30
1

SYNERGIE CONTRE LES DROGUES EN AFRIQUE …€¦ · intéressantes notamment contre la cybercriminalité. ... Côte d’Ivoire, ... la lutte contre le trafic de drogue et demandent

Embed Size (px)

Citation preview

1

SYNERGIE CONTRE LES DROGUES POUR UN DÉVELOPPEMENT

EN AFRIQUE DE L’OUEST

Avertissement : Cette publication n’est pas un document officiel des Nations Unies. Les points de vue et opinions exprimés ici n’impliquent pas les positions officielles de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou du donateur, la Commission européenne.

4

• EDITORIAL: Synergie contre la drogue pour le développement Page 5

• Comprendre le Plan d’action de la CEDEAO contre les drogues Page 6

• Les gros enjeux autour de ce projet Page 9

• Société civile : impliquer la société civile ouEst-africaine dans la lutte contre les stupéfiants Page 10

• Les ministres de la CEDEAO adoptent le Plan d’action 2016-2020 Page 12

• Le Comité de coordination du Projet CEDEAO Page 14

• WENDU: le Réseau des épidémiologistes de la CEDEAO contre les drogues Page 15

• Le Projet CEDEAO en action : renforcer les capacités pour l’application de la loi Page 18

• PORTRAIT: Lieutenant Djibril: un officier des Douanes sénégalaises spécialiste de la lutte anti-drogue Page 20

• A la rencontre de l’équipe du projet CEDEAO Page 22

SOMMAIRE

COMITÉ ÉDITORIAL : Directeur de publication : Cheikh Touré / Coordination : Mansour Diouf/ Comité : Cheikh Touré, Monika Hillebrand, Mansour Diouf, Gary Hyde, Babacar Diouf, Claire Dubois, Melinda Mancebo, Sakina Frattina, Chinyere Okorie, Abiola Olaleye, Kamal Touré, khoudia Diallo, Sokhna Sock/ Contribution : Dr Sintiki Ugbe

ONUDC Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Sénégal)Immeuble Abbary, Almadies Extension - Zone 10, Villa 10 - BP 455, CP 18524, Dakar, SénégalTél: (+221) 33 859 9696 Fax: (+221) 33 859 9650 www.unodc.org/westandcentralafrica/fr/index.html

Commission CEDEAO No 101 Yakubu Gowon Crescent, Asokoro District Abuja – NigeriaTel: (234) (9)3147641 Fax: (234) (9)3147641/3005 E-mail: [email protected] www.ecowas.int

Photos Credits :Couverture, page 3, page 6, page 9, page 11, 12, 13 : © ONUDC, pages 4, 5, 8, 10 : © CEDEAO© ONUDC, septembre 2016

Disclaimer : les opinions exprimées dans cette publication ne reflètent pas nécessairement celles de la Commission Européenne Ce projet est financé par l’Union Européenne

5

SYNERGIE contre la drogue pour le développement [en Afrique de l’Ouest]

EDITORIAL

Les défis posés par le trafic et la consommation de drogue à l’Afrique de l’Ouest sont sociaux et sanitaires, politiques et économiques, mais également sécuritaires. En réalité ce sont des défis posés aux conditions du développement de la région par les réseaux criminels organisés. Une fois les menaces identifiées, la réaction se devait d’être à la hauteur.

Le Plan d’action régional de la CEDEAO pour faire face au problème grandissant du trafic de drogues, de la criminalité et de la toxicomanie en Afrique de l’Ouest (2008-2014, renouvelé jusqu’à la fin 2015) qui a suivi la déclaration politique des chefs d’Etats de 2008 a consacré la nécessité d’une approche, intégrée, cohérente et régionale. Le Plan d’action 2016-2020, adopté le 05 septembre dernier au cours de la réunion ministérielle de la CEDEAO à Abuja, est à inscrire dans une démarche cohérente de consolidation des acquis et des engagements collectifs.

Depuis la déclaration de 2008 et les engagements pris, le cadre d’action devait être mis en œuvre par des actions concrètes.

Le Projet « Soutien au Plan d’action régional de la CEDEAO de lutte contre le trafic de stupéfiants, la criminalité organisée qui y est liée et l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest » financé par l’Union Européenne est une concrétisation de la volonté régionale.

A travers ce projet, le cadre juridique de lutte contre la drogue est en train d’être renforcé, les institutions et professionnelles chargés de l’application de la loi mieux outillés à travers des formations adaptées aux réalités de la région.

En réalité les activités ont déjà démarré sur le terrain à notre grande satisfaction. Plus de cinquante policiers, magistrats, gendarmes et douaniers de la Guinée-Bissau, du Mali, du Niger, du Burkina ont déjà été formés aux méthodes de lutte contre le trafic international de drogue. Plusieurs études d’évaluation de la consommation et de l’abus des drogues ont été menées dans plusieurs pays. Les données recueillies seront un outil précieux d’aide à la décision. Et les résultats de l’appel d’offres permettront de choisir et d’impliquer des organisations de la société civile ouest-africaine dans la lutte contre la consommation et l’abus des drogues auprès des jeunes

Notre partenariat avec l’UE et la CEDEAO est construit sur la conviction que le trafic de la drogue, porté par des réseaux criminels organisés, dans son potentiel déstabilisateur, est l’une des menaces les plus sérieuses au développement de l’Afrique de l’Ouest.

Le Plan d’action régional de l’ONUDC veut contribuer à la promotion de l’État de droit et la bonne gouvernance ainsi que la sécurité humaine, en soutenant les efforts des États, des organisations régionales et de la société civile, pour répondre à l’évolution des menaces.

La réunion ministérielle sur le trafic illicite de drogue, le crime organisé et l’abus des drogues en Afrique de l’ouest du 05 septembre dernier, à Abuja, est la preuve que la mobilisation des pays contre la drogue est restée intacte. Et le Plan 2016-2020 validé, ouvre des perspectives intéressantes notamment contre la cybercriminalité.

La tâche est immense, mais nous n’avons pas le choix. Nous avons opté, à travers une approche globale, pour une « SYNERGIE contre la drogue pour le développement ».

Nous espérons à travers ce premier numéro de notre Lettre d’information, vous tenir informés de l’actualité de la lutte contre la drogue et la criminalité organisée ainsi que des réalisations et avancées du projet que nous avons l’honneur de porter en collaboration avec la CEDEAO et l’Union Européenne.

Bonne lecture !

Pierre LapaqueReprésentant régional ONUDC

Bureau régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre

6COMPRENDRE LE PLAN D’ACTION CEDEAO CONTRE LA DROGUE

Le Plan d’Action en quelques mots

La sévérité du problème de la drogue et de ses conséquences dévastatrices sur le développement socio-économique et politique a incité les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, lors de leur 35e sommet ordinaire, du 19 décembre 2008 à Abuja, d’adopter la Déclaration Politique et le Plan d’Action Régional sur la Prévention de l’Abus de Drogues, le Trafic Illicite de Drogues et le Crime Organisé en Afrique de l’Ouest (2008-2012). Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO ont réaffirmé leur attachement à la Déclaration Politique et le Plan d’Action Régional sur les Drogues à la quarante et unième session ordinaire tenue à Yamoussoukro, Côte d’Ivoire, 28-29 Juin 2012.

« Conscients de ses risques continus pour la santé et de son influence corruptrice sur la société et la politique, les chefs d’État et du gouvernement expriment leur profonde préoccupation envers les menaces graves posées par le trafic de drogue à la paix et à la sécurité régionale et internationale. Ils décident de renouveler leur engagement politique en faveur de la lutte contre le trafic de drogue et demandent une mise en œuvre rapide du Plan d’Action Régional sur la Lutte contre le Trafic illicite de drogues, le Crime organisé et l’Abus des drogues en Afrique de l’Ouest, adopté en 2008. Dans cet objectif, ils enjoignent la Commission à réactiver le plan de toute urgence. Ils se félicitent de l’appui financier de l’UE, et invitent d’autres partenaires à contribuer également à sa mise en œuvre. »

The magnitude of the problem and its devastating consequences on the socio-political Bien que la production et la consommation du cannabis et d’autres drogues a toujours été présente dans une certaine mesure en Afrique de l’Ouest, l’introduction et le transbordement des drogues plus addictives (principalement l’héroïne et la cocaïne) à partir de l’extérieur de la région, avec la participation d’acteurs locaux, continue d’avoir des effets négatifs sur toute la société. Les trafiquants de drogue ont pris l’Afrique de l’Ouest pour cible directe en raison des conditions géographiques et sociales, de la faiblesse des politiques contre la drogue, ainsi que des cadres juridiques et la capacité d’intervention qui permettent le transit de drogues illicites sur les marches européens.

L’engagement politique

Le trafic de drogue génère la corruption qui affaiblit la bonne gouvernance, la stabilité et le développement économique dans la région. Parallèlement, il est prouvé une augmentation de la toxicomanie en Afrique de l’Ouest. L’abus des drogues ainsi que la toxicomanie se sont propagés dans des quartiers des Etats côtiers et intérieurs vulnérables, avec de terribles effets sur les familles, l’éducation et la cohésion sociale. Ainsi, en Juin 2007, lors de sa 32e session ordinaire, la Conférence des chefs d’Etat de la CEDEAO a exprimé de sérieuses préoccupations au sujet de la recrudescence du trafic de drogue et ses effets, et a chargé la Commission de la CEDEAO de prendre des mesures urgentes pour relever le défi.

La gravité du problème et ses conséquences dévastatrices sur le développement socio-économique a poussé les chefs d’Etats à adopter la Déclaration politique lors du 35e Sommet des chefs de la CEDEAO en 2008.

L’Autorité des chefs d’Etat et du gouvernement de la CEDEAO est allé plus loin pour approuver la Mémorandum de la Commission de la CEDEAO pour une prolongation de deux ans du Plan d’Action contre la drogue; prolongeant la validité de Janvier 2013 à Décembre 2014 pour veiller à ce que les engagements politiques et financiers, tant au niveau régional et international, sont explorées pour renforcer les structures

Dr. Sintiki Tarfa Ugbe, Commission CEDEAO, ©CEDEAO

7régionales et nationales afin d’améliorer la mise en œuvre, et de veiller à ce que la revalidation du plan est conclu.

Plan d’action régional de la CEDEAO contre le trafic illicite des drogues

Le Plan d’Action régional est tiré de la Déclaration Politique de la CEDEAO sur le trafic de drogues et la criminalité organisée en Afrique de l’Ouest et du Plan d’Action de l’Union Africaine (2008-2012), et ce Plan est articulé autour de cinq domaines thématiques :

1. Mobilisation du leadership politique de la CEDEAO et nécessité d’une allocation suffisante dans le budget national par les Etats membres de la CEDEAO pour la prévention et la lutte contre le trafic illicite de drogues, lié à la criminalité organisée et la toxicomanie;

2. L’application efficace de la loi et de la coopération nationale / régionale contre l’augmentation très rapide du trafic illicite de drogues et du crime organisé;

3. Cadre juridique approprié et pertinent pour une administration efficace de la justice pénale;

4. Répondre aux nouvelles menaces liées à l’augmentation de l’abus de drogues, ainsi que les problèmes de santé et de sécurité ;

5. Disposer de données valides et fiables, pour évaluer sur une base durable, l’ampleur du trafic et des problèmes d’abus de drogue qui ont des conséquences sur la région.

Le Plan d’action 2016-2020

Au fil des ans, les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO ont démontré un fort engagement politique face au problème de la drogue dans la région. La Déclaration Politique et le Plan d’Action Régional de 2008 ont fourni le cadre stratégique à la CEDEAO et aux partenaires au développement pour communiquer et collaborer pour le renforcement des capacités, l’amélioration de la coordination, pour le soutien au développement de stratégies nationales et des réseaux régionaux, et l’amélioration de la compréhension globale des enjeux entre différentes parties prenantes dans la région. Le Plan d’Action de 2016-2020 contre la drogue est en droite ligne du document final de la Session spéciale de l’Assemblée générale des Nations Unies (UNGASS) sur les drogues et du 16e objectif du développement durable. Il démontre la volonté de la région et nécessitera un soutien technique et financier supplémentaire ainsi qu’une collaboration de tous les partenaires pour atteindre l’objectif de réduire considérablement le trafic de drogue, le crime organisé et l’abus de drogues dans la région.

Dr. Sintiki Tarfa Ugbe

Directrice du genre, de la jeunesse, du sport, de l’emploi, de la société civile et de la lutte contre la drogue

Commission CEDEAO

Principales réalisations du Plan d’action régional de la CEDEAO (2008-2012)

Depuis la Conférence de Praia, à travers le plan et avec le soutien d’experts des Etats membres, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et Interpol ainsi que la Commission de la CEDEAO ont franchi les étapes suivantes :

La Commission de la CEDEAO, avec l’appui de l’ONUDC a élaboré le Plan Opérationnel et le Mécanisme de Surveillance et d’Evaluation, pour traduire le Plan d’Action Régional et la Déclaration Politique en initiatives concrètes pour la mise en œuvre et la mobilisation des ressources. Elle a été

suivie par la Table ronde des donateurs CEDEAO-ONUDC en décembre 2009, à laquelle l’Union européenne s’était engagé à contribuer 15 millions d’euros pour la mise en œuvre du Plan de la CEDEAO contre le trafic de drogue, la toxicomanie et le crime organisé.

Un opération conjointe de la CEDEAO et de l’INTERPOL, nommée «ATAKORA», précédée d’une formation a eu lieu en juillet 2012. Environ

8

160 policiers et gendarmes du Bénin, du Ghana et du Togo ont participé au programme et près de 8 tonnes de drogues illicites ont été saisies et 74 personnes arrêtées. Les résultats de cette opération ont poussé la CEDEAO et le Bureau régional d’INTERPOL à organiser une formation et une opération sur les faux médicaments pour le Bénin, le Niger, le Nigeria et le Togo en juin 2013.

Un certain nombre d’ateliers de formation ont été organisées pour les principales parties prenantes afin de renforcer les capacités pour le soutien des activités de mobilisation, de sensibilisation et de plaidoyer aux niveaux communautaire, national et régional sur le trafic de drogue ainsi que la prévention de l’abus de drogues et du crime organisé connexe. A cet effet on peut citer la Réunion des Experts sur la Réduction de la Demande de Drogue en Afrique de l’Ouest et l’Atelier Régional des Parties Prenantes de la Jeunesse sur les Drogues et les Risques du VIH en Afrique de l’Ouest tenue à Accra en 2011 ; l’Atelier pour les Experts des Médias Régionaux à Lomé, au Togo, en 2012 ; et un Atelier Régional pour les Chefs d’Etablissements de l’Enseignement formel et informel, en Guinée, 2013.

La CEDEAO, avec l’appui technique de l’OMS, a lancé le Réseau Epidémiologique ouest-africain sur l’usage des drogues (WENDU) en juin 2013; et à ce jour le formulaire de données WENDU a été validé et les points focaux nationaux désignés pour faciliter la collecte et le traitement des données sur l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest.

La Commission de la CEDEAO soutient la Réunion annuelle des coordinateurs de la Commission interministérielle contre la drogue composée des Etats membres de la CEDEAO.

Les Etats membres ont mis au point, ou sont dans le processus de revalidation du Programme National intégré ou du Plan National contre les Drogues pour lutter contre le trafic de drogues, l’abus ainsi que la criminalité associée et transnationale, en conformité avec le Plan d’Action Régional de la CEDEAO.

La Commission de la CEDEAO a fourni un soutien pour renforcer le fonctionnement du Comité de coordination interministériel Contre la Drogue (IMDCC), et afin de soutenir le développement du Programme National Intégré et abriter des réunions régionales et continentales.

Le Plan d’Action de la CEDEAO contre la Drogue a donné une impulsion à un certain nombre d’initiatives bilatérales, multilatérales et non gouvernementales dans la région. Telles que l’Initiative Côtes de l’Afrique de l’Ouest (WACI) de l’UNODC, INTERPOL, UNOWA & DPKO ; les États-Unis ont conduit l’Initiative pour la Coopération et la Sécurité en Afrique de l’Ouest (WACSI), le Soutien du Comité d’Aide stratégique et d’assistance des Pays du G8 contre la criminalité organisée en Afrique de l’Ouest, ainsi que la Commission ouest-africaine contre la drogue de la Fondation Kofi Annan.

La Commission de la CEDEAO continue de s’engager dans un plaidoyer de haut niveau afin d’assurer que les questions de trafic de drogue et la toxicomanie soient inscrites en haut de l’agenda et du discours régional et international et par une participation active aux réunions du Conseil de sécurité de l’ONU, du G8, du WACD, de l’UE et l’UNGASS.

La Commission de la CEDEAO et l’UE, ont signé le 22 décembre 2013, l’accord de financement du document de projet – « Soutien au Plan d’Action régional de la CEDEAO sur le trafic illicite de drogues, la criminalité organisée qui y liée et l’Abus de drogues en Afrique de l’Ouest » pour une contribution de 16 470 000 euros. La contribution de l’UE a permis à l’ONUDC de déployer, en mai 2015, une équipe technique accueillie par la Commission de la CEDEAO, pour soutenir la mise en œuvre des aspects plus techniques du Plan d’Action contre la drogue. L’équipe ONUDC travaille en étroite collaboration avec la CEDEAO pour renforcer les capacités qui contribueront à la viabilité du programme.

©CEDEAO

9LES GROS ENJEUX AUTOUR DE CE PROJET

Coordonnateur du Projet ECOWAS, Cheikh Touré fait le point sur l’engagement stratégique de l’Union Européenne, la CEDEAO et l’ONUDC à lutter contre le trafic de drogue et ses corollaires néfastes. Il propose aussi une lecture des gros enjeux autour de ce projet de lutte contre la drogue en Afrique de l’Ouest.

Un contexte qui interpelle

Nous convenons que la mondialisation comme phénomène global a contribué à l’avènement de sociétés plus ouvertes. Elle a donné des opportunités inespérées à des milliers de personnes et a créé une véritable plateforme de dialogue sur des enjeux mondiaux.

La facilité d’interconnexion et d’échanges à travers et entre des espaces autrefois cloisonnés a aussi ouvert des possibilités pour les réseaux criminels transfrontaliers.

L’Afrique de l’Ouest, pour ne pas dire tout le continent, est rapidement devenue une zone de rebond et d’implantation des réseaux de trafiquants de drogue, après le durcissement de la lutte en Europe et en Amérique du Nord. Les années 2000 constituent à cet égard une période où le continent devient le lieu de délocalisation d’activités criminelles liées à la drogue.

Pour donner une image, la course contre la montre [contre la drogue] a commencé depuis longtemps et la criminalité associée tire avantage à installer les zones les plus vulnérables du continent dans une instabilité profitable à des activités criminelles. Un regard plus attentif sur les zones de conflit armé permet d’entrevoir des liens entre trafic de drogue, criminalité organisée et réseaux transfrontaliers.

Enjeux d’une action collective coordonnée

Une réponse contre les réseaux susmentionnés, dotés d’une logistique impressionnante et de capacités financières énormes, se devait d’être appropriée et à la hauteur des défis posés. C’est pourquoi l’ONUDC, conformément à son mandat conféré par la communauté internationale, a inscrit son action de soutien aux Etats dans une cohérence régionale. La légitimité politique et institutionnelle de la CEDEAO est déterminante dans la réussite du projet.

Nous voudrions aussi saluer l’engagement de l’Union Européenne (Bureau d’Abuja) qui a accepté de financer le projet « Soutien au Plan d’action régional de la CEDEAO de lutte contre le trafic de stupéfiants, la criminalité organisée qui y est liée et l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest » à travers une enveloppe de plus de 14 millions d’euros. C’est à la fois un engagement financier, politique et institutionnel.

L’engagement politique de la CEDEAO, depuis la Déclaration des Chefs d’Etats de 2008, a connu un nouveau tournant avec l’Adoption par les ministres de cette institution, du Plan d’action 2016-2020 lors de la réunion du 5 septembre 2016 tenue à Abuja. Nous nous réjouissons de ce partenariat avec cette institution régionale qui nous héberge dans ses locaux.

Enjeux de développement régional

L’ONUDC a conscience de la grande responsabilité qui est la sienne dans la conduite de ce projet pour l’atteinte de résultats probants. Son expertise déjà au service des États dans d’autres projets du genre, sera utilisée au mieux pour le renforcement des services compétents de nos États, pour faire face à la menace multiforme du trafic de drogue en lien avec les réseaux criminels.

Le passif du trafic de substances illicites est lourd pour nos États. Les conséquences néfastes, au niveau économique et financier (flux financiers échappant à tout contrôle) et en termes de santé publique (population jeune entraînée dans les circuits de la drogue), sans compter le développement de la corruption, constituent des facteurs d’échec aux programmes de développement de nos États.

Point n’est besoin de rappeler que la lutte contre la drogue s’inscrit dans l’agenda de la paix et la sécurité de la région mais également dans celui du développement de l’Afrique de l’Ouest.

Un besoin de rupture

Le projet que j’ai l’honneur de coordonner au nom de l’ONUDC est ancré dans les réalités de la région. Les défis identifiés seront relevés par un renforcement de capacités des corps chargés de l’application de la loi et du cadre législatif de lutte contre la drogue, par un renforcement de la logistique scientifique, par la mise en réseau des experts de la région pour la collecte de données fiables…

Le programme de formation des corps chargés de l’application de la loi est en train d’être conduit avec satisfaction. Mali, Burkina, Guinée-Bissau, Niger, ont déjà abrité des sessions de renforcement de capacités des policiers, gendarmes, magistrats, douaniers sous la houlette de formateurs spécialisés dans les questions de drogue.

Nos États sont dans une logique de construction d’une réponse coordonnée et cohérente à travers la mise en place du cadre et du plan d’action. Notre contribution est résolument inscrite dans le soutien aux États et les résultats seront atteints avec eux.

Une légitimité politique et institutionnelle, un engagement financier à la hauteur des enjeux, une expertise pour éclairer les décisions efficientes et efficaces. Voici des éléments clés de la réussite.

La rupture est déjà en marche.

Cheikh TouréCoordonnateur Régional de

Programme Projet d’Appui au Plan d’action régional de la

CEDEAO en matière de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, la criminalité organisée qui y est liée, et l’abus de drogues en Afrique

de l’Ouest

10SOCIETE CIVILEImpliquer la société civile d’Afrique de l’Ouest dans la lutte contre la drogue

Comment impliquer les organisations de la société civile dans la lutte contre l’usage et l’abus des drogues chez les jeunes en Afrique de l’Ouest ? En adoptant une approche et d’un agenda régionaux, le projet de « Soutien au Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic illicite de drogues, la criminalité organisée qui y liée et l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest » et financé par l’Union européenne a fait un appel public à propositions visant les organisations de la société civile d’Afrique de l’Ouest.

L’objectif global de ce projet est de contribuer à une réduction de l’abus de drogues, le trafic illicite de drogues et le crime organisé lié en Afrique de l’Ouest à travers la mise en œuvre du Plan d’action régional de la CEDEAO. Dans le cadre de sa mise en œuvre du projet, l’ONUDC, la CEDEAO et l’Union européenne ont annoncé un appel à propositions pour l’appui d’initiatives pilotes innovantes et de prévention dans quatre pays (en 2016), États membres de la CEDEAO et la Mauritanie. Les pays ciblés dans cet appel à propositions sont le Burkina Faso, le Libéria, la Sierra Leone et la Mauritanie.

Un ciblage sur la jeunesse

Environ 18,8% de la population est âgée entre 15 et 24 ans. D’une manière générale, ces adolescents ont très peu ou pas d’accès à l’information sur les questions clés qui affectent leur vie, tels que la santé reproductive, le VIH / SIDA, et les dangers de l’usage des drogues. Par conséquent, de nombreux jeunes n’ont pas l’information requise pour faire face à certains événements communs qui peuvent survenir dans leur vie et qui les préparent à une vie adulte.

Cet appel à propositions vise à entreprendre des activités innovatrices de prévention de la toxicomanie chez les jeunes et qui sont compatibles avec la norme internationale sur la prévention de la toxicomanie.

Processus de sollicitation

L’appel à propositions a été largement diffusé à travers différents réseaux.

Tout d’abord, il a été annoncé sur le site web du Bureau régional de l’ONUDC (22 mars 2016) et de la CEDEAO (8 avril). Le dernier délai de soumission de la note conceptuelle avait été étendu par la suite jusqu’au 8 mai.

En outre, une consultation avec le bureau du PNUD dans chaque pays, a été faite aux fins de retenir le journal dans lequel l’appel à proposition serait publié. Suite à la recommandation (PNUD), l’appel a été annoncé dans le journal principal (en termes de nombre de lecteurs) dans chacun des quatre pays sélectionnés. Le PNUD, dans chacun des pays, a annoncé l’appel à propositions sur son site web.

La CEDEAO a officiellement envoyé une lettre à chaque gouvernement, sauf la Mauritanie (pays non membre de la CEDEAO) pour annoncer les détails de l’appel à propositions. En outre, le point focal de l’ONUDC dans chacun des pays a été contacté afin qu’un courriel officiel soit envoyé aux organisations de la société civile pour annoncer l’appel à propositions.

Babacar DIOUFRéduction de la demande drogue – ONUDC

& Sakina FRATTINA, Chargée de programme – ONUDC

11

Processus d’évaluation

Le comité était composé de deux membres de l’ONUDC (Agent de liaison du programme et chargé de la Réduction de la demande de drogues) et deux membres de la CEDEAO.

A chaque paragraphe a été attribué une note comprise entre 0 et 5 ou entre 0 et 10, conformément aux lignes directrices suivantes :

• Pertinence du problème : une attention particulière doit être accordée à la situation de la drogue dans le pays et son impact sur la population cible (les jeunes). (25 points).

• Méthodologie/Approche : le projet fournit les raisons de mettre en évidence un ensemble d’activités concrètes visant à améliorer les connaissances des jeunes sur l’abus des drogues (20 points).

• Durabilité et stratégie de sortie : Les groupes bénéficiaires sont bien définis. Le projet devrait avoir un impact tangible sur son groupe cible, avoir des effets multiplicateurs et être institutionnellement et financièrement viable (20 points).

• La capacité de l’organisation : Le candidat doit avoir une expérience de gestion de projet, doit démontrer une expérience en matière de

prévention de la drogue dans le pays et indiquer une expérience de travail avec les jeunes et les autres groupes vulnérables (20 points).

• Faisabilité financière : Le projet doit être rentable et réaliste. Le budget est raisonnable et se situe entre 30.000 USD et 45.000 USD. Les candidats doivent donner une courte description réaliste des principaux postes budgétaires sur la base des activités proposées.

Après examen final de la note conceptuelle, les candidats devront soumettre une proposition complète qui devra être conforme aux directives et critères.

Le comité était composé de membres de la CEDEAO et de l’ONUDC.

La mise en œuvre

L’ONG sélectionnée disposera d’un an pour mettre en œuvre ses activités avec l’appui technique de l’équipe de l’ONUDC qui aidera à établir un plan d’action détaillé et supervisera les activités.

Babacar DIOUFRéduction de la demande drogue – ONUDC

& Sakina FRATTINA, Chargée de programme – ONUDC

©CEDEAO

12COMPRENDRE LE PLAN D’ACTION CEDEAO CONTRE LA DROGUELes ministres de la CEDEAO adoptent le Plan d’action contre le trafic illicite de drogue et le crime organiséLes ministres de la Justice et de l’Intérieur de la CEDEAO ont adopté le 5 septembre 2016, le Plan d’action de lutte contre le trafic illicite des drogues et le crime organisé en Afrique de l’Ouest.

Abuja 5 septembre 2016- Les ministres de 15 Etats membres y compris le ministre de la Justice de la Mauritanie, ont par cette action à la fin de leur réunion ministérielle, donné plus de force à la volonté de tracer une voie holistique conforme à la volonté collective des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, celle des parties prenantes et des peuples d’Afrique de l’Ouest, afin de débarrasser la région de la menace du trafic de drogue et de toutes les forme de crime organisé.

En adoptant le Plan d’action, la Commission de la CEDEAO, les États membres, et tous les partenaires auront également désormais un cadre stratégique commun pour guider leur travail dans la lutte contre le trafic illicite de drogues, le crime organisé et l’abus de drogues dans la région.

La réunion ministérielle a été précédée de la Réunion sur la réduction de la demande de drogues, l’application de la loi et la coopération légale / judiciaire des Etats membres de la CEDEAO et de la Mauritanie qui a examiné, validé et recommandé pour approbation par les ministres, le Plan d’action de la CEDEAO contre les drogues 2016-2020. La recommandation figurait à la page 9 du Rapport final

soumis aux ministres pour examen.

Dans un discours liminaire à l’ouverture de la réunion ministérielle, le Président de la Commission de la CEDEAO, Son Excellence Monsieur Marcel De Souza, représenté par le vice-président de la Commission Son Excellence Monsieur Edward Singhatey, a souligné certains des efforts déployés par la Commission dans la médiation dans les conflits, le rétablissement de la gouvernance démocratique et de la paix dans la région.

Il a également informé les ministres que la CEDEAO a mis au point la Stratégie maritime intégrée et la Stratégie de lutte contre le terrorisme (2013) pour faire face aux crimes émergents de la piraterie et du terrorisme dans la région. En plus de la Stratégie Sahel, qui vise à soutenir la mise en œuvre d’initiatives de relèvement, de reconstruction et de réconciliation post-conflit dans les Etats membres sélectionnés.

Le Président a noté que, bien que les États membres d’Afrique de l’Ouest ont fait des progrès importants dans la mise en œuvre de certaines parties du Plan d’action 2008-2014 (tels que la prise de mesures basées

13sur le renseignement et l’amélioration de la sécurité aux frontières, contrecarrant les crimes tels que le blanchiment d’argent), la consommation de drogues continue à faire des victimes dans le segment productif de nos citoyens. Cette situation appelle clairement à plus d’engagement pour protéger la région de sa vulnérabilité à toutes les formes de crimes transnationaux organisés.

Selon le Président de la Commission de la CEDEAO, il est nécessaire de redoubler d’efforts en vue d’assurer une réponse efficace à l’émergence et l’évolution du trafic de drogue et du crime organisé liés, pas seulement par l’augmentation des arrestations, des saisies et des incarcérations, mais en veillant à ce que les interventions de prévention et de traitement soient renforcés. En Afrique de l’Ouest « la prévention de l’abus de drogues, le traitement et la réhabilitation sont les moyens les plus rentables de réduire les crimes liés à la drogue » a souligné le Président.

Dans ses remarques finales, Président a remercié le procureur général de la Fédération et honorable ministre de la Justice de la République fédérale du Nigeria, M. Abubakar Malami (le pays hôte de la réunion), à l’ONUDC, pour le soutien technique et à l’Union européenne pour son engagement et soutien financier. Il a réitéré au nom de la Commission de la CEDEAO, les remerciements à tous nos partenaires au développement pour leur intérêt indéfectible dans le développement de l’Afrique de l’Ouest.

Le ministre Malami a déclaré que la lutte contre le trafic illicite de drogues, l’abus et les crimes connexes demeure un problème mondial qui exige une attention urgente de

toutes les parties prenantes. Il a expliqué que le Nigeria a fait des progrès significatifs par la mise en œuvre vigoureuse de la Loi sur l’Agence nationale d’application de la loi sur les drogues, les lois de la Fédération du Nigeria, 2004 et toutes les législations connexes.

La déclaration du Directeur exécutif de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), lu par la représentante régionale de l’ONUDC au Nigéria, Mme Cristina Albertin, a souligné entre autres que le plan d’action régional de la CEDEAO était devenue nécessaire parce que le fléau identifié de l’abus de drogues et de vices auxiliaires pourrait exacerber une situation très fragile avec des conséquences graves sur les sphères nationales, régionales et internationales.

La réunion a été suivie par les ministres de la CEDEAO et / ou les représentants des ministres de la Justice et de l’Intérieur des Etats membres de la CEDEAO et de la Mauritanie, l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), l’Union européenne (UE), l’Organisation internationale de police criminelle (INTERPOL), le Bureau des Nations pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (UNOWAS) et le Forum de la société civile de l’Afrique de l’Ouest (WACSOF).

Suite à l’adoption, le Plan d’action sur la drogue sera soumis au Conseil des Ministres de la CEDEAO pour examen et pour approbation ultérieure par les chefs d’État et de gouvernement.

SOURCE : Département de Communication, Commission CEDEAO

14COMPRENDRE LE PLAN D’ACTION CEDEAO CONTRE LA DROGUELe Comité de pilotage et de coordination du projet : but et objectifs

Le premier Comité de pilotage a eu lieu le 3 mai 2016. Les représentants de l’UE, de la CEDEAO et de l’ONUDC ont approuvé les plans de travail de l’ONUDC et de la CEDEAO pour 2016 ; ces deux dernières institutions ont présenté les réalisations depuis le début du projet.

Les participants à la réunion ont été informés des progrès réalisés dans la mise en œuvre du « Plan d’action régional de la CEDEAO de lutte contre le trafic illicite de stupéfiants, la criminalité organisée, et l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest (2016-2020)» ainsi que le «Programme régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest pour prévenir et combattre la criminalité, le terrorisme et autres menaces pour la santé et pour le renforcement des systèmes de justice pénale conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme (2016-2020) ».

Deux fois par an

La structure de gestion du projet « Appui au Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic illicite des drogues », prévoit la tenue d’une réunion du comité de pilotage. Cette réunion du comité a lieu deux fois par an. Le comité est composé de représentants issus de la Commission de la CEDEAO, de la délégation de l’Union européenne à la CEDEAO et du Bureau régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

Un comité de pilotage pour quoi faire ?

Le rôle du comité de pilotage tient en quelques points. Tout d’abord, il donne la possibilité de valider les plans de travail des projets annuels ; et pour discuter et approuver les résultats obtenus dans le cadre de la mise en œuvre. Le comité propose des mesures correctives, en particulier en ce qui concerne un éventuel chevauchement avec d’autres initiatives menées dans la région.

Les objectifs du comité de pilotage sont également :

- convenir de, et demander, la révision de la convention de financement, la convention de subvention et l’accord de financement ; et approuver les révisions du projet ;

- décider des pays prioritaires pour l’attribution de l’assistance accordée par le projet, compte tenu des ressources limitées disponibles ;

- discuter / examiner toute autre question d’importance stratégique.

Règles du Comité directeur

L’ONUDC gère le secrétariat du comité de pilotage qui peut modifier ses missions ou organisation à l’unanimité. Il se réunit deux fois par an. Des réunions sont organisées et présidées par la Commission de la CEDEAO dans ses locaux à Abuja, au Nigeria.

Des réunions peuvent être demandées par l’un des membres lorsque cela est jugé nécessaire. Ces réunions additionnelles pourraient se tenir par vidéoconférence, par exemple.

Alors que les conclusions de la réunion n’ont pas besoin de la signature de chaque membre, la confirmation de l’acceptation par email de chaque membre est requise pour que les conclusions deviennent des documents officiels du comité de pilotage. Le compte rendu de cette acceptation est archivée par la Commission de la CEDEAO.

La Commission de la CEDEAO supporte généreusement les coûts d’hébergement des réunions du comité. Chaque membre supporte les coûts liés à la présence de ses représentants.

Monika HillebrandChargée de programme et de liaison

Projet CEDEAO

Stefania Marrone (EU Abuja), Dr Sow (Ecowas), Pierre Lapaque (UNODC), Cheikh Touré (UNODC), ©UNODC

15

Un réseau scientifique pour appréhender l’usage des drogues

Réseau épidémiologique ouest-africain sur l’usage des drogues (WENDU)

Relever les défis posés par l’offre, la consommation de drogues et la toxicomanie exige des données fiables pour la formulation des politiques et l’évaluation des interventions et des politiques. Les pays ont besoin de mécanismes pour surveiller l’étendue, les modèles et les tendances de la demande de drogues pour informer les réponses nationales ainsi que régionales. Le Réseau épidémiologique ouest-africain sur l’usage des drogues (WENDU en anglais) a donc été établi en réponse à ce besoin.

Le projet de la CEDEAO pour l’établissement du Réseau WENDU a été lancé à Abuja, au Nigéria au cours d’une réunion de trois jours, du 25-27 juin 2013, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé. Le réseau WENDU faisait partie de la mise en œuvre du Plan d’action régional de la CEDEAO contre le trafic illicite de drogues, le crime organisé qui y lié et l’abus des drogues, adopté par les chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, le 19 décembre 2008, qui plaide pour des « données valides et fiables pour évaluer sur une base durable, l’ampleur du trafic de drogue et les problèmes d’abus connexes qui touchent la région. »

Cela se reflète dans la Déclaration politique de la CEDEAO sur le trafic de drogues et d’autres crimes organisés en Afrique de l’Ouest.

WENDU a été conçu pour fournir une surveillance sentinelle sur la situation de la drogue dans les États membres de la CEDEAO et de la Mauritanie. Il vise à améliorer l’information pour les décideurs politiques afin de faire face aux conséquences sociales, sanitaires et économiques de l’usage des stupéfiants, à travers la mise en place de réseaux de surveillance sentinelle locales dans tous les États membres.

Plus précisément, l’objectif principal de la réunion était

de s’accorder sur le bordereau de saisie des données, d’identifier les sites de recueil de données, de définir les exigences pour les collecteurs de données, et de proposer des mécanismes pour la collecte et la communication des données.

Faisant suite à la réunion inaugurale de WENDU, une réunion de restitution a été tenue à Abuja, au Nigeria du 21-23 avril 2015 avec comme objectif de recevoir les commentaires des experts des États membres exerçant dans des hôpitaux psychiatriques, dans les centres de traitement et de réadaptation, sur l’efficacité du formulaire WENDU et le formulaire de déclaration-pays, pour obtenir des informations pertinentes sur les tendances de l’abus de drogues dans les États membres de la CEDEAO et de la Mauritanie.

Une réunion technique d’experts de deux jours de WENDU a eu lieu du 13 au 14 juillet 2016 au sein de la Commission de la CEDEAO à Abuja avec un objectif principal : renforcer les capacités des points focaux dans la collecte et la consolidation des données épidémiologiques au niveau régional et national, sur le traitement de la demande de drogue, et la collecte de données agrégées sur l’approvisionnement.

Les recommandations suivantes ont été formulées :

Le réseau doit : (1) évaluer les / interventions régionales et nationales sur le contrôle des drogues ; (2) Aider les États membres à faire des rapports réguliers sur la situation tel que requis par les conventions de contrôle international des drogues et ; (3) Aider les États membres à générer des informations stratégiques pour l’élaboration des politiques.

Composition de WENDU

WENDU se compose de trente-deux points focaux

©CEDEAO

16désignés par les quinze États membres de la CEDEAO et la Mauritanie. Ils viennent des organismes/institutions nationales ayant la responsabilité de faire face aux problèmes d’utilisation de substances (illicites), et disposant d’informations acquises directement sur l’usage de drogues, et/ou responsable de la collecte et la communication des données sur la consommation de drogues et de l’offre dans chaque pays.

Conclusion

Ce forum (WENDU) va donner aux États membres de la CEDEAO la possibilité de mesurer l’ampleur de l’abus et la nature des drogues, les caractéristiques et tendances des comportements de consommation, le nombre d’usagers de drogues, les facteurs de risque, ainsi que les conséquences psychosociales, sanitaires et économiques de la consommation des drogues sur les individus, les familles, les communautés et la société ouest- africaine en général. Cela devrait fournir des indications détaillées aux différents États membres en vue de surveiller la situation de leur pays en améliorant ainsi la mise au point, la pertinence et l’efficacité des politiques nationales et internationales, en réponse à la demande et l’offre en matière de drogues.

Les recommandations de la réunion des experts techniques tenu à Abuja

Les recommandations suivantes ont été émises à la dernière réunion WENDU du 13 au 14 juillet 2016 à la Commission de la CEDEAO à Abuja.

Abiola Olukayode Olaleye, Epidémiologiste ONUDC

Olabusayo Akinola PhD, Réduction de la demande de drogues, Commission CEDEAO

Dr. Sintiki, Commission CEDEAO

17

1. La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’ONUDC doit requérir et obtenir un soutien politique et engager le cadre juridique ou réglementaire pour la mise en place du système national d’information sur les drogues par les États membres ;

2. La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’ONUDC doit aider à définir les protocoles et les accords-cadres (MoU) entre les principales institutions nationales ainsi que des mécanismes de gestion harmonisés pour un système d’information sur les drogues;

3. La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’ONUDC doit établir des mécanismes de collecte d’information sur les drogues (offre et demande) dans les États membres et développer des outils de collecte de données (formulaires, indicateurs, guides / manuels, sources de données et fréquence des rapports);

4. La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’ONUDC doit fournir un guide de mise en œuvre et un soutien à la formation en expliquant la terminologie, les indicateurs épidémiologiques sur les drogues et techniques de reporting des États membres;

5. La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’ONUDC doit organiser des sessions de formation pour les différents acteurs et le personnel impliqués dans la mise en œuvre du système d’information sur les drogues;

6. La Commission de la CEDEAO, en collaboration avec l’ONUDC doit établir un mécanisme de suivi et d’évaluation de la performance du système d’information sur les drogues.

Recommandations aux États membres

7. Les États membres sont tenus de désigner des experts techniques qualifiés dans les domaines de l’approvisionnement, la réduction de la demande, et de l’épidémiologie en d’une participation à des activités liées à ces thématiques

8. Les États membres sont tenus d’organiser la réunion nationale de coordination avec les parties impliquées dans la collecte de données liées à la drogue pour la présentation du Réseau épidémiologique (WENDU), les rôles et responsabilités et les modalités de reporting, y compris la définition de l’institution d’ancrage ;

9. Les États membres sont tenus de collecter, rassembler et diffuser des données avec des lignes directrices adéquates et un soutien au renforcement des capacités fourni par la CEDEAO en collaboration avec l’ONUDC

10. Les États membres sont tenus d’identifier les besoins de formation des différentes parties impliquées dans le système d’information national ;

11. Les États membres sont tenus de former des agents professionnels chargés de la prévention, du traitement, de la réadaptation et la collecte de données dans les centres de santé et lieux connexes ;

12. Les États membres en coordination avec la Commission de la CEDEAO et en collaboration avec l’ONUDC doivent identifier et mettre en œuvre des mécanismes de financement durables pour soutenir le système national d’information sur les drogues ;

13. Les États membres en coordination avec la Commission de la CEDEAO et en collaboration avec l’ONUDC doivent identifier les différents parties au niveau national, impliqués dans le système d’information sur les drogues (réduction de la demande, approvisionnement et réduction des risques);

14. Les États membres en coordination avec la Commission de la CEDEAO et en collaboration avec l’ONUDC doivent impliquer les acteurs de la société civile en tant que source de données et intervenants clés du système national d’information sur les drogues

Recommandations aux points focaux WENDU pour la mise en place effective d’un système national d’information sur les drogues

15. Les points focaux sont tenus de prendre la direction dans la cartographie nationale des intervenants et des services, dans l’organisation des réseaux nationaux et l’identification des besoins des capacités nationales ainsi que dans les activités liées connexes de collecte/analyse de données sur les drogues

16. Les points focaux sont tenus de coopérer avec leurs homologues nationaux respectifs pour l’analyse des écarts et dans la formulation des politiques (stratégies et plan d’action) pour les activités sur l’approvisionnement et la réduction de la demande en drogue, en conformité avec le Plan d’action régional de la CEDEAO

17. La Commission de la CEDEAO et les États membres sont tenus de veiller à la mise en œuvre des recommandations ci-dessus.

Recommandations à la Commission de la CEDEAO et à l’ONUDC

18LE PROJET CEDEAO EN ACTION

L’UNODC et la MINUSMA délivrent une formation en techniques d’investigation contre le trafic international de stupéfiants au Mali

Magistrats et gendarmes mieux outillés contre le trafic de méthamphétamines au Burkina Faso

Dakar, 1er juillet 2016—Au milieu des années 2000, l’Afrique est devenue zone de transit vers l’Europe pour le trafic international de stupéfiants, plus particulièrement la résine de cannabis en provenance du Rif marocain et la cocaïne sud-américaine. L’apparition de nouvelles drogues synthétiques, produites aussi sur place, comme la méthamphétamine est une cause supplémentaire d’inquiétude aux acteurs de la lutte contre les stupéfiants.

Les acteurs des réseaux criminels souterrains s’adaptent aux services de répression et le chaos des conflits armés dans la région a fourni un terrain favorable à leurs activités.

Pour lutter contre ces menaces, le Bureau régional de l’UNODC, en collaboration avec la MINUSMA, a organisé du 20 juin au 1er juillet 2016 à Bamako au Mali, un atelier de formation en « techniques d’investigation contre le trafic international de stupéfiants ».

La formation a réuni 18 professionnels des deux unités dédiées à la lutte contre le trafic international de stupéfiants au Mali : l’Office Central de stupéfiants (OCS), à vocation internationale et la Brigade de stupéfiants de Bamako, à compétence nationale.

L’objectif visé par cette formation à haute valeur ajoutée était de permettre des investigations fructueuses, des saisies de produits stupéfiants et des interpellations de trafiquants. Il s’agissait aussi de renforcer les capacités opérationnelles des unités anti-drogue maliennes pour une réponse judiciaire et opérationnelle rapide et efficiente. Les deux unités devront ensuite travailler dans la plus harmonieuse complémentarité pour plus d’efficacité sur le terrain.

Source: ONUDC

Depuis le démarrage du projet, le renforcement des capacités est au cœur de ses activités. Les institutions chargées de l’application ont bénéficié de sessions de renforcement au Mali, au Burkina, en Guinée-Bissau, au Niger. Celles de plusieurs autres pays sont sur la liste.

DDakar, 16 août 2016—Selon les dernières évolutions, à partir des années 2000, l’Afrique est devenue une zone de transit pour le trafic international de stupéfiants en provenance d’Amérique du Sud et à destination de l’Europe. Les réseaux criminels s’adaptent en permanence aux services de répression et l’instabilité régnant dans certains contextes a constitué un terrain favorable à leurs activités. Cependant, l’Afrique est passée de zone de transit à zone de production et de consommation. De nouvelles drogues, plus dangereuses, ont aussi fait leur apparition en Afrique de l’Ouest.

Pour une réponse harmonisée au niveau régional, le Projet d’appui au Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic de drogue, la criminalité organisée et l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest, financé par l’Union européenne (Bureau d’Abuja), a été mis en œuvre ; il est exécuté par l’ONUDC en collaboration avec la CEDEAO. Dans le cadre de ce projet, le Bureau régional de l’ONUDC pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a organisé du 16-19 août 2016, un atelier de formation à Ouagadougou, Burkina Faso, en collaboration avec la CEDEAO, destiné à renforcer les capacités du pays sur les

Des officiers de police de la Brigade anti-narcotique à la fin de la formation au Libéria ©ONUDC

19

L’UNODC forme 15 formateurs dans la lutte contre le trafic international de stupéfiants au Niger

Bissau - 16 policiers et magistrats formés dans la lutte contre le trafic international de stupéfiants

« stratégies opérationnelles de lutte contre le trafic illicite de méthamphétamine ».

Au total, quinze policiers, gendarmes et magistrats ont échangé pendant trois jours avec le pool de formateurs de l’ONUDC, autour de modules spécialement conçus pour

Niamey 02 juin 2016- Depuis le début des années 2000, la zone Afrique de l’Ouest est devenue une plaque tournante pour le trafic de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud vers l’Europe, après l’intensification de la lutte en Europe et aux Etats-Unis contre les circuits traditionnels du trafic international. Les profits générés par le crime organisé ont eu comme effets la perturbation des économies locales avec les flux de profits incontrôlés et d’importants problèmes de santé publique.

Les quantités de plus en plus significatives de drogue interceptées sont un indice de l’intensification des activités illicites dans la région. Un fait majeur est la mainmise sur le trafic transnational de drogue par des organisations terroristes qui financent ainsi leurs activités.

Pour lutter contre ces menaces, l’UNODC a lancé, en collaboration avec la CEDEAO, le projet « Appui au Plan d’action régional de la CEDEAO sur le trafic de drogue, la criminalité organisée et de l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest » , entièrement financé par l’Union européenne (Bureau Abuja) à travers le 10ème Fond européen de développement. Dans ce cadre le Bureau régional de l’UNODC a organisé, en étroite collaboration avec son Programme Sahel, une formation de formateurs du 30 mai au 02 juin à Niamey au Niger afin de renforcer les unités du terrain chargées de la lutte contre le trafic international de stupéfiants. Cette formation a été rendue possible grâce aux contributions du Gouvernement du Danemark et de l’Union Européenne.

Source: ONUDC

contrer le trafic de la méthamphétamine au Burkina. Le Mali, le Niger, la Guinée-Bissau ont déjà bénéficié des compétences des formateurs de l’ONUDC.

Source: ONUDC

Bissau 10 juin 2016- Le Bureau régional de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) a organisé une formation de formateurs du 01 au 09 juin à Bissau pour renforcer les unités chargées de la lutte contre le trafic international de stupéfiants.

Le thème d’une brulante actualité portait sur « Les moyens d’obtention de preuves et d’organisation des enquêtes criminelles et des procédures dans la lutte contre le trafic de drogue ».

L’objectif de cette formation réalisée par des experts de haut niveau était de relever les capacités de formation au sein de la police et de la magistrature bissau-guinéenne en matière de lutte contre la criminalité organisée avec des méthodes adaptées aux défis du contexte. Cette formation marque un nouvel élan dans la collaboration entre l’UNODC et les autorités judiciaires et celles chargées de l’application de la loi en Guinée-Bissau.

La Guinée-Bissau n’est pas épargnée par le trafic international de drogue depuis plusieurs années car le continent est devenu zone de transit, de production et même de consommation de stupéfiants. En attestent les quantités de plus en plus grandes de cocaïne, d’héroïne et de cannabis saisies.

Source: ONUDC

Une participante recevant son attestation en Guinée-Bissau ©ONUDC

20PORTRAIT

Djibril Sangaré : Officier des Douanes sénégalaises, formateur et spécialiste de la lutte anti-drogue

Enfant déjà il rêvait d’intégrer le Prytanée militaire et de devenir officier dans l’armée sénégalaise. C’est par hasard, selon ses mots, qu’il se retrouve à faire le concours d’entrée à l’Ecole des douanes après le baccalauréat. Major de la 24ème promotion, section Préposé en décembre 1995. Depuis, il a fait du chemin et ce n’est pas par hasard qu’il est aujourd’hui contrôleur principal des douanes sénégalaises avec le grade de Lieutenant.

« J’adore mon métier car il me donne l’occasion de protéger mon pays sur le plan sécuritaire comme dans mon rêve d’enfant, mais aussi sur le plan économique et fiscal. » déclare-t-il. A seulement 41 ans et 21 ans de service dans la douane sénégalaise il fait un peu partie du lot des « anciens » avec pas moins de 18 ans de carrière devant lui.

A sa sortie d’école, il est affecté dans un bureau-frontière avec la Gambie, puis dans une brigade mobile avant un autre bureau à la frontière avec la Mauritanie ; c’est après qu’il est muté dans une brigade fluviale au nord du Sénégal. Beaucoup de saisie et d’incidents de service avec d’énormes prises de risques. « Huit années exceptionnelles sur le terrain. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte que j’aurais pu y laisser plusieurs fois la vie. », constate-t-il.

Il passe le concours des contrôleurs des douanes et devient agent d’encadrement, mais « piqué par le virus de la recherche de la fraude », ne peut s’empêcher de descendre sur le terrain. Il réalise aussi avec ses agents de l’époque, ses premières saisies de cocaïne dans la zone du sud-est du Sénégal, « les meilleures saisies de cocaïne au plan national », ajoute-t-il.

Des résultats qui lui valent les félicitations du directeur général des douanes, monsieur Armand Nanga, qui propose de l’affecter à la brigade du Pont Serigne Bassirou Mbacké pour une lutte plus efficace contre ce fléau.

Son destin de traqueur de fraude et de drogue le mène à l’aéroport de Dakar où il occupe les postes de chef de quart à la Brigade tourisme et de chef de la Brigade de contrôle pendant 5 ans. Avec ses collègues, « des saisies

assez satisfaisantes de produits stupéfiants de toutes sortes » sont réalisées.

Chef de la brigade des Douanes de Diamniadio depuis seulement 9 mois, il a déjà à son actif des saisies de stupéfiants.

Un formateur engagé dans la lutte anti-drogue

« Formateur tous grades confondus » à l’École des douanes, à l’École des officiers de la gendarmerie nationale et à l’École d’application des officiers de la gendarmerie nationale qui regroupe plusieurs nationalités de la sous-région, plus de 700 agents ont pu bénéficier de son expertise en quatre ans. En outre il a participé en tant que formateur à plusieurs séminaires de formation au plan national et international, dans le domaine de la lutte contre la drogue.

Titulaire d’un diplôme « d’ingénierie de la formation professionnelle » depuis 2013 et enrichi par sa participation active aux séminaires de formation de l’Organisation Mondiale des Douanes, il entend partager ses acquis avec ses agents en activité dans les services de la douane.

Monsieur Sangaré intervient dans le programme de formation de l’ONUDC comme expert formateur francophone dans les pays de la CEDEAO et la Mauritanie, depuis le mois de mai. Il a été recommandé par les responsables du Bureau régional de la DEA (américaine) à monsieur Gary HYDE, responsable de l’application de la loi dans le Projet CEDEAO à l’ONUDC. Il se dit très honoré de la confiance placée en lui.

Il souhaite faire bénéficier de son expérience tout personnel engagé dans la lutte contre les produits stupéfiants et les substances psychotropes, au niveau national ou au-delà. C’est l’une des raisons pour lesquelles il s’est spécialisé dans la lutte contre la drogue et plus particulièrement dans le domaine de la formation des agents des forces de sécurité et de défense.

Il a intégré le pool des formateurs du Programme ECOWAS depuis le mois de mai. Ses modules sur « l’identification des drogues » et les « moyens cachés » des trafiquants sont suivis avec beaucoup d’attention par les professionnels chargés de l’application de la loi. Le Lieutenant Djibril Sangaré est l’actuel Chef de la brigade des Douanes de Diamniadio au Sénégal. Portrait d’un ancien enfant de troupe du Prytanée Militaire de Saint-Louis et adversaire déclaré des fraudeurs et trafiquants de drogue.

21La médaille d’honneur des Douanes sénégalaises

La médaille d’honneur des Douanes sénégalaises, c’est le Graal pour tout douanier. Le rêve du Lt Sangaré devient réalité à force de travail et de traque des fraudeurs et trafiquants de tout acabit. Il raconte que c’était le 4 avril 2015 quand il l’a reçue du ministre du Budget de l’époque, Mouhamadou Makhtar Cissé. Et cerise sur le gâteau, le ministre est son ainé du prytanée militaire.

Mais le Lt Sangaré en a encore des sueurs froides quand il évoque ce jour où avec ses collègues il échappe au lynchage des villageois d’une localité (dont il taira le nom) parce que la traque puis la saisie de la marchandise frauduleuse les avait menés dans le domicile du marabout du village. Rien que ça ! Ils s’en tireront à bon compte non sans avoir récupéré la marchandise frauduleuse.

« Ce jour-là aurait pu être le dernier pour nous tous mais on s’en est bien tiré, non sans y avoir laissé quelques plumes. » commente-t-il avec le sourire.

Une carrière consacrée essentiellement à la lutte contre la drogue, au gré des affectations à l’intérieur du pays puis à l’aéroport et ponctuée par d’importantes saisies de cocaïne et de chanvre indien que ce soit par voies terrestres, fluviales, maritimes ou aériennes.

Mansour DIOUF & Lieutenant SANGARE

Attention Méthamphétamine !

Actuellement, le problème majeur en Afrique de l’Ouest reste l’apparition des laboratoires clandestins de Méthamphétamine. La Méthamphétamine est très addictive, c’est un stimulant puissant et très dangereux. Elle vous détruit votre jeunesse en un rien de de temps et augmente la criminalité et l’insécurité de manière considérable car ses usagers sont très imprévisibles. Mais le plus grand danger, ce sont les laboratoires clandestins où on fabrique cette drogue. Ces laboratoires peuvent être implantés partout avec leur risque élevé d’explosion, d’incendie, de pollution de l’environnement à cause des déchets et gaz toxiques qui en proviennent. Certaines organisations criminelles ayant constaté que l’Afrique est plus vulnérable, ont choisi d’y installer leurs laboratoires de fabrication de drogues de synthèse avant d’exporter le produit fini vers les grands pays consommations européens ou asiatiques. Le risque c’est qu’ils créent de nouveaux marchés en Afrique en ajustant le prix du produit en fonction du pouvoir d’achat local. Ensuite avec l’apparition de l’addiction, ils pourront manœuvrer leur clientèle à leur guise.

A mon avis, aucun dispositif de lutte contre la drogue dans le monde n’est suffisant car le trafic de drogue évolue constamment et s’adapte à toutes nos stratégies. Cependant, je trouve que le dispositif sénégalais est assez satisfaisant car depuis quelques années, tous les corps (Douane, police, gendarmerie et armée) se sont illustrés par des saisies importantes. L’apparition des unités mixtes de contrôles des stupéfiants (CAAT et UMCC) a beaucoup contribué à la synergie des efforts déployés par tous les corps dans la lutte contre la drogue. Mon vœu le plus cher, c’est de voir la population nous rejoindre dans cette lutte contre ce fléau. Les gens ne doivent jamais perdre de vue que les forces de sécurités sont issus de la population qu’elles sont censés protéger. Ils doivent toujours se rappeler que les trafiquants et les consommateurs font aussi partie de la population et que le fait de les dénoncer, n’est pas un mensonge mais un acte de civisme. En permettant à la police, la douane ou bien la gendarmerie d’arrêter un trafiquant de drogue, vous avez peut-être sauvé un proche parent, un ami, ou votre propre enfant des griffes de la drogue.

Je lance alors un appel à toutes les populations à nous aider à les protéger contre la drogue.

Par ailleurs, je souhaiterais bien voir les Etats du monde entier, investir davantage dans la prévention, en informant les populations sur les risques liés à l’usage des produits stupéfiants par des spots publicitaires, des conférences entre autres. En effet, beaucoup de consommateurs sont piégés par la drogue car ils n’en connaissent pas les risques à long terme.

Lieutenant SANGARÉ

Methamphetamine ©UNODC

22

Cheikh TOURÉCoordinateur de projet

Melinda MANCEBO,Expert en Criminalistique

Babacar DIOUFExpert en Réduction de la Demande de Drogues

J’ai rejoint le Projet CEDEAO depuis octobre 2015 et suis basée à Abuja. Mes domaines de compétence : Diplôme d’études approfondies en toxicologie et deux Masters (Biochimie et criminalistique) et d’autres certificats. Expérience en coopération avec les différents services d’enquête : Police, Gendarmerie, Justice, Douanes. Je travaillais en tant qu’Ingénieur en police technique et scientifique et Technicienne de scène de crime à l’Agence antidopage nationale française. Ma valeur ajoutée au projet : « Une aide technique efficace et durable aux services de police technique et scientifique en Afrique de l’Ouest, la création d’un réseau qui permettra d’apporter de la fluidité et de la fiabilité aux résultats nécessaires à l’application de la loi. »

Basé à Dakar, a rejoint le projet depuis juin 2016. Babacar est titulaire d’un DEA en Sociologie, d’un DSTS en Travail Social et d’un Master en Santé Publique avec une excellente connaissance du système de santé au Sénégal et en Afrique de l’Ouest. De solides aptitudes en gestion, suivi et évaluation des politiques de santé (santé reproductive, VIH/ Sida et assurance maladie) ainsi qu’une expérience en approches sur la réduction de la demande de drogues. Excellentes aptitudes dans l’analyse des données et les études quantitatives et qualitatives. Il a aussi une expérience dans les méthodologies participatives d’évaluation rapides. « Avec les connaissances et l’expérience acquises, je m’engage à apporter au Programme CEDEAO le soutien nécessaire afin que les Etats et les communautés disposent de capacités adéquates à prévenir, traiter et réinsérer les personnes victimes de l’abus de drogues pour le développement et le bien-être de notre sous-région. »

Coordonnateur du Programme régional à l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Cheikh Touré a une vaste expérience dans la gestion des programmes, souvent, dans les situations d’urgence complexes et les environnements post-conflit, engagé à contribuer à l’amélioration de l’Etat de droit et la gouvernance dans les pays en développement. Son premier emploi dans le développement international est obtenu avec la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (IFES) à Washington, où il se concentre sur les processus démocratiques et la lutte contre la corruption en Afrique de l’Ouest, en particulier au Nigeria et au Libéria. Cette expérience du terrain le motive et le conduisit à travailler avec le PNUD au Tchad, avec le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) au Tchad, et l’ONUDC au Sud-Soudan, en République démocratique du Congo, en Palestine, en République démocratique populaire du Laos. Cheikh Touré possède une vaste expérience en matière de gouvernance et d’application de la loi. Il est titulaire d’un Diplôme supérieur d’Administration et de Management de l’Institut Supérieur d’Administration et de Management (ISM) à Dakar - Sénégal et titulaire d’une maîtrise de l’École du Service extérieur de l’Université de Georgetown.

A LA RENCONTRE DE L’ÉQUIPE DU PROJETLa mise en œuvre du Projet CEDEAO a demandé des profils diversifiés et multidisciplinaires. L’équipe a été progressivement réunie. Les hommes et femmes qui ont décidé de relever le challenge de la lutte contre la drogue au sein du projet sont présentés dans ce numéro. Ils sont répartis entre Dakar et Abuja.

23

Monika HILLEBRANDChargée de Programme et de Liaison

Amadou Mansour DIOUFChargé de communication

Amadou Mansour DIOUFAssistante administrative et financière

Gary HYDEExpert de l’application de la loi

Amadou Mansour DIOUF, chargé de la communication, basé à Dakar et a rejoint depuis le 7 mars 2016. M. Diouf est un journaliste de formation et titulaire d’une maîtrise en communication et journalisme, d’une maîtrise en gestion de l’information et d’un Diplôme en littérature (Université de Dakar).Compétences : Communication pour le développement, production de contenus, communication stratégique ... A travaillé comme chargé de l’information pour le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et pour le Bureau régional de l’UNICEF. Il a acquis une vaste expérience en communication pour le développement, Communication humanitaire et journalisme, à partir de postes précédents à l’Agence de presse africaine, l’Institut Panos Afrique de l’Ouest et ENDA Tiers Monde ... Son défi : utiliser la communication comme outil de changement pour le projet.

A rejoint le projet de la CEDEAO depuis le 2 mai 2016. Mes champs de compétence : Finance, Administration et Gestion / Ressources HumainesActivités antérieures : Finance, Administration et Logistique, Gestion / Ressources HumainesMa valeur ajoutée : la responsabilisation adéquate et la gestion des ressources du projet, et l’administration générale du projet pour assurer les objectifs du projet sont atteints.

Basée à Dakar, a rejoint den mars 2015. Ses responsabilités : agit comme agent de liaison entre l’équipe du projet de l’ONUDC à Abuja et l’équipe basée à Dakar; assure une coordination stratégique et le reporting, prépare tous les rapports narratifs en respectant les règles éditoriales propres à l’ONUDC et l’Union européenne ; assure une coordination et une bonne circulation et partage de l’information entre staffs ; Monika assure le suivi et facilite la mise en œuvre du programme, gère de façon pragmatique des tâches nécessaires relatives au bon fonctionnement des activités et coordonne les travaux menés par le Bureau;

Gary est un ressortissant américain, titulaire d’un diplôme en Management, d’un diplôme en droit et 25 ans d’expérience dans l’application de la loi fédérale, il a enquêté sur tous les types de crimes, dirigé les enquêteurs, et a servi comme procureur fédéral, conseiller juridique, formateur juridique, chargé du renseignement criminel et conseiller contre le blanchiment d’argent avec INTERPOL. Il détient les habilitations de praticien du droit et des certifications de l’Association des spécialistes certifiés contre le blanchiment d’argent, de l’Association des examinateurs financiers certifiés et l’Association internationale des enquêteurs de crimes financiers. Il parle couramment le français et s’exprime aussi en espagnol et en portugais. Dans les 16 mois, il a mis au point un plan de travail chiffré détaillé, effectué 5 missions d’évaluation des capacités, a supervisé la production de sept rapports-pays, et créé des équipes techniques d’experts francophones lusophones et anglophones ; il a également supervisé le développement et la mise en place de cours de formation appliqués contre le trafic de stupéfiants en trois langues différentes sans traducteur.

24

Kamal TOURÉchargé du programme eLearning

Kamal TOURÉ, chargé du programme eLearning officier est titulaire d’un diplôme d’ingénieur en technologie de l’information obtenu à l’École Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Kamal est également certifié en gestion de projet (PMP, PRINCE2). Après avoir travaillé quelques années dans l’informatique, il a continué dans la mise en de chaîne d’approvisionnement (Supply chain) et des systèmes logistiques dans plus de 12 pays sur 4 continents. Kamal nous rejoint avec une vaste expérience dans la formation (face à face et à distance) et dans la mise en œuvre de projets acquis durant ses 10 ans d’expérience, avec une grande partie dans les organisations humanitaires comme Oxfam et MédecinsSans frontières, d’où il nous a rejoint.

Abiola, Olaleye Chargé de programme Epidemiologie

Il est basé à Abuja et a rejoint le projet depuis Juin 2016. Domaines de compétence : épidémiologie, biostatistiques, prévention du VIH, soins et soutien, la santé des adolescents (y compris la prévention de l’abus des drogues) ; Suivi et évaluation des programmes de santé publique et de développement, conduites d’études y compris enquêtes; gestion des programmes de santé publique.Auparavant, il a travaillé comme conseiller technique principal au Projet du Fonds mondial, à Abuja, au Nigéria, en tant que coordinateur d’Etat du programme pour le Fonds mondial Round 9, phase 2 du projet ; et coordonnateur provincial de thérapie antirétrovirale Rivers State, Nigeria ; Programme national de traitement du VIH, Province de Free State, Afrique du Sud. Abiola est membre associé du Collège ouest-africain des medecins (santé communautaire) et récipiendaire de l’Académie honoraire de l’Université de Pretoria et a reçu la médaille du mérite pour la jeunesse du Gouverneur de l’Etat du Niger gouverneur Merit Award.

CLAIRE DUBOIS-LIDONSpécialiste en Management de Projet

CLAIRE DUBOIS-LIDON, Spécialiste en Management de Projet, Claire est basée à Dakar et a rejoint le projet depuis juin 2016. Elle est spécialiste des questions de Politiques de Défense et de Sécurité, de Gouvernance et des Affaires Publiques. Claire a été consultante pour le Programme Alimentaire Mondial, Bureau Régional pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, consultante pour l’état-major européen de l’Eurocorps, à Strasbourg (France) et stagiaire à la Chambre des Représentants des États-Unis (Capitole), Washington DC (Etats-Unis). Sa passion pour le maintien de la paix et les thématiques de lutte contre la criminalité organisée ainsi que ses compétences en gestion de projet seront un atout pour le projet.

Khoudia Diallo Assistante Voyage et logistique

BTS (Brevet de Technicien Supérieur au CMFC obtenu en 2007 un Master 1 en Administration des affaires à l’Institut africain de gestion (IAM) à Dakar au Sénégal. Mon domaine d’intérêt était-marketing et communication. En 2012, j’ai terminé une licence en gestion de projet (DTS) à l’Ecole Nationale d’Economie Appliquée (ENEA). J’ai travaillé comme adjoint au rédacteur en chef à l’Agence de presse PANAPRESS jusqu’en 2007, lorsque je suis allée à OPEN Society West Africa (OSIWA) comme réceptionniste et adjoint administratif. Avant de rejoindre OSIWA, j’ai eu l’occasion de travailler avec Aide et Action (Direction Afrique) et assistante administrative à l’Ambassade d’Afrique du Sud. J’ai acquis beaucoup d’expérience de ces positions. En Novembre 2013, j’ai intégré un projet financé par Bill et Melinda avec IntraHealth Sénégal comme adjoint du programme avant de travailler avec l’Organisation de l’aviation civile internationale en tant qu’assistant de l’équipe. Depuis le 15 janvier 2016, j’ai intégré l’ONUDC comme Assistant Voyage et logistique

25Sokhna Sock Assistante Ressources humaines

Sakina FRATTINA, Chargée de programme

J’ai rejoint le projet CEDEAO depuis février 2016 et suis basée dans le Bureau ONUDC de Dakar. Auparavant je travaillais comme assistante Ressources humaines au PNUD Dakar. Je totalise une expérience de 07 ans de travail avec institutions internationales. Comme adjoint des ressources humaines, mes responsabilités sont axées sur le processus de recrutement, onboarding du personnel, processus d’évaluation du personnel, le suivi et la mise en œuvre des règles et règlements. Je donne un appui à toutes les activités au sein du Projet notamment durant les ateliers. Mon travail est aussi de veiller à ce que tous les documents du projet et timesheet sont correctement archivés et conservés.

Sakina est diplômée de l’Université Paris I, Panthéon-Sorbonne (Maitrise de droit). Ses études juridiques ont porté principalement sur le droit international public et les droits de l’homme au niveau national, régional et international. Elle détient également une maîtrise en droit (LL.M.) à l’Université McGill, Montréal - Canada. Avant de rejoindre le projet d’UNODC de support à la CEDEAO, Sakina a travaillé comme auditeur de justice à la Cour d’appel de Paris en France.Sakina, est une professionnel dévouée et innovatrice, avec des expériences de recherche et de la communauté, en 2006, au sein de l’ONUDC au Laos, elle a documenté et rapporté sur les violations des droits humains liées à la drogue et la traite des personnes au Laos et en Asie du Sud-Est. En outre, elle a été impliquée dans le dernier recensement de l’opium dans les zones éloignées du Nord du Laos. Sakina a aussi travaillé les réformes juridiques. Humble et énergique avec un talent pour apprendre de nouvelles compétences, elle a conceptualisé la première campagne de prévention de la toxicomanie pour les jeunes au Laos impliquant des célébrités locales.

26La CEDEAO et l’ONUDC signent la Lettre de coopération sur la lutte contre le trafic illicite de drogues, le crime organisé et l’abus des drogues en Afrique de l’Ouest.

Abuja, 20/09 / 2016- La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), en marge de la 71e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 19 septembre 2016, ont signé une lettre de coopération pour confirmer leur engagement à une mise en œuvre efficace et intégrée du Programme régional de l’ONUDC et du Plan d’action de la CEDEAO de lutte contre le trafic illicite de drogues, la criminalité liée organisée, la corruption et le terrorisme, ainsi que l’abus de drogues en Afrique de l’Ouest.

Cette coopération entre la CEDEAO et l’ONUDC intervient à un moment où le développement, la paix et la stabilité de l’Afrique de l’Ouest sont menacées par la criminalité transnationale organisée, le trafic illicite de drogues, le terrorisme, la corruption, le blanchiment des avoirs criminels et le financement du terrorisme, la faiblesse du système de justice pénale, ainsi que le VIH / sida et la toxicomanie. Ces menaces en constante évolution, si elles ne sont pas réprimées, vont compromettre en fin de compte, le développement social, économique et humain de la région.

Suite à l’évaluation des résultats du Programme régional de l’ONUDC et du Plan de la CEDEAO pour l’Afrique de l’Ouest 2008-2014, et compte tenu des menaces et des tendances émergentes, l’ONUDC a mis au point

son nouveau programme régional pour l’Afrique de l’Ouest, tandis que la CEDEAO a élaboré son plan d’action régional contre le trafic illicite de drogues, le crime organisé et l’abus des drogues en Afrique de l’Ouest, couvrant (tous les deux plans) la période 2016-2020 pour leur mise en œuvre.

Ces deux documents stratégiques visent à créer une synergie d’efforts pour faire face avec succès aux menaces actuelles et futures en Afrique de l’Ouest. Ils sont en phase et stratégiquement complémentaires afin de soutenir un cadre d’actions collectives nationales, régionales et inter-régionales pour renforcer les capacités des États dans les domaines de la gouvernance, la sécurité et la promotion de la santé, reliant les acteurs nationaux, régionaux et inter-régionaux.

La lettre de coopération a été signée par Son Excellence, Marcel de Souza, Président de la Commission de la CEDEAO et M. Yury Fedotov, Directeur exécutif de l’ONUDC au nom des deux institutions.

.

Département de la communicationCommission de la CEDEAO

27

28

L’un des résultats attendus du projet XAW/Z28 est de mettre en place des Centres de Formation Informatisés (CFI) dans certains pays de la CEDEAO et de la Mauritanie. (Résultat 4.1.3).

A cet effet, 5 pays ont été identifiés : la Sierra Leone, le Ghana, le Sénégal, le Togo et la Guinée Bissau. Ces pays bénéficieront d’Unités de Formation Mobiles (UFM) qui seront installées principalement dans les écoles de formation des institutions chargées d’appliquer la loi (douane, police, et gendarmerie). D’autres endroits plus décentralisés pourront être considérés également. Chaque centre devra être autonome en électricité et en connexion internet.

Une Unité de Formation Mobile est un ensemble d’ordinateurs (serveur et clients), d’écouteurs et d’équipements réseaux, qui permettent aux officiers chargés de faire appliquer la loi dans le domaine de la lutte contre le trafic international de drogue et la criminalité, d’avoir accès au cours développés par UNODC sur la lutte contre les drogues illicites, le crime et tout autre sujet pertinent (https://www.unodc.org/eLearning/en/courses/course-catalogue.html).

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS E-LEARNING : OBJECTIFS ET CIBLES

L’UFM comprendra les plus de 100 cours disponibles en anglais, plus la version traduite (en Français ou en Portugais, selon le pays) de certains cours sur lesquels les utilisateurs seront formés. Ces cours seront accessibles en mode déconnecté, via un réseau local, sans avoir besoin d’une connexion Internet. Cependant, il y a aussi une plateforme en ligne où tous les cours (et leurs versions traduites) sont disponibles, et on peut y accéder à partir de n’importe quel endroit au monde (https://www.unodc.org/eLearning/en/courses/course-catalogue.html).

Par ailleurs, les objectifs du eLearning ne se résument pas qu’à mettre en place des CFI dans ces 5 pays. Le eLearning entend contribuer de manière globale à tous les projets du ROSEN en Afrique de l’Ouest, en les aidant à inclure une composante eLearning dans leurs projets et en offrent le eLearning comme un service d’entreprise au sein de l’ONUDC, afin de faciliter et d’améliorer les connaissances des officiers chargés d’appliquer la loi sur tous les mandats de l’ONUDC.

Kamal TOURÉ, chargé de programme eLearning, ONUDC

29

« Le trafic de drogue est en hausse en Afrique de l’Ouest du fait que la production de drogues de synthèse et leur

utilisation sont en augmentation dans la région ».Source : Rapport annuel ONUDC