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0 REPUBLIQUE DU NIGER Fraternité-Travail-Progrès RAPPORT PERIODIQUE DE LA REPUBLIQUE DU NIGER 2014-2016 SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA CHARTE AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES Mars 2017

REPUBLIQUE DU NIGER Fraternité-Travail-Progrès … · La République du Niger soumet à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples son rapport périodique (2014-2016)

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REPUBLIQUE DU NIGER

Fraternité-Travail-Progrès

RAPPORT PERIODIQUE DE LA REPUBLIQUE DU NIGER 2014-2016

SUR LA MISE EN ŒUVRE DE LA

CHARTE AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES

Mars 2017

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TABLE DES MATIERES TABLE DES MATIERES ____________________________________________________ 1

SIGLES ET ABREVIATIONS _________________________________________________ 4

ELEMENTS DE REPONSE AUX OBSERVATIONS CONCLUSIVES DE LA COMMISSION SUR LE RAPPORT COMBINE (2003-2014) DE LA REPUBLIQUE DU NIGER ____________________________________________________________________ 9

Le droit à la vie (Article 4) ________________________________________________ 10 Droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine (Article 5) ___________ 10 Le droit à la justice et au procès équitable (Article 7) ____________________________ 11

Le droit à la liberté d’expression et l’accès à l’information (Article 9) ______________ 12 Le droit à la liberté d’association et de réunion (Article 10 et 11) __________________ 13 Le droit de propriété (Article 14) ___________________________________________ 13 Le droit au travail (Article 15) _____________________________________________ 13 Le droit à la santé (Article 16)______________________________________________ 15 Le droit à l’éducation (Article 17) ___________________________________________ 18 Droits de la femme (Article 18 alinéa 3) ______________________________________ 19 Droits de l’enfant (Article 18 alinéa 3) _______________________________________ 20 Droits des personnes vivant avec un handicap (Article 18 alinéa 4)_________________ 24 Droits des personnes âgées (Article 18 alinéa 4) _______________________________ 24 Le droit à la paix et à la sécurité (article 23) ___________________________________ 24 Le droit à un environnement sain (Article 24) _________________________________ 25 Présentation des rapports périodiques (Article 62) ______________________________ 26

ELEMENTS DE REPONSE AUX RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION SUITE A LA MISSION DE PROMOTION DES DROITS DE L’HOMME ENTREPRISE EN REPUBLIQUE DU NIGER PAR LA COMMISSAIRE SOYATA MAIGA (JUILLET 2011)27

Sur les conventions, textes juridiques et les politiques __________________________________ 27

Sur la justice et les droits de l’homme ______________________________________________ 28

Sur les droits des femmes et des filles ______________________________________________ 30

Sur les prisons _________________________________________________________________ 35

Sur la sécurité alimentaire: _______________________________________________________ 37

Sur les rapports périodiques ______________________________________________________ 37

PREMIERE PARTIE : INFORMATIONS GENERALES SUR LE CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL ________________________________________________________ 39

TITRE 1 : CADRE JURIDIQUE __________________________________________________ 39

A. ___________________ Instruments internationaux ratifiés par le Niger sur la période 2014-2016_____________________________________________________________________________ 39

B. ____ Principaux textes internes relatifs aux droits de l’homme adoptés par le Niger sur la période couverte par le rapport __________________________________________________________ 39

TITRE 2 : CADRE INSTITUTIONNEL ____________________________________________ 41

A. _________________________________________________________ LES TROIS POUVOIRS_____________________________________________________________________________ 41

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B. ______________________________________ LES AUTRES INSTITUTIONS ET COMITES :_____________________________________________________________________________ 42

DEUXIEME PARTIE : BILAN DES PROGRES REALISES DANS L’APPLICATION DE LA CHARTE DEPUIS AVRIL 2014 ___________________________________________ 46

TITRE 1 : LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES ___________________________________ 46

A) LE DROIT A LA VIE ET A L'INTEGRITE PHYSIQUE (Article 4) ___________________ 46

B) L'INTERDICTION DE L'ESCLAVAGE, DE LA TORTURE ET AUTRES PEINES OU TRAITEMENTS CRUELS, INHUMAINS OU DEGRADANTS (Article 5) ________________ 47

C) L'INTERDICTION DE L'ARRESTATION OU DE LA DETENTION ARBITRAIRE (Article 6)_____________________________________________________________________________ 47

D) L'EGALITE DEVANT LA LOI (Article 3) _______________________________________ 49

E) LE DROIT A UN PROCES EQUITABLE (Article 7) _______________________________ 49

F) LA LIBERTE D’ASSOCIATION (Article 10) _____________________________________ 50

G) LA LIBERTE DE CULTE ET DE RELIGION (Article 8) ____________________________ 51

H) LA LIBERTE DE REUNION ET DE MANIFESTATION (Article 11) _________________ 51

I) LA LIBERTE D’EXPRESSION (Article 9) ________________________________________ 51

J. LA LIBERTE DE CIRCULER ET LE DROIT A LA SECURITE ______________________ 53

TITRE 2 : LES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS _____________ 53

A. DROIT DE PROPRIETE (Article 14) ____________________________________________ 53

B.DROIT AU TRAVAIL (Article 15) ______________________________________________ 55

C. DROIT A LA SANTE (Article 16) ______________________________________________ 66

LES MALADIES TROPICALES NEGLIGEES (MTN) __________________________________ 75

D.DROIT A L’EDUCATION (Article 17) ___________________________________________ 78

F. DROIT AU LOGEMENT _____________________________________________________ 82

G. DROIT A LA SECURITE SOCIALE ____________________________________________ 85

H.DROIT A L’ALIMENTATION._________________________________________________ 86

I.DROIT A L’EAU ET A L’ASSAINISSEMENT _____________________________________ 93

J. DROIT A LA PROTECTION DE LA FAMILLE (Article 24) _________________________ 96

TITRE 3 : LES DROITS SPECIFIQUES ____________________________________________ 99

A.DROITS DES FEMMES (Article 18) _____________________________________________ 99

Sur le plan institutionnel _________________________________________________________ 99

Sur le plan socio-économique _____________________________________________________ 99

Sur le plan juridique ____________________________________________________________ 99

Sur le plan politique ___________________________________________________________ 100

B.DROITS DE L’ENFANT (Article 18) ___________________________________________ 101

C.DROIT DES PERSONNES HANDICAPEES (Article 18) ___________________________ 102

D.DROITS DES PERSONNES AGEES (Article 18) _________________________________ 103

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TITRE 4 : LES DROITS DES PEUPLES ET LES DEVOIRS STIPULES DANS LA CHARTE ________________________________________________________________________ 104

A.DES DROITS DES PEUPLES (Article 19) _______________________________________ 104

B .DES DEVOIRS DES ETATS STIPULES DANS LA CHARTE (Article 25) ____________ 108

TITRE 5 : LES EFFORTS FOURNIS DANS LE CADRE DU DROIT A L’EDUCATION AUX DROITS DE L’HOMME ______________________________________________ 110

TITRE 6 : LES DIFFICULTES RENCONTREES DANS L’APPLICATION DE LA CHARTE EU EGARD AUX CONDITIONS POLITIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIALES ___ 111

TITRE 7 : LE RESPECT DE LA CHARTE PAR LE NIGER DANS LA CONDUITE DE SES RELATIONS INTERNATIONALES __________________________________________ 113

CONCLUSION ___________________________________________________________ 114

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SIGLES ET ABREVIATIONS ANAJJ : Agence Nationale pour l’Assistance Juridique et Judiciaire ANLTP : Agence Nationale chargée de la Lutte contre la Traite des Personnes AREN : Association pour la Redynamisation de l’Elevage au Niger AGR ANPE

: :

Activité Génératrice de Revenu Agence Nigérienne pour la Promotion de l’Emploi

ASCN : Appelés du Service Civique National AQMI : Alqaïda au Maghreb Islamique ANDDH : Association Nigérienne pour la Défense des Droits de l’Homme ARMF BEEEI BIT

: :

Augmentation des Revenus Monétaires des Femmes Bureau d’Enquêtes et d’Etudes Environnemental Bureau International du Travail

CADHP : Charte Africaine des droits de l’Homme et des Peuples CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques CISLS /IST : Coordination Intersectorielle de Lutte Contre le Sida et les Infections Sexuellement

Transmissibles CNCLTP : Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes CODDHD : Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Démocratie C.U : Communauté Urbaine CDE : Convention relative aux Droits de l’Enfant CDS : Convention Démocratique et Sociale CEDEF : Convention sur l’Elimination de toutes les Formes de Discrimination à l’Egard de la

Femme CEG : Collège d’Enseignement Général CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante CERD : Convention Internationale sur l’Elimination de toutes les formes de Discrimination

raciale CESOC : Conseil Economique, Social et Culturel CFA : Communauté Financière Africaine CICR : Comité International de la Croix Rouge CISLS : Coordination Intersectorielle de Lutte contre le SIDA CNCCAI : Commission Nationale chargée du Contrôle et de la Collecte des Armes Illicites CNCR : Comité National du Code Rural CNDH : Commission Nationale des Droits Humains CNDHL/F : Commission Nationale des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales CNE : Commission Nationale d’Eligibilité au Statut de Refugiés CPN : Consultation Prénatale CNSDPE : Comité National pour la Survie, le Développement et la Protection de l'Enfant CNSS : Caisse Nationale de Sécurité Sociale CP : Code Pénal CPP : Code de Procédure Pénale CRG : Comité pour le Recours Gracieux CS : Cour Suprême CSC : Conseil Supérieur de la Communication CSI : Centre de Santé Intégré DNPGCA : Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires CUN : Communauté Urbaine de Niamey DPG : Déclaration de Politique Générale DTC : Diphtérie Tétanos Coqueluche

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DUDH : Déclaration Universelle des Droits de l’Homme FDS : Forces de Défense et de Sécurité FNIS : Forces Nationales d’Intervention et de Sécurité HALCIA : Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées HACP : Haute Autorité à la Consolidation de la Paix HCME : Haut Commissariat à la Modernisation de l’Etat IDH : Indice de Développement Humain INS : Institut National de la Statistique IPF : Indice de Participation Féminine IST : Infections Sexuellement Transmissibles LOSEN : Loi d’Orientation du Système Educatif Nigérien MEP/A/PLN/EC : Ministère de l’Education Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues

Nationales et de l’Education Civique MGF : Mutilation Génitale Féminine MJ : Ministère de la Justice MNJ : Mouvement des Nigériens pour la Justice NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication OCHA : Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires OHCHR : Office du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme OIM : Organisation Internationale pour les Migrations OIT : Organisation Internationale du Travail ONC : Observatoire National de la Communication ONDH/LF : Observatoire National des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales ONEF : Observatoire National de l’Emploi et de la Formation Professionnel ONG : Organisation Non Gouvernementale ONIMED : Observatoire Nigérien Indépendant des Médias pour l’Ethique et la Déontologie OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS : Organisation Mondiale de la Santé OPJ : Officier de Police Judiciaire OSC : Organisations de la Société Civile PAJED : Projet d’Appui à la Justice et à l’Etat de Droit PARJ : Programme d’Appui aux Réformes Judiciaires

PCIME : Prise en Charge Intégrée des Maladies de l’Enfant PDES : Plan de Développement Economique et Social PDDE : Programme Décennal de Développement de l'Education PDS : Plan de Développement Sanitaire PEV : Programme Elargi de Vaccination PIDCP : Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques PIJD : Programme d’Insertion des Jeunes Diplômés PF : Partenaires Financiers PNG : Politique Nationale Genre PN-AEPA : Programme National d’Alimentation en Eau Potable et d’Assainissement PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement PREG : Programme de Renforcement de l’Equité en matière de Genre PV : Procès Verbal/ Procès verbaux RGP/H : Recensement Général de la Population et de l’Habitat SAFEM : Salon International pour la Femme SEEN : Société d’Exploitation des Eaux du Niger SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti SRP : Stratégie de Réduction de la Pauvreté

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SONNE : Soins Obstétricaux et Néonataux Essentiels SONU TIM

: :

Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence Timidria

TDR UNFPA

: :

Termes de Référence Fonds des Nations-Unies pour la Population

UNICEF : Fond des Nations Unies pour l’Enfance UNDAF : Plan Cadre des Nations-Unies pour l’Aide au Développement VIH VBG

: :

Virus de l’Immunodéficience Humaine Violence Basée sur le Genre

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INTRODUCTION

1. La République du Niger soumet à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples son rapport périodique (2014-2016) en application de l’article 62 de la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, ratifiée le 15 juillet 1986.

2. Il faut rappeler que le Niger a présenté son rapport combiné (2003-2014) valant ses

huitième, neuvième, dixième, onzième, douzième et treizième rapports périodiques au cours de la 56ème session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples tenue du 21 avril au 7 mai 2015 à Banjul, en Gambie. 3. La production du présent rapport, qui couvre la période allant d’avril 2014 à avril 2016,

témoigne de la détermination de l’Etat à respecter ses obligations en vertu de la Charte, par la soumission régulière de rapports à la Commission Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples. 4. Le présent rapport a été rédigé par le Comité interministériel chargé de la rédaction des

rapports du Niger aux organes des traités et de l’Examen Périodique Universel (EPU), conformément aux « Directives générales élaborées pour les rapports périodiques nationaux aux termes de la Charte Africaine adoptées en 1989 » et des « Lignes directrices relatives aux rapports des Etats parties sur les droits économiques, sociaux et culturels dans la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) ».

5. Il fait état des mesures législatives et administratives et des nouvelles politiques adoptées

depuis que le Niger a soumis son dernier rapport. Il rend compte des progrès réalisés en matière de droits humains au cours de la période couverte, en indiquant la mesure dans laquelle les autorités politiques et administratives ont donné effet aux droits et libertés fondamentaux énoncés dans la Charte. Il répond également aux observations et recommandations de la Commission adressées au Niger suite à la présentation de son rapport combiné 2003-2014 et aux conclusions et recommandations formulées dans le rapport de la mission de promotion des droits de l’homme de la Commission effectuée au Niger du 18 au 27 juillet 2011. Le présent rapport renseigne également sur le droit à la nationalité en donnant des informations sur la reconnaissance, le respect et la mise en œuvre de ce droit conformément à la Résolution 234 du 23 avril 2013 de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples sur le droit à la nationalité.

6. Pour rédiger ce rapport, le Comité interministériel a adopté une démarche participative et

inclusive qui s’est déroulée en plusieurs étapes à savoir : réunions pour fixer les objectifs, élaboration d’un chronogramme de travail et répartition des tâches, échanges techniques avec des représentants du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de l’Office du Haut-Commissariat pour les Droits de l’Homme (OHCDH), de l’Institut Danois des Droits de l’Homme (IDDH) tout le long du processus. La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et les Organisations de la Société Civile (OSC) ont été consultées d’abord à l’étape de la rédaction. Elles ont ensuite pris part à l’atelier national de validation du

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rapport avec la participation de toutes les parties prenantes, les 30 et 31 mars 2017. Puis le rapport a été transmis au Gouvernement pour adoption en Conseil des Ministres avant d’être transmis à la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples. 7. Le présent rapport s’articule autour de deux parties. La première contient des informations

générales sur l’évolution du cadre juridique et institutionnel de protection des droits humains depuis le dernier rapport. La deuxième partie dresse le bilan des progrès réalisés d’avril 2014 à avril 2016 pour appliquer la Charte, couvrant les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels, les droits spécifiques, les droits des peuples et les devoirs stipulés dans la Charte. 8. Mais avant de développer ces deux parties, le rapport donne des éléments de réponse aux

observations et recommandations formulées à l’intention du Niger par la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples suite à la présentation du dernier rapport et lors de sa mission de promotion des droits de l’Homme de 2011.

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ELEMENTS DE REPONSE AUX OBSERVATIONS CONCLUSIVES DE LA COMMISSION SUR LE RAPPORT COMBINE (2003-2014) DE LA REPUBLIQUE DU NIGER

9. A l’issue de la présentation de son dernier rapport, des observations conclusives et 41 recommandations ont été formulées à l’endroit du Niger. Les recommandations portent entre autres sur la lutte contre la traite des êtres humains et la contrebande, la protection des migrants et des réfugiés, la lutte contre le travail des enfants, l'enregistrement effectif des naissances, la liberté de la presse, la CNDH, les MGF, le mariage précoce, la peine de mort, la surpopulation carcérale, la scolarisation des jeunes filles, la santé, les droits des personnes handicapées, la ratification des instruments internationaux, la pratique de la Wahaya.

10. Les mesures prises par le Niger en vue de prendre en compte les observations et de mettre en œuvre les recommandations issues de la présentation de son rapport se résument ainsi qu’il suit :

i. Prendre les mesures nécessaires en vue de la ratification et la mise en œuvre des conventions régionales et internationales pertinentes des droits de l’homme;

11. S’agissant des ratifications, il convient de souligner que le Niger n’est toujours pas partie au protocole à la CADHP relatifs aux droits de la femme en Afrique et le deuxième protocole facultatif au PIDCP visant à abolir la peine de mort. Le Niger a ratifié la convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées.

ii. Faire la déclaration visée à l’article 34 (6) du Protocole portant création de la Cour

africaine des droits de l’homme ;

12. Il n’y a pas eu de changement depuis le dernier passage.

iii. Accélérer la procédure d’adoption et de promulgation des projets de codes et lois : 13. Dans ce cadre les actions suivantes ont été entreprises :

Le projet de code de l’enfant a été élaboré et est actuellement au Conseil

d’Etat pour avis. L’avant projet de loi sur la protection des personnes âgées a été élaboré

par le gouvernement et transmis au Conseil Economique, Social et Culturel (CESOC) pour observations et amendements.

Le code du statut personnel élaboré en 2010 n’est toujours pas adopté.

iv. Réviser la législation nigérienne et s’assurer de sa conformité avec les instruments internationaux et régionaux des droits de l’homme ratifiés par le Niger ;

14. A ce niveau, comme souligné dans le précédent rapport, il existe au niveau du ministère de la justice une commission chargée de la réforme des textes dont le cahier de charge est de procéder à des reformes au plan national en vue de rendre conformes les textes nationaux avec ceux ratifiés au plan international et ou régional. Cette commission, dans le cadre de ses attributions, a déjà procédé à plusieurs réformes (code pénal, code de procédure pénale, code

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de procédure civile, loi relative aux juridictions pour mineurs.). D’autres réformes sont en chantier touchant divers domaines juridiques et judiciaires.

v. Allouer à la Commission nationale des droits de l’homme les ressources

financières, humaines et matérielles nécessaires à son fonctionnement ; 15. Conformément aux dispositions de la loi n°2012-44 du 24 aout 2012, la CNDH dispose des moyens nécessaires à son fonctionnement. Le personnel de cette institution est soit élu, soit recruté pour remplir différentes fonctions administrative ou d’enquête. La CNDH dispose d’un bâtiment équipé et des matériels roulant pour son fonctionnement. En ce qui concerne les ressources financières, il est stipulé à l’article 58 de loi susvisée qu’elle dispose d’un budget autonome. L’essentiel de ses ressources provient de l’Etat (environ 300.000.000 FCFA par an). La Commission peut cependant recevoir des dons et legs légalement autorisés.

vi. S’inspirer, lors des formations du personnel de la police et de l’adoption des lois et

politiques, des dispositions des lignes directrices sur les conditions d’arrestation, de garde à vue et de détention provisoire en Afrique adoptées lors de la 55ème Session Ordinaire de la Commission.

16. A ce niveau, il convient de souligner l’élaboration des modules de formations à l’endroit des FDS ainsi que la réforme des curricula des écoles de formation de celles-ci en vue d’y intégrer les droits de l’homme de manière générale.

Le droit à la vie (Article 4) vii. Prendre des mesures nécessaires en vue d’abolir, dans le code pénal, toutes les

dispositions relatives à la peine de mort. 17. Il n’y a pas de changement sur ce point depuis le dernier rapport.

Droit au respect de la dignité inhérente à la personne humaine (Article 5) viii. Inclure dans le code pénal des dispositions spécifiques portant définition et

répression de la torture, conformément à la Convention internationale contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants et aux Lignes directrices de Robben Island adoptées par la Commission;

18. Il est prévu une réforme du code pénal en vue de définir et de punir la torture en tant qu’infraction spécifique. Le projet de révision se trouve dans le circuit d’adoption.

ix. Prendre des mesures visant à vulgariser les Lignes Directrices de Robben Island, particulièrement à l’attention des Agents chargés de l’application des lois ;

19. Les activités de vulgarisation et de formation sur les instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits humains continuent d’être réalisées à l’endroit des agents chargés de l’application des lois. Cependant, les lignes directrices de Robben Island n’ont pas encore fait l’objet de vulgarisation.

x. Renforcer les politiques et programmes existants en vue de mettre fin à la

pratique de l’esclavage ;

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20. Il convient d’abord de rappeler que dans le cadre de la lutte contre la traite des personnes et les pratiques analogues qui incluent l’esclavage, l’Etat du Niger s’est doté d’un Plan d’action 2014-2018 adopté par décret n°2014-488/PRN/MJ du 22 juillet 2014. Ce Plan d’action comprend 6 axes stratégiques dont le 4ème est spécialement dédié à l’intensification de la répression à travers la mise en œuvre des activités d’identification et de répression des pratiques se rapportant à l’exploitation des personnes. Ces pratiques comprennent la mendicité, la prostitution, le travail forcé, le travail domestique, l’esclavage, les pratiques analogues et le prélèvement d’organe.

xi. Renforcer les capacités opérationnelles et institutionnelles des structures chargées de

prévenir et lutter contre le phénomène de la traite des êtres humains en particulier des femmes et des enfants;

21. En vue de renforcer les capacités opérationnelles et institutionnelles des structures chargées de prévenir et lutter contre le phénomène de la traite des êtres humains en particulier des femmes et des enfants, il a été procédé à des formations à l’endroit des membres de deux structures en charge de la lutte contre la traite des personnes à savoir la CNCLTP et l’ANLTP.

22.De même, il y a eu la révision de l’ordonnance n°2010-086 relative à la lutte contre la traite des personnes en vue de prendre en compte des nouvelles infractions. A cela s’ajoute l’adoption de la loi n°2015-36 du 25 mai 2015 sur le trafic illicite des migrants. 23. Il convient aussi de noter la révision du cadre d’intervention de l’ANLTP et de la commission matérialisée par l’élaboration d’un projet d’arrêté qui se trouve dans le circuit d’adoption.

24.Toujours dans le cadre du renforcement des capacités opérationnelles et institutionnelles, il convient de noter l’adoption d’un plan d’action de lutte contre la traite et de l’adoption des procédures standards opérationnelles de prise en charge des migrants. A ces actions, s’ajoute la signature de plusieurs accords cadre de coopération avec l’UE au niveau multilatéral et au niveau bilatéral avec l’Italie et l’Espagne.

xii. Mettre en place et rendre opérationnel le fond d’indemnisation des victimes de la

traite.

25. Un projet de décret sur le fonds spécial d’indemnisation des victimes de la traite, de l’esclavage, a été initié et se trouve dans le circuit d’adoption.

Le droit à la justice et au procès équitable (Article 7)

xiii. Accélérer l’examen des cas des personnes en détention préventive et veiller au respect des délais légaux dans le traitement des dossiers pendants devant les juridictions ;

26. Sur ce point, il convient de relever que le système judiciaire nigérien a connu de nombreuses mutations qui se sont traduites notamment par la création des nouveaux cabinets d’instruction, de nouvelles juridictions dans les départements et la mise en œuvre des

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procédures rapides de jugement tel que le plaider coupable sur reconnaissance préalable de culpabilité. S’agissant du respect des délais légaux, en plus des dispositions légales contenues dans le Code pénal et le Code de procédure pénale, on note la mise en place d’un système d’assistance juridique et judiciaire, les déploiements des VNU juristes dans les tribunaux qui ont permis un meilleur respect de délais de procédure. Par ailleurs, des contrôles sont opérés périodiquement par l’inspection générale des services judiciaires, les chambres d’accusation, la Cour d’assises à l’occasion de ses sessions et la CNDH.

xiv. Résorber l’engorgement des prisons par l’adoption de mesures telles, les peines

de substitution et peines non-privatives de liberté, notamment le service d’intérêt général ;

27. La réforme du système pénitentiaire initiée par le Ministère de la Justice l’a conduit à élaborer un projet de loi sur le travail d’intérêt général. Ce projet répond au souci de désengorger les maisons d’arrêt à travers le travail d’intérêt général qui sera désormais étendu outre les primo délinquants, aux mineurs récidivistes et aux majeurs. Ce texte a déjà été inscrit au calendrier des travaux de l’Assemblée Nationale pour la session qui est actuellement en cours. Avant c’était un décret qui instituait le TIG et cette peine alternative ne s’appliquait pas aux majeurs et aux récidivistes. Sous l’empire de l’ancien texte un Comité national chargé de suivi de cette mesure avait été mis en place par arrêté n° 78/MJ/DGAPS/R du 17 juin 2014.

xv. Prendre les mesures nécessaires afin de rendre accessible aux justiciables, le

service public de la justice; 28. L’organisation judiciaire a connu plusieurs modifications pour tenir compte du besoin de rapprochement de la justice des justiciables. Ces modifications se sont traduites notamment par la création de nouveaux tribunaux dans les départements qui n’en sont pas pourvus permettant ainsi de mettre en cohérence les ressorts de compétences avec ces entités administratives. On note également la création des services sociaux auprès de 10 Tribunaux de Grande Instance (TGI) et le recrutement de 15 travailleurs sociaux devant animer ces services, l’opérationnalisation de l’ANAJJ pour assister les personnes vulnérables en contact avec le système judiciaire dont particulièrement les mineurs, la nomination des greffiers auprès des juridictions pour mineurs de 10 TGI. Enfin, la création du Bureau Information, Réclamations, Lutte contre la Corruption et le Trafic d’Influence (BIRLC/TI) a aussi contribué à faciliter l’accès à la justice grâce à l’orientation des justiciables.

29. Parler de la modernisation du service public de la justice.

Le droit à la liberté d’expression et l’accès à l’information (Article 9)

xvi. Adopter une réglementation visant à éliminer les contenus nuisibles véhiculés par Internet, en prenant en considération le droit à la liberté d’expression et à l’accès à l’information garanti par la Constitution ;

30. Le Niger a signé la convention africaine sur la cybercriminalité, et dispose d’une ordonnance n°99-045 du 26/10/99 réglementant les télécommunications, mais il n’existe pas une réglementation spécifique visant à éliminer les contenus nuisibles véhiculés par Internet.

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Par ailleurs, la loi n°2003-25 du 13 juin 2003 prévoit la répression de certaines infractions commises en matière d’informatique à travers les dispositions des articles 399.2 à 399.9 du Code pénal. Un projet de loi sur la protection des données à caractère personnel vient aussi d’être transmis à l’Assemblée Nationale pour adoption.

Le droit à la liberté d’association et de réunion (Article 10 et 11)

xvii. Elaborer une loi sur la protection des droits des défenseurs des droits de l’homme conformément aux dispositions de la Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits de l’Homme, de la Déclaration de Kigali et de celle de la Grande Baie;

31. Le Niger est en train d’élaborer un avant-projet de loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme sous l’impulsion des OSC œuvrant dans ce domaine.

Le droit de propriété (Article 14)

xviii. Adopter des politiques et programmes favorisant l’accès des citoyens au logement y compris les logements sociaux ;

32. Pour rendre accessible les logements aux citoyens, le gouvernement a élaboré et mis en œuvre un Programme de réalisation de logements sociaux et de viabilisation des parcelles. Les objectifs visés étant de :

- réaliser 1.000 logements sociaux par an ; - procéder au lotissement de 2.000 parcelles viabilisées par an ; - baisser le coût du logement par la promotion de l’industrie des matériaux locaux de construction et l’allègement des conditions d’accès au crédit habitat.

Il faut noter qu’une banque de l’Habitat a aussi été créée par l’Etat du Niger pour faciliter l’accès au crédit logement des populations.

33. Se référer au point (F. Droit au logement) du rapport pour plus de détails sur les politiques et programmes y relatifs.

Le droit au travail (Article 15)

xix. Poursuivre les efforts en cours en vue de réduire le chômage et la pauvreté des ménages;

34. L’incidence de la pauvreté a beaucoup baissé entre 2005 et 2014 en passant de 62,1% à 45%. La profondeur de la pauvreté mesurée par l’indice d’écart de la pauvreté, est passée de 24% en 2005 à 13% en 2014. La sévérité de la pauvreté est réduite de plus de moitié entre 2005 et 2014 passant de 12,3% à 4,9%. La Politique Nationale de l’Emploi, adoptée en 2009 a pour ambition de « placer la création d’emplois au centre des objectifs de développement des politiques économiques et sociales aux niveaux national, régional et local permettant la réduction durable de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie de chaque nigérien ». Elle privilégie l’élaboration et la mise en œuvre des programmes spécifiques de création et de promotion d’emplois pour les groupes vulnérables que sont les jeunes, les femmes et les

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personnes handicapées. Les projets en cours dans le domaine de la création d’emploi et de la lutte contre la pauvreté sont : - le Programme de Renaissance Acte II du Président de la République prévoyant la création

d’emplois ; - le projet « Niamey Nyala» ou « Niamey la coquette » visant le développement des

infrastructures urbaines et les travaux de voiries, devant permettre la création de plusieurs emplois ;

- l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens), stratégie initiée pour remédier à la crise alimentaire, contribue à résorber le chômage des catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées que sont les jeunes ruraux et les femmes.

35. Les programmes de promotion d’emploi de l’ANPE ont été évalués en 2014, après plusieurs années d’exécution. Les recommandations issues de l’étude ont conduit à l’élaboration d’un seul programme avec trois composantes :

- le contrat de stage d’Initiation à la Vie Professionnelle (COSIVIP) au profit des diplômés de l’enseignement supérieur et professionnel à la recherche d’un premier emploi ;

- le contrat de Reconversion professionnelle (CRP) au profit des diplômés de l’enseignement supérieur, technique et professionnel et des travailleurs ayant perdu leur emploi ;

- le Programme d’Aide à la création d’Entreprise (PACE) destiné à promouvoir l’esprit d’entreprendre chez les jeunes et à les aider dans le processus de création d’entreprises.

36. On note aussi la mise en œuvre au niveau du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale du Programme d’Emploi des Jeunes aux Travaux d’Intérêt Public dans les Communes qui est un programme de mobilisation des jeunes désœuvrés autour des travaux à haute intensité de main d’œuvre et d’utilité publique dans les collectivités urbaines et rurales. Il s’agit notamment des travaux de : - construction des canaux d’assainissements des ruelles, des pistes piétonnes ; - curage des caniveaux et des collecteurs ; - évacuation des ordures ménagères et des matières bio-oxydables ; - plantation et entretien des arbres le long des artères principales ; - sensibilisation sur les thématiques liées à la santé, à l’éducation…

37. La population cible est constituée des jeunes âgés de 18 à 35 ans, hommes et femmes, diplômés, déscolarisés, sans occupation et régulièrement inscrits dans les registres communaux comme demandeurs d’emploi ou résidents. Elle couvre également les chômeurs de longue durée.

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Le droit à la santé (Article 16)

xx. Revoir à la hausse le budget alloué aux services sociaux de base et en particulier au secteur de la santé ;

38. Le secteur de la santé à l’instar des autres secteurs souffre de la faiblesse de mobilisation des ressources internes. Les crédits alloués au secteur sont insuffisants face aux besoins de santé de plus en plus croissants.

39. Le budget de l’Etat consacré à la santé se situe à hauteur de 5,73% en moyenne ces cinq dernières années. Il a connu une légère hausse en 2015, passant de 5,35% en 2014 à 6,28%. Malgré cette légère hausse et en dépit des engagements et de la volonté affichée par le gouvernement à financer la PNS à hauteur de 10% du budget de l’Etat au cours de la période de sa mise en œuvre (2002-2015), le Niger n’a toujours pas atteint les normes recommandées.

40. Cet état de fait explique que les ménages continuent d’assurer l’essentiel du financement de la santé. Le paiement direct des ménages constitue le premier mode de financement de la santé avec 52, 27% en 2015 contre 54,91% en 2014, malgré les efforts déployés par l’Etat et ses partenaires en matière des systèmes de mutualisation de risques maladies. 41. Le financement de la santé par tête d’habitant est passé de 15.190 francs CFA en 2014 (environ 30 $US) à 17.643 francs CFA en 2015 soit 35 $US. Elle reste inférieure aux estimations de l’OMS estimées à 44 $US par an et par habitant pour des interventions sanitaires essentielles.

xxi. Accroître le nombre d’infrastructures sanitaires, en particulier en milieu rural, en vue de les rendre accessibles à toutes les couches de la population ;

42. Le nombre de Centres de Santé Intégrés (CSI) est passé de 860 en 2014 à 960 en 2016, les cases de santé ont évolué de 2262 à 2512 sur la même période et les Hôpitaux de district sont toujours au nombre de 33. Cette légère augmentation des infrastructures sanitaires n’a pas eu une grande incidence sur la couverture sanitaire qui se situe à 48,33% en 2016 selon les résultats de la revue annuelle sectorielle. Plus de la moitié de la population du Niger continue à parcourir plus de 5 kilomètres pour avoir accès aux services de santé de base. Le problème d’équité dans l’accès aux soins entre milieu urbain et milieu rural reste toujours crucial. Les taux de couverture sanitaire varient de 98,39% à Niamey à 37,66% à Zinder par exemple.

43. Pour réduire les problèmes d’équité qui se posent au niveau périphérique et assurer la couverture des populations situées au-delà d’un rayon de 5 km d’un CSI , le Gouvernement avec l’appui de ses partenaires a entrepris un certain nombre des réformes parmi lesquelles on peut citer : (i) la transformation des CS en CSI, (ii) la poursuite de la gratuité des soins des enfants de moins de 5 ans et des femmes, (iii) l’affectation des médecins dans les CSI, (iv) le renforcement des stratégies à base communautaires, (v) le renforcement de la mise en œuvre de

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certaines prestations de soins en stratégie avancée , mobile et foraines (vi) la mise en œuvre de la stratégie de prise en charge intégrée des cas chez les moins de 5 ans en communauté.

xxii. Prendre toutes les mesures nécessaires en vue de réduire le taux de la mortalité maternelle et infantile;

44. Les femmes et les enfants constituent un groupe vulnérable à l’ endroit duquel l’Etat et ses partenaires continuent de déployer beaucoup d’efforts.

Réduction de la mortalité maternelle

45. La réduction de la mortalité maternelle est un grand défi pour le Niger. Des stratégies ciblées particulièrement vers les populations rurales, les femmes non ou peu instruites, les femmes les plus pauvres sont en train d’être renforcées afin de réduire de manière drastique la mortalité maternelle.

46. L’INS, dans son rapport sur les progrès vers l’atteinte des OMD a fait ressortir une diminution du taux de mortalité maternelle de 535 pour cent mille en 2012 à 520 pour cent mille en 2015. Parmi les actions contributives on peut citer :

- la gratuité des consultations prénatales, de la césarienne, des contraceptifs et des préservatifs ;

- la mise en œuvre du Plan de Développement Sanitaire qui a fait de l’amélioration de la santé maternelle une priorité ;

- le Programme National de la Santé de la Reproduction (PNSR, 2005); - la mise en œuvre de la feuille de route pour accélérer la réduction de la mortalité

maternelle et néonatale; - la stratégie nationale d’IEC pour la santé de la reproduction ; - l’acquisition de nouvelles infrastructures en matière de santé de la reproduction ; - l’augmentation des ressources humaines notamment le nombre de sages-femmes qui est

passé de 493 en 2004 à 1053 en 2014, soit une hausse de 114%. En ce qui concerne la réduction de la mortalité infantile, le Niger a adopté et mis en œuvre plusieurs politiques et programmes. Ceux-ci ont effectivement eu des effets positifs considérables sur certains indicateurs.

47. Ainsi, la mortalité infanto-juvénile était restée quasiment stable entre 2011 et 2015. Respectivement de 127 à 126‰. La mortalité infantile, quant à elle, constante à 51‰ entre 2011 et 2015, soit une baisse moyenne annuelle de 3,1 points. Au titre des actions menées, on peut retenir :

- l’extension de la couverture sanitaire du pays ; - la définition de la santé des mères et des enfants comme une priorité du Plan de

Développement Sanitaire 2011-2015 ; - la mise en œuvre du Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine et les

campagnes de vaccination (réduction de 99% de la morbidité de la rougeole et de 97 % de la mortalité liée à cette maladie) ;

- l’intensification de la lutte contre les différentes formes de malnutritions;

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- les campagnes de distribution de masse de vitamine A et de moustiquaires imprégnées; - la mise en œuvre effective de la gratuité des consultations prénatales, des césariennes et

des soins des enfants de moins de 5 ans ; - l’augmentation du personnel de santé.

xxiii. Elaborer des stratégies d’éradication du marché informel et illicite de

médicaments ;

48. Le marché illicite des médicaments au Niger bien que difficilement évaluable en raison de sa complexité (nombre d’intervenants, diversité des intérêts, nombre important des transactions clandestines etc…) représenterait de 70 à 80% du marché pharmaceutique national.

49. Les dispositions règlementaires sur la lutte contre le marché illicite de médicament sont contenues dans le décret fixant les modalités d’application de l’Ordonnance N° 97-002 portant législation pharmaceutique et les arrêtés spécifiques relatifs au domaine pharmaceutique. Parmi les actions menées dans le cadre de la lutte contre le marché illicite et informel des médicaments, on peut citer :

- la création d’un cadre multisectoriel de lutte contre la contrefaçon et la vente illicite des médicaments et autres produits pharmaceutiques ;

- l’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre la contrefaçon et le marché illicite des médicaments ;

- l’organisation d’une conférence internationale sur la lutte contre la contrefaçon et les faux médicaments en novembre 2013 associant les premières dames dans la lutte ;

- la participation aux échanges entre les directions de pharmacies de l’espace UEMOA, en vue d’authentifier les autorisations délivrées pour l’importation ;

- la sensibilisation de la population et le plaidoyer auprès des décideurs politiques pour le respect strict des textes réglementaires en matière pharmaceutique.

- l’amélioration de l’accessibilité financière et géographique et de la disponibilité des médicaments essentiels génériques dans les formations sanitaires publiques pour la satisfaction des besoins des populations.

50. En perspectives il faut noter : - le renforcement de l’application et du contrôle des textes législatifs et réglementaires en

matière de médicament ; - l’amélioration de la politique des prix des médicaments ; - l’adoption et la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de lutte contre le marché illicite

et la contrefaçon.

xxiv. Prendre toutes les mesures adéquates pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations ;

51. Les informations sur les mesures adéquates prises pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations ont été amplement développées au point H.DROIT A L’ALIMENTATION du présent rapport.

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Le droit à l’éducation (Article 17)

xxv. Prendre toutes les mesures idoines en vue de relever le taux d'alphabétisation, en particulier chez les femmes ;

52. Avec 31% le taux d’alphabétisation reste un défi à relever par l’Etat à travers le Ministère de l’Enseignement primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l’Education civique (MEP/A/PLN/EC). Cet état de fait a amené les autorités à prévoir dans la mise en œuvre du Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF 2014-2024) :

- la multiplication des bibliothèques villageoises pour la création d’un environnement lettré ;

- la mise en œuvre du programme d’alphabétisation et d’éducation non formelle qui sera basé sur la stratégie existante du «faire-faire» ;

- l’adoption de l’avant-projet de décret portant sur la Politique Nationale d’Alphabétisation et d’Education Non Formelle et le Plan d’Actions Triennal 2015-2017 ;

- l’adoption du décret n°2010-724/PCSRD /MFP/A du 21 octobre 2010 portant approbation des statuts de l'Institut de Formation en Alphabétisation et Education Non Formelle (IFAENF).

xxvi. Prendre toutes les mesures nécessaires pour relever le développement de la

filière culturelle et artistique ;

53. Dans le cadre de la promotion du secteur culturel, l’Etat du Niger a créé en 2016 le Ministère de la Renaissance Culturelle, des Arts et de la Modernisation Sociale. Cela s’est ajouté à la création en 2014 de la filière « Art du spectacle » à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université Abdou Moumouni de Niamey. Dans l’optique de la professionnalisation des artistes nigériens, le ministère de la culture a alloué 25 millions de FCFA au fonds d’aide aux artistes. Au titre de l’année 2014, 17 dossiers ont été retenus sur les 55 (dans les domaines de la littérature, des festivals, de la musique et du renforcement des capacités des acteurs culturels).

54. On note par ailleurs l’institutionnalisation du festival national des chansons féminines « Dalweizé ». 55. S’agissant particulièrement des enfants, les activités culturelles se traduisent à travers :

- le festival d’intégration artistique et culturel « SUKABE » regroupant chaque année pendant les vacances scolaires les enfants de la sous-région ; - la colonie de vacance, organisée chaque année par la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), la Société Nigérienne Des Produits Pétroliers (SONIDEP), la Nigérienne d’Electricité (NIGELEC) et quelques écoles privées ;

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- le Mouvement scout du Niger ; - la petite école, émission télévisée nationale, où les enfants des écoles primaires récitent, chantent et dansent avec une animatrice ; - les fêtes annuelles dédiées aux enfants organisées au musée national de Niamey par la télévision privée Dounia (Baby Fiesta); - les fêtes de fin d’années et les kermesses organisées par les établissements scolaires ; - l’espace de jeunes (3 à 5 ans) organisé par le MPF/PE ; - le théâtre pour enfants organisé par le centre culturel franco- nigérien Jean Rouch de Niamey - la cure salée organisée par les ministères en charge de la culture et de l’élevage ; - l’organisation chaque année de la fête tournante du 18 décembre ; - le festival de l’Aïr ; - le sabre national.

Droits de la femme (Article 18 alinéa 3)

xxvii. Abroger toutes les dispositions discriminatoires à l’égard des femmes contenues dans les textes de lois et renforcer les campagnes de sensibilisation à l’endroit de la population, des chefs traditionnels et coutumiers en vue de favoriser un changement de mentalités et des préjugés sociaux à l’endroit de la jeune fille et de la femme nigériennes.

56. Des efforts ont été fournis par l’Etat en vue d’abroger les dispositions discriminatoires à l’égard des femmes contenues dans certains textes de lois. C’est le cas de la loi n° 2014-60 du 5 novembre 2014 portant modification de l’Ordonnance n° 84-33 du 23 août 1984 portant code de la nationalité nigérienne qui reconnait désormais à la femme nigérienne le droit de transmettre sa nationalité à son époux étranger.

57. Des progrès ont été réalisés également en matière de sensibilisation à l’endroit des populations. Il s’agit des prêches organisés par des Ulémas en partenariat avec le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection des Enfants dans les villes, les villages et dans certaines écoles coraniques. D’autres actions sont menées, entre autres :

– plaidoyer mené par Alternative Espaces Citoyens pour la promotion de la budgétisation

sensible au genre au niveau des communes ; – réalisation et diffusion d’une série télévisée ‘’Délou’’ par Alternative Espaces citoyens,

Afrique Fondation Jeune et Oxfam. Cette série, diffusée sur la télévision nationale est basée sur la stratégie de l’Edutainment (éducation par le divertissement) et porte sur la participation politique des femmes et des jeunes aux Niger. Elle vise à changer les perceptions négatives sur le rôle et la place des femmes et des jeunes dans la société nigérienne.

xxviii. Prendre toutes les mesures nécessaires en vue de résoudre la problématique des violences sexuelles et domestiques, poursuivre et traduire les auteurs devant la justice ;

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58. Le Niger a pris plusieurs mesures législatives en vue de lutter contre les violences sexuelles et domestiques. Il s’agit entre autres de :

- l’ordonnance sur la traite qui sanctionne les violences domestiques, sexuelles ; - le Code du travail (article 45 qui interdit le harcèlement sexuel) ; - le lancement du processus d’élaboration d’une stratégie nationale de lutte contre les VBG et son plan d’action.

59. Les auteurs des violences domestiques et sexuelles sont poursuivis et traduits devant la justice conformément aux articles 283 et suivants du code pénal.

xxix. Rendre effective la mise en œuvre de la loi sur les mutilations génitales féminines et prendre des mesures visant à éradiquer la pratique des mariages précoces et forcés, notamment en fixant l’âge minimum du mariage à 18 ans ;

60. Depuis son entrée en vigueur en 2003, la loi sur les mutilations génitales féminines, continue d’être appliquée. Spécifiquement pour la région de Tillabéry, la plus touchée par ce phénomène, il a été enregistré en 2016 la reconversion de 16 exciseuses. Par ailleurs, le comité nigérien de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes a mis en place 286 Brigades de Vigilance Villageoises. Dans ce cadre, 193 exciseuses ont été converties entre 2000 et 2016. 3300 villages, iles et hameaux ont été touchés par les actions de sensibilisation. De même, quatre jugements ont abouti à des condamnations d’exciseuses entre 2010-2014. Le Niger est partie prenante à l’adoption de la résolution mondiale 67-46 de 2012 interdisant les pratiques des MGF.

61. Des actions ont été également menées en vue de mettre fin au mariage des enfants dont entre autres :

- la mise en œuvre du programme « Illimin zaman douniya » avec l’appui de l’UNFPA en vue de réduire les taux de mariage forcé des enfants ainsi que les grossesses précoces parmi les populations les plus vulnérables de femmes ;

- l’élaboration en cours d’un plan d’action de lutte contre le mariage des enfants.

xxx. Relever le quota à 30% dans les fonctions électives et pour la représentation des femmes dans les instances de prise de décisions ;

62. Dans le cadre de l’amélioration de la représentation des femmes aux instances de prise de décision un effort a été fait par le Gouvernement avec l’adoption de la loi du 5 novembre 2014 modifiant et complétant la loi n°2000-008 du 7 juin 2000 instituant un système de quota pour l’un ou l’autre sexe dans les postes électifs et nominatifs faisant passer le taux de 10 à 15% pour les postes électifs. Il convient de préciser que le taux réservé pour les postes nominatifs qui est de 25% n’a pas varié.

Droits de l’enfant (Article 18 alinéa 3)

xxxi. Prendre les mesures nécessaires en vue de prévenir et d’éradiquer le travail et l’exploitation des enfants, notamment dans les mines et les industries artisanales et poursuivre les présumés auteurs en justice ;

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63. Le Niger a pris les mesures suivantes en vue de prévenir et d’éradiquer le travail et l’exploitation des enfants. Dans le cadre de la lutte contre les pires formes de travail des enfants on peut citer les actions suivantes :

- l’adoption de la loi n°2012- 45 du 25 septembre 2012 portant Code du Travail de la République du Niger qui dispose en son article 107 que « les enfants âgés de quatorze (14) ans révolus peuvent effectuer des travaux légers.

L’employeur est tenu d’adresser une déclaration préalable à l’inspecteur du travail du ressort qui dispose d’un délai de huit (08) jours pour lui notifier son accord ou son désaccord éventuel. En tout état de cause, sont interdites les pires formes de travail des enfants :

1. Toutes formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés ;

2. L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques ;

3. L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales y relatives ;

4. Les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou la moralité de l’enfant ».

64. Parallèlement, le Gouvernement a pris les mesures suivantes en rapport avec la lutte contre le travail des enfants :

- l’arrêté n°00380/T/DGAT/DTSS du 05 avril 2005 portant création et attribution de la Cellule Nationale de Lutte contre le Travail des Enfants ;

- l’arrêté n°0602/MFP/T/DGAT/DTOP du 05 mai 2012, portant création, attribution, composition et fonctionnement du Comité directeur national de lutte contre le travail des enfants au Niger ;

- la ratification des Conventions n° 182 sur les pires formes de travail des enfants et n°138 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi de l’Organisation Internationale du Travail ;

- l’élaboration en cours d’un plan d’action national de lutte contre le travail des enfants ; - la mise en place d’un cadre national de concertation des acteurs impliqués dans la

prévention et la réduction du travail des enfants dans l’agriculture (CNA/PRTA) par arrêté n°042 /MAG du 23 mai 2015.C’est un cadre qui a pour objectif de répertorier les pires formes de travail de l’enfant dans l’agriculture, les soustraire, les protéger des représailles, assurer leur réadaptation et leur intégration sociale selon leurs besoins ;

- la mise en place d’un Comité national de protection de l’enfance qui regroupe le Ministère en charge de la Justice, de la Population et de la protection de l’enfant, les ONG, les agences de l’ONU et les partenaires techniques et financiers.

65. Concernant le travail des enfants dans les mines, il s’agit essentiellement de l’orpaillage qui se pratique dans plusieurs parties de notre pays dont le Liptako Gourma où l’or est exploité

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de manière artisanale et il y a lieu aussi de rappeler des sites d’extraction du sel et du natron dans certaines régions du pays.

66. Pour lutter contre ces pratiques le Ministre de l’Intérieur a, par lettre circulaire, formellement interdit l’emploi des enfants dans les mines et carrières des zones concernées à savoir Tillabéry, Tahoua et Agadez, et que le Ministre des Mines a reçu des directives pour prendre en compte cette mesure d’interdiction dans l’élaboration des conventions minières.

67.En matière de lutte contre le travail des enfants l’Etat met l’accent sur :

- la sensibilisation pour informer l’opinion publique des dangers qui guettent les enfants travaillant dans des conditions dangereuses ;

- l’appui aux familles les plus vulnérables afin de préserver leurs enfants de l’exploitation ;

- la prévention de l’exploitation par l’éducation.

xxxii. Poursuivre et renforcer les efforts en cours visant à lutter contre la traite d’êtres humains, en particulier la traite des enfants;

68. L’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes a mené plusieurs activités dans les domaines suivants :

- renfoncement des capacités à l’endroit des magistrats, des FDS, des travailleurs sociaux des juridictions, des auditeurs de justice, des chefs traditionnels, des avocats stagiaires, des animateurs des radios, des OSC et d’autres agents de l’Etat ;

- activités de sensibilisation : conférences publiques, débats télé, réalisation de sketchs sur la traite des personnes ;

- information et lobbying parlementaire sur la loi relative au TIM Tableau n° 1 : Activités de l’ANLTP 2013-2016

ACTIVITES REALISEES RENFORCEMENT DES CAPACITES

FONCTION

NOMBRE

ANNEES

2013 2014 2015 2016

Magistrats

131

47

39

45

Forces de Défense et de Sécurité

104

75

23

6

Travailleurs Sociaux des Juridictions

10

10

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Source : ANLTP 2016

Auditeurs de Justice

21

21

Avocats Stagiaires

19

19

Chefs Traditionnels

Animateurs Radios

43

43

Structure de la Société Civile

105

86

19

Agents CNLTP/ANLTP/MJ

25

25

SENSIBILISATIONS ACTIVITES (Journées de Mobilisation)

NOMBRE

2013

2014

2015

2016

Conférences Publiques

9

2

3

2

2

Débats Télé

10

3

3

1

3

Sketchs sur la traite

Français, haoussa, Zarma

1 mois de

diffusion

2 mois de

diffusion

2 mois

2 mois

INFORMATION PARLEMENTAIRE Information et Lobbying sur la loi relative au trafic illicite de migrants

113

députés

2

séances

ETUDES ET TEXTES Etudes CAP

2

2

Textes

4

2

1

1

DOCUMENTS ET BASE DES DONNEES Base des données

1

1

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Droits des personnes vivant avec un handicap (Article 18 alinéa 4) xxxiii. Augmenter le nombre d’infrastructures scolaires pour les enfants vivant avec handicap, en particulier les écoles pour malvoyants ;

69. Le nombre d’infrastructures scolaires pour les enfants vivants avec handicap, en particulier les écoles pour malvoyants est passé de 13 en 2012 à 17 en 2016.

xxxiv. Mener des séances de sensibilisation à l’endroit de la population en vue de lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec un handicap ;

70. A l’occasion de la célébration des journées nationale et internationale des personnes handicapées, des campagnes de sensibilisation à l’endroit du public sont menées pour mieux faire connaitre les droits des personnes handicapées et faire évoluer la perception stigmatisante dont elles peuvent faire l’objet. En 2015, la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées (FNPH) avec l’appui de l’Union Européenne a organisé une campagne de sensibilisation sur l’importance de l’état civil et les droits civiques dans les régions de Tillabéry, Dosso, Niamey et Tahoua.

Droits des personnes âgées (Article 18 alinéa 4) xxxv. Renforcer et multiplier les programmes sociaux en faveur des personnes

âgées

71. Pour renforcer les actions en faveur des personnes âgées, le Niger a mis en place en 2015 des Conseils pour les personnes âgées. Aussi, un projet de loi fixant les conditions et les modalités de protection sociale des personnes âgées a-t-il été élaboré.

Le droit à la paix et à la sécurité (article 23) xxxvi. prendre des mesures idoines en vue de garantir la sécurité sur toute l’étendue du territoire ;

72. Pour sécuriser les personnes et leurs biens, et faciliter le mouvement des troupes suite aux incursions du groupe terroriste Boko Haram et autres djihadistes, le Gouvernement a décidé de décréter l’état d’urgence dans la région de Diffa, en 2015. Tous les trois mois, cette mise en garde est reconduite par ordonnance après autorisation de l’Assemblée nationale étendue à d’autres régions.

73. Il faut préciser que le droit à la sécurité est garanti à travers la mobilisation des ressources financières conséquentes pour le secteur sécuritaire et le déploiement des forces de défense et de sécurité à travers des patrouilles permanentes sur toute l’étendue du territoire national.

74. En plus, pour renforcer le cadre juridique et institutionnel de lutte contre le terrorisme, le Niger a révisé son Code pénal et son Code de procédure pénale (en 2016) en vue non seulement de prendre en charge la question des enfants impliqués dans le terrorisme, mais aussi de rendre plus efficace la répression du terrorisme et de certaines infractions qui lui sont connexes.

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xxxvii. Veiller au strict respect des principes fondamentaux des droits de l’homme lors des opérations de lutte contre le terrorisme afin de prévenir les arrestations et les détentions arbitraires, et autres formes de violation des droits de l’homme ;

75. En vue de veiller au strict respect des principes fondamentaux des droits de l’homme lors des opérations de lutte contre le terrorisme afin de prévenir les arrestations et les détentions arbitraires, et autres formes de violation des droits de l’homme, l’Etat a adopté trois lois dont la mise en œuvre apporte des améliorations significatives dans le traitement des affaires liées à la criminalité transnationale organisée et au terrorisme. Ainsi, le chapitre 1er de la loi n°2016-21 du 16 juin 2016 portant modification du code de procédure pénale détermine les compétences des juridictions nationales, fixe les délais de garde à vue et de détention préventive, les délais de prescription de l’action publique ainsi que les règles de jugement des affaires de criminalité transnationale et de terrorisme. Ces différentes dispositions garantissent le respect des droits de la défense. A titre d’exemple, l’article 605.5 du CPP fixe un certain nombre de droits au profit du mis en cause :

- le délai de garde à vue ramené à 15 jours renouvelables une fois sur autorisation écrite du parquet anti-terroriste ; - l’obligation à partir de la 48ème heure de grade à vue, de notifier au suspect son droit de choisir un avocat ; - le droit d’être examiné par un médecin pour attester qu’il n’a pas subi de sévices corporels pendant la garde à vue.

76. S’agissant de la loi n°2016-22 du 16 juin 2016 portant modification du code pénal, elle correctionnalise certaines infractions qui sont désormais passibles du tribunal correctionnel en l’occurrence pour le cas des affaires ci-dessus visées, le pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre le terrorisme statuant en premier ressort, les infractions concernées sont l’apologie et l’incitation au terrorisme, l’association de malfaiteurs en vue de perpétrer des actes terroristes et le recel de terroristes prévues aux articles 399.1.17, 399.1.19 et 399.19 du code pénal, qui peuvent être jugées dans des délais relativement brefs avec un quantum de peines compris entre 5 à moins de 10 ans d’emprisonnement. La correctionnalisation des infractions susvisées participe du souci d’accélérer le traitement des dossiers et leur jugement dans des délais raisonnables.

77. De même, l’organisation judiciaire a été revue pour prendre en compte les cas des mineurs présumés associés aux groupes terroristes ; ainsi, en vertu de la nouvelle loi, des juges des mineurs ont intégré le pôle judiciaire anti-terroriste pour s’occuper exclusivement des dossiers concernant les mineurs. L’instruction des affaires les concernant et leur jugement sont effectués conformément aux dispositions de la loi n°2014-72 du 20 novembre 2014 déterminant les compétences, les attributions et le fonctionnement des juridictions pour mineurs au Niger.

Le droit à un environnement sain (Article 24) xxxviii. Elaborer des stratégies visant à lutter plus efficacement contre la

pollution due à l’exploitation des industries extractives dans les sites miniers;

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78. Il n’existe pas de stratégies outre les mesures prises par l’Etat pour lutter plus efficacement contre la pollution due à l’exploitation des industries extractives dans les sites miniers.

xxxix. Prendre toutes les mesures nécessaires en vue de la sauvegarde des ressources environnementales.

79. La législation sur la sauvegarde des ressources environnementales n’a pas varié depuis la présentation du dernier rapport.

80. Cependant, dans le cadre de la gestion de l’environnement, le Niger a recruté 1246 agents du cadre des eaux et forêts et faunes et 63 auxiliaires. Des actions entreprises ont permis de récupérer 245 025 ha de terre dégradées, de reboiser 135 175 ha de superficie entre autres et 719 190,44 tonnes de déchets solides et 1850 tonnes de déchets plastiques ont été collectées et évacuées à la fin de l’année 2014.

81. En ce qui concerne la gestion de l’environnement pour un développement durable, il a été délivré 81 certificats de conformité environnementale par le BEEEI.

82. De plus, on peut noter que le Niger a rempli ses engagements internationaux en consacrant 14,29% à la conservation de la Biodiversité, ce qui lui a valu le témoignage du Secrétaire Exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification le 25 février 2013 et aussi son admission au Programme Millénium Challenge Corporation (MCC).

83. Il est institué un fond dénommé Fond National de l'Environnement qui a pour objet le financement de la politique environnementale.

84. L'Etat du Niger en rapport avec les institutions et les partenaires concernés veillent à l'élaboration et à la mise en œuvre d'un Plan National de l'Environnement pour un Développement Durable qui est révisé tous les 5 ans.

Présentation des rapports périodiques (Article 62) xl. Soumettre régulièrement les rapports périodiques, conformément aux dispositions de l’article 62 de la charte africaine ;

85. Le Niger a rattrapé depuis 2014 le retard accusé dans la soumission des rapports périodiques à la CADHP. La soumission du présent rapport couvrant la période 2014-2016 lui permet d’être à jour dans ce domaine.

xli. Informer la Commission, dans son prochain rapport périodique, dont le dépôt est prévu pour 2017, des mesures prises pour prendre en charge les sujets de préoccupation, mais également pour la mise en œuvre effective des recommandations faites dans les présentes Observations finales.

86. Le rapport périodique du Niger couvrant la période 2014-2016 est intégré au présent document à partir du paragraphe 151 infra. Il traite des mesures prises pour prendre en charge les sujets de préoccupation, mais également pour la mise en œuvre effective des recommandations faites dans les Observations finales.

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ELEMENTS DE REPONSE AUX RECOMMANDATIONS DE LA COMMISSION SUITE A LA MISSION DE PROMOTION DES DROITS DE L’HOMME ENTREPRISE EN REPUBLIQUE DU NIGER PAR LA COMMISSAIRE SOYATA MAIGA (JUILLET 2011)

Sur les conventions, textes juridiques et les politiques

1. Ratifier tous les instruments internationaux et régionaux de promotion et de protection des droits de l’homme, en particulier le Protocole à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples relatif aux droits des femmes en Afrique (le Protocole de Maputo); la Convention de l’Union Africaine pour la protection et l’assistance aux personnes déplacées internes (la Convention de Kampala ; la Convention de l’Union Africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption ; le Protocole facultatif à la Convention contre la Torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants ;

87. Le Niger est partie à la convention de l’UA pour la protection et l’assistance aux personnes déplacées internes (la convention de Kampala) le 10 mai 2012 et à la convention de l’UA pour la prévention et la lutte contre la corruption et les infractions assimilées ratifiée par le Niger le 3 mars 2006. De même, le Niger a ratifié le protocole facultatif à la convention contre la torture et autres peines ou traitements inhumains et dégradants le 07 novembre 2014.

2. Faire la Déclaration spéciale visée à l’Article 34(6) du Protocole portant création de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples;

88. Le Niger n’a pas encore fait la déclaration spéciale visée à l’Article 34(6) du Protocole portant création de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples.

3. Accélérer la mise en place d’une Commission Nationale des Droits Humains, conforme aux principes de Paris dotée de moyens humains et matériels suffisants ;

89. Le Niger a mis en place depuis 2011 une Commission Nationale des Droits Humains conforme aux principes de Paris dotée de moyens et de matériels lui permettant de fonctionner comme indiqué dans la réponse à la recommandation n°5.

4. Poursuivre le débat avec toutes les parties prenantes sur la question de l’abolition de la peine de mort, la problématique de la sécurité et les conditions du retour d’une paix durable

90. S’agissant de la question de l’abolition de la peine de mort, les débats se poursuivent à travers la coalition de la société civile contre la peine de mort qui mène des activités auxquelles participent des représentants de l’Etat.

91. Concernant la problématique de la sécurité et les conditions du retour d’une paix durable, on note plusieurs avancées notamment :

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- la création par décret n°2011-117/PRN du 17 février 2011 de la haute autorité à la consolidation de la paix dont le rôle est de « cultiver l’esprit de paix, de dialogue entre les différentes communautés du pays et d’entretenir un esprit de confiance mutuelle, de tolérance et de respect dans une commune volonté de vivre ensemble ». - l’adoption de plusieurs mesures législatives et institutionnelles en matière de lutte contre le terrorisme et le renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité. Pour plus d’informations sur le droit à la sécurité voir le point « 5°) Le droit des peuples à la paix et à la sécurité internationale (Article 23) ». 5. Adopter une loi qui criminalise la pratique de la torture ;

92. Le Niger ne dispose pas encore d’une loi propre qui incrimine la torture. Cependant, il existe un avant-projet de loi portant modification du code pénal qui prévoit une définition et une incrimination spécifique de la torture. Cet avant-projet de loi se trouve dans une phase avancée dans son processus d’élaboration. En outre le code de procédure pénale prévoit que toute personne qui a fait l’objet d’une garde à vue doit être examinée par un médecin avant qu’elle ne soit déférée au parquet. Cette disposition a été insérée pour éviter que le suspect ne fasse l’objet de torture physique ou morale dans les locaux de la Police judiciaire.

6. Accélérer le processus d’adoption de la loi sur la lutte contre la traite des personnes

93. Le Niger s’est doté depuis 2010 de l’Ordonnance n°2010-86 du 16 décembre 2010 relative à la lutte contre la traite des personnes. Des projets de modification de cette loi sont en cours en vue d’y intégrer de nouvelles infractions.

Sur la justice et les droits de l’homme 7. Accélérer l’adoption du projet de loi portant création d’un fonds d’assistance judiciaire ;

94. Le Niger a adopté la loi n°2011-42 du 14 décembre 2011 qui fixe les règles applicables à l’assistance juridique et judiciaire et qui crée un établissement public à caractère administratif dénommé Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire (ANAJJ). En vertu de cette loi cette agence reçoit une subvention de l’Etat et de ses partenaires pour remplir ses missions d’assistance.

8. Garantir la présence de l’avocat dès l’enquête préliminaire ;

95. L’article 71 du Code de procédure pénale dispose en son alinéa 2 qu’« il est notifié au suspect son droit de prendre un avocat à partir de la 24ème heure de la garde à vue sous peine de nullité de la procédure ».

96. De même, la loi n°2011-42 du 14 décembre 2011 qui fixe les règles applicables à l’assistance juridique et judiciaire prévoit l’obligation pour l’Officier de Police Judiciaire (OPJ) de notifier son droit à un conseil à toute personne mise en cause dès la 12ème heure de la garde à vue sous peine de nullité de la procédure.

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9. Renforcer et multiplier les programmes de formation en droits humains pour les magistrats, les avocats, les greffiers et autres auxiliaires de justice ;

97. Le ministère de la justice, dans le cadre de son partenariat avec l’IDDH et l’UE, a procédé depuis 2009 à l’édition d’un manuel des droits de l’homme à l’usage des magistrats. S’en est suivi des manuels à l’usage de la police nationale et de la garde nationale. Chaque année des séries de formations sont organisées à l’endroit des magistrats, 13 sessions de formation organisées pour la période 2009-2016 qui ont concerné des magistrats et des FDS sur lesdits manuels. Ces manuels font partie de la formation initiale de la garde nationale et de la police. De même, des programmes de formation en droits de l’homme sont dispensés à l’endroit des avocats, des greffiers, des agents de l’administration pénitentiaire, des auxiliaires de justice. Aussi, 33 greffiers ont été formés.

98. Il y a lieu de rappeler que sur la période 2012-2013, le PNUD a financé des formations en droits humains au bénéfice du personnel pénitentiaire et des agents de la police nationale. L’UE à travers le PAJED II a également financé en 2014-2015 la formation en droits humains particulièrement sur les droits des détenus de 38 chefs d’établissements pénitentiaires.

10. Introduire un module en droits de l’homme dans la formation initiale des agents de l’administration pénitentiaire et de la police judiciaire;

99. Comme mentionné au paragraphe précédent, la police nationale et la garde nationale disposent chacune d’un manuel de formation en droits de l’homme. Depuis 2014, des modules sur les droits de l’enfant ont été introduits dans le programme de formation des FDS.

11. Organiser le système de règlement à l’amiable des litiges et assurer l’encadrement et la formation des conciliateurs traditionnels en conformité avec la loi et le respect des droits humains ;

100. Au Niger, le statut de la chefferie traditionnelle est régi par la loi n°2015-01 du 13 janvier 2015. Aux termes de l’article 18 de la loi, « le chef traditionnel dispose d’un pouvoir de conciliation des parties en matière coutumière, civile et commerciale. Il règle selon la coutume, l’utilisation par les familles ou les individus, des terres de cultures et espaces pastoraux, sur lesquels la communauté coutumière dont il a la charge, possède des droits coutumiers reconnus.

Dans tous les cas, il dresse les procès verbaux de ces conciliations qui doivent être consignés dans un registre ad hoc dont extrait est adressé à l’autorité administrative et la juridiction compétente. Les procès verbaux ainsi signés et dressés par les parties ne sauraient en aucun cas être remis en cause devant l’autorité administrative ou judiciaire ».

101. En plus des garanties légales, il convient de souligner que plusieurs séries de formations ont été dispensées à l’endroit des chefs traditionnels et leaders coutumiers et religieux notamment, sur les questions d’équité, de genre et des droits humains d’une manière générale.

12. Intégrer l’enseignement des droits humains dans les curricula scolaires et de

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formation, et vulgariser la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et les autres instruments juridiques régionaux et internationaux de promotion et de protection des droits humains ratifiés par le Niger.

102. Dans le cadre de la réforme de son curriculum, le Niger dispose d’une famille de situation dénommée « Droits et devoirs du citoyen ». Les questions liées aux droits de l’homme sont prises en compte dans les contenus des programmes d’enseignement. Actuellement le MEP/A/PLN/EC est sur un programme d’intégration des droits humains dans les programmes scolaires en partenariat avec le Système des Nations Unies au Niger.

103. A cet effet, trois modules d’enseignement des droits de l’homme au niveau des écoles

primaires, secondaires et les centres d’enseignement professionnel ont été élaborés et expérimentés. Ce processus se poursuit en vue de l’adoption d’un texte consacrant la réforme curriculaire en la matière et la généralisation de l’enseignement des droits de l’homme dans tous les cycles scolaires.

Sur les droits des femmes et des filles

13. Adopter un Code de la famille non-discriminatoire et protecteur des droits de la femme et de la fille;

104. La situation n’a pas évolué depuis le précédent rapport.

14. Adopter une loi sur les mutilations génitales féminines;

105. Le Niger a adopté depuis 2003, la loi sur les mutilations génitales féminines. Cette loi a été révisée en 2006.

15. Instituer à l’échelle nationale des campagnes de sensibilisation en faveur de la scolarisation des filles et de leur maintien à l’école;

106. Pour favoriser un changement de comportement favorable à la scolarisation des filles, une campagne de sensibilisation de proximité a été conduite dans 1560 villages en 2016. Cette campagne a touché 65 520 personnes.

107. Des tables de concertation pour favoriser l’adhésion des leaders religieux et coutumiers à

la promotion de la scolarisation des filles sont en cours de réalisation aux niveaux régional et départemental.

108. Le MEP/A/PLN/EC a organisé en septembre 2016 une fête nationale de l’excellence pour

soutenir les 25 élèves filles des écoles primaires publiques du Niger qui ont réalisé les meilleures performances au cours de l’année scolaire 2015-2016 et les écoles de provenance de ces filles ont été dotées de panneaux solaires pour soutenir les cours d’appui dispensés aux élèves en dehors des heures réglementaires de classe.

109. Pour ce qui est de leur maintien, une stratégie nationale d’accélération de la scolarisation

des filles a été validée en août 2014. Les objectifs de cette stratégie nationale pour la

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scolarisation des filles sont : (i) l’accélération de l’accès et du maintien des filles dans tous les cycles de l’éducation et de la formation, (ii) l’augmentation de la demande sociale en éducation et formation en général et des filles en particulier, (iii) l’amélioration du cadre institutionnel de l’éducation et de la formation des filles . L’option retenue à travers cette stratégie est la responsabilisation des communautés et des communes dans les interventions visant l’accès et le maintien scolaire des filles.

16. Multiplier les cantines scolaires et les écoles de second cycle dans les villages et auprès des communautés rurales, pour favoriser le maintien des filles à l’école et la poursuite des études au niveau secondaire;

110. La création de cantines scolaires au niveau des écoles a considérablement augmenté le taux d’accès au primaire. En effet, il existe une cellule au MEP/A/PLN/EC, chargée des cantines scolaires. En 2012 on totalise 1500 écoles disposant de cantines scolaires, elles sont au nombre de 2048 en 2016 et concernent 302849 élèves.

111.L’Etat, à travers le MEP/A/PLN/EC a élaboré un plan stratégique sur l’alimentation scolaire validé avec les partenaires techniques et financiers qui vise à :

- promouvoir les initiatives locales d’achat auprès des petits producteurs ; - renforcer le partenariat entre les parties prenantes et leur capacité pour la planification et la mise en œuvre de l’alimentation scolaire ; - contribuer à la pérennisation de l’alimentation scolaire au Niger.

112. A titre illustratif, de 135 381 élèves (primaires et secondaires) bénéficiaires en 2012 de l’alimentation scolaire, ce nombre passe à 164 818 élèves en 2014.

17. Garantir la protection de la santé reproductive des femmes et leur assurer l’accès à des services de santé adéquats, à des coûts abordables et à des distances raisonnables ;

113. Malgré la faiblesse de la couverture sanitaire, l’accent a été mis sur la disponibilité des services de santé de la mère et de l’enfant. Les résultats de l’enquête SARA réalisée en 2015, montrent une bonne disponibilité des services de santé de la reproduction telles que la planification familiale (PF) et les consultations prénatales (CPN). Effet, on note que 96% des formations sanitaires du pays disposent des services de PF dont 100% en milieu rural et 84% en milieu urbain. Les services de CPN sont disponibles dans 93% des formations sanitaires du pays dont 100% en milieu rural et 73% en milieu urbain. Les services d’accouchement sont disponibles dans 89% des formations sanitaires du pays. Par contre, on relève que les soins néonataux ne sont disponibles que dans 34% des formations sanitaires du pays.

114. Les services qui offrent les soins préventifs et curatifs de l’enfant sont disponibles dans

98% de l’ensemble des formations médicales du pays.

115. Pour améliorer l’accessibilité financière aux soins des groupes vulnérables que constituent les femmes enceintes, allaitantes et les enfants, le Gouvernement a accordé la gratuité des

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césariennes depuis 2005, puis des soins aux enfants de moins de 5 ans, des consultations prénatales, des consultations de planning familial et de la prise en charge des cancers féminins et de la fistule obstétricale depuis 2006.

116. Cette gratuité a permis le suivi prénatal de 3 649 889 femmes enceintes, 28 905 079 cas de

maladies d’enfants de moins de cinq ans ont été pris en charge et 5 930 césariennes de 2012 à 2015.

117. La politique sanitaire actuelle prévoit de faire de la promotion de la santé de la

reproduction, un domaine multisectoriel qui fera intervenir le MSP à travers l’organisation et l’offre des interventions à haut impact sur la santé de la mère du nouveau-né, de l’enfant et du jeune, mais aussi le ministère en charge de l’éducation, le ministère en charge de la population, le ministère du plan, etc. pour agir sur les déterminants qui influent sur la santé des mères.

18. Adopter des mesures législatives et autres visant à garantir aux femmes et aux jeunes filles l’accès à l’emploi;

118. En matière d'insertion socioprofessionnelle des jeunes, les principales actions menées ont porté sur l’élaboration d’un projet de décret réglementaire instituant des mesures incitatives à l'embauche des jeunes et d'un projet de décret fixant les modalités d’organisation du stage d’initiation à la vie professionnelle.

119. A cet effet, un programme de formation et d’installation des jeunes sortis des centres de

formation dans la micro-entreprise et un Programme d’Emploi des Jeunes aux Travaux d’Intérêt Public dans les Communes (PEJ/ TIPC) ont été formulés dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des programmes spécifiques d’emploi des jeunes. Ce dernier a été focalisé sur la région de Diffa conformément à la lettre circulaire n°00591/DIRCAB/ PM/SCC du 19 mars 2015 portant sur le programme d’urgence pour la région de Diffa.

120. Les programmes de promotion d’emploi de l’ANPE ont été évalués en 2014, après

plusieurs années d’exécution. Les recommandations issues de l’étude ont conduit à l’élaboration d’un seul programme avec trois composantes :

- le Contrat de Stage d’Initiation à la Vie Professionnelle (COSIVIP) au profit des diplômés de l’enseignement supérieur et professionnel à la recherche d’un premier emploi ;

- le Contrat de Reconversion Professionnelle (CRP) au profit des diplômés de l’enseignement supérieur, technique et professionnel et des travailleurs ayant perdu leur emploi ;

- le Programme d’Aide à la Création d’Entreprise (PACE) destiné à promouvoir l’esprit d’entreprendre chez les jeunes et à les aider dans le processus de création d’entreprises.

121. Conformément aux recommandations de l’audit organisationnel et de l’étude diagnostique

et de révision des programmes d’emploi, 2 antennes régionales de l’ANPE ont été créées ( une

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à Niamey et l’autre à Dosso) pour permettre à l’Agence de mieux s’implanter sur le territoire national.

122. Dans le souci de mieux accompagner les demandeurs d’emploi et d’apporter un meilleur

appui conseil aux entreprises, l’ANPE a formé 37 conseillers en emploi et orientation professionnelle (dont 12 en 2015), avec l’appui du Projet de Développement des Compétences pour la Croissance (PRODEC) financé par la Banque Mondiale.

123. Par ailleurs, un processus de mise en place d’une stratégie de développement des activités à

haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) est lancé avec l’appui du BIT, en vue de renforcer la protection sociale et la création d’emplois.

124.Toutes ces actions ont permis d'enregistrer sur la période d’avril 2011 à juillet 2015,

711.053 emplois, soit un taux de réalisation de 284,42%. Ces emplois sont répartis en 137.028 emplois permanents et 573.035 emplois temporaires, soit respectivement 19,30% et 80,70%.

125. Il n’existe pas de programme d’emploi spécifique pour les femmes.

19. Mettre en place et/ou renforcer les programmes socio-économiques dotés de ressources budgétaires suffisantes en faveur des femmes et des filles au niveau des zones rurales ;

126. D’importants projets et programmes socio-économiques sont mis en place par le Gouvernement et ses partenaires au profit des femmes et des filles. On peut citer l’Initiative 3N, le Programme d’appui à l’égalité des genres, au changement climatique et à l’Agriculture au Niger, ayant pour but de renforcer les capacités de résilience des groupes les plus vulnérables dont les femmes agricultrices dans 5 régions du pays, le projet régional Autonomisation des femmes et Dividende démographique, le programme « Illimin zaman douniya » visant à réduire le mariage des enfants et les grossesses précoces.

20. Promouvoir l’accès des femmes aux crédits, à la formation et aux services de vulgarisation en milieu rural et urbain ;

127. En vue de promouvoir l’accès des femmes aux crédits, à travers la création des Institutions de Micro-Finances en milieu rural comme TANAADI, le projet Filets Sociaux met en œuvre plusieurs actions au profit des femmes notamment la formation en vie associative, la promotion de la santé et un transfert mensuel de 10 000F CFA aux ménages les plus vulnérables ; le programme MMD (Mata Masu Dubara) initié par CARE a permis d’organiser les femmes en groupement solidaire et Groupement d’Intérêt Economique (GIE).

21. Garantir la protection sociale des femmes évoluant dans le secteur informel ;

128. Dans le cadre de la mise en œuvre de la recommandation n°202 de l’OIT sur les socles de la protection sociale, le ministère en charge de la protection sociale compte réaliser en février 2017 une étude sur l’extension de la protection aux travailleurs indépendants, aux professions

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libérales, au secteur informel et au monde rural. Les préoccupations des femmes sont prises en compte dans cette étude.

129. L’objectif général de la révision de la Politique Nationale de l’Emploi (PNE) est de contribuer à produire un changement social d’ordre décisionnel ou de comportement des acteurs de la PNE sur le terrain et à renforcer l’accès des populations vulnérables du Niger aux emplois rémunérés et décents. Spécifiquement, il s’agit d’apprécier la valeur et la réussite des actions publiques menées dans le cadre de la mise en œuvre de la PNE et de proposer au gouvernement un document cohérent, exhaustif, pertinent, réaliste et consensuel, de nouvelle politique nationale de l’emploi et d’un plan d’actions de sa mise en œuvre sur le moyen terme.

22. Créer un fonds d’autonomisation économique des femmes et mettre en place un programme national de soutien en faveur du développement de l’entreprenariat féminin ;

130. En matière d’autonomisation des femmes, de lignes de crédits exclusivement destinées aux femmes existent à travers :

- la Mutuelle d’Épargne et de Crédit des Femmes (MECREF). Du 01 janvier au 30 septembre 2014, plus de 2 milliards de FCFA ont été octroyés à titre de prêts aux femmes dont 82% destinés à la création d’activités commerciales ;

- la Banque Régionale de Solidarité ; - l’Institution de Micro Finances ASUSU CHIGABA. De 2005 à ce jour, plus de 50

milliards de FCFA ont été octroyés à titre de prêts aux femmes de 1500 villages répartis dans 7 régions à travers les projets de promotion des AGR des femmes (Programme de Coopération Niger-UNICEF, Coopération Luxembourgeoise, Entreprendre au Niger, BIT….).

23. Créer un cadre permanent d’échanges et de dialogue avec les organisations de la société civile, les religieux, les médias et les leaders communautaires sur la valorisation du statut de la femme et l’abandon des pratiques traditionnelles néfastes;

131. L’observatoire national pour la promotion du genre créé par décret n°2015-524/PRN/MP/PF/PE du 2 octobre 2015 est chargé de promouvoir le genre et de s’assurer que les politiques, les programmes et les projets de développement contribuent à réduire les écarts et les inégalités entre les hommes et les femmes. Cette structure constitue un cadre d’observation, d’évaluation et d’alerte permanente au respect du genre devant fournir au Gouvernement et à tous les acteurs de développement, une base de données fiables, sur le respect de la législation en matière du genre.

132. L’ONPG a pour missions le contrôle du respect des droits et le suivi de l’application des

textes législatifs et réglementaires en matière du genre.

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133. Le cadre de concertation de lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants mis en place en 2004 constitue un cadre permanent d’échange et de dialogue entre l’Etat et toutes les parties prenantes (PTF, OSC).

24. Organiser des campagnes de sensibilisation à l’intention des femmes et des hommes au sein des communautés sur les effets néfastes des mariages précoces, des mutilations génitales féminines et des autres violences faites aux femmes ;

134. L’Etat en collaboration avec l’ONG CONIPRAT mène régulièrement des campagnes de sensibilisation dans le cadre de la lutte contre les Mutilations Génitales Féminines (MGF). Cf paragraphe 60 pour plus de précision.

25. Instituer un programme de formation pour les jeunes filles sorties de l’Université avec une maîtrise et qui sont candidates au concours d’entrée à l’Ecole de la Magistrature, ainsi qu’au Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) ;

135. Il n’existe pas de programme spécifique de formation pour les jeunes filles sorties de l’université avec une maîtrise et qui sont candidates au concours d’entrée à l’Ecole de la Magistrature, ainsi qu’au Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA).

26. Relever le quota à 30% sur la représentation des femmes dans les postes politiques et administratifs ;

136. Pour la réponse à cette recommandation, il faut se référer à la réponse de la directive n°xxx au paragraphe 62.

27. Relever le niveau de recrutement des femmes au sein de la Police;

137. L’effectif global des femmes dans la police était en 2014-2015 de 658 dont 14 commissaires de police, 17 officiers de police, 110 inspectrices de police et 517 gardiennes de paix. Ce chiffre représentait 09.5% de l’effectif global de la police nationale. Actuellement le nombre de femmes recrutées à la police tous grades confondus est de 1058 soit environ 15% de l’effectif global.

28. Rendre disponibles les données statistiques sur la situation des femmes et des filles en vue de faciliter la prise en compte de leurs besoins spécifiques dans les plans, politiques et programmes de développement ;

138. L’institut National de la Statistique est à pied d’œuvre dans ce domaine. En 2016 il a mené une étude d’évaluation d’indicateurs socio-économiques et démographique dont les résultats sont exploités.

Sur les prisons

29. Résorber l’engorgement des prisons par l’adoption de mesures telles que, les peines alternatives, la réforme du système pénitentiaire et l’adoption d’une politique pénale appropriée ;

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139. Cf. la réponse à la recommandation n°xiv au paragraphe 27 pour le premier volet de la directive.

140. Quant au second aspect, il convient de noter que le système pénitentiaire est actuellement

en voie de révision dans le sens de sa modernisation, sa mise aux normes internationales et l’amélioration des conditions de détention et de vie carcérale. Celle-ci porte notamment sur l’élaboration de deux projets de lois relatifs au régime pénitentiaire et au statut du personnel pénitentiaire. Ces projets de loi sont actuellement en examen à l’assemblée nationale. Cette réforme des textes sera appuyée par une politique pénitentiaire et une politique pénale toutes deux en cours d’élaboration.

30. Accélérer la construction des nouvelles prisons

141. Le Niger poursuit son programme de construction et / ou de réhabilitation des établissements pénitentiaires. De 2011 à 2015, les activités ont concerné 19 maisons d’arrêt et centres de réinsertion professionnelle, 28 quartiers des mineurs, une infirmerie à la maison d’arrêt de Koutoukalé et la mise aux normes des établissements les plus vétustes est en cours. Le processus de construction de tribunaux d’instance d’Ingal, Falmey, Banibangou et Tassara est lancé. Les études architecturales de la nouvelle maison d’arrêt de Niamey répondant aux normes internationales sont achevées et les travaux de construction sont en cours.

142. Par ailleurs, 3 centres d’accueil pour enfants en conflit avec la loi ou en danger ont été

construits, dont 2 à Niamey et 1 à Tahoua. Ils ont vocation à recevoir les enfants en difficulté et à leur offrir des perspectives plus favorables de réinsertion.

31. Veiller à l’amélioration des conditions de vie et de détention des détenus à travers la mise à disposition d’une alimentation suffisante, de soins de santé appropriés, de loisirs et de programmes d’alphabétisation;

143. Pour veiller à l’amélioration des conditions de vie et de détention des détenus le Gouvernement a doté les maisons d’arrêt en matériels d’entretien, de couchage et d’habillement et a réfectionné les blocs sanitaires des établissements pénitentiaires.

144. En ce qui concerne l’alimentation des détenus, le système n’a pas changé chaque détenu

ayant droit à deux (2) repas par jour (à midi et le soir) et les familles peuvent apporter des repas aux détenus. Le taux journalier par détenu destiné à l’alimentation a été rehaussé.

145. Presque tous les établissements pénitentiaires disposent d’une infirmerie. En cas de pathologie sévère, les détenus sont référés et pris en charge par les hôpitaux publics ou Centres de Santé Intégrés. Les détenus malades bénéficient d’une prise en charge médicale totale assurée par l’Etat.

146. S’agissant des programmes récréatifs et d’alphabétisation, plusieurs ONG et associations interviennent dans la formation et la réinsertion des détenus en alphabétisation, couture,

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vannerie, menuiserie, jardinage. Une circulaire du ministre de la justice a instruit tous les chefs d’établissements pénitentiaires à organiser au profit de détenus des séances régulières de sport et des activités récréatives telles que les danses, les chants, les théâtres etc.

32. Renforcer les programmes de réinsertion sociale et d’humanisation des prisons;

147. L’administration pénitentiaire a élaboré un programme triennal de réinsertion des détenus. Ce programme s’articule autour des axes suivants :

- l’aide aux détenus pour mieux vivre leur situation dans les établissements

pénitentiaires ;

- le développement des programmes de formation professionnelle au profit des détenus ;

- la lutte contre la stigmatisation et la discrimination des ex-détenus ;

- l’accompagnement du détenu pour sa réinsertion socio-économique.

148. Cependant, ce programme n’a pu être mis en œuvre, faute de ressources humaines, financières et matérielles suffisantes. Les quelques rares activités de réinsertion sont réalisées grâce au concours des Organisations Non Gouvernementales (ONG) et autres partenaires au développement. Ces interventions se réalisent dans un cadre peu organisé et sans une véritable coordination avec l’Administration pénitentiaire.

33. Former les greffes au suivi régulier des cas de détention préventive en vue de respecter les dispositions du Code de procédure pénale;

149. L’administration pénitentiaire avec l’appui de l’Union Européenne a organisé des ateliers de formation à l’intention des greffiers des établissements pénitentiaires en 2014 et 2015. Ces formations ont porté sur les dispositions du CPP relatives à la détention, sur les normes minima des Nations Unies sur la détention et sur les droits des détenus en général.

Sur la sécurité alimentaire:

34. Garantir la sécurité alimentaire pour tous et doter les localités du pays des banques céréalières et veiller à la disponibilité des denrées et autres produits de première nécessité, à des coûts abordables.

150. Dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative 3N, plusieurs mesures ont été prises en vue de doter les localités du pays de banques céréalières et de veiller à la disponibilité des denrées et autres produits de première nécessité, à des coûts abordables. L’analyse du droit à l’alimentation donnera plus de détails sur ces mesures.

Sur les rapports périodiques 35. Impliquer davantage les ONG dans l’élaboration des rapports périodiques

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151. Le Gouvernement a fait l’option de la démarche participative pour tout ce qui concerne l’élaboration des rapports nationaux sur la mise en œuvre des instruments juridiques internationaux et régionaux relatifs aux droits de l’homme auxquels il est partie.

152. S’agissant spécifiquement des rapports périodiques sur la Charte Africaine des Droits de

l’Homme et des Peuples, les ONG ont été impliquées dans le processus de leur élaboration aussi bien en ce qui concerne le rapport combiné 2003-2014 que celui qui couvre la période 2014-2016. D’ailleurs, elles ont été consultées à l’étape de la rédaction et ont participé activement aux deux ateliers nationaux de leur validation qui ont enregistré la présence de représentants des grands collectifs des associations de droits de l’homme comme la Coordination des ONG et Associations Féminines Nigériennes (CONGAFEN), le Collectif des Organisations de Défense des Droits de l’Homme et de la Démocratie (CODDHD), le Réseau des ONG de Développement et Associations des Droits de l’Homme et de la Démocratie (RODDHAD).

36. Présenter ses quatre (4) rapports périodiques en retard, lors des prochaines Sessions ordinaires de la Commission ;

153. Le Niger est à jour dans la soumission de ses rapports. Depuis la mission SOYATA il a rattrapé tout son retard. Le rapport qui va suivre est celui qui est dû en 2017.

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RAPPORT DU NIGER POUR LA PERIODE 2014-2016

PREMIERE PARTIE : INFORMATIONS GENERALES SUR LE CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL

TITRE 1 : CADRE JURIDIQUE

154. Le cadre juridique comprend : A. Instruments internationaux ratifiés par le Niger sur la période 2014-2016 - Convention Internationale pour la protection de toutes les personnes contre les

disparitions forcées ratifiée le 24 juillet 2015; - Convention relative au statut des apatridies, le Niger a adhéré le 07 novembre 2014 ; - Protocole de 2014 relatif à la Convention n°29 de l’OIT sur le travail forcé, ratifié le 29

juin 2015 ; - Convention n°150 de l’OIT sur l’administration du travail, ratifiée le 29 juin 2015; - Convention n°181 de l’OIT sur les agences d’emploi privées, ratifiée le 14 mai 2015. B. Principaux textes internes relatifs aux droits de l’homme adoptés par le Niger sur

la période couverte par le rapport 1) les mesures constitutionnelles et législatives - Loi n°2014-50 du 23 octobre 2014 relative au taux de l’intérêt légal ; - Loi n°2014-51 du 23 octobre 2014 portant définition et répression de l’usure ; - Loi n°2014-60 du 05 novembre 2014 portant modification de l’ordonnance n°84-33 du

23 août 1984, portant code de la nationalité nigérienne, modifiée par l’ordonnance n°88-13 du 18 février 1988 et l’ordonnance n°99-17 du 14 juin 1999 ;

- Loi n°2014-61 du 05 novembre 2014 portant statut autonome du personnel du cadre des services judiciaires ;

- Loi n°2014-72 du 20 novembre 2014 déterminant les compétences, les attributions et le fonctionnement des juridictions pour mineurs au Niger ;

- Loi n°2014-64 du 05 novembre 2014 modifiant et complétant la loi n°2000-008 du 7 juin 2000 instituant un système de quota dans les fonctions électives et nominatives qui a revue à la hausse le quota pour les postes électifs passant de 10% à 15% ;

- Loi n°2015-01 du 13 janvier 2015 portant statut sur la chefferie traditionnelle - Loi n°2015-02 du 13 janvier 2015 portant création, composition, organisation et

compétence d’un pôle judiciaire et des chambres spécialisées en matière économique et financières ;

- Loi n°2015-08 du 10 avril 2015 fixant l’organisation, la compétence, la procédure à suivre et le fonctionnement des Tribunaux de commerce en République du Niger

- Loi n°2015-23 du 23 avril 2015 portant code de procédure civile ; - Loi n°2015-24 du 11 mai 2015 déterminant les principes fondamentaux de la protection

des consommateurs en République du Niger ; - Loi n°2015-36 du 26 mai 2015 relative au trafic illicite des migrants ;

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- Loi n° 2016-19 du 16 juin 2016 modifiant la loi n° 2004-50 fixant l’organisation et la compétence des juridictions en République du Niger

- Loi n°2016-22 du 16 juin 2016 portant modification du code pénal - Loi n°2016-21 du 16 juin 2016 portant modification du code de procédure pénale. 2) Mesures réglementaires - Décret n°2013-003/PRN/MEL du 04 janvier 2013 déterminant les modalités de

fonctionnement des commissions paritaires de conciliation dans le règlement de conflit entre agriculteurs et éleveurs ;

- Décret n°2013-028/PRN/MEL du 23 janvier 2013 déterminant les modalités pratiques de l’inventaire national des espaces pastoraux et des ressources pastorales.

- Décret n°2014-003/PRN/MJ du 03 janvier 2014 fixant les conditions, les qualifications et les compétences requises pour être habilité à assurer des prestations en matière d’assistance juridique ;

- Décret n°2014-004/PRN/MJ du 03 janvier 2014 fixant les critères et les modalités de la preuve de l’indigence pour bénéficier de l’assistance juridique ;

- Décret n°2014-408/PRN/MJ du 04 juin 2014 modifiant et complétant le décret n°2014-250/PR /MJ du 08 avril 2014, portant remise gracieuse des peines ;

- Décret n°2014-488/PRN/MJ du 22 juillet 2014 portant adoption du document de « plan d’actions national de lutte contre la traite des personnes » ;

- Décret n°2014-503/PRN/MJ/MC/PSP du 31 juillet 2014 portant application des dispositions des articles 10,11,311 et 314 de l’acte uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique ;

- Décret n°2016-449/PRN/MJ du 11 août 2016 déterminant les organes de gestion et de contrôle des fonds de l’assistance juridique et judiciaire ;

- Décret n°2016-382/PRN/MJ du 22 juillet 2016 portant organisation du ministère de la justice ;

- Décret n°2015-524/PRN/MPF/PE du 26 mai 2015 portant création d’un observatoire national sur la promotion du genre (ONPG) ;

- Décret n°2016-306/PRN/MAG/EL du 29 juin 2016 déterminant les normes applicables aux pistes de transhumance et aux couloirs de passage ;

- Décret n°2016-510/PRN/MAG/EL du 16 septembre 2016 fixant les conditions de ramassage, de stockage et de commercialisation de la paille sur toute l’étendue du territoire national.

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TITRE 2 : CADRE INSTITUTIONNEL

155. L’architecture institutionnelle est faite outre de structures relevant des trois pouvoirs constitutionnels, d’autres institutions indispensables au rayonnement de la démocratie et de l’Etat de droit.

A. LES TROIS POUVOIRS

1°) Du pouvoir exécutif

156. Il est incarné par :

- le Président de la République qui est le garant de l’indépendance nationale, de l’unité nationale, de l’intégrité du territoire, du respect de la Constitution, des traités et accords internationaux. Il assure le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et la continuité de l’Etat. - le Gouvernement qui est dirigé et animé par un Premier Ministre, Chef du Gouvernement, qui coordonne l’action gouvernementale. Il assure l’exécution des lois. 2°) Du pouvoir législatif

157. Le pouvoir législatif est exercé par une chambre unique dénommée « Assemblée Nationale » dont les membres portent le titre de députés nationaux. L’Assemblée Nationale vote la loi et consent l’impôt. Elle contrôle l’action du Gouvernement.

3°) Du pouvoir judiciaire

158. Au Niger, le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Le pouvoir judiciaire est exercé par la Cour Constitutionnelle, la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat, la Cour des Comptes, les Cours et tribunaux.

159. La Cour Constitutionnelle : elle est la juridiction compétente en matière constitutionnelle et électorale. Elle est chargée de statuer sur la constitutionnalité des lois, des ordonnances ainsi que sur la conformité des traités et accords internationaux à la Constitution. Elle interprète les dispositions de la Constitution. Elle contrôle la régularité, la transparence et la sincérité du référendum, des élections présidentielles et législatives.

160. La Cour de Cassation : c’est la plus haute juridiction de la République en matière

judiciaire.

161. Le Conseil d’Etat : il est la plus haute juridiction en matière administrative. Il est juge de l’excès de pouvoir des autorités administratives en premier et dernier ressorts ainsi que des recours en interprétation et en appréciation de la légalité des actes administratifs. Il est juge d’appel en matière du contentieux des élections locales.

162. La Cour des Comptes : elle est la plus haute juridiction de contrôle des finances

publiques. Elle exerce une compétence juridictionnelle, une compétence de contrôle ainsi qu’une compétence consultative.

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163. La Haute Cour de Justice : la Haute Cour de Justice est la juridiction compétente pour juger le Président de la République en raison des faits qualifiés de haute trahison accomplis dans l’exercice de ses fonctions. Elle est également compétente pour juger les membres du Gouvernement en raison des faits qualifiés crimes ou délits commis dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leurs fonctions.

164. Les Cours et tribunaux : il s’agit de deux (2) Cours d’appel, de dix (10) tribunaux de

grande instance et de trente (30) tribunaux d’instance. Cependant, il convient de préciser à ce niveau que la carte judiciaire a été modifiée avec l’adoption de la loi n°2013-29 du 12 juin 2013 pour tenir compte de la nouvelle organisation administrative du pays qui a créé 27 nouveaux départements. Le souci de la mise en cohérence des ressorts de compétence judiciaire avec les nouvelles entités a amené le législateur à y créer des tribunaux d’instance et à répondre au besoin du rapprochement de la justice des justiciables.

B. LES AUTRES INSTITUTIONS ET COMITES :

165. Le Conseil Économique, Social et Culturel (CESOC) : institution constitutionnelle régie

par la loi n°2011-40 du 7 décembre 2011 déterminant les attributions, la composition, l’organisation et le fonctionnement du Conseil Economique, Social et Culturel, il assiste le Président de la République et l’Assemblée Nationale dans les domaines économique, social et culturel. Il donne également son avis sur les projets et propositions de lois à caractère économique, social et culturel, à l’exclusion des lois de finances.

166. Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) : institution constitutionnelle régie

par la loi n° 2012-34 du 7 juin 2012 portant composition, attributions, organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Communication. C’est une autorité administrative indépendante qui a pour mission d'assurer et de garantir la liberté et l'indépendance des moyens de communication audiovisuelle, de la presse écrite et électronique, dans le respect de la loi. Le CSC a succédé à l’Observatoire National de la Communication (ONC) mis en place en 2010.

167. La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) : institution constitutionnelle

régie par la loi n° 2012-44 du 24 août 2012 determinant la composition, l’organisation, les attributions et le fonctionnement de la CNDH. Ses missions sont fixées aux articles 19, 20 et 21 et portent sur l’examen des plaintes, le pouvoir d’auto-saisine et d’investigation en cas de violation des droits humains, le respect de l’effectivité des droits humains, la sensibilisation des citoyens sur leurs droits, l’élaboration et la mise en œuvre des programmes d’éducation aux droits humains, entre autres. Cette Commission a succédé à l’Observatoire National des Droits de l’Homme et des Libertés Fondamentales (ONDHL/F) mis en place en 2010.

168. Le Médiateur de la République : Il est institué par la loi n°2011-18 du 8 août 2011,

modifiée et complétée par la loi n°2013-30 du 17 juin 2013. C’est une autorité indépendante qui reçoit, dans les conditions fixées par la loi, les réclamations concernant le fonctionnement des administrations de l’Etat, des collectivités locales, des établissements publics et de tout

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autre organisme investi d’une mission de service public, dans leurs rapports avec les administrés.

169. La Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Traite des

Personnes : Elle est créée par le décret n°2012-082/PRN/MJ du 21 mars 2012 déterminant l’organisation, la composition et le fonctionnement de la Commission Nationale de Coordination de la Lutte contre la Traite des Personnes (CNCLTP). Elle est l’organe d’impulsion, de conception et d’élaboration des politiques et programmes relatifs à la prévention de la traite des personnes.

170. L’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes (ANLTP) : créée par le

décret n° 2012-083/PRN/MJ du 21 mars 2012, elle est la structure opérationnelle d’exécution et de mise en œuvre des politiques et stratégies nationales adoptées par la CNCLTP, ainsi que la mise en œuvre du plan d’action y relatif.

171. Le Comité National chargé de la rédaction des rapports aux Organes de traités :

institué par l’arrêté n° 013/MJ/DH/DDH/AS du 17 mars 2010 portant création d’un Comité National chargé de la rédaction des rapports aux organes des traités. Ce comité est chargé de la rédaction des rapports initiaux et périodiques aux organes des traités et de l’Examen Périodique Universel (EPU) ainsi que du suivi des recommandations issues de la présentation de ces rapports. De 2010 à 2016, le Comité a rattrapé le retard accusé par le Niger dans la soumission des rapports aux organes des traités à hauteur de plus de 80¨%.

172. L’Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire : créée par la loi n° 2011-42

du 14 décembre 2011, fixant les règles applicables à l’assistance juridique et judiciaire et créant un Etablissement Public à caractère Administratif dénommé « Agence Nationale de l’Assistance Juridique et Judiciaire », elle a pour mission de rendre disponible l’assistance juridique et judiciaire au profit de certaines catégories de personnes vulnérables et de celles qui ne disposent pas de revenus nécessaires pour faire face aux frais d’un procès.

173. La Haute Autorité à la Consolidation de la Paix : créée en 2011, elle a pour missions,

aux termes du décret n°2014-117/PRN du 17 février 2014 portant attributions, organisation et fonctionnement de la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix, de « cultiver l’esprit de paix, de dialogue entre les différentes communautés du pays et d’entretenir un esprit de confiance mutuelle, de tolérance et de respect dans une commune volonté de vivre ensemble ».

174. Le Haut-Commissariat à l’initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) : créé

par décret n°2011-407/PRN du 06 septembre 2011, il est basé sur un ensemble cohérent de mesures nominatives et d’actions d’investissement à réaliser à court, moyen et long termes. L’initiative 3N devrait permettre au Niger de faire un saut qualitatif tant du point de vue des investissements pour le secteur du développement rural que des secteurs connexes de l’agroalimentaire et du commerce des produits agro-sylvo-pastoraux locaux.

175. La Haute Autorité de Lutte contre la Corruption et les Infractions Assimilées

(HALCIA) : elle est un organe permanent de l’Etat créé au départ par le décret n°2011-

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215/PRN/MJ du 26 juillet 2011, puis reprise par la loi n°2016-44 du 06 décembre 2016 et placé auprès du Président de la République. La HALCIA a pour mission entre autres, de :

- contribuer à l’élaboration des politiques et stratégies de prévention de la corruption ; - promouvoir des campagnes de sensibilisations des citoyens à un changement de comportement ; - proposer aux pouvoirs publics toutes reformes législatives, réglementaires ou administratives se rapportant à son domaine de compétence ; - participer à la vulgarisation de tous les textes et programmes de lutte contre la corruption et les infractions assimilées ; - contribuer au renforcement des capacités des associations et autres acteurs engagés dans la lutte contre la corruption et les infractions assimilées.

176. Le Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat : créé par le décret n°2005-361/PRN/PM du 30 décembre 2005, il est chargé, en relation avec les ministères concernés, de concevoir, de superviser, de coordonner, de suivre et d’évaluer toutes les actions tendant à moderniser l’Etat et les collectivités territoriales conformément aux orientations définies par le Gouvernement. Il est également chargé de mettre en œuvre le document de politique nationale de modernisation de l’Etat adopté par décret n° 2013-249/PRN/PM/HCME du 12 juillet 2013.

177. La Chefferie traditionnelle : elle est régie par la loi n° 2015-01 du 13 janvier 2015 portant

statut de la chefferie dont l’article 18 nouveau dispose « le chef traditionnel dispose du pouvoir de conciliation des parties en matière coutumière, civile et commerciale.

Il règle selon la coutume, l’utilisation par les familles ou les individus, des terres de cultures et espaces pastoraux, sur lesquels la communauté coutumière dont il a la charge, possèdent des droits coutumiers reconnus. Dans tous les cas il dresse les procès-verbaux de ces conciliations ou non conciliations qui doivent être consignés dans un registre ad hoc dont extrait est adressé à l’autorité administrative et à la juridiction compétente. Les procès-verbaux de conciliation signés par les parties peuvent être revêtus de la formule exécutoire par la juridiction compétente à la diligence d’une des parties ».

178. L’Agence Nigérienne de la Mutualité Sociale : créée par décret n°2015-474/PRN/MET/SS du 04 septembre 2015 portant création d’un Etablissement Public à caractère Social dénommé « Agence Nigérienne de la Mutualité Sociale (ANMS)», a pour mission le suivi et le contrôle des mutuelles sociales agréées.

179. La Caisse Autonome des Retraites du Niger (CARENI) : créée par la loi n°2012-69 du

31 décembre 2012 portant création d’un établissement public à caractère social dénommé « Caisse Autonome des Retraites du Niger», qui a pour mission de concéder, liquider et payer les pensions attribuées aux fonctionnaires de la République du Niger.

180. Le Conseil National de Dialogue Politique (CNDP) : créé par décret n°2004-

030/PRN/PM du 30 janvier 2004, le CNDP est un cadre permanent de prévention, de règlement des conflits politiques et de concertation entre les membres autour des questions

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d’intérêt national. En décembre 2016, le CNDP compte 105 partis politiques légalement reconnus.

181. La Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) : elle est

créée par la loi n°2004-41 du 8 juin 2004 portant sur la lutte contre le blanchiment de capitaux. Sa mission est de recueillir et de traiter le renseignement financier sur les circuits de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.

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DEUXIEME PARTIE : BILAN DES PROGRES REALISES DANS L’APPLICATION DE LA CHARTE DEPUIS AVRIL 2014

TITRE 1 : LES DROITS CIVILS ET POLITIQUES

A) LE DROIT A LA VIE ET A L'INTEGRITE PHYSIQUE (Article 4)

182. Comme indiqué dans le rapport précédent la Constitution du 25 novembre 2010 consacre le droit au respect de la personne humaine. En effet, l’article 11 indique que « la personne humaine est sacrée. L’Etat a l’obligation absolue de la respecter et de la protéger ». L’article 12 dispose quant à lui que « chacun a droit à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et morale à une alimentation saine et suffisante, à l’eau potable, à l’éducation et à l’instruction dans les conditions définies par la loi. L’Etat assure à chacun la satisfaction des besoins et des services essentiels ainsi qu’un plein épanouissement. Chacun a droit à la liberté et à la sécurité dans les conditions définies par la loi ».

183. Quant à l’article 14 il dispose que « Nul ne sera soumis à la torture, à l'esclavage ni à des

sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Tout individu, tout agent de l'État, qui se rendrait coupable d'actes de torture, de sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions, soit de sa propre initiative, soit sur instructions, sera puni conformément à la loi ».

184. Le Code Pénal nigérien réprime, dans son chapitre III intitulé « meurtres et crimes capitaux », les infractions les plus graves, dont les atteintes à la vie.

185. En République du Niger, la peine capitale est encore en vigueur. Toutefois, elle n’est

prononcée que pour des crimes les plus graves tels que l’assassinat, le meurtre, le parricide ou l’empoisonnement. Cependant aucune exécution n’a eu lieu depuis 1976.

186. Toutefois, les attaques du groupe terroriste Boko Haram ont malheureusement entrainé des dizaines de morts d’hommes au cours des années 2015 et 2016. En effet, le Niger est, depuis le 06 février 2015, la nouvelle cible de Boko Haram dont les attaques ont occasionné des lourdes pertes en vies humaines. C’est ainsi que par exemple, l’attaque des villages de Kuikelecha et Tombu (dans la région de Diffa) le 1er mars 2015, a entrainé la mort de 19 personnes. De même, l’attaque de ce groupe terroriste, du 28 avril 2015, a entrainé 48 pertes en vies humaines dont 28 civils sur l’ile de Karamga. Des attaques toutes aussi meurtrières que lâches se poursuivent jusqu’aujourd’hui endeuillant des nombreuses familles.

187. Mais l’Etat a toujours su réagir promptement à travers des poursuites engagées par les forces de défense et de sécurité et souvent, la mise hors d’état de nuire des assaillants. Le Gouvernement a également décrété, le 13 février 2015, l’état d’urgence dans la région de Diffa. La reconduction de cette mesure tout le long des années 2015- 2016 a réduit la mobilité et les attaques du groupe terroriste boko haram dans la région de Diffa. Plusieurs autres

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mesures ont été prises par le Niger en vue de garantir le droit à la vie et l’intégrité physique dans ce contexte sécuritaire tout particulier. Ces mesures seront développées au niveau de l’analyse de l’article 23 relatif au droit des peuples à la paix et à la sécurité

188. S’agissant de la question de l’abolition de la peine de mort, la position du Niger n’a pas

connu une évolution significative depuis la soumission de son dernier rapport. En effet, la peine capitale est encore en vigueur, mais le Niger est un pays abolitionniste de fait, car, comme indiqué dans le dernier rapport, la dernière exécution judiciaire remonte à 1976. Les efforts se poursuivent en vue de la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort. La ratification de ce Protocole fait d’ailleurs partie des recommandations acceptées par le Niger lors de son second passage à l’examen périodique universel en janvier 2016.

189. Aussi, il importe de préciser que les condamnations à mort sont commuées en peine

d’emprisonnement à vie puis à une condamnation à temps par grâce présidentielle à l’occasion de certains évènements nationaux et l’Etat fait des efforts dans le cadre de l’adoption d’un texte de loi consacrant l’abolition de la peine de mort et la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.

B) L'INTERDICTION DE L'ESCLAVAGE, DE LA TORTURE ET AUTRES PEINES OU TRAITEMENTS CRUELS, INHUMAINS OU DEGRADANTS (Article 5)

190. En vue de mieux prendre en charge la lutte contre la traite des personnes, le Niger entreprend la modification de la loi n°2015-36 du 26 mai 2015 relative à la traite des personnes. Par ailleurs, deux autres projets de textes se trouvent actuellement dans le circuit d’adoption. Il s’agit :

- du projet de décret portant organisation, attributions et fonctionnement du Fonds spécial d’indemnisation des victimes et témoins de la traite des personnes ;

- du projet de décret portant création d’un centre d’accueil et d’écoute des victimes et témoins de la traite des personnes.

191. En ce qui concerne la torture il convient de rappeler qu’un projet de loi incriminant la torture de manière spécifique a été élaboré et se trouve dans le circuit d’adoption.

C) L'INTERDICTION DE L'ARRESTATION OU DE LA DETENTION ARBITRAIRE (Article 6)

192. L’arrestation, la détention et la garde à vue sont encadrées par le Code pénal et le Code de la Procédure Pénale (CPP). En effet, l’article 265 du Code pénal dispose : « Seront punis d’un emprisonnement de un à moins de dix ans, ceux qui, sans ordre des autorités constituées, et hors les cas où la loi ordonne de saisir des prévenus, auront arrêté, détenu ou séquestré des personnes quelconques.

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Quiconque aura prêté un lieu pour exécuter la détention ou séquestration subira la même peine. Il ne pourra être fait application pour le présent article des dispositions relatives aux circonstances atténuantes et au sursis». Quant à l’article 270 du même code il prévoit que : « Toute personne qui aura aliéné, soit à titre gratuit, soit à titre onéreux, la liberté de toute autre personne, sera punie de l’emprisonnement de dix à trente ans. Si la personne est âgée de moins de treize ans, la peine de l’emprisonnement à vie sera encourue. Si le coupable a aliéné la liberté de plusieurs personnes, il sera puni de la peine de mort ».

193. Les délais de garde à vue ont été différenciés par la loi comme suit : - En droit commun : à la suite d’accusations de délit flagrant, le délai de la garde à vue est

de 48 heures. Ce délai ne peut être prolongé pour les personnes visées aux articles 56 et 57 (CPP) ;

- Pour les personnes contre lesquelles il existe des indices graves et concordants de nature à motiver leur inculpation : le délai de la garde à vue de 48 heures peut être prolongé d’un nouveau délai de même durée par autorisation du Procureur de la République ou du juge d’instruction. ;

- En enquête préliminaire : le délai de la garde à vue est de 48 heures reconductible une fois sur autorisation du Procureur de la République ;

- Pour les toxicomanes : la durée de la garde est celle du droit commun (article 118 de l’ordonnance n°99-42 du 23 septembre 1999 relative à la lutte contre la drogue). Cette durée peut être renouvelée deux fois. Une première fois pour une même durée de 48 heures et une seconde fois pour une durée de 24 heures. Toutes ces prolongations doivent se faire sur autorisation du Procureur de la République ;

- Pour les personnes soupçonnées de terrorisme : une modification récente apportée au CPP a introduit des nouvelles dispositions sur les procédures relatives aux personnes soupçonnées de terrorisme portant à 15 jours renouvelables une fois (loi n° 2016-21 du 16 juin 2016 portant modification du CPP) leur garde à vue. Cette période peut être prolongée une fois pour une période supplémentaire de 120 heures sur autorisation du Procureur de la République près le pôle judiciaire spécialisé, ou le juge d’instruction aux fins de l’exécution des commissions rogatoires.

194. Notons que la personne placée en détention a droit à un avocat. L’OPJ doit l’informer de ce droit.

195. Aussi, existe-il des règles en matière de garde à vue pour s’assurer que l’intégrité physique

des personnes placées en détention soit respectée. Un certificat médical doit être délivré, attestant que le suspect n’a pas subi de violences physique ou morale.

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D) L'EGALITE DEVANT LA LOI (Article 3)

196. Ce principe est consacré par l'article 8 de la Constitution du 25 novembre 2010 selon lequel « La République du Niger est un Etat de droit. Elle assure à tous l'égalité devant la loi sans distinction de sexe, d'origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse. Elle respecte et protège toutes les croyances. Aucune religion, aucune croyance ne peut s'arroger le pouvoir politique ni s'immiscer dans les affaires de l’Etat. Toute propagande particulariste de caractère régionaliste, racial ou ethnique, toute manifestation de discrimination raciale, sociale, sexiste, ethnique, politique ou religieuse, sont punies par la loi ».

E) LE DROIT A UN PROCES EQUITABLE (Article 7)

197. La Constitution du 25 novembre 2010 a réaffirmé dans les mêmes termes que celles qui l’ont précédé, le droit à un procès équitable.

198. Par ailleurs, le Code de procédure pénale nigérien contient toutes les garanties nécessaires

d’un procès équitable. Cependant des insuffisances sont constatées, notamment au niveau des droits de la défense, du fait de la concentration des auxiliaires de justice dans la capitale. En effet, 95 % des avocats et 70 % des autres auxiliaires de justice (Huissiers et Notaires) sont à Niamey alors qu’on n’enregistre aucun avocat dans certaines régions. Mais, l’Etat, à travers le Ministère de la Justice, a pris des mesures d’accompagnement en vue de rendre effectives les garanties des droits de la défense notamment en instituant des défenseurs commis d’office et en organisant des caravanes de la défense.

199. Afin de s’assurer du respect des droits humains et de l’équité dans l’offre de Justice, une

enquête a été initiée par l’Institut National de la Statistique. A l’issue de celle-ci, 50% des citoyens interrogés ont estimé que l’égalité devant la loi est une réalité, 15% pensent qu’elle l’est souvent, 19% pensent qu’elle l’est quelques fois et seulement 15% pensent qu’elle ne l’est jamais. De même 97,8% des personnes enquêtées sur la discrimination ont affirmé n’avoir jamais été l’objet de discrimination contre 2,2% qui pensent le contraire. Plus de 63% de la population disent avoir confiance aux cours et tribunaux.

200. Des états généraux de la Justice ont été organisés en novembre 2012 afin d’identifier

l’ensemble des disfonctionnements de la Justice et proposer des solutions d’amélioration. La mise en place d’un comité de suivi des recommandations issues des états généraux a permis, entre autres, l’élaboration d’une politique nationale de Justice et Droits de l’Homme accompagnée de son plan d’actions décennal.

201. Aussi, il convient de noter que l’ANAJJ mène des activités telles que :

- l’installation des bureaux locaux ; - la poursuite de la formation des Défenseurs Commis d’Offices (DCO) ; - la poursuite des missions de suivi évaluation des activités des bureaux locaux ; - la finalisation du manuel de procédure administrative et financière ;

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- le recrutement des points focaux pour les permanences des bureaux locaux, suivi de l’indicateur retenu dans le cadre du SBC II (contrat relatif à la consolidation de l’appareil de l’Etat, Cellule Union Européenne).

202. Rappelons que l'ANAJJ est chargée notamment de gérer le dispositif d'assistance juridique et judiciaire et a pour mission de rendre cette dernière disponible au profit de certaines catégories de personnes, ce, dès au niveau de l’enquête préliminaire.

203. La création de l’Agence d’Assistance Juridique et Judiciaire (ANJJ), et l’installation de ses

10 bureaux locaux au niveau des Tribunaux de Grande Instance ont permis d’assister 1.656 personnes dont 1.096 en assistance juridique et 560 en assistance judiciaire en 2015.

F) LA LIBERTE D’ASSOCIATION (Article 10)

204. Il n’existe pas de restriction à la liberté d’association hormis les interdictions contenues dans l’Ordonnance précitée et qui portent sur les associations à caractère ethnique et régionaliste. Ceci s’explique par le souci des autorités de préserver l’unité nationale, la paix et la cohésion sociale.

205. Les associations se constituent donc librement, et toute personne est libre d’adhérer à

l’association de son choix. Un récépissé provisoire d’une validité de trois (3) mois permettant à l’association de démarrer ses activités lui est délivré.

206. L’autorisation d’exercice est délivrée par arrêté du Ministre de l’Intérieur, de la Sécurité

Publique, de la Décentralisation et des Affaires coutumières et Religieuses après un contrôle de conformité aux textes en vigueur. Elle ne saurait être refusée que pour des causes prévues par la loi. La procédure de création des syndicats est encore plus simplifiée. En effet, en application des Conventions 87 sur la liberté syndicale et 98 sur le droit d’organisation et des négociations collectives de l’OIT, ratifiées par le Niger, les syndicats obéissent à un régime de déclaration préalable.

207. Les groupements coopératifs sont reconnus par les autorités sous régionales (Préfets et

Maires). Le droit d’association est également reconnu aux étrangers qui peuvent se regrouper sous forme d’amicales.

208. Au 20 avril 2015, on enregistre :

746 associations ; 1671 ONG ; 105 partis politiques ; 13 centrales syndicales et une coordination de syndicats non affiliés, regroupant

ensemble plus de 250 syndicats.

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G) LA LIBERTE DE CULTE ET DE RELIGION (Article 8)

209. L’exercice de la liberté de culte n’a pas connu d’évolution depuis la soumission du dernier rapport.

H) LA LIBERTE DE REUNION ET DE MANIFESTATION (Article 11)

210. L’exercice de la liberté de réunion et de manifestation n’a pas connu d’évolution depuis la soumission du dernier rapport.

I) LA LIBERTE D’EXPRESSION (Article 9) 1. Etat des lieux de la liberté de la presse

211. Ce point donne des informations sur le cadre législatif et institutionnel et l’état de la liberté de presse au Niger.

212. Sur le plan législatif : les textes garantissant la liberté de la presse au Niger sont ceux

mentionnés dans le précèdent rapport. Il s’agit notamment de :

- la Constitution du 25 novembre 2010 ; - la loi n°2012-34 du 07 juin 2012 portant composition, attributions, organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Communication (CSC) ; - l’ordonnance n° 93-31 du 30 mars 1993 portant communication audiovisuelle ; - l’ordonnance n° 2010-34 du 04 juin 2010 portant régime de la liberté de la presse qui consacre la dépénalisation de certains délits de presse comme la diffamation et l’injure ; - l’ordonnance n° 2011-22 du 23 février 2011 portant Charte d’accès à l’information publique et aux documents administratifs.

213. Il faut rappeler aussi que le Président de la République a signé, le 30 novembre 2011, la Déclaration de la Montagne de la Table qui bannit les peines de prison pour les journalistes dans l’exercice de leur métier et replace la liberté de la presse au cœur du débat public en Afrique. L’une des conséquences de cette signature est la consécration par le Gouvernement, de la Journée Nationale de la Liberté de la Presse dont la première édition a été célébrée le 30 novembre 2014.

214. Sur le plan institutionnel: le Conseil Supérieur de la Communication (CSC), autorité

administrative indépendante, veille à l’effectivité de l’exercice de la liberté de la presse. Il assure et garantit la liberté et l’indépendance des moyens de communication audiovisuelle, de la presse écrite et électronique.

215. Il assure la régulation des médias, administre le fonds d’aide à la presse qui a connu une

hausse de 50 millions FCFA, passant ainsi de 200 millions en 2014 à 250 millions en 2016. Ce fonds vise à renforcer les capacités techniques, matérielles et éditoriales des organes de presse privés, dans la perspective d’aider à l’avènement de véritables entreprises de presse au Niger.

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216. S’agissant de l’état de la liberté de la presse, il faut noter que selon le classement mondial 2016 de Reporters Sans Frontières (RSF) sur la liberté de la presse, le Niger occupe la 52ème place sur 180 pays. Il occupe la 9ème place en Afrique et la 4 ème place en Afrique de l’Ouest en matière de liberté de la presse.

217. RSF précise que son classement annuel : « est une liste de 180 pays, établie selon le critère

du degré de liberté dont jouissent les journalistes. Il est une photographie de la situation de la liberté de la presse, fondée sur une appréciation du pluralisme, de l’indépendance des médias, de la qualité du cadre légal et de la sécurité des journalistes dans ces pays ».

218. Il est important de noter qu’à l’heure actuelle, aucun journaliste prévenu ou condamné n’est

détenu pour délit de presse.

2. L’environnement médiatique L’espace médiatique nigérien connait une remarquable éclosion au cours de ces dernières années. En 2016, le Niger compte: - 02 chaines de télévisions publiques ; - 16 chaines de télévisions privées ; - 1 radio publique et 07 stations radios régionales ; - 66 chaînes de radios privées ; - 181 chaînes de radios communautaires et associatives ; - 02 journaux publics ; - 54 journaux privés dont moins d’une vingtaine parait régulièrement; - plusieurs sites d’information en ligne.

3. Les défis

219. Les défis à la liberté de la presse sont ceux relevés dans le rapport périodique 2003-2014. Il s’agit de la précarité des entreprises de presse, du déficit de responsabilité des acteurs dans un environnement médiatique très diversifié et de la non signature de la convention interprofessionnelle collective des travailleurs des médias.

220. Des mesures sont en train d’être prises pour relever ces défis. Il s’agit notamment de

l’élaboration de textes sur la publicité par voie de presse et les médias d’Etat. Des réflexions sont également en cours en vue de l’adoption d’une convention collective interprofessionnelle des travailleurs des médias. Cette convention est une entente entre employeurs et employés des médias privés sous l’arbitrage ou la facilitation de l’Etat.

221. Il faut noter par ailleurs, qu’en 2016 le Conseil Supérieur de la Communication et l’Observatoire Nigérien Indépendant des Médias pour l’Ethique et la Déontologie (ONIMED) se sont engagés dans un processus de co-régulation en vue de moraliser et de professionnaliser davantage l’exercice de la profession de journaliste. L’encadrement du paysage médiatique nécessite donc une plus forte synergie des organes de contrôle au regard notamment de l’évolution croissante des médias dans le pays.

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Par ailleurs, le manque de professionnalisme de certains responsables de médias et l’environnement économique impactent négativement sur l’exercice de la liberté d’expression.

J. LA LIBERTE DE CIRCULER ET LE DROIT A LA SECURITE

1°) De la liberté de circuler (Article 12)

222. Il convient de rappeler que la liberté de circuler est un principe constitutionnel encadré par des lois. L’Etat du Niger garanti le libre exercice de ce droit à toutes les personnes vivant sur son territoire. Néanmoins, compte tenu de la détérioration de la situation sécuritaire dans certaines régions, la liberté de circulation a été restreinte par la proclamation de l’état de mise en garde et de l’état d’urgence. Cette restriction temporaire vise la protection des personnes et de leurs biens.

2°) Du droit à la sécurité

223. Se référer à la réponse donnée à la directive « 5°) Le droit des peuples à la paix et à la sécurité internationale (Article 23) ».

TITRE 2 : LES DROITS ECONOMIQUES, SOCIAUX ET CULTURELS

L’analyse des droits économiques, sociaux et culturels comporte l’examen des progrès réalisés en vue d’assurer une meilleure jouissance des droits de propriété, au travail, à la santé, à l’éducation, à la culture, au logement, à la sécurité sociale, à l’alimentation, à l’eau et à l’assainissement et du droit à la protection de la famille.

A. DROIT DE PROPRIETE (Article 14) Mesures législatives et pratiques prises pour assurer la jouissance paisible du droit de propriété

224. La Constitution du 25 novembre 2010 consacre la protection du droit de propriété à son article 28 : « Toute personne a droit à la propriété. Nul ne peut être privé de sa propriété que pour cause d’utilité publique, sous réserve d’une juste et préalable indemnisation ». L’article 27 de la même Constitution précise que « Le domicile est inviolable. Il ne peut y être ordonné de perquisition, d’arrestation et d’interpellation que dans les conditions et les formes prévues par la loi ».

225. Le Code civil applicable au Niger réserve le titre II à la propriété (article 544 à l’article

577). A titre d’exemple, on peut citer l’article 544 qui dispose que « la propriété est le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Quant à l’article 545, il prévoit que « Nul ne peut être contraint de céder sa propriété, si ce n’est pour cause d’utilité publique, et moyennant une juste et préalable indemnité ». L’article 546 pour sa part prescrit que « La propriété d’une chose, soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu’elle produit, et sur ce qui s’y unit accessoirement, soit naturellement, soit artificiellement. Ce droit s’appelle droit d’accession».

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226. Quant au Code pénal, son titre IV porte entièrement sur les crimes et délits contre la

propriété (articles 306 à 377).

227. Plusieurs violations du droit à la propriété ont été incriminées. Il s’agit entre autre du vol, de l’escroquerie, de l’abus de confiance, des larcins et filouteries, de l’émission de chèque sans provision, des incendies et destructions volontaires, du recel pour ne citer que ces infractions. A titre d’exemple, l’article 333 du Code pénal prévoit que « Quiconque, par des manœuvres frauduleuses quelconques, se sera fait remettre ou délivrer, ou aura tenté de se faire remettre ou délivrer, des fonds, des meubles ou des obligations, dispositions, billets, promesses, quittances ou décharges, et aura ainsi escroqué ou tenté d’escroquer tout ou partie de la fortune d’autrui, sera puni d’un emprisonnement de un à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs ». Etat des lois qui régissent les conditions et les modalités de nationalisation et d’expropriation des biens et des conditions qui ont été établies pour assurer qu’il n’y soit procédé que de façon transparente et dans l’intérêt général

1. Les mesures législatives et réglementaires

228. Au Niger les conditions et les modalités de nationalisation et d’expropriation des biens sont régies par des textes législatifs et réglementaires. Tous ceux-ci doivent être procédés dans l’intérêt général et de façon transparente. Il faut noter que ces textes n’ont pas évolué depuis quelques années. On peut rappeler : - la loi n° 61-37 du 24 novembre 1961 réglementant l'expropriation pour cause d'utilité publique et l'occupation temporaire du domaine public, modifiée par la loi n° 2008-37 du 10 juillet 2008 ;

- l’ordonnance n° 99-50 du 22 novembre 1999, portant fixation des tarifs d’aliénation et d’occupation des terres domaniales de la République du Niger ;

- le décret n° 2009-224/PRN/MU/H du 12 août 2009 fixant les modalités d’application des dispositions particulières de la loi n° 61-37 du 24 novembre 1961 réglementant l'expropriation pour cause d'utilité publique et l'occupation temporaire du domaine public, modifiée par la loi n° 2008-37 du 10 juillet 2008, relatives au déplacement involontaire et à la réinstallation des populations.

2. La procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique

229. La Loi n°2008-37du 10 juillet 2008 modifiant la loi n° 61-37 du 24 novembre 1961 réglementant l’expropriation pour cause d’utilité publique et l’occupation temporaire du domaine public, dispose en son article premier que « L’expropriation est la procédure par laquelle l’Etat peut, dans un but d’utilité publique et sous réserve d’une juste et préalable indemnité, contraindre toute personne à lui céder la propriété d’un immeuble. L’expropriation ne peut être prononcée qu’autant que l’utilité publique a été déclarée et qu’ont été accomplies les formalités prescrites par le chapitre 2 du présent titre (…) ».

Mesures prises pour garantir que l’indemnisation en contrepartie d’une acquisition publique

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de biens compense effectivement les droits de l’individu ou les intérêts plus étendus de la société

230. L’indemnisation est dans tous les cas préalable au transfert de propriété. La juste et préalable indemnisation évoquée par la loi suppose soit un accord amiable entre l’Administration et les propriétaires des biens à exproprier, soit la fixation par une formation judiciaire spéciale du montant de l’indemnisation en fonction des éléments objectifs à elle fournis par les parties. A titre d’exemple, on peut citer l’expropriation portant sur certains immeubles dans la ville de Niamey consécutive à la construction des échangeurs, l’expropriation des populations riveraines du fleuve Niger dans la région de Tillabéry dans le cadre de la réalisation du barrage de Kandaji. Les personnes expropriées ont reçu des indemnisations fixées à l’amiable ou par voie judiciaire.

Mesures prises pour assurer que les membres des groupes vulnérables et désavantagés, notamment les populations/communautés autochtones victimes d’injustices foncières historiques, aient un accès et un usage indépendant de leurs terres et aient le droit de revendiquer leurs droits ancestraux et qu’ils soient correctement indemnisées pour cette destruction ou cette aliénation historique et actuelle de leurs richesses et de leurs ressources

231. Il n’existe pas de populations dites autochtones sur le territoire nigérien ; de ce fait, aucun problème du genre ne se pose. Mesures prises pour assurer l’égalité et la non discrimination dans l’accès, l’acquisition, la possession, l’héritage et le contrôle des terres et logements, surtout par les femmes et les membres de groupes à faibles revenus

232. La réglementation en vigueur au Niger assure l’égalité et la non discrimination dans l’accès, l’acquisition, la possession, l’héritage et le contrôle des terres et logements. Cependant, la dévolution successorale aux femmes peut être perçue différemment, précisément lorsque c’est la coutume qui est appliquée. En effet, au Niger, le régime juridique des successions est caractérisé par l’existence de deux corps de règles applicables en la matière : la loi et la coutume. Si dans le cas de la loi, le principe égalitaire ne souffre d’aucune restriction, la coutume lorsqu’elle est applicable, instaure une dévolution souvent inégalitaire entre l’homme et la femme, cette dernière recevant dans certains cas, en fonction de son lien de parenté avec le de cujus la moitié de la part attribuée à l’homme. Toutefois, les personnes qui s’estiment lésées disposent toujours de recours juridictionnels appropriés pour faire entendre leur cause.

B.DROIT AU TRAVAIL (Article 15)

Mesures législatives et administratives prises pour interdire l’esclavage, le travail forcé et l’exploitation économique des enfants et d’autres membres des groupes vulnérables et désavantagés (donner les détails sur les lois pénales et des exemples de mise en œuvre de ces lois)

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233. La Constitution du 25 novembre 2010 dispose en son article 14 que « nul ne sera soumis à la torture, à l’esclavage ni à des sévices ou traitements cruels, inhumains ou dégradants… ».

234. Dans le cadre de la lutte contre les pires formes de travail des enfants on peut citer les

actions suivantes : - l’adoption de la loi n°2012- 45 du 25 septembre 2012 portant Code du Travail de la

République du Niger qui dispose en son article 107 que « les enfants âgés de quatorze (14) ans révolus peuvent effectuer des travaux légers.

L’employeur est tenu d’adresser une déclaration préalable à l’inspecteur du travail du ressort qui dispose d’un délai de huit (08) jours pour lui notifier son accord ou son désaccord éventuel. En tout état de cause, sont interdites les pires formes de travail des enfants :

1. Toutes formes d’esclavage ou pratiques analogues, telles que le travail forcé ou obligatoire, y compris le recrutement forcé ou obligatoire des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés ; 2. L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant, de production de matériel pornographique ou de spectacles pornographiques ; 3. L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux activités illicites, notamment pour la production et le trafic de stupéfiants, tels que les définissent les conventions internationales y relatives ; 4. Les travaux qui, par leur nature ou les conditions dans lesquelles ils s’exercent, sont susceptibles de nuire à la santé, à la sécurité ou la moralité de l’enfant » ;

- le Projet de la partie réglementaire du Code du Travail, dans le circuit d’adoption, donne la liste des travaux dangereux et les catégories d’entreprises interdites aux enfants.

235. En vue d’assurer l’application effective de la convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants, des sanctions sont prévues pour tout contrevenant aux dispositions de la convention qui peuvent aller à des amendes ou à des condamnations notamment celles prévues aux articles 342, 345 et 346 du Code du travail. En application de l’article 178 du projet du décret portant partie réglementaire du code du travail « l'emploi des enfants de moins de dix-huit (18) ans, outre l'inscription au registre d'employeur, donne lieu à inscription sur un registre spécial dit registre d'emploi des enfants…».

236. Ce registre d'emploi des enfants est coté et paraphé sans frais par le tribunal d’instance du lieu de l'entreprise et tenu sans déplacement à la disposition de l'inspecteur du travail.

237. Il y a lieu de noter que plusieurs organisations d’employeurs et de travailleurs s’impliquent

de plus en plus dans la lutte contre le travail des enfants. L’exemple de la Fédération des Organisations Patronales (FOP) du Niger est édifiant dans ce domaine.

238. Plusieurs institutions et services concourent à la lutte contre l’esclavage et l’exploitation

sexuelle touchant les enfants. Il s’agit notamment des Ministères, de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH), de la Commission Nationale de Coordination et de Lutte contre

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la Traite des Personnes (CNCLTP), de l’Agence Nationale de Lutte contre la Traite des Personnes ( ANLTP), des juridictions, de la police, de la gendarmerie, des autorités administratives et de la société civile. Les chefs traditionnels sont sensibilisés pour changer de comportements vis-à-vis de l’esclavage et de la traite.

239. En ce qui concerne la mendicité des enfants sous contrainte, en plus des dispositions pénales prévues à cet effet, des séances de sensibilisation et des projections de films sur les risques liés à ce phénomène, sont régulièrement faites par l’Etat et les organisations de la société civile.

- Mesures législatives et administratives prises pour interdire le travail forcé. 240. Aux termes de l’article 4 du Code du Travail « Le travail forcé ou obligatoire est interdit ».

Le terme « travail forcé ou obligatoire » désigne tout travail ou service exigé d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de plein gré.

241. Comme autres actions menées pour lutter contre le travail forcé, on peut noter la création

de la Commission nationale de lutte contre les survivances du travail forcé et la discrimination.

242. Le Code du travail et le Statut général de la fonction publique ont clairement défini les modes de recrutement des travailleurs ainsi que la durée de leur engagement. Ces textes interdisent aussi le recours au travail forcé.

243. Le travail forcé ou obligatoire ne peut en aucun cas être une mesure de discipline de travail.

En effet, selon l’article 337 du Code du travail : « sont punis d’une amende de cinq cent mille(500 000) à deux millions (2 000 000) de francs et d’un emprisonnement de deux (02) à cinq (05) ans ou de l’une de ces deux peines seulement, les auteurs d’infractions aux dispositions de l’article 4 relatives à l’interdiction du travail forcé ou obligatoire ».

244. Concernant le fonctionnaire public ou des collectivités publiques, des lois ont été adoptées

pour sanctionner les actes posés par l’employeur qui peuvent être considérés comme des travaux forcés.

245. Le Gouvernement du Niger a sollicité un appui technique du Bureau International du

Travail (BIT) afin de l’accompagner dans la lutte qu’il a engagé contre le travail forcé et la discrimination. En réponse à cette demande, le Projet d’Appui à la lutte Contre le Travail Forcé et la discrimination (PACTRAD) a été mis en œuvre de 2006 à 2008, suivi d’une seconde phase qui a couvert la période de janvier 2014 à mars 2016. L’objectif général poursuivi par le PACTRAD est de contribuer à une diminution significative du nombre des victimes du travail forcé et en particulier, la réduction de ses formes intolérables.

246. En plus de ratification de la convention n°29 sur le travail forcé et la convention n°105 sur

l’abolition du travail forcé, le Niger est le premier pays à ratifier le 14 mai 2015 le Protocole de 2014 relatif à la convention sur le travail forcé.

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Mesures législatives et administratives prises pour assurer le droit de se regrouper en syndicat (droit de négociation collective et le droit de grève)

247. Les droits syndicaux sont consacrés tout d’abord par l’article 34 de la Constitution qui dispose que « l’Etat reconnaît et garantit le droit syndical et le droit de grève qui s’exercent dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur». L’Etat, à travers le Code du travail et le Statut Général de la Fonction Publique a réaffirmé les droits syndicaux déjà reconnus aux travailleurs tant du secteur public que du secteur privé.

248. L’article 183 du Code du travail dispose : « Les personnes exerçant la même profession, des métiers similaires ou des professions connexes concourant à l’établissement de produits déterminés ou la même profession libérale, peuvent constituer librement un syndicat professionnel. Tout travailleur ou employeur peut adhérer librement à un syndicat de son choix dans le cadre de sa profession. Il en est de même des personnes ayant quitté l’exercice de leurs fonctions ou de leur profession sous réserve d’avoir exercé ces dernières pendant un an au moins ».

249. En ce qui concerne les conditions de formation des syndicats l’article 189 du Code du

travail prévoit que les fondateurs de tout syndicat professionnel doivent déposer les statuts et les noms de ceux qui sont chargés de son administration ou de sa direction. Ce dépôt a lieu à la mairie ou au siège de la circonscription administrative où le syndicat est établi ; il en est donné récépissé ; copie des statuts est adressée à l’inspecteur du travail du ressort et au procureur de la République. Les modifications apportées aux statuts et les changements survenus dans la composition de la direction ou de l’administration du syndicat doivent être portés, dans les mêmes conditions, à la connaissance des mêmes autorités. L’article 191 dudit code autorise les travailleurs mineurs âgés de plus de seize (16) ans à adhérer aux syndicats et l’article 192 dispose que tout membre d’un syndicat professionnel peut s’en retirer à tout instant nonobstant toute clause contraire sans préjudice du droit, pour le syndicat, de réclamer la cotisation afférente aux six (6) mois qui suivent le retrait d’adhésion.

250. En outre, le Niger a ratifié les conventions de l’Organisation Internationale du Travail

(OIT) : il s’agit des Conventions n° 87, n° 98, et n° 154 portant respectivement sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, le droit d’organisation et de négociation collective et la promotion de la négociation collective.

251. La liberté syndicale a favorisé le pluralisme syndical avec la création de treize (13) centrales syndicales qui se sont constituées en unions, fédérations et confédérations syndicales. Il s’agit de :

- l’Union des Syndicats des Travailleurs du Niger (USTN) ; - la Confédération Nigérienne du Travail (CNT), - la Confédération Démocratique des Travailleurs du Niger (CDTN) ; - l’Union Générale des Travailleurs du Niger (UGTN) ; - la Confédération Générale des Syndicats Libres du Niger (CGSL) ;

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- l’Union Générale des Syndicats de l’Economie Informelle du Niger (UGSEIN) ; - l’Union Syndicale Progressiste des Travailleurs (USPT) ; - l’Union Nationale des Syndicats des Auxiliaires de l’Administration du Niger (UNSAAN) ; - l’Union des Syndicats Libres des Auxiliaires du Niger (USLAN) ; - l’Union des Syndicats Libres des Travailleurs du Niger (USLTN) ; - la Confédération Générale du Travail (CGT) ; - la Confédération Syndicale des Travailleurs du Niger (CSTN) ; - l’Union Démocratique des Travailleurs du Niger (UDTN).

252. Soulignons que les organisations professionnelles d’employeurs se sont constituées en deux fédérations syndicales à savoir : la Fédération des Organisations Patronales (FOP Niger) et le Conseil National du Patronat Nigérien (CNPN).

253. La seule restriction au droit de s’organiser en syndicat s’observe au niveau des Forces de

Défense et de Sécurité (Police à partir de 1996, Armée, Garde Nationale, Gendarmerie ) auxquelles la législation nationale interdit de manière formelle de s’organiser en syndicat et d’aller en grève. Néanmoins, il est reconnu au Gouvernement la possibilité de leur aménager un régime spécifique.

254. Pour toutes les questions touchant à l’emploi, au travail et à la sécurité qui font l’objet de

préoccupations communes des centrales syndicales, le Gouvernement négocie avec les partenaires sociaux au sein du Comité Interministériel chargé de négocier au nom du Gouvernement avec les partenaires sociaux. C’est un cadre permanent de concertation et de négociation composé de plusieurs Ministres présidé par le Ministre de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale et placé sous la tutelle du Premier Ministre, chef du Gouvernement. Il a pour missions :

- d’assurer l’information régulière des partenaires sociaux sur les actions du gouvernement afin de favoriser leur adhésion et de prévenir et/ou régler les conflits ; - de négocier ou conclure des accords avec les partenaires sociaux dans le cadre des revendications ; - d’assurer le suivi et l’exécution des accords signés avec les partenaires sociaux ; - de veiller au respect des engagements pris par les parties.

255. Notons par ailleurs, l’existence du Conseil National du Travail (CNT) qui est un organe tripartite composé des représentants du Gouvernement, des employeurs et des travailleurs. Le CNT examine les préoccupations des organisations syndicales des travailleurs et prend des décisions qui sont par la suite traduites en loi ou tout autre acte réglementaire.

256. Il faut également noter, l’existence d’une Commission Nationale du Dialogue Social

(CNDS), rattachée au cabinet du Premier Ministre qui doit assurer son fonctionnement. C’est un organe quadripartite (les employeurs, les travailleurs, le gouvernement et la société civile) de concertation et de réflexion permanente entre les partenaires sociaux sur des questions touchant aux conflits sociaux de toutes natures. Elle a pour mission la promotion du dialogue social au Niger. A ce titre, elle est chargée de :

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- l’installation effective d’un dialogue social entre les partenaires sociaux ; - la prévention et la gestion des conflits collectifs ; - la facilitation dans le règlement des conflits collectifs.

257. Le droit de grève est garanti par la Constitution du 25/11/2010 en son article 34 qui dispose que « l’Etat reconnaît et garantit le droit syndical et le droit de grève qui s’exercent dans les conditions prévues par les lois et règlements en vigueur ». De même, l’article 320 du Code du travail dispose : « Tous les salariés ont le droit de se mettre en grève dans les conditions et selon la procédure prévue à la première section du présent chapitre. Ils ne peuvent être licenciés pour fait de grève qu’en cas de faute lourde ».

258. Aussi, la loi n°2007-26 du 23 juillet 2007 portant Statut Général de la Fonction Publique

prévoit-elle en son article 15 que « le droit de grève est reconnu aux agents de la Fonction Publique pour la défense de leurs intérêts matériels, moraux et professionnels collectifs. Il s’exerce dans les conditions définies par la loi ».

259. Il convient de noter que l’exercice du droit de grève des agents de l’Etat et des collectivités territoriales est encadré par des textes législatifs et réglementaires spécifiques. Il s’agit de :

- l’ordonnance n°96-09 du 21 mars 1996 fixant les conditions d’exercice du droit de grève des agents de l’Etat et des collectivités territoriales ; - décret n° 96-092/PSCN/MFP/T/E du 16 avril 1996 portant modalités d’application de l’ordonnance n° 96-09 du 21 mars 1996 fixant les conditions d’exercice du droit de grève des agents de l’Etat et des collectivités territoriales.

260. Conformément aux dispositions de l’article 322 du Code du Travail : « tout différend collectif doit être immédiatement notifié par les parties à l’Inspecteur du Travail du ressort qui les convoque et procède à la conciliation qui ne peut excéder quarante-huit (48) heures à compter de la date de comparution des parties ».

261. L’article 326 dudit Code précise :« en cas de désaccord total ou partiel à l’issue de la phase de conciliation, la partie salariale qui entend poursuivre le conflit est tenue de notifier à la partie patronale un préavis de grève d’une durée minimale de trois jours ouvrables. La partie qui dépose le préavis de grève en informe en même temps l’Inspecteur du Travail. A l’expiration du préavis, les travailleurs peuvent recourir à la grève ».

262. La seule restriction au droit de grève est relative à l’obligation qui est faite aux travailleurs

grévistes d’organiser un service minimum obligatoire dans les services vitaux et/ou stratégiques. La liste de ces services est déterminée par l’ordonnance n°96-09 du 21 mars 1996 fixant les conditions d’exercice du droit de grève des agents de l’Etat et des collectivités territoriales.

263. Cette ordonnance définit les services vitaux et/ou stratégiques comme tous les services dont

l’interruption est de nature à mettre en danger, sur l’ensemble ou sur une partie du territoire

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national, la vie, la sécurité ou la santé des personnes ou à avoir de graves conséquences sur la sécurité ou l’économie du pays. Ces services sont :

- les télécommunications ; - les services de santé ; - les médias d’Etat ; - les services de production et de fourniture d’eau ; - les services de production et de distribution d’électricité ; - les services de production d’hydrocarbures ; - les services de trafic aérien ; - les régies et services financiers ; - les transports publics ; - la voierie ; - les services assurés par les fonctionnaires agissant en tant qu’organes de la puissance

publique.

Détails sur les efforts entrepris pour assurer une protection adéquate contre les licenciements arbitraires, injustes, non justifiés et démissions provoquées ainsi que d’autres pratiques déloyales de travail

264. La législation n’a pas évolué depuis la transmission du dernier rapport.

Mesures pratiques prises pour réaliser le droit de chacun à gagner sa vie par un travail librement choisi et accepté (création d’emplois)

265. La Politique Nationale de l’Emploi, adoptée en 2009 a pour ambition de « placer la création d’emplois au centre des objectifs de développement des politiques économiques et sociales aux niveaux national, régional et local permettant la réduction durable de la pauvreté et l’amélioration des conditions de vie de chaque nigérien ». Elle privilégie l’élaboration et la mise en œuvre des programmes spécifiques de création et de promotion d’emplois pour les groupes vulnérables que sont les jeunes, les femmes et les personnes en situation de handicap. Cette politique est en cours de révision pour contribuer à produire un changement social d’ordre décisionnel ou de comportement des acteurs de la PNE sur le terrain et à renforcer l’accès des populations vulnérables du Niger aux emplois rémunérés et décents.

266. Les projets en cours dans le domaine de la création d’emploi et de la lutte contre la

pauvreté sont :

- le Programme de Renaissance du Président de la République prévoyant la création d’emplois ;

- le projet « Niamey Nyala» ou « Niamey la coquette » visant le développement des infrastructures urbaines et les travaux de voiries, devant permettre la création de plusieurs emplois ;

- l’Initiative « 3N » ou »les Nigériens Nourrissent les Nigériens, projet porteur initié pour remédier à la pénurie alimentaire, est l’un des plus susceptibles de résorber le

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chômage des catégories socioprofessionnelles les plus défavorisées que sont les jeunes ruraux et les femmes.

267.En matière d'insertion socioprofessionnelle des jeunes, les principales actions menées ont porté sur l’élaboration d’un projet de décret instituant de mesures incitatives à l'embauche des jeunes et d'un projet de décret fixant les modalités d’organisation du stage d’initiation à la vie professionnelle.

268. Un programme de formation et d’installation des jeunes sortis des centres de formation

dans la micro-entreprise et un Programme d’Emploi des Jeunes aux Travaux d’Intérêt Public dans les Communes (PEJ/ TIPC) ont été formulés dans le cadre de l’élaboration et de la mise en œuvre des programmes spécifiques d’emploi des jeunes. Ce dernier a été focalisé sur la région de Diffa conformément à la lettre circulaire n°00591/DIRCAB/ PM/SCC du 19 mars 2015 portant sur le programme d’urgence pour la région de Diffa.

269. Les programmes de promotion d’emploi de l’ANPE ont été évalués en 2014, après

plusieurs années d’exécution. Les recommandations issues de l’étude ont conduit à l’élaboration d’un seul programme avec trois composantes :

- le Contrat de stage d’Initiation à la Vie Professionnelle (COSIVIP) au profit des diplômés de l’enseignement supérieur et professionnel à la recherche d’un premier emploi ;

- le Contrat de Reconversion Professionnelle (CRP) au profit des diplômés de l’enseignement supérieur, technique et professionnel et des travailleurs ayant perdu leur emploi ;

- le Programme d’Aide à la Création d’Entreprise (PACE) destiné à promouvoir l’esprit d’entreprendre chez les jeunes et à les aider dans le processus de création d’entreprises.

270. Conformément aux recommandations de l’audit organisationnel et de l’étude diagnostique

et de révision des programmes d’emploi, 2 antennes régionales de l’ANPE ont été créées ( une à Niamey et l’autre à Dosso) pour permettre à l’Agence de mieux s’implanter sur le territoire national.

271. Dans le souci de mieux accompagner les demandeurs d’emploi et d’apporter un meilleur

appui conseil aux entreprises, l’ANPE a formé 37 conseillers en emploi et orientation professionnelle (dont 12 en 2015), avec l’appui du Projet de Développement des Compétences pour la Croissance (PRODEC) financé par la Banque Mondiale.

272. Par ailleurs, un processus de mise en place d’une stratégie de développement des activités à

haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) est lancé avec l’appui du BIT, en vue de renforcer la protection sociale et la création d’emplois.

273.Toutes ces actions ont permis d'enregistrer sur la période d’avril 2011 à juillet 2015,

711.053 emplois, soit un taux de réalisation de 284,42%. Ces emplois sont répartis en 137.028

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permanents et 573.035 temporaires, soit respectivement 19,30% et 80,70%. la création des écoles professionnelles et le secteur des BTP et le cash for work.

274. On note aussi la mise en œuvre au niveau du Ministère de l’Emploi, du Travail et de la Protection Sociale du Programme d’Emploi des Jeunes aux Travaux d’Intérêt Public dans les Communes qui est un programme de mobilisation des jeunes désœuvrés autour des travaux à haute intensité de main d’œuvre et d’utilité publique dans les collectivités urbaines et rurales. Il s’agit notamment des travaux de :

- construction des canaux d’assainissement des ruelles, des pistes piétonnes ; - curage des caniveaux et des collecteurs ; - évacuation des ordures ménagères et des matières bio-oxydables ; - plantation et entretien des arbres le long des artères principales ; - sensibilisation sur les thématiques liées à la santé, à l’éducation…

275. La population cible est constituée des jeunes âgés de 18 à 35 ans, hommes et femmes, diplômés, déscolarisés, sans occupation et régulièrement inscrits dans les registres communaux comme demandeurs d’emploi ou résidents. Elle couvre également les chômeurs de longue durée.

Mesures législatives et administratives prises pour garantir le droit de chacun à des conditions de travail équitables et satisfaisantes (hygiène de travail, rémunération égale pour un travail, au repos, aux loisirs et à une limite raisonnable des heures de travail, aux congés payés périodiques, jours fériés payés et congés parentaux)

276. Selon l’article 136 du Code du travail : « Pour protéger la vie et la santé des salariés, l’employeur est tenu de prendre toutes les mesures utiles qui sont adaptées aux conditions d’exploitation de l’entreprise. Il doit notamment aménager les installations et organiser le travail de manière à préserver le mieux possible les salariés des accidents. Lorsqu’une protection suffisante contre les risques d’accident ou d’atteinte à la santé ne peut pas être assurée par d’autres moyens, l’employeur doit fournir et entretenir les équipements de protection individuelle et les vêtements de protection qui peuvent être raisonnablement exigés pour permettre aux salariés d’effectuer leur travail en toute sécurité ».

277. L’employeur est tenu d’organiser une formation en matière d’hygiène et de sécurité au bénéfice des salariés nouvellement embauchés, et de ceux qui changent de poste de travail ou de technique.

278. Mieux l’article 138 ajoute « Il est interdit à toute personne d’introduire ou de distribuer,

de laisser introduire ou de laisser distribuer, dans les établissements ou entreprises, des boissons alcoolisées à l’usage des travailleurs ».

279. Il est fait obligation à l’employeur ou son représentant d’organiser le contrôle permanent du respect des règles d’hygiène et de sécurité.

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280. L’article 143 prévoit que « lorsqu’il existe des conditions de travail dangereuses pour la sécurité ou la santé des travailleurs, l’employeur est mis en demeure par l’inspecteur du travail d’y remédier dans les formes et les conditions prévues.

Lorsque l’urgence l’exige impérieusement pour la protection de la vie ou de l’intégrité physique des travailleurs, l’inspecteur de travail peut saisir le juge judiciaire d’une demande tendant à ce que soit ordonnée sans délai la fermeture totale ou partielle de l’entreprise dans l’attente du rétablissement des conditions normales de sécurité ».

L’article 145 du Code du travail prévoit que « dans les établissements ou entreprises employant habituellement au moins cinquante (50) salariés, il doit être créé un comité de sécurité et de santé au travail composé de l’employeur ou ses représentants et de représentant du personnel.

L’inspecteur de travail peut demander la création d’un comté de sécurité et santé au travail dans les établissement occupant un effectif inférieur lorsque cette mesure est nécessaire, notamment en raison des dangers particuliers de l’activité, de l’importance des risques constatés, de la nature des travaux et de l’agencement ou de l’équipement des locaux».

281. Selon l’article 155 du même code « le stress, le tabagisme, l’alcoolisme, la toxicomanie et le VIH/ Sida constituent les risques émergents liés à la santé dans le monde du travail. Tout employeur est tenu d’informer et de sensibiliser ses travailleurs sur les risques émergents et de leur apporter une assistance psychosociale ».

282. L’article 158 du Code du travail dispose que tout employeur est tenu d’assurer, pour un

même travail ou un travail de valeur égale, l’égalité de rémunération entre les salariés, quels que soient leur origine, leur sexe, leur âge et leur statut.

283. L’article 159 dudit Code ajoute « les différents éléments de la rémunération doivent être

établis selon des normes identiques pour les hommes et pour les femmes. Les catégories et classifications professionnelles ainsi que les critères de promotion professionnelle doivent être communs aux travailleurs des deux sexes ».

284. Dans tous les cas, les méthodes d’évaluation des emplois doivent reposer sur des

considérations objectives basées essentiellement sur la nature des travaux que ces emplois comportent.

285. Le principe de l’égalité de rémunération est réaffirmé par la Convention Collective

Interprofessionnelle qui stipule en son article 328 que « à conditions égales de travail, de qualification professionnelle et de rendement, le salaire est égal pour tous les travailleurs quels que soient leur origine, leur âge, leur sexe et leur statut. Le salaire de chaque travailleur est déterminé en fonction de l’emploi qui lui est attribué dans l’entreprise ».

286. L’article 160 du Code du travail dispose, enfin,« lorsque le salarié établit des indices

sérieux laissant présumer l’existence d’une discrimination contraire aux dispositions des articles 158 et 159 ci-dessus, il incombe à l’employeur de prouver l’absence de discrimination».

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287. Au Niger, le congé payé est régi par le Code du travail et la Convention collective

interprofessionnelle.

288. En effet, l’article 116 dispose que « sauf dispositions plus favorables des conventions collectives ou du contrat de travail, le travailleur acquiert droit au congé, à la charge de l’employeur, à raison de deux jours et demi (2,5) calendaires par mois de service effectif, sans distinction d’âge. La durée du congé est augmentée à raison de deux jours ouvrables après vingt (20) ans de services continus ou non dans la même entreprise, de quatre (04) jours après vingt-cinq (25) ans de service et de six (06) jours après trente (30) ans. Le droit de jouissance au congé est acquis après une durée de service effectif égale à douze mois. La jouissance effective du congé peut être reportée par accord entre les parties sans que la durée de service effectif ne puisse excéder vingt (24) mois ».

289. Il importe de noter que pour le calcul de la durée de congé acquis, ne seront pas déduites

les absences pour accidents de travail ou maladies professionnelles, les périodes légales de repos pour les femmes en couche, les périodes militaires obligatoires et les absences pour maladies ou accidents non professionnels dans la limite de six mois et les permissions exceptionnelles dûment accordées par l’employeur conformément à la réglementation en vigueur.

290. S’agissant de l’allocation du congé payé, le Code du travail dispose en son article 126 que

l’employeur doit verser au travailleur, au moment de son départ en congé et pour la durée de ce congé, une allocation au moins égale aux salaires et aux divers éléments de rémunération dont le travailleur bénéficiait au cours de douze mois ayant précédé la date de départ en congé. Droit à une limite raisonnable des heures de travail, aux jours fériés payés et congés parentaux

291. Selon l’article 99 du Code du travail « Dans tous les établissements publics ou privés même d’enseignement ou de bienfaisance, la durée légale du travail des employés ou ouvriers de l’un ou l’autre sexe, de tout âge, travaillant à temps, à la tâche ou aux pièces, est fixé à quarante (40) heures par semaine. Les heures effectuées au- delà de la durée légale de travail donnent lieu à une majoration de salaire ».

Mesures législatives et administratives prises pour assurer l’égalité et la non discrimination dans l’accès à un travail décent, à la promotion sans aucune discrimination à l’égard des membres des groupes vulnérables et désavantagés

292. S’agissant des femmes, le principe de l’égal accès aux emplois publics demeure fondamental et aucune discrimination n’est tolérée. En effet, le principe d’égale admissibilité aux emplois publics et privés est institué aussi bien par le statut général de la fonction publique de l’Etat que par le Code du travail. Tout acte de discrimination en cette matière entraine l’annulation du recrutement sans préjudice des sanctions disciplinaires, voire même pénales selon les cas. A la faveur de ces dispositions, les femmes font de plus en plus acte de candidature à des emplois des secteurs publics et privés et y améliorent leur représentativité.

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Ainsi, le taux des femmes fonctionnaires a connu une progression ces dernières années passant de 30,66% en 2011 à 33,50% en 2013.

293. Tableau : Répartition des emplois créés par secteurs d’activités et types d’emplois (2011 -2015)

Secteur d’activités

Emplois permanents Emplois Temporaires totaux %

Agriculture / Elevage

2399 92337 94776 12,68

Hydraulique Environnement Assainissement

2226 402474 404700 54,16

Santé

6348 1126 7474 1,00

Education 57945 706 58651 7,14

Industrie-Mine- Pétrole 2956 102 3058 0,40 Entrepôt-Transport- Communication

2219 109087 111306 14,89

Eau- Electricité- Gaz 58 0 58 0,00 Commerce- Tourisme- Banques

2777 12621 15398 0,49

Finances-Assurance Banques

3420 276 3696 0,49

BTP- Urbanisme 4990 20348 25338 03,39 Gouvernance 13492 9270 22762 3,04 Total secteur Public 98830 648387 747217 91,55 Structures privées 55055 13872 68927 8,44

Totaux 153885 662259 816144 % 18,86 81,14 100,00

Source : Direction Générale de l’Emploi et de l’Insertion (DGE/I) MET/SS

294. Aussi, l’article 5 poursuit-il : « Sous réserve des dispositions expresses du présent Code ou de tout autre texte de nature législative ou réglementaire protégeant les femmes et les enfants, ainsi que des dispositions relatives à la condition des étrangers, aucun employeur ne peut prendre en considération le sexe, l’âge, l’ascendance nationale ou l’origine sociale, la race, la religion, la couleur, l’opinion politique et religieuse, le handicap, le VIH-sida, la drépanocytose, l’appartenance ou la non-appartenance à un syndicat et l’activité syndicale des travailleurs pour arrêter ses décisions en ce qui concerne, notamment, l’embauchage, la conduite et la répartition du travail, la formation professionnelle, l’avancement, la promotion, la rémunération, l’octroi d’avantages sociaux, la discipline ou la rupture du contrat de travail».

C. DROIT A LA SANTE (Article 16) Mesures législatives et administratives prises pour garantir la fourniture des médicaments essentiels à tous ceux qui en ont besoin, telles que définies périodiquement dans le programme d’action de l’OMS relatif aux médicaments essentiels et, en particulier les antirétroviraux

295. La disponibilité des médicaments et consommables médicaux, y compris les ARV, a été améliorée ces dernières années. 15,33% des dépenses courantes de santé en 2015, soit environ

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46,5 milliards de francs CFA, ont été alloués à la fourniture en médicaments, vaccins, consommables, intrants alimentaires et thérapeutiques, réactifs, sang et dérivés.

296. La création de diverses lignes budgétaires traitant du médicament, en particulier celles

relatives à la gratuité de la prise en charge pour certaines catégories de patients a favorisé incontestablement l’accès aux médicaments de base (enfants de moins de 5 ans, tuberculeux, lépreux, femmes victimes de cancers gynécologiques, la Planification Familiale, ARV…). La mise en œuvre de certains programmes de santé (Chirurgie foraine, Paludisme, tuberculose, santé oculaire, géo helminthes et bilharziose etc) a permis également de faciliter l’accès aux médicaments.

297. Des campagnes de dépistage, de distribution des médicaments, de vaccins et de traitements

d’autres pathologies ont été organisées. Il s'agit des campagnes de dépistage de la lèpre, de lutte contre le choléra, la méningite, la rougeole, la poliomyélite et le ver de Guinée.

298. La mise en œuvre de la politique nationale de santé est guidée par neuf principes directeurs

parmi lesquels celui consacré à l’accès universel aux médicaments essentiels génériques (MEG) de qualité à coût abordable. De manière concrète, le PDS 2017-2021 a prévu plusieurs actions dans ce sens:

- le renforcement du cadre juridique du secteur pharmaceutique ; - le renforcement de la chaine d’approvisionnement des MEG par la mise en œuvre du

plan national d’approvisionnement en médicaments, intrants, sang et dérivé ; - le renforcement de la production locale des médicaments en vue d’augmenter

progressivement sa production, et réduire le coût des médicaments ; - le renforcement du contrôle de qualité des médicaments ; - la disponibilité en médicaments, sang et dérivés de qualité dans les formations

sanitaires ; - l’intensification de la lutte contre la vente illicite des médicaments et des médicaments

contrefaits ; - le renforcement des capacités des services sur les technologies de production des

Médicaments Traditionnels Améliorés.

299. En ce qui concerne les ARV, le Niger a mis en place depuis 2004 une politique de gratuité des ARV appelé Initiative Nigérienne d’accès aux ARV (INARV). Ainsi les ARV et autres soins sont dispensés gratuitement à tous les patients, c’est d’ailleurs pour cela que le Niger a dégagé une ligne budgétaire ARV depuis 2011 qui est devenue actuellement ligne appui à la riposte au VIH régulièrement inscrite dans la loi des finances qui permet en plus des ARV d’acquérir des réactifs et d’autres équipements biomédicaux en lien avec la prise en charge médicale du VIH.

300. Le nombre de sites prescripteurs pour la prise en charge des personnes vivant avec le VIH

est passé de 13 en 2011 à 68 en 2015 répartis dans les 8 régions du pays. Ceci a permis la mise sous traitement ARV de 13.425 patients en 2015 contre 9.420 patients en 2011. Dans le cadre de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, le nombre de sites PTME est

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passé de 621 en 2011 à 819 en 2015. Ainsi, 4.022 femmes infectées par le VIH ont bénéficié d'une prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant par les ARV.

Mesures législatives et administratives prises pour assurer la vaccination universelle contre les principales maladies infectieuses, ainsi que les mesures prises pour assurer la prévention, le traitement et le contrôle des maladies épidémiques et endémiques

301. La proportion d’enfants complètement vaccinés est restée stationnaire à 52 % (EDSN 2012). En matière de lutte contre les maladies évitables par la vaccination, le Niger met en œuvre les stratégies recommandées par l’OMS pour l’élimination du tétanos néonatal. Depuis mars 2016 le tétanos néonatal a été considéré comme éliminé au Niger.

302. De nouveaux vaccins ont été introduits dans le programme élargi de vaccination, il s’agit

de vaccins pour la prévention de la diarrhée à rota virus, de la pneumonie et de la méningite à pneumocoque et à hémophylus, du cancer du col de l’utérus (HPV) en test pilote, vaccins polio en injectable. En perspective il est prévu l’introduction du ROR pour la prévention de la rougeole, oreillons et rubéole, le MEN Afrivac contre la méningite et le vaccin contre l’hépatite. L’Etat a mobilisé plus de 7 milliards de Francs CFA dans le cadre de cofinancement des vaccins.

303. En matière de prévention, la PNS prévoit de privilégier, la vaccination des enfants de 0 –

11 mois et des femmes enceintes, à travers le renforcement des capacités du MSP, afin de garantir la poursuite des activités de routine et des Journées Nationales de Vaccination (JNV) couplées aux Journées Nationales de distribution de Micronutriments (JNM) et de médicaments contre la bilharziose et les géo helminthes.

304. En ce qui concerne la prévention, le traitement et le contrôle des maladies épidémiques et

endémiques les actions menées ont concerné l’organisation de campagnes de dépistage, de distribution des médicaments, de vaccins et de traitements des différentes pathologies. Il s'agit des campagnes de dépistage de la lèpre, de lutte contre le choléra, la méningite, la rougeole, la poliomyélite et le ver de Guinée.

305. Il y a lieu de noter le maintien de zéro cas de polio virus sauvage sur 3 années successives

et le pays sera éligible à partir de 2016.

306. Des stratégies opérationnelles dans des domaines non encore couverts (HTA, diabète, drépanocytose, cancers, …) sont développées avec l’organisation des missions de sensibilisation dans les 8 régions du Niger.

307. La reprise du programme de Chirurgie foraine en 2015, a permis d’opérer 1 026 patients

toutes pathologies confondues et 3 576 consultations chirurgicales et gynécologiques et 970 consultations gynécologiques. Des sorties foraines de chirurgies dentaires ont permis de prendre en charge 2 086 personnes.

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308. On note la création d’une direction de la promotion de la santé, l’élaboration du plan stratégique de la promotion de la santé et celui de la santé scolaire et universitaire pour la période 2016-2020.

Indiquer comment les plans et les politiques nationaux adoptés et mis en œuvre par l’Etat répondent aux exigences énoncées au paragraphe 67 (6) à (18), en particulier comment les plans visent à assurer l’accès pour tous à des soins et des traitements médicaux adéquats en cas de maladie ou d’accident. Ceci devrait inclure la proximité de l’individu à des services de santé abordables et de qualité

309. Tous les efforts déployés par l’Etat ont permis d’atteindre une couverture sanitaire de 48,33% en 2016. Les prestations de soins médicaux sont assurées dans le secteur public, par 33 hôpitaux de district, 6 centres hospitaliers régionaux, 7 hôpitaux régionaux de la mère et de l’enfant,4 hôpitaux nationaux et 1 maternité nationale de référence. Au niveau du secteur privé, 5 hôpitaux privés et une trentaine de cliniques privées. Il convient de noter une insuffisance du plateau technique et des ressources humaines à tous les niveaux.

310. Sur 33 Hôpitaux de districts que compte le pays, 28 sont équipés de blocs chirurgicaux

fonctionnels. Ceci fait que les populations qui vivent dans ces Districts Sanitaires (DS), sauf celles qui sont proches des Centre Hospitaliers Régionaux (CHR) et des Hôpitaux Nationaux (HN), font face à des sérieux problèmes d’accès à des interventions d’urgence tels que les césariennes, la transfusion sanguine, les soins liés aux avortements et l’anémie.

311. En 2013, un Service d’Aide Médicale d’Urgence (SAMU) a été créé à Niamey en vue

d’assurer le transport médicalisé et la prise en charge pré-hospitalière des cas d’accidents ou d’urgences. De 2014 à 2015, le SAMU a réalisé 2.286 sorties (soit une moyenne de 5 par jour) au cours desquelles 2.586 patients ont été secourus.

312. Le coût des prestations est abordable dans le secteur public par rapport au privé. Le

paiement direct des ménages constitue le premier mode de financement de la santé avec 52, 27% en 2015 contre 54,91% en 2014, témoignant de la faiblesse des systèmes de mutualisation de risques maladies.

313. Suite à l’organisation d’un forum national de protection sociale en 2013, le Gouvernement

a mis en place en 2014 un Groupe National de Travail sur la Couverture Sanitaire Universelle (GNT/CSU). Ce groupe technique a pour mission l’orientation et la coordination des acteurs de la CUS dans le pays. Dans ce cadre, il a été procédé à l’élaboration d’une architecture d’assurance maladie universelle. Par ailleurs, une série de formations à l’endroit des membres du groupe ont été organisées. Des efforts restent encore à faire pour opérationnaliser la mise en œuvre de l’architecture.

314. En ce qui concerne la protection contre le risque financier, le Gouvernement a mis en place

la mesure de la gratuité en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans en 2006. La gratuité s’applique à la consultation prénatale, aux prestations liées à la césarienne, au traitement des cancers féminins et aux soins préventifs et curatifs des enfants de moins de 5

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ans. Cette mesure qui est appliquée sur l’ensemble du territoire national, devrait contribuer à la protection des ménages contre le risque financier lié au paiement des soins de santé. On constate cependant que, le retard de remboursement auquel les formations sanitaires font face a eu pour effet un paiement direct par les cibles. Il est passé de 34% en 2003 à 54,91% en 2014. L’essentiel de la contribution des ménages dans la dépense de santé se fait sous forme de paiement direct qui est le principal mode de financement de la santé.

315. D’autres mécanismes de protection contre le risque financier existent dans le pays. Ce

sont : les Institutions Sans But Lucratif au Service des Ménages (ISBLSM), les entreprises, les régimes d’assurance maladie facultative et la Caisse Nationale de Sécurité Sociale. Leur contribution aux dépenses de santé reste encore assez marginale. En 2014, les ISBLSM ont contribué pour 1,55% des dépenses courantes de santé, 2,39% pour les entreprises, 1,12% pour les régimes d’assurance maladie facultative et 0,61% pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale.

Mesures législatives et autres prises pour assurer que toute privatisation du secteur de la santé ne constitue pas une menace à la disponibilité, l’accessibilité, l’acceptabilité et à la qualité des structures des biens et services de santé

316. La loi n°98-016 du 15 juin 1998 portant autorisation de l’exercice privée dans le secteur de la santé et son décret d’application n° 98-329/PRN/MSP du 19 novembre 1998 fixent les modalités et les conditions d’exercice à titre privé des professions dans le secteur de la santé. Ce secteur est en pleine expansion, passant de 276 établissements de soins en 2010 à 356 en 2015. Ces établissements de soins sont principalement orientés vers les activités curatives et sont surtout concentrés dans les centres urbains tels que Niamey, Maradi et Zinder.

317. Le secteur privé, qui devrait pallier les insuffisances du public, souffre d’inefficience à

cause de l’insuffisance d’implantation et d’accompagnement à l’installation, et la création anarchique de celles-ci avec une tarification non contrôlée, du fait de l’insuffisance des textes législatifs et réglementaires. Les textes règlementaires actuels font l’objet d’une révision afin de prendre en compte toutes ces insuffisances.

Mesures législatives et autres prises pour protéger les individus et les peuples contre les risques environnementaux, industriels et professionnels, prévenir la pollution de l’air, du sol et de l’eau et pour atténuer les effets adverses du développement urbain, de l’industrialisation, du réchauffement climatique et pour assurer la sécurité alimentaire

318. Au titre des programmes et actions en cours de réalisation pour assurer un environnement durable, on peut citer :

- l’inversion des tendances à la dégradation des terres et des eaux du bassin du fleuve Niger ;

- le Programme d’Action National pour l’Adaptation aux Changements Climatiques ; - le Programme National de Référence d'Accès aux Services Energétique (PRASE);

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- le projet « Mise en œuvre des interventions urgentes et prioritaires pour renforcer la résilience et la capacité d'adaptation du secteur agricole aux changements climatiques au Niger » ;

- la formulation du Plan Forestier National pour la période 2012-2021 dont l’objectif est de promouvoir la conservation et l’utilisation durable des ressources forestières, afin qu’elles participent au développement agricole durable et à la lutte contre la pauvreté par la génération de revenus additionnels ;

- l’adoption par décret n°2014-726/PRN/MESU/DD du 26 novembre 2014 du Cadre Stratégique d’Investissement en matière de Gestion Durable des Terres dont l’objectif est de prioriser, planifier et orienter la mise en œuvre des investissements en matière de Gestion Durable des Terres ;

- la participation du Niger à la mise en œuvre de l’Initiative « Grande Muraille Verte » qui vise l'amélioration des moyens de subsistance des communautés dans les zones sahélo sahariennes à travers une gestion saine des écosystèmes ;

- l’interdiction officielle de l’importation du chlorofluorocarbone au Niger ; - la mise en place d’un plan d’élimination des substances appauvrissant la couche

d’ozone avec des mesures d’accompagnement.

319. Concernant les mesures législatives et autres prises pour protéger les individus contre les risques professionnelles on peut citer :

- la loi n°2012- 45 du 25 septembre 2012, portant Code du Travail de la République du Niger notamment en ses articles 139 et suivants;

- le projet de révision du décret 67-126 du 07 septembre 1967 actuellement dans le circuit d’adoption, qui déterminera les mesures générales de protection et de salubrité applicables à tous les établissements et entreprises assujettis au Code du Travail et aussi les listes de substances et préparations dangereuses pour les travailleurs et dont l’utilisation est limitée ou réglementée, ainsi que les listes de machines ou de leurs parties dangereuses dont la fabrication, la vente, l’importation, la cession à quelque que titre que ce soit et l’emploi sont interdites.

- le décret n° 96-408 du 4 novembre 1996 portant modalités de création, d’organisation et

de fonctionnement de comités de santé et de sécurité au travail ;

- la Direction de Sécurité et de la Santé au Travail (DSST) qui a pour mission entre autres :

Assurer l’information et l’éducation des travailleurs dans le domaine de la Sécurité et de la Santé au travail ;

Contrôler l’application des textes en matière de sécurité et santé au travail et d’amélioration des conditions et du milieu de travail ;

Initier les projets de textes législatifs et réglementaires en matière d’hygiène, de sécurité et santé au travail…

- l’institution de la Journée Africaine de la Prévention (JAP)

Chaque année dans le cadre de la prévention des risques professionnels, le mois d’avril est déclaré « mois de la prévention des risques professionnels » par L’Institut Africain de la Prévention des Risques Professionnels (IAPRP)

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- le Salon Africain de la Prévention des Risques Professionnels (SAPRIP) Ce salon a lieu tous les trois dans au Niger dans le cadre de la prévention des risques professionnels.

- le Forum des comités de Sécurité et Santé au Travail

Dans le cadre de la prévention des risques professionnels ce forum a lieu tous les trois ans à Cotonou au Benin et regroupe tous les pays membres du CIPRES.

Mesures législatives et autres prises pour veiller au droit à ne pas être soumis à des essais médicaux ou scientifiques sans consentement libre et informé

320. Afin de renforcer le cadre réglementaire de la recherche, un organe consultatif dénommé Comité d’Ethique pour la Recherche en Santé a été créé le 1er décembre 2016 par décret n° 2016-644/PRN/MSP.

321. Cet organe a pour missions de procéder à un examen indépendant, compétent et diligent

des aspects éthiques des recherches en santé impliquant des êtres humains, donner des avis sur les enjeux et les problèmes éthiques dans le domaine de la santé et faire connaitre les règle de déontologie de la recherche en santé.

Mesures législatives et autres prises pour assurer la reconnaissance, l’acceptation, le développement, l’efficacité, la modernisation et l’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de soins de santé publique

322. Plusieurs stratégies ont été prévues dans le PDS 2017-2021 pour assurer, le développement, et l’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de soins de santé publique ; il s’agit du renforcement des capacités des services sur les technologies de production des Médicaments Traditionnels Améliorés (MTA), l’encadrement des tradipraticiens dans l'organisation de la filière MT et la mise en place d’un cadre de concertation entre le MSP et les Associations des Tradipraticiens du Niger .

Mesure législatives et autres prises pour veiller à ce que les obligations énoncées au paragraphe 67 (24) à (37) des Principes et Lignes directrices concernant les droits des personnes vulnérables et marginalisées, soient respectées et particulièrement les suivantes :

a) mesures spécifiques pour encourager les membres des groupes vulnérables et désavantagés à étudier la médecine et la santé publique et à adhérer au système de santé en tant que prestataires de services

323. Il n’y a pas eu de changement à ce niveau depuis le dernier passage. b) mesures législatives et autres y compris la pénalisation, de mobilisation sociale,

d’information et d’éducation pour décourager les pratiques traditionnelles néfastes, en particulier les mutilations génitales féminines qui entravent le droit à la santé.

324. Pour la réponse à cette question il faut se référer au paragraphe n°60.

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c) mesures destinées à assurer la disponibilité de services de santé spécifiques aux personnes souffrant des handicaps psychologiques, intellectuels et physique comme le diagnostique précoce et l’accès à des soins et à un traitement humain et digne pour leur permettre de jouir pleinement de la vie

325. Un plan stratégique national de santé mentale pour la période 2015-2018 a été élaboré. Il

est institué au Ministère chargé de l’enseignement primaire un Bureau de santé scolaire dont l’un des objectifs est le dépistage précoce de handicap chez l’enfant.

Mesures particulières prises pour protéger des individus atteints ou autrement affectés par des maladies épidémiques, endémiques, professionnelles et autres, en particulier le paludisme, le VIH/SIDA, la tuberculose, les maladies tropicales négligées et autres maladies infectieuses

326. Dans le cadre de la lutte contre le paludisme, les actions menées portent sur l'acquisition de 8.511.121 Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA), 11.154.812 Tests de Diagnostic Rapide (TDR) et 8.512.062 doses d’ACT (anti paludéen) dont 3.200.000 pour enfants. D’autres actions ont porté sur la formation de 1.600 agents de santé sur la prise en charge des cas de paludisme et la formation de 200 agents de santé communautaire pour la prise en charge des cas de paludisme à domicile (PECADOM) et la prise en charge des enfants de moins de 5 ans. En outre, il faut noter l’appui à la mise en œuvre de la couverture universelle en santé et la mise en œuvre de la convention entre le Gouvernement du Niger et la République de Cuba dans le cadre de la lutte contre le paludisme (lutte anti larvaire avec les bio larvicides) pour un montant de plus de 4 milliards de FCFA sur 2 ans ; l’objectif étant de réduire d’au moins 80% la morbidité liée au paludisme.

327. Le Niger a également mis en œuvre une recommandation de l'OMS pour la mise en œuvre

de la chimio prévention du paludisme saisonnier qui a concerné 835.000 enfants de 11 districts sanitaires. Les dépenses courantes de santé consacrées à la lutte contre le paludisme ont été évaluées à 60,735 milliards de F CFA soit 20,06% des DCS en 2015.

Tableau 2 : Evolution des cas et des décès liés au paludisme présumé par tranche d'âge 2014- 2015

Tranche d’âge 2014 2015 Total

Cas Décès Cas Décès Cas Décès

˂ à 2 mois 38 149 9 36435 13 254 033 66

2 -11 mois 473 750 241 488219 262 2 728 589 1265

1-4 ans 1 975 196 1955 1653908 1337 9 231 858 8846

5-9 ans 330 843 326 456242 314 2 026 318 1599

10 - 24 ans 377 250 183 530325 196 2 282 894 780

25 ans et + 488 735 177 652505 100 3 041 337 814

Total 3 683 922 2891 3817634 2222 19565029 13370

Source : MSP annuaires statistiques 2014 et 2015

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328. Il apparaît sur ce tableau que les enfants de moins de 5 ans portent environ plus de la moitié de la charge de la morbidité (62,43%) et environ 3/4 de celle de la mortalité liée au paludisme dans le pays ( 74,65%) de tous les décès dus au paludisme en 2014 et en 2015).

329. Depuis son adhésion à l’initiative mondiale « Faire Reculer le Paludisme » (FRP) en 1999,

le Niger a élaboré trois (3) plans stratégiques de lutte contre le paludisme. Le plan stratégique de troisième génération qui couvrait la période 2011-2015 avait comme objectif d’inverser les tendances de l’incidence du paludisme d’ici 2015 et commencer à arrêter sa transmission dans la perspective de son élimination en 2025.

330. Actuellement, le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP) est dans le

processus de revue de l’exécution de ce plan, en vue de l’élaboration d’un nouveau Plan Stratégique national 2017-2021. Malgré tous les efforts consentis notamment la distribution des moustiquaires (campagne de distribution gratuite, baisse des prix de moustiquaires sur le marché, distribution des kits femmes enceintes…), la chimio prévention du paludisme saisonnier, le traitement préventif intermittent et la prise en charge des cas qui ont permis la réduction du taux de létalité, le paludisme demeure un problème prioritaire de même que la pneumonie et de la diarrhée chez les enfants.

331. Concernant la lutte contre la Tuberculose, elle figure en bonne place parmi les priorités du MSP. Depuis ces dernières années, la lutte contre la tuberculose a connu un regain d’intérêt grâce à l’appui de l’Etat et de ses partenaires techniques et financiers. Cette lutte est organisée à travers le PNLT qui est chargé de la conception, de la coordination et de l’évaluation des stratégies en matière de lutte contre la tuberculose.

332. La prise en charge de la tuberculose résistante a été effective pour tous les cas dépistés.

Aussi, les centres de santé ont été régulièrement approvisionnés en médicaments antituberculeux, réactifs et consommables.

333. Le plan de communication 2015-2018 et ses supports le plan stratégique national de lutte

contre la tuberculose 2015-2018 et un plan de suivi et évaluation ont été élaborés.

334. S’agissant du dépistage de la tuberculose multi résistante, 4 régions ont été dotées d’appareils Genexpert pour assurer la décentralisation de la prise en charge de cette forme de tuberculose. De plus, 12 nouveaux centres de dépistage et de traitement ont été créés, ce qui fait passer le nombre de 187 en 2011 à 199 en 2015 soit une moyenne de 1 CDT pour 92 973 habitants ce qui est conforme aux normes de l’OMS (1 CDT/100 000 habitants). Cependant on relève de fortes disparités entre les régions, en rapport avec la densité de la population et la superficie. Les efforts de l’Etat, conjugués à ceux des PTF (Round 10 TB) ont permis à la majorité des centres d’être équipés en matériels, réactifs et consommables pour le dépistage de la tuberculose.

335. L’unité centrale du PNLT coordonne les interventions des partenaires, participe à la

mobilisation de ressources pour la mise en œuvre et le suivi des activités de lutte. Autour de

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cette unité centrale se trouvent des structures nationales de prise en charge et régionales de coordination avec un réseau de CDT pour les Centres de Santé Intégrés (CSI) et les hôpitaux avec laboratoire, et de Centres de Traitement de la tuberculose (CT) pour les CSI sans laboratoire.

LES MALADIES TROPICALES NEGLIGEES (MTN)

336. A partir de la liste des 17 MTN recommandée par l’OMS, le Niger a ciblé 10 MTN dans son plan directeur 2011 à 2015. Il s’agit de la bilharziose, de la dracunculose, des filarioses lymphatiques, des géo helminthiases, de la lèpre, de l’onchocercose, du trachome, de la trypanosomiase humaine, de la leishmaniose et de la rage.

337. Dans l’ensemble, les résultats les plus importants dans la lutte contre les MTN sont ceux

enregistrés dans la lutte contre le Ver de Guinée et la Lèpre. Le Niger a abouti à la certification de l’éradication du ver de Guinée par l’OMS en décembre 2013.

338. Des efforts sont aussi notés en ce qui concerne le trachome où sur un total de 35 districts

sanitaires endémiques, 7 seulement ont poursuivi le Traitement de Masse (TDM) en 2016.

339. De même, sur un total de 31 districts sanitaires qui étaient endémiques à la Filariose Lymphatique, 8 ont arrêté le traitement et n’ont plus besoin de TDM. La situation épidémiologique de la Trypanosomiase Humaine Africaine (THA) a été évaluée en 2014 et la situation est calme car il n’y a aucun foyer actif.

340. Concernant la bilharziose et les géo helminthes, tous les DS endémiques continuent le TDM. Trois programmes phares sont exécutés dans le cadre de la chimio prévention, avec des campagnes de distribution intégrées. Il s’agit du programme national de lutte contre la bilharziose et les géo helminthes, du programme national de santé oculaire volet trachome logé dans les MTN, et du programme national de dévolution de l’onchocercose et d’élimination de la filariose lymphatique.

341. En ce qui concerne la lèpre, le Niger a atteint en 2002 l’objectif de son élimination en tant que problème de santé publique (moins de 1 cas pour 10 000 habitants). La prévalence en fin d’année 2014 est ainsi réduite à 346 cas soit 0,19 cas pour 10 000 habitants. De 2002 à 2014, les taux de guérison sont passés de 58,84 % à 91,25% des cas pour les formes multi-bacillaires, et de 94,40% à 98,78% des cas pour les formes pauci-bacillaires. Ainsi, dès 2003, le seuil d’élimination a été obtenu dans l’ensemble des 8 Régions et a été consolidé pour la 11ième année consécutive (de 2003 à 2014). Tous les Districts sanitaires du Pays ont éliminé la lèpre et consolidé les résultats épidémiologiques :

- 58 336 cas de trichiasis (trachome) ont été opérés, 16 300 185 personnes ont été traitées ; - 55 095 cas de cataracte ont été opérés ; - 12 067 217 cas de bilharziose ont été traités ;

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- 27 868 312 doses de Mectizan / albendazole sont administrées dans 31 formations sanitaires contre l’Onchocercose / Filariose ;

- 304 cas d’éléphantiasis ont été pris en charge ;

- 1 550 hydrocèles opérées.

Mesures prises pour garantir la santé sexuelle et de la reproduction conformément à l’obligation de l’Etat énoncée au paragraphe 67 (64) à (70) des Principes et Directives. Un accent particulier doit être placé sur les statistiques illustrant les efforts déployés pour réduire le taux de mortalité maternelle, les taux de mortinatalité et de mortalité infantile et juvénile.

342. La promotion de la santé de la reproduction est une préoccupation constante pour laquelle le MSP a prévu de mettre en place une coordination multisectorielle pour améliorer l’efficacité des interventions dans ce domaine.

Réduction de la mortalité maternelle

343. Bien que le Niger soit l’un des pays qui enregistrent les taux de mortalité maternelle les plus élevés au monde, des actions ont déjà été menées afin d’avoir un résultat plus satisfaisant.

344. L’INS, dans son rapport sur les progrès vers l’atteinte des OMD a fait ressortir une

diminution du taux de mortalité maternelle qui est passé de 535 ‰ en 2012 à 520 ‰en 2015. Parmi les actions contributives on peut citer :

- la gratuité des consultations prénatales, de la césarienne, des contraceptifs et des préservatifs ;

- la mise en œuvre du Plan de Développement Sanitaire ; - la Politique Nationale de Population et d’un Programme Démographique Multisectoriel

(PRODEM, 2005) ; - le Programme National de la Santé de la Reproduction (PNSR, 2005); - la mise en œuvre de la feuille de route pour accélérer la réduction de la mortalité

maternelle et néonatale; - la stratégie nationale d’IEC pour la santé de la reproduction ; - la création de 1 244 écoles des maris (362 à Zinder, 229 à Maradi, 184 à Tahoua, 172 à

Dosso, 100 à Tillabéry, 142 à Diffa et 55 à Agadez) ; - l’acquisition de nouvelles infrastructures en matière de santé de la reproduction ; - l’augmentation des ressources humaines notamment le nombre de sages-femmes qui est

passé de 493 en 2004 à 1053 en 2014, soit une hausse de 114% ; - le repositionnement de la PF au Niger.

345. S’agissant des niveaux de couverture des interventions à haut impact sur la mortalité maternelle, on note que :

- le taux d’utilisation de la contraception moderne est passé de 17,33% en 2014 à 25,93 % en 2016 ;

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- le taux d’accouchement assisté par un personnel qualifié était de 30% en 2012 et 70,8% en 2015 (Evaluation des OMD 2015).

346. Dans le domaine de la Surveillance de Décès Maternel et Riposte (SDMR) un arrêté institutionnalisant la SDMR a été pris et la déclaration des décès maternels fait désormais partie du télégramme officiel hebdomadaire des maladies à déclaration obligatoire. Les comités national et régionaux de surveillance des décès ont été mis en place et sont fonctionnels. Des audits cliniques et des revues sont organisés à différents niveaux. Un forum national sur la surveillance des décès maternels et riposte, visant l’obtention de consensus sur les interventions à mener au niveau communautaire a été organisé. Un plan opérationnel de mise en œuvre de la SDMR est en cours d’élaboration.

Réduction de la mortalité infantile

347. Le Niger a adopté et mis en œuvre plusieurs politiques et programmes destinés à réduire la mortalité infantile. Ceux-ci ont effectivement eu des effets positifs considérables sur certains indicateurs. Ainsi, le taux de mortalité infanto-juvénile a connu une baisse significative ayant permis au Niger d’être parmi les six pays ayant atteint l’OMD 4 ; ce taux est passé de 198‰ en 2006 à 127‰ en 2012 et 126‰ selon l’évaluation des OMD en 2015.

348. La mortalité infantile, est passée, quant à elle, de 81 ‰en 2006, à 51‰en 2015, soit une

baisse moyenne annuelle de 3,3 points. La mortalité néonatale est restée à 24‰ depuis 2012.

349. La réduction du taux de mortalité infanto-juvénile a valu au Niger d’être classé parmi les six premiers pays ayant fait des efforts significatifs de réduction lors de l’évaluation finale des OMD en 2015.

350. Par ailleurs, il convient de noter que ces performances cachent des disparités à plusieurs

niveaux. En effet, le taux de mortalité infantile et infanto-juvénile ont évolué disproportionnellement dans les régions, les milieux de résidence ainsi qu’au niveau du sexe et du niveau d’instruction de la mère.

351. Afin de réduire la mortalité des enfants les actions menées ont portées sur :

- l’extension de la couverture sanitaire du pays ; - la définition de la santé des mères et des enfants comme une priorité du Plan de

Développement Sanitaire 2011-2015 ; - la mise en œuvre du Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine et les

campagnes de vaccination (réduction de 99% de la morbidité de la rougeole et de 97 % de la mortalité liée à cette maladie) ;

- la promotion des cases de santé ; - l’intensification de la lutte contre les différentes formes de malnutritions; - les campagnes de distribution de vitamine A et de moustiquaires imprégnées ; - la mise en œuvre effective de la gratuité des consultations prénatales, des césariennes et

des soins des enfants de moins de 5 ans ; - l’augmentation du personnel de santé.

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D.DROIT A L’EDUCATION (Article 17)

Mesures législatives et administratives prises pour mettre en œuvre des politiques visant à éliminer ou à réduire les frais de scolarisation primaire, notamment à travers des subsides, d’uniformes gratuits ou subventionnés (ou la répression d’uniforme obligatoires), des manuels gratuits , de transport gratuit ou subventionné, de repas scolaires gratuits pour encourager l’assiduité des enfants démunis à l’école.

352. L’aliéna 2 de l’article 2 de la loi n°98-12 du 1er juin 1998 portant Orientation du Système Educatif Nigérien (LOSEN) et les textes modificatifs subséquents dispose que « L’Etat garantit l’éducation aux enfants de quatre (4) à dix-huit (18) ans. » C’est à ce titre que l’Etat pourvoit presque à toutes les charges liées à l’éducation de base qu’il s’agisse de frais de scolarité, la distribution des manuels et autres outils didactiques et la création progressive des cantines scolaires supervisées par la cellule des cantines scolaires près du MEP/A/PLN/EC. Toutes ces mesures ont considérablement augmenté le taux d’accès et de maintien des élèves au primaire.

Mesures législatives et administratives prises pour que l’éducation secondaire soit généralement disponible et accessible à tous par tous les moyens appropriés et, en particulier par l’introduction progressive de la gratuité de l’éducation.

353. Dans le cadre de la mise en œuvre de son Programme Sectoriel de l’Education et de la Formation (PSEF, 2014-2024) l’Etat a placé le cycle de base 2 au cœur de ses priorités. L’accès à ce cycle pour un grand nombre d’enfants après la fin du cycle 1 constitue un enjeu de taille pour le Gouvernement car trop sélectif et inadapté aux besoins de développement du pays et à ses capacités de financement. Ces raisons ont poussé les autorités à entreprendre une réforme complète de ce cycle scolaire, qui vise à en faire le prolongement naturel de l’école primaire, dans ses finalités, ses méthodes et son organisation. Cette réforme dite « éducation de base élargie » nécessite une préparation minutieuse qui portera sur les contenus, les finalités et le mode d’organisation de l’école de base. C’est aussi ce qui explique la suppression en 2014 de l’examen du Certificat de Fin d’Etudes du Premier Degré (CFEPED) afin d’améliorer la transition entre le cycle base 1 et le cycle base 2.

Mesures législatives et administratives prises pour que l’éducation tertiaire soit généralement disponible et accessible à tous par tous les moyens appropriés et, en particulier, par l’introduction progressive de la gratuité de l’éducation.

354. Au Niger l’éducation tertiaire est développée à travers l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP). Afin de rendre accessible ce type d’éducation, l’Etat a dans le PSEF programmé un certain nombre d’actions dont entre autres :

- le développement et la mise en œuvre d’un système de gestion plus autonome des centres et établissements d’EFPT en vue d’un meilleur partenariat public/privé ;

- l’identification et la mise en place d’un dispositif de formation des formateurs de l’EFPT ;

- le renforcement du personnel par le recrutement d’enseignants et formateurs supplémentaires pour l’enseignement technique et pour la formation professionnelle ;

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- la mise en œuvre d’une politique de promotion des filles dans les filières agricoles et industrielles.

355. Au niveau de l’enseignement supérieur, pour rendre cet enseignement accessible, l’Etat a amélioré l’offre par la création de trois (3) Instituts Universitaires de Technologie (IUT) et de sept (7) universités à l’intérieur du pays à savoir une au niveau de chaque région.

Faire état des mesures prises pour assurer l’éducation continue.

356. La loi n°98-12 du 1er juin 1998 précitée qui structure le système éducatif nigérien, prévoit en son article 4 que: « L’éducation permanente fait partie des missions du système éducatif. Elle offre à chacun la possibilité d’élever son niveau de formation, de s’adapter aux changements économiques et sociaux ».

357. Aussi, dans la lettre de politique éducative (2013-2020), les cycles de base (1et 2)

dorénavant sont-ils conçus dans un parcours qui les fusionne en un parcours harmonisé sous l’appellation d’éducation de base élargie. La stratégie nationale de cette forme d’éducation, se fixe la double ambition de permettre à tous les enfants d’accéder au cycle de base 1, à prés de 90 % d’entre eux de l’achever (six années de scolarité complète) dans de bonnes conditions de qualité, et d’en promouvoir un nombre accru vers le cycle de base 2 de quatre années de scolarité. La rénovation progressive et profonde de ce cycle, remplaçant progressivement l’ancien collège, permettra d’en faire un prolongement naturel de l’école primaire, accessible à terme à tous les jeunes nigériens.

358. Quant à l’enseignement technique et la formation professionnelle, leur développement est

une priorité du secteur de l’éducation car ils auront dans le futur un flux d’élèves en constante augmentation venant des cycles de base 1 et base 2 et à un nombre important de jeunes qui sont hors du circuit scolaire ou qui sont en activité ou en apprentissage traditionnel dans le secteur informel.

359. En 2010, la demande potentielle était de 91700 jeunes. La demande prévue est de 229000

en 2016 et de plus de 504000 jeunes en 2024. Le PSEF prévoit l’accueil en formation d’environ le sixième de cet effectif. En conséquence, la réforme de l’EFPT est en cours afin de faciliter l’accueil de cette demande potentielle et l’insertion professionnelle des sortants.

Indiquer la manière dont les plans et les politiques nationaux adoptés et mis en œuvre par l’Etat répondent aux exigences des paragraphes 71 (3 à 15) des Principes et Lignes directrices et, en particulier quelles mesures ont été prises pour que :

a) l’enseignement des langues nationales africaines soit introduit au niveau de l’éducation primaire.

360. L’article 10 de la loi n°98-12 visée dispose : « Les langues d’enseignement sont le français et les langues nationales ». Dans le cadre de la réforme curriculaire engagée par le Niger, il est dit dans le Document Cadre d’Orientation Curriculaire (DCOC, pp15-16) qu’ « (…), les langues nationales sont média exclusifs d’enseignement, au niveau des classes du préscolaire et

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des deux premières années de l’éducation de base. Toutes les disciplines des quatre domaines d’apprentissages s’enseignent dans ces langues. En 3ème année, elles sont co-média d’enseignement avec le français. Elles deviennent matières à partir de la quatrième année. L’enseignement des langues nationales portera sur : langage, lecture, écriture, grammaire, orthographe, élocution, expression écrite, rédaction, lecture expliquée ».

b) liberté de choix des parents et des tuteurs pour l’option d’une école autre que celle publique, et celle d’une éducation religieuse et morale de leurs enfants

361. L’article 3 de la LOSEN confirme la reconnaissance par le Niger de l’enseignement privé. L’Etat reconnait également à travers l’article 37 de la même loi l’éducation non formelle assurée dans :

- les centres d’alphabétisation et de formation des adultes ; - les écoles confessionnelles ;

- les centres de formation partagée ;

- les diverses structures occasionnelles de formation et d’encadrement.

362. Mieux, en son article 38, cette loi offre aux sortants de ces structures la possibilité d’accéder à une formation de niveau supérieur formelle ou non formelle.

363. L’amélioration de la pertinence des apprentissages (EFPT formel et non formel) en

adéquation avec le marché de l’emploi par (i) l’analyse précise des besoins de formation par filière, (ii) la réforme des profils d’entrée et de sortie des apprenants, (iii) le développement et le recours à un dispositif de validation des acquis, notamment, un répertoire des métiers et des compétences, et des référentiels de certification pour l’EFPT (Cadre national des qualifications et certifications, CNQC) est une stratégie qui est en cours d’exécution par le Ministère de l’Enseignement Professionnel et Technique dans le cadre de la mise en œuvre du Programme Sectoriel de l’éducation et de la Formation 2014-2024.

Assurer la liberté académique et l’autonomie institutionnelle de tous les établissements d’enseignement supérieur.

364. Au Niger, l’enseignement supérieur est régi par la loi n°98-12 portant orientation du système éducatif Nigérien (LOSEN) du 1er Juin 1998 en ces articles 27, 28 et 29.

Mesures prises pour mettre en œuvre les obligations énoncées aux paragraphes 71 (1) à (25) des Principes et Lignes directrices eu égard aux groupes vulnérables et désavantagés, en particulier l’obligation de veiller à ce que tous les enfants, y compris ceux appartenant à de tels groupes, jouissent d’un accès égal au système éducatif. Indiquer les mesures prises pour assurer l’égalité du genre à tous les niveaux d’éducation.

365. L’article 8 de la LOSEN stipule : « Le droit à l’éducation est reconnu à tous sans distinction d’âge, de sexe, d’origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse ».

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Au nom de ce principe énoncé dans la loi, l’Etat du Niger a créé des écoles spécialisées qui ont aujourd’hui évolué vers une éducation inclusive en vue de bannir les stigmatisations dont font l’objet souvent les personnes vulnérables ou à besoins spécifiques. Mieux, des classes dites de secondes chances ou centres d’éducation Alternative furent aussi créés pour scolariser les enfants abandonnés par le système éducatif jusqu’à l’âge de 14 ans. Aussi, il a été créé des Ecoles Rurales Alternatives (ERA) pour les zones nomades ou habitats dispersés.

366. Pour ce qui est de l’égalité de genre à tous les niveaux d’éducation, le Ministère de l’enseignement primaire a créé une direction chargée de la Promotion de Scolarisation des Filles. Celle-ci a élaboré une politique nationale d’éducation des filles et son plan stratégique de mise en œuvre.

367.Pour favoriser un changement de comportement favorable à la scolarisation des filles, une

campagne de sensibilisation de proximité a été conduite dans 1560 villages en 2016. Cette campagne a touché 65 520 personnes.

368. Des tables de concertation pour favoriser l’adhésion des leaders religieux et coutumiers à la promotion de la scolarisation des filles sont en cours de réalisation aux niveaux régional et départemental.

369. Le MEP/A/PLN/EC a organisé en septembre 2016 une fête nationale de l’excellence pour soutenir les 25 élèves filles des écoles primaires publiques du Niger qui ont réalisé les meilleures performances au cours de l’année scolaire 2015-2016 de l’Assemblée Nationale.

370. En plus le processus de soumission du projet de loi portant protection de la jeune fille en cours de scolarité est actuellement relancé à travers l’inscription d’une Journée d’information parlementaire pour la session de mars 2017 de l’Assemblée Nationale.

371. En vue d’améliorer les conditions d`apprentissage appropriées aux besoins spécifiques des filles, les mesures suivantes ont été initiées :

- instauration d’un système de tutorat envers les filles en retard scolaire ; - distribution de la ration sèche aux mères des filles scolarisées afin de réduire les coûts

d’opportunité liés à leur scolarité ; - élaboration d’une stratégie nationale pour la scolarisation des filles qui vise la réduction

des écarts entre les filles et les garçons en matière d’accès, de maintien et de réussite scolaire.

372. Des bourses sont offertes spécialement aux filles chaque année par l’Etat et par les partenaires de l’éducation pour leur permettre de continuer leurs études supérieures.

E. DROIT A LA CULTURE (Article 17)

Indiquer en quoi les plans et politiques nationaux adoptés et mis en œuvre par l’Etat veillent à ce que le droit à la culture protège les valeurs africaines positives conformes aux normes internationales des droits de l’homme

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373. Il s’agit de la loi n°2014-48 du 16 Octobre 2014 modifiant et complétant l’ordonnance n°2010-95 du 23 Décembre 2010 portant sur le droit d’auteur, les droits voisins et les expressions du patrimoine culturel traditionnel.

374. Cependant, le décret d’application de cette loi reste toujours en souffrance. Il faut noter que

le Président de la République depuis sa réélection en 2016 a fait de la culture sa priorité à travers son programme de renaissance culturelle dont l’un des objectifs vise un changement de comportement des nigériens.

Les mesures prises pour assurer la protection et la promotion des langues des peuples minoritaires et celles des peuples /communautés autochtones

375.Aux termes de l’article 5 de la Constitution, « Toutes les communautés composant la nation nigérienne jouissent de la liberté d’utiliser leurs langues en respectant celles des autres.

Ces langues ont, en toute égalité, le statut de langues nationales.

L’Etat veille à la promotion et au développement des langues nationales …».

C’est ainsi les radios et télévisions tant publiques que privées diffusent des émissions et des informations dans toutes les langues nationales quotidiennement.

Mesures législatives et autres prises pour éliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes

376. Ces mesures sont contenues dans l’ordonnance n°2009-024 du 03 Novembre 2009 portant loi d’orientation relative à la culture.

Mesures prises pour encourager et protéger les œuvres culturelles ainsi que les systèmes de connaissance traditionnelle

377. Il s’agit de la loi n°2014-48 du 16 octobre 2014 modifiant et complétant l’ordonnance n°2010-95 du 23 décembre 2010 portant sur le droit d’auteur, les droits voisins et les expressions du patrimoine culturel traditionnel.

F. DROIT AU LOGEMENT Mesures législatives prises pour veiller à ce que l’ Etat s’abstienne et soit tenu de protéger des expulsions forcées des habitations et des terres comme défini dans les Principes et Lignes directrices et en vertu du droit international. Donner des chiffres sur les expulsions forcées et toutes les autres expulsions entreprises pendant la préparation du rapport

378. En matière législative, il n’y a pas eu d’évolution depuis le précédent rapport.

379. Les données statistiques sur les expulsions (de quelque nature qu’elles soient) ne sont pas disponibles.

Mesures législatives pour garantir à tous un degré de sécurité d’occupation des lieux qui confère une protection juridique aux personnes, aux ménages et aux communautés

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dépourvues actuellement de cette protection, y compris ceux qui ne détiennent aucun titre formel de propriété de leur logement ou de leur terre les protégeant des expulsions forcées, du harcèlement et d’autres menaces

380. Sur ce point, il n’y a pas eu de changement en matière législative depuis la présentation du rapport précédent. Cependant il y a lieu de rappeler que la sécurité d’occupation des habitants est garantie au Niger, d’une part à travers l’encadrement rigoureux de la procédure d’expropriation déjà définie dans le cadre du droit à la propriété et d’autre part à travers les dispositions de l’ordonnance n°96-016 du 18 avril 1996 portant code des baux à loyer. En effet, l’article 11.2 de cette ordonnance dispose que « sans préjudice des dispositions pénales en vigueur, si le bailleur se livre à l’égard du locataire ou à l’égard de ceux qui occupent de son chef le bien loué, à des actes de menace ou de violence, ou encore à des ingérences dans la vie privée, le juge de paix saisi à cet effet le condamne à des dommages-intérêts qui ne peuvent être inférieurs à l’équivalent de trois(3) mois de loyer.

Si le bailleur a, sans titre judiciaire, expulsé ou fait expulser un locataire du bien loué, les dommages et intérêts ne pourront être inférieurs à l’équivalent de six (6) mois de loyer ».

381. La fin du contrat de location intervient nécessairement soit d’accord parties, soit après observation d’une période de préavis fixée par la loi. Les expulsions administratives des occupants sans titre de domaine public se font toujours après mise en demeure préalable des concernés.

Mesures prises pour assurer au moins un abri à tous. A cet égard, fournir des informations sur la portée du problème des sans abris

382. Pour assurer un logement décent à tous, l’Etat en collaboration avec des partenaires met en œuvre plusieurs projets de construction de logements sociaux. Il s’agit principalement de la cité Sary Koubou à Niamey, de la cité de renaissance à Niamey, des logements sociaux à Niamey et dans les autres centres urbains ainsi que d’autres projets de logements sociaux conduits dans le cadre du partenariat public-privé.

383. Par rapport à la cité Sary-Koubou à Niamey, les 174 logements sont terminés et les

bénéficiaires y sont installés.

384. La SONUCI qui est une société publique, a construit 100 logements sociaux à Niamey au niveau de la Cité de la Renaissance, 100 à Dosso et bientôt des dizaines d’autres à Zinder .

385. Pour les sociétés privées, il s’agit de : - la SATU SA. qui a construit 248 logements à Niamey pour les FDS, qui ont été

cédés aux militaires à un prix préférentiel pour les mettre dans les meilleures conditions de vie, et 50 autres à Dosso.

- la société DB IMMO a pour sa part construit 251 logements à Niamey et 32 à Maradi.

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386. Par ailleurs, d’autres logements sociaux sont en cours de réalisation. Il s’agit de - 500 logements par DB IMMO à Niamey dans le cadre de la mise en

œuvre d’une convention de partenariat public-privé et 78 à Maradi, - 100 logements à Maradi par la Société Univers Niger - 150 logements à Niamey par la société AL MUTAKHADIMA.

387. En ce qui concerne le problème spécifique des sans abri, il faut retenir qu’au Niger, ce sont

les catastrophes naturelles qui mettent les populations en situation de « sinistrées sans abri ». Pour ce qui est la gestion des inondations, il faut indiquer que les inondations causées par les fortes précipitations et le débordement des cours d’eau ont touché toutes les régions du pays. Le bilan de ces inondations fait état de 203 pertes en vies humaines et 58.223 ménages sinistrés sans-abris, totalisant 512.512 personnes affectées en 2015

388. Le Gouvernement avec ces partenaires prend toujours les mesures nécessaires pour

remédier à ces précarités. C’est ainsi que, 112 logements sociaux ont été construits par l’ONG Qatar Charity pour reloger les victimes des inondations de 2012 dans l’Arrondissement Communal Niamey 5.

389. A titre préventif, une loi interdisant la construction dans les zones inondables a été adoptée

et est en cours de vulgarisation au niveau des régions. Des arrêtés locaux seront pris afin d’éviter les reconstructions et les éventuelles expositions aux inondations.

Mesures législatives prises pour satisfaire aux obligations énoncées aux paragraphes 79 (4) à (13) des Principes et Lignes directrices, en particulier celles destinées à :

a) mettre en œuvre des programmes de logement, y compris des subventions et des incitations fiscales destinées à développer la construction de logements pour répondre aux besoins de toutes les catégories de la population, en particulier les familles à faible revenu ;

390. Les entreprises de construction immobilière peuvent demander et obtenir les avantages fiscaux accordés aux entreprises agréées par la loi n°2014-09 portant Code des investissements en République du Niger. Mieux, afin d’encourager la promotion immobilière, des autorisations ont été accordées à des promoteurs immobiliers privés nationaux pour la construction de cités et/ou la production de parcelles viabilisées à Niamey et son hinterland.

391. C’est dans ce cadre que des Partenariats Public-Privé (PPP) ont été conclus en 2015-2016.

Ainsi, un terrain de 88 ha de réserve foncière et 2.000 parcelles ont été acquis par l’Etat pour la construction des logements sociaux :

- 1.000 logements à Niamey avec DB IMMO pour un montant de 10,5 milliards de FCFA dont l’exécution est en cours ; - 1.000 logements à Niamey et dans les autres chefs-lieux de régions avec SADUBEL pour un montant de 12,08 milliards de FCFA.

Par rapport aux projets en négociation avec les partenaires, le processus est très avancé pour la réalisation d’un programme de 8.500 logements. Il s’agit de :

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- 1.000 logements sociaux dans les tous chefs-lieux de régions avec la société AFRITEC, en partenariat avec ECOBANK Niger, pour un coût d’environ 10,2 milliards de francs CFA ; - 5.000 logements dans tous les chefs-lieux de régions avec la société China Geshouba Group Company Limited (CGGC) pour un coût de 101,5 milliards de FCFA ; - 1.000 logements sociaux dans tous les chefs-lieux de régions avec la République indienne (négociation en cours) ; - 1.000 logements sociaux dans tous les chefs-lieux de régions avec la société LEAWAX MULTILINKS SERVICES (négociation en cours) ; - 500 logements à Niamey et la fourniture de 1.500 parcelles viabilisées avec la société STARMAX, en partenariat avec ECOBANK-Niger, pour un coût d’environ 10 milliards de FCFA.

392. Malgré toutes les mesures prises par le Gouvernement dans le domaine des logements sociaux, le coût du logement n’a encore véritablement pas connu de baisse.

b) accorder la priorité, dans les plans et les politiques nationaux, à l’offre d’un abri à toute les personnes ayant désespérément besoin d’un logement en urgence

393. Les plans et politiques nationaux d’accès au logement sont d’ordre général et ne concernent pas une catégorie spécifique de personnes.

394. Néanmoins, en cas de catastrophes naturelles (inondation notamment) des solutions de

relogement sont toujours proposées pour les personnes sinistrées comme indiqué plus haut.

G. DROIT A LA SECURITE SOCIALE Mesures législatives et autres prises pour assurer l’accès à un régime de sécurité sociale qui prévoit un minimum de couverture aux individus et à leurs familles, notamment dans le domaine de la santé et des allocations de retraite.

395. Le Niger offre un niveau appréciable de protection sociale et de santé mais non universel. La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) a pour mission de gérer les différentes branches de sécurité sociale instituées en faveur des travailleurs salariés définis par le Code du travail. Ces branches au nombre de trois sont :

- la branche des prestations familiales qui vise à alléger aux assurés les charges inhérentes à la naissance, l’entretien et l’éducation de l’enfant ; - la branche des risques professionnels qui vise à prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles et le cas échéant à réparer les conséquences résultant de ces risques (incapacité temporaire, permanent, décès) ; - la branche des pensions de vieillesse, d’invalidité et de survivants qui vise à garantir un revenu au travailleur salarié admis à la retraite et en cas de décès de celui-ci à ses ayants droits.

396. Pour faire face au coût de la vie et assurer aux pensionnés un niveau de vie adéquat les mesures suivantes ont été prises :

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- l’institution d’un montant minimal de prestation concernant la pension qui est de 54.300 francs CFA; - la revalorisation des pensions de 10 à 16% par le décret n° 2013-280/PRN/MFP/T du 24 juillet 2013 portant revalorisation des pensions servies par la CNSS ; - l’adoption du décret n°2013-281 /PRN/MFP/T du 24 juillet 2013 modifiant et complétant le décret n°67- 025/PRN/MFP/T du 2 février 1967 portant détermination des règles de gestion du régime des Retraites par la CNSS.

397. Par ailleurs, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale gère un fonds d’action sanitaire et sociale dont le but est de fournir par le biais des centres médico-sociaux des prestations en nature (consultations prénatales, soins de santé) en faveur des salariés et de leurs familles et aux autres couches de la société.

H.DROIT A L’ALIMENTATION. Mesures législatives prises pour garantir le droit de tous d’être protégé contre la faim et pour atténuer et soulager la faim même lors de catastrophes naturelles ou autres ;

398. Les mesures législatives prises par le Niger pour garantir le droit à l’alimentation sont les mêmes depuis la présentation de son dernier rapport. Il faut noter cependant que le Niger a souscrit à l’assurance insécurité alimentaire, cela constitue une avancée importante en matière d’effectivité du droit à l’alimentation pour un pays où les crises alimentaires sont devenues récurrentes.

399. La souscription à cette assurance est une mesure susceptible de permettre au Niger

d’atténuer et de soulager la faim même lors de catastrophes naturelles. D’ailleurs, le Niger a mis en place, en 2016, un Ministère de l’Action Humanitaire et de la Gestion des Catastrophes qui est chargé de la conception, de l’élaboration, de la mise en œuvre, du suivi et de l’évaluation de la politique nationale en matière d’action humanitaire et de gestion des catastrophes.

Mesures prises pour assurer l’accessibilité à tous sans aucune discrimination à la nourriture et la protection contre la faim

400. La stratégie de l’Initiative 3N « Les Nigériens Nourrissent les Nigériens » adoptée en 2012 est le principal cadre de référence pour les interventions en matière de développement agricole et de sécurité alimentaire et nutritionnelle des administrations publiques, des collectivités territoriales et des acteurs non étatiques. Son objectif global est de « contribuer à mettre durablement les populations nigériennes à l’abri de la faim et leur garantir les conditions d’une pleine participation à la production nationale et à l’amélioration de leurs revenus ».

401. Dans sa mise en œuvre opérationnelle, il a été élaboré un plan d’investissement de

l’Initiative 3N pour la période 2012-2015. Mais pour atteindre les résultats fixés à l’horizon 2015, une impulsion supplémentaire a été donnée dans la mise en œuvre des programmes d’investissement prioritaires de l’Initiative 3N. C’est dans ce sens que le plan d’accélération 2014 -2015 de l’Initiative 3N a été élaboré. Les axes stratégiques 3 et 4 de ce plan traduisent

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les mesures prises par le Niger pour assurer l’accessibilité à tous sans aucune discrimination à la nourriture et la protection contre la faim.

402. En effet, la mise en œuvre de l’axe stratégique 3 relatif à « l’amélioration de la résilience

des groupes vulnérables face aux changements climatiques, aux crises et aux catastrophes » s’est faite à travers le programme d’investissement prioritaire intitulé « Prévention et gestion des crises alimentaires » qui vise la mise en place de mesures de prévention et d’un système coordonné d’anticipation et de prise en charge des catastrophes naturelles et des sinistrés. Ce programme est principalement mis en œuvre par le Dispositif National de Prévention et de Gestion des Catastrophes et de Crises Alimentaires (DNPGCCA).

403. Dans le domaine de la prévention des crises alimentaires, les actions menées ont

principalement concerné les activités du Système d’Alerte Précoce et la création des structures communales et communautaires de suivi de la vulnérabilité et de coordination des réponses d’urgence (60 en 2014 et 7 en 2015) et l’identification des ménages bénéficiaires de kits de petit élevage (volaille, caprin ou ovin, bovin).

404. Dans le cadre de la gestion des crises alimentaires des réponses d’urgence ont été apportées

à travers les différents plans de soutien annuels mis en œuvre par le DNPGCCA, en particulier la Cellule Crise Alimentaire (CCA). Le tableau suivant dresse le bilan des réalisations liées à la gestion des crises alimentaires au cours des années 2014-2015. Tableau n°3: Bilan des réalisations liées à la gestion des crises alimentaires

Indication 2014 2015 Nombre total de ménages vulnérables en situation de crise alimentaire en période de soudure (mai à août)

1.072.398 682.477

Nombre total de ménages vulnérables en situation de crise alimentaire après la campagne agricole

369 .372 479. 812

Nombre total de ménages vulnérables en situation d’insécurité alimentaire prise en charge

883. 072 945. 863

Nombre total de ménages victimes d’inondation 300 .000 13 .761 Nombre total de ménages victimes d’inondation pris en charge 300 .000 13 .761 Nombre de ménages vulnérables soutenus par le cash transfert 42 .370 55 .585 Montant total de cash transfert distribué ( x1000 fcfa) 4.260.110 4.553.500 Nombre de ménages vulnérables soutenus par le cash for work 36.770 67.674 Montant total investi pour le cash for work (x1000 fcfa) 14.292.529 4.447.621 Montant total investi pour le food for work (x1000 fcfa) 7.218.285 2.542.176 Quantité d’aliment bétail vendu à prix modéré (tonnes ) 21.305 2.122 Nombre de ménages bénéficiaires de distributions gratuites de céréales 214.413 196.750 Quantité de céréales distribuées gratuitement (tonnes) 72.294 18.675 Nombre de ménages bénéficiaires de vente de céréales à prix modéré 115.833 635.854 Quantité de céréales vendues à prix modéré (tonnes) 82.320 63 585,35 Source : DNPGCCA

405. En outre, les opérations de ventes de céréales à prix modérés ont porté sur 388 291 tonnes pour un coût de 116 487 300 000 francs CFA sur la période 2011-2015. Les distributions gratuites ciblées ont porté sur 283 403 tonnes de céréales pour un coût global de 90 764 623

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836 francs CFA et ont touché la population en insécurité alimentaire sévère, les personnes victimes des inondations, les réfugiés et les personnes déplacées dues aux crises et conflits armés dans la sous-région (Mali, Nigéria, République Centrafricaine). En plus, 88 272 tonnes de vivres ont été distribuées sous forme de Food For Work pour un coût de 59 933 130 000 francs CFA. Ces activités ont permis chaque année de soutenir entre 350 000 et 850 000 ménages.

406. Les kits petit élevage caprin ou ovin ont été octroyés à 53 719 ménages avec une moyenne de 4 animaux par ménage alors que 3 023 ménages ont bénéficié de la mise à disposition d’une tête de bétail bovin sur la période. Le programme habbanaé d’élevage de bovin (concerne toutes les régions et a démarré en 2015. Il consiste à donner gratuitement aux femmes des vaches laitières pour une exploitation commerciale.

407. La mise en œuvre de l’axe stratégique 4 relatif à l’« amélioration de l’état nutritionnel des nigériennes et nigériens » s’est faite à travers le programme d’investissement prioritaire intitulé « Prévention et prise en charge de la malnutrition ». Ce programme vise non seulement à réduire l’incidence des différentes formes de malnutrition, mais aussi d’augmenter le taux de dépistage actif et la prise en charge de façon adéquate des enfants souffrant de malnutrition.

Le tableau ci-dessous dresse le bilan de la réalisation liée à la prévention et à la prise en charge de la malnutrition de 2014 à 2015.

Tableau n°4: Bilan des réalisations liées à la prévention et à la prise en charge de la malnutrition

Indication 2014 2015 Nombre de femmes enceintes ou allaitantes ayant bénéficié de distributions de farine fortifiées

29 949 29 754

Nombre d’enfants âgés de 6 à 59 mois ayant reçu une supplémentation de routine en vitamine A

831 237 511 368

Nombre de cas de malnutrition aiguë globale pris en charge 796 927 775 040 Nombre de cas de malnutrition aigüe sévère pris en charge 364 837 354 187 Nombre de cas de malnutrition aigue modérée pris en charge 432 090 420 853 Nombre d’admis dans les CRENAM récupérés 431 659 449 079 Nombre de cas pris en charge dans les CRENI 58 740 60 629 Nombre d’admis dans les CRENI traités avec succès 54 212 54 732 Nombre de cas pris en charge dans les CRENAS 317 612 306 094 Nombre d’admis dans les CRENAS récupérés 272 502 252 138 Nombre de femmes enceintes ou allaitantes prises en charge 342 663 542 884 Source : SNIS/MSP

408. Notons par ailleurs que tous les hôpitaux, les Centres de Santé Intégré et certaines cases de santé disposent des unités de dépistage et de prise en charge de la malnutrition. De 2012 à 2015, 196 Centres de Récupération Nutritionnelle (CREN) ont été créés ; ce qui porte à 2091 le nombre de CREN. Cela a permis d’augmenter la couverture et sans doute la qualité de la prise en charge des cas de malnutrition.

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409. Il convient de noter que malgré toutes ces réalisations, des efforts restent encore à fournir car les causes de la sous nutrition sont multifactorielles et multisectorielles, nécessitant ainsi une synergie d’interventions pour une amélioration de la prise en charge des cas de malnutrition qui n’ont fait que se détériorer depuis 2012. En effet, selon l’INS, la prévalence de la malnutrition aigue globale chez les enfants de 06 à 59 mois est passée de 12.3% en 2011 à 13.3% en 2013 et 15% en 2015.

Les mesures prises pour que les excédents de production alimentaire soient stockés en prévision de famines, de sècheresse et d’autres épreuves

410. Le stock national de sécurité est régulièrement constitué en prévision des crises alimentaires. Il est composé d’un stock physique dénommé Stock National de Sécurité constitué de céréales (mil, sorgho ou maïs) et d’un stock financier dénommé Fonds de Sécurité Alimentaire.

411. Le stock national de sécurité alimentaire a été reconstitué à hauteur de 30.000 tonnes en

2015. Il était de 46.564 tonnes en 2014.

412. Mais du fait qu’au Niger une année sur trois est déficitaire, ce stock n’est pas toujours constitué à partir des excédents de la production nationale.

Les mesures prises pour que l’aide alimentaire ne soit pas néfaste aux producteurs et marchés locaux, qu’elle soit dirigée vers ceux qui ont le plus besoin et soit accompagnée de programmes qui assurent l’autosuffisance alimentaire des bénéficiaires

413. Le Plan National de Contingence a opté pour la diversification des instruments de réponse aux crises alimentaires. Il s’agit notamment du « cash for work », du « food for work », du « Cash transfert », de la vente des vivres à prix modéré, de la distribution gratuite ciblée des vivres, du déstockage stratégique des animaux, de la sécurisation sanitaire du cheptel, de la mise en place des aliments pour bétail. En 2013, le Gouvernement a privilégié le travail contre argent (cash for work), le travail contre vivres (food for work) et la vente à prix modéré ou étudié au détriment de la distribution gratuite des vivres qui affaiblit les efforts d’autopromotion des populations. Cette option découle du constat que l’aide alimentaire classique contribue, non seulement à entretenir l’esprit d’assistanat au sein de la population, mais aussi à fragiliser la stabilité des systèmes de production locaux et des marchés agricoles. Selon le Plan national de contingence, les réponses d’urgence doivent éviter les effets pervers tels que la logique d’assistanat, l’affaiblissement des mécanismes d’ajustement et de solidarité existants, la déstabilisation des marchés. Ces réponses ne doivent pas aussi être en contradiction avec les orientations de la politique économique globale ou des actions de développement conduites simultanément.

414. En fait, le Gouvernement, avec l’appui de la communauté internationale, tente d’apporter des réponses qui permettent de mieux gérer les crises alimentaires, sans porter atteinte à la capacité de réponse des ménages, et d’améliorer durablement la sécurité alimentaire de la population.

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Les mesures législatives prises pour que l’Etat ne détruise ni ne contamine les sources alimentaires et qu’il soit tenu de les protéger de toute destruction et/ou contamination

415. Le Niger dispose d’une loi portant Code d’hygiène publique (ordonnance n° 93-13 du 02 mars 1993, instituant un code d’hygiène publique et le décret n°98-107/PRN/MSP du 12 mai 1998 relatif à l’hygiène alimentaire) et du décret n° 98-108/PRN/MSP du 12 mai 1998) instituant le contrôle sanitaire des denrées alimentaires à l’importation et l’exportation. L’article 2 de ce décret dispose qu’il « a pour objet de garantir une bonne hygiène alimentaire, de prévenir la contamination des denrées alimentaires ainsi que la présence de facteurs nuisibles à la santé de l’homme. Les denrées alimentaires doivent présenter toute garantie d’innocuité, être conformes à certaines exigences sur le plan nutritionnel et posséder certaines caractéristiques organoleptiques ».

416. L’article 59 du Code d’Hygiène Publique dispose pour sa part que, « les denrées

alimentaires destinées à l’importation, à l’exportation et au transit sur le territoire national doivent obligatoirement subir un contrôle sanitaire ».

417. On note par ailleurs l’existence d’une législation phytosanitaire à savoir l’ordonnance n°

96-008 du 21 mars 1996 et son décret d’application (Décret n°96-68 /PCSN/MDR/H/E du 21 mars 1996). La mise en œuvre de cette réglementation vise à éviter l’introduction et la circulation de produits de mauvaise qualité sur le territoire national.

418. Il faut noter enfin que le Règlement n° 007/2007/CM/UEMOA relatif à la sécurité sanitaire

des végétaux, des animaux et des aliments dans l’espace UEMOA est applicable au Niger.

Les mesures législatives prises pour s’assurer que l’accès à l’alimentation ne soit utilisé comme un outil politique pour récompenser ses partisans, punir ses opposants ou recruter des milices.

419. Au Niger l’accès à l’alimentation n’est pas utilisé comme un outil politique pour récompenser ses partisans ou punir ses opposants. Par ailleurs, le pays n’a pas connu d’expérience récente de recrutement des milices.

420. Du reste, la Constitution du 25 novembre 2010 reconnait le droit à l’alimentation au Niger

comme un droit humain inaliénable. L’article 12 dispose en effet que « chacun a droit à la vie, à la santé, à l’intégrité physique et morale, à une alimentation saine et suffisante, à l’eau potable, à l’éducation et à l’instruction dans les conditions définies par la loi ». Cette disposition fait du Niger l’un des rares pays africains à avoir satisfait à l’une des plus importantes obligations auxquelles sont astreints tous les États signataires du Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels (PIDESC), à savoir l’obligation de rendre effectif le droit à l’alimentation.

421. Quant à l’article 8, il proclame l’égalité de tous les citoyens devant la loi et du coup,

proscrit toute discrimination de quelque nature qu’elle puisse être entre eux. Dans la pratique,

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aucun fait susceptible d’être interprété comme une discrimination fondée sur l’appartenance politique n’a été relevé.

Les mesures prises pour développer et réformer les systèmes agraires existants

422. Les mesures prises par le Niger pour développer et réformer les systèmes agraires existants s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative 3N à travers l’axe stratégique 1 du plan d’investissement 2012-2015 relatif à l’accroissement des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques. Ces mesures qui visent à accroitre significativement et durablement la productivité des systèmes de production agricole, concernent les deux programmes suivants :

- l’amélioration de la productivité et des revenus agricoles par la maîtrise de l’eau ;

- la modernisation des systèmes de production sous pluies.

a) De l’amélioration de la productivité et des revenus agricoles par la maîtrise de l’eau

423. Selon le bilan consolidé 2011-2015 de mise en œuvre de l’initiative 3N, l’amélioration de la productivité et des revenus agricoles par la maîtrise de l’eau s’est opérée à travers plusieurs actions qui se résument à :

- la réhabilitation et la confortation de 3. 864 ha de superficie des Aménagements Hydro Agricoles (AHA) ;

- la sécurisation de 7 260 ha des AHA ;

- l’aménagement de 4 123 ha de nouvelles terres ;

- la réalisation de 20 073 ha de périmètres aménagés pour le développement de la petite irrigation ;

- l’accroissement des superficies sous irrigation (de 105 350 ha en 2013 à 113 060 ha en 2015) ;

- la réalisation de 218 ouvrages de mobilisation des eaux (dont 30 barrages, 78 seuils et 110 mares) ;

- la mise en place des semences pour les cultures irriguées (45 011,29 kg de semences potagères, 6 615 tonnes de semence de pommes de terre et 88,20 millions de boutures de manioc et patate douce) ;

- l’accroissement de la production des cultures irriguées (avec une moyenne annuelle de 369 408 tonnes).

424. Par ailleurs, l’identification de sites potentiels d’ouvrages (nouveaux ou à réhabiliter) s’est poursuivie sur toute l’étendue du territoire national pour renforcer le programme d’irrigation. Le nombre de sites potentiels est estimé à 751 dont 94 barrages, 386 seuils, 271 aménagements de mares.

425. D’autres ouvrages et des équipements conséquents ont été mis en place. Il s’agit de 30.939

motopompes, 88 pompes immergées, 18.738 forages maraîchers, 4.304 puits maraîchers,

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Engrais

(Tonnes) Pesticides

(litres) Fongicides

(sachets) Appareils

de

Traitement

(ULV)

Appareils de

Traitement à

pression

Agadez 6987,9 8350 37100 12

6 280

Diffa 7467,05 37800 60100 211

489

Dosso 19255 39560 212576 18

8 454

Maradi 19976,95 69340 219778 46

6 573

Tahoua 18902,05 63400 185000 240

550

Tillabéry 13024 48940 71460 16

8 625

Zinder 15507,8 82300 231100 29

4 480

Niamey 33163,65 4625 244360 42

311

Total 134284,4 354315 1261474 173

5 3762

693.010 mètres linéaires (ml) de réseau californien, 534.661 ml de barbelée et 268.128 ml de grillage.

b) De la modernisation des systèmes de production sous pluies.

426. Dans le cadre de la modernisation des systèmes de production sous pluies, plusieurs actions ont été menées en vue de faciliter l’accès aux facteurs de production, à l’information et aux innovations technologiques. C’est ainsi qu’il a été mis en place des semences de toutes catégories au niveau des régions. Il s’agit de 39.698,29 tonnes de semences de céréales (mil et sorgho), de 7.536,18 tonnes de semences légumineuses (niébé et arachide), de 3.370,16 tonnes de semences de céréales irriguées (maïs et blé), 42.961,3 kg de semences potagères, de 6.115 tonnes de semence de pommes de terre et de 88,20 millions de boutures de manioc et patate douce.

427. En plus des semences, d’autres intrants agricoles ont été mis à la disposition des

producteurs. Ils sont composés de 134.284,4 tonnes d’engrais, de 354.315 litres de pesticides et de 1.261.474 sachets de fongicides. A cela, s’ajoutent 1.735 appareils à traitement (ULV) et 3.762 appareils à traitement à pression.

Le tableau suivant donne la répartition de ces intrants par région.

Tableau n°5 : répartition des autres intrants agricoles et appareils de traitement phytosanitaire par région

428. Par ailleurs, des kits communaux, villageois et de ménages ont été mis en place.

429. Pour les kits communaux, le Gouvernement a réalisé 98 magasins de stockage, 218 Centrales Communales d’Approvisionnement en intrants et matériels agricoles, 8 comptoirs d’oignon opérationnels et 429,33 km de piste de desserte ont été réalisés.

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430. Par ailleurs, le lancement officiel des activités de la Société de Transformation et de Commercialisation de l’Oignon au Niger (SOTRACO-Niger SA) est intervenu le 29 septembre 2015. Cette unité a une capacité de conservation de 22.000 tonnes d’oignon bulbes de violet de Galmi et la transformation en poudre de 7.000 tonnes et fonctionnera pendant 261 jours par an.

431. Pour les kits villageois, 151 boutiques d’intrants dotées de 1.139,36 tonnes d’engrais et

1.213 banques céréalières dotées de 18.781,15 tonnes de céréales ont été réalisés.

432. Quant aux kits ménages, 5.053 parcelles de maraîchage de 250 m2 en moyenne par femme ont été réalisées. D’autres matériels composés de 12.569 kits à traction animale, 65.568 kits à matériels aratoires, 4.552 charrettes, 2.273 tracteurs, 211 motoculteurs, 216 petites unités de transformation et 167 batteuses ont été mis en place.

433. Toutes ces interventions ont permis d’enregistrer une production céréalière de 18.067.853

tonnes en 4 ans, soit une moyenne annuelle de 4.516.963 tonnes et 1.503.513 tonnes de productions irriguées, soit une moyenne annuelle de 375.878 tonnes pour un objectif annuel de 400.000 tonnes, soit un taux de réalisation de 94%.

434. Malgré tous ces efforts il convient de reconnaitre que la réalisation du droit à l’alimentation

pose encore d’énormes défis à l’Etat nigérien, notamment ceux relatifs aux effets du changement climatique et à la désertification.

I. DROIT A L’EAU ET A L’ASSAINISSEMENT

Indiquer les mesures législatives et autres prises pour assurer l’accès à une quantité essentielle minimale d’eau, suffisante et salubre pour l’usage personnel et domestique, y compris la prévention des maladies ainsi que l’accès à un système sanitaire décent :

435. Du point de vue législatif c’est l’Ordonnance n°93-13 du 02 mars 1993 réglementant les questions liées à l’assainissement de base (eaux usées et excrétas) ainsi qu’à l’hygiène liée aux habitations, à l’eau etc., la Loi n°98-56 du 29 décembre 1998 portant loi-cadre relative à la gestion de l’environnement et l’ordonnance n°2010-09 du 1er avril 2010 portant Code de l’eau qui s’appliquent en la matière.

436. Notons également l’adoption du programme national d’alimentation en eau potable et

assainissement (2011-2015) avec pour objectif de porter à 88% le taux d’accès en milieu rural et 82.5% en milieu urbain. En 2014, une stratégie nationale de l’hydraulique pastorale a été adoptée.

Indiquer les mesures législatives et autres prises pour assurer un accès physique sécurisé à des installations ou services assurant une fourniture d’eau suffisante, sûre et régulière, avec un nombre adéquat de points d’eau pour éviter les longueurs d’attente et situés à une distance raisonnable des habitations, des établissements éducatifs, des lieux de travail ou des établissements de santé :

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Faire état des mesures législatives et autres prises pour garantir que les obligations énoncées aux paragraphes 92 (4) à (15) soient respectées, en particulier les obligations garantissant que:

a) la propriété privée des services des eaux et des systèmes sanitaires et/ou la privatisation des services des eaux et sanitaires ne se produisent pas en l’absence d’un cadre réglementaire clair et efficace qui assure un accès durable à une eau et des systèmes sanitaires sûrs, suffisants, physiquement accessibles et abordables :

437.Pour assurer l’accès à l’eau potable pour tous, le Gouvernement s’est engagé depuis 2011 à réaliser de nouveaux Points d’Eau Modernes (PEM) et à réhabiliter ceux existants. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs réalisations ont été faites dans le cadre de l’hydraulique rurale et urbaine.

Tableau n°6 : Réalisations de nouveaux et/ou réhabilitation des EPEM par région d’avril 2011 au 31 octobre 2015

Libellés Prév AZ DA DO MI NY TA TY ZR Réal Taux Nouveaux EPEM construits 14.000 475 387 1753 2024 68 1337 2204 1365 9.613

80,11% Nouveaux EPEM en cours de réalisation 65 0 348 0 0 278 544 368 1603 Anciens EPEM réhabilités 8.500 234 238 450 365 72 401 765 414 2939

36,71% Anciens EPEM en cours de réhabilitation 10 0 75 0 0 37 51 9 182

Source MHA

b) les procédures de débranchement des services des eaux et des systèmes sanitaires soient raisonnables et ne soient enclenchées qu’après une mise à disposition d’informations y afférent, y compris des recours juridiques ainsi qu’une assistance judiciaire :

438. Les procédures de débranchement des services des eaux et des systèmes sanitaires interviennent en cas de non-paiement des factures liées au service de fourniture d’eau potable. Cependant, un délai est donné aux usagers avant toute coupure du service. En tout état de cause, les usagers qui s’estiment victimes de rupture abusive de la fourniture disposent de tous les recours légaux pour faire respecter leurs droits.

c) les ressources naturelles en eau soient protégées de la contamination par des substances nocives et des agents pathogènes. Cette protection inclut des contrôles stricts de l’utilisation et de pollution des ressources en eau à des fins industrielles, en particulier par les industries extractives dans les zones rurales :

439. En plus de ce qui a déjà été dit dans le précédent rapport notamment les dispositions pertinentes du Code de l’eau, on peut ajouter les termes de la loi N° 98- 56 du 29 Décembre 1998 portant Loi-cadre sur l’environnement. En effet, l’article 44 prévoit qu’ « il est interdit de faire un

Branchements 6609 4345 6642 8894 42570 10248 2636 10685 92629

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dépôt d’immondices, ordures ménagères, pierres, graviers, bois, déchets industriels dans le lit ou sur les bords des cours d’eau, lacs, étangs ou lagunes et canaux du domaine public. De même, il est interdit d’y laisser écouler les eaux usées.

440. Le déversement dans les cours d’eau, lacs et étangs des eaux usées provenant des usines et

établissements sanitaires ou scientifiques est soumis à l’autorisation préalable des ministres chargés de l’hydraulique, de l’environnement, des mines, et de la santé. Ces eaux usées doivent, dans tous les cas, être traitées à leur sortie des établissements concernés de façon à être débarrassées de toute substance toxique ou nocive à la santé publique, à la faune ou à la flore. Tout dépôt, tout épandage de matières solides ou liquides constituant une cause d’insalubrité sont interdits ».

441. L’article 45 précise que « Les déversements, dépôts et enfouissements de déchets, de corps,

d’objets ou de liquides usés et plus généralement tout fait susceptible d’altérer directement ou indirectement la qualité des eaux souterraines sont interdits ».

442. L’article 46 explique la procédure de contrôle en ces termes « Pour chaque cas particulier, un

arrêté du ministre chargé de la santé publique, contresigné par le ministre chargé de l’industrie, fixera les conditions dans lesquelles seront effectués les contrôles des caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et bactériologiques des eaux de déversement, notamment les conditions dans lesquelles il sera procédé aux prélèvements et analyses d’échantillons ».

443. Des mesures conservatoires peuvent être prises en vertu de l’article 47 qui annonce que

« L’administration peut prendre, en raison du péril qui pourrait en résulter pour la sécurité ou la salubrité publique, toute mesure immédiatement exécutoire afin de faire cesser le trouble occasionné par les déversements ou immersions de substances nocives ».

444. Quant à l’article 49 il dispose que « Les concessionnaires et régies de distribution d’eau

devront faire vérifier par un laboratoire agréé, ou les services de santé, la qualité de l’eau distribuée selon la périodicité et les modalités décrites au cahier des charges ». En tout état de cause l’article 50 prévient que « Nonobstant les vérifications par les laboratoires ou autres organismes agréés, le distributeur restera responsable des dommages causés par la qualité de l’eau qu’il distribue ».

445. Enfin, l’article 51 explique que « Sous réserve des droits des tiers, il peut être institué, en vue

de préserver la qualité de l’eau, des périmètres de protection autour de tout point de captage d’eau tant superficielle que souterraine visant à assurer l’alimentation humaine, la préservation et l’utilisation des eaux. Les périmètres de protection sont établis autour des ouvrages de captage destinés à l’alimentation humaine par les services compétents. Sont interdites sur les périmètres de protection toutes activités autres que celles autorisées dans l’acte de déclaration d’utilité publique ».

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J. DROIT A LA PROTECTION DE LA FAMILLE (Article 24)

446. La Constitution nigérienne du 25 novembre 2010 en son article 21 dispose que « le mariage et la famille constituent la base naturelle et morale de la communauté humaine. Ils sont placés sous la protection de l'État. L'État et les collectivités publiques ont le devoir de veiller à la santé physique, mentale et morale de la famille, particulièrement de la mère et de l'enfant ».

-Mesures prises pour garantir la liberté de consentement au mariage

447. Les mesures prises pour garantir la liberté de consentement au mariage n’ont pas variées depuis la présentation du dernier rapport. En effet, le mariage reste régi par deux corps différents de règles, au choix des futurs époux à savoir la loi ou la coutume. La loi, matérialisée par le Code civil nigérien, fait du consentement une des conditions de fond de validité du mariage. Dans ce sens, l’article 147 dudit code dispose qu’il « n’y a pas de mariage lorsqu’il n’y a point de consentement ». L’absence de consentement constitue dès lors une cause d’annulation du mariage par les juridictions compétentes, saisies à cet effet par toute personne intéressée. Suivant la coutume, le consentement des parties est exprimé à travers leurs représentants légaux, ce qui ne permet pas d’en certifier l’existence.

448. Donc si la loi écrite est sans équivoque sur la nécessité du consentement, en revanche, en

droit coutumier, le consentement n’est pas toujours évident. Cependant, même si le principe de l’application de la coutume est admis, lorsque celle-ci est contraire à la loi, elle ne saurait prospérer. Dès lors, latitude est laissée à toute partie intéressée de saisir les juridictions compétentes en vue de faire respecter son consentement.

-Mesures législatives prises pour abolir les coutumes risquant d’influer sur la liberté de choix des conjoints

449. Au titre des mesures législatives prises pour abolir les coutumes risquant d’influencer sur la liberté de choix des conjoints, la législation n’a pas évoluée et reste régie par les dispositions de l’’article 63 de la Loi n° 2004-50 qui dispose que « sous réserve du respect des Conventions internationales régulièrement ratifiées, des dispositions législatives ou des règles fondamentales concernant l’ordre public ou la liberté des personnes, les juridictions appliquent la coutume des parties : 1°) dans les affaires concernant leur capacité à contracter et agir en justice, l’état des personnes, la famille, le mariage, le divorce, la filiation, les successions, donations et testaments. 2°) dans celles concernant la propriété ou la possession immobilière et les droits qui en découlent ; sauf lorsque le litige portera sur un terrain immatriculé ou dont l’acquisition ou le transfert aura été constaté par un mode de preuve établi par la loi ».

450. L’article 68 de la même loi dispose que si «pour un litige, l’un des justiciable est régi par la loi et l’autre par la coutume le conflit est réglé comme il est dit à l’article 66 ». Aux termes de ce dernier article, « en cas de conflit de coutume il est statué :

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1) Selon la coutume de la femme si celle-ci est nigérienne ; dans le cas contraire, selon la coutume de l’époux, dans les questions intéressant le mariage et le divorce ou l’attribution de la garde d’enfant et le sort de l’épouse en cas de rupture du mariage par divorce, répudiation ou décès de l’un des conjoints ;

2) Selon la coutume du donateur, dans les questions relatives aux donations ;

3) Selon la coutume du défunt dans les questions relatives aux successions et testaments ;

4) Selon la coutume du défenseur dans les autres matières ».

451. En tout état de cause, le principe est qu’aucune coutume qui se trouve être contraire aux lois et/ou aux Conventions internationales régulièrement ratifiées par le Niger ne peut prospérer. Les victimes disposent toujours de recours juridictionnels appropriés pour faire entendre leur cause.

- Mesures prises pour assurer que les parties au mariage aient au moins 18 ans

452. A ce niveau, il convient de rappeler que même si la législation n’a pas changé concernant la question, des réflexions sont en cours pour rehausser l’âge du mariage chez les jeunes filles. C’est le cas du projet de loi protégeant la jeune fille en cours de scolarité qui a été de nouveau introduit au parlement pour adoption.

453. On note aussi l’élaboration d’un projet de Code de l’enfant.

454. Dans le cadre de la lutte contre la pratique des mariages précoces et forcés, notamment en

fixant l’âge minimum du mariage à 18 ans, des efforts sont en train d’être réalisés: la mise en œuvre du programme Illimin zaman douniya avec l’appui de l’UNFPA a pour but de réduire les taux de mariage forcé des enfants ainsi que les grossesses précoces parmi les populations les plus vulnérables de femmes. Il touche les tranches d’âge de 10 à 19 ans.

455. A l’issue de l’évaluation de la 2ème phase en 2016, plus de 14 000 adolescentes ont été

touchées. Comme résultats atteints, le programme a réalisé plus de 200 retours à l’école, 56 filles ont réussi à repousser leur mariage. Plus de 40 000 personnes ont participé à 858 dialogues communautaires autour de la question du mariage précoce et ses conséquences.

456. Aussi, un plan d’action de lutte contre le mariage des enfants est en cours d’élaboration.

- Egalité des droits des conjoints pendant le mariage et à sa dissolution

457. La législation n’a pas varié depuis la présentation du rapport précédent et reste régie par les dispositions du code civil et du droit coutumier.

458. En effet, Si la formation du mariage met à la charge des époux des droits et des devoirs, ces

derniers ne sont pas perçus de la même manière selon que le mariage est civil ou coutumier. De même, le code civil, bien que reconnaissant le mari comme chef de famille, met à la charge de la femme l’obligation de contribuer aux charges du ménage comme en dispose son article

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203. Aux termes de cet article, « les époux contractant ensemble, par le seul fait du mariage, ont l’obligation de nourrir, entretenir et élever leurs enfants ». De même, l’article 212 du même Code dispose que « les époux se doivent mutuellement fidélité, secours, assistance ».

459. Quant à l’article 213, il dispose que « le mari est le chef de la famille. Il exerce cette

fonction dans l’intérêt commun du ménage et des enfants.

La femme concourt avec le mari à assurer la direction morale et matérielle de la famille, à pourvoir à son entretien, à élever les enfants et à préparer leur établissement.

La femme remplace le mari dans sa fonction de chef s’il est hors d’état de manifester sa volonté en raison de son incapacité, de son absence, de son éloignement ou de toute autre cause. »

L’article 214 dispose que « Si le contrat de mariage ne règle pas la contribution des époux aux charges du mariage, ils contribuent à celles-ci en proportion de leurs facultés respectives.

L’obligation d’assumer ces charges pèse, à titre principal, sur le mari. Il est obligé de fournir à la femme tout ce qui est nécessaire pour les besoins de la vie selon ses facultés et son état.

La femme s’acquitte de sa contribution aux charges du mariage par ses apports en dot ou en communauté et par les prélèvements qu’elle fait sur les ressources personnelles dont l’administration lui est réservée.

Si l’un des époux ne remplit pas ses obligations, il peut y être contraint par l’autre époux dans les formes prévues à l’article 864 du Code de procédure civile ».

460. S’agissant du mariage coutumier, l’obligation de subvenir aux charges de la famille repose exclusivement sur le mari. En matière de dissolution du mariage, le Code civil n’en reconnait que deux causes à savoir la mort de l’un des époux ou le divorce légalement prononcé (article 227 du Code civil).

461. Comme voie de dissolution du mariage coutumier, il y a également le divorce qui peut être

prononcé par les autorités judiciaires à la demande de l’un quelconque des époux, mais surtout la répudiation qui relève d’un pouvoir unilatéral reconnu au seul mari de mettre fin au mariage. Mais compte tenu des conséquences néfastes que cette procédure engendre, les juges sont de plus en plus saisis, en général par la femme répudiée, notamment pour se prononcer sur la garde des enfants ainsi que sur la pension alimentaire à leur allouer.

- Mesures spéciales prises pour assurer l’égalité et la non discrimination ainsi que les droits des membres des groupes vulnérables et désavantagés

462. Les principes d’égalité et de non discrimination sont prévus par la Constitution respectivement en ses articles 10 et 22. Quant aux droits des membres des groupes vulnérables, ils seront développés dans la partie relative aux droits spécifiques.

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TITRE 3 : LES DROITS SPECIFIQUES

A.DROITS DES FEMMES (Article 18) Sur le plan institutionnel

463. Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la Protection de l’Enfant reste la structure gouvernementale en charge de la promotion du genre.

Il convient de rappeler que le Niger a adopté en 2008 une Politique Nationale Genre (PNG) et son plan d’action décennal 2009-2018 en vue de prendre en compte les questions de genre. Cette politique a été évaluée en 2016 et le processus de sa révision est en cours.

Dans le cadre de la mise en œuvre de la PNG, un Observatoire National pour la Promotion du Genre (ONPG) a été mis en place par le décret n°2015-524/PRN/PF/PE du 2 octobre 2015. Cet observatoire est chargé de promouvoir le genre. Il s’assure que les politiques, les programmes et les projets de développement contribuent à réduire les écarts et les inégalités entre les hommes et les femmes.

Le Niger poursuit le processus de l’intégration du genre dans les plans de développement communaux. A ce jour 5 nouveaux plans communaux sont en cours d’intégration du genre, en plus des 52 existants.

Sur le plan socio-économique

Dans le cadre de l’amélioration des conditions de vie de la population, en particulier celles des femmes, des efforts ont été fournis. On peut citer entre autres la mise en œuvre des projets suivants:

- autonomisation des Femmes et Développement Local (AFDEL) avec l’appui de la Coopération Italienne pour un montant de 2 116 117 000 CFA dans la région de Tahoua, démarré en 2015 ;

- programme Sahélien pour l’Autonomisation Economique des Femmes et le Dividende Démographique (SWEDD) dans cinq (5) régions sur les 8 que compte le pays démarré en 2016.

- la mise à la disposition des femmes d’équipements d’Allègement de Taches Domestiques (ATD) et matériel aratoire (batteuses, moulins, décortiqueuses, motopompes, charrettes, séchoirs, foyers améliorés, mini adduction d’eau, forages, intrants agricoles etc.) (activités annuelles);

- le programme « l’Initiative 3N : les Nigériens Nourrissent les Nigériennes ». il vise notamment à impliquer les nigériens dans la production sylvo agricole domaine où les femmes jouent un rôle primordial.

Sur le plan juridique

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A ce niveau l’Etat a fait beaucoup d’efforts notamment par l’adoption de :

- la loi n°2014-64 du 05 novembre 2014 modifiant et complétant la loi n°2000-008 du 7 juin 2000 instituant un système de quota dans les fonctions électives et nominatives qui a revue à la hausse le quota pour les postes électifs passant de 10% à 15% ;

- la loi du 5 novembre 2014 portant modification de l’ordonnance n° 84-33 du 23 août 1984 portant code de la nationalité nigérienne qui reconnait désormais la transmission par la femme de la nationalité nigérienne à son mari étranger.

Le Niger a amorcé le processus de ratification de la convention n°183 de l’OIT sur la protection de la maternité.

Sur le plan politique Dans ce domaine, des progrès ont été réalisés, notamment l’adoption de la loi du 5 novembre 2014, modifiant et complétant la loi n° 2000-008 du 7 juin 2000 susvisée revue à la hausse le taux électif passant de 10 à 15%. Suite aux élections de 2016, la représentation des femmes dans les instances de prise de décision se résume dans le tableau suivant : Tableau n°7 : représentation des femmes dans les postes de décisions Fonction Femme Homme Total Nombre % Nombre % Députés

27 15,78% 144 84,21% 171

Ministres

8 19% 34 80,95% 42

SG de Ministère 3 7,16% 39 92,85% 42 SGA de Ministère 2 Gouverneurs

0 0 % 8 100 % 8

SG Gouvernorat 0 0 % 8 100 % 8 SGA Gouvernorat 3 5 8 Préfets

0 0% 63 100% 63

Maires

8 2,96% 262 97,04% 270

Conseillers régionaux 36 13,84% 224 86,16% 260 Conseillers municipaux et d’arrondissement

584 15,88% 3092 84,12% 3676

Conseillers régionaux 34 12,78% 232 96,4% 266 Conseillers de ville 17 16,34% 87 83,66% 104 Partis politiques 3 3,44% 84 96,55% 87 Centrale syndicale 1 7,69 % 12 92,31% 13

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B.DROITS DE L’ENFANT (Article 18)

464. En 2014, le Niger a lancé la réalisation d’une étude de la situation et des programmes en faveur des adolescents. Cette étude a permis l’élaboration d’un plan d’actions multisectoriel en vue du renforcement de capacités des adolescents.

465. Des campagnes de sensibilisation sur les violences faites aux enfants, en particulier aux filles, sur les mariages d'enfants/forcés ont été organisées. Dans ce cadre un comité plurisectoriel (date : voire Djida) a été créé pour se pencher sur la question en vue de l’élaboration d’un plan d’action national.

466. Pour une meilleure prise en charge des enfants en difficulté, en 2011 et 2016, 36.998

enfants ont été déclarés auprès des SEJUP (dont 235 dossiers d’enfants vulnérables constitués), 2.206 enfants en difficultés familiales et 41.882 autres enfants vulnérables ont été identifiés dans les Centres d’accueil de Niamey et des régions. Dans le même sens, le Gouvernement et ses partenaires ont placé 4.956 enfants vulnérables non scolarisés ou déscolarisés en apprentissage et rendus autonomes après cette période, appuyé 93 familles d’accueil et attribué des bourses d’études à 15 filles méritantes en situation de vulnérabilité (CF bilan an 5 1er quinquennat Gouvernement Niger).

467. En 2016, il est ressorti des rapports services déconcentrés du Ministère en charge de la

protection de l’enfant la situation des interventions en matière de prise en charge des enfants fortement exposés et/ou victimes de violence, d’abus et d’exploitation.

Les statistiques contenues dans le tableau ci-dessous donnent les détails par catégorie de vulnérabilité. Tableau n°8: répartition des enfants pris en charge par catégorie de vulnérabilité (2016) Indicateur Totale Enfants victimes d’abandon, séparés des parents, non accompagnés par des adultes

121

Négligence 139 Maltraitance 119 Abus sexuel (agressions sexuel/viol) 98 Exploitation et pires formes de travail des enfants 50 Exploitation sexuelle commerciale 5 Traite 22 Menace de mariage ou mariage forcé ou précoce 98 Comportements à risque des enfants, qui mettent en danger leur vie avec les drogues, l’alcool, la fugue

301

468. Suite aux conflits armés, environ 162.259 enfants des régions de Diffa et Tillabéry ont bénéficié d’une assistance de l’Etat et de ses partenaires au cours de la période 2015-2016. La situation au niveau de ces deux régions se présente comme suit :

Région de Diffa

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48.767 enfants réfugiés ; 101.422 enfants déplacés internes ; 10.985 enfants parmi les populations hôtes à Diffa ; 1001 enfants séparés et non accompagnés dont 479 identifiés dans la région de Diffa ;

Région de Tillabéry 18.215 enfants âgés de 0 à 17 ans concernés dont 9.592 garçons et 8.623 filles.

469. Des centres ont été créés pour recevoir 84 enfants dont une fille, présumés associés aux groupes armés en détention dans les maisons d’arrêt de Diffa, Niamey et Kollo. Cette action vise à se conformer aux principes de Paris qui considèrent les enfants associés aux groupes armés comme des victimes et non comme des auteurs.

470. Un forum national sur le phénomène de la mendicité au Niger a été tenu à Niamey les 09,

10, 11 décembre 2015. Entre autres recommandations, on retient celles qui concernent directement les enfants :

l’accès et le maintien de la jeune fille à l’école ; l’extension du système des cantines aux écoles coraniques ; la fixation des maîtres coraniques par la mise en place d’infrastructures et de

mécanismes de prise en charge adéquats ; l’inscription d’une ligne budgétaire en faveur des familles démunies ; l’accélération de l’adoption de la stratégie nationale d’éducation des enfants handicapés

et la stratégie de la réinsertion sociale des personnes handicapées.

471. Concernant le travail des enfants, il faut noter qu’un plan d’action national de lutte contre le travail des enfants est en cours d’élaboration. Des sensibilisations sont faites pour lutter contre le travail des enfants notamment à l’occasion de la célébration de la journée de lutte contre le travail des enfants. Le projet de code de l’enfant a été soumis au Conseil d’Etat pour avis.

C.DROIT DES PERSONNES HANDICAPEES (Article 18) Augmenter le nombre d’infrastructures scolaires pour les enfants vivant avec handicap, en particulier les écoles pour malvoyant ; Au Niger les approches inclusives et intégratrices sont les stratégies de scolarisation des enfants handicapés. Concernant les malvoyants il y a 1 école pour aveugles et 150 classes intégratrices c'est-à-dire des classes qui accueillent aussi bien des enfants malvoyant que ceux sans handicap. Par ailleurs notons la création d’une école pour sourds. Mener des séances de sensibilisation à l’endroit de la population en vue de lutter contre la stigmatisation des personnes vivant avec un handicap.

472. A l’occasion de la célébration des journées nationale et internationale des personnes handicapées, des campagnes de sensibilisation à l’endroit du public sont menées pour mieux faire connaitre les droits des personnes handicapées et faire évoluer la perception stigmatisante

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dont ils peuvent faire l’objet. En 2015, la Fédération Nigérienne des Personnes Handicapées (FNPH) avec l’appui de l’Union Européenne a organisé une campagne de sensibilisation sur l’importance de l’état civil et les droits civiques dans les régions de Tillabéry, Dosso, Niamey et Tahoua.

Le tableau ci-dessus donne la situation des sensibilisations à l’échelle nationale. Tableau n°9 : réalisation des séances de sensibilisation par région

Région Nbre Séance

Nbre Participant

Personne Handicapée

Personne non Handicapée

Dosso 12 448 360 88 Tahoua 12 456 360 96 Tillabéry 12 444 360 84 Niamey 24 1006 720 286 Total 60 2 354 1 800 554 Source : FNPH

D.DROITS DES PERSONNES AGEES (Article 18)

Renforcer et multiplier les programmes sociaux en faveur des personnes âgées

473. Les personnes âgées ayant travaillé dans le secteur formel admises à la retraite bénéficient d’une pension de retraite. Par contre ceux du secteur informel ne bénéficient pas de couverture sociale leur permettant de faire face à leur besoin. C’est pour pallier cette insuffisance qu’un projet de loi protégeant les personnes âgées a été initié. Ce projet de loi prévoit l’octroi d’une pension non contributive aux personnes âgées pour leur permettre de subvenir aux besoins essentiels de la vie. De même, d’autres avantages sont prévus dans les domaines de la santé, de l’alimentation, de l’accès à la justice. Le projet de loi est actuellement dans le circuit d’adoption.

474. D’ores et déjà, les fonctionnaires retraités bénéficient de 90% de prise en charge médicale contre 80% pour les fonctionnaires en activité.

475. Par ailleurs, des conseils pour personnes âgées ont été mis en place en 2015. Des réflexions sont en cours en vue du renforcement du dispositif de la gratuité de soins pour les personnes âgées et démunies à travers le Fonds Social prévu dans le secteur de la santé. Cette année, la journée internationale des personnes âgées a été célébrée le 1er octobre 2016.

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TITRE 4 : LES DROITS DES PEUPLES ET LES DEVOIRS STIPULES DANS LA CHARTE

A.DES DROITS DES PEUPLES (Article 19) 1°) Le droit des peuples à l’égalité

476. De son accession à la souveraineté internationale, le 03 aout 1960, à nos jours, le Niger a toujours tenu au respect de ses engagements internationaux. Un engagement fort bien affirmé dans le préambule de la Constitution du 25 novembre 2010 qui proclame l’attachement du peuple nigérien souverain aux principes de la démocratie pluraliste et aux droits humains tels que définis par la DUDH de 1948, le PIDCP de 1966, le PIDESC de 1966 et la CADHP de 1981.

477. Depuis son accession à l’indépendance, le 03 aout 1960, le Niger s’est doté d’institutions

républicaines. Plusieurs régimes sous autant de Constitutions ont rythmé la vie politique du pays. Mais toutes, sans exceptions accordent une place importante au respect des engagements internationaux. Mieux la Constitution du 25 novembre 2010 intègre la Charte internationale des droits de l’Homme et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples dans son bloc de constitutionnalité en ces termes « Nous Peuple Nigérien souverain […] Proclamons notre attachement aux principes de la démocratie pluraliste et aux droits humains tels que définis par la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966 et la Charte africaine des droits de l'Homme et des Peuples de 1981…».

478. Par ailleurs, l’article 8 de la même constitution dispose que « La République du Niger est

un Etat de droit. Elle assure à tous l'égalité devant la loi sans distinction de sexe, d'origine sociale, raciale, ethnique ou religieuse ».

2°) Le droit des peuples à l’autodétermination (Article 20)

479. Dans son mode de gouvernance, le Niger a adopté à la fois le système de déconcentration et celui de décentralisation. Ce système permet aux populations de différentes régions d’assurer une administration locale. Néanmoins, le principe d’autodétermination dans son entendement de l’époque coloniale n’est plus d’actualité. Même si conformément à l’article 4 de la Constitution « La souveraineté nationale appartient au Peuple », celle-ci ne s’exerce que dans le cadre bien précis de l’article 3 qui dispose que « La République du Niger est un Etat unitaire. Elle est une et indivisible, démocratique et sociale ». Toute tentative de remise en cause de ces principes est un crime et est puni comme tel par la loi.

3°) Le droit des peuples à la libre disposition de leur richesse (Article 21)

480. Aux termes de l’article 148 de la Constitution, « les ressources naturelles et du sous-sol sont la propriété du peuple nigérien. La loi détermine les conditions de leur prospection, de

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leur exploitation et de leur gestion ». L’article 149 quant à lui, dispose que « l’Etat exerce sa souveraineté sur les ressources naturelles du sous-sol. L’exploitation et la gestion des ressources naturelles et du sous-sol doivent se faire dans la transparence et prendre en compte la protection de l’environnement, du patrimoine culturel ainsi que la préservation des intérêts des générations présentes et futures ». L’article 152 prescrit que « les recettes réalisées sur les ressources naturelles et du sous-sol sont reparties entre le budget de l’Etat et les budgets des collectivités territoriales conformément à la loi ».

481. A ce titre, la loi minière (article 95) et le Code pétrolier (article 146) du Niger prévoit une

répartition de recettes fiscales et non fiscales issues de l’industrie extractive entre les collectivités locales (15%) et l’Etat central (85%). Ce qui constitue une plus value importante pour les collectivités qui peuvent financer des projets de développement local. Enfin, l’article 153 de la constitution dispose que « l’Etat veille à investir dans les domaines prioritaires notamment l’agriculture, l’élevage, la santé et l’éducation, et à la création d’un fonds pour les générations futures ».

482. Le Niger a aussi souscrit à l'Initiative «Global Compact» des Nations Unies et au Traité

relatif aux ressources naturelles ainsi qu’au Protocole additionnel A/SP1/12/01 du 21 décembre 2001 de la CEDEAO sur la Démocratie et la Bonne gouvernance et à l’ITIE.

4°) Le droit des peuples au développement économique, social et culturel (Article 22)

483. Les initiatives du Gouvernement dans ce cadre ont été amplement renseignées dans les points relatifs aux droits économiques, sociaux et culturels, en particulier, le droit à l’alimentation, à la santé, à l’éducation et à la culture.

5°) Le droit des peuples à la paix et à la sécurité internationale (Article 23)

484. Le droit des peuples à la paix et à la sécurité internationale a été mis à rude épreuve dans la zone sahélo-saharienne et dans le Bassin du Lac Tchad au cours de ces trois dernières années. Le Niger qui a su demeurer cet « ilot de paix » dans une zone marquée de part et d’autre, par des foyers de tensions, n’a pas pu échapper aux attaques de la secte terroriste Boko Haram qui, depuis le 6 février 2015, a engagé une guerre frontale contre le pays, avec son cortège de morts et déplacés internes en plus des milliers de réfugiés venus des pays voisins.

485. En réponse à ces actions terroristes, les Etats riverains du Sahara (Niger, Mali, Mauritanie

et Algérie) ont créé un commandement intégré basé à Tamanrasset (Algérie). Des accords bilatéraux sont aussi passés entre Etats pour renforcer la surveillance et la traque des groupes terroristes. C’est le cas entre le Niger et le Mali.

486. La Force d'intervention conjointe multinationale à laquelle participent le Nigeria, le Niger,

le Tchad, le Cameroun et le Bénin, compte 8.700 hommes. Elle doit permettre de mieux coordonner les efforts d'une coalition militaire en vue de parvenir à neutraliser les terroristes. D’autres Etats africains ont témoigné leur solidarité aux pays affectés par les attaques terroristes de Boko Haram.

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487. Pour sécuriser les personnes et leurs biens, et faciliter le mouvement des troupes, le

Gouvernement a décidé de décréter l’état d’urgence dans la région de Diffa, en 2015. Tous les trois mois, cette mesure est reconduite par ordonnance.

488. Il faut préciser que le droit à la sécurité est garanti à travers la mobilisation des ressources

budgétaires conséquentes pour le secteur sécuritaire et le déploiement des forces de défense et de sécurité à travers des patrouilles permanentes sur toute l’étendue du territoire national.

489. En plus, pour renforcer le cadre juridique et institutionnel de lutte contre le terrorisme, le

Niger a révisé son Code pénal et son Code de procédure pénale (en 2016) en vue non seulement de prendre en charge la question des enfants impliqués dans le terrorisme, mais aussi de rendre plus efficace la répression du terrorisme et de certaines infractions qui lui sont connexes.

490. Ainsi, en vertu de la loi, des juges des mineurs ont intégré le pôle judiciaire anti-terroriste

pour s’occuper exclusivement des dossiers concernant les mineurs. L’instruction des affaires les concernant et leur jugement sont effectués conformément aux dispositions de la loi n°2014-72 du 20 novembre 2014 déterminant les compétences, les attributions et le fonctionnement des juridictions pour mineurs au Niger.

491. Par ailleurs, la loi n°2016-21 du 16 juin 2016 modifiant et complétant la loi n°61-33 du 14

août portant institution du code de procédure pénale, renforce la compétence des juridictions nationales en matière de lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. Elle dispose en son article 605.1(nouveau) que « les juridictions de la République du Niger sont compétentes pour poursuivre les auteurs des infractions en matière de terrorisme et de criminalité transnationale organisée prévues par le code pénal et d’autres textes dans les cas où l’auteur présumé de l’une de ces infractions se trouve sur le territoire de la République du Niger et indépendamment de la nationalité de l’auteur présumé ou de son statut d’apatride ».

492. Pour renforcer la lutte contre le terrorisme, le Conseil National de Sécurité fait le point au

Président de la République chaque jour des actions antiterroristes sur le terrain. Il est présidé par le Président de la République et est composé du Premier Ministre, des Ministres en charge de la sécurité et de la justice et des responsables centraux des forces de défense et de sécurité.

493. Le Niger a, en fait, mis en place un dispositif institutionnel de lutte contre le terrorisme et

la criminalité transnationale organisée comprenant notamment : - le Conseil National de Sécurité ; - le Service Central de Lutte contre le Terrorisme et la criminalité transnationale

organisée; - le Pôle Judiciaire Spécialisé en matière de Lutte contre le Terrorisme et la criminalité

transnationale organisée;

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- le Comité National de Lutte Contre le Terrorisme et la criminalité transnationale organisée;

- le Comité National de Coordination des Actions de Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme ;

- la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières qui lutte contre le blanchiment de capitaux.

494. Toutes ces différentes mesures, doublées du renforcement des capacités humaines et

opérationnelles des Forces de défense et de sécurité ont permis au Gouvernement de garantir la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Le combat contre Boko Haram amorce aujourd’hui un tournant positif avec la reddition des premiers combattants.

495. Les efforts déployés par le Niger dans ce domaine, ont été d’ailleurs récompensés à travers

le prix Mandela de la sécurité décerné au Président de la République du Niger en reconnaissance à « sa politique ferme en matière de sécurité nationale et son leadership régional en matière de sécurité pour combattre le terrorisme-djihadiste et le trafic de drogue dans le Sahel et l’espace du Lac Tchad ». De même, le prix Thomas Sankara pour la Renaissance africaine a été décerné au Président de la République. Comme le précise le Centre Biya pour la paix, ce prix fait du Président le lion d’or de la « meilleure action de solidarité contre le terrorisme à travers la coalition des forces armées africaines contre boko haram ».

6°) Le droit des peuples à un environnement sain (Article 24)

496. L’article 35 de la Constitution pose le principe du droit de tous à un environnement sain. L’obligation de protection de l’environnement qui pèse sur l’Etat vaut non seulement pour les générations actuelles mais également pour les générations futures. Par ailleurs, le transit, l'importation, le stockage, l'enfouissement, le déversement sur le territoire national de déchets toxiques ou polluants étrangers, ainsi que tout accord y relatif constituent un crime contre la nation, puni par la loi.

497. Aussi l'Etat veille à l'évaluation et au contrôle des impacts de tout projet et programme de

développement sur l'environnement. A cet effet, des plans et stratégies sont élaborés et mis en œuvre à savoir : - Le Plan National de l`Environnement pour un Développement Durable ; - le Plan d’Action National de Lutte Contre la Désertification et de Gestion des

Ressources Naturelles ; - le Plan d’action sur les changements climatiques.

En plus de cela, toujours dans le souci de remplir sa mission de protection de l’environnement, l’Etat mène d’autres activités.

498. Entre autres, une redynamisation du cadre réglementaire à travers la révision de la loi

minière pour mieux prendre en compte les aspects environnementaux, sociaux et radiologiques

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est en cours. Du point de vue institutionnel, la création d’une Direction chargée de la protection de l’environnement et des établissements classés pour donner assez de visibilité et de responsabilité au volet Environnement et Etablissements Dangereux, Insalubres ou Incommodes est envisagée au sein du ministère des mines. Les capacités de la Direction de la Protection de l’Environnement en moyen logistique et équipements de suivi et contrôle des paramètres environnementaux ont été renforcées pour lui permettre de mieux assurer sa mission.

499. Aussi, des audits environnementaux des industries minières et établissements classés sont

réalisés tous les trois ans. Chaque année des guides sur les bonnes pratiques environnementales des Industries Extractives sont élaborés et vulgarisés.

B .DES DEVOIRS DES ETATS STIPULES DANS LA CHARTE (Article 25)

1°) Les devoirs spécifiques incombant aux Etats parties en vertu de l’article 25 de la Charte

500. La Constitution du Niger en son titre II intitulé « des droits et des devoirs de la personne humaine » consacre l’égalité des citoyens en droits et en devoirs, le caractère sacré de la personne humaine, le droit à la vie, à l’intégrité physique et morale, à une alimentation saine et suffisante, à l’eau potable, à l’éducation et à l’instruction, l’interdiction de la torture, la présomption d’innocence, la non-discrimination entre autres. L’effectivité de ces droits et leur jouissance renvoient à la loi qui en définit les conditions. En pratique, dans les différents domaines précités, des politiques, stratégies et mécanismes sont mis en place pour mesurer la mise en œuvre de ces droits.

501. A côté de ces droits consacrés, les citoyens se doivent en retour de respecter un certain

nombre d’obligations ; on peut citer à ce niveau, le respect de la Constitution et l’ordre juridique de la République, la défense de la Nation et l’intégrité du territoire de la République, le respect et la protection des biens publics, le respect des obligations fiscales. Il s’agit de susciter une conscience nationale chez les citoyens, conscience qui participe de la volonté de bâtir un Etat démocratique sur des valeurs communes et partagées.

502. A cette fin, l’Etat et ses partenaires ont mis en place des programmes de formation des

acteurs étatiques sur les droits humains pour renforcer leurs capacités de réactivité par rapport à leur respect et à l’intégration de la dimension droits humains dans toutes les politiques et programmes mis en œuvre. Dans cette tâche, les organisations de la société civile appuient l’Etat à travers des actions de sensibilisation et de formation des communautés sur leurs droits et devoirs.

2°) Le devoir de garantir l’indépendance des tribunaux (Article 26)

503. Au moins trois dispositions de la Constitution consacrent la volonté du Constituant nigérien à garantir l’indépendance des tribunaux ; il s’agit de l’article 116 de la Constitution qui dispose que « le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif » ; de

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l’article 118 qui dispose quant à lui que « dans l’exercice de leurs fonctions, les magistrats sont indépendants et ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi » et enfin de l’article 119 alinéa 3 qui dispose que « les magistrats du siège sont inamovibles ». La loi n°2007-05 du 22 février 2007 portant statut de la magistrature détermine les droits et les devoirs des magistrats tandis que la loi n° 2004-50 fixe les règles d’organisation et de fonctionnement des juridictions en République du Niger.

504. Des efforts importants ont été réalisés par l’Etat pour renforcer les capacités de la justice en

ressources humaines et matérielles avec notamment le recrutement de nouveaux magistrats, la création de nouvelles juridictions. Cette démarche vise à rapprocher la justice des justiciables en créant les conditions d’un égal accès des citoyens au service public et améliorant les indicateurs dans ce domaine.

505. Le fonctionnement régulier des trois pouvoirs ne révèle pas d’interférence préjudiciable,

tous œuvrant chacun dans sa sphère et dans le respect de la séparation des pouvoirs consacrée par la Constitution.

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TITRE 5 : LES EFFORTS FOURNIS DANS LE CADRE DU DROIT A L’EDUCATION AUX DROITS DE L’HOMME

506. Il convient de rappeler que depuis 2009, le Niger s’est engagé dans un processus d’éducation aux droits de l’homme. En effet, dans le cadre de l’exécution du programme « amélioration de l’accès à la justice et promotion des droits humains » signé entre le Gouvernement du Niger et le PNUD, il a été initié une activité dénommée « intégration des droits de l’homme dans les curricula de formation ». Cette activité, comme son nom l’indique, a pour objectif d’intégrer la dimension des droits humains dans les curricula de formation à tous les niveaux. Dans ce sens, un atelier de réflexion a été organisé en 2009 par les ministères en charge de la justice et de l’éducation nationale en vue de définir les modules de formation et les niveaux d’enseignement à retenir dans la cadre de la réforme des curricula. Le processus a évolué avec l’élaboration et la validation du projet de programme d’enseignement en droits humains dans les écoles et les centres de formation, la formation de 50 rédacteurs de curriculum, la conception des modules de formation des enseignants en Droits Humains, l’élaboration des guides et la formation des enseignants sur ces guides. Le processus se poursuit.

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TITRE 6 : LES DIFFICULTES RENCONTREES DANS L’APPLICATION DE LA CHARTE EU EGARD AUX CONDITIONS POLITIQUES, ECONOMIQUES ET SOCIALES

507. Au plan politique, il convient de préciser que depuis la présentation du dernier rapport le Niger connait une stabilité politique concrétisée par l’organisation d’élections générales en 2016. Néanmoins, les élections locales prévues la même année ont été reportées à une date ultérieure pour des raisons organisationnelles.

508. Il faut noter que l’insécurité que connaissent certaines parties de notre pays depuis février

2015 a beaucoup pesé négativement sur l’application de la Charte. En effet, le Niger est situé au centre des zones confligènes à savoir le bassin du lac Tchad (boko haram), le nord (conflit libyen) et au nord ouest (instabilité au Mali). Le pays paie un lourd tribut suite aux nombreuses attaques meurtrières visant plusieurs du territoire national. Ces attaques ont eu pour conséquences d’importants dégâts en vies humaines, matériels et ont engendré le déplacement de nombreuses populations.

509. Cette insécurité à laquelle fait face le Niger a conduit le Gouvernement à prendre des

mesures restrictives des libertés individuelles par l’adoption des mesures d’état d’urgence et d’état de mise en garde dans les régions concernées. On note aussi des conséquences économiques dues à cette insécurité par la réorientation d’une importante partie du budget national vers le secteur sécuritaire.

510. La situation sécuritaire a contribué largement à la détérioration de l’économie nationale.

Face aux nouveaux défis, le Niger ne pourra qu'établir des priorités parmi ses priorités et pouvoir ainsi faire face aux défis majeurs : la santé publique, lutter contre la famine, éradiquer la malnutrition des enfants, lutter contre le paludisme, assurer une protection à la femme et à l'enfant; favoriser l'institutionnalisation et la mise en œuvre effective des organes et des mécanismes de promotion et de protection des droits de l'Homme, renforcer l'Etat de droit, garantir l'indépendance de la justice, promouvoir la scolarisation de la jeune fille, assurer la gratuité de l'école et soins aux enfants etc.

511. Un obstacle majeur à l'effectivité de la mise en œuvre de la CADHP réside dans la forte

pression des leaders islamiques croyance religieuse de la population et la culture nigérienne. La CADHP, en tant que norme de conduite humaine, contient des dispositions qui, en certaines matières, entrent en conflit avec certains préceptes du Coran et de la coutume au Niger.

512. Les efforts du Gouvernement pour honorer ses engagements internationaux, notamment en

ce qui concerne les dispositions de la Charte qui contredisent la coutume, sont mis à rudes épreuves. De par le passé, les représentants du peuple ont eu à rejeter par exemple le projet de loi relatif au protocole de Maputo. Les leaders religieux ont un rôle important à jouer dans la prise de conscience générale en faveur d’un changement de mentalité et de comportement.

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513. Le secteur éducatif a aussi connu des troubles liées aux mouvements de grèves aussi bien de la part des enseignants que des élèves et étudiants. Ces différents mouvements étaient liés à des revendications essentiellement matérielles.

514. Toutefois, le pays ne peut invoquer ces différentes difficultés pour se délier de ses

obligations relatives à la mise en œuvre de la CADHP. Mais il lui faut plus de temps et de tact pour vaincre toutes ces pesanteurs religieuses et culturelles.

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TITRE 7 : LE RESPECT DE LA CHARTE PAR LE NIGER DANS LA CONDUITE DE SES RELATIONS INTERNATIONALES

515. La Constitution du Niger proclame dans son préambule son attachement « aux principes de la démocratie pluraliste et aux droits humains tels que définis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, le Pacte International relatifs aux Droits Civils et Politiques, le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels, et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples d’une part, et d’autre part, à tous les instruments juridiques régionaux et internationaux de protection et de promotion des droits humains tels que signés et ratifiés.

516. Dans ce même préambule, il est réaffirmé l’attachement du Niger à l’unité africaine et son

engagement à œuvrer à la réalisation de l’intégration régionale et sous régionale.

517. L’article 171 de la Constitution dispose quant à lui que « les traités ou accords régulièrement ratifiés ont dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois sous réserves pour chaque accord ou traité de son application par l’autre partie ». Ceci démontre la volonté de l’Etat du Niger à donner effet à ses engagements internationaux et rendre ses lois nationales conformes audits engagements. Ainsi, la non-conformité d’une loi nationale aux dispositions d’un traité international peut entrainer la censure de la disposition jugée anticonstitutionnelle.

518. Dans ses relations avec les autres Etats, le Niger prône la paix et la sécurité dans le monde ;

c’est ce qui justifie le déploiement de contingents de maintien de la paix dans plusieurs pays (Mali, Haïti, Côte d’Ivoire, Centrafrique, RDC…). Le bon voisinage constitue un crédo de sa politique avec les pays frontaliers. Sur ce point, fidèle à ses principes, le Niger a privilégié le règlement pacifique des différends frontaliers l’ayant opposé au Bénin et au Burkina Faso ; il a d’ailleurs entrepris de matérialiser ses différentes frontières avec tous ses voisins pour prévenir des revendications territoriales susceptibles de créer des tensions. Le Niger appartient à plusieurs organisations régionales et sous régionales telles que la CEDEAO, l’UEMOA, le Conseil de l’Entente, l’Union Africaine au sein desquelles il œuvre à la promotion de la paix, de la sécurité, de l’unité et de l’intégration des peuples.

519. Au niveau international, le Niger qui membre de plusieurs organisations internationales

dont l’ONU, prône une politique qui privilégie le respect de la dignité du Niger et de son peuple et l’avènement d’un monde plus sûr dans lequel les droits des plus faibles sont reconnus et acceptés notamment par la promotion des échanges et du commerce équitable. Le Niger est un pays ouvert à la coopération bilatérale et multilatérale dès lors que celle-ci ne méconnait pas ses intérêts.

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CONCLUSION

520. Ce rapport énumère une série de mesures législatives, administratives et autres prises pour mettre en œuvre les droits et libertés contenus dans la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples au Niger pendant la période de 2014 à 2016. Il en ressort que le pays a connu un net progrès par rapport aux années antérieures.

521. Ce progrès a concerné aussi bien le cadre juridique et institutionnel que la jouissance par les citoyens des différents droits et libertés consacrés par la Charte. En effet, le Niger a déployé et déploie encore beaucoup d’efforts pour promouvoir et protéger les droits de l’homme dans toutes leurs dimensions.

522. Il convient de rappeler que le Niger a ratifié la quasi-totalité des instruments juridiques

internationaux et régionaux relatifs aux droits humains. Il dispose aussi d’une législation interne de protection des droits de l’homme assez étoffée. D’ailleurs, la Constitution du 25 novembre 2010 proclame, dans son préambule, l’attachement du peuple nigérien aux droits humains tels que définis par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, le Pacte International relatif aux Droits Civils et Politiques de 1966, le Pacte International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels de 1966 et la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples de 1981. Ces instruments juridiques sont donc partie intégrante de la Constitution nigérienne.

523. La situation institutionnelle et politique du pays est restée stable avec la tenue en 2016 des élections générales et la poursuite du fonctionnement normal de toutes les institutions constitutionnelles. Concernant la mise en œuvre des droits civils et politiques, en plus des acquis mentionnés dans le précédent rapport, il convient d’ajouter l’adoption de nouvelles mesures législatives notamment celles relatives au trafic illicite des migrants, au droit à la nationalité, à la lutte contre le terrorisme et à l’assistance juridique et judiciaire, au pastoralisme, etc.

524. Pour assurer le bien être et la sécurité de ses populations, le Gouvernement fournit beaucoup d’efforts et fait montre de toute sa détermination malgré l’insécurité et tous ses corolaires qui frappent le pays.

525. Aussi, un système d’alerte précoce a-t-il été mis en place pour pallier toute crise

alimentaire. Afin de soutenir la résilience des populations vulnérables, des ventes à prix modérés des produits de première nécessité se sont poursuivies sur toute l’étendue du territoire. Par ailleurs, le Niger a souscrit une police d’assurance « insécurité alimentaire » auprès de la société d’assurance ARC Limited.

526.Il convient de souligner que malgré toutes ces avancées enregistrées par le Niger, de 2014 à 2016, en matière de respect des droits et libertés énoncés par la Charte Africaine, beaucoup reste à faire encore aujourd’hui, notamment au niveau sécuritaire, au niveau du secteur éducatif, au niveau du secteur de la santé, etc.

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527. Conscient de ces défis, le Niger continue, avec l’appui de ses partenaires, à développer des

initiatives concrètes qui contribueront sans nul doute à l’effectivité des droits sociaux.

528. En somme, force est de constater que l’Etat du Niger ne ménage aucun effort pour promouvoir et protéger les droits et libertés énoncés par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.