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Rapport PFE 2014

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Ce rapport présente toute la phase précédant la dimension finale du projet "Marché des Arts et Cultures". Il permet de vérifier l'ancrage du projet et de justifier les partis pris adoptés

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sous la direction de Dominique Brard et Arnaud Sompairac

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REMERCIEMENTSJe tiens à remercier tous ceux qui ont pu d’une manière ou d’une autre m’accompagner au cours de cette dernière année.

Mes professeurs pour leurs judi-cieux conseils Messieurs D. Brard, A. Sompairac, J-R. Albano et Madame L. Allegret. J’ai aussi une pensée pour tous ces autres professeurs d’ici et d’ail-leurs qui ont marqué mon parcours.

Ma famille pour leur confiance, leur indéfectible soutien, leur attention, leur amour.

Pour toutes ces conversations ces mots doux glissés à l’oreille dans les moments de doutes, merci à mes amis, Anaïs, Romain, Lucie, Marine, Bruno, Adrien, Adèle...

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LE MARCHÉ DES ARTS ET CULTURESUN LIEU CULTUREL ALTERNATIF À LA BRICHE

SAINT-DENIS SUR SEINE (93)

LE MARCHÉ DES ARTS ET CULTURES

« La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert. »1

1 MALRAUX André, «Hommage à la Grèce».

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Cet avant-propos a pour objectif de situer le choix de la thématique générale et de son site dans le cadre du diplôme de fin d’études. Nous aborderons aussi les points qui, dans l’élaboration du projet ont le plus retenus notre attention. Enfin, il sera question d’expliciter la logique d’une telle démarche au regard du parcours en architecture et des précédentes formations reçues.

Le choix de la thématique « Lieux de Cultures, alternatifs » réside dans la volonté de créer un lieu aux ambitions culturelles mais en dehors des sentiers battus ou des traditionnels musées, équipements urbains, théâtres, salle de spectacles… L’intention initiale fut de produire une architecture qui rendrait visible le « work in progress »2. On y verrait « l’art en train de se faire », dans son processus de conception et non seulement sous sa forme achevée et définitive. Dans ce lieu se côtoierait des acteurs et publics d’horizons différents, spectateurs, amateurs, enfants, étudiants, spécialistes et professionnels. C’est un lieu d’échange accessible, dans lequel les sensibilités et les expériences se croisent pour partager et fabriquer des moments de vies et de cultures comme le revendique les acteurs de La Friche La Belle de Mai « [la] transversalité artistique et le mélange des publics sont la pelle et la pioche d’une longue opération de « bouturage » pour que chacun puisse se sentir « chez lui » avec les « siens » et accepter d’être « bousculé » et emmené sur d’autres « territoires » ».

De cette façon pour accueillir une telle thématique de programme architectural, le site et

PRÉAMBULEPRÉAMBULE>

2 POLLOCK Jackson, démarche artistique.

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tout genre. Par ailleurs, même si ce projet de fin de diplôme s’affranchit de la mention « recherche », il entre en écho avec le mémoire traité au premier semestre. Celui-ci abordait les questions de scénographie et de monstration à travers des expositions permanentes ou temporaires ayant toutes trait au mobilier qu’il soit art décoratif, nabis, contemporain ou à valeur historique…

La démarche déployée ci-après lie aussi le cursus en architecture qui se finit avec une précédente formation dans les arts appliqués durant laquelle une attention toute particulière fut portée sur l’histoire de l’art, ses différentes pratiques et domaines. C’est en achevant la première année de master avec la réalisation d’un musée qu’est venu l’envie de développer un autre lieu à destination culturelle pour ce projet de diplôme. Celui-ci recevra une orientation cohérente avec les pratiques artistiques reçues dans les arts appliqués. De cette façon, insérer cet aspect au projet architectural lie singularité, connaissances, techniques et méthodologies préalablement acquises.

Ainsi, c’est dans une sensibilité à la dimen-sion culturelle et artistique que demeure la logique des chemins parcourus et de la formation en archi-tecture.

la ville doivent avoir l’ambition de se développer à travers les pratiques artistiques et culturelles actuelles. En Saint-Denis, nous pouvons trouver un point d’ancrage solide, riche et d’un grand dynamisme notamment pour sa reconversion et sa revalorisation. La zone d’intervention située sur La Briche offre une base de réflexion plus qu’intéressante pour l’implantation d’un tel lieu, car elle accueille déjà des ateliers d’artistes et professionnels du monde culturel. De plus ce site se trouve à proximité d’un autre lieu de production artistique : le 6B. Ce secteur apparaît propice à recevoir un tel programme architectural, puisqu’il s’agit de compléter et non de substituer l’amorce programmatique déjà existante. C’est entre autre sur cette nuance que le projet nous le verrons, se développera.

Le sens (sémantique), l’ancrage précis du projet dans son contexte urbain ou social et l’enracinement du programme à travers l’histoire, la singularité de Saint-Denis/La Briche constituent les paramètres sur lesquels le Marché des Arts et Cultures s’est particulièrement concentré. L’importance attachée à ces différents points relève de la légitimité d’un tel projet mais aussi de son efficience. Pour comprendre le choix de cette démarche générale, il faut tout d’abord évoquer les séminaires de la première année de master, qui touchent de près ou de loin aux lieux et évènements culturels comme le musée, les expositions, l’espace public mais aussi aux pièces de théâtres et spectacles en

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1 .1 MORPHOLOGIE D IONYSIENNE

a. PLAINE COMMUNEb. POINT(S) DE VUEc. UNE BANLIEUE DANS LA BANLIEUE

1 .2 CULTURE D IONYSIENNE

a. DU FIL HISTORIQUE AU TISSU URBAINb. ÉQUIPEMENTS CULTURELSc. ÉVÈNEMENTS CULTURELS

2.1 LA BRICHE ET SON ENVIRONNEMENT

a. LE QUARTIER «LA BRICHE»b. LA BRICHE ENCLAVÉEc. LE PAYSAGE OUBLIÉ

2.2 L’ESPRIT DU LIEU, LE « GENIUS LOCI »

a. DIVERSITÉ(S)b. BOUILLONNEMENT ARTISTIQUEc. UNE PRODUCTION ARTISTIQUE ISOLÉE

L’IDENTITÉ SINGULIÈREDIONYSIENNE1

INTRODUCTION

2 LABO’ LA BRICHE

PROBLÉMATIQUE

[ANALYSE URBAINE] [ANALYSE DU SITE]

SOMMAIRESOMMAIRE>

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3 .1 LE MARCHÉ DES ARTS ET CULTURES

a. FAIRE SON «MARCHÉ»b. LE MARCHÉ DES ARTS ET CULTURESc. RENCONTRER

3 .2 RÉVEILLER LES TALENTS ENDORMIS

a. MISE EN RÉSEAUb. UN LABORATOIRE DE CRÉATION DIONYSIENNEc. FONCTIONNEMENT

4.1 LA STRATÉGIE URBAINE

a. IRRIGUER/DÉSENCLAVERb. LIRE LE PAYSAGEc. RÉPARTITION PROGRAMMATIQUE

4.2 IMPLANTATION

a. DIALOGUER AVEC L’EXISTANTb. L’ESPACE PUBLIC ET LE MARCHÉc. POLARITÉ/ARTICULATION

CONCLUSIONICONOGRAPHIESOURCESANNEXES

3 LA BRICHE «FORAINE» 4 LA BRICHE URBAINE

[PROGRAMMATION] [STRATÉGIE URBAINE ET ESQUISSE ARCHITECTURALE]

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3 Grand Corps Malade, « Saint-Denis », extrait, 2011.

« Si t’aimes voyager, prends le tramway et va au marché

en 1h tu traverseras Alger et Tanger,tu verras des yougos et des romset puis j’t’emmènerai à Lisbonne

et à 2 pas de New Delhi et de Karachit’as vu, j’ai révisé ma géographie

j’t’emmènerai bouffer du mafé à Bamako et à Yamoussoukro

ou si tu préfères, on ira juste derrièremanger une crêpe là où ça sent Quimper

avec un petit air du Finistèreet en repassant par Tiziouzou, on ira aux Antilles

là où y a des grosses renoies qui font«toi aussi, là ka ou ka fé là, ma fille?»

Au marché de Saint-Denis, il faudra rester zik-phymais si t’aimes pas être bousculé, il faudra rester

zenalors tu prendras des accents plein les tympans et

des odeurs plein le zen »

[…]

« Saint-Denis, ville sans égale, Saint-Denis, ma capitale, Saint-Denis ville peu banale »3

PHOTOGRAPHIE, Marché de Saint-Denis.

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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : Marché de Saint-Denis

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Les dionysiens parlent d’elle comme d’une grande et vieille dame aux rues sévères mais pleine de caractère. Elle est si grande que l’on pourrait s’y perdre, elle est la ville aux mille visages et aux mille cultures. Pourtant pour y voyager, nul besoin de l’explorer, rendez-vous au marché de cette banlieue Nord qu’on appelle Saint-Denis. Ici et là sur ce vaste territoire, se croise l’art sous toutes ses formes, et la vie quotidienne. Seul un lieu culturel fédérateur du même ordre que le marché dionysien, manquerait pour faire se côtoyer disciplines artistiques, publics, et moments de vie. C’est parce qu’elle assume ces fortes positions que La Friche la Belle de Mai, aujourd’hui considérée comme le lieu culturel alternatif, fait sens dans le territoire marseillais. « [Son] grand défi […] est de s’ouvrir conjointement sur son territoire d’implantation et le plus largement possible sur le monde. Ces deux orientations, loin d’être contradictoires, sont au contraire complémentaires. Il est impossible de prétendre être en phase avec son environnement sans se soucier de cultures parfois très éloignées… qui peuvent être celles de nos voisins […] où les cultures sont à la fois proches et lointaines, les projets internationaux peuvent trouver un véritable écho dans l’environnement immédiat. »4. Les similitudes entre Marseille et Saint-Denis sont réelles. Nous pouvons y déceler des problématiques communes, comme celle de la cohabitation des cultures, d’un territoire chargé d’histoire mêlant toutes les pratiques artistiques. Parallèlement si la Belle de Mai a su s’imposer comme « un espace de continuité urbaine, un lieu de vie, de pratiques sociales »5 et artistiques, c’est parce que ce lieu a su traduire l’identité de son

territoire pour fabriquer une destination particulière. Alors, de la même façon le projet culturel ici développé est à la fois le reflet de l’identité dionysienne et cela à travers l’image du traditionnel marché, incontournable de la ville de Saint-Denis. Cette problématique s’attache donc à la fois à engendrer un projet contextuel liée à la nature et à l’histoire même de cette ville ainsi qu’en un prolongement, une continuité de l’espace urbain de la vie quotidienne.

Pour développer cette réflexion à travers le projet, nous nous appuierons sur différents exemples de réalisations culturelles alternatives parmi eux comme nous l’avons déjà évoqué, «La Friche La Belle de Mai» à Marseille, mais aussi «La Condition Publique» à Roubaix, «Le CentQuatre» à Paris, ou encore le plus étudié, «Le Lieu Unique» à Nantes. Certaines de ces références sont issues des réflexions de l’architecte Patrick Bouchain. Nous prendrons acte de ses dires et écrits ainsi que des acteurs qui font fonctionner au quotidien ces institutions pour assurer notre propos.

Le rapport de présentation du projet de fin d’étude traité ici, prend le parti d’expliciter la démarche de conception du projet, des enjeux, des références qui l’enrichissent et des choix engagés sans que celui-ci ne soit présenté à son stade final dans cette réflexion.

Si le marché apparaît être au cœur de notre réflexion, il faut d’abord légitimer cette entrée dans le projet en prenant acte du caractère propre de cette ville qu’est Saint-Denis, de son contexte, de sa dynamique et de son ancrage culturel, mais aussi du site sur lequel l’intervention a lieu. Les deux premières parties feront donc l’objet d’une

INTRODUCTIONINTRODUCTION>

4 et 5 EXTRAIT, de la présentation de la Friche La Belle De Mai sur son site internet.

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base de réflexion dans laquelle sont puisés tous les détails indispensables et propres à ce projet urbain et architectural. L’analyse qui y est faite est développée selon un point de vue personnel et critique. Celle-ci n’a pas pour ambition d’être exhaustive mais plutôt significative. C’est un cadre qui délimite les attentes du projet. Ces observations sont l’argumentaire préalable des partis pris du projet. C’est à partir de là, une fois le décor planté que la problématique du marché sera étoffée pour se faire évidence. Les deux dernières parties qui suivront (deuxième temps de la réflexion), mettront en évidence les partis pris et la statégie générale adoptés et engendrés par l’analyse.

Ainsi dans un premier temps il sera question de l’identité dionysienne. Nous nous concentrerons sur la morphologie de Saint-Denis à travers son contexte : Plaine Commune, sa diversité paysagère ou les caractéristiques de son étendue. Nous traiterons aussi de son ancrage et sa projection culturelle à travers la question de son patrimoine, ses équipements mais aussi de ses évènements culturels. Dans un second temps, nous regarderons et examinerons de plus près le secteur et le site de la Briche sur lequel prend place le projet. Nous y étudierons la Briche et son environnement au regard de la reconversion du quartier Gare-République, de son enclavement et de son paysage environnant. Puis c’est de l’esprit du lieu dont nous parlerons le « genius loci » par le choc des activités qui s’y côtoient, l’émulsion artistique qui s’y développe mais aussi de son isolement par rapport à l’activité urbaine dionysienne. En guise de transition pour ces deux parties analytiques sur l’urbain et le site, nous en dégagerons l’argumentaire à l’origine du

parti pris du projet et délimiterons l’étendue de la problématique engagée, à travers le projet en fabrication. Dans un troisième temps nous aborderons une partie intitulée la « Briche Foraine », qui aborde et légitime la question de la programmation du Marché des Arts et Cultures, à travers les points suivant : qu’est-ce qu’un marché ? qu’y fait-on ? (faire commerce, échanger rencontrer…), comment se traduit le pendant culturel du traditionnel marché dionysien, et enfin quel est son rôle dans la programmation générale. Ensuite nous détaillerons la programmation qui concerne la production artistique à proprement parler. Pour cela, c’est à travers la complémentarité et la mise en réseau du contenu des institutions voisines, des publics visés, ainsi que du fonctionnement et des caractéristiques des espaces proposés que nous serons à même de développer le projet urbain et architectural. Enfin dans la quatrième et dernière partie, « La Briche Urbaine », nous entrerons dans le projet avec la stratégie urbaine. Elle s’attache par différents aménagements et différentes dispositions à désenclaver et irriguer le site, à révéler le paysage environnant et à répartir de façon cohérente le programme sur le site. Puis nous aborderons les prémisses et les fondements du projet par l’esquisse architecturale en commençant par l’implantation du marché, son dialogue avec l’existant, l’espace public comme prolongement de la halle, et le rôle de polarité que génère le marché, ce nouveau centre pour Saint- Denis. Notons que le contenu de ces deux parties a été développé et ajusté conjointement durant le processus de conception. Par souci de clarté une chronologie leur est ici donnée.

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VUE AÉRIENNE, Plaine Commune, «Territoire de la culture et de la création».

Points culturels phares de Plaine Commune

La Briche

0 1km

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L’ IDENTITÉ SINGULIÈRED IONYSIENNEL’ IDENTITÉ SINGULIÈRED IONYSIENNE

Cette partie est l’occasion d’analyser le contexte territorial et la localisation de St Denis ainsi que ces premières caractéristiques en vue de la fabrication d’un lieu culturel. Les deux points qui suivront abordent dans un premier temps la dimension urbaine de Saint-Denis puis le dynamisme culturel de la ville.

1 .1 MORPHOLOGIE D IONYSIENNE

a. PLAINE COMMUNE

Saint Denis fait partie de l’organisation administrative de Plaine Commune. Celle-ci est composée de dix villes : Epinay sur Seine, l’Ile Saint Denis, Villetaneuse, Pierrefitte, La Courneuve, Stains, Aubervilliers, Saint-Ouen et Saint-Denis. Située en Ile-de-France, Plaine Commune possède une position stratégique par sa proximité avec la capitale parisienne mais aussi avec la Défense ou l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Ensemble, ces villes développent un esprit communautaire en faveur de leur développement au sein de la réflexion sur le Grand Paris. Mentionner cette donnée n’est pas anodine, elle prouve à quel point ces villes déploient toute leur énergie pour améliorer le cadre de vie de leurs habitants.

Cette organisation se définit comme le « Territoire de la Culture et de la Création », son objectif est de faire de la culture et de la création le fil rouge du projet de développement du territoire. Sous cette appellation une vraie dynamique de reconversion s’engage. Grâce à la revalorisation de ces villes par l’accès à la culture, c’est tout un réseau économique et social qui est envisagé.

Le projet comprend notamment l’accès au logement, à un urbain plus accueillant, une économie plus responsable, des mobilités efficientes qui balayent l’ensemble du territoire équitablement, la diffusion de cultures singulières au-delà des limites de la ville, une approche environnementale pertinente et soutenable tout cela dans une énergie collective et participative. Dans ce cadre administratif, Saint-Denis joue un rôle majeur puisqu’elle est la ville la plus vaste et la plus peuplée. Sa position est aussi stratégique puisqu’elle se trouve au centre de ce territoire tout en étant limitrophe à Paris. L’intérêt que nous portons sur ce territoire se construit autour de sa volonté à résonner non seulement à l’échelle trans-communale, régionale et nationale mais aussi à l’échelle de la ville elle-même pour ses propres habitants. La culture est moteur d’une ville qui rayonne. Grâce à elle, Saint-Denis redevient attrayante, enfin digne d’être visitée par les populations mais aussi par les touristes. Cette position fait d’elle un support de réflexion intéressant pour des initiatives culturelles et alternatives en lien avec l’urbain.

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14 Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

PANORAMAS, Différents paysages composent Saint Denis

CENTRE HISTORIQUE : Hôtel de ville, Basilique, Place du marché.

QUARTIER MARQUÉ PAR L’INDUSTRIE : Voies ferrées, Routes, Canal.

PAYSAGE VÉGÉTAL : Bords de Seine, Pointe Confluence.

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15 Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

b. POINT(S) DE VUE

Aborder le paysage est indispensable dans le cadre de l’analyse urbanistique dionysienne car il témoigne des orientations et des développements passés. Ce territoire porte les marques du temps, des époques qui se sont suivies. Nous notons différents paysages de nature particulière, qui parfois se mêlent et s’entremêlent : un paysage urbain et historique, le paysage des parcs et jardins urbains, un paysage industriel fort et un paysage hydrographique important.

En parcourant la ville et ses quartiers nous découvrons un centre historique marqué par les différentes doctrines religieuses et royales qui se succédèrent. Aujourd’hui cette partie de Saint-Denis forme le paysage urbain central, un décor devant lequel les habitants évoluent. Pour contribuer aussi au bien-être des dionysiens, de nombreux parcs, jardins et squares sont implantés au cœur de la ville. Toutefois il faut admettre que la mise en réseau de ces «points verts» n’est pas efficiente. Chacun d’entre eux est conçu de manière isolée pour un public particulier et distinct. La trame verte est pour ainsi dire morcelée. Pourtant elle pourrait bien être un moyen de liaison entre les différents lieux constitutifs du territoire.

Une autre époque, a elle aussi bouleversé à sa manière le territoire. L’ère industrielle et ses infrastructures sont encore visibles aujourd’hui, au point qu’elles continuent de résonner dans les habitudes des habitants s’agissant des voies ferrées. Celles-ci créent des ruptures physiques et visuelles dans le paysage. Ces rails qui fuient vers l’infini, sont à l’échelle de la ville ou du quartier un véritable problème. Les différentiels

de niveaux causés, génèrent l’enclavement. A cela s’ajoute plus récemment toutes les infrastructures autoroutières qui scindent le paysage. Notons que ses différentes voies de circulations se sont le plus souvent et dès que possible implantées en bordure d’eau dans des zones délaissées par les populations pour leurs risques d’inondation. Ainsi le paysage naturel et attrayant que devrait former la Seine et le Canal Saint-Denis est marqué par ces infrastructures et des installations industrielles parfois abandonnées. D’ailleurs aucune d’entre elles n’avaient d’intérêt à s’ouvrir réellement sur ces panoramas, puisqu’à l’époque ces voies d’eau étaient utilisées pour l’acheminement et la cargaison de marchandises. Les berges sont laissées jusqu’alors en friche. Ce paysage d’une grande richesse qui tranche réellement avec le centre urbain fait partie des zones à reconquérir.

Le paysage actuel témoigne d’un passé qui parfois est valorisé par son patrimoine ou négligé et délaissé lorsqu’il s’agit de l’ère industrielle. Cependant si l’histoire a laissé au paysage bon nombre de cicatrices, elles forgent l’identité et la singularité de ce territoire aux multiples panoramas. Sa revalorisation sera donc permise en révélant, en donnant à voir ces qualités ou encore en atténuant les failles qui le constituent. Le paysage dionysien possède un fort potentiel pas encore complètement exploité parfois seulement amorcé qu’il faut envisager non plus seulement localement mais dans son ensemble. Une autre raison explique la variété de ces paysages : l’importante superficie de la ville. Elle génère aussi de nombreuses autres conséquences que nous aborderons ci-après.

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c. UNE BANLIEUE DANS LA BANLIEUE

La ville de Saint-Denis est si vaste (12,36 km²) qu’elle accueille un grand nombre d’habitants et voit alors accroître sa densité à 8 640 hab./km². Elle est d’ailleurs la troisième ville la plus peuplée de la région Ile-de-France après Paris et Boulogne-Billancourt. Ce qui confirme une nouvelle fois combien ce territoire est influant et mérite de se développer.

Une des conséquences de son étendue est la division de la ville en de nombreux quartiers : quatorze au total. Chacun d’entre eux possède son identité propre; le centre-ville est marqué par la Basilique, les nombreux commerces, rues piétonnes, et le traditionnel marché; le quartier Gare République se caractérise par des flux importants en accueillant la gare SNCF, la station du RER D ou le canal. Le secteur de la Plaine est souvent plus connu des parisiens, car le fameux Stade de France s’y est implanté. De nombreux nouveaux bureaux s’y construisent. C’est une deuxième ville dans la ville tout en étant plus tournée vers Paris que vers son propre centre-ville. C’est donc à un Saint-Denis composite que nous avons affaire.

SémardDelauneGuyemer

Al lende

Mutuelle Barbusse Romain Rolland

Cachin

Saint Rémy Joliot Curie

Champ de Courses

Cosmonautes

Franc MoisinBel AirStade de France

République Gare

DelaunayBelleville

PériLangevinStalingradPolitzer

Centre VilleBasilique

Plaine

Pleyel

Floréal La Saussaie La Courtille

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

Les différents Quartiers de Saint-Denis

0 1km

La Briche

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De ce fait les différents quartiers de cette ville vivent à différents rythmes, suivant notamment le type de population qui y réside et leur lieu de travail (Paris/Saint-Denis/ou autres banlieues…). Cet aspect nous laisse l’impression que la ville est traitée de manière inégalitaire. A ce titre la vie urbaine réside uniquement en son centre car c’est là qu’ont lieu tous les évènements fédérateurs. Finalement c’est le point vers lequel convergent presque tous les quartiers. Ainsi les quartiers périphériques se trouvent souvent délaissés et oubliés des politiques d’aménagement. Aucun des quartiers en dehors de la Plaine ne bénéficie d’autonomie. Différentes banlieues dans la ville dionysienne existent. Les quartiers subissent donc un phénomène de centralité. Pour autant ces multiples quartiers sont aussi le reflet des milles visages et cultures qui se côtoient dans cette ville. D’autre part ce qui contribue à renforcer cette idée de centralité dionysienne, c’est l’implantation d’équipements en majeure par-tie dans le centre, souvent pour un rayonnement qui dépasse les limites du centre et de la ville en général.

SémardDelauneGuyemer

Al lende

Mutuelle Barbusse Romain Rolland

Cachin

Saint Rémy Joliot Curie

Champ de Courses

Cosmonautes

Franc MoisinBel AirStade de France

République Gare

DelaunayBelleville

PériLangevinStalingradPolitzer

Centre VilleBasilique

Plaine

Pleyel

Floréal La Saussaie La Courtille

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

Concentration de la vie urbaine dans le centre historique

0 1km

La Briche

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1 .2 CULTURE D IONYSIENNE

a. DU FIL HISTORIQUE AU TISSU URBAIN

Ce centre urbain dont nous venons de parler est largement fabriqué par les monuments historiques qui s’y sont implantés, il y a bien longtemps. Il semble d’ailleurs évident que le centre-ville s’est installé dans cette partie du territoire pour son patrimoine qui constituait déjà à l’époque de sa construction l’amorce d’un tissu urbain.

Ce patrimoine est d’abord composé de la célèbre Basilique qui accueille de nombreux visiteurs chaque année. Sa grande renommée cause toutefois quelque problème au sein de la ville vis-à-vis des autres lieux d’intérêt national comme le musée d’art et d’histoire de la ville de Saint-Denis logé dans l’ancien couvent des carmélites. D’autres monuments fabriquent ce centre-ville comme la Maison de la Légion d’Honneur, son vaste parc, et s’agissant d’une autre époque la halle du marché, l’hôtel de ville et sa place, les logements de Renaudie et Gailhoustet… Ainsi la ville a

1824Ouverture du

Canal St Denis

Arrivée des chemins de fer

1ère Construction de logements

sociauxConstruction des 1ères cités HLM

Construction de l’autoroute Nord

A1

Désindustrialisation1ères friches

1ères Usines métallurgiques

1844

1849

1889 1948

1950

1956

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

Les évènements historiques marquants à l’origine de la fabrication de Saint-Denis.

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souvent joué de son patrimoine historique pour faire venir sur son territoire des parisiens, des touristes ou de nouvelles populations. Si cette démarche a permis de développer l’économie de la ville, elle a aussi amorcé de nouveaux besoins en lieux culturels, incontournables.

Depuis quelques années Saint-Denis cherche à fabriquer le patrimoine de demain, à travers une autre démarche : créer en dehors de son centre, un nouveau patrimoine et de nouvelles polarités avec par exemple le Stade de France,

l’académie Fratellini, la Cité du Cinéma de Luc Besson. La vie de quartier est réimplantée petit à petit dans ces quartiers formant de nouveaux points d’intérêt. C’est avec le temps que sans doute ces équipements bénéficieront d’un certain retentissement à plus grande échelle. Cette nouvelle démarche ébauchée par la ville de Saint-Denis est à retenir pour la réflexion et la destination du projet à élaborer.

Construction de l’autoroute Nord

A1

Rénovation du centre ville ZAC

BasiliqueInauguration de la Tour Pleyel

Transfert de l’université Paris -VIII Vincennes

Projet urbain La Plaine

Stade de France Gare RER

2005Centre PiétonsAménagements

1956 1972

1973

1980

1985

1998

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

Page 20: Rapport PFE 2014

20

b. ÉQUIPEMENTS CULTURELS

Saint-Denis a développé une grande variété d’équipements culturels sur son territoire : comme le théâtre Gérard Philippe, le Musée d’Art et d’Histoire de la ville, l’académie Fratellini, la Maison Coignet ou encore le Conservatoire de Musique et de Danse. Mais nous remarquons que ces équipements sont très cloisonnés, au sein d’un même lieu aucune transversalité entre d’autres disciplines n’est envisagée.

L’échelle de ces équipements reste relativement identique. « Les propositions à l’échelle de la ville ou des quartiers» restent pauvres comme nous le fait partager un des acteurs de la culture dionysienne au Café Culturel. « Il manque une demi-mesure entre le Conservatoire et le Stade France ! »6. De plus les équipements semblent trop souvent tournés vers un même type de public, plutôt averti, initié et/ou professionnels de la culture. L’accès à ces lieux de culture est trop peu donné à voir aux enfants, aux jeunes et aux amateurs. Ces lieux sont aussi surtout destinés à la représentation dans son état final et non pas réellement à la production et à la sensibilisation du processus artistique. Il manque de lieux pluridisciplinaires et plurifonctionnels.

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

6 FOURT Jean-Mathieu, propos recueillis lors d’une rencontre au Café Culturel, 2013.

THÉÂTRE GÉRARD PHILIPPE

COMPAGNIE FRATTELINI

MUSÉE D’ART ET D’HISTOIRE

6B

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Pourtant malgré ces points négatifs il faut noter une réelle volonté de la ville, qui a d’intéressantes répercussions car bon nombre d’artistes, professionnels de la culture se sont installés sur le territoire pour développer leur travail de manière autonome à proximité de ces outils et de ce soutien culturel. Toute cette activité sert l’intérêt et la promotion des artistes. Saint-Denis voit d’ailleurs aujourd’hui naître sur son sol des artistes de grande influence : Découflé, Grand Corps Malade, Nicolas Cesbron… Cette démarche a donc amorcé une véritable dynamique individuelle mais aussi associative. Dans cet environnement la population a déployé un sens certain de l’association, de la participation et de la solidarité dans le but de développer leur ville et d’améliorer leur cadre de vie.

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

- Concentration des lieux culturels de Saint-Denis.- Les différents lieux culturels de la ville.

STADE DE FRANCE

BASILIQUE

CITÉ DU CINÉMA DE LUC BESSON

SémardDelauneGuyemer

Al lende

Mutuelle Barbusse Romain Rolland

Cachin

Saint Rémy Joliot Curie

Champ de Courses

Cosmonautes

Franc MoisinBel AirStade de France

République Gare

DelaunayBelleville

PériLangevinStalingradPolitzer

Centre VilleBasilique

Plaine

Pleyel

Floréal La Saussaie La Courtille

0 1km

La Briche

MAISON COIGNET

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c. ÉVÈNEMENTS CULTURELS

En dehors des lieux culturels, dans l’espace urbain dionysien ont lieu des évènements à différents moments de l’année comme la fête de la musique, la fête de la Tulipe, ou le marché hebdomadaire. Ces différents rendez-vous ont un rôle fédérateur au sein de la ville.

Comme nous l’avons préalablement évoqué Saint-Denis s’étend au point que certaines populations pourraient ne jamais se croiser. La dimension ponctuelle et parfois récurrente de ces rencontres emporte un franc succès auprès des participants qui se rendent disponibles pour l’occasion. Ces évènements rassemblent donc géographiquement les habitants en un point pour un temps. Ce moment favorise l’échange et les rencontres au sein de la population. La plupart du temps à visée culturelle, ils peuvent permettre de développer le goût pour les arts, une sensibilisation aux cultures internationales et une ouverture d’esprit. Ces évènements sous forme de fêtes sont aussi l’occasion de faire se croiser et célébrer des savoir-faire des pratiques artistiques. Cette manière de donner à voir permet aux participants de ne pas avoir l’impression d’assister à une représentation rébarbative. Ce mélange peut alors faire naître des collaborations entre différents acteurs. Il fédère des pratiques mais aussi les gens, ce public d’horizons différents réuni autour d’un même évènement. Une visée sociale au service de la culture est mise en jeu. Sous forme de divertissement ces rendez-vous apportent

l’animation dont a besoin la ville pour vivre, et la cohésion entre les habitants. C’est un moteur de développement urbain.

Un évènement apparemment ordinaire possède un fort rayonnement et une forte influence sur le territoire dionysien : le traditionnel marché qui a lieu trois fois par semaine. La réputation et la richesse de ce grand marché dépasse les limites de la ville. Il est certainement l’évènement qui reflète le mieux l’identité de sa ville et la singularité des populations aux cultures si différentes qui s’y croisent. Il est très clairement un lieu de frottement social et culturel. On y découvre bon nombre de denrées étrangères, de mets étonnants qui éveillent la curiosité. Malgré tous les efforts notés pour améliorer les conditions de vie à Saint-Denis, l’ensemble des données évoquées contribue en un sens à renforcer l’idée d’un « centre » ville et non à pas réellement réimplanter une vie dans les quartiers périphériques. Ainsi cette analyse urbaine relève des points importants caractéristiques de Saint-Denis. Il s’agit déjà d’un support de réflexion pour l’élaboration d’une programmation architecturale en lien avec son environnement et d’une stratégie urbaine. Pour autant nous devons aussi nous concentrer sur une analyse plus précise du site pour construire un projet qui puisse être singulier et légitime.

Chapitre 1 > L’ Identité Singulière D ionysienne

AFFICHE EDITION 2013, PAR VINCENT CROGUENNEC.

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L’écoquartier «Néocité»

La Briche

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Dans cette partie nous traiterons de l’analyse plus précise du site sur lequel le projet s’implantera. Il s’agit de relever les données, caractéristiques et problèmes qui ont une incidence directe sur le site de la Briche.

2.1 LA BRICHE ET SON ENVIRONNEMENT

a. LA RECONQUÊTE DU QUARTIER GARE-RÉPUBLIQUE

La Briche est située dans le quartier Gare République aux limites de Saint-Denis et d’Epinay sur Seine. Malgré cet aspect le secteur bénéficie de toutes les commodités liées au centre-ville à proximité. Le quartier est particulièrement bien desservi par les transports tels que le RER, ou le tramway. Toutefois ce secteur semble délaissé par l’urbanisation. Les aménagements y sont restreints notamment pour les piétons mais nous aurons l’occasion d’en reparler plus largement.

La Seine et le Canal Saint-Denis délimitent cette portion de territoire, elle le parcourt, le traverse, offrant un cadre de vie qui pourrait être des plus paisibles. Cependant les promenades le long des berges qui traversent Epinay s’interrompent brutalement à l’entrée de Saint-Denis. Pourtant cette partie semble abandonnée, aucune installation n’est prévue pour d’éventuels promeneurs. Cette frange, en dehors de la ville se préserve de l’agitation urbaine. Elle présente un attrait indéniable pour faire découvrir le site d’un point de vue particulier et inhabituel.

De l’autre côté du canal Saint-Denis, à proximité de son embouchure, face à la Briche, la pointe Confluence est en pleine reconversion. Elle s’apprête à accueillir le nouvel éco-quartier « Néocité » desservi par de nombreux transports. Ce site est en marche pour subir une véritable métamorphose. Il prévoit d’accueillir un programme où règne mixité sociale et mixité fonctionnelle. Sur quatre hectares de terrain, 780 logements, bureaux, commerces de proximité, équipements et services tels qu’une crèche vont voir le jour. Un dynamisme évident est en passe d’intégrer la berge face à la Briche et c’est sous cette impulsion que la reconversion et la revalorisation de notre site doit se fabriquer.

Dans ce même quartier la présence du 6B, lieu de création et de diffusion dionysien joue un rôle important qui confrontera directement les nouvelles populations à la production artistique dans ce qu’elle a de plus immédiat et d’actuel. Ce mélange d’activités et de populations est aussi un point fort pour l’implantation d’un programme de lieu culturel à dimension alternative sur la Briche. Pour cela des connections doivent être envisagées d’une berge à l’autre.

Q u a r t i e r République

Gare

LA BRICHE2 LABO’ LA BRICHELABO’ LA BRICHE

VUE AÉRIENNE, du quartier Gare-République en reconversion.LOCALISATION, aux frontières dionysiennes : La Briche.

0 1km

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LA BRICHE

Chapitre 2 > Labo’ la briche

Les différentes voies enclavent La Briche.

LES POTENTIELS ACCÈS PIÉTONS DE LA GARE RER À LA BRICHE.

LA BRICHE

LES RUPTURES PHYSIQUES ENTOURENT LE SITE.

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b. LA BRICHE ENCLAVÉE

La première rencontre avec ce site a eu lieu par une belle journée d’octobre, nous arrivions du RER D. Notre premier pas dionysien fut à la gare du quartier République. Pour nous rendre sur le site à proximité. Un grand détour nous attendait, sans que jamais même aux abords nous puissions apercevoir clairement ce lieu. Du seul point haut et accessible la vision était aussi bridée. Un peu frustrés nous nous engagions sur le site par sa seule, unique et étroite entrée.

De nombreuses voies de circulations entourent le site. Les axes automobiles comme la Nationale 14 et la Départementale 24, encerclent le site. Les flux sont très importants notamment aux heures de pointe, et la vitesse démesurée. La N14, enclave complétement la Briche puisque qu’à sa hauteur la voie se transforme en un pont pour franchir l’embouchure du Canal et de la Seine. Un différentiel de niveaux empêche un accès facilité au site. Les voies ferrées qui jouxtent une partie de la parcelle l’enferment un peu plus. Toutes ces

infrastructures sont à l’échelle de ce vaste îlot des ruptures physiques et visuelles. Elles empêchent le site d’être irrigué efficacement et de s’inscrire dans le prolongement de l’espace urbain pourtant situé à proximité.

Très vite, lors de notre première visite, ce site nous est donc apparu calfeutré, à l’écart du centre-ville. Comment faire pour s’y rendre à pied ? C’est la question qui a retenu toute notre attention. Certes il est possible de se rendre sur la Briche à pied mais à quel prix ? L’accès piéton est complétement négligé, aucune des voies n’est accompagnée de trottoirs dignes de ce nom. Les aménagements sont inexistants. De plus les accès possibles notamment par le long des berges depuis la gare RER sont complètement niés et condamnés. Ils sont pourtant les accès les plus directs, et surtout les plus dépaysants. Dans l‘état actuel, ces passages ne sont pas indiqués depuis la gare. Mais d’ailleurs pourquoi indiquer un lieu s’il n’a jusque-là pas réellement vocation à accueillir du public ?

Chapitre 2 > Labo’ la briche

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28 Chapitre 2 > Labo’ la briche

Relevé des différentes manifestations végétales autour de La Briche.

1. LA POINTE CONFLUENCE, à l’abandon.

2. LES ABORDS DE LA BRICHE SONT ENVAHIS PAR LA VÉGÉTATION NON ENTRETENUE.

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c. LE PAYSAGE OUBLIÉ

Nous avons déjà eu l’occasion d’aborder les qualités et la richesse des paysages qui se croisent à l’échelle de la ville dionysienne. La Briche en limite de ce territoire rend compte de trois paysages aux caractéristiques différentes. Ces trois séquences se côtoient sur le site et sur son environnement immédiat. La première près d’Epinay est une amorce végétale structurée, la seconde dont fait partie la Briche est le lieu de la friche, une zone de travail où le cadre de vie est laissé à l’abandon et enfin la troisième plus à l’est, est celle du centre-ville un tissu urbain régulier et dense. Ainsi ces paysages s’enchainent brutalement sans qu’aucune liaison ne soit envisagée.

Comme pour se préserver de l’agitation et des nuisances sonores causées par les voies automobiles et les voies ferrées qui l’entourent, le site s’est d’abord complètement fermé. L’implantation des bâtiments en est la preuve. Ils tournent le dos aux différentes voies mais aussi au Croult et au Canal Saint-Denis. Une enceinte assez haute clôture le site. Le Croult sert aussi de barrière infranchissable. Les talus maintenant les

voies férrées en hauteur enferment un peu plus le lieu. Des haies d’arbres sont aussi plantées dans ce sens comme pour limiter les ouvertures visuelles et physiques pour autrui. Cet aménagement est la conséquence de l’ère industrielle qui toucha le lieu.

Ces installations occultent le paysage pourtant si riche. Les voies hydrographiques sont niées, oubliées. En l’état le Croult, la Seine et le Canal sont considérés comme des ruptures qui d’une certaine façon clôturent un peu plus le site. Le site pourrait profiter du cadre paisible qu’offre la vue sur le canal. Il pourrait bénéficier de points de vues, de panoramas sur le futur éco-quartier mais aussi sur l’Ile Saint-Denis et sa partie végétale.

Si la végétation a envahi les abords du site, elle est laissée à l’abandon, perdant son rôle d’agrément pour finalement ne faire que cacher la vie qui règne dans la Briche. Une amorce végétale régulière est pourtant ébauchée sur les berges, mais elle s’interrompt à l’entrée du site. Le paysage végétal est soumis à rude épreuve, des ordures jonchent le sol. Ce paysage maltraité aux abords du site renvoie une mauvaise image de ce qu’il s’y passe véritablement.

Chapitre 2 > Labo’ la briche

Plan de repérage des différentes vues.

3. LA VÉGÉTATION , UNE BARRIÈRE VISUELLE.

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La Briche

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30 Chapitre 2 > Labo’ la briche

LA BRICHE CLÔTURÉE.

LA BRICHE ILLISIBLE DEPUIS LE PONT QUI LA DOMINE.

PANORAMAS, des abords du site.

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31 Chapitre 2 > Labo’ la briche

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2.2 L’ESPRIT DU LIEU, LE « GENIUS LOCI »

a. DIVERSITÉ(S)

Le site de la Briche est marqué par la diversité et l’hétérogénéité qui y règne. Ces aspects marquent fortement le lieu et lui fabriquent une identité particulièrement singulière. Le langage architectural et les activités qui y résident sont aussi divers que variés.

Les bâtiments qui sont implantés sur le site sont de nature industrielle. Pour autant ils ont été construits à des époques différentes à en voir leurs apparences. Aucun des bâtiments ne ressemblent à son voisin. Il y a l’entrepôt principal fait de brique rouge, un algeco, le casse fonte, ce grand pilier d’acier qui domine le site, les petits bâtiments transformés en ateliers et habitats, à l’entrée les maisons traditionnelles dionysiennes converties en atelier, ou encore les cabanes et maisons de bois bien plus récentes. Plus loin un autre entrepôt en tôle, un parking et des bâtiments aux parpaings laissés apparents, des voitures et des algécos abandonnés condamnent la vue sur le canal. Entre friche et petite organisation urbaine, le site assume une certaine diversité dans son écriture architecturale. Un joyeux désordre s’y lit mais le confort semble manquer. Les ateliers sont plu-tôt vétustes et le confort y est plutôt sommaire.

De plus ce qui fabrique cette étrangeté et cette accumulation architecturale, c’est la concentration d’activités tout aussi variées qui nécessite des bâtiments particuliers bien qu’ils soient tous très vétustes. Une entreprise de carrosserie, un magasin d’aliments exotiques, un concessionnaire automobile, un déménageur, ainsi que tous les artistes et professionnels de la culture qui s’y sont installés ont ramené la vie sur ce site abandonné après la fin de l’ère indus-trielle. Les besoins de chacune de ces activités sont autant de diversité et de richesse apportée à la Briche. La mixité fonctionnelle qui y règne est d’un formidable dynamisme en vue de son réaménagement. Ce site n’est finalement pas seulement dédié aux artistes mais à d’autres pratiques et besoins. Ce mélange des fonctions concentrées en un site reflète à la fois le génie de ce lieu, sa richesse et sa singularité. Mais dans l’état actuel par son enclavement, les activités sont très égocentrées et malgré tout isolées. Il est dommage qu’une telle énergie ne sorte pas plus du cadre de la Briche, ne se diffuse pas plus.

Chapitre 2 > Labo’ la briche

MAISONS DE BOIS DES COSTUMIÈRES.

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33 Chapitre 2 > Labo’ la briche

ECHANTILLONAGE des différentes typologies de bâtiments présents sur le site.

MAISONS DE BOIS DES COSTUMIÈRES.

STUCTURE MÉTALLIQUE ENTREPÔT PRINCIPAL FAIT DE BRIQUE.

MAISON DIONYSIENNE. CONSTRUCTION RÉCENTE.

APERÇU DES DIFFÉRENTS BÂTIMENTS DE LA BRICHE.

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34 Chapitre 2 > Labo’ la briche

LES DIFFÉRENTES PERSONNALITÉS QUI SE COTOIENT À LA BRICHE.AFFICHE EDITION 2013, À BELLÈME PAR ZOÉ LANDRY.

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b. BOUILLONNEMENT ARTISTIQUE

L’activité la plus marquante du lieu est sans aucun doute celle que génèrent les ateliers d’artistes de la Briche. Différentes pratiques, disciplines artistiques s’y rencontrent et partagent leur savoir-faire collectivement. Les petites maisons et les entrepôts accueillent ces activités. Elles sont principalement concentrées sur une petite partie du site, recréant comme une petite vie urbaine. Costumières, graphistes, designers, sculpteurs, ingénieurs du son créent une collectivité, une grande famille aux sensibilités différentes. La Briche est devenue au fil des années un laboratoire d’expérimentation, un lieu de production artistique où la transversalité entre les pratiques est devenue comme une évidence. La magie du lieu réside dans ces entrepôts où tout est en train de se faire. Rien n’y est figé et définitif, les objets d’art se fabriquent, les costumes se tissent, les décors se montent.

En plus donc d’être un lieu de travail c’est aussi un lieu de vie dans lequel ces personnes évoluent. Si les artistes bénéficient d’un cadre privilégié c’est qu’ils manquent généralement de grands espaces pour la fabrication de décors ou de hautes sculptures.

Cette énergie collective est revendiquée mais très discrète, seul un site internet témoigne

de cette émulsion artistique, en présentant chaque artiste associé à son lieu de travail. C’est peut être un des seuls moments dans lequel il nous semble pouvoir pénétrer dans leur environnement. Seul un évènement annuel rassemble, fédère et invite la population à participer le temps d’une journée à la vie de la Briche : «La Briche Foraine». Les objectifs qui y sont visés sont les mêmes que ceux du marché dionysien. Les artistes préparent ensemble cette journée faite de décors, de jeux, de costumes autour du thème de la fête foraine. A travers ce terme «forain(e)», c’est l’idée de « commerce » en son sens premier, autrement dit d’un échange d’une personne à l’autre que l’on cherche à développer. Un moment de rencontre et de sensibilisation aux pratiques et productions artistiques est partagé entre artistes et visiteurs. Par «forain(e)» nous pouvons aussi entendre l’idée d’une activité qui a vocation à être «mobile» ou du moins à se diffuser.

Ainsi la fabrication d’un tel évènement montre que les artistes peuvent être demandeurs à l’idée d’échanger des moments avec la population, les enfants, ou amateurs. Ces rencontres sont stimulantes à la fois pour la production artistique et pour les amateurs chez lesquels peut être éveillé un talent jusqu’alors endormi.

Chapitre 2 > Labo’ la briche

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36 Chapitre 2 > Labo’ la briche

ATMOSPHÈRE, Le Bouillonement artistique, lors de La Briche Fo-raine.

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c. UNE PRODUCTION ARTISTIQUE ISOLÉE

Comme nous l’avons déjà évoqué la position enclavée de la Briche a pour conséquence un isolement du travail qui s’y produit. Et pourtant c’est bien dans une zone majoritairement industrielle et commerciale que s’implantent les ateliers.

De fait la production artistique ne semble pas se diffuser ni s’étendre au-delà des limites du site. C’est aussi la vie du site qui apparait isolée de l’urbain qui l’entoure. Très rare sont les personnes, les dionysiens ayant connaissance de cette fabuleuse activité. Cet aspect donne l’impression que l’activité qui y évolue cherche à s’effacer et rester secrète comme si elle n’était pas légitime. Une donnée rationnelle peut expliquer ce phénomène : l’acquisition des lieux par ses résidents sous des baux précaires, délivrés à l’amiable.

Ce qui renforce l’idée d’une production artistique discrète est qu’aucun lieu ne soit destiné à accueillir de potentiels clients, visiteurs ou tout simplement dionysiens. Le fait même qu’une

personne étrangère entre dans ces lieux parait tout à fait inattendu voire même curieux pour les « résidents ». Les artistes ne disposent pas de lieux qui permettraient de rendre visible leur création, leur sculpture… Finalement la notion de « commerce » au sens premier du terme est totalement négligée au quotidien.

De plus ce qui rend visible cet isolement c’est la «non-communication», le «non-échange» avec le 6B se trouvant tout près, de l’autre côté des berges. Pourtant ce lieu propose aussi une organisation associative autour de la production artistique sous la forme d’ateliers loués, prêtés aux artistes qui le désirent, et qui s’engagent à y travailler. Un véritable dialogue pourrait avoir lieu entre ces deux entités, qui chacune d’une manière singulière seraient à même de se compléter et de partager des recettes de fonctionnement pour l’exposition, la monstration de travaux par exemple. En effet au 6B il y a davantage de flux. Des portes ouvertes ont lieu pour promouvoir cette initiative et les réalisations des résidents, professionnels du monde artistique et culturel. D’autres évènements tels que des soirées ou concerts poussent d’autres publics à se rendre dans ce lieu.

Chapitre 2 > Labo’ la briche

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Après l’analyse urbaine de Saint-Denis ainsi que de l’analyse du site de la Briche et de ses environs immédiats, nous avons récolté de nombreuses données qui constituent d’une certaine manière le socle de réflexion et déjà des intentions en vue du projet.

De ce fait, il faut composer un programme qui rende compte de la vie qui règne à la Briche, et reconstruire un environnement urbain pour développer un centre dynamique. L’identité du lieu et de son territoire est donc primordiale. Pour cela c’est dans l’analyse qu’il faut puiser et s’inspirer. De cette façon le lieu, la manifestation qui retisse le lien manquant entre La Briche, quartier dionysien délaissé et sa ville Saint-Denis, est d’un coté la Briche «Foraine», de l’autre le traditionnel et singulier marché de la ville. Celui-ci est très clairement l’évènement phare et fédérateur dionysien dont le rayonnement dépasse les limites de la ville. De fait si le marché de Saint-Denis a su s’imposer dans le quotidien des populations des différents quartiers,

alors quel marché propre aux aspirations de La Briche pourrait-il, à sa manière, devenir un site culturel central tout aussi fédérateur ?

La proposition est de revaloriser la Briche de la révéler en récupérant ce qui forge un peu de l’identité dionysienne et de sa propre singularité. Il s’agit de s’inspirer de l’ancrage artistique et culturel, du dynamisme ainsi que de la mixité et de la diversité qui règne sur le site pour élaborer un projet cohérent. Celle-ci est donc un savant dosage entre l’identité d’une ville et celle d’un site, mêlant une logique contextuelle et de fait une singularité évidente.

PROBLÉMATIQUEPROBLÉMATIQUE>

ETAL DE FRUITS ET LÉGUMES AU MARCHÉ DE SAINT-DENIS.

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Chapitre 1 _ L’Identité Singulière Dionysienne

AVANT-PROPOS

« Work in Progress », Jackson Pollock« Work in Progress », Jackson Pollock.

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Dans cette partie nous aborderons le programme. Avant de détailler son contenu, nous traiterons de ses caractéristiques, des effets escomptés sur les usagers et le site en vue d’un projet cohérent.

3 LA BRICHE «FORAINELA BRICHE «FORAINE»

AFFICHE EDITION 2013, PAR VINCENT CROGUENNEC.CROQUIS DU MARCHÉ DE SAINT-DENIS.

LES RENCONTRES DU MARCHÉ DIONYSIEN.

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44 Chapitre 3 > La briche «foraine»

FONCTIONNEMENT DU MARCHÉ dans son environnement urbain.

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3 .1 LE MARCHÉ DES ARTS ET CULTURES

a. FAIRE SON «MARCHÉ»

Pour développer un projet de Marché singulier dans la Briche, il faut tout d’abord commencer par comprendre quelles sont les caractéristiques d’un marché de manière générale puis celles du traditionnel et influant marché de Saint-Denis qui nous sert de base de réflexion.

Le Marché est le lieu où l’on fait commerce. De fait il fonctionne par la mise en place d’un circuit économique. Mais c’est aussi un point de rencontre, où ce n’est plus seulement des marchandises et de l’argent qui sont échangés mais bien des paroles, des discussions, des expériences, des savoirs, des cultures. Nous pouvons parler de «doux commerces» expression que nous reconnaissons à Montesquieu. «Faire commerce» selon ses dires va donc bien au-delà. Le marché est le lieu de frottement culturel et social dans l’environnement urbain. Il prend la dimension d’un évènement ponctuel hebdomadaire, un rendez-vous « traditionnel » dont les habitués ou les citadins ne sauraient se passer, un évènement de socialisation. La halle, ce lieu du marché; est le point de départ d’une irrigation urbaine. Le marché fait partie des équipements qui construisent une ville au même titre que les places ou les rues. La place pour le piéton y est affirmée, et celle de la voiture est reléguée au second plan.

Le marché dionysien a une renommée qui dépasse les limites de la ville puisqu’en plus d’être un rendez-vous urbain c’est aussi le lieu de la diversité culturelle géographique, une ressource pour les besoins des différentes ethnies. Des aliments, des objets parfois étrangers sont exposés là sur les étals des commerçants. Faire le marché de Saint-Denis est synonyme de découverte de nouveaux goûts, odeurs et couleurs. Une expérience sensorielle nous y attend.

Chapitre 3 > La briche «foraine»

MONTESQUIEU Charles Louis de Secondat, «De l’Esprit des Lois», 1748, (France).

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46 Chapitre 3 > La briche «foraine»

EMMAÜS AU CENT-QUATRE, Paris.

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b. LE MARCHÉ DES ARTS ET CULTURES

Si les caractéristiques du marché classique semblent résonner dans notre esprit pour la reconversion du site de la Briche, il faut cependant admettre qu’un simple marché ne suffit pas à révéler les potentiels et l’identité de ce lieu riche de vies. C’est alors à la manière d’un lieu culturel alternatif que ce marché doit voir le jour. Il doit prendre une dimension artistique claire et assumée.

Ainsi une halle d’exposition accueille un marché hebdomadaire totalement dédié à l’exposition de productions artistiques et artisanales de cultures parfois lointaines et à la mise à disposition de matières, matériaux, outils nécessaires aux artistes amateurs ou professionnels. Au cœur de l’évènement, toutes sortes d’exposants participent, pour favoriser le croisement, le mélange des genres. Des associations y diffusent leur démarche comme le Café Culturel et ses initiatives dionysiennes, ou pouvent y faire commerce à la manière d’Emmaüs au CentQuatre. A travers cet évènement singulier, un circuit économique, social et culturel est développé et l’échange sous toutes ses formes est promu.

Dans ce lieu, il n’est donc plus question d’exposer uniquement des étals d’aliments mais les productions artistiques ou artisanales, mais aussi culinaires.

Par ailleurs l’espace de la halle est flexible. Il présente une grande modularité et peut être scindé pour l’installation d’exposition plus permanente en dehors ou en parallèle de l’évènement «marché». Il va pouvoir rendre compte du travail en train de se faire.

Ce « Marché des Arts et Cultures » a donc pour ambition de créer un lieu alternatif où l’usager fait « son marché ». Il utilise ce lieu destiné aux Arts et Cultures issu directement de l’identité dionysienne et de la dynamique des activités de la Briche. Ainsi le projet aspire à être en prise directe avec son quartier et sa ville. L’objectif est de générer une énergie culturelle et artistique stimulante pour tous, tout en créant des rencontres entre professionnels et amateurs, en vue de créer des associations et de révéler des talents jusqu’alors endormis.

Chapitre 3 > La briche «foraine»

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48 Chapitre 3 > La briche «foraine»

LES DIFFÉRENTS ÉVÈNEMENTS AU CENT-QUATRE.

PAUSE FLÂNERIE DANS LA GRANDE HALLE DU CENT-QUATRE.

BROCANTES, SOIRÉES DANSANTES OU EXPOSITIONS SONT ORGANISÉES POUR FAVORISER LES RENCONTRES.

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c. RENCONTRER

Cette halle est le lieu d’accueil qui manque à la Briche en l’état actuel mais aussi au 6B. Le parti pris adopté par notre projet de marché centre d’art est d’être une articulation autant à l’échelle du programme proposé que du site.

A ce titre en dehors des temps de marché l’espace est utilisé en tant qu’espace de diffusion pour l’exposition du travail des ateliers La Briche et du 6B entre autres. C’est le lieu où se rejoignent enfin ces deux entités aux grandes similitudes qui jusqu’alors semblaient cloisonnées. Mais c’est aussi tout simplement les dionysiens qui peuvent occuper la halle pour se réunir à travers la pratique d’activités, de répétitions improvisées (danse, musique, théâtre…) de la même manière qu’au CentQuatre. Dans ce lieu est partagé des expériences en tout genre.

L’écriture de l’architecture de ce lieu doit aussi communiquer sa position d’articulation, de rotule, de lieu de rencontre et donc de frottement

en faveur du métissage des formes artistiques. L’espace est donc perméable sur chacun de ses cotés. C’est une entité vaste qui cherche à s’affranchir des frontières entre le public et «la scène». Le fonctionnement du marché doit aussi beaucoup aux commerces de proximité implantés aux abords. Ainsi ce lieu est pensé comme le prolongement de l’espace urbain qu’il génère.

C’est une polarité vers laquelle convergent donc des pratiques, des disciplines aussi variées qu’elles puissent être. C’est le lieu de rencontre entre professionnels et amateurs, « une usine à produire de l’imaginaire »7.

Enfin cette halle « centre d’art », s’associe à des fonctions complémentaires, pour faire vivre d’autant plus le lieu et remédier aux manques recensés à Saint-Denis en termes d’équipements ou de lieux destinés à la production artistique sous toutes ses formes.

Chapitre 3 > La briche «foraine»

7 BLAISE Jean, extrait du discours d’inauguration du Lieu Unique, 1999.

APPROPRIATION DES LIEUX PAR LE PUBLIC.

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« Work in Progress », Jackson Pollock« Work in Progress », Jackson Pollock.

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3 .2 RÉVEILLER LES TALENTS ENDORMIS

a. MISE EN RÉSEAU

C’est en recensant les équipements proposant des programmes culturels ou des ateliers d’arts qu’ont été relevé des acquis, certains potentiels ou bien encore des manques de la part de la ville de Saint-Denis. A partir de cela un programme a été élaboré. Cette démarche s’inscrit dans la dynamique de mise en réseau que Saint-Denis et Plaine Commune tente de mettre en place.

Pour que le projet puisse être particulier et apporte un nouveau souffle à la ville et à La Briche, il tente de compléter l’existant. Il cherche à proposer ses propres fonctions aux dispositions particulières. De cette façon la halle et les fonctions qui lui sont associées ne se substituent à aucun autre équipement présent aux environs et dans la ville. Nous pensons notamment au 6B qui se revendique lui aussi comme un centre d’art alternatif. Dans cette direction une véritable interaction est prévue. Le 6B a fait l’objet d’une étude poussée pour comprendre ce qu’il manquait à ce lieu et comment par notre projet nous pourrions l’enrichir. Cette analyse rend compte de la nécessité d’un lieu d’exposition accessible (PMR) et occultable (si besoin) capable de contenir des œuvres monumentales ainsi que d’une salle de répétition. S’agissant des ateliers la Briche, c’est d’un lieu d’accueil pour le public qu’il manque mais aussi une fois encore un lieu d’exposition.

Ainsi le programme élaboré pour le projet met à disposition la halle et une possibilité d’extension, une salle dite d’expérimentation ou de répétition accompagnée de vestiaires, de nombreux ateliers supplémentaires plus ou moins grands selon les besoins, d’une salle de concert aux gradins rétractables d’une superficie de 400m² en dehors des loges et dessertes techniques qui lui sont adjointes. Un accueil/billetterie est aussi prévu, un kiosque, un bistro, un petit café restaurant, quelques bureaux destinés à l’administration, à la gestion du lieu, et enfin des locaux techniques ou liés à l’aménagement de la halle.

Chapitre 3 > La briche «foraine»

LE 6B, face à La Briche.

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52 Chapitre 3 > La briche «foraine»

LES ENFANTS, une cible visée par la programmation du Marché des Arts et Cultures.

EXTRAIT, de la présentation de la Friche La Belle De Mai sur son site internet.

«Partager une création artistique, c’est partager l’expérience du geste artistique. A la différence d’un simple atelier de pratique, ce qui est en jeu dans la « création partagée », c’est la construction d’une écriture particulière qui se construit et se révèle dans le temps d’un processus de travail, à partir d’une rencontre, d’une collaboration, d’une co-construction entre des artistes et des amateurs. Ce qui est en jeu dans ce type de projet de création, c’est ce que l’expérience partagée va transformer dans l’œuvre elle-même, dans sa forme. C’est aussi l’expérience d’un pouvoir partagé, d’une écriture qui

s’imagine et se construit collectivement à partir de la nécessité du groupe en travail, du contexte dans lequel le projet évolue, du moment dans lequel il se réalise.» [...] «La place de l’artiste est alors de nourrir, de motiver, d’accompagner chacun des participants dans un processus d’appropriation des intentions initiales et de l’espace de jeu. C’est au moment de l’appropriation, qu’il y aura confrontation et mise en résonance de la culture portée par l’artiste et de celles portées par tous les autres participants.»

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b. UN LABORATOIRE DE CRÉATION DIONYSIENNE

La complémentarité recherchée est aussi perceptible dans la destination du lieu : la cible visée. Si la Briche et le 6B sont essentiellement réservés aux artistes en résidence, la halle et ses ateliers sont d’abord proposés aux enfants, étudiants, aux amateurs individuels qui n’ont souvent pas la possibilité d’avoir accès à des lieux adaptés à leur pratique artistique ou du moins à leur découverte. Une formule de prêt permet d’emprunter/louer un local/un emplacement pour une durée déterminée et sans engagement sur une longue durée, pour privilégier la liberté d’utilisation, l’accessibilité pour tous et les flux. Il s’agit d’accompagner des parcours artistiques et d’offrir l’espace de travail nécessaire à la production d’un projet.

Des rendez-vous en partenariat avec les artistes professionnels présents à proximité sont envisagés. Cette permanence ponctuelle favorise l’échange et permet de chaperonner des artistes en devenir. Les ateliers sont aussi destinés aux échanges entre écoles, aux workshops dès lors que les locaux scolaires ne suffisent pas accueillir ce genre d’évènements. Ces locaux constituent un lieu où les associations assureraient des permanences et où des activités organisées par la mairie pourraient avoir lieu dans la mesure du possible.

Ce laboratoire de création est donc tout simplement d’abord destinés aux dionysiens. Victime de son succès il pourrait aussi se voir accueillir des personnes plus lointaines. Prévoir des flux constants c’est envisager une création perpétuellement renouvelée et stimulée par ses différents acteurs. Finalement sous ce projet de « centre d’art alternatif » ce n’est plus simplement un projet culturel qui est élaboré puisqu’une dimension sociale est en plus revendiquée.

Chapitre 3 > La briche «foraine»

Page 54: Rapport PFE 2014

54

c. FONCTIONNEMENT

Nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises, mais pour recevoir un tel programme le projet dans sa traduction architecturale devra s’affranchir au mieux des contraintes liées notamment aux systèmes structurels porteurs, pour être plus flexible et modulable. La halle ainsi que les ateliers et la salle de concert sont concernées par ce paramètre. Il semble important d’évoquer l’exemple du Mercado Ferreira Borges à Porto, pour voir en quoi les caractéristiques d’une halle et notamment sa flexibilité sont adaptées à notre sujet. Elle permet d’accueillir des manifestations très différentes qui peuvent nécessiter des dispositions spatiales particulières. Cette halle rouge est aujourd’hui destinée à recevoir des manifestations culturelles. (cf. annexes p.85).

De plus chaque atelier ne se voit pas attribuer une fonction, une discipline ou pratique particulière. L’exemple le plus manifeste à ce sujet après la halle du marché est sans aucun doute la salle de concert aux genres tout à fait confondus. Celle-ci envisage de rendre compte de concerts, projections mais aussi de spectacles ou de soirées à la manière d’une discothèque. Elle est toutefois davantage une scène de musiques actuelles. Dans le but de prévoir une activité constante au fil de la journée sur le site de la Briche. Le marché a lieu le mercredi ou le samedi, de façon hebdomadaire. Il s’étale sur une journée. En dehors de l’évènement marché le matin, c’est le

10H

16H

18H

12H

14H

Expositions

Bar

Projections

Ateliers

MARCHÉ

A t e l i e r s

ConcertSoirées

Associations

Con fé ren ce

P r o j e c t i o n

600 m²

800 m²

Chapitre 3 > La briche «foraine»

PLANNING d’une journée type au Marché des Arts et Cultures.FLEXIBILITÉ des grandes fonctions du Programme.

Café LA BRICHE

Studios d'enregistrements

Associations

Le comptoir du MarchéLe comptoir du Marché

Club enfants

Expérimentations

Page 55: Rapport PFE 2014

55

café, les ateliers qui fonctionnent, puis démarre l’ouverture des expositions en fin de matinée. Ensuite, vers midi le restaurant («le comptoir du marché») ouvre ses portes, toujours accompagné des fonctions ouvertes dès le matin. En fin d’après-midi les projections débutent. Le soir, l’activité des ateliers s’interrompt et le weekend les soirées concerts entrent en scène jusque tard dans la nuit. Un peu plus loin sur le site des logements surplombent la Seine et assurent une permanence constante sur la Briche. La Briche révèle enfin ses ambitions jusqu’alors envisagées timidement et trop ponctuellement. Elle devient maintenant un véritable lieu de vie où l’activité et le mouvement y est constant. La Briche Foraine est en marche pour bouleverser et renverser les habitudes artistiques.

En cela ce centre d’art présente de grandes similitudes avec le Lieu Unique. L’ambition de Jean Blaise directeur du CRDC, pour le LU est de ne «pas construire un théâtre de plus mais plutôt un centre d’art ouvert en permanence au public. LU doit devenir le bistro du coin à l’échelle d’une ville en même temps qu’une des plateformes européennes des arts contemporains. D’où l’importance que nous attachons aux espaces sociaux de LU qui ne sont pas à côté des espaces réservés à la création artistique mais au contraire en soutien, et pensés pour la préserver de la tentation de l’isolement, pour la relier à la vie. LU doit être un lieu unique, au sens d’extraordinaire. Un lieu qui ne laisse ni l’artiste ni l’œuvre tranquilles.»8.

22H

00H

20H

02H

04H

Concerts Soirées

Enregistrement 1

Bistro/RestaurantBar/Concert

Kiosque

Exposition

Expér imentat ion

Enregistrement2

70 m²

50 m²

20 m²

Bistro/Restaurant

Halle 3000 m²[espace public]

Chapitre 3 > La briche «foraine»

8 BLAISE Jean, extrait du discours d’inauguration du Lieu Unique, 1999.

Associations

Le comptoir du Marché

Page 56: Rapport PFE 2014

56 Chapitre 3 > La briche «foraine»

ORGANIGRAMME, Répartition du Programme dans le site de La Briche.

MARCHÉ DES ARTS ET

CULTURES

PLACE DU MARCHÉ

POINTE CONFLUENCE

SEINE

EXPÉRIMENTATION

RESTAURANT

LOGEMENTS

COLOCATIONS

CLUB ENFANTS

ASSOCIATIONS

JARDIN PUBLIC

Page 57: Rapport PFE 2014

57 Chapitre 3 > La briche «foraine»

Recréer un «coeur» urbain

POINTE CONFLUENCE

CANAL

ATELIERS

EXPÉRIMENTATION

CONNECTION 6B

EXPOSITIONS

CAFÉ

ENREGISTREMENTS

PLACE DE LA BRICHE

CONCERT/PROJECTION/CONFÉRENCE

CANAL

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58

Page 59: Rapport PFE 2014

59

Dans cette partie nous aborderons les partis pris adoptés dans la stratégie urbaine. A travers les premiers aménagements nous évoquerons les grands principes du projet architectural notamment concernant son implantation ou les ambitions de sa typologie.

4 LA BRICHE URBAINELA BRICHE URBAINE

À LA BRICHE UN TISSU URBAIN EST AMORCÉ.

L’ENTRÉE DANS LA BRICHE EST SIGNALÉE.

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4.1 LA STRATÉGIE URBAINE

a. IRRIGUER/DÉSENCLAVER

La stratégie urbaine identifie les points d’intérêt qui vont nous permettre de donner le sens voulu au projet architectural. En effet le type de programme élaboré ne peut être efficient qu’en étant accompagnée d’un urbain requalifié, revalorisé pour remédier aux problèmes évoquées préalablement.

La stratégie urbaine du projet se définit simplement à travers deux axes longitudinaux. Ces deux mêmes axes encerclent le site. Le premier est automobile et de type urbain, il relie Epinay S/ Seine à Saint-Denis : la D24/N14. Le deuxième longe les voies d’eau, les berges de Seine et du Canal; il est identifié par un chemin de halage amorcé et aménagé sur le territoire d’Epinay.

L’axe urbain subit une revalorisation. La place du piéton est pleinement affirmée par un élargissement des cheminements, celle de l’automobile est donc modérée par une réduction de la vitesse et du nombre de voies. Une piste cyclable lui est adjointe. L’objectif est de revaloriser les entrées de ville et de fait les abords sur le site. En se faisant desserte, le rythme de circulation reste relativement soutenu. La transition des paysages que cette voie traverse est assouplie par l’implantation d’une trame végétale structurée. Elle permet aussi de créer depuis les parcelles mitoyennes une barrière visuelle et d’éviter ces nuisances.

Le deuxième axe, le chemin de halage est enfin véritablement aménagé. Un cheminement en stabilisé conduit les visiteurs d’Epinay à la Gare RER de Saint-Denis ou plus loin au centre-ville.

Les parties condamnées sont libérées pour le passage des promeneurs. Cet axe est d’ordre végétal, il rend visible le paysage des bords d’eau. Des aménagements sont créés, comme un ponton pour faciliter les traversées, des passerelles hautes pour contempler. Une végétation supplémentaire est ajoutée pour créer des cadrages sur le paysage. La trame verte qu’elle constitue est enfin maitrisée et entretenue. Elle génère un autre rythme plus doux (déambulation) que le premier axe décrit plus haut.

Ces deux axes délimitent la zone d’intervention du projet. Ils jouent manifestement un rôle importantdans son irrigation. Leur requalification permet le désenclavement de la Briche et va donner au programme toute son ampleur et donner un visage différent à chacune des façades du projet. Ces deux axes générent une logique linéaire, amorce de l’implantation générale du marché des Arts et Cultures sur La Briche.

N14/D24

Chapitre 4 > La briche urbaine

1/ AXE URBAIN, reliant Epinay s/ Seine et le Centre de Saint-Denis.

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N14/D24

LA BRICHE

Chemin de H a l a g e

LA BRICHE

Chapitre 4 > La briche urbaine

DÉCOMPOSITION DE LA STRATÉGIE URBAINE.

1/ AXE URBAIN, reliant Epinay s/ Seine et le Centre de Saint-Denis.

2/ LES BERGES, reliant Épinay s/ Seine et la Gare RER de Saint-Denis.

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LA BRICHEN14/D24

N14

Chemin de H a l a g e

Chapitre 4 > La briche urbaine

DES AXES TRANSVERSAUX pour donner à voir le paysage.

UN MAILLAGE complet pour La Briche.

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b. LIRE LE PAYSAGE

Après les axes longitudinaux, des axes transversaux secondaires mais décuplés permettent de reconnecter les deux voies par des traversées différenciées du site. Mais c’est davantage pour renouer avec le paysage et le révéler que leur nécessité s’est fait sentir. Ces axes supplémentaires plutôt transversaux créent un maillage régulier, qui conduit les usagers vers les bords de Seine et du Canal. Un léger gradinage conduit le visiteur d’un point haut de la rue à un point bas du site de la Briche et du chemin de halage.

Un de ces axes majeurs est le pont qui surplombe le site. Il offre des points de vue imprenables sur la Seine, il constitue un point majeur. Il ne doit plus être le point noir du site mais un lieu où le piéton se sent en sécurité et peut contempler le paysage. Pour cela on y atténue la place de l’automobile en réduisant le nombre de voies. Les trottoirs sont donc élargis pour donner aux piétons l’envie de s’arrêter. Des connections avec une passerelle haute sont mises en place, pour rejoindre la Briche ou le chemin de halage ou directement l’entité des ateliers. Une terrasse haute sert d’observatoire. Le sous-bassement (talus/remblais) de ce pont routier laisse place à une structure poteaux/poutres adaptée, pour laisser le passage au piéton de part et d’autre. Cette rupture n’étant plus, le site est désenclavé. La Briche est perceptible dans sa longitudinalité, lisible depuis différents points de vue.

Le maillage transversal révèle le patrimoine historique que forment le Canal et son écluse. On peut s’approcher à hauteur et voir une péniche entrer dans Saint-Denis. Par ailleurs la Briche et le 6B sont enfin reconnectés par une passerelle piétonne qui surplombe le Canal.

Les axes principaux et transversaux permettent de faire entrer le visiteur dans le site. L’aménagement urbain revalorise le secteur et redonne toute sa richesse aux paysages et révèle toute l’identité du site jusqu’alors oublié.

Chapitre 4 > La briche urbaine

Page 64: Rapport PFE 2014

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c. RÉPARTITION PROGRAMMATIQUE

Pour mettre en évidence le projet architectural, une organisation réfléchie et cohérente s’est imposée. De la même manière que la Friche la Belle de Mai : «Les principes d’aménagement du lieu repose sur la diversification et le décloisonnement. Des équipements artistiques innovants, des structures de production et de diffusion se déploient au milieu d’autres fonctions et usages de la ville [tels que] crèche, commerces, jardins publics, parcours sportifs, logements…»9.

Des logements mixtes s’implantent dans le prolongement du tissu urbain régulier à la sortie d’Epinay. Ils bénéficient d’un accès automobile direct depuis l’axe urbain, mais aussi de vues imprenables sur la Seine. Leur hauteur est limitée aux gabarits environnants pour une intégration optimale afin de dégager des panoramas. Au bas des immeubles un jardin en bande traverse par-dessous le pont et aboutit au pied de la place principale du projet. Il alimente la logique initiale de linéarité quant au parcours du site. Celle-ci est irriguée coté axe urbain par de petites voies

laissées entre des parterres de jachères et des gradins. Ils donnent à la place et au jardin une dimension « d’amphithéâtre ». Dans cette métaphore si la place s’apparente à la scène alors le spectacle est sans aucun doute le paysage du canal et son écluse.

La place est vaste. Elle est géométrique et permet l’extension du marché. Celui-ci peut être complétement perméable. Il s’inscrit dans le prolongement de cette place puisque il est aussi d’une certaine manière un espace public. Après le marché, une autre place à l’échelle des ateliers existants voit le jour. Une voie est aménagée entre le marché et la Briche. Elle est utilisée comme desserte technique pour la halle ou pour les ateliers. De l’autre côté, entre les entrepôts et les voies ferrées, un parking est implanté à l’abri des regards et à proximité de la route. Par ailleurs le site est traversé d’une promenade haute sur sa longueur. Elle lie, unit les différents paysages rencontrés et aménagements du site tout en les desservant et en offrant un panorama sur le l’environnement. Le site rend lisible une certaine gradation du privé (les logements) vers le public (la halle du marché et ses places).

Chapitre 4 > La briche urbaine

9 EXTRAIT de la présentation de la Friche la Belle de Mai sur son site internet.

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PLAN MASSE DU PROJET URBAIN.

0 100m

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66 Chapitre 4 > La briche urbaine

INSCRIPTION DANS LA CONTINUITÉ DU TISSU URBAIN EXISTANT.

COUPE DE PRINCIPE : Le 6B/Canal/Projet/Ateliers La Briche.

CROQUIS ET PLAN SCHÉMATIQUE : Le 6B/Canal/Projet/Ateliers La Briche.

MARCHÉ LA BRICHE ATELIERS

6B

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4.2 IMPLANTATION a. DIALOGUER AVEC L’EXISTANT

Le « ciment [de] la réalisation d’un « projet culturel pour un projet urbain » réside sans doute dans son implantation. Elle est stratégique d’autant plus si l’on se réfère au parti pris engagé, celui de recréer une polarité dans la Briche et d’y réinsérer une vie urbaine.

Pour cela la halle est implantée face à ces existants, ceux-là même qui contiennent tout le dynamisme du site et ont fabriqué son identité. Le marché prend le parti de dialoguer avec cette amorce de tissu urbain. Il cherche à s’intégrer au mieux dans ce site et devenir l’une des parties d’un tout. Le projet acquiert donc une dimension contextuelle. Il s’affranchit de n’être seulement qu’un objet posé là. Il prend le risque de s’imposer à cet ensemble jusqu’alors très autonome. Une des façades au cœur de ce groupe fini de recréer le tissu urbain en aménageant une voie d’accès et de desserte technique.

Cette nouvelle entité, cette halle revalorise l’existant, et le met en lumière sans jamais lui voler la vedette. Le prospect et l’échelle de cette architecture se veulent donc cohérentes avec les gabarits des ateliers existants.

L’écriture architecturale de cette halle ne copie pas celle des ateliers. Son langage lui est propre. Il constitue un vocabulaire supplémentaire dans la continuité de cet ensemble hétéroclite. Pour autant sa transparence cherche à s’effacer ou à laisser percevoir ce qu’il se passe à l’intérieur face aux existants. Seule sa structure pourrait faire échos avec le vocabulaire industriel des ateliers existants de la Briche. Enfin la conséquence de ces dispositions est de concevoir une typologie de bâtiment singulière qui jamais ne reprendrait ou reproduirait l’architecture des nouveaux lieux culturels alternatifs comme le LU, le CentQuatre, La Belle de Mai, tous conçus dans un existant réhabilité. Ici le projet architectural prend le contrepied, en fabriquant de toute pièce un nouveau lieu à l’architecture autonome. Son rapport à l’existant, à l’histoire et l’identité du lieu est généré par sa seule implantation. De fait le dialogue est créé d’une entité à l’autre. Ainsi le projet n’imite pas le vocabulaire engendré par des principes de reconversion, c’est une typologie à part entière et singulière par sa mise en contexte et son intégration optimale.

Chapitre 4 > La briche urbaine

SCHÉMAS CONCEPTUELS : Intentions sur l’implantation du projet.

LE MARCHÉ

Point de rencontre

Ateliers Pédagogiques

Collectifs

Ateliers Professionnels

LA BRICHE

MONSTRATION2 500 m²

Production 1+/- 600 m²

Production 2 2 500 m²

Page 68: Rapport PFE 2014

68 Chapitre 4 > La briche urbaine

PARTIS PRIS DU PROJET.

IRRIGUER, DÉSENCLAVER, GÉNÉRER DES FLUX. Un parcours urbain et paysagé fluide, diversifié est créé.

MARCHÉ

PLACE

JARDIN

LA BRICHE

ATELIERS

Page 69: Rapport PFE 2014

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b. L’ESPACE PUBLIC ET LE MARCHÉ

Pour recréer une polarité, une forme urbaine et une vie sociale dans la Briche, le Marché, lui-même espace public court se connecter directement aux espaces publics extérieurs, notamment à des places.

La première place est celle du marché. Son rôle est de pouvoir faire que le marché puisse s’y étendre. Elle est conçue comme le prolongement de la halle. Elle est aussi un parvis pour l’entrée dans le marché. C’est un lieu de représentations sociales, culturelles mais aussi artistiques. Sa forme géométrique permet une appréhension de l’espace simplifiée, et une appropriation des usagers facilitée. Des évènements en dehors du marché peuvent y avoir lieu tels que des manifestations ou des représentations théâtrales puisqu’elle est accompagnée de gradins. L’autre place est aménagée entre la halle et les ateliers existants de la Briche. Celle-ci est plus

conviviale, d’une plus petite superficie. Elle est utilisée au quotidien par les résidents et communique aussi directement avec la halle du Marché.

Dans ce vaste espace public qu’est devenu le site de la Briche, un jardin linéaire est proposé avec des parterres engendrant chacuns des cultures, des plantations différentes. Certaines parcelles sont destinées aux cultures potagères. Ce jardin d’agrément est dessiné dans la continuité du maillage général du site et de sa logique linéaire. Ainsi ces espaces publics sont réellement envisagés selon l’implantation globale des différents éléments du site; en aucun cas ils ne sont des espaces résiduels. Bien qu’ils accompagnent et mènent au marché et aux différentes entités du site, ils ont une identité, une autonomie et un rôle à part entière.

Chapitre 4 > La briche urbaine

6B

ATELIERS

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LA BRICHE

S a i n t - D e n i s centre historique

Epinay sur Orge

Saint Denis centre

Ile Saint-Denis

gare RER

6B

Chapitre 4 > La briche urbaine

PARTIS PRIS DU PROJET.

LA BRICHE UNE POLARITÉ À L’ÉCHELLE DE SAINT-DENIS.

SCHÉMAS CONCEPTUELS : Intentions sur l’implantation du projet.

LA BRICHE

EPINAY

ST DENIS

LA BRICHE

EPINAY

ST DENIS

N14/ D24chemin de halage

Point de rencontredes deux axes

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c. POLARITÉ/ARTICULATION Ce dernier paragraphe constitue une synthèse des éléments marquants du projet urbain et de l’esquisse architecturale avant de conclure.

Les deux notions à travers lesquelles le projet se définit le mieux sont sans doute celles de polarité et d’articulation. Cette halle de marché et les ateliers qui l’entourent, existants et/ou rapportés sont une nouvelle polarité, un nouveau centre urbain à l’échelle de la ville dionysienne. Cette forme urbaine révèle l’identité particulière, la singularité de la Briche « un laboratoire de l’imaginaire », où le métissage des formes artistiques prédomine. Il s’agit de créer [à Saint- Denis] un lieu où la vie côtoie spontanément l’art, dans ses formes les plus contemporaines, voire “dérangeantes”. Provoquer la rencontre, le frottement des genres, redonner au lieu sa dimension poétique et conviviale, pousser a la curiosité »10, c’est ce que cherche à développer le Marché des Arts et Cultures à la manière du LU dont parle ici Jean Blaise.

C’est pourquoi un tel programme de « marché » un peu spécifique voit le jour, pour sa capacité à être un lieu de rencontre et de vie mais aussi à s’intégrer et générer des relations urbaines.

A l’échelle du simple site ou du secteur de la Briche, le projet devient une articulation. En effet tous les aménagements convergent vers le projet. Mais la halle est davantage une articulation entre les différents lieux de productions artistiques du site. Les entrepôts de la Briche, le 6B, ou encore l’entité du projet consacrée aux ateliers se rejoignent dans cette halle, pour présenter, exposer leur travail. Cette halle centrale ouvre le lieu aux curieux et transmet un peu de l’identité et de l’énergie qui y règne.

C’est donc principalement l’implantation du projet sur le site qui a permis de faire prendre tout son sens à ces deux notions de polarité et d’articulation. Deux termes qui ont dès l’analyse constitué une intuition et des intentions.

Chapitre 4 > La briche urbaine

10 BLAISE Jean, extrait du discours d’inauguration du Lieu Unique, 1999.

LA HALLE, du Marché des Arts et Cultures est une articulation à l’échelle du site.

LE MARCHÉ

LA BRICHE ATELIERS

6B

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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : bricheforaine.wordpress.com

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A travers cette étude nous avons légitimé le besoin d’implanter un lieu de culture alternatif à Saint-Denis, et plus précisément sur le site de La Briche. Nous avons vu dans quelle mesure l’implantation d’un tel programme et d’une telle architecture pouvait se faire fabriquer de manière efficiente. Dans un premier temps, lors de cette réflexion il a été question d’aborder l’identité particulière de Saint-Denis. Nous avons appris que la ville s’inscrivait dans une organisation plus vaste, celle de Plaine Commune pour laquelle la culture est moteur de développement territorial. Nous y avons analysé la richesse paysagère de la ville dionysienne ses attraits et notamment ses failles. Puis c’est véritablement la morphologie dionysienne ainsi que son organisation et son développement territorial que nous avons étudié. Nous avons constaté à quel point la ville était vaste et que sa seule vie urbaine était particulièrement concentrée au cœur du quartier historique au détriment des quartiers périphériques. Par ailleurs nous avons abordé l’ancrage culturel du territoire dionysien, notamment à travers le centre fabriqué dans la continuité du tissu urbain historique et des architectures patrimoniales. Nous avons recensé les équipements culturels en fonctionnement concentrés dans le centre ainsi que les évènements (culturels) et fédérateurs de ce vaste territoire. Dans un second temps nous nous sommes intéressés plus particulièrement à la Briche et à son environnement le plus proche notamment

à travers le quartier République et son nouvel éco-quartier qui voit le jour. Nous avons admis qu’il pouvait être enrichissant pour notre projet de prendre note des paramètres réinsérés dans ce secteur reconverti, la proximité avec la gare étant un des points essentiels de notre analyse. En effet, il permet d’expliquer l’implantation d’un équipement recevant du public en ces lieux. En dehors de sa position stratégique, la Briche s’est cependant révélée particulièrement enclavée, principalement du fait de la présence d’infrastructures routières qui l’encerclent. Nous avons aussi noté à quel point le paysage censé être visible depuis le site pouvait être nié. La Briche étant jusqu’alors enfermée sur elle-même. Ensuite c’est l’esprit du lieu, le « genius loci » qui a fait l’objet de notre attention. Cette étude s’est faite dans le souci de retranscrire au mieux l’identité et la singularité de la Briche en vue d’une programmation et de l’implantation d’un projet respectueux et cohérents avec la dynamique du site. Nous y avons relevé la diversité et l’hétérogénéité qui y régnait. La Briche s’est aussi caractérisée par le bouillonnement et le métissage des pratiques, enfin par une véritable vie artistique. Pourtant malgré cela la production artistique du site reste isolée et sa diffusion est négligée.

A la suite de ces deux premières parties analytiques et critiques, nous avons formulé plus précisément et étoffé nos intentions et notre problématique en vue de la programmation et de la stratégie urbaine pour la constitution du projet architectural. Ainsi nous avons conclu qu’il fallait implanter sur la Briche un programme qui rende

CONCLUSIONCONCLUSION>

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compte de la vie qui y règne initialement tout en reconstruisant un environnement urbain depuis l’existant. De cette façon le lieu, la manifestation qui refléterait le mieux la singularité de la ville qui rassemblerait et fédérerait les populations ne pouvait être que le Marché dionysien. Alors si le traditionnel marché de Saint-Denis s’impose dans le quotidien des populations des différents quartiers, la Briche pourrait, elle aussi à sa manière devenir un site culturel central tout aussi fédérateur.

Après ce socle de réflexion et la problématique bien établis, nous avons ébauché la programmation à travers une étude plus poussée du fonctionnement d’un marché en général, lieu où le terme commerce n’est plus limité à sa seule dimension pécuniaire mais aussi à l’échange entre les populations, qu’il soit social ou culturel. A partir de cela nous avons élaboré le programme et les objectifs du pendant culturel de ce marché dionysien : le Marché des Arts et des Cultures. Ce lieu de socialisation serait une articulation à l’échelle des activités présentes sur le site et celles réintroduites. Par ailleurs en plus d’un lieu d’exposition, à ce marché s’adjoindrait d’autres fonctions liées à la production artistique mais aussi à la vie sociale. Cet apport programmatique s’inscrit dans une mise en réseau plus large des équipements voisins et de même types, pour les compléter. Nous avons aussi évoqué comment ce laboratoire de création dionysienne fonctionnerait notamment spatialement ou au terme d’une journée. Enfin pour finir dans la quatrième partie de notre réflexion nous avons abordé la

question de la stratégie urbaine. Celle-ci se définit par la requalification de deux axes majeurs dessinant la zone d’intervention et irriguant la Briche. A cela s’ajoute un maillage transversal et secondaire qui vient révéler le paysage, et le réseau hydrographique entourant le site. Nous avons alors explicité la répartition du programme dans le site. Enfin nous nous sommes intéressés au projet architectural en tant que tel au stade de son esquisse, mettant en avant sa disposition à dialoguer avec l’existant, à générer des espaces publics, des places identifiables, et à répondre aux deux intentions principales émises à travers cette réflexion : être une polarité à l’échelle de la ville et une articulation à l’échelle du site.

Comme il a été évoqué dans l’introduction de cette réflexion, la thématique de ce projet prend ancrage dans le parcours singulier effectué depuis le baccalauréat en art appliqués jusqu’à aujourd’hui. Demain au regard de ces quatre années en architecture l’ambition qui m’a gagné reste la même, celle de continuer à m’investir à corps perdu dans l’architecture notamment celle des lieux de Culture, sans jamais délaisser mon intérêt pour les formes artistiques. Il me faudra encore et toujours enrichir la sensibilité et la poésie qui me parcourent pour explorer et dessiner l’architecture. Et si cette occasion se présente alors j’espère pouvoir la saisir.

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ICONOGRAPHIEICONOGRAPHIE>

Toutes les illustrations sont personnelles (schémas, coupes, perspectives manuels ou informatiques et certaines photographies), mises a part les images suivantes :

> P. COUVERTURE/DOS : image issue du site WEB de la Briche :http://bricheforaine.wordpress.com/

> P. 8-9 : images issues du clip de Grand Corps Malade, «Saint-Denis», 2011.

> P. 18-19 : images issues du site WEB de la ville de Saint-Denis : http://ville-saint-denis.fr/

> P. 20 À 23 : images issues du site WEB de la Briche : http://bricheforaine.wordpress.com/

> P. 24 À 25 : images issues du site WEB présentant le projet Néocité.

> P. 32 À 39 : images issues du site WEB de la Briche : http://bricheforaine.wordpress.com/Parmi ces pages des photographies sont personnelles.

> P. 40 À 41 : Photographies personnelles.

> P. 42 À 43 : images issues du site WEB de la Briche : http://bricheforaine.wordpress.com/

> P. 46 À 49 : images issues du site WEB du Cent-Quatre : http://www.104.fr/

> P. 50 À 51 : images issues du site WEB du 6B : http://www.le6b.fr/

> P. 52 À 53 : images issues du site WEB du Cent-Quatre : http://www.104.fr/

> P. 73 : image issue du site WEB de la Briche : http://bricheforaine.wordpress.com/

La plupart de ces images ont été retouchées.

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SOURCESSOURCES>

Cette réflexion a été enrichie par les textes ou discours de présentation visibles sur le site internet officiel des différents lieux culturels alternatifs cités jusque la.

> LA BRICHE FORAINE : http://bricheforaine.wordpress.com/

> LE CENTQUATRE/104 : http://www.104.fr/

> LA FRICHE BELLE DE MAI : http://www.lafriche.org/

> LE LIEU UNIQUE : http://www.lelieuunique.com/

> LE 6B : http://www.le6b.fr/

> VILLE DE SAINT-DENIS : http://ville-saint-denis.fr

Quelques citations...

> MALRAUX ANDRÉ : «Hommage a la Grèce», extrait du

discours prononcé le 28 mai 1959 à Athènes. (p. 3 de ce

rapport.)

> MONTESQUIEU CHARLES LOUIS DE SECONDAT : « De l’Esprit des

Lois », du livre XX « Des lois dans le rapport qu’elles ont avec

le commerce considéré dans sa nature et ses distinctions » et

du chapitre 2 « De l’esprit du commerce », publié en 1748.

(p. 45 de ce rapport.)

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CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : bricheforaine.wordpress.com

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> LOCALISATION : Nantes à proximité de l’île de Nantes en reconversion.

> 1999 : inauguration. Depuis le lieu unique s’est fait scène nationale de Nantes.

> ARCHITECTE : Patrick Bouchain.

La reconversion de l’ancienne biscuiterie Lefèvre en haut lieu culturel, est marquée par l’affirmation de partis pris architecturaux résolument inscrits dans une démarche de décloisonnement des pratiques culturelles et de métissage artistique. Patrick Bouchain propose un programme de réhabilitation clair et des plus minimales laissant le bâtiment dans son aspect le plus brut, pour laisser parler la dimension industrielle des origines. De fait, naturellement le public s’approprie le lieu, il laisse son empreinte, il utilise le lieu pour s’exprimer. C’est un lieu non figé qui évolue avec son public et ses artistes.

LE LIEU UNIQUE LE LIEU UNIQUE>

Crédits Photographiques : lelieuunique.com

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LA FRICHE LA BELLE DE MAI LA FRICHE LA BELLE DE MAO

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> LOCALISATION : Marseille, dans le quartier de la Belle de Mai.

> 1992 : ouverture .> 2001 : l’agence ARM architecture (Mathieu Poi-tevin et Pascal Reynaud) est chargé de lancer la transformation de la Friche d’après un schéma di-recteur intitulé «L’air de ne pas y toucher», avec la collaboration de Patrick Bouchain.

La Friche s’étend sur quatre hectares et comprend une grande salle d’événements, quatre salles de spectacles, un toit-terrasse, une salle de concert, de grandes salles d’exposition, un restaurant, un studio de répétition, une salle de réunion et un parking. Elle est composée de d’un pôle médias et d’un pôle patrimoine.

Crédits Photographiques : lafriche.org

Page 84: Rapport PFE 2014

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LE 104 LE 104>

> LOCALISATION : Paris XIXème arr.

> 2001 : Lancement du projet de réhabilitation

> 2008 : Ouverture au public

> ARCHITECTE : Atelier Novembre

Le CentQuatre revendique une programmation résolument populaire et contemporaine. C’est un lieu de création contemporaine en tout genre. C’est un lieu de vie a visée culturelle. Des espaces dits «intersticiels» comme la grande halle sont facilement approprié par les visiteurs, et jeunes qui se regroupent. Un fois encore dans ce projet la pluridisciplinarité et la plurifonctionalité des lieux sont mises en avant. La valorisation de l’expérimentation y est privilégiéé.

Crédits Photographiques : 104.fr

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> LOCALISATION : Porto, Potugal

> 1885 : Construction de cette halle, par Joao Carlos Machado.

> 2001 : Reconversion en un lieu de culture lorsque Porto est nommé cette année là Capi-tale Européenne de la Culture.

Cet exemple entre parfaitement en résonnance avec le programme développé de Marché des Arts et de la Cultures. A ceci près que le marché Ferreira Borges ne fut pas destiné a l’origine a accueiller son actuel programme des animations culturelles.

> LOCALISATION : Plaisance-du-Touch, France

> 2013-2014 : Ouverture au public

> ARCHITECTES : PPA Architectes

MARCHÉ FERREIRA BORGES

ESPACE MONESTIEMARCHÉ FERREIRA BORGES

ESPACE MONESTIE> >

Crédits Photographiques : Philippe RuaultCrédits Photographiques :

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La Briche à la frange de ce vaste territoire dionysien, jusqu’alors oubliée, se tient prête à devenir un nouveau lieu culturel alternatif. Par l’implantation du Marché des Arts et Cultures, pendant culturel du traditionnel marché de Saint-Denis, le site devient une nouvelle polarité à l’échelle de la ville et une articulation à l’échelle du site et des fonctions du programme. S’appuyer sur l’identité d’une ville et de sa population, révéler la singularité initiale du site et de ses résidents, fabriquent ce lieu sans égal où sont provoquées les rencontres, le frottement des pratiques artistiques et le métissage des genres pour redonner au lieu toute son ampleur, sa convivialité et

sa poésie.

CRÉDIT PHOTOGRAPHIQUE : bricheforaine.wordpress.com