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Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2013) 42, 1008—1017 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com LE RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTÉRIN Prévention du RCIU vasculaire Prevention of IUGR J. Nizard Service de gynécologie obstétrique hôpital Pitié-Salpêtrière, AP—HP, UPMC Paris-6, 83, boulevard de l’Hôpital, 75013 Paris, France MOTS CLÉS Retard de croissance intra-utérin ; Prévention ; Aspirine ; Grossesse Résumé Objectif. La prévention du retard de croissance in utero se conc ¸oit avant toute grossesse pour toutes les femmes, en dehors d’antécédents vasculaires obstétricaux, ou pour une gros- sesse suivant un tel accident. L’objectif de cette section est de faire le point sur les données disponibles pour chacune de ces situations et d’établir des recommandations de prévention. Patientes et méthode. Recherche bibliographique sur PubMed et Cochrane database. Résultats. Une grossesse avant 40 ans (avis d’expert), l’obtention d’un indice de masse corpo- relle hors des extrêmes avant la grossesse (grade B) et une prise de poids en cours de grossesse adaptée au poids préconceptionnel (avis d’expert) sont associées à un moindre risque de RCIU. Par ailleurs, l’équilibre des pathologies chroniques d’organes pouvant interférer avec la circu- lation placentaire (avis d’expert), la prévention des grossesses multiples (grade A), l’arrêt du tabac < 15 SA (grade A), la normalisation des glycémies en cas de diabète en évitant les hypo- glycémies (grade C), le respect d’une hypertension artérielle modérée en cas d’hypertension artérielle chronique (avis d’expert), et la prescription d’aspirine en deuxième moitié de journée (grade B) et avant 16 SA en cas d’antécédent de pré-éclampsie < 34 SA ou de RCIU < 5 e percentile dont l’origine vasculaire est probable diminuent le risque de survenue d’un RCIU (grade A). Conclusions. Malgré le peu de moyens disponibles pour diminuer le risque de RCIU, certaines règles simples semblent être utiles. L’aspirine semble être le traitement préventif le plus utile dans les situations à risque de RCIU. Des travaux supplémentaires sont toutefois nécessaires. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. KEYWORDS Intrauterine growth restriction; Prevention; Aspirin; Pregnancy Summary Aim. Prevention of intrauterine growth restriction (IUGR) should be addressed before concep- tion ideally for all women, or at least for those with a medical risk factor or with a history of poor perinatal outcome or obstetrical complication. The aim of this section is to assess available evidence on IUGR prevention and elaborate clinical guidelines. Patients and method. Bibliographic research on PubMed and Cochrane Database. Results. Maternal age above 40 increases the risk of IUGR (Experts opinion). Encouraging women to start pregnancy when their Body Mass Index (BMI) is between extremes (grade B) and aiming for recommended weight gain according to their preconceptional BMI (professional Adresse e-mail : [email protected] 0368-2315/$ see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.09.022

Prévention du RCIU vasculaire

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Page 1: Prévention du RCIU vasculaire

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ournal de Gynecologie Obstetrique et Biologie de la Reproduction (2013) 42, 1008—1017

Disponible en ligne sur

ScienceDirectwww.sciencedirect.com

E RETARD DE CROISSANCE INTRA-UTÉRIN

révention du RCIU vasculairerevention of IUGR

. Nizard

ervice de gynécologie obstétrique hôpital Pitié-Salpêtrière, AP—HP, UPMC Paris-6, 83, boulevard de’Hôpital, 75013 Paris, France

MOTS CLÉSRetard de croissanceintra-utérin ;Prévention ;Aspirine ;Grossesse

RésuméObjectif. — La prévention du retard de croissance in utero se concoit avant toute grossessepour toutes les femmes, en dehors d’antécédents vasculaires obstétricaux, ou pour une gros-sesse suivant un tel accident. L’objectif de cette section est de faire le point sur les donnéesdisponibles pour chacune de ces situations et d’établir des recommandations de prévention.Patientes et méthode. — Recherche bibliographique sur PubMed et Cochrane database.Résultats. — Une grossesse avant 40 ans (avis d’expert), l’obtention d’un indice de masse corpo-relle hors des extrêmes avant la grossesse (grade B) et une prise de poids en cours de grossesseadaptée au poids préconceptionnel (avis d’expert) sont associées à un moindre risque de RCIU.Par ailleurs, l’équilibre des pathologies chroniques d’organes pouvant interférer avec la circu-lation placentaire (avis d’expert), la prévention des grossesses multiples (grade A), l’arrêt dutabac < 15 SA (grade A), la normalisation des glycémies en cas de diabète en évitant les hypo-glycémies (grade C), le respect d’une hypertension artérielle modérée en cas d’hypertensionartérielle chronique (avis d’expert), et la prescription d’aspirine en deuxième moitié de journée(grade B) et avant 16 SA en cas d’antécédent de pré-éclampsie < 34 SA ou de RCIU < 5e percentiledont l’origine vasculaire est probable diminuent le risque de survenue d’un RCIU (grade A).Conclusions. — Malgré le peu de moyens disponibles pour diminuer le risque de RCIU, certainesrègles simples semblent être utiles. L’aspirine semble être le traitement préventif le plus utiledans les situations à risque de RCIU. Des travaux supplémentaires sont toutefois nécessaires.© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDSIntrauterine growth

SummaryAim. — Prevention of intrauterine growth restriction (IUGR) should be addressed before concep-tion ideally for all women, or at least for those with a medical risk factor or with a history of

restriction;Prevention;

poor perinatal outcome or obstetrical complication. The aim of this section is to assess availableevidence on IUGR prevention and elaborate clinical guidelines.

Aspirin;Pregnancy

Patients and method. — Bibliographic research on PubMed and Cochrane Database.Results. — Maternal age above 40 increases the risk of IUGR (Experts opinion). Encouragingwomen to start pregnancy when their Body Mass Index (BMI) is between extremes (grade B)and aiming for recommended weight gain according to their preconceptional BMI (professional

Adresse e-mail : [email protected]

368-2315/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.ttp://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.09.022

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RCIU : prévention 1009

consensus) reduce the risk of IUGR. When possible, avoiding multiple pregnancies (grade A),stabilizing chronic diseases that can influence placenta vascularization (professional consen-sus), stopping smoking as soon as possible before or at the beginning of pregnancy (grade A),limiting hypoglycemia during pregnancy (grade C) and tolerating mild maternal hypertensionthroughout pregnancy (professional consensus) also limit the risks of IUGR. In women with aprior preeclampsia < 34WG or an IUGR < 5th centile due to placental dysfunction, aspirin givenideally in the second part of the day (grade B) can be a useful option and should be startedbefore 16 WG (grade A).Conclusions. — There are few methods to prevent IUGR, and some simple recommendationsseem useful. Aspirin seems a useful option in women identified as at risk of IUGR. More researchis needed on prevention of IUGR.© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Tableau 1 Résumé des principaux facteurs de risquematernels de retard de croissance intra-utérin, en excluantles infections et les grossesses multiples.Summary of main risk factors of IntraUterine Growth Res-triction, excluding infections and multiple pregnancies.

Principaux facteurs de risque de RCIU (Q2 [1] et Q5 [2])

L’âge maternel avancé (> 35 ans) ou jeune (< 20 ans)L’origine ethnique et l’origine géographiqueLa paritéLes malformations utérinesLe niveau socioéconomique, la malnutrition, faible poids

de naissance, faible gain pondéral pendant la grossesseLe tabagisme, conduites addictives, toxiques et irradiationLes extrêmes d’indice de masse corporelle, beaucoup plus

évident pour les IMC préconceptionnels basLes antécédents de RCIUAnomalies du taux d’hémoglobine (anémie ou polyglobulie)

et l’altitudeCertaines maladies maternelles chroniques

Un diabète préexistant à la grossesse avecmicroangiopathie, ou un diabète avec des restrictionstrop importantes des glycémiesLes pathologies hypertensives préexistantes ou associéesà la grossesseCertaines cardiopathiesLe LED, surtout s’il est associé à un SAPL

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Les risques pour la grossesse à venir doivent idéalement

Introduction

Si nous disposons d’une quantité importante d’informationsur les facteurs associés à un risque de nouveau-né de petitpoids pour l’âge gestationnel (PAG) ou un réel retard decroissance intra-utérin (RCIU), sujet traité dans les textesPrévalence, facteurs de risque et morbi-mortalité materno-fœtale des troubles de la croissance fœtale (chapitred’A. Gaudineau [1]) et Bilan étiologique du retard de crois-sance intra-utérin (RCIU) (chapitre de L. Salomon et V. Malan[2]), il y a beaucoup moins d’informations disponibles sur lebénéfice à agir sur ces facteurs pour diminuer ou corriger cerisque. Ce chapitre expose les données disponibles pour laprévention des risques de nouveau-né avec un PAG, et prin-cipalement sur la prévention du RCIU d’origine vasculaire.En effet, la prévention du PAG s’applique essentiellement auRCIU. De ces données vont dériver des recommandations.

Nous avons structuré cet article en trois sections, baséessur la chronologie de l’action de prévention par rapport à lagrossesse :

• avant la première grossesse ;• au cours de la grossesse ;• lors d’une grossesse ultérieure, après une grossesse index

avec un RCIU ou un événement qui augmente le risqued’apparition d’un RCIU dans une grossesse ultérieure.

Dans le cadre de la prévention du RCIU, il faut diviserla population des femmes enceintes ou avec un désir degrossesse en deux : celles avec un risque identifié a prioriet celles sans risque identifié, assimilables à la populationgénérale ou la population à bas risque de RCIU.

Ce chapitre s’appuie sur les précédents textes concer-nant les facteurs de risques de RCIU (Tableau 1) et lesdifficultés du diagnostic échographique mais ne portera quesur la prévention.

Méthodologie

La recherche bibliographique a été réalisée sur PubMed

et la Cochrane Library en utilisant les termes small forgestational age, intrauterine growth restriction, puis ensélectionnant en priorité les études randomisées, les méta-analyses, et finalement les études de cohorte. Enfin, comme

êc[p

Les pathologies inflammatoires chroniquesLes insuffisances respiratoires chroniques

a plupart des travaux sur la prévention des complicationsasculaires de la grossesse portent sur la prévention de laré-éclampsie, nous nous sommes efforcés de trouver danses textes les sections se rapportant au RCIU lorsque celatait spécifié.

vant la première grossesse

tre appréciés lors d’une consultation préconceptionnelle,omme le recommandait la Haute Autorité de santé en 20073]. Cette consultation a un intérêt particulier en cas deathologie maternelle préexistante à la grossesse, ou en cas

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1010

Tableau 2 Risques a priori de retard de croissance intra-utérin, en excluant la consommation d’alcool et de drogues.Risks a priori of IntraUterine Growth Resctriction, excludingalcohol and drugs.

Facteur de risque RR/OR IC

Âge < 20 ans [5] 1,07 1,07—1,08Primipare > 40 ans [6] 1,9 1,6—2,3Multipares > 40 ans [6] 1,6 1,4—1,8Primiparité [7] 1,89 1,82—1,96Tabagisme > 15 SA [8] 1,76 1,03—3,02Insuffisance pondérale [4] 1,2 1,1—1,3Obésité avec IMC ≥ 30 kg/m2 [4] 1,5 1,3—1,7Antécédent de RCIU < 5e p* 8,1 7,8—8,5

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: ces valeurs sont similaires que le premier RCIU ait eu lieu dansun contexte d’HTA ou non.

’exposition à des toxiques, situations où une programma-ion de la grossesse, une modification des traitements ou desntoxications peuvent améliorer l’issue tant pour la mèreue pour le fœtus/nouveau-né.

rogrammation de la grossesse hors pathologiesédicales chroniques

ge maternelomme démontré dans le texte Prévalence, facteurs deisque et morbi-mortalité materno-fœtale des troubles dea croissance fœtale (chapitre d’A. Gaudineau [1]), l’âgeaternel avancé semble être un facteur de risque indépen-ant de PAG, à partir de 35 ans, et surtout à partir de 40 ans.insi, comparées aux femmes entre 20 et 29 ans, celles avecn âge maternel supérieur ou égal à 35 ans ont une aug-entation du risque de PAG de 20 % (NP2) [4] (Tableau 2).es données ne peuvent provenir que d’études épidémio-

ogiques, les autres méthodologies ne pouvant s’adapter à’étude de l’influence de l’âge maternel sur la croissanceœtale. Néanmoins, quand cela est possible, programmerne grossesse avant 35 ans pourrait limiter les risques deouveau-né PAG (avis d’experts).

oids de la femmeous avons peu de données sur ces situations, qui ont commeiais de confusion l’augmentation de la prévalence du dia-ète avec l’augmentation du poids maternel. L’utilisation deourbes customisées de croissance fœtale trouve tout sonntérêt dans les populations de femmes avec des extrêmese poids. Ainsi, une étude chinoise monocentrique sur prèse trente mille femmes montre qu’un indice de masse corpo-elle (IMC) à la première consultation ≥ 30 kg/m2 est associé

une diminution du risque de nouveau-né PAG lorsque lesuteurs utilisent des courbes de croissance non customisées,vec une prévalence du PAG de 5,2 % de la population et unR de 0,57 (0,40—0,80) (NP2). En revanche, sur la mêmeopulation, l’utilisation des courbes de poids customisées

rouve une incidence du PAG à 11,1 % avec un OR à 1,781,44—2,20) (NP2) [9,10].

Une large étude européenne en population a égale-ent montré qu’il n’y a pas d’augmentation du PAG en cas

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J. Nizard

’obésité maternelle, sur des courbes de poids non customi-ées, mais qu’il y a une augmentation des pré-éclampsies,vec un OR de 2,14 (1,85—2,47), et morts fœtales in utero,vec un OR de 1,40 (1,14—1,71), en cas d’IMC à la premièreonsultation ≥ 30 kg/m2 par rapport aux femmes avec un IMCntre 20 et 25 kg/m2 [11] (NP2). Il est donc possible que’utilisation de courbes de poids customisées permette deiagnostiquer plus de RCIU en cas d’obésité maternelle pré-onceptionnelle, et donc plus de morbidités fœtales induitesar la pathologie vasculaire placentaire et responsables’une partie de l’augmentation des morts fœtales in uteron cas d’obésité, avec un risque relatif de 1,6 (1,1—2,2)NP2) [12].

Inversement, les femmes avec un IMC < 20 kg/m2 ont pluse risque de RCIU < 5e percentile à la naissance, avec desR de 1,37 (1,29—1,45) [13]. Pour les femmes avec un

MC < 18,5 kg/m2, l’étude chinoise en population, citée ci-essus pour les femmes obèses, trouve un risque augmentée PAG < 10e percentile de 15 %, OR de 1,63 (1,45—1,84),éduit à 12,6 %, OR de 1,22 (1,07—1,38) lorsque l’on uti-ise des courbes de croissance fœtale customisées [9,10]Tableau 2).

The Institute of Medicine (IOM) a publié en 2009 desecommandations sur la prise de poids optimale en fonc-ion de l’IMC préconceptionnel (Tableau 3). Ce documentynthétise les données disponibles et les recommandationse prise de poids minimale sont basées entre autres sur unur-risque de PAG en cas de prise de poids insuffisante [14]avis d’experts).

abacl a été établi que le tabagisme actif augmente le risque deCIU, comme détaillé dans le texte Prévalence, facteurs deisque et morbi-mortalité materno-fœtale des troubles dea croissance fœtale (chapitre d’A. Gaudineau [1]). L’étudeéo-zélandaise et australienne de 2009, sur une cohortee plus de 2500 primipares sur le tabagisme au cours de larossesse, observait que les femmes qui arrêtaient le tabacvant 15 SA avaient des risques de PAG similaires aux femmeson tabagiques (p = 0,80) [8] (NP2). Inversement, celles qui’avaient pas interrompu le tabagisme avaient une augmen-ation du risque de PAG, avec un RR de 3,21 (1,42—7,23),

= 0,006.En revanche, la méta-analyse de Filion et al., reprenant

es études qui ont évalué le bénéfice du soutien simple auevrage lors de consultations, de séances de soutien indivi-uel, de soutien en groupe ou par téléphone, ne montre pase bénéfice à six mois. Le groupe avec soutien avait un tauxe sevrage à 6 mois de 9,0 % comparé à 8,3 % dans le groupeémoin, OR à 1,08 (0,84—1,4) [15].

Il semble donc important d’encourager les femmes à ces-er le tabagisme avant, ou du moins tôt dans la grossesse,ais par des moyens autres que l’entretien clinique ou de

imples séances de soutien (accord professionnel).

n cas de pathologie médicale chronique

omme nous allons le voir, certaines pathologies maternelleshroniques et certains traitements ont une répercussionirecte sur la grossesse. Leur équilibre et adaptation pré-onceptionnels permettent d’améliorer l’issue de grossesse,

Page 4: Prévention du RCIU vasculaire

RCIU : prévention 1011

Tableau 3 Prise de poids optimale en fonction de l’indice de masse corporel (IMC) préconceptionnel [14].Optimal weight gain according to preconceptional BMI [14].

IMC préconceptionnel Prise de poids totale en kg/9 mois Prise de poids dans les 2e et3e trimestres en kg/semaine

Maigreur (< 18,5 kg/m2) 12,5—18 0,51 (0,44—0,58)Normal (18,5—24,9 kg/m2) 11,5—16 0,42 (0,35—0,50)Surpoids (25,0—29,9 kg/m2) 7—11,5 0,28 (0,23—0,33)Obésité (≥ 30,0 kg/m2) 5—9

Avant la grossesse, en dehors de maladies chroniques

• Encourager les femmes avec un projet de grossesseà avoir un IMC préconceptionnel ≤ 30 kg/m2 (accordprofessionnel).

• Rester dans les objectifs de poids donnés par l’IOM enfonction de l’IMC préconceptionnel (grade B). Cetteproposition peut s’associer à une aide profession-nelle.

• Arrêt du tabagisme idéalement avant le début degrossesse, sinon le plus tôt possible au cours de lagrossesse (grade A), et proposer une aide au sevrage(accord professionnel).

• Avoir ses grossesses entre 20 et 40 ans semble limiterles risques de RCIU (avis d’expert).

• Limiter les grossesses multiples en cas d’AMP (grade

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tant maternelle que fœtale/néonatale. La consultation pré-conceptionnelle trouve donc tout son intérêt pour cesfemmes.

LupusÉquilibrer le lupus peut diminuer les complications vascu-laires de la grossesse, dont le RCIU. Les femmes qui ontun lupus ont un risque moyen d’environ 25 % de RCIU. Cesvaleurs varient de 14 à 38 % en fonction de l’activité de lamaladie et du trimestre de la grossesse où le lupus est actif[16]. Ainsi, un lupus très actif aux premier et deuxièmetrimestres triple le risque de perte fœtale (avortementspontané et mortalité périnatale) (NP3). Pour ces travaux, ladéfinition du niveau d’activité du lupus utilisait une échellesubjective publiée [17].

La probabilité d’avoir une naissance vivante est d’environ60 % si le lupus est très actif au premier trimestre ver-sus 84 % s’il est peu actif toujours au premier trimestre(p = 0,04). Ces chiffres sont de 79 % versus 93 % au deuxièmetrimestre (p = 0,01) (NP3) [16]. Le risque va également varieren fonction de l’association ou non à un syndrome des anti-phospholipides. Nous ne disposons pas d’études comparantles issues de grossesse en cas de traitement ou non du lupus,la plupart des travaux étant des séries de cohortes ou sur deplus petits groupes de patientes.

La néphropathie lupique antérieure à la grossesse estun facteur de risque important de complications obstétri-cales. Ainsi, dans une étude rétrospective sur 113 grossesseschez des femmes avec une glomérolunéphrite lupique

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0,22 (0,17—0,27)

ajoritairement de classe IV ou V avant la grossesse, lesuteurs ont observé 24 % de RCIU (NP4) [18].

Par ailleurs, certains traitements utilisés dans le cadree ces pathologies peuvent potentiellement être associés

des RCIU. C’est le cas des traitements par corticoïdesù l’effet est connu chez l’animal [19] et l’homme [20],robablement par une action vasoconstrictrice artérielleur la plaque choriale [21]. Ce ne sont pas des études sur’utilisation des corticoïdes pour la maturation pulmonaireœtale, mais plutôt sur l’utilisation au long court de cor-icoïdes plus volontiers dans des indications maternelleshroniques.

Il est conseillé de programmer une grossesse si leupus est inactif depuis au moins 6 mois, et si laonction rénale est stable, avec un rapport protéinu-ie/créatininurie < 50 mg/mmol (équivalent d’une protéinu-ie de 0,75 g/24 h) et un débit de filtration glomérulaire,stimé par la clairance de la créatinine, > 50 mL/min [22].

yndrome des antiphospholipides (SAPL)e syndrome des antiphospholipides augmente le risque deCIU. Les critères diagnostiques cliniques du SAPL incluent

a naissance avant 34 SA d’un enfant morphologiquementormal à cause d’une éclampsie, pré-éclampsie sévèreu d’une insuffisance placentaire, assimilable ici au RCIUévère [23].

La présence d’anticorps anticardiolipines est associée un risque relatif de 6,2 (2,4—16,0) de RCIU [24] (NP2).’est également le cas lors de la présence d’un anticoagu-

ant circulant de type lupique (OR allant de 4,65 à 13,9) ou’anticorps anti-béta-2-GP1 (OR 20,03) [25] (NP1).

Si les femmes ont un traitement anticoagulant hors gros-esse dans un SAPL, celui-ci devra être poursuivi et adaptéès le début de la grossesse, sans interruption (voir sectionuivante).

iabètea présence d’une neuropathie ou encore d’une néphro-athie diabétiques antérieures à la grossesse multiplie leisque de RCIU par 4 à 5 [26] (NP4). Équilibrer un diabèterégestationnel diminue les risques de RCIU, mais le cri-ère pronostique le plus important semble être la présencee micro-angiopathie diabétique, avec surtout l’atteinteénale [27] (NP4).

nsuffisance rénale’insuffisance rénale semble associée à un risque trois foislus important de RCIU [28] (NP4). Comme nous venonse le voir pour les pathologies ci-dessus, l’insuffisance

Page 5: Prévention du RCIU vasculaire

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énale complique beaucoup de maladies chroniques et estn facteur de risque indépendant d’issues périnatales défa-orables [29]. À l’image de ce que nous avons écrit en cas deéphropathie lupique ou diabétique, programmer une gros-esse avec une fonction rénale la moins altérée possible doittre un objectif pour diminuer le risque de complicationsaternelles et fœtales, dont le RCIU. Dans certaines situa-

ions, cela peut vouloir dire d’attendre d’être à distance’une greffe rénale.

Avant la grossesse pour les femmes avec une mala-dies chroniques

• Beaucoup de maladies maternelles chroniquesentraînent une augmentation du risque de RCIU,surtout quand elles se compliquent d’une atteinterénale. La consultation préconceptionnelle multidis-ciplinaire est un temps important pour évaluer cesrisques, adapter les traitements au désir de grossesseet programmer la grossesse au meilleur moment dela maladie (accord professionnel).

• Une naissance avant 34 SA dont l’indication est leRCIU doit conduire à la recherche d’un SAPL.

u cours de la grossesse (afin d’éviter laurvenue d’un RCIU)

odifications du poids

rise de poidsi la prise de poids au cours de la grossesse diminue leisque de RCIU [30], les interventions pour limiter cette prisee poids, principalement chez les femmes en surpoids oubèses, n’augmentent pas le risque de RCIU. Cela semblerai, que ces actions portent sur des mesures diététiques,es mesures d’activité physique, ou des mesures mixtes [31]NP1).

erte de poidsa perte de poids maternelle semble augmenter le risquee RCIU. Une étude allemande, basée sur le registre de19 905 grossesses singletons en Bavière entre 2000 et 2007,

comparé l’issue des grossesses en fonction de la perte deoids maternel, en utilisant comme référence la prise nor-ale de poids pour l’IMC prégestationnel. Sauf peut-êtreour les femmes avec un IMC préconceptionnel ≥ 40 kg/m2,a perte de poids augmente le risque de RCIU avec des ORe 1,4 (1,08—1,81) à 1,73 (1,41—2,11), même en ajustantour des critères maternels et fœtaux [32] (NP2).

oxiques

omme nous l’avons vu dans le texte Prévalence, facteurs

e risque et morbi-mortalité materno-fœtale des troublese la croissance fœtale (chapitre d’A. Gaudineau [1]), s’il’y a pas de littérature sur le bénéfice du sevrage desoxiques hors tabac sur le risque de RCIU, la consommation

J. Nizard

e toxiques (tabac, alcool, drogues) augmente le risque deAG. Il semble donc cohérent d’encourager le sevrage avanta grossesse, sinon le plus tôt possible en début de grossesse.es sevrages nécessitent le plus souvent des prises en chargepécialisées.

abace sevrage du tabac, avant 15 SA, diminue le risque de RCIUié à cette consommation, le ramenant à un niveau de risquee la population non tabagique [8] (NP2) (voir section pré-édente).

ctivité physique

omme nous l’avons vu dans le texte Surveillance anténa-ale, prise en charge et indications de naissance en cas deCIU vasculaire isolé (chapitre de M.V. Senat et V. Tsatsaris33]), il a été recommandé (grade C) une éviction d’une acti-ité importante en cas de RCIU (plus de 50 heures de travailar semaine, port de charges lourdes, station debout prolon-ée). Cependant, une activité physique modérée ne sembleas délétère sur la croissance fœtale en cas de RCIU (accordrofessionnel). En l’absence d’études sur la prévention duCIU par le repos maternel, il semble cohérent de tenir

es mêmes recommandations ici : il n’y a pas d’argumente recommander le repos ou la restriction d’activité pouriminuer le risque de RCIU (accord professionnel).

némie

’anémie est associée à un risque de RCIU, comme nous’avons vu dans le texte Bilan étiologique du retard de crois-ance intra-utérin (RCIU) (chapitre de L. Salomon et V. Malan2]). Si de nombreuses pathologies associent RCIU et ané-ie, comme la drépanocytose par exemple, ces pathologies

écessitent une prise en charge globale et pas uniquementa correction de l’anémie.

Dans leur méta-analyse sur la supplémentation en fer,aider et al. ont montré que la prise de fer au cours de larossesse diminuait le risque de nouveau-nés de petit poidse naissance (< 2500 g), avec un RR de 0,82 (0,72—0,94) sures études de bonne qualité (NP1). En revanche, la supplé-entation en fer ne diminuait pas le taux de PAG, avec un

justement sur l’âge gestationnel et le sexe avec un RR de,84 (0,62—1,14) [34]. Le travail sensiblement similaire dea Cochrane database ne montrait pas de bénéfice de la sup-lémentation en fer seul, ou fer et acide folique, sur le tauxe nouveau-nés de < 2500 g (NP1) [35]. Cette dernière étude’analysait pas le risque de PAG.

Au cours de la grossesse, en dehors de maladies chro-niques

• Prise de poids : une prise de poids adaptée à l’IMCprégestationnelle diminue les risques de RICU (gradeC).

• L’arrêt de tout toxique doit être encouragé le plus tôtpossible dans la grossesse (accord professionnel).

Page 6: Prévention du RCIU vasculaire

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RCIU : prévention

• L’arrêt du tabac avant 15 SA est associé à une dimi-nution du risque de RCIU lié au tabac (NP2). Il fautencourager et aider les femmes au sevrage tabagiquele plus tôt possible au cours de la grossesse (accordprofessionnel).

• Il n’y a pas d’argument pour recommander le reposdans la prévention du RCIU (accord professionnel).

• La supplémentation systématique en fer ne diminuepas le risque de RCIU (NP1).

Diabète

Dans une population de fœtus entre le 10e et le 90e

percentile, le traitement du diabète semble entraîner unralentissement de la croissance fœtale, sans pour autantaugmenter le risque de nouveau-nés PAG [36]. En revanche,des objectifs glycémiques trop bas peuvent potentiellementaugmenter le risque de RCIU [37]. Le seuil utilisé par cesauteurs était des glycémies moyennes ≤ 0,86 g/L, mais peud’équipes travaillent avec les glycémies moyennes chez cespatientes.

Si la macrosomie semble directement liée à l’équilibreglycémique, le risque de RCIU semble plus lié aux microan-giopathies du diabète, et notamment de la néphropathiediabétique [27] (NP4).

Hypertension artérielle chronique

L’hypertension artérielle chronique est un facteur de risquede RCIU (cf. Prévalence, facteurs de risque et morbi-mortalité materno-fœtale des troubles de la croissancefœtale) (chapitre d’A. Gaudineau [1]). En revanche, unerevue de la littérature de 1999 montrait que le traitementde l’hypertension artérielle chronique modérée au cours dela grossesse, avec des pressions artérielles systoliques entre140 et 159 mmHg et/ou des pressions artérielles diastoliquesentre 90 et 109 mmHg ne modifie pas l’issue maternelle ounéonatale, dont la probabilité d’avoir un nouveau-né avecun RCIU (NP1) [38]. Ce travail a été complété en 2000 parune méta-analyse sur le traitement de l’hypertension arté-rielle légère à modérée au cours de la grossesse, définie pardes pressions artérielles moyennes entre 107 à 129 mmHg,qui confirme que le traitement ne semble pas améliorerl’issue de la grossesse, et ne diminue pas le risque deRCIU. Cela semble vrai, que l’hypertension artérielle soitchronique, d’apparition précoce ou d’apparition tardive aucours de la grossesse [39] (NP2). Dans cette méta-analyse,les bêtabloquants ne semblent pas responsables de plus denouveau-nés PAG que les autres traitements antihyperten-sifs, contrairement à ce que laissait croire une petite étudeancienne et de méthodologie imparfaite, et ce quel que soitle type de bêtabloquants : cette étude incluait 29 femmesavec une hypertension artérielle modérée, randomisées

avec un traitement par placebo ou par bêtabloquants [40].Les RCIU observés dans le groupe traitement ont initiale-ment été attribués aux bêtabloquants, alors qu’ils seraientmaintenant plutôt attribués à un traitement excessif de

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’hypertension artérielle modérée, quelle que soit la classe’anti-hypertenseurs.

Une méta-analyse spécifiquement sur l’utilisationes bêtabloquants au cours de la grossesse, commenti-hypertenseurs ou dans d’autres indications que’hypertension artérielle chronique modérée, n’a pasontré de lien entre ces molécules et le RCIU [41]. Enfin,

omme le traitement de l’hypertension artérielle modérée,éfinie par des pressions artérielles systoliques entre 140 et59 mmHg et/ou des pressions artérielles diastoliques entre0 et 109 mmHg, ne modifie pas l’issue maternelle, niœtale, l’European society of cardiology ne recommandeas le traitement de l’hypertension artérielle modérée auours de la grossesse lorsqu’il n’y a pas de comorbidité (avis’experts) [42].

Cette recommandation peut être adaptée aux symp-ômes et au terrain, avec dans certains cas des objectifsensionnels plus bas (accord professionnel).

upus

’objectif pour ces femmes est de limiter les poussées deupus au cours de la grossesse. Le traitement, adapté à larossesse, sera poursuivi tout au long de la grossesse et duost-partum. Comme indiqué plus haut, nous n’avons pas deonnées montrant un bénéfice direct sur le RCIU au traite-ent du lupus, mais les bénéfices sur d’autres complications

bstétricales justifient cette conduite à tenir.

APL

e SAPL est une cause reconnue de RCIU (NP3) [43,44]. Lesifférentes études sur les traitements du SAPL ont prin-ipalement porté sur le risque d’avortements spontanésrécoces récidivants ou de thromboses vasculaires mater-elles. Elles n’étaient pas dimensionnées pour évaluer laéduction du risque de RCIU et cette information est soiton disponible, soit le traitement ne montre pas de dimi-ution du risque de RCIU. En revanche, le traitement auours de la grossesse par une combinaison d’aspirine à faibleose et d’héparine semble être le meilleur traitement desomplications obstétricales (avis d’experts) [45].

nsuffisance rénale chronique

n cas d’insuffisance rénale chronique, l’intensification dea fréquence et la durée des séances de dialyses au course la grossesse améliore son issue globale, donc le risque deCIU (NP4) [46,47]. Nous manquons cependant de travauxlus spécifiques sur le RCIU.

Au cours de la grossesse, en cas de maladies chro-niques

• Diabète prégestationnel : maintenir les objectifs gly-

cémiques, en évitant les hypoglycémies (grade B).
Page 7: Prévention du RCIU vasculaire

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• Hypertension artérielle chronique : maintenir lespressions artérielles entre 140 et 160 mmHg de pres-sion artérielle systolique, et entre 90 et 110 mmHgde pression artérielle diastolique, ce qui impose sou-vent un arrêt du traitement antihypertensif au cours

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semble être associé à un plus faible taux de RCIU

de la grossesse (accord professionnel).

raitements spécifiques

lace des antiagrégants plaquettaires (l’acidecétylsalicylique, aspirine)es données sur l’utilisation de l’aspirine dans la préven-ion du RCIU dépendent de la population cible étudiée.a méta-analyse de la Cochrane database de 2007 sur 3291 femmes identifiées à risque de pré-éclampsie montraitne diminution modeste des enfants de poids de nais-ance < 10e percentile avec un RR de 0,90 (0,83—0,98) (NP1)48]. Des résultats proches avaient été obtenus dans uneéta-analyse sur données individuelles de 32 217 femmes

galement identifiées à risque de pré-éclampsie, avec un RRe 0,90 (0,81—1,01) [49]. Ces deux méta-analyses portaientur un nombre très important de grossesses et utilisaientomme critères d’inclusion l’utilisation de l’aspirine avant0 semaines d’aménorrhée.

Une méta-analyse plus récente a montré que l’utilisatione l’aspirine ≤ 16 semaines d’aménorrhée serait plus effi-ace dans la prévention du RCIU, avec un RR de 0,440,30—0,65) comparé à un RR de 0,98 (0,87—1,10) lorsquee traitement est débuté après 16 semaines d’aménorrhéeNP1) [50]. Des résultats similaires sont obtenus poura prévention de la pré-éclampsie avec un RR de 0,470,34—0,65) quand l’aspirine était utilisée avant 16 semaines’aménorrhée, comparé à un RR de 0,81 (0,63—103) après6 semaines d’aménorrhée.

Enfin, très récemment, une étude espagnole monocen-rique randomisée, en double aveugle, testait l’utilité de’aspirine dans la prévention des complications obstétricalesersus placebo, mais également en fonction de l’heure de larise, sur une population de 350 femmes considérées comme

haut risque de pré-éclampsie. L’aspirine ou le placebotait débutés entre 12 et 16 SA. Les auteurs n’ont pas trouvée bénéfice par rapport au placebo à la prise d’aspirineu réveil, et ainsi ils décrivent une diminution de 18,1 % à,1 % (p < 0,001) de la fréquence du RCIU si l’aspirine estrise 8 heures après le réveil ou au coucher, comparée à larise au réveil ou au placebo [51] (NP2). Il est possible quees effets chronobiologiques, peu étudiés dans la grossesse,xpliquent le peu de bénéfice observé dans les précédenteséta-analyses.La prescription d’aspirine en cas d’anomalie du Dop-

ler des artères utérines au deuxième trimestre est doncrop tardive pour en attendre un bénéfice sur la croissanceœtale (NP2) [52].

Concernant le premier trimestre, nous avons des travauxui montrent que les outils actuels (Doppler des artères

térines et marqueurs sériques maternels) permettent deieux identifier les femmes qui vont faire une pré-éclampsierécoce ou un RCIU [53—55]. Nous attendons les travauxui étudient le bénéfice à donner de l’aspirine après une

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étection au premier trimestre d’un risque de pré-éclampsieu de RCIU.

lace des autres traitementses différents travaux sur la supplémentation en vitamine

[56], calcium [57], zinc [58], magnésium [59] ou lesecommandations diététiques [60] n’ont pas démontré deénéfice dans la prévention du RCIU (NP1).

our une grossesse après naissance d’unnfant avec un RCIU

lace du bilan auto-immune et de la recherche dehrombophilie en cas d’antécédent de RCIU

l ne semble pas y avoir de lien entre les thrombophiliesénétiques et le RCIU [61] (NP2). Il n’est donc pas indiquée réaliser une recherche de thrombophilies génétiques à lauite d’une naissance d’un enfant avec un RCIU (grade B).

En revanche, il est conseillé de faire une recherche d’uneiologie antiphospholipide (recherche d’anticorps anticar-iolipines, d’anticorps anti-béta-2-GP1, et d’anticoagulantirculant de type lupique) en cas de naissance avant 34 SAans un contexte de RCIU vasculaire sévère car la positi-ité, une fois confirmée, permet de poser le diagnostic deyndrome des antiphospholipides [23] (avis d’expert).

lace de l’aspirine

a méta-analyse de Bujold et al. reprenait des études oùes auteurs avaient identifié un total de 11 348 femmes àisque de pré-éclampsie [50]. Certains auteurs utilisaientour cela l’antécédent de RCIU. Nous ne disposons pas’étude spécifique du bénéfice de l’aspirine pour une gros-esse après naissance d’un enfant avec un RCIU, et lesecommandations sont des extrapolations du bénéfice chezes femmes avec un risque global de complications vascu-aires. Il semble néanmoins cohérent de proposer pour cesrossesses un traitement préventif par de l’aspirine, avant6 SA et l’après-midi ou le soir.

ntervalle entre les grossesses

ntervalle : moins de 6 mois entre un accouchement et leébut d’une nouvelle grossesse ont un RR 1,3 (1,2—1,4) deAG [62], avec un délai optimal entre 18 et 23 mois (NP2).

Grossesse après un antécédent de RCIU

• Il est recommandé de rechercher une biologie anti-phospholipides, mais pas les autres thrombophiliesen cas d’antécédent de RCIU (accord professionnel).

• Un délai entre deux grossesses entre 18 et 23 mois

(avis d’expert).

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RCIU : prévention

Synthèse concernant la prescription d’aspirine

La prescription d’aspirine dans la population générale nesemble pas diminuer le risque de RCIU. Dans une populationidentifiée à haut risque, la prescription d’aspirine permetde réduire les risques de RCIU si elle est donnée avant 16 SA(grade A), surtout si la prise se fait en deuxième partie dejournée ou au coucher (grade B).

Il n’est donc pas utile, car trop tardif, de prescrirel’aspirine à l’issue de l’échographie du deuxième trimestrede la grossesse.

L’utilité de l’aspirine dans la prévention de la pré-éclampsie et du RCIU, dans une population sélectionnéeau premier trimestre de la grossesse avec une combinaisond’outils de dépistage, pourrait donner lieu à des recomman-dations pour la pratique clinique dans un avenir proche.

En attendant, nous proposons de débuter l’aspirine endeuxième partie de journée, avant 16 SA, chez les femmesavec des antécédents obstétricaux de :

• pré-éclampsie < 34 SA ;• RCIU < 5e percentile dont l’origine vasculaire est pro-

bable.

Cependant, si les situations suivantes sont associées à unrisque augmenté de RCIU vasculaire, il n’y a pas suffisam-ment d’arguments dans la littérature pour recommander laprescription d’aspirine. Ce sont :

• l’hypertension artérielle chronique ;• le diabète prégestationnel ;• le lupus ;• la néphropathie chronique ;• la drépanocytose (hors trait drépanocytaire).

L’aspirine peut être arrêtée en cours de troisièmetrimestre ou poursuivie jusqu’au bout de la grossesse. La lit-térature varie largement sur le terme d’arrêt de l’aspirine,ne nous permettant pas de statuer sur le terme idéal d’arrêtdans la prévention de RCIU. La question se pose surtout pourla possibilité de proposer une analgésie locorégionale (ALR).La Société francaise d’anesthésie et de réanimation, le Col-lège national des gynécologues et obstétriciens francais, laSociété francaise de néonatologie et la Société francaise dela médecine périnatale se sont prononcés sur le sujet en2009 en écrivant que « la prise d’aspirine, indiquée pour laprévention de la pré-éclampsie, ne constitue pas, en soi,une contre-indication à la réalisation d’une anesthésie péri-médullaire si :

• la patiente ne prend pas d’autres médicaments altérantl’hémostase ;

• le bilan d’hémostase (Quick, TCA, fibrinogène, numéra-tion plaquettaire) est compatible avec la réalisation d’uneALR » [63].

Ces recommandations ont comme cible la diminutiondu risque de RCIU. La prescription d’aspirine peut avoird’autres indications.

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