Salut - Novembre 1999

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  • 8/2/2019 Salut - Novembre 1999

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    LARA FABIAN

    "Je ralise le rve de mes 8 ans..."

    La belle chanteuse nous revient avec un album en anglais digne des plus grands...

    On se demandait tous quoi allait ressembler le premier album de Lara en anglais... Eh bien, ds

    la premire coute, on retrouve sa voix, son motion et la magie de son univers musical qui nous

    avaient conquis. Entoure des plus grands ralisateurs (ceux de Madonna, Mariah Carey, Barbra

    Streisand...), la voil partie la conqute de l'Amrique. Mais, fidle ses premiers fans, elle

    vous livre avant tout le monde ses impressions sur cette fabuleuse aventure...

    La confection de cet album a-t-elle t difficile ?

    Cela a t un travail de deux ans. Aprs chaque voyage en France, mme si je faisais une tl o

    plein de fans m'attendaient, je retournais ensuite dans un studio new-yorkais o personne ne me

    connaissait. Je me replongeais dans un travail de cration et de remise en question. C'tait

    extraordinaire, parce que a remettait les pendules l'heure, augmentait mon besoin de me

    dpasser et de convaincre.

    As-tu parfois eu peur de ne pas tre la hauteur ?

    Oui. Il y a eu des rires, mais des larmes aussi, des moments o je me retrouvais avec les plus

    grands ingnieurs et producteurs du monde, dans les plus grands studios, et je me disais : "Si moi,

    j'assure pas, qu'est-ce qui va m'arriver ?". Alors, au lieu d'essayer de devenir autre chose que ce

    que je suis, j'ai dcide de me rester fidle. Sur douze chansons, j'en ai crit neuf, paroles et

    musique, en collaboration avec ces gants.

    Comment t'ont-ils accueillie ?

    Merveilleusement. Ils semblaient "rafrachis" par le fait que je n'tais personne pour eux. Mme

    si, pour moi, ce que j'ai fait en franais est immense, que a reprsente dix ans de travail, pour les

    Amricains, a ne veut rien dire ! Ils taient trs mon coute...

    T'es-tu parfois demand ce qu'il t'avait pris de t'embarquer dans une telle aventure alorsque tu avais dj un succs fou ici ?

    Jamais ! La source de cette ambition internationale, cette volont de travailler avec ces grands

    datent de vingt ans. J'avais 8 ans que je regardais les yeux carquills Barbra Streisand en me

    disant : "Moi aussi, un jour, je travaillerai avec tous ces gens." Alors, au moment o j'ai mis les

    pieds dans cette arne, j'ai pens : "Enfin ! Maintenant tiens-toi droite, respire et vois si tu es la

    hauteur de tout ce que tu as espr". Je suis convaincue que, lorsqu'on croit en soi, on trouve

    toujours la force. J'ai le culte du "tout est possible si on travaille dur" !

  • 8/2/2019 Salut - Novembre 1999

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    On sent vocalement une infinie douceur dans cet album, comme si ta rage s'tait estompe...

    Sans doute parce que je suis plus panouie et que j'ai un besoin moins urgent de prouver quelque

    chose. C'est un album d'harmonie aussi parce que j'ai fait la paix avec beaucoup de chose...

    Il parle beaucoup d'amour galement...

    Je le dis souvent : je suis une incurable amoureuse ! (Sourire). Je chante et j'cris l'amour parce

    que c'est la qute de tout le monde. Certains la disent, et d'autres la taisent... Et puis c'est une

    sujet qu'on peut dcliner l'infini...

    Quand tu as besoin d'un avis objectif sur tes chansons, vers qui te tournes-tu ?

    En dehors de Rick Allison (son complice musical), j'coute normment ma mre, parce que

    lorsqu'il y a un vrai truc qui passe, elle le ressent immdiatement. Et comme elle me voit toujours

    comme sa petite fille et pas comme une artiste, elle a une opinion incroyablement juste. Ma mre

    est une rfrence pour moi parce qu'elle est sans artifices et qu'elle n'est pas ma plus grande fan.

    Ma mre est ma mre, tout simplement...

    Tes parents t'ont-ils rejointe en studio ?

    Souvent. A New York pour l'enregistrement de Broken Vow, par exemple. Je devais chanter en

    live au studio Hit Factory, avec l'orchestre philarmonique de New York. C'tait surraliste. J'tais

    toute petite, habille de blanc au milieu de ces 100 musiciens. J'tais ttanise... En mme temps,

    a m'a porte, et j'ai chant cette chanson d'un trait, comme on l'entend sur le disque. A ce

    moment-l, mes parents taient la console, et quand je me suis retourne, j'ai vu des larmes dans

    les yeux de mon pre. Plus tard, il m'a dit que c'tait ce qu'il avait entendu de moi de plus

    touchant.

    Patrick (Fiori, bien sr) est venu galement ?

    Oui, deux-trois fois...

    Et quel a t sa raction en coutant ?

    Comme il est corse et trs entier, la premire fois que je lui ai fait couter Broken Vow, par

    exemple, il m'a dit : "C'est une tuerie, c'est grandiose, vraiment je n'ai pas d'autres mots !" (Elle

    dit a avec l'accent en l'imitant et elle clate de rire). Puis je l'ai surpris deux-trois fois en train

    d'couter seul la chanson... Il m'a dit qu'il tait fier de moi.. .Souvent, l'exubrance de ses

    sentiments me dsarme, moi qui ai parfois du mal dire les choses si simplement...

    Que faisais-tu New York ou Los Angeles lorsque tu sortais du studio ?

  • 8/2/2019 Salut - Novembre 1999

    3/3

    J'tais tout le temps avec mon quipe. J'ai mme vcu chez certains ralisateurs, comme Walter

    Afanasieff ou Pat Leonard. Alors on allait chercher leurs gosses l'cole, je les aidais faire

    leurs devoirs de franais, je cuisinais pour la petite famille...

    Qu'aimes-tu dans la culture amricaine ?

    Chez les gens, j'aime leur ct allum, cette lumire qui vient de la force de russir. L'Amricain

    est un adolescent qui a grandi trop vite... Ct pratique, j'aime la surdimension des choses. Les

    gratte-ciel o on monte 117 tages en quinze secondes, mais o le hamburger qu'on mange peut

    tre totalement infect. C'est le paradoxe !

    As-tu rencontr des stars ?

    J'ai crois Tom Cruise et Nicole Kidmann au supermarch Pavillon, 22 heures 30. J'ai vu

    Sharon Stone avec 18 sacs de chez Gap grimper dans une voiture qu'elle conduisait elle-mme.

    J'aime le ct naturel des stars. L-bas, il est possible d'tre un mythe et de continuer vivre

    normalement. Et moi, a me plait, parce que j'aime la vie. A Paris, je fais mes courses comme

    tout le monde au Monoprix, sans lunettes noires, parce que c'est trois fois plus voyant. Les gens

    sont adorables et discrets avec moi. Mais, bien sr, j'vite la cohue du samedi aprs-midi. Normal

    ! (Sourire).

    Propos recueillis par Nicole Salut N 57 - Novembre 1999