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Revue du rhumatisme 77 (2010) 246–251 Mise au point Rhumatisme psoriasique : corrélation entre radiologie et anatomopathologie Ai Lyn Tan , Dennis McGonagle Service de médecine interne, hôpital Chapel Allerton, université de Leeds, institut de médicine moléculaire de Leeds, Chapeltown Road, Leeds LS7 4SA, Royaume-Uni info article Historique de l’article : Accepté le 23 f ´ evrier 2010 Disponible sur Internet le 4 mai 2010 Mots clés : Rhumatisme psoriasique Imagerie par résonance magnétique Échographie Enthésites Ostéites résumé Le rhumatisme psoriasique (RP) appartient au groupe des spondylarthropathies mais partage certaines caractéristiques avec la polyarthrite rhumatoïde, notamment l’atteinte des petites articulations. Beau- coup de ces caractéristiques sont bien visibles à l’imagerie, ce qui nous a aidés à mieux comprendre la physiopathologie du RP. Bien qu’on observe souvent sur les radiographies standard des images carac- téristiques du RP comme celle du « crayon dans un encrier » ( ou pencil-in-cup ) et une périostite, le RP peut toucher toutes les régions articulaires, les enthésites en sont la pathologie principale. L’imagerie, notamment l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’échographie nous ont permis d’expliquer la relation entre les enthésites, les synovites (ou complexe synovio-enthésal) et l’ostéite ou œdème osseux. Les études histologiques ont complété les découvertes de l’imagerie et ont corroboré les modifications IRM observées dans la peau et les ongles des patients atteints de RP. Les progrès des techniques d’imagerie comme la microscopie IRM, l’IRM toto corporelle et de nouvelles applications de l’IRM telles que les techniques à temps d’écho très court (ultra short echo time IRM) augmenteront davantage notre com- préhension des mécanismes de la maladie. La capacité de l’échographie et de la scintigraphie osseuse à visualiser les modifications précoces avant l’apparition de la symptomatologie clinique pourrait servir de base de recherche pour la maladie et permettrait de mieux comprendre le lien existant entre la peau et la maladie articulaire. © 2010 Publi ´ e par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie. 1. Introduction Le rhumatisme psoriasique (RP) est un rhumatisme inflamma- toire classé dans les spondylarthropathies séronégatives (SpA). Le RP se caractérise par des enthésites pouvant toucher les articula- tions axiales et périphériques, généralement dans un contexte de psoriasis cutané présent ou passé. La synovite et l’ostéite diffuse sont deux autres lésions fondamentales de cette maladie pou- vant être liées inextricablement à l’enthésite, comme cela va être expliqué plus loin. Contrairement aux autres SpAs, le diagnostic différentiel avec une polyarthrite rhumatoïde (PR) peut être diffi- cile car ces deux maladies peuvent entraîner une polyarthrite des petites articulations. Dans le passé, la corrélation entre l’imagerie et l’anatomopathologie aurait été axée sur la synoviale, comme manifestation articulaire spécifique du RP [1,2]. Cependant, l’avènement de l’imagerie moderne avec l’IRM et l’échographie a permis de visualiser « l’organe articulation » dans son ensemble, et de mieux apprécier l’élément de base du RP que sont les enthèses Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc ¸ aise de cet article, mais sa réfé- rence anglaise dans Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2009.09.011). Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A.L. Tan). [3,4]. La grande force de ces techniques d’imagerie est de pouvoir dépister les anomalies anatomiques au stade précoce de la maladie, alors que la radiographie conventionnelle ne permet pas de les mettre en évidence [5]. Cela est particulièrement intéressant car ces modifications précoces ont probablement une signification pathogénique primitive. Dans ce travail, nous discutons de la signification de ces découvertes pour le diagnostic du RP et la compréhension de la pathogénie de la maladie. 2. Caractéristiques radiographiques du RP Les observations tardives dans le RP faites au moyen de la radio- graphie conventionnelle comprennent l’ossification des enthèses qui peut entraîner une fusion articulaire, les érosions périarticu- laires et enthésales, la périostite et l’ostéolyse. Néanmoins, ces lésions n’ont pas été décrites avec une fréquence suffisamment élevée pour suggérer l’implication centrale des enthésites dans la pathogénie de la maladie. De même, l’apparition de traitements plus efficaces tels que les traitements biologiques rend moins utile la description des anomalies radiologiques, dans la mesure où les rhumatologues espèrent traiter efficacement les patients et empê- cher l’apparition de ces lésions. En fait, on pourrait penser qu’avec un traitement précoce efficace, ces lésions auront une valeur his- torique plutôt qu’une signification diagnostique. 1169-8330/$ – see front matter © 2010 Publi ´ e par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie. doi:10.1016/j.rhum.2010.03.001

Rhumatisme psoriasique : corrélation entre radiologie et anatomopathologie

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i Lyn Tan ∗, Dennis McGonagleervice de médecine interne, hôpital Chapel Allerton, université de Leeds, institut de médicine moléculaire de Leeds, Chapeltown Road, Leeds LS7 4SA, Royaume-Uni

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istorique de l’article :ccepté le 23 fevrier 2010isponible sur Internet le 4 mai 2010

ots clés :humatisme psoriasique

magerie par résonance magnétiquechographienthésitesstéites

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Le rhumatisme psoriasique (RP) appartient au groupe des spondylarthropathies mais partage certainescaractéristiques avec la polyarthrite rhumatoïde, notamment l’atteinte des petites articulations. Beau-coup de ces caractéristiques sont bien visibles à l’imagerie, ce qui nous a aidés à mieux comprendre laphysiopathologie du RP. Bien qu’on observe souvent sur les radiographies standard des images carac-téristiques du RP comme celle du « crayon dans un encrier » ( ou pencil-in-cup ) et une périostite, le RPpeut toucher toutes les régions articulaires, les enthésites en sont la pathologie principale. L’imagerie,notamment l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et l’échographie nous ont permis d’expliquer larelation entre les enthésites, les synovites (ou complexe synovio-enthésal) et l’ostéite ou œdème osseux.Les études histologiques ont complété les découvertes de l’imagerie et ont corroboré les modificationsIRM observées dans la peau et les ongles des patients atteints de RP. Les progrès des techniques d’imagerie

comme la microscopie IRM, l’IRM toto corporelle et de nouvelles applications de l’IRM telles que lestechniques à temps d’écho très court (ultra short echo time IRM) augmenteront davantage notre com-préhension des mécanismes de la maladie. La capacité de l’échographie et de la scintigraphie osseuse àvisualiser les modifications précoces avant l’apparition de la symptomatologie clinique pourrait servirde base de recherche pour la maladie et permettrait de mieux comprendre le lien existant entre la peau

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et la maladie articulaire.

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. Introduction

Le rhumatisme psoriasique (RP) est un rhumatisme inflamma-oire classé dans les spondylarthropathies séronégatives (SpA). LeP se caractérise par des enthésites pouvant toucher les articula-ions axiales et périphériques, généralement dans un contexte desoriasis cutané présent ou passé. La synovite et l’ostéite diffuseont deux autres lésions fondamentales de cette maladie pou-ant être liées inextricablement à l’enthésite, comme cela va êtrexpliqué plus loin. Contrairement aux autres SpAs, le diagnosticifférentiel avec une polyarthrite rhumatoïde (PR) peut être diffi-ile car ces deux maladies peuvent entraîner une polyarthrite desetites articulations.

Dans le passé, la corrélation entre l’imagerie et’anatomopathologie aurait été axée sur la synoviale, comme

anifestation articulaire spécifique du RP [1,2]. Cependant,’avènement de l’imagerie moderne avec l’IRM et l’échographie aermis de visualiser « l’organe articulation » dans son ensemble, ete mieux apprécier l’élément de base du RP que sont les enthèses

� Ne pas utiliser, pour citation, la référence francaise de cet article, mais sa réfé-ence anglaise dans Joint Bone Spine (doi:10.1016/j.jbspin.2009.09.011).∗ Auteur correspondant.

Adresse e-mail : [email protected] (A.L. Tan).

169-8330/$ – see front matter © 2010 Publie par Elsevier Masson SAS pour la Société Froi:10.1016/j.rhum.2010.03.001

ublie par Elsevier Masson SAS pour la Société Française de Rhumatologie.

[3,4]. La grande force de ces techniques d’imagerie est de pouvoirdépister les anomalies anatomiques au stade précoce de la maladie,alors que la radiographie conventionnelle ne permet pas de lesmettre en évidence [5]. Cela est particulièrement intéressant carces modifications précoces ont probablement une significationpathogénique primitive. Dans ce travail, nous discutons de lasignification de ces découvertes pour le diagnostic du RP et lacompréhension de la pathogénie de la maladie.

2. Caractéristiques radiographiques du RP

Les observations tardives dans le RP faites au moyen de la radio-graphie conventionnelle comprennent l’ossification des enthèsesqui peut entraîner une fusion articulaire, les érosions périarticu-laires et enthésales, la périostite et l’ostéolyse. Néanmoins, ceslésions n’ont pas été décrites avec une fréquence suffisammentélevée pour suggérer l’implication centrale des enthésites dans lapathogénie de la maladie. De même, l’apparition de traitements

plus efficaces tels que les traitements biologiques rend moins utilela description des anomalies radiologiques, dans la mesure où lesrhumatologues espèrent traiter efficacement les patients et empê-cher l’apparition de ces lésions. En fait, on pourrait penser qu’avecun traitement précoce efficace, ces lésions auront une valeur his-torique plutôt qu’une signification diagnostique.

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. L’érosion périarticulaire comme phénotype duhumatisme psoriasique

Dans les études séminales qui lui ont permis de définir le RPomme entité distincte, le regretté Verna Wright a utilisé la radio-raphie standard pour aider au diagnostic différentiel entre RP etR [6]. Le RP est une arthropathie d’intérêt spécifique car il présentees caractéristiques érosives comme la PR, mais également des

ésions osseuses prolifératives et destructrices. Ces images radio-ogiques communes et distinctives entre RP et PR, et d’arthroserosive, ont été bien décrites par Martel et al. [7,8]. La plupartes signes spécifiques du RP à l’imagerie sont observés aux mainst aux pieds. Le RP peut toucher toutes les petites articulationsont les articulations interphalangiennes distales et proximalesIPD et IPP) et les articulations métacarpophalangiennes (MCP).lus récemment, des modèles animaux ont étudié, au niveau molé-ulaire, l’équilibre entre érosion osseuse et prolifération osseuseans l’arthrite. Les lésions érosives osseuses ont été attribuées à laérégulation de la voie de signalisation Wnt [9]. DKK-1, un inhi-iteur de l’ostéoblastogénèse, a été trouvé en abondance dans laynoviale et les sérums de patients atteints de PR, ainsi que danses modèles animaux d’arthrite inflammatoire [10]. Au contraire,hez les patients atteints de SpA, comme la spondylarthrite ankylo-ante (SA), DKK-1 était à peine détectable, à l’origine d’une arthriteon érosive et proliférative [10]. Cependant, ces observations chez

’homme peuvent être en rapport avec l’amplitude de la réponsenflammatoire, généralement plus importante dans la PR que dansa SA.

Des érosions similaires à celles observées dans la PR sontréquentes et lorsqu’elles sont la seule anomalie présente, elleseuvent rendre le diagnostic de RP ambiguë. La corrélation entre

magerie et anatomie pathologique des érosions périarticulaires até bien explorée dans la PR chronique, où le pannus et la destruc-ion osseuse médiée par les ostéoclastes sont fréquents. À notreonnaissance, il n’existe pas d’étude spécifique ayant évalué cetspect du RP. Nos récentes études ont apporté potentiellementn nouvel éclairage sur le mécanisme des petites érosions arti-ulaires dans les arthrites inflammatoires, dont le RP [11,12]. Deetites érosions articulaires se forment de manière adjacente aux

igaments collatéraux qui sont des sites de compression articu-aire. Cela entraîne de petites lésions érosives dans les articulationsormales dont les articulations MCP [12]. Très curieusement, onetrouve aux mêmes endroits des érosions microscopiques dans lesrticulations issues de cadavres de sujets âgés normaux [13]. Cela aonduit à l’idée que la formation de petites érosions articulaires neonduisait pas spécifiquement à la PR mais qu’une synovite chro-ique, quelle qu’en soit la cause, entraînait l’apparition d’érosionsux sites anatomiques spécifiques de la PR, de l’arthrose et du RP.e plus, la suppression de la synovite semble empêcher le déve-

oppement de cette forme érosive [14]. Ritchlin et al. ont décritne augmentation des précurseurs des ostéoclastes circulants dans

e sang périphérique des patients atteints de RP, particulièrementhez les patients avec érosions osseuses visibles à la radiographietandard [15]. Cette augmentation semble être déclenchée par leacteur de nécrose tumorale � (TNF-�). Des études cliniques ont

ontré que l’inhibition du TNF-� pouvait ralentir la progressione l’atteinte structurale dans le RP [16–18], potentiellement enapport avec une diminution des précurseurs ostéoclastiques [19].

La mise en évidence à l’IRM de « l’œdème osseux », phénomèneorrespondant au stade de préérosion à la radiographie, et secon-aire à une ostéite régionale, a donné un nouvel éclairage important

ans le mécanisme d’érosion osseuse dans la PR et les autres rhuma-ismes inflammatoires [20,21]. Au fond, l’œdème osseux des petitesrticulations périphériques est synonyme d’ostéite, secondaire àne synovite dans la PR [22]. Il est probable que le même méca-isme soit impliqué dans la synovite associée au RP. En fait, il a

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été montré que l’œdème osseux vu à l’IRM dans le RP était corréléaux scores de lésions articulaires radiographiques, avec l’hypothèseque cet œdème pouvait être une lésion pré érosive dans le RP [23].On a retrouvé un nombre plus important d’ostéoclastes et d’autrescellules inflammatoires dont les macrophages, les cellules plasma-tiques et les lymphocytes T, avec une expression plus élevée deNF-kappaB ligand (RANKL) dans les os en présence d’un tel œdèmeosseux [24]. Cela explique que les traitements par agents anti-TNF-� aient montré une amélioration osseuse à l’IRM dans le RP [19,25].

4. L’enthésite comme lésion phénotypique

Les enthèses sont des zones d’ancrage des ligaments, des ten-dons et des capsules articulaires dans l’os. Elles sont fondamentalesdans la compréhension de ces spondylarthropathies [26]. Une ossi-fication cicatricielle fait suite à l’enthésite, donnant naissance à desentésophytes dans le squelette périphérique, ou à des syndesmo-phytes au squelette axial. Ces deux lésions sont bien visualiséesà la radiographie conventionnelle. Les enthésophytes peuvent seformer dans les petites articulations ; lorsqu’ils unissent les corpsvertébraux, ils deviennent des syndesmophytes entraînant uneankylose articulaire. Typiquement, comme ce qui est observé dansla SA, les lésions rachidiennes du RP vont de la mise au carré descorps vertébraux à l’ankylose rachidienne complète avec formationde syndesmophytes. Cependant, dans le RP les syndesmophytessont souvent grossiers, volumineux et répartis de manière asy-métrique. Les enthésophytes peuvent également se développerdans les grosses articulations périphériques sous forme d’épines,souvent retrouvées à l’insertion des tendons d’Achille, aux fasciasplantaires (épines calcanéennes), ou aux coudes. L’histologie desenthésophytes dans la SA a été bien documentée par Ball qui adécrit différentes phases de l’enthésiopathie, de l’inflammation àla reconstruction osseuse [27]. Cependant, des lésions spécifiquesau RP n’ont pas été décrites, on les considère similaires à cellesobservées dans la SA.

Chez des jeunes volontaires sains, l’échographie a récemmentmontré que les enthèses normales fabriquaient de l’os aux sitesd’attachement, mais à un faible degré [28]. De plus, il y a un âgeoù des entésophytes se forment aux sites normaux d’attachement,dans les parties distales des zones d’attache qui sont sujettes à unetension plus importante [29]. Dans la SpA chronique, les épines seforment aux mêmes parties distales que les enthèses d’Achille maiselles sont plus grandes. De plus, dans le RP et la SpA, l’ossificationcicatricielle et les érosions sont nettes dans différentes zones ana-tomiques [28]. Cela indique un découplage anatomique entre cesdeux processus.

Récemment, Lories et al. ont commencé à explorer ce phé-nomène de nouvelle formation tissulaire aux enthèses à la foisdans un cadre clinique et expérimental. Dans le modèle animalDBA/1 de SpA qui met en évidence des lésions spécifiques du RPdont les dactylites, une nouvelle formation osseuse adjacente auxenthèses a été décrite [30]. Ces mêmes auteurs ont publié quelquesétudes limitées sur les enthésites dans la SpA chez l’homme [31].Les découvertes dans le cartilage de tels « progéniteurs des cel-lules enthésales » confirment la notion d’une formation osseuseendochondrale à ces sites. Une caractéristique peu fréquente maisassez typique de cette nouvelle formation osseuse dans le RPest la périostite ou réaction périostale, qui se présente par uncontour flou, chevelu des phalanges. Il y a peu de données anato-mopathologiques chez l’homme sur cette reconstruction osseuse,mais les ostéoblastes impliqués dans les changements osseux

prolifératifs jouent probablement un rôle important. Une compré-hension de l’anatomie articulaire normale est fondamentale pourcomprendre ces processus, comme la formation des érosions despetites articulations. Chez l’homme, nous avons apporté la preuved’une formation osseuse endochondrale, la formation d’os intra
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embraneux et la métaplasie chondroïde contribuant à la forma-ion osseuse « normale » dans la partie distale des insertions [28].n ne sait pas comment l’inflammation associée au RP et aux SpAffecte ces différents procédés. Les effets des nouveaux traitementsar agents bloquants du TNF � dans le RP et la SpA doivent êtretudiés avec attention car la suppression de l’inflammation à la foisans le modèle animal et chez l’homme pourrait ne pas stopper

’ossification cicatricielle [32,33], contrairement à ce qui est observéans la phase d’érosions péri articulaires de la PR, où les trois inhibi-eurs du TNF � stoppent le processus érosif des petites articulations34].

. L’ostéite

Comme cela a été développé précédemment, l’enthèse est fonc-ionnellement intégrée à l’os adjacent. La sacroiliite est la marquees SpA. Dans le RP, à la radiographie, la sacroiliite est plutôtsymétrique en comparaison à la SA. La radiographie standarde permet pas de dépister les sacroiliites précoces, mais sur lesacroiliites bien établies, la sclérose osseuse et les lésions érosiveseuvent être visualisées. Dans des cas équivoques, l’IRM ou le scan-er peuvent être utiles pour confirmer ces lésions, mais l’IRM a enlus l’avantage de dépister un œdème médullaire. L’œdème osseuxiffus visible à l’IRM dans les SpA précoces correspond histologi-uement à une ostéite [35]. Cette ostéite est corrélée à l’évolutionadiographique ultérieure de la sacroiliite, de sorte qu’elle a unerande utilité diagnostique [36].

L’ostéite est également une caractéristique fréquente du syn-rome synovite, acné, pustulose, hyperostose, ostéite (SAPHO).ette affection, apparentée au RP, touche souvent les articula-ions sternoclaviculaires [37] (Fig. 1). À l’IRM, l’ostéite se manifestear un hyposignal en séquences pondérées T1 et correspond à

a phase inaugurale du mécanisme de l’enthésite avant la phase

’ossification cicatricielle. La présentation clinique de l’atteinte desrticulations sternoclaviculaires peut rendre difficile le diagnosticu syndrome SAPHO, qui peut être confondu avec une maladie

nfectieuse ou un cancer osseux. Par la suite certaines données

ig. 1. IRM thoracique antérieure en séquences pondérées T2 avec suppression duignal de la graisse, chez une femme de 43 ans atteinte d’un syndrome synovites,cné, pustulose, hyperostose, ostéite (SAPHO), une manifestation inhabituelle duhumatisme psoriasique (RP). Un hypersignal est observé sur le sternum et la cla-icule gauche (astérisque) révélant une ostéite, et dans les tissus mous adjacentstêtes de flèche).

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histologiques de bonne qualité dans le SAPHO aigu ont été rappor-tées [38]. Une réaction inflammatoire à polynucléaires neutrophilesjoue un rôle majeur à la phase précoce du SAPHO [39].

6. L’arthrite mutilante

Dans cette forme extrême de lésions érosives du RP, les petitesarticulations peuvent être le siège d’une résorption des extrémitésdistales des os, entraînant la déformation bien connue en « crayondans un encrier » (pencil-in-cup), ou une déformation en pointe(whittling), notamment des phalanges distales [40]. Cette formemutilante répond probablement un mécanisme immunopathogé-nique distinct de la PR. Dans les formes sévères, elle peut aboutir àun raccourcissement des doigts en « lorgnettes », avec une déforma-tion importante connue sous le nom d’arthrite mutilante. L’arthritemutilante constitue une des 5 formes de la classification de Moll etWright ; les articulations sont disloquées et ankylosées. Bien quecette forme soit bien identifiée, il existe très peu de données surson mécanisme immunopathogénique. L’œdème osseux, les éro-sions osseuses et l’ossification cicatricielle sont souvent retrouvéesdans l’arthrite mutilante [23]. On connaît le rôle clé des ostéoclastesdans la formation des érosions osseuse, leur rôle majeur dans cetteforme très destructrice de RP n’est pas mis en doute [15].

7. Formes avec atteinte des tissus mous

Dans les SpA, les lésions majeures des tissus mous sont lasynovite, la ténosynovite et la dactylite. La manière dont ellessont intimement liées aux enthésites a été bien décrite [2,3]. Lesatteintes des tissus mous peuvent être visualisées à l’échographieou à l’IRM (Fig. 2). L’utilisation la plus pratique de l’échographiedans le diagnostic de RP concerne les articulations périphé-riques. L’échographie peut dépister une synovite et du liquidedans les articulations, mais est particulièrement performante dansl’identification des lésions tendineuses et ligamentaires et doncpour mettre en évidence une enthésite, élément fondamental duRP [41]. Les tendons et les ligaments sont souvent épaissis dansde tels cas, cela est bien démontré dans les tendons d’Achille.L’échographie a identifié des lésions osseuses des articulations IPD,uniquement chez les patients atteints de RP et pas dans la PR [5,42].L’utilisation du Doppler permet de confirmer la présence d’uneinflammation active ou d’une enthésite [43], souvent plus étendueet extrasynoviale dans le RP comparativement à la PR [42]. Dans ladactylite où l’œdème est cliniquement plus diffus, l’échographie amontré une pseudoténosynovite à l’endroit où les tissus mous sontépaissis de manière diffuse, pouvant faire le diagnostic de RP [42].

8. Synovite dans le RP et corrélation avec l’imagerie

Il a été récemment montré une relation étroite entre la mem-brane synoviale et l’enthèse dans l’articulation, formant le com-plexe synovio-enthésal [2] (Fig. 3). L’inflammation des enthèses estplus importante dans le RP en comparaison à la PR, de même quele degré de synovite. L’IRM du genou avec injection de produit decontraste a montré qu’il existait une tendance à une vascularisationou une inflammation plus importante dans l’articulation du genoupsoriasique comparé à celui d’une PR [44]. Cela correspond auxdécouvertes arthroscopiques qui mettent en évidence un réseauvasculaire épais dans le RP, qui paraît donc plus « compact », alorsqu’il est rectiligne et plus « parsemé » dans la PR [45].

Pour l’articulation du genou, malgré les différences dans le degréde synovite entre le RP et la PR, la synovite est plus importante à lajonction cartilage-pannus que dans le récessus sous-quadricipital[44]. Cela montre qu’il peut y avoir une cause biomécaniquecommune pour la variation intra articulaire de la synovite à la fois

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Fig. 2. Incidence sagittale en séquences pondérées T1, avec suppression du signalde la graisse à l’IRM haute résolution après injection de produit de contraste, chezune femme de 23 ans atteinte d’un rhumatisme psoriasique (RP) avec dactylite tou-cmt

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Fig. 4. Incidence coronale en séquences pondérées T1, avec suppression du signalde la graisse à l’IRM haute résolution des articulations IPD d’un homme de 43 ansatteint d’un RP. Un hypersignal est visible dans l’os à l’une des insertions des liga-ments collatéraux (flèche). Un hypersignal est également observé dans les tissusmous autour de la phalange distale témoignant de la nature diffuse et étendue del’inflammation observée dans les articulations IPD des patients atteints de RP. Ànoter que l’hypersignal, réparti de manière asymétrique dans les tissus mous et l’os,est centré sur l’enthèse, plus « anormale » que les ligaments collatéraux (flèche).

hant le pouce. On observe un rehaussement très important du signal des tissus

ous (astérisques) sur les faces dorsale et antérieure de l’articulation adjacente auxendons et autour du lit unguéal.

ans le RP et la PR ; en fait, cela a également été observé dans’arthrose [46], indiquant que cette observation n’est pas spécifiquee la maladie.

. RP- La lésion clé d’une petite articulation

L’atteinte de l’articulation IPD dans le RP est très caractéris-ique et possède des critères sémiologiques propres. L’IRM à hauteésolution des petites articulations dans le RP a aussi contribué

une meilleure compréhension de la pathogénie de la mala-ie à partir de données « microanatomiques » [11,47]. L’utilisation

ig. 3. Représentation sous forme de diagramme de la relation entre l’enthèse etes structures adjacentes dans une articulation. Toutes ces structures (L/T : liga-

ent ou tendon, B : os, FC : fibrocartilage, SM : membrane synoviale) font partie duomplexe synovio-entésal (CSE). La membrane synoviale recouvre la face profondeu ligament ou du tendon, sauf les structures fibrocartilagineuses à l’endroit desones d’insertions osseuses des enthèses. Le concept du CSE suggère que des fac-eurs primaires biomécaniques articulaires (à l’origine des enthésites) entraînentes réponses immunes inflammatoires secondaires (synovites).

d’antennes pour la « microscopie » avec les scanners traditionnelspermet d’obtenir des images à haute résolution nécessaires pourles petites articulations des doigts comme les IPD, souvent tou-chées dans le RP (Fig. 2 et 4). La distinction clinique entre l’atteintearticulaire des IPD dans le RP et l’arthrose peut être difficile ;cependant l’IRM à haute résolution a la capacité de montrer uneinflammation plus importante des enthèses et de l’os dans lesIPD, ainsi qu’une atteinte du lit unguéal dans le RP [47]. Sou-vent, les lésions inflammatoires des tissus mous, de même quel’œdème osseux (notamment de la phalange distale) sont géné-ralement diffuses dans le RP (Fig. 4). L’IRM à haute résolutionpermet également de comprendre la relation entre les enthèsesde l’articulation IPD et les ongles, dans le RP [11,48]. Les étudeshistologiques peuvent compléter les études d’imagerie à hauterésolution sur ce point et montrent que l’ongle est solidement atta-ché à l’articulation IPD par des fibres reliées au tendon extenseur,aux ligaments collatéraux et au tendon fléchisseur [11]. L’IRM àhaute résolution et la preuve histologique d’un lien anatomiqueentre l’articulation IPD et les ongles, font évoquer la possibilitéd’une étiologie commune biomécanique qui déclencherait d’unemanière ou d’une autre l’inflammation à la fois dans l’articulationet la peau [48].

La dactylite a également été étudiée par l’IRM à haute résolution[49,50]. Comme dans l’atteinte articulaire de l’IPD dans le RP, ilexiste une polyenthésite associé à un œdème du tissu mou et unesynovite [50]. Cela conforte les résultats d’autres études IRM quiont montré une ténosynovite importante avec un œdème du tissumou [49]. L’œdème osseux a également été observé aux sites desenthèses dans la dactylite. Il manque des données histologiques sur

la réaction inflammatoire dans les IPD et la dactylite.
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50 A.L. Tan, D. McGonagle / Revue

0. Imagerie - estompage du phénotype clinique entresoriasis et RP

Bien que nous pensions qu’une atteinte asymptomatique his-ologique était exclusivement une caractéristique du RP et non dusoriasis, cela n’est en fait pas le cas. Il y a plus de trois décennies,ne atteinte osseuse infraclinique a été décrite dans le psoriasis.a scintigraphie osseuse a permis de dépister un possible RP autade préclinique [51]. Les patients atteints de psoriasis cutané uni-uement, sans antécédent d’arthrite, ont une augmentation de laxation isotopique périarticulaire [51]. Chez les patients atteintse RP, la scintigraphie osseuse était plus précise pour identifier

’atteinte articulaire, avec une hyperfixation des articulations clini-uement asymptomatiques [52]. En fait, il a également été montréue l’échographie et l’IRM avaient la potentialité de diagnostiquern possible RP au stade préclinique. Gisondi et al. ont mis en évi-ence des enthésites à l’échographie, dans un groupe de patientstteints de psoriasis cutané, sans signe clinique de RP et avec desrticulations asymptomatiques [53], alors que la preuve à l’IRM’une atteinte des pieds est fréquente chez les patients asympto-atiques avec psoriasis cutané uniquement [54]. Cet ensemble de

onnées d’imagerie pour un lien entre le psoriasis cutané et le RPet certainement au défi la base commune auto-immune de ces

eux maladies [55].Il est également intéressant de noter que la question de savoir

i le RP est en effet une vraie entité a été soulevée [56]. Peu’études épidémiologiques ont remis en doute le fait qu’unerthrite inflammatoire dans un contexte de psoriasis cutané devaittre diagnostiquée RP. Est-ce que les patients avec psoriasis cutanét polyarthrite pourraient avoir simplement un modèle plus inflam-atoire d’arthrite ? Dans nos mains, l’IRM haute résolution des

rticulations IPD dans le RP et la polyarthrite montre qu’il est pos-ible de distinguer de manière fiable ces deux affections sur la base’une extension de l’inflammation dans les tissus mous et les os,entré sur les enthèses dans le RP [47].

1. Les perspectives de l’imagerie dans le RP et sesaractéristiques anatomiques

Le RP occupe une position unique dans la mesure où il pré-ente des caractéristiques hétérogènes qui peuvent être visualiséesar l’imagerie moderne. L’éclairage donné par cette imagerie aontribué à une nouvelle classification de la maladie et à uneeilleure compréhension de la pathogénie du RP [57]. Bien la

adiographie standard nous a permis de voir de nombreuses carac-éristiques osseuses du RP, l’imagerie plus sophistiquée telles que’IRM et l’échographie nous permet d’étudier les mécanismes dea maladie plus en détail. D’autres techniques comme l’IRM cor-orelle totale et les séquences ultrashort echo time permettront deuantifier l’extension des enthésites, ainsi que leur caractérisation58–60]. L’amélioration continue des techniques d’imagerie aug-

entera sans aucun doute nos connaissances sur le rhumatismesoriasique.

onflit d’intérêt

Les auteurs ne déclarent aucun conflit d’intérêt.

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