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Publications présentées en séance Source: Cahiers Ferdinand de Saussure, No. 1 (1941), pp. 91-101 Published by: Librairie Droz Stable URL: http://www.jstor.org/stable/27757868 . Accessed: 12/06/2014 18:12 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Librairie Droz is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Cahiers Ferdinand de Saussure. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.181 on Thu, 12 Jun 2014 18:12:42 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Publications présentées en séance

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Publications présentées en séanceSource: Cahiers Ferdinand de Saussure, No. 1 (1941), pp. 91-101Published by: Librairie DrozStable URL: http://www.jstor.org/stable/27757868 .

Accessed: 12/06/2014 18:12

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Acta Linguistica, H/1940-41, 1. Copenhague, E. Munksgaard.

Contient trois articles: L'h?ritage de la m?thode comparative (B. A. Terracini), Mi-occlusives devenant fricatives (N. van Wijk), Com

binations of consonants in German (continued, W. F. TwaddellJ, et une page posthume, Sur le signe linguistique, o? Edouard Pich?n se f?licite de voir le principe de l'arbitraire du signe combattu dans un article des Acta par M. Ben veniste, qui, dit-il, repr?sente les lin

guistes fran?ais dans le Conseil de cette revue. Ce ? galliciste ?

(comme il d?signe les hommes de sa branche) ex?cutait d'une mani?re

?galement cavali?re et le principe de l'arbitraire du signe et la

distinction langue-parole (Journal de Psychologie, XXXIV/1937, p.

25-48); on verra dans un prochain fascicule des Acta qu'il y a dans

ce m?me Conseil deux linguistes suisses qui entendent maintenir le

principe en question comme un des articles fondamentaux de la doc

trine sauss arienne. ? Aux comptes rendus, lire celui de Ber til Malm

berg sur les El?ments de phonologie fran?aise de G. Gougenheim. H. F.

Astrid BAECKLUND, Die univerbierenden Verk?rzungen der

heutigen russischen Sprache. Inauguraldissertation. 141 p.

Upsala, Almquist et Wicksell, 1940.

L'un des chapitres, peut-?tre le plus curieux mais actuellement

d?j? clos, des destin?es de la langue russe ? f?poque de la R?vo

lution, ?tudi? d'une mani?re exhaustive par un auteur disposant d'une

riche information et appliquant une m?thode linguistique rigoureuse. S. K.

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92 Cahiers Ferdinand de Saussure 1 (1941)

Bulletin du Cercle linguistique de Copenhague, V (ann?e 1938-9), 56 p. Copenhague, E. Munksgaard, 1940. Cour. 4.?.

Contient, outre la partie administrative (proc?s-verbaux des

s?ances, etc.), un article de fond : Ueber die phonematische Wertung von Mundartaufzeichnungen, par Anders Bjerrum.

Bulletin du Cercle linguistique de Copenhague, VI (ann?e 1939-40), 48 p. Copenhague, E.Munksgaard, 1941. Cour.4.?.

Contient, outre la partie administrative, un article de fond : Die

Grundlage der Erkl?rung des germanischen schwachen Pr?teritums, par L. L. Hammerich, et un compte rendu des Grundz?ge de Tru

betzkoy par Eli Fischer-J rgensen.

Bj?rn COLLINDER, Das Wort als phonetische Einheit. Spr?k vetenskapliga S?llskapets i Uppsala F?rhandlingar, 1937-9, p. 63-75.

Cherche ? montrer qu'un phon?me faisant partie d'un mot

d?pend de l'ensemble de ce mot et non pas simplement du phon?me qui le pr?c?de ou qui le suit imm?diatement; en d'autres termes, le mot en tant que fait phonique ne se compose pas uniquement des phon?mes singuliers dans lesquels on peut l'analyser. D'o? l'ex

plication d'une s?rie de ph?nom?nes produits par une action ? dis tance ? l'int?rieur d'un m?me mot : allongements compensatoires, m?tath?ses, changements d'intonation, Umlaut.

H. F.

Bj?rn COLLINDER, Jukagirisch und Uralisch. Uppsala Uni versitets ?rsskrift, 1940, 8; 142 p. 8?. Uppsala, Lundequist, cour. 4.50; Leipzig, Harrassowitz, RM. 2.95.

Tente d'?tablir, principalement ? l'aide de correspondances mor

phologiques, la parent? du youkaghir, langue parl?e dans la Sib?rie du nord-est, avec la famille ouralienne.

H. F,

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Publications pr?sent?es en s?ance 93

Bj?rn COLLINDBR, Reichst?rkische Lautstudien. Uppsala Universitets ?rsskrift, 1939, 1; 104 p. 8?. Uppsala, Lunde quist, cour. 3.?; Leipzig, Harrassowitz.

R?sultats, au point de vue des variations phon?tiques et de l'ac cent (ton et intensit?), d'une enqu?te faite par l'auteur ? Brousse sur un ?l?ve de gymnase parlant le turc osmanli (t?rk?e), sa langue mater nelle. Avec un appendice de H. S. Nyberg sur l'accentuation du persan.

H. F.

Giacomo DEVOTO, Introduzione alla Grammatica (Gramma tica Italiana per la Scuola media), 302 p. Firenze, La Nuova

Italia, 1941. Il est toujours int?ressant de voir comment un linguiste ?crit

un manuel scolaire. L'ouvrage de M. Devoto, dans lequel les exer

cices occupent une place r?duite, est avant tout une description tr?s

minutieuse et tr?s claire de l'italien moderne dans ses sons, dans sa

morphologie et dans la structure de ses phrases. Cette derni?re par

tie est naturellement la plus originale et appellerait parfois la discus

sion. Conform?ment ? des directives officielles, l'expos? insiste ?

l'occasion, d'une part sur la grande parent? qui unit encore l'italien

au latin si l'on consid?re leurs ?l?ments mat?riels, et d'autre part sur l'opposition que l'on constate au contraire entre les deux langues en ce qui concerne les formes abstraites de la pens?e.

Alb. S. *

Ernst DICKENMANN, Studien zur Hydronymie des Save

systems. Etudes sur l'Europe centre-orientale, 20 A/B,

163 p. Budapest, E. Stemmer, 1939/40, fr. suisses 8.?, 4.?.

Sous forme de lexique (A-D, E-J) pr?c?d? d'une introduction.

Henri FREI, ?a fait distingu?. Zeitschrift f?r Romanische

Philologie, 1940, p. 359-62.

R?ponse ? quelques critiques sans fondement que M. Leo Spitzer a formul?es dans la Romanic Review, 1940 (p. 44-51) ? propos de

ma Grammaire des fautes, H. F.

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94 Cahiers Ferdinand de Saussure 1 (1941)

Iorgu lORDAN. L'emploi du datif en roumain actuel. Bulle tin linguistique, 7, 1939, p. 29-64.

L'auteur montre ? l'aide d'exemples relev?s dans la presse et la litt?rature que la langue cultiv?e d'aujourd'hui pr?f?re tr?s souvent le datif l? o? la tradition avait consacr? une construction pr?posi tionnelle, fait qu'il cherche ? expliquer : 1) par l'emprunt initial de mots fran?ais, et quelquefois allemands ou italiens, r?clamant une telle syntaxe, avec extension post?rieure ? des mots indig?nes; 2) par une tendance de la langue ?crite visant ? supprimer la diff? rence entre l'expression de l'objet indirect par le datif pur ou les constructions pr?positionnelles au profit du premier, tandis que la

langue populaire conserve ces derni?res et les multiplie m?me. H. F.

*

Roman JAKOBSON, Kinder spr?che, Aphasie und allgemeine Lautgesetze. Spr?kvetenskapliga S?llskapets i Uppsala F?rhandlingar, 1940-42, 83 p.

Le linguiste s'occupe en principe de la langue ? l'?tat d?velopp? (Entfaltetsein); gr?ce ? l'enfant et ? l'aphasique, il peut en ?tudier aussi la formation (Aufbau) et la d?sagr?gation (Abbau). Comparer syst?matiquement ces trois moments du proc?s linguistique au point de vue des lois g?n?rales de la phonologie, tel est l'objet de ce travail bien pens? et richement document?, o? l'auteur montre notamment que l'ordre d'acquisition des phon?mes dans le langage enfantin, qui est fixe comme on sait, correspond ? leur fr?quence dans les langues du monde : ainsi les oppositions qui apparaissent en premier lieu (con sonne/voyelle : p/a; orale/nasale : p/m; labiales/dentales : p/t et

m/n; a/i/u ou a/i/e) ne font d?faut dans aucune langue; ce sont en m?me temps celles qui disparaissent le plus tard chez les aphasiques. Inversement, plus les phon?mes sont tardifs (palatales et v?laires, constrictives, mi-occlusives, sonores, opposition r/l; o, ?, ?, voyelles nasales), moins ils sont fr?quents dans les langues, plus t?t aussi

ils se perdent dans l'aphasie. La conclusion ajoute (sans donner

d'exemples) que l'ordre d'acquisition ou de perte des cat?gories mor

phologiques et syntaxiques a aussi son pendant dans les langues du monde. Gr?ce ? M. Jakobson, la linguistique g?n?rale s'enrichit d'une province nouvelle : l'?tude combin?e du langage enfantin et de l'aphasie.

H. F.

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Publications pr?sent?es en s?ance 95

O. JeSPERSEN, Efficiency in linguistic change. M?moires de l'Acad?mie danoise des sciences, vol. XXVII, 4, Copenha

gue, 1941.

Dans ce travail, le v?n?rable doyen des linguistes danois pr? cise et compl?te ses vues personnelles sur le progr?s linguistique. On sait avec quelle ma?trise il les a d?fendues dans son Progress in

language et plus tard dans Language (p. 319 ss.). M. J. est rest? invariablement fid?le ? son hypoth?se initiale : le langage, selon lui, est ? la hauteur de sa t?che quand il produit sur l'entendeur le ma ximum d'effet avec un minimum d'effort, et il estime que sous ce

rapport les langues indo-europ?ennes modernes sont en progr?s sensibles sur le grec, le latin, le sanscrit, etc. L'auteur se plaint que

je ne me sois pas expliqu? avec lui dans Le langage et la vie (LV, p. 49 ss.), o? j'ai effleur? cette question et indiqu? les raisons de mon

scepticisme. En fait, notre conception du langage est trop diff? rente pour qu'une discussion soit possible. R?gularit?, clart?, con

cision, satisfaction du moindre effort, voil?, pour M. J., le dernier mot de la sagesse, et l'on se demande parfois s'il ne r?ve pas, pour l'avenir du langage, des formes qui rappelleraient l'esperanto, Fido ou le no vial. Aussi ne se pr?occupe-t-il pas d'un probl?me qui me

para?t central : l'antinomie des besoins de la communication et de

l'expression (LV p. 173 s., 200 s. et passim). Les aspects affectifs

du langage ne l'int?ressent pas beaucoup; il semble y voir un apanaqe des seuls po?tes. Pourtant l'affectivit? est partout dans la langue

parl?e aux prises avec la vie r?elle, et elle y d?termine des change ments qui sont ? l'oppos? de ceux que r?clame ? l'?nerg?tique ?, dis

loquant le vocabulaire, bousculant la syntaxe, si bien qu'on pourrait dire que la grammaire des sentiments, c'est la lutte contre la gram maire. Mais, pour se rendre compte de ces ravages, il ne suffit pas de s'arr?ter aux formes mat?rielles de la langue, il convient de p?n? trer sa forme interne. Un seul exemple suffira ? montrer la diff?rence.

Le fran?ais a bien nettoy? sa premi?re conjugaison (type d?clarer); mais consultons la syntaxe verbale : la logique demande qu'il y ait

un temps et un seul pour d?signer un ?v?nement survenu une fois

dans le pass?, p. ex. : il a d?clar? la guerre; mais l'expressivit? cr?e

bien d'autres vari?t?s modales de la m?me id?e (sans compter il

d?clara) : Soudain il d?clare la guerre; Le lendemain il d?clarait la

guerre; Vann?e suivante il d?clarera la guerre; Il aura probablement d?clar? la guerre; D'apr?s certains il aurait d?clar? la guerre. Cons?

quence : cr?ation d'homonymes syntaxiques.

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96 Cahiers Ferdinand de Saussure 1 (1941)

Un excellent pr?servatif contre les conclusions simplistes con

sisterait ? supposer que tout progr?s a sa ran?on et toute d?fectuosit? ses aspects consolants. M?me si cette hypoth?se est fausse, elle est utile parce qu'elle oblige ? mener l'enqu?te en partie double, en tenant compte de l'ensemble des tendances du langage, ou plut?t, de

l'esprit humain.

Voici quelques sp?cimens de ce petit jeu. L'abandon des flexions n'a-t-il que des avantages ? La syntaxe par juxtaposition cr?e en

anglais maintes ambigu?t?s (Linguistique g?n?rale et linguistique fran?aise, p. 22) ; en fran?ais, le r?gime des pr?positions me semble plus compliqu? que celui des cas du latin qu'elles rem

placent. Le genre des substantifs, grosse surcharge pour la m?

moire, est un adjuvant de l'expressivit?. La place de l'adjectif attribut (sombres nuages, nuages sombres) est r?gl?e par des conditions innombrables, mais quelle ressource in?puisable pour l'expressivit? ! L'ordre fixe des mots dans la phrase repr? sente une ?conomie de formes et de forces; mais c'est un oreil

ler de paresse, et il engendre la monotonie. Il permet une plus grande concision (pourtant, ne vante-t-on pas celle du latin?); seu

lement la langue parl?e a horreur de la concision et le besoin de se

faire comprendre pousse au pl?onasme, etc., etc.

Les primitifs ont des langues compliqu?es ? Mais ils ont si peu de choses ? dire, que cette complication ne leur p?se gu?re. Si les idiomes de civilisation ?taient vraiment simples et r?guliers, com

ment pourraient-ils satisfaire les besoins innombrables de l'?me

moderne, intellectuelle et sentimentale, la complexit? sans cesse

accrue de la vie sociale ? Meillet pensait ? sans doute avec raison ?

que la simplification d'une langue est due surtout ? sa diffusion.

Quand on doit communiquer avec des gens que l'on conna?t mal ou

qui parlent une langue ?trang?re, on est automatiquement amen? ?

?liminer de la parole tout ce qui nuit ? la compr?hension imm?diate et mat?rielle. Si ce processus n'est entrav? par aucune tendance oppo

s?e, on aboutit ? ces pariers rudimentaires (pidgin, b?che de mer, etc.), que M. Jespersen a si bien d?crits dans Language, p. 216 ss. Mais dans les idiomes de haute culture, cette sch?matisation n'atteint

que la grosse charpente, l'ossature mat?rielle du syst?me (sous ce

rapport, l'anglais est la langue id?ale des portiers d'h?tels). M.

Jespersen ne s'arr?te-t-il pas trop complaisamment ? ces faits de

surface ? Quand on aborde les moyens d'expression de la pens?e affranchie du terre-?-terre journalier, les complications apparaissent, et avec elles l'effort n?cessaire pour les dominer. Si l'anglais ?tait

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Publications pr?sent?es en s?ance 97

aussi simple qu'on veut nous le repr?senter, ? quoi rimerait l'im

posant monument de la Modern English Grammar ?

On croit volontiers ? la perfection de l'objet de ses amours. Schleicher pr?tendait que les langues modernes sont d?g?n?r?es parce qu'elles ne ressemblent pas aux idiomes archa?ques qu'il ?tudiait avec passion. M. J. prend pour mod?le l'anglais, auquel il a consacr? sa vie enti?re (pour le plus grand bien de la science). F?licitons-le d'avoir d?fendu sa th?se avec tant de chaleur, et remer cions-le d'avoir, par tant de faits int?ressants, grossi le dossier d'un proc?s qui n'est pas encore jug?. Sub judice lis est.

Charles Balry.

*

KaO Ming-K'ai, Essai sur la valeur r?elle des particules pr?

positionnelles en chinois. VIII, 240 p. Paris, L. Rodstein, 1940.

On trouve dans cet ouvrage, pr?fac? par M. Paul Demi?ville et

pr?c?d? de quelques pages sur le Syst?me g?n?ral de la grammaire chinoise (avec les discussions habituelles sur le casse-t?te des parties du discours), les d?fauts propres ? ceux qui ignorent encore qu'il existe aujourd'hui une science des syst?mes de langues (?coles de

Gen?ve, Prague et Copenhague). Les mat?riaux ne sont pas homo

g?nes; ils forment un vaste m?lange de faits sans ?tat-civil d?fini.

Certaines phrases, sans doute forg?es de toutes pi?ces, donnent l'im

pression d'?tre du chinois de construction, ainsi p. 44 et 47 les

exemples avec pe4, qui n'est pas parl? : il ne figure dans aucune de

mes 2000 Peiping Sentences recueillies de la bouche d'un pur P?ki

nois, et m?me en pai2 huaA (langue ?crite de style parl?) il est rare.

L'auteur m?lange sans scrupule la statique et l'histoire, tant?t en

d?composant des expressions qui sont aujourd'hui inanalysables,

p. ex. zu2 kuos ? si ?, tant?t en rattachant des mots que la conscience

actuelle consid?re comme des homonymes, ex. kez ? donner ? et

kea ? ? ? : Que penser d'un grammairien fran?ais qui mettrait dans

le m?me sac le verbe pendre et la pr?position pendant ? Les id?es

qu'ont sur le chinois les linguistes qui n'ont pas v?cu cette langue ne

sont d?j? pas trop claires; cette th?se de Paris risquera de les em

brouiller encore un peu plus. h. f.

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98 Cahiers Ferdinand de Saussure 1 (1941)

KOBAYASHI Hideo, Gengokatsud? to seikatsu. Tokio, Iwa nami, 1941.

Traduction de Ch. Bally, Le langage et la vie.

Leuvensche Bi?ragen, XXX/1938, 3/4, La Haye, M. Nijhoff. Avec un article du P?re W. A. Grootaers (P?kin): Construction

d'un appareil pour la mesure de la hauteur musicale (p. 125-138).

J. MAROUZEAU. Pr?cis de stylistique fran?aise. Paris, Masson, 1941.

Paul LANG Stilistisch-rhetorisches Arbeitsbuch. Aarau (Suis se), Sauerl?nder, 1941.

Ces deux ouvrages, diff?rents ? plusieurs ?gards, ont ceci de commun qu'ils partent de l'observation du parler usuel et proc?dent, par cons?quent, de la stylistique de la langue; en revanche, tous deux (le second, il est vrai, plus m?thodiquement que le premier) d?passent ce point de vue objectif et orientent le lecteur vers un id?al de correction et de mieux dire. Ainsi, par un d?tour, ils nous ram?nent ? l'art d'?crire sans tomber dans l'exclusivisme des an ciens manuels, qui ?vitaient tout contact avec la langue commune.

M. Marouzeau adapte ? son petit livre les m?thodes qui ont fait le succ?s de son grand ouvrage, le Trait? de stylistique appliqu?e au latin. Une des nouveaut?s du Pr?cis, c'est la grande part accord?e aux

proc?d?s phoniques. Les ressources du vocabulaire sont mises en va

leur avec un soin particulier, tandis que la grammaire expressive, (en core tr?s mal ?tudi?e), est trait?e un peu rapidement. On admirera

la richesse des mat?riaux utilis?s par M. M.; les exemples sont em

prunt?s ? toutes les couches de la langue, depuis l'argot jusqu'? la

prose d'art et la haute po?sie; ils contribuent ? soutenir d'un bout ? l'autre l'int?r?t.

.Quant au manuel de M. Lang, il m?rite pleinement le titre dyAr beitsbuch : c'est un corps-?-corps incessant avec les probl?mes de

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Publications pr?sent?es en s?ance 99

l'expression. Chaque exercice demande ? l'?tudiant un effort person nel, mais chacun porte sur une question exactement d?termin?e. Ces

exercices, savamment gradu?s, partent des plus humbles difficult?s du lexique et de la grammaire, pour s'?lever progressivement ? la

technique de la composition et ? l'analyse esth?tique de la prose litt?raire. Le livre donne enfin des conseils sur le traitement oral de la langue (c'est l? le sens du mot rhetorisch contenu dans le titre).

La t?che de l'auteur se compliquait du fait que son manuel est destin? particuli?rement aux Suisses al?maniques : comme dans cette

partie de notre pays le dialecte est la vraie langue maternelle, cer

tains exercices servent de pont entre le Schwyzerd?tsch et la Schrift

sprache. Cette particularit?, int?ressante en elle-m?me, ne nuit en

rien ? la tenue g?n?rale de l'ouvrage. Ajoutons, ? l'adresse des autodidactes, qu'un Schl?ssel ou t livre

du ma?tre? fournit la solution de toutes les questions de d?tail. Nul doute que cet ensemble de qualit?s ne facilite au livre de

M. Lang l'acc?s des ?coles secondaires et m?me des s?minaires

universitaires.

Charles Bally.

Mededeelingen van de Zuidnederlandsche Dialectcentrale 1940, 1 (29), 2/3/4 (30/31/32); 1941, 1/2 (33/34). Louvain.

Hans NiLSSON-EhlE Les adverbes en -ment compl?ments

d'un verbe en fran?ais moderne. Etude de classement syn

taxique et s?mantique. Lund et Copenhague, 1941.

Cette th?se, pr?sent?e ? la Facult? des lettres de Lundi, traite

de fa?on ? peu pr?s exhaustive le sujet qu'elle annonce. l'auteur,

qui manie le fran?ais avec une remarquable ma?trise, a soumis ?

un examen approfondi les adverbes de mani?re en -ment tant au

point de vue de leurs fonctions que de leurs valeurs s?mantiques. La documentation, extr?mement abondante, est le fruit de d?pouille ments critiques tr?s ?tendus. On peut se demander ? ce propos s'il est

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100 Cahiers Ferdinand de Saussure 1 (1941)

bier n?cessaire d'accumuler des exemples pour caract?riser telle ou telle nuance qu'une phrase typique suffirait ? d?finir. Mais abon

dance de biens ne nuit pas : tel d?tail, jug? superflu, peut pr?sen ter des ?-c?t?s suggestifs.

Toutes les questions qui ne concernent que le fran?ais doivent ?tre r?serv?es aux romanistes; en revanche, les principes g?n?raux

sur lesquels l'auteur se fonde int?ressent la linguistique g?n?rale. Nous ferons ? ce sujet deux observations.

1) M. N. reconna?t bien qu'un adverbe compl?ment d'un verbe

modifie avant tout ce verbe, mais il admet la possibilit? de ? fonc

tions accessoires ?. L'adverbe pourrait, selon lui, frapper par rico

chet, soit le sujet (dans : // le repoussa durement), soit le compl?ment d'objet (// tra?nait lourdement ses phrases) ; l'adverbe peut m?me

?voquer un compl?ment d'objet implicite (manger copieusement =

manger beaucoup de choses). La diversit? des interpr?tations montre

que tout d?pend ici du contexte ou de la situation; autrement dit, ces faits rel?vent de la parole plus que de la langue. L'observation

trop minutieuse de telles nuances nuirait ? la conception de la langue en tant que syst?me.

2) Le classement s?mantique des adverbes (p. 17) est correct

et montre bien le caract?re hybride de cette cat?gorie. Les plus in

t?ressants sont les adverbes de relation, mais ceux en -ment sont

peu nombreux (?galement, cons?quemment, etc.); aussi peut-on fon

der le classement sur les adjectifs, avec lesquels ils ont une grande affinit?. On peut, ? c?t? du point de vue s?mantique, consid?rer

leur structure syntagmatique ; ? ce sujet je proposerais de distin

guer les types suivants : a) type voisin, ant?rieur, semblable : ce

sont les seuls vrais adjectifs de relation, car ce sont des pr?positions

transpos?es (cf. voisin et pr?s de); b) type savant, isol?, etc. : l'ad

jectif contient implicitement le terme mis en relation avec un autre; Paul est savant ? sait (beaucoup de choses); isol? = s?par? (de

tout); on peut comparer ce cas ? celui des verbes transitifs dans

leur emploi ? absolu? (Il faut manger pour vivre); c) type polaire, chevalin, etc. : le terme mis en relation avec un autre est contenu

dans le radical; c'est le suffixe qui marque le rapport; d) type actuel,

public, etc. : le terme mis en relation et le signe du rapport sont

contenus tous deux dans l'adjectif, mais en cumul (v. Bally, Ling,

g?n. et 1. fr. ? 126 ss.); actuel = relatif au temps pr?sent, public =?

accessible ? tous, cher = qui co?te beaucoup d'argent, etc.

Charles Bally.

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Publications pr?sent?es en s?ance 101

Andrus SAARESTE, Eesti Murdeatlas Atlas des Parlers Esto niens, I (cartes 1-28), II (29-66). Tartu, Eesti Kirjanduse Selts, 1938, 1941 (? suivre).

? Donne. .. une image de la langue du paysan estonien qui n'est

plus parl?e actuellement (mais dont on se souvient) ou que parient un petit nombre de vieillards... / ... pour l'?tude aussi bien dia

chronique que synchronique des langues finno-ougriennes en g?n? ral elle est bien plus importante que la langue des paysans d'aujour d'hui qui est d?j? fortement influenc?e par la langue commune et litt?raire. ? (Pr?face).

*

Albert SECHEHAYE, Les trois linguistiques saussuriennes. Vox

Romanica V/1940, 1-48.

Il s'agit : 1) de la linguistique synchronique; 2) de la linguistique de la parole organis?e ou science du fonctionnement de la langue; 3) de la linguistique diachronique. De la seconde, l'auteur, et c'est l? son apport original, entend distinguer la science de la parole proprement dite ou science de l'expression naturelle ou pr?gramma ticale, qui a la priorit? et dans laquelle les trois linguistiques, sciences de la langue toutes les trois, viennent s'embo?ter.

h. f.

C. C. UhLENBECK, Oude Aziatische contacten van het Eskimo.

Mededeelingen der Nederlandsche Akademie van Weten

schapen, Afd. Letterkunde. Nile s?rie, 4, n? 7, p. 201-227.

Amsterdam, Noord-Hollandsche Uitgevers Maatschappij, 1941, fl. 0.45.

Examine le probl?me des contacts morphologiques et lexicolo

giques de l'esquimau avec l'indo-europ?en, les langues ouralo-alta?

ques et hyperbor?ennes. h. f.

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