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Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

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Page 1: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

Théophile Gautier Premier sourire de printemps

Par Nanou et sStan

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Tandis qu’à leurs œuvres perversesLes hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps.

Page 3: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

Pour les petites pâquerettes,

Sournoisement lorsque tout dort,

II repasse des collerettes

Et cisèle des boutons-d’or.

Page 4: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

Dans le verger et dans la vigne,

II s’en va, furtif perruquier,Avec une houppe de

cygne,Poudrer à frimas

l’amandier.

Page 5: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

La nature au lit se repose ;Lui, descend au jardin désertEt lace les boutons de rose

Dans leur corset de velours vert.

Page 6: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

Tout en composant des solfèges

Qu’aux merles il siffle à mi-voix,

II sème aux prés les perce-neige

Et les violettes au bois.

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Sur le cresson de la fontaineOù le cerf boit, l’oreille au guet,

De sa main cachée il égrèneLes grelots d’argent du muguet.

Page 8: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

Sous l’herbe, pour que tu la cueilles,II met la fraise au teint vermeil,

Et te tresse un chapeau de feuillesPour te garantir du soleil.

Page 9: Théophile Gautier Premier sourire de printemps Par Nanou et sStan

Puis, lorsque sa besogne est faite,

Et que son règne va finir,Au seuil d’avril tournant

la tête,II dit : « Printemps, tu

peux venir ! »

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Théophile Gautier Théophile Gautier, né à Tarbes le 30 août 1811 et mort à Neuilly-sur-Seine le 23 octobre 1872, est un poète, romancier et critique d'art français.

Né à Tarbes, Théophile Gautier est cependant parisien dès sa première enfance. Il fait la connaissance du futur Nerval au Collège Charlemagne et s'intéresse très jeune à la poésie. En 1829 il rencontre Victor Hugo qu'il reconnaît pour son maître et participe activement au mouvement romantique comme lors de la fameuse bataille d'Hernani, le 25 février 1830. Il évoquera avec humour cette période en 1833 dans Les Jeunes-France.

Il publie en 1831-1832 ses premières poésies qui passent inaperçues mais il se distingue de ses amis romantiques par ses préoccupations formalistes fustigeant les visions moralistes ou utilitaires de la littérature dans la célèbre préface à son roman épistolaire Mademoiselle de Maupin (1835). Il écrit aussi ses premières nouvelles comme La Cafetière (1831), dans une veine fantastique qu'il approfondira dans d'autres œuvres (Le Roman de la momie, 1858).

En 1836, à la demande de Balzac, il donne des nouvelles et des critiques d'art au journal La Chronique de Paris. Il collabore ensuite intensément à d'autres journaux, en particulier La Presse d'Émile de Girardin : certains de ces textes seront regroupés plus tard en volumes (Les Grotesques, Souvenirs littéraires...). Il publie aussi des poèmes (La Comédie de la Mort, 1838) et s'essaie au théâtre (Une larme du diable, 1839). En mai 1845, il accomplit un grand voyage au-delà des Pyrénées dont il rapporte un carnet d'impressions (Voyage en Espagne) et de nouveaux poèmes (España, 1845). D'autres voyages en Algérie, en Italie, en Grèce, en Égypte, nourriront aussi diverses publications.

En 1852, paraît Émaux et Camées, recueil de vers qu'il enrichit jusqu'en 1872 et qui fait de son auteur un chef d'école : Baudelaire dédie Les Fleurs du mal au « poète impeccable » et Théodore de Banville salue le défenseur de « l'art pour l'art », précurseur des Parnassiens à la recherche du beau contre les épanchements lyriques des romantiques et valorisant le travail de la forme (« Sculpte, lime, cisèle » écrit Gautier dans son poème L’Art, dernier pièce de Émaux et Camées, édition de 1872).

Il continue à publier des articles ou des poèmes mais aussi une biographie d'Honoré de Balzac ou des œuvres de fiction comme son roman de cape et d'épée Le Capitaine Fracasse (1863). Il est nommé bibliothécaire de la princesse Mathilde et fréquente les salons littéraires du Second Empire mais aussi le milieu de l'art, s’intéressant aux musiciens (il écrit sur Berlioz, Gounod, Wagner... et élabore le livret du ballet Giselle) comme aux peintres (Eugène Delacroix, Édouard Manet, Gustave Doré...).

Il meurt en 1872 laissant l'image d'un témoin de la vie littéraire et artistique de son temps dont les conceptions artistiques ont compté et dont l'œuvre diverse est toujours reconnue.

Nanou et Stan le 11/04/23