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Purpura fulminans Professeur Daniel Floret Hôpital Édouard Herriot Lyon

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Purpura fulminans

Professeur Daniel Floret

Hôpital Édouard Herriot

Lyon

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Définition

• En France association:– D’un syndrome infectieux grave– D’un purpura extensif– D’un état de choc

• Recouvre (en partie) « severe meningococcaemia » ou « meningococcal septic shock ». Ex Kirsch EA PIDJ 1996: 56 « severe meningocococcaemia

• 66% ont une méningite• 16% n’ont pas de méningite• 18% n’ont pas eu de PL

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Étiologie

• En France, quasi synonyme d’infection invasive à méningocoque (critère de définition pour la DO depuis 2002)

• Autres étiologies (Darmstadt GL, Pediatr Dermatol 1998):

– Pneumocoque chez splénectomisés et drépanocytaires

– Haemophilus influenzae (avant vaccination)– Staphylococcus aureus (Kravitz GR, Clin Infect Dis 2005)

– Streptococcus pyogenes (probablement SCTS)– Varicelle

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Epidémiologie des IIM

• Globalement, la France avec une incidence de l’ordre de 1/ 100 000 se situe dans la partie basse de la fourchette

• Incidence observée dans les pays industrialisés: entre 2,5 et 10/100 000

• Cependant: – Cause significative de mortalité chez les enfants– Augmentation régulière de l’incidence depuis 1992– Modifications des rapports respectifs des sérogroupes

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France : épidémiologie

Nombre de cas d’IIM selon les principaux sérogroupesFrance, 1985-2003

BEH N°46 / 2004

Distribution des sérogroupes en 2003 des cas notifiés :

B : 59%, en augmentation depuis 1996

C : 32%, augmentation marquée en 2001 et 2002

W135 : 5%, stable depuis 2000

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Evolution de l’incidence des infections invasives à méningocoque en France

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Relations grippe/Méningocoque en France

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Proportion de purpura fulminans: 30% (24% de 1985 à 2001)Purpura fulminans associé au groupe C dans 35% vs 27% au groupe BLétalité globale: 16% - séquelles: 6%Létalité 18% pour les IIMC versus 14% pour les IIMBLétalité des purpura fulminans: 35% vs 6% pour autres formes

Source: InVS (BEH 43/2003)

25%10%

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France : épidémiologieTaux d’incidence des infections invasives à méningocoques

pour 100 000 par âge en France en 2003

BEH N°46 / 2004

Taux d’incidence le plus élevé était observé chez les moins de 1 an (15/100000)

2ème pic d’incidence à l’adolescence, supérieur à 2/100000 avec un maximum de 5,2/100000 à 17 ans

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Age

• Pic maximal d’incidence: enfant < 5 ans: série pédiatrique: 95 cas Kirsch EA PIDJ 1996:– ≤ 2ans 32%– 2- 12 ans 53%– > 12 ans 15%

• Second pic: adolescent et adulte jeune (notamment méningocoque C)

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La cascade du choc septique

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Corrélation entre TNF circulant et pronostic du PFVan Deuren JID 1995- Waage A Lancet 1987

Girardin E N Engl J Med 1988

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Physiopathologie

• Emballement du système des cytokines pro inflammatoire et down regulation du système des cytokines anti inflammatoire

• Rôle particulier de l’IL-6 comme facteur dépresseur du myocarde (Pathan N Lancet 2004)

• Déséquilibre entre les forces pro inflammatoires et les forces anti-inflammatoires, équilibre génétiquement contrôlé

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Purpura fulminans et polymorphisme génétique des cytokines

• Étude de la production de TNF-α et IL-10 chez 190 parents (1°) de 61 sujets atteints de PF: risque d’avoir un patient avec issue fatale– X 10 si faible production de TNF– X 20 si forte production d’IL-10– Maximal si cumulent les 2 profils

» Westendorp RGJ Lancet 1997

• Des polymorphismes génétiques (pro coagulantes ou antifibrinolytiques) favorisant les nécroses cutanées et les amputations au cours du PF ont également été mises en évidence (JC Mercier Arch Pediatr 2001)

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Nécrose hémorragique des surrénales

Simple conséquence du syndrome de CIVD, d ’ailleurs non spécifique àla septicémie à méningocoque

Même si de nouvelles études suggèrent un rôle bénéfique de lacorticothérapie à dose « substitutive », le choc du purpura fulminans n ’arien à voir avec une insuffisance surrénale aiguë

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Physiopathologie • Le choc septique du PF associe:

– Une hypo volémie par • Vasoplégie• Syndrome de fuite capillaire

– Une dysfonction myocardique– Une atteinte microcirculatoire

• Mortalité associée à un débit cardiaque bas plutôt qu’un une diminution des RVS avec destruction des myocytes et élévation des taux de troponine I (Thiru Y, Crit Care Med 2000, Briassoulis Intensive Care Med 2001)

• Se distingue des autres chocs septiques par l’importance des lésions hémorragiques et surtout thrombotiques. CIVD responsable d’un déficit acquis en inhibiteurs de la coagulation (AT- PC) et d’une inhibition de la fibrinolyse (Leclerc F Intensive Care Med 1992)

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Le Tableau clinique

• Installation brutale en quelques heures

• Tableau infectieux sévère– *fièvre d ’emblée élevée– *atteinte profonde de l ’état général– *vomissements, douleurs abdominales– *algies diffuses

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Le Purpura

• Ne s ’efface pas à la vitropression

• Extension rapide

• Peut revêtir tous les types, des pétéchies aux ecchymoses. Pièges

• Sont surtout caractéristiques:– le caractère nécrotique– les troubles circulatoires associés: marbrures,

cyanose des extrêmités

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Le Purpura

• Ne s ’efface pas à la vitropression

• Extension rapide• Peut revêtir tous les

types, des pétéchies aux ecchymoses. Pièges

• Sont surtout caractéristiques:– le caractère nécrotique– les troubles circulatoires

associés: marbrures, cyanose des extrêmités

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Le choc

• La tension artérielle peut être élevée paradoxalement chez le nourrisson

• Souffrance tissulaire:– polypnée– tachycardie– troubles de conscience– oligurie

• Stade ultime: collapsus

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Difficultés du diagnostic

• Il existe parfois ni purpura ni « aspect toxique »: série de 381 enfants avec IIM:– 45 (12%) dont 82% de 3- 36 mois examinés aux

urgences dans les 48 heures précédentes pour fièvre et renvoyés

– 2 (4,4%) décédés » Kuppermann N. Pediatrics 1999

• Le purpura peut être précédé ou remplacé par une éruption maculo- papuleuse– 69 IIM– 26 (38%) avec éruption maculo- papuleuse– 9 (13%) n’ont eu qu’une éruption maculo- papuleuse

» Marzouk O Arch Dis Child 1991

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Purpura meningococccique:éléments purpuriques sur unfond d ’éruption morbilliforme

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Difficultés du diagnostic

• Un purpura fébrile n’est pas synonyme d’IIM:– 411 purpura fébriles– 8 (1,9%) liés à une infection bactérienne invasive– 5 IIM

» Mandl KD J Pediatr 1997

• Intérêt ILL « Irritability, Lethargy, Low capillary refill »– Série 55 enfants avec infection bactérienne invasive– Sensibilité : 100% (IC 95% 48-100)– Spécificité: 60% (IC 95% 45- 74)– VPP 20% (11-31) – VPN 100% (88- 100)

» Brogan PA Arch Dis Child 2000

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Difficultés du diagnostic

• Analyser l’aspect du purpura:– nécrotique: synonyme

de vascularite infectieuses

– Ecchymotique (Mandl KD J Pediatr 1997)

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Reconnaître le choc

• Peut être problématique chez le nourrisson: capacité à maintenir par vasoconstriction une pression artérielle normale (voire élevée) la décompensation étant souvent brutale et irréversible

• Le diagnostic repose sur l’association d’un syndrome infectieux et de signes de souffrance tissulaire:– Polypnée– Tachycardie – Cyanose lèvres, extrémités– Troubles de conscience– oligurie

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Limites des constantes physiologiques/ âge

1 jour ≤1mois ≤2 ans ≤ 10 ans

FR/ mn (90° percentile > 60 >40 >30 >20

FC/mn (90° percentile) >180 >160 >130 >120

PAS < 10° percentile <50 <65 <70 <80

PAD < 10° percentile <30 <35 <40 <50

PAM < 10° percentile <35 <45 <50 <60

Diurèse (ml/kg/h) < 10° p <0,5 <0,5 <0,5 <0,5

PaO2 < 10°percentile <40 <70 <80 <90

PaCO2 < 10°percentile >50 >45 >45 >45

pH< 10° percentile <7,20 <7,30 <7,35 <7,35

Martinot A. Pediatr Emerg Care 1997

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Critères d’évaluation initiale

• L’importance du purpura et sa progression (entourer les lésions)

• La situation hémodynamique– RC, amplitude des pouls– Le TRC– La TA (attention à la diastolique)– La circulation périphérique (chaleur, cyanose)

• L’état respiratoire (RR) SpO2• L’état neurologique (Glasgow)

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Le choix stratégique

• Faut-il – Transporter au plus vite dans uns structure

hospitalière?– Commencer la réanimation sur place et stabiliser le

malade? (Pollard AJ Arch Dis Child 1999)

• Fonction – De la distance qui sépare d’une unité de réanimation

pédiatrique– De l’état de l’enfant– Des ressources disponibles dans l’environnement

proche

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La voie d’abord

• Problème crucial• Commencer par

essayer les veines périphériques

• La voie fémorale peut être un recours

• Ne pas hésiter à utiliser la voie intra osseuse

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Le remplissage

• Elément essentiel de la prise en charge initiale: il existe une corrélation entre la survie et l’importance du remplissage initial

• Doit être rapide et massif: 20ml/kg en 15 minutes

• Utiliser plutôt (mais pas obligatoirement) un colloïde

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Antibiothérapie

• Les recommandations du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France sont d’administrer (devant un purpura fébrile) dès le domicile une dose (IV, IM) de 50mg/kg de ceftriaxone ou à défaut 100mg/kg de cefotaxime ou 100mg/kg d’ amoxicilline

• L’efficacité de cette mesure est contestée car ne repose pas sur des arguments scientifiques sérieux (Radetsky M PIDJ 1997)

• Problème: risque de compliquer le diagnostic microbiologique (mais on peut faire une hémoculture en préhospitalier!)

• Données françaises (InVS) 2002-2004: 507 purpura fulminans: 41% ont reçu des ATB avant admission. RR décès 24% vs 35% (p=0,01)

– Perrocheau A, Eurosurveillance 2005 in press

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Traitement inotrope

• Critère d’introduction:signes de choc persistant malgré rempissage

• Ne pas négliger la TA diastolique• Quels inotropes?

– Dopamine (5γ/kg/mn) ± Dobutamine (5γ/kg/mn) classique

– Dobutamine (5γ/kg/mn) + Noradrénaline (0,1γ/kg/mn) collapsus, vasoplégie « choc chaud »(diastolique effondrée)

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Mise en conditions avant transport

• L’intubation: généralement recommandée, indispensable pour les formes les plus graves avec état de choc patent– Une aggravation dramatique peut survenir à n’importe

quel moment– Permet la sédation – La ventilation mécanique permet de contrôler

l’hypertension intracrânienne

• Prémédication: proscrire les drogues à fort effet hémodynamique. Etomidate

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Le transport

• Sédation ± analgésie (Hypnovel®± Fentanyl ®)

• Pas de contention serrée• Que surveiller durant le transport?

– La tension artérielle– La SpO2 (fiabilité±)– Les pupilles: les PF décèdent autant

d’oedème cérébral et d’engagement que de choc

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Les examens utiles pour l  ’évaluation en réanimation

• Ionogramme (K, Ca, P, urée, créatinine, glycémie)

• Gaz du sang (acidose, hypoxie)

• Acide lactique (souffrance tissulaire)

• Hémogramme(PN, plaquettes)

• Coagulation avec PDF (CIVD)

• VS/CRP

• Radiographie thoracique (SDRA, volume cardiaque)

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Évaluation de la gravité

• Nombreux scores (27 spécifiques…).Ne font pas mieux que le PRISM (voire la CRP…)

• Ne servent qu’à comparer les malades, notamment dans les essais cliniques

• Sont de mauvais pronostic vital(Leclerc F Reanim Urg 1999)– Âge < 1an– Rapidité d’évolution– Absence de syndrome méningé– Sévérité du choc

• Pronostic fonctionnel: importance des lésions cutanées et ischémies distales (non obligatoirement corrélées aux facteurs précédents)

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Diagnostic microbiologique

• Important prophylaxie et médias!• Hémoculture: de moins en moins souvent

positive (recommandations…)• La PL augmente les chances d ’isoler le

méningocoque mais fait courir au malade un risque inacceptable

• Le diagnostic peut être récupéré par la biopsie de peau et la PCR (sang, LCR, peau)

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Biopsie de peau dans un purpura fulminans (à pneumocoque): présence de nombreuses bactéries à gram positif

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Le Monitorage en réanimation

• Monitorage minimal:– voie veineuse centrale et PVC– voie artérielle est PAS– sonde urinaire et débit horaire de la diurèse– Mesure du rapport cardio- thoracique sur RP

• Dans les formes difficiles:– echocardiographie (remplissage, fonction

myocardique)– sonde de Swan-Ganz: Pcap, DC, résistances– Techniques innovantes (système PICCO)

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Traitement du choc: le remplissage

• Initial: plutôt colloïdes, initialement HES (max 35ml/kg/j)

• Secondairement albumine à 4%, parfois d’ emblée (Pollard AJ Arch Dis Child 1999). PFC uniquement pour CIVD

• Remplissage rapide : bolus de 20ml/kg en évaluant l’hémodynamique après chaque remplissage. Rechercher signes de surcharge (galop, gros foie, râles crépitants

• Besoins massifs: souvent 60ml/kg dans 1° heure, 120ml/kg dans les 4-6 heures suivantes, parfois 200ml/kg (3 masses sanguines) dans les 24 premières heures

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Traitement du choc: les inotropes

• Dopamine: reste la plus utilisée: choc persistant malgré remplissage Raphael JC Reanim Urg 1997

• En cas d’inefficacité, association:– Dobutamine– Noradrénaline surtout choc « chaud »

• Adrénaline: incompétence myocardique résistance à la dobutamine surtout choc « froid ». Effets délétères sur circulation splanchnique

• Place des inhibiteurs des phospho-diéstérases, vasopressine, dopexamine, dérivés nitrés non définie

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Éléments d’appréciation de l’efficacité du traitement

• Avant tout cliniques: ne pas s ’acharner à tout corriger. Diurèse+++

• Hémodynamiques: PVC, PA (non sanglante pour certains), Echocardiographie- doppler, PICCO, rarement mise en place de sonde de Swan-Ganz

• Biologique: acide lactique

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Place de l’hémisuccinate d’hydrocortisone

• Recommandée par conférence de consensus SRLF 2000: 100mg/m2/j en 4 injections:– A l’admission: taux de cortisol significativement plus bas (Riordan

FAI Crit Care Med 1999) et d’ACTH plus élevé (Joosten KF J Clin Endocrinol Metab 2000) chez les non survivants

– Étude de Hatherill M Arch Dis Child 1999 52% des enfants en choc ont une IS (test au Synacthène) nécessitent plus d’inotropes et plus longtemps mais mortalité identique

• Pas d’évidence d’une réduction de la mortalité• Pas de raison d’adopter une attitude différente

de celle du choc septique de l’adulte

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Les autres éléments du traitement

• Traiter l ’infection (C 3G)• Corriger les troubles métaboliques:

hypoglycémie (nourrissons),K, Ca (hypo dans 70% des cas, P, hypoxie, acidose, coagulation

• Prévenir et traiter les complications:– hémodynamiques: récidive du choc– respiratoires: SDRA– hémorragiques– neurologiques: œdème cérébral (PIC?), ischémie

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Purpura fulminans. Coma persistant après contrôle du choc.Lésions cérébrales ischémiques

Page 46: Purpura fulminans Professeur Daniel Floret Hôpital Édouard Herriot Lyon

La mort cérébrale est une modalité significative de décès des PF!

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Complications: insuffisance rénale aiguë

• Epuration extra rénale

• Le syndrome de fuite capillaire associé à une IRA et des besoins massifs de remplissage entraîne des prises de poids parfois monstrueuses. Le traitement /prévention est l ’hémofiltration. Cette technique, qui semble améliorer la survie est en passe d ’être utilisée d ’emblée dans les formes graves

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Appareil d ’hemofiltration

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Complications: nécrose des extrêmités

• Complication majeure, peut nécessiter des amputations étendues

• Facteurs favorisants: compression par œdème, syndrome des loges

• Prévention: éviter les contentions serrées, les oedèmes (hémofiltration)

• Traitement: aucun validé

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Traitement des ischémies distales

• Prostacycline (iloprost ou Epoprosténol 2- 20ng/kg/mn) si hémodynamique contrôlée

• Bloc caudal: même impératif. Risque hémorragique

• Aponévrotomies de décharge

• AT ± PC, rTPA

• OHB non validé

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Traitements non conventionnels

• Exsanguino transfusion, plasmaphérèses

• Héparine

• Nombreux essais cliniques:– plasma J5 HA-1A (réduction relative de

mortalité de 33% (Derkx B, Clin Infect Dis 1999)

– r TPA, AT III, – bactericidal/permealility-increasing protein,

protéine C activée,

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Réduction de la mortalité (20% à 28 jours) dans le sepsis sévère par la protéine C activée (étude

PROWESS N Engl J Med 2001)

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Protéine C activée

• Étude (mauvaise) pédiatrique dans le choc septique récemment interrompue par une évaluation intérimaire prouvant l’absence de possibilité de démontrer une balance bénéfice/ risque favorable

• Ce produit n’aura jamais d’AMM en pédiatrie• Place dans le purpura fulminans? (augmentation

des hémorragies intracrâniennes)

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Heyderman RS, Wolf AAdvances in Sepsis 2005

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Évolution

• 2/3 des décès surviennent dans les 18 premières heures (Van Deuren Clin Microb Rev 2000)

• Complications les plus fréquentes: – SDRA– Insuffisance rénale aiguë– Œdème cérébral

• Guérison le plus souvent sans séquelles neurologiques (75% Fellick JM Arch Dis Child 2001)

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Évolution

• Séquelles les plus fréquentes: amputations des extrémités, nécessité de greffes (Cremer R Eur J Pediatr 1999)

• Syndrome inflammatoire secondaire 10 à 20% (fièvre, éruption, arthrites, péricardites

• Infarctus osseux avec troubles de la croissance (Cremer R Eur J Pediatr 1999)

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Pronostic

• Mortalité 25- 30%• S’est- elle améliorée?

– Les malades les plus graves n’arrivaient pas en réanimation– Éternel problème des critères de définition

• Des équipes anglaises ont rapporté des taux de mortalité de 2% (Thoburn K Arch Dis Child 2001, Booy R, Arch Dis Child 2001) qu’ils attribuent à– Réanimation pré hospitalière– Stabilisation des malades avant transport– Algorythme de prise en charge– Équipe spécialisé « sepsis »– Mais biais (méningites, exclusion des décès précoces…)

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Prophylaxie

• Un traitement prophylactique est recommandé pour les soignants qui ont été directement exposés aux sécrétions respiratoires. Ceci s’applique au médecin qui a intubé et à l’infirmière qui a aspiré

• Dans le cas du purpura fulminans, on n’attend pas la confirmation bactériologique

• Rifampicine 600mg X2 pendant 2 jours • Si CI (grossesse, hypersensibilité, porphyrie,

médicaments): Spiramycine 3M d’UX2 5 jours• Eventuellement vaccination ultérieure (méningo A, C,

W135)

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Vaccination

• Bien que le méningocoque C soit proportionnellement à l’origine de plus de purpura fulminans, le problème dominant en France reste le méningocoque B contre lequel il n’existe pas de vaccin

• Vaccin protéique «  à la carte » pour faire face à certaines épidémies localisées (région de Dieppe, vaccin norvégien)

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Les Vaccins anti méningocoques

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0%

83%75%

41%

-100

-50

0

50

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2-9years

10-14years

15-20years

Eff

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cit

é v

ac

cin

ale

en

%

De Wals et al, De Wals et al, JAMA. 2001 Jan 10;285(2):177-81JAMA. 2001 Jan 10;285(2):177-81

LES VACCINS POLYSACCHARIDIQUESEfficacité en fonction de l’âge

Vaccin méningococcique :

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Vaccins conjugués Méningococciques C

MCC- CRM-197 MENINVACT Aventis Pasteur MSD MENJUGATE® Chiron10 µg oligosaccharides purifiés sérogroupe CCouplé à CRM-197 (12,5-25 µg ) avec AlOH3

MCC- CRM-197 MENINGITEC® Wyeth 10 µg oligosaccharides purifiés sérogroupe CCouplé à CRM-197 (15 µg ) avec AlOH3

MCC- TT NEISVAC® Baxter10 µg oligosaccharides purifiés sérogroupe CCouplé à une anatoxine tétanique (10-20 µg ) avec AlOH3

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Sujets contacts d’un cas d’infection à méningocoque C

Dans les zones délimitées où l’incidence du méningocoque C est particulièrement élevée (cas groupés ou épidémie) sur décision des autorités

janvier 2002 : département du Puy de Dôme (1,7/100000 versus incidence nationale 0,3) fin 2002 : 3 départements du Sud-Ouest (2,2/100000)

Enfants souffrant de déficit en fractions terminales du complément, en properdine, ou ayant une asplénie anatomique ou fonctionnelle

Avis du CSHPF du 15 novembre 2002 – BEH N°6 / 2003

Recommandations du vaccin méningocoque C pour des groupes à risque (2003)Pas de vaccination généralisée aux nourrissons, adolescents ou adultes jeunes à l’échelon national .

Surveillance épidémiologique renforcée et réévaluée périodiquement.Recommandations réexaminées à tout moment en fonction de l’évolution épidémiologique.

France : recommandations vaccinales

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• Entre 2 mois et 2 ans : vaccin conjugué C

Enfants souffrant de déficit en fractions terminales du complément, en properdine, ou ayant une asplénie anatomique ou fonctionnelle

Sujets contacts d’un cas d’infection invasive à méningocoque C

Sujet vivant dans les zones délimitées où l’incidence du méningocoque C

est particulièrement élevée

• Au-delà de 2 ans :

Vaccin polysaccharidique tétravalent (A,C,Y,W135)

Enfants souffrant de déficit en fractions terminales du complément, en

properdine, ou ayant une asplénie anatomique ou fonctionnelle

Vaccin polysaccharidique (A+C) ou conjugué C Sujets contacts d’un cas d’infection invasive à méningocoque C Sujet vivant dans les zones délimitées où l’incidence du méningocoque C

est particulièrement élevée

France : recommandations vaccinales

Page 66: Purpura fulminans Professeur Daniel Floret Hôpital Édouard Herriot Lyon

Conclusions

• Reste une maladie grave avec mortalité élevée et risque de séquelles

• Les thérapeutiques innovantes à visée physiopathologique ont des résultats décevants

• L’amélioration du pronostic est plus à rechercher dans– La reconnaissance précoce par les familles

(apprentissage du test de la vitro pression), formation des médecins

– Centres spécialisés rôdés à la prise en charge de cette pathologie avec algorythmes de prise en charge