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I'obesite... II faut rappeler que les causes de I'obesite sont com- plexes, mal definies, et que I'equi- libre des flores microbiennes et leur rele reste en grande partie & elucider. Ces resultats tres nova- teurs meritent donc confirmation. Le trait semble enfin transmissible. puisque le transfert dane le tube digestif d'une souris germ-free (axenique) d'une flore microbienne de type souris obese va induire une prise de poids plus importante chez I'animal q ue ei on lui avait transfer6 une flore de type sourie maigre. Tumbaugh PJ., Ley R.E., Mahowald M.A. et coll.. An obesity- associated gut microbiome with increased capacity for energy harvest. Nature 21. 444(7122) (2006) 1027-1031 Ley R.E.. Tumbaugh P.J., Klein S. et coll.. Microbial ecology: human gut microbes associated with obesity. Nature 21. 444(7122) (2006) 1022-1023 Quel ddpistage de la trisornie 21 ? i Le depistage biologique prenatal du risque de trisomie 21 & partir des marqueurs s~riques a ete mis en place en 1997 chez nous & la suite d'un rapport remis au ministre de la Sante de I'epoque par le Pr Jean- Frangois Mattei, g6n6ticien, et col- laborateurs. II offrait & toutes lee femmes enceintes le souhaitant I'ac- ces & ce depistage par une proce- dure valid6e (dosage de HCG et de I'AFP), avec un contrele de qualite consensuel de la part des biolo- gistes. En 2004, on estimait que ce depistage permettait de depister 75 % des trisomies 21 et entrafnait la realisation de quelque 600 000 amniocenteses chez 7,5 O/o des femmes enceintes explorees. Depuie cette date, rappelle cette mise au point de trois biologistes du Service de biochimie et de dia- gnostic prenatal du CH de Chambery, un autre facteur de depistage du risque de trisomie 21 chez une femme enceinte a ere identifie : la clarte nucale (rue en echographie) du foetus, susceptible d'ameliorer le score du depistage biologique en reduisant le hombre d'amniocenteses demandees, pro- cedure & risque de fausse couche spontanee (FCS : 0,7 & 0,8 o/odes grossessee). II conviendrait de tenir Steatose hepatique traitee par antidiab#tique a st#atose h~patique non alcoolique est ~!~ une pathelogb dont /'incidence augmente r~gu/i~rement clans les pays industrialists, Elle repr~sente un des motifs de consultation les plus frequents en h~patologie. Cette maladie se caract#rise par une insuline-r#sistance clue I'acdumulation de lipides dane les h#patocytes, accompagn~e ou non d'inflammation, de n#crose ou de fibrose. Le diagnostic est essentiellement histologique et seule /'analyse anatomo-patho- Iogique permet de poser le diagnostic. Sur le plan biologique, on observe une ~l~vation des transaminases SGPT sup~rieure ~ celle des SGOT, associ~e ~ une #l~vation du taux serique des GGT. On peut aussi voir une hyperglyc~mie, une dyslipid#mie et/ou une ~l~vation du taux s~rique d'acide urique et de la ferritine. Une ~tude r#cente publi~e clans le New England Journal o{ Medicine a permis de montrer I'efficacit~ d'un nouveau traitement, recourant ~ un antidiab#- tique oral, la piogfitazone. Cette molecule est en fait une thiazolidinedione qui diminue I'insulino- r~sistance et augmente le m#tabolisme du glucose et des lipides dans le diab~te de type 2. Afin d'~valuer son efficacit~, une ~tude a #te r~alis#e chez 55 patients atteints de diab~te de type 2 avec une st#atose h#patique non alcoolique confirm~e par biopsie hepatique. Durant 6 mois, un suivi th#rapeutique a ~t# instaur~ comportant un r~gime hypocalorique associ# ~ la prescription de piogfita- zone. Un groupe temoin recevait de son cSt~ un r#gime hypocalorique associ~ a un placebo. Diff#rents tests biologiques ont 6t~ r#alis#s avant et apr#s traitement, permettant de montrer I'efficacit~ de cette nouvel/e molecule grace une amelioration de la tolerance au glucose, une normalisation des transaminases et une augmentation de la sensibilit6 h#patique au glucose. Lee donn~es histologiques montrent une amelioration de la st#atose, de la n~crose et de I'inflammation. L'administration de pioglitazone permet donc une amelioration ~ la fois histologlque et metabolique des symptSmes dus ~ la st~atose hepatique non alcoolique. Belfort R., Harrison S., N. Engl, .I. Med, 355 ~30/11/06) 2297-230 compte de ce nouveau parametre en I'integrant #. la procedure actuelle (&ge maternel + marqueurs biochi- miques), mais la confirmation d'un risque & partir d'un caryotype sur amniocentese ou villosites choriales reste necessaire. I'incorporation de I'imagerie au depistage exige qu'un contrele de qualite soit mis en place comme il le fut pour les marqueurs biochi- miques. Si au premier trimestre, le ,, triple test ,, permettrait la prise de decisions ~. un stade plus pre- coce, il necessiterait cependant la ponction choriale, geste moins bien maftrise que I'amniocentese. Problemes : I'AFP ne serait plus mesuree (qui permet aussi le depistage d'anomalies de ferme- ture du tube neural (AFTN)) et par ailleurs il y a plus de risque de FCS. Entre le premier et te deuxieme tri- mestre, on r6int6grerait I'AFP ;le prelevement amniotique, avec pos- sibilite de caryotype, n'imposerait pas d'IVG precoces et donnerait un bon score de sensibilite/specificite sans co~ter plus cher. Aucune des solutions envisa- geables ne permettra de satisfaire toutes lee attentes, concluent les auteurs : nous devons prendre en France la hauteur necessaire pour faire un choix scientifique et ethique qui satisfasse patientes et operateurs de sante : gyneco- Iogues, cytogeneticiens, biochi- mistes. HAS et Agence de la bio- medecine y travaillent. Dingeon B., Lebrun C., Doche C., II faut actualiser le d#pistage de la trisomie 21 en France : n'y a-t-il vraiment qu'une solution ? Press. M#d, 1 (2006) 5-7 Va iner ies enfan ntre la grippe m La grippe est responsable chaque annee de nombreuses hos- pitalisations et represente un pro- bleme de sante publique important. C'est pourquoi differentes solutions sont proposees dane le but de limi- ter la diffusion de cette pathologie au sein des collectivites mais aussi dans lee foyers. La vaccination de I'ensemble des enfants scolarises pourrait representer une strategie efficace afin de diminuer le nombre de personnes touchees, Lee enfants semblent en effet jouer un r61e considerable dane la dissemination du virus au sein de families ainsi que dane les diverses collectivites. Afin de tester cette hypothese, une etude de grande envergure a ere rea- lisee aux I~tats-Unis dans 11 ecoles elementaires repartiee dans 4 I~tats americains. La moitie des enfants scolarises a regu une dose de vac- cin trivalent vivant attenue et rautre moitie a eervi de patients contreles. Differents parametres de surveillance ont ensuite ete etudies durant la periode & forte activite grippale, comme certaines caracteristiques demographiques, radministration du vaccin antigrippal et la survenue eventuelle de symptemes durant les 7 jours precedant la vaccination. I'analyse de I'ensemble de ces donnees montre globalementque te groupe d'enfants vaccines presente moins de symptSmes grippaux que le groupe d'enfants non vaccines. Le taux d'absenteisme scolaire n'est pas different dane les deux groupes et le taux d'hospitalisation dans I'entou- rage reste similaire. I'administration du vaccin en milieu scolaire semble donc representer une solution efficace pour limiter la diffusion du virus de la grippe dans lee foyers et au sein de la commu- naut& D'autree strategies pour- raient aussi etre developpees comme I'administration d'une pro- phylaxie & base de rimantadine ou la fermeture des ecoles durant lee pics epidemiques. Uimmunite collective semble associee ~.I'utilisation du vac- cin vivant attenue chez lee enfants. Dane tous tee cas, elle permet de reduire I'incidence globale de cette infection dans la population. King J., Stoddard _1,, IV. Engl. .I. Med. 355 (14/12/06)2523-2533 Revue Francophone des Laboratoires, f6vrier 2007,N ° 389 1 7

Stéatose hépatique traitée par antidiabétique

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Page 1: Stéatose hépatique traitée par antidiabétique

I'obesite... II faut rappeler que les causes de I'obesite sont com- plexes, mal definies, et que I'equi- libre des flores microbiennes et leur rele reste en grande partie & elucider. Ces resultats tres nova- teurs meritent donc confirmation. Le trait semble enfin transmissible. puisque le transfert dane le tube digestif d'une souris germ-free (axenique) d'une flore microbienne de type souris obese va induire une prise de poids plus importante chez I'animal q ue ei on lui avait transfer6 une flore de type sourie maigre.

Tumbaugh PJ., Ley R.E., Mahowald M.A. et coll.. An obesity-

associated gut microbiome with increased capacity for energy

harvest. Nature 21. 444(7122) (2006) 1027-1031

Ley R.E.. Tumbaugh P.J., Klein S. et coll.. Microbial ecology:

human gut microbes associated with obesity. Nature 21.

444(7122) (2006) 1022-1023

Quel ddpistage de la trisornie 21 ? i Le depistage biologique prenatal du risque de trisomie 21 & partir des marqueurs s~riques a ete mis en place en 1997 chez nous & la suite d'un rapport remis au ministre de la Sante de I'epoque par le Pr Jean- Frangois Mattei, g6n6ticien, et col- laborateurs. II offrait & toutes lee femmes enceintes le souhaitant I'ac- ces & ce depistage par une proce- dure valid6e (dosage de HCG et de I'AFP), avec un contrele de qualite consensuel de la part des biolo- gistes. En 2004, on estimait que ce depistage permettait de depister 75 % des trisomies 21 et entrafnait la realisation de quelque 600 000 amniocenteses chez 7,5 O/o des femmes enceintes explorees. Depuie cette date, rappelle cette mise au point de trois biologistes du Service de biochimie et de dia- gnostic prenatal du CH de Chambery, un autre facteur de depistage du risque de trisomie 21 chez une femme enceinte a ere identifie : la clarte nucale (rue en echographie) du foetus, susceptible d'ameliorer le score du depistage biologique en reduisant le hombre d'amniocenteses demandees, pro- cedure & risque de fausse couche spontanee (FCS : 0,7 & 0,8 o/o des grossessee). II conviendrait de tenir

Steatose hepatique traitee par antidiab#tique

a st#atose h~patique non alcoolique est ~!~ une pathelogb dont /'incidence augmente

r~gu/i~rement clans les pays industrialists, Elle repr~sente un des motifs de consultation les plus frequents en h~patologie. Cette maladie se caract#rise par une insuline-r#sistance clue I'acdumulation de lipides dane les h#patocytes, accompagn~e ou non d'inflammation, de n#crose ou de fibrose. Le diagnostic est essentiellement histologique et seule /'analyse anatomo-patho- Iogique permet de poser le diagnostic.

Sur le plan biologique, on observe une ~l~vation des transaminases SGPT sup~rieure ~ celle des SGOT, associ~e ~ une #l~vation du taux serique des GGT. On peut aussi voir une hyperglyc~mie, une dyslipid#mie et/ou une ~l~vation du taux s~rique d'acide urique et de la ferritine.

Une ~tude r#cente publi~e clans le New England Journal o{ Medicine a permis de montrer I'efficacit~ d'un nouveau traitement, recourant ~ un antidiab#- tique oral, la piogfitazone. Cette molecule est en

fait une thiazolidinedione qui diminue I'insulino- r~sistance et augmente le m#tabolisme du glucose et des lipides dans le diab~te de type 2. Afin d'~valuer son efficacit~, une ~tude a #te r~alis#e chez 55 patients atteints de diab~te de type 2 avec une st#atose h#patique non alcoolique confirm~e par biopsie hepatique. Durant 6 mois, un suivi th#rapeutique a ~t# instaur~ comportant un r~gime hypocalorique associ# ~ la prescription de piogfita- zone. Un groupe temoin recevait de son cSt~ un r#gime hypocalorique associ~ a un placebo.

Diff#rents tests biologiques ont 6t~ r#alis#s avant et apr#s traitement, permettant de montrer I'efficacit~ de cette nouvel/e molecule grace une amelioration de la tolerance au glucose, une normalisation des transaminases et une augmentation de la sensibilit6 h#patique au glucose. Lee donn~es histologiques montrent une amelioration de la st#atose, de la n~crose et de I'inflammation. L'administration de pioglitazone permet donc une amelioration ~ la fois histologlque et metabolique des symptSmes dus ~ la st~atose hepatique non alcoolique.

Belfort R., Harrison S., N. Engl, .I. Med, 355 ~30/11/06) 2297-230

compte de ce nouveau parametre en I'integrant #. la procedure actuelle (&ge maternel + marqueurs biochi- miques), mais la confirmation d'un risque & partir d'un caryotype sur amniocentese ou villosites choriales reste necessaire. I'incorporation de I'imagerie au depistage exige qu'un contrele de qualite soit mis en place comme il le fut pour les marqueurs biochi- miques. Si au premier trimestre, le ,, triple test ,, permettrait la prise de decisions ~. un stade plus pre- coce, il necessiterait cependant la ponction choriale, geste moins bien maftrise que I'amniocentese. Problemes : I'AFP ne serait plus mesuree (qui permet aussi le depistage d'anomalies de ferme- ture du tube neural (AFTN)) et par ailleurs il y a plus de risque de FCS. Entre le premier et te deuxieme tri- mestre, on r6int6grerait I'AFP ;le prelevement amniotique, avec pos- sibilite de caryotype, n'imposerait pas d'IVG precoces et donnerait un bon score de sensibilite/specificite sans co~ter plus cher. Aucune des solutions envisa- geables ne permettra de satisfaire toutes lee attentes, concluent les auteurs : nous devons prendre en France la hauteur necessaire pour faire un choix scientifique et ethique qui satisfasse patientes et operateurs de sante : gyneco- Iogues, cytogeneticiens, biochi-

mistes. HAS et Agence de la bio- medecine y travaillent.

Dingeon B., Lebrun C., Doche C., II faut actualiser le d#pistage de la

trisomie 21 en France : n'y a-t-il vraiment qu'une solution ?

Press. M#d, 1 (2006) 5-7

Va iner ies enfan ntre la grippe m La grippe est responsable chaque annee de nombreuses hos- pitalisations et represente un pro- bleme de sante publique important. C'est pourquoi differentes solutions sont proposees dane le but de limi- ter la diffusion de cette pathologie au sein des collectivites mais aussi dans lee foyers. La vaccination de I'ensemble des enfants scolarises pourrait representer une strategie efficace afin de diminuer le nombre de personnes touchees, Lee enfants semblent en effet jouer un r61e considerable dane la dissemination du virus au sein de families ainsi que dane les diverses collectivites. Afin de tester cette hypothese, une etude de grande envergure a ere rea- lisee aux I~tats-Unis dans 11 ecoles elementaires repartiee dans 4 I~tats americains. La moitie des enfants scolarises a regu une dose de vac-

cin trivalent vivant attenue et rautre moitie a eervi de patients contreles. Differents parametres de surveillance ont ensuite ete etudies durant la periode & forte activite grippale, comme certaines caracteristiques demographiques, radministration du vaccin antigrippal et la survenue eventuelle de symptemes durant les 7 jours precedant la vaccination. I'analyse de I'ensemble de ces donnees montre globalement que te groupe d'enfants vaccines presente moins de symptSmes grippaux que le groupe d'enfants non vaccines. Le taux d'absenteisme scolaire n'est pas different dane les deux groupes et le taux d'hospitalisation dans I'entou- rage reste similaire. I'administration du vaccin en milieu scolaire semble donc representer une solution efficace pour limiter la diffusion du virus de la grippe dans lee foyers et au sein de la commu- naut& D'autree strategies pour- raient aussi etre developpees comme I'administration d'une pro- phylaxie & base de rimantadine ou la fermeture des ecoles durant lee pics epidemiques. Uimmunite collective semble associee ~. I'utilisation du vac- cin vivant attenue chez lee enfants. Dane tous tee cas, elle permet de reduire I'incidence globale de cette infection dans la population.

King J., Stoddard _1,, IV. Engl. .I. Med. 355 (14/12/06)2523-2533

Revue Francophone des Laboratoires, f6vrier 2007, N ° 389 1 7