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Article original Prévention du paludisme post-transfusionnel en zone d’endémie Prevention of transfusion transmitted malaria in endemic area S. Diop a, * , M. Ndiaye a , M. Seck a , B. Chevalier b , R. Jambou c , A. Sarr d , T.N. Dièye a , A.O. Touré a , D. Thiam a , L. Diakhaté a a Centre national de transfusion sanguine, BP 5002, Dakar Fann, Sénégal b Banque de sang de l’hôpital Principal, Dakar, Sénégal c Laboratoire d’immunologie parasitaire, institut Pasteur, 36, avenue Pasteur, BP 220, Dakar, Sénégal d Centre régional de transfusion sanguine, Thiès, Sénégal Disponible sur Internet le 7 aou ˆt 2009 Résumé Contexte. Le paludisme est un véritable problème de santé publique en Afrique subsaharienne ; plus de 300 millions de nouveaux cas et environ deux millions de décès surviennent chaque année. La transfusion sanguine est une voie potentielle de transmission du Plasmodium, mais il n’existe encore aucun consensus sur les mesures à prendre pour prévenir le paludisme post-transfusionnel en zone d’endémie. Ce travail avait pour but de comparer quelques outils disponibles et de discuter des différentes stratégies à mettre en œuvre. Matériel et méthodes. L’étude a porté sur 3001 donneurs de sang recrutés dans sept centres de transfusion sanguine au Sénégal au cours de deux périodes : la saison sèche (juinjuillet 2003) et la saison des pluies (octobrenovembre 2003). Nous avons évalué l’efficacité du questionnaire de sélection des donneurs de sang à exclure ceux qui sont potentiellement porteurs asymptomatiques du Plasmodium. Sur chaque don, étaient effectués un dépistage de l’Ag pLDH et des anticorps anti-Plasmodium par technique Elisa (DiaMed, Cressier sur Morat, Suisse), la goutte épaisse et le frottis sanguin, ainsi que le dépistage du VIH, de l’Ag HBs, du VHC et de la syphilis. Résultats. L’âge médian des donneurs de sang était de 27,7 ans. La séroprévalence des anticorps antiplasmodiaux était de 65,3 % et celle de l’antigène pLDH, de 0,53 %, positivité confirmée par microscopie. La prévalence des autres marqueurs infectieux était de 11,7 % pour l’Ag HBs, 0,83 % pour la syphilis, 0,49 % pour l’hépatite C et 0,46 % pour le VIH. Les facteurs de risque associés à un portage asymptomatique du Plasmodium étaient la saison des pluies, le caractère irrégulier des dons, le nombre élevé d’antécédents d’accès palustre et l’absence de traitement lors du dernier épisode. Conclusion. Le Plasmodium représente le troisième risque de transmission d’agents infectieux par la transfusion sanguine après l’hépatite B, la syphilis, et avant le VHC et le VIH au Sénégal. Le questionnaire médical a montré ses limites dans sa capacité à éliminer les porteurs asymptomatiques, ce qui justifie la proposition d’introduction du dépistage. La recherche de l’Ag pLDH du Plasmodium par technique Elisa nous semble être le meilleur outil de dépistage en zone d’endémie. La stratégie de dépistage systématique est la plus appropriée en termes de sécurité transfusionnelle. # 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Mots clés : Paludisme ; Plasmodium ; Paludisme post-transfusionnel ; Parasite et transfusion ; Afrique Abstract Background. Malaria is a real public health problem in Africa; more than 300 million new cases and approximately two million deaths arise every year. In spite of the blood transfusion is a potential way of Plasmodium transmission, there is no consensus for measures to prevent post- transfusion malaria in endemic area. This work aimed at comparing some tools and to discuss various strategies to be implemented. Material and methods. The study concerned 3001 blood donors recruited in seven blood transfusion centers in Senegal during two periods: dry season (JuneJuly, 2003) and rainy season (OctoberNovember, 2003). We evaluated the efficiency of the selection questionnaire for the blood donors to exclude those who are potentially asymptomatic carriers of the Plasmodium. Every donation was screened for pLDH antigen and Transfusion Clinique et Biologique 16 (2009) 454459 * Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected], [email protected] (S. Diop). 1246-7820/$ see front matter # 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. doi:10.1016/j.tracli.2009.02.004

Prévention du paludisme post-transfusionnel en zone d’endémie

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Article original

Prévention du paludisme post-transfusionnel en zone d’endémie

Prevention of transfusion transmitted malaria in endemic area

S. Diop a,*, M. Ndiaye a, M. Seck a, B. Chevalier b, R. Jambou c, A. Sarr d, T.N. Dièye a,A.O. Touré a, D. Thiam a, L. Diakhaté a

a Centre national de transfusion sanguine, BP 5002, Dakar Fann, Sénégalb Banque de sang de l’hôpital Principal, Dakar, Sénégal

c Laboratoire d’immunologie parasitaire, institut Pasteur, 36, avenue Pasteur, BP 220, Dakar, Sénégald Centre régional de transfusion sanguine, Thiès, Sénégal

Disponible sur Internet le 7 aout 2009

Résumé

Contexte. – Le paludisme est un véritable problème de santé publique en Afrique subsaharienne ; plus de 300 millions de nouveaux cas et environdeux millions de décès surviennent chaque année. La transfusion sanguine est une voie potentielle de transmission du Plasmodium, mais il n’existeencore aucun consensus sur les mesures à prendre pour prévenir le paludisme post-transfusionnel en zone d’endémie. Ce travail avait pour but decomparer quelques outils disponibles et de discuter des différentes stratégies à mettre en œuvre.Matériel et méthodes. – L’étude a porté sur 3001 donneurs de sang recrutés dans sept centres de transfusion sanguine au Sénégal au cours de deuxpériodes : la saison sèche (juin–juillet 2003) et la saison des pluies (octobre–novembre 2003). Nous avons évalué l’efficacité du questionnaire desélection des donneurs de sang à exclure ceux qui sont potentiellement porteurs asymptomatiques du Plasmodium. Sur chaque don, étaienteffectués un dépistage de l’Ag pLDH et des anticorps anti-Plasmodium par technique Elisa (DiaMed, Cressier sur Morat, Suisse), la goutte épaisseet le frottis sanguin, ainsi que le dépistage du VIH, de l’Ag HBs, du VHC et de la syphilis.Résultats. – L’âge médian des donneurs de sang était de 27,7 ans. La séroprévalence des anticorps antiplasmodiaux était de 65,3 % et celle del’antigène pLDH, de 0,53 %, positivité confirmée par microscopie. La prévalence des autres marqueurs infectieux était de 11,7 % pour l’Ag HBs,0,83 % pour la syphilis, 0,49 % pour l’hépatite C et 0,46 % pour le VIH. Les facteurs de risque associés à un portage asymptomatique duPlasmodium étaient la saison des pluies, le caractère irrégulier des dons, le nombre élevé d’antécédents d’accès palustre et l’absence de traitementlors du dernier épisode.Conclusion. – Le Plasmodium représente le troisième risque de transmission d’agents infectieux par la transfusion sanguine après l’hépatite B, lasyphilis, et avant le VHC et le VIH au Sénégal. Le questionnaire médical a montré ses limites dans sa capacité à éliminer les porteursasymptomatiques, ce qui justifie la proposition d’introduction du dépistage. La recherche de l’Ag pLDH du Plasmodium par technique Elisa noussemble être le meilleur outil de dépistage en zone d’endémie. La stratégie de dépistage systématique est la plus appropriée en termes de sécuritétransfusionnelle.# 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots clés : Paludisme ; Plasmodium ; Paludisme post-transfusionnel ; Parasite et transfusion ; Afrique

Abstract

Background. – Malaria is a real public health problem in Africa; more than 300 million new cases and approximately two million deaths ariseevery year. In spite of the blood transfusion is a potential way of Plasmodium transmission, there is no consensus for measures to prevent post-transfusion malaria in endemic area. This work aimed at comparing some tools and to discuss various strategies to be implemented.Material and methods. – The study concerned 3001 blood donors recruited in seven blood transfusion centers in Senegal during two periods: dryseason (June–July, 2003) and rainy season (October–November, 2003). We evaluated the efficiency of the selection questionnaire for the blooddonors to exclude those who are potentially asymptomatic carriers of the Plasmodium. Every donation was screened for pLDH antigen and

Transfusion Clinique et Biologique 16 (2009) 454–459

* Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected], [email protected] (S. Diop).

1246-7820/$ – see front matter # 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.doi:10.1016/j.tracli.2009.02.004

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antibodies against Plasmodium by Elisa technique (DiaMed, Cressier sur Morat, Suisse), morphological tests was also performed, as well as thescreening of HIV, HBs Ag, HCV Ab and syphilis.Results. – Median age of blood donors was of 27.7 years. Anti-Plasmodium antibodies prevalence was 65.3% and pLDH antigen was of 0.53%, allpositivity was confirmed by microscopy. The prevalence of the other infectious markers was 11.7% for HBs Ag; 0.83% for syphilis; 0.49% forHCVAb and 0.46% for HIVAb. The risk factors associated with an asymptomatic carrier of Plasmodium were: the rainy season, irregular characterof the blood donations, high frequency of malaria attacks in the past, and absence of treatment during the last episode.Conclusion. – Plasmodium represents the third risk of blood transmitted infectious agents after hepatitis B virus, syphilis, and before HCV andHIV in Senegal. The medical questionnaire is not useful enough for asymptomatic carriers deferral, and we propose to introduce Plasmodiumscreening. The screening for Plasmodium pLDH by Elisa technique seems to be the best tool in endemic area and the strategy of systematicscreening is the most suited in terms of blood transfusion safety.# 2009 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Keywords: Malaria; Plasmodium; Transfusion transmitted malaria; Parasite and transfusion; Africa

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1. Introduction

Le paludisme est l’une des maladies endémoépidémiquesles plus répandues dans le monde. Chaque année, plus de300 millions de nouveaux cas apparaissent et plus de deuxmillions de personnes en meurent. Neuf cas sur dix concernentla région africaine où un million de décès sont enregistréschaque année [1,2]. Dans les pays endémiques, le paludismecontribue pour plus de 25 % des causes d’anémie maternellesévère chez la femme enceinte, et pour 10 à 20 % des causes defaible poids à la naissance [3,4].

La transfusion sanguine est une voie potentielle detransmission du Plasmodium. Ce risque de paludisme post-transfusionnel (PPT) est une réalité puisque le parasite peutrésister à une température de 4 8C pendant au moins troissemaines, et qu’il peut survivre chez le sujet asymptomatiquecandidat au don de sang, pendant un à trois ans selon lesespèces [5]. Le PPT est une complication grave dontl’évolution est souvent fatale, et malgré la réalité du risqueen zone d’endémie, il n’existe à ce jour aucun consensus surles mesures de prévention [6]. Dans les pays non endémiques,la prévention s’effectue par l’exclusion définitive outemporaire des donneurs ayant séjourné même brièvementen zone d’endémie, et par le biais du dépistage des anticorpsvis-à-vis du Plasmodium après une période d’observationvariable selon les pays [7,8]. Pour la plupart des paysendémiques, les mesures préventives reposent sur desdonnées d’interrogatoire permettant d’exclure tous lescandidats au don ayant présenté un syndrome infectieuxdans les trois mois précédents, et sur le traitement présomptifdes receveurs après toute transfusion suivie de fièvreinexpliquée. Ces mesures sont inefficaces et ne permettentpas d’éliminer le risque de transmission du Plasmodium[9,10]. Une autre difficulté est liée à l’absence de méthodesdiagnostiques efficaces et facilement applicables en zoned’endémie pour éliminer les donneurs de sang porteursasymptomatiques du Plasmodium. En effet, les examensmorphologiques (goutte épaisse [GE] et frottis sanguin) sontpeu sensibles, peu reproductibles et fastidieux à mettre enplace dans un laboratoire de qualification biologique des donsde sang. Les tests de dépistage des anticorps entraîneraient unfort taux d’exclusion des donneurs puisque la plupart desrésidents en zone d’endémie en sont porteurs.

La détection de l’antigène du Plasmodium pourrait être unealternative aux examens morphologiques et au dépistage desanticorps, même si leur bon niveau de sensibilité dans uncontexte de dépistage est encore controversé [11]. DiaMed aintroduit récemment un nouveau test Elisa qui détecte parimmunocapture un antigène du Plasmodium, la lactatedéshydrogénase (pLDH), qui est une enzyme secrétée par lesPlasmodiums. Nous avons voulu, par ce travail, évaluer laprévalence de l’antigène pLDH chez les donneurs de sang àtravers une étude multicentrique menée dans sept centres detransfusion situés dans quatre villes du Sénégal. Par cetteévaluation, nous testons l’hypothèse selon laquelle le dépistagede l’Ag pLDH pourrait être une alternative par rapport à latechnique Elisa de dépistage des anticorps anti-Plasmodium,les techniques morphologiques et le questionnaire de sélectionmédicale.

2. Matériel et méthodes

Cette étude multicentrique de type transversal s’est dérouléeen 2003 sur deux périodes : une période de faible transmissiondu paludisme au Sénégal (10 juin–17 juillet), puis une autrepériode de forte transmission (6 octobre–15 novembre).

Les dons de sang étaient effectués à Dakar au niveau de troissites (centre national de transfusion sanguine [CNTS], HôpitalPrincipal et Hôpital Aristide Le Dantec), et dans trois autresvilles : Thiès (70 km de Dakar), Diourbel (145 km de Dakar) etKaolack (190 km de Dakar).

Le principe du don reposait sur le bénévolat, le volontariat etl’anonymat. Les critères à respecter pour le don de sang totalétaient les suivants : poids au moins supérieur à 52 kg, âgecompris entre 18 ans et 60 ans, voire 65 ans pour les anciensdonneurs réguliers ; la date du dernier don devait remonter àplus de quatre mois chez la femme et trois mois chez l’homme.Pour la sélection médicale, nous avons introduit, en plus duquestionnaire classique, un autre questionnaire plus spécifiqueportant sur des questions relatives au paludisme :

� antécédents de paludisme évalués à partir d’épisodes fébrilesévocateurs et/ou confirmés par une GE positive ;� nombre d’épisodes survenus dans les trois dernières années,

date du dernier épisode ;� expression clinique et traitement du dernier épisode.

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Après prélèvement, les échantillons étaient conservés entre4 8C et 8 8C et le transfert vers le CNTS de Dakar a été effectuéen container réfrigéré dans un délai maximal de deux à troisjours. Sur chaque donneur étaient effectués une GE et un frottissanguin pour la recherche de Plasmodium en microscopie, unprélèvement sur un tube avec comme anticoagulant l’EDTApour le dépistage de l’antigène pLDH en Elisa, et un autre surun tube sans anticoagulant dont le sérum a permis la recherchedes anticorps.

Le dépistage de l’antigène a été effectué par la techniqueElisa-Malaria Antigen Test (DiaMed Elisa-Malaria AntigenTest ; Cressier sur Morat, Suisse) qui détecte par immunocaptureun antigène du Plasmodium, la pLDH qui est une enzymesecrétée par les Plasmodiums qui infectent les hématies. Cettetechnique permet de détecter la pLDH libérée par les quatreespèces de Plasmodiums et permet ainsi de distinguer l’infectionà Plasmodium falciparum des autres espèces de Plasmodiumnon falciparum. L’enzyme pLDH disparaît dans les 24 heuresqui suivent un traitement antipaludéen efficace [12] et aucun casd’anticorps neutralisants n’a été décrit.

Les résultats ont été interprétés comme suit : les densitésoptiques (DO) des témoins devaient être comprises entre 0 et0,200 nm pour le contrôle négatif et supérieures à 0,500 nmpour le contrôle positif. La valeur seuil a été calculée enmultipliant par deux la valeur moyenne de la DO des contrôlesnégatifs. Un échantillon était considéré positif si sa DO étaitsupérieure à celle de la valeur seuil et indiquait que desparasites viables dans le sang étaient détectés. Un échantillonétait considéré négatif si sa DO était inférieure à celle de lavaleur seuil et indiquait qu’il y avait absence de parasitesviables dans le sang ou qu’il y avait absence de multiplicationdu parasite liée à une prise d’antipaludéens. Un échantillon étaitconsidéré douteux si sa DO était comprise entre 0,9 et 1,1 de lavaleur seuil.

Le dépistage des anticorps a été effectué par la techniqueElisa-Malaria Antibody Test (DiaMed Elisa Malaria AntibodyTest ; Cressier sur Morat, Suisse) qui est un test sérologique detype Elisa, rapide et très sensible par rapport à la recherched’anticorps anti-Plasmodium de type Ig M et IgG. L’antigèneutilisé est un extrait total de culture de Plasmodium falciparumenrichi avec des antigènes recombinants de P. vivax. En raisond’une communauté antigénique existant au sein du genrePlasmodiums, les anticorps anti-P. ovale et anti-P. malariaepeuvent être également détectés.

Les résultats ont été interprétés comme suit : la validation dutest exige que la DO du contrôle positif soit supérieure à 0,500et celle du contrôle négatif, inférieure à 0,200. La valeur seuil aété calculée en multipliant par quatre la valeur moyenne de laDO des contrôles négatifs. L’index anticorps (Ac) de chaquedétermination a été obtenu en divisant la valeur de la DO de cetéchantillon par celle de la valeur seuil. Un index Ac supérieurou égal à 1 est considéré comme échantillon positif ; un indexAc inférieur ou égal à 0,8 est considéré comme échantillonnégatif. Un échantillon est douteux lorsque l’index Ac estcompris entre 0,8 et 1.

Les autres agents infectieux transmissibles par le sangont également été dépistés : le VIH (Murex HIV Ag/Ab

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Combination ; Abbott Murex, Partford Kent, Royaume Uni,confirmation des tests positifs par VIH Blot 2.2 ; GenelabsDiagnostics, Solon, États-Unis), l’antigène HBs (Monolisa AgHBs PLUS ; Bio-Rad, Marnes La Coquette, France), lesanticorps antivirus de l’hépatite C (Innotest HCV Ab IV ;Innogenetics, Ghent, Belgique) et la syphilis (Syphilis RPR CardTest et syphilis TPHA ; Randox, Antrim, Royaume Uni).

Analyse statistique : la corrélation entre variables qualita-tives pour la recherche des facteurs de risques associés à unportage asymptomatique de l’Ag pLDH a été réalisée par le testdu Khi2. Une valeur de p � 0,05 ( p = probabilité d’erreurs) aété considérée comme significative.

3. Résultats

3.1. Données sociodémographiques

Un total de 3001 dons ont été étudiés et répartis comme suitselon le lieu du don :

� Dakar (2503 dons ; 83,4 %) ;� Thiès (276 ; 9,1 %) ;� Kaolack (124 ; 4,1 %) ;� Diourbel (98 ; 3,2 %).

La population des donneurs de sang était jeune avec un âgemédian de 27,7 ans (�10,3) et la majorité des donneurs (1603soit 53,5 %) avaient un âge compris entre 18 et 29 ans.

La répartition selon le sexe montrait une forte prédominancemasculine (2413 soit 80 %). En effet, seuls 588, soit 20 %, desdonneurs de sang étaient de sexe féminin.

Les prélèvements en cabine fixe représentaient plus de lamoitié des dons (1771 soit 59 %), alors que 1230 dons, soit41 %, ont été réalisés par les équipes de collecte mobile.

La plupart des donneurs étaient des bénévoles réguliersayant réalisé au moins deux dons durant l’année (1607, soit53,5 %). Les donneurs occasionnels (moins de deux dons paran) représentaient 46,5 %.

3.2. Antécédents de paludisme

La majorité des donneurs (2608, soit 86,9 %) avaient signaléavoir présenté des antécédents de paludisme, alors que 393restants, soit 13,1 %, ne se souvenaient pas avoir une fois eu unaccès palustre.

Chez les donneurs ayant rapporté des antécédents depaludisme, la date du dernier accès palustre était inférieure ouégale à trois ans pour 1097 donneurs (69,1 %), alors qu’elleétait supérieure à trois ans pour 490 donneurs (30,9 %).

Aucun donneur n’avait rapporté d’accès palustre dans lesquatre mois précédant le don. Le dernier accès remontait entrequatre et 12 mois, 12–24 mois et 24–36 mois chezrespectivement 73, 509 et 515 donneurs de sang.

L’expression clinique prédominante de ces antécédents depaludisme était représentée par un accès simple rapporté pour1041 cas d’accès palustre (65,6 %), alors que pour les 546 casrestants (34,4 %), il a été noté soit une hospitalisation, soit un

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Tableau 1Tableau récapitulatif des facteurs de risques.

Nombrede donneurs

Nombre de caspositifs (%)

Période de l’étudeJuin – Juillet 1974 0Octobre – Novembre 1027 16 (1,55)

SexeHommes 2413 13 (0,53)Femmes 588 3 (0,51)

Type de donneursRéguliers 1607 11 (0,31)Occasionnels 1394 5 (0,78)

Dernier épisode de paludismeDate � 3 ans 1097 11 (1)< 4 mois 0 04–12 mois 73 2 (2,7)12–24 mois 509 5(0,98)24–36 mois 515 4(0,77)

Date > 3 ans 490 5 (1,02)Accès simple 1041 11 (1,05)Accès grave 546 5 (0,91)Traité 1396 13 (0,93)Non traité 191 3 (1,57)

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arrêt complet de toutes les activités scolaires ou profession-nelles.

Un traitement antipaludéen a été instauré dans 88 % des cas(n = 1396) lors du dernier accès palustre, alors que dans 22 %des cas (n = 191), il n’a pas été instauré de traitementantipaludéen.

3.3. Prévalence des anticorps et des antigènes duPlasmodium

Les anticorps anti-Plasmodium ont été recherchés chez1907 donneurs de sang. Les résultats ont montré une forteprévalence des anticorps chez les donneurs de sang puisque1246, soit 65,33 %, étaient porteurs d’anticorps (index Ac > 1),131, soit 6,86 %, avaient des résultats douteux (index Ac entre0,8 et 1) et cette recherche était négative (index Ac < 0,8) pour530 donneurs, soit 27,79 %.

La recherche de l’antigène pLDH du Plasmodium partechnique Elisa a trouvé sa présence chez 16 donneurs de sangsur les 3001 testés, représentant une prévalence de 0,53 %. Unrésultat douteux a été retrouvé chez 67 donneurs de sang, soitenviron 2,23 %.

Nous avons trouvé que tous les résultats positifs à l’Elisa del’Ag pLDH l’étaient également avec la GE et le frottis sanguin,tandis que les cas douteux et les résultats négatifs à l’ElisapLDH étaient négatifs avec ces tests morphologiques.

3.4. Séroprévalence des autres marqueurs infectieux

Nous avons trouvé 14 donneurs de sang séropositifs pour lesAc du VIH sur les 3001 étudiés, soit 0,46 %. Cette prévalence duVIH chez les donneurs de sang était de 0,41 % (dix cas sur 2413,dont neuf VIH1 et un VIH2) chez les hommes et de 0,68 % chezles femmes (quatre cas sur 588, dont trois VIH1 et un VIH2).

Le dépistage de l’antigène de surface de l’hépatite B a trouvéune positivité chez 354 donneurs sur les 3001, soit uneprévalence de 11,7 %. Cette prévalence de l’Ag HBs chez lesdonneurs était de 12,1 % (293 cas sur 2413) chez les hommes etde 10,3% chez les femmes (61 cas sur 588).

Le dépistage des anticorps du virus de l’hépatite C a trouvéune positivité chez 15 donneurs sur les 3001, soit uneprévalence de 0,49 %. Cette prévalence des anticorps duVHC chez les donneurs était de 0,49 % (12 cas sur 2413) chezles hommes et de 0,34 % chez les femmes (deux cas sur 588).

La présence d’un marqueur sérologique de la syphilis (RPRet/ou TPHA positifs) a été retrouvé chez 25 patients sur les3001, soit une prévalence de 0,83 %. La prévalence chez leshommes était de 0,87 % (21 cas sur 2413) et de 0,68% chez lesfemmes (quatre cas sur 588).

Les co-infections étaient représentées par un cas deVIH + Ag du Plasmodium et deux cas de syphilis + Ag duPlasmodium.

3.5. Le questionnaire de sélection médicale

L’analyse du questionnaire médical montre que les facteursretrouvés comme pouvant significativement influencer la

présence de l’Ag pLDH étaient le don en période de fortetransmission, le don occasionnel, la non-prise d’un traitementlors du dernier accès palustre (Tableau 1). À l’inverse, le sexedu donneur, son âge, le dernier épisode d’accès palustresupérieur ou inférieur à trois ans et la gravité de l’expressionclinique du dernier accès palustre ne sont pas associés à uneplus grande prévalence de l’Ag pLDH.

4. Discussion

Notre étude a porté sur une population de 3001 donneurs desang recrutés à Dakar et dans trois autres villes du Sénégal. Lefaciès épidémiologique du paludisme est le même dans cesvilles, avec une transmission saisonnière entre les mois deseptembre à novembre, au cours de laquelle des tauxd’inoculation entomologique de 0,65 à 1,33 piqûre/personne/nuit ont été rapportés [13].

Le choix de ces sept sites de collecte, situés dans quatrevilles et ayant des niveaux d’activités différentes, s’expliquaitsurtout par le souci de tester la faisabilité de l’introduction d’unnouveau test diagnostique au moins dans sa phase préanaly-tique. Les conditions de conservation et de transport deséchantillons se sont parfaitement bien déroulées, commel’attestent les valeurs de séropositivité de l’Ag HBs qui sontconcordantes avec les valeurs attendues.

Selon notre étude, le risque de transmission du Plasmodiumpar la transfusion sanguine est une réalité. En effet, 86,9 % desdonneurs signalent avoir présenté au moins un accès palustredans leurs antécédents et 69,1 % des donneurs ont présenté unaccès palustre dans les trois ans qui précèdent la date du don.Ces derniers peuvent ainsi porter de façon asymptomatique leP. vivax ou ovale qui peut persister pendant trois ans, ou alors le

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P. falciparum qui persiste cependant rarement au-delà d’un àdeux ans [14].

De plus, les anticorps anti-Plasmodium dépistés partechnique Elisa ont été retrouvés positifs chez 65,33 % desdonneurs de sang. Cette forte prévalence des donneurs porteursdes anticorps anti-Plasmodium exclut la possibilité d’utiliser cemarqueur comme un outil de sélection en zone d’endémie.

En considérant la prévalence de l’antigène pLDH (0,53 % denotre population), le paludisme représente le troisième risqued’infection transmise par la transfusion sanguine au Sénégalaprès l’hépatite B (11,7 %), la syphilis (0,83 %) et devantl’hépatite C (0,49 %) et le VIH (0,46 %). Cependant, ilfaut noter que cette expression du risque infectieux post-transfusionnel ne tient compte que des prévalences respectivesdes différents agents et ne fait pas appel au calcul des risquesrésiduels, ce qui peut engendrer des résultats biaisés.

Des études réalisées en Afrique avec l’utilisation des testsmorphologiques (GE et frottis sanguin) retrouvent desprévalences chez les donneurs de sang beaucoup plusimportantes. Il en est ainsi des 33,5 % de sujets porteursd’hématozoaires chez les donneurs de sang à Cotonou [15], des50,7 % à Bobo-Dioulasso [16], et des 10,2 % au Nigeria [17].Une étude réalisée au Kenya et utilisant le dépistage del’antigène retrouve une prévalence de 0,67 à 8,63 % selon lesdifférentes régions du pays [10].

Les insuffisances du système d’hémovigilance en Afriqueexpliquent la faiblesse ou l’absence de notification de ces casde PPT.

Dans la plupart des pays en zone d’endémie palustre, laprévention du PPT consiste soit à administrer un traitementantipalustre systématique de tous les receveurs, soit àadministrer un traitement lorsque apparaît une fièvre aprèstransfusion sanguine. Cette attitude est complétée dansquelques centres par une sélection médicale pour éliminertout candidat au don ayant présenté un syndrome infectieuxdans les trois derniers mois. Nous avons évalué l’efficacité d’unquestionnaire établi pour renforcer cette sélection médicale.Les facteurs qui étaient retrouvés, associés à un risque deportage de l’Ag pLDH étaient le don effectué en période deforte transmission, l’absence de traitement du dernier accèspalustre et la non-régularité des dons (donneurs occasionnels).

Les limites de ce questionnaire médical sont surtout dues aufait que ces données résultent d’un interrogatoire et il est trèsdifficile de s’assurer de la véracité des informations collectées.Certains donneurs de sang pourraient fournir de faussesinformations, de façon intentionnelle ou pas, soit parce qu’ilsn’ont pas compris le sens des questions ou les méconnaissent, soitparce qu’ils ont oublié les antécédents de paludisme. C’est ainsique plusieurs cas de PPTont été rapportés dans la littérature, alorsque les donneurs avaient validé les critères de sélection [18,19].

Il est donc logique de proposer l’introduction d’un dépistagedu Plasmodium sur les dons de sang selon une stratégie àétudier. Les difficultés à mettre en place une telle politique sontliées au coût, mais aussi au choix de l’outil technique à utiliserpour ce dépistage.

Un bon outil de dépistage chez les donneurs de sang doit avoirune forte sensibilité, une forte valeur prédictive positive, être

rapide et de moindre coût. Ce dépistage devrait permettre deréduire le risque de PPT et le nombre de donneurs faussementéliminés.

La GE et le frottis sanguin ont une sensibilité faible pour laqualification biologique ; les résultats dépendent de l’expéri-ence du technicien. Une étude menée en Turquie entre 1977 et1994 sur 5000 donneurs de sang a retrouvé une négativité detoutes les GE, malgré le diagnostic de 58 cas de PPT [20]. Dansnotre étude, il existe une concordance parfaite entre cesexamens morphologiques et le dépistage de l’Ag pLDH partechnique Elisa, mais la lecture de ces examens a été réalisée endehors du CNTS dans un service spécialisé de parasitologie.

Le dépistage des anticorps anti-Plasmodium ne peut êtreproposé comme outil de dépistage en zone d’endémie puisquecela conduirait à éliminer plus de trois quarts des candidats audon. Ce fait est corroboré par notre étude qui a montré que65,33 % des donneurs de sang étaient porteurs d’Ac anti-Plasmodium.

Par ailleurs, dans les pays non endémiques, le dépistage desanticorps s’impose comme la technique de réhabilitation desdonneurs de sang de retour d’un voyage en zone d’endémie[21,22]. En France, un dépistage systématique chez 1400 mili-taires donneurs de sang, de retour d’une zone d’endémiepalustre depuis plus de quatre mois et depuis moins de trois ansa retrouvé que 3,92 % d’entre eux présentaient des anticorps partechnique d’immunofluorescence indirecte (IFI) [23]. Plusrécemment, des séroprévalences de 4,39 et 2,35 % ont étéretrouvées en Île-de-France, respectivement par les techniquesElisa et IFI de détection des anticorps [24].

Le dépistage de l’antigène du Plasmodium constitue, selonnous, l’outil privilégié de dépistage s’agissant des pays en zoned’endémie. Notre étude a montré qu’elle concordait avec lestests morphologiques. Sa réalisation par technique Elisas’intègre facilement dans les plateaux de qualificationbiologique des dons de sang. Le choix de la pLDH est basésur le fait que les faux positifs sont exceptionnels, à l’inversedes tests détectant l’antigène HRP2 (Histidine-rich protein 2)qui peuvent être présents deux semaines après la clearance desparasites.

Actuellement, aucune stratégie n’est parfaitement définie enzone d’endémie. Les mesures en vigueur vont du traitementsystématique de tout receveur occasionnant beaucoup detraitements inutiles, jusqu’à l’expectative armée qui consiste àtraiter dès l’apparition d’une fièvre inexpliquée. Cette stratégiede non-dépistage est complétée par la sélection médicale àtravers un questionnaire, dont nous avons observé les limitesquant à sa capacité à éliminer les donneurs de sang porteursasymptomatiques d’hématozoaires.

Le dépistage systématique du paludisme sur tous les dons desang en plateau de qualification biologique serait trèsintéressant car il permettrait d’éliminer tous les cas qui ontpu échapper à la sélection médicale. La disponibilité d’un outiladéquat tel que le dépistage des antigènes s’impose à nouscomme un argument de taille pour pouvoir proposer cettestratégie. Le surcoût d’une telle démarche sur les budgets desservices de transfusion déjà très réduits dans les pays en zoned’endémie constitue cependant sa limite essentielle.

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Le dépistage pour qualification de produit est une alternativeau dépistage systématique et permettrait de réduire son coût. Ils’effectuerait sur quelques dons afin de permettre l’isolationdes produits sanguins indemnes de Plasmodium qui serontspécialement préparés à la demande des prescripteurs pourcertains patients, notamment les enfants, les femmes enceinteset les immunodéprimés chez qui le PPT est souvent fatal.

Le dépistage de l’antigène par test rapide en prédon est unestratégie susceptible de réduire le risque de prélèvement dessujets parasités asymptomatiques. Cette technique de dépistagepar test rapide [25] pourrait être appliquée dans des centres oùle recrutement n’est pas important et éventuellement pendantles périodes de forte transmission durant lesquelles le risque estplus présent.

5. Conclusion

Le risque de PPT est un problème majeur en zoned’endémie. L’introduction du dépistage de l’antigène duPlasmodium permettrait d’exclure les porteurs asymptoma-tiques et devrait être appliquée selon des stratégies modulablesselon le contexte.

6. Conflits d’intérêts

Aucun.

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