20
L e m a g a z i n e d O m a r L e - C h é r i Nº20 septembre 2013 • Liban Liban L'école francophone dans les camps palestiniens

Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Numéro spécial éducation dans les camps palestiniens de l'UNRWA, rédigé par des professeurs des écoles francophones des camps de réfugiés palestiniens sous administration onusienne, début septembre 2013.

Citation preview

Page 1: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

L e m a g a z i n e d ’ O m a r L e - C h é r i

Nº20septembre 2013 • Liban

Liban

L'école francophonedans les campspalestiniens

Page 2: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

Le bureau de l’ambassade de France auprès de l’UNRWA – l’Office de Secourset de Travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine –, a organisé,en collaboration avec l’association Omar Le-Chéri, un programme de for-mation au journalisme adressé aux professeurs francophones de l’UNRWA.Dix-sept enseignants travaillant dans les camps de réfugiés palestiniens auLiban ont pu suivre des ateliers d’écriture animés par des journalistes fran-çais ; tous étaient rassemblés au siège de l’agence onusienne, à Beyrouth, du2 au 6 septembre 2013.Je suis heureux de pouvoir vous présenter le fruit de leur travail : c’est grâceau dévouement et à la persévérance de nos professeurs que ce « Tand’M »est publié aujourd’hui. Dans ce numéro spécial consacré aux écoles del’UNRWA, les enseignants partagent leurs connaissances, leurs opinions,mais aussi leurs préoccupations. Les enquêtes et les investigations dévoiléesdans ce magazine sont le résultat d’un travail de longue haleine. Nous som-mes fiers de pouvoir vous présenter, chers lecteurs, de précieuses analysessur l’avenir du français dans les camps palestiniens, le plurilinguisme qui s’ydéveloppe, et sur la question des réfugiés palestiniens affluant de Syrie.Je tiens à remercier Antony Drugeon et Gwen-Haël Denigot, venus de loinpour partager leurs talents de journalistes. Je dédie ce numéro à tous nos pro-fesseurs ainsi qu’à leurs élèves ; enfin, à l’enthousiasme et à l’investissementde tous : un bel exemple de collaboration heureuse et fructueuse !Bonne lecture !

Aurélien Lechevallier, Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle et directeurde l’Institut français du Liban.

2

Édito / Sommaire

3

4

6

8

9

11

12

13

14

16

18

Directeur de la publication : Paul Balta. Coordinateurs de l’atelier : Gwen-Haël Denigot et Antony Drugeon.Conception graphique : Hicham Abou Raad (www.image-h.fr). Rédaction : Amina Alabdallah, Rana Ali, RidaAnnan, Mirna Chaabo, Rana Dakwar, Fatima Elmosleh, Khaled El-Naanaa, Nader Ghoneim, AbderrahimHalloumi, Hana Himmo, Mirna Khalil, Hana Mayassi, Amena Safadya, Nadine Said, Basel Sokkarieh,Mohamed Youssef, Nahida Zaabout. Coordinateur du projet : Raid Abu Zaideh, attaché de l’ambassade deFrance auprès de l’UNRWA. Photo de couverture : Omar Mosleh.

Tand'M n°20 est un magazine réalisé à partir des articles rédigés par 17 professeurs francophonespalestiniens de l’UNRWA, enseignant en français dans les camps de réfugiés palestiniens au Liban.Réalisé à Beyrouth à l'occasion d'un atelier de formation de formateurs, animé par deux formateursde l'association Omar Le-Chéri, du 2 au 6 septembre 2013. Conçu et soutenu par l’Ambassade de

France au Liban en partenariat avec l'UNRWA au Liban. Tand'Mn°20 a été imprimé à 1000 exemplaires.

www.omarlecheri.net [email protected]

Le Liban, pays du plurilinguisme

Les écolesfrancophones dans les camps :quitte ou double ?

Deux adolescentsréfugiés palestinienstraversent laMéditerranée...

« Kafa ! » (stop !)à la violence contreles enfants à Chatila

Doubles réfugiés :les écolierspalestiniens de Syrie

L’intégration auquotidien des élèvespalestiniens réfugiésde Syrie

La santé se joue aussi dans les écoles

L'équipementtechnologique, nerfde la guerre desécoles au Liban

Les réseaux sociauxs'immiscent entreles professeurs et leurs élèves

Les enfantss'amusent aussi dans les camps !

Entre devoirs etloisirs, l'après-midichaotique des adospalestiniens

Il n’y a pas d’âgepour apprendre !

Page 3: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

3

erci Ktir. » (merci beaucoup),« Hi, Kifik? » (Ça va ?)... des for-

mules courantes dans le paysage linguis-tique libanais. Et encore le contexte libanaisne peut-il être réduit aux trois langues offi-ciellement enseignées à l’école : l’arabe« classique », le français et l’anglais, car lepaysage social au Liban est en perpétuelchangement : Libanais Arméniens, réfugiéspalestiniens, irakiens et syriens, Soudanais,Egyptiens, Sri Lankais, Philippins...En 1920 après la chute de l’empire Ottoman,le Liban est soumis au mandat français.L’enseignement bilingue se renforce et lefrançais est déclaré langue officielle avecl’arabe. A l’indépendance, en 1943, la cons-titution replace l’arabe comme langue offi-cielle unique. Cependant, la politique édu-cative de l’époque donne le droit auxdifférentes communautés religieuses dupays de fonder leurs propres écoles. Cetteliberté a permis d’introduire dans les écolesplusieurs langues : l’italien, l’arménien, l’an-glais... Le nombre de francophones ne dimi-nue pas pour autant car ces francophonessont devenus trilingues voir plurilingues.

Le français : quelle réalité ? D’après des enquêtes menées par l’Agencefrancophone pour l'enseignement supérieur et la recherche et les Fiches duMonde Arabe de l’Université Saint-Joseph,52,2% des adultes libanais (>15 ans) résidant au Liban parlent français dont19,8% qui sont parfaitement francophones.La communauté chrétienne maronite estmajoritaire et revendique sa francophoniegrâce à son lien avec la France. Est-ce àdire que le français est la prérogative de lacommunauté chrétienne libanaise ? Rienn’est moins sûr, car musulmans sunnites etchrétiens grecs orthodoxes sont aussi fran-cophones bien qu’il s’agisse moins pour

eux d’un critère de distinction sociale. Parailleurs, le Sud du Liban, qui préfèrait choi-sir l’anglais comme langue de scolarisation,voit aujourd’hui la présence de nombreuxétablissements francophones pour répondreaux besoins des familles musulmanes chii-tes qui retournent au pays après des annéesd’exil passées en Afrique de l’Ouest et dontles enfants ne parlent pas l’arabe.La réalité francophone libanaise est doncliée à une appartenance confessionnelle,mais surtout a une tradition éducative. Lefrançais, s’il est une « langue étrangère »pour certains groupes communautaires,comme les Palestiniens, est aussi une lan-gue seconde dans le pays. Il joue un rôlesocial important dans le système éducatifet dans la production culturelle, sans êtrereconnu officiellement. « Les francopho-nes libanais ont défini les critères d’unelangue seconde dont l’acquisition passepar l’école et dont l’apprentissage est pré-coce. Elle vient en second lieu après la lan-gue maternelle et elle est utilisée plus tarddans un environnement autre que l’envi-ronnement scolaire », explique la journa-liste Patricia Khoder dans L’Orient - LeJour. J.P. Cuq et I. Gruca, professeurs àl'université Stendhal de Grenoble, renché-rissent : « Dans un pays comme le Liban,on peut trouver dans une classe des casde figure différents et divers de cette lan-

gue tellement la situation est complexe etévolutive : un français langue "presque"maternelle, un français langue seconde,un français langue de scolarisation, ouencore langue étrangère… »Qu’en est-il dans les camps palestiniens ?Dans une communauté où l’anglais restetrès majoritaire, certainement dû au faitque la Palestine a été pendant longtempssous mandat britannique (de 1920 à 1948) etque l’UNRWA, organisme issu des NationsUnies, tend à avoir une politique plutôtanglophone car l’anglais est la langue poli-tique actuelle, celle de la communautéinternationale, les écoles francophones s’ef-forcent ainsi de développer un intérêt pourla langue française et la culture franco-phone, mais aussi d’offrir aux réfugiés dePalestine les moyens de s’intégrer au Libanpar le biais de la langue française.

Le Liban, pays du plurilinguisme M«

Nadine Said

La francophonie chez les Palestiniens du Liban

Page 4: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

4

e suis quand même optimiste ».Raïd Abu Zaideh, attaché de

l’ambassade de France auprès del’UNRWA et responsable du Bureau fran-çais (voir p. 19), nous accueille avec unsourire confiant au siège de l’UNRWA àBeyrouth. Pourtant, Abou Khaled, pèred’un premier enfant ex-élève francophonedans une école de l’UNRWA, veut main-tenant mettre son second enfant dansune école anglophone : « Au moins, c’estfacile de trouver des personnes dans lecamp pour l’aider à faire ses leçons ».Abdel Rahman Yassin, ancien directeurd’une école francophone, tire la sonnetted’alarme : « si le Bureau français à

l’UNRWA continue sa politique d’austé-rité, les écoles francophones disparaî-tront bientôt ». En effet, les bourses dimi-nuent et les élèves affrontent des

difficultés à poursuivre leurs étudessecondaires et universitaires. Cette politique d’austérité vient de lacrise économique qui touche l’Europe etnotamment la France. R. Abu Zaideh l’ad-met ; mais il ajoute : « le Bureau, malgrétout, continue à promouvoir la languefrançaise et présente ainsi un ensemblede prestations auprès des élèves (créerun univers francophone en proposant descolonies de vacances, en donnant desbourses pour les lycéens et les étudiants

Les écoles francophonesdans les camps : quitte ou double ? En 2001, il y avait 1271 élèves inscrits dans les écoles francophones de l’UNRWA au Liban. En 2013, ils n’étaient plus que 744 : une chute de 42%.

J

L’avis des professeursDNL* à l’école MajdalLa chute d’effectifs des élèves dansles écoles francophones est due à :• L’absence des centres d’aide fran-cophones ce qui empêche nos élèvesde recevoir le soutien hors de l’école.• L’absence d’échange avec les élè-ves du camp à cause de l’entourageanglophone dominant. Nos élèves sontpresque marginalisés.• Le bas niveau des élèves en fran-çais nous oblige à utiliser la languearabe comme langue d’appui pendantles cours.• L’inexistence d’un lycée francophonegène les parents qui trouvent beau-coup de difficultés à suivre les étudesde leurs enfants.

*Disciplines non linguistiques (sciences, etc.).

En classe d’EB1 (CP en France), lesélèves commencent à apprendre lefrançais comme première langueétrangère.A partir d’EB5 (CM1), les maths et lessciences sont enseignées en français.A partir de la classe d’EB7 (5e), lesélèves apprennent l’anglais commedeuxième langue étrangère.

«

Page 5: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

5

universitaires...) comme auprès desenseignants (continuer à les former sur-tout les enseignants des D.N.L « disci-plines non linguistiques »). Et auprès del’établissement, en autonomisant lesdirecteurs. »De leur côté, A. Yassin comme AbuKhaled, trouvent que le Bureau françaisne fait pas assez pour soutenir lesenfants palestiniens. Surtout que lesdéfis augmentent, avec la domination del’anglais. Les centres d’aide aux devoirsanglophones sont largement implantésdans les camps, tandis qu’il n’y en paspour le français.« Je ne parle pas français, ni ma femme,nous avons eu beaucoup de mal à assu-rer une aide au devoir à notre enfant »,indique A. Khaled. Le problème ne s’ar-rête pas à l’aide aux devoirs. « Nos élèves

ne travaillent pas avec leurs camaradesanglophones, ils se sentent isolés etmarginalisés dans le camp », soulignel’ancien directeur.L’attaché linguistique s’accroche à sonoptimisme en se basant sur les projetsdu bureau et l’effectif qui, pense-t-il, vaaugmenter cette année.La question de l’effectif agace Souhad,étudiante qui vient d’obtenir son breveten 2013. Elle refuse que nous la voyionscomme un chiffre : « je suis pessimiste etje me pose des questions sur l’avenir, je

veux faire ma classe secondaire dans lecamp comme les élèves anglophones,mais malheureusement il n’y a aucunlycée francophone au camp. Mon pèreveut que je m’oriente vers l’anglais, carc’est plus facile de trouver un lycée ainsiqu’une université et plus tard un travail »,soupire Souhad.Pour poursuivre sa scolarité en lycéefrancophone, la seule solution est l’ins-cription dans le système libanais, payant.Des frais que compense en partie l’am-bassade de France, faute de mieux.

Écoles anglophones en 2013 : 64

Écoles francophones en 2013 : 4

Élèves anglophones en 2013 : 31469

Élèves francophones en 2013: 744Source :www.unrwa.org

Abderrahim Halloumi, Nader Ghoneim et Mohamed Youssef

Page 6: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

6

’aventure commence le 21 aoûtquand Nour (14 ans), m’appelle

et me demande si on a obtenu le visa. Danssa voix inquiète, il y a toute l’incertitude surla réalisation de ce rêve : il ne reste quequelques heures avant le départ mais onest toujours sans visa…A 17h, on obtient le visa mais Hassan Saleh,un troisième élève, n’a pas eu cette chance,que la plupart des Palestiniens attendenten vain.A 2h du matin, Nour et Ali (14 ans) sont àl’aéroport, prêts à embarquer pour un autremonde, une autre vie...L’avion arrive à Rome pour une escale de6 heures ; l'ambiance est incertaine :Nour est encore stressée parce qu’elle afailli ne pas partir en raison d’une erreurde nom sur son billet d’avion. Ali, de soncoté, est un peu inquiet, c’est la premièrefois de sa vie qu’il s’éloigne de sa famille.Plutôt que de se morfondre à l’aéroport,nous décidons d’exploiter la journée pourune petite visite... Là, la découverte com-mence !

Escale à RomeUn taxi, et hop, direction le centre-ville deRome ! Première étape, le Colisée. Ali sortimmédiatement son appareil photo et com-mence à mitrailler tout ce qui l’entoure,tandis que Nour me demande de la prendreen photo avec son portable, devant l’une

des sept merveilles du monde. A mes yeux,ces deux jeunes enthousiasmés par cequ’ils découvrent pourraient bien être lahuitième merveille...Le Forum, la fontaine de Trevi, les rues tor-tueuses, tout les ravit, mais l’expérience àSaint-Pierre est inoubliable. Je leur expliquece qui se passe sur la place et je leur mon-tre où se trouve le Pape quand il donne labénédiction dominicale. Soudain, Nour mepasse son portable et me dit avec naïveté :« Monsieur, je vais monter au balcon etvous, restez là pour me prendre en photo ! »Après avoir bien ri, retour à l’aéroport oùnous avons encore le temps de goûter à labrioche italienne en guise de petit déjeu-ner, avant d’embarquer pour Marseille.

Vers l’indépendance 15h, enfin à l’hôtel. Première surprise pournos jeunes aventuriers : les chambres indi-viduelles. Pour la première fois de leur vie,ils vont dormir seuls, à plus de 4000 km de

leurs parents. C’est le moment d’être auto-nome. Je leur propose de sortir mais ilssont vraiment fatigués et préfèrent dormir.Jour 2. Dès le matin, on se regroupe dans lehall de l’hôtel : Turcs, Français, Algériens,Marocains, Tunisiens, Libanais etPalestiniens, nous nous rendons en groupeà la Villa Méditerranée (le « centre inter-national pour le dialogue et les échangesen Méditerranée » inauguré en avril 2013 àl’occasion de Marseille capitale européennede la culture 2013). Nous découvrons avecsurprise et un peu d’inquiétude que Nour etAli sont les plus jeunes de toute la bande.La plupart des jeunes sont lycéens, certainmême étudiants à l’université !Le travail se déroule pendant une semainedans le but de créer des projets qui unissentles jeunes de la Méditerranée. Une paletted’ateliers est offerte, du plus ludique au plusconceptuel, tous pour permettre la rencon-tre et les échanges entre les jeunes. Ali etNour choisissent l’atelier « Echanges et

Deux adolescents réfugiés palestiniens traversent la Méditerranée…Nour et Ali, deux adolescents réfugiés palestiniens du Liban, voyagent en Europe pour la première fois de leur vie, pour participer aux rencontres méditerranéennes de la jeunesse à Marseille. Leur accompagnateur, Khaled El-Naanaa, directeur de l’école Ras El-Aïn de Beyrouth où les deux jeunes sont scolarisés en classe de EB8 (4e), assiste émerveillé à leur métamorphose, et raconte.

L

Page 7: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

7

opportunités » le matin et l’atelier « Street-Art » l’après-midi. J’assiste quant à moi àla table ronde « Culture et patrimoine », aucours duquel je prends conscience de ladichotomie entre ces deux termes pour nousréfugiés palestiniens au Liban...

Parler français chaque jourLes premiers jours étaient très durs pourtous les deux. Tout est en français, ilsaffrontent non seulement un obstacle lin-guistique, mais encore culturel et social :des moyens de transport inconnus (avion,train, métro et tramway), une ville et unecirculation organisée et respectée par lapopulation. Les vêtements, la nourriture…tout est différent, tout est intéressant maisfait aussi un peu peur. Les voyages formentla jeunesse, dit-on, et là nous sommes enformation accélérée !Ces obstacles mettent Ali et Nour dans une

situation de choc ; ils ne comprennent pasassez le français et ne veulent pas faire l’ef-fort nécessaire ou essayer de communi-quer. « C’est difficile ! » se plaint Nour. Mais,quelques jours après, elle se trouve dansl’atelier « Street art » en binôme avecEzgeh, une jeune Turque qui ne parle pasarabe, et, ô miracle, elles se parlent en...français ! Quand on a envie de communi-quer avec l’autre, on trouve toujours unmoyen. Et de fait, Ali et Nour se débrouillentbien avec le groupe, la langue de commu-nication étant le français. Mais dès que jesuis dans les parages, ils tentent de profi-ter de moi pour la traduction ! Je décidealors de leur parler systématiquement enfrançais parce que je sais qu’ils sont capa-bles de comprendre.A la fin du séjour, et pendant le Sommet,Ali et Nour se présentent devant le public etexpliquent en français ce qu’ils ont fait dans

l’atelier « Street Art ». Ils sont assezconvaincants pour que leur idée de créerun centre, qui aide les jeunes Palestiniensdans le camp à se regrouper et monter desprojets culturels et éducatifs, soit reprisepar les représentants de l'atelier et appré-ciée par le public.Cette immersion dans la langue françaiseété extrêmement bénéfique, tout commela découverte des échanges interculturels.Aujourd’hui, il se rendent compte non seu-lement de l’intérêt d’apprendre le françaiscomme langue de communication avecd’autres jeunes mais ils ont acquis uneassurance nouvelle dans le maniement dela langue : un vrai séjour linguistique !Le soir, avant d’embarquer dans l’avion duretour, Ali, joyeux, me demande si on varevenir une autre fois... Le virus du voyage etde la rencontre avec d’autres cultures a étéinstillé. Que répondre ? « Inchallah… » !

Khaled El-Naanaa

Les Rencontres méditerranéennes de la jeunesse se sont tenues du 22 août au1er septembre 2013 à la Villa Méditerranée. Une trentaine de jeunes - Libanais,réfugiés palestiniens du Liban, Turcs, Marocains, Tunisiens, Algériens et Français- se sont réunis autour de quatre thématiques (économie et environnement, poli-tiques alternatives, patrimoines et cultures, échanges et opportunités) pourréfléchir ensemble à leur avenir. La semaine d’activités artistiques et créativeset d’ateliers de discussion a été couronnée par un Sommet mettant en lumièrele travail effectué et les recommandations proposées par les jeunes pour desactions concrètes dans les pays méditerranéens.

Page 8: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

INSULTES ET VULGARITÉC’est une fin de matinée ensoleillée, la rueprincipale du camp est surpeuplée, bour-rée de piétons, de fumeurs de narguilé quisont aussi des chômeurs.Les enfants jouent dans la rue, c’est la findes vacances d’été. Fadi (11 ans), expliqueque pour lui la violence existe dans les éco-les, dans la rue, au sein de la famille etentre amis…Il connaît un ami battu par ses parents, quiparfois s’absente de son école parce qu’il ades marques de coups. Fadi ajoute :« Personne ne se sent suffisammentconcerné pour défendre ces enfants ».Omar, 9 ans, raconte que sa mère le cou-vre d’insultes et de mots vulgaires quandelle se fâche contre lui.

VICTIMES DE LA PAUVRETÉJamila Chahade, directrice de l’ONG pales-tinienne Atfal Al-Soumoud (les enfants dela résistance), basée dans le camp, est for-melle : « Les enfants sont battus par leursparents ».Mais ils pensent souvent que « c’est nor-mal » et que « c’est une punition ». Les

enfants n’osent pas dire non plus s’ils ontété agressés sexuellement par la famille. J. Chahade explique : « Il y a des violen-ces et on peut le remarquer, mais mal-heureusement les enfants ont peur de par-ler. On remarque des traces de violencesphysiques et mentales. Les parents ne tra-

vaillent pas… De plus, la plupart dans lecamp vivent en dessous du seuil de pauvreté, cette pauvreté prive malheureu-sement de nombreux enfants de leursdroits et les obligent à travailler avant l’âgelégal ».Pour cela, Atfal Al-Soumoud a construitdes systèmes de protection de l’enfancedans le camp comme le Centre de conseilfamilial, et travaille avec les enfants vio-lés… Des activités animées par des psycho-

logues spécialisés pour communiquer avecles enfants.La violence contre les enfants est l’un desproblèmes cruciaux et urgents dans lescamps les enfants sont des victimes, vivantdans un milieu social plus que catastro-phique, un camp de réfugiés où les condi-tions de vie et de travail, voire d’habitation,ne peuvent que favoriser la violence et l’ab-sence totale d’intimité dans les foyers. L’environnement quotidien est égalementextrêmement violent : hommes en armespartout, imagerie guerrière, barbelés...Comme souvent, ce sont les êtres les plusexposés à la supériorité des adultes qui enpayent le prix, êtres fragiles qui encaissentles coups (ou la bêtise) des adultes. Etcomme dirait François Truffaut, cinéastefrançais qui avait adopté la cause desenfants dans plusieurs de ses films, lesenfants ont la « peau dure », ils sont fortsà surmonter l’insurmontable, mais un jour,cette violence pourrait exploser en pleinefigure de la société des adultes !

8

La vie des enfants palestiniens dans les camps

Selon une étude conjointe du ministère des Affaires sociales du Liban et de l’association Kafa (Stop) (association humanitaire qui aide les enfants victimes de violences) plus de 10.000 enfantslibanais sont victimes de maltraitances et d’abus sexuels. Qu’en est-il de la situation dans les camps de réfugiés palestiniensdu Liban ? Reportage au quartier palestinien de Chatila, à Beyrouth.

Rida Annan

« Chaque homme est responsable de l’humanité... » GANDHI

« Kafa ! » (stop !)à la violence contre les enfants à Chatila

Mariam Mosleh

Page 9: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

u commencement de la crise enSyrie et après l’arrivée des réfu-

giés palestiniens de Syrie dans les campsdu Liban, et vue l’augmentation rapide deleur nombre, l’UNRWA s’est inquiétée de lasituation psychologique et éducative desenfants palestiniens de Syrie. Chaque enfanta en effet le droit à une éducation scolaire ;

elle a donc pris l’initiative d’intégrer cesenfants dans des programmes éducatifs spé-cialisés. Ce projet a été mis en place avecl'aide de l'ONG Right to play et de l'Unicef.

A chacun son écolePour réfléchir à l’intégration de cesenfants dans les écoles de l’UNRWA au

9

Doubles réfugiés : les écoliers palestiniens de Syrie La crise politique en Syrie a affecté les Syriens mais également les réfugiés palestiniens en Syrie, obligés de quitter leurs camps et de fuir à nouveau, cette fois vers les camps palestiniens au Liban. L’UNRWA au Liban doit dès lors intégrer leurs enfants dans ses écoles.

A Au Nord, en septembre 2013 il y a 860élèves palestiniens de Syrie inscritsdans 2 écoles, dont 374 à Manara(camp de Nahr El-Bared), et 483 à Al-Mazar (camp de Al-Baddawi). 37 pro-fesseurs ont été recrutés, 16 dans lapremière et 21 dans la seconde.

Page 10: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

10

Liban, l’organisation a fait venir en sep-tembre 2012 le responsable du pro-gramme scolaire de l’UNRWA en Syrie,avec une équipe d’experts des pro-grammes syriens, explique Abed Al-Karim Zeid, directeur de l’éducation del’UNRWA au nord du Liban. Principaledifficulté : en Syrie, la langue d’appren-tissage est uniquement l’arabe, tandisqu’au Liban s’y ajoute l’anglais ou lefrançais. « C’est donc avec l’aide d’une secondeéquipe d’experts de l’UNRWA au Libanque nous avons décidé de créer unprogramme mixte, contenant 70 %des programmes syriens et 30 % duprogramme libanais », explique A.

Zeid. Une proportion amenée à serééquilibrer progressivement au fildes ans.Trois stratégies d’insertion sont prévues,en fonction des enfants. Si l’un desparents de l’enfant est du Liban, alorsl’élève pourra être inscrit dans une école

au cursus libanais. Si les deux parentssont de Syrie, les élèves sont inscritsdans des écoles au cursus mixte. Lesélèves qui devaient passer le brevet et lebac en juin 2013 ont étudié le cursus liba-nais mais avec des professeurs spéciali-sés pour aider, simplifier et traduire lesmatières. Pour accomplir cette tâche,l’UNRWA a recruté 37 employés pour leseul nord du Liban.

La guerre, et après ?L’année scolaire 2012-2013 a démarré dansles écoles au cursus mixte par 6 semainesd’activités extra-scolaires et ludiques pouraider les enfants à se défouler, à oublierles scènes et expériences violentes de laguerre. Le tout avec une assistance psycho-logique. Une période récupérée en fin d’an-

née et validée par les examens ordinaires. La bonne réussite des élèves tend à prou-ver une bonne adaptation de leur part,selon A. Zeid. Mais quelques obstaclesdemeurent, en particulier l’absence depapiers d’identité et d’attestations scolaires,le faible niveau en langue étrangère et l’é-tat psychologique de quelques enfants. Des efforts ont donc été fournis parl'UNRWA pour faire respecter le droit desenfants à la scolarisation et faciliter leuradaptation aux camps libanais ; mais l'a-gence pourra-t-elle faire face à un éven-tuel nouvel afflux de réfugiés en cas debombardements américains ? L’organisationonusienne se dit prête à ouvrir de nouvelles écoles, affirme A. Zeid. Espéronsque les pays donateurs répondront alors àl’appel.

Rana Ali & Mirna Khalil

La santé des enfants réfugiés de SyrieLe département de la santé à l’UNRWA a également pris en charge cesélèves. Dr. Mohamed Nasser (médecin responsable du département de lasanté au nord) déclare que les professionnels de la santé dans les cli-niques de l’UNRWA ont réalisé des diagnostics psychologiques et médi-caux pour évaluer la capacité de chaque enfant à entrer en classe. Tous lesvaccins ont été mis à jour. Selon Dr. Nasser, dans les écoles, il n’existepas de maladies contagieuses issues de la guerre mais à cause de la sur-population dans les logements et des conditions de vie difficiles, les enfantsmalades ne guérissent pas rapidement. C’est pourquoi des campagnes devaccination et de prévention sont mises en place dans les écoles. Cesenfants reçoivent les mêmes soins médicaux que les enfants palestiniensdes camps du Liban, mais le docteur Nasser met en garde contre un risquede surpopulation : si le nombre de réfugiés de Syrie augmente, le dépar-tement de la santé aura besoin de recruter des employés pour pouvoirsuivre tous les enfants équitablement.

Mohamed Nasser, médecin responsabledu département de la santé au nord.

Abed Al Karim Zeid, directeur del’éducation de l’UNRWA au nord du Liban.

« L’UNRWA veille à ce que chaque enfantvenant de Syrie soit dans une école où il peutpoursuivre ses études. »

Page 11: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

11

Malgré les difficultés psychologiques et pédagogiques,la plupart des enfants s’adaptent à leur école.Reportage à Saïda.

’augmentation est impression-nante : de septembre 2012 à

septembre 2013, le nombre d’élèvespalestiniens de Syrie est passé de 100 à600 dans le seul collège pour fillesNaplouse, l’une des écoles de l’UNRWA àSaida (Sud du Liban) qui les scolarise,soit une hausse de 500%.L’agence onusienne organise l’ensei-gnement (voir article précédent) maisaussi des activités extra-scolaires avecdes associations sociales, commeRight to play et Association Nabeh.Les élèves sont répartis dans les clas-ses selon leur âge, ils ont leurs livres,leur matériel scolaire, leurs costu-mes... Les élèves commencent parparticiper aux activités extrascolairesorganisées par l’association Nabeh,pour améliorer leur état psycholo-gique », explique l’assistant de ladirectrice, M. Issam HousseinBons résultats malgré les diffcultésMalgré le manque de professeurs for-més au programme syrien, ils arriventà réaliser leurs objectifs. Nour Attalah,enseignante d’anglais, raconte : « J’aiune bonne expérience avec les élèvessyriens, et j’étais très contente de tra-

vailler avec eux, bien que j’avais desdifficultés à enseigner leur programme.En plus, les classes trop nombreusesrendaient la communication avec euxdifficile. Mais cela n’empêche pas d’a-voir un bon résultat scolaire ».Le dernier mois, les élèves syriens sui-vent les cours du programme libanais,ce qui leur permettra d’intégrer ce sys-tème scolaire, et donc à terme d’enpasser les examens officiels.Wajdi, élève de 14 ans, réfugié auLiban depuis un an avec sa famille(6 personnes), est satisfait : « Audébut j'avais peur de ne pas passerle brevet. Grâce à l’initiative de ladirectrice de l’école Naplouse, RolaAyoub, et avec la collaboration del’association chrétienne MojamaeAl-Kanaes (“Rassemblement d’égli-ses“), nous avons pu assister à desformations intensives pour prépa-rer le brevet. Je l’ai f inalementeu ! », se félicite-t-il Wajdi.Le flux des élèves réfugiés au Libanse poursuit, exerçant une pressioncroissante sur les capacités d'accueilde l’UNRWA. Jusqu'à quand ?

L’intégration au quotidiendes élèves palestiniensréfugiés de Syrie

Amena Safadieh, Hana Mayassi et Nahida Zaabout

RepèresLe Liban et la Syrie sont des paysd’accueil pour les réfugiés palesti-niens depuis 1948, ils se regroupentdans des camps fondés pour eux parl’UNRWA (Office de secours et de tra-vaux des Nations Unies pour les réfu-giés de Palestine dans le Proche-Orient). Cette organisation estresponsable d’assurer les besoinsessentiels des réfugiés palestiniensen matière de santé, d'éducation,d'aide humanitaire et de servicessociaux. Selon le Haut-Commissariatau réfugiés, il y a officiellement720 000 réfugiés syriens au Liban enseptembre 2013. Officieusement, onavance le chiffre de 2 millions. Selonl’UNRWA, en septembre 2013, il y aenviron 56 000 réfugiés palestiniensde Syrie au Liban, et ce nombrepourrait presque doubler d’icidécembre 2013. 14% d’entre eux setrouvent au Nord, 32% à Saida (Sud),21% à Beyrouth, 14 % à Tyr (Sud) et19% dans la Beqaa (Est). En Syrie,45 000 élèves voient leur rentrée2013 perturbée, seules 49 des 118écoles de l'UNRWA en Syrie ouvrantleurs portes. Au Liban, 3624 élèvesont été scolarisés par l’UNRWA pourl’année scolaire 2012-2013 dans 57écoles anglophones, puisque qu'au-cun enfant palestinien vivant en Syriene parlait français.

L

Page 12: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

’UNRWA assure aux réfugiéspalestiniens des services de

santé préventive et curative dans 28 centresde soins et hôpitaux. En pratique, tous lesenfants de réfugiés sont vaccinés.L’UNRWA fournit également des servicesde santé environnementale (services d’ap-provisionnement en eau potable, assai-nissement, etc.) dans 12 camps. Dans cetteentreprise d’éducation à la santé et de pré-vention, les écoles jouent un rôle crucial.Comment cela se passe-t-il concrète-ment ? Sana Al-Jawhari, enseignante desciences à l’école Sakhra, est égalementresponsable de la santé dans cet établis-sement. Elle dresse un état des lieux dela santé dans les écoles de Saida.

Quel est l’objectif principal de la santéscolaire ?Promouvoir la santé pour tous, inculqueraux enfants et aux parents une attitude posi-tive vis-à-vis des questions de santé, d’en-seigner les bonnes pratiques en matièred’hygiène, et de faire de la prévention.

Quel est l'âge des élèves dans votreécole?Entre 6 et 14 ans.

Quand organisez-vous les activités desanté scolaire ?Chaque année, il y a un grand projet lié àune journée de la santé mondiale de l’OMS,et plusieurs activités de santé dans les éco-les. Nous nous calons sur les journéesmondiales thématiques de l’OMS, commeles campagnes de sensibilisation sur l'hy-giène personnelle, ou l’alimentation saineet équilibrée. Nous réalisons égalementdes campagnes de vaccination et des cam-pagnes d’information auprès des parents etdes élèves en cas d’épidémie (H1N1, poux,etc.) et une sensibilisation aux mesures

d’hygiène et assurons une visite médicaleà chaque rentrée scolaire (yeux, oreilles,dents, etc.).

Comment soutenez-vous ces activités ?Nous faisons participer des infirmières etdes médecins des cliniques de l'UNRWA,qui se rendent dans les écoles pour sensi-biliser les élèves et les parents.

Quel était le projet de santé scolairel’année dernière ?L'année dernière, nous avons relevé plu-sieurs cas de diabète et d'hypertensionchez les élèves et il est apparu plusieurscas, qui sont actuellement traités.

Quelles sont les maladies les plus cou-rantes chez les élèves ?L’asthme, les allergies et les infectionsrespiratoires.

Comment expliquez-vous cela ?En raison de l'environnement - beaucoupd'enfants vivent dans des maisons humides

et mal ventilées - et du manque d'atten-tion de certains parents.

Et que se passe-t-il si un élève estblessé dans un accident à l'école ?Nous lui donnons les premiers soins surplace car dans toutes les écoles il y a aumoins une personne qui a suivi une forma-tion de premiers secours à la Croix-Rouge.Si nécessaire, cet élève sera transféré dansune clinique de l’UNRWA ou directementdans un hôpital extérieur si le cas est grave.

Rana Dakwar

La santé se joue aussi dans les écoles

12

L

Sana Al-Jawhari estenseignante et responsable de la santé à l’école Sakhra.

Page 13: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

13

u Liban, l’évolution des nou-velles technologies a été très

rapide au cours des années 2000. Lemonde éducatif s’en est naturellementemparé pour améliorer la qualité del'apprentissage. L’intégration de ces nou-velles ressources pédagogiques a per-mis de rendre les cours plus animés, cequi permet une meilleure mémorisa-tion du cours par les élèves. Autresavantages : apprendre à communiqueret à collaborer avec les autres et àrechercher des informations surInternet, même parfois dans uneambiance extra-scolaire.

Tableau numérique et compagnieLes outils technologiques utilisés enclasse sont de plus en plus nombreux :Aya Kibbe (17 ans), lycéenne dans uneécole de Makassed (école privée liba-naise musulmane), mentionne parexemple « le tableau numérique inter-actif, l’ordinateur (et la connexionInternet), le microphone, le rétroprojec-teur, la télévision… ». Ces technologiessont utilisées dans pratiquement toutesles matières, et surtout les mathéma-tiques, les sciences, la géographie… Elle retient en particulier que « les élè-ves sont toujours actifs, ils utilisent lesautres sens en plus de l’audition, ilscherchent, ils découvrent, ils manipu-

lent… ce qui fait disparaître la mono-tonie des cours ».Enfin, Aya insiste sur l’importance de cessupports en disant : « je n’imagine pas uncours de maths sans tableau numériqueinteractif, un cours de science sans labo-ratoire, ni bien sûr ne pas utiliser Internetpour les recherches ».Mais toutes les écoles libanaises nesont pas toutes aussi bien équipées :« J’ai eu la chance d’étudier dans plu-sieurs écoles privées assez riches pouracquérir tous ces équipements dontmanquent les écoles publiques »,reconnaît Aya.

Besoins de formationOù se situent les écoles de l’UNRWAdans ce panorama ? Elles sont assezbien dotées en matériel (ordinateurs…),mais, selon Rola Himmo, enseignantede français à l’école Ras El-Ein, lesprofesseurs se heurtent souvent à desproblèmes techniques (coupure ducourant électrique, défaut de mainte-nance, etc.). Elle soulève également leproblème du défaut de formation :dommage d’avoir du bon matériel donton ne sait pas se servir suffisamment !Heureusement, les professeurs qui ontsuivi une formation constituent uneéquipe pour aider et soutenir les aut-res profs. « Notre établissement suit

toujours l'évolution et le progrès scien-tifique et on a sans aucun doute besoinde renouveler régulièrement nosmatériels », conclut Rola, qui metcependant en garde contre une cer-taine dérive dans leur utilisation parles élèves, notamment avec Internet.« Il se peut que nos apprenants soientattirés par des réseaux sociaux inutilespour l’apprentissage, aussi tous cesmatériels sont strictement contrôlés »,par crainte que l’usage d’Internet neconduise à délaisser les livres et doncque les élèves soient faibles en lec-ture, et surtout qu’ils n’acquièrent pasle réflexe de chercher des informationsdans les livres. Il s’agit donc de trouverune utilisation raisonnée des nouvellestechnologies, aujourd’hui indispensa-bles à l’apprentissage, tout en conser-vant les méthodes traditionnelles dansle rapport au livre.

La technologie s'invite dans les écoles

L'équipement technologique, nerf de la guerre des écoles au Liban Des établissements privés aux écoles de l’UNRWA, la technologie s’installe de manière inégale dans l’éducation. Les avantages pédagogiques sont pourtant avérés.

Hana Himmo

AHana Himmo

Page 14: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

u Liban, on a dépensé 230 060 années sur les

médias sociaux pour le seul mois dejuillet 2012, soit en moyenne 6 heu-res et demie par mois et par per-sonne. Le rapport des plus jeunesau texte s'en trouve bouleversé :pour vous en convaincre, allez voircette vidéo sur YouTube d'un jeuneenfant de quatre ans, déjà habituéà la tablette, et à qui on remet unmagazine... et qui essaye de faireun zoom sur une page avec sesdoigts !L'enseignement ne pouvait resteren marge de ces bouleversementsapportés par Twitter, Pinterest,Facebook ou encore sur le réseauprofessionnel LinkedIn. Parce que ces réseaux sociaux ten-tent de rendre l'apprentissage plusfacile et intéressant, les professeurs

commencent à les intégrer dans leurpédagogie : certains professeurs delangues étrangères publient des

vidéos éducatives sur leur comptePinterest, en demandant aux élèvesde les suivre. D'autres peuventdemander à leurs élèves de se docu-menter via Instagram ou Twitter. Cesont d’excellents outils pédago-giques pour la majorité des discipli-nes et notamment pour les étudesde journalisme, communication,science politique, etc. En France, Florence Canet, ensei-gnante documentaliste à l'univer-sité de Toulouse, expérimente le

14

Les réseaux sociaux s'immiscent entre les professeurs et leurs élèves Aux Etats-Unis, pays natals de Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, mais aussi en France ou au Canada, on s'intéresse à l’intégration de ces technologies dans le système scolaire. Comment en tirer profit ? Et quelle est la situation au Liban ?

A

D'après Socialbakers.com, Facebook compte 1 594 040 utilisateurs au Liban, soit38,64 % de la population. Ce nombre est en augmentation constante, avec +129 880utilisateurs sur les six derniers mois. 55% de ces utilisateurs sont des hommes,dont la plupart utilisent la langue anglaise. La majorité ont entre 18 et 24 ans(478 527 utilisateurs), puis entre 25 et 34 ans, soit l’âge des étudiants.Leila Khauli, professeur de marketing à l’université américaine de Beyrouth et MariaFrangieh professeur de social media à l’université Saint-Esprit de Kaslik (nord deBeyrouth), sont ainsi représentatives de ces enseignants qui ont choisi d’utiliser lesréseaux sociaux directement en classe pendant le cours.

Page 15: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

partage de signets en ligne (socialbookmarking) pour la créationd’une bibliothèque virtuelle dansses pratiques personnelles et pro-fessionnelles depuis maintenantplus de 4 ans. Une expériencemenée avec succès auprès d’élè-ves de BTS dans le cadre desTravaux Personnels Encadrés. Eneffet, organiser de façon structuréedes ressources sélectionnées surle Web est une compétence essen-tielle pour appréhender les fluxinformationnels.

Un nouveau rapport prof-élèveLe rapport professeur / élève setransforme et fait la part belle à laparticipation, l'interactivité et laconnectivité. François Guité, expertconsultant pédagogique pour l’é-cole 2.0 auprès du ministère de l’é-ducation québécois, ne cesse derappeler que les « jeunes sontmaillés, ils vivent en réseaux. Lesconnaissances sont vite acquises.Les enseignants ne sont pas surle même tempo ». Comment uti-liser ces connaissances et cetterapidité ?Au-delà de la pédagogie elle-même,c'est la découverte du « réseau-tage » pour les élèves. Être connectéavec un professeur sur LinkedIn oule suivre sur Twitter permet de res-ter en contact. Un lien qui peut s'a-vérer précieux au moment de solli-citer des conseils de carrière ou unemise en relation. Mais gare aux interférences avec lavie privée. Via leur écran, les pro-fesseurs deviennent les témoins desfêtes des élèves, les suivent à lasalle de gym, sont à leurs côtésmême pendant les vacances scolai-res... Les professeurs eux-mêmess'inquiètent de cette exposition dela vie privée sur les réseaux sociaux,en particulier à l'heure de la recher-che d'emploi.

Farah Hamdan, enseignantelibano-américaine de sciencesdepuis 11 ans dans un établisse-ment privé anglophone, utilise lesréseaux sociaux en classe et noteune réelle amélioration des per-formances de ses élèves.

Depuis quand tenez-vous un blog ?Depuis 2009, avec mon sitewww.missfarah.com surlequel jetraite de l’éducation puis j'ai com-mencé à diffuser mes fiches sur mapage Facebook et j'ai remarqué quebeaucoup d'élèves s'y sont intéres-sés alors j'ai décidé de l'utiliser enclasse.

Quels sont les avantages d’intégra-tion des réseaux sociaux au projetéducatif ? Tous les jeunes d'aujourd'hui uti-lisent ces réseaux donc afin de lesmotiver et de les atteindre, il fautadapter les méthodes d'enseigne-ment traditionnelles. Il est certainqu'ils agrémentent la communi-cation de façon originale entre lesétudiants.De même, ils encouragent les élè-

ves timides ou ceux qui ont desdifficultés à mieux s'engager dansles activités.En plus, les réseaux sociaux cesont des lieux où les élèves peu-vent s'entraider, s'exprimer libre-ment et échanger des commen-taires.

Quelles sont les difficultés auxquellesvous avez été confrontées ?Il faut toujours faire attention à ceque l'utilisation des étudiants soitefficace, surveillée et contrôlée.C'est pour cela qu’il faut mettredes règles à respecter pour tous.

Quelles sont les contraintes dans lemilieu ?La connexion au Liban est médio-cre, sans parler des coupures d'é-lectricité bien sûr....En fait comme toute nouvelleméthodologie, les étudiants et lesparents ne sont pas tous prêts àl'utiliser. Ils n'ont pas confiancedans sa crédibilité...

Quelle est votre opinion finale ?Il y a de nombreuses études,notamment au Canada, qui ontassuré que cet enseignement estplus efficace, qu’il favorise lastructuration de la pensée, de l’i-dentité et permet de développerde nouvelles compétences.

15

Farah Hamdan enseignante libano-américaine de sciences depuis 11 ans.

Fatima El Mosleh

Page 16: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

16

Récréation...

Les enfants s’amusentaussi dans les camps ! Même dans les camps palestiniens au Liban, il existe des activités extrascolaires (sport, danse, dessin, travaux manuels, théâtre, comptines...) qui développent les qualités d’expressiondes élèves, leur confiance en eux, tout en jouant et en apprenant. Photos : Mirna Chaabo

Les clowns tentent d'égayer les enfants.

Page 17: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

17

amir Charari, le responsablede l’association des activités

extrascolaires Nabeh, au camp deRashidieh (sud du Liban) est fier deson bilan : « Cette année, on a bienréussi à dessiner un sourire sur levisage des enfants, grâce à une for-mation pour 450 d’entre eux, âgés de6 à 12 ans du 25 juin au 6 juillet pourles EB1, EB2, EB3 (CP, CE1, CE2) etdu 9 au 19 juillet pour les EB4, EB5,EB6 (CM1, CM2 et 6e). »

Briser la routineDurant cette formation, tous les par-ticipants avaient la chance de s’amu-

ser et de pratiquer différentes activi-tés extrascolaires. A la fin, deux festi-vals ont eu lieu afin de présenter leurstravaux et leurs réalisations.Pour Sara, 10 ans, l’une des partici-pantes, cela a été une belle occa-sion de s’exprimer : « c'était unetrès belle expérience pour moi etmes copains, je suis arrivée à m’ex-primer, à danser, à dessiner… jeremercie les responsables de cetteformation ». De son coté Ali, 12 ans,s’est découvert une fibre artistique :« J’ai participé à l’atelier de dessinet j’ai dessiné sur les murs. C’étaittrès amusant, j’ai bien aimé cette

activité. ». Quant à Ahmad, 11 ans,il a préféré l’atelier des travauxmanuels : « On a réalisé beaucoupde maquettes ; j’ai surtout aimé lacarte géographique de mon pays. »

Amina El-Abdallah et Mirna Chaabo

S

12

3

45

1. Chacun laisse sa trace dans une grande œuvre collective. 2. La maquette de la Palestine sur laquelle a travaillé le jeune Ahmad.3. Quand on a le droit de peindre sur les murs, autant en profiter ! 4. Combien de glaces a-t-il fallu manger pour réaliser l'enclôt de cette maquette de hutte ? 5. L'activité céramique permet d'éveiller le sens du travail manuel. 6. La nostalgie de la Palestine n'est jamais bien loin, comme ici lors de l'activité peinture murale, où les enfants peignent une carte palestinienne à côté de la mention « Haqna », « notre droit ».

6

Page 18: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

18

Entre devoirs et loisirs,l'après-midi chaotiquedes ados palestiniensEtudier ou s’amuser ? Au Liban,les collégiens ne savent pas toujours voir les priorités pour occuper leur après-midi.

ans le quartier palestinien deSabra, à Beyrouth, un rapide

sondage des jeunes donne une idéede la situation.

Omar El-Naanaa (12 ans) Il fait ses devoirs et sesrecherches, il passe unpeu de temps sur le webpour s’amuser, puis ilfait du football, avant dese coucher, à minuit.

Rayane Zantout (13 ans)Elle prend son déjeu-ner, un peu de repospuis elle fait ses devoirsavant de faire une oudeux visites familiales.Elle utilise Internet pour

la recherche ainsi que pour se dis-traire. Elle fait du sport et dort à 21h.Fadwa Kayyal (17 ans)

Elle prend son déjeunerpuis elle fait le ménageavant de faire sesdevoirs. Elle passe sontemps de loisir sur le netet à regarder la télévi-

sion, voire à fumer le nargileh, ou à

faire un peu de sport avant de dormirà minuit.

Chirine Mohammad (15 ans) Elle fait ses devoirsavant de passer directe-ment à sa récréation surInternet, puis elle dortun peu avant de seréveiller pour un nargi-

leh.

Rayane Hawache (14 ans) Elle fait ses devoirs, dortun peu avant de partirs'amuser sur le web.

Alaa Arak Sousi (13 ans) Elle passe ce temps demanière différente : ellefait ses devoirs et sesrecherches sur Internetsous la surveillance desa mère, elle dort tôt

pour se réveiller de bonne heure et enforme.

A trop utiliser Internet pour s'amuser, le rendement scolairedes élèves s'en ressent

Zeina Ossman, assis-tante sociale à l'écoleRas El-Aïn (Beyrouth),dresse un sombretableau : “On a vraimentun problème dans les

notes et les résultats de ces élèves ; ilsdoivent changer un peu leur compor-tement durant le temps libre à la mai-son pour s’améliorer”.

Selon elle, une saine organisation dutemps quotidien aide à améliorer lesnotes et le rendement des élèves.L'assistante sociale donne sesconseils :• un peu de repos après le déjeuner ;• les devoirs et les recherches avecplus de concentration ;• un temps suffisant pour les loisirset le sport ;• l’utilisation d'Internet sous la sur-veillance des parents et prioritaire-ment pour les devoirs plus que pours’amuser ;• un peu de temps de la part desparents pour écouter les problèmesde l’adolescent ;• l'interdiction du nargileh ;• dormir tôt et se réveiller de bonneheure.

D

Basel Sukkarieh

Page 19: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

Qui sommes-nous ?La France mène auprès de la commu-nauté palestinienne du Liban une poli-tique linguistique, éducative et cultu-relle grâce à la présence d’un Bureaufrançais de coopération au sein del’UNRWA (l’Office de Secours et deTravaux des Nations Unies pour lesréfugiés de Palestine) depuis 1963.Cela constitue une action unique dansla coopération institutionnelle française auprès desPalestiniens. Les actions mises en place par ce bureau s’ins-crivent dans le cadre d’une coopération avec l’agence et vien-nent renforcer les opérations menées en faveur des réfugiéspalestiniens dans le domaine éducatif, notamment, auprèsde quatre écoles francophones gérées par l’Agence. Le Bureaufrançais est la seule représentation francophone dans cetteagence onusienne et donc l’unique promoteur de la franco-phonie dans un univers globalement anglophone. Il est chargéde la coordination et du suivi de toutes les questions relativesà l’enseignement du français auprès des Palestiniens. Il apour ambition première de promouvoir l'éducation franco-phone grâce au financement de quatre écoles maternellesgratuites, et à l’attribution de bourses pour les élèves et lesétudiants palestiniens. Le Bureau français a également le souci de renforcer le réseaudes écoles maternelles en améliorant leur programme d’en-seignement, et donc leur attractivité. Il soutient l’équipe ensei-gnante dans les quatre écoles francophones sous administrationUNRWA (écoles primaires et collèges) et développe la coopé-ration avec les 41 établissements anglophones de l’agence où lefrançais est enseigné comme langue étrangère (FLE). Il conso-lide, par un programme d’aide financière à la scolarisation, lacontinuité des cursus français afin d’assurer une scolarité fran-cophone complète aux jeunes Palestiniens concernés.

Réseau des écoles maternellesfrancophonesCe projet est unique, mis en place en1995. Il regroupe quatre écoles mater-nelles gratuites : Le Rocher à Saïda,Ras El-Aïn à Beyrouth, Ein Karem aucamp de Naher Al-Bared et Al-Majdalau camp d’Al-Baddawi. Ces écoles for-ment un réseau francophone impor-tant, qui suit un programme éducatif

mis en place par le Bureau de l’ambassade de France àl‘UNRWA. L’objectif de ce programme est d’instruire lesenfants palestiniens désireux de continuer leur scolarité dansles écoles francophones de l’UNRWA. Le programme de cesquatre écoles maternelles permet aux enfants palestiniens dese préparer au cycle primaire, en leur offrant en même tempsune initiation au monde scolaire. Ce réseau doté des insti-tutrices diplômées et formées « à la française » accompagneles enfants palestiniens dans leur scolarité de la petite sec-tion jusqu’en primaire.

DéfinitionContrairement aux « écoles françaises » où tout le cursus est donné enfrançais, les « écoles francophones » offrent certains cours dans lalangue du pays et d’autres en langue française. Dans les écoles fran-cophones de l’UNRWA, ce sont les cours de mathématique, sciences,et bien sûr langue française comme première langue étrangère, quisont donnés en français. Les autres matières (histoire-géographie,éducation et science sociale) sont enseignées en arabe. Les « écolesanglophones » suivent le même modèle.

Page 20: Tand'm n°20 - Liban : l'école francophone dans les camps palestiniens

mar Le-Chéri (OLC), association à but non lucratif mem-bre du réseau français de la fondation européenne Anna

Lindh pour le dialogue des cultures euro-méditerranéennes,œuvre depuis 1997 à dynamiser chez les jeunes le goût pour l’é-criture en jouant au « petit reporter », dans la lignée de son per-sonnage éponyme... le journaliste Omar Le-Chéri. Ce héros deBD, dans les années 1990, a redoré le blason de la langue françaiseauprès des écoliers égyptiens qui découvraient ses aventuresdans le journal Le Progrès Egyptienet participaient à des concoursd'écriture journalistique aussi ludiques qu'éducatifs.*

Ce flambeau, l'association OLC le reprend avec les nouvelles technologies. Une équipe dejournalistes, enseignants, graphistes et webmasters animent des ateliers de formationau journalisme de presse magazine et numérique au collège, au lycée, ou avec des asso-ciations de quartiers et des centres sociaux. Après une initiation théorique, les jeunes par-tent en reportage sur le terrain. Ils rédigent leurs propres articles, avant de les publier surun blog et de bénéficier des corrections et de la visibilité du site web d'Omar Le-Chéri. Voirede réaliser un numéro de Tand'M, un véritable magazine papier dédié à leur atelier d'é-criture. Un réseau d’internautes-reporters se tisse ainsi entre le Nord et le Sud de laMéditerranée, vers laquelle Omar Le-Chéri reste résolument tourné, ouvrant la voie à undialogue des cultures rafraîchissant et vrai.OLC, qui organise également des formations de formateurs, a été agréée par le ministèrefrançais de l’Éducation nationale (2001) et a reçu l’appui de l'Organisation internationalede la Francophonie (OIF), de l'Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNRWA), del'Agence nationale pour la cohésion sociale et l'égalité des chances (ACSE), du ministèrefrançais des Affaires étrangères, des ministères de l’Éducation nationale marocain, égyp-tien, etc., et de villes comme Saint-Denis ou Marseille.

* Vient de paraître : la bande dessinée Le tombeau perdu d'Alexandre le Grand.Cette enquête archéologique permet de se replonger aux sources de l'histoire d'Omar Le-Chéri.

Omar Le-Chéri en chiffres52 adhérents et sympathisants

10 membres élus au Conseild’administration

434 pages sur le site web

87 articles encyclopédiques

25 éditions du webzine rédigépar les jeunes avec plus de 230 articles

38 pages de feuilleton façon BD

13 fiches pédagogiquesfaciles d’utilisation

9 sessions de formation de formateurs

20 ateliers « tandem »(écriture+web)

30 ateliers d’écriture d’une semaine en France

2 missions en Turquie

10 missions au Maroc

2 missions en Egypte

1 mission au Liban

5 émissions de la radio RFI surOmar Le-Chéri

30 articles de journauxfrançais et marocains sur OLC

13 participations à desconférences ou des salonsinternationaux sur l’innovationpédagogique et l’enseignementdu français

O

Paul BaltaPrésident de l’association

Association Omar Le-Chéri14 cité Champagne75020 Paris33 (0)6 84 22 85 00Courriel: [email protected]

Omar Le-Chéri à l'honneur pour les journées du patrimoine à Marseille dans le cadre d'une opération "Des bulles et des fouilles, la BD s'invite au Musée".

Association Omar Le-ChériDialogue des cultures et nouvelles technologies