langue rougesur ses babines d'amadou.

Blanquette se sentit perdue ... Un moment, en se rappelant l'histoire de la vieilleRenaude, qui s'etait battue toute la nuit pour etre mangee Ie matin, elle se dit qu'ilvaudrait peut-etre mieux se laisser manger tout de suite; puis s'etant ravisee, elle tom-ba en garde, la tete basse et la corne en avant, comme une brave chevre de M. Seguinqu'elle etait ... Non pas qu'elle ellt l'espoir de tuer Ie loup - les chevres ne tuent pasIe loup - mais seulement pour voir si elle pourraittenir aussi longtemps que la Re-naude ...

Alors Ie monstre s'avant;a, et les petites cornes entrerent en danse.Ah! la brave petite chevrette, comme elle y allaitde bon cmur! Plus de dix fois,

je ne mens pas, Gringoire, elle for(,ia Ie loup a reculer pour reprendre haleine. Pendantces treves d'une minute, la gourmande cueillait en hate encore un brin de sa chere her-be; puis elle retournait au combat, la bouche pleine... Cela dura toute la nuit. Detemps en temps la chevre de M. Seguin regardait les etoiles danser dans Ie del clair,et elle se disait:

« Oh! pourvu que je tienne jusqu'a l'aube ... »L'une apres l'autre, les Hoiles s'eteignirent. Blanquette redoubla de coups de

cornes, Ie loup de coups de dents ... Une lueur pale parut dans l'horizon ... Le chantdu coq enroue monta d'une metairie.

« Enfin!» dit la pauvre bete, qui n'attendait plus que Ie jour pour mourir; etelle s'allongea par terre dans sa belle fourrure blanche toute tachee de sang ...

Alors Ie loup se jeta sur la petite chevre et la mangea.

Page 123: Phonétique française

Les Ioups mangent gloutonnement.Un Ioup done etant de frairieSe pressa, dit-on, tellementQu'il en pensa perdre Ia vie:

Un os Iui demeura bien avant au gosier.De bonheur pour ce Ioup qui ne pouvait crier.

Pres de Ia. passe une cigogne.11 Iui fait signe, elle accourt.

Voila 1'operatrice aussitot en besogne.Elle retira 1'os, puis pour un si bon tour,

Elle demanda son salaire.«Votre salaire? dit Ie Ioup,Vous riez ma bonne commere!Quoi? ce n'est pas encore beaucoup

D'avoir de mon gosier retire votre cou?Allez, vous etes une ingrate:Ne tombez jamais sous ma patte. »

La Fontaine, Fables.

II plenre dans mon cumrComme il pleut sur Ia ville,Quelle est cette IangueurQui penetre mon cmul"?

II pleure sans raisonDans ce cmur qui s'ecmure.Quoi! nulle trahison!Ce deuil est sans raison.

o bruit doux de Ia pluiePar terre et sur Ies toits!Pour un cmur qui s'ennuieo Ie chant de Ia pluie!

C'est bien Ia pire peineDe ne savoir pourquoiSans amour et sans haineMon cmur a tant de peine

Page 124: Phonétique française

Prose:On ne pouvait entrer dans une eglise gothique sans eprouver une sorte de fris-

sonnement et un sentiment vague de la Divinite. On se trouvait tout a coup reporte aces temps ou des cenobites, apres avoir medite dans les bois de leurs monasteres, sevenaient prosterner a l'autel, et chanter les louanges du Seigneur, dans Ie calme et Iesilence de la· nuit. L'ancienne France semblait revivre: on croyait voir ces costumessinguliers, ce peuple si different de ce qu'il est aujourd'hui; on se rappelait et les re-volutions, et ses travaux, et ses arts. Plus ces temllsetaicnt eloignes de nous, plusils nous paraissaient magiques, plus ils nous remplissaient de ces pensees qui finissenttoujours par une retlexion sur Ie neant de l'homme et la rapidite de la vie.

L'ordre gothique, au milieu de ces proportions barbares, a toutefois une beautequi lui est particuliere.

Les forets ont ete les premiers temples de la Divinite, et les hommes ont prisdans les forets la premiere idee de l'architecture. Oet art a donc dil varier selon les cli-mats. Les Grecs ont tourne I'elegante colonne corinthienue, avec son chapiteau de feuil-les, sur Ie modele du palmier. Les enormes piliers du vieux style egyptien represententIe sycomore, Ie figuer oriental, Ie bananier, et la plupart des arbres gigantesques de l'Afri-que et de l'Asie.

Les forets des Gaules ont passe a leur tour dans les temples de nos peres, et nosbois de chenes ont ainsi maintenu leur origine sacree. Oes vofttes ciselees en feuillages,ces jambages qui appuient les murs, et finissent brusquement comme des troncs brises,la fraicheur des vofttes, les tenebres du sanctuaire, les ailes obscures, les passages se-crets, les portes abaissees, tout retrace les labyrinthes des bois dans I'Eglise gothique;tout en fait sentiI' la religieuse horreur, les mysteres et la divinite. Les deux tourshautaines, plantees a I'entree de I'edifice, surmontent les ormes et les ifs du cimetiere,et font un effet pittoresque sur I'azur du del. TantOt Ie jour naissant illumine leurstetes jumeUes; tantOt eUes paraissent couronnees d'un chapiteau de nuages, ou grossiesdans une atmosphere vapol'euse. Les oiseaux eux-memes semblent s'y meprendre, et lesadopter pour les arbres de leurs forets: des corneilles voltigent autour de leurs faites,et se perchent sur leurs galeries. Mais tout a coup des rumeurs confuses s'echappentde la cime de ces tours, et en chassent les oiseaux effrayes. L'architecte chretien, noncontent de batir des forets, a voulu, pour ainsi dire, en imiter les murmures, et au moyende I'orgue ou du bronze suspendu, il a attache au temple gothique jusqu'au bruit desvents et des tonuerres, qui roulent dans la profondeur des bois. Les siecles, evoquespar ces sons religieux, font sortir leurs antiques voix du sein des pierres, et soupirentdans la vaste basilique: Ie sanctuaire mugit comme I'antre de I'ancienne Sibylle; et,tandis que l'airain se balance avec fracas sur votre tete, les souterrains vofttes de Iamort se taisent profondement sous vos pieds.

Extrait de: Chateaubriand, Le Genie dtl Christianisme.(IIIe partie, livre 1, ch. VIII.)

O'est un trou de verdure, ou chante une riviereAccrochant follement aux herbes des haillonsD'argent, ou Ie soleil, de la montagne fiere,Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.

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Un soldat jeune, bouche ouverte, tete nueEt Ia nuque baignant dans Ie frais cresson bleu,Dort; il est etendu dans l'herbe, sous Ia nue,Pale dans son lit vert ou Ia Iumiere pleut.Les pieds dans Ies gIaYeuls,il dort. Souriant commeSourirait un enfant malade, il fait un somme:Nature, berce-Ie chaudement: il a froid!Les parfums ne font pas frissonner sa narine;II dort dans Ie soleil, Ia main sur sa poitrineTranquille. II a deux trous rouges au cote droit.

Rimbaud, Premiers verso

Un Ioup n'avait que Ies os et Ia peau,Tant les chiens faisaient bonne garde.

Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,Gras, poli, qui s'etait fourvoye par megarde.

L'attaquer, Ie mettre en quartiers,Sire loup l'eftt fait volontiers;Mais il fallait livrer batailJe,Et Ie matin etait de tailleA se defendre hardiment.

Le loup donc l'aborde humblement,Entre en propos, et lui fait compliment

Sur son embonpoint, qu'il admire.«II ne tiendra qu'a vous, beau sire,

D'etre aussi gras que moi, Iui repartit Ie chien.Quittez Ies bois, vous ferez bien:Vos pareils y sont miserables,Cancres, heres et pauvres diables,

Dont Ia condition est de mourir de faim.Car, quoi? rien d'assul'e; point de franche lippee,

Tout a Ia pointe de l'epee.Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur destin.»

Le loup reprit: «Que me faudra-t-il faire?»- « Presque rien, dit Ie chien: donner Ia chasse aux gens

Portant batons, et mendiants;Flatter ceux du Iogis, a son maitre complaire;

Moyennant quoi votre salail'eSera force reliefs de toutes Ies fac;ons,

Os de poulets, os de pigeons,Sans parler de mainte caresse. »Le Ioup deja se forge une feliciteQui Ie fait pleurer de tendresse.

Chemin faisant il vit Ie cou du chien pele.« Qu'est-ceIa? Iui dit-il. - Rien. - Quoi? rien? - Peu de chose.

- Mais encor? - Le collier dont je suis attacheDe ce que vous voyezest peut-etre Ia cause. _

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- Attache? dit Ie loup: vous ne courez donc pasau vous voulez? - Pas toujours; mais qu'importe?

- II importe si bien, que de tous vos repasJe ne veux en aucune sorte,

Et ne voudrais pas meme a ce prix un tresor. »Cela dit, maitre loup s'enfuit, et court encor.

La Fontaine, Fables.

Les imprecations de CamilleRome, l'unique objet de mon ressentiment!Rome, a qui vient ton bras d'immoler mon amant!Rome qui t'a vu naitre, et que ton cmur adore!Rome enfin que je hais parce qu'elle t'honore!Puissent tous ses voisins ensemble conjuresBaper ses fondements encore mal assures!Et si ce n'est assez de toute l'Italie,Que l'Orient contre eUe a l'Occident s'allie;Que cent peuples unis des bouts de l'UniversPassent pour la detruire et les monts et les mers!Qu'eUe-memesur soi renverse ses murailles,Et de ses propres mains dechire ses entrailles!Que Ie courroux du ciel aUume par mes vmuxFasse pleuvoir sur eUe nn deluge de feux!Puisse-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,Voir ses maisons en celldre, et tes lauders en poudre,Voir Ie dernier Romain a son dernier soupir,1\1oiseule en etre cause et mourir de plaisir!

Corneille, Horace, acte IV, scene V.

Bouvent, pour s'amuser, les hommes d'equipagePrennent des albatros, vastes oiseaux des mers,Qui suivent, indolents compagnons de voyage,Le navire glissant sur les gouffres amers.A peine les ont-ils deposes sur les planches,Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,Laissent piteusement leurs grandes ailes blanchesComme des avirons trainer a cote d'eux.Ce voyageur aile, comme il est ganche et veule!Lui, naguere si beau, qu'il est comique et laid!L'un agace son bec avec un brule-gueule,L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!Le poete est semblable au prince des nueesQui haute la tempete et se rit de l'archer;Exile sur Ie sol au milieu des huees,Bes ailes de geant l'empechent de marcher.

Baudelaire, Les Fleurs du Mal II.

Page 127: Phonétique française

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Appareil respiratoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6Appareil phonateur: organes de la parole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

bouche .. '" '" .. . .. . .. . .. . .. . 7Apertures. Ex.: apertut'e 1 [k] 8

aperture 5 [j] 8aperture 6 [a] 8

Voyelles orales 11Voyelles nasales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11Voyelles anterieures 12Voyelles posterieures 12Voyelles ecartees 13Voyelles arrondies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13Voyelles projetees 13Trapeze vocalique 15Voyelles [i] 16

[e] 18[e] 20

[a] 22

[a] 24[:>] 26

[0] 28

[u] ... . . . .. . . . .. . .. . . .. .. . . . . .. . .. . . . 30

[y] " . .. . .. . . .. . .. . .. . . . . 32

[.0'] ................•..••.......•....•.. ,................. 34

[ee] 36

[a] 38[e] 42[d] 44[0] 46[00] 48

Articulation de l'occl1Mive 58de la constrictive 58

Aspiration 59Articulation de la geminee " '-" 59

Page 130: Phonétique française

Tableau des consonnes et des semi-yoyelles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60Semi-yoyelles: [j] 62

[w] 64

[q] 66

Consonnes: [p] et [b] 70[t] et [d] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73[k] et [g] 76[m] 79

[0] 80

[p] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

[f] et [v] 84

[8] et [z] 87

[f] et [5] 90[I] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94[r] .................................................. 96[R] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

[~] .....................•.....................•...... 97

Courbes de l'intonation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107

TABLE des SYMBOLES et des DIACRITIQUES EMPLOYES

Consonnes: [p] [b], [t] [d], [k] [g],[m] [0] [J1],[f] [v], [8] [z], [f] [5].[I], [r] [R] [ ].

Semi-yoyelles: [j], [w], [q].

Voyelles: [i], [e], [t], [a],[a], [:>], [0], [u],[y], [8], [re], [a],[e], [a.], [0], [re].

Duree des Yoyelles: longueur [ : ]; demi-longueur [ • ].Accentuation: accent tonique [ I ]; accent dJinsistance ["].Assimilation: sonorite [y]; 8urdite [0].

Liaisons: obligatoires [---]; defendues [/]; facultativcs Ll].Pauses: demi-pause [ I ]; paltse [ I]; double-pause [II].

Page 131: Phonétique française

Avant-propos " . .. . . .. .. ......• 1Conseils aux etudiants ..............................•...•.........• 2Fiche personhelle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . feuille libre

CHAPITRE I

GENERALITES

Appareil respiratoire .Appareil phonateur .Tableau des apertures .

CHAPITRE II

LES VOYELLESVoyelles en general 11Voyelles orales et voyelles nasales 11Voyelles orales: anterieures j posterieures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

ecartees j arrondies 13arrondies et projetees 13fermees j ouvertes 14

Voyelles nasales: suostrat oral. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14Representation de toutes les voyelles fran«;aises .... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15Detail des voyelles orales: [i] . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

[e] 18[e] 20

[a] 22

[n] 24

[:>] 26

[0] 28

[u] 30

[y] 32[8] 34

[00] ......•..•...........•••..•••..••••• 36

[a] 38Le [a] caduc 38

Page 132: Phonétique française

Detail des voyelles nasales: [f][u][0]

[re]

Consonnes en general .Selon leur mode d'articulation: ooolusives j oonstriotives .

orales j nasales ................•....Selon leur point d'articulation: bi-labiales j labio-dentales j dentales j al-

veolaires j palatales j velaires j uvulairesSourdes; sonores .Aspect acoustique: sijftantes j okuintantes j liquides j plosives j frioativesLoi d'anticipation .Geminees .Tableau des consonnes et des semi-voyelles .Semi-voyelles en general '.' .Semi-voyelles: [j] .

[w] .[q] .

Consonnes occlusives: [b] et [p] .

[t] et [d] .

[k] et [g] .

[m] .

[n] .

[JI] .

Consonnes constrictives: [f] et [v] .[s] et [z] .[f] et [3] .

[I] .[r] .[R] .

[IS] .

Page 133: Phonétique française

Duree des voyelles .Harmonisation vocalique .Syllabe .Accentuation: accent tonique .

accent d'insistance .

Phrase et rythme ......................................•...........Intonation .Liaisons: generalites .

tableau .Accents regionaux .

Victor Hugo, J'ai cueilli cette fleur extrait 115Maupassant, Oontes, extrait 116Maupassant, Le Bonkeur, extrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 116Andre Lichtinberger, Mon petit Trott, extrait 117La Fontaine, La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bceuf . . .. 119Sully Prud'homme, Le vase brise 119Alphonse Daudet, La ckevre de M. Seguin 120La Fontaine, Le loup et la cigogne .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 123Verlaine, Ariettes oubliees 123Chateaubriand, Le Genie du Ohristianisme, extrait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124Rimbaud, Le dormeur du 'f;al 124La Fontaine, Le loup et Ie chien 125Corneille, Horace, extrait 126Baudelaire, LJ Albatros 126Bibliographie ,............................ 127Table des dessins , . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. 129Tables des symboles et des' diacritiques employes 129Table des matieres 130

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