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232 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 227–232 Introduction.– Le syndrome de Netherton est une pathologie dermatologique caractérisée par une érythrodermie ichtyosiforme congénitale, une dysplasie pilaire spécifique, des manifestations atopiques, ainsi qu’un retard de croissance staturo-pondéral. C’est une maladie rare (incidence : 1/200 000 naissances) d’origine génétique, de transmission autosomique récessive. Les manifestations allergiques alimentaires de cette affection ont été peu caractérisées. Méthodes.– Une cohorte de 12 enfants atteints du Syndrome de Netherton, suivis à l’hôpital Necker est investiguée. Les examens sanguins réalisés sont : un dosage des IgE totales et spécifiques pour les principaux aliments de l’enfant et un micro-array (Puce ISAC ® ). Les tests cutanés et patch tests ne peuvent pas être réalisés devant l’atteinte cutanée sévère. Une évaluation de la croissance staturo- pondérale est faite ainsi qu’un dosage de la 25-OH-vitamine D. Résultats.– Sur 12 patients évalués, 100 % ont des allergies alimentaires et des IgE totales élevées : 2472 kU/L (455–27211), médiane (extrêmes). Les IgE spé- cifiques sont augmentées pour le blanc d’œuf chez 90 % des enfants, les protéines de lait de vache chez 81 %, l’arachide chez 72 %, le blé chez 63 % et le soja chez 54 %. Les IgE spécifiques sont aussi augmentées pour la moutarde, le poisson et la noisette chez moins de 50 % d’entre eux. 50 % des patients ont un retard staturo-pondéral (z-score de poids et/ou taille -2) et 100 % d’entre eux ont un poids et/ou une taille inférieurs à la moyenne. 83 % des patients ont un déficit (< 30 ng/mL) en 25-OH-vitamine D : 18,5 ng/mL (6–75). Conclusion.– Les enfants atteints de Syndrome de Netherton ont un taux élevé d’allergies alimentaires, et de déficit en vitamine D, accompagnant le retard de croissance, dont l’étiologie n’est pas bien comprise. Ces anomalies nécessitent une prise en charge spécifique. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.020 Ali-15 Réaction immédiate à l’alcool F. Libon , B. Dézfoulian , A.F. Nikkels Service de dermatologie, CHU de Liège, Liège, Belgique Introduction.– La consommation d’alcool est fréquente et peut entraîner des réactions indésirables variées. Les hypersensibilités immédiates à l’alcool sont rarissimes et leur physiopathologie reste incertaine. L’implication d’un méca- nisme IgE-dépendant étant débattue. Méthodes.– Nous rapportons l’histoire d’une patiente asthmatique de 45 ans présentant systématiquement un œdème labial accompagné d’une toux sèche immédiatement après la consommation de vinaigre et de boissons alcoolisées. Les Prick-tests et les tests épicutanés à l’éthanol sont négatifs de même que le test de provocation au métabisulfite de sodium. La provocation orale avec 10 mL d’éthanol à 90 fut quant à elle responsable d’un angiœdème labial et jugal dans les minutes suivant l’ingestion, permettant ainsi d’objectiver une réaction d’hypersensibilité immédiate à cette molécule. Discussion.– L’éthanol pourrait agir via un mécanisme IgE-dépendant tandis que des IgE spécifiques contre l’acétaldéhyde et l’acide acétique, les métabolites de l’éthanol, ont été détectées. Face à une réaction immédiate après consommation d’une boisson alcoolisée, il convient avant tout d’exclure une allergie à l’un de ses composants chimiques. En cas de négativité des tests cutanés (prick et patch tests), un test de provocation par voie orale à l’alcool pure, en milieu hospitalier, est nécessaire. L’éviction d’éthanol et tous ces métabolites en constitue la principale prise en charge. Les traitements symptomatiques sont les antihistaminiques et les glucocorticoïdes. Les antagonistes morphiniques ou des AINS ne sont recommandés que dans de rares cas. Conclusion.– Les réactions immédiates à l’alcool sont rares mais nécessitent une prise en charge allergologique spécialisée. Pour en savoir plus Sticherling M, Brasch J. Clin Dermatol 1999;17:417–22. Gonzalez-Quintela A et al. Addict Biol 2004;9(3-4):195–204. Nakagawa Y et al. Allergol Int 2006;55(4):411–4. Ehlers I et al. Clin Exp Allergy 2002;32(8):1231–5. Sticherling M et al. Br J Dermatol. 1995;132(3):464–7. Fernando SL, Clarke LR. Case Rep Dermatol. 2009;1(1):1–6. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.021 Ali-16 Allergie alimentaire chez l’enfant au Sénégal M. Diallo-Chauvin Madame, Dakar, Sénégal Introduction.– L’allergie alimentaire est définie comme une perte de tolérance vis-à-vis d’un aliment. L’objectif de ce travail est de déterminer le profil de l’allergie alimentaire chez l’enfant au Sénégal, de déterminer les différentes manifestations cliniques et l’évolution de l’allergie en fonction de l’allergène. Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective regroupant tous les patients âgés de 0–15 ans vus en consultation pour allergie alimentaire de janvier 2007 à Septembre2013. Résultats.– Cent six dossiers ont été colligés sur 6 ans. Le sexe ratio était de 1,1 (54F/51 G). Les prick tests étaient positifs dans 93,4 % des cas et les IgE spécifiques dans 95,3 %. Les patients ont été mis sous régime d’éviction à l’exception des APLV dont 30 % ont eu une prescription d’hydrolysat de protéines de lait de vache. Une allergie multiple était notée dans13,2 %. Cinquante quatre patients (50,9 %) ont une allergie à l’œuf, 38 (35,8 %) au lait, 10 (9,4 %) à la crevette. L’allergie au blé représentait 8,5 % des patients et celle au poisson 5,7 %. Les signes digestifs (40,6 %), les sibilants (38,7 %), l’ eczéma (38,1 %), l’ urti- caire (18,9 %), le retard pondéral (17 %), l’ anaphylaxie (3,8 %) et l’entérocolite (2,8 %) représentaient les principaux symptômes. Discussion.– L’allergie à l’œuf est la première allergie alimentaire, suivie de l’ALPV (35,8 %), l’arachide arrive en 3 e position (12,3 %). Les troubles digestifs et l’eczéma sont les principaux symptômes dans l’APLV avec respectivement 81,6 % et 44,7 %. L’eczéma est le symptôme majeur dans l’allergie à l’œuf (64,9 %). Quatre sur 6 des allergiques au poisson (66,7 %) ainsi que la moitié (5/10) des allergiques à la crevette ont eu une urticaire. Les 3 entérocolites et 3 des 4 anaphylaxies ont été retrouvées chez les ALPV. Les 57,9 % des ALPV sont guéris ou tout au moins ont développé une tolé- rance. Les allergiques à l’œuf (37 %), arachide (30 %) et blé (44 %) ont évolué favorablement. Conclusion.– L’allergie alimentaire existe bel et bien au Sénégal. Elle pose un problème diagnostic et de prise en charge. Il est nécessaire de faire une étude multicentrique afin de déterminer la prévalence de l’allergie alimentaire chez les petits Sénégalais. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.022

Réaction immédiate à l’alcool

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232 Abstracts / Revue française d‘allergologie 54 (2014) 227–232

Introduction.– Le syndrome de Netherton est une pathologie dermatologiquecaractérisée par une érythrodermie ichtyosiforme congénitale, une dysplasiepilaire spécifique, des manifestations atopiques, ainsi qu’un retard de croissancestaturo-pondéral. C’est une maladie rare (incidence : 1/200 000 naissances)d’origine génétique, de transmission autosomique récessive. Les manifestationsallergiques alimentaires de cette affection ont été peu caractérisées.Méthodes.– Une cohorte de 12 enfants atteints du Syndrome de Netherton, suivisà l’hôpital Necker est investiguée. Les examens sanguins réalisés sont : un dosagedes IgE totales et spécifiques pour les principaux aliments de l’enfant et unmicro-array (Puce ISAC®). Les tests cutanés et patch tests ne peuvent pas êtreréalisés devant l’atteinte cutanée sévère. Une évaluation de la croissance staturo-pondérale est faite ainsi qu’un dosage de la 25-OH-vitamine D.Résultats.– Sur 12 patients évalués, 100 % ont des allergies alimentaires et desIgE totales élevées : 2472 kU/L (455–27211), médiane (extrêmes). Les IgE spé-cifiques sont augmentées pour le blanc d’œuf chez 90 % des enfants, les protéinesde lait de vache chez 81 %, l’arachide chez 72 %, le blé chez 63 % et le soja chez54 %. Les IgE spécifiques sont aussi augmentées pour la moutarde, le poissonet la noisette chez moins de 50 % d’entre eux. 50 % des patients ont un retardstaturo-pondéral (z-score de poids et/ou taille ≤ -2) et 100 % d’entre eux ont unpoids et/ou une taille inférieurs à la moyenne. 83 % des patients ont un déficit(< 30 ng/mL) en 25-OH-vitamine D : 18,5 ng/mL (6–75).Conclusion.– Les enfants atteints de Syndrome de Netherton ont un taux élevéd’allergies alimentaires, et de déficit en vitamine D, accompagnant le retard decroissance, dont l’étiologie n’est pas bien comprise. Ces anomalies nécessitentune prise en charge spécifique.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.020

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Réaction immédiate à l’alcoolF. Libon , B. Dézfoulian , A.F. NikkelsService de dermatologie, CHU de Liège, Liège, Belgique

Introduction.– La consommation d’alcool est fréquente et peut entraîner desréactions indésirables variées. Les hypersensibilités immédiates à l’alcool sontrarissimes et leur physiopathologie reste incertaine. L’implication d’un méca-nisme IgE-dépendant étant débattue.Méthodes.– Nous rapportons l’histoire d’une patiente asthmatique de 45 ansprésentant systématiquement un œdème labial accompagné d’une toux sècheimmédiatement après la consommation de vinaigre et de boissons alcoolisées.Les Prick-tests et les tests épicutanés à l’éthanol sont négatifs de même quele test de provocation au métabisulfite de sodium. La provocation orale avec10 mL d’éthanol à 90 fut quant à elle responsable d’un angiœdème labial et jugaldans les minutes suivant l’ingestion, permettant ainsi d’objectiver une réactiond’hypersensibilité immédiate à cette molécule.Discussion.– L’éthanol pourrait agir via un mécanisme IgE-dépendant tandis quedes IgE spécifiques contre l’acétaldéhyde et l’acide acétique, les métabolites del’éthanol, ont été détectées. Face à une réaction immédiate après consommationd’une boisson alcoolisée, il convient avant tout d’exclure une allergie à l’un deses composants chimiques. En cas de négativité des tests cutanés (prick et patchtests), un test de provocation par voie orale à l’alcool pure, en milieu hospitalier,est nécessaire.L’éviction d’éthanol et tous ces métabolites en constitue la principale priseen charge. Les traitements symptomatiques sont les antihistaminiques et

les glucocorticoïdes. Les antagonistes morphiniques ou des AINS ne sontrecommandés que dans de rares cas.Conclusion.– Les réactions immédiates à l’alcool sont rares mais nécessitentune prise en charge allergologique spécialisée.Pour en savoir plusSticherling M, Brasch J. Clin Dermatol 1999;17:417–22.Gonzalez-Quintela A et al. Addict Biol 2004;9(3-4):195–204.Nakagawa Y et al. Allergol Int 2006;55(4):411–4.Ehlers I et al. Clin Exp Allergy 2002;32(8):1231–5.Sticherling M et al. Br J Dermatol. 1995;132(3):464–7.Fernando SL, Clarke LR. Case Rep Dermatol. 2009;1(1):1–6.

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Allergie alimentaire chez l’enfant au SénégalM. Diallo-ChauvinMadame, Dakar, Sénégal

Introduction.– L’allergie alimentaire est définie comme une perte de tolérancevis-à-vis d’un aliment. L’objectif de ce travail est de déterminer le profil del’allergie alimentaire chez l’enfant au Sénégal, de déterminer les différentesmanifestations cliniques et l’évolution de l’allergie en fonction de l’allergène.Méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective regroupant tous les patients âgésde 0–15 ans vus en consultation pour allergie alimentaire de janvier 2007 àSeptembre2013.Résultats.– Cent six dossiers ont été colligés sur 6 ans. Le sexe ratio était de 1,1(54F/51 G).Les prick tests étaient positifs dans 93,4 % des cas et les IgE spécifiques dans95,3 %. Les patients ont été mis sous régime d’éviction à l’exception des APLVdont 30 % ont eu une prescription d’hydrolysat de protéines de lait de vache.Une allergie multiple était notée dans13,2 %.Cinquante quatre patients (50,9 %) ont une allergie à l’œuf, 38 (35,8 %) au lait,10 (9,4 %) à la crevette. L’allergie au blé représentait 8,5 % des patients et celleau poisson 5,7 %.Les signes digestifs (40,6 %), les sibilants (38,7 %), l’ eczéma (38,1 %), l’ urti-caire (18,9 %), le retard pondéral (17 %), l’ anaphylaxie (3,8 %) et l’entérocolite(2,8 %) représentaient les principaux symptômes.Discussion.– L’allergie à l’œuf est la première allergie alimentaire, suivie del’ALPV (35,8 %), l’arachide arrive en 3e position (12,3 %).Les troubles digestifs et l’eczéma sont les principaux symptômes dans l’APLVavec respectivement 81,6 % et 44,7 %. L’eczéma est le symptôme majeur dansl’allergie à l’œuf (64,9 %). Quatre sur 6 des allergiques au poisson (66,7 %)ainsi que la moitié (5/10) des allergiques à la crevette ont eu une urticaire. Les3 entérocolites et 3 des 4 anaphylaxies ont été retrouvées chez les ALPV.Les 57,9 % des ALPV sont guéris ou tout au moins ont développé une tolé-rance. Les allergiques à l’œuf (37 %), arachide (30 %) et blé (44 %) ont évoluéfavorablement.Conclusion.– L’allergie alimentaire existe bel et bien au Sénégal. Elle pose unproblème diagnostic et de prise en charge. Il est nécessaire de faire une étudemulticentrique afin de déterminer la prévalence de l’allergie alimentaire chezles petits Sénégalais.

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2014.02.022