POESIE & DESSIN

5/13/2018 POESIE & DESSIN - slidepdf.com

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MICHEL SALOFF-COSTE

POESIE

&DESSIN



POESIE & DESSIN

MICHEL SALOFF-COSTE - Révisé et imprimé le 7/07/05 - PAGE 2

MICHEL SALOFF-COSTE

POESIE

&

DESSIN



POESIE & DESSIN


1. Tu iras peut-être la chercher

Dans les endroits les plus pauvres

Pensant qu'elle n'a pas été corrompue.Tu iras dans le vent et dans l'herbe

Tu iras dans le luxe.

Mais ce sera toujours la même image incapable,

Petite et vile

Que tu verras partout.

Il ne te restera plus alorsQu'à leur ressembler

Ou à dessiner dans ta chair vive

L'image que tu cherches

2. Tour à tour les châteaux

Forts s'effondrent.

Il ne reste jamais que l'écoulement

Fluide et irrémédiableDe la substance fabuleuse

Du monde.

Tous font effort pour l'oublier

Chercher des points d'appui

Et y installer immortellement

Leurs funérailles plein de rêves en pacotille de vie.



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3. L'astral de la lampe

Perfore ma tête de mille points grisLa musique étonnée, s'enroule

Autour de mon corps.

4. Profondément étonné

Un chat huait sur les murs

A qui voulait l'entendre:

N'allez pas à l'école

N'allez pas à la guerre.

Mais les enfants aux yeux bleus

Défilaient en range serrésEntre ses pattes de colosse.

Un papillon de cellophane

Vole sur le tabouret assis

Tranquille au fond du désir.

Mon corps étoile la nuit

De mille points pourpre de chair.

Le virevoltage tranquille de mon coeur

Aiguillonne le tremblement de mes tempes

Qui claquent sur les murs comme des

Portières déchaînées.



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5. Je navigue au milieu de

La journée.

Il me semble parfois être si loinDe mon point de départ,

Que des années se sont écoulées

Depuis que je me suis levé.

Les heures s'enfuient comme des minutes,

Les minutes durent le temps

D'un long voyage.

Je m'y perds et y perds mes rendez-vous.Cette seconde se dilate sur

Ce regard et j'oublie tout.

Une minute pour me réveiller.

Une heure pour me rappeler.

Je n'ai eu le temps que

Des mille voyages déjà

Oubliés.Il reste seul le petit tas de

Cendres grises de ma journée

Inactive.

Mon regard virevolte sur lui

Même tourbillonne dans l'éther

De mon âme.

Les miroirs se reflètent dans monMiroir à leur image, jusqu'à se

Perdre dans le miroitement gris

Des reflets de reflets

De mon âme

Je tire sur les fils de la

Réalité et les mailles se démaillent

Les couleurs défilent

Et mon esprit se décolore.



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6. Il y avait deux chats en voyage.Ils étaient doux et beaux,

Sensuels aux poils,

Intelligents aux yeux,

Rationalistes aux pieds,

Fou-fou dans la tête.

Ils avaient des queuesComme des badigeonneurs de néant

Et allaient dans le monde

En bon compagnons.

7. Zombie comme un fleuve s 'effaroucheDedans, boite un vieux coffre hétérosexuel

Les multitudes bysantines et

Colorées des phallocrates

S'étirent en cercles étonnés

Il y a partout de curieuses ombres

Qui peuplent les angles en vertigineux écoliersEliminant la peur du noir en un rose doux et sombre

au fond

D'une chambre vernissée de tapisseries

Multicolores.



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8. Je suis un enfant.

Un enfant à fête et à ombre,

Je charpente dans le désordre,Ce n'est pas sérieux,

Mais l'enfant est si envoûtant

Dans ses illusions,

Comment ne pas de temps en temps

Le laisser faire tranquille,

Quitte après à mettre une semaineA retrouver la sérénité,

L'authenticité, l'ouverture,

La qualité brûlée en un soir

De trop grande réussite

De trop grand plaisir facile.

Le petit manège tourne, dans

La peinture rouge, et

Eclabousse les

Belles vitres transparentes de

Mon esprit.

Ne soyons pas grincheux,

Tôt ou tard il se figera

Dans la peinture coagulée enMarron brun noirci.

L'enfant fêtard s'endormira dans

Un coin de la nuit.

Et demain, et après demain

Avec patience, on nettoiera

Tout cela pour naviguer vers deNouveaux horizons



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9. Le scolopendre noir de la vie

Est toujours terriblement strangeComme un singe à qui on aurait

Coupé la queue, la vie est

Déchirement ignominieux de

La matière sordide du rêve qui

N'en finit pas de commencer

En cauchemar.

10. Je voyage

Mais le paysage où je voyage reste.

Il reste à travers tout une harmonie,A mesure que s'accumulent les mondes,

C'est là où tout se retrouve.

C'est là où je te retrouverai toujours

..... éternellement



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11. Surtout le soir quand il pleut

Dehors, la chambre se peupleDe corps blancs aux hanches

Entrouvertes comme des portes,

Et emboîtées comme des boites marines

Mes yeux parcourent des chemins

De courbe. Et une chaleur

Profonde monte au fond de ma poitrine.

J'attends le soir avec une attention soutenue. Comme

si chaque seconde

Etait un grain de sable qui

S'effilochait de mon cerveau.

Et la nuit tombe comme un couvercle

Sur un faire-part noir et rose.

12. Un regard serti qui se

Jette , comme unGobelet en plastique dans l'égout

Un étonnement bleu

Marine profond avec des lueurs

De ciel qui empoignent

Le coeur de ma poitrine et le tordent.

Et le gris tout de suite

Après, partout, partout.....



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13. Attention, c'est un déchirement

Strident, un claquement sonore,

Un arrachement de membre.

Une tendresse volontaire ,un désirViolent de pénétrer la beauté,

Une couleur sournoise de bleu

Violent et de rouge pourpre,

Qui remplit les lèvres et les laisse amères.

Une tension continue

Qui se crispe? Un désir effroyable

D'union. Une attente précipitée.

Des oreilles froides, décollées, et

Vernissées sur la face, un regard

De chien battu, aux poils encollés

De poix. Une crevette frémissante

De noir dans un encrier rougeUne sorte de palpitation du

Dèchirement, comme les

Lambeaux d'une

Fenêtre ouverte sur le néant.



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14. Une exclusivité tendre

Un acier brillant qui s'enfonce

Dans le creux de mes hanches

Avec un regard tranquille.

Un dédain direct et subalterne

Pour les émotions erronées de

L'autre dans la rue.

Des visages défilent à perpétuité.

Un détachement plombé

Du passé.

Un écoulement tendre vers

L'avenir.

Une infidélité erronée duPrésent .



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15. Une certaine fatigue

A essayer de chercher

Des faisceaux de

Lignes dans la

Mer vierge.

Un désir,

Une tendance à venir sans

Arme, avec les yeux tranquillesDe l'enfance.

Un oubli incessant, un regard inconstant,

Une union détachée.

La douceur des algues

Dans l'eau tranquille et chaude

De la mer rouge.



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16. Il y a des choses que l'on ne peut qu'écrire,

Et il faut limiter petit à petit

Ce qu'on écrit à celles là.

Il y a des choses

Que l'on ne peut que peindreEt ce sont elles seules qui méritent

D'être peintes.

C'est le seul moyen d'enlever

Tout alibi plastique à la littérature

Et tout alibi littéraire à la peinture

C'est le seul moyen de rendre

Immédiatement coloré

Ce que l'on écrit,

Et immédiatement lisible

Ce que l'on peint



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17. Parmi des soirs aux ténacité sombresPétillait l'air oubliée d'une

Musique bien tempérée de Mozart.

Dans les suburbs d'une ville

Multipliée.

Les jours se passaient enDes accrochages de coeurs.

Des corps tendus pour

Y reposer l'âme de la nuit.

Des journées faites de couleurs

Etalées à grands coups de pinceaux.

Une matière prise à pleines mains et

Pénétré à s'en faire mal.

18. Tôt ou tard tout bascule

Et le linge sale avec,Sur mon coeur qui étouffe.

Il continue à battre sous tout

Ce tas de linge sale.

Qui rougit un peu plus à chaque

Pulsation.



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19. Crever la mer.

Avec une épingle à nourrice.

Que l'on retire pour faire l'amour

Clap clap.

Le bruit des sabots suédois

Dans un escalier de bois

MonteMoi, mon coeur se démonte

Referme sa braguette

Prend un air digne

Puis éclate en sanglots.

Je prends des livres sur l'étagère

Et les renverse; ils dégoulinent sur la terre,

Et fondent comme des yeux dans la terre.



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20. Autrefois, bien sur, il y avait desQui disaient vous venez

Maintenant, ils disent avez vous oublié?

Les nénuphars ont rempli le lac

Et les hippopotames pataugent

Dans l'eau glauque.

C'est comme à la mer,Avec le vent le sel marin,

L'odeur des îles en Bretagne,

Les gros pull over

Arrêté au bord de la mer comme un soldat

Je sens le vent dans mes cheveux.

Et qu'il va falloir partir

Il faut toujours partir, le vent

Emporte tout!

21. Je marche dans la dune, m'amuse

A sauter du haut des dunes.

La mer est belle à en crever.



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22. Partout baille le nénuphar.Mais mon coeur tourne comme une horloge.

Tic-tac, tic-tac,

Chaque tour me tord comme un torchon.

Dehors il fait nuit.

Beaucoup de nuit qui fait une écran noir.

Le rideau est tombé

Maintenant il faut se lever et quitter le théâtre.

On range un peu partout les chaises

Moi je reste assis dans la salle déserte

Avec le silence du raclement de mon coeur

Qui laisse des traînées rouge sur le parquet.



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23. Je fume un cigare au volute noir.

Mon nom est Anarchie.Ma terre est au delà des eaux

Et empiète sur la lune

Et le soleil confondus.

J'erre par des temps gris

Et mon nom est multiple.

Je plane dans des vents sombres

Et les couches obscures

Mon désir est partout

En étalage aux Dieux.

Je vis le lendemain des jours

Et ris des aumônes qu'on me fait.

Mon nom est personne.



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24. Quand va le ventLe bateau s'écoule.

Il ne reste que le glissement

sourd de la vie.

Sur des lendemains sans espoir

Et rayés à jamais des

Illusions morbides de l'enfance éclose.

Au delà des monts et des ponts

Dans un regard où se détermine

Les tréfonds de plénitude.

A jamais englouti



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CES DESSINS ET POEMES ONT ETE FAITS DURANT LES ANNEES 70

CETTE EDITION FAITE PAR L'AUTEUR VINGT ANS APRES

DATE DU LUNDI 16 DECEMBRE 1996CHAQUE EXEMPLAIRE EST NUMEROTE ET SIGNE

N°

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