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Le magazine du PNUE pour les jeunes
pour les jeunes · sur les jeunes · par des jeunes
Sport
et
environnement
Respect
Amitié
Excellence
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2 TUNZA Vol 10 No 12
SOMMAIREÉditorial 3
En pleine forme ! 4
Respect, amitié, excellence 5
Développement durable et Jeux Olympiques 6
Une seule planète pour les Jeux 9
Le carburant des Jeux 11
Prenons soin de nos montagnes 12
La vie en vert 14
Dépasse-toi ! 15
Tous en vert 16
Un ballon vert 18
Sport et nature 20
Sept héritages olympiques 22
Grandes idées 24
Reste au fait de TUNZA sur ton mobile
http://tunza.mobi
ou sur Facebook
www.facebook.com/TUNZAmagazine
TUNZA le Magazine du PNUE
pour les Jeunes.
Les numéros de TUNZA
peuvent être consultés
sur le site www.unep.org
Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)PO Box 30552, Nairobi, Kenya
Tél. (254 20) 7621 234
Fax (254 20) 7623 927
Télex 22068 UNEP KE
www.unep.org
ISSN 1727-8902
Directeur de la publication Nick Nuttall
Rédacteur en chef Geoffrey Lean
Collaborateur spécial Wondwosen Asnake
Rédacteur Jeunesse Karen Eng
Coordination à Nairobi Naomi Poulton
Responsable de l’unité Enfance et Jeunesse du PNUE Theodore Oben
Directeur de la diffusion Mohamed Atani
Maquette Edward Cooper, Équateur
Traduction Anne Walgenwitz/Ros Schwartz
Translations Ltd
Production Banson
Image de couverture Mario Mencacci
Collaborateurs Abdikadir Aden ; Leyla
Aliyeva ; Alexandre Boullot ; Jane Bowbrick ;
Manon Bruel ; Pál Schmitt ; Elizabeth
Sluyter-Mathew (IOC) ; David Stubbs
(LOGOC) ; Roya Talibova (International
Dialogue for Environmental Action, IDEA) ;
Rosey Simonds et David Woollcombe (Peace
Child International) ; Ray Zahab.
Imprimé à Malte
Les opinions exprimées dans le présent magazine
ne refl ètent pas nécessairement celles du PNUE ou
des responsables de la publication, et ne constituent
pas une déclaration offi cielle. Les termes utilisés et la
présentation ne sont en aucune façon l’expression de
l’opinion du PNUE sur la situation juridique d’un pays,
d’un territoire, d’une ville ou de son administration, ni
sur la délimitation de ses frontières ou limites.
Le PNUE encourage les pratiques écophiles, dans le monde
entier et au sein de ses propres activités. Ce magazine est imprimé avec des encres
végétales, sur du papier issu de forêts gérées de manière durable et avec blanchiment sans chlore. Notre politique de distribution vise à
limiter l’empreinte écologique du PNUE.
Le PNUE et Bayer, multinationale allemande, spécialiste de la santé, de l’agrochimie et des matériaux de hautes performances, se sont associés pour sensibiliser les jeunes aux questions environnementales et en courager les enfants et les adolescents à se pro-noncer sur les problèmes mondiaux de l’environnement.
Signé en 2004, ce partenariat s’est
renouvelé en 2007 et 2010, et il se
poursuivra jusqu’en 2013. Il sert de cadre
aux nombreux projets communs mis en
œuvre par le PNUE et Bayer, notamment :
le magazine TUNZA, le concours inter-
national de peinture sur l’environ ne ment
pour les jeunes, les conférences
internationales Tunza du PNUE, la mise en
place de réseaux de la jeunesse pour
l’environnement en Afrique, Asie
Pacifi que, Europe, Amérique latine et
Caraïbes, Amérique du Nord et Asie de
l’Ouest, le programme des Délégués Bayer
pour la jeunesse et l’environnement, et un
concours international de photo graphie en
Europe de l’Est intitulé « Ecology in
Focus » (Objectif Écologie).
Cette longue collaboration entre le
PNUE et Bayer s’est transformée en un
partenariat public-privé, qui sert de
modèle aux deux organisations.
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33Sport et environnement 3
ÉDITORIAL
L’expression « un esprit sain dans un corps sain » est aussi ancienne que les Jeux Olympiques. Elle devait être au cœur des préoccupations du baron Pierre de
Coubertin, père des Jeux Olympiques modernes. Inquiet du manque d’activité physique des jeunes, il avait remis les Jeux Olympiques à l’honneur. Que penserait-il maintenant de nos modes de vie toujours plus sédentaires et du fl éau grandissant que représente l’obésité ?
Aujourd’hui, le Mouvement olympique et le PNUE com-plèteraient l’expression en disant « un esprit sain et un corps sain dans un environnement sain ». Car les trois sont liés. Pour atteindre notre potentiel, nous avons tous besoin d’air et d’eau non pollués et d’aliments nourrissants. Pour prospérer et se développer, les sociétés doivent pouvoir compter sur des populations vigoureuses et en bonne santé. Et le meilleur moyen de communier avec la nature n’est-il pas de courir, faire du vélo, skier ou jouer au foot ?
Tous les quatre ans, les Jeux Olympiques fêtent l’excellence. Durant 17 jours seulement, les meilleurs athlètes du monde s’affrontent dans une ambiance d’amitié et de respect – deux autres valeurs olympiques. Mais le Mouvement olympique considère aussi les Jeux comme une vitrine illustrant l’excel-lence de l’organisation et de la gestion du plus grand événe-ment sportif au monde. Un événement qui ne concerne pas seulement les athlètes, mais des milliers d’administra teurs et d’entraîneurs, des millions de spectateurs et des milliards de personnes qui suivent les compétitions à la télévision. Aujourd’hui, la mission des Jeux consiste notamment à faire en sorte que la construction et l’aménagement des infrastructures soient aussi verts que possible, que les installations – qu’elles soient liées au transport ou à la restauration – respectent totalement l’environnement, et que les Jeux laissent un héri-tage durable pour les années à venir.
Et même si nous en rêvons, nous ne pouvons pas tous aspirer à devenir des Olympiens. Quoi que... Les idéaux olympiques ne concernent pas seulement l’excellence sportive. Comme le disait d’ailleurs le baron de Coubertin, « l’important dans la vie ce n’est point le triomphe mais le combat, l’essentiel n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu ». Les trois valeurs de l’Olympisme que sont l’amitié, le respect et l’excellence n’expriment-elles pas parfaitement nos préoccupations quant à l’environnement et au développement durable ?
Point de vue
Chaque personne, quel que soit son âge, peut intégrer la
protection de l’environnement à ses activités quotidiennes.
Mais il ne faut pas oublier que dans ce domaine, la clé du
succès dépend de nos jeunes enfants.
Dans certaines écoles, les élèves participent à la survie de jeunes
arbres plantés dans la cour. Chaque enfant est responsable de
l’arrosage d’un arbre particulier, ce qui lui donne un sentiment de
propriété. Après une huitaine d’années passées à l’école primaire,
les enfants laissent derrière eux un grand héritage pour la planète.
Cela leur donne l’occasion de s’impliquer dans la protection de
l’environnement dès leur plus jeune âge, même avant dix ans. Plus
tard, ils seront ainsi pleinement conscients et responsables de
leur propre environnement et parfaitement armés pour relever les
défi s écologiques mondiaux comme le réchauffement mondial et
les changements climatiques.
Je pense que la meilleure façon de protéger Dame Nature est de
passer par les jeunes enfants. La première étape consiste à leur
donner les responsabilités qu’ils souhaitent. Par la suite, ils seront
en mesure de prendre les devants et de devenir des modèles, pas
seulement pour les jeunes mais également pour la vieille garde.
As-tu remarqué combien les enfants sont doués pour faire passer
les messages environnementaux, en particulier sur les affi ches
de sensibilisation ? Ils peuvent envoyer un signal fort à la société.
Nous devrions donc penser à eux dans toutes les petites initiatives
que nous prenons. De cette manière, nous veillerons à ce qu’ils
aient un avenir meilleur.
N’oublions pas les enfants et gardons-les dans notre cœur.
Abdikadir Aden est l’Ambassadeur régional de Tunza Éco-
Génération au Kenya.
L’avenir de l’environnement
dépend de nos enfants
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Blaze/Urban Culture Jam/Brian Slater/www.blazeonline.org.uk
Pat Young/lululemon athletica 2011/fl ickr
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4 TUNZA Vol 10 No 1
En pleine forme !L
e sport, tel qu’il s’exprime dans les
valeurs olympiques d’excellence,
de respect et d’amitié, est syno-
nyme de bien-être physique et de vie
active et saine. Comme le dit le champion
du monde olympique du 200 mètres, le
Namibien Frankie Fredericks : « Le sport
peut aider les jeunes à ne pas s’égarer,
en particulier quand ils vivent dans un
quartier sensible, et il peut aussi régler
les problèmes d’obésité. Il apprend à
partager et à supporter les défaites et
les victoires. Ce sont des leçons très
précieuses. »
L’exercice physique n’est pas réservé
aux sportifs de haut niveau, et pour
être en forme et en bonne santé, il faut
bouger au quotidien. L’exercice régu-
lier est un bon moyen de lutter contre
des maladies non infectieuses comme
les problèmes cardiovasculaires et le
diabète qui, dans le monde entier, sont
parmi les premières causes de handicap
et de décès prématuré. L’Organisation
mon diale de la santé conseille, par
exemple, de faire au moins 30 minutes
d’activité physique de manière quasi
quotidienne pour limiter les risques de
maladie cardiaque.
C’est un loisir peu coûteux et totale-
ment respectueux de l’environ nement.
Marche, jogging, cyclisme, roller, skate-
board, yoga, danse sont autant d’activités
bon marché et peu polluantes qui per-
mettent de garder la forme. Quant aux
plus aventureux, ils peuvent toujours
opter pour la planche à voile, l’escalade,
le ski, la gymnastique, l’aviron, le snow-
board, l’équitation, ou le monocycle – la
liste est pratiquement infi nie.
Un esprit vertSais-tu que toutes sortes d’activités
extérieures sont bénéfi ques pour la
santé mentale ? Les études montrent que
même lorsqu’il est modéré, tout exercice
effectué dans la nature comme la marche,
le jardinage et le vélo a des effets posi-
tifs sur le bien-être mental. Il améliore
notamment l’assurance et l’estime de soi,
et atténue l’anxiété et la dépression. Et
bien entendu, nous savons que le soleil est
bon pour le moral. Plus impressionnant
encore, on a découvert que la vitamine D
améliore la fonction cognitive.
Vie saine, régime sainMême si le nombre de personnes
souffrant de la faim est en hausse au
niveau mondial, dans de nombreuses
régions le mode de vie sédentaire
et la « malbouffe » sont synonymes
d’obésité.
L’Organisation mondiale de la
santé prévoit que d’ici 2015 le monde
comptera 2,3 milliards d’adultes obèses,
soit une personne sur trois. L’obésité
touche également 20 millions d’enfants.
Cette maladie, qui empêche de vivre
pleinement et réduit l’espérance de
vie, est également liée aux pro blèmes
cardiovasculaires, aux attaques céré-
brales et au diabète. Le problème est
si répandu que l’Association amé ri-
caine de lutte contre le diabète con-
sidère que le nombre de diabétiques
pourrait plus que doubler d’ici 2030.
Que ce soit pour la santé de la planète
ou pour la nôtre, il est important de se
nourrir intelligemment. La meilleure
façon de manger sainement est d’avoir
une alimentation très variée – céréales,
fruits et légumes et produits ani-
maliers – et d’équilibrer les diverses
caté gories d’aliments.
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Szulics Miklós
5Sport et environnement
TUNZA : Est-ce que vous essayez de cibler les jeunes en particulier ?PS : Absolument. Et c’est notamment pour cette raison que nous avons décidé de fonder les Jeux Olympiques de la jeunesse (JOJ). Les premiers JOJ d’été et d’hiver se sont déroulés respectivement à Singapour (2010) et à Innsbruck, en Autriche, (2012). Parallèlement aux événements sportifs des JOJ, qui sont formidables, il y a aussi un Programme pour la Culture et l’Éducation (PCE) qui présente aux compétiteurs toutes sortes de nouvelles idées, dans des domaines aussi divers que l’art de la communication ou l’amélioration de leur connaissance de la durabilité. À Singapour, avec le PNUE, nous avions ajouté une composante énergie renouvelable, et à Innsbruck nous avions organisé des séminaires sur la protection des fragiles environnements de montagne, importants pour les Jeux d’hiver. Le PCE des JOJ a été si bien accueilli que nous envisageons de lancer une initiative similaire pour tous les Jeux Olympiques. TUNZA : Le Mouvement olympique regroupe plus de 200 Comités olympiques nationaux et 35 Fédérations sportives internationales, qui travaillent tous à l’organisation des Jeux et à la préparation de millions d’athlètes. Comment faites-vous passer le message de la durabilité ?PS : Nous nous basons entièrement sur l’Agenda 21 du Mouvement olympique, publié pour la première fois en 1999. À l’instar de l’Agenda 21 des Nations Unies, il s’agit d’un programme dynamique et pertinent qui a pour mission d’intro-duire la durabilité dans chaque aspect du sport. En complément, nous avons aussi le Guide du sport, de l’environnement et du développement durable qui aide les organismes sportifs à concrétiser les recommandations de l’Agenda 21 du Mouvement olympique. Elles ne concernent pas seulement les futurs Olym-piens mais sont parfaitement adaptées aux athlètes et cadres sportifs de tous niveaux et de toutes régions.
Il y a également les Conférences sur le sport et l’environ-nement organisées tous les deux ans en partenariat avec le PNUE. À cette occasion, des personnes venues de tous les hori-zons du Mouvement olympique se réunissent pour partager leurs expériences et réfl échir à ce qui doit être fait et à de nouveaux enjeux. Nos séminaires régionaux sur le Sport et l’environnement sont également très importants. Sur le thème « Penser mondial, agir local », ils permettent aux sportifs partageant des réalités et problèmes similaires de se rencontrer et de trouver des moyens pratiques d’intégrer la durabilité à tout ce qu’ils font.
Quoi qu’il en soit, le principal est que chacun participe à sa manière à l’introduction de la durabilité.
Respect, amitié, excellence
L’ancien président hongrois PÁL SCHMITT est aussi ancien champion olympique (Médaille d’or de l’épée par équipe, 1968 et 1972). Il est également président fondateur de la
commission Sport et environnement du Comité international olympique. TUNZA lui a demandé quel était le rôle du Mouvement olympique dans la promotion de la protection de l’environnement et du développement durable.
TUNZA : Quand on pense aux Jeux Olympiques, l’environ-nement et la durabilité ne viennent pas immédiatement à l’esprit. Quels sont les liens existant entre les deux thèmes ?PS : Toutes les activités humaines dépendent d’un environne ment sain, et c’est d’autant plus vrai pour les athlètes. Ils ont besoin d’espace pour s’entraîner, d’aliments nourrissants, d’eau et d’air propres. D’ailleurs, toutes nos actions ont aussi un impact sur l’environnement, qu’il s’agisse de construire des équipements sportifs, de se déplacer pour pratiquer un sport, ou simplement d’aller courir ou de taper dans un ballon.
Mais ce n’est pas seulement une question de sport. Le père des Jeux Olympiques modernes, le baron Pierre de Coubertin, voyait le sport comme un catalyseur possédant « une puissance et un potentiel considérables pour faciliter le développement socioéconomique de l’homme », et il était convaincu que le sport devait œuvrer pour « le développement harmonieux de l’homme, en vue d’encourager l’établissement d’une société paisible préoccupée par la préservation de la dignité humaine ». C’est pourquoi le Mouvement olympique représente un intérêt fondamental pour la durabilité.
TUNZA : Pensez-vous que les Olympiens – ceux qui participent aux Jeux – peuvent apporter leur aide dans ce domaine ?PS : En tant qu’olympien, je sais qu’il est formidable de participer aux Jeux. Les sportifs connaissent les bienfaits d’une vie active et d’un régime sain. Ils connaissent aussi les dangers des stupéfi ants, de l’alcool, de la cigarette, etc. Aujourd’hui, les stars du sport sont aussi des personnalités médiatisées, et les gens les écoutent. Ils doivent donc prendre très au sérieux leurs responsabilités de modèles. C’est pour cette raison que le Mouvement olympique travaille avec eux pour les aider à diffuser les valeurs olympiques de respect, d’amitié et d’excellence. TUNZA : Quel est selon vous le lien entre ces valeurs et le développement durable ?PS : Elles sont très importantes. Le respect n’est pas seulement le respect des personnes, mais aussi celui de l’environnement naturel dont nous dépendons tous. L’amitié concerne l’amitié avec tous les êtres humains, indépendamment de leur identité ou de leur origine, y compris les générations futures. Quant à l’excellence, Pierre de Coubertin disait que l’important dans la vie « n’est point le triomphe mais le combat, [et que] l’essentiel n’est pas d’avoir vaincu mais de s’être bien battu ». Et n’oublions pas que, à l’instar des performances et records sportifs, l’excellence d’aujourd’hui deviendra, espérons-le, la norme de l’année prochaine. Il me semble que le respect, l’amitié et l’excellence sont des composantes essentielles de la durabilité.
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München 1972
6 TUNZA Vol 10 No 1
Développement durable et Jeux Olympiques (1972-2012)
DANS LES ANNÉES 1890, le baron Pierre de Coubertin (à droite), père du
Mouvement olympique moderne, considérait que le sport avait un rôle catalyseur
« avec une puissance et un potentiel considérables pour faciliter le développe-
ment socioéconomique », et il était convaincu que le sport pouvait réaliser « le
développement harmonieux de l’homme » tout en encourageant « l’établissement
d’une société paisible soucieuse de préserver la dignité humaine ».
Cette frise chronologique illustre les points communs entre l’objectif mondial
émergeant du développement durable, la vision de Pierre de Coubertin et le
Mouvement olympique.
1972 En publiant Les limites de la croissance
le Club de Rome exprime ses inquié tudes
quant à la démographie mondiale et les
ressources naturelles limitées.
La Conférence des Nations Unies sur
l’environnement humain, à laquelle par-
ticipent 119 pays, déclare : « L’homme a
la responsabilité particulière de sauve-
garder et gérer sagement le patrimoine
de faune sauvage et ses habitats qui sont
aujourd’hui fortement menacés par un
ensemble de facteurs défavorables. »
Cette conférence crée également le
PNUE.
À l’occasion de l’Olympiade de Munich, les
Comités nationaux olympiques du monde
entier plantent des arbustes originaires
de leurs pays respectifs dans le Parc
olympique.
1994 L’Année internationale du Sport et de
l’Idéal olympique des Nations Unies
soutient le sport et la culture comme
moyens permettant de favoriser l’entente
entre les jeunes du monde entier.
Les Jeux d’hiver de Lillehammer –
les questions d’environnement sont à
l’honneur, et ces Jeux sont les premiers à
inclure explicitement des considérations
environnementales.
1987 Dans son rapport Notre avenir commun,
la Commission Brundtland invente le
concept de développement durable.
1995 Formation de la Commission Sport et
Environnement dont la mission est
de faire progresser la gouvernance
environnementale et le développement
durable dans l’ensemble du Mouvement
olympique.
1992 La Conférence des Nations Unies sur
l’environnement et le développement
(Rio 1992) adopte l’Agenda 21 des
Nations Unies, projet d’approche équi li-
brée et intégrée des questions d’environ-
nement et de développement pour le
21e siècle.
Durant les Jeux de Barcelone, les
fédérations sportives et les Comités
natio naux olympiques signent la Pro-
messe de la Terre, s’engageant ainsi à
faire de notre planète un lieu plus sûr.
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7Sport et environnement
1996 La Charte olympique fait de l’environ-
nement le troisième pilier de l’Olym-
pisme, au même titre que le sport et la
culture.
1998 La devise des Jeux d’hiver de Nagano est
« en harmonie avec la nature ». Ce sont
les premiers Jeux Olympiques d’hiver à
accueillir plus de 2 000 athlètes.
1999 Publication de l’Agenda 21 du Mouve-
ment olympique – le Sport pour le
développement durable, qui applique au
sport l’Agenda 21 des Nations Unies.
2000 L’Olympiade de Sydney intègre le respect
de l’environnement à tous les aspects des
Jeux. La construction du village olympique
écologique met fi n au mythe selon lequel
l’habitat vert serait trop coûteux pour une
mise en œuvre à grande échelle.
2001 Publication du livret Soyez champion de
l’environnement. Il souligne l’impor tance
d’un environnement non pollué pour
la famille olympique comme pour les
athlètes.
2002Le Sommet des Nations Unies
sur le Développement durable, à
Johannesburg, Afrique du Sud, réaffi rme
l’engagement de la communauté inter-
nationale vis-à-vis de l’application de
l’Agenda 21 et il s’engage à se concentrer
sur « la lutte contre les éléments qui,
de par le monde, font peser de graves
menaces sur le développement durable
de nos peuples, dont la faim chronique,
la malnutrition, l’occupation étrangère,
les confl its armés, les problèmes liés aux
drogues illicites, la criminalité organisée,
la corruption, les catastrophes naturelles,
le trafi c d’armes illicite, la traite des êtres
humains, le terrorisme, l’intolérance et
l’incitation à la haine raciale, ethnique,
religieuse ou autre, la xénophobie, et les
maladies endémiques contagieuses et
chroniques, en particulier le VIH/sida, le
paludisme et la tuberculose. »
Le Comité International Olympique forme
un partenariat avec le Groupe de travail
international des Nations Unies sur le
sport au service du développement et de
la paix.
2004 Les Jeux Olympiques, de retour en
Grèce, renouvellent les infrastructures
de transport d’Athènes. Ils améliorent la
circu lation, réduisent considérablement la
pol lution de l’air et protègent le patrimoine
naturel des sites archéologiques.
2005 Le Comité International Olympique publie
son Guide du sport, de l’environnement
et du développement durable afi n
d’aider tous les sports à transformer
les recommandations de l’Agenda 21
du Mouvement olympique en actions
concrètes et en programmes pratiques.
2006 Les Jeux Olympiques de Turin asso-
cient l’environnement à la préparation
de l’événement, aux Jeux et à l’héritage
post-olympique. Le Comité organisateur
forme une alliance stratégique avec le
PNUE pour fournir soutien et coopération
lors de la réalisation de projets envi-
ronnementaux liés aux Jeux et à leur
héritage.
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8 TUNZA Vol 10 No 1
2007 Le Comité International Olympique se voit
décerner le prix de Champion de la Terre
du PNUE, qui salue ainsi son infl uence
dans la promotion du développement
durable et du leadership environnemental.
2008 En préparation des Jeux, les autorités
chinoises luttent contre la pollution qui
sévit à Beijing et font en sorte de créer
une ville plus verte. Modernisation des
infrastructures, éner gies éolienne et
solaire, réglemen tation de la circulation,
inter diction de fumer... autant de dis po-
sitions qui concourent à améliorer les
conditions de vie de la population. La ville
lance une grande campagne de planta tion
d’arbres. Pour la première fois, le PNUE
effectue une évaluation indépendante des
performances environnementales des
Jeux Olympiques.
2010Les Jeux d’hiver de Vancouver éta-
blissent de nouvelles normes pour
des Jeux véritablement durables. Ils
montrent aux organisations préparant
de grands événements sportifs comment
placer la durabilité au centre de tout ce
qu’elles font, en intégrant, surveillant,
gérant et communiquant.
Les premiers Jeux Olympiques de
la Jeunesse d’été sont célébrés à
Singapour. Ils mettent l’accent sur la
culture et l’éducation, compléments
d’une grande rencontre multisports.
2009L’Assemblée générale des Nations Unies
octroie au Comité International Oly m-
pique le statut d’observateur offi ciel.
2012 Inauguration des Jeux Olympiques de la
Jeunesse d’hiver à Innsbruck, Autriche.
Plus de 1 000 jeunes athlètes de plus de
60 nations s’y retrouvent et participent
aussi au Programme pour la Culture
et l’Éducation (CEP), dont l’objectif
est la sensibilisation aux valeurs de
l’Olympisme, au bien-être et à une vie
saine, à la responsabilité sociale et aux
questions environnementales.
2012Réunion de la Conférence des Nations
Unies sur le développement durable
(Rio+20) pour « susciter un engagement
politique renouvelé en faveur du déve-
loppement durable, évaluer les progrès
réalisés et les lacunes restant à combler
au niveau de sa mise en œuvre ainsi que
relever les défi s émergents. »
Londres est la première ville olympique
à avoir intégré la durabilité dès la phase
de planifi cation. Pour les Jeux de 2012,
la durabilité ne se limite plus à être vert.
Elle est omniprésente dans tous les
achats, attitudes, réfl exions, préparations
et constructions. Londres 2012 base son
approche sur la vision WWF/BioRegional,
à savoir « Vivre avec une seule planète » et
dans les limites des ressources du monde
au lieu d’utiliser des ressources équivalant
à celles de trois planètes, comme le mode
de vie européen d’aujourd’hui.
Le Mouvement olympique participe pleine -
ment au développement de l’ISO 20121,
une norme internationale destiné e à
aider les organisateurs d’événe me nts à
pré voir les impacts socio éco nomiques et
environnemen taux de toute rencontre.
Images sur les pages 6-8 grâce au CIO
« Le Comité International Olympique s’engage à promouvoir le
développement durable et le respect de l’environnement dans et par
le sport. Nos efforts sont motivés par deux considérations : la première
est l’impact qu’un environnement dégradé peut avoir sur le sport ; la
deuxième concerne les effets que le sport et les Jeux Olympiques en
particulier peuvent avoir sur l’environnement. »
JACQUES ROGGEPrésident du Comité International Olympique
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9Sport et environnement
Une seule planète pour les Jeux
Énergie
Les systèmes de chauffage et de refroidissement très per-
formants du Parc olympique sont alimentés par un tout
nouveau centre énergétique. Il comporte une chaudière à bio-
masse de 3 méga watts qui fonctionne à la fois au gaz naturel et
aux copeaux de bois issus de sources renouvelables. La centrale
de refroi dissement, chauffage et alimentation électrique capture la
chaleur liée à la production d’électricité et la recycle pour générer
de l’eau chaude domestique et chauffer le centre aquatique et
d’autres sites et bâtiments olympiques. Ce système utilise moins
de carburant que les centrales traditionnelles, et il limite les
émissions de gaz à effet de serre. Et comme la centrale est située
sur place, cela permet aussi d’économiser l’énergie nécessaire
pour transporter une électricité issue de centrales plus éloignées.
Londres et au-delà
Dans le cadre de l’héritage de Londres 2012, le comité orga-
nisateur LOGOC s’est engagé à sensibiliser les jeunes du
monde à l’importance du sport. En 2009, il a lancé International
Inspiration, qui a déjà touché 12 millions de jeunes de 19 pays.
Grâce à cette initiative, 250 000 enfants du Bangladesh sont en
train d’apprendre à nager, une compétence vitale dans un pays
où l’on estime que 17 000 en fants se noient chaque années lors
des inondations. En Zambie, International Inspiration forme des
moniteurs qui sensibilisent déjà plus de 1,5 million de jeunes aux
bienfaits d’une vie saine et à la lutte contre le VIH/Sida. Au Brésil, le
programme sportif Segundo Tempo permet à 4 millions de jeunes
de faire du sport. La boucle sera bouclée lorsque ce programme
d’activités sportives organisées après l’école sera testé à Londres.
Bâtiments verts
La Stade olympique de Londres 2012 a été conçu de manière à
utiliser beaucoup moins d’acier que les stades classiques, et
c’est donc le plus léger de toute l’histoire de l’Olympisme. Il a été
construit avec du béton élaboré à partir de déchets industriels,
représentant 40 % de carbone en moins que le béton traditionnel.
La partie supérieure est réalisée avec des conduites de gaz de
rebut, et la construction de la partie inférieure enterrée a permis
un gain de matériaux.
Le vélodrome olympique est construit sur le principe d’un
maillage en câble ultra léger, qui a permis d’économiser
1 000 tonnes d’acier. Les panneaux muraux sont en bois issu de
forêts renouvelables. De conception écologique, le vélodrome
tire parti de la lumière extérieure et bénéfi cie d’une ventilation
naturelle, ce qui le rend peu gourmand en électricité. Des sani-
taires ingénieux et un système de récupération des eaux de pluie
permettent de limiter la consom mation d’eau potable.
En moyenne, la consommation des ressources naturelles par les Terriens dépasse de 50 % le rythme de reconstitution des écosystèmes de la planète. Pour réaligner notre
consommation sur la capacité de production de la Terre, le Groupe de développement BioRégional, en partenariat avec le WWF, a élaboré une initiative mondiale intitulée One Planet Living (Vivre dans les limites d’une seule planète). OPL a pour mission de fournir aux particuliers et aux associations des conseils pratiques pour leur permettre de vivre dans les limites d’une seule Terre. Tous les domaines améliorables d’un point de vue écologique sont concernés – bâtiment, déchets, eau, énergie, alimentation, etc.
L’événement phare de cette année est l’occasion rêvée de montrer le potentiel du concept OPL. L’organisation des Jeux Olympiques est une gigantesque tâche, qui revient à construire une ville entièrement nouvelle et nécessite de bâtir des équipements, des logements et d’autres infrastructures permettant d’accueillir plus de 10 000 athlètes et des millions de spectateurs. Travaillant avec One Planet Living et les partenaires et sponsors des Jeux de Londres, le comité organisateur LOGOC s’est engagé à faire en sorte que les Jeux de 2012 soient écologiques. Cela fait des années que le LOGOC travaille en coulisses. Lorsque la fl amme olympique arrivera à Londres, la ville montrera au monde qu’il est possible d’organiser des Jeux respectueux de l’environnement.
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Transport
Londres 2012 étant placé sous le signe des transports en
commun, aucun des sites ne comporte de parking. Des
bus feront la navette depuis le centre de Londres et plusieurs
parcs relais ont été aménagés autour de la ville. Les sociétés de
transports publics proposent des billets de train à tarif réduit et des
cartes de transport journalières. Les spectateurs pourront même
utiliser le « riverbus » de la Tamise pour accéder à certains sites.
L’héritage post-olympique
En matière de durabilité, le premier souci du comité LOGOC
est de faire en sorte que tous les sites utilisés lors des Jeux
Olympiques de Londres servent aux communautés locales et
qu’ils participent à la santé et au bien-être des citoyens pour
les années à venir.
Le Parc olympique de 2,5 kilomètres carrés restera un
espace vert à l’usage de la faune sauvage et de la population
locale. L’extrémité nord du Parc permettra au public de jouir
du spectacle tranquille d’une biodiversité fl orissante dans
un habitat restauré. La partie sud, elle, conservera ses cafés,
bars, marchés et jardins, qui ne manqueront pas d’attirer les
Londoniens.
Le stade olympique continuera à accueillir des événements
sportifs et socioculturels. Le vélodrome abritera une nouvelle
piste de vélo tout terrain (VTT) et un circuit de cyclisme pour la
population locale et les sportifs.
Du village olympique et paralympique naîtront 2 800 loge-
ments pour les Londoniens de l’Est.
Le centre aquatique de la vallée de la Lee, créé pour les
slaloms de canoë, sera à nouveau consacré au canoë-kayac.
Terminé depuis décembre 2010, c’est le seul site de Londres
2012 à avoir été ouvert au public avant les Jeux.
Déchets
Le LOGOC s’était fi xé une cible ambitieuse : aucun déchet
provenant de ses équipements sportifs ne devait être mis en
décharge. Il fallait donc réutiliser, recycler ou composter 70 % au
moins des déchets, qu’il s’agisse de matériaux de construction,
d’emballages ou d’articles promotionnels. Le reste alimentera des
systèmes de récupération de l’énergie ou d’autres technologies.
Le site proprement dit a permis de réaliser d’importantes
économies. Environ 2 millions de tonnes de sol contaminé ont
été dépolluées et réutilisées pour créer le Parc, et 98,5 % des
gravats ont été recyclés, certains sur place. Ils ont par exemple
servi à bâtir le centre énergétique et les fondations du centre
aquatique et de la salle de handball. Quant au béton utilisé
pour construire le stade olympique, il contenait plus de 30 % de
matériaux recyclés.
Le Parc olympique a pour objectif de réduire de 40 % l’uti-
lisation d’eau potable. Tous les sites sont équipés de sanitaires
éco-effi caces. Des technologies comme la collecte des eaux de
pluie et le recyclage par fi ltrage à contre-courant permettent
d’économiser l’eau. Les eaux usées non potables sont traitées et
réutilisées pour alimenter les chasses d’eau et irriguer le Parc.
Et les fournisseurs jouent eux aussi le jeu. Coca-Cola a
ouvert une usine de recyclage de bouteilles en plastique dans le
nord du Lincolnshire pour faciliter le recyclage de ses déchets
provenant de Londres 2012 sans avoir à les expédier à l’étranger.
Chez McDonald’s, les emballages des mets chauds contiendront
72 % de fi bres recyclées, et les sacs, serviettes et gobelets sont
entièrement réalisés à partir de papier recyclé.
Habitat
Le Parc olympique, où se trouvent la plupart des stades, a été
créé sur un ancien site industriel pollué, inaccessible et laissé
à l’abandon. Les quelque 250 hectares, situés dans la vallée de la
Lee, sont riches en marais, roselières et autres habitats sauvages
importants. Les Jeux Olympiques en ont fait le plus vaste parc
urbain créé en Europe depuis 150 ans, avec des zones laissées
vierges pour la faune et la fl ore, et de sympathiques parcs et
jardins pour les visiteurs.
Les entreprises de travaux ont nettoyé le sol, dragué les
canaux, consolidé les berges et aménagé des parcs qui éliminent
les espèces exotiques envahissantes. Les paysagistes ont uti-
lisé des matériaux recyclés provenant du site industriel, et les
jardi niers ont planté 4 000 arbres, espèces indigènes pour la
plupart, comme le frêne, le saule et le platane de Londres, et
300 000 plantes de zones humides et de pré. La végétation absorbe
les eaux pluviales pour éviter les inondations, et les terres humides
revitalisées servent d’habitat à la loutre, au martin-pêcheur, au
héron gris et au campagnol amphibie. Ces zones sont reliées aux
espaces verts de tout l’Est de Londres, créant ainsi tout un réseau
accessible à la faune sauvage urbaine.
Celle-ci a même été encouragée à s’installer sur les im-
meubles du Parc olympique. Les bâtiments comptent plus de
15 000 m2 de toits végétalisés et 675 nichoirs attendent les
chauves-souris et les oiseaux.
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Britanniques et bons !Le comité organisateur des Jeux Olympiques de Londres
(LOGOC) s’est engagé à mettre en valeur les meilleurs produits britanniques. Tout ce qui n’est pas disponible en Grande-Bretagne sera issu du commerce équitable.
• Tous les produits laitiers, le bœuf, l’agneau et la volaille devront être britanniques ou d’une qualité équivalente aux normes britanniques.
• Tous les aliments devront être conformes au Tracteur Rouge – une norme britannique indépendante qui garantit la qualité de la production. Cela concernera la viande, les fruits et légumes, les salades, les céréales et les produits laitiers.
• Les bananes, le thé, le café, le chocolat et le sucre seront issus du commerce équitable ou achetés dans des conditions éthiques.
• Les œufs devront être des œufs fermiers et porter la marque du Lion britannique, qui signifi e qu’ils ont été produits dans le respect des plus hautes normes de sécurité alimentaire.
• Le poisson devra être issu de pêches durables et exclure totalement toutes les espèces et réserves considérées comme « poissons à éviter » par la Marine Conservation Society. Toutes les espèces sauvages devront respecter le Code de conduite de la FAO pour une pêche responsable.
Encourager les entreprises locales
Tous les traiteurs de Londres avaient été invités à répondre aux appels d’offre concernant la restauration durant les Jeux. La
priorité a été donnée aux petites et moyennes entreprises. Tous les traiteurs doivent respecter les normes 2012 sur l’alimentation durable, et ils doivent avoir été formés à la préparation de repas frais et sains. Seule enseigne alimentaire présente sur place, le géant de la restauration rapide McDonald’s n’échappe pas à la règle : il se procurait déjà une bonne partie de ses aliments comme les œufs, le porc et le lait auprès des agriculteurs britanniques, mais le poulet qu’il servira durant les Jeux devra lui aussi provenir de Grande-Bretagne.
11Sport et environnement
Athlètes, personnel, spectateurs, bénévoles, journalistes et offi ciels... cela en fait des bouches à nourrir. À la fi n des Jeux Olympiques, plus de 14 millions de repas auront
été dévorés.
Et d’ailleurs, que représentent 14 millions de repas ? Les organisateurs estiment que pendant toute la durée des Jeux, tout ce beau monde consommera 25 000 pains, 232 tonnes de pommes de terre, 82 tonnes de fruits de mer, 31 tonnes de volaille, 100 tonnes de viande, 75 000 litres de lait, 19 tonnes d’œufs, 21 tonnes de fromage et 330 tonnes de fruits et légumes. Selon eux, il s’agit de « la plus importante logistique mondiale de restauration jamais organisée en temps de paix ».
Face à une telle demande, il est à la fois pratique et écologique de s’approvisionner de manière durable, locale et éthique tout en servant des plats aussi nourrissants que possible – n’oublions pas qu’il s’agit des Jeux Olympiques ! Pour les traiteurs, l’objectif est de respecter les normes de durabilité concernant l’origine des produits et le cahier des charges qui stipule de servir 75 % de plats non industriels, 50 % de produits locaux et 30 % d’aliments et de boissons bio, en limitant les plats d’origine animale.
Ces dispositions sont bonnes pour la planète, puisqu’elles en-couragent l’agriculture tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre, mais elles sont aussi l’occasion de transfor mer à long terme l’industrie agroalimentaire britannique. En donnant la priorité aux producteurs locaux, les Jeux Olympiques encouragent les cultivateurs britanniques, et en mettant l’accent sur les produits locaux, bios et saisonniers, ils sensibilisent le public aux questions de santé, d’éthique et de durabilité liées à la nourriture.
Le carburant des Jeux
Jardins de ville
Et si nous cultivions nos propres fruits et légumes ?
L’idée de la stratégie alimentaire durable de Londres 2012 est
de sensibiliser à long terme les Londoniens aux questions
alimentaires. Capital growth, projet mis en place par les autorités
locales, propose de subventionner les Londoniens qui réhabilitent
les espaces urbains inutilisés – cours d’école, dépôts ferroviaires,
rives de canal et, surtout, toits plats d’immeubles résidentiels
et commerciaux – pour créer des potagers. L’idée est de fournir
des fruits et légumes locaux aux Jeux Olympiques d’abord
puis, après les Jeux, aux populations locales. Les Londoniens
intéressés s’inscrivent sur un site qui leur assigne un terrain
disponible, et la ville fournit les outils, le compost, la formation
et les subventions – 1 000 livres (1 600 dollars) pour chaque toit
plat transformé en jardin. Dans le cadre de la formation, on peut
apprendre à cultiver un potager, à pratiquer l’apiculture et même
à cultiver commercialement des fruits et légumes pour les vendre
aux restaurants et sur les marchés de la capitale. L’objectif est
de créer 2 012 nouveaux jardins d’ici fi n 2012, mais si l’idée
séduit les Londoniens, les 100 km2 de toits plats de la capitale
pourraient leur assurer une certaine autonomie alimentaire et
leur permettre de vivre de manière plus durable.
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Prenons soin de nos montagnes
Les sports d’hiver, et notamment le ski de descente, le ski
de fond et le snowboard, sont de plus en plus populaires
dans le monde entier. Les stations les plus célèbres sont
situées dans les Alpes européennes, et dans les Rocheuses en
Amérique du Nord, mais on skie également dans les Andes,
dans les Alpes japonaises, dans le Cachemire, dans les Alpes
du sud de la Nouvelle-Zélande, dans les Snowy Mountains
d’Australie, et même dans des pays comme l’Iran, l’Algérie, le
Liban, la République de Corée, la Géorgie, l’Afrique du Sud et le
Maroc. Partout dans le monde, les sports d’hiver sont un loisir
sain et passionnant qui permet de profi ter des spectaculaires
montagnes de la Terre.
Mais à une époque où les pistes sont de plus en plus
fréquentées, il est important de se rappeler que les écosystèmes
d’altitude sont particulièrement fragiles. Leurs pentes raides,
les conditions climatiques diffi ciles et un sol peu profond les
rendent susceptibles à l’érosion et aux glissements de terrain.
Et les environnements de montagne comportent souvent toute
une gamme d’écosystèmes différents dans des bandes rela-
tivement petites et souvent isolées. Celles-ci abritent un grand
nombre d’espèces spécialisées et endémiques qui peuvent
être facilement perturbées par les activités humaines ou les
changements climatiques. En altitude, ces derniers sont plus
extrêmes que sur le reste de la planète à l’exception des pôles.
Les études de la végétation alpine des sommets européens
montrent que les plantes des climats froids – comme l’espèce
alpine européenne Nevadensia purpurea – sont évincées par les
plantes des climats plus tempérés. Comme elles ne peuvent
migrer que vers le haut, les espèces des climats froids fi niront
par manquer de place et risquent de disparaître complètement.
Par ailleurs, les routes, remontées mécaniques, immeubles
et dispositifs de traitement des déchets perturbent et frag-
mentent les habitats, et la faune sauvage est stressée par la
présence des humains. Les scientifi ques étudiant le tétras
lyre, clé de voûte des espèces des Alpes européennes, ont
découvert que le contact humain augmentait considérablement
les hormones de stress des oiseaux. En Australie, le possum
pygmée est menacé de disparition à cause de la fragmentation
des habitats provoquée par le développement des stations.
Bien sûr, cela ne veut pas dire que nous devrions arrêter
de pratiquer des sports d’hiver, mais il est bon de faire des
choix qui prennent en compte l’impact environnemental. Voici
quelques conseils.
1. Essaie le ski de fond ou les raquettes, deux activités qui
ne nécessitent pas de modifi er le paysage pour créer des
pistes, des remontées mécaniques ou de la neige artifi cielle
gourmandes en énergie.
2. Ne prends pas l’avion. En rejoignant ta station en train ou
en voiture, tu économiseras des émissions de gaz à effet de
serre.
3. Privilégie les stations qui font des efforts pour protéger
l’environnement, comme celles qui sont accessibles par le
train, utilisent des véhicules roulant au biodiésel ou plantent
de la végétation pour réduire l’érosion.
Les canons à neige
Les canons à neige sont un moyen fi able de compenser le
manque de neige sur les pistes, mais ils ne sont pas très
écologiques. Très gourmands en énergie, ils nécessitent aussi
de grandes quantités d’eau. Pour couvrir les 23 800 hectares de
pistes des Alpes le temps d’une saison, il faut 95 milliards de
litres d’eau. Cela représente la consommation annuelle d’une
ville d’un million et demi d’habitants, ce qui peut perturber le
cycle naturel de l’eau.
L’eau est prélevée dans les lacs et les rivières, et comme les
terres humides sont parfois transformées en réservoirs artifi ciels
pour fabriquer de la neige, cela peut avoir des impacts négatifs
sur la faune sauvage. L’eau qui provient de la neige artifi cielle
fondue contient des minéraux et nutriments qu’on ne trouve pas
dans la neige naturelle, et cela affecte la végétation. Et même
si la neige artifi cielle fondue est rendue à l’écosystème, elle a
tendance à s’évaporer ou à ruisseler au lieu de s’infi ltrer dans
le sol pour réalimenter les nappes. L’approvisionnement en eau
douce de la moitié de l’humanité dépend des montagnes, et ces
ressources risquent de s’amenuiser au fur et à mesure que la
Terre se réchauffe. Il serait donc utile de mener une réfl exion
approfondie sur tous ces impacts.
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13Sport et environnement
Les Jeux olympiques d’hiver
Les Jeux Olympiques d’hiver de Sotchi 2014 seront les
premiers Jeux d’hiver organisés par la Fédération russe.
Le Parc olympique de Sotchi, où seront situées les dif-
férentes salles de sport, est en construction à Krasnodar, une
ville de la mer Noire. Les aménagements prévoient également
la réhabilitation écologique de zones urbaines. Pour les sites de
montagne, les travaux ont commencé dans la région rurale de
Krasnaya Polyana, située à la limite du Parc national de Sotchi,
dans le Caucase occidental, réserve de biosphère inscrite au
Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Cet écosystème unique abrite des espèces menacées particu-
lièrement rares comme le bouquetin et le tur du Caucase
occidental (Capra cylindricornis). Pour accueillir les Jeux,
le Parc a aménagé quelques « zones de loisirs » et pour
compenser, des terres des forêts voisines ont été intégrées à
la zone protégée. Les habitats de la faune, dans le Parc et aux
abords, et la réserve de biosphère seront améliorés. Les pistes
de luge et de bobsleigh seront aménagées à l’écart des zones
fragiles. Un centre de découverte environnementale sera créé
dans le Parc pour sensibiliser la prochaine génération.
Les Jeux de Lillehammer en 1992 ont été les premiers à
se préoccuper de l’environnement. Les citadins de la région
avaient incité les sponsors olympiques à s’intéresser de près
aux questions environnementales, notamment à la protection
d’une réserve ornithologique et de forêts vierges.
Les organisateurs des Jeux d’hiver de Turin 2006 s’inquié-
taient de la quantité d’eau nécessaire pour fabriquer la neige
artifi cielle. Après des études et une préparation poussées,
l’estimation initiale de 20 réservoirs a pu être réduite à neuf.
Ceci a permis de minimiser l’impact sur les ressources en
eau et d’améliorer de manière permanente le système local
d’alimentation en eau.
Les Jeux de Vancouver 2010 ont veillé à protéger l’envi-
ronnement des créatures les plus petites : les grenouilles et
les têtards perturbés par la construction du site de ski alpin
de Whistler Creekside ont été déplacés à la main 40 mètres en
amont, et les plantes importantes pour la région se trouvant
sur l’emplacement du réservoir d’une usine à neige ont été
replantées dans une zone humide proche.
LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
L’industrie des sports d’hiver ne peut pas se permettre d’ignorer
les impacts des changements climatiques. Depuis 30 ans, les
chutes de neiges sont beaucoup moins prévisibles et les saisons
de ski plus courtes. En 2004, le manque de neige a obligé l’Écosse
à fermer quatre stations. Au printemps 2012, une période de
chaleur soudaine a fait fondre toute la neige à Ottawa au Canada,
et les stations de ski ont été obligées de fermer leurs portes
avant la fi n de la saison. En Bolivie, le plus haut remonte-pente
du monde – 5 395 mètres – à Chacaltaya, a été fermé suite à la
fonte glaciaire de 2011. Et dans les Alpes européennes, le manteau
neigeux trop superfi ciel et les tempêtes de neige imprévisibles ont
déstabilisé toute l’économie des sports d’hiver.
Les experts s’accordent à penser qu’il s’agit d’un phénomène
permanent. Un rapport du PNUE daté de 2006 indiquait que les
stations de ski de basse altitude d’Europe, d’Amérique du Nord
et d’Australie étaient menacées par le réchauffement mondial,
précisant que si la tendance à la fonte se poursuit, dans le pire
des cas, aucune des stations de ski australiennes ne serait éco-
nomiquement viable d’ici 2070. Et en 2006, les régions alpines
européennes situées en dessous de 1 600 mètres recevaient
déjà 20 % de neige en moins. C’est une mauvaise nouvelle pour
l’industrie européenne du ski dans la mesure où de nombreuses
stations d’Autriche, d’Allemagne et d’Italie sont construites en
dessous de 1 300 mètres. La fonte du pergélisol va également
augmenter les risques de dangereux glissements de terrain et
nécessiter le renforcement des remontées mécaniques.
La perte de jours skiables a un coût énorme pour l’économie.
Le tourisme suisse représente la plus importante source de
revenus dans les régions alpines. Si les changements clima tiques
provoquaient la fermeture des stations construites en dessous
de 1 500 mètres, le pays perdrait 37 % de ses 230 stations. Une
analyse effectuée pour le compte de l’État du New Hampshire
aux USA estimait qu’une diminution de 10 à 20 % du nombre
de jours skiables équivaudrait à une perte fi nancière de 42 à
84 millions de dollars. Certaines stations proposent des sports
hors-saison, comme le golf et le parapente. Elles créent aussi
des pistes toujours plus élevées – souvent au mépris des lois de
protection de la nature – ou prolongent la saison en fabriquant
de la neige artifi cielle.
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14 TUNZA Vol 10 No 1
Le gardien de but Lutz Pfannenstiel est le seul joueur de foot dont la carrière professionnelle se soit dé-
roulée sur six continents. Peut-être est-ce cette expérience vraiment mondiale qui l’a incité à fonder le Global United FC, un club dont la devise est « les stars du foot contre le changement climatique ». Pour constituer ses équipes, le club peut compter sur 250 footballers inter-nationaux comme John Barnes, Peter Ndlovu, Pavel Nedved et Zinadine Zidane. Lutz organise des matches caritatifs au profi t de la protection du climat, et des activités associant les vedettes et des jeunes – reboisement ou nettoyage de l’en vironnement, entraîne ments informels, visites d’écoles et d’hôpi taux ou stages de foot pour les jeunes.
L’Australienne Cathy Freeman, deux fois championne du monde du 400 mètres, est la seule Aborigène à avoir remporté l’or aux Jeux Olympiques. En 2000 aux Jeux de Sydney, elle a fait sensation en portant les deux dra-peaux, australien et aborigène, lors de son tour d’honneur. Aujourd’hui, Cathy est ambassadrice pour Landcare Australie, association qui restaure les voies navigables à travers tout le pays. Elle dirige également la Fondation Cathy Freeman, qui s’est donné pour mission de combler les lacunes scolaires des en fants indigènes, et elle est membre de Peace and Sport, association internationale qui œuvre pour une paix durable grâce au sport.
Yao Ming, 2,29 mètres et star du basketball, a joué pour les Requins de Shanghai et pour les Fusées de Houston. Il a fait un don de 2 millions de dollars, destiné aux quelque 68 000 victimes du tremblement de terre de 2008 à Sichuan en Chine, et a créé une fondation d’aide à la reconstruction des écoles. Yao Ming fait campagne pour que la Chine dise non à la soupe d’ailerons de requin et qu’elle arrête de pêcher à outrance ce magnifi que poisson. Par ailleurs, il s’est élevé contre la pratique qui consiste à
élever des ours pour leur bile : « Les ours sont magnifi ques dans la nature ; aimons-les et prenons soin d’eux. »
« L’Heure de la Terre n’a pas pour unique vocation d’économiser l’énergie, c’est aussi l’occasion de réfl échir à ce que nous sommes capables de faire. Durant l’Heure de la Terre, les lumières représentent la voix de chacun d’entre nous. Faisons en sorte qu’elles crient très fort à nos dirigeants que cette planète est la seule que nous possédions et que nous voulons la conserver. » C’était le message de Ian Thorpe à l’occasion de l’Heure de la Terre. Cinq fois médaille d’or aux Jeux Olympiques de natation et 11 fois champion du monde, Ian s’exprime régulièrement en faveur de l’environnement depuis qu’il collabore à la chaîne de TV australienne Foxtel. Il consacre également une partie de son temps à améliorer la vie des Aborigènes australiens et parraine des écoles pour orphelins à Beijing, en Chine.
Skateur professionnel au sein de l’équipe Flip, le Brésilien Bob Burnquist a participé à une cascade spectaculaire : il a sauté dans le Grand Canyon avec son skate et un parachute. C’est un des fondateurs de l’ASEC, coalition envi ron-nementale pour les sports d’action dont le but est de sensibiliser à l’écologie les skateurs, pilotes de BMX et surfeurs. La Fondation Bob Burnquist, elle, fait la promotion de l’agriculture biologique et du jardinage dans les écoles.
Jorge Guzmán Rodríguez, baptisé
El Hijo del Santo (le fi ls du saint) est, comme son père, une des stars du Lucha Libre, une forme de lutte très populaire au Mexique. Mais il est encore plus connu depuis qu’il fait partie de Wildcoast, une association à but non lucratif qui fait campagne pour sauver les tortues de mer du golfe du Mexique. Il milite également en faveur de la protection de la baleine grise et a participé à la dépollution de la rivière Tijuana.
Robert Kelly Slater, 11 fois champion du monde de surf, se passionne pour la protection des océans du monde entier. Il s’emploie à recueillir des fonds pour Reef Check, un collectif qui œuvre pour la protection et la réhabilitation des récifs coralliens du monde entier, et met sa connaissance des océans au service de la Sea Shepherd Conservation Society.
Article de Manon Bruel, stagiaire Tunza, avril 2012.
La vie en vert
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Photos : impossible2Possible
15Sport et environnement
Dépasse-toi !
En 2007, l’ultramarathonien Ray Zahab a eu une
révélation lorsqu’il a trempé les mains dans la mer
Rouge à la fi n de sa course de 7 500 kilomètres et de
111 jours à travers le Sahara – un périple raconté dans
le fi lm Running the Sahara, produit par Matt Damon,
qui parle de la crise mondiale de l’eau.
« J’avais presque 40 ans, et je courais seulement
depuis quelques années. Ma réussite n’avait rien
à voir avec le fait d’être un grand coureur. Avec de
la motivation et en se concentrant sur leur objectif, TOUS les
êtres humains peuvent accomplir des choses extraordinaires.
J’aurais bien voulu m’en apercevoir plus tôt ! J’ai eu envie de
faire passer le message aux jeunes. »
Ray a fondé impossible2Possible (i2P), un organisme qui
fait participer des jeunes de 17 à 20 ans à des expéditions
diffi ciles à travers le monde. Ils font partager leur aventure à
d’autres jeunes, élèves et étudiants, du monde entier. « Chaque
expédition, qu’il s’agisse d’une randonnée ou d’une course de
fond, couvre un sujet particulier – eau, santé, biodiversité – pour
lequel nous créons un programme d’étude spécifi que avec l’aide
d’universités », explique Ray.
« Notre expédition 2010 dans l’Amazone s’était associée
au PNUE pour l’Année internationale de la biodiversité. Les
quatre ambassadeurs ont effectué une randonnée de plus
de huit jours. Le peuple indigène de la forêt nationale du
Tapajos leur a fait découvrir la biodiversité locale. Grâce à la
vidéoconférence, les jeunes ont pu partager leur expérience
quotidienne avec des élèves et étudiants du monde entier,
qui pouvaient également trouver toute la documentation et
le matériel pédagogique concernant l’expédition sur un site
spécialisé. » Jusqu’ici, 23 ambassadeurs et 70 000 élèves et
étudiants ont déjà participé à i2P.
La façon dont Ray est devenu un athlète de classe mondiale
et un exemple pour la jeunesse est vraiment surprenante.
Jusqu’à l’aube de ses 30 ans, Ray était un homme comme les
autres, fumeur invétéré, sans but particulier. Un jour, inspiré par
les réussites de son athlète de frère, il a décidé de consacrer sa
vie au sport. Pendant plusieurs années, sans expérience sportive
– il dit lui-même qu’il était le genre de gamin incapable de lancer
une balle –, il a essayé plusieurs sports, de l’escalade à l’aviron,
avant de se distinguer dans les courses de vélo tout terrain.
Pourtant, Ray ne se considérait pas comme un marathonien
avant de tomber sur un article sur la course arctique du Yukon
au Canada – 160 km en 24 heures. « J’ai réalisé que c’était
parce que je pensais ne pas en être capable que je n’avais
jamais essayé. Alors je me suis inscrit pour la course avec
seulement quelques semaines pour m’entraîner. À mi-chemin,
j’ai failli abandonner. Mais soudain, j’ai eu une révélation, je me
suis rendu compte que chaque jour, on se convainc de ne pas
faire certaines choses. Alors, j’ai décidé d’arrêter de traîner les
pieds et d’avoir peur d’échouer, et d’aller le plus loin possible. »
À sa grande surprise, il a gagné la course. « Je me suis dit que
c’était ce que je voulais faire pour le restant de mes jours. »
Depuis, Ray a couru en Russie sur le lac Baïkal gelé et en
Amérique latine dans le désert d’Atacama. Il s’est également
rendu à pied au pôle Sud, battant ainsi le record du monde de
vitesse des expéditions par équipe sans soutien logistique dans
la région.
Ses motivations ? « J’aime le défi que cela représente et
j’aime découvrir les contrastes saisissants de ma planète. Le
sport nous permet de voir, de toucher et de ressentir notre
monde – pas seulement dans les régions extrêmes mais
également au niveau local. Pour apprécier le monde dans toute
sa splendeur, il faut le parcourir à pied. »
La prochaine expédition de i2P sera organisée en Afrique
à l’automne 2012. Elle aura pour thèmes l’eau et la
sécurité alimentaire. Pour participer, inscris-toi sur http://
impossible2possible.com.
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elle qui fi xe les normes internationales concernant les substances potentiellement nocives pour la santé et l’environnement présentes dans les textiles.
Et le bambou peut aussi te faire voyager ! Le concepteur de bicyclettes haut de gamme Calfee propose des vélos hyper écolos fabriqués à partir de bambou, de fi bre de chanvre et d’époxy végétal. Ces bicyclettes légères, solides, durables et confortables sont si performantes qu’elles sont utilisables dans des épreuves d’endurance de type cyclocross, BMX et cyclotourisme. www.calfeedesign.com/products/bamboo
Si ton truc c’est plutôt de chevaucher les vagues tu peux trouver une planche écolo en bambou chez Gary Young à Hawaï. Il recouvre ses planches d’un laminé en époxy à base de bambou, plus léger que la fi bre de verre et qui résiste mieux aux bosses et à la casse. www.bamboosurfboardshawaii.com
La fi bre la plus rapide
Le bambou : il pousse rapidement, empêche l’érosion, nécessite peu
d’eau et fi xe le carbone plus rapidement que les arbres. En plus, c’est un matériau de construction solide et polyvalent. Rien d’étonnant donc à ce que l’industrie textile s’intéresse à lui en tant que source de fi bres textiles durables. Soyeuse, douce, légère, absor bante, naturellement antibactérienne et antistatique, c’est la fi bre rêvée pour les vêtements de sport comme les tenues de gymnastique, de yoga ou de cyclisme. Le fabricant de vêtements Footprint a découvert ses qualités en utilisant un tissu en bambou comme renfort écolo pour ses planches de surf. Aujourd’hui, Footprint propose des chaussettes adap tées à la course, au cyclisme, au ski et à la gymnastique, tricotées en fi bre de bambou.
Le seul problème, c’est que la fabrication de textiles issus du bambou peut nécessiter l’utilisation de produits chimiques dangereux. L’industrie a donc encore du chemin à faire avant que le bambou ne devienne un textile totalement respectueux de l’environnement. Pour le moment, vérifi e bien que la norme Oeko-Tex Standard 100 est respectée car c’est
Tous en vert
Les matières utilisées pour fabriquer les articles et
vêtements de sport jouent un rôle important dans
les performances des athlètes. Les semelles de
chaussures qui contiennent de l’air, par exemple, font une
énorme différence pour les coureurs, et les hauts polaires
en plastique recyclé sont légers, chauds et résistants à l’eau.
Il existe même des matières si performantes qu’elles sont
controversées : certains costumes de bain de haute technicité
ont permis à des nageurs d’établir de nouveaux records – qui
n’ont pas encore été battus – avant d’être interdits. Mais aussi
importants soient-ils pour la sécurité et le confort des athlètes
et des spectateurs, les vêtements et chaussures hautes
performances ne sont pas forcément nocifs pour la santé de
la Terre. Voici quelques exemples qui montrent que l’industrie
des sports cherche à tirer parti des nouvelles matières pour
alléger son empreinte écologique – qu’il s’agisse de marcher,
de courir ou de grimper.
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17Sport et environnement
bois des salles de sport. Selon Nike, il faut environ 2 500 paires de chaussures recyclées pour réaliser un terrain de tennis ou de basket, et 75 000 pour un terrain de football ou une piste d’athlétisme.
Pour que ses activités générales soient plus durables, Nike a également créé un Outil de conception environnementale des vêtements, un logiciel qui aide les créateurs à faire des choix plus écolos – en limitant les déchets et en choisissant des matières respectueuses de l’environnement – tout en tenant compte des paramètres commerciaux de coût, de qualité et de performance. En 2010, Nike a mis gratuitement cet outil à la disposition de tous, pour que l’ensemble de l’industrie puisse réduire son empreinte environnementale. C’est également à cette société que l’on doit le fameux « polyester recyclé », un tissu issu du recyclage de bouteilles en plastique. Nike a fourni des tenues réalisées dans ce tissu à plusieurs équipes de Coupe du monde FIFA 2010, et la société affi rme avoir évité la mise en décharge de 82 millions de bouteilles en plastique depuis le début de l’année 2011.
région sujette à des vents violents et à de fortes chutes de neige. Le stade vient d’être rénové avec plus de 5 000 m2 de toiture en polycarbonate en prévision de l’Euro 2012 de l’UEFA (le championnat d’Europe des nations) qui se tiendra en juin. Pour les Jeux Olympiques de 2008, la Chine a utilisé 23 000 m2 de plaques de polycarbonate pour construire l’im-mense stade Shenyang, baigné de lumière. Les plaques de polycarbonate servent même à capter l’énergie solaire. En Allemagne, le toit du stade Weser, celui du Werder de Brême de la Bundesliga, comporte 3 000 m2 de panneaux de polycarbonate incrustés de cellules photovoltaïques en silicone transparent. La source d’énergie renou-velable est ainsi intégrée dans le toit tout en laissant passer la lumière naturelle.
Cours toujours !
De tous les articles de sport utilisés par les athlètes, ce sont les chaussures
qu’ils usent le plus et remplacent le plus souvent. Mais au lieu de les envoyer à la décharge, pourquoi ne pas réutiliser tous ces matériaux ? Dans le cadre de son programme Grind, la société d’articles de sport Nike et ses partenaires bouclent la boucle : ils recyclent les chaussures de sport – de toutes les marques, pas seulement les leurs – pour en faire du revêtement de sol pour salle de sport. Chaque chaussure est tranchée en trois, pour séparer la semelle en caoutchouc, la première en mousse et l’empeigne en fi bres. Les trois types de matériaux sont alors broyés et traités séparément, en même temps que les autres déchets provenant des usines Nike. Le caout-chouc permet de réaliser des pistes d’athlé tisme, des dalles de salles de gym-nastique, des revêtements d’aires de jeu ainsi que d’autres articles Nike. La mousse sert d’amortisseur pour les revêtements des terrains de basket et de tennis, et les fi bres entrent dans la composition des sous-couches des sols synthétiques et en
Clairement gagnant
En matière de conception de stade, l’idéal est un toit transparent : la
lumière naturelle permet au gazon de pousser, et les spectateurs et les sportifs sont protégés des aléas de la météo. Si le verre permet généralement de relever le défi , il reste lourd et fragile et exige une structure de soutien – généralement réalisée en acier très énergivore – qui restreint parfois la vue du terrain depuis les gradins. Depuis peu, lorsqu’ils con-çoivent un stade, les architectes uti-lisent des plaques de polycarbonate. Aussi transparent que le verre, le poly-carbonate est jusqu’à 75 % plus léger, ce qui permet d’économiser sur la con-struction et sur le transport. De plus, il est solide, incassable et résiste bien aux écarts de température. L’ Arena Legia de Varsovie, en Pologne, est situé dans une
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Superbowl XLII (2008), Phoenix, Arizona
Les plats préparés non consommés ont été don-nés à des associations spé-cialisées. Celles-ci les ont ensuite distribués à des œuvres caritatives à voca-tion alimentaire, comme les foyers pour sans-abri, les soupes populaires et les banques alimentaires. L’université du stade de Phœnix a utilisé une énergie issue de sources renouvelables – éolienne, solaire, géothermie et gaz d’enfouissement. Plusieurs milliers de petits arbres ont été plantés sur deux sites ravagés par des incendies de forêt : la forêt nationale d’Apache-Sitgreaves et la réserve apache de White Mountain. Même les enfants participaient : en partenariat avec les Cardinals d’Arizona, les élèves de plus de 50 écoles collectent du matériel sportif et des livres qui sont ensuite offerts à des associations de jeunes et à des écoles.
Superbowl XLVI (2012), Indianapolis, Indiana
On a dit que c’était le Superbowl de l’énergie éo lienne. Un fournisseur écolo a offert 15 000 méga-watts-heures de certifi cats d’énergie renouvelable pour compenser toutes les émis-sions de gaz à effet de serre générées par les sites du match, y com pris le centre de presse et les hôtels (les certifi cats ne garan tissent pas que toute l’énergie fournie sera verte, mais ils garan tissent que l’ar gent dépensé sera consacré à la production d’énergie verte). Dans le cadre du reboisement urbain sponsorisé par la NFL, des arbres ont été plantés dans toute la ville. Après le Superbowl, près de 10 kilomètres de banderoles décoratives seront décrochées et recyclées pour en faire des rideaux de douche et des sacs.
18 TUNZA Vol 10 No 1
Les Aigles de Philadelphie
En 2010, les Aigles de Philadelphie sont devenus la première équipe de la NFL à produire la totalité de son énergie, en installant 2 500 panneaux solaires, 80 éoliennes et un groupe électrogène mixte alimenté au gaz naturel et au bio-diésel. L’énergie excédentaire est revendue au fournisseur
local. L’équipe recycle ses huiles de cuisine en biocarburant, elle composte ses déchets naturels et elle a divisé par deux la consommation d’eau des urinoirs.
Les Lions de Detroit
Le stade Ford des Lions de Detroit a été construit en acier et en verre recyclés, et il comporte une pelouse artifi cielle fabriquée à par-tir de pneus recyclés. Il intègre même une partie d’un bâtiment historique désaffecté.
Les Texans de Houston
Cette équipe publie un guide média interactif distribué sur carte mémoire USB et non sur des programmes imprimés, ce qui per met d’économiser d’énormes quan tités de papier et de déchets.
Un ballon vertC
haque année, dans le monde entier, des supporters se réunissent autour du
poste de télévision pour regarder l’événement sportif le plus célèbre d’Amérique :
le Superbowl. Cette célèbre rencontre du football américain met un terme à
17 semaines d’affrontements entre les équipes de la ligue. Chaque année, plus de
100 millions de téléspectateurs assistent à l’ultime match de la saison qui voit s’affronter
les deux dernières équipes en lice pour l’obtention du trophée si convoité.
Avec 32 équipes accueillies par 32 villes et disputant un total de 332 matchs par saison,
il est bien naturel que la Ligue se préoccupe de l’empreinte écologique du football. Les
pratiques durables permettent de réduire les coûts, de mieux utiliser les ressources,
de limiter l’impact sur les villes organisatrices et de gérer les immenses quantités de
déchets. C’est également l’occasion de sensibiliser des millions de spectateurs à leurs
responsabilités écologiques et sociales.
La Ligue nationale de football (NFL) a créé son programme environnemental il y a 19 ans.
Depuis, elle a lancé toute une série d’initiatives et de projets, liés notamment à la gestion
des déchets, à l’utilisation des ressources et à l’énergie. Voici quelques exemples de son
impressionnant palmarès.
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19Sport et environnement
pour faire en sorte que la Coupe du monde
2014 au Brésil soit verte elle-aussi. En
prévision de l’arrivée des supporters, la
ville de Curitaba compte lancer tout un parc
de bus hybrides qui réduiront les émissions
de CO2 et la consommation de carburant. Et
pour veiller à ce que les futures coupes du
monde adoptent toutes la même démarche
écologique, la FIFA a décidé d’inclure la
protection environnementale au cahier des
charges des candidatures. Pour les Coupes
du monde 2018 et 2022, l’organisation de-
mande déjà aux villes candidates de lui
fournir des renseignements détaillés sur
la manière dont elles envisagent d’éviter,
de réduire et/ou de compenser les impacts
environnementaux liés à l’organisation de
la compétition.
L’UEFA, l’organisme qui chapeaute
le football européen – vient de publier
son Guide de l’UEFA sur la qualité des
stades – qui explique pas à pas comment
commander, concevoir ou moderniser un
stade. On y trouve des informations sur
les concepts durables : comment réduire
la consommation d’énergie, les déchets
et les émissions de CO2 ; quelles sont les
possibilités d’utiliser une énergie renou-
velable pro duite localement ; et comment
optimiser les ressources natu relles, en
recueillant les eaux de pluie et en recyclant
les eaux grises. Le guide traite également
de l’impact de la présence d’un stade sur
les habitants d’un quartier.
Pour ne pas être en reste, le cricket
passe lui aussi au vert. En 2010, les
membres de la Première ligue indienne
(IPL) s’est engagée pour l’écologie lors
du lancement de sa troisième saison :
« La Terre est notre maison et ensemble
nous devons protéger notre faune, nos
forêts et nos océans si précieux. Je suis
fi er de m’engager à jouer un rôle dans la
protection de notre patrimoine naturel. »
Les millions de spectateurs pouvaient voir
s’affi cher sur les écrans des petits conseils
sur la manière de limiter les émissions
de gaz à effet de serre et de s’occuper de
l’environnement. Aujourd’hui, l’IPL cherche
avec le PNUE des moyens d’intégrer la
durabilité à son fonctionnement quoti-
dien, notamment au niveau de la gestion
des déchets, du bon usage de l’eau,
des bâtiments, du merchandising et du
transport.
Quant au basketball, la Ligue na-
tio nale de basketball participe à des
pro jets socioéducatifs impliquant des
enfants, comme les journées consacrées
à la plantation d’arbres ou au nettoyage
collectif. Elle aide aussi, entre autres ini-
tia tives, à collecter et recycler les déchets
électroniques, et distribue des ampoules
écologiques aux spectateurs. Et en 2011,
la fi nale de la Coupe Stanley de la Ligue
nationale de hockey a été saluée comme
étant la première série « neutre en eau »
de toute l’histoire de la ligue. Celle-ci a fait
le total de la consommation d’eau dans
les deux sites organisateurs, puis elle a
acheté pour un montant équivalent des
certifi cats d’eau auprès d’une association
de conservation. L’association se sert de
ces fonds pour surveiller la qualité de l’eau
et pour inciter les détenteurs de droits
à consommer moins d’eau, en récom-
pensant, par exemple, un cultivateur qui
s’approvisionne en eau à la rivière. Grâce
à cette initiative, la rivière Deschutes en
Oregon, dont le niveau a beaucoup baissé
à cause de la consommation hu maine,
conservera 3 780 m3 d’eau.
BUT VERT et au delà...
Le football est sans conteste le sport
le plus populaire au monde – il
provoque une véritable passion frisant
parfois l’obsession. La FIFA, l’organisme
international qui gère le football, prend très
au sérieux l’impact mondial de ce sport.
À tel point qu’elle a organisé le premier
tournoi au monde sans incidence sur le
climat, la Coupe du monde FIFA 2006.
Il n’a pas été simple d’en arriver
là : le stade olympique de Berlin a dû
modifi er tout son éclairage pour le
rendre plus écologique ; le Wesfalen-
stadion de Dortmund a été doté d’un
système photovoltaïque ; on a installé
des téléphones publics solaires et des
réfrigérateurs écoeffi caces ; et les specta-
teurs ont pu bénéfi cier de tarifs réduits
dans les transports en commun pour
les inciter à ne pas prendre la voiture.
À l’intérieur des stades, les fans ont
dû acheter des gobelets réutilisables
pour limiter les quantités de déchets.
Comme tous ces efforts ne pouvaient
bien entendu pas suffi re à empêcher
les 92 000 tonnes de CO2 inévitablement
produites pas les matchs, la FIFA, et les
partenaires et sponsors de la Coupe
du monde, ont investi dans des projets
d’énergie renouvelable à travers le monde,
notamment dans le biogaz en Inde et
dans la production d’électricité à partir de
méthane en Afrique du Sud.
La Coupe du monde 2010 en Afrique
du Sud ‘est organisée dans le même
esprit : dans les villes d’accueil, l’éclairage
public, les feux de circulation et les
panneaux d’affi chage ont été alimentés
à l’énergie solaire. Et un passeport vert
– un livret plein de conseils sur le tou-
risme responsable – a été distribué aux
spectateurs. Des programmes de com-
pensation des émissions de carbone axés
sur le compostage, la cuisine à l’énergie
solaire, l’éclairage par LED et l’énergie
éolienne ont aidé à compenser les
émissions de CO2 équipes de la Coupe du
monde 2010.
Les préparatifs ont déjà commencé
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Biosphoto/K. Pascal/Still Pictures
Biosphoto/H. Daniel/Still Pictures
20 TUNZA Vol 10 No 1
Selon ses convictions, on peut aussi
considérer la chasse comme une
façon plus humaine, plus réfl échie et
plus écologique de se procurer et de
consommer de la viande, par rapport à
celle provenant d’animaux issus d’exploi-
tations intensives. On peut se dire que
le gibier est libre de se promener et de
chercher sa nourriture dans son habitat
sauvage au lieu d’être enfermé et nourri
de céréales agroalimentaires – ce qui con-
tribue, entre autres problèmes environ-
nementaux, au réchauffement mondial et
à la destruction des habitats.
Tandis que certains chassent pour leur
propre consommation, d’autres chassent
pour gagner leur vie. En Allemagne, par
exemple, pays où la chasse fait partie
intégrante de la gestion des forêts, les
chasseurs paient très cher le droit de
chasser des animaux comme le chevreuil
et le sanglier qui sont trop nombreux
et abîment les forêts. Ils gagnent leur
vie en revendant ensuite la viande à des
boucheries. Cette pratique permet de pré-
server l’équilibre de l’écosystème et de
nourrir la population de manière durable
tout en évitant le gaspillage.
Bien sûr, pour beaucoup la chasse est
une question de survie. Le gibier reste une
part importante du régime alimentaire et
de la tradition culturelle des populations
de l’Alaska. Mais en Afrique du Centre
et de l’Ouest, régions où l’on consomme
depuis longtemps du gibier – la fameuse
viande de brousse –, la chasse non durable
et le commerce illégal sur de vastes mar-
chés commerciaux de viande de brousse
constituent une grave menace pour la
faune sauvage, notamment pour des
espèces menacées comme l’éléphant, le
gorille et le chimpanzé.
La chasse fait partie de notre
héritage. Au départ, nous étions des
chasseurs-cueilleurs. Puis, quand
les sociétés ont commencé à compter
sur l’agriculture pour s’alimenter, la
chasse a servi à contrôler les ravageurs
– en empêchant les animaux sauvages
de détruire les cultures et le bétail –
et à améliorer l’ordinaire. Aujourd’hui,
compte tenu de l’infrastructure alimen-
taire, nous sommes nombreux à n’avoir
aucun mal à nous nourrir, mais la chasse
reste essentielle pour certaines popu-
la tions, et elle continue à jouer un rôle
important dans la vie humaine.
À l’instar d’autres sports, la chasse a
aiguisé nos compétences de survie avant
de devenir un rituel et un plaisir. Mais ce
qui distingue la chasse et la pêche d’autres
sports, c’est le lien intime qu’elles ont avec
la nature. La manière dont nous chassons
a un profond impact sur les écosystèmes.
Ceux qui veulent chasser de manière
éthique doivent étudier la meilleure ma-
nière de gérer les ressources naturelles.
Dans la mesure où les pratiques
sont si variées et si complexes, le débat
écologique autour de la chasse peut
devenir confus, controversé et soulever
des passions. La faune sauvage est
une ressource renouvelable, mais les
abus peuvent nuire à la biodiversité. La
question reste posée : la chasse peut-
elle être considérée comme un outil de
protection environnementale ?
La réponse est oui. Le fait est que
les chasseurs ont été les premiers à
s’intéresser à la protection de la nature,
bien avant que cela ne soit à la mode. Le
président américain Theodore Roosevelt,
par exemple, père fondateur des parcs
nationaux et réserves sauvages, était un
grand chasseur. Tout comme l’artiste
John James Audubon, dont une société
de protection de la nature porte le nom.
Parmi les autres célèbres chasseurs
écologistes, citons Sir Peter Scott,
du WWF, son Altesse royale le Prince
Bernhard des Pays-Bas et son Altesse
royale le Prince Philip, Duc d’Édinbourg.
L’argent des permis de chasse est
souvent directement consacré aux initia-
tives de protection de la faune et des
terres sauvages. Aux USA, par exemple, la
loi Pittman – devenue Loi de restauration
de la faune sauvage – a été signée par
le président Franklin Roosevelt dans
les années 1930. Elle précise que les
taxes provenant des achats de fusils et
de munitions, et l’argent des permis de
pêche et de chasse doivent être affec-
tés aux programmes de conservation.
Les fi nancements sont consacrés à la
recherche scientifi que pour la conser-
vation de la faune sauvage et au dévelop-
pement des zones de gestion de la faune
sauvage. Le programme a permis de
restaurer de nombreuses populations
ani males comme la dinde sauvage, le cerf
à queue blanche, l’élan américain, le lynx
roux et le lion des montagnes.
Partout dans le monde, ceux qui
chassent aident à maintenir la biodiversité
et les habitats naturels – forêts, bois,
haies et savanes – pour veiller à ce qu’il
reste quelques zones sauvages dans nos
paysages de plus en plus monopolisés par
les humains.
Pour la table...
Sport et nature
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21Sport et environnement
Le braconnage – le prélèvement illégal d’animaux et de
plantes sauvages – menace fortement la biodiversité. Les
raisons qui poussent les gens à braconner sont très variées. On
braconne tout simplement pour survivre, mais un des principaux
motifs est le commerce des animaux rares, chassés pour leur
chair, pour la médecine traditionnelle, pour la fourrure, pour
la parfumerie et pour l’ivoire. Dans toute l’Afrique, on abat
des éléphants pour récupérer leurs précieuses défenses. Au
Zimbabwe, en République démocratique du Congo, en Inde et
au Népal, on chasse le rhinocéros pour sa corne. Celle-ci se
négocie entre 40 000 et 100 000 dollars dans les pays asiatiques
où elle fait partie de la pharmacopée traditionnelle utilisée pour
traiter toute une variété de maladies. Après avoir été chassé
pour sa peau, ses dents et ses griffes et au profi t de la médecine
chinoise, le tigre a pratiquement disparu. Les lézards et serpents
du Pakistan quant à eux sont tués pour leur peau.
Mais même si les produits du braconnage se vendent très
cher, celui-ci répond souvent autant à une nécessité économique
qu’à un désir de s’enrichir. Une bonne partie du braconnage a
lieu dans des pays où les gens vivent parfois avec un dollar par
jour. Le danger physique et les contraventions ne sont donc guère
dissuasifs. Tant que la question des moyens d’existence durables
ne sera pas réglée, la pauvreté restera le moteur du braconnage.
En attendant, le braconnage des espèces menacées est un
tel problème qu’en 1973, 154 nations ont signé un traité très
complet visant à limiter le commerce des animaux et plantes
sauvages : La Convention sur le commerce international des
espèces de faune et de fl ore sauvages menacées d’extinction
(CITES). La CITES réglemente le commerce de 5 000 espèces
d’animaux et elle interdit la vente et le commerce de 800 autres.
Malheureusement, les interdictions ont tendance à survaloriser
les produits illicites, faisant ainsi courir un risque encore plus
grand aux animaux.
Les tabousDans diverses cultures, anciennes ou modernes, les tabous liés à la chasse ont
permis de protéger les espèces de faune.À Madagascar, les lémuriens n’étaient pas chassés pour leur viande car on pensait
que les tuer portait malheur. Certains lémuriens, comme le aye-aye, sont encore parfois accusés d’êtres maléfi ques.
Traditionnellement, les chasseurs navajos conservaient la peau et les os des chevreuils qu’ils considéraient comme sacrés, mais ils abandonnaient une partie de l’animal sur place pour assurer l’abondance future. « J’ai tué un de tes animaux et je n’en ferai en aucun cas mauvais usage » : cette prière traditionnelle affi rme l’intention du chasseur de ne pas gaspiller le gibier tué.
En Amérique du Nord et en Europe, la saison de la chasse est strictement réglementée. En général, elle dure de l’automne à la fi n de l’hiver, évite les périodes de reproduction du printemps et de l’été, et profi te des périodes d’engraissement, lorsque les animaux sont le plus dodus. En France, le chevreuil se chasse de juin à septembre tandis qu’au Royaume-Uni, on tire uniquement le faisan du 1er octobre au 1er février.
LA CHASSE AU TROPHÉE
Chaque année, principalement en Afrique, des touristes viennent chasser dans des réserves de gibier dirigées par
les autorités, par des associations de protection de la nature, ou entretenues de manière privée par des particuliers. Accompagnés par un guide professionnel, les chasseurs paient cher pour traquer dans leur habitat d’origine des espèces rares et diffi ciles à tuer comme le rhinocéros, le léopard, le gnou et le lion.
Comment les défenseurs des ressources naturelles peuvent-ils concilier ces pratiques et la protection de l’environnement ? Certaines organisations de protection de la faune comme l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le WWF les considèrent comme un outil de développement durable. L’UICN défi nit la « conservation » comme étant la protection et l’utilisation durable des ressources naturelles, y compris la faune sauvage. La chasse au trophée pratiquée de manière durable est une source de revenus lucrative à faible impact. Écologiquement, la chasse touristique est une bonne incitation à garder la nature intacte. Elle prévient la fragmentation des habitats, la déforestation et la transformation des terres au profi t de l’agriculture. Financièrement, la chasse aide la faune sauvage à « s’autofi nancer » : une réserve de gibier bien gérée peut fournir des revenus et des emplois dans les régions rurales pauvres sans avoir à accueillir un grand nombre de touristes.
S’il tu trouves qu’il est contradictoire de tuer des espèces pour les aider à survivre, pense à l’Afrique du Sud : quand les propriétaires terriens ont été autorisés à tuer l’excédent de rhinocéros blancs mâles pour se procurer des revenus, cela les a incités à acheter des terres pour les animaux. Cette mesure a accéléré le rétablissement de l’espèce dans les ranchs privés, le nombre de rhinocéros passant de 1 800 en 1968 à 6 370 en 1994. Les fonds provenant de la chasse touristique ont également permis de soutenir la réintroduction réussie dans le pays du gnou noir, du bontebok et du zèbre de montagne du Cap.
LE BRACONNAGE
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22 TUNZA Vol 10 No 1
L’Anneau de Richmond Vancouver
L’anneau olympique de Richmond, où
se sont déroulées les épreuves de pati-
nage de vitesse des Jeux Olympiques
d’hiver 2010, rappelle la courbe de l’aile
d’un héron. Le bois d’œuvre de son toit
provient des pins argentés attaqués
par le dendroctone qui décima en 2009
des millions d’arbres à forte valeur
commerciale. La construction du toit à
partir d’un matériau considéré comme
déchet a servi d’exemple de recyclage
créatif, et elle a donné un coup de pouce
à une industrie du bois fragilisée. À
l’intérieur du bâtiment, la chaleur produite
par le refroidissement de la patinoire sert
à tempérer le reste du bâtiment, et elle
permet même de chauffer des bâtiments
voisins. À l’extérieur, un jardin d’eau
traversé de passerelles en cèdre rouge
recueille les eaux de ruissellement et
sert de bassin de traitement. Les plantes
palustres débarrassent l’eau des métaux
lourds et autres impuretés, et celle-ci sert
ensuite à alimenter les chasses d’eau
et à irriguer le jardin. Le site abrite de
nombreux oiseaux et espèces aquatiques.
Le Cube d’eau Beijing
Son système d’éclairage à base de diodes
électroluminescentes donne un aspect
futuriste au Cube d’eau, le centre national
de natation de Beijing. Construit pour
les compétitions des Jeux Olympiques
de 2008, il sert aujourd’hui de parc
aquatique. Sa conception se fonde sur
la géométrie des bulles de savon. Une
structure en acier supporte des cellules
remplies de 4 000 bulles – qui font jusqu’à
9,14 mètres de diamètre – fabriquées à
partir d’une membrane en polymère. La
membrane absorbe davantage de lumière
et de chaleur solaire que le verre. Elle
chauffe à la fois le bâtiment et l’eau du
bassin, et permet d’économiser jusqu’à
30 % des coûts énergétiques. Pourtant,
sa fabrication et sa mise en œuvre
nécessitent beaucoup moins d’énergie
que les techniques tradi tionnelles.
La membrane est solide, élastique et
facilement réparable. Sa sur face résiste à
la poussière et elle possède d’excellentes
capacités d’isolation. À l’intérieur, le sys-
tème de fi ltrage recycle chaque année
140 000 tonnes d’eau.
La régénération urbaine Barcelone
On dit souvent que ce sont les Jeux
Olympiques de 1992 qui ont fait de
Barcelone ce qu’elle est aujourd’hui, à
savoir une villes sophistiquée, haut lieu
de l’art et de la culture. Avant les Jeux,
elle avait triste mine, la circulation y
était diffi cile, les transports en commun
mal adaptés et la dégradation urbaine
s’installait. Les organisateurs des Jeux
ont saisi l’opportunité pour modifi er radi-
calement la ville, en prévoyant de con s-
truire des équipements dans plusieurs
quartiers délabrés. Le village olympique
a été installé près de la côte sur une
friche industrielle. De part et d’autre du
port olympique, six plages artifi cielles
ont été créées pour faciliter l’accès à la
mer pour le plaisir des habitants et des
touristes. Aménagement de boulevards
périphériques pour atténuer la circulation,
création de nouveaux équipements sportifs,
rénovation de bâtiments historiques, con-
struction d’hôtels et de bureaux... tout
a contribué à faire de Barcelone une
destination de choix pour les affaires
comme pour les loisirs.
héritages olympiques7
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23Sport et environnement
Le stade en kitLondres
Même si tu n’es pas près de les trouver
dans les enseignes de mobilier en kit,
les bâtiments réutilisables représentent
une solution novatrice et économique à
l’éternel problème olympique : que faire
de très coûteux équipements dont on n’a
plus besoin après les Jeux et qui grèvent
les fi nances publiques ? C’est en partant
de ce constat qu’est venue l’idée de la
salle de basketball construite pour les
Jeux Olympiques de Londres de 2012 –
qui accueillera également les épreuves
paralympiques de basketball et de rugby
en fauteuil. Le stade de 33 mètres de
haut et de 115 mètres de long, d’une
capacité de 12 000 places, est conçu pour
être démonté. Londres l’a d’ailleurs déjà
proposé à d’autres villes qui pourraient en
avoir besoin par la suite. Rio devrait être
particulièrement intéressée, puisqu’elle
organisera les Jeux de 2016, mais d’autres
villes seraient également candidates. Si
l’idée de salles de sport provisoires et
itinérantes gagne du terrain, certains
pays pauvres pourraient alors envisager
d’orga niser les Jeux.
Le Parc olympique, Sydney
Le Parc olympique de Sydney 2000 a été construit sur Homebush Bay, une baie
contaminée par les déchets industriels. La réhabilitation consistait à dépolluer les eaux
souterraines grâce à des bassins de bioremédiation, à nettoyer les sols contaminés, à
protéger les berges de la rivière, à planter des espèces indigènes et à aménager plus
de 40 kilomètres de sentiers de randonnée et de pistes cyclables. En tout, 430 hectares
de terres humides, bois et parcs ont été restaurés. La nouvelle zone de loisirs ainsi
créée accueille chaque année 2,5 millions de visiteurs tout en protégeant la biodiversité
– plus de 180 espèces d’oiseaux, dix espèces de reptiles, sept espèces de batraciens et
de nombreux poissons indigènes. Le joyau du Parc est son système de récupération et
de traitement des eaux, qui permet d’économiser chaque année plus de 850 millions de
litres d’eau potable, fournit de l’eau recyclée aux équipements et aux jardins, et alimente
même la proche banlieue de Newington. Cet ancien village olympique est aujourd’hui une
des premières banlieues du monde en termes d’équipements solaires.
La Caverne de Gjøvik Lillehammer
En 1994, Lillehammer (Norvège) orga nisait
les premiers Jeux offi ciellement « verts »
de toute l’histoire de l’Olympisme. La ville
allait inventer des normes incontour-
nables en matière d’événements sportifs :
chauffage et climatisation éco effi caces,
programme de recyclage pour éliminer
70 % des déchets, et réutilisation pro-
grammée des bâtiments. Tout, des fi lms
des photographes aux balles des pistolets
de départ, était récupéré pour être recyclé.
Un des dix sites construits pour l’occasion,
la patinoire olympique de la Caverne de
Gjøvik, où se déroulaient les épreuves de
hockey sur glace, est remarquable de par
sa situation, au cœur d’une montagne de
granit. D’une capacité de 5 000 places,
ce complexe de 10 000 m2 n’empiète pas
sur l’espace urbain, et le milieu ther-
mique stable per met d’économiser l’éner-
gie nécessaire pour chauffer et clima-
tiser le bâtiment. Aujour d’hui, dédié à de
multiples ren contres sportives et spec-
tacles, le site reste le plus grand espace
public au monde à avoir été aménagé
dans une caverne.
L’Arc olympique de TurinTurin
Lorsque Turin a accueilli les Jeux
Olympiques d’hiver de 2006, la ville
a voulu bâtir un symbole fort pour
commémorer les événements, tout en
profi tant de l’occasion pour améliorer
l’infrastructure urbaine pour les habitants
de la ville. Haut de 69 mètres, large de
55 mètres, asymétrique, l’Arc olympique
de Turin rappelle une roue de bicyclette
géante à laquelle est suspendue une
passerelle de 400 mètres de long. L’arc
relie deux quartiers autrefois coupés par
des lignes de chemin de fer.
Désireux de créer un symbole
d’opti misme et de régénération, les
architectes ont utilisé un minimum de
matériaux pour obtenir une construction
mince, athlétique et contemporaine.
Pendant les Jeux, la passerelle per-
mettait aux athlètes olympiques de
rejoindre les différents stades à partir
du village olympique. Aujourd’hui, les
Turinois l’empruntent pour accéder plus
facilement au métro et au train.
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Photos : http://ideacampaign.org
Pouvez-vous nous parler de l’environnement en Azerbaïdjan
et nous dire ce que vous souhaitez protéger en priorité ?
Je crois que la jeunesse actuelle devrait se préoccuper
de l’avenir du monde, des conséquences des problèmes
environnementaux et de la manière dont les populations
contribuent aux changements climatiques. Nous sommes tous
responsables de notre planète et nous devrions tous chercher
à protéger ce qui rend notre vie agréable, intéressante et
pittoresque.
Le monde compte 11 zones climatiques et l’Azerbaïdjan
est le seul pays à en couvrir neuf. C’est un pays de volcans
en activité, d’arbres rares, de cimes enneigées, de vertes
forêts, de vastes plaines, et de rivières qui se jettent dans la
mer Caspienne, le plus grand lac du monde. La protection des
animaux est en tête de nos priorités, et c’est pour cela que la
campagne d’IDEA se concentre sur la protection et la santé des
cinq grandes espèces du Caucase : l’ours, l’aigle, le loup, la
gazelle et le léopard.
C’est pour cela que vous avez lancé IDEA ?
Absolument ! Notre pays a la chance de posséder des réserves
de pétrole et de gaz naturel, mais son écologie est fragile. J’ai
constaté les dégâts liés au développement industriel débridé,
et nous voulons tout faire pour que notre développement rapide
n’assure pas seulement l’avenir de notre population mais aussi
celui de notre précieux environnement. Si nous n’agissons
pas maintenant, les changements climatiques transformeront
les terres et les eaux dont nous dépendons tous, et le monde
que nous léguerons à nos enfants sera très différent du
monde actuel.
Pourquoi est-il important pour IDEA de se focaliser sur la
jeunesse mondiale ?
Né d’une initiative locale, IDEA est devenu un mouvement
mondial. Les jeunes d’Azerbaïdjan se passionnent pour l’envi-
ronnement et ils comprennent l’urgence du problème. IDEA
considère qu’en partageant les leçons apprises et en établissant
des bonnes pratiques, le public sera de plus en plus conscient
des problèmes. En dernière analyse, ce n’est qu’en changeant les
attitudes, pas seulement dans un seul pays mais dans le monde
entier, que nous pourrons créer un avenir durable.
Comment utilisez-vous les réseaux sociaux et Internet pour
parler d’IDEA ?
Autrefois, les gens étaient séparés par la géographie, la culture
et les idées. Aujourd’hui, les contacts n’ont jamais été aussi
nombreux. Potentiellement, les médias sociaux peuvent aider
à façonner l’action environnementale, révolutionner les prises
de conscience, et stimuler la collaboration, les discussions
et les solutions possibles. Chez IDEA, nous utilisons tous les
outils des médias sociaux pour faire éclore une communauté
virtuelle, en pratiquant le dialogue ouvert et en fournissant
des informations, l’inspiration et des appels à l’action pratique.
Nous voulons que chacun se sente capable d’être un champion
de l’environnement au sein de sa communauté.
Quels événements et activités avez-vous prévu d’organiser ?
IDEA a de grands projets pour 2012, dont une exposition de
peinture sur les Cinq Grands du Caucase. Organisée dans
plusieurs pays européens, elle vise à sensibiliser l’opinion
publique au problème des espèces menacées dans le Caucase
et en Azerbaïdjan.
Ensuite, avec le concours de Reza Deghati, photo-
journaliste de renommée mondiale, nous publierons un
magazine trimestriel de l’environnement, en azerbaïdjanais
et en anglais, destiné aux enfants. Reza se chargera aussi
d’organiser EYE DEA, un concours international de photo. Les
photos seront exposées dans divers pays européens, puis dans
les rues de Rio durant Rio+20.
Et nous avons aussi lancé un concours de rédaction de
messages à envoyer à Rio+20, pour inciter les jeunes à se
renseigner sur le sommet et sur les problèmes et défi s
du développement durable. Comme vous le voyez, IDEA ne
chôme pas !
Les lecteurs de Tunza peuvent-ils s’associer à IDEA ?
Nos problèmes environnementaux sont plus grands que toutes
les solutions dont nous disposons actuellement, et cela
m’inquiète. Le succès de toute entreprise dépend du soutien
qu’elle rencontre. Alors, acceptez de relever le défi et venez
nous rejoindre. Inscrivez-vous sur notre page web – http://
ideacampaign.org – et n’hésitez pas à participer, ce ne sont pas
les occasions qui manquent ! Nous n’avons qu’une seule Terre
et qu’un seul avenir.
Grandes idées
Durant l’été 2011, Leyla Aliyeva, fi lle aînée du Président d’Azerbaïdjan, a
lancé IDEA (Dialogue international pour l’action environnementale), qui
rassemble les jeunes participant au mouvement mondial en faveur du
développement durable. TUNZA l’a rencontrée pour en savoir plus.
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