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JDP 2014 S441 des plaques érosives sur la langue, et des plaques alopéciques du cuir chevelu. Il n’y avait pas de fièvre, d’adénopathie ou altéra- tion de l’état général. Aucun chancre n’a été retrouvé. Il n’y avait pas d’exanthème roséoliforme ou morbilliforme. Il n’y avait aucune lésion palmoplantaire. La sérologie de syphilis réalisée en urgence mettait en évidence un TPHA > 10240 et VDRL à 64 avec index à 2,90. La sérologie du VIH et d’autres maladies sexuellement trans- missibles était négative. Le VDRL dans le liquide céphalo-rachidien était négatif. Le diagnostic d’un syphilis secondaire acquise est retenu. L’enfant était traitée, conformément aux recommandations du centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention [CDC]), par une dose de benza- thine pénicilline, 50 000 U/kg en intramusculaire. Un signalement au procureur de la République était réalisé, suivi d’une enquête policière. L’enfant était suivie par le VDRL qui deviendra négatif au bout de 6 mois. Discussion La syphilis secondaire chez l’enfant peut être la suite d’une syphilis congénitale ou d’une syphilis primaire acquise. Cette dernière doit obligatoirement faire l’objet d’un signalement à la justice. Des cas de syphilis secondaire d’origine congénitale sont décrits jusqu’à l’âge de 3 ans. Dans notre observation, la syphilis congénitale était éliminée car le TPHA était négatif chez la mère. À notre connaissance, il n’existe pas de recommandation franc ¸aise pour la prise en charge de la syphilis chez l’enfant, mais les recom- mandations du CDC requièrent une ponction lombaire systématique pour éliminer la neurosyphilis. Le traitement repose exclusivement sur la pénicilline, avec un suivi de VDRL permettant de confirmer la guérison. Conclusion Notre observation rappelle l’existence des formes acquises de syphilis secondaire chez l’enfant. Elle est à évoquer devant des lésions génitales atypiques, même en absence de signes plus classiques à savoir le rash et des lésions palmo-plantaires. On rappelle également les particularités de prise en charge, dont la ponction lombaire systématique et la nécessité d’un signalement à la justice. Mots clés Infection ; Lésions génitales ; Syphilis Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.476 P277 La syphilis à Montpellier au CDAG-CIDDIST et dans le service de dermatologie du CHRU de 2002 à 2011 F. Amelot 1,, E. Picot 1 , A. Meusy 2 , C. Rousseau 3 , M. Brun 4 , B. Guillot 1 1 Dermatologie, CHRU de Montpellier, Montpellier, France 2 DIM, CHRU de Montpellier, Montpellier, France 3 CiRE, InVS, Montpellier, France 4 Bactériologie, CHRU de Montpellier, Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction Dans un contexte de recrudescence de la syphilis en France depuis les années 2000, nous avons réalisé une étude bicen- trique rétrospective sur les cas pris en charge dans le service de dermatologie d’un centre hospitalier régional universitaire (CHRU) et au centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG/CIDDIST) de la même ville. L’objectif principal était de comparer les caracté- ristiques épidémiologiques, diagnostiques, et les modes de prise en charge (traitement et suivi sur 2 ans) dans deux types de structures accueillant ces patients. Patients et méthodes Tous les patients atteints de syphilis de jan- vier 2002 à décembre 2011 étaient inclus avec la collaboration de l’InVS (formulaires de déclaration) et du laboratoire de bactério- logie du CHU. Les données épidémiologiques, clinico-biologiques, thérapeutiques et du suivi jusqu’à 2 ans étaient notées. Résultats Cent soixante-quinze cas de syphilis ont été diag- nostiqués : 154 au CDAG, 21 dans le service de Dermatologie. Quatre-vingt-seize pour cent étaient des hommes, d’âge moyen 36 ans. Quatre-vingt-deux pour cent étaient des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), 45 % avaient des anté- cédents d’IST, 14% une infection par le VIH. Le stade au diagnostic était pour 49 % secondaire, 22 % primaire, 28 % latent. Le traitement administré en majorité (73 %) était la benzathine-benzylpénicilline. Trente et un patients (17,7%) n’ont eu aucune consultation de suivi. La décroissance du VDRL d’au moins 2 dilutions avait lieu dans l’année suivant le traitement dans 93 cas sur 103 (90 %). Les malades vus en dermatologie étaient plus âgés (44,9 ans versus 35,5). Le motif de consultation en dermatologie était majoritai- rement une éruption cutanée ou muqueuse non étiquetée alors que les patients vus au CDAG/CIDDIST venaient pour des signes d’IST patents. Le délai entre le premier symptôme et le diagnostic était de 51 jours (17 à 409 jours), plus long qu’au CDAG/CIDDIST (17 jours, 1 à 219 jours). Le pourcentage de perdu de vue était identique dans les deux centres. Discussion La syphilis est en recrudescence, particulièrement dans la population des HSH. Les caractéristiques épidémiologiques correspondent à celles retrouvées dans les pays d’Europe de l’Ouest. Le profil clinique des malades vus en dermatologie est diffé- rent de celui des patients consultants en CDAG/CIDDIST, notamment en raison du polymorphisme clinique de la maladie. La coexistence de ces deux types de structures reste donc nécessaire pour assurer un diagnostic dans les formes trompeuses. Conclusion Des mesures sont à mettre en place pour améliorer le suivi mais elles se heurtent à la nécessité de protéger l’anonymat. Mots clés Épidémiologie ; Homosexualité ; IST ; Syphilis ; VDRL Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.477 P278 Profil épidémiologique, clinique, thérapeutique et évolutif des malades infectés par le VIH hospitalisés dans le service de dermatologie-MST du centre hospitalier universitaire de Conakry M. Keita 1,, M. Diakité 1 , M.M. Soumah 1 , B. Diané 1 , F.A. Traoré 2 , T.M. Tounkara 1 , D. Sylla 3 , H. Baldé 1 , A.D. Camara 1 , A. Camara 1 , M. Cissé 1 1 Dermatologie-MST, université Gamal Abdel Nasser, CHU de Conakry, Conakry, Guinée 2 Maladies infectieuses et tropicales, université Gamal Abdel Nasser, CHU de Conakry, Conakry, Guinée 3 Unité de soins intensifs, université Gamal Abdel Nasser, CHU de Conakry, Conakry, Guinée Auteur correspondant. Introduction L’infection par le VIH est le développement du virus dans l’organisme de l’homme. Elle est caractérisée par la destruc- tion progressive des lymphocytes CD4 responsable d’une défaillance immunitaire favorisant ainsi le développement d’infections oppor- tunistes graves et des tumeurs. En guinée l’épidémie est généralisée avec un taux de prévalence de la population adulte estimé à 1,5 %. L’objectif de cette étude était de décrire les profils épidémiolo- giques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs des malades infectés par le VIH hospitalisés dans le service dermatologie-MST du CHU de Conakry. Patients et méthodes Étude rétrospective de type descriptif menée de 2000 à 2010 à partir des dossiers d’hospitalisation dans le service de dermatologie-MST du CHU de Conakry. Tous les dos- siers de malades hospitalisées pour prise en charge de l’infection

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JDP 2014 S441

des plaques érosives sur la langue, et des plaques alopéciques ducuir chevelu. Il n’y avait pas de fièvre, d’adénopathie ou altéra-tion de l’état général. Aucun chancre n’a été retrouvé. Il n’y avaitpas d’exanthème roséoliforme ou morbilliforme. Il n’y avait aucunelésion palmoplantaire. La sérologie de syphilis réalisée en urgencemettait en évidence un TPHA > 10240 et VDRL à 64 avec index à2,90. La sérologie du VIH et d’autres maladies sexuellement trans-missibles était négative. Le VDRL dans le liquide céphalo-rachidienétait négatif. Le diagnostic d’un syphilis secondaire acquise estretenu. L’enfant était traitée, conformément aux recommandationsdu centres pour le contrôle et la prévention des maladies (Centersfor Disease Control and Prevention [CDC]), par une dose de benza-thine pénicilline, 50 000 U/kg en intramusculaire. Un signalementau procureur de la République était réalisé, suivi d’une enquêtepolicière. L’enfant était suivie par le VDRL qui deviendra négatif aubout de 6 mois.Discussion La syphilis secondaire chez l’enfant peut être la suited’une syphilis congénitale ou d’une syphilis primaire acquise. Cettedernière doit obligatoirement faire l’objet d’un signalement à lajustice. Des cas de syphilis secondaire d’origine congénitale sontdécrits jusqu’à l’âge de 3 ans. Dans notre observation, la syphiliscongénitale était éliminée car le TPHA était négatif chez la mère.À notre connaissance, il n’existe pas de recommandation francaisepour la prise en charge de la syphilis chez l’enfant, mais les recom-mandations du CDC requièrent une ponction lombaire systématiquepour éliminer la neurosyphilis. Le traitement repose exclusivementsur la pénicilline, avec un suivi de VDRL permettant de confirmer laguérison.Conclusion Notre observation rappelle l’existence des formesacquises de syphilis secondaire chez l’enfant. Elle est à évoquerdevant des lésions génitales atypiques, même en absence de signesplus classiques à savoir le rash et des lésions palmo-plantaires. Onrappelle également les particularités de prise en charge, dont laponction lombaire systématique et la nécessité d’un signalement àla justice.Mots clés Infection ; Lésions génitales ; SyphilisDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.� Iconographie disponible sur CD et Internet.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.476

P277La syphilis à Montpellier auCDAG-CIDDIST et dans le service dedermatologie du CHRU de 2002 à 2011F. Amelot 1,∗, E. Picot 1, A. Meusy 2, C. Rousseau 3, M. Brun 4,B. Guillot 1

1 Dermatologie, CHRU de Montpellier, Montpellier, France2 DIM, CHRU de Montpellier, Montpellier, France3 CiRE, InVS, Montpellier, France4 Bactériologie, CHRU de Montpellier, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Dans un contexte de recrudescence de la syphilis enFrance depuis les années 2000, nous avons réalisé une étude bicen-trique rétrospective sur les cas pris en charge dans le service dedermatologie d’un centre hospitalier régional universitaire (CHRU)et au centre de dépistage anonyme et gratuit (CDAG/CIDDIST) dela même ville. L’objectif principal était de comparer les caracté-ristiques épidémiologiques, diagnostiques, et les modes de prise encharge (traitement et suivi sur 2 ans) dans deux types de structuresaccueillant ces patients.Patients et méthodes Tous les patients atteints de syphilis de jan-vier 2002 à décembre 2011 étaient inclus avec la collaboration del’InVS (formulaires de déclaration) et du laboratoire de bactério-logie du CHU. Les données épidémiologiques, clinico-biologiques,thérapeutiques et du suivi jusqu’à 2 ans étaient notées.

Résultats Cent soixante-quinze cas de syphilis ont été diag-nostiqués : 154 au CDAG, 21 dans le service de Dermatologie.Quatre-vingt-seize pour cent étaient des hommes, d’âge moyen36 ans. Quatre-vingt-deux pour cent étaient des hommes ayant desrapports sexuels avec les hommes (HSH), 45 % avaient des anté-cédents d’IST, 14 % une infection par le VIH. Le stade au diagnosticétait pour 49 % secondaire, 22 % primaire, 28 % latent. Le traitementadministré en majorité (73 %) était la benzathine-benzylpénicilline.Trente et un patients (17,7 %) n’ont eu aucune consultation desuivi. La décroissance du VDRL d’au moins 2 dilutions avait lieudans l’année suivant le traitement dans 93 cas sur 103 (90 %). Lesmalades vus en dermatologie étaient plus âgés (44,9 ans versus35,5). Le motif de consultation en dermatologie était majoritai-rement une éruption cutanée ou muqueuse non étiquetée alors queles patients vus au CDAG/CIDDIST venaient pour des signes d’ISTpatents. Le délai entre le premier symptôme et le diagnostic étaitde 51 jours (17 à 409 jours), plus long qu’au CDAG/CIDDIST (17 jours,1 à 219 jours). Le pourcentage de perdu de vue était identique dansles deux centres.Discussion La syphilis est en recrudescence, particulièrementdans la population des HSH. Les caractéristiques épidémiologiquescorrespondent à celles retrouvées dans les pays d’Europe del’Ouest. Le profil clinique des malades vus en dermatologie est diffé-rent de celui des patients consultants en CDAG/CIDDIST, notammenten raison du polymorphisme clinique de la maladie. La coexistencede ces deux types de structures reste donc nécessaire pour assurerun diagnostic dans les formes trompeuses.Conclusion Des mesures sont à mettre en place pour améliorer lesuivi mais elles se heurtent à la nécessité de protéger l’anonymat.Mots clés Épidémiologie ; Homosexualité ; IST ; Syphilis ; VDRLDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.477

P278Profil épidémiologique, clinique,thérapeutique et évolutif des maladesinfectés par le VIH hospitalisés dans leservice de dermatologie-MST ducentre hospitalier universitaire deConakryM. Keita 1,∗, M. Diakité 1, M.M. Soumah 1, B. Diané 1, F.A. Traoré 2,T.M. Tounkara 1, D. Sylla 3, H. Baldé 1, A.D. Camara 1, A. Camara 1,M. Cissé 1

1 Dermatologie-MST, université Gamal Abdel Nasser, CHU deConakry, Conakry, Guinée2 Maladies infectieuses et tropicales, université Gamal AbdelNasser, CHU de Conakry, Conakry, Guinée3 Unité de soins intensifs, université Gamal Abdel Nasser, CHU deConakry, Conakry, Guinée∗ Auteur correspondant.

Introduction L’infection par le VIH est le développement du virusdans l’organisme de l’homme. Elle est caractérisée par la destruc-tion progressive des lymphocytes CD4 responsable d’une défaillanceimmunitaire favorisant ainsi le développement d’infections oppor-tunistes graves et des tumeurs. En guinée l’épidémie est généraliséeavec un taux de prévalence de la population adulte estimé à 1,5 %.L’objectif de cette étude était de décrire les profils épidémiolo-giques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs des malades infectéspar le VIH hospitalisés dans le service dermatologie-MST du CHU deConakry.Patients et méthodes Étude rétrospective de type descriptifmenée de 2000 à 2010 à partir des dossiers d’hospitalisation dansle service de dermatologie-MST du CHU de Conakry. Tous les dos-siers de malades hospitalisées pour prise en charge de l’infection

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par le VIH ont été inclus. La collecte des données a été faiteà partir d’une fiche d’enquête préalablement établie. Les varia-bles collectées étaient : la fréquence, les données démographiqueshabituelles (âge, sexe, profession, situation matrimoniale, domicilehabituel) les infections opportunistes, les stades de l’infection parle VIH selon OMS, l’association antirétrovirale utilisée et l’issue dela maladie.Résultats Nous avons colligé 804 cas (35,12 %) d’infection parle VIH sur un effectif de 2289 malades hospitalisés. Il s’agit de423 femmes et 381 hommes, tous infectés par le VIH1 (98,02 %)et le VIH dual (1,98 %). L’âge moyen était de 37,14 ± 0,10. Lesmariés étaient plus touchés (57,34 %) avec une prédominance durégime polygame (33,70 %). La durée moyenne de séjour était de14,31 ± 0,09 jours. Les infections opportunistes étaient dominéespar la candidose oropharyngée (45,39 %), la tuberculose pulmo-naire (20,77 %), la gastro-entérite (16,92 %) et la maladie de Kaposi(15,92 %). Quarante-neuf pour cent et 33,58 % des malades étaientrespectivement aux stades III et IV de l’OMS avec des CD4 < 200cellules/mm3. Plus de la moitié des malades (66,20 %) présentaientau moins deux infections opportunistes associées. Quatre-vingt-douze pour cent des malades étaient sous traitement de premièreligne à base de zidovudine, lamivudine et Névirapine. L’évolutionétait marquée par un taux de décès de 31,84 %.Discussion Avec 35 % de cas d’infection par le VIH parmi lesmalades hospitalisés, notre étude prouve qu’en Guinée l’épidémiedu VIH est généralisée. le retard diagnostic explique l’importancedes infections opportunistes. Les caractéristiques épidémiolo-giques, cliniques, thérapeutiques évolutives décrites chez nosmalades sont proches de celles rapportées par la plupart desauteurs.Conclusion Malgré les campagnes de sensibilisation, la disponibi-lité et la gratuité des antirétroviraux, la prévalence hospitalière del’infection par le VIH et la mortalité restent encore élevées.Mots clés Clinique ; Épidémiologie ; Évolutif ; Psoriasis ;Thérapeutique ; VIHDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.478

P279Co-infection VIH et virus de l’hépatiteB au service d’hématologie del’hôpital national Ignace Deen(Guinée-Conakry)M. Keita 1,∗, A.G. Fadiga 2, M.M. Soumah 1, D. Sylla 3, F.A. Traore 4,B. Biané 1, T.M. Tounkara 1, A.D. Camara 1, H. Baldé 1,A. Camara 1, A. Doumbouya 1, M. Cissé 1

1 Dematologie-MST, université Gamal Abdel Nasser, CHU deConakry, Conakry, Guinée2 Hématologie, université Gamal Abdel Nasser, CHU de Conakry,Conakry, Guinée3 Unité de soins intensifs, CHU de Conakry, Conakry, Guinée4 Maladies infectieuses et tropicales, CHU de Conakry, Conakry,Guinée∗ Auteur correspondant.

Introduction En Afrique subsaharienne la prévalence de la co-infection VIH et l’hépatite B varie entre 10 et 20 % en régions ouestafricaine et centrale. Or dans ces zones la prévalence de l’infectionpar le VIH varie de 6 à 20 % et la co-morbidité pose ainsi un réelproblème de santé publique, avec un portage chronique actif duVHB deux à trois fois plus élevée dans la population de patientsco-infectés. Les objectifs de cette étude étaient de déterminer laprévalence et décrire les caractéristiques sociodémographiques etcliniques des malades co-infectés par le VIH et l’hépatite B.Patients et méthodes Étude prospective de type descriptif réali-sée de janvier 2012 à décembre 2013. Elle a concerné les malades

infectés par le VIH hospitalisés dans le service d’hématologie del’hôpital national Ignace Deen. Le diagnostic de l’hépatite était faitsur la base d’éléments cliniques et la positivité de l’antigénémieHBs. Les dosages de l’antigène HBe et l’anticorps anti-HBe ontpermis d’établir l’évolutivité de l’hépatite. Chaque malade avaitbénéficié d’une sérologie rétrovirale par des tests rapides selonl’algorithme national. Les stades de l’infection à VIH étaient déter-minés selon la classification OMS. Tous les malades co-infectésVIH/VHB ont été inclus. Les données ont été recueillies sur une fiched’enquête préétablie. Les variables étudiées étaient la fréquence,les données démographiques habituelles (âge, sexe) les signes cli-niques et biologiques, les infections opportunistes et les stades del’infection VIH.Résultats Sur 306 cas de VIH+, nous avons enregistré 26 (8,49 %)cas d’association avec le VHB dont 15 cas de forme aiguë et 11 casd’hépatite chronique (8 cas de portage inactif, 3 cas de portageactif). Il s’agissait de 16 femmes et 10 hommes tous infectés par leVIH1. L’âge moyen était de 36 ans avec des extrêmes de 16 et 55 ans.Les femmes au foyer (26,92 %) et les ouvriers (15,38 %) étaientles plus touchés. Le délai d’évolution variait de 3 mois à plus de6 mois. Tous les malades étaient hétérosexuels (100 %) ; cependant5 % des malades pratiquaient des rapports bucco-génitaux. L’ictère(76,92 %) et l’hépatomégalie (34,61 %) étaient les signes cliniquesles plus rencontrés. La candidose digestive (50 %), la tuberculosepulmonaire (26,92 %) et la maladie de Kaposi (7,69 %) étaient lesinfections opportunistes prédominantes ; 55 % des malades étaientclassés au stade III de l’OMS avec un taux de CD4 < 200 cellules/mm3.Discussion Avec 26 cas diagnostiqués en 12 mois notre étudeprouve que la co-infection VIH/Hépatite B n’est pas rare. La préva-lence et les caractéristiques démographiques sont proches de cellesdécrites par la plupart des auteurs.Conclusion Le dépistage systématique du VHB chez les sujetsinfectés par le VIH faciliterait la prise en charge globale del’affection.Mots clés CHU de Conakry ; Clinique ; Épidémiologie ;Hépatite B ; VIHDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.479

P280Épidermodysplasie verruciforme etinfection VIH : un problème majeur encas de transmission materno-fœtaledu VIH ?�

F. Bouscarat 1,2,∗, R. Manirakunda 3, R. Niyomukiza 4, A. Munyana 4,P. Nimbona 4, D. Gakima 4, A.R. Kanuma 3, A. Ntakarutimana 3,E. Niyoncuti 4, A. Ndihokubwayo 3, J. Nzorijana 3, A. Maouche 5,F. Thune 5, L. Abramowitz 6

1 Dermatologie, hôpital Bichat, AP—HP, Paris, France2 CIDDIST, hôpital Bichat, AP—HP, Paris, France3 Society of Women Against AIDS (SWAA-Burundi), Bujumbura,Burundi4 Agence nationale de soins aux sidéens (ANSS), Bujumbura,Burundi5 Sidaction, hôpital Bichat, AP—HP, Paris, France6 Gastro-entérologie, hôpital Bichat, AP—HP, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Une mission d’évaluation dermatologique desmédecins consultants de deux associations de lutte contre lesida (ANSS, SWAA), basées à Bujumbura a permis une premièreapproche des compétences et des pathologies dermatologiqueslocales.Patients et méthodes Enquête (4 matinées) répertoriant lesmotifs de consultation dermatologique suivies de formations adap-