P O S T E R N ° 47

Premiers cas de syndrome de Lyell induits par la chlorm zanone et la fluoxetine chez deux malades infect s par le VIH. E. ROSENTHAL*, I. BODOKH**, RM. CHICHMANIAN*, A. PESCE*, H. VINTI*, G. GARNIER*, J.P. CASSUTO*

We report the first two cases of toxic epidermal necrolysis in HIV-infected patients induced by chlormezanone and fluoxetine.

Les toxidermies bulleuses (TB) (syndrome de Lyell (TEN) et syndrome de Stevens-Johnson) chez les malades infect~s par le VIH sont imputables a des sulfamides. Nous rapportons 2 TEN chez des malades infect~s par le VIH • la responsabilit6 de ta chlorm~zanone (1) est pour la premiere fois impliqu~e sur ce terrain ; aucune toxidermie bulleuse n'a jamais ~t~ rapport6e avec la fluoxetine (2).

C a s n ° 1 :

Un homosexuel de 35 ans, s~ropositif asymptomatique pour le VIH (VIH+), re£~oit la chlorm~zanone (400 mg/j) pour des Iombalgies. Ce traitement est r6introduit 6 mois plus tard et, au 8 ~r~e jour, apparaissent une fi~vre & 40°C, des 6rosions muqueuses, une eruption cutanee entrafnant rapidement un d~collement de 1'6piderme. L'~volution sera favorable en 15 jours. En France, seules 12 TB ont ~t~ imput~es & cette molecule, mais jamais chez un malade infect~ par le VIH.

C a s n ° 2 :

Un ancien toxicomane de 35 ans, sideen, re(~oit depuis plusieurs mois un traitement associant AZT (3), cotrimoxazole(4) et fluconazole (5). En juin 1990, il re£;oit pendant 48 h 20 mg/j de fluoxetine en raison d'un syndrome d~pressif. Sept jours plus tard, il est hospitalis6 devant une fi~vre & 41°C et une 6ruption cutan~e. Des bulles apparaftront au niveau des muqueuses et de la peau, permettant le diagnostic de TEN. La TB gu~rira en 2 semaines sans interruption du traitement ant6rieur. Dans la litt6rature, aucune TB n'a jamais ~t~ rapport~e avec la fluoxetine.

Au cours du SIDA, les TB graves, parfois mortelles, sont toutes dues & des sutfamides. D'autres molecules, comme I'association amoxicilline-acide clavulanique (6), provoquent fr~quemment des ~ruptions allergiques chez les malades VIH +. Nos 2 observations ne permettent pas d'envisager le r61e du VIH dans la gen~se de ces toxidermies. Elles soulignent n~anmoins la n~cessit6 d'une surveillance ~troite de tout traitement chez ces malades, ainsi que la recherche imperative devant une toxidermie de signes annonciateurs d'une forme bulleuse (fievre tr~s 6levee, signes muqueux meme discrets) afin d'arreter immediatement le m6dicament responsable.

(1) Trancopal, (2) Prozac, (3) Retrovir (4) Bactrim, (5) Triflucan, (6) Augmentin.

* M#decine Interne II-H6matologie 'Pr J.P. CASSUTO) ; HSpital de Cimiez ; BP 179 ; 06003 NICE C#dex. ** Dermatologie (Pr J.P. ORTONNE ; H6pital Pasteur; BP 609 ; 06002 NICE C#dex.

1991 - Tome X l l Bu l le t in de la S N F M I N ° 2 5

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