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Rapport mondial sur la communication et l'information, …unesdoc.unesco.org/images/0011/001191/119161f.pdf · dial sur la communication et l’information 1999-2 0 0 0 propose des

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  • d i t i o n s U N E S C O

    R a p p o r t m o n d i a ls u r l ac o m m u n i c a t i o n e t l i n f o r m a t i o n

    1 9 9 9 - 2 0 0 0

  • Rapport mondial sur la communication et linformation 1999-2000

  • Directeur de la publication : M. Tawfikditeurs : G. Bartagnon et Y. Courrier,avec lassistance de A. ClaysonStatistiques : M. von Euler

    Les appellations employes dans cette publication et la prsentation des donnes qui y figurent nimpliquent de la part de lUNESCO aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorits, ni quant leurs frontires ou limites.Les ides et opinions exprimes dans cet ouvrage sont celles des divers auteurs et ne refltent pasncessairement les vues de lUNESCO.

    Publi en 1999 par lOrganisation des Nations Uniespour lducation, la science et la culture7, place de Fontenoy, 75352 Paris 07 SP (France)

    Photo de couverture : conception graphique Ewa Maruszewska ; photo ric FrogMaquette : Jean-Francis ChriezComposition : ditions du Mouflon, 94270 Le Kremlin-Bictre (France)Impression : Imprimerie Jouve, 53100 Mayenne

    ISBN : 92-3-103611-4 UNESCO 1999

  • P r f a c e

    Tout au long de lhistoire de lhumanit, jus-quau sicle dernier, linformation a circuldu mme pas que le messager qui en tait porteur.Aujourdhui, en revanche, on ne compte plus lesagglomrations do lon peut tout instant accder lInternet, et nombre de rseaux dinformation dif-fusent, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, lchelle de la plante. Le catalogue de la plus grandelibrairie en ligne contient prs de cinq millions den-tres et beaucoup de bibliothques nationales ont misen chantier dimportants programmes de numrisationdestins faciliter laccs leurs collections. Les tech-nologies de linformation et de la communicationconstituent un secteur dynamique et la plupart desprvisions relatives aux investissements et au marchdans ce domaine demeurent optimistes.

    Il ne faut pas oublier cependant que, en dpit dela rapidit de cette volution, le taux mondial danal-phabtisme dpasse encore 20 % et que plus dun mil-liard dhabitants du globe ne parviennent pas sub-venir leurs besoins fondamentaux. Est-il raisonnabledesprer que le dveloppement des technologies delinformation et de la communication contribuera amliorer rapidement la situation dinnombrables tresh u m a i n s ? Ces avances permettront-elles aux pays endveloppement daccder plus de bien-tre en fai-sant lconomie dun certain nombre de phases inter-mdiaires, ou bien les avantages des technologiesmodernes doivent-ils tre le domaine rserv dunenouvelle lite mondiale ?

    Rpondre ces questions fondamentales nestpas chose facile. Le Rapport mondial sur la commu-nication et linformation 1999-2000 a nanmoins tconu dans le souci de nourrir, laide de quelqueslments nouveaux, un dbat dont lobjectif doit trede dfinir les moyens de combler le foss qui tendactuellement se creuser entre les riches et les pauvresen information.

    De par son Acte constitutif, lUNESCO a pourmission de favoriser la comprhension mutuelle entreles nations du monde par lducation, la science, la

  • culture et la communication autant de domaines oles technologies de linformation et de la communi-cation ont des retombes parfois extrmement posi-tives, parfois aussi proccupantes. Dans le domaine delducation, des modes denseignement et dapprentis-sage totalement indits deviennent possibles par lebiais de lInternet. Lintgration sans cesse croissantedes technologies de linformation et de la communi-cation pourrait transformer radicalement le march desproduits culturels. Si la circulation transfrontires delinformation semble favoriser la libert de la presse,lmergence dnormes empires qui grent tout lafois des activits dinvestissement technologique, deproduction et de diffusion de programmes risque enrevanche de constituer une menace pour lindpen-dance ditoriale.

    Au seuil du XXIe sicle, les mdias, lindustrieinformatique et les tlcommunications connaissentun processus de convergence, sans prcdent, qui estacclr par lintgration technique des technologiesde la communication et de linformation, et se traduitpar des concentrations dactivits et lapparition desocits multinationales. Cette volution, qui concerneprincipalement les pays dvelopps, aura sans doutedimportantes rpercussions sur les mdias, lduca-tion, la science et la culture partout dans le monde.

    Le Rapport mondial sur la communication et lin-formation 1999-2000 parat la fin du millnaire et,qui plus est, au moment o se produisent ces chan-gements sans prcdent, dont on peut prvoir quilsauront de multiples consquences dans toutes lesrgions du monde comme sur la plupart des aspectsde la vie dans les socits contemporaines. Cest danscette perspective que les dirigeants de nombreux paysont entrepris de dbattre de ces questions aux niveauxnational, rgional et international. Le Rapport mon-dial sur la communication et linformation 1999-2 0 0 0 propose des lments dinformation et derflexion sur lutilisation des technologies de linfor-mation et de la communication dans les domaines decomptence de lUNESCO, plus particulirement ceux

    de lducation, de la culture et de la communication.Il tudie galement les questions dordre juridique etthique, et prsente des donnes sur la situation lchelle mondiale et rgionale.

    Je suis convaincu quil sagit dun document quifavorisera des discussions et une analyse plus pous-ses, prparant ainsi le terrain pour la Confrencemondiale sur la communication que lUNESCO etlUnion internationale des tlcommunications pr-voient de convoquer en 2002. Il est impratif de veiller ce que les nouvelles technologies de linformationet de la communication contribuent lmergencedun monde meilleur dans lequel chacun aura sa partdes bienfaits de lducation, de la science, de la cul-ture et de la communication.

    Federico MayorDirecteur gnralde lUNESCO21 juin 1999

  • R e m e r c i e m e n t s

    Les diteurs voudraient remercier tous ceux qui, dune manire ou dune autre, ont contribu la prparation du Rapport mondial sur la communication et linformation.

    Les membres du Comit consultatif nous ont fait bnficier de leur temps et de leurs conseils pour tablir le plan de louvrage, en slectionnant les auteurs eten valuant les chapitres. Il sagit de : B. Delmas, directeur des archives, Institutnational de laudiovisuel (France) ; L. Dona Fologo, ministre dtat (Cte dIvoire) ;M. Dykstra-Lynch, professeur honoraire, cole des sciences de linformation,Universit Dalhousie (Canada) ; A. Ghonamy, professeur honoraire, Facult de gnie,Universit Ain Shams (gypte) ; A. Gratchev, professeur lInstitut de lconomiemondiale et des relations internationales (France) ; K. Kveton, directeur du Centre international de calcul scientifique, Universit technique tchque(Rpublique tchque) ; A. Lahiri, directeur du Systme national de linformation pour la science et la technologie (Inde) ; A. Laouyane, ancien directeur du Bureau du dveloppement des tlcommunications, Union internationale destlcommunications ; S. B. Mangena, prsident du Dpartement dinformatique,Universit nationale des sciences et technologies (Zimbabwe) ; E. Morales-Campos,directrice des Affaires acadmiques, Universit nationale autonome du Mexique(Mexique) ; H. Pigeat, prsident de lInstitut international des communications(France) ; J. Sirotsky, prsident de lAssociation mondiale des journaux ;C. S. Yoon, diteur et directeur de gestion, Southbound (Malaisie).

    Dans une entreprise de ce genre, les responsables de la publication doivent par la force des choses sen remettre la bonne volont de leurs auteurs pourrespecter les dates limites initialement fixes, soumettre des remaniements ventuelset rpondre aux questions qui ne manquent pas de se poser. Sans exception les auteurs se sont rvls constituer une quipe remarquable et les responsables de la publication souhaitent exprimer leur gratitude chacun dentre eux. Il convient de souligner cependant quils sont responsables pour le choix et la prsentation des faits contenus dans les chapitres quils ont crits et pour les opinions quils y ont exprimes, qui ne refltent pas ncessairement les vues de lUNESCO et qui nengagent pas lOrganisation.

    A lUNESCO mme, un grand nombre de services et de personnes ont apportune contribution, souvent trs apprciable, divers stades de la prparation du Rapport, depuis lexamen du plan initial jusqu lenvoi du texte dfinitif.Lentreprise naurait pas t possible sans leur collaboration et leur assistanceindfectibles. Enfin, il convient dexprimer une gratitude spciale Cornelia Hauke,dont les nombreux talents se sont montrs inestimables pour publier le Rapport.

  • S o m m a i r e

    Prsentation gnrale 15

    P re m i re partie

    Technologies de linformation et de la communication et pro c e s s us sociauxC H A P I T R E 1 Le dveloppement humain C. J. Hamelink 25

    Encadrs, figures et tableaux Principales entreprises du secteur des TIC, 1997 28Classement des dix premires entreprises mondiales de technologies de linformation

    et de la communication, 1998 29Laccs au cyberespace. Les principaux concurrents, 1997 33La mission et les activits de lUNESCO 45

    C H A P I T R E 2 Nouvelles directions dans lenseignement C. Blurton 51

    Encadrs, figures et tableaux Lemploi des mdias lectroniques dans lapprentissage autonome et lenseignement

    distance 57

    C H A P I T R E 3 La production culturelle et le maintien du pluralisme B. Mige 69

    Encadrs, figures et tableaux Pourcentage de pages Web, 1997, et dutilisateurs dInternet, 1998, selon les langues 76Les alphabets non latins et lordinateur 77

    C H A P I T R E 4 La libert des mdias J.-P. Marthoz 80

    C H A P I T R E 5 La radiotlvision de service public A. Wessberg 91

    Encadrs, figures et tableaux Pourcentage des foyers ayant accs la tlvision, 1996 92

    C H A P I T R E 6 Impact sur les mdias C. S. Yoon 103

    Encadrs, figures et tableaux Les journaux en ligne 108Estimation du nombre de journaux et de magazines dactualit en ligne dans quelques

    pays, 1999 108

    C H A P I T R E 7 Services dinformation, bibliothques et archives O. Harbo 115

    Encadrs, figures et tableaux Le dveloppement des nouvelles technologies de linformation dans les bibliothques 118Ldition lectronique scientifique 122

    C H A P I T R E 8 Responsabilits gouvernementales J. Thomas, G. Grainger et K. Koomen 128

    Encadrs, figures et tableaux La tldmocratie 134LUNESCO et le cyberespace 136La pdophilie sur Internet 138

  • Deuxime partie

    volution des technologies de linformation et de la communicationC H A P I T R E 9 Deux annes de progrs et dinnovation technologiques N. Seshagiri 149

    C H A P I T R E 1 0 Le multimdia : produits et march J.-P. Lafrance 161

    Encadrs, figures et tableaux Positionnement des produits et services multimdias selon les principaux axes

    de valeur ajoute 164Chane de valeur ajoute oriente technologie 165Exemples dactivits au sein du modle descriptif de la figure 10.2 165Rpartition des ventes mondiales dapplications multimdias, 1995-2000 166Types dapplications pouvant tre produites hors ligne et en ligne 167Nombre de titres CD-ROM en circulation dans le monde, 1996 168Rpartition des applications multimdias produites au Canada, selon les catgories,

    1995 169Distribution des cots selon les diffrentes composantes 171Rpartition de la vente de titres multimdias selon le rseau de distribution 171Les jeunes et les crans 172Accs des enfants gs de 12-13 ans aux livres et aux appareils technologiques

    dinformation 172Nombre moyen de minutes passes par jour devant les appareils technologiques

    dinformation et les livres par les enfants gs de 12-13 ans 173

    C H A P I T R E 11 volution de lInternet R. E. Kahn 176

    Tro isime partie

    Technologies de linformation et de la communication travers le mondeC H A P I T R E 1 2 La situation lchelle mondiale V. Anashin 187

    Encadrs, figures et tableaux Nombre dobjets expdis par la poste par habitant, 1985-1995 189Quotidiens, tirage pour 1 000 habitants, par rgion, 1975-1994 190Quotidiens, nombre de titres publis, par rgion, 1980-1996 191Quotidiens, tirage pour 1 000 habitants, 1975-1994 (pays en dveloppement/

    pays dvelopps) 191Exportations mondiales de matriel de tlcommunication, 1992-1996 192Lignes de tlphone fixes, pour 100 habitants, 1975-1996 192Abonns un radiotlphone cellulaire, pour 100 habitants, 1975-1996 193Projections de liaisons tlphoniques avec et sans fil dans le monde 194Nombre dabonns RNIS en Europe, 1990-1996 195Estimation du nombre de serveurs, 1995-1998 197Estimation du nombre de serveurs Internet, 1995-1996 197Nombre de rcepteurs de radio pour 1 000 habitants, 1980-1996 198Nombre de tlviseurs pour 1 000 habitants, 1980-1996 198

  • C H A P I T R E 1 3 LAfrique subsaharienne M. Jensen 201

    Encadrs, figures et tableaux LInternet en Afrique. Liaisons internationales, 1998 203Densit de lquipement en appareils de technologie dinformation et de communication

    en Afrique par rapport la moyenne mondiale, 1996 204Les utilisateurs africains de lInternet. Densit dutilisateurs par rapport au PIB, 1998 207Maurice 212Le Ghana 214

    C H A P I T R E 1 4 Les pays arabes A. M. Hallouda et M. A. Ghonamy 222

    Encadrs, figures et tableaux Pays arabes : donnes descriptives gnrales, 1997 223Alphabtisation et enseignement dans les pays arabes, 1995 224Diffusion des appareils technologiques dinformation et de communication dans les pays

    arabes, 1995-1997 226Abonns lInternet dans des pays arabes choisis, 1997-1998 227Donnes relatives lutilisation dARABSAT, 1997 228Journaux et priodiques dans les pays arabes, 1995-1996 232Production de livres dans un choix de pays arabes, 1995 233

    C H A P I T R E 1 5 LAsie et le Pacifique G. Long et M. Ng Lee Hoon 236

    Encadrs, figures et tableaux LInde 238Groupe 1 : nouveaux arrivs sur Internet, 1997-1998 240Les les du Pacifique 242Les technologies de linformation et de la communication dans les les du Pacifique 242Groupe 2 (chantillon) : pays dont linfrastructure samliore rapidement 247Groupe 3 (chantillon) : utilisateurs de bande large 248La Chine 252

    C H A P I T R E 1 6 LEurope centrale et orientale K. Jakubowicz 255

    Encadrs, figures et tableaux Tendances du dveloppement humain et de la croissance conomique dans les pays

    de lECO, 1995 257Revenus et investissements dans les tlcommunications dans les pays de lECO,

    1996 258Pntration des tlcommunications en Europe centrale et de lOuest, 1996 259Lignes principales tlphoniques, lignes principales tlphoniques rsidentielles,

    tlphones cellulaires et tlcopieurs, 1996 260Principaux paramtres sur le dveloppement des rseaux, 1996-1998 261Accs la radio et la tlvision en Europe centrale et orientale, 1996 262Estimation de la pntration des magntoscopes, de la tlvision, de la tlvision par

    cble et par satellite dans les mnages, 1997 263Ventes de matriel informatique de technologie de linformation, 1998 263Valeur du march des technologies de linformation dans certains pays de lECO,

    1998-1999 (estimations) 264Pntration des PC et dInternet, 1996 265Tlvision dtat ou publique et tlvision commerciale dans les pays dEurope

    centrale 268

  • C H A P I T R E 1 7 LAmrique latine et les Carabes N. Callaos 274

    Encadrs, figures et tableaux Indice de la socit dinformation (ISI) 275Rang des dix premiers pays dAmrique latine selon lIndex de la Socit de linformation

    (ISI), 1996-1997 275Valeur des trois facteurs de lISI, 1996-1997 276Relation entre lindice de la socit dinformation et linvestissement en technologie de

    linformation, 1996 276Relation entre lindice de la socit dinformation et linvestissement en technologie de

    linformation, 1997 277Donnes comparatives des investissements en technologie de linformation, 1997 277Parts mondiales du march des technologies de linformation, 1997 278Croissance du march des technologies de linformation, 1995-2002 278Croissance du march des technologies de linformation par pays, 1995-2002 278Parts du march latino-amricain des technologies de linformation par pays, 1997 279Segments du march des technologies de linformation en Amrique latine, 1997 279Ventes de logiciels en Amrique latine, 1995-2002 279Achats de PC en Amrique latine et dans les Carabes, 1988-1997 280Parts du march latino-amricain en systmes dopration de serveurs, 1996-1997 280Projet de Rseau dinformation scientifique et technique interuniversitaire

    de lhmisphre Sud (RedHUCyt) et situation des tlcommunications en Amriquecentrale (sauf Costa Rica) 284

    Projet de (RedHUCyt) et situation des tlcommunications au Brsil 285Croissance de la tlphonie cellulaire, 1987-1997 287Croissance du nombre de serveurs de lInternet en Amrique latine et dans les Carabes,

    1991-1997 287Pourcentage de compagnies quipes en technologie de linformation, 1997 288Croissance relle en PC connects lInternet, 1996-1997 288Commerce sur le Web en Amrique latine, position des entreprises, 1997 289Projet de RedHUCyt et situation des tlcommunications dans les pays des Carabes 290Activits du RedHUCyT dans les Carabes 292

    C H A P I T R E 1 8 LEurope occidentale et lAmrique du Nord B. Konert 294

    Encadrs, figures et tableaux Le march des technologies de linformation et de la communication dans le monde par

    rgions, 1994-1997 295Part relative des technologies de linformation et de la communication dans le PIB,

    1993-1997 295Dpenses relatives la technologie de linformation et aux tlcommunications

    rapportes au PIB, 1997 296Dpenses dans les secteurs convergents de la technologie de linformation,

    des tlcommunications et des mdias, 1996 297Dpenses lies aux technologies de linformation et de la communication

    par habitant, 1997 298Lignes de tlphone fixes pour 100 habitants en Europe occidentale et en Amrique

    du Nord, 1997 299Lignes sur rseau RNIS pour 100 habitants en Europe occidentale et aux tats-Unis

    dAmrique, 1997 300Pntration du cble et du satellite dans les foyers quips de tlviseurs en Europe

    occidentale et en Amrique du Nord, 1997 301

  • Nombre dabonns la tlvision numrique en Europe occidentale et en Amrique du Nord, 1997-1998 302

    Nombre dabonnements au radiotlphone pour 100 habitants en Europe occidentale et en Amrique du Nord, 1997 303

    Abonns au ratiotlphone pour 100 habitants, 1993-1997 303Nombre de micro-ordinateurs pour 100 habitants en Europe occidentale et en Amrique

    du Nord, 1997 304Nombre de micro-ordinateurs pour 100 habitants, 1993-1997 305Pourcentage dinternautes par rapport la population totale en Europe occidentale

    et en Amrique du Nord, 1997 305Nombre de serveurs Internet pour 100 habitants en Europe occidentale et aux tats-Unis

    dAmrique, janvier 1998 306

    Annexe statistique 315

    Encadrs, figures et tableaux Slection dindicateurs gnraux et relatifs la communication et linformation 317Principaux exportateurs, rcepteurs de radiodiffusion, 1996 319Principaux exportateurs, rcepteurs de tlvision, 1996 319Principaux exportateurs, imprims, 1996 319Principaux exportateurs, matriel informatique, 1996 319Principaux exportateurs, matriel de tlcommunication, 1996 320Rpartition des serveurs Internet, juillet 1998 321Estimation du nombre de personnes relies lInternet (population en ligne),

    aot 1998 321Estimation du nombre de serveurs, 1995-1998 321Nombre total dordinateurs personnels domestiques et professionnels installs,

    1991-1996 322Nombre total dordinateurs personnels domestiques installs, 1991-1996 322Pourcentage estim des utilisatrices de lInternet dans certains pays, 1998 323Tarification de laccs lInternet 324Rpartition estime du trafic Internet en 1998 et prvisions pour 2003 325Achats mondiaux de produits et services pour lInternet et les intranets,

    1996 et 2000 325Densit de lInternet en Afrique, 1998 326Estimation du nombre de serveurs par nom de domaine de niveau suprieur 328

    Liste des acronymes et des abrviations 337

  • 15

    Au cours du biennium 1996-1997,lUNESCO a publi deux rapports mon-diaux dans les domaines de la communication, de lin-formation et de linformatique, le Rapport mondial surlinformation 1997-1998 et le Rapport mondial sur lacommunication 1998. Ces deux documents ont tbien accueillis par les tats membres et le grandpublic, dmontrant ainsi que cette srie de rapportsdevait tre poursuivie dans les domaines en question.Toutefois, la convergence entre les diverses technolo-gies de linformation et de la communication (TIC)rsultant du dveloppement des technologies num-riques est plus forte que jamais et la situation gn-rale sen trouve compltement transforme. Les limitesentre des domaines qui auparavant taient clairementdistincts sont de plus en plus floues. On assiste devastes concentrations industrielles et commerciales lchelle mondiale, illustrant un puissant mouvementdans la mme direction. Cest pourquoi, afin de four-nir aux gouvernements et aux dcideurs un instrumentdanalyse adquat, il a t dcid de publier au coursdu biennium 1999-2000 un unique Rapport mondialsur la communication et linformation.

    F IN A L I T E T M T H O D O L O G IE

    Quoiquil soit extrmement difficile de brosser untableau dtaill dun domaine aussi vaste, on peutnanmoins en cerner quelques aspects essentiels. Dansloptique de la mission de lUNESCO, ce rapport estcentr sur la relation entre, dune part, les TIC elles-mmes et, dautre part, leurs rpercussions sur le dve-loppement humain, lducation, la culture et lesmdias. Pour ce qui est de la relation entre les TIC etles sciences, le lecteur est invit consulter le Rap-port mondial sur la science 1996 de lUNESCO (p. 2 8 3 -290). A la diffrence de beaucoup dinstitutions etdauteurs particuliers qui ont donn une image trsnette des technologies en tant que vhicule, ce rap-port sintresse dabord au contenu. On y trouve aussides informations de base techniques, statistiques etconomiques qui permettront de mieux comprendre le

    P r s e n t a t i o ng n r a l e

  • Prsentation gnra l e16

    contexte gnral dans lequel sopre la transition versla socit de linformation. En dautres termes, il sagitici de slectionner et de rassembler les donnes les pluspertinentes dcrivant le dveloppement des TIC dansle monde entier de manire permettre de mieuxapprhender leurs effets dans les domaines de la com-munication, de lducation et de la culture.

    Le rapport sarticule en trois parties. La premirepartie a trait aux processus sociaux et analyse lim-pact des technologies de linformation sur le dvelop-pement humain, les mdias, lducation, la culture etles prestations de services dinformation. La deuximepartie donne une courte description des progrs destechnologies, et plus spcialement de celles de la com-munication et de linformation, du multimdia et delInternet. La troisime partie adopte un point de vuegographique ; aprs une revue de la situation mon-diale viennent des chapitres consacrs aux volutionsenregistres dans les principales rgions du monde. Uneffort tout particulier a t consenti pour fournir lesdonnes statistiques de base, que lon trouvera plusparticulirement dans les chapitres 1, 12 18 et lan-nexe statistique.

    Un tel rapport ne saurait prtendre lexhausti-vit. Il sagit plutt de fournir aux dcideurs et augrand public des informations suffisantes sur la diver-sit des situations dans diffrentes parties du mondeet sur les volutions techniques importantes des deuxdernires annes, le tout accompagn dune analysecritique des principaux problmes propose parquelques experts parmi les plus minents.

    Une caractristique singulire de la plupart desrapports mondiaux de lUNESCO est leur mthodolo-gie. Des spcialistes sont invits titre individuel rdiger sparment des chapitres portant sur leurdomaine de comptence, qui peut tre un sujet prcisou une rgion gographique dtermine. Cetteapproche offre un moyen dexposer cte cte despoints de vue diffrents, et elle sest rvle stimulante.Le prsent rapport procde de la mme dmarche etles responsables de sa rdaction esprent que le lec-

    teur jugera, comme eux, que cette mthode a t fruc-tueuse dans les trois parties du rapport, et plus parti-culirement dans les chapitres consacrs aux rgions,crits chacun par un auteur originaire de la rgiontudie.

    PR E M I R E P A R T I E

    Le chapitre 1 analyse la signification conomique destechnologies modernes de linformation et de la com-munication, et value lconomie de ces technologiesdu point de vue du dveloppement humain. Ce cha-pitre est en grande partie consacr la prsentationde donnes conomiques manant tant des indicateursofficiels que de sources situes dans le monde de len-treprise. Il analyse les chiffres relatifs aux principauxagents conomiques, savoir les revenus et les bn-fices des entreprises prives. Il met en lumire lim-portant mouvement de concentration qui se poursuitdans ce domaine. Les principales tendances du com-merce mondial, du march mondial, de la balancecommerciale des TIC, ainsi que leur importance, sontaussi passes en revue, avec quelques indications surle commerce lectronique et les protagonistes ducyberespace, o les matres mots sont concurrence etconcentration. Lauteur analyse ensuite la rpartitioningale des TIC dans le monde et montre que lcartsemble grandir entre pays dvelopps et pays en dve-loppement, mme si beaucoup de ces derniers, crai-gnant dtre laisss pour compte, ont multipli poli-tiques et programmes, notamment des politiquesrsolues de privatisation et de libralisation. La pro-blmatique politique entourant le dveloppement desTIC, et qui comprend le dveloppement humain, est detaille et dbouche sur des choix difficiles qui simpo-sent au regard dun avenir incertain. Le cadre dudbat sur les principales questions que soulve la pre-mire partie du rapport est ainsi trac. La troisimepartie brossera un tableau plus dtaill des tendancesconomiques rgionales.

    Le chapitre 2 traite des nouvelles voies qui sou-vrent dans le domaine de lducation par suite de lem-

  • Prsentation gnra l e 17

    ploi des TIC et plus particulirement de lInternet.Manquant de la place ncessaire pour aborder lesproblmes thoriques ou techniques lis linteractioncomplexe entre les TIC et lducation, lauteur prendle parti de slectionner un large ventail dexemplesconcrets pris en des lieux trs divers de la plante pourfaire la dmonstration des immenses possibilitsquoffre lInternet dans ce domaine. Il noublie pas,cependant, daborder des questions fondamentalescomme lefficacit par rapport au cot, llaborationdes contenus, la formation des enseignants et surtoutla ncessit de politiques et dune planification natio-nales.

    Si lon a pu mettre des doutes quant limpactrel des TIC sur lducation, il ny en a aucun en cequi concerne les activits culturelles. Il est universel-lement reconnu que les moyens de communication demasse sont le produit de technologies qui permettentprcisment datteindre les masses qui forment leursauditoires. Mais lvolution rcente qui rsulte dans cedomaine de linteraction complexe entre la mondiali-sation et le dveloppement des TIC cre un nouvelenvironnement, qui est dcrit au chapitre 3. La pro-duction culturelle devient de plus en plus commercialeet industrialise. Le transfert du producteur auconsommateur se fait plus rapidement, les frontiresentre les activits de loisir, linformation et la culturesestompent, les formes individuelles daccs laculture prennent une importance croissante et, semble-t-il, la prpondrance de langlais amricain vasaffirmant. Tous ces facteurs tendent amoindrir lerle de l a r a d i o t l v i s i o n d e s e r v i c e p u b l i c e tcompliquent la tche de formuler des politiques natio-nales adquates.

    Limpact des TIC sur les mdias se manifeste sousdes formes multiples et, compte tenu de limportancecapitale des mdias dans les socits contemporaines,trois chapitres sont consacrs cette question ; ils trai-tent successivement de la libert des mdias, de laradiotlvision de service public et de lutilisation queles mdias font des TIC.

    La libert des mdias est un principe fondamen-tal des socits dmocratiques et la dfense de cettelibert est le mobile central de laction de lUNESCOdans ce domaine. Lvolution actuelle des TIC a denombreux aspects, comme le montre le chapitre 4.Dun ct, la concentration horizontale et verticaleopre dans les mdias a suscit lmergencednormes conglomrats avec, la clef, une influenceconomique et politique pouvant entraner de gravesrestrictions de la libert des mdias, telles que lauto-censure ou lassujettissement ditorial. De lautre, lIn-ternet parat fournir aux individus, aux petits groupeset aux minorits, quelles soient ou non opprimes,loccasion dexprimer leurs ides en toute indpen-dance vis--vis des grands conglomrats ou desmonopoles dtat. Il existe cependant divers mca-nismes qui permettent de limiter les flux dinforma-tions sur lInternet. Lquilibre des flux dinformationentre le Nord et le Sud pourrait aussi subir les effetscontraires de la concentration qui sopre lchellemondiale. La partie est cependant loin dtre joue etlavenir sannonce incertain.

    Les changements amens par les TIC ont aussiune influence profonde sur la radiotlvision de ser-vice public, comme on le verra au chapitre 5. Il nesemble pas que la tendance gnrale une diminu-tion du rle de ltat dans bon nombre dactivitspubliques y compris la radiotlvision de servicepublic cre un contexte favorable. Les nouvelles TICappellent des investissements massifs qui psent surles pouvoirs publics. Nanmoins, si la radiotlvisionde service public sait tirer parti des possibilits quof-frent les nouvelles technologies, notamment la diver-s i fication des choix et linteractivit, elle pourra encorejouer un rle de premier plan. La radiotlvision deservice public peut aussi intervenir activement dans lalutte contre le danger dhomognisation gnrale etde mondialisation culturelle ; elle doit contribuer renforcer les notions de sujet et didentit, et tablirune interaction adquate entre les citoyens et leurcommunaut proche ou largie. La radiotlvision de

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    service public peut aussi former les citoyens lutili-sation des nouvelles technologies en les aidant acc-der une gamme plus tendue de sources dinforma-tion et en favorisant leur participation aux diffrentsniveaux de dcision dans la vie publique.

    Les chapitres 4 et 5 ayant ainsi tudi lincidencedes TIC sur les mdias aux niveaux social et institu-tionnel, le chapitre 6 passe des questions dordre trsconcret qui sont directement lies la pratique pro-fessionnelle. Lauteur dcrit les nouvelles possibilitsdactivit mdiatique quoffrent diverses technologies,notamment lInternet, telles que la vente directe et lelivre lectronique. Il semble que limpact majeur se tra-duise par un nouveau modle dactivit commercialedans lequel les mdias sadressent un public de basequi na jamais t aussi nombreux et au sein duquelil faut identifier des groupes et des tendances. Celasoulve des difficults nouvelles, tant pour la publi-cit que pour la scurit. Certaines technologiesrcentes paraissent convenir particulirement bien auxpays en dveloppement ; tel est le cas des radios remontoir, de la technologie des faibles nergies et deradiodiffusion sur lInternet. Il apparat aussi que lestechnologies influencent un niveau fondamental lapratique du journalisme, avec des concepts tels que lecycle de vingt-quatre heures, le flash dinformation et le journalisme instantan, qui posent tous des ques-tions fondamentales de fiabilit et dexactitude.

    Ces trois chapitres sur la communication illus-trent trs bien limpact profond quont les TIC sur lesmdias et la ncessit de dfinir des politiques, djaffirme aux chapitres prcdents, en matire de dve-loppement humain, dducation et de pluralisme cultu-rel. La dernire touche est apporte au tableau par unebrve visite aux services dinformation fournis par lesarchives, les bibliothques et les units dinformation.Le chapitre 7, qui traite de linformation enregistre,est peut-tre le plus optimiste : les technologies num-riques, et plus particulirement lInternet, ouvrentdans ce domaine des perspectives nouvelles. Un largeventail de moyens nouveaux soffre aux profession-

    nels de linformation et ses utilisateurs : accs descatalogues sur une chelle internationale, mise enplace de capacits de stockage sans prcdent dans lesbibliothques et les archives numriques, base din-formation couvrant le monde entier pour la rechercheet le dpistage, tout cela grce lInternet. Le seulaspect ngatif est le risque de voir apparatre des ser-vices payants dans une profession o la gratuit duservice est une tradition profondment enracine.

    En guise de conclusion de la premire partie durapport, le chapitre 8 traite du rle que jouent ou doi-vent jouer les gouvernements par rapport aux TIC. Onla vu aux chapitres prcdents, limpact des TIC semanifeste sous de multiples formes ; il pourrait treplus puissant encore dans lavenir. Les gouvernementsne peuvent rester les bras croiss devant des opportu-nits et des dangers aussi grands et aussi divers. Aprsun bref rappel du large ventail des politiques de lin-formation qui ont t formules au milieu desannes 90, le chapitre 8 tudie le problme de la gou-vernance globale des TIC en gnral. Puis il aborde lerle des gouvernements dans le traitement des aspectsngatifs des TIC, comme la diffusion de matriels ill-gaux et nocifs, le piratage, les dlits commerciaux oule viol de la vie prive. Pour finir, ce chapitre examinebrivement ce qui semble bien tre un domaine cru-cial auquel touche le dveloppement des TIC : la ques-tion de la proprit intellectuelle et, plus particulire-ment, le droit dauteur et les droits connexes, laproprit des donnes et le domaine public. Ces pro-blmes ont t examins rcemment par plusieursrunions internationales importantes et, si laccord at gnral sur certains points, le fait que beaucoupde problmes restent encore sans solution indiqueassez la puissance des divers intrts en jeu.

    D E U X I M E PA R T I E

    Beaucoup plus courte, la deuxime partie, consacre lvolution des technologies, est destine servirdinstrument de rfrence. Il sagit de donner au lec-teur non spcialiste une ide de la vaste gamme des

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    technologies de linformation et de la communication.Le chapitre 9 rcapitule les principaux progrs tech-nologiques enregistrs en 1997 et 1998. Ce type dexa-men ne peut qutre trs slectif en raison de lallureextraordinaire de linnovation dans un domaine o laconcurrence est aussi vive. Le contexte gnral estdfini par les technologies lies lInternet ; puis sontexamins les progrs les plus importants accomplisdans des domaines divers : matriel et logiciels infor-matiques, priphriques, mmoire, bases de donnes,interaction des utilisateurs, ralit virtuelle, formationdes rseaux, rseaux locaux et rseaux tendus, tl-communications, tlphonie et World Wide We b(WWW). La rapidit, la diversit et la multiplicit desinnovations intervenues dans les technologies de lin-formation et de la communication ne laissent pasd i m p r e s s i o n n e r, mais aussi paraissent sans fin, et sus-citent de remarquables exemples de crativit intel-lectuelle et de dynamisme commercial.

    Moins technique et plus proche de la questiongnrale du contenu, le chapitre 10, qui sintresse auxproduits multimdias et leurs marchs, donne aussiune description trs condense dun des domainesdans lesquels le changement affectant les TIC est leplus rapide. Par leur pouvoir intgrateur, la numri-sation et linteractivit sont en train de faire advenirune rvolution multimdia. La grande diversit desproduits et des services, la complexit de la chane deproduction appellent de nouveaux modles descriptifs.Les produits hors ligne et en ligne sont aussi diversdans leurs utilisations que par leurs contenus. Dans leproche avenir, cest sans doute lInternet qui fournirales formes daccs les plus employes. Lventail descots des divers produits multimdias est largementouvert et, tant donn la rapidit du dveloppementde ce domaine, les produits y ont souvent une durede vie trs courte. Aussi est-il trs difficile de prdirelavenir de ce secteur.

    Comme de juste un chapitre entier est consacrexclusivement lInternet (chapitre 11). Il y a main-tenant plusieurs annes que le rseau des rseaux est

    entr dans le domaine priv et cette volution estaujourdhui presque acheve, ce qui soulve dimpor-tants problmes politiques, financiers et techniques.Les questions les plus dlicates dun point de vue tech-nique sont celles de la dnomination et de ladressage,de la capacit de bande passante, de la connectivitsans fil et du commerce lectronique. Dans lesdomaines social et juridique, la certification, la pro-prit intellectuelle et la scurit posent des problmes traiter durgence. Les domaines fortes potentiali-ts de dveloppement comme la personnalisation ducommerce lectronique, diverses formes de collabora-tion entre personnes ou tablissements gographique-ment disperss et le dploiement de capteurs ou demcanismes de contrle diverses fins dordre huma-nitaire mritent aussi plus ample attention.

    Limpression gnrale que suscite cette revue desdveloppements de la technologie dans le domaine dutraitement et de la diffusion de linformation et de lacommunication est celle dun puissant dynamismequi entrane lensemble du secteur. Dans la premirepartie, on observe le mme dynamisme dans lesdomaines de lducation, de la culture et de la com-munication ainsi que dans les champs contextuels co-nomique et politique. Lenqute mene lchellemondiale dans la troisime partie confirmera-t-ellecette impression ?

    T R O I S I M E PA R T I E

    Comme on la vu prcdemment, il y a beaucoup desources qui fournissent des donnes et des informa-tions sur les divers aspects conomiques du dvelop-pement et de lutilisation des TIC. La troisime partiedu rapport commence par le panorama mondial pr-sent au chapitre 12. La dmarche ici adopte consiste largir la porte des donnes en ajoutant une dimen-sion chronologique ; chaque fois que cela est possible,lvolution est prsente de 1975 ou 1980 1995, cequi fournit dutiles indications sur le droulement delvolution dans diffrentes parties du monde. Deuxcatgories de pont sont tablies, lune qui relie les ser-

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    vices traditionnels comme la poste aux plus rcentesnouveauts de lInternet, lautre qui relie des instru-ments purement technologiques tels que des lignes detlcommunication des supports vhiculant descontenus comme les journaux, les livres et les mis-sions de tlvision. Partant dune analyse attentive desindicateurs de base des TIC au niveau du mondee n t i e r, lauteur parvient la conclusion que laconsommation par habitant des TIC traditionnelles estplus ou moins stable, quil y a un fort taux de crois-sance des TIC modernes dans les pays industrialiss etune diffrence marque entre les pays dvelopps etles pays en dveloppement en ce qui concerne les TICles plus rcentes, telles que le rseau numrique int-gration de service (RNIS) et lInternet. On peut diffi-cilement viter den tirer cette consquence vidente :si la tendance actuelle se poursuit, lcart entre richeset pauvres en information ira grandissant.

    Ce panorama mondial est suivi de six chapitres g o g r a p h i q u e s portant sur lAfrique, les paysarabes, lAsie, lEurope centrale et orientale, lA m r i q u elatine et les Carabes, et enfin lEurope occidentale etlAmrique du Nord. Inutile de dire que limpressiondominante est des plus contrastes. Le chapitre 13consacr lAfrique subsaharienne insiste sur le pointde dpart extrmement bas de la plupart des indica-teurs, les plus gnraux comme le taux dalphabtisa-tion ou lesprance de vie et ceux qui sont lis aux TICcomme la tldensit, la pntration de la radio, de latlvision et des ordinateurs personnels (PC), la tl-communication et laccs lInternet. Mme si lesinvestissements affichent des taux de croissanceimpressionnants et si le soutien fourni par laide bila-trale et internationale est considrable, le dploiementdune infrastructure adquate de technologies de lin-formation et de la communication nen est qu sesdbuts. Dans le secteur de la radiodiffusion, la lgis-lation est encore insuffisante et lcart entre les zonesurbaines et les zones rurales risque de se creuser pourdes raisons de rentabilit. Des organismes intergou-vernementaux se sont employs activement aider

    dfinir des politiques adquates et lancer des projetspilotes, mais les rsultats posititifs se font encoreattendre.

    La rgion arabe, dcrite au chapitre 14, offre unesituation sensiblement diffrente. Les taux dalphab-tisation sont meilleurs et certains pays bnficient desressources que procure le ptrole. Ici et l, de grosinvestissements ont t faits dans la radiotlvision etles tlcommunications, plus particulirement lasuite de la cration du consortium ARABSAT. Lestaux de pntration du tlphone, de la radio et de latlvision sont souvent ascendants et laugmentationdu nombre dutilisateurs de lInternet est impression-nante, quoique rcente. Dans certains pays, lautoma-tisation des organismes relevant du pouvoir centralfait des progrs signific a t i f s ; il en est de mme de bonnombre dactivits lies limprimerie (journaux,magazines et livres). Malgr son fort patrimoine intel-lectuel, la rgion importe plus quelle nexporte dansce champ dactivit. Les gouvernements ont, en dpitde la mondialisation, un rle dterminant jouerpour formuler des politiques et dfinir des stratgiesvisant assurer une contribution efficace des TIC audveloppement gnral des pays de la rgion.

    Le chapitre 15 russit relever le dfi de dcrirela situation de la rgion la plus densment peuple etla plus vaste du globe, savoir lAsie et lOcanie. Pr-sents chacun dans un encadr, les deux gants mon-diaux en termes dmographiques, la Chine et lInde,offrent deux profils entirement diffrents. En Chine,les investissements dans les TIC connaissent des tauxde croissance trs levs, mais compte tenu de la den-sit de la population, les ratios par habitant resterontfaibles encore longtemps, plus forte raison du faitde la croissance de grandes mtropoles. Le gouverne-ment soutient lexpansion de lInternet tout en main-tenant un contrle troit sur les contenus. LInde, quiest la plus grande dmocratie du monde, vient de dfi-nir une politique de prestation de services Internet eta lanc par la mme occasion le processus dattribu-tion des licences. Linsuffisance de linfrastructure

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    tlphonique constitue un obstacle important, quipourrait tre en partie surmont au moyen de lignesspciales haute capacit. LInde peut aussi se flici-ter du chiffre exceptionnellement lev de ses expor-tations de logiciels, valu 4 milliards de dollars destats-Unis la fin du sicle. La rgion du Pacifique,caractrise par la dispersion gographique et la vul-nrabilit de la plupart de ses pays insulaires, place degrands espoirs dans le dveloppement des tlcom-munications, et le processus de libralisation a com-menc dans certains de ces pays. Les autres pays dela rgion dAsie peuvent tre groups en trois catgo-ries. La premire comprend les pays qui vont vers lac-cs large bande qui autorise le multimdia interac-tif ou le commerce lectronique. Dans le deuximegroupe, la prsence de lInternet est un fait acquis etla population dusagers est dores et dj diversifie,mais surtout pour des applications bande passantetroite. Le troisime groupe se compose des pays quinont rejoint que depuis peu la communaut de lIn-ternet. La diversit des langues et des alphabets sou-vent caractrise par une base idogrammes et desalphabets non latins pose un problme bien spci-fique en matire de traitement de linformation. Enrevanche, de forts investissements dans la communi-cation par satellite ont renforc les quipements deradiotlvision et de tlcommunications dans largion.

    En Europe centrale et orientale, comme le pr-cise le chapitre 16, la spcificit de la situation tient la transformation fondamentale des systmes poli-tique et conomique qui a rsult de leffondrementdes rgimes totalitaires. La fin des monopoles dtat,y compris celui de la radiotlvision et des tlcom-munications, intervenue dans de nombreux pays a vi-demment cr un environnement entirement neuf, etles changements ont t impressionants. Il y a degrandes variations au sein de la rgion en termes dedveloppement conomique, et les statistiques dmon-trent que le taux de croissance des TIC (mesur, parexemple, daprs les investissements et les recettes du

    secteur des tlcommunications) est li la part duproduit national brut (PNB) imputable au secteur desservices. Les chiffres relatifs la pntration des tl-communications sont dans le meilleur des cas inf-rieurs de moiti ceux de lEurope occidentale. Cepen-dant, la radio et la tlvision affichent des niveaux depntration assez levs. Le monopole de la radiot-lvision, qui a disparu en Europe centrale, semble semaintenir dans les pays de la Communaut des tatsindpendants (CEI). Une troite collaboration sestnoue avec lUnion europenne en matire de formu-lation des politiques, dinvestissements dinfrastructureet dexcution de projets, mais la rgion est encore loindtre entre dans la socit de linformation.

    La rgion dAmrique latine et des Carabes sesitue en de de la moyenne mondiale pour bonnombre des facteurs dont dpend le dveloppementdes TIC. Le chapitre 17, o lon observe toutefois quela croissance du march des TIC y est plus forte quela moyenne mondiale, tablit le contexte gnral delanalyse ; dans un cas, celui du taux de croissance dumarch des logiciels, la croissance a t explosive(297 % en trois ans). La communaut de langue afavoris la coopration rgionale, tout particulire-ment dans lenseignement suprieur, et lOrganisationdes tats amricains a contribu la mise en placedun rseau rgional interuniversitaire bas sur lIn-ternet. Une vague de dmocratisation, qui a sus-c i t une expansion remarquable du march des mdias(sauf les mdias imprims), a marqu la rgion de sonempreinte, bien que la situation y demeure trscontraste. Les infrastructures des tlcommunica-tions et de lInternet sont encore insuffisantes, en rai-son de la faiblesse des investissements. Nanmoins,lInternet, les technologies dinformatique mobile et lestechnologies sans fil connaissent actuellement lacc-lration de croissance la plus rapide. En raison peut-tre des incertitudes lies la scurit, on ne peut citeraucun plan significatif concernant le commerce lec-tronique malgr une croissance exponentielle dunombre des serveurs Internet. Les chiffres relatifs la

  • Prsentation gnra l e22

    rgion carabe sont gnralement infrieurs ceux delAmrique latine, mais il semble que les efforts ani-ms par la coopration sous-rgionale et laide inter-nationale aient produit quelques rsultats. Pour len-semble de la rgion, le processus de privatisation delindustrie des tlcommunications a attir dimpor-tants investissements trangers et, avec les avantagesdcoulant de la drglementation et de la libralisa-tion, la situation peut voluer rapidement bref dlai.

    Le dernier chapitre gographique porte sur lEu-rope occidentale et lAmrique du Nord, qui ont djune forte infrastructure de technologies de linforma-tion et de la communication et qui, en 1997, repr-sentaient 65 % du march des TIC. Les dpensesconsacres aux TIC en pourcentage du produit int-rieur brut (PIB) ont t en augmentation constantedepuis 1993. Ce domaine est en outre le thtre duneforte concurrence. En Europe occidentale, il y a uneligne de partage Nord-Sud pour les dpenses de TICpar habitant et la pntration des micro-ordinateurs.Au Canada comme aux tats-Unis dAmrique, prsdun habitant sur quatre utilise lInternet, mais les pro-portions sont beaucoup plus variables en Europe occi-dentale. Sur cette toile de fond, beaucoup dinitiativesont t prises au niveau des politiques pour aller delavant et dvelopper encore linfrastructure des TIC etleur utilisation dans lensemble de la population, ainsique les investissements internationaux, la productionet les exportations dans ce domaine.

    LA N N E X E S TAT I S T I Q U E

    Lannexe statistique prsente un choix des principalesdonnes relatives aux TIC. La premire section de cettea n n e xe rassemble des indicateurs choisis, les uns gn-raux, les autres concernant la communication et lin-formation. La deuxime section est axe sur les don-nes du commerce des TIC. La troisime prsente desstatistiques de base sur la pntration de lInternet etson utilisation. Lespace disponible ne permettait pasde proposer des tableaux au niveau des pays, mais onespre avoir fourni suffisamment dinformations fac-

    tuelles pour faciliter les comparaisons entre les rgionsou les catgories de pays. Une quatrime section dcritles activits de lUNESCO dans ce domaine qui sontfinances par des ressources extrabudgtaires.

    Les diverses contributions runies dans les trois par-ties du rapport et lannexe statistique offriront au lec-teur, du moins nous lesprons, des points de vuevaris qui lui permettront dvaluer la situation des TIC travers le monde et les rpercussions considrablesquelles ont sur lducation, la culture et la communi-cation.

  • P r e m i r e p a r t i e

    T e c h n o l o g i e s d el i n f o r m a t i o n e t d el a c o m m u n i c a t i o n e tp r o c e s s u s s o c i a u x

  • 25

    On analysera dans le prsent chapitre linci-dence conomique des technologiesmodernes de linformation et de la communication(TIC), en particulier sous langle du dveloppementhumain. Le concept de dveloppement est mentionn lArticle 55 de la Charte des Nations Unies et consti-tue lune des raisons dtre de lensemble du systme.Au fil du temps, et par le biais de la formulation destratgies du dveloppement successives, on a puassister lapprofondissement de la comprhension dela notion de dveloppement et de sa mise en uvrede manire inclure non seulement des objectifs pr-cis dans des domaines comme lenvironnement, lasant et lducation, mais aussi des buts plus vastesde nature conomique, sociale ou politique.

    Lune des contributions majeures de lUNESCO la notion thorique et pratique de dveloppement estdavoir fait prendre conscience de la dimension cul-turelle du dveloppement. A la suite de la Confrencemondiale sur les politiques culturelles (Mexico, 1982),lOrganisation des Nations Unies et lUNESCO ontlanc conjointement la dcennie mondiale pour ledveloppement culturel (1988-1997), qui a permis dejeter les bases pour des contributions importantes cetgard, le rapport de la Commission mondiale sur laculture et le dveloppement, Notre diversit cratrice(1995), et le premier Rapport mondial sur la culture(1998).

    Le Directeur gnral sest fait lavocat du conceptlargi de dveloppement de lUNESCO de nom-breuses occasions, notamment des confrences inter-nationales comme le Sommet mondial pour le dve-loppement social (Copenhague, 1995) et la Confrenceintergouvernementale sur les politiques culturellespour le dveloppement (Stockholm, 1998). Commelaffirmait M. Mayor Copenhague : Lide que ledveloppement est un processus global, que lUNESCOna cess de soutenir pendant des dcennies, estaujourdhui reconnue par la communaut internatio-nale. Au-del de la croissance conomique, qui est unmoteur et non une fin en soi, le dveloppement est

    C h a p i t r e 1L e d v e l o p p e m e n th u m a i nCEES J . HAMELINK

    Directeur du Centre pour la communication et les droits de lhomme, Professeur de communication internationale lUniversit dAmsterdam, Amsterdam (Pays-Bas)

  • Technologies de linformation et de la communication et pro c e s s us sociaux26

    dabord et avant tout social : il est par ailleurs troi-tement li la paix, aux droits de lhomme, lexer-cice dmocratique du pouvoir, lenvironnement ete n fin, et dans une large mesure, la culture et au stylede vie des peuples. (Sommet mondial pour le dve-loppement social. Note dorientation prsente par leDirecteur gnral de lUNESCO, p. 3.)

    De son ct, avec le Rapport mondial sur le dve-loppement humain, le Programme des Nations Uniespour le dveloppement (PNUD) a lanc la notion dedveloppement humain qui permet de sortir duneconception limite la croissance conomique. La per-sonne humaine est au cur du concept de dvelop-pement humain (PNUD, 1998, p. 18).

    Ce changement dorientation sest traduit par lefait notamment que llimination de la pauvret estdevenue une activit multidimensionnelle. La pau-vret nimplique pas seulement une pnurie dl-ments ncessaires au bien-tre matriel , mais aussiun mauvais tat de sant et un accs insuffisant lducation, une existence dpourvue daccs laconnaissance et de contacts avec le monde, lincapa-cit dexercer ses droits humains et politiques, etlignorance de la dignit, de la confiance et du respectde soi-mme (PNUD, 1997, p. iii). Les TIC occupent uneplace privilgie dans cette conception largie de lapauvret. Elles constituent un moyen efficace dam-liorer la sant et lducation, elles ouvrent de nouvellesvoies pour la diffusion du savoir et crent des espacesmatriels et virtuels pour la communication sociale. Seplacer du point de vue de ltre humain nempche pasde prendre en compte la croissance et la productivitconomiques, mais amne poser la question des liensqui existent entre les performances de lconomie etla responsabilisation de lindividu, et donc se deman-der dans quelle mesure la croissance est quitable etdurable.

    Le dveloppement humain implique pour lindi-vidu des capacits plus vastes et une vie plus enri-chissante. Dans les rapports annuels du PNUD, ledveloppement humain est dfini comme un pro-

    cessus consistant largir le champ des possiblesouvert aux individus (PNUD, 1997, p. 16). Cela passe par le dveloppement des capacits et des potentia-lits humaines. Quel que soit le niveau de dveloppe-ment, les trois possibilits essentielles sont celles devivre longtemps et en bonne sant, dacqurir desconnaissances et un savoir, et davoir accs aux res-sources ncessaires pour vivre dans des conditionsdcentes (PNUD, 1998, p. 16).

    Les principales caractristiques du dveloppe-ment humain sont les suivantes : lquit dans laccs aux ressources et possibili-

    ts essentielles ; la durabilit des ressources et des institutions ; lacquisition et la diffusion du savoir pour la res-

    ponsabilisation de ltre humain ; la participation.Il serait logique den conclure quun meilleur accs une ressource aussi fondamentale que linformationamliorerait considrablement le niveau de vie. Il estpourtant trs difficile dtayer cette conclusion par desdonnes concrtes et solides.

    Comme laffirment Mansell et Wehn (1998,p. 14), en cherchant mesurer leffet des TIC sur lesconomies des pays industrialiss et des pays en dve-loppement, on se heurte de srieux problmes declassification statistique et de disponibilit des don-nes. Les donnes ne sont pas toujours fiables. Ilarrive quelles soient imprcises ou quelles corres-pondent des dfinitions diffrentes, que les modesde classification soient contests et que certainesdentre elles soient protges en tant que proprit delentreprise. Une des raisons pour lesquelles il est dif-ficile de mesurer la productivit est que les TIC ser-vent produire un bien intermdiaire : linformation.La valeur de linformation utilise varie de faon spec-taculaire en fonction des circonstances (ibid., p. 15).Autre difficult pour procder une valuation glo-bale : la plupart des pays en dveloppement nont pasencore commenc adapter les TIC leurs objectifsde dveloppement. De plus, il existe une relation dia-

  • Le dveloppement humain 27

    lectique entre lutilisation des TIC et la croissance co-nomique, si bien quil ny a pas de lien unilatral decause effet entre les deux. La croissance conomiquepeut tre en partie le rsultat dune utilisation accruedes TIC, mais la multiplication des TIC dpend elle-mme des ressources conomiques disponibles. Lva-luation est rendue encore plus complexe si lon donnedu dveloppement une dfinition qui dpasse la seulecroissance conomique.

    L E S A S P EC T S C O N OM I Q U E SD E S T I C

    Mme si lon continue de sinterroger sur le rle queles activits industrielles et commerciales lies aux TICjouent dans la croissance conomique globale, toutporte croire que ces technologies occupent une placeimportante dans les conomies nationales et interna-tionales. Dans toutes les branches dactivit, linves-tissement dans les applications des TIC sest fortementaccru. La part des TIC dans lensemble des dpensesdquipement des entreprises a augment de faonspectaculaire dans la plupart des pays industrialiss.Aux tats-Unis dAmrique, par exemple, ces dpensessont passes de moins de 5 % en 1960 plus de 45 %en 1996, et, si la tendance actuelle se poursuit, ellespourraient dpasser les 50 % en lan 2000. Daprs desestimations du Ministre amricain du commerce (USDepartment of Commerce, US Bureau of the Censusand Bureau of Economic Analysis for 1990-1995), cesecteur a reprsent dans ce pays en 1998 un chiffredaffaires de 683 milliards de dollars. Dans certainspays industrialiss, les activits lies aux TIC consti-tuent une part croissante du produit intrieur brut(PIB). Aux tats-Unis dAmrique, cette branche dac-tivit a reprsent prs de 8 % du PIB en 1997 et plusde 12 % de laugmentation du PIB. Dans lensembledes tats membres de lOCDE, le secteur des TIC contri-bue la croissance conomique relle hauteur de 15 25 %.

    Les investissements dans le secteur des tlcom-munications sont dimportants indicateurs de linci-

    dence conomique des TIC. A lchelle mondiale, ilssont passs, selon lUnion internationale des tlcom-munications (UIT, 1997), de 115 milliards de dollarsdes tats-Unis en 1990 152 milliards en 1995, et ontsouvent t lis la privatisation dexploitants de tl-communications publiques (ETP). Les oprations deprivatisation ralises dans un certain nombre de paysont mobilis des ressources considrables ; on peutciter les cas de lAllemagne avec la privatisation deDeutsche Telekom en 1996 pour plus de 13 milliardsde dollars, du Japon avec celle de Nippon Telegraphand Telephone (NTT) pour 70 milliards de dollars surla priode 1986, 1987 et 1988, et du Royaume-Uniavec celle de British Telecom pour prs de 23 m i l l i a r d sde dollars entre 1984, 1991 et 1993.

    Le secteur des T IC

    Ce secteur inclut la fabrication dquipements de tl-c o m m u n i c a t i o n s , d o r d i n a t e u r s ,d e s e m i - c o n d u c t e u r s e ta u t r e sm a t r i e l s l e c t r o n i q u e s ,l ap r e s t a t i o nd e s e r v i c e sdetlcommunicationset de servicesinformatiques, etles logiciels. Cest la branche dactivit la plus impor-t a n t ee td o n t l ac r o i s s a n c ee s t l ap l u sr a p i d e .S u rl e sc i n-q u a n t ep l u sg r a n d e s e n t r e p r i s e sd u m o n d e( d o n tl al i s t efig u r ed a n s F o r t u n e d u 3 a o t 1 9 9 8 ) ,d i x s o n td e ss o c i -ts de TIC. Elles reprsentent 17,5 % de lensemble duchiffre daffaires des cinquante plus grandes entre-prises, 23 % du total des bnfices et 26 % du nombretotal de salaris. En 1997, quatre socits de TIC figu-r a i e n tp a r m i l e sd i xp l u s g r a n d e s e n t r e p r i s e sm o n d i a l e spour leur valeur marchande. La mme anne, troisentreprises deTIC, General Electric, Intel et Internatio-nal Business Machines (IBM), faisaient partie des dixe n t r e p r i s e sl e s p l u sr e n t a b l e sd u m o n d e (B u s i n e s s We e k ,13 juillet 1998). Le tableau 1.1 ci-aprs prsente lesprincipales entreprises du secteur des TIC.

    La figure 1.1 prsente les dix premires entre-prises mondiales de TIC classes daprs leur chiffredaffaires, laugmentation du chiffre daffaires, la ren-tabilit des capitaux investis et la rmunration desactionnaires.

  • 28 Tableau 1.1 Principales entre p r ises du secteur des TIC, 1997

    Raison sociale Pays Chiffre daffaires Bnfice Bnfice (% du (millions de dollars des tats-Unis) chiffre daffaires)

    Tlcommunications Source : Fortune, 3 aot 1998.NTT Japon 76 984 2 361 3AT & T tats-Unis dAmrique 53 261 4 638 9Deutsche Telekom Allemagne 38 969 1 905 5Alcatel Alsthom France 31 847 799 3Bell Atlantic tats-Unis dAmrique 30 194 2 455 8France Telecom France 26 854 2 547 9British Telecom Royaume-Uni 26 294 2 801 11Telecom Italia Italie 25 130 1 531 6SBS Communications tats-Unis dAmrique 24 856 1 474 6GTE tats-Unis dAmrique 23 260 2 794 12Bellsouth tats-Unis dAmrique 20 561 3 261 16MCI Communications tats-Unis dAmrique 19 653 2 0Telefnica de Espaa Espagne 16 139 1 298 8Ameritech tats-Unis dAmrique 15 998 2 296 14Royal KPN Pays-Bas 15 514 1 376 9

    quipement informatique et bureautique Source : Fortune, 3 aot 1998.IBM tats-Unis dAmrique 78 508 6 093 8Hewlett Packard tats-Unis dAmrique 42 895 3 119 7Fujitsu Japon 40 613 46 0Compaq Computer tats-Unis dAmrique 24 584 1 855 8Canon Japon 22 813 982 4Xerox tats-Unis dAmrique 18 166 1 452 8Digital Equipment tats-Unis dAmrique 13 047 141 1Dell Computer tats-Unis dAmrique 12 327 944 8Ricoh Japon 11 432 245 2

    Semi-conducteurs lectroniques Source : Fortune, 3 aot 1998.IBM tats-Unis dAmrique 78 508 6 093 8Intel tats-Unis dAmrique 25 070 6 945 28Texas Instruments tats-Unis dAmrique 10 562 1 805 17

    quipement lectronique Source : Fortune, 3 aot 1998.General Electric tats-Unis dAmrique 90 840 8 203 9Hitachi Japon 68 567 28 0Matsushita Japon 64 281 763 1Siemens Allemagne 63 755 1 427 2Sony Japon 55 033 1 809 3Toshiba Japon 44 467 60 0NEC Japon 39 927 336 1Philips Pays-Bas 39 188 2 939 7ABB Suisse 31 265 572 2Mitsubishi Japon 30 967 863 3Motorola tats-Unis dAmrique 29 794 1 180 4Lucent Technologies tats-Unis dAmrique 26 360 541 2BCE Canada 23 974 1 109 5Samsung Core du Sud 23 810 640 3L. M. Ericsson Sude 21 956 1 563 7

    Services informatiques et logiciels Source : Fortune, 3 aot 1998, et Business Week, 2 novembre 1998.Electronic Data Systems tats-Unis dAmrique 15 236 731 5Microsoft Corp. tats-Unis dAmrique 14 484 4 490 31Oracle Corp. tats-Unis dAmrique 7 524 1 000 13SAP AG Allemagne 4 131 516 12Compuware tats-Unis dAmrique 1 254 225 18BMC Software tats-Unis dAmrique 798 235 30

  • Le dveloppement humain 29

    Dans les marchs mergents, les tlcommuni-cations, les semi-conducteurs et les ordinateurs fontpartie des branches dactivit forte croissance. Surles deux cents premires entreprises de ces pays, vingt-deux oprent sur le march des tlcommunicationset dix fabriquent des produits lectroniques.

    Les concentra t ions dans l e sec teur des TIC

    Comme dautres branches dactivit, les TIC sont unsecteur dans lequel les fusions sont nombreuses. Lesplus grosses oprations ralises en 1998 ont t lesrachats dAmeritech par SBS Communications pour272,4 milliards de dollars des tats-Unis, de Telecom-munications Inc. (TCI) par American Telephone andTelegraph Company (AT & T) pour 48 milliards de dol-lars, de Microwave Communications (MCI) par Wo r l d-Com pour 37 milliards de dollars, de Bay Networks parNorthern Telecom pour 9 milliards de dollars, et deDigital Service Corporation (DSC) par Alcatel pour4,4 milliards de dollars.

    Ce secteur fait lobjet de vastes concentrations.Ainsi, sur le march des quipements de tlcommu-nications, cinq socits seulement contrlent 50 % des

    ventes. Cinq entreprises (Alcatel, Siemens, Lucent,Ericsson et Nortel) possdent 76 % des parts du mar-ch des quipements de commutation tlphoniquepublique. Les grandes socits qui acheminent le grosdu trafic tlphonique international ont form desalliances mondiales. Ce sont : Concert Communications Company (dtenue

    75 % par British Telecom et 25 % par World-Com-MCI) avec un chiffre daffaires de 37,3 m i l-liards de dollars en 1995 ;

    Global One (Deutsche Te l e kom + France Te l e c o m+ Sprint/USA, les deux premires ayant chacune10 % des parts) avec un chiffre daffaires de88,5 milliards de dollars en 1995 ;

    Unisource (qui regroupe le sudois Telia, le ner-landais Royal KPN [Dutch Telecommunicationand postal group], le suisse PTT [Postes, tl-communications et tldiffusion] et lespagnolTelefnica) avec un chiffre daffaires de 37,4 m i l-liards de dollars en 1995 ;

    Cable and Wireless (implante au Royaume-Uni,et ayant des participations dans plus de 25 ETPdans le monde), avec un chiffre daffaires de8,5 milliards de dollars en 1995.

    Figure 1.1 Classement des dix premires entreprises mondiales de TIC, 1998 (selon la rmunration des actionnaires)

    Source : Business Week, 2 novembre, 1998.

  • Technologies de linformation et de la communication et pro c e s s us sociaux30

    Ces quatre alliances reprsentent 30 % environ duchiffre daffaires des services de tlcommunicationsdans le monde. Le trafic Internet est un autre exe m p l e .UUNET est le plus gros fournisseur mondial de servicesInternet. Cest une filiale de WorldCom (fusionneavec MCI) qui prend en charge plus de 50 % du tra-fic Internet. Une seule socit, Netscape Communica-tions, contrlait 74 % du march des logiciels denavigation en 1995-1996, contre 8 % pour AmericaOnline et 4 % pour Microsoft (Forrester Research).

    Le march e t le s changes mondiaux de T IC

    Le march des TIC crot rapidement et stend sur toutela plante. Les dix premires entreprises de fabricationdquipements de tlcommunications tirent enmoyenne 61 % de leurs recettes des exportations. Ilsagit de Motorola (tats-Unis dAmrique), Alcatel(France), Lucent (tats-Unis dAmrique), Siemens(Allemagne), Ericsson (Sude), NEC (Japon), Nortel(Canada), Nokia (Finlande), Fujitsu (Japon) et Bosch(Allemagne) (UIT, 1997, p. 24). La plupart des analystestablent sur une nouvelle augmentation du volume desexportations car, dans de nombreux pays, le marchintrieur est soit trop restreint, soit dj satur.Diverses estimations permettent daffirmer que la partdes TIC dans lconomie mondiale reprsente entre 10et 15 % de lensemble des changes mondiaux. Dansplusieurs secteurs des technologies de linformation etde la communication, le march mondial se dvelopperapidement. Ainsi, le march du matriel informatiqueet des logiciels a progress denviron 15 % par an pen-dant la priode 1990-1995. Pendant la mme priode,le taux de croissance moyen de lensemble du com-merce mondial a t de 8 %. En 1997, les recettesmondiales du secteur des tlcommunications ontapproch les 600 milliards de dollars des tats-Unis.Certains analystes prvoient quelles atteindront1 400 milliards de dollars dici lan 2000.

    Sagissant des changes mondiaux dquipe-ments informatiques, la valeur totale des importations

    a augment denviron 67 %, passant de 87,5 milliardsde dollars des tats-Unis en 1992 145,5 milliards en1996. La valeur totale des exportations a progress de75 % environ et est passe de 73 milliards de dollarsen 1992 127 milliards en 1996 (Comtrade, Divisiondes statistiques des Nations Unies). Le march des ordi-nateurs personnels (PC) est en pleine expansion etpourrait atteindre un chiffre daffaires de plus de2 5 0 milliards de dollars en lan 2000. Le march mon-dial des logiciels est lui aussi en expansion rapide,avec un chiffre daffaires de 109,3 milliards de dollarsen 1996 (Ministre amricain du commerce, US Indus-try and Trade Outlook 1998).

    En ce qui concerne les changes mondiauxdquipements de tlcommunications, les exporta-tions totales ont augment denviron 68 %, passant de6 5 milliards de dollars des tats-Unis en 1992 108 milliards en 1996. Les importations totales ontprogress denviron 58 %, de 66 milliards de dollarsen 1992 104 milliards en 1996. La croissance dansce secteur sexplique par laugmentation du nombre delignes tlphoniques dans le monde : de 519 millionsde lignes en 1990, on est pass 693 millions en 1995,soit un taux de croissance moyen de 6,8 % par an (UIT,1997). En 1995, 45 millions de nouvelles lignes tl-phoniques fixes ont t installes et 33 millions denouveaux abonnements des services mobiles decommunication ont t souscrits. En ralit, les plusforts taux de croissance sont ceux des communicationsmobiles, notamment aux tats-Unis dAmrique et auJapon. En 1996-1997, dans les pays de lOrganisationde coopration et de dveloppement conomiques(OCDE), la part des communications mobiles danslensemble des recettes des services de tlcommuni-cations a t denviron 12 % et le nombre dabonnsa doubl (LObservateur de lOCDE, n 205, avril-mai1997). En 1990, le commerce mondial des services detlcommunications a dgag un chiffre daffairesdenviron 377 milliards de dollars pour atteindre plusde 600 milliards en 1996. En raison principalement delinternationalisation accrue des socits transnatio-

  • Le dveloppement humain 31

    nales et de laccroissement du volume des voyages, cesecteur continue denregistrer des taux de croissancetrs levs. La demande de services de tlcommuni-cations dans le monde continue daugmenter, ce quirend ncessaires la cration de nouveaux rseaux etla rnovation de ceux qui existent dj.

    Les exportations totales de matriels denregis-trement audio et vido ont progress de 23 %, passantde 18 milliards de dollars des tats-Unis en 1992 21 milliards en 1996. Les importations ont augmentdenviron 6 % et sont passes de 17 milliards de dol-lars en 1992 18 milliards en 1996 (Centre du com-merce international, Organisation mondiale du com-merce, 1998).

    La balance commerc i a l e

    Daprs lUIT, les pays dvelopps absorbent environ70 % de lensemble des exportations dquipements detlcommunications et enregistrent un excdent com-mercial de 9 milliards de dollars. Le passage par les t a t s - U n i s d A m r i q u ed u n d fic i t c o m m e r c i a l e n1 9 9 0 un excdent denviron 3,2 milliards de dollars de1995 est particulirement frappant. Plus de cent paysen dveloppement nexportent rien. Ils sont obligsd i m p o r t e r e t a f f i c h e n t d o n c u n d fic i t c o m m e r c i a l q u ia dpass les 10 milliards de dollars des tats-Unis en1 9 9 5 . L e p r o b l m e q u e r e n c o n t r e n t l v i d e n c e l a p l u-part dentre eux est celui de labsence de financementde leurs importations car, le revenu global tant peu l e v , l e s c o m m u n i c a t i o n s l o c a l e s p r o d u i s e n t d e srecettes minimes. La partie rentable de lexploitationnationale des tlcommunications concerne dans tousles cas le trafic international, mais les profits dgagsn e b n fic i e n t p a s a u xe x p l o i t a n t s n a t i o n a u x . Po u r d e sraisons politiques et autres, de nombreux pays dci-dent de ne pas rinvestir une part suffisante de cerevenu dans lexpansion ou la modernisation des ins-t a l l a t i o n s . E n o u t r e , o n o b s e r v e u n e c o n c u r r e n c e c r o i s-sante dans la prestation des services lis aux commu-n i c a t i o n s i n t e r n a t i o n a l e s , e t d e f o r t e s p r e s s i o n spoussent labaissement des tarifs sur les liaisons

    gros trafic. La privatisation danciens exploitants det l c o m m u n i c a t i o n s p u b l i q u e s , d a n s l e c a d r e d e l a t e n-dance mondiale la drglementation apparue dansles annes 80, a encourag les investissements tran-gers dans le secteur. Entre 1984 et 1996, 44 ETP ontt privatiss pour un montant total de 159 milliardsd e d o l l a r s . L e s i n v e s t i s s e m e n t s t r a n g e r s o n t r e p r s e n t prs dun tiers du financement de ces oprations.

    Le commerce lect ro n i q u e

    Limportance conomique croissante des TIC tient aussiau dveloppement du commerce lectronique. Si cedernier a encore un impact limit avec un chiffre daf-faires denviron 26 milliards de dollars des tats-Unisen 1998, il est vraisemblable que le seuil des1 000 milliards de dollars sera franchi au dbut duX X Ie sicle. Il faut cependant tre prudent car il est dif-ficile dvaluer avec prcision lincidence conomiquedu commerce lectronique. Plusieurs de ses principalescaractristiques, comme la facilit daccs aux don-nes, ne peuvent tre quantifies et lon ne dispose pasencore de statistiques fiables et compltes, ce qui setraduit par des carts considrables dans les estima-tions. LOCDE dfinit le commerce lectronique commeun ensemble doprations commerciales qui seffec-tuent par lintermdiaire de rseaux ouverts commelInternet, la fois entre entreprises et entre les entre-prises et les particuliers. Avec laugmentation dunombre de personnes connectes lInternet dans lemonde (entre 50 et 80 millions en 1998, entre 100 et200 millions en 2002, daprs les estimations), uneconomie numrique commence se dvelopper. Dansle cyberespace, le consommateur peut acheter desfleurs, des chemises, des jeans, des livres, des CD, desbillets, des rservations dhtel, des produits cosm-tiques, des produits caractre pornographique et desbiens dquipement mnager. Les ventes sur le Websont passes denviron 8 milliards de dollars en 1994 plus de 45 milliards en 1998. Daprs plusieurs ana-lyses parues dans le numro de Business Week du11 mai 1998, le commerce lectronique pourrait pro-

  • Technologies de linformation et de la communication et pro c e s s us sociaux32

    gresser de 1,2 milliard de dollars en 1998 65 mil-liards dans les trois ans venir. Dautres prvisionsfont tat de chiffres bien suprieurs encore, parexemple dans les secteurs du tourisme, du livre, desdisques et des services financiers. La vente lectroni-que de logiciels offre aussi des perspectives de crois-sance considrables.

    Quelles que soient la prcision et la validit desp r v i s i o n s , i l f a u t s a t t e n d r e u n d v e l o p p e m e n t s p e c-t a c u l a i r e d ec e s e c t e u r d el c o n o m i e m o n d i a l e .L a p l u-p a r t d e s a n a l y s t e s p e n s e n t q u i l s a g i r a e s s e n t i e l l e m e n tde commerce entre les entreprises. Les prvisions dec r o i s s a n c e c o n c e r n a n t l e s v e n t e sa u x p a r t i c u l i e r s r e p o-sent sur lhypothse que le commerce en ligne abais-sera les cots de production et donc de distributiondans des proportions pouvant atteindre 10 % du mon-t a n tt o t a l d e s v e n t e s . E n v i r o n 5 0 % d e l c o n o m i e a i n s iralise pourraitservir abaisserles prix la consom-mation, ce qui aurait pour effet dencourager de nou-veaux achats. Le commerce lectronique sur lInternetest vritablement le successeur de lchange de don-nes informatises (EDI) auquel ont dj recours den o m b r e u s e s e n t r e p r i s e s . L E D I e s t u n c h a n g e d ed o c u-ments lectroniques pour les oprations commercialese t l e s s e r v i c e s fin a n c i e r s ; i ls e f f e c t u e g n r a l e m e n t s u rdes rseaux ferms valeur ajoute. LEDI est coteuxc a ri l f a u t i n s t a l l e r d e s l o g i c i e l s c o m p l e xe s p o u r c h a q u en o u v e a u p a r t e n a i r e c o m m e r c i a l , e t l a p r o c d u r em a n q u e d e s o u p l e s s e , l e s b o n sd e c o m m a n d e e t l e s f a c-tures devant tre envoys sur des formats standard.LInternet facilite lchange de donnes lectroniquessous de nombreux formats diffrents. Cependant, bonnombre de gros utilisateurs dEDI considrent ce sys-tme plus fiable que les changes sur lInternet telsquils sont pratiqus aujourdhui. Actuellement, auxtats-Unis dAmrique, le volume du trafic EDI este n v i r o n q u a t o r z ef o i s s u p r i e u r a u t r a fic I n t e r n e t (B u s i-n e s s We e k , 2 2 j u i n 1 9 9 8 , p .8 3 ) . D en o m b r e u x a n a l y s t e spensent que, dans les annes venir, la situation vo-l u e r a d a n su n p r e m i e r t e m p s v e r s u nm e i l l e u r q u i l i b r ee n t r e l E D I e t l I n t e r n e t , e t ,p a r l a s u i t e , e n f a v e u rd u n e

    nette progression de lInternet. Cette tendance sac-centuera mesure que les entreprises commenceront p a r t a g e rl e u r i n t r a n e t ( r s e a ui n t e r n e p o u ru t i l i s a t e u r sautoriss) avec un plus grand nombre de partenairescommerciaux, et donc crer des extranets.

    Lacc s contr l au cybere s p a c e

    Une part de plus en plus importante de toute lactivitcommerciale ralise sur le march du numrique vise contrler laccs au cyberespace. Tout ce qui assureun accs au Web ce quon appelle les portails Web est devenu une cible nvralgique dans la lutte pourla domination de ce march. En 1998, une vritable fivre des portails sest empare dun nombre crois-sant dentreprises qui cherchaient sassurer une partdes profits escompts. En juin 1998, Walt Disney, legant des mdias, dpense 70 millions de dollars pouracqurir 43 % des parts du moteur de recherche Info-seek. En 1998, lamricain National BroadcastingCompany (NBC) investit 165 millions de dollars danslachat du service en ligne Snap ! van Cnet Inc. ; TimeWarner et News Corp. commencent mettre au pointleur propre portail Web. Les fabricants dordinateurspersonnels, les vendeurs de systmes dexploitation, lesproducteurs de logiciels de navigation, les exploitantsde tlcommunications, les fournisseurs de servicesInternet (ISP), les moteurs de recherche et les gros pro-ducteurs dinformation et de divertissement font par-tie des nombreux concurrents dans ce secteur.

    Certains rachats ou investissements intervenusrcemment parmi les entreprises tournes vers lecyberespace illustrent lampleur de la concurrencedans ce secteur. En 1997, Microsoft acquiert 5 % desparts de Apple Computer pour un montant de 150 m i l-lions de dollars des tats-Unis. Dans lopration,Microsoft insiste pour que les ordinateurs Apple-Macsoient livrs quips dExplorer, le navigateur deMicrosoft. En 1998, Compaq Computer rachte Digi-tal Equipment pour 9,6 milliards de dollars. Lesrecettes cumules sont values quelque 38 m i l l i a r d sde dollars. WorldCom contrle environ 60 % du tra-

  • Le dveloppement humain 33

    Tableau 1.2 Laccs au cybere space. Les principaux concurre n ts, 1997

    Raison sociale Pays Chiffre daffaires (millions de dollars des tats-Unis)

    Fabricants de PCIBM tats-Unis dAmrique 78 505Hewlett Packard tats-Unis dAmrique 42 895Fujitsu Japon 40 613Compaq tats-Unis dAmrique 24 584Digital Equipment tats-Unis dAmrique 13 047Dell Computer tats-Unis dAmrique 12 327

    Vendeurs de systmes dexploitationMicrosoft tats-Unis dAmrique 11 358Sun Microsystems tats-Unis dAmrique 8 598Apple Computer tats-Unis dAmrique 7 081

    Producteurs de logiciels de navigationNetscape tats-Unis dAmrique 80 700 (en 1995)Microsoft tats-Unis dAmrique 11 358America Online tats-Unis dAmrique 1 685

    Entreprises de tlcommunicationsAT & T tats-Unis dAmrique 51 319Deutsche Telekom Allemagne 37 891Bell Atlantic tats-Unis dAmrique 30 194France Telecom France 26 197British Telecom Royaume-Uni 25 504SBS Communications tats-Unis dAmrique 24 856L. M. Ericsson Sude 21 420BellSouth tats-Unis dAmrique 20 561MCI Communications tats-Unis dAmrique 19 643Ameritech tats-Unis dAmrique 15 998Sprint tats-Unis dAmrique 14 874TCI tats-Unis dAmrique 7 570

    Fournisseurs de services InternetWorldCom tats-Unis dAmrique 7 351America Online tats-Unis dAmrique 1 685

    Moteurs de rechercheExcite tats-Unis dAmrique 89Yahoo ! tats-Unis dAmrique 67Infoseek tats-Unis dAmrique 52

    Producteurs dinformation et divertissementDisney tats-Unis dAmrique 22 473Sony Music Entertainment Japon 16 900Bertelsmann Allemagne 14 006Viacom tats-Unis dAmrique 13 505Time Warner tats-Unis dAmrique 13 294News Corp. Australie 11 216Seagram Canada 11 000

  • Technologies de linformation et de la communication et pro c e s s us sociaux34

    fic Internet dans le monde et peut tre considrcomme un des principaux mdiateurs pour laccsaux lignes et aux rseaux. En septembre 1997, Ame-rica Online (AOL) rachte Compuserve dans le cadredune opration complexe qui fait de WorldCom lepropritaire de linfrastructure de Compuserve (laccs lInternet). WorldCom verse 1,2 milliard de dollars H & R Block (Columbus, Ohio) pour le rachat de Com-puserve. Les abonns de Compuserve sont ainsi ven-dus AOL qui, par cette opration, devient le plusgros fournisseur de services Internet sur le marcheuropen avec 1,5 million dabonns. Sur le marchmondial, AOL compte quelque 12 millions dabonns.

    Les fournisseurs de services Internet exercent uncontrle rigoureux sur laccs au cyberespace. Certainsdentre eux passent des accords avec des moteurs derecherche. Ainsi, le fournisseur daccs MCI conclut unaccord avec Ya h o o ! pour guider les clients sur la pagedaccueil de ce moteur de recherche. Le march mon-dial des ISP est concentr. Si lintrt pour le Webcontinue de crotre, les ISP autoriseront vraisembla-blement certains sites acheter un droit de p r i o r i t .Cela signifierait que si un trop grand nombre declients naviguent en mme temps sur le We b, lesclients des sites privilgis auront la priorit et atten-dront moins longtemps que les autres. Cest aussi unsecteur o le march est concentr et o il existe denombreux liens entre les protagonistes. Bertelsmannest trs actif sur lInternet. Depuis 1997, il est parte-naire dAmerica Online Inc. 50 % pour les servicesInternet en Europe ; le 7 octobre 1998, il investit300 millions de dollars dans une opration conjointe(50/50) avec Barnes and Nobles Inc. pour la vente delivres en ligne. Ce type de concentration horizontaleou verticale a de fortes chances de se poursuivre dansles annes venir si lutilisation du Web continue dese dvelopper au mme rythme que ces derniers temps.

    Les TIC e t l emploi

    En 1996 aux tats-Unis dAmrique, les TIC et activi-ts connexes employaient plus de 7 millions de per-

    sonnes, ce qui signifie que lemploi dans ce secteurreprsentait plus de 6 % de lemploi total (Ministreamricain du commerce, 1998). Tout porte croire quecette progression se poursuivra. Cependant, la situa-tion varie considrablement selon les conomies et lessecteurs marchands. Dans plusieurs pays, on observeune expansion de lemploi dans les postes de techni-ciens, programmeurs, oprateurs, assembleurs et ana-lystes. Laugmentation des dbouchs est particulire-ment forte dans le secteur des logiciels. Dans la SiliconValley de Californie, plus de 50 000 emplois ont tcrs en 1996, avec des revenus suprieurs auxmoyennes nationales dans la branche. Toutefois, dansle secteur de la fabrication des technologies propre-ment dites, on a observ une diminution de lemploi.Souvent, les crations demplois sont lies aux diversesapplications des TIC, par exemple aux nouveaux ser-vices proposs dans les domaines de la banque, desachats, de lducation, de la sant et des services auxentreprises. Le dveloppement des rseaux associ labaisse du cot des communications a favoris la mon-te en puissance du tltravail. Autrement dit, on tra-vaille chez soi et lon utilise les services de tlcom-munication et non plus les moyens de transporthabituels. La croissance la plus rapide est attenduedans le mode de tltravail qui consiste alterner letravail domicile et au bureau. LInternet pourrait treune source importante de cration demplois dans laconception, la maintenance et la gestion des sites We b.Le dveloppement du commerce lectronique suscitedes inquitudes quant son retentissement sur lemarch du travail, mais on table aussi sur le fait que,dans un premier temps, les suppressions demploisseront limites car les entreprises continueront duti-liser paralllement les mthodes commerciales clas-siques. Quand le commerce lectronique aura prisentirement le relais, il y aura certes des suppressionsdemplois, mais de nouveaux postes de travail nces-sitant des comptences nouvelles seront crs.

    Mansell et Wehn (1998, p. 253) font observer quelensemble de la situation prsente des aspects contra-

  • Le dveloppement humain 35

    dictoires : Dune part, les emplois dans les servicesdinformation sont associs un bouleversement de lavie familiale et communautaire, et mettent en pril lasant des travailleurs, et en particulier des femmes.Dautre part, des emplois et des modes dorganisationdu travail dun genre nouveau peuvent tre extrme-ment bnfiques et conduire une amlioration de laqualit de la vie ainsi qu une augmentation durevenu. Lexprience montre que lautomatisationsupprime des emplois, mais elle en cre de nouveaux ;cest lquilibre final qui demeure incertain. La notiondincidence unique est particulirement impropre ; ilvaut mieux parler dincidences multiples. Les inci-dences des TIC pour les qualifications sont diverses etdpendent du contexte socio-conomique, culturel etpolitique. Les pays optent pour des applications diff-rentes selon les avantages quils souhaitent tirer dudveloppement technologique. Il est encore trop ttpour prvoir la faon dont joueront tous ces facteurs.Dune manire gnrale, il est incontestable que, dansles pays riches, un nombre croissant de salaris utili-sent les applications des TIC dans leur travail quoti-dien. Dans lensemble, 50 % de la population activedes nations industrialises utilisent les TIC.

    Les T IC e t la product i v i t c o n o m i q u e

    La capacit de traitement des technologies de linfor-mation et de la communication double tous les deuxans mais ne saccompagne pas dun accroissementquivalent de la productivit. Certains indices donnent penser que les TIC jouent un rle important dans lacroissance conomique globale, bien quaucune va-luation prcise ne soit encore possible. Sexprimantdevant le Congrs le 24 fvrier 1998, le Prsident duConseil de la Federal Reserve des tats-Unis dAm-rique, Alan Greenspan, a mis en vidence la progres-sion des taux de productivit de lconomie amricaineet a indiqu que les amliorations spectaculaires enre-gistres dans les domaines de linformatique et destechnologies de linformation et de la communication

    semblaient avoir jou un rle majeur dans cette vo-lution favorable.

    En revanche, dautres analystes mettent srieu-sement en doute lexistence dun lien de cause effetentre les TIC et la productivit. Les ordinateurs et lespriphriques reprsentent 50 % de lensemble desinvestissements en biens dquipement dans le monde.Le gain de productivit escompt ne sest pas pourautant matrialis. Dans les annes 70 et 80, la pro-ductivit des travailleurs non manuels est resteinchange, de lordre de 0,9 % par an, et sest am-liore au dbut des annes 90 pour atteindre 1,3 %,ce qui est peu au regard de ce quannonait la revueFortune (27 juin 1994, p. 35 90) : Les gains de pro-ductivit arrivent. On ne distingue pas encore bienles facteurs qui sont lorigine de ce paradoxe. Il y aplusieurs causes possibles : les critres utiliss pourmesurer la productivit de lconomie, lincapacit desorganisations sadapter aux TIC, ou le fait que ce quiapparat comme un retard inexplicable est en ralitle dlai normal qui doit scouler avant que les nou-velles technologies ne dbouchent sur des gains deproductivit (Makridakis, 1995, p. 8 0 0 ; UNESCO,1996a ; American Economic Review, mai 1996).

    Les TIC sont des technologies effet syner-g i q u e : leur croissance entrane celle dautres secteursde lconomie. Elles crent autour de leurs biens et ser-vices une infrastructure semblable celle de la tech-nologie automobile au dbut du sicle. Comme aumoment du passage du travail manuel la mcanisa-tion puis aux innovations lectromcaniques, la ten-dance contemporaine lutilisation gnralise des TICdonne naissance toute une srie de branches dacti-vit nouvelles comme la production de logiciels, lesservices dexploitation, les installations en temps par-tag, la fabrication de semi-conducteurs, la gestion debases de donnes ou la publication lectronique. Cesperspectives de nouvelle productivit conomique exi-gent une structure de formation capable de faireacqurir les savoirs et les qualifications ncessairesdans les mtiers des TIC. Si lenseignement des TIC

  • Technologies de linformation et de la communication et pro c e s s us sociaux36

    sest considrablement dvelopp dans de nombreusescoles et universits dans le monde, les nouveauxoutils multimdias sont encore trs insuffisammentutiliss, ou ne le sont quen complment des mthodesdenseignement classiques. De mme, on manque dematriels de formation fiables et nouveaux pourrpondre aux besoins spcifiques des pays en dve-loppement (voir aussi le chapitre 2).

    Une rpart it i on ingale

    Les retombes conomiques favorables du dvelop-pement des technologies de linformation et de lacommunication sont ingalement rparties dans lemonde. Les milieux scientifiques et les pouvoirspublics saccordent reconnatre que, dans cedomaine, lcart se creuse entre pays dvelopps etpays en dveloppement, ce qui constitue un obstaclemajeur lintgration de tous les pays dans ce quonappelle la socit mondiale de linformation. Le lec-teur pourra se reporter lannexe statistique prsen-te la fin de louvrage. Limportance de cet cart estclairement illustre par les chiffres de la rpartitionmondiale des appareils tlphoniques. En 1996, il yavait dans le monde 743 661 700 lignes tlphoni-ques principales rparties comme suit : Europe(274 232 100), tats-Unis dAmrique (170 568 200)et Japon (61 525 900), soit 68 % du total contre 1,8 %pour lAfrique. La densit des lignes tlphoniquespour cent habitants est trs ingale. Si la moyennemondiale est de 12,88, celle de lEurope est de 34,6,celle des tats-Unis dAmrique de 63,9, celle du Japonde 48,9 et celle de lAfrique de 1,85. Au dbut de 1997,environ 62 % des lignes tlphoniques principales ins-talles dans le monde ltaient dans vingt-trois paysriches seulement, reprsentant 15 % de la populationmondiale. Plus de 9