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EHESS Rassurer et Protéger. Le sentiment de sécurité dans l'Occident d'autrefois by Jean Delumeau Review by: Françoise Lautman Archives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 249-250 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30125846 . Accessed: 18/06/2014 09:39 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.41 on Wed, 18 Jun 2014 09:39:12 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Rassurer et Protéger. Le sentiment de sécurité dans l'Occident d'autrefoisby Jean Delumeau

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Rassurer et Protéger. Le sentiment de sécurité dans l'Occident d'autrefois by Jean DelumeauReview by: Françoise LautmanArchives de sciences sociales des religions, 36e Année, No. 76 (Oct. - Dec., 1991), pp. 249-250Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30125846 .

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BULLETIN DES OUVRAGES

l'une des trois composantes de cet < hybride > qu'est le secret professiennel, avec le secret m6dical, et le secret des avocats (les secrets inhdrents h d'autres professions se constituent par analogie avec les pr6c6dents). S'appuyant sur une citation d'Emile Gargon, I'auteur ex- plique que, dans la 16gislation frangaise, le se- cret professionnel est d'< ordre public >, ce qui reflte cette idde gdndrale que < c'est h propos du secret professionnel que l'on distingue le mieux le caractare d'une soci6t6 >. Si ce secret est pos6 comme n6cessit6 sociale, il n'en de- meure pas moins que, dans les trois types prin- cipaux de secret, le dilemme est toujours le m~me: la protection de l'individu par les se- crets se heurte i l'impdratif collectif de faire savoir ce qui peut mettre autrui en danger. Aus- si, plus que sur l'historique trbs sommaire des trois types de secret, l'accent est mis sur l'ex- pos6 de cas oi les deux exigences sont entr6es en conflit. De ce point de vue, le chapitre sur le secret de la confession ne diffbre guare des autres, si ce n'est qu'il met en avant l'oppo- sition entre for intdrieur et for extirieur, sans toutefois en analyser le contenu. Cette opposi- tion montrerait que l'Eglise, plus que la soci6t6 civile, aurait le v6ritable sens de la conscience humaine et de la dignit6 qui s'y rattache. La Declaration des Droits de l'Homme servirait encore de fondement, dans notre soci6t6 mo- derne, g la d6finition des droits de l'individu. Mais elle aurait I'inconv6nient de refl6ter un individualisme absolu, sans tenir compte de la collectivit6 (ce qui est vrai pour les w corps in- term6diaires >, mais faux concernant la soci6t6 et le bien public dans leur ensemble). D'aprbs l'auteur, le secret se dissoudrait progressive- ment dans notre soci6t6, en m~me temps que le caractbre individuel des professions lib&- rales. On s'6tonne que ne soient pas 6voqu6es B ce sujet les nouvelles formes d'exigence 6thi- que qui se font jour dans le corps m6dical, ain- si que des dispositions comme celles de la loi < Informatique et libert6 >.

Frangois-Andr6 Isambert.

Storia della < Civilth cattolica > (1850-1891).

76.364 DANTE (Francisco).

Rome, Studium, 1990, 288 p. (Il pensiero po- litico e sociale dei cattolici italiani, 14).

En sous-titre: w Le laboratoire du Pape >>. On sait, en effet, la position sp~ciale de cette revue: ni officielle, ni officieuse, mais 6troi- tement rattachde h la Secrdtairerie d'Etat et au Pape, surtout de Pie IX & Pie XII. Son r81e de moniteur intellectuel, en particulier B l'usage italien, a 6td grand, et son prestige demeure

inentam6. G. De Rosa avait d6ja publid en 4 volumes, une anthologie des grands articles. F. Dante nous offre les pr6mices d'une 6tude sp6- ciale de son ro1e et de ses orientations, en qua- tre chapitres (dont un sur le thomisme comme cl6 de lecture du monde moderne, oh l'on re- joint P. Thibault (Cf. Arch., 35, no 322) et 23 documents d'archives. S'y ajoute, pr~cieuse, la bibliographie de et sur Taparelli d'Azeglio et Liberatore, ainsi que des lignes de re- cherche >.

Emile Poulat.

Rassurer et Prot6ger. Le sentiment de s6cu- rite dans I'Occident d'autrefois. Paris, Fayard, 1989, 661 p. cartes.

76.365 DELUMEAU (Jean).

Aprbs La Peur en Occident (1978) et Le Pd- che< et la Peur (1983) J.D. a voulu dresser le tableau des antidotes. La s6curit6 comme la peur relave du domaine des sentiments (se croire a l'abri) et non des faits objectifs. Aux b6n~dictions des gens et des biens (lieux, rd- coltes et m~me troupeaux) trbs officiellement pratiqu6es par les clercs s'ajoutaient des pra- tiques plus ou moins avou6es qui r6interpr6- taient ces signes chr6tiens de salut spirituel, en particulier celui de la croix, en biens de salut temporel et les bdn6dictions en gages de pros- p6rit6. J.D. recense b6n6dictions et conjura- tions, processions, cultes invocant la protection de la Vierge et des saints ainsi entrainds au bdndfice d'une socidtd dominde par l'angoisse envers les dangers d'ici-bas comme de l'au- dela. Face a l'angoisse du salut 6ternel, I'E- glise va proposer le systhme des sacrements et plus concratement les indulgences et l'image de saint Joseph, patron de la bonne mort. Le protestantisme opposera la confiance dans la justification par la foi et le salut donn6 une fois pour toutes en J6sus-Christ; s6curit6 per- Cue comme thdorique par trop de leurs fidales pour que les pasteurs n'aient en fait consacr6 une large part de leur ministare a l'accompa- gnement des mourants. Une des fonctions majeures de la religion sera toujours de rassu- rer >> conclut J.D. qui souligne 6galement que les pratiques magiques continuarent de fagon plus ou moins souterraine dans les pays pass6s a la R6forme.

Le vrai recul de l'ins6curit6 (et non plus les parades au coup par coup) interviendra seule- ment a l'6poque des Lumiares avec l'amdlio- ration des conditions 6conomiques, avec aussi la diffusion des thases contre l'existence d'un enfer comme lieu des peines 6ternelles, avec

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

les premiers libertins. La demande de s6curit6 a grandi en Occident au fil des sibcles mais elle s'est aussi laicisde en de multiples sys- tbmes d'assurance et de solidaritd.

Frangoise Lautman.

Entre Terre et Ciel. Besoins et Providences & Mexico. Genbve-Lausanne, editions d'En Bas, 1987, 216 p.

76.366 DENTAN (Anne).

Cet ouvrage comporte deux parties bien dis- tinctes : pendant les cent premieres pages, I'au- teur d6crit et interprkte son expdrience, ses sentiments, ses impressions, tout ce qu'elle a pu ressentir ou percevoir au hasard de son par- cours. Son intuition et sa sensibilit6 convergent en de subtiles interpr6tations parfois et en d'autres plus discutables. Dans tous les cas, de nombreuses questions surgissent du quoti- dien v6cu par les informateurs. Cette quoti- diennet6, d6crite et transcrite constitue les cent pages de la seconde partie: des histoires de vie particulibrement intdressantes, oi quatre femmes scrutent dans leur mdmoire, les 6v6- nements et les exp6riences de l'histoire, de leur histoire.

II s'agit, en ddfinitive, d'une oeuvre qui se situe g mi-chemin entre le reportage et le td- moignage. Son principal int6ret est de fournir un certain nombre de donn6es et de pistes ap- portant un environnement Ai la vision du monde, a I'imaginaire social individuel et col- lectif d'un groupe social au sein de la poly- morphe soci6td mexicaine.

Jdsus Garcia-Ruiz.

Una banca cattolica fra cooperazione e ca- pitalismo. La Banca Cattolica del Veneto. Bari, Laterza, 1991, 479 p.

76.367 DE ROSA (Gabrielle),

Comment une banque peut-elle etre catholi- que ? Comment un catholique peut-il etre ban- quier? Comment peut-il 8tre un banquier catholique ? N'y a-t-il pas une antinomie fon- damentale entre la profession de foi et le comportement suppos6 du catholique dans la vie quotidienne et dans la vie professionnelle, et les exigences d'une activit6 fondde sur l'ar- gent et sur les rbgles impitoyables du march6 ? Voilk quelques unes des questions que suggbre G.D.-R. dans cette histoire de la Banca Catto- lica del Veneto (BCdV).

A l'approche de son centenaire, la BCdV ayant 6t6 fond6e g Vicence comme Banca Cat- tolica Vicentina en 1892, ses responsables ont ouvert largement leurs archives au grand his- torien du mouvement catholique italien, qui les a compl6t6es par de nombreux documents de grand int6r~t, provenant de l'Archivio Segreto Vaticano, d'archives diocdsaines, de papiers privds divers, de sources imprimdes. De cet en- semble varid, il a tird une 6tude de pros de 250 pages retragant I'6volution de la banque depuis sa fondation, jusqu'au miracle 6cono- mique, suivie d'un long appendice de 220 pages livrant au lecteur quelques uns de ces documents in6dits.

Ce riche ouvrage pose au moins trois pro- bl6matiques. En premier lieu, celle des rela- tions du catholicisme t l'dconomie, I travers I'exp6rience bancaire, I'expdrience la plus ty- pique du lib6ralisme, dont la condamnation a 6t6 renouvel6e un an avant la cr6ation de la banque, par Rerum novarum: << conflit entre l'6thique sociale de Rerum novarum et les r&- gles du march6 capitaliste, note l'auteur, entre la rigoureuse doctrine de Toniolo sur les moyens de production et la distribution des re- venus, encore ddbitrice de la scolastique md- di6vale, et la logique de l'6conomie capitaliste >>. Ii faut attendre la fin de la deuxibme guerre mondiale et les nouvelles donn6es de la vie politique et 6conomique du pays, pour voir s'affirmer un << compromis em- pirique entre la culture de la coop6ration et le choix du march6, qui fut somme toute la contribution la plus importante de la Banca Cattolica del Veneto g la mont6e de nouvelles classes d'artisans, de la petite et moyenne pro- duction industrielle et des extraordinaires transformations 6conomiques de la r6gion >>. Ici se pose la question des m6thodes : les fon- dateurs sont des catholiques bien pensants, sans la moindre formation 6conomique, sans prdparation au fonctionnement du capitalisme moderne, ni meme B la comptabilit6, ce qui peut expliquer bien des vicissitudes que nous ne pouvons reprendre ici.

Une deuxibme probl6matique est celle de la relation de la banque au catholicisme : sources d'inspiration des dirigeants, attention au ma- gistbre pontifical, foi et engagement religieux des responsables et des employds, liens avec le clerg6, avec les organisations du mouvement catholique. Dbs la cr6ation de la banque, les cur6s ont 6t6 charg6s de rassembler les actions, ils en ont 6t6 les premiers propagandistes en meme temps que les garants de moralit6 des candidats actionnaires; les relations avec les 6veques sont 6troites, et les patriarches de Ve- nise, du cardinal Sarto, futur Pie X, au cardinal

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