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Congrès STC 2014 227 respectivement 9,5 % et 60,3 %. Le nombre de nouveaux cas avec une plombémie 100 g/L et le rendement du dépistage ont régulière- ment décru pendant toute la période 1995—2013, passant de 674 (24,4 % des enfants prélevés pour un dépistage) en 1995 à 81 (3,2 % des enfants prélevés) en 2013. L’évolution du nombre de cas avec une plombémie 50 g/L a eu une évolution semblable passant de 1732 (62,7 % des dépistages) à 245 (9,8 %). Le nombre d’enfants avec une plombémie au moins égale à 25 g/L (n = 2380 ; 86,2 % des pri- modépistages en 1995) a augmenté jusqu’en 2004 (n = 3375) puis a rapidement décru jusqu’en 2013 (n = 740) ; en revanche, il a été observé une baisse continue de la fraction des enfants avec une plombémie au moins égale à 25 g/L au dépistage : 86,2 % en 1995, 53,6 % en 2004 et 29,6 % en 2013. Discussion et conclusions Au total, la diminution du nombre d’enfants prélevés depuis le milieu des années 2000 et celles des fractions d’entre eux avec une plombémie atteignant respective- ment les seuils de 100, 50 et 25 g/L ont été telles que le nombre d’enfants dont la plombémie était au moins égale à 25 g/L en 2013 (740) diffère de moins de 10 % de celui des enfants avec une plombémie au moins égale à 100 g/L, en 1995 (674). L’application des recommandations du HCSP ne devrait donc pas poser de pro- blèmes logistiques insurmontables en Île-de-France, sous réserve de maintenir les moyens dédiés dans les différents services concernés. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.037 35 Le TXIB (diisobutyrate de 2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol), solvant de peintures à l’eau et possible déclencheur de syndromes collectifs C. Legout a , J. Langrand b , D. Escudeiro c , N. Buckenmeier d , J. Brière e , E. Faure f , S. Vandentorren a , R. Garnier b,a Cellule de l’InVS en régions (Cire) Île-de-France-Champagne-Ardenne b Centre antipoison de Paris, hôpitaux universitaires Lariboisière-St-Louis-Fernand-Widal, université Paris-Diderot c Laboratoire Quad-Lab, 91090 Lisses d Agence régionale de santé Île-de-France, délégation territoriale 94 e Institut de veille sanitaire (InVS), Département santé-travail f Laboratoire central de la Préfecture de police de Paris Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Garnier) Introduction Le 28 mai 2013, à leur arrivée sur leur lieu de tra- vail, 5 employés d’une agence bancaire se sont plaints d’une odeur âcre et de sensations d’irritation des yeux et des voies aériennes supérieures. Les pompiers, appelés sur place, ont constaté l’odeur suspecte et la sensation d’irritation ; ils ont fait évacuer l’agence. La direction a pris la décision de fermer les locaux. Conseillée par son médecin du travail, elle a diligenté une campagne d’évaluation de la qualité de l’air. Deux tentatives de réintégration des locaux, le 11 juillet et le 6 août, ont été des échecs, en raison de la per- sistance de l’odeur suspecte et de la réapparition de la sensation d’irritation. Le 28 août, le médecin du travail a demandé son assis- tance au Centre antipoison de Paris (CAPP). Celui-ci a pris contact avec la Cellule de veille d’alerte et de gestion sanitaire de l’Agence régionale de santé (ARS). La suite des investigations a été conduite en collaboration avec la Cire et la délégation territoriale 94 de l’ARS. Méthodes Les investigations conduites ont consisté à : — recenser les personnes exposées dans l’agence ou à proximité, recueillir leurs plaintes éventuelles et les circonstances de survenue de celles-ci ; — visiter les locaux ; — recenser, évaluer et mettre en perspective les investigations déjà conduites ; —les compléter, en tant que nécessaire. Résultats Quinze personnes ont rapporté des troubles associés au séjour dans les locaux de l’agence : 7 lors de l’épisode initial (5 employés et deux voisins), avec récidive à la réexposition chez 4 employés ; 8 à l’occasion d’une visite des locaux, plus de deux mois après l’épisode initial. Les plaintes rapportées sont stéréoty- pées : perception d’une odeur anormale et sensation d’irritation des yeux et des voies aériennes supérieures, dans tous les cas ; cépha- lées dans 4, sensations vertigineuses et nausées-vomissements dans 2. Les investigations conduites par leur médecin, chez 3 salariés, n’ont pas révélé d’anomalie. L’enquête a montré que l’odeur sem- blait pouvoir être imputée à la mise en peinture de 3 des bureaux de l’agence, la veille de la survenue des troubles. La composition des peintures a été expertisée par le CAPP : il s’agissait de peintures acryliques à l’eau, dont les seuls composants volatils et odorants étaient l’ammoniac et le TXIB, présents en faibles concentrations (respectivement < 0,1 % et < 1 %). L’évaluation de la qualité de l’air a porté sur la température, l’hygrométrie, les poussières, le dioxyde et le monoxyde de carbone, les aldéhydes et les composés orga- niques volatils (COV). La seule anomalie observée est la présence (9 jours après l’incident initial) de TXIB dans 3 des pièces investi- guées, à des concentrations comprises entre 28 et 177 g/m 3 . Discussion Une étude expérimentale a montré que l’odeur du TXIB, décrite comme âcre, était détectable, dès que sa concen- tration atmosphérique atteint 12 g/m 3 (1 ppb) ; des sensations d’irritation des yeux et des voies aériennes supérieures sont rap- portées pour des concentrations de quelques ppb. La pollution par le TXIB pouvait donc expliquer la gêne rapportée. Cette hypothèse a été confirmée par la disparition de l’odeur, 4mois après la mise en peinture (l’analyse atmosphérique faite alors n’a pas détecté le TXIB, mais la limite de détection de la méthode utilisée n’était que de 1ppm). L’agence a pu être réouverte, sans nouvel incident chez les employés et les clients. Conclusion Le TXIB (et/ou son homologue monoester, le Texanol ® ) sont présents à faibles concentrations (0,5—5 %) dans de très nombreuses peintures acryliques (et dans les dalles vinyliques de certains revêtements de sols). Leurs concentrations dans l’air peuvent atteindre plusieurs dizaines de ppb dans des pièces fraîche- ment repeintes et elles ne décroissent que lentement, en raison de la faible volatilité de ces solvants. À ces concentrations atmosphé- riques aucun effet systémique n’est attendu, mais une odeur âcre et une sensation d’irritation des yeux et des voies aériennes sont perceptibles ; ils peuvent être à l’origine de plaintes et de malaises des occupants, surtout quand une information documentée sur les risques ne peut être rapidement délivrée. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.038 36 Rôle des infirmières aux centres antipoison C. Nloga a , C. Geveaux b , A. Patrizi b , D. Boels b , A. Villa a,, P. Harry b , R. Garnier a a Centre antipoison de Paris, hôpitaux universitaires Lariboisière-St-Louis-Fernand-Widal, AP—HP, université Paris-Diderot, 75010 Paris, France b Centre antipoison Grand Ouest, CHU d’Angers, 49000 Angers, France Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (A. Villa) Contexte Jusqu’au milieu des années 2000, les équipes de réponse téléphonique à l’urgence toxicologique (RTU) des centres antipoison (CAP) franc ¸ais étaient seulement constituées de méde- cins et pharmaciens toxicologues, alors que dans d’autres pays elles

Rôle des infirmières aux centres antipoison

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Page 1: Rôle des infirmières aux centres antipoison

Congrès STC 2014 227

respectivement 9,5 % et 60,3 %. Le nombre de nouveaux cas avec uneplombémie ≥ 100 �g/L et le rendement du dépistage ont régulière-ment décru pendant toute la période 1995—2013, passant de 674(24,4 % des enfants prélevés pour un dépistage) en 1995 à 81 (3,2 %des enfants prélevés) en 2013. L’évolution du nombre de cas avecune plombémie ≥ 50 �g/L a eu une évolution semblable passant de1732 (62,7 % des dépistages) à 245 (9,8 %). Le nombre d’enfants avecune plombémie au moins égale à 25 �g/L (n = 2380 ; 86,2 % des pri-modépistages en 1995) a augmenté jusqu’en 2004 (n = 3375) puisa rapidement décru jusqu’en 2013 (n = 740) ; en revanche, il a étéobservé une baisse continue de la fraction des enfants avec uneplombémie au moins égale à 25 �g/L au dépistage : 86,2 % en 1995,53,6 % en 2004 et 29,6 % en 2013.Discussion et conclusions Au total, la diminution du nombred’enfants prélevés depuis le milieu des années 2000 et celles desfractions d’entre eux avec une plombémie atteignant respective-ment les seuils de 100, 50 et 25 �g/L ont été telles que le nombred’enfants dont la plombémie était au moins égale à 25 �g/L en2013 (740) diffère de moins de 10 % de celui des enfants avec uneplombémie au moins égale à 100 �g/L, en 1995 (674). L’applicationdes recommandations du HCSP ne devrait donc pas poser de pro-blèmes logistiques insurmontables en Île-de-France, sous réserve demaintenir les moyens dédiés dans les différents services concernés.Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.037

35Le TXIB (diisobutyrate de2,2,4-triméthyl-1,3-pentanediol), solvant depeintures à l’eau et possible déclencheur desyndromes collectifsC. Legout a, J. Langrand b, D. Escudeiro c, N. Buckenmeier d,J. Brière e, E. Faure f, S. Vandentorren a, R. Garnier b,∗a Cellule de l’InVS en régions (Cire)Île-de-France-Champagne-Ardenneb Centre antipoison de Paris, hôpitaux universitairesLariboisière-St-Louis-Fernand-Widal, université Paris-Diderotc Laboratoire Quad-Lab, 91090 Lissesd Agence régionale de santé Île-de-France, délégation territoriale94e Institut de veille sanitaire (InVS), Département santé-travailf Laboratoire central de la Préfecture de police de Paris∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Garnier)

Introduction Le 28 mai 2013, à leur arrivée sur leur lieu de tra-vail, 5 employés d’une agence bancaire se sont plaints d’une odeurâcre et de sensations d’irritation des yeux et des voies aériennessupérieures. Les pompiers, appelés sur place, ont constaté l’odeursuspecte et la sensation d’irritation ; ils ont fait évacuer l’agence.La direction a pris la décision de fermer les locaux. Conseillée parson médecin du travail, elle a diligenté une campagne d’évaluationde la qualité de l’air. Deux tentatives de réintégration des locaux,le 11 juillet et le 6 août, ont été des échecs, en raison de la per-sistance de l’odeur suspecte et de la réapparition de la sensationd’irritation. Le 28 août, le médecin du travail a demandé son assis-tance au Centre antipoison de Paris (CAPP). Celui-ci a pris contactavec la Cellule de veille d’alerte et de gestion sanitaire de l’Agencerégionale de santé (ARS). La suite des investigations a été conduiteen collaboration avec la Cire et la délégation territoriale 94 del’ARS.Méthodes Les investigations conduites ont consisté à :— recenser les personnes exposées dans l’agence ou à proximité,recueillir leurs plaintes éventuelles et les circonstances de survenuede celles-ci ;— visiter les locaux ;

— recenser, évaluer et mettre en perspective les investigations déjàconduites ;— les compléter, en tant que nécessaire.Résultats Quinze personnes ont rapporté des troubles associésau séjour dans les locaux de l’agence : 7 lors de l’épisode initial(5 employés et deux voisins), avec récidive à la réexposition chez4 employés ; 8 à l’occasion d’une visite des locaux, plus de deuxmois après l’épisode initial. Les plaintes rapportées sont stéréoty-pées : perception d’une odeur anormale et sensation d’irritation desyeux et des voies aériennes supérieures, dans tous les cas ; cépha-lées dans 4, sensations vertigineuses et nausées-vomissements dans2. Les investigations conduites par leur médecin, chez 3 salariés,n’ont pas révélé d’anomalie. L’enquête a montré que l’odeur sem-blait pouvoir être imputée à la mise en peinture de 3 des bureaux del’agence, la veille de la survenue des troubles. La composition despeintures a été expertisée par le CAPP : il s’agissait de peinturesacryliques à l’eau, dont les seuls composants volatils et odorantsétaient l’ammoniac et le TXIB, présents en faibles concentrations(respectivement < 0,1 % et < 1 %). L’évaluation de la qualité de l’air aporté sur la température, l’hygrométrie, les poussières, le dioxydeet le monoxyde de carbone, les aldéhydes et les composés orga-niques volatils (COV). La seule anomalie observée est la présence(9 jours après l’incident initial) de TXIB dans 3 des pièces investi-guées, à des concentrations comprises entre 28 et 177 �g/m3.Discussion Une étude expérimentale a montré que l’odeur duTXIB, décrite comme âcre, était détectable, dès que sa concen-tration atmosphérique atteint 12 �g/m3 (1 ppb) ; des sensationsd’irritation des yeux et des voies aériennes supérieures sont rap-portées pour des concentrations de quelques ppb. La pollution parle TXIB pouvait donc expliquer la gêne rapportée. Cette hypothèsea été confirmée par la disparition de l’odeur, 4 mois après la miseen peinture (l’analyse atmosphérique faite alors n’a pas détecté leTXIB, mais la limite de détection de la méthode utilisée n’était quede 1 ppm). L’agence a pu être réouverte, sans nouvel incident chezles employés et les clients.Conclusion Le TXIB (et/ou son homologue monoester, leTexanol®) sont présents à faibles concentrations (0,5—5 %) dans detrès nombreuses peintures acryliques (et dans les dalles vinyliquesde certains revêtements de sols). Leurs concentrations dans l’airpeuvent atteindre plusieurs dizaines de ppb dans des pièces fraîche-ment repeintes et elles ne décroissent que lentement, en raison dela faible volatilité de ces solvants. À ces concentrations atmosphé-riques aucun effet systémique n’est attendu, mais une odeur âcreet une sensation d’irritation des yeux et des voies aériennes sontperceptibles ; ils peuvent être à l’origine de plaintes et de malaisesdes occupants, surtout quand une information documentée sur lesrisques ne peut être rapidement délivrée.Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.038

36Rôle des infirmières aux centres antipoisonC. Nloga a, C. Geveaux b, A. Patrizi b, D. Boels b, A. Villa a,∗,P. Harry b, R. Garnier a

a Centre antipoison de Paris, hôpitaux universitairesLariboisière-St-Louis-Fernand-Widal, AP—HP, universitéParis-Diderot, 75010 Paris, Franceb Centre antipoison Grand Ouest, CHU d’Angers, 49000 Angers,France∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (A. Villa)

Contexte Jusqu’au milieu des années 2000, les équipes deréponse téléphonique à l’urgence toxicologique (RTU) des centresantipoison (CAP) francais étaient seulement constituées de méde-cins et pharmaciens toxicologues, alors que dans d’autres pays elles

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228 Congrès STC 2014

étaient, parfois depuis plusieurs décennies, pluridisciplinaires etcomprenaient, en particulier, des infirmières. L’augmentation del’activité des centres antipoison francais depuis les années 1960,sans progression parallèle de leurs moyens matériels a abouti, audébut de la précédente décennie à une situation de crise ; les per-sonnels des RTU étant finalement composés d’un tout petit nombrede toxicologues permanents très qualifiés et de personnels médi-caux en formation et/ou dont la longévité dans la fonction étaitlimitée, du fait de leur médiocre rémunération (étudiants hospita-liers, internes, attachés). Cette situation avait des conséquencesdoublement négatives pour les CAP : qualification insuffisante (pourun fonctionnement confortable) d’une grande partie des personnelset lourde charge de formation pour les personnels permanents. Enoutre, parallèlement à son augmentation, l’activité de la RTU desCAP avait qualitativement évolué au cours des dernières décen-nies et en particulier, la part des appels provenant du public avaitconstamment augmenté pour finalement être à l’origine de 35 à65 % de l’activité.Recrutements d’infirmières dans les Centres antipoison de Paris etd’Angers Le recrutement d’infirmières était une solution possibleaux difficultés des équipes de RTU. À coût constant, elle permet-tait de substituer à un personnel médical insuffisamment qualifiéet trop rapidement renouvelé, des professionnels stables, durable-ment efficaces après leur formation et particulièrement qualifiéspour la gestion des relations avec le public. En mai 2006, le CAPde Paris a pu recruter 5 infirmières ; en octobre 2013, c’est le CAPd’Angers qui a, à son tour, engagé 4 infirmières.Fonction des infirmières à la RTU Les infirmières sont rapidementdevenues une composante indispensable des équipes de la RTU desdeux CAP. Elles participent à la prise d’information, à l’évaluationdu risque, aux conseils prodigués et au suivi des exposés en colla-boration et sous la responsabilité du toxicologue senior intervenantdès que nécessaire. Elles assurent également la saisie et collaborentau contrôle de la qualité des dossiers informatiques et aux travauxd’analyse et de valorisation des données des CAPTV.Bilan actuel L’arrivée des infirmières dans les RTU ne s’est pasfaite sans difficultés. Il a fallu qu’elles-mêmes et les toxicologuesdes équipes acceptent d’apprendre les uns des autres et de par-tager. La pluridisciplinarité ne se décrète pas, mais se construitau fil des problèmes rencontrés par les équipes. Le bilan provi-soire est très positif. Les professionnelles expérimentées qu’étaientdéjà les infirmières avant leur arrivée dans les CAP ont acquis denouvelles compétences et satisfactions professionnelles. Les toxi-cologues seniors ont rapidement constaté le confort apporté parl’arrivée de ces collaborateurs pérennes et techniquement fiables ;ils ont presque aussi rapidement appris à respecter leur savoir-faireet leurs prérogatives. L’opérationnalité et la convivialité des deuxRTU en ont évidemment bénéficié.Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.039

37Épidémiologie du dépistage urinaire desstupéfiants lors des visites médicales derecrutement chez les sapeurs-pompiersvolontaires du Doubs : relevé expérimentalP. Paulin 1,∗, J.-L. Fortin 1,2, L. Fortin 1, B. Cuny 1, L. Montagnon 1,F. Nicod 1, F.-X. Lagre 1

1 Service de santé et de secours médical, service départementald’incendie et de secours du Doubs2 Service d’accueil des urgences, service d’aide médicale urgente90, centre hospitalier de Belfort (Territoire de Belfort)∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (P. Paulin)

Introduction Une étude rétrospective des visites médicales derecrutement des sapeurs-pompiers volontaires a été menée par leservice de santé et de secours médical du service d’incendie et desecours du Doubs. Elle retrace l’analyse des sessions de recrute-ments qui se sont déroulées entre le premier novembre 2012 et le30 juin 2014. Nous nous sommes intéressés à quantifier les recrute-ments refusés à cause d’un dépistage urinaire positif de stupéfiants.Matériels et méthode Une analyse rétrospective menée sur20 mois dans un des secteurs géographiques du Doubs a quantifiéla représentativité des dépistages urinaires positifs aux stupéfiantsau sein des motifs d’inaptitude au recrutement aux fonctions desapeur-pompier volontaire.Ce dépistage s’est effectué lors de la deuxième étape de la visitemédicale de recrutement traditionnelle où sont réalisés des exa-mens de biométrie, dont un bilan urinaire composé d’une analyseclassique par bandelette réactive et d’un test de dépistage Drug-Screen® multi 5TD.Résultats 211 personnes ont été accueillies en visite médicale derecrutement entre le 1er novembre 2012 et le 30 juin 2014.La population étudiée est composée de 64 femmes (30,33 %)et 147 hommes (69,67 %), d’âge moyen 25,42 ans (extrêmes16—53 ans). Une inaptitude médicale au recrutement est retrou-vée dans 14 cas, soit 6,6 % des cas. La moitié de ces inaptitudesau recrutement est liée à un dépistage urinaire positif destupéfiants, exclusivement lié à la mise en évidence de �-9-tétrahydrocannabinol.Un cas a conduit à une aptitude au recrutement par découverte d’unfaux-positif au dépistage de la morphine, non lié à une médicationou un traitement prescrit.Discussion Peu d’études épidémiologiques de dépistage expéri-mental sont réalisées lors des démarches de recrutement pour lescollectivités territoriales et l’état au sein de la communauté Euro-péenne.Ce travail permet d’évaluer la consommation occasionnelle ou chro-nique de �-9-tétrahydrocannabinol ou d’autres stupéfiants au seind’une population relativement jeune. Il interroge sur l’importancede la consommation des différents stupéfiants et sur la banalisationde certains d’entre eux, cannabis en premier lieu.Conclusion Ce travail rétrospectif, mené dans le cadre d’unedémarche expérimentale de dépistage urinaire des stupéfiants lorsdes visites médicales de recrutement de sapeurs-pompiers volon-taires, met en avant l’existence d’une consommation avérée destupéfiants (exclusivement de �-9-tétrahydrocannabinol dans notrerecherche) au sein d’une population jeune tout-venant.Il apparaît important de poursuivre le dépistage des stupéfiantslors des recrutements. Cela participe également à la démarche deprévention des conduites addictives.Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.toxac.2014.09.040

38Exposition environnementale auperchloroéthylène par des établissements denettoyage à sec : prise en charge médicale despersonnes exposées, en Île-de-FranceC. Piétin a, A. Villa b, A. Nicolas c, G. Goupil d, S. Gros-Daillon e,A. Brasseur f, C. Legout a, R. Garnier b,∗a Cire Île-de-France/Champagne-Ardenneb Centre antipoison de Parisc Toxilabo, Nantesd Laboratoire central de la Préfecture de police de Parise ARS Île-de-France, DT-75f ARS Île-de-France, CRVAGS∗ Auteur correspondant.Adresse e-mail : [email protected] (R. Garnier)