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des années dans l’évaluation des résultats, plutôt que de vouloir refaire un instrument français (GES) pourquoi ne pas essayer de valider le système américain, dans le but de parler le même lan- gage ! C’est l’avis du point of vue qui suit l’article concernant l’évalua- tion à l’aide du Pediatric outcomes data Collection instrument (PODCI) mis au point pour l’évaluation des traitements en ortho- pédie pédiatrique par la Pediatric Orthopedic Society of North America (POSNA) et l’American Academy of Orthopedic Sur- geons (AAOS). B. Keller propose que les Américains se mettent d’accord pour utiliser le même instrument d’évaluation ! Deux articles à l’aide du SRS outcome Instrument : A multicenter study analysing the relationship of a standardized radiographic scoring system of adolescent idiopathic scoliosis and scoliosis research society outcomes instrument P.L. WILSON, P.O. NEWTON, D.R. WENGER Spine, 2002, 27, 2036-2040. A multicenter study of outcomes of surgical treatment of adolescent idiopathic scoliosis using the scoliosis research society outcomes instrument A.A. MEROL, T.R. HAHLER, M. BRKARIC Spine, 2002, 27, 2046-2051 Suivi en annexe du questionnaire mis au point par la SRS et un article, à l’aide du PODCI : The pediatric outcomes data collection instrument (PODCI) and functional assessment in patients with adolescent or juvenile idiopathic scoliosis and congenital scoliosis or kyphosis J.A. LERMAN, E. SULLIVAN, R.J. HAYNES Spine, 2002, 27, 2052-2058. TUMEURS Une arme de plus dans le traitement des tumeurs malignes : l’inhibition de l’angio-genèse Cet article fait le point du traitement des tumeurs malignes par l’anti-angiogenèse, en introduction à l’article des chercheurs ita- liens. Les médicaments anti-angiogenèse ont déçu les laboratoires pharmaceutiques. Les produits employés sur le cancer du sein avaient échoué. Mais dans la réunion de juin 2003 de la ASCO, un essai clinique très étendu sur le cancer avancé du colon par Avas- tatin a permis une prolongation de la vie de ces malades. Plus de 60 médicaments de suppression vasculaire seraient à l’essai actuellement. Ces médicaments sont des substances naturelles comme l’endostatine et l’angiostatine, d’autres sont des produits de synthèse qui agissent comme la radiothérapie en détruisant les vaisseaux nourriciers des tumeurs. L’Avastatin est un anticorps actuellement dans son troisième et dernier essai clinique. Il agit en bloquant le VEGF ce qui peut expliquer son action sur les cancers du colon et non sur le cancer du sein (métastatiques tous les deux), car celui-ci après être bloqué produit en surcroît FGF et TGFb. Les anti-angioblastiques ont une action précise, quelques-uns blo- quent les tumeurs « jeunes » comme le SU 5416 tandis que d’autres bloquent plutôt les « vieilles » tumeurs comme le SU 6668, ce qui serait dû a la vascularisation différentes des tumeurs selon leurs dimensions ou à la possibilité de blocage de le PDGF par le SU6668 de façon similaire au Gleevec. La Thalidomide, le Celecoxib et Rofecoxib auraient une action anti-vasculaire. La combinaison de doses fréquentes et basses d’agents chimiothéra- piques avec des bloqueurs de l’angiogenèse, pourraient agir ainsi en combinaison avec la radiothérapie. A boost for tumor starvation J. MARX Science, 2003, 301, 452-454. La conservation du genou après résection épiphysaire pour sarcome : quand et comment ? Les auteurs présentent une méthode de traitement des ostéosarco- mes juxta-articulaires du genou préservant l’articulation. Le pro- cédé qui permet de ne pas utiliser de prothèses, d’os autoclavé et des allogreffes, associe une excision marginale de la tumeur, res- pectant au moins 1 cm de l’épiphyse, à condition que la surface articulaire avec ou sans os sous-chondral soit conservée et le cor- tex métaphysaire suffisant. La fixation par 2 broches d’Ilizarov épiphysaires est réalisées, puis la reconstruction est obtenue par allongement distraction après section métaphysaire ou par rac- courcissement allongement ou par association des 2 méthodes. La mise en place d’un clou après l’allongement raccourcit le temps de fixation externe. Plusieurs critères d’évaluation ont été employés : l’appréciation de la fonction, la durée du port du fixateur externe, l’index de fixation externe correspond au rapport du temps de fixation externe à la longueur de la régénération osseuse, et l’index de distraction qui est obtenu en divisant la durée de la distraction par la longueur d’os régénéré. Cinq hommes et 6 femmes de 21,5 ans d’âge moyen (9 à 43) représentant 6 ostéosarcomes fémoraux et 5 tibiaux ont été ainsi traités et suivis avec une durée moyenne de 53,8 mois. La longueur moyenne de la perte de substance osseuse à combler a été de 9,8 cm. La durée de fixation externe a été de 297 ± 131,7 jours, l’index de distraction de 14,1 jours ± 4,4 et l’index de fixation externe de 33 ± 15,7 jours. Au plus grand recul, 9 patients sont encore vivants et la fonction du genou est évaluée à 100 % sauf pour 1 dont le score est à 77 %, et le remodelage du genou est considéré comme normal, sauf chez un patient, après un délai de 14,4 mois. En conclusion, les auteurs recommandent cette méthode pour tous les bons répondeurs à la chimiothérapie appréciée à l’IRM, pour toute tumeur inférieure à 15 cm de longueur et gardant après exci- sion au moins 0,5 cm d’os sous-chondral et de cortex métaphy- saire. Osteosarcoma around the knee intraepiphyseal excision and biological reconstruction with distraction osteogenesis H. TSUCHIYA, M.E. ABDEL-WANIS, K. SAKURAKICHI, T. Y AMASHIRO, K. T OMITA J Bone Joint Surg (Br), 2002, 84, 1163-1166. Quelle stratégie de reprise pour les sarcomes des tissus mous de la main et du pied ? Etude rétrospective de 115 patients porteurs d’un sarcome des parties molles de la main ou du pied traités au Anderson Cancer Center de Houston, entre 1980 et 1998. Quatre-vingt-quinze pour cent des patients avaient subi une chi- rurgie préalable avant la prise en charge par le Centre. Soixante-quinze pour cent des lésions étaient T1 (inférieures à 55 cm) et 81 % étaient hautement malignes. Les 43 patients traités par une nouvelle excision large ont eu une survie sans récidive locale à 10 ans de 88 %, bien supérieure à celle des 40 patients n’ayant pas subi de ré excision (58 %). La radiothérapie a amélioré le contrôle local chez 17 patients non réopérés, par contre elle n’a pas modifié ce contrôle local chez 13 patients réopérés avec des marges d’excision négatives. 388 SE ´ LECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT

Quelle stratégie de reprise pour les sarcomes des tissus mous de la main et du pied ?

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Page 1: Quelle stratégie de reprise pour les sarcomes des tissus mous de la main et du pied ?

des années dans l’évaluation des résultats, plutôt que de vouloirrefaire un instrument français (GES) pourquoi ne pas essayer devalider le système américain, dans le but de parler le même lan-gage !C’est l’avis du point of vue qui suit l’article concernant l’évalua-tion à l’aide du Pediatric outcomes data Collection instrument(PODCI) mis au point pour l’évaluation des traitements en ortho-pédie pédiatrique par la Pediatric Orthopedic Society of NorthAmerica (POSNA) et l’American Academy of Orthopedic Sur-geons (AAOS). B. Keller propose que les Américains se mettentd’accord pour utiliser le même instrument d’évaluation !Deux articles à l’aide du SRS outcome Instrument :

A multicenter study analysing the relationship of a standardizedradiographic scoring system of adolescent idiopathic scoliosis andscoliosis research society outcomes instrument

P.L. WILSON, P.O. NEWTON, D.R. WENGERSpine, 2002, 27, 2036-2040.

A multicenter study of outcomes of surgical treatment ofadolescent idiopathic scoliosis using the scoliosis research societyoutcomes instrument

A.A. MEROL, T.R. HAHLER, M. BRKARICSpine, 2002, 27, 2046-2051Suivi en annexe du questionnaire mis au point par la SRS et unarticle, à l’aide du PODCI :

The pediatric outcomes data collection instrument (PODCI) andfunctional assessment in patients with adolescent or juvenileidiopathic scoliosis and congenital scoliosis or kyphosis

J.A. LERMAN, E. SULLIVAN, R.J. HAYNESSpine, 2002, 27, 2052-2058.

TUMEURS

Une arme de plus dans le traitement des tumeurs malignes :l’inhibition de l’angio-genèse

Cet article fait le point du traitement des tumeurs malignes parl’anti-angiogenèse, en introduction à l’article des chercheurs ita-liens. Les médicaments anti-angiogenèse ont déçu les laboratoirespharmaceutiques. Les produits employés sur le cancer du seinavaient échoué. Mais dans la réunion de juin 2003 de la ASCO, unessai clinique très étendu sur le cancer avancé du colon par Avas-tatin a permis une prolongation de la vie de ces malades. Plus de60 médicaments de suppression vasculaire seraient à l’essaiactuellement. Ces médicaments sont des substances naturellescomme l’endostatine et l’angiostatine, d’autres sont des produitsde synthèse qui agissent comme la radiothérapie en détruisant lesvaisseaux nourriciers des tumeurs. L’Avastatin est un anticorpsactuellement dans son troisième et dernier essai clinique. Il agit enbloquant le VEGF ce qui peut expliquer son action sur les cancersdu colon et non sur le cancer du sein (métastatiques tous les deux),car celui-ci après être bloqué produit en surcroît FGF et TGFb.Les anti-angioblastiques ont une action précise, quelques-uns blo-quent les tumeurs « jeunes » comme le SU 5416 tandis qued’autres bloquent plutôt les « vieilles » tumeurs comme le SU6668, ce qui serait dû a la vascularisation différentes des tumeursselon leurs dimensions ou à la possibilité de blocage de le PDGFpar le SU6668 de façon similaire au Gleevec. La Thalidomide, leCelecoxib et Rofecoxib auraient une action anti-vasculaire. Lacombinaison de doses fréquentes et basses d’agents chimiothéra-piques avec des bloqueurs de l’angiogenèse, pourraient agir ainsien combinaison avec la radiothérapie.

A boost for tumor starvation

J. MARXScience, 2003, 301, 452-454.

La conservation du genou après résection épiphysaire poursarcome : quand et comment ?

Les auteurs présentent une méthode de traitement des ostéosarco-mes juxta-articulaires du genou préservant l’articulation. Le pro-cédé qui permet de ne pas utiliser de prothèses, d’os autoclavé etdes allogreffes, associe une excision marginale de la tumeur, res-pectant au moins 1 cm de l’épiphyse, à condition que la surfacearticulaire avec ou sans os sous-chondral soit conservée et le cor-tex métaphysaire suffisant. La fixation par 2 broches d’Ilizarovépiphysaires est réalisées, puis la reconstruction est obtenue parallongement distraction après section métaphysaire ou par rac-courcissement allongement ou par association des 2 méthodes. Lamise en place d’un clou après l’allongement raccourcit le temps defixation externe.Plusieurs critères d’évaluation ont été employés : l’appréciationde la fonction, la durée du port du fixateur externe, l’index defixation externe correspond au rapport du temps de fixationexterne à la longueur de la régénération osseuse, et l’index dedistraction qui est obtenu en divisant la durée de la distraction parla longueur d’os régénéré.Cinq hommes et 6 femmes de 21,5 ans d’âge moyen (9 à 43)représentant 6 ostéosarcomes fémoraux et 5 tibiaux ont été ainsitraités et suivis avec une durée moyenne de 53,8 mois. La longueurmoyenne de la perte de substance osseuse à combler a été de9,8 cm. La durée de fixation externe a été de 297 ± 131,7 jours,l’index de distraction de 14,1 jours ± 4,4 et l’index de fixationexterne de 33 ± 15,7 jours.Au plus grand recul, 9 patients sont encore vivants et la fonction dugenou est évaluée à 100 % sauf pour 1 dont le score est à 77 %, etle remodelage du genou est considéré comme normal, sauf chez unpatient, après un délai de 14,4 mois.En conclusion, les auteurs recommandent cette méthode pour tousles bons répondeurs à la chimiothérapie appréciée à l’IRM, pourtoute tumeur inférieure à 15 cm de longueur et gardant après exci-sion au moins 0,5 cm d’os sous-chondral et de cortex métaphy-saire.

Osteosarcoma around the knee intraepiphyseal excision andbiological reconstruction with distraction osteogenesis

H. TSUCHIYA, M.E. ABDEL-WANIS, K. SAKURAKICHI,T. YAMASHIRO, K. TOMITAJ Bone Joint Surg (Br), 2002, 84, 1163-1166.

Quelle stratégie de reprise pour les sarcomes des tissus mousde la main et du pied ?

Etude rétrospective de 115 patients porteurs d’un sarcome desparties molles de la main ou du pied traités au Anderson CancerCenter de Houston, entre 1980 et 1998.Quatre-vingt-quinze pour cent des patients avaient subi une chi-rurgie préalable avant la prise en charge par le Centre.Soixante-quinze pour cent des lésions étaient T1 (inférieures à55 cm) et 81 % étaient hautement malignes.Les 43 patients traités par une nouvelle excision large ont eu unesurvie sans récidive locale à 10 ans de 88 %, bien supérieure àcelle des 40 patients n’ayant pas subi de ré excision (58 %).La radiothérapie a amélioré le contrôle local chez 17 patients nonréopérés, par contre elle n’a pas modifié ce contrôle local chez13 patients réopérés avec des marges d’excision négatives.

388 SELECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT

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Enfin, la survie en relation avec la tumeur a 5 ans et à 10 ans fut d76 % et 65 % chez les patients présentant une lésion localisée. Elleest bien moindre chez ceux présentant des métastases régionalesou à distance.L’amputation comme traitement chirurgical initial n’a pas dimi-nué le risque de métastases régionales ni amélioré le pronostic desurvie lié à la tumeur. La présence des métastases à distance lors dupremier examen est un facteur indépendant prédictif de récidiveslocales.En résumé, la préservation du membre est souvent possible en casde sarcomes distaux des parties molles. Un réexcision avec desmarges lésionnelles négatives permet d’obtenir un taux élevé decontrôle tumoral local chez les patients ayant subi une premièreexcision « non planifiée ».A noter que dans 70 % des pièces de réexcision, une tumeur rési-duelle microscopique persistait.Ces réexcisions chirurgicales peuvent être des amputations limi-tées, 1 doigt ou 1 rayon.

Surgical management of soft tissue sarcomas of the hand and foot

P.P. LIN, V.B. GUZEL, P.W.T. PISTERS, G.K. ZAGARS,K.L. WEBER, B.W. FEIG, R.E. POLLOCK, A.W. YASKOCancer, 2002, 95, 852-861.

Une étrange entité parfois déguisée en tumeur : l’œdèmetransitoire du tibia

Les auteurs décrivent une entité clinique particulière associant unedouleur osseuse, une hyperfixation à la scintigraphie au niveaud’une métaphyse et/ou d’une diaphyse et des anomalies en IRMsimulant une lésion développée au sein de la moelle osseuse. La

biopsie osseuse montre une fibrose de la moelle osseuse et unediscrète néorfomation osseuse.Neuf cas de ce type ont été étudiés de façon prospective selon unprotocole standardisé qui comprenait l’examen clinique, l’examenradiologique, une scintigraphie osseuse et un CT scan ainsi qu’uneIRM avec injection de produit de contraste.Tous les patients se plaignaient de douleurs au niveau du tibia.Chez l’un d’entre eux, l’os était clairement épaissi par rapport aucôté opposé. L’âge s’étalait de 6 à 64 ans ; 6 des patients étaient desexe féminin. Les radiographies étaient normales chez 6 patientssur 9. Chez les autres, on notait seulement une réaction périostéeminime et une sclérose médullaire modérée. De façon uniforme,l’imagerie montrait en outre une zone d’hyper captation longitu-dinale au niveau de la méta diaphyse du tibia à la scintigraphie, etune augmentation de densité de la moelle osseuse au CT scan, sanstrait de fracture. L’étude en IRM montrait un remplacement de lamoelle osseuse, qui se traduisait par une zone de signal de faibleintensité sur des images en pondération T1 et par un signal d’inten-sité élevée sur les images en T2.Après injection de gadolinium, onobservait une certaine augmentation du signal.Cette entité clinique, que les auteurs attribuent à une réactionmédullaire aux contraintes, est spontanément résolutive ; la dou-leur disparaît dans les trois mois. Cependant, les anomalies radio-logiques semblent être permanentes. La biopsie n’est pas néces-saire à condition que l’IRM ne montre pas de pénétration du cortexou de masse dans les tissus mous.

Transient bone oedema of the tibia mimicking a tumorous process

D. ROBINSON, Y. ROSSASHVILI, J. SANDBANK, N. HALPERIN,D. ALKActa Orthop Belgica, 2002, 68, 157-162.

SELECTION DES ANALYSES DU CENTRE DE DOCUMENTATION DE LA SOFCOT 389