Recuperation Des Malades Mentaux Errants Dans La Ville d

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UNIVERSITE DE KINSHASA

2010FACULTE DE MEDECINE - CNPP -

RECUPERATION DES MALADES MENTAUX ERRANTS DANS LA VILLE DE KINSHASA Projet -

KASWA KASIAMA J. Neuropsychiatre15/11/2010

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TABLE DES MATIERES I. INTRODUCTION 5

1.1.Problmatique 1 1.2. But 1.3.Dfinition 1.4.Ampleur 41.1.1. Impact

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4 1.1.2. Cots conomiques pour la socit 1.1.3. Incidence sur la qualit de la vie 1.5. Statistiques 1.6. Causes 7 1.6.1. Pauvret 7 1.6.2 .Milieu socio-conomique 7 1.6.3 Sexe 7 1.6.4. Conflits et catastrophes 5

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1.6.5. Maladies physiques graves 8 1.6.6. Contexte social et familial 8 1.6.7. Facteurs biologiques 9 1.6.8. Facteurs psychologiques 9 1.6.9. Facteurs sociaux 9 1.7. Troubles courants 11 1.7.1. Troubles dpressifs 11 1.7.2. Troubles lis l'utilisation de substances 11 1.7.3. Schizophrnie 13 1.7.4.Epilepsie 13 1.7.5.Maladie d'Alzheimer 14 1.7.6. Retard mental 14 1.7.7.Troubles de l'enfance et de l'adolescence 15 1.8.Comorbidit

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1.8.1.Suicide 15 1.8.2. Stigmatisation 16 1.8.3. Le droit la dignit 16 1.9. Contexte 17 1.10.Bnficiaires 18 II. III. HYPOTHESE 19 OBJECTIF 19 IV. V. Gnral 19 Spcifiques 19 20 21

RESSOURCES PERSPECTIVES REFERENCES

22 ANNEXE I : GLOSSAIRE 24

ANNEXE II : PHOTOS

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INTRODUCTION

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1.1. Problmatique Si la promotion d'une bonne sant mentale chez tous les membres de la socit est manifestement un objectif important, il reste encore beaucoup apprendre sur la manire d'y parvenir. Lorsquil vous arrive de dire dans votre entourage que vous navez pas dormi parce que vous aviez mal au ventre, vous allez voir que tout le monde va sapitoyer sur vous. Ajoutez un peu que cette maladie na pas t dtecte lhpital et na pas t prise en compte ; vous aurez autour de vous des cris d'indignations comme "c'est inadmissible de ne pas s'occuper de cette maladie, quelle socit pourrie !" Dites encore vos amis : "jai un trouble mental, jentends des voix, mon corps sens mauvais, je suis la lune " et vous allez voir quelle vitesse va se crer le vide autour de vous. Ils ne vont pas vous dranger pour cela, soyez tranquille, par contre dans votre dos, les discussions sur vous vont pleuvoir : "a ne va pas non ! " "Quelque chose ne marche pas dans sa tte, voil un bon candidat pour le CNPP". La socit appelle "fou" tout malade mental. Aujourdhui la ville de Kinshasa ne sait plus o donner de la tte. A peine que vous faites deux kilomtres, votre regard doit croiser des personne bizarres, toutes sales, demi-nues parfois bien surcharges, dambulant le long des artres. Durant cette priode des grandes chaleurs, elles sont nombreuses en vagabondage dans les espaces verts, dans les abribus, presque dans toutes les rues et le long des boulevards. On les voit instables et parfois agites, certaines mme agressives et dangereuses pour les pitons. Quel spectacle dsolant et dsagrable !

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Vous avez certainement bien compris, il sagit des malades mentaux errant dans la ville de Kinshasa. Lvasion de ces malades, la dambulation et la divagation inquite la population et les autorits. La maladie mentale fait peur ; elle encore tabou et non accepte par la socit, renie presque par tout le monde parce qu'elle est symbole de honte pour beaucoup de familles. Souvent, elle est associe, tort, une faiblesse, une perte de contrle ou encore des vnements pnibles mais spectaculaires, lesquels sont souvent mal mdiatiss. Et pourtant, il sagit bien l des personnes malades qui souffrent de maladie mentale. Ne loublions pas, le comportement humain est en partie dtermin par les interactions avec l'environnement naturel ou social qui peuvent avoir pour l'individu des consquences favorables ou indsirables. Une personne, en principe, a davantage tendance adopter les comportements les plus gratifiants socialement que ceux qui sont ignors ou sanctionns par son milieu. Les troubles mentaux et du comportement peuvent donc tre considrs comme un comportement inadapt acquis, au cours de l'existence, naturellement ou par l'observation d'autrui. Ces malades posent un rel problme de prise en charge dans la mesure o elles ont souvent besoin de mdicaments ou d'un foyer d'accueil. Elles souffrent psychologiquement de l'isolement et de l'abandon par les leurs cause de la mchancet et du mpris quils affichent envers elles ; cet tat d'abandon est parfois source de retard dans leur gurison ou de rechute. Ainsi, seule la rue est encore en mesure daccueillir cette catgorie sociale. Pourtant, des interventions efficaces existent aujourd'hui pour toute une srie de problmes de sant mentale. Sinon, quel drame, quel

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manquement l'un des plus pineux problmes des droits de l'Homme ! Dans ce phnomne des malades errants, Les parents ont leur part de responsabilit. Face la recrudescence des agressions perptres par des malades mentaux errant dans la capitale, le Ministre de la sant Publique est mont au crneau pour exhorter les experts en sant mentale adapter les infrastructures daccueil pour la prise en charge de ces malades sociabilit rduite qui participent au climat dinscurit dans la ville de Kinshasa. A cause de toutes ces insuffisances, le Ministre de la Sant Publique voudrait initier quelques actions et tracer des perspectives en vue d'une meilleure prise en charge des malades mentaux. Cest vrai, ne nous voilons pas la face, la maladie mentale n'est pas permise ni autorise travers le monde ; c'est une maladie grave du fait des conduites impulsives, autodestructrices, d'abus de substance et de risque trs lev de suicide alors que des traitements existent. Nanmoins les structures pour les soins existent et la prise en charge doit tre rvalue. A l'image d'autres secteurs, la sant mentale est confronte, selon l'autorit de tutelle, aux mmes problmes qui minent le secteur sanitaire dans notre pays, savoir, les difficults de prise en charge conscutives au budget modeste allou pour ce secteur au Ministre de la Sant Publique. Dans tous les cas nous devons en parler, sans tabou ni gne, car les maladies mentales sont des pathologies comme les autres. Malheureusement les blessures de lme demandent plus de moyen comme elles ne sont pas toujours dcelables et diagnostiques. Il faut accompagner ces malades, les encadrer, les suivre parce quils restent nanmoins des humains. Nous devons

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savoir que personne na demand tre malade, l'exception de ceux qui le deviennent du fait des stupfiants, nous sommes tous des malades potentiels ; personne ne peut se dire quil en est labri. Aujourdhui, lorsque nous parlons des troubles mentaux, nous devons le faire avec notre c ur en sachant que nous nous situons un niveau donn de la chane dont la sant n'est qu'un maillon. Des efforts doivent donc tre faits tous les niveaux et nous comptons sur les communicateurs pour nous aider sensibiliser chacun de ces niveaux: le gouvernement, les parents, les jeunes qui s'abandonnent aux stupfiants ou l'alcool et les personnels de sant eux-mmes dont certains ne prennent pas parfois leur tche c ur. Le systme de scurit sociale est encore rudimentaire, peuttre mme inexistant dans notre pays. Pour les malades mentaux errant dans cette grande ville, parce quils peuvent tre soigns et souvent gurir, leur prise en charge demande la coordination des efforts dune police de secours aux malades mentaux, des Ministres de lIntrieur, des Affaires Sociales et de la Sant Publique. Il ne faut pas abandonner les malades mentaux ; ce sont des personnes qui peuvent encore apporter beaucoup la socit. A dfaut d'un soutien social suffisant, la misre peut survenir rapidement parce que les troubles mentaux vont provoquer des incapacits graves et durables, y compris l'inaptitude au travail. Cest vrai, les maladies mentales sont un problme majeur de sant publique et aussi une priorit des pouvoirs publics, en partie cause de leur incidence leve, mais aussi cause de la quantit incroyable de ressources qui sont utilises pour les traiter, mme si tout le monde sentend pour affirmer que ce nest pas assez.

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S'il reste encore beaucoup apprendre et faire, il est maintenant clair que nous possdons les connaissances et les moyens ncessaires pour rduire sensiblement la charge de morbidit imputable aux troubles mentaux et du comportement dans notre pays. 1.2. But Le but de cet projet est de mettre la disposition de notre Ministre de la Sant Publique des lments pour aider le Pouvoir publique : - matriser le nombre important de ces malades errant dans la ville en les rcuprant pour une prise en charge mdicale dans un centre spcialis. - de rduire la souffrance tant soit peu des personnes atteintes et celle de leurs proches qui semblent vivre dans labandon et sans soutien. 1.3. Dfinition Afin de mieux comprendre ce projet, il est bon tout de mme que nous ayons une certaine comprhension des termes. Par maladie mentale, on dsigne l'ensemble des problmes affectant l'esprit. En fait, il s'agit de manifestations d'un dysfonctionnement psychologique et souvent biologique. Ces perturbations provoquent diffrentes sensations de malaises, des bouleversements motifs et/ou intellectuels, de mme que des difficults de comportement. Cest un trouble mental caractris notamment par l'instabilit, l'impulsivit ou par l'accomplissement d'actes antisociaux. Cause principale d'invalidit, cette maladie regroupe l'ensemble des affections de la sphre relationnelle qui

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perturbent le comportement, le sentiment, la relation autrui ou la pense d'un tre humain dont l'insertion sociale, trop douloureuse pour lui-mme, sa famille ou le voisinage, est rendue problmatique sinon impossible. Elle se caractrise par une perturbation des facults mentales, heureusement susceptible d'tre gurie ou rduite au moyen d'une thrapie adapte. Le DSM dfinit un trouble mental comme un syndrome psychologique ou comportemental ou modes de fonctionnements cliniquement significatifs qui se produisent chez un individu et qui est associ une souffrance prsente (par exemple, un symptme douloureux) ou une incapacit (c.--d., dfaillance dans un ou plusieurs domaines importants du fonctionnement) ou encore un risque accru de souffrance, mort, peine, incapacit ou une perte importante de libert. Tout est prfrable la maladie mentale (1). Les troubles mentaux et du comportement sont galement dfinis dans la Classification statistique Internationale des Maladies et des problmes de sant connexes (CIM-10). Leurs symptmes varient, mais consistent gnralement en un certain dysfonctionnement des penses, des motions, du comportement et/ou des relations avec les autres. On peut citer comme exemples la schizophrnie, la dpression, le retard mental et les troubles dus l'usage de substances psycho actives (2).

1.4.Ampleur

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Depuis quelques annes, lpidmiologie des troubles mentaux occupe une place de premier plan dans les travaux que lOrganisation mondiale de la sant consacre la sant mentale.

Dans la vision de l'OMS la maladie mentale serait la cause la plus importante d'invalidit de par le monde. Suivant l'ide de l'OMS elle serait donc responsable de plus du tiers des pertes d'annes de vie active. LOrganisation Mondiale de la Sant nous dit: - Une personne sur 4 souffre d'un trouble mental un moment de sa vie. - Il existe des traitements mais prs des 2 tiers ne vont jamais se faire soigner - Avec un traitement adquat les personnes peuvent vivre des vies productives L'OMS estime qu'entre 2 et 4% de la population gnrale satisfait aux critres du trouble borderline. La mortalit annuelle par suicide atteindrait prs de 60 000 personnes par an en Europe, soit plus que la mortalit par accident de la route (28). Selon une tude amricaine, ces troubles, extrmement douloureux, cotent la socit autant que toutes les formes de cancer runies alors que les recherches sont quarante fois moindres (5).

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En France, des quipes de niveau international existent, mais elles restent en petit nombre et chacune ne compte que quelques chercheurs. Pour dvelopper les recherches, il faut former des chercheurs et multiplier les quipes. Dans ce pays par exemple : 3% des dcs sont dues aux maladies mentales ; 15% de la population souffre de troubles mentaux; le suicide est la 2e cause de mortalit chez les adolescents et la 1re chez les 25-35 ans. Si nous navons pas prsentement les chiffres pour la RDC, nous osons croire que nous sommes aussi concerns. 1.4.1. Impact Les troubles mentaux et du comportement ont d'importantes rpercussions sur les individus, leur famille et leur communaut. L'individu souffre non seulement des symptmes inquitants de sa maladie, mais aussi de ne pas pouvoir participer des activits professionnelles ou rcratives, souvent du fait d'une discrimination son gard. La charge que reprsente pour la famille la maladie mentale d'un de ses membres n'a pas encore t convenablement value, mais les faits montrent qu'elle est certainement trs importante (6). Aux difficults financires s'ajoutent la charge motionnelle de la maladie, le stress d au comportement perturb du malade, le drglement de la vie de famille au quotidien et les entraves la vie sociale (OMS, 1997a). Les frais thrapeutiques sont souvent la charge des proches, faute d'assurance ou lorsque celle-ci ne couvre pas les troubles mentaux.

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1.4.2. Cots conomiques pour la socit Les consquences conomiques des troubles mentaux sont profondes, multiples et durables. Ces troubles entranent toute une srie de cots pour l'individu, sa famille et l'ensemble de la communaut. La charge totale de morbidit lie ces troubles n'a pas t estime, ce qui serait d'ailleurs extrmement difficile tant donn que bon nombre d'entre eux sont parfois les signes avant-coureurs de troubles bien plus invalidants un ge plus avanc. Certains de ces cots sont vidents et quantifiables, d'autres presque impossibles mesurer. Au nombre des premiers figurent le cot des services sanitaires et sociaux, la perte d'emploi et la baisse de productivit, l'incidence sur la famille et les gardes-malades, la criminalit et l'inscurit ainsi que le dcs prmatur. On a calcul, principalement dans des pays industrialiss, le cot conomique total des troubles mentaux. Il a t ainsi estim que le cot annuel cumul aux Etats-Unis d'Amrique reprsentait environ 2,5 % du produit national brut (Rice et al., 1990). Quelques tudes ont t ralises en Europe pour dterminer la part des dpenses consacres aux troubles mentaux dans le cot total des services de sant. Le chiffre estimatif tait de 23,2 % aux Pays-Bas (22), o seuls les frais d'hospitalisation ont t pris en compte. On ne dispose d'aucune estimation scientifique pour d'autres rgions du monde, mais il est probable que les troubles mentaux y reprsentent aussi une part substantielle du cot conomique

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global. Si leur cot direct est modique dans les pays o les services de sant mentale sont rares et o leur couverture est faible, c'est parce que le cot indirect induit par la perte de productivit est proportionnellement plus important que le cot direct. En outre, l'conomie que reprsente l'absence de traitement risque en fait d'accrotre les cots indirects en prolongeant la dure des troubles et des incapacits qu'ils entranent (Chisholm et al., 2000). Toutes ces estimations sont trs certainement infrieures au cot conomique rel puisqu'elles ne tiennent pas compte du cot, pour les malades et leur famille, des occasions perdues. 1.4.3. Incidence sur la qualit de la vie Les troubles mentaux et du comportement perturbent profondment la vie des personnes touches et de leur famille. Certes, le malheur et la souffrance ne se mesurent pas, mais on peut par exemple se faire une ide de l'impact de ces troubles grce aux instruments servant apprcier la qualit de la vie (24). La mthode consiste recueillir l'avis de l'intress sur plusieurs aspects de sa vie afin d'valuer les consquences nfastes des symptmes et des troubles (Orley et al., 1998). La qualit de vie des personnes atteintes de troubles mentaux a fait l'objet de plusieurs tudes d'o il ressort que le prjudice est non seulement considrable, mais durable (25). On a constat que la qualit de vie reste mdiocre, mme aprs la gurison, sous l'effet de facteurs sociaux tels que les prjugs et la discrimination qui

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perdurent. Les rsultats des tudes semblent indiquer aussi que les personnes souffrant de troubles graves et longtemps places en institution ont une qualit de vie infrieure celle des malades qui vivent dans la communaut. Une rcente tude a clairement montr que la non-satisfaction des besoins sociaux et fonctionnels de base tait le premier facteur prdictif d'une mauvaise qualit de vie chez les sujets atteints de troubles svres (25). Les dsordres graves ne sont pas les seuls nuire la qualit de la vie. L'anxit et les troubles paniques ont eux aussi des rpercussions considrables, notamment sur le fonctionnement psychologique (26). 1.5. Statistiques Les statistiques dans ce domaine sont difiantes. Les estimations portent croire que 450 millions de personnes, actuellement en vie, ont un trouble mental ou des problmes psychosociaux. Au sein dune famille, une personne au moins sur quatre risque den souffrir et rares sont celles qui ne sont pas concernes. Dans ce groupe, on compte dans le monde 45 millions de schizophrnes soit 1 % de la population en gnral et environ 10 % de la population adulte sans variations notables d'un pays, d'une culture ou d'une poque l'autre. Les tudes ont montr une prvalence environ de 0,6 8,3 % de cas pour une population de mille et les estimations de lincidence annuelle universelle de la schizophrnie lors du premier traitement psychiatrique varient de 0,11 0,7 % de cas pour mille, approximativement 90 %

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dhommes et 70 % de femmes qui deviennent malades avant lge de 30 ans. Selon lOrganisation mondiale de la Sant, entre 35 et 45 % des journes dabsentisme seraient attribuables des problmes de sant mentale dans les pays dvelopps (27). Des donnes pidmiologiques rvlent que chaque anne, prs de 3 % des Canadiens connatront une grave maladie mentale et 17 % seront atteints dune maladie lgre modre. (8). Environ 20 % de la population souffrira dune maladie mentale au cours de leur vie, et le 80% qui reste sera affecte par une maladie mentale chez un membre de la famille, un ami ou un collgue. (8). Daprs le sondage sur la qualit de vie rdig par Neasa Martin de la Socit Canadienne de la Schizophrnie en janvier 2009, il est dmontr quun quart de schizophrnes vivent avec leur famille et 15 % vivent dans des logements superviss. Ils sont en moyenne, gs de 37 ans et presque la moiti dentre eux occupent un emploi temps complet ou temps partiel. Dix pour cent affirment avoir un problme de toxicomanie ou de dpendance. Ces statistiques ne sont certes pas rjouissantes et elles ne tiennent mme pas compte du fait quun nombre encore plus grand de personnes sont touches par des problmes motionnels temporaires qui causent de la dtresse. Pensons, par exemple, aux gens qui souffrent danxit marque qui les empche de fonctionner adquatement. Parce que nous sommes des tres biologiques et sociaux, les sentiments de dtresse motionnelle occasionnelle sont naturels et impliquent quon soit capable de se tourner vers quelquun pour nous aider. Personne ne peut viter entirement des crises motionnelles priodiques au cours de sa vie, pas plus que nous ne pouvons viter

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compltement le virus de la grippe. Ces chiffres pour notre pays sont indicatifs. 1.6. Causes Une srie de facteurs dterminent la prvalence, la survenue et l'volution des troubles mentaux et du comportement. Il s'agit de facteurs socio-conomiques, de facteurs dmographiques tels que le sexe et l'ge, d'vnements graves comme les conflits et les catastrophes, de la prsence de maladies physiques graves et du milieu familial, qui sont brivement dcrits ici pour illustrer la manire dont ils influent sur la sant mentale. 1.6.1. Pauvret La misre et les maux qui y sont associs, chmage, manque d'instruction, privations et absence de domicile fixe ne sont pas seulement largement rpandus dans les pays pauvres, ils touchent aussi une importante minorit de pays riches. 1.6.2. Milieu socio-conomique Il semble galement que le milieu socio-conomique influe sur l'volution des troubles (Saraceno & Barbui, 1997), ce qui pourrait tre d certaines variables relatives aux services, notamment les obstacles l'accs aux soins. Les pays pauvres n'ayant que peu de ressources consacrer aux soins de sant mentale, ceux-ci sont souvent inaccessibles aux classes dfavorises.

1.6.3. Sexe

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Si la prvalence de l'ensemble des troubles mentaux et du comportement ne semble pas changer selon le sexe, l'anxit et les troubles dpressifs sont toutefois plus courants chez les femmes, tandis que les troubles lis l'utilisation de substances et les personnalits asociales sont plus frquents chez les hommes (Gold, 1998). Presque toutes les tudes indiquent que la prvalence des troubles dpressifs et anxieux est plus leve chez les femmes, dans une proportion gnralement comprise entre 1,5 et 2 pour 1. L'ge est un important dterminant des troubles mentaux. Ceux qui se dclenchent pendant l'enfance et l'adolescence. Les personnes ges sont, elles aussi, particulirement vulnrables. Outre la maladie d'Alzheimer, dont il a dj t question, plusieurs troubles mentaux ou du comportement s'observent chez elles. En rgle gnrale, la prvalence de certains troubles tend augmenter avec l'ge. C'est le cas notamment de la dpression. 1.6.4. Conflits et catastrophes Les conflits, notamment les guerres et les troubles civils, et les catastrophes touchent de nombreuses populations et engendrent des problmes de sant mentale. On estime 50 millions environ le nombre de personnes rfugies ou dplaces dans le monde. Des millions d'autres sont victimes de catastrophes naturelles telles que tremblements de terre, inondations, typhons, ouragans et autres cataclysmes de grande ampleur (IFRC, 2000). Ces vnements ont des effets

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dvastateurs sur la sant mentale des victimes, dont la plupart vivent dans des pays en dveloppement qui manquent cruellement de moyens pour faire face de tels problmes. Entre un tiers et la moiti des victimes souffrent de dtresse psychique. Le diagnostic le plus frquent est l'tat de stress post-traumatique, qui s'accompagne souvent de troubles dpressifs ou anxieux. L'tat de stress post-traumatique s'observe aprs un vnement exceptionnellement menaant ou catastrophique et se caractrise par des souvenirs envahissants, l'vitement de situations en rapport avec la cause du traumatisme, des troubles du sommeil, l'irritabilit et la colre, le manque de concentration et l'hyper vigilance. 1.6.5. Maladies physiques graves Une maladie physique grave rejaillit sur la sant mentale du malade et sur celle de sa famille tout entire. C'est le cas de la plupart des maladies trs invalidantes ou mortelles, par exemple le cancer chez l'homme et la femme, et notamment de l'infection VIH/SIDA. L'pidmie d'infection VIH/SIDA ralentit la croissance conomique et rduit l'esprance de vie de prs de 50 % dans les pays les plus durement touchs. Beaucoup de pays considrent dsormais le VIH/SIDA comme un flau national. L'pidmie a d'importantes rpercussions sur la sant mentale. Certaines personnes souffrent de troubles et problmes psychologiques du fait de leur sropositivit. La stigmatisation et la discrimination dont font l'objet les sropositifs et les malades

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du SIDA contribuent aussi beaucoup au stress psychique, qui peut aller de troubles anxieux ou dpressifs des troubles de l'adaptation. Par ailleurs, on peut noter une altration des fonctions cognitives si l'on en recherche les signes (Starace et al., 1998). Les membres de la famille sont eux-mmes victimes des prjugs et vont devoir faire face au dcs prmatur de l'un des leurs. 1.6.6. Contexte social et familial Les troubles mentaux dpendent beaucoup du contexte social. Une srie de facteurs sociaux influent sur la survenue, l'volution et l'issue de ces troubles. La vie de chacun est jalonne d'vnements plus ou moins importants, heureux (telle une promotion au travail) ou malheureux (un deuil ou un chec professionnel, par exemple). On a remarqu qu'une srie d'vnements prcde immdiatement la survenue des troubles mentaux (Brown et al., 1972 ; Leff et al., 1987). Les tudes semblent indiquer que tous les faits marquants de la vie sont des facteurs de stress et prdisposent aux troubles mentaux lorsqu'ils se suivent de prs. Ce phnomne n'est pas limit aux troubles mentaux ; il a t aussi mis en vidence pour certaines maladies physiques comme l'infarctus du myocarde. Il va de soi que les vnements de vie ne sont qu'un facteur dterminant parmi d'autres (prdisposition gntique, personnalit, aptitude faire face, etc.). D'importantes dcouvertes ont t faites il y a peu, et une nette corrlation a pu tre tablie entre le contexte social et

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affectif de la famille et les rcidives chez les schizophrnes, mais pas ncessairement avec la survenue du trouble : critiques, hostilit, dbordement motionnel et soutien chaleureux. 1.6.7. Facteurs biologiques On a montr par ailleurs que ces troubles sont associs des perturbations des communications nerveuses l'intrieur de certains circuits. Dans le cas de la schizophrnie, des anomalies dans la maturation des circuits nerveux peuvent produire des modifications anatomopathologiques dtectables aux niveaux cellulaire et tissulaire, ce qui a pour effet un traitement de l'information inappropri ou mal adapt (Lewis & Lieberman, 2000). Dans la dpression, toutefois, il est possible que des anomalies anatomiques distinctes se produisent ; le risque de maladie pourrait tre d en fait des variations de la ractivit des circuits nerveux (Berke & Hyman, 2000), qui elles-mmes reflteraient de subtiles variations de la structure, de la localisation ou des niveaux d'expression de protines essentielles une fonction normale. 1.6.8. Facteurs psychologiques Des facteurs psychologiques particuliers sont galement associs la survenue de troubles mentaux et du comportement. L'une des principales observations du XXe sicle qui a faonn la conception actuelle est l'importance primordiale des relations, pendant les premires annes, avec

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les parents ou autres responsables de l'enfant. Des soins affectueux, attentifs et stables permettent au nourrisson et au jeune enfant de dvelopper normalement des fonctions telles que le langage, l'intellect et la matrise des motions. Les checs peuvent tre dus des problmes de sant mentale, la maladie ou au dcs de la personne qui a la charge de l'enfant. L'enfant peut tre spar de cette personne du fait de la misre, de la guerre ou d'un dplacement de population. Quelle qu'en soit la raison prcise, lorsque les enfants ne sont pas convenablement levs par ceux qui en ont la charge, ils risquent davantage de prsenter des troubles mentaux et du comportement au cours de l'enfance ou dans la suite de l'existence. 1.6.9. Facteurs sociaux Des facteurs sociaux tels que l'urbanisation, la pauvret et le progrs technologique ont t associs la survenue de troubles mentaux et du comportement. Toutefois, on ne saurait en dduire que les effets des changements sociaux sur la sant mentale sont les mmes pour tous les membres d'une socit donne. Ils diffrent gnralement selon la situation socio-conomique, le sexe, la race et l'ethnie. L'urbanisation moderne peut nuire la sant mentale en aggravant les facteurs de stress et les situations dfavorables : surpeuplement et pollution de l'environnement, pauvret et dpendance l'gard d'une conomie montaire, incidence

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leve de la violence, rduction des soutiens sociaux, etc. (Desjarlais et al., 1995). La moiti environ de la population urbaine des pays bas et moyen revenu vit dans la misre et des dizaines de millions d'adultes et d'enfants sont sans logis. Dans certaines rgions, le dveloppement conomique force un nombre croissant d'habitants migrer vers les villes en qute de moyens de subsistance. Or ces migrations n'apportent gnralement pas une amlioration du bien-tre social mais ont souvent pour effet d'accrotre le chmage et de placer les migrants dans des conditions de vie misrables o ils sont exposs un stress social et un risque accru de troubles mentaux en raison de l'absence de rseaux sociaux de soutien. Les conflits, les guerres et les troubles civils sont associs une incidence accrue des problmes de sant mentale. Pour bien des gens, la vie rurale est une source de difficults. L'isolement, l'absence de transports et de communications ainsi que l'insuffisance des moyens ducatifs et conomiques sont des problmes courants. En outre, les ressources et l'expertise cliniques des services de sant mentale sont concentres dans les grandes zones urbaines, ce qui limite les possibilits offertes aux ruraux ncessitant des soins dans ce domaine. Le racisme soulve lui aussi des questions importantes. Si l'on rpugne, dans certains milieux, parler des effets de la discrimination raciale et ethnique sur la sant mentale, des

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recherches psychologiques, sociologiques et anthropologiques montrent que le racisme est li la persistance de problmes mentaux. Les observations dont on dispose montrent que des personnes longtemps victimes du racisme risquent davantage de prsenter des problmes de sant mentale ou de subir une aggravation de problmes existants. Quant aux personnes qui pratiquent et perptuent le racisme, il apparat qu'elles prsentent ou dveloppent elles-mmes certains types de problmes mentaux. L'influence du racisme peut aussi tre considre au niveau de la sant mentale collective de groupes ou de socits. Le racisme a inspir bien des rgimes d'oppression dans le monde entier et toutes les poques. Rcemment, il a conduit les Sud-Africains blancs considrer leurs compatriotes noirs comme des ennemis et commettre des actes qu'en d'autres circonstances ils auraient jugs moralement rprhensibles. L'ampleur et le rythme spectaculaires de l'volution technologique la fin du XXe sicle sont aussi associs l'apparition de troubles mentaux et du comportement. Cette volution, notamment l'extraordinaire essor des communications, offre de puissants moyens qui faciliteront la diffusion de l'information et accrotront la capacit d'action des usagers. La tlmdecine permet aujourd'hui de soigner les gens distance. Toutefois, ces progrs ont aussi des inconvnients. Il semblerait que les images diffuses par les mdias aient une incidence sur l'augmentation de la violence, le comportement sexuel et le got pour la pornographie, tandis que la violence des jeux vido favorise l'agressivit (Dill, 1998). Dans l'ensemble du monde, le taux d'augmentation des dpenses consacres la publicit est suprieur d'un tiers au taux de

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croissance de l'conomie mondiale. Une promotion commerciale accrocheuse joue un rle non ngligeable dans la mondialisation de l'usage de l'alcool et du tabac chez les jeunes, ce qui accrot le risque de troubles lis la toxicomanie et de maladies physiques dues l'usage de ces substances (Klein, 1999). 1.7. Troubles courants Les troubles mentaux et du comportement forment un ensemble htrogne. Certains sont lgers, d'autres graves ; tels ne durent que quelques semaines, tels autres toute la vie ; certains ne se dtectent que par un examen approfondi, alors que d'autres sont patents, mme pour un observateur non averti. Quelques troubles courants qui font peser un lourd fardeau sur la collectivit et sont gnralement considrs comme trs proccupants : les troubles dpressifs, les troubles lis l'utilisation de substances, la schizophrnie, l'pilepsie, la maladie d'Alzheimer, le retard mental et les troubles de l'enfance et de l'adolescence. Le fait que l'pilepsie figure parmi eux mrite quelques explications. L'pilepsie est un trouble neurologique, class avec les autres maladies du systme nerveux dans le chapitre VI de la CIM-10. Toutefois, elle tait regarde autrefois comme un trouble mental et l'est encore dans de nombreuses socits.

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1.7.1. Troubles dpressifs La dpression se manifeste par une tristesse de l'humeur, une perte d'intrt pour toute activit et une baisse de l'nergie. Les autres symptmes sont une diminution de l'estime de soi et de la confiance en soi, une culpabilit injustifie, des ides de mort et de suicide, des difficults se concentrer, des troubles du sommeil et une perte d'apptit. La dpression peut aussi s'accompagner de symptmes somatiques. Pour rsumer, la dpression est un trouble mental courant, responsable d'une lourde charge de morbidit, et qui devrait progresser au cours des 20 prochaines annes. 1.7.2. Troubles lis l'utilisation de substances Parmi les troubles mentaux et du comportement rsultant de l'utilisation de substances psycho actives figurent les troubles lis l'utilisation d'alcool, d'opiacs tels que l'opium ou l'hrone, de drivs du cannabis comme la marijuana, de sdatifs ou d'hypnotiques, de cocane, d'autres stimulants, d'hallucinognes, de tabac et de solvants volatils. Le tableau clinique comprend l'intoxication, l'utilisation nocive pour la sant, la dpendance et les troubles psychotiques. On pose le diagnostic d'utilisation nocive lorsque la consommation est prjudiciable la sant physique ou mentale. Le syndrome de dpendance se caractrise par un dsir puissant d'utiliser la substance, une difficult en contrler l'utilisation, un syndrome de sevrage physiologique, une tolrance aux effets de la substance, l'abandon d'autres sources de plaisir et d'intrt, et la poursuite de la consommation malgr ses effets nocifs sur soi-mme et sur autrui. Les personnes atteintes de

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troubles mentaux fument prs de deux fois plus que les autres ; les schizophrnes et les alcoolo-dpendants sont trs souvent de gros fumeurs, la proportion pouvant atteindre 86 %.1-3 Une tude rcemment mene aux Etats-Unis d'Amrique a rvl que 41 % des personnes souffrant de troubles mentaux fumaient, contre 22,5 % de la population gnrale ; 44 % des cigarettes fumes dans ce pays le seraient par des malades mentaux. L'alcool est lui aussi d'usage courant dans la plupart des rgions du monde. La prvalence ponctuelle des troubles lis l'alcool (utilisation nocive pour la sant et dpendance) chez l'adulte serait voisine de 1,7 % selon l'analyse de la CMM en 2000. Le taux est de 2,8 % chez les hommes et de 0,5 % chez les femmes. La prvalence varie normment selon les rgions : trs faible dans certains pays du Moyen-Orient, elle dpasse 5 % en Amrique du Nord et dans certaines parties d'Europe orientale. Etant donn que la consommation d'alcool augmente rapidement dans certains pays en dveloppement (20), la situation risque de s'aggraver encore (OMS, 2000b). Chez les populations indignes du monde entier, l'abus d'alcool et les problmes qui y sont associs sont plus frquents et constituent un grave sujet de proccupation. L'alcool cote cher la socit. Le cot annuel de l'alcoolisme aux Etats-Unis d'Amrique a t estim US $148 milliards, dont US $19 milliards pour les dpenses de sant (12). Au Canada, le cot conomique de l'alcoolisme

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s'lve approximativement US $18,4 milliards, soit 2,7 % du produit intrieur brut. Les statistiques d'autres pays situent le cot des problmes lis l'alcool environ 1 % du produit intrieur brut (Collins & Lapsely, 1996 ; Rice et al., 1991). D'aprs une rcente tude, les frais hospitaliers lis l'alcoolisme atteignaient en 1998 US $51 millions au Nouveau-Mexique (Etats-Unis d'Amrique), alors que les taxes sur l'alcool ne dpassaient pas US $35 millions (17), ce qui montre clairement que la collectivit dpense plus pour le traitement des problmes lis l'alcool que ce produit ne lui rapporte. Outre le tabac et l'alcool, bien d'autres substances, gnralement regroupes dans la catgorie gnrale des drogues, peuvent tre nocives pour la sant. Cette catgorie englobe les drogues illicites telles que l'hrone, la cocane et le cannabis. La prvalence sur une priode de la toxicomanie et de la pharmacodpendance se situe entre 0,4 % et 4 %, mais le type de produit consomm varie normment d'une rgion l'autre. D'aprs l'analyse de la CMM en 2000, la prvalence ponctuelle des troubles lis l'utilisation d'hrone et de cocane serait de 0,25 %. L'injection de drogue prsente un risque d'infection considrable, notamment par les virus des hpatites B et C et par le VIH. On estime 5 millions environ le nombre de personnes dans le monde qui s'injectent des drogues illicites. La prvalence de l'infection VIH chez cette catgorie de toxicomanes atteint 20 80 % dans de nombreuses villes. La frquence croissante de la transmission

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du VIH par l'injection de drogues suscite une vive inquitude partout dans le monde, et surtout dans les pays d'Europe centrale et orientale (ONUSIDA, 2000). D'aprs le calcul de la CMM en 2000, les drogues illicites seraient responsables de 0,4 % de la charge totale de morbidit. Aux Etats-Unis d'Amrique, le cot conomique de l'abus de drogues et de la pharmacodpendance a t estim US $98 milliards (12). Toutefois, la charge de morbidit et le cot estim ne tiennent pas compte des rpercussions sociales de la toxicomanie. La consommation de tabac et d'alcool, qui favorise le passage d'autres substances psycho actives, commence en effet chez les jeunes. Ainsi, le tabac et l'alcool contribuent indirectement une bonne partie de la charge de morbidit lie l'utilisation d'autres produits et aux maladies qui en rsultent. Le fait d'essayer une substance psycho active relve gnralement d'un choix personnel, alors que la dpendance engendre par un usage rpt ne rsulte pas d'une dcision consciente et claire ni d'une faiblesse morale, mais d'un ensemble complexe de facteurs gntiques, physiologiques et environnementaux. Il est trs difficile de dterminer le moment exact o une personne devient dpendante d'une substance (qu'elle soit licite ou illicite), et il semble bien que la dpendance ne soit pas un tat bien dfini, mais qu'elle s'installe progressivement, d'abord discrte pour devenir

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ensuite grave et lourde de consquences physiques, mentales et socio-conomiques. 1.7.3. Schizophrnie La schizophrnie est un trouble grave qui se dclare gnralement la fin de l'adolescence ou au dbut de l'ge adulte. Elle se caractrise par des distorsions fondamentales de la pense et de la perception ainsi que par des affects inappropris. Ce dsordre entrane une altration des fonctions les plus essentielles qui permettent chacun d'tre conscient de son identit, de son unicit et de son autonomie. Les sujets atteints de schizophrnie chronique reprsentaient autrefois un vaste contingent des malades soigns dans les tablissements psychiatriques, et c'est toujours le cas lorsque ces institutions existent encore. La frquence du trouble est quasi identique pour les deux sexes, mais on note chez la femme un ge de survenue souvent plus tardif ainsi qu'une volution et un pronostic plus favorables. L'tude sur la CMM en 2000 rapporte une prvalence ponctuelle de 0,4 %. La schizophrnie est trs incapacitante. D'aprs une tude ralise rcemment dans 14 pays sur les incapacits associes aux affections physiques et mentales, la psychose volutive a t place au troisime rang des maladies invalidantes par la population gnrale, avant la paraplgie et la ccit (15). Un nombre important de schizophrnes tentent de se suicider un stade ou un autre de leur maladie. D'aprs une rcente tude, 30 % des personnes chez qui l'on avait diagnostiqu une schizophrnie avaient fait au moins une tentative de suicide au cours de leur vie (Radomsky et al., 1999). Environ

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10 % des schizophrnes se donnent la mort (Caldwell & Gottesman, 1990). A l'chelle mondiale, la schizophrnie rduit de 10 ans en moyenne la dure de vie des personnes atteintes. La schizophrnie est lune des maladies mentales les plus frquentes et les plus graves: 1 % de la population a dveloppe et elle apparat dordinaire avant 30 ans. Les schizophrnes sont lun des groupes particulirement menacs par la marginalisation et lexclusion sociales. 1.7.4. Epilepsie L'pilepsie est l'affection crbrale la plus rpandue dans la population gnrale. Elle se caractrise par des crises rcurrentes dues des dcharges lectriques excessives dans une partie ou dans la totalit du cerveau. La plupart des pileptiques ne prsentent pas d'anomalie crbrale vidente ou dmontrable, hormis les dcharges paroxystiques. Toutefois, chez un certain nombre de sujets, la maladie s'accompagne d'une lsion crbrale qui peut tre l'origine d'autres dysfonctionnements physiques comme la spasticit ou l'arriration mentale. Ses causes sont diverses : prdisposition gntique, lsions crbrales dues des complications la naissance, infections ou parasitoses, traumatismes crniens, intoxication et tumeurs. Dans les pays en dveloppement, la cysticercose, la schistosomiase, la toxoplasmose, le paludisme et l'encphalite tuberculeuse ou virale figurent parmi les maladies infectieuses frquemment responsables de l'pilepsie (Senanayake & Romn, 1993). Les crises pileptiques sont de frquence trs variable et peuvent tout aussi bien survenir plusieurs fois par jour qu'une seule fois en plusieurs mois. L'pilepsie se manifeste diffremment selon

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les zones du cerveau touches. Il se produit gnralement une perte de conscience soudaine pouvant s'accompagner de convulsions. Une chute pendant la crise peut provoquer des traumatismes. L'pilepsie reprsente un fardeau important pour la collectivit, surtout dans les pays en dveloppement o, la plupart du temps, elle n'est pas soigne. D'aprs les estimations de la CMM en 2000, elle est l'origine de 0,5 % de la charge totale de morbidit. Outre une incapacit physique et mentale, elle entrane souvent de graves consquences psychosociales pour le malade et sa famille. La stigmatisation que suscite cette maladie empche les pileptiques de prendre part des activits normales comme l'ducation, le mariage, le travail et le sport. L'pilepsie se dclare en gnral pendant l'enfance et peut devenir chronique. Le taux de gurison spontane est assez lev. 1.7.5. Maladie d'Alzheimer La maladie d'Alzheimer est une maladie crbrale dgnrative primitive. La dmence de la maladie d'Alzheimer est classe parmi les troubles mentaux et du comportement dans la CIM-10. Elle se caractrise par un dclin progressif des fonctions cognitives telles que la mmoire, l'idation, la comprhension, le calcul, le langage, la capacit d'apprendre et le jugement. On pose le diagnostic de dmence lorsque ces perturbations sont telles qu'elles constituent une entrave aux activits de la vie quotidienne. La maladie d'Alzheimer survient gnralement aprs l'ge de 65 ans, mais il n'est pas rare qu'elle dbute plus tt.

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1.7.6. Retard mental Le retard mental est un arrt du dveloppement mental ou un dveloppement mental incomplet, caractris par une insuffisance des facults et du niveau global d'intelligence, notamment des fonctions cognitives, du langage, de la motricit et des performances sociales. Egalement appel arriration mentale ou dficience intellectuelle, il peut tre associ un autre trouble mental ou physique, ou survenir isolment. Des capacits intellectuelles rduites sont le trait dominant de ce trouble, mais on ne pose le diagnostic que si elles s'accompagnent d'une moindre capacit d'adaptation aux exigences quotidiennes de l'environnement social. On distingue plusieurs degrs de retard mental : lger (QI de 50 69), moyen (QI de 35 49), grave (QI de 20 34) et profond (QI infrieur 20). 1.7.7. Troubles de l'enfance et de l'adolescence Contrairement une ide rpandue, les troubles mentaux et du comportement sont courants pendant l'enfance et l'adolescence. Malheureusement, c'est un aspect nglig de la sant mentale. Dans un rapport rcent (10), le Directeur des Services de Sant des Etats-Unis d'Amrique parle ce propos de crise de sant publique. D'aprs ce rapport, un jeune Amricain sur dix souffre d'une maladie mentale suffisamment grave pour constituer une forme quelconque de handicap et, pourtant, moins d'un malade sur cinq est correctement soign. Dans une grande partie du monde en dveloppement, la situation est sans doute bien pire encore. La CIM-10 distingue deux grandes catgories de troubles spcifiques l'enfance et l'adolescence : d'une part, ceux du dveloppement psychologique et, d'autre part, les troubles du

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comportement et troubles motionnels. Les premiers se caractrisent par des difficults ou un retard dans l'acquisition de certaines fonctions telles que la parole et le langage (dyslexie) ou par des troubles envahissants du dveloppement (l'autisme, par exemple). Ils voluent de manire rgulire, sans rmission ni rechutes, encore que la plupart tendent s'attnuer avec l'ge. Le grand groupe des dyslexies runit les troubles de la lecture et de l'orthographe. La deuxime catgorie, troubles du comportement et troubles motionnels, regroupe les troubles hyperkintiques (dans la CIM-10), les troubles dficitaires de l'attention avec ou sans hyperactivit (16), les troubles des conduites et les troubles motionnels de l'enfance. 1.8. Comorbidit Il arrive souvent qu'un individu soit atteint de plusieurs troubles mentaux la fois, comme il peut l'tre de plusieurs affections physiques dont la prsence simultane est aussi bien trop frquente pour tre une simple concidence. Ce phnomne devient plus frquent avec l'ge, quand un certain nombre de troubles physiques et mentaux coexistent. Une comorbidit physique peut non seulement accompagner des troubles mentaux comme la dpression, mais aussi influer sur la survenue et la persistance de cette dpression (14). La coexistence de troubles prononcs a d'importantes rpercussions sur le diagnostic, le traitement et la radaptation; elle aggrave d'autant l'incapacit du malade et le fardeau qui incombe la famille.

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1.8.1. Suicide Le suicide est un acte dlibr accompli par une personne qui en connat parfaitement, ou en espre, l'issue fatale. C'est aujourd'hui un problme de sant publique majeur. La moyenne des taux comparatifs de suicide par ge dans les 53 pays pour lesquels on dispose de donnes compltes tait de 15,1 pour 100 000 en 1996. Le taux tait de 24,0 pour 100 000 chez les hommes et de 6,8 pour 100 000 chez les femmes. Le taux de suicide est presque partout plus lev chez les hommes que chez les femmes, dans une proportion globale de 3,5 pour 1. Dans les 39 pays qui ont des donnes compltes pour la trentaine d'annes que couvre la priode 1970-1996, les taux de suicide semblent relativement stables, mais les chiffres globaux masquent d'importantes diffrences selon le sexe, l'ge, la gographie, et concernant les tendances long terme (Rossow, 2000). 1.8.2. Stigmatisation La stigmatisation peut se dfinir comme l'action de fltrir ou condamner un individu en le rejetant, en lui imposant une discrimination et en l'excluant de diffrents domaines de la socit. Par essence une personne qui souffre de trouble mental est fragilise et si elle se met en parler dans la socit, sa situation sempire. Il est oblig de tout camoufler, cacher, dissimuler, simuler. Elle souffre d'une maladie et en plus la socit l'oblige avoir honte de son tat et cacher sa situation en lui faisant bien comprendre qu'elle est la seule responsable de son tat et non la "victime". Consquences directes pour cette personne : la maladie mentale est honteuse, la dissimulation finit devient une seconde nature,

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une seconde peau tel enseigne qu'elle devient de moins en moins consciente de cet tat de fait et au fil des annes ce rle d'acteur devient naturel. les annes passant, la personne fini par croire que c'est sa nature, qu'elle est un peu diffrente des autres, que c'est honteux et c'est tout. Pourtant nous avons le droit d'tre malade du cerveau comme de n'importe qu'elle autre partie de notre corps, droit la maladie mentale sans la stigmatisation. Comment la stigmatisation interfre telle avec le traitement dune maladie mentale ? Il y a beaucoup de personnes qui dcident de ne jamais se traiter quand bien mme elles pourraient en tirer bnfice. Il y a ainsi des personnes qui veulent viter les tiquettes, viter les traitements de faon que leur voisinage ne les voit pas Elles ne veulent pas se faire leur coming-out ladmettent, ainsi elles ne vont pas consulter un psychiatre. Dautres personnes qui sont dj en traitement ont identifi quelles avaient une maladie mentale mais peuvent avoir leffet pourquoi essayer : pourquoi essaierais-je daller mieux, je ne suis pas capable de le faire . Par consquent, elles peuvent ne pas adhrer aussi bien aux soins quelles le pourraient. Ces 2 effets peuvent conduire de pires soins et de pires rsultats. 1.8.3. Le droit la dignit Etre malade mentale, cest aussi un droit ; il doit tre considr comme un malade, pas plus, pas moins. Ne loublions surtout pas que la personne a le droit la prise en compte de la souffrance, aux soins et aussi le droit au respect et la prise en compte de la souffrance de son entourage. Il est du droit du patient de refuser toute information

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diagnostique le concernant, au mme titre quil est du devoir de son thrapeute de lui fournir un maximum dinformations sur sa maladie, ses traitements et les possibles volutions. Il a besoin d'un diagnostic, mais pas d'un diagnostic pour entrer dans des statistiques mais d'un diagnostic pour bnficier d'un traitement adapt son cas. Il doit de plus faire tout son possible pour obtenir ladhsion de son patient au diagnostic pos. En cas dincertitude diagnostique, le praticien a le devoir de poser les diffrents diagnostics diffrentiels et den informer son patient, notamment sur les moyens mis en uvre pour parvenir un ou des diagnostics affirms, et ce, tout au long de son traitement. Il existe encore de nombreux praticiens qui se croient encore au 19me sicle, omniscients (qui savent tout), omnipotents (pouvoir est absolu). Ces mthodes sont rvolues et ne sont pas compatibles avec le respect de la personne humaine. Il a droit la dignit aussi bien dans la vie sociale que dans le milieu mdical. Il a droit l'amour, la compassion et l'empathie mais certainement pas la piti. 1.9. Contexte

Les malades mentaux sont particulirement vulnrables en temps de guerre et immdiatement aprs un conflit. Notre projet sinscrit dans le cadre du programme international, rgional et national de la sant mentale (18). Elle va se drouler au moment o les conflits, notamment les guerres, les troubles civiles et les catastrophes dchirent de nombreuses populations dans le monde et la Rpublique Dmocratique du Congo nest pas pargne. Ce pays connat des guerres, des dplacements importants des populations, des troubles sociaux, des catastrophes et autres formes de

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violences. Cette situation engendre lextrme pauvret, le stress permanent, la nervosit, linquitude, les frustrations, les ides de sorcellerie, la dpression, la schizophrnie, la multiplicit des glises dites de rveil, bref des problmes de sant publique en gnral et de sant mentale en particulier. Cette dernire, trop longtemps nglige, reste capitale pour le bien-tre des individus, des socits et des pays ; elle doit tre considre dsormais sous un jour nouveau (27). Cest ainsi que le Comite Rgional de lAfrique nous a propos, pour la priode allant de 2000 2010, une stratgie de la sant mentale qui doit favoriser llaboration des programmes nationaux de la sant mentale dans les Etats Membres, avec le concours des pouvoirs publics et de leurs diffrents partenaires. Ces programmes nationaux doivent viser lamlioration de la qualit de vie des populations par la promotion des comportements et modes de vie propices. Le Comit a recommand en outre de renforcer le potentiel de recherche des pays en dveloppement afin dentreprendre de nouvelles tudes, notamment sur les aspects biologiques et psychosociaux de la sant mentale si lon veut mieux apprhender les troubles mentaux et mettre au point des interventions plus efficaces (5). Cest dans ce sens que laction de prvention, de traitement et de rhabilitation fait partie intgrante du vaste domaine de la sant mentale au Ministre de la Sant Publique de notre pays. Son Programme National de Sant Mentale vise amliorer la qualit de vie de la population par la prvention et la lutte contre les troubles mentaux, neurologiques et psychosociaux ainsi que par la promotion du comportement et de mode de vie propice la sant dune part et au bien-tre mental dautre part.

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Au Centre Neuro-Psycho-Pathologique de Kinshasa, le Dpartement de Psychiatrie a cre une unit dhygine mentale et de rhabilitation psychosociale. Le but est de lutter contre la stigmatisation et le rejet des malades mentaux en gnrale et des schizophrnes en particulier. Le dpartement contribue ainsi recherche de lamlioration de la qualit de vie de la population des malades, notamment par la rduction de lincidence et de la prvalence des affections psychiatriques frquentes. Constituent galement une proccupation du Dpartement de Psychiatrie, ladoption de mode de vie et de soins adapts, lamlioration tant soi peu du vcu du malade mental, la cration dun Centre de Jour pour lapprentissage des habilits en vue dune rinsertion sociale. 1.10. Bnficiaires Les premiers tirer profit de cette opration seront les malades en divagation eux-mmes parce quavec le ramassage et la rcupration, ils vont vivre dsormais diffrents, au milieu des autres, avec leur maladie, en renvoyant au publique une autre image. Le ressenti de leur tat de malade chronique, lestime deux-mmes, leur autonomie devra samliorer et la qualit de vie devenir meilleur ; linvalidit ira la baisse et les rechutes deviendront plus rares. Quant aux familles, elles pousseront un ouf de soulagement (4) et vivront sans gne car le malade ne sera plus un grand fardeau pour elles (3). La communaut ne sera pas non plus oublie ; lEtat, son tour, travers le Ministre de la Sant Publique tirera un norme bnfice du fait de lassainissement de lenvironnement avec des spectacles inacceptables, du fait

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aussi que les dpenses iront la baisse, cause de lattnuation de lincapacit permanente induite par cette situation chronique et couteuse (6).

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41 II. HYPOTHESE

Avec le ramassage et la prise en charge relle des malades mentaux errants, avec la collaboration de la socit et du gouvernement, il ne devrait plus exister des sujets en situation de vagabondage travers les rues de la ville de Kinshasa. III. Gnral OBJECTIF

Vider la ville de Kinshasa des tous les malades mentaux errants dans la rue. Spcifiques

La stratgie se situe trois niveaux : 1. Ramasser les malades mentaux errants par une quipe psychiatrique de soins mobiles (psychiatre, infirmier, police) 2. Identifier les sujets dambulants et administrer des soins (mdicaments, psychoducation, radaptation et rhabilitation), aux pavillons adapts cet effet (pavillons ouverts du CNPP ou autre endroit dsign par le Ministre), par un psychiatre et un personnel de soins psychiatriques 3. Rinsrer les malades dans leurs familles, dans la socit, avec un suivi des soins domicile par lquipe mobile en ambulatoire.

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43 IV. RESSOURCES

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Humaines : 1 Neuropsychiatre 6 Infirmiers 1 Agent social 3 Agents administratifs (1 secrtaire, 2 nettoyeurs) 4 Policiers 2 chauffeurs

2. Matriels : 2 Ambulances quipes pour soins durgence Matriels informatiques complets ( 2 desktop, 2 lap top) 4 appareils de communication Rhabilitation, adaptation : Matriels jardinage Tondeuse gazon (1) Tondeuses cheveux (6) Matriel salon coiffure Ecrans tlviseurs (4) Chaines musique (2) Jeux (multiples : cartes, dames, tennis de table, ballons) Salle informatique (4 ordinateurs avec connexion)

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3. Infrastructures : 1 Pavillon hommes 1 Pavillon femmes 8 bureaux avec tables (8) et chaises (24) 4 Split 50 Chaises plastiques et 15 tables plastiques Plafonniers (15) Rideaux 4. Autres besoins : Produits pharmaceutiques Produits alimentaires Produis vestimentaires Produits dentretien et de nettoyage 50 Matelas, lits oreillers et draps (200) Machines laver (6) Conglateurs (4) Frigo (2) Cuisinires (6) Casseroles, assiettes, vaisselles Carburant, fuel 5. Finances : cot global dterminer par le Ministre de la Sant Publique aprs la matrise de toutes les donnes.

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PERSPECTIVES

Nous avons besoin dune dmarche de sant publique intgre. Il reste encore beaucoup faire dans le cadre de la sant publique pour rduire l'impact des troubles mentaux. Nous devons : - formuler des politiques destines amliorer la sant mentale des populations - veiller ce que chacun puisse accder des services appropris et d'un bon rapport cot/efficacit, y compris des services de promotion et de prvention en sant mentale protger les droits fondamentaux des patients institutionnaliss les plus gravement atteints et leur offrir des soins adquats - valuer et surveiller la sant mentale dans les communauts, et notamment chez les populations vulnrables enfants, femmes et personnes ges - promouvoir des modes de vie sains et rduire les facteurs de risque de troubles mentaux et du comportement, tels que les environnements familiaux instables, les svices et les troubles civils - favoriser la stabilit familiale, la cohsion sociale et le dveloppement humain - favoriser la recherche sur les troubles mentaux et du comportement, la mise au point de traitements efficaces et la surveillance et l'valuation des systmes de sant mentale. En prsentant des informations scientifiques sur les troubles mentaux et du comportement, nous esprons rduire la

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stigmatisation et la discrimination dont font l'objet ceux qui en sont atteints. On s'attend aussi ce que la sant mentale soit considre comme un problme de sant publique urgent et ce que les gouvernements prennent des mesures dans le monde entier pour l'amliorer.

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Annexe I. Glossaire Maladie : Perturbation de l'tat de sant, caractrise par une cause se traduisant par des signes et des symptmes Sant : tat d'un organisme dont le fonctionnement est normal, ne prsente pas d'anomalies, de troubles Normal : Qui n'a rien d'exceptionnel, qui est habituel Mental: Relatif au fonctionnement de l'esprit Trouble: Drglement des fonctions organiques ou psychologiques Donc pour le dictionnaire, une maladie mentale est une perturbation du fonctionnement habituel de l'esprit ayant une cause et des symptmes avec prsentation d'anomalies et de drglement des fonctions psychologiques Qualit de vie : la perception qua lindividu de sa place dans lexistence, dans le contexte de sa culture et du systme des valeurs dans lequel il vit en relation avec ses objets, ses attentes, ses normes et ses inquitudes

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Annexe II. Photos : les malades mentaux en situation de vagabondage

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Ils sont l, nombreux dans toutes les rues. Affams, ils se retrouvent autour des immondices, au milieu des rats et des lzards ; trop fatigus, certains sallongent sur la chausse, dautres, anxieux, dprims se demandent o aller : se suicider ! Chercher un abri de fortune ! La nuit tombe, on dort nimporte o, mme sous un arbre ; avec un peu dimagination on se construit une logette, en matriaux non durables, sur le boulevard la hauteur de lchangeur de Limete, (motel Fikin-16me rue) pour que le publique contemple. Parfois, on est rcupr, enchain malheureusement, sans respect des droits de lhomme pour tre abandonn dans une institution o il manque du tout : pas de lits ni de matelas, pas de nourriture ni des mdicaments. Dans certains cas, bien pris en charge par lquipe psychiatrique, avec les antipsychotiques, la psychoducation et la radaptation, ces personnes sont rhabilites. On peut de nouveau les voir bien habilles et cest un grand ouf de soulagement pour le malade dabord, sa famille ensuite, lquipe de soins, le Ministre de la sant publique et lEtat. Dr KASWA KASIAMA Jean Neuropsychiatre

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