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3ArmeeduSalut.ca
Commissioner William W. FrancisTerritorial Commander
REVUE ANNUELLE 2007 / 2008
CANADA et BERMUDES
ArmeeduSalut.ca
4
01 Message du chef de territoire
02 Transformer des vies au quotidien
04 Un nouveau départ
06 Un ministère silencieux
08 Abandonné
10 De l’espoir en période de crise
12 Donner aux femmes l’espoir de guérison
14 Combler les besoins des gens au fur et à mesure
16 Examenfinancier
20 Aperçudelasituationfinancière
22 Message à nos donateurs
Dépendances, réadaptation et refuges
Chaque nuit, 6 370 lits ont été mis à la disposition de personnes et de familles vulnérables souvent aux prises avec des problèmes de toxicomanie et de santé mentale;
2 000 personnes ont suivi un programme de traitement de la toxicomanie;2,3 millions de repas ont été servis.
Églises communautaires
311 églises communautaires
Services communautaires et d’aide à la famille
863 000 personnes ont reçu de la nourriture, des vêtements ou de l’aide concrète;6 600 enfants ont séjourné dans des camps de l’Armée du Salut;18 garderies ont accueilli 1 060 enfants.
Services d’urgence et d’aide aux sinistrés
7 350 victimes de catastrophes ont reçu de l’aide de l’Armée du Salut.
Centres de soins palliatifs et centres hospitaliers et de soins de longue durée
200 lits d’hôpitaux;1 500 lits de soins de longue durée et de logements supervisés;40 lits de soins palliatifs.
Projets dans des pays en développement
100 projets dans 16 pays;2 660 enfants parrainés;53officiersdel’ArméeduSalutetlaïquesenposteàl’étranger.
Personnel
950officiersd’active;915officiersretraités;8 400 employés;1,4 million d’heures de bénévolat.
L’AN DERNIER, dans LE TERRITOIRE DU CANADA et des BERMUDES, PLUS DE 1,5 million DE PERSONNES ONT REÇU DE L’AIDE de L’ARMÉE DU SALUT.
1
Chers amisNotre pays traverse une période d’incertitude sur le plan économique.La détérioration des conditions économiques et financières aux États‑Unis a eu des répercussions importantes dans le monde entier, et les gens ont besoin plus que jamais de la main secourable de l’Armée du Salut.
À titre d’organisme chrétien international, l’Armée du Salut est toujours prête à aider nos amis, nos voisins et nos collectivités dans les situations de crise, quelle qu’en soit la gravité.
Dans son désir de démontrer par l’exemple l’amour de Dieu à un monde brisé, l’Armée du Salut tend une main secourable aux personnes désespérées, esseulées et oubliées. Grâce à vous, nos objectifs et nos projets deviennent une réalité. En faisant un don à l’Armée du Salut, vous investissez dans l’avenir des personnes marginalisées et laissées‑pour‑compte de votre collectivité.
L’Armée du Salut est devenue le plus important fournisseur de services sociaux au Canada, après le gouvernement, et l’an dernier, grâce à la générosité de milliers de donateurs, nous avons offert des services de première nécessité à 1,5 million de Canadiens.
En lisant les témoignages de personnes qui ont réussi à surmonter l’adversité, vous comprendrez que la mission de l’Armée du Salut consiste non seulement à répondre aux besoins pressants des gens, comme la nourriture, des vêtements, un toit, mais aussi à mettre à leur disposition de nombreux programmes qui leur permettront de rebâtir leur vie et de devenir des membres à part entière de la société.
Au besoin, nous défendons leurs intérêts. Par le truchement de nos services, nous souhaitons rassembler les familles désunies, réadapter les personnes qui ont perdu la maîtrise de leur vie en raison d’une dépendance et habiliter les sans‑abri.
Dans plus de 400 collectivités du Canada et des Bermudes, nos services sociaux procèdent à des évaluations afin de déterminer la meilleure façon de répondre aux besoins particuliers des collectivités. Nous voulons être innovateurs, progressistes et efficaces.
Nous sommes reconnaissants à nos donateurs, qui nous font confiance et qui appuient notre vision en donnant généreusement. Grâce à leur soutien, nous continuerons à prêter assistance aux milliers de personnes qui ont besoin d’aide aujourd’hui et d’espoir pour demain.
Commissaire William W. Francis | Chef de territoire
2
À l’âge de 50 ans, Les espère en l’avenir et lutte pour
mettre fin à des années de dépendance à la drogue
et à l’alcool. « Le milieu sûr et réconfortant où je me
trouve est propice aux changements émotionnels. L’Armée du
Salut me sauve la vie », déclare‑t‑il.
Situé à 25 kilomètres au nord de Mission, en Colombie‑
Britannique, au cœur des forêts vierges de la chaîne des
Cascades, le centre de réadaptation Cordula et Gunter
Paetzold ‑ Vallée des miracles de l’Armée du Salut vient en
aide aux toxicomanes depuis 45 ans. L’établissement peut
accueillir 120 hommes de 19 ans et plus qui souhaitent briser
le cycle de la dépendance.
« J’avais un an quand mon père a quitté le foyer », déclare
Les. « J’ai été élevé par ma mère dans un milieu religieux
oppressant. En raison de ma foi, mes camarades de classe m’ont
tenu à l’écart et j’étais la cible de persécutions émotionnelles. »
« À l’âge de dix ans, j’ai été agressé sexuellement par un
ami de longue date sur un terrain de base‑ball, dans l’abri
des joueurs. Je le considérais comme un grand frère. Cet
événement me hante encore aujourd’hui ».
Les abandonna sa foi à 13 ans et quelques années plus tard
il avait développé une dépendance aux drogues et à l’alcool. «
À 18 ans, j’étais incapable de passer cinq jours sans m’enivrer
ou me droguer. »
Dans les années qui ont suivi, en raison de sa dépendance,
Les a perdu son commerce, sa femme et la garde de ses deux
filles. Il s’est retrouvé dans la rue à maintes reprises. « Aux
yeux de mes filles, je suis un drogué qui dort sous une boîte de
carton. Elles ont peur de moi. »
Les a touché le fond quand il a volé de l’argent à sa mère
pour entretenir sa toxicomanie. Il était désespéré et dans un état
pitoyable lorsqu’il a décidé de se tourner vers l’Armée du Salut.
Dans le cadre de sa réadaptation, Les a participé à un
programme de thérapie par les arts, qui vise à repérer les
inhibitions du client et à l’aider à surmonter les blocages qui
nuisent à sa guérison. Le programme, qui utilise des moyens
d’expression créatifs, favorise l’autonomie, réduit le stress et
prévient la récidive.
L’an dernier, au Canada, 2 000 personnes ont suivi un
programme de traitement de la toxicomanie de l’Armée du
Salut. En outre, l’Armée a mis 6 370 lits à la disposition de
clients (sans‑abri, toxicomanes et personnes vulnérables aux
prises avec des problèmes de santé mentale).
La clientèle varie en fonction de l’âge, de la culture, du
niveau d’instruction et du statut socio‑économique. Elle est
composée de travailleurs d’usine comme de professionnels.
Certains proviennent d’établissements psychiatriques, d’autres
vivent dans la rue ou ont commis des actes criminels.
Les services de counselling et de soutien et les programmes
thérapeutiques offerts par l’Armée du Salut contribuent à
transformer des vies et favorisent la réinsertion sociale.
Au centre Paetzold, Les continue d’analyser et de
surmonter les problèmes qui le tourmentent depuis des années.
« Je suis reconnaissant à l’Armée du Salut de la possibilité
d’améliorer ma qualité de vie. »
TRANSFORMER des VIES AU QUOTIDIEN
3
Les a trouvé la guérison physique et émotionnelle dans la Vallée des miracles.
Photo: Darcie Brown
4
En compagnie de son conseiller, Frankie se réjouit de sa décision courageuse d’abandonner la rue, où il avait élu « domicile ». Photo: Sacha Blackburne
5
J ’étais au plus bas lorsque je suis arrivé au Phare du
havre de l’Armée du Salut des Bermudes, un centre de
traitement de la toxicomanie », raconte Frankie.
« Ma vie était un chaos total. J’étais accro à la cocaïne, à
l’héroïne et à l’alcool. Je vivais dans la rue et dormais dans des
voitures abandonnées. »
La dépendance aux drogues et à l’alcool est une dure
réalité au sein des collectivités du territoire du Canada et
des Bermudes, et l’an dernier, quelque 2 000 personnes ont
participé à des programmes de traitement de la toxicomanie
offerts par l’Armée du Salut.
Frankie a commencé à boire de l’alcool et à fumer de la
marijuana à l’âge de dix ans. Malgré son jeune âge, Frankie
avait un passé turbulent. Lorsqu’il avait six ans, sa mère le
confia à sa grand‑mère et jusqu’à l’âge de huit ans, il ignorait
qui était son père.
Le fait d’avoir été abandonné par ses parents le faisait
terriblement souffrir. « Je n’arrivais pas à faire face à la
situation et les drogues semblaient l’améliorer. À treize ans,
j’en faisais usage quotidiennement. »
À 15 ans, sans foyer, Frankie habitait tantôt chez des
amis, tantôt chez sa mère. Il a quitté l’école et s’est débrouillé
pour entretenir sa dépendance. « Je volais les membres de ma
famille et les commerçants. Je le faisais chaque fois que j’en
avais l’occasion pour me procurer de la drogue. »
Cette spirale descendante a duré 23 ans. Frankie a perdu
sa famille, plus de 10 emplois et la garde de son seul enfant.
Puis, une nuit, sur le siège arrière d’une voiture abandonnée,
Frankie a pris conscience que l’héroïne lui avait volé sa vie et
que l’alcool lui avait fait perdre tout ce qu’il possédait.
Le lendemain, à l’âge de 38 ans, Frankie s’est rendu
au Phare du havre de l’Armée du Salut, où il a été admis à
un programme de traitement de la toxicomanie d’une durée
de huit mois, offert en établissement. « Ici, les membres
du personnel sont compatissants et patients. J’ai reçu des
conseils et de l’aide concrète qui m’ont permis de prendre un
nouveau départ. Ils ont vu en moi quelque chose que la drogue
m’empêchait de voir. »
En 2003, Frankie termina le programme avec succès. Grâce
à son courage, à sa persévérance et au soutien de l’Armée du
Salut, Frankie travaille aujourd’hui comme superviseur pour
un service de messageries. Pour la première fois de sa vie, il a
un appartement, qu’il partage avec son fils.
« J’ai encore des hauts et des bas », déclare Frankie. « J’ai
du mal à gérer le quotidien et à prendre des décisions, mais
le personnel du Phare du havre continue de m’apporter son
soutien. »
La réussite est souvent un processus lent et ardu. Le
parcours peut prendre des années. Les familles peuvent
capituler et les clients se décourager, mais l’Armée du Salut
est toujours là pour tendre une main secourable.
un NOUVEAU DÉPART
6
L ise (prénom fictif) a mis ses deux jeunes enfants au lit,
les a bordés et a prié avec eux. Quand elle est sortie
de leur chambre, elle a avalé une dose excessive de
comprimés, puis elle a téléphoné au service de prévention
du suicide de l’Armée du Salut. Elle était convaincue que
ses enfants seraient mieux sans elle, mais elle avait peur
et ne voulait pas mourir seule. », raconte Stephanie Oliver,
directrice du programme de prévention du suicide à Hamilton,
en Ontario.
« Il était 3 h 43 quand j’ai pris l’appel », poursuit Stephanie
Oliver. « La femme était en larmes et elle avait de la difficulté
à respirer. Elle a dit : “Je crois que personne ne peut plus rien
faire pour moi. Ce sera bientôt fini. Je ne peux plus supporter
l’obscurité”. »
Stephanie a composé le 911, tout en continuant à parler
avec Lise et à l’encourager jusqu’à l’arrivée des secours.
« Restez avec moi. Vos enfants ont besoin de vous. Vous n’êtes
pas seule. Je suis là, et les secours vont bientôt arriver. »
Quelques minutes plus tard, les ambulanciers ont trouvé la
femme, inconsciente mais toujours en vie. Il était 3 h 56.
Après avoir été abandonnée par son mari, Lise avait
essayé tant bien que mal de joindre les deux bouts et d’élever
seule ses enfants. Elle avait de nombreux problèmes, et son
sentiment d’échec s’intensifiait de jour en jour. Comme elle
souffrait de dépression grave et n’avait plus aucun espoir, elle
avait décidé de s’endormir pour toujours.
En téléphonant au service de prévention du suicide, Lise a
évité à ses enfants la souffrance de grandir orphelins. Grâce au
soutien de l’Armée du Salut, elle a pu participer à des séances
de counselling et à des ateliers de préparation à l’emploi, et
elle a acquis une certaine stabilité financière.
Le service de prévention du suicide de Hamilton est ouvert
24 heures par jour et offre une aide immédiate à des personnes
en crise.
Un grand nombre d’appelants sont aux prises avec des
difficultés sous‑jacentes, comme la toxicomanie, la violence
et la solitude. Au Canada, 450 centres de l’Armée du Salut
s’efforcent de redonner l’espoir et la dignité à ceux qui ont
perdu la maîtrise de leur vie en raison d’une dépendance. En
outre, lorsque la crise est terminée, des systèmes de soutien
sont mis en œuvre pour aider les gens à survivre et à réussir.
L’équipe du service de prévention du suicide est composée
de bénévoles et d’employés compétents qui font un travail
d’intervention auprès des appelants. Le service de prévention du
suicide de l’Armée du Salut offre un service tellement unique et
essentiel que de nombreuses organisations, gouvernementales
ou privées, y dirigent des personnes en détresse.
Le service de prévention du suicide de Hamilton reçoit
chaque année des milliers d’appels de gens qui vivent
les moments les plus difficiles de leur vie. La douleur et le
désespoir peuvent survenir à tout moment.
un MINISTÈRE SILENCIEUX
7
Lorsque le suicide semble être la seule solution, Stephanie rappelle aux gens que la vie vaut la peine d’être vécue. Photo: Krista Jefferson
8
Au Canada, des milliers d’enfants dont les parents sont incarcérés ont grand besoin d’une oreille attentive. Photo: Jeremy Watt
9
L ’incarcération d’un parent entraîne des conséquences
désastreuses pour les familles, et ce sont les enfants
innocents qui en subissent le plus les contrecoups.
Des recherches ont démontré que chaque année, au
Canada, au moins 20 000 enfants sont séparés d’un parent en
raison d’une incarcération.
Dans plus de 50 collectivités du territoire du Canada et des
Bermudes, les services correctionnels et de justice de l’Armée
du Salut représentent une lueur d’espoir pour les parents
incarcérés et une source de réconfort pour leurs enfants.
En 1901, l’Armée du Salut proposa au gouvernement
fédéral l’établissement d’un programme de liberté surveillée à
l’intention des prisonniers. Cela a donné lieu à la mise en œuvre
du premier programme de libération conditionnelle. Depuis,
l’Armée du Salut offre de l’aide concrète et des soins spirituels
aux victimes, aux contrevenants, aux anciens délinquants et
aux familles touchées par le système de justice pénale.
Les demandes d’aide sont nombreuses et l’Armée du Salut
continue de répondre aux besoins des personnes désespérées.
En juin 2005, les services correctionnels et de justice de
Moncton, au Nouveau‑Brunswick, ont mis sur pied un groupe
de soutien à l’intention des enfants et des adolescents (de 6 à
16 ans) qui sont touchés par l’incarcération d’un parent.
L’un de leurs clients, Jean (prénom fictif), se souvient
parfaitement du jour où sa mère a quitté le foyer. « J’avais six ans
quand ma mère m’a dit qu’elle partait. Je croyais qu’elle allait assister
à une conférence dans le cadre de son travail. J’ai maintenant 14
ans, et j’attends encore qu’elle revienne à la maison. »
À l’âge de 15 ans, la mère de Jean est tombée enceinte. Peu
de temps après, le père de l’enfant l’a abandonnée. Pendant
les années qui ont suivi, elle s’est réfugiée dans l’alcool et les
drogues, laissant sa mère s’occuper de l’éducation de Jean.
De mauvaises fréquentations et la drogue ont amené la
mère de Jean à commettre des vols dans des magasins. À 22
ans, elle a été arrêtée et emprisonnée pour un vol de banque.
Depuis, Jean a rarement vu sa mère.
« J’étais en colère et bouleversé », dit‑il. « J’ai entendu ma
grand‑mère dire au téléphone que ma mère était en prison.
J’étais alors trop jeune pour comprendre. Je savais seulement
que je n’avais pas de mère et qu’elle avait manqué à sa
promesse de rentrer à la maison. »
Selon Frank Leonardi, l’animateur du groupe de soutien,
des études ont démontré que les enfants de parents incarcérés
risquent davantage d’éprouver des difficultés à l’école,
d’appartenir à un gang et de consommer des drogues. Les
groupes de soutien et les programmes structurés peuvent
contribuer à diminuer les comportements destructeurs et à
instaurer des mécanismes d’adaptation.
« J’avais de nombreuses peurs », raconte Jean. L’Armée
du Salut m’a aidé à comprendre que le bien existe. Pendant
les séances de groupe, je me suis amusé, je me suis senti en
sécurité et j’ai pu faire confiance à quelqu’un et lui parler de
mes blessures les plus profondes. On ne m’a pas abandonné. »
ABANDONNÉ
10
Au cours de son histoire, l’Armée du Salut a pourvu
aux besoins essentiels d’un nombre remarquable de
personnes qui ont traversé des périodes difficiles. À
titre de plus important fournisseur non gouvernemental de
services sociaux au Canada, l’Armée du Salut est venue en
aide à 863 000 personnes l’an dernier, en leur fournissant de
la nourriture, des vêtements ou de l’assistance pratique.
Tracy, 38 ans, était totalement désemparée lorsqu’elle a
franchi la porte d’un poste de l’Armée du Salut à Red Deer, en
Alberta. « Étant devenue mère célibataire, j’ai dû quitter mon
emploi pour m’occuper de mon fils âgé de deux ans. Ma voiture
est tombée en panne, et le cancer de ma fille est revenu. Je
n’avais plus de nourriture, ni de couches, et j’étais sur le point
d’être expulsée. Je n’avais plus aucune ressource. »
Pendant douze ans, Tracy a subi des mauvais traitements
physiques et psychologiques de la part de son mari. « Souvent,
il m’a poussée devant des véhicules en marche, il a appuyé
une arme à feu sur ma tête, il m’a jetée à travers des pare‑
brise de voiture, et j’ai été hospitalisée plusieurs fois à cause
de lui », confie‑t‑elle. « Il y a six ans, je l’ai fait arrêter après
qu’il eut tenté de m’étouffer devant nos enfants. Depuis, ma
situation a été pénible sur les plans des finances, de la santé
et des émotions. »
Dans l’année qui a suivi la séparation, Tracy s’est
mise à consommer du crack. « Je n’avais jamais essayé cela
auparavant. La toxicomanie a empiré les choses. La culpabilité
et la honte m’envahissaient, et l’estime que j’avais de moi‑
même était au plus bas. J’ai confié mes deux enfants à mes
parents, et j’ai abandonné tout ce que je possédais. À 33 ans,
j’étais toxicomane, et je vivais dans un centre d’hébergement.
Il ne me restait que deux chemises et un pantalon. »
« Je croyais qu’il n’y avait plus de solution pour moi. Puis,
un jour, je me suis levée, je me suis ressaisie et j’ai décidé de
prendre un nouveau départ, pour mes enfants et moi‑même. »
Tracy est retournée à l’école, s’est trouvé du travail, un
logement et un nouveau conjoint. Mais lorsqu’elle a découvert
qu’il était toxicomane, elle lui a demandé de partir. Peu de temps
après, des tests ont confirmé qu’elle était enceinte de lui.
« J’ai de nouveau perdu espoir. Mais je me suis souvenue
que l’Armée du Salut avait apporté à ma famille des paniers
remplis de nourriture et de jouets pendant la période de Noël,
lorsque j’étais petite. C’est donc là que j’ai demandé de l’aide »,
raconte Tracy. « Des secours de première nécessité et du
soutien affectif m’ont redonné l’espoir dont j’avais besoin pour
tenir le coup jusqu’au lendemain. »
D’un océan à l’autre, les services communautaires et d’aide
à la famille de l’Armée du Salut s’adaptent continuellement
aux besoins de la société. En plus des secours d’urgence, nous
offrons des programmes d’aide aux devoirs qui procurent un
endroit sûr aux enfants laissés sans surveillance après l’école,
des programmes d’administration fiduciaire pour ceux qui
éprouvent des difficultés à payer leur loyer et à régler d’autres
types de paiements, ainsi que des programmes sociaux pour les
personnes âgées, afin d’assurer une meilleure existence à tous.
DE L’ESPOIR en PÉRIODE DE CRISE
11
Tracy est bien décidée à prendre un nouveau départ après avoir vu ses rêves se fracasser et vécu deux ruptures. Photo: Gregory Sawisky
12
Victime de tortures physiques et émotionnelles, Lynne a trouvé un refuge et la force de recommencer à zéro. Photo: Jeremy Watt
13
L ’an dernier, plus de 200 femmes ont séjourné à la
résidence Homestead de l’Armée du Salut, à Toronto,
dans l’espoir de trouver une meilleure façon de
surmonter les difficultés de la vie. En effet la résidence offre à
des femmes toxicomanes un programme de traitement de jour
et un programme en établissement.
Lorsque Lynne est arrivée à la résidence Homestead,
elle avait développé une dépendance aux Gravol. Elle en
consommait entre 50 et 100 par jour. Son histoire en est une
qui parle de courage, de survie et de détermination.
« Si tu parles, je vais te faire taire pour de bon. » C’est ce
genre de menace que son mari, George (prénom fictif), proférait
habituellement après l’avoir battue brutalement. Pendant 12
ans, Lynne et ses deux enfants ont vécu dans la peur. George
utilisait l’intimidation pour empêcher Lynne de révéler son
comportement violent.
Lorsqu’ils se sont rencontrés, Lynne et George
fréquentaient assidûment l’église. Dans le passé, George avait
eu des problèmes de drogue et d’alcool, mais il s’était repris en
main. Du moins c’est ce que Lynne croyait.
« Nous nous fréquentions depuis quelques mois lorsque
George me frappa pour la première fois, », se rappelle Lynne.
« Le coup de poing violent qu’il m’a asséné à la tête m’a prise
totalement au dépourvu ».
Il s’est confondu en excuses, promettant de ne jamais
recommencer. Elle lui a fait confiance et ils se sont mariés.
Peu de temps après leur mariage, George a recommencé à
consommer de la cocaïne et de l’alcool, à l’insu de Lynne. La violence
s’est intensifiée. Parfois, il la battait cinq fois dans une semaine.
Convaincue qu’elle était la cause des emportements de George,
Lynne tenta de se suicider à maintes reprises, se tailladant les
bras avec des lames de rasoir ou des bouteilles cassées.
En plus de la violence, quelqu’un mettait le feu à leur
appartement. Lynne et George ont déménagé plus de 30 fois
en 12 années de mariage. Lynne savait que l’incendiaire était
son mari, mais elle était trop craintive pour lui faire face.
Un soir, tandis que Lynne préparait le souper, George lui
dit : « Tu ne sens pas une odeur de fumée? » Se précipitant
dans le corridor, Lynne s’aperçut que l’immeuble était en feu.
Cette nui‑là, pendant que George dormait, Lynne sortit
subrepticement de l’appartement. Heureusement, les enfants
passaient la nuit chez leurs grands‑parents maternels. Le
lendemain, Lynne dénonça George à la police.
Pour engourdir sa peine, Lynne commença à prendre
des Gravol. Bientôt elle en consommait des doses massives
tous les jours. En conséquence, elle fut accusée de conduite
avec facultés affaiblies et perdit son emploi. En outre, sa fille
quitta la maison et son fils fut placé sous protection judiciaire.
Finalement, elle a téléphoné à la résidence Homestead.
Aujourd’hui, après avoir subi une thérapie intensive,
Lynne travaille comme intervenante pour les services d’aide à
la famille. Elle a son propre appartement et donne des conseils
à ceux qui ont fait de mauvais choix.
« La dépendance peut toucher n’importe qui », raconte
Lynne. « Le personnel de la résidence Homestead m’a acceptée
telle que j’étais. J’avais enfin trouvé un endroit sûr et le soutien
dont j’avais besoin pour reconquérir mon corps, mon esprit et
mon âme ».
DONNER aux FEMMES L’ESPOIR DE GUÉRISON
14
La mission de l’Armée du Salut consiste notamment à
répondre aux besoins des gens. Par le truchement de
la vaste gamme de programmes d’aide humanitaire
et de services sociaux qu’elle offre dans 400 collectivités
canadiennes, l’Armée du Salut tend une main secourable
aux affligés, défend les intérêts des faibles et protège les plus
vulnérables de la société.
« Chaque personne mérite notre aide », déclare Ron, âgé
de 36 ans. « Lorsque je suis venu à l’Armée du Salut, il y a six
ans, l’alcool était mon meilleur ami. J’étais sans travail, sans
logement, gravement dépressif et suicidaire. »
Ron est un résident de Unity Place, à Thunder Bay
(Ontario), où les personnes aux prises avec de multiples
problèmes trouvent une solution d’hébergement abordable
et de l’aide. Depuis vingt ans, l’Armée du Salut offre des
programmes de soutien aux résidents de l’établissement.
Maureen Lammi, la directrice des programmes, déclare
: « Les résidents sont aux prises avec des problèmes de santé
mentale, des troubles du développement et d’apprentissage
et des toxicomanies. Certains ont subi des traumatismes
crâniens. Sans les soins empreints de compassion offerts par
l’Armée du Salut, ces personnes ne pourraient pas fonctionner
au sein de la collectivité, et nombreuses sont celles qui iraient
grossir les rangs des laissés‑pour‑compte de la société. »
Les 34 résidents de l’établissement, âgés de 30 à 70 ans,
ont besoin d’être encadrés dans leurs tâches quotidiennes,
principalement l’entretien ménager, les repas, l’hygiène
personnelle et la prise de médicaments. En outre, Unity
Place offre des programmes d’aptitudes à la vie quotidienne,
d’apprentissage en groupe, de loisirs sociaux et de défense
des droits des personnes vulnérables, qui visent à accroître
l’autonomie des résidents.
Avant d’habiter Unity Place, Ron avait un emploi rémunéré,
mais la mort de son grand‑père, son unique bouée de sauvetage,
l’a entraîné dans une spirale descendante. L’anxiété et la
dépression, qui sont les maladies mentales les plus répandues
au Canada, se sont emparées de lui et il s’est remis à boire. Il a
perdu son emploi et s’est retrouvé dans la rue.
Aujourd’hui, Ron travaille à temps partiel pour le
ministère de la rue de l’Armée du Salut. Il conduit la caravane
qui distribue quotidiennement de la nourriture aux sans‑abri.
« C’est à mon tour d’aider les gens », dit Ron. « Je sais ce
que c’est que d’être de l’autre côté. Le ministère de la rue ne
consiste pas seulement à distribuer des repas aux sans‑abri.
La chaleur humaine qui se dégage de ces contacts les nourrit
autant que les vivres. »
Étant donné que l’Armée du Salut est venue au secours de
Ron au moment où il en avait le plus besoin, il a pu sortir de la
rue, trouver un emploi et donner un sens à sa vie.
L’an dernier, pour combler les besoins de la collectivité
à titre de plus important fournisseur de services sociaux au
Canada après le gouvernement, l’Armée du Salut a fourni
de l’aide concrète à 1,5 million de personnes, grâce à ses
programmes novateurs et à ses services sociaux bien établis.
COMBLER LES BESOINS des GENS AU FUR ET À MESURE
15
Ron, qui était auparavant un membre « invisible » de la société, redonne à sa collectivité un peu de ce qu’il a reçu. Photo: Philip Lindsay
16
EXAMEN FINANCIERDE L’EXERCICE
Les états financiers abrégés ci‑joints résument la situation
financière du Conseil de direction de l’Armée du Salut au
Canada (le Conseil de direction) au 31 mars 2008, y compris ses
revenus et ses dépenses pour l’exercice terminé à cette date.
Le Conseil de direction de l’Armée du Salut a été constitué
en personne morale par une loi spéciale adoptée par le Parlement
en 1909, dans le but d’administrer les biens, les entreprises
et les affaires temporelles de l’Armée du Salut au Canada.
L’Armée du Salut est un organisme religieux de bienfaisance
enregistré auprès de l’Agence du revenu du Canada, qui reçoit
des contributions donnant droit à une déduction fiscale.
Le territoire du Canada et des Bermudes de l’Armée
du Salut englobe quelque 500 entités réparties dans les dix
provinces canadiennes, le Yukon, le Nunavut, les Territoires
du Nord‑Ouest et les Bermudes. L’Armée du Salut gère des
postes (églises), des centres communautaires, des hôpitaux,
des centres de soins de longue durée, des centres de soins
palliatifs, des maisons de transition, des centres de traitement
de la toxicomanie et divers établissements de services sociaux.
L’Armée du Salut est le plus important fournisseur de services
sociaux au Canada après le gouvernement.
Les états financiers reflètent la situation financière et
les activités du quartier général territorial (QGT), des 11
quartiers généraux divisionnaires (QGD), du service national
de recyclage (SNR), du collège de formation d’officiers (CFO),
du collège William‑et‑Catherine‑Booth (CWCB) et de la Grace
Communities Corporation (GCC). Ils englobent aussi l’actif
immobilier et les biens d’investissement de toutes les entités
du territoire du Canada et des Bermudes, étant donné que le
Conseil de direction détient le titre juridique de ces biens, qu’il
garde en fiducie au nom des autres entités.
Des états financiers sont produits pour chacune des
entités de l’Armée du Salut, afin de respecter les normes en
matière de reddition de compte à l’égard des collectivités,
des donateurs et des organismes de financement locaux. On
examine actuellement la possibilité de publier d’ici 2010
des états financiers abrégés pour l’ensemble des activités
du territoire du Canada et des Bermudes. Entre temps, les
diagrammes ci‑joints (page 22) ont été conçus en fonction
des budgets de fonctionnement de l’exercice 2007‑2008, afin
de mieux comprendre l’ampleur et la portée des activités de
l’Armée du Salut du territoire du Canada et des Bermudes.
On peut obtenir une copie des états financiers complets auprès
du service territorial des finances, 2, boul. Overlea, Toronto (Ontario)
M4H 1P4, ou en consultant le site www.armeedusalut.ca.
Pendant l’exercice 2007‑2008, le Conseil de direction de
l’Armée du Salut a enregistré un déficit de 2,6 millions de
dollars, comparativement à un surplus de 60,7 millions de
dollars l’année précédente.
POINTS SAILLANTS DE LA SITUATION FINANCIÈRE
17
Les recettes obtenues au cours de l’exercice totalisent
276 millions de dollars, ce qui représente une baisse de
24 millions de dollars par rapport à l’exercice 2006‑2007. De
cette somme, 110 millions de dollars provenaient de dons et de
legs. Outre les montants présentés dans les états financiers,
40 millions de dollars ont été recueillis directement par les
entités, ce qui porte le soutien total de la population à l’Armée
du Salut au Canada et aux Bermudes à plus de 150 millions
de dollars au cours du dernier exercice.
Pour une troisième année d’affilée, la campagne nationale
de souscription annuelle au profit des services sociaux de
l’Armée du Salut a établi un nouveau record, soit un total
de 42,2 millions de dollars. Ces fonds sont essentiels au
financement des établissements de services sociaux de
l’Armée à travers le Canada, dont un grand nombre éprouvent
actuellement des difficultés financières.
Les revenus provenant de legs ont totalisé 43,4 millions
de dollars, ce qui représente une légère diminution par rapport
à l’année précédente. De ce montant, près de 23 millions de
dollars ont été affectés à certains programmes, services ou
entités. L’Armée a mis en place des systèmes efficaces pour
s’assurer que les fonds sont toujours utilisés conformément
à la volonté du testateur. Les fonds non affectés sont versés
au budget et utilisés pour les activités des quartiers généraux
territorial et divisionnaires, ainsi qu’à la distribution de
subventions et d’allocations aux entités.
La deuxième source de revenu en importance, qui se chiffre
à 75,7 millions de dollars, provient d’activités auxiliaires. Il
s’agit surtout des ventes de vêtements d’occasion et d’autres
types de marchandises dans les magasins et les centres de
recyclage de l’Armée du Salut, ainsi que de la location de
locaux excédentaires. Après déduction des coûts d’exploitation
de 73,7 millions de dollars, des profits nets de 2 millions de
dollars ont été réalisés.
Les placements sont regroupés dans le fonds général
d’investissement, dans lequel nous gardons en fiducie l’excédent
des fonds de fonctionnement, des fonds de dotation et des fonds
provenant de dons affectés à long terme de toutes les entités
de l’Armée du Salut. Des intérêts calculés selon les taux du
marché en vigueur sont versés dans les comptes constituants
du fonds. Les gains nets du fonds permettent de compenser
les coûts d’administration et de verser des allocations à des
programmes et à des services.
L’administration du fonds est confiée à des gestionnaires
financiers externes, conformément à la politique et aux
procédures énoncées en matière d’investissement, qui
interdisent l’investissement dans des entreprises dont la
principale activité consiste à produire, à distribuer ou à
promouvoir des boissons alcoolisés, des produits du tabac,
du matériel pornographique, du matériel de jeux de hasard
ou d’armement. Un comité consultatif en placements assiste
l’Armée en révisant régulièrement la politique en matière de
placements ainsi que le rendement individuel.
Les revenus de placement ont totalisé 42,9 millions de
dollars, comparativement à 40,2 millions de dollars l’année
précédente. Le Conseil de direction a mis en œuvre une
politique sur la façon de dépenser les revenus d’investissement.
Ainsi, les allocations budgétaires sont établies selon les gains
escomptés à long terme, plutôt que selon les profits réalisés au
cours d’un exercice donné. Cette politique atténue les effets de
la fluctuation normale des marchés financiers sur le budget de
fonctionnement annuel. Au terme de la période de quatre ans
qui a pris fin en mars 2008, le rendement moyen du fonds a été
de 8,2 %, ce qui dépasse de beaucoup son indice de référence,
établi à 7,6 %.
Les cotisations et les évaluations sont des frais imputés
aux entités pour couvrir les coûts administratifs généraux des
quartiers généraux territorial et divisionnaires, et ceux qui
sont liés aux programmes administrés à l’échelle nationale,
y compris les assurances et les avantages sociaux pour les
officiers.
Les contributions à des projets immobiliers sont des
fonds reçus pour des projets de construction, qu’il s’agisse
d’édifices entièrement nouveaux, comme le Phare du Havre
au centre‑ville de Toronto, actuellement en construction au
coût de 26 millions de dollars, ou de projets de rénovation,
18
comme les travaux de 14 millions de dollars présentement
en cours au Sunset Lodge, à Victoria. Les contributions à ce
type de projets comprennent des fonds de la réserve retirés de
comptes de dépôt affectés au nom d’entités, des subventions
gouvernementales ainsi que des fonds recueillis lors des
campagnes de financement.
Les dépenses sont passées de 239 millions de dollars
en 2006‑2007 à 278 millions de dollars en 2007‑2008. La
majeure partie de cette augmentation peut être attribuée à
une perte nette de 30,9 millions de dollars dans le cadre de
l’aliénation de biens immobilisés. Le 1er avril 2008, l’Armée
a cédé son droit de propriété sur le Grace General Hospital
de Winnipeg à l’Office régional de la santé. Même si le titre
appartenait à l’Armée, le gouvernement avait défrayé presque
toutes les dépenses en immobilisations au cours des dernières
années. Par conséquent, les immobilisations ont été cédées à
l’Office régional de la santé de Winnipeg en même temps que
les activités de l’établissement. Cette transaction a entraîné
une perte nette de 34,8 millions de dollars prise en compte
dans les états financiers, qui a été compensée par des gains
nets tirés de la cession d’autres biens immobiliers.
De plus amples renseignements concernant l’état des
résultats se trouvent dans les états financiers complets.
Le régime salarial des officiers d’active de l’Armée du Salut
comprend l’hébergement, l’ameublement, les services publics,
un véhicule loué ou une allocation pour véhicule, ainsi qu’une
allocation en espèces calculée selon le nombre d’années de
service. La rémunération versée aux officiers supérieurs est peu
élevée si on la compare à celle d’organisations comparables. En
2007, le revenu aux fins de l’impôt des cinq officiers occupant
les postes les plus élevés au Canada allaient de 30 106 $ à
$53 445 $. Le revenu moyen était de 40 101 $.
Les cadres non officiers sont embauchés pour leurs
compétences professionnelles dans des domaines spécialisés.
Même si les salaires sont généralement inférieurs à ceux que
ces cadres pourraient obtenir dans une entreprise à but lucratif,
la concurrence croît sans cesse entre les grands organismes
sans but lucratif en ce qui a trait au personnel professionnel.
C’est pourquoi les salaires des cadres ont augmenté au cours
des dernières années.
En 2007, l’Armée employait à ses quartiers généraux
divisionnaires et territorial 18 cadres non officiers dont le
revenu aux fins de l’impôt excédait 100 000 $. Les salaires de
ces cadres allaient de 102 393 $ à 203 073 $. Le revenu moyen
était de 131 995 $.
Il est difficile d’offrir des salaires concurrentiels afin
d’attirer des professionnels compétents, tout en veillant à ce
que la rémunération des cadres n’atteigne pas des niveaux
déraisonnables. Cette difficulté se fait particulièrement
sentir dans le milieu des organismes sans but lucratif, où les
organisations et les donateurs se préoccupent de maintenir les
coûts administratifs à un niveau peu élevé afin de maximiser les
fonds disponibles pour la prestation directe des services. Nous
croyons que l’Armée du Salut gère cette difficulté avec succès.
L’Armée du Salut reconnaît sa responsabilité à l’égard des
ressources financières mises à sa disposition par ses donateurs
dans le but de porter secours aux membres les plus vulnérables
de la société, conformément à sa mission.
La conscience sociale de l’Armée du Salut découle de ses
valeurs chrétiennes. À la fois église chrétienne et organisme
de services sociaux, l’Armée du Salut exerce un ministère
holistique et maintient des structures financières séparées pour
ses programmes de services sociaux et ses activités religieuses.
Lorsqu’une église communautaire reçoit un montant recueilli
dans le cadre de la campagne de souscription annuelle, elle est
tenue de démontrer que le montant a été utilisé pour offrir des
services sociaux ou communautaires, et non pour financer ses
ministères aux congrégations.
RÉMUNÉRATION DU PERSONNEL DE DIRECTION
RESPONSABILITÉ À L’ÉGARD DU PUBLIC
19
Au Conseil de direction de l’Armée du Salut du Canada
Le bilan résumé et l’état résumé des résultats et de l’évolution des
soldes des fonds ci‑joints ont été établis à partir des états financiers
complets du Conseil de direction de l’Armée du Salut du Canada
(« l’Armée du Salut ») au 31 mars 2008 et pour l’exercice terminé à cette
date, à l’égard desquels nous avons exprimé une restriction dans notre
rapport daté du 13 juin 2008. Notre opinion indiquait que, à l’exception
du fait de ne pas avoir été en mesure de vérifier si les produits tirés du
public sous forme de dons et de legs avaient tous été comptabilisés, les
états financiers complets donnaient, à tous les égards importants, une
image fidèle selon les principes comptables généralement reconnus
au Canada. La présentation d’un résumé fidèle des états financiers
complets relève de la direction. Notre responsabilité, en conformité
avec la Note d’orientation pertinente concernant la certification,
publiée par l’Institut Canadien des Comptables Agréés, consiste à
faire rapport sur les états financiers résumés.
À notre avis, les états financiers résumé ci‑joints donnent, à
tous égards importants, un image fidèle des états financiers complets
correspondants, selon les critères décrits dans la Note d’orientation
susmentionnée.
Les états financiers résumés ci‑joints ne contiennent pas toutes
les informations requises selon les principes comptables généralement
reconnus au Canada. Le lecteur doit garder à l’esprit que ces états
financiers risquent de ne pas convenir à ses fins. Pour obtenir de plus
amples renseignements sur la situation financière, les résultats de
fonctionnement et les flux de trésorerie de l’Armée du Salut, le lecteur
devra se reporter aux états financiers complets correspondants.
KPMG s.r.l./S.E.N.C.R.L., Comptables agréés,
experts-comptables autorisés
Toronto, Canada | Le 13 juin 2008
RAPPORT DES VÉRIFICATEURS SUR LES ÉTATS FINANCIERS RÉSUMÉS
La direction est responsable de la communication des états financiers
abrégés, qui ont été préparés conformément aux principes comptables
généralement reconnus qui s’appliquent aux organismes sans but
lucratif. Ces principes ont été établis par le Conseil des normes
comptables de l’Institut Canadien des Comptables Agréés.
La préparation de l’information financière fait partie intégrante
de l’administration courante de l’Armée du Salut. La direction a
établi des systèmes de contrôle interne pour assurer l’objectivité et
la fiabilité des données financières, de même que la protection des
éléments d’actif de l’organisation.
Le Conseil de direction de l’Armée du Salut est responsable des
états financiers en collaboration avec le conseil territorial des finances
(CTF), dont les membres rencontrent régulièrement ceux de la direction
ainsi que les vérificateurs internes et externes, pour s’assurer de la
fiabilité des contrôles internes, réviser les états financiers et examiner
le rapport des vérificateurs.
Le Conseil de direction nomme les vérificateurs externes et
approuve les états financiers sur les recommandations du CTF.
Les états financiers ont été vérifiés par des vérificateurs externes
du cabinet de comptables agréés KPMG s. r. l./S.E.N.C.R.L. Leur
rapport définit l’envergure de la vérification qu’ils ont effectuée et
contient leur avis à propos des états financiers.
Neil Watt, major
Secrétaire territorial à l’administration des affaires
R. Paul Goodyear, CMA, FCMA
Secrétaire territorial des finances
RESPONSABILITÉ DE LA DIRECTION CONCERNANT LA COMMUNICATION DE L’INFORMATION FINANCIÈRE
20
CONSEIL DE DIRECTION DE L’ARMÉE DU SALUT AU CANADA BILAN RÉSUMÉ (EN MILLIONS DE DOLLARS)Au 31 mars 2008, et données comparatives pour 2007
2008 2007
Actif
Actif à court terme :
Espèces et quasi‑espèces 53,4 $ 71,5 $
Sommes à recevoir, principalement d’autres entités de l’Armée du Salut 22,3 22,2
Autres actifs à court terme 4,5 3,9
80,2 97,6
Placements 592,5 491,7
Actif au titre des prestations de retraite constituées 19,6 18,8
Immobilisations 807,4 825,2
1 499,7 $ 1 433,3 $
Passif et solde des fonds
Passif à court terme :
Comptes créditeurs et charges à payer 40,5 $ 31,4 $
Revenus reportés 8,7 10,2
49,2 41,6
Passif à long terme :
Dépôts affectés, détenus au nom d’autres entités de l’Armée du Salut 212,4 208,7
Emprunts hypothécaires 93,9 84,9
Avantages postérieurs au départ à la retraite 41,7 39,7
Autre 16,2 16,4
364,2 349,7
Soldes de fonds
Gains nets non réalisés sur les placements 47,0 –
Affectés à l’interne 165,0 142,8
Non affectés 17,4 29,5
Fonds de dotation 68,2 53,7
Autres fonds affectés 103,2 105,5
Fonds de capital et d’emprunt 685,5 710,5
1 086,3 1 042,0
1 499,7 $ 1 433,3 $
21
CONSEIL DE DIRECTION DE L’ARMÉE DU SALUT AU CANADA ÉTAT RÉSUMÉ DES RÉSULTATS ET DES VARIATIONS DES SOLDES DES FONDS(EN MILLIONS DE DOLLARS)Au 31 mars 2008, et données comparatives pour 2007
2008 2007
Revenus :
Dons 42,2 $ 40,6 $
Campagne nationale de souscription annuelle 43,4 44,2
Legs 24,5 24,8
Autre 110,1 109,6
Activités auxiliaires 75,7 73,2
Revenus de placement 42,9 40,2
Cotisations, évaluations et autres revenus 25,7 25,1
Contributions à des projets immobiliers 18,6 41,2
Autre 3,1 10,9
276,1 300,2
Dépenses et allocations:
Subventions et allocations à d’autres entités de l’Armée du Salut 86,1 89,0
Activités auxiliaires 73,7 68,1
Opérations des quartiers généraux territoriaux et divisionnaires 32,7 29,6
Financement et relations publiques 18,9 17,6
Amortissement 14,4 13,7
Régimes d’avantages sociaux pour les dirigeants 12,5 12,3
Perte nette sur l’aliénation d’immobilisations 30,9 –
Autre 9,5 9,2
278,7 239,5
Excédent (déficit) des revenus sur les dépenses et allocations (2,6) $ 60,7 $
Soldes des fonds au début de l’exercice 1 041,9 $ 981,2 $
Ajustement des soldes des fonds (changement de méthode comptable) 47,0
Soldes de fonds à la fin de l’exercice 1 086,3 $ $ 1 041,9
22
Subventions gouvernementales et frais d’utilisation 61%
Profits provenant d’activités auxiliaires 2%
Congrégations 7%Dons de la population 28%
Investissements 2%
SOURCES des FONDS
Programmes et services 88%
Autre 1%Financement et relations publiques 4%
Administration 7%
USAGE des FONDS
APERÇU FINANCIER Le budget de fonctionnement annuel de l’Armée du Salut du territoire du Canada et des Bermudes est de plus de 600 millions de dollars. Des états financiers sont préparés pour chacune des quelques 500 entités de l’Armée du Salut. Étant donné que les états intégrés ne sont pas encore disponibles, les graphiques statistiques suivants ont été préparés. afin de donner aux lecteurs un aperçu de l’envergure des activités de l’Armée du Salut.
23
À nos donateurs,L’an dernier, des milliers de donateurs charitables comme vous ont appuyé généreusement nos campagnes de souscription à l’échelle nationale (110 000 000 $) et locale (41 000 000 $) (pour un total de 151 000 000 $). Depuis plus de 125 ans, votre soutien permet à l’Armée du Salut de poursuivre sa mission de secourir les personnes vulnérables et les laissés‑pour‑compte de la société canadienne. Sans votre appui, nous ne pourrions pas combler les be‑soins physiques, émotifs et spirituels de quelque 1 500 000 personnes, chaque année. Nous vous en sommes extrêmement reconnaissants.
CODE D’ÉTHIQUE RELATIF à la COLLECTE DE FONDS ET À LA RESPONSABILITÉ FINANCIÈRE
L’Armée du Salut tient en haute estime la relation qu’elle entretient avec ses donateurs. La transparence et la reddition de comptes sont essentielles à la réussite de son œuvre. À cet égard, l’Armée du Salut a récemment adhéré au Code d’éthique d’Imagine Canada. Le Code d’éthique relatif à la collecte de fonds et à la responsabilité financière définit des normes de gestion financière et de reddition de comptes responsables pour les organismes de bienfaisance. En adhérant à ces normes, l’Armée du Salut se conforme aux pratiques généralement reconnues en matière de sollicitation et de gestion des dons en argent. Nous croyons fermement que nous devons faire preuve de transparence à l’égard de nos donateurs afin que leurs dons soient utilisés pour le plus grand bien de nos clients. Pour plus de renseignements sur notre adhésion au Code d’éthique relatif à la collecte de fonds et à la responsabilité financière, veuillez
communiquer avec l’entité de l’Armée du Salut de votre région, ou composer le no sans frais 1‑877‑488‑4222, ou encore nous écrire à l’adresse [email protected]. Nous vous invitons également à consulter nos états financiers vérifiés et le Code d’éthique, en visitant notre site Web www.armeedusalut.ca.
DONS de VALEURS MOBILIÈRES
En mai 2006, le gouvernement fédéral a éliminé l’impôt sur les gains en capital pour les dons d’immobilisations à valeur accrue faits à des organismes de bienfaisance. Ce changement a permis à nos généreux donateurs d’accroître leur soutien financier à notre organisme. Nous avons mis en œuvre des procédures qui vous permettront de tirer profit de cette option attrayante. Pour de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec nous.
COÛTS RELATIFS À LA CAMPAGNE DE SOUSCRIPTION, aux RELATIONS PUBLIQUES ET À L’ADMINISTRATION
Nous veillons à ce que la plus grande partie de votre don serve à la prestation de services. Les coûts relatifs à la campagne de souscription, aux relations publiques et à l’administration représentent 11 % de notre budget de fonctionnement et sont parmi les plus bas dans le domaine des organismes de bienfaisance.
COMMUNIQUEZ avec NOUS
Nous vous invitons à consulter notre site Web www.armeedusalut.ca. Les renseignements sur la mission et les programmes de l’Armée du Salut sont fréquemment mis à jour. Pour toute question, n’hésitez pas à communiquer avec l’entité de l’Armée du Salut de votre région, à nous téléphoner au 1‑877‑488‑4222, ou à nous écrire à l’adresse [email protected]. Merci de votre soutien.
24
L’Armée du Salut vient de créer un groupe afin de rendre hommage à des personnes
compatissantes qui se sont engagées à faire un don, comme un legs, une rente aux fins de
bienfaisance ou une assurance‑vie. Pour savoir comment en faire partie, veuillez communiquer
avec nous.
Nous avons l’honneur d’accueillir les personnes suivantes au sein de notre Cercle d’espoir,
et nous les remercions de nous aider à redonner de l’espoir aux personnes et aux familles
défavorisées.
Cercle d'espoir
Josephine Annett
John Barclay
Mary Barnett
Josephine Black
M. et Mme Carlton Carter
Thomas A. Caster
James Colling
Brian Collins et Ameta Demers
Verna Conklin
Connie Cook
Charlene Creary
Robert Davies
Michael G. Falco
Thomas W. Fox
Evangeline Gallant
Christopher Ganas
Walter Gate
Gedaliah (Zack) Glaser
Sarah Gow
Hans W. (Peter) Graab
Lini Grol
Janet Holliday
Frank Holroyd
Evelyn Hudson
Major Helen Ingleby
Kitty Lederer
George Linton
Netta MacInnes
Wilma McBrearty
Marjorie McCullough
Jean McDermid
Bert Mercer
David Moore
Jean Pamenter
Winsor et Ruth Ann Pepall
Yvonne Pettit
Marjorie Platt
Barbara Price
Ronald Pullen
Janet Reid
Jack Royle
Thomas & Eileen Russell
M. et Mme James Russell
M. et Mme James Simms
Joan Stevenson
Carmen Swackhammer
Richard Tawton
Helen Therrien
Gordon Vallance
Marcus Verwoerd
Enid Walker
Ruth D.H. Webster
5
Commissaire Christine MacMillan, présidente (jusqu’au 30 juin 2007)
Commissaire William W. Francis, président (à compter du 1er juillet 2007)
Colonel Glen Shepherd, vice président (jusqu’au 28 février 2008)
Lieutenant-colonel Donald J. Copple, vice-président (à compter du 1er mars 2008)
Major Neil Watt, trésorier
R. Paul Goodyear, secrétaire
Major Jean Moulton
Commissaire Christine MacMillan, présidente (jusqu’au 30 juin 2007)
Commissaire William Francis, président (à compter du 1er juillet 2007)
Colonel Glen Shepherd, vice-président (jusqu’au 28 février 2008)
Lieutenant-colonel Donald J. Copple, vice-président (à compter du 1er mars 2008)
Paul Thornhill, secrétaire
Major James Champ
Lieutenant-colonel Ann Copple (à compter du 1er mars 2008)
Mary Ellen Eberlin
Commissaire Marilyn Francis (à compter du 1er juillet 2007)
R. Paul Goodyear
Lieutenant-colonel David Hiscock
John Kershaw
Major Mona Moore (jusqu’au 11 avril 2007)
Major Jean Moulton
Lieutenant-colonel Raymond Moulton
Colonelle Eleanor Shepherd (jusqu’au 28 février 2008)
Major Howard Smartt (à compter du 24 avril 2007)
Major Floyd Tidd
Major Neil Watt
MEMBRES du CONSEIL de DIRECTION de L’ARMÉE DU SALUT AU CANADA
CONSEIL TERRITORIAL des FINANCES
COMITÉ CONSULTATIF en PLACEMENTS
Michael Campbell, président
William J. Stafford, secrétaire
Julie C. Cays
Lynn A. Clark (jusqu’au 30 juin 2007)
R. Paul Goodyear
Carl Hiltz (jusqu’au 31 décembre 2007)
William T. Pashby
Paul Purcell
Roger Robineau (à compter du 1er octobre 2007)
Keith Walter (à compter du 1er octobre 2007)
Major Neil Watt
2ArmeeduSalut.ca
Service des relations publiques et du développement de l’Armée du Salut
2, boul. Overlea | Toronto, Ontario | M4H 1P4
416 425 2111 | 1 877 488 4222