Plantes Aromatiques et Médicinales du Maroc

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  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201120

    aromatiques et mdicinalesces plantes odorantes qui soulagent

    la douleur !

    les Plantes

    Dossier

    Le jardin d'exprimentation de l'INPMA

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 21

    Dossier ralis par Lt-Colonel Hassane BHAR et Cne Abdellah BALOUK,en troite collaboration avec le Centre de Recherche Forestire et l'Institut National des Plantes Mdicinales et Aromatiques

    Dans un pays regorgeant dune richesse trs importante en flore comme le Maroc,

    la valorisation de la filire des Plantes aromatiques et mdicinales (PAM) est devenue indispensable. Dans cette optique, des initiatives et des actions ont t engages pour donner une valeur ajoute ces plantes et les intgrer dans un dveloppement durable et harmonieux.Les vertus des PAM ne sont plus

    dmontrer et sont multiples. Elles trouvent leur utilisation dans diffrentes branches des industries pharmaceutiques, aromatiques, cosmtiques... ce qui a entran une concurrence acharne entre les fournisseurs sur un march de plus en plus mondialis. Ce march exige une qualit rpondant aux normes internationales. Ces contraintes obligent les diffrents acteurs passer dun secteur traditionnel un vritable secteur industriel ; une mutation qui ne peut se faire qu travers la modernisation et lindustrialisation du secteur avec une dose dinnovation.A cet effet, les instituts et centres

    de recherches mettent en uvre toutes leurs capacits humaines et matrielles pour aborder de manire professionnelle le march des PAM. Leur mission est de dvelopper, par la recherche, une production suffisante et de qualit.

    Dossier

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    Les thyms sont des plantes rampantes ou en coussinet portant de petites fleurs rose-ple ou blanches. Ils poussent ltat sauvage sur les collines arides et rocailleuses des rgions mditerranennes.Au Maroc, le genre thymus est reprsent par 21 espces dont 12 sont endmiques : le thym de Brussonnet (Thymus satureoides), mais galement le thym du Maroc (Thymus maroccanus) Les formations naturelles base de thym sont importantes dans le Haut Atlas central et occidental, dans les associations steppiques arganier, les groupements pr-forestiers thuya, chne vert ou genvrier rouge.Son got typ varie dun terroir lautre, tel point quon

    a donn diffrentes varits le nom de la rgion o il croit. Au Maroc, il est trs prcis dans lart culinaire, il donne une

    touche mditerranenne au plat, avec un got fort, lgrement piquant, pic, herbeux, et une odeur plaisante maintenue par le

    schage soigneux. Lajout aux aliments de fines herbes comme le tyhm contribue lapport quotidien dantioxydants. Le thym est galement un

    antiseptique dot de proprits antivirales. Cest aussi un dsinfectant des voies digestives, souvent utilis en association avec le romarin et la sauge. Lhuile essentielle de thym est produite dans le monde entier; lEspagne et le Maroc figurent parmi les principaux producteurs. La teneur en huile est faible, de 2 5 % de la masse vgtale sche, son extraction nest pas une opration aise. Lhuile de thym contient plusieurs principes actifs dont le thymol, antiseptique majeur, est le plus important. Elle est galement utilise dans lindustrie pharmaceutique et parapharmaceutique (crmes, savons, dentifrices..) ainsi que pour la fabrication de parfums.

    Alors que plusieurs mdicaments sont re-tirs du march pour leurs effets secondai-res nfastes la sant humaine, lengoue-

    ment vers la mdecine traditionnelle est tellement fort quil na dgal que la mfiance vis--vis des produits de synthse. Ce retour au label du naturel sac-

    centue sachant dj que, selon les statistiques de 2003 de lOrganisation Mondiale de la Sant (OMS), 80% de la population mondiale a recours aux m-decines traditionnelles pour satisfaire des besoins en soins de sant primaire. Dailleurs la pharmacope humaine est riche dun rpertoire de pas moins de 20000 espces dont 50% est utilise en industrie pharmaceutique.

    Il va sans dire que lHomme a connu et utilis les plantes aromatiques et mdi-cinales (PAM) depuis la haute antiquit. Toutes les grandes civilisations ancien-nes ont eu recours aux PAM pour leurs proprits mdicinales, parfumantes ainsi que des utilisations rituelles. Les civilisations sumrienne, akkadienne et babylonienne produisaient dj des prparations base de plantes aroma-tiques comme lase ftide. De mme, la Chine, berceau de la phytothrapie, lInde, lEgypte, la Grce et les Romains ont capitalis des connaissances en la matire quils ont mme consignes dans des ouvrages ddis aux PAM. En Egypte, le fameux Papyrus dEbers mentionne de nombreuses plantes m-dicinales parmi lesquelles la myrrhe, le girofle, la cannelle, Le Maroc dispose, lui aussi dun sa-

    voir-faire ancestral pour la mdication par les plantes, leur utilisation pour laromatisation et la conservation des aliments, ainsi que pour lextraction des principes aromatiques destins la parfumerie familiale ou au march. De par sa situation gographique, le Royaume constitue un cadre naturel tout fait original favorisant une flore riche et varie. Sur les 7000 espces et sous-espces existantes, 537 sont endmiques du pays et 1625 rares ou menaces (Benabid, 2000). Cependant, sur les 800 espces de PAM potentiel-lement exploitables, seule une dizaine l'est effectivement comme le romarin, le thym, la camomille, larmoise, lori-gan, la menthe pouliot, le laurier sauce, le lichen et le pyrthre.

    iLE THYM

    Plantes aromatiques et mdicinalesGnralits sur les

    Toutefois, la valorisation de ce pa-trimoine souffre d'un manque de connaissances prcises aussi bien sur les potentialits en phytomasse des es-pces vgtales, sur la nature chimique et les caractristiques biologiques de ses extraits que sur la priode optimale de la collecte de la matire premire destine spcialement l'extraction des huiles essentielles. De mme, on note une forte pression sur certai-nes espces et la filire souffre de la multitude dacteurs en labsence dune structure corporatiste. Valoriser le sec-teur ne peut se faire qu travers des alliances entre producteurs (HCEFLCD, Collectivits traditionnelles, secteur agricole), institutionnels (HCEFLCD, Ministres dAgriculture, du Tourisme,

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    (Suite p 24)

    Institut National des Plantes Mdicinales et Aromatiques

    Dossier

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    Avec une production annuelle de 20.000 tonnes, le Maroc est le premier exportateur mondial de cpres.

    20.000

    larGanier comme condiment/Espce endmique du Sud-Ouest marocain, larganier est usage multiple, cest larbre-providence du Souss et du plateau de Haha. Il produit lhuile dargan, recherch pour ses vertus cosmtiques et mdicinales, mais aussi trs apprcie pour la consommation.Avec ses somptueux reflets jaune paille, cette huile est juge comme la plus noble des huiles de table par les gastronomes raffins : en effet, les chefs des meilleurs restaurants toils lont adopte pour son got subtil de noisette et son incomparable onctuosit.Elle est riche en vitamine E et contient 80% dacides gras insaturs, ces derniers contribuant la rduction du taux du mauvais cholestrol .

    loriGan /Lorigan est originaire du bassin mditerranen. Au Maroc, il est rencontr dans le Rif, le pr-Rif et le Moyen Atlas. Autrefois, lutilisation de lorigan tait plus mdicinale que culinaire. Les Grecs utilisaient les feuilles pour faire des cataplasmes soulageant les muscles douloureux. Les Romains lemployaient dans les cas de morsures de serpents et scorpions. Aujourdhui, lorigan est utilis en infusion en cas de rhume et pour stimuler la digestion. Lhuile essentielle dorigan est un antiseptique puissant, mais il est galement recommand contre les douleurs spasmodiques, la fatigue et le stress.Sa saveur puissante et poivre en fait un aromate important des cuisines mditerranennes.

    le Pistachier de latlas /Le pistachier de lAtlas est une espce forestire assez commune des plaines et semi-arides du Maroc oriental. Cest un arbre puissant, pouvant atteindre 20 mtres de hauteur, feuilles caduques. Le fruit, de la grosseur dun pois, est une drupe comestible : elle est trs apprcie par les populations locales pour son got proche de celui du beurre. Il est nergtique, riche en protines et en acides gras.Grce ses composs actifs, le fruit du pistachier de lAtlas peut contribuer une bonne sant cardio-vasculaire. On lui attribue aussi des capacits antioxydantes, contre le vieillissement des cellules.

    le Pin PiGnon /Cest un arbre mditerranen, reconnaissable par son port particulier voquant un parasol. Il est souvent associ au chne vert et surtout au pin dAlep.Ses graines, les pignons, ont un fin got de noisette. Elles sont utilises en ptisserie, en garniture de salades, ou encore dans des plats en sauce mlangeant sucr et sal. Le pignon entre dans de nombreuses recettes mditerranennes.Trs nutritif, le pignon est riche en vitamine B1 et prsente un taux lev en phosphore.

    le laurier sauce /Le laurier-sauce, appel aussi laurier commun, laurier noble ou laurier dapollon, est une plante spontane de la rgion mditerranenne. Au Maroc, on le rencontre dans le Rif oriental et occidental et le Moyen Atlas, dans les forts et les ravins humides. Cette espce est recherche aussi bien pour ses qualits condimentaires que pour ses vertus mdicinales. Elle est galement utilise pour lornementation paysagre, notamment pour lart topiaire.Le laurier sauce est par excellence un aromate culinaire. On ajoute une ou deux feuilles sches lors de la cuisson de nombreux plats.

    Plantes mdicinales Le Maroc est un fournis-

    seur traditionnel du march mondial en plantes aroma-tiques et mdicinales. Cet-te activit met en exploita-tion aussi bien des plantes spontanes que des plantes sches pour les besoins dherboristerie et les aro-mates alimentaires. Plus dune vingtaine despces est utilise pour la produc-tion dhuiles essentielles ou dautres extraits aromati-ques destins essentielle-ment lindustrie de par-fumerie et cosmtique ainsi que pour la prparation des produits dhygine et la for-mulation des armes.

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    LARGANIER

    Le Test de "Tail Flick" en Pharmacologie Comportementale

    Institut National des Plantes Mdicinales et Aromatiques

    Dossierles Plantes condimentaires

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    Lincubateur,pour co-construire un projet

    Pourquoi ne pas fournir aux porteurs dides les outils et les connaissances ncessaires la ralisation de leurs projets ? Avec la mise en place de lincubateur lInstitut National des Plantes Mdicinales et Aromatiques (INPMA) fin 2010, toutes les chances de russir un petit projet existent.Lincubateur est une structure qui favorise lmergence de jeunes entreprises fort potentiel dinnovation, de dveloppement et de cration demploi. La mise en place de cette structure entre dans le cadre des missions de linstitut souvrir sur le milieu socio-conomique et faire de la recherche un moyen de dveloppement local et rgional par la cration des strat-up et Spin-off, et leur proposer un ensemble de services adapts leur besoin (technologie, Business

    Plan, Comptabilit, Marketing, Dveloppement des procds et leur adaptation, audit). A cet effet, l'incubateur a pour mission de : - Contribuer aux missions de l'institut lies l'entreprenariat.- Dtecter des ides prometteuses et dvaluer le degr de faisabilit,- Favoriser la cration de lentreprise lie aux travaux de recherches de lINPMA.- Ngocier et grer des redevances et des bnfices de la commercialisation. - Assurer la protection de la proprit intellectuelle des

    rsultats porteurs de brevets dans le cadre du Rseaux TISC.- Hberger des projets innovants- Organiser de manifestations lies l'entreprenariat.- Crer de start-up et spin-off- Contribuer au transfert technologique.Lincubateur de lINPMA a dbut par une campagne de sensibilisation au profit des associations et cooptatives pour prospecter les besoins en matire dencadrement et daccompagnement. Il a ensuite organis deux carrefours de recherches en 2011. Cette structure bnficie galement dun projet europen de promotion de linnovation et de transfert de technologie dans les pays mditerranens dont le but principal est lintgration de la culture dinnovation au sein des universits.

    dArtisanat, de lIntrieur,), associa-tions professionnelles, secteur priv, groupements dusagers, etc.Cest donc pour assurer le dvelop-

    pement de la filire des PAM que le Maroc a adopt, en 2008, une strat-gie nationale de dveloppement dans le but de prparer le secteur dun fournisseur de matires premires non transformes un vritable secteur in-dustriel formant des gammes de pro-duits forte valeur ajoute aussi bien au march local quau march interna-tional . Cette stratgie sest appuye sur plusieurs axes : la consolidation et le dveloppement des connaissances spcifiques aux PAM marocaines (in-ventaire, cartographie, fiches techni-ques et recherche) ; la valorisation de loffre PAM Maroc (domestication, intensification, normalisation et com-mercialisation) ; lorganisation du sec-teur (rglementation et partenariat) ; et le dveloppement durable du secteur (encadrement des intervenants et pr-servation des ressources).

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    (Suite p 22)

    LA CAMoMILLE

    Dossier

    Test de la douleur plantaire

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    Le mot baccalaurat est tir de deux mots latins : baies (bacca) et feuilles de laurier (laurea). On

    plaait une couronne de laurier sur la tte des laurats des examens.

    Le laurier est un symbole de succs !

    Ce sont les mdecins arabes qui, au Moyen-

    ge, russirent extraire l'huile essentielle de

    romarin

    La pyrthrie, composant actif extrait du pyrthre,

    est considre parmi les insecticides les

    plus inoffensifs pour lHomme et les animaux

    domestiques.

    le JuJuBier sauVaGe /Il sagit dun arbuste pineux dont le fruit est comestible : le jujube. Le jujubier sauvage est rpandu dans la rgion mditerranenne o il est reconnu pour les vertus mdicinales, alimentaires et cosmtiques de ses fruits, de ses feuilles et de son miel. Au Maroc, il colonise les zones arides et semi-arides sur tous les types de sols.Son miel est un ingrdient largement utilis dans la mdecine traditionnelle et dans la cuisine marocaine. De qualit exceptionnelle, ce miel prestigieux est lun des meilleurs miels au monde. Son got du caramel au beurre, sa puret, sa raret et ses applications mdicales en font un des miels les plus chers au monde.

    leuPhorBe /Plusieurs espces deuphorbes sont endmiques du Maroc. Leuphorbe rsinifre et leuphorbe oursin sont les plus importants de point de vue mellifre. Ils forment souvent des steppes stendant sur les chanes de lAtlas et sur la bande ctire du Sahara Atlantique.La plante est utilise en mdecine traditionnelle pour ses vertus purgatives et antivenimeuses. Elle est surtout rpute pour son miel qui est recherch en raison des proprits particulires qui lui sont dvolues : mdicament tonifiant, rchauffant et efficace contre les maux de gorge.

    lacacia raddiana /Lacacia raddiana, arbre typique des zones arides sahariennes, est bien adapt aux conditions climatiques svres daridit et de scheresse. A usages multiples, il est fortement li la vie des habitants du dsert, ayant une valeur symbolique dans la culture, les traditions et limaginaire des populations locales.Lacacia saharien arbore une multitude de fleurs, offrant aux abeilles pollen et nectar. Son miel a de nombreuses vertus mdicinales.

    larBousier /Arbuste pouvant atteindre huit mtres de hauteur, larbousier se rencontre dans lensemble du pourtour mditerranen, o il est un des compagnons du chne-lige. Ses fruits, appels arbouses , riches en vitamine C, sont utiliss pour la confection de confitures et de ptisseries. En mdecine, on lui attribue galement des proprits anti-inflammatoires et antirhumatismales.Le miel darbousier a un got amer et un arrire-got persistant ; il en mane une odeur boise caractristique. Ce miel est dune qualit mdicinale unique, car il est riche en calcium, phosphore, magnsium et fer.

    le saPin /Bel arbre pouvant atteindre 50 m de haut, le sapin est une essence endmique du Maroc. Il y occupe environ 5.000 ha et se cantonne dans le Rif occidental, sur des sols calcaires dans la rgion de Chefchaouen. Il offre du bois duvre, de menuiserie et de service. Il est galement utilis comme plante mdicinale.Son miel a de grandes vertus thrapeutiques. Il est reconnu comme un antiseptique et un puissant anti-inflammatoire des voies respiratoires. Il est aussi conseill pour linsuffisance rnale.

    Le saviez-vous ?Le secteur des PAM a besoin, en ef-fet, dtre dynamis par les grands acteurs disposant de ressources fi-nancires et humaines performantes et du savoir-faire technique, commercial et managrial ncessaires pour crer et maintenir un avantage concurrentiel sur un march international de plus en plus mondialis et dans un environne-ment conomique et commercial qui volue rapidement.Il faut introduire le concept de label-

    lisation en matrisant la qualit et les prix des produits, connatre le march, son volution et ses exigences et gale-ment impliquer les populations rurales dans les concertations et les program-mes de dveloppement.

    Les PAM et les huiles essentielles

    Les plantes aromatiques et mdicina-les sont des vgtaux qui renferment des huiles essentielles (HE) ; ces subs-tances sont synthtises naturellement

    LE JUJUBIER

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    Dossierles Plantes melliFeres

    Recherche de profil analgsique

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    par des cellules scrtrices qui contien-nent de la chlorophylle, ensuite elles sont transportes lors de la croissance de la plante dans dautres parties. Ain-si, on les trouve dans le bois, les fruits, les corces, les graines et les racines. Cependant, la quantit dhuile produi-te est trs variable selon les espces.Les HE sont trs utilises dans lin-

    dustrie des cosmtiques, de la parfu-

    merie o elles sont considres comme tant des lments de base, ainsi que dans le domaine de laromathrapie ; de mme, elles ont des applications importantes en mdecine, soit par leurs qualits odorantes, soit pour soulager la douleur ou leur efficacit physiolo-gique.La norme AFNOR NF T 75-006 dfinit lHE comme tant un produit obtenu

    partir de matire premire naturelle par distillation leau ou par entra-nement la vapeur deau, soit partir des fruits de Citrus par des procds mcaniques et qui sont spars de la phase aqueuse par des procds phy-siques . Cette dfinition exclut certai-nement les produits extraits partir des solvants.

    Tissus scrteurs des HE

    Les HE se rencontrent dans tout le rgne vgtal ; cependant, elles sont particulirement abondantes chez cer-taines familles : Conifres, Rutaces, Ombellifres, Myrtaces, Labies. Tous les organes peuvent en renfermer, sur-tout les sommits fleuries (Lavandes, Menthes, etc,); mais on en trouve aussi dans les racines ou rhizomes (Vtiver, Gingembre), les corces (Cannelles), le bois (Camphrier), les fruits (Poivres), les graines (Muscade)(Paris, 1967 ; Arctander, 1969).Les huiles volatiles sont labores

    au sein du cytoplasme des cellules s-crtrices (Sens, 1979). Cependant, on les trouve aussi bien dans les organes vgtatifs que dans les organes repro-ducteurs. Muchalal (et al.,1985) ont rapport que les HE sont renfermes dans les glandes huiles, dans les vei-nes, les sacs dhuile ou dans les cellules

    iLE MYRTE COMMUN

    Cest un arbuste mditerranen, qui pousse spontanment au Maroc dans les garrigues des zones pri-forestires du Rif, du Plateau Central et du Haut Atlas. Les populations locales lutilisaient pour gurir certaines maladies de la peau. Ses baies, une fois sches, taient employes pour picer les repas. Les rameaux taient jadis brls comme encens.Le myrte a des proprits toniques et antiseptiques. Prises en infusion, ses feuilles ont des proprits astringentes. En cosmtologie, le myrte apporte aux crations olfactives une note aromatique rsineuse dont les accents balsamiques peuvent rappeler le romarin ou le genvrier. Son parfum voque celui du maquis mditerranen.Lhuile essentielle de myrte a une couleur jaune orange et se caractrise par son odeur frache et fleurie, la fois camphre et menthole. Cest un bon aseptique des voies respiratoires, mais aussi un expectorant puissant. Son action est douce et exempte de toute toxicit.Lhuile de myrte a galement des vertus antirides et revitalisantes, notamment pour les peaux sches. Ces qualits en font un produit largement utilis par les grandes marques de cosmtique.

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    Presse visse pour la production des huiles fixes

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    le Frene / Trs rpandu au Maroc, le frne se rencontre souvent en association avec le chne. Il pousse sur des sols argileux dans les lieux frais et humides jusqu 1.400 m daltitude. Son bois est recherch en raison de sa rsistance la flexion et aux chocs.Par ailleurs, le frne fait partie des arbres mdicinaux. Ses feuilles sont inscrites la pharmacope traditionnelle pour leurs proprits diurtiques, laxatives et antirhumatismales. En mdecine moderne, on lui attribue des pouvoirs curatifs, principalement pour soigner les rhumatismes et les arthroses.

    le GeneVrier oXYcedre /Laire gographique du genvrier oxycdre (nomm aussi genvrier cade) stend toute la rgion mditerranenne. Au Maroc, il forme dimportants peuplements, purs ou mixtes, sur les montagnes de lAtlas. Cest un arbuste la longvit exceptionnelle et au bois trs aromatique.Lhuile essentielle de cade, est un goudron obtenu par distillation du bois la vapeur deau. Elle est recherche par lindustrie pharmaceutique pour ses vertus assainissantes, essentiellement dans les produits de soin, notamment capillaires (anti-pellicules). En dermatologie, elle est prescrite pour traiter les affections cutanes.

    la PiVoine /Au Maroc, la pivoine est endmique des forts des montagnes calcaires et siliceuses bien arroses du Rif, du Moyen et du Haut Atlas.En mdecine traditionnelle, les populations locales utilisaient la racine sche pour ses proprits antiseptiques, et les ptales servaient faire des infusions contre la toux.Actuellement, la pivoine est sollicite par lindustrie pharmaceutique et cosmtique pour ses efforts anti-inflammatoires et contre le vieillissement de la peau.

    le marruBe Blanc /Originaire du bassin mditerranen, le marrube est une plante rustique qui colonise les terrains ouverts, les prairies et les zones priforestires, de prfrence sur sols calcaires. Il est traditionnellement reconnu pour ses proprits apaisantes. Aujourdhui, en plus de son utilisation pharmaceutique, le marrube est employ la confection de dentifrices et des soins de peau, notamment contre la cellulite.

    larGanier en cosmtique/Utilise depuis des sicles en pharmacope berbre, pour rgnrer la peau, fortifier les cheveux et se protger du soleil et du vent, lhuile dargan se taille rapidement une place de choix parmi les produits de beaut occidentaux. Elle est utilise pour les soins corporels visant contrer les mfaits de lge et du climat ainsi que pour traiter des irritations cutanes. Lhuile dargan assouplit la peau et favorise son hydratation.

    Un peuplement dIf est appel ivaie. Ces peuplements

    sont devenus rares : la communaut

    internationale a fait de lIf une espce

    protge, interdite au commerce.

    Le Maroc dtient 90% du march

    international de lhuile essentielle darmoise

    blanche.

    Laccacia produit de la gomme arabique

    qui est une rsine trs recherche. Elle

    occupe une place de choix dans lart culinaire marocain, aussi bien pour ses

    vertus odorifrantes que pour sa valeur

    symbolique.

    Le saviez-vous ?

    glandulaires des plantes aromatiques. Lorsque la plante est laisse intacte, les huiles ne peuvent tres entranes par la vapeur quaprs tre passes tra-vers la paroi des tissus la surface.

    Schage des PAM

    C'est la mthode de conservation la plus facile, efficace, conomique et la plus utilise. Le principe du schage est simple et consiste liminer l'eau contenue dans la plante le plus rapide-ment possible tout en sauvegardant les essences et les principes actifs. En g-nral, le got et les qualits des herbes se conservent bien par le schage. Cer-taines gardent leur arme intact et le concentrent. C'est le cas notamment de l'origan et de la marjolaine, du thym, du laurier et de la verveine. D'autres, se prtent moins bien cette techni-que telle que le cerfeuil, la ciboulette, le persil et la sauge.

    Composition des huiles essentielles (HE)

    Contrairement ce quon pourrait dduire du vocable, lhuile essentielle ne contient pas de corps gras comme les huiles vgtales obtenues avec des pressoirs. Cest plutt un liquide odo-rant et volatil provenant dune scr-

    les Plantes cosmetiques

    Mise en culture des plans slectionns (tunnel dacclimatation et de croissance) LE FRNE

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    tion naturelle contenue dans les cel-lules des plantes, dans la tige, lcorce ou toute autre partie; il est extrait par diverses mthodes de distillations.La composition des huiles essentielles

    est trs complexe. En effet, elles peu-vent renfermer jusqu plusieurs cen-taines de molcules diffrentes, chacu-ne ayant des proprits particulires.Il s'agit notamment des esters qui

    ont un effet relaxant et calmant sur le corps; des aldhydes qui sont des

    composs organiques possdant des proprits calmantes et sdatives; des ctones qui aident stimuler la r-gnration des cellules et favoriser la formation de tissus; des terpnes qui peuvent inhiber laccumulation des toxines dans le corps humain et peuvent aider le foie et les reins se dbarrasser de laccumulation des toxines et ont des proprits stimulan-tes, antibactriennes et sdatives; des oxydes qui ont une action lgrement

    stimulante; des acides comme lacide benzoque; et des alcools qui ont des proprits antimicrobiennes. De plus, les molcules de sesquiterpnol pos-sdent des proprits anti-inflamma-toires et peuvent aider au bon fonc-tionnement du systme immunitaire. Enfin, les phnols qui sont parmi les composs les plus bnfiques de tous les groupes aromatiques contiennent des niveaux levs de molcules oxy-gnantes et possdent de puissantes proprits antioxydantes.

    Proprits physicochimiques des HE

    Les huiles essentielles sont des subs-tances aromatiques liquides odorantes, plus ou moins colores, volatiles, de nature hydrophobe, totalement solu-bles dans les alcools, lther et dans les huiles vgtales et minrales. Leur densit est, en gnral, infrieure celle de leau. Elles ont un indice de rfraction lev et la plupart des HE dvie la lumire polarise. Contraire-ment aux huiles vgtales, les HE ne contiennent pas de corps gras et elles sont sensibles la dcomposition sous leffet de la chaleur.

    Essence noble du Maroc, le cdre stend essentiellement entre le Rif, le Moyen et le Haut Atlas, o il forme, avec son cortge arbor, les seules vraies forts dAfrique du Nord. Il est dun grand intrt biocologique et socioconomique.Symbole de noblesse, le bois de cdre a marqu lhistoire de larchitecture et de lartisanat marocains. Il est toujours trs apprci par lindustrie contemporaine dameublement. De nos jours, les aiguilles du cdre sont utilises en parfumerie pour leur effluence douce et camphre.Lhuile essentielle du cdre est extraite par distillation et pression froid du bois de larbre. Cette huile est connue pour tre, trs probablement, la premire huile essentielle utilise des fins cosmtiques et pharmaceutiques : elle entrait dans la composition des embaumements utiliss au temps de lEgypte des Pharaons. Avec un arme chaud, bois et balsamique, elle est trs recherche en cosmtologie. Son action antiseptique et circulatoire tonifie lorganisme et stimule les dfenses naturelles. Son encens (rsine de cdre) fait galement office dinsecticide.

    iLE CEDRE DE LATLAS

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    LE LAURIER Alambic pour la production des huiles essentielles

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    Le mot parfum provient du latin per fumum qui veut dire travers la fume et qui fait rfrence

    la pratique de brler des plantes

    aromatiques ou des rsines pour gurir les

    malades.

    Le mot cosmtique provient de lancien

    grec, o le mot kosmein signifiait

    dcorer

    Contrairement ce que laisse supposer leur nom, les huiles essentielles ne sont pas forcment des

    liquides huileux

    Larganeraie est classe Rserve

    de Biosphre par lUnesco en 1998.

    Le saviez-vous ?

    le ciste ladaniFere /Les cistes sont des arbustes spontans de la Mditerrane occidentale, o ils sont reprsents par plusieurs espces dont neuf sont rencontres au Maroc. Le ciste ladanifre est recouvert dune pellicule de rsine trs parfume, appele labadanum , qui freine la dshydratation de la plante et lui confre un fort pouvoir antiseptique, cicatrisant et rgnrant. Le labdanum tait connu des Egyptiens et des Grecs : il faisait partie des armes sacrs au mme titre que lencens et la myrrhe. Aujourdhui, il est employ en mdecine traditionnelle, sur les plaies, les ulcres, les brlures Il est galement distill par les parfumeurs pour son odeur ambre intense.

    la menthe Pouliot /Il sagit dune plante herbace, vivace, endmique, que lon rencontre un peu partout au Maroc, principalement dans les zones humides du littoral et en montagne, jusqu 2.200 m daltitude. La menthe pouliot est cueillie ltat sauvage dans la rgion du Gharb pour les besoins de lindustrie locale et la distillation. Elle est surtout cultive comme plante condimentaire pour ses feuilles riches en menthol aromatique. En mdecine, la menthe pouliot est utilise en infusion, en inhalation ou comme huile de massage en cas de refroidissement. En cosmtologie, elle est considre comme une note herbace, spcifiquement utilise en parfumerie masculine pour son caractre frais et tonique.

    la laVande /Cest une plante buissonnante fleurs violettes, originaire de la Mditerrane. Au Maroc, la lavande existe ltat naturel dans le Rif, le Moyen Atlas et le Haut Atlas. La lavande est une plante mellifre par excellence. La double utilisation de la lavande, en pharmacie et en parfumerie, remonte des temps trs anciens. Elle est cite dans de nombreux textes anciens ayant trait la mdecine, lhygine et la beaut. Des sicles dusage du parfum la lavande nen ont pas altr le charme, et il reste un des composants de base de la parfumerie moderne. Lhuile essentielle de la lavande doit aussi sa popularit son fort pouvoir cicatrisant et son innocuit. Elle a des proprits antiseptiques, bactricides et dsinfectantes.

    la sauGe /Cest une plante velue, originaire des ctes de la Mditerrane. Jusquau sicle dernier, la sauge tait vnre comme une herbe sacre, assimile la mdecine plutt qu lalimentation. De nos jours, elle est surtout reconnue pour ses qualits culinaires, mais elle est aussi utilise en parfumerie (son essence est un excellent fixateur de parfum).La sauge possde des proprits antispasmodiques et stimulantes : cest une prcieuse allie contre les dprimes passagres. Menthole et citronne, elle stimule le systme digestif.

    Domaines dutilisation des PAM et leurs HEEn plus des rles pastoral, nergti-

    que et environnemental, les plantes aromatiques et mdicinales ont de nombreuses utilisations. Elles sont em-ployes, soit sous leur forme naturelle comme condiment et en pharmacope traditionnelle, soit pour en extraire les principes actifs recherchs par les in-dustries pharmaceutiques, cosmtiques et alimentaires.Les substances naturelles issues des

    vgtaux ont des intrts multiples mis profit dans lindustrie : en alimen-tation, en cosmtologie et en phar-macie (Bahorun et al., 1997). Il y a eu donc un regain dintrt progressif de lutilisation des plantes aromatiques et mdicinales dans les pays dvelopps comme dans les pays en voie de d-veloppement, sachant que les herbes fines gurissent sans effet secondaire dfavorable. Ainsi, la recherche de nouvelles substances naturelles est un choix normal.Depuis 150 ans, les plantes mdicinales

    ont fourni lindustrie pharmaceutique des mdicaments trs efficaces. Cette dcouverte de nouveaux produits est effectue en cherchant les principes actifs de plantes mdicinales qui, pour la plupart, taient des plantes toxiques. Le dveloppement des

    les Plantes a ParFum

    LA LAVANDE

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201130 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 31

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    mthodes et procds dextraction a permis dobtenir des produits qui ont montr une grande activit vis--vis de nombreuses maladies (Lanhers et al., 1990, Rolland et al., 1991).Les HE sont des mlanges naturels

    haute valeur ajoute, utilises dans de nombreuses industries aussi diver-ses que la parfumerie, la cosmtique, la pharmacie, lagro-alimentaire ou encore laromathrapie. Elles entrent dans la composition dun grand nom-

    bre de produits tels que les additifs alimentaires (pices ou aromates), cer-taines prparations pharmaceutiques, de nombreux parfums, ou mme des dtergents. Les proprits antisepti-ques des huiles essentielles trouvent de plus en plus leur utilisation des fins diverses :- Mdecine douce et industrie phar-

    maceutique : laromathrapie est une branche de la phytothrapie qui utilise les HE pour traiter un certain nom-

    bre de troubles et de maladies humai-nes. Cette spcialit intresse de plus en plus les mdecins et les pharma-ciens qui ont ignor un nombre im-portant douvrages daromathrapie. Actuellement, un retour trs net aux HE pour la dsinfection et le traitement des maladies infectieuses a t signal. Ce retour est stimul par le danger que reprsente lusage de certains antibio-tiques. Les HE ont une efficacit du-rable sans aucune rsistance contrai-rement aux antibiotiques (Valnet et al., 1978). Deux rcepteurs offrent un abord vident quant la puissance des huiles : la peau et la sphre oto-rhino laryngologique et broncho-pulmonai-re (Franchomme, 1981). Cette effica-cit des huiles est due au fait quel-les contiennent plus de 20 molcules actives diffrentes, tandis que dans le mdicament de synthse, on ne peut valuer les interactions de plus de trois molcules. Les HE ont donc une action globale, un large spectre sur len-semble de la physiologie.- Parfumerie et cosmtologie : un

    grand nombre dhuiles essentielles et de leurs constituants est utilis dans llaboration de la majorit des par-fums et produits de toilette. Ces essen-ces servent prserver ces cosmtiques grce leur activit antiseptique tout en leur assurant leur odeur agrable.

    Originaires dAustralie et de Tasmanie, les eucalyptus se sont bien acclimats dans un grand nombre de pays du pourtour mditerranen. Les aborignes australiens utilisaient la sve deucalyptus, dnomme encore gommier , en application directe ou en lavage sur les blessures. La production commerciale deucalyptus dbuta aux USA en 1860 et, depuis, environ 600 espces ont t dcouvertes dont trente se sont avres utiles en mdecine. LEucalyptus globulus est la varit la plus utilise par lindustrie pharmaceutique pour ses multiples vertus, dues surtout au cinol (ou eucalyptol) contenu dans les feuilles.Lhuile essentielle dEucalyptus globulus combat efficacement les affections respiratoires telles que lasthme, lemphysme et la bronchite. Cest un prcieux expectorant mais aussi un bactricide, un antiseptique et un antibiotique naturel.Sa forte odeur typique, note camphre marque, est lorigine de son utilisation frquente pour parfumer les produits dhygine.Lhuile deucalyptus est galement utilise en confiserie, principalement dans la fabrication de gommes et de pastilles.

    iLEUCALYPTUS

    PLA

    NTE

    MED

    ECIN

    ALE

    Analyse d'un constituant d'un huile essentielle Salle de repiquage

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201130 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 31

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    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201130 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 31

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    Au Maroc, le fruit du pistachier est parfois appel khodiri par les populations

    locales, cause de sa couleur vert fonc.

    Lhuile essentille de thym est employe depuis trs longtemps. Les Egyptiens

    sen servaient pour embaumer les morts, tandis

    que les Grecs et les Romains lutilisaient en mdecine et

    en cuisine.

    Lhuile dargan est reconnue comme Indication

    Gographique Protge (IGP) depuis 2009.

    Dans lAntiquit, les caroubes servaient

    traditionnellment de contre-poids pour peser lor et les

    pierres prcieuses, et le mot carat nous vient de larabe

    quirat qui dsigne la graine de caroube.

    Le saviez-vous ?

    liF /Lif est arbre peu courant, qui volue dans les forts mixtes de chne vert et de cdre, notamment dans les stations particulirement humides des montagnes du Moyen Atlas et du Rif occidental. Trs longvif, il peut vivre plus de 1500 ans.Arbre trs apprci pour le taxol, molcule extraite de son corce, largement utilise en oncologie.

    larmoise Blanche /Cest une plante mditerranenne, bien adapte aux conditions climatiques arides. Au Maroc, elle stend principalement sur les hauts plateaux de lOriental et sur les basses et moyennes altitudes des chanes de lAtlas. Elle se caractrise par une bonne valeur fourragre et par une composition en huiles essentielles ayant des proprits antiseptiques, vermifuges et antispasmodiques. Ces proprits expliquent son utilisation en mdecine traditionnelle et en alimentation animale.

    le PYrethre /Originaire du littoral mditerranen, le Pyrthre dAfrique est une espce endmique du Maroc, o il colonise les milieux ouverts et ensoleills.Ses fleurs sont considres par les populations riveraines comme source dinsecticide naturel. Son rhizome est utilis aussi en gargarisme.En mdecine moderne, il est fortement pris pour sa racine qui contient des substances stimulantes et antiseptiques dun intrt considrable pour lindustrie pharmaceutique.

    lauBePine /Arbrisseau pineux endmique du Maroc, laubpine colonise les sols calcaires, profonds et humides des forts de chne vert dans le Moyen Atlas. Connue depuis lAntiquit par les mdecins Grecs, laubpine est employe en mdecine traditionnelle, pour traiter les troubles cardio-vasculaires.Aujourdhui, la plante est rintroduite dans les pharmacopes officielles en raison de ses proprits thrapeutiques. Elle est considre comme lamie du cur , la base de nombreux soins du systme cardio-vasculaire.

    lammi VisnaGe /Cest une plante originaire dAfrique du Nord qui sest naturalise progressivement dans tout le pourtour mditerranen. Au Maroc, elle est utilise pour ses proprits mdicinales ainsi que comme cure-dent. La dcoration de ses ombelles et ses fruits est traditionnellement utilise en gargarisme.Elle est galement employe en mdecine contemporaine, grce la prsence, dans ses fruits, de constituants actifs tels que la helline ou la visnagine qui ont des proprits coronaro-dilatatrices avres. Ces proprits sont mises profit en cas de squelles dinfarctus et lors de cirses dasthme bronchique.

    Cest le cas du 1,8-cinol connu commercialement sous le nom deuca-lyptol, principal constituant de la ma-jorit des HE dEucalyptus. Il entre dans la fabrication des mdicaments, des savons de toilette, des dentifrices et des lotions dsodorisantes.En plus de ces utilisations, Beylier-

    Maurel (1976) a runi une vingtaine de composs dHE effet bactriosta-tique en une formulation harmonieuse du point de vue olfactif. Lahlou (2004) a aussi dmontr la grande activit de plusieurs composs dHE sur la micro-flore de la peau do leurs utilisations dans des formulations cosmtiques et thrapeutiques.Lutilisation des HE dans la dsin-

    fection des locaux est assez courante (Mallea et al., 1979). Elles sont doues dun pouvoir bactricide et fongistati-que sans aucune toxicit pour lhomme quant aux doses utilises (Mallea et al., 1979).- Industrie alimentaire : actuellement,

    on utilise les plantes aromatiques et leurs extraits dans la conservation des denres alimentaires. Dans son tude, Beraoud (1990) a mis en vidence lefficacit antifongique de certaines pices et plantes aromatiques ainsi que certaines HE et extraits aqueux qui rsultent de linfusion de la plante. Pellecuer (et al.,1976) ont rvl la

    les Plantes medicinales

    LA MENTHE LARMoISE BLANCHE

  • possibilit dutiliser certaines HE, telles que le romarin et le thym, pour lutter contre la flore cryptogamique qui se dveloppe sur les produits alimentaires.La synergie antiseptique entre cer-

    tains composs dHE, dune part, et le sel, le sucre ou les acides gras, dautre part, a t avance par Kurita et Koike (1982). Cette action donne une activit trs forte au mlange.

    Toxicit des HE

    Les HE contiennent des milliers de composants qui les rendent trs effi-caces mais aussi dangereuses. Certains composants aromatiques peuvent tre nocifs, allergisants, tratognes ou cancrignes. La toxicit des HE et les proprits mutagnes ou cancrignes de leurs composs restent encore mal connues. Pourtant, la neurotoxicit

    des PAM thujone (Artemesia absin-thum L,) et pinochaphne (Hyssopus officinalis L,) est assez bien connue. En effet, ces substances ctoniques indui-sent des troubles psychiques et senso-riels. Dautres monoterpnes sont toxi-ques fortes doses : camphre, menthol, cinol, anthol, etc. En effet, la toxicit des PAM dpend de la nature des com-poss quelles renferment et aussi de la dose administre. On cite, par exemple, les HE de diffrentes varits dorigan qui ont montr une forte cytotoxicit sur des cellules humaines cancreuses (Sivropoulou et al., 1996).

    Contrle de qualit

    Les HE doivent rpondre des nor-mes analytiques, imposes par les pays importateurs ou exportateurs, et ta-blies par des commissions nationales et internationales d'experts. Ces normes

    dcrivent avec prcision les caractris-tiques physico-chimiques et chromato-graphiques que doit avoir une HE de qualit reconnue.Le contrle des HE seffectue par dif-

    frents essais, comme la miscibilit lthanol et certaines mesures physi-ques : indice de rfraction, pouvoir ro-tatoire et densit relative. La couleur et lodeur sont aussi des paramtres im-portants.Les points de contrles effectuer

    pour se prmunir de la falsification des HE concernent lorigine gographique, lespce botanique, lorgane producteur (feuilles, fleurs, fruits, corces), les ca-ractristiques organoleptiques (couleur, odeur, densit et indice de rfraction). En plus de ces points de contr-

    le, on peut conclure que la meilleure carte didentit quantitative et qua-litative dune HE se base sur le profil chromatographique en phase gazeuse.

    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201132

    Photo des cadres de l'INPMA

    Dossier

  • Il permet de connatre exactement la composition chimique et de chercher dventuelles traces de produits indsi-rables tels les pesticides ou des produits chimiques ajouts.

    Importance socio-conomique de la filire PAM

    Les plantes mdicinales restent le seul moyen de traitement mdical pour 80% de la population mondiale.Le march des produits tirs de ces

    plantes a connu, au Maroc, une crois-sance en tonnage. En plus des HE, cette activit connat une exportation d'en-viron une centaine de tonnes d'herbes sches. Actuellement, les activits de transformation et de valorisation des PAM permettent une exportation de prs de 1 000 tonnes d'HE et d'extraits divers et environ 400 tonnes d'herbes sches pour une valeur totale d'envi-

    ron 300 millions de dirhams (MDSFS, 2007).Sur le plan socio-conomique, la

    collecte des PAM constitue un moyen pour diversifier la production agricole et demeure une activit gnratrice de revenu pour les populations rura-les locales. Cette activit procure la population riveraine environ 500 000 journes de travail pour un revenu de 25 millions de dirhams et gnre des recettes d'appoint pour les communes rurales.La valorisation conomique des PAM

    connat un dveloppement important sur le plan international, surtout avec la mondialisation. Actuellement, parmi les secteurs fort potentiel, figurent les PAM dites biologiques qui sont trs recherches sur le march internatio-nal. n

    (Avec le Centre de Recherche Forestire)

    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 33

    Un chercheur du CRF montrant la faon de cueillir une plante

    Echantillons d'huiles essentielles extraites des plantes aromatiques du Maroc (CRF)

    Unit polyvalente de capacit 50 L (Extraction, synthse chimique, malaxage, distillation, etc)

    LE MARRUBE BLANC

    Dossier

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201134

    Description botanique

    Le safran (Crocus sativus L.) est une plante

    monocotyldone vivace, de la famille des Iridaceae, cultives pour ses

    fleurs. Ce sont les longs stigmates trifides des fleurs qui sont recueillies et commer-

    cialises. La floraison a lieu en automne (octobre-novembre). Le safran est utilis en cuisine, en pharmacologie et en coloration.

    Culture de safranLe safran est une plante de jours

    courts, adapte aux rgions hiver froid et t chaud et sec. Les sols drainant, profonds et riches en ma-

    tire organique sont prfrs. Il tolre le calcaire et sadapte divers pH de sol, de prfrence neutres. La planta-tion a lieu en fin t-dbut automne. Divers modes, dispositifs et densits de plantation peuvent tre adopts.

    Les oprations culturales incluent la prparation du sol, la ferti-lisation, lirrigation et la lutte contre les adventices et les

    ennemis (maladies et ravageurs) de la culture. Les besoins en eau

    seraient de lordre de 6.500 7500 m3/ha et lirri-gation doit tenir compte des niveaux et de la rpar-tition des prcipitations. La rcolte exige une main doeuvre qualifie et les stigmates ncessitent dtre immdiatement et dlicatement prlevs, schs et conservs labri de lhumidit et de la lumire. Les rendements dpendent, entre autres, des conditions du milieu, de lge de la safranire et du degr din-tensification et peuvent dpasser 20 kg/Ha.

    Le safran au MarocLe safran est cultiv essentiellement au niveau

    de la zone de Taliouine-Taznakht. Lextension dautres zones et les essais dintroduction dans dautres rgions du pays, notamment au Nord, ont t rapports. Les trs petites exploitations fami-liales caractrisent ce secteur et lon assiste ces dernires annes lorganisation en coopratives. La superficie plante est de lordre de 590 Ha et la production annuelle moyenne est value trois tonnes. Le rendement moyen reste faible (2-4 kg/ha) mais des productions dpassant 8 kg/ha ont t enregistres au niveau de certaines safranires bien conduites. La vente aux intermdiaires est domi-nante et les prix connaissent une fluctuation (entre 7.000 et l2.000 Dh) impose, entre autres, par le niveau des productions. Les stigmates schs sont exports entiers ou aprs transformation (broy/moulu). Plusieurs pays dAsie, dEurope, dAfrique et dAmrique figurent sur la liste des pays impor-tateurs. Lamlioration de la productivit et de la qualit

    du safran simpose pour mieux tirer profit de cette pice la plus chre du monde et dvelopper plusieurs rgions arides et semi-arides de notre pays. De nom-breuses actions mritent dtre mises en oeuvre au niveau des diverses tapes, partant de la production, passant par le conditionnement et la commerciali-sation et arrivant au consommateur. La valorisation du safran passe ncessairement par le regroupement et lorganisation des producteurs, lintgration de la filire et la mise en place dun processus de certi-fication permettant de mieux se positionner sur le march international. Lorientation vers dautres produits forte valeur ajoute est prospecter. Les actions et efforts conjugus permettront damliorer la rentabilit de cette culture et, en consquence, le niveau de vie des populations locales et contribuer au dveloppement conomique et social durable dun milieu rural dmuni. n

    Avec lInstitut Agronomique et Vtrinaire Hassan II, Rabat

    le safran (crocus sativus l.),lpice la plus chre du monde

    Dossier

  • A loccasion des Ftes du Trne et de la Jeunesse

    LE DIRECTEUR GENERALET LENSEMBLE DU PERSONNEL DES

    ont linsigne honneur de prsenter leurs vuxles plus respectueux et les plus dfrents

    SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VIque Dieu Lassiste, et saisissent cette heureuse occasion pour renouveler

    lexpression de leur indfectible attachement au Glorieux Trne Alaouite et

    leur mobilisation derrire leur Auguste Souverain pour la construction et le

    dveloppement conomique et social du Royaume.

    Puisse Dieu accorder longue vie Sa Majest Le Roi et Le combler

    en la personne de Son Altesse Royale Le Prince Hritier

    Moulay El Hassan, de Son Altesse Royale La Princesse Lalla Khadija

    et de tous les membres de la Famille Royale.

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201136 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 37

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    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201136 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 37

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    Le retour au label natu-rel en pharmacie, en cos-mtique, en parfumerie en agroalimentaire et en gastronomie a donn une pousse au dveloppement du secteur des plantes aromatiques et mdicina-les (PAM). Cette rue vers les plantes a engendr une concurrence de plus en plus acharne entre les producteurs lchelle mondiale. Chaque pays uvre ce que sa production soit plus at-

    trayante et comptitive. Pour les indus-triels, la traabilit et la certification du produit sont devenues indispensables. Le Maroc exporte encore presque l'in-tgralit de sa production en plantes mdicinales et aromatiques et importe ses besoins pour la consommation in-trieure. A 22 kilomtres au sud-ouest de

    Taounate, labri du vacarme, se dresse lInstitut National des Plantes Mdicinales et Aromatiques (INPMA).

    Par CNE A. BALOUK

    inPma,valoriseret promouvoir les Plantes aromatiques et mdicinales

    Au Maroc, lINPMA est le premier tablissement universitaire de recherche applique, de formation continue, d'appui technique et d'information, spcialis dans le domaine des plantes aromatiques et mdicinales. Implant Taounate, lInstitut s'assigne pour objectifs d'intgrer la filire des plantes mdicinales et aromatiques dans le tissu socio-conomique du pays et d'assurer le transfert technologique et la diffusion du savoir-faire au profit des industriels, des professionnels et du grand public.

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201136 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 37

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    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201136 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 37

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    Couvrant une suprficie de 25 ha dont 3500 m2 couverte et 6,5 ha de jardins, lINPMA constitue le premier tablis-sement universitaire spcialis dans la recherche/dveloppement des PAM au Maroc. Il couvre l'ensemble des activi-ts depuis l'identification et la culture jusqu' la valorisation industrielle. Cet institut relve de luniversit Sidi Mo-hamed Ben Abdellah de Fs.La mission de lINPMA, qui lui a t

    attribue par le dcret de cration du

    4 juin 2002, est de dvelopper, par la recherche et la formation spcialise, la production de plantes aromatiques et mdicinales et de lever les obsta-cles techniques un dveloppement durable de la filire. Ce dveloppe-ment ne peut se faire qu travers un savoir-faire technologique et de grands acteurs possdant les moyens finan-ciers et humains performants. Dans ce contexte, lINPMA entreprend des ac-tions qui permettent aux coopratives

    Le moment inoubliable pour lINPMA est sans doute la visite royale en 2010. Visite au cours de laquelle le secteur socio-conomique a connu un nouveau rayonnement. A cette occasion, des explications ont t donnes au Souverain sur les missions et les activits de cet tablissement scientifique qui met aussi la promotion de la population locale et la gestion durable de la ressource au cur de ses proccupations.

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201138 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 39

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    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201138 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 39

    Dossier

    et organisations locales, rgionales et nationales de bnficier de l'ac-compagnement dans les diffrentes phases du projet, ainsi que de son appui technique. Subsquemment, il organise des formations au profit des acteurs de la filire pour les asso-cier dans lamlioration de la qualit et des techniques de production. La formation se focalise sur les bonnes pratiques pour les aspects suivants : les techniques de rcolte pour viter la dgradation, la conduite de ppi-nire, loptimisation des techniques de ramassage, de rcolte, de schage et de conditionnement, les procds de distillation, d'analyse et de valo-risation, etc.Il incite galement la prise de

    conscience sur les possibilits de collaboration ncessaires la crois-sance de lentreprise. Il cre des zo-nes pilotes dexploitation des PAM lchelle nationale dans le cadre des petites et moyennes entreprises et des petites et moyennes industries. Sur le terrain, linstitut travaille sur la mise en valeur des espces par leur domestication ; car l'exploita-tion des plantes spontanes ne peut plus faire face la forte demande du

    march. Cette domestication permet, entre autres, de faire face au danger de disparition qui guette les plantes spontanes, de tester la rentabilit des plantes pour l'optimisation de leur mise en culture en dehors du jardin exprimental. Ce dernier joue un rle important dans le domaine d'ducation lenvironnement par l'organisation de nombreuses vi-sites en faveur des jeunes coliers, lycens et tudiants et grand public. Sur un autre volet, linstitut travaille sur lintroduction de certaines esp-ces qui nexistaient pas auparavant dans la rgion comme le safran, la verveine, le granium et le romarin, aidant ainsi la population locale dvelopper des projets gnrateurs de revenus dans le cadre de l'INDH et du plan Maroc vert. L'INPMA s'est engag ainsi proposer des cultures de substitution aux cultures illicites et accompagner les grands projets nationaux. LINPMA accueille actuellement

    onze enseignants-chercheurs, huit ingnieurs ainsi que des administra-teurs, des techniciens et des ouvriers. En plus de la recherche sur les plan-tes, cette quipe pluridisciplinaire

    Les pindes naturelles au Maroc sont essentiellement constitues en Pin maritime et de Pin dAlep, espces largement utilises en reboisement pour leur plasticit cologique. Les pins sont trs apprcis pour leurs proprits et leurs usages multiples : leur bois est couramment employ en menuiserie comme bois duvre et bois de service.Lutilisation des pins en mdecine est trs ancienne : Hippocrate les utilisait pour traiter les affections pulmonaires. Lcorce sert depuis longtemps au traitement des blessures et les bourgeons ont aussi une utilisation mdicinale en tant que balsamiques et diurtiques.

    La gemme, ou rsine naturelle , est considre comme le plus ancien et le plus important des produits issus des pins. Sa distillation donne lessence de trbenthine et la colophane, produits utiles aux industries chimiques (peintures), pharmaceutique et agro-alimentaire.En aromathrapie, linhalation dhuile essentielle de pin maritime produit une dcongestion efficace des voies respiratoires. Elle est largement utilise dans les pays nordiques.La partie distille est laiguille (et non lcorce ou le fruit). Son parfum frais et rsineux se marie parfaitement avec dautres huiles essentielles.

    le Pin maritime i

    PLA

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    Produits de l'INPMA

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201138 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 39

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    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201138 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 39

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    Pharmacologie : tude des mdicaments, de leurs proprits thrapeutiques t de leur mode demploi.Phytochimie, ou chimie des vgtaux : tudes de la structure, du mtabolisme et de la fonction des substances naturelles issues des plantes.huile essentielle (essence vgtale) : dsigne le liquide concentr aromatique et volatil dune plante, obtenu par distillation ou extraction par des solvants (eau, alcool, etc.).aromathraPie : Usage des huiles essentielles des fins thrapeutiquesBalsamique : Qui possde une odeur comparable au baume (exemple : la balsamite).cryPtogame : Plante sans fleurs, la reproduction s'oprant par spores asexues (exemple : la fougre mle)hermaPhrodite : Se dit d'un vgtal dont les fleurs sont porteuses des organes reproducteurs des deux sexes. A signaler qu'un arbre qui possde des fleurs mles et femelles n'est pas hermaphrodite mais monoqueindhiscent : Se dit d'un fruit qui ne s'ouvre pas maturit.monoque : Se dit d'un vgtal portant sur le mme pied des fleurs mles et femelles sans que pour autant elles se fcondent mutuellement.naturalis : Se dit d'un vgtal qui, import d'une autre pays ou d'une autre rgion, s'est reproduit et rpandu comme dans son lieu d'origine.Pdoncule : Ramification de la tige se terminant par une fleur.PuBescent : Qui est recouvert de poils simples et courts.sPontan : Se dit de la pousse sauvage d'un vgtal qui se produit sans aucune intervention humaine, c'est--dire qu'il n'est ni introduit ni cultiv.vireuse : Se dit de l'odeur forte et nausabonde d'un vgtal gnralement toxique (exemple : amanite vireuse). achaBs (herboristes traditionnels), armes, cueillette sauvage, huiles essentielles, march

    des pices et aromates, plantes aromatiques et mdicinales, ...

    Sur les 7000 espces et sous-espces existantes au Maroc, 537 sont endmiques du pays et 1625 rares ou menaces. Cependant, sur les 800 espces de PAM potentiellement exploitables, seule une dizaine l'est effectivement comme le romarin, le thym, la camomille, larmoise, lorigan, la menthe pouliot, le laurier sauce, le lichen et le pyrthre.

    7000

    terminoloGie

    ARMoISE et SAUGE

    Produits base de plantes labors par un entrepreneur form lINPMA

    "Flash chromatography" : Purification de molcules partir dextraits de plantes

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201140 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 41

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    Espce endmique de la rgion mditerranenne, le caroubier est une essence forestire, pastorale, mdicinale et ornementale. Au Maroc, il est localis, en association avec lolivier, le lentisque, le thuya ou larganier, dans les plaines et les montages du Rif, du Moyen Atlas, du Haut Atlas et de lAnti-Atlas.Les gousses du caroubier (caroubes) sont comestibles, au got chocolat et lgrement caramlis. Elles constituent une matire premire dans le secteur agro-alimentaire : la farine de caroube est utilise comme additif pour les glaces, les ptisseries et les aliments dittiques. Par sa teneur leve en fibres, elle rgule la fonction intestinale.

    > le carouBier

    PLA

    NTE

    CO

    ND

    IMEN

    TAIR

    E

    assure une formation continue dipl-mante (en herboristerie, cosmtologie et Parfumerie, phytothrapie/aroma-thrapie/homopathie), des stages de perfectionnement, de fin dtudes et douvrier et un encadrement de doc-torants. Pour mener bien sa mission, linstitut abrite des laboratoires, de bio-technologie, de Chimie et Gnie chimi-que, de biochimie, de microbiologie, de Pharmacologie/toxicologie et d'appli-cation industrielle, dots de matriels de pointe. Sur une superficie de 6,5 ha stale le jardin exprimental des plan-tes alors que la ferme dexprimenta-tion couvre 18 ha.La comptence des enseignants/cher-

    cheurs et des ingnieurs de linstitut permet daccomplir des travaux rpartis selon deux grandes thmatiques. tout d'abord, la phytologie qui sintresse aux plantes depuis lidentification de la plante et la maitrise des techniques de sa multiplication jusqu son archivage dans un herbier. Ensuite, englobant des units de ca-

    ractrisation chimique de la plante, isolement des principes actifs, matrise des processus industrielles, de produc-tion et de contrle qualit et de formu-lation, la Valorisation et Application industrielle commence par la recherche de lactivit et finit par livraison du produit fini. Cette synergie dmontre quun travail collaboratif seffectue au sein du centre et couvre l'ensemble de la chane. Globalement, la phytologie favorise

    l'exploitation rationnelle et durable

    des ressources vgtales. EIle contri-bue, par lidentification des plantes, l'avancement des sciences vgtales. La deuxime grande phase du proces-sus concerne notamment la chimie. Les chercheurs procdent lextraction des essences et les diffrents constituants de la plante en utilisant les solvants, leur isolement et leur identification, ensuite la pharmacologie sintresse la recherche de la toxicit (dose ltale et effets indsirables) et de lactivit (antidpressive, anti-inflammatoire, analgsique et immunomodulatrice). Enfin, vient la valorisation et lappli-cation industrielle qui ncessite len-gagement effectif des industriels et les professionnels de la filire. Indispensable la promotion de la fi-

    lire PAM, la coopration internationa-le permet l'change mutuel, favorise le benchmarking et accompagne les pays dans linnovation et la modernisation. Dans ce cadre l'INPMA bnficie du projet MPA2ERA (*) (7PCRD de l'Union europenne). L'INPMA qui coordonne ce projet (une premire exprience du genre l'chelle des universits ma-rocaines), vise sa mise niveau avec l'aide de ses partenaires dans le projet : Institut des substances naturelles du CNRS Gif sur Yvette (France) et l'uni-versit d'Alicante (Espagne). Il compte aussi intgrer l'Espace europen de la recherche en PAM. En plus, les ren-contres dinformation et de formation organises par l'INPMA, constituent un bon moyen pour forger des parte-nariats stratgiques. Dans le cadre de

    ses activits, lINPMA a organis plu-sieurs congrs en domaine des PAM, en collaboration avec des partenaires de l'Universit Sidi Mohamed Ben Ab-dellah, nationaux et internationaux. Lors de ces rencontres, les intervenants abordent les techniques et les stratgies de vulgarisation et de communication axes sur les PAM, la culture et la qua-lit des plantes mdicinales et aroma-tiques et llaboration de la Stratgie Nationale de la filire des PAM. Au niveau national, lInstitut capita-

    lise sur lchange des connaissances, le savoir-faire et la complmentarit des objectifs avec les autres institutions de recherche nationales (Centre de Recher-che Forestire, Institut Agronomique et Vtrinaire, Ecole Nationale Agricultu-re, Institut National de recherches agro-nomiques). Dans un autre volet, il d-veloppe des partenariats avec diffrents dpartements ministriels (Agriculture, Initiative Nationale de Dveloppement Humain, Haut Commissariat aux Eaux et Forts et la Lutte Contre la Dser-tification,) pour la mise en valeur du patrimoine national des plantes. Suite la visite royale en 2010, lINPMA a en-tam des discussions avec le Ministre de lAgriculture pour intgrer le Plan Maroc Vert. Actuellement ces discus-sions sont sur le point de se concrtiser par une convention cadre entre l'INP-MA et l'ensemble des dpartements et des instituts de recherche relevant du Ministre de l'Agriculture et de la P-che Maritime dans la perspective de mobiliser et fdrer les comptences

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    scientifiques et techniques et mutua-liser les moyens disponibles pour ac-compagner le dveloppement, la valo-risation et la promotion du secteur des PAM et assurer son intgration dans le dveloppement conomique et social du pays. Les deux partenaires se fixent les axes stratgiques qui consistent :- Consolider et renforcer les connais-

    sances des PAM et leur utilisation travers la mise en uvre des program-mes de recherche/dveloppement et dtudes spcifiques pour une meilleure matrise de la production de la matire vgtale, la conservation des espces et le dveloppement des meilleures voies et des capacits de valorisation des PAM.- Dvelopper loffre marocaine en

    produits de PAM travers la concep-tion et la mise en uvre de projets de dveloppement de la production, de promotion de la qualit et de la valori-sation des produits PAM- Promouvoir les produits PAM sur le

    march national et international tra-vers la ralisation dtudes de march, la mise en place dun systme de veille commerciale et concurrentielle et la ralisation de stratgie marketing et de communication sur les produits ;- Rglementer et encourager le sec-

    teur PAM travers la mise en uvre dappui financier aux initiatives loca-les, la mise en place dun cadre incita-tif pour les professionnels du secteur,

    le renforcement de la rglementation marocaine en vigueur et le suivi de celle des pays destinataires;- Organiser et renforcer les capacits

    des ressources humaines (acteurs du terrain, professionnels des diffrents maillons des filires PAM, techniciens et agents de dveloppement, ) pour assurer un dveloppement durable du secteur. LINPMA fait parti du rseau Cen-

    tres dInformations Technologiques appel TISC (Technology and In-novation Support Centers). Ces centres ont pour vocation dassurer un service de proximit pour les utilisateurs de linformation technologique au Maroc (entreprises innovantes, chercheurs, universits, entrepreneurs, inventeurs, incubateurs, ppinires, technopo-les...). La disponibilit de linformation va certainement permettre aux entre-prises daccrotre leur comptitivit et de trouver des dbouchs sur le mar-ch national et international. L'INPMA a mis en place un service d'incubation et de cration d'entreprises qui accom-pagne les porteurs de projets innova-teurs concrtiser leurs ides et sur-tout valoriser la recherche entreprise au sein de l'Institut. n* www.USMBA.ac.ma/map2era

    LOLEASTRE(OLIVIER SAUVAGE)Cet arbre typiquement mditerranen est la varit sauvage de lolivier domestique. Au Maroc, lolastre constitue, avec le lentisque, des formations de plaine et de basse montagne.Depuis lAntiquit, lhuile dolastre est utilise pour lclairage et les parfums. Les lampes huile anciennes attestent de cet usage, d sa proprit de dgager peu de fume lors de la combustion.Ses feuilles et ses fruits sont des agents antioxydants et imprgnent les pratiques cosmtiques, mdicinales et pharmaceutiques. Ils sont utiliss dans les soins corporels et lhygine du corps.

    iTraduction en dialecte marocain

    de noms des PAM du Maroc

  • Dossier

    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201142

    Description botaniqueLe genre Rosmarinus regroupe deux es-pces de plantes au Maroc : Rosmarinus. officinalis L. et Rosmarinus tournefortii Denoe. Au Maroc, le nom vernaculaire de

    rosmarinus officinalis L. est yazir alors quau moyen-orient, il est connu

    sous le nom Iklil Al Jabal . Cest une plante arbris-seuse de 0,50 1,50m, trs touffue, odoran-te, nombreuses tiges souvent dresses et trs feuilles ; on la rencontre le plus souvent en grandes

    masses. Espce hermaph-rodite. On peut trouver des fleurs tout au long de lan-ne, mais cest surtout en automne et en hiver quel-

    les sont abondantes. Elles sont nor-malement bleues ples, parfois

    blanchtres.

    LocaLisation : Le romarin officinal pousse dans toute

    la rgion mdi-terranenne. Au Maroc,

    il est trs r-pandu dans la partie m-diterranenne et surtout dans lOriental. Dans le Haut Atlas, il est frquent

    dans la partie orientale. Le romarin se dveloppe dans les hauts plateaux (Figuig). Il est

    aussi abondant dans la rgion de Midelt et dans la fort de Debdou.

    ecoLogie Le romarin officinal est une espce typique de la rgion mditerranenne, trs exigeant en lumire et en chaleur, rsistant la scheresse. Il sacclimate particulirement dans les zones arides suprieures, voire des zones re-levant du subhumide chaud frais. Il prfre les sols carbonats et bien drains. Cette espce vgte dans des rgions trs arides ou dans les rgions subhumides.

    utiLisations Le romarin est connu lchelle mondiale comme plante aromatique et mdicinale qui fait lobjet dusages mul-tiples allant du simple usage de la mdecine tradition-nelle aux multiples usages industriels : pharmacologie, agroalimentaire, cosmtique et autres. Le romarin est un arbrisseau trs utile aux apiculteurs: produisant, tout au long de lanne des fleurs il gnre un miel trs par-fum. Grce ses proprits antioxydantes, le romarin est utilis dans lindustrie de fabrication des produits base de viande. Ses huiles essentielles entrent dans la fabrication des parfums, des shampoings et des produits insecticides. Le romarin stimule le fonctionnement de

    la vsicule biliaire. galement, il calme les spasmes dorigine digestive par son action spasmolytique sur les intestins et lestomac. Il est galement prescrit, en mdecine tradi-tionnelle sous forme dinfusions de feuilles ou des sommits fleuries, comme chola-gogue et cholrtiques. Il semploie contre les cphales et la dyspepsie sous forme de teinture homopathique ou dalcoolat. Les feuilles sont appliques contre les gonfle-ments articulaires et les rhumatismes. Par ailleurs, ses proprits diurtiques sont peu employes en mdecine populaire.

    economie Le romarin constitue le deuxime aromate le plus ex-port au Maroc ; il reprsente 19% de tous les aromates exports par notre pays. Les quantits exportes et les recettes ralises par le Maroc au cours de la priode stalant de 1980 1999 sont de 52,82 tonnes, soit 833 410 Dhs, ce qui permet au Maroc doccuper le 2e rang sur le march international aprs lEspagne. Une quantit trs importante de romarin est exploite sous forme dherbes culinaires et de feuilles sches exportes vers la France et les USA pour lextraction des huiles et dautres extraits (200 tonnes/an). Sur le plan interna-tional, le Maroc peut tre concurrentiel au niveau du cot du produit, mais le mode dextraction artisanal af-fecte la qualit. Les productions de romarin connaissent des variations qui peuvent tre attribues aux alas du climat, la mauvaise structuration du secteur au ni-veau de lexploitation de la ressource, au niveau de la transformation et au niveau de la commercialisation. Le Maroc importe galement des produits base de cette espce. Il sagit essentiellement de produits finis utiliss directement dans la formulation des mdicaments, des parfums ou des produits cosmtiques. Compte tenu de ce qui prcde, ce secteur pourrait jouer un rle int-ressant, aussi bien sur le plan social que sur le plan conomique, dans la mesure o on arrive rationaliser lexploitation de cette plante aromatique trs abondante au Maroc oriental.

    cuLtureDu fait que le romarin prsente un trs faible taux de germination des graines, la mthode la plus facile pour sa propagation est le bouturage. Cette forme de propa-gation vgtative consiste cultiver un fragment dor-gane vgtal dans des conditions de milieu favorable. La bouture peut ventuellement se transformer en un organisme entier capable de mener une vie indpen-dante et possdant les caractres fondamentaux de lin-dividu souche.Comme le romarin naturel est une espce enracine-ment difficile, la plantation directe de fragments de tige prsente des checs importants, do lintrt de lle-vage des boutures en ppinires dans des conditions de culture favorables avant la plantation au champ. n

    (Avec le Centre de Recherche Forestire)

    le romarin

  • A loccasion des Ftes du Trne et de la JeunesseLE DIRECTEUR GENERAL

    ET LENSEMBLE DU PERSONNELDE L'OFFICE NATIONAL DES HYDROCARBURES

    ET DES MINES

    - ONHYM -

    ont linsigne honneur de prsenter leurs vux les plus respectueux etles plus dfrents au Guide Suprme de la Nation

    SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VIQUE DIEU LE GLORIFIE

    Et saisissent cette heureuse occasion pour renouveler lexpression deleur indfectible attachement au Glorieux Trne Alaouite et leur

    mobilisation derrire leur Auguste Souverain pour la construction et le dveloppement conomique et social du Royaume.

    Puisse Dieu accorder longue vie Sa Majest Le Roi et Le combleren la personne de Son Altesse Royale Le Prince Hritier

    Moulay El Hassan, de Son Altesse Royale La Princesse Lalla Khadija et de tous les membres de la Famille Royale.

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201144 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 45LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201144 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 45

    EntrEtiEn avec A.El KhanchoufiDirecteur de l'Institut Nationaldes Plantes Mdicinales et AromatiquesLobjectif assign cet institut est le dveloppement rgional et national, puis intgrer les PAM, qui constituent un patrimoine national, dans le tissu socio-conomique

    Tout dabord, quelle est votre impression en tant la tte de lInstitut National des Plantes Mdicinales et Aromatiques (INPMA) ?D'abord' c'est avec grande fiert et responsabilit que j'ai reu la confi-ance royale pour diriger cet tablissement rcent aux objectifs ambitieux. Ces objectifs restent avant tout la participation la dynamique nationale de dveloppement gnre par l'ensemble des projets initis par Sa Majest le Roi, plus prcisment l'INDH et le Plan Maroc Vert. Lobjectif assign cet institut est de valoriser les plantes m-dicinales et aromatiques en tant que patrimoine naturel national et intgrer la filire PAM dans le tissu socio-conomique du Pays. Le Maroc ne tire pas assez profit ou plutt n'exploite pas toutes les opportunits offertes par cette ressource naturelle, parce que presque la totalit de la production marocaine en plantes est exporte sans aucune valo-risation et la consommation interne repose essentiel-lement sur limportation. LINPMA, eu gard son quipement moderne et surtout ses ressources hu-maines jeunes, comptentes et dynamiques, est mme dimpulser un vritable

    dveloppement du secteur. Les comptences humaines disponibles couvrent lensemble de la filire, de l'identification et la culture, par nos enseignants cher-cheurs en botanique et en biotechnologie et nos ing-nieurs agronomes la valo-risation, par nos ingnieurs en gnie des procds et nos enseignants chercheurs en pharmacologie, toxicologie, en formulation et en appli-cation industrielle. Cest ce que je considre comme le point fort et la particularit de cet Institut par rapport aux autres tablissements de recherche dans le domaine.

    La visite royale a certes donn une nouvelle dynamique aux efforts dj dploys...Evidemment, la visite de Sa

    Majest Le Roi, que Dieu Lassiste, lINPMA au mois de novembre 2010, attendue depuis longtemps, est pour nous une source de fiert et dinspiration. Suite cette visite et sur instructions de Sa Majest le Roi, que Dieu Le glorifie, lINPMA a int-gr le Plan Maroc Vert que nous considrons comme un projet prometteur pour le Maroc. Il y a aussi lINDH que nous considrons comme un moteur de dvel-oppement local, rgional et national, dans lequel on a un grand rle jouer surtout qu'il est rentr dans une nouvelle phase qui est celle de favoriser les projets gnrateurs de revenus. L'INPMA, dans le cadre de ses missions et vu son em-placement en milieu rural, proche des producteurs et exploitants des PAM, joue un grand rle de forma-tion et d'accompagnement technique.

    Comment dcrivez-vous ltat du secteur des PAM au Maroc ?La dernire dcennie a connu une forte croissance de la demande relative-ment aux PAM et produits drivs de plus en plus utiliss dans des domaines comme le cosmtique, le phytomdicament, la parfumerie, lagrochimie, lagroalimentaire, etc. Le

    taux d'exportation des PAM a augment de 100 % entre 2004 et 2009. Dans ce con-texte, le secteur des PAM offre une relle opportunit de dveloppement pour le Maroc, surtout qu'il existe des zones haut potentiel de production sur les plans daphique et climatique, notamment les zones mon-tagneuses et forestires.Ceci dit, les entraves au dveloppement de ce secteur sont multiples et nous de relever les dfis en parte-nariat avec tous les inter-venants nationaux du priv et du public, professionnels et chercheurs appartenant l'ensemble des structures de recherches universitaires et extra-universitaires en par-ticulier les instituts relevant du ministre de lagriculture et du Haut commissariat aux eaux et forts et la lutte contre la dserti-fication (HCEFLCD). Ces dfis sont gnralement le manque de cartes de rpar-tition des nappes des PAM par zone gographique, le manque de rgularit et dhomognit de loffre de matire vgtale, l'exploitation excessive des PAM spontanes, la faible proportion des PAM cultiv-es, l'absence dune banque de semences des PAM, la non matrise des techniques de production, de rcolte, de transformation et de

    La visite de Sa Majest Le Roi, que Dieu Lassiste, lINPMA au mois de novembre 2010, attendue depuis longtemps, est pour nous une source de fiert et dinspiration

    Dossier

  • LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201144 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 45LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201144 LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 2011 45

    conditionnement,...Face ces dfis, l'Institut met tous ses moyens humains et matriels au service de cette filire pour rpondre aux exigences des marchs national et inter-national en terme de qualit des produits et de tra-abilit, et ouvre ses portes tous les acteurs dans ce domaine pour aider la mise en place dune poli-tique favorable au dvel-oppement de cette filire du point de vue de la gestion, de lexploitation et de la valorisation. Cette filire offre une relle opportunit de dveloppe-ment durable dans les zones rurales marocaines et un moyen de lutte conomique et alternatif la culture illicite surtout dans cette rgion d'avant garde.

    Est- ce que le rle de lINPMA se limite la recherche ou va-t-il au del ?

    LInstitut est une force de frappe dans le domaine de la recherche applique et de la recherche/dveloppement. Il agit sur tout le territoire national avec des missions bien prcises et fixes par le dcret de sa cration en 2002 que je rsume brivement en : Recherche/Dveloppement; forma-tion et information, valo-risation et promotion des PAM, cration de PME/PMI pilotes, cration de ppin-ire de projets; coopration et coordination en domaine des PAM. L'INPMA rpond l'ensemble de ces missions mais des degrs diffrents.

    Peut-on dire que vous tes la rfrence au Maroc en matire des PAM ?En matire des PAM, depuis la culture jusqu la valo-risation, on est les seuls lchelle du Maroc, en Mditrrane et en Afrique. Il y a plusieurs laboratoires

    qui travaillent sur les plan-tes, mais aucune quipe ne s'intresse l'ensemble de la chane depuis la culture jusqu la valorisation in-dustrielle. videmment nous bnficions des grandes expriences et des comp-tences qui existent dans les autres tablissements et universits marocains et surtout les grandes insti-tutions tels que lInstitut Agronomique et Vtrinaire, lInstitut National de la Recherche Agronomique, lEcole Nationale Forestire des Ingnieurs et lEcole Nationale d'agriculture dont leurs travaux se limitent souvent la culture, la production des plants et la production des semences.

    Etes-vous satisfaits des rsultats raliss au niveau de lInstitut ?Etant la tte de lINPMA depuis deux ans, je suis trs satisfait du bilan. En dbut de chaque anne nous dres-

    sons un plan d'action avec des indicateurs de suivi et d'valuation, ce plan fdre lensemble des membres de linstitut : enseignants-chercheurs, ingnieurs et techniciens. Le livrable est trs divers. Si je prends en exemple les annes 2010 et 2011, notre quipe, grce son dynamisme, a russi publier une quarantaine darticles dans les revues internationales spcialises et indexes et l'quivalent dans les revues non in-dexes avec dpt de quatre brevets et publication de deux livres spcialiss. D'autres activits qui ne sont pas facilement quantifiables tels que l'encadrement de 24 tudi-ants doctorants et stagiaires de niveau Master, forma-tion continue diplmante destine des profession-nels (pharmaciens ) d'un niveau Bac+ 5 en Phyto-mdicaments, pharmacope traditionnelle, formation et accompagnement des

    - Doctorat d'Etat de lUniversit Sidi Mohamed Ben Abdellah en 2002- Docteur d'Universit dAix-Marseille I en 1988- DEA de lUniversit dAix -Marseille I en 1985- Licence de Biologie-Gologie de lUSMBA Fs- Directeur Adjoint de lINPMA en 2007-2008- Enseignant chercheur lUSMBA Fs depuis 1988- Professeur invit l'Universit d'Aix Marseille I (1996-2009)- Responsable de l'UFR en Environnement, Amnagement du territoire et socit (2003-2008) - Coordinateur National de Cinq Projets europens Tempus (EQUALISM, ALTAIR, TIES, MEDINNOALL, FORT)- Coordinateur de deux projets Europens 7PCRD (MAP2ERA et EMAP)- Une trentaine de publications dans des revues spcialises

    Biographie

    Dossier

  • Dossier

    LESPACE MAROCAIN N 68 / 2 TRIMESTRE 201146

    coopratives et associations l'chelle nationale. L'action de l'Institut ne doit pas s'arrter l. Nous de-vons redoubler d'effort pour valoriser notre recherche, en crant de petites entre-prises dans le domaine des PAM, incuber des porteurs de projet et faire exploiter nos brevets. Pour cela, nous avons cr un service d'innovation et de cration

    d'entreprise, qui travaille en troite collaboration avec l'OMPIC et qui suit de prs les programmes lancs par le Ministre de lindustrie et du commerce , pour crer une synergie entre les diffrents dpartements et trouver des exploitants pour nos rsultats de recherche et nos brevets.

    En peu de temps vous avez dvelopp une coopration intense que ce soit lchelle nationale ou internationale, quel est votre secret ?La persvrance, la rigueur, le dynamisme et la mo-bilisation de l'ensemble de l'quipe de l'INPMA.

    En dtail, quest ce que cela veut dire ? L'adhsion de l'quipe

    au projet de l'INPMA, la responsabilisation nous permet d'tre sur l'ensemble des fronts, malgr le nom-bre rduit des cadres de l'Institut. Il y a deux volets de la coopration : national et international. Sur le plan national nous accordons une grande importance au programme de l'INDH en cooprant avec les auto-rits locales, les services

    externes et les

    collectivits ; nous travaillons avec le ministre de lAgriculture sur deux projets : la culture des PAM sur 95 ha, sur le territoire de la Province de Taounate, et la culture de 30 ha dans le cadre du primtre irrigu de Sahla. Notre quipe ac-compagne l'ADS de la r-gion Mekns Tafilalt pour la valorisation des PAM dans la rgion. Avec les entre-prises prives, nous menons quelques actions que nous souhaitons dvelopper : les Armes du Maroc, Biopam, Agrin, Dans le domaine des coopratives, nous avons russi dernirement regrouper une dizaine de coopratives de la province de Taounate qui bnficient du projet PAM en GIE (Groupe dintrt conomique), cette entit

    conomique a t domicilie l'INPMA.Sur le plan international, L'INPMA coordonne le projet MAP2ERA. Le but principal de ce projet est de mettre en rseau notre In-stitut avec les centres de re-cherche internationnaux, et, ensuite, dintgrer lespace europen de la recherche. LINPMA est aussi parte-naire dun deuxime projet intitul EMAP (Marie Curie) qui permet la mobilit des chercheurs. LInstitut est galement associ un autre projet avec le PNUD et pilot par le HCEFLCD et qui va dmarrer incessam-ment. Un quatrime projet europen, dans le cadre du programme Tempus (Med-innaoll), nous permet de mettre en place un service d'innovation et de valorisa-tion de la recherche.

    A votre avis, quelle est la plante noble ou les plantes nobles du Maroc ? On ne peut exclure au-cune plante du Maroc ou dailleurs de son

    importance cologique, conomique ou autres. Si vous voulez parler des plantes qui possdent une notorit universelle, on peut en citer plusieurs : le Bigaradier ou le Citrus aurantium , lArganier Ar-gania spinosa , le Figuier de Barbarie (Opuntia ficus-indica)

    Et le produit made in INPMA dont vous tes fier ?Nous disposons dun certain nombre de produits de trs haute valeur ajou-te, manant des efforts dploys par lensemble du personnel de lINPMA. Notre souci majeur consiste valoriser les plantes du Maroc en matire de soins et de cosmtiques. Nos anciens ont toujours utiliss

    les plantes aromatiques et mdicinales et les ont con-sidres comme des produits de soins de base. Dans ce sens, nous avons dvel-opp lchelle prclinique plusieurs recettes thrapeu-tiques que nous avons recueillies soigneusement de notre patrimoine culturel en matire des plantes m-dicinales. Actuellement trois brevets ont vu le jour, dont deux apportent une solu-tion thrapeutique naturelle, sous forme de deux for-mulations galniques, aux souffrances infliges par les maladies inflammatoires.

    Quelles sont vos ambitions ?Notre objectif est de rpondre chacune de nos missions, d'tre leader l'chelle du Maroc dans le domaine des PAM, d'avoir d'autres sources de finance-ment en plus de la sub-vention de l'Etat, de crer des PME/PMI partir des rsultats de notre recher-che, de participer avec nos partenaires organiser la filire des PAM qui connat actuellement une anarchie, d'aider les porteurs de projet raliser leur projet et participer l'intgration des PAM dans le tissu socio-conomique du pays et de certifier nos analyses pour les faire connatre l'chelle nationale et internation-ale et devenir un centre d'analyse et de contrle de qualit incontournable. Pour atteindre ces objec-tifs, nous devons agrandir lquipe, rsoudre le problme du financement de la recherche et bien sr amliorer les condi-tions de vie de lensemble du personnel de lINPMA pour remdier au problme d'loignement par rapport aux centres urbains. n

    Nous disposons dun certain nombre de produits de trs haute valeur ajoute, manant des efforts dploys par lensemble du personnel de lINPMA.