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Programme Toboggan

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DESCRIPTION

L’action se passe dans un futur proche. La population est vieillissante. Les aides sociales n’existent plus. Le système des retraites s’est effondré. De plus en plus de personnes âgées sont sans moyen de subsistance. Un groupe de séniors décide de former un « gang de vieux ». Ils ont un objectif : se faire arrêter pour passer un maximum de temps en prison et, ainsi, manger à leur faim et recevoir des soins. Pour cela, ils sont bien décidés à tuer. « Derrière sa noirceur, Toboggan est une comédie », dit Gildas Milin.

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Bord de plateau à l’issue de la représentation Jeudi 15 novembre

Du théâtre à l’écran BATTLE ROYALE de Kinji Fukasaku, 2001, 114’Dimanche 18 novembre à 16h au Cinéma StarProjection suivie d’une rencontre avec Gildas MilinTarif spécial 5,50 € sur présentation de la carte d’abonnement du TNS ou d’un billet pour .

Rencontre-dédicaces avec Gildas MilinSamedi 24 novembre de 15h à 17h à la Librairie Quai des Brumes

Théâtre en pensées avec Gildas Milin et Magali Mougel du département Arts et spectacle de l’Université de StrasbourgLundi 26 novembre à 20h TNS, Salle Gignoux

Atelier critiqueavec Barbara Engelhardt, journaliste et Gildas MilinJeudi 29 novembre à 19h Librairie Quai des Brumesc

CôTé PUBLiC

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3 CoproduCtion & Création

tobogganTexte et mise en scène Gildas Milin

Scénographie Gildas Milin, Françoise Lebeau Typographie David Poullard Dessins Elvire Caillon Lumières Gildas Milin, Eric da Graça Neves Son Samuel Pajand Costumes Élisabeth Kinderstuth Assistant Jérôme Boivin

AvecRodolphe Congé EnquêteurCatherine Ferran LouveMichèle Goddet MotoClaude Lévêque NaojimaAnna Lien La jeune filleChristian Mazzuchini Butor Étoilé Guillaume Rannou La victimeAlain Rimoux Loup

Équipes techniques

du TNSRégie générale Bruno Bléger Régie lumière Bernard Cathiard, Patrick Descac (en alternance) Régie son Sébastien Lefevre Régie plateau Arthur Plath Régie accessoires Olivier Tinsel Habilleuse Carole Lacroix Lingère Charlotte Pinard-Bertelletto

de la Compagnie Les Bourdons FarouchesRégie générale Eric da Graça Neves

Du mardi 13 au vendredi 30 novembre 2012 Du mardi au samedi à 20h, dimanche 25 à 16h • Relâche les lundis et dimanche 18 Salle GignouxDurée : 2h10 environ

Production déléguée Les Bourdons FarouchesCoproduction Théâtre National de Strasbourg, Maison de la Culture d'Amiens, avec le concours du CentQuatre (Paris). Ce spectacle bénéficie du soutien de la DRAC Ile-de-France au titre de l'aide à la production. Le texte a reçu l'aide à la création du Centre National du Théâtre. Avec le soutien du Fonds SACD Théâtre. Avec le soutien d'arcadi – dispositif plateaux solidaires.Contact production / diffusion : Les bourdons farouches • [email protected] • Tél : 09 63 05 94 66 / 06 30 60 17 76

Les décors et les costumes ont été réalisés par les ateliers du TNS.Remerciements à Clémence Azincourt, Françoise Chevaillier, Daniel Migairou, Chen Yang et le théâtre de l'Aquarium.

> Toboggan est publié par les éditions Actes Sud-Papiers, octobre 2012> Vidéo sur www.tns.fr

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Un phénomène de société, qui est d’abord né au Japon*, se propage aujourd’hui dans l’ensemble des pays développés  : des personnes âgées, pour qui les différentes aides sociales, pensions ou retraites disparaissent, se mettent à envisager la prison comme un «  nouvel Eldorado social  »… Pourquoi  ? Parce qu’en prison, elles sont assurées de pouvoir manger trois repas par jour, de recevoir un minimum de soins en cas de maladie, de pouvoir parler à des gens, personnels spécialisés, etc. Du jour au lendemain, des personnes âgées dans le besoin volent, agressent, tuent, espérant être emprisonnées.

Quand on leur pose la question  : «  Pourquoi avez-vous commis ces crimes  ?  », elles répondent majoritairement : « Je voulais qu’on s’occupe de moi ».

«  Si l’on s’accorde à penser, avec raison, que le mode de vie des générations précédentes peut avoir un impact sur la santé et la vie des générations suivantes – comme on s’accorde à penser que les déséquilibres ou les traumatismes qui ont été vécus sans être réglés au sein de champs morphiques familiaux ou collectifs de générations précédentes seront vécus ou plutôt revécus (à leur dépens) par les générations suivantes – les implications sociales et éthiques découlant de ces faits, concepts et observations sont probablement déterminantes et considérables » (Extrait de Toboggan).

La pièce de théâtre Toboggan interroge donc un symptôme «  socio-générationnel  » international qui s’amplifie avec l’abandon planifié par les pays développés de leurs diverses politiques sociales (préconisé par l’Accord Général sur le Commerce des Services, créé dès 1994 dans le cadre de l’OMC) – visant et touchant, un peu partout sur le globe, l’ensemble du secteur tertiaire, dont les différents systèmes d’aide sociale, et affectant notamment par ricochet des « populations de séniors » – et pose la question suivante  : L’exclusion et le désintérêt d’une société pour les personnes âgées peuvent-elles ne pas avoir d’impact sur les générations jeunes et à venir ?

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(Il est à noter que cette exclusion et ce désintérêt touche tout aussi fortement les « populations de moins de 25 ans »).

Tout comme on parle de « fantôme générationnel » (en médecine transgénérationnelle) constitué des secrets, non-dits, actes inavouables, traumatismes, restés refoulés dans les générations précédentes et qui rejaillissant sur les générations suivantes, ne peut-on parler aujourd’hui de l’élaboration d’un gigantesque « fantôme social » menaçant les générations jeunes et à venir ?

C’est à la fois par la prise de conscience et la verbalisation, mais aussi par le langage de l’inconscient, celui des signes, des symboles sollicités, puis, agencés dans la représentation, et par une mise en jeu spontanée, vivante, de nos configurations sociales que peuvent émerger des questions et des réponses, chez chacun d’entre-nous, permettant peut-être à toutes les générations de s’appuyer à nouveau sur les générations qui les précèdent afin « d’aller de l’avant ».

*Au cours de ses vingt dernières années, au Japon, le nombre de personnes de plus de soixante-cinq ans arrêtées pour vol, agression, meurtre, a été multiplié par presque six (multiplié par deux, rien que ces cinq dernières années), ces personnes âgées représentant aujourd’hui près de vingt pour cent de sa population

carcérale.

Gildas Milin

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LOUVEC’est quoi ?... Pourquoi on a… du sang… comme ça ?...

LOUPC’est pas vrai…

LOUVEC’est quelqu’un qui est malade… encore essayé… c’est ça… on l’a fait ?... Je ne sais pas… c’est à qui ?... Tout ce sang… (Avec angoisse) c’est moi… je suis blessée ?...

LOUPT’as oublié ? On s'est mis d'accord... on est venu ici... tout le monde était d’accord… t'as oublié ? On a trouvé l'homme et on a décidé de faire ce qu'on avait décidé de faire… avant… t’as encore oublié ? Ce qu’on avait décidé… tu te rappelles pas ?… A mains nues… tu te souviens ?...

LOUVENon…

Gildas MilinToboggan, Éd. Actes-Sud Papiers, 2012, p. 31

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L’école est ce qui forme l’attention qui est toujours à la base de tout système de soin mais ici [avec l’école de Jules Ferry] comme discipline relationnelle d’adoption instituée dans la psyché de l’élève en tant que savant (c’est-à-dire accédant rationnellement à un savoir) devant le public qui lit (et qui est d’abord la classe elle-même). Cette forme d’adoption appelée la raison est une éducation à la fois comme transmission des circuits longs que constitue l’expérience humaine en totalité, et comme formation de nouveaux circuits longs, de personnalité autonomes, vouées à devenir majeures, et donc critiques, et tout d’abord autocritiques : capables de lutter contre leur paresse et leur lâcheté natives, et toujours renaissantes, mais capables de renouveler le savoir dans cette lutte.

Bernard StieglerPrendre soin (de la jeunesse et des générations), Éd. Flammarion, 2008, pp.113-114

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LE MONSIEUR. On peut Toujours dérailler, jeune homme, oui, maintenant je sais que n’importe qui peut dérailler, n’importe quand. Moi qui suis un vieil homme, moi qui croyais connaître le monde et la vie aussi bien que ma cuisine, patatras, me voici hors du monde, à cette heure qui n’en est pas une, sous une lumière étrangère, avec surtout l’inquiétude de ce qui se passera quand les lumières ordinaires se rallumeront, et que le premier métro passera, et que les gens ordinaires comme je l’étais envahiront cette station ; et moi, après cette première nuit blanche, il va bien me falloir sortir, traverser la grille enfin ouverte, voir le jour alors que je n’ai pas vu la nuit. Et je ne sais rien maintenant de ce qui va se passer, de la manière dont je verrai le monde et dont le monde me verra ou ne me verra pas.

Bernard-Marie KoltèsRoberto Zucco, Les Éditions de Minuit, 1990, p.38

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14 Mais trêve de récriminations, je suis le premier à reconnaître que les bienfaits de la civilisation contemporaine sont innombrables, et d’ailleurs les discours n’y changeront rien ; le Japon est irréversiblement engagé sur les voies de la culture occidentale, si bien qu’il ne lui reste qu’à avancer vaillamment, en laissant tomber ceux qui, tels les vieillards, sont incapable de suivre […]Pour tout dire, mon intention en écrivant ce qui précède était de poser la question de savoir si, dans telle ou telle direction, par exemple dans les lettres ou les arts, il ne subsistait pas quelque moyen de compenser les dégâts. Pour moi, j’aimerais tenter de faire revivre, dans le domaine de la littérature au moins, cet univers d’ombre que nous sommes en train de dissiper.

Junichirô TanizakiÉloge de l’ombre, trad. René Sieffert, Éd. Verdier, 1978, p. 84

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15… Je suis debout devant vousEt il me faut me justifier

Il me faut chercher des raisons et des preuves- Je ne sais pas -

De mon innocence ou de ma culpabilité…

… Je suis deboutComme autrefois, par le passéDans l’école, dans ma classe…

Et je dis : j’ai oubliéJe savais, je savais,

Je vous assure, mesdames, messieurs…

Tadeusz Kantor(Cracovie, 8 avril 1978, extrait d’allocution, remise du prix Rembrandt).

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Gildas MilinToboggan, Éd. Actes-Sud Papiers, 2012, p. 48

MOTOUn jour aussi... les jeunes... ils seront vieux… si on le tue… si on le fait… c'est pour nous… c'est vrai mais c'est pour lui aussi... pas directement... pour lui… mais peut-être que si on continue... si on continue... peut-être qu'un jour quand ils seront vieux… ils ne seront pas obligés de vivre… de faire… ce qu'on vit… ce qu’on fait nous ?... De le faire ?...

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BIOgRAphIE gildas Milin

Plasticien de formation et comédien sous la direction notamment de Stuart Seide, Philippe Adrien, Alain Françon, Jean-Pierre Vincent, Bernard Sobel, Julie Brochen… Gildas Milin est aussi auteur et metteur en scène depuis 1993.Ses textes sont publiés aux éditions Actes-Sud Papiers : L’Ordalie, Le Triomphe de l’échec, Le Premier et le dernier, Anthropozoo, L’Homme de février, Machine sans cible. Par ailleurs, il répond aux commandes du Deutsches Theater (La Troisième vérité, inédit) et du TNS (Phineas Gage, 2004). En 2005, il crée à Copenhague Guerres de Lars Norén, pour les acteurs du Riksteater de Stockholm. Il est aussi fréquemment sollicité en tant que pédagogue aux écoles du TNB et du TNS ainsi qu’à L’ERAC (Lenz et la fabrique scientifique pour un théâtre du ressenti, à partir de l’œuvre de Georg Büchner, 2004, inédit), et à l’École Régionale d’acteurs de Lille (Commun n’est pas comme un – 2005, inédit). En février 2007, il présente les travaux des comédiens de troisième année au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris (Ghosts, inédit, 2007). Il anime également des stages en direction de comédiens professionnels, dans le cadre des Chantiers nomades (en 2006 en collaboration avec Alain Françon : Vers un théâtre du ressenti, ainsi qu’en 2008) ou à Marseille en collaboration avec la Scène nationale du Merlan.Pascale Ferran lui propose de co-diriger un atelier pour les élèves réalisateurs de la FEMIS en 2005. Après cette rencontre, il intervient sur le tournage de Lady Chatterley et réalise son premier courtmétrage intitulé Collapsar (2007 - 22 minutes).Au Théâtre de la Bastille en novembre 2008, il présente avec Spinifex, formation rock, un concert-fiction intitulé Force Faible.Le Théâtre national de la Colline l’invite comme auteur associé en 2004 et 2008. Julie Brochen le sollicite dès sa première année à la tête du TNS. Pour l’École, il écrit et dirige un atelier avec les élèves du groupe 38 (Super Flux, 2009), réalise un film avec le groupe 39 (Naissance sans innocence, 2010). Il est collaborateur artistique et pédagogique du TNS pour la saison 2009-2010 (particulièrement pour la section Jeu de l’École). Il joue dans les mises en scène de Julie Brochen : Chambourcy dans la re-création de La Cagnotte de Labiche et Delacour (2009) et Gaev dans La Cerisaie d’Anton Tchekhov (2010). En octobre 2009, il a présenté Machine sans cible au TNS, qu’il a écrit et mis en scène et dans lequel il jouait.

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Directrice de la publicationJulie BrochenRéalisation du programmeFanny Mentré avec la collaboration de éric de La Cruz et Quentin BonnellCréditsPhotos du spectacle : Franck Beloncleillustrations : Elvire CaillonGraphisme Tania Giemza

édité par le Théâtre National de StrasbourgKehler Druck/Kehl – Novembre 2012

Abonnements / Location03 88 24 88 24

1, avenue de la MarseillaiseBP 40184 F-67005 Strasbourg CedexTéléphone : 03 88 24 88 00Télécopie : 03 88 37 37 71

[email protected]

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SAISON 12-13