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Résumés/Abstracts 35 R. Debrabant , M. Fatseas, C. Denis, J. Taillard, P. Philip, M. Auriacombe CNRS USR 3413 - SANPSY, université Bordeaux Segalen, Bordeaux, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Debrabant) Objectif.— Les troubles du sommeil font partie des plaintes les plus fréquemment rapportées par les sujets dépendants aux opia- cés. Cependant, peu d’études, toutes suivant un schéma d’étude transversal, ont examiné la qualité subjective du sommeil chez ces sujets. Ces études avaient montré que ces troubles pouvaient avoir diverses causes parmi lesquelles la durée de la consomma- tion d’opiacés, les troubles psychiatriques et les troubles liés à la consommation d’autres substances. Une seule étude montrait, de manière rétrospective, une amélioration de la qualité du som- meil au cours de la prise en charge de la dépendance aux opiacés. L’objectif de notre étude était : de décrire, de manière prospective, la qualité subjective du som- meil à l’inclusion et après 12 mois et son évolution chez des sujets dépendants aux opiacés recevant un traitement de maintien de l’abstinence ; de définir les facteurs associés à la qualité subjective du sommeil à l’inclusion et à 12 mois. Méthodes.— Les sujets ont été évalués à l’inclusion et à 12 mois à l’aide l’échelle de qualité de vie de Nottingham (NHP) permettant d’évaluer la qualité subjective du sommeil, de l’Addiction Severity Index (ASI), le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI), et des échelles d’anxiété et de dépression de Beck (BAI, BDI). Résultats.— L’échantillon était composé de 149 sujets dont 58 % trai- tés par méthadone et 42 % par buprénorphine. À l’inclusion, le NHP montrait une qualité subjective du sommeil très altérée. À 12 mois, elle était améliorée mais demeurait altérée comparée aux valeurs témoins (littérature). Trois groupes distincts d’évolution de la qua- lité subjective du sommeil ont été mis en évidence : elle était améliorée pour 56 %, dégradée pour 25 %, inchangée pour 19 %. La qualité subjective du sommeil à l’inclusion à 12 mois était associée à l’état psychologique et était indépendante de la consommation de substances. Conclusion.— Les troubles du sommeil et les facteurs liés à son amé- lioration chez les patients dépendants restent à être caractérisés en associant des mesures objectives à ces mesures subjectives. Déclaration d’intérêts.— aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2014.01.082 PO 37 Prévalence du tabagisme et des troubles du sommeil A. Meyer-Mazel Centre Médical Veille Sommeil, Paris, France Adresse e-mail : [email protected] Objectif.— De nombreuses études ont pu démontrer les effets délé- tères du tabagisme sur le sommeil et plusieurs études ont établi un lien très fort entre le tabagisme et le ronflement et le SAS. Cependant, assez peu d’articles étudient la prévalence du taba- gisme selon les troubles du sommeil et inversement la prévalence de chaque trouble du sommeil en fonction du statut taba- gique (fumeur, jamais-fumeur, ex-fumeur, fumeur de—5cigarettes, fumeurs de +8 cigarettes,...). La présente enquête a été réalisée dans le cadre d’un mémoire pour l’obtention du DU de tabacologie et d’aide au sevrage tabagique en 2012. Méthodes.— Le sondage a été effectué au travers d’un auto- questionnaire de 22 items sur une période de 3 mois. Cent réponses ont pu être exploitées et étaient issues de 4 sources différentes : un centre du sommeil (n = 26), un centre de gestion du stress (n = 16), un centre anti-tabac (n = 6) et un mailing (n = 52). Le mailing faisait office de « population témoin ». Les résultats ont été comparés à la population générale. Résultats.— Les personnes fumant —5 cigarettes est le groupe se plaignant le plus d’une mauvaise qualité et d’efficacité de sommeil, c’est également le groupe qui déclare dormir le plus longtemps avec 8 h de sommeil contre 6h54 pour l’échantillon. Les ex-fumeurs est le groupe qui dort le mieux et qui se plaint le moins d’avoir un trouble du sommeil (37 % contre 48 % pour l’échantillon). Le tabagisme augmente significativement le ronflement chez les consommateurs de + 8 cigarettes. Un fumeur de +20 cigarettes (83 % ronflent) multi- plie par 4 ses risques de ronfler par rapport à un fumeur de moins de 5 cigarettes (20 % ronflent). Conclusion.— Les petits fumeurs de —5 cigarettes ressentiraient plus les effets délétères sur leur sommeil que les fumeurs de +8 cigarettes. Cette différence de perception serait attribuée au rôle stimulant que pourrait avoir la nicotine sur la vigilance. Plus on est fatigué, plus on serait enclin à fumer. Le tabagisme augmente les risques de ronfler, mais le ronflement pourrait également être un facteur de risque de dépendance à la nicotine. Les ex-fumeurs est le groupe dormant le mieux, sans doute en raison d’une meilleure hygiène de vie. Déclaration d’intérêts.— aucun. http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2014.01.083 PO 38 Syndrome d’apnée du sommeil (SAS) et schizophrénie : étude descriptive d’une population de 46 patients schizophrènes E. Bach , I. Poirot , G. Vaiva CHRU de Lille, Lille, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (I. Poirot) Objectif.— Les patients schizophrènes (0,7 % de la population mon- diale) ont une espérance de vie diminuée de 20 ans par rapport à la population générale en raison de complications cardiovasculaires et d’un fort risque suicidaire. Les antipsychotiques de dernière génération sont les plus largement utilisés mais induiraient des syndromes métaboliques, source de nouvelles recommandations de l’HAS. Compte tenu de la plainte fréquente concernant le sommeil et la vigilance dans cette population, il semblerait intéressant de juger de la réalité du SAS dans ce cadre. Méthodes.— Nous avons recherché, les facteurs de risques cardio- vasculaires, les critères cliniques de SAS (critères de l’American Academy of Sleep Medecine) et de somnolence diurne (clinique et échelle de somnolence diurne d’Epworth) chez 46 patients schi- zophrènes, stabilisés et suivis dans 2 secteurs différents (rural et semi-rural). Résultats.— Nombreux sont les patients présentant des facteurs de risques cardiovasculaires (67,4 % d’hommes, âgés de 42 ± 12 ans ; 39,1 % ont un IMC supérieur à 30 ; 56,5 % fument ; 8,7 % présentent un diabète de type 2 ; 13 % ont une HTA ; 88,9 % sont sous antipsycho- tiques de dernière génération. Selon les critères de SAS, 4,3 % des patients présentent une somnolence isolée, 47,8 % au moins deux critères de SAS hors SDE, 23,9 %, au moins 2 critères de SAS asso- ciés à une SDE, soit 76 % nécessiteraient une exploration du trouble respiratoire nocturne. Conclusion.— Sur les 46 patients, 76 % devraient être explorés. En réalité, seuls 3 ont bénéficié d’un examen type oxymétrie et poly- graphie ventilatoire. Seul 1 patient est appareillé avec succès alors que les 2 autres patients étaient suspects de SAS. Ceci pose le pro- blème de l’accès au diagnostic et aux soins d’une partie de la population à fort risque vasculaire. Déclaration d’intérêts.— Lundbeck (protocoles et FMC, congrès), Janssen (FMC), GSK (protocoles, FMC, congrès), UCB (protocoles,

Prévalence du tabagisme et des troubles du sommeil

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Résumés/Abstracts 35

R. Debrabant ∗, M. Fatseas , C. Denis , J. Taillard , P. Philip ,M. AuriacombeCNRS USR 3413 - SANPSY, université Bordeaux Segalen, Bordeaux,France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R.Debrabant)

Objectif.— Les troubles du sommeil font partie des plaintes lesplus fréquemment rapportées par les sujets dépendants aux opia-cés. Cependant, peu d’études, toutes suivant un schéma d’étudetransversal, ont examiné la qualité subjective du sommeil chezces sujets. Ces études avaient montré que ces troubles pouvaientavoir diverses causes parmi lesquelles la durée de la consomma-tion d’opiacés, les troubles psychiatriques et les troubles liés àla consommation d’autres substances. Une seule étude montrait,de manière rétrospective, une amélioration de la qualité du som-meil au cours de la prise en charge de la dépendance aux opiacés.L’objectif de notre étude était :• de décrire, de manière prospective, la qualité subjective du som-

meil à l’inclusion et après 12 mois et son évolution chez des sujetsdépendants aux opiacés recevant un traitement de maintien del’abstinence ;

• de définir les facteurs associés à la qualité subjective du sommeilà l’inclusion et à 12 mois.

Méthodes.— Les sujets ont été évalués à l’inclusion et à 12 mois àl’aide l’échelle de qualité de vie de Nottingham (NHP) permettantd’évaluer la qualité subjective du sommeil, de l’Addiction SeverityIndex (ASI), le Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI),et des échelles d’anxiété et de dépression de Beck (BAI, BDI).Résultats.— L’échantillon était composé de 149 sujets dont 58 % trai-tés par méthadone et 42 % par buprénorphine. À l’inclusion, le NHPmontrait une qualité subjective du sommeil très altérée. À 12 mois,elle était améliorée mais demeurait altérée comparée aux valeurstémoins (littérature). Trois groupes distincts d’évolution de la qua-lité subjective du sommeil ont été mis en évidence : elle étaitaméliorée pour 56 %, dégradée pour 25 %, inchangée pour 19 %. Laqualité subjective du sommeil à l’inclusion à 12 mois était associéeà l’état psychologique et était indépendante de la consommationde substances.Conclusion.— Les troubles du sommeil et les facteurs liés à son amé-lioration chez les patients dépendants restent à être caractérisésen associant des mesures objectives à ces mesures subjectives.Déclaration d’intérêts.— aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2014.01.082

PO 37Prévalence du tabagisme et destroubles du sommeilA. Meyer-MazelCentre Médical Veille Sommeil, Paris, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Objectif.— De nombreuses études ont pu démontrer les effets délé-tères du tabagisme sur le sommeil et plusieurs études ont établiun lien très fort entre le tabagisme et le ronflement et le SAS.Cependant, assez peu d’articles étudient la prévalence du taba-gisme selon les troubles du sommeil et inversement la prévalencede chaque trouble du sommeil en fonction du statut taba-gique (fumeur, jamais-fumeur, ex-fumeur, fumeur de —5 cigarettes,fumeurs de +8 cigarettes,. . .). La présente enquête a été réaliséedans le cadre d’un mémoire pour l’obtention du DU de tabacologieet d’aide au sevrage tabagique en 2012.Méthodes.— Le sondage a été effectué au travers d’un auto-questionnaire de 22 items sur une période de 3 mois. Cent réponsesont pu être exploitées et étaient issues de 4 sources différentes : uncentre du sommeil (n = 26), un centre de gestion du stress (n = 16),

un centre anti-tabac (n = 6) et un mailing (n = 52). Le mailing faisaitoffice de « population témoin ». Les résultats ont été comparés à lapopulation générale.Résultats.— Les personnes fumant —5 cigarettes est le groupe seplaignant le plus d’une mauvaise qualité et d’efficacité de sommeil,c’est également le groupe qui déclare dormir le plus longtemps avec8 h de sommeil contre 6h54 pour l’échantillon. Les ex-fumeurs est legroupe qui dort le mieux et qui se plaint le moins d’avoir un troubledu sommeil (37 % contre 48 % pour l’échantillon). Le tabagismeaugmente significativement le ronflement chez les consommateursde + 8 cigarettes. Un fumeur de +20 cigarettes (83 % ronflent) multi-plie par 4 ses risques de ronfler par rapport à un fumeur de moinsde 5 cigarettes (20 % ronflent).Conclusion.— Les petits fumeurs de —5 cigarettes ressentiraientplus les effets délétères sur leur sommeil que les fumeursde +8 cigarettes. Cette différence de perception serait attribuée aurôle stimulant que pourrait avoir la nicotine sur la vigilance. Plus onest fatigué, plus on serait enclin à fumer. Le tabagisme augmenteles risques de ronfler, mais le ronflement pourrait également être unfacteur de risque de dépendance à la nicotine. Les ex-fumeurs estle groupe dormant le mieux, sans doute en raison d’une meilleurehygiène de vie.Déclaration d’intérêts.— aucun.

http://dx.doi.org/10.1016/j.msom.2014.01.083

PO 38Syndrome d’apnée du sommeil (SAS)et schizophrénie : étude descriptived’une population de 46 patientsschizophrènesE. Bach , I. Poirot ∗, G. VaivaCHRU de Lille, Lille, France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (I. Poirot)

Objectif.— Les patients schizophrènes (0,7 % de la population mon-diale) ont une espérance de vie diminuée de 20 ans par rapport à lapopulation générale en raison de complications cardiovasculaireset d’un fort risque suicidaire. Les antipsychotiques de dernièregénération sont les plus largement utilisés mais induiraient dessyndromes métaboliques, source de nouvelles recommandations del’HAS. Compte tenu de la plainte fréquente concernant le sommeilet la vigilance dans cette population, il semblerait intéressant dejuger de la réalité du SAS dans ce cadre.Méthodes.— Nous avons recherché, les facteurs de risques cardio-vasculaires, les critères cliniques de SAS (critères de l’AmericanAcademy of Sleep Medecine) et de somnolence diurne (cliniqueet échelle de somnolence diurne d’Epworth) chez 46 patients schi-zophrènes, stabilisés et suivis dans 2 secteurs différents (rural etsemi-rural).Résultats.— Nombreux sont les patients présentant des facteurs derisques cardiovasculaires (67,4 % d’hommes, âgés de 42 ± 12 ans ;39,1 % ont un IMC supérieur à 30 ; 56,5 % fument ; 8,7 % présententun diabète de type 2 ; 13 % ont une HTA ; 88,9 % sont sous antipsycho-tiques de dernière génération. Selon les critères de SAS, 4,3 % despatients présentent une somnolence isolée, 47,8 % au moins deuxcritères de SAS hors SDE, 23,9 %, au moins 2 critères de SAS asso-ciés à une SDE, soit 76 % nécessiteraient une exploration du troublerespiratoire nocturne.Conclusion.— Sur les 46 patients, 76 % devraient être explorés. Enréalité, seuls 3 ont bénéficié d’un examen type oxymétrie et poly-graphie ventilatoire. Seul 1 patient est appareillé avec succès alorsque les 2 autres patients étaient suspects de SAS. Ceci pose le pro-blème de l’accès au diagnostic et aux soins d’une partie de lapopulation à fort risque vasculaire.Déclaration d’intérêts.— Lundbeck (protocoles et FMC, congrès),Janssen (FMC), GSK (protocoles, FMC, congrès), UCB (protocoles,