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Thèse préparée au sein du laboratoire SEIGAD, institut de Géographie Alpine, UJF et dans le laboratoire Espace Géographique et Aménagement du Territoire, université Es-Senia. Thèse Présentée par : Abdelkrim BENSAID Pour obtenir le grade de Docteur de l’Université Joseph Fourier-Grenoble 1 Discipline : Géographie SIG ET TÉLÉDÉTECTION POUR L’ÉTUDE DE L’ENSABLEMENT DANS UNE ZONE ARIDE : LE CAS DE LA WILAYA DE NAÂMA (ALGÉRIE). Soutenue publiquement le 27 juin 2006 devant le Jury composé de : Abdelkader ABDELLAOUI, rapporteur Yann CALLOT, rapporteur Joël CHARRE, examinateur Pierre DUMOLARD, directeur de thèse Khadidja REMAOUN, directrice de thèse Philippe SCHOENEICH, examinateur Université d ’Oran Es-Senia Faculté des Sciences de la Terre, de la Géographie et de l ’Aménagement du Territoire

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  • Thse prpare au sein du laboratoire SEIGAD, institut de GographieGographique et Amnagement du Territoire, universit Es-Senia.

    Thse

    Prsente par :

    Abdelkrim BENSAID

    Pour obtenir le grade de

    Docteur de lUniversit Joseph Fourier-Grenoble 1

    Discipline : Gographie

    SIG ET TLDTECTION POUR LTUDE DE LENSABLEMENT

    DANS UNE ZONE ARIDE :

    LE CAS DE LA WILAYA DE NAMA (ALGRIE).

    Soutenue publiquement le 27 juin 2006 devant le Jury compos de :

    Abdelkader ABDELLAOUI, rapporteur

    Yann CALLOT, rapporteur

    Jol CHARRE, examinateur

    Pierre DUMOLARD, directeur de thse

    Khadidja REMAOUN, directrice de thse

    Philippe SCHOENEICH, examinateur

    Universit d Oran Es-SeniaFacult des Sciences de la Terre, de la Gographie

    et de l Amnagement du Territoire Alpine, UJF et dans le laboratoire Espace

  • la mmoire de ma mre la mmoire de ma mre la mmoire de ma mre la mmoire de ma mre

  • Remerciements

    En premier lieu, je me dois de prciser que ce travail naurait pas t ralis sans lallocation de recherche octroye par lAgence Universitaire de la Francophonie AUF dont jai bnfici pendant trois ans et qui ma permis de sjourner en France. Je tiens exprimer ma gratitude Mme Khadidja REMAOUN et Monsieur Pierre DUMOLARD mes directeurs de thse. Leurs suggestions, conseils et critiques, mont aid laborer ma thse. Je remercie Madame REMAOUN davoir accepter de mencadrer, de mavoir mis sur les rails de la recherche. Je lui suis redevable de mon ouverture aux recherches en gographies physiques. Que Monsieur Pierre DUMOLARD sache que, au-del de cette thse, je lui dois aussi une construction personnelle rendue possible par la confiance quil place dans ses tudiants et la grande libert quil leur laisse. Je remercie le chef du cabinet de wali de la wilaya de Nama de nous avoir reu et davoir faciliter notre travail de terrain. Mes sincres remerciements sadressent Monsieur le conservateur des forts : Abdelkrim BOUZIANE pour sa collaboration et sa gentillesse. Des personnes -notamment sur le terrain Nama- qui, peut tre sans le savoir et souvent loccasion de discussions informelles, mont encourag, mont apport des clairages nouveaux ou mont oriente vers des pistes originale : je les en remercie. Je tiens exprimer toute ma reconnaissance BELMAHI Mohamed Nadir de lIGAT universit dOran, mes amis et collgues du CNTS dArzew Okacha, Zakaria, Khatir, Mendes, Hamimed, Rafik, Mohsen et Lotfi : cest ici loccasion de les assurer de toute mon amiti. Mon frre Driss, mon beau pre BARKI Ali et mon beau frre KEBIR Hocine ainsi que toute ma famille mont toujours soutenu et encourag, je les en remercie grandement.

  • RSUM

    En Algrie, prs de 20 millions dhectares sont menacs par lrosion olienne. Depuis

    longtemps, le phnomne de lrosion olienne et ses effets nfastes sur le milieu naturel et

    lenvironnement, constituent un srieux problme, surtout dans les zones arides du pays. Ces

    dernires annes, suite lexploitation irrationnelle des ressources naturelles (fourragres) et la

    mise en culture des terres fragiles (dfrichement) ce processus sest particulirement accentu.

    Lampleur de la dgradation dans la zone aride de la wilaya de Nama a engendr une situation

    nouvelle caractrise par la rduction du couvert vgtal, la diminution de la production ainsi que

    lextension de lensablement rapide sur les zones mises en valeur.

    A travers cette tude, nous avons essay de montrer dune part, le potentiel de lutilisation de la

    tldtection et du systme dinformation gographique pour la caractrisation de ltat de

    loccupation du sol et son volution spatio-temporelle partir des traitements effectus sur une

    srie dimages satellitaires de Landsat de diffrentes dates (1972, 1987 et 2002).

    Dautre part, de mettre la disposition des utilisateurs potentiels et des dcideurs les informations

    sur ltat de lenvironnement et les ressources naturelles de ces zones, via la mise en place dun

    prototype intgr dans un systme dinformation gographique. Le prototype ainsi dvelopp est

    bas sur le principe du double prototypage. Le systme sera un outil daide la dcision, utile

    pour la gestion des phnomnes naturels, et plus particulirement la dgradation des sols et

    lensablement des terres de la wilaya de Nama.

    Mots cls : Dgradation, rosion olienne, Prototype, SIG et Tldtection.

  • Introduction gnrale

    1

    INTRODUCTION GNRALE

    Le prsent travail a pour objet ltude de la dgradation du sol et de lensablement de la

    wilaya de Nama via la tldtection et les systmes dinformation gographiques (SIG).

    Cest pour des raisons dordre pratique -la disponibilit des donnes par unit administrative

    -et de finalit- la conception dun prototype intgr dans un Systme dInformation

    Gographique SIG pour la gestion dun espace steppique-, que nous dfinissons notre terrain

    dtude par des limites administratives.

    Notre terrain dtude, la wilaya de Nama stend sur une superficie de 29 825 Km2 (3 fois la

    superficie du Liban). Il fait partie des hautes plaines sud Oranaises, une rgion fortement

    touche par le phnomne de lensablement. Lensablement, nest pas tout fait spcifique

    des rgions arides et dsertiques car il dpend de la prsence dun rgime olien important. La

    migration du matriel olien peut se manifester mme dans les rgions humides.

    Lensemble des conditions climatiques et daphiques fait de la steppe un milieu fragile.

    En Algrie prs de 20 millions dhectares sont menacs par lrosion olienne. Depuis

    longtemps, lrosion olienne et ses effets nfastes sur le milieu naturel et lenvironnement

    constituent un srieux problme notamment dans les rgions arides.

    Ces dernires annes, suite lexploitation irrationnelle des ressources naturelles

    (fourragres) et la mise en culture des terres fragiles (dfrichement) ce processus sest

    particulirement accentu.

    Les interactions entre un milieu dj fragile, lirrgularit des prcipitations, la recrudescence

    des priodes de scheresse depuis 1970, et les pressions socio-conomiques accrues

    accentuent la dgradation du milieu steppique.

    Lampleur de la dgradation a engendr une situation nouvelle caractrise par : la rduction

    du couvert vgtal, la diminution de la production fourragre et lextension rapide de

    lensablement sur des zones agricoles et non agricoles. son tour, la rduction du couvert

    vgtal augmente encore plus la vulnrabilit des sols dnuds par rapport aux vents

    efficaces, ce qui entrane court et moyen termes des dplacements de sable sur de longues

    distances et ldification de nouvelles dunes. Ces accumulations sableuses sont dvastatrices,

    elles affectent gravement lquilibre physique et socio-conomique de la rgion, notamment

  • Introduction gnrale

    2

    lorsquelles sont situes proximit des zones agricoles, de mise en valeur, des terres de

    parcours, des puits pastoraux, ou bien des axes routiers, des agglomrations et des diffrents

    quipements et infrastructures socio- conomiques.

    Le phnomne de lensablement sest amplifi durant ces dernires annes. Le bilan tabli par

    le Ministre de lAgriculture montre que 5 millions dhectares parmi les 20 millions

    dhectares menacs se trouvent dans un tat avanc de dgradation. De mme, la carte de

    sensibilit la dsertification tablie par le Centre National des Techniques Spatiales sur la

    totalit de la zone steppique, rvle que 7 millions dhectares de terres dgrades ncessitent

    en urgence des amnagements.

    Nous assistons rellement un changement profond de lcosystme steppique o le matriel

    olien (sable) remplace la vgtation steppique (alfa).

    Conscient de lampleur de lensablement et de la dgradation, le gouvernement algrien a fix

    comme objectif la mise en uvre du Plan National de Lutte Contre la Dsertification

    (PNLCD) labor depuis 1987. Ce plan sinsre dans le cadre des diffrents programmes de

    dveloppement des zones steppiques. Il vise lintensification et lextension du projet du

    barrage vert par la limitation des labours mcaniss en les localisant, dans le cadre de la mise

    en valeur au niveau des zones agricoles (Daya, Oglat, Mekmene), la reconstitution des forts

    dgrades par les reboisements en masse, la mise en dfens en vu dune remonte biologique

    de la vgtation steppique et la mise en place dune infrastructure de dsenclavement des

    zones marginalises (DGF, 1999). En plus du PNLCD, lAlgrie a ratifi la convention

    internationale sur la dsertification, adopte en 1994. Cette convention est entre en vigueur le

    26 dcembre 1996. travers celle-ci lAlgrie a voulu combattre la dsertification et attnuer

    les effets des scheresses et de la dgradation des terres par le biais dune approche

    participative et intgre conformment lagenda 21 adopt par la Confrence des Nations

    Unies sur lEnvironnement et le Dveloppement (CNUED) Rio en 1992.

    Toutefois, vu ltendu du territoire et malgr les efforts dploys par ltat, les processus de

    dgradation sont loin dtre matriss. Au contraire le phnomne prend de lampleur danne

    en anne.

    Nous considrons que ces efforts sont vous lchec, car ils se limitent de simples

    traitements symptomatiques au niveau local : construction douvrages anti-rosifs, installation

  • Introduction gnrale

    3

    de points deau, de mise en dfens et de quelques oprations damnagement du territoire

    ralises souvent une chelle locale (la commune).

    Or la dgradation des terres dans ces cosystmes dj fragiliss par les conditions

    climatiques et daphiques, ncessite surtout et avant toute intervention, des recherches

    approfondies en amont : rpertorier lensemble des facteurs impliqus de faon directe ou

    indirecte dans le processus de dgradation du sol et surtout, chercher savoir comment ces

    facteurs se conjuguent et interagissent dans le temps et dans lespace.

    Cela, avant denvisager une gestion intgre et multidisciplinaire particulirement dans les

    domaines de leau, du sol, de lagriculture et du pastoralisme, ainsi que de lurbanisation.

    Une telle gestion est incontournable pour viter la dsertification de la steppe et pour ne pas

    compromettre lavenir des populations qui y vivent.

    Il importe de noter que, pour mener de telles tudes, il est impratif de disposer de donnes

    fiables pouvant caractriser le milieu tant du point de vue physique que socio-conomique.

    Lanalyse reste complexe, elle tient compte de plusieurs critres : ceux relatifs aux

    populations, aux milieux physiques, aux diffrentes lois et rglements.

    Du point de vue mthodologie, les mthodes classiques utilisant les donnes de terrain et les

    photographies ariennes ne permettent pas davoir une vision synoptique du problme et de

    ses consquences.

    Dans ce type de rflexion, la tldtection spatiale par le nombre lev de donnes, par

    lhomognit synoptique confre aux informations transmises, par la rptitivit de

    lacquisition de ces donnes, trouve une place privilgie comme outil performant de suivi de

    lensablement et de son orientation. De plus, les systmes dinformation gographique (SIG)

    reprsentent loutil indispensable pour traiter et analyser un volume considrable de donnes

    de nature, de source et de forme diffrentes. Le volume de ces donnes est devenu si

    important, quil est impratif de recourir aux capacits de stockage, de traitement et de mise

    jour offertes par les SIG pour les mettre la disposition des utilisateurs et des gestionnaires.

    Toutefois, malgr leur importance dans lanalyse des donnes rfrences spatiales, les SIG

    restent faillibles en ce qui concerne la manipulation des donnes en trois dimensions,

    lintgration des rgles imposes par les dcideurs pour le choix dun scnario ainsi que face

  • Introduction gnrale

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    un problme multi-objectifs et multi-contraintes dordre conflictuel. Pour cela le recours la

    modlisation couple avec les SIG est incontournable.

    Cest pourquoi nous avons prconis lintgration des modles analytiques et de la ralit

    virtuelle dans notre prototype.

    OBJECTIF DE LTUDE

    Lobjectif central de cette tude est de montrer dune part, le potentiel de lutilisation de la

    tldtection et du systme dinformation gographique (SIG) pour la caractrisation de ltat

    de loccupation du sol steppique et son volution spatio-temporelle partir dune srie

    dimages satellitaires de Landsat de diffrentes dates (1972, 1987 et 2002).

    Dautre part, de mettre la disposition des utilisateurs potentiels, des responsables, lus

    locaux et des dcideurs les informations fiables et mises jour sur ltat de lenvironnement

    et les ressources naturelles de la wilaya de Nama, via la mise en place dun prototype intgr

    dans un systme dinformation gographique (MapInfo).

    Dans ce prototype les objectifs sont prdfinis et se prsentent l'utilisateur de manire

    souvent conviviale travers une interface graphique de type "menus"; dans laquelle les

    traitements et la gestion des donnes sont transparents.

    Ce prototype est fond sur le principe du double prototypage. Le prototype rapide a t conu

    selon deux tapes :

    - la collecte de lensemble des donnes multisources susceptibles dtre prises en

    compte dans la conception dun modle conceptuel de donnes;

    - la comprhension, la localisation et la dfinition des impacts majeurs de la

    dgradation.

    Le systme constituera un outil daide la dcision utile pour la consultation, lanalyse et

    linterrogation de lensemble des donnes ayant un rle direct ou indirect sur la dgradation

    du sol.

    De plus, il permettra la ralisation de la carte de sensibilit lrosion olienne en utilisant

    deux modles analytiques. Dans le premier modle le croisement des couches sera ralis sans

    pondration des couches thmatiques, tandis que dans le second lutilisateur a le libre choix

    daffecter chaque couche (critre) une valeur de pondration en pourcentage.

    Ainsi, lutilisateur ne trouvera pas de difficults raliser un diagnostic sur la dgradation des

    terres et lensablement lintrieur de la wilaya. Il peut mme tablir et diter des cartes

  • Introduction gnrale

    5

    thmatiques telles que la carte doccupation du sol, la carte des accumulations sableuses, la

    carte de pression du pturage ainsi que celle de lorganisation spatiale du systme olien en se

    basant sur la thorie du systme global daction olienne (SGAE).

    La prsente tude se prsente en quatre parties plus un CD. Chacune des parties est compose

    de deux chapitres.

    La premire partie est une prsentation de la zone dtude : localisation et prsentation des

    caractristiques physiques, des changements socio-conomiques, et valuation de la pression

    de la population sur le milieu par une analyse multicritres.

    La deuxime partie prsente lampleur de lensablement et de la dgradation du milieu

    steppique, dont le chapitre IV constitue ltude de la dynamique olienne.

    La troisime partie montre lintrt des SIG et de la tldtection dans le suivi diachronique et

    la reprsentation cartographique de lextension du sable.

    Dans la quatrime et dernire partie est prsente la modlisation des donnes et la conception

    du prototype dvelopp.

    Le rapport de thse est accompagn dun CD comprenant lapplication dveloppe prte tre

    installe dans un environnement windows.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    6

    PREMIRE PARTIE : MILIEU PHYSIQUE ET SOCIO-ECONOMIQUE DE LA STEPPE SUD ORANAISE.

    CHAPITRE I : PRSENTATION DE LA ZONE DTUDE

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

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    1.1. PRSENTATION ET LOCALISATION DE LA STEPPE

    La zone concerne par cette tude est la partie sud-ouest des hautes plaines oranaises. Elle se

    rattache administrativement la wilaya de Nama. Cette dernire est issue du dernier

    dcoupage administratif de 1984. Elle se compose de 07 daras regroupant 12 communes. Elle

    est insre entre lAtlas tellien au nord et lAtlas Saharien au sud; elle stend sur une

    superficie de 29825 km2 pour une population de 164894 soit une densit en moyenne de 5.6

    hab/km2 (Cf. Figure 1).

    Cette rgion est abrite des influences atlantiques par le moyen Atlas Marocain et des

    influences mditerranennes par lAtlas tellien; mais elle est en contact direct avec les

    influences sahariennes par la prsence de certains passages quoffre lAtlas Saharien.

    Du point de vue morphologique le territoire de la wilaya est constitu dune immense plaine

    dprime coince entre les deux Atlas. Toutefois, cette monotonie paysagre est rompue par

    quelques chanons de montagnes orients sud-ouest nord-est. Nous citons lexemple que

    constitue lalignement du djebel Gaaloul (1613 m) qui se prolonge au nord par les djebels El

    Arar (1801m) et Kerrouch dont la continuit au nord-est seffectue avec le djebel Bou

    Rhenisa (1594 m) pour se terminer plus au nord par djebel Antar qui culmine 1721 mtres

    daltitude. On distingue trois zones gographiques homognes :

    - une zone steppique constitue par une vaste plaine (74% du territoire de la wilaya) dont

    laltitude augmente sensiblement vers le sud (1000 1300 m). Elle est caractrise par la

    prdominance de lactivit pastorale. Douest en est elle couvre lespace compris entre les

    reliefs proches de la frontire Algro-Marocaine et la limite occidentale de la wilaya dEL

    Bayadh.

    Dans cet espace la majeure partie des eaux de ruissellement sont draines vers les deux

    endorisme que constitue la zone, il sagit du Chott Rharbi (1317 km2) louest et du Chott

    Chergui lest (12216 km2). Cependant, daprs CHOISEL M.D., et al (1974) in : (HADEID

    M., (1996) lcoulement est endorique et en pente extrmement faible, les oueds ne coulent

    que pendant les trs courtes priodes qui suivent les pluies. De cet coulement endorique et

    sans rseau, sur un sol vgtation espace, o leau se perd davantage par vaporation

    que par infiltration, rsulte une salinit des sols, localement dans les dpressions fermes,

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    8

    comme les sebkhas (rsidus des grandes nappes lacustres), gueltas et daas (petites cuvettes

    de dissolution).

    - une zone montagneuse localise dans la rgion sud-ouest atteignant les 2000 mtres

    daltitude et occupant 12 % du territoire de la wilaya. Il sagit dune partie des monts des

    Ksours1 et des pimonts de lAtlas Saharien. Elle est caractrise par une agriculture de type

    oasien.

    - une zone prsaharienne qui stend sur une superficie de lordre de 14% de la superficie

    totale de la wilaya.

    1 Ce sont des massifs montagneux faisant partie intgrante de la chane Atlasique saharienne que lon dnomme les monts des ksours.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

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    Rgion Tellienne

    Rgion Sub-steppiqueRgion Steppique

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    Zone pilote

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    Route nationaleMassifs rocheuxLimites communes

    0 25 50 km

    Projection UTM zone 30Ellipsode Clarke 1880

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    a

    DjAn

    tarDj

    Amrag

    Figure 1: Localisation de la zone dtude.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    10

    1.2. CARACTRISTIQUES DU MILIEU PHYSIQUE

    1.2. 1. Cadres climatiques : analyse climatique et scheresse

    1.2. 1. 1. Rgimes de pluie dans la steppe sud-ouest Oranaise

    1.2.1.1.1. Cartes des prcipitions

    La carte dresse par COUDERC R., (1975) (Cf. Figure 2) illustre que notre zone est bien

    encadre entre lisohyte 200 et 400 mm. Les deux isohytes suivent les directions des

    montagnes. Lisohyte 400 se trouve au nord de la rgion, son trac suit bien les lignes des

    monts de Tlemcen, des monts de Daya et les monts de Sada. Quant l isohyte 200 il est au

    sud et sud-ouest en suivant les monts de Ksour ainsi que les monts (Djebel hafid, Djebel

    Guetoub El Hamara, Djebel Bou Amoud, Djebel Bet Aroug et Djeble Kerrouch) du sud-ouest.

    La figure 2 illustre nettement linfluence du relief sur la rpartition des pluies. Les deux

    isohytes sont relativement rapproches louest et lest, o lon passe rapidement du Tell

    la zone aride. Ces deux isohytes divergent en labsence des montagnes en crant une vaste

    plaine au centre de la rgion. Dans cette zone il faut parcourir plus de 200 km pour passer du

    Tell aux zones arides. lintrieur de cette immense plaine, nous remarquons des isohytes

    intermdiaires qui illustrent linfluence de lexposition et des grandes surfaces sales : Chott

    Chergui (12216 km2) au nord-est et Chott Rharbi (1317 km2) louest. En se dirigeant vers le

    sud, nous montons en altitude et les pluies se rarfient. Vu lpaisseur et la hauteur de la

    chane Tellienne qui spare la steppe de notre rgion, linfluence de la mer mditerranenne

    est pratiquement absente.

    1.2.1.1.2. Prcipitations

    Les prcipitations moyennes annuelles fluctuent selon une fourchette de 150 300 mm par

    an. Le nord des hautes plaines sud Oranaises est plus arros par rapport au sud. De mme la

    pluviosit augmente douest en est (gradient longitudinal : 214 mm par ans Nama et plus

    de 300 mm par ans El bayadh). Selon NEDJRAOUI N., (ND) ce gradient est d deux

    phnomnes : louest, la sierra nevada Espagnole et lAtlas Marocain agissent comme cran

    et liminent ainsi linfluence atlantique, lest, les fortes prcipitations sont attribues aux

    perturbations pluvieuses du nord de la Tunisie.

    On utilise gnralement la pluviosit moyenne annuelle pour caractriser la quantit de pluie

    en un lieu donn. La moyenne annuelle de la pluviomtrie pour la priode de 1970 2001 est

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    11

    de 180.7 mm Mcheria avec 57 jours de pluie. Elle est de 214 mm avec 58 jours de pluie, et

    155.5 mm avec 38 jours de pluie respectivement Nama (1990 2001) et Ainsefra (1978

    2001). Les mois de juillet sont les plus secs (4 mm pour Mcheria et 3 mm pour Ainsefra);

    mars est le mois le plus arros (27.7 mm pour Mcheria et 24,6 mm pour Ainsefra).

    Dans cette zone les pluies sont caractrises par leur irrgularits spatio-temporelle. Celles-ci

    sont marques par linfluence prsaharienne et les pluies dpassent rarement les 300 mm par

    an. A titre dexemple, en 2001, le mois daot a enregistr 2 mm Mcheria, et 60 mm sont

    enregistrs dans la station de Nama qui se trouve une distance de 33 kilomtres.

    Telagh

    Sada

    Asla Brezina

    Mcheria

    Ain Benkhelil

    Mekmen Ben Amar

    Ainsefra

    Moghrar

    Rogassa

    Bougtob

    Boualem

    Nama

    El Biod

    0 50 100 km

    Chott C

    hergui

    Chott Sharbi

    M ts de SadaMts de Daia

    Mts

    des

    K

    s o u r

    s

    El Biod S.C

    CommunesIsohytesLimite wilayaFrontirexZone sale

    Montagnes

    400 mm

    400 mm

    200 mm

    Telagh

    Sada

    Asla Brezina

    Mcheria

    Ain Benkhelil

    Mekmen Ben Amar

    Ainsefra

    Moghrar

    Rogassa

    Bougtob

    Boualem

    Nama

    El Biod

    0 50 100 km0 50 100 km

    Chott C

    hergui

    Chott Sharbi

    M ts de SadaMts de Daia

    Mts

    des

    K

    s o u r

    s

    El Biod S.C

    CommunesIsohytesLimite wilayaFrontirexxZone sale

    Montagnes

    400 mm

    400 mm

    200 mm

    Source : (COUDERC R., 1975).

    Figure 2 : Pluviomtrie moyenne annuelle dans les hautes plaines sud Oranaises.

    1.2.1.1.3. Les rgimes pluviomtriques

    Ce nest pas le total des pluies qui intresse lagropasteur, lagriculteur et lleveur, mais

    surtout, leurs rpartitions dans lanne. Selon (DESPOIS J., 1955) ltude du rgime des

    pluies est plus instructif que de comparer des moyennes ou des totaux annuels. A cet effet,

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    12

    nous avons calcul pour la station de Nama, de Mcheria et de Ainsefra le pourcentage des

    pluies pour les quatre saisons. Il est prfrable que les saisons soient places dans lordre qui

    intresse les agropasteurs de la rgion steppique : Automne commence au premier septembre.

    Le tableau 1 prsente les rsultats des pourcentages calcul s des pluies durant les quatre

    saisons dans trois stations : Ainsefra, Nama et Mcheria de la wilaya de Nama.

    52.0910.9536.9622.2829.81Ainsefra : Priode 1978-2001

    49.5018 .5032.0019.5030.00Nama : Priode 1990-2001

    51.5611.6238.2524.4926.70Mcheria : Priode 1970-2001

    Automne-HivertPrintempsHiverAutomneSaisons

    Stations

    52.0910.9536.9622.2829.81Ainsefra : Priode 1978-2001

    49.5018 .5032.0019.5030.00Nama : Priode 1990-2001

    51.5611.6238.2524.4926.70Mcheria : Priode 1970-2001

    Automne-HivertPrintempsHiverAutomneSaisons

    Stations

    Tableau 1: Pourcentage de pluie durant les quatre saisons de lanne pour les trois stations de

    la rgion dtude Mcheria, Nama et Ainsefra. Ce tableau a mis en vidence que le pourcentage moyen des pluies dt pour la station de

    Mcheria, Nama et Ainsefra est significatif. Il est de lordre de 11.6% (27 mm) Mcheria,

    18.5% Nama (39.8 mm) et de 10.95% (17 mm) Ainsefra. Ces pluies dt tombent assez

    frquemment sous forme daverses diluviennes et parfois elles crent des dgts considrables

    sur les cultures ainsi que sur les infrastructures des villes. Ces dgts sont causs par

    lintensit de la pluie et par la prsence dun sol qui favorise le ruissellement. Aprs une

    averse le ruissellement devient trs visible sur les glacis notamment. En effet, une longue

    priode de scheresse permet la formation dune mince couche limoneuse au niveau de la

    partie superficielle du sol appele pellicule de glaage qui empche linfiltration de leau

    dans le sol DJEBAILI S., (1984).

    Ainsi, en 1955 des pluies torrentielles accompagnes de grles se sont abattues sur la ville de

    Ainsefra provoquant de nombreuses coupures dans la voie ferre et plus de dgts Moghrar

    o les eaux ont envahi et emport une partie du village dont lcole. De mme, la ville de

    Mcheria a souvent souffert du phnomne dinondation caus par les crues diluviennes

    venant surtout du front nord-est du djebel Antar. Ces pluies sont gnralement trs charges

    en sdiments des monts de ksour. Pour enrayer ce problme, des travaux damnagements et

    de reboisements ont t faits par les autorits publiques de la ville le long de la valle du front

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    13

    sud-est au nord-est du djebel Antar. De plus, dans le Plan de Dveloppement et

    DAmnagement Urbain (PDAU) est propose la ralisation des canaux de drainage des eaux

    pluviales louest et au nord ouest. Toutefois, le ct amont du problme dinondation reste

    sans aucun amnagement, alors que la solution passe dabord par son amnagement et par sa

    prise en charge dans sa globalit (ANAT., 1998).

    En 1991 Ainsefra a reu 38 mm en juin, en 1996 32 mm toujours en juin; par contre, pendant

    toute la priode dautomne elle a reu seulement 7 mm. Les 7 mm sont insuffisants pour le

    dmarrage de la priode de semence de la culture sche cralire et pour la rgnration des

    espces herbaces. Le mme phnomne sest manifest durant le pass. la station de

    Ainsefra, le pluviomtre a enregistr 63 mm en juin 1899, 42 mm en juin 1924 et 41 mm en

    juillet 1928. Durant la priode humide du XX sicle (1950-1951), la station a enregistr plus

    de 30 mm pour chaque anne au mois daot.

    Cependant, les pluies les plus utiles sont celles de la priode printanire pour mrir les

    crales, entretenir les pturages et augmenter les rserves des sols en eau pour affronter les

    moments et les jours les plus torrides de lt. Le pourcentage moyen des pluies du printemps

    est assez faible, il est de 36.96% (57 mm) pour Ainsefra, 32% pour Nama (70 mm) et de

    38.25% (69 mm) pour Mcheria. Donc, plus en se dirige vers le sud plus les pluies deviennent

    rares et prcieuses.

    1.2.1.1.4. Distribution mensuelle des pluies

    La variation mensuelle des prcipitations est trs marque pour les trois stations. Pourtant

    Mcheria et Nama se trouvent au nord des monts de Ksour par rapport celle de Ainsefra o

    linfluence des montagnes est trs prsente. Les grandes dpressions sales Chott Chergui au

    nord-est, et Chott Rharbi louest de Mcheria et de Nama ont des influences non

    ngligeables sur cette variabilit. Le rgime mensuel Mcheria prsente un maximum au

    mois de mars, au mois davril et au mois de septembre. A Ainsefra cest toujours le mois de

    mars suivi du mois doctobre et du mois de mai (Cf. Figure 3). Les lames deau tombes

    Mcheria prsentent en moyenne des amplitudes qui varient entre 4 (mois de juin) et 28 mm

    (mois de mars). Cependant, lamplitude Ainsefra, varie entre 2.8 (mois de juillet) et 24 mm

    (mois de mars). (BENABADJI N. et BOUAZZA M., 2000(a)) expliqurent cette variation par

    le passage de dpressions des fronts polaires au dbut du printemps et par le front des alizs et

    les pluies orageuses du front, qui tombent sur les chanons montagneux.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    14

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aut

    AinsefraMcheriaNama

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    Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aut

    AinsefraMcheriaNama

    Prcipitation en mm

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    Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aut

    AinsefraMcheriaNama

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    Sep Oct Nov Dec Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aut

    AinsefraMcheriaNama

    Prcipitation en mm

    Source : donnes de la FAO pour la station de Ainsefra et donnes de lONS pour la station de Mcheria.

    Figure 3 : Variations mensuelles des prcipitations aux stations de Mcheria (1970-2001) et Ainsefra durant la priode (1978-2001).

    Il a paru judicieux danalyser les donnes du mois de mars pour une priode de 23 et 32 ans

    respectivement pour Mcheria et Ainsefra. Faute de disponibilit de donnes de longue

    priode, la station de Nama nest pas prise en compte.

    Il est important de savoir que les donnes climatiques sur la steppe sont rares et prsentent

    soit des anomalies, soit des lacunes. En effet, pour la station de Mcheria nous disposons

    uniquement dune srie de donnes de 32 ans couvrant la priode de 1970 2001. Par contre,

    les donnes sur Ainsefra existent mais quelques priodes sont incompltes notamment celles

    de 1970 1977. Nous avons choisi le mois de mars pour lanalyse de la variabilit mensuelle

    climatique dans la zone dtude. Le choix du mois de mars a t justifi du fait que ce dernier

    est le mois le plus propice pour prononcer sil sagit dune anne sche ou humide. La pluie

    du mois de mars est considre comme de lor pur chez les agropasteurs. Ces pluies sont

    souvent fines et najoutent pas beaucoup au total (DESPOIS J., 1955). A partir de lanne

    1978 les pluies de mars taient faibles jusquen 1989 pour les deux stations. Ceci est expliqu

    par le fait que cette priode fait partie des priodes sches dalternances qui ont dbut partir

    de 1970. Ltude ralis par BISSON J. et CALLOT Y. (1990) in : (TABI N., 1997), afin de

    dterminer le bilan global pour lactivit agricole pour la station dEl Biodh Sidi cheikh

    durant la priode 1970-1985, a montr lexistence des priodes de scheresses assez marques

    et qui sont plus dures que les prcdentes de 1944-1948 et 1959-1961. Cette dernire

    scheresse sest manifeste par des prcipitations soit trop faibles, soit trop irrgulires dans

    lanne. Si on regarde bien la figure 4 on saperoit quil existe des alternances de priodes

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    15

    sches suivi de priode humide. Durant notre analyse des donnes climatiques nous avons

    relev deux priodes (1978-1988 et 1997-2001) sches dont la premire a svi plus de 10 ans.

    Durant la priode 1978 1988 on enregistrait 3mm pour lanne 1979 et 1 mm pour lanne

    1983 pour la station de Ainsefra au cours du mois de mars. Dans la station de Mcheria deux

    annes 1982 et 1987 sont marques par labsence totale de pluie; les autres annes les valeurs

    de la pluviomtrie fluctuent entre 10 et 30 mm.

    Effectivement cette dernire scheresse a des effets nfastes sur le milieu steppique suite sa

    longue dure. Lauteur ROGNON P., (1996) considre quune anne sche a un effet diffrent

    selon quelle succde une autre anne sche ou une anne humide. Dans la station de

    Mcheria lanne 1989 a marqu la fin de la premire priode sche et le dbut des annes

    normales. Cependant, 1996 signale la fin des annes normales, exception faite pour lanne

    1992 (anne sche), et le dbut des annes sches.

    Prcipitation en mm

    0

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    1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    AinsefraMcheria

    0

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    100

    120

    140

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    180

    1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    AinsefraMcheria

    Source : donnes de la FAO pour la station de Ainsefra et donnes de lONS pour la station de Mcheria.

    Figure 4 : Variations des prcipitations en mars aux stations de Mcheria et Ainsefra durant la priode de 1978 et 2001.

    1.2.1.1.5. Distribution annuelle des pluies

    Aprs avoir examin les courbes des prcipitations annuelles pour la station de Mcheria il

    ressort deux phases (Cf. Figure 5). La premire phase concerne la priode de 1970 1985

    pendant la quelle nous assistons une baisse de la pluviomtrie annuelle par rapport la

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    16

    moyenne. Les Seize annes successives ont marqu la plus grande priode de scheresse qui a

    frapp la rgion des hautes plaines. Il est fort possible que cette priode de scheresse ait une

    relation avec les scheresses qui ont frapp le Sahel partir des annes 1968.

    La deuxime phase de 1986 2000 est marque par une remonte vers la normale des pluies

    aprs une longue scheresse. Cependant, deux annes (1987 avec 157 mm et 1998 avec 159

    mm) ont enregistr des valeurs en dessous de la moyenne annuelle. Lanne 1991 est la plus

    pluvieuse de la srie pour les deux stations. Cette anne est considre comme une bonne

    anne du fait que plus de 50% du total est tomb dans la saison printanire.

    Dans la station de Ainsefra nous avons not trois phases. La premire de 1978 1982 est

    caractrise par des prcipitations variables oscillant entre 49 et 217 mm. La seconde phase de

    1983 1995 enregistre une tendance plus au moins positive des prcipitations moyennes

    annuelles, quant la dernire phase de 1996 2001 la pluviomtrie est la baisse avec une

    tendance ngative.

    Lanne 1990 est cons idre comme mauvaise anne, avec une pluviomtrie annuelle de 307

    mm Ainsefra (presque le double du total moyen annuel : 155 mm); 233 mm sont tombs en

    deux mois (avril et mai), par contre les trois mois dautomne nont reu que 16 mm. Le mme

    phnomne est constat pour la station de Mcheria durant la mme anne.

    Daprs les donnes de SELTZER P., (1946) les variations des pluies annuelles dans les

    hautes plaines et lAtlas Saharien sont moins sensibles par rapport aux rgions du nord du

    pays. Au cours de cette priode un cart maximum de 29 mm est enregistr Mcheria et un

    cart maximum de 73 mm dans la station Saida appartenant la rgion du Tell. Cependant,

    lanalyse des donnes pendant la priode rcente (1970-2001) a rvl que la variabilit des

    prcipitations annuelles est plus accentue. A cet effet, lcart maximum est pass de 29 mm

    126.7 mm pour la station de Mcheria et de 12 106.5 pour Ainsefra (Cf. Tableau 2).

    126.7180.75429293264Mcheria

    106.5155.54912192180Ainsefra

    Ecart maximum en

    (mm)P moyennesP minimales

    Ecart maximum en

    (mm)P moyennesP minimalesStations

    Priode : 1970-2001 pour M cheriaPriode : 1978-2001 pour AinsefraPriode SELTZER (1913-1938)

    126.7180.75429293264Mcheria

    106.5155.54912192180Ainsefra

    Ecart maximum en

    (mm)P moyennesP minimales

    Ecart maximum en

    (mm)P moyennesP minimalesStations

    Priode : 1970-2001 pour M cheriaPriode : 1978-2001 pour AinsefraPriode SELTZER (1913-1938)

    Tableau 2 : Ecarts maximums moyens des prcipitations annuelles dans la station de

    Mcheria et Ainsefra durant la priode (1913-1938) et la priode (1970-2001).

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    17

    Station de Mcheria

    Station de Ainsefra

    0,0

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    100,0

    150,0

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    400,0

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    500,0

    1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    Pluviomtrie Ainsefra

    Moyenne : 155.5

    Moyenne Seltzer (1913-1938)

    0

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    150

    200

    250

    300

    350

    400

    450

    1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    Pluviomtrie Mcheria

    Moyenne : 180.7

    Moyenne Seltzer (1913-1938)

    Station de Mcheria

    Station de Ainsefra

    0,0

    50,0

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    150,0

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    250,0

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    350,0

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    450,0

    500,0

    1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    Pluviomtrie Ainsefra

    Moyenne : 155.5

    Moyenne Seltzer (1913-1938)

    0

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    100

    150

    200

    250

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    350

    400

    450

    1970 1972 1974 1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    Pluviomtrie Mcheria

    Moyenne : 180.7

    Moyenne Seltzer (1913-1938)

    Prcipitation en mm

    Prcipitation en mm

    Source : donnes de la FAO pour la station de Ainsefra et donnes de lONS pour la station de Mcheria. Figure 5 : Prcipitations moyennes annuelles aux stations de Mcheria (1970-2001) et

    Ainsefra (1978-2001).

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    18

    Il est important de noter que lcart entre la moyenne des prcipitations annuelles entre la

    priode de (1913-1938) SELTZER P., (1946) et la priode de 1970 2001 dans la station de

    Mcheria est trs grand par rapport la station de Ainsefra. Lcart est de 112 mm Mcheria

    et de 36.5 mm Ainsefra.

    Donc ces dernires annes la pluviosit a diminu par rapport aux anciennes priodes. A

    Mcheria 83% des prcipitations annuelles au cours de la dernire priode (1978-2001) ont

    enregistr des valeurs infrieures la moyenne des prcipitations de SELTZER P (1946) (293

    mm). Par contre seulement 46% des prcipitations moyennes annuelles sont en dessous de la

    moyenne calcule durant la dernire priode (Cf. Tableau 3).

    46548317180.7293Mcheria

    62.537.56733155.5192Ainsefra

    Moins que P moyPlus que P moyMoins que P moy(1913-1938)

    Plus que P moy(1913-1938)

    % des annes recevantPriode (1978-2001) pour AinsefraPriode (1970-2001) pour Mcheria

    % des annes recevantP moyennes (mm)

    (1978-2001) Ainsefra(197O-2001) Mcheria

    P moyennes(1913-1938)

    (mm)Stations

    46548317180.7293Mcheria

    62.537.56733155.5192Ainsefra

    Moins que P moyPlus que P moyMoins que P moy(1913-1938)

    Plus que P moy(1913-1938)

    % des annes recevantPriode (1978-2001) pour AinsefraPriode (1970-2001) pour Mcheria

    % des annes recevantP moyennes (mm)

    (1978-2001) Ainsefra(197O-2001) Mcheria

    P moyennes(1913-1938)

    (mm)Stations

    Tableau 3 : Variations par rapport aux prcipitations moyennes durant la priode (1913-1938)

    et la priode (1970-2001) pour Mcheria et (1978-2001) pour Ainsefra. 1.2.1.1.6. Irrgularit des pluies

    Pour lanalyse du rgime pluviomtrique entre les deux stations, nous avons eu recours des

    calculs sur des donnes moyennes. Mais ces moyennes ne prsentent pas rellement la ralit

    du terrain. Elles sont utilises uniquement pour dgager les diffrences rgionales et faire une

    comparaison de la variabilit interannuelle entre les stations. La priode de 1978 2001 a t

    choisie pour comparaison entre les deux stations. La moyenne de Mcheria pour la priode

    (1978-2001) est de lordre de 194.4 mm. Elle est passe de 293 194.4 mm. Donc elle

    enregistre un dficit de 33.6% par rapport celle calcule par SELTZER P., (1946) pour la

    priode de 1913 1938. De mme, la moyenne de la station de Ainsefra a enregistr une

    rduction de lordre de 19% seulement (Cf. Tableau 4).

    33.6238.7194.4293Mcheria

    19143155.5192Ainsefra

    Ecart moyen en %Ecart maximum en (mm)P moyenne annuelle en (mm)(1978-2001)P moyenne annuelle en (mm)

    (1913-1938)Stations

    33.6238.7194.4293Mcheria

    19143155.5192Ainsefra

    Ecart moyen en %Ecart maximum en (mm)P moyenne annuelle en (mm)(1978-2001)P moyenne annuelle en (mm)

    (1913-1938)Stations

    Tableau 4 : carts maximums moyens des prcipitations moyennes annuelles dans la station

    de Mcheria et de Ainsefra par rapport aux donnes de SELTZER P., (1946).

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    19

    Lirrgularit des pluies dans ces deux stations est grande. La moyenne annuelle fluctue entre

    54 et 401mm Mcheria et entre 49 et 430 mm Ainsefra. Cependant, Le coefficient de

    variation (CV) est de lordre de 0.44 pour la station du nord et 0.57 pour la station du sud. Il

    est noter que dans la littrature, il est mentionn par plusieurs auteurs que plus ltage

    bioclimatique est aride plus le coefficient de variation est grand.

    Nous savons ds le dpart que le rgime de pluie est irrgulier dans ces rgions steppiques.

    Plusieurs auteurs (BENABADJI et al., 2000 a; DESPOIS J., 1955 et SELTZER P., 1946) qui

    ont travaill sur ces zones le confirment dans leurs tudes. Mais il est important de savoir que

    pour les agropasteurs, il est fort intressant de connatre les variations saisonnires des pluies.

    Pour cela, BOEUF M., (1932) cit par (DESPOIS J., 1955) a utilis une mthode assez

    intressante pour tablir, pour la Tunisie entire et sur une priode de trente annes agricoles

    (1899 1929), le pourcentage des priodes normales, humides, trs humides, sches et trs

    sches2. Il a calcul les frquences dapparitions de la pluviosit suprieures ou infrieures

    la moyenne.

    Le seuil de dmarcation entre une saison sche et une saison humide a t mis en vidence par

    BAGNOULS et GAUSSEN (1953) in : (LE HOUEROU H.N., 1995). Les mois dont la

    pluviosit moyenne exprime en mm est infrieure au double de la temprature moyenne

    exprime en degrs Celsius sont considrs secs. Toutefois, les mois pour lesquels la

    pluviosit moyenne est gale ou suprieure au double de la temprature sont considrs

    comme humides. Cependant, LE HOUEROU H.N., (1995) a fait des remarques et des

    reproches cette mthode (P=2T) concernant son caractre empirique, arbitraire et contingent

    des units de mesure utilises. En effet, le critre de dmarcation est corrl un paramtre

    exprimental plus rationnel. De nombreux chercheurs et scientifiques ont montr que

    lvaporation dun sol non satur est approximativement gale 0.35 ETP. De mme,

    DOORENBOS et PRUITT (1979) in : (LE HOUEROU H.N., 1995) ont montr que le

    coefficient cultural (kc) varie selon les sols et les cultures entre 0.3 et 0.4 ETP.

    2 Normale (N) une priode dont la pluie est de -25% +25% par rapport la moyenne. Humide (H) une priode dont la pluie est de +25% + 50 % par rapport la moyenne. Trs humide (TH) une priode dont la pluie est > + 50 % par rapport la moyenne. Sche (S) une priode dont la pluie est de -50% 25% par rapport la moyenne. Trs sche (TS) une priode dont la pluie est < - 50% par rapport la moyenne.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    20

    Ainsi, en ce qui concerne notre zone dtude nous avons fait des calculs pour les trois stations

    en considrant cette fois une anne sche si la pluviosit (P) est infrieure 0.35 fois

    lvapotranspiration (ETP) et une anne humide si P est suprieure 0.35 fois

    lvapotranspiration (ETP). Linterprtation du tableau 5 nous a permis de dire que les saisons

    dautomne et de printemps prsentent le pourcentage des mois dficitaires le plus lev. Plus

    de 80% des mois durant la saison dautomne sont considrs comme secs pour les deux

    stations. Cela a une influence considrablement le dmarrage de la croissance de la vgtation

    steppique. Le dficit de la saison printanire est tout fait remarquable dans la station de

    Ainsefra. Il est d la localisation de la station plus au sud.

    66.6733.3350.0050.0086.1013.9Mcheria

    80.5619.4475.0025.0083.3316.66Ainsefra

    SHSHSHStations

    printempsHiverAutomne

    Tableau 5 : Pourcentages des priodes humides (H) et sches (S) pour les deux stations de la

    zone dtude durant la priode (1978-2001).

    1.2.1.2. Tempratures

    Les tempratures moyennes annuelles ont une influence considrable sur laridit du climat.

    Dans les hautes plaines sud oranaises, les tempratures varient normalement dans lanne,

    leves en saison estivale et basses en saison hivernale. Le mois de janvier reste le mois le

    plus froid de lanne et le mois de juillet est le mois le plus chaud pour les stations de la

    rgion. La temprature moyenne maximale est de 35.1 C et de 37.6 C Mcheria et

    Ainsefra respectivement.

    Les tempratures deviennent plus contrastes dans la direction nord-sud (Mcheria 15.9 C,

    El Biodh Sidi Cheikh3 17.8C) et la direction ouest-est (Mcheria 15.9C et El bayadh4 13.7

    3 Station localise au sud de Ainsefra. Ltage bioclimatique est Saharien hiver frais (daprs Stewart modifie) in : (TABI N, 1997). 4 Station localise dans la rgion dEl bayadh lest de Mcheria. lpoque coloniale cette localit est appele Geryville. Ltage bioclimatique Semi-aride hiver froid (daprs Stewart modifie) in : (TABI N, 1997).

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    21

    C,). Les minima dEl Bayadh sont infrieurs ceux de Mcheria, par contre, les maxima sont

    suprieurs ceux de Mcheria.

    La gele intervient dans les mois de lhiver. Ainsefra les maximums dapparition du

    phnomne sont relevs en dcembre et en janvier avec presque de 12 jours de geles. A

    Mcheria le maximum tourne autour de 10 jours de geles. Il est rare que les tempratures

    descendent au dessous de -4 C. Le 02 fvrier 1952 il y a eu une gele blanche qui a fait des

    dgts sur les rcoltes Ainsefra. La mme anne, le 25 janvier 1952 une tempte a caus la

    mort dune femme de plus de 65 ans.

    Lamplitude thermique annuelle (M-m) est 33.6C Mcheria et de 35.5C pour Ainsefra.

    1.2.1.3. vapotranspiration (ETP)

    Les donnes mensuelles de lvapotranspiration potentielle (ETP) de la station de Ainsefra

    sont fournies par la FAO. Les ETP de la station sont estimes laide de la mthode de

    Pennman-Monteith. Cependant, les donnes de lETP pour Mcheria sont estimes partir de

    la mthode de Thornthwaite. La valeur moyenne annuelle est de lordre de 1361 mm

    Ainsefra, et de 909 mm Mcheria. Nous avons constat que lETP est nettement suprieure

    la pluviomtrie ; elle est 15 fois et 7 fois suprieure la valeur de la pluviomtrie Ainsefra

    et Mcheria respectivement. A cet effet, la dominance de lETP engendre et/ou favorise le

    processus de la dgradation du sol et plus particulirement lensablement des terres de

    cultures et les parcours steppiques.

    1.2.1.4. Indice pluviothermique dEmberger (1955)

    La connaissance du climat dune rgion ncessite en gnral la mesure avec une prcision

    tolrable de plusieurs paramtres climatiques (pluviomtrie, temprature, ETP, humidit,

    vent, etc.). Toutefois, dans la rgion steppique, nous avons remarqu que les donnes soit sont

    manquantes soit prsentent des lacunes. A cela sajoute le problme du nombre restreint des

    stations mtorologiques totales. Sur toute la wilaya de Nama on compte seulement trois

    stations (Ainsefra, Nama et Mcheria). La station de Nama est fonctionnelle depuis

    seulement les annes de 1980.

    Pour la dtermination du type de climat qui rgne ces dernires annes nous avons eu recours

    lutilisation du quotient pluviothermique dEMBERGER L., (1955). Ce quotient est

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    22

    gnralement le plus utilis dans les rgions de lAfrique du Nord (BENABADJI N. et

    BOUAZZA M., 2000 (b)). Il est dfini comme suit :

    (1)2000

    222 mMPQ (1)2000 222 mMPQ

    -= (1)2000 222 mM

    PQ (1)2000 222 mMPQ

    -=

    Avec :

    P : pluviosit moyenne annuelle en mm

    M : moyenne des tempratures maximales quotidiennes du mois le plus chaud en degr absolu

    m : moyenne des tempratures minimales quotidiennes du mois le plus froid en degr absolu

    LE HOUEROU H.N., (1995) souligne que ce quotient donne des valeurs sous estimes dans

    les rgions o lamplitude thermique (M-m) est faible. Lapplication du quotient

    pluviothermique sur les donnes climatiques rcentes a rvl que la station de Mcheria est

    classe dans ltage aride infrieur hiver frais et la station de Ainsefra dans ltage aride

    infrieur hiver frais.

    Les donnes climatiques de la priode ancienne (1913-1938) classent Mcheria dans ltage

    aride suprieur hiver frais et Ainsefra dans ltage aride infrieur hiver froid (Cf. Figure

    6). Donc il y a une accentuation du climat et un dplacement du sud vers le nord des limites

    daridit. Cette accentuation du climat est due la rgression du tapis vgtal suite une

    longue scheresse qui a frapp la rgion et au phnomne anthropique (dfrichement,

    surpturage, arrachage des espces ligneuses, etc.).

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    23

    * Priode Seltzer (1913-1938)? Priode (1978-2001)* Priode Seltzer (1913-1938)? Priode (1978-2001)

    Figure 6 : Climagramme pluviothermique dEMBERGER

    1.2.1.5. Phnomne de la scheresse dans la steppe sud-ouest Oranaise

    La dfinition de la scheresse a un lien direct avec les diffrentes disciplines scientifiques. A

    cet effet, on parle de scheresse mtorologique lorsque les pluies sont infrieures la

    moyenne durant une anne ou plusieurs annes successives (MAINGUET M., 1995). Mais

    cette dfinition ne tient pas compte de la rpartition saisonnire de la pluie pendant lanne.

    Cette rpartition est souvent importante dans lanne et plus particulirement dans les zones

    arides mditerranennes. Dans ces zones arides le maximum peut atteindre 5 12 fois le

    minimum. A Ainsefra le maximum annuel de pluie est 7 fois suprieur au minimum. Il est de

    lordre de 3 Mcheria.

    Selon (DESPOIS J., 1955) la scheresse est un grand flau dun pays, le plus frquent et le

    plus redout. Nous ne pouvons pas prononcer ou dire quil y a une scheresse suite seulement

    linsuffisance des pluies totales, mais surtout il faut prendre en compte leur rpartition dans

    lanne, sans oublier les vents chauds et secs (sirocos). Dans cette zone la pluie durant la

    priode Automne et Hiver est primordiale. Cependant, une anne est dclare mauvaise suite

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    24

    labsence totale ou partielle de la pluie durant la priode de semence. Toutefois, malgr une

    abondance de pluie durant lautomne et lhiver, on risque davoir des surprises et des

    situations inquitantes, sil ne pleut pas assez pendant la priode de Printemps. En effet, cest

    durant cette priode que se dcide lavenir des agro-pasteurs. Ces derniers pouvaient

    ensemencer de vastes surfaces si la priode dAutomne et Hiver est dclare comme priode

    normale. Mais si la priode du Printemps est dclare comme dficitaire la situation sera sans

    doute dsastreuse, car les agro-pasteurs ont beaucoup investi et risqueront mme de perdre

    leurs productions ainsi que leurs btails. La situation est alarmante malgr laide de ltat. Il

    est important de noter que cette situation tourne en drame quand deux ou trois annes sches

    se suivent. Lors de la scheresse de 1970 1971 plus de 360 000 quintaux dorge et de

    fourrages ont t vendus, perte aux agropasteurs et aux leveurs, par ltat afin dviter le

    drame et la dcimation totale du cheptel (COUDERC R., 1975).

    Durant ces priodes de crises il n y a pas que les gens de la steppe qui souffrent seuls, mais

    de mme les populations du nord du pays. Les gens du nord nauront pas les moyens de

    procurer la viande aprs les flambes des prix. En effet, la situation devient de jour en jour

    plus grave et la totalit de la population steppique est menace soit par la famine soit par

    lpidmie. Cette dernire trouve toutes les conditions pour se propager au sein de la

    population la plus fragile.

    Durant les priodes de scheresse les gens de la steppe sont obligs de fuir avec leurs

    troupeaux ces zones dsertiques en rejoignant les zones du nord du pays. Dans ces zones soit

    ils trouvent du travail soit ils essayent de nourrir leurs btails. Cependant, la misre et le

    nomadisme engendrent un dsquilibre socio-conomique entre les gens de la steppe et ceux

    du Tell. Il est noter que plus de 90 % de la population algrienne rside dans le nord du

    pays. A cela sajoute le nombre de population qui a fui la steppe.

    1.2.1.5.1. Analyse statistique de la scheresse

    Nous avons vu prcdemment que la pluviomtrie mensuelle fluctue dune anne lautre.

    Cependant, cette fois ci nous nous intressons aux rgimes mensuels et annuels de la

    scheresse et son volution. Daprs MAINGUET M., (1995) la scheresse ne peut tre

    dfinie seulement par des critres quantitatifs de total pluviomtrique annuel, ni de volume

    coul annuel, dautres paramtres sont prendre en compte :

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    25

    - la dure de la saison sche,

    - la dat de commencement de la saison humide,

    - la svrit du dficit.

    1.2.1.5.2. Variations mensuelles et annuelles de la scheresse (priode 1978-2001)

    Nous avons utilis toujours le mme principe, le mois est considr comme sec si la

    pluviomtrie (P) est infrieure 35% de lvapotranspiration (ETP), pour dterminer les

    frquences mensuelles et annuelles du nombre de mois secs pendant la priode 1978-2001

    dans les deux stations. Le tableau 6 illustre dune manire assez nette que les frquences

    mensuelles de la scheresse varient de 41.7 100%, et de 62.5 100% pour la station de

    Mcheria et Ainsefra respectivement. Les forts pourcentages concernent les mois secs de la

    saison estivale pour les deux stations. Les mois de juin, juillet et aot enregistrent un

    pourcentage de 100% Ainsefra. Toutefois, les pourcentages de 100% sont marqus pour le

    mois de juillet et le mois daot Mcheria. Que ce soit Mcheria ou Ainsefra en

    moyenne aucun mois de la srie climatique nchappe la scheresse.

    58.375.079.291.710010095.887.579.254.266.741.7(%)

    14.018.019.022.024.024.023.021.019.013.016.010.0Nombres

    Mcheria

    87.579.275.095.810010010095.879.266.775.062.5(%)

    211918232424242319161815Nombres

    Ainsefra

    DNOSAJJMAMFJStations

    58.375.079.291.710010095.887.579.254.266.741.7(%)

    14.018.019.022.024.024.023.021.019.013.016.010.0Nombres

    Mcheria

    87.579.275.095.810010010095.879.266.775.062.5(%)

    211918232424242319161815Nombres

    Ainsefra

    DNOSAJJMAMFJStations

    Tableau 6 : Frquence mensuelle de la scheresse au cours de la priode (1978-2001) dans la

    station de Mcheria et Ainsefra. De plus, une analyse de suivi de lvolution pendant lanne du nombre de mois secs au cours

    du temps a t effectue (Cf. Tableau 7). Cette analyse rvle que le nombre de mois secs

    pendant la dure de 24 ans a vari selon une fourchette de 7 12 mois secs Ainsefra, et de 6

    12 mois secs pour Mcheria. Ainsi, 54% des annes 7, 8 et 9 mois secs sont recenss

    Mcheria et 35.3% Ainsefra. En ce qui concerne les annes plus de neuf mois secs, le

    pourcentage est de lordre 41.7% et 64.7% pour Mcheria et Ainsefra respectivement.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    26

    12.51217.6512

    16.71123.5311

    12.51023.5310

    20.8917.659

    25811.768

    8.375.887

    4.260.006

    0.0050.005

    0.0040.004

    0.0030.003

    0.0020.002

    0.0010.001

    %N mois de secs%N de mois

    secs

    Mcheria (1978-2001)Ainsefra (1978-2001)

    12.51217.6512

    16.71123.5311

    12.51023.5310

    20.8917.659

    25811.768

    8.375.887

    4.260.006

    0.0050.005

    0.0040.004

    0.0030.003

    0.0020.002

    0.0010.001

    %N mois de secs%N de mois

    secs

    Mcheria (1978-2001)Ainsefra (1978-2001)

    Tableau 7 : Pourcentage de nombres de mois secs au cours de la priode (1978-2001) dans la

    station de Mcheria et Ainsefra.

    La figure 7 montre nettement la variabilit des nombres de mois secs pour les deux stations

    durant la priode 1978 2001. Ce nombre oscille entre 6 et 12 mois secs. Lexamen de la

    courbe pour la station Ainsefra amne distinguer trois priodes :

    - une priode de 1978 1981 marque par une variabilit du nombre de mois secs

    oscillant entre 7 et 12 mois secs;

    - une priode de 1982 1996 caractrise par une tendance la baisse du nombre de mois

    secs excepte lanne 1992;

    - une priode de 1997 2001 caractrise par un renouveau dans la hausse des nombres

    de mois secs.

    En ce qui concerne la station de Mcheria nous avons distingu partir du graphique trois

    phases :

    - la premire phase de 1978 1983 montre une tendance la hausse du nombre de mois

    secs;

    - la seconde phase de 1984 1998 est caractrise par une variabilit assez nette du

    nombre de mois secs;

    - la dernire phase de 1999 2001 illustre une tendance positive du nombre de mois secs.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    27

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    Mcheria

    Ainsefra

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    Mcheria

    Ainsefra

    Nombre de mois secs

    Figure 7 : Lvolution du nombre de mois sec dans la station de Mcheria et de Ainsefra

    (1978-2001). 1.2.1.5.3. Variations annuelles de la scheresse au cours de deux priodes (1913-1938) et

    (1978-2001).

    Pour dterminer lvolution du phnomne de la scheresse dans le temps nous avons opt

    pour analyser les donnes climatiques pour la station de Ainsefra sur deux priodes

    diffrentes celles de (1913-1938) et de (1978-2001). Nous avons choisi la station Ainsefra car

    nous disposons des donnes climatiques de longues sries pour cette station. Notre approche

    est base sur le principe du calcul des frquences des annes prsentant un intervalle de 7 9

    mois secs, et des annes plus de neuf mois secs. Le tableau 8 met en vidence lvolution et

    le doublement des annes suprieures 9 mois secs au cours de cette dernire priode. Ceci

    explique quau cours de la priode (1978-2001) la prsence des annes de plus de neuf mois

    secs a doubl par rapport la priode de (1913-1938). Il est noter que le coefficient de

    corrlation entre le nombre de mois secs et les prcipitations moyennes annuelles est de

    lordre de -88% et de -83% pour lancienne et la dernire priode respectivement. Le signe

    ngatif signifie que le nombre de mois secs est inversement proportionnel laugmentation de

    la pluviomtrie. Ainsi, le coefficient de dtermination (R2) est de lordre de 78% pour la

    priode (1913-1938) et de 70% pour la priode (1978-2001); ce qui permet de dire qu

    Ainsefra il y a 70 78% des annes de fortes prcipitations avec un nombre faible de mois

    secs. Mais, mme avec cette corrlation il existe des annes qui chappent cette rgle.

    Lanne 1990 enregistre 9 mois secs avec une moyenne annuelle de 307 mm (le double de la

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    28

    moyenne annuelle calcule pour toute la priode de 1978 2001). Quant lanne 1996, 8

    mois secs sont relevs avec une moyenne annuelle de 191 mm. Le mme scnario est

    remarqu pendant la priode de 1913 1938. Lanne 1930 avec une moyenne de 108 mm

    (infrieure la moyenne annuelle calcule sur 26 ans : 192 mm) prsente 09 mois secs.

    Toutefois, 08 mois secs sont recenss dans lanne 1938 avec une moyenne de 234 mm. Ce

    paradoxe entre lanne 1930 et 1938 ainsi quentre 1990 et 1996 est expliqu par la mauvaise

    rpartition de la pluie au cours de lanne. A titre dexemple 76% du total annuel sont

    concentrs seulement en deux mois (avril et mai) de lanne 1990, et 47% sont tombs en un

    seul mois davril de 1938.

    Selon EL DJIHAD M.D., (2003) ceci : est d quau cours dune anne en enregistre un

    nombre faible de mois sec; la raison en est que la plus part des mois sub-secs ont connu des

    prcipitations peine suprieures au double de leurs tempratures. Lanne la plus

    pluvieuse de 1991, avec une moyenne annuelle de 430 mm, enregistre 7 mois secs. Cest

    toujours la mauvaise rpartition au cours de lanne qui fait que les mois secs ne sont pas

    compatibles avec le total pluviomtrique. Le mme auteur considre que le nombre de mois

    secs, durant la mme anne, est conditionn par la mauvaise rpartition et non pas par la

    valeur des prcipitations annuelles. A cet effet, nous avons considr quil est judicieux de

    suivre lvolution de la scheresse pendant les priodes sches et humides, durant deux

    priodes (1913-1938) et (1978-2001) pour pouvoir mieux comprendre ce phnomne.

    64.713362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    35.293362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    64.713362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    35.293362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes entre 7 et 9mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    mois secs (%)mois secs (%)mois secs (%)Annes entre 7 et 9

    mois secs (%)

    64.713362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    35.293362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    64.713362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    35.293362

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes de plus de 9 mois secs (%)

    Annes entre 7 et 9mois secs (%)

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    mois secs (%)mois secs (%)mois secs (%)Annes entre 7 et 9

    mois secs (%)

    Tableau 8 : Pourcentage des annes 7,8 et 9 mois secs et des annes de plus de 9 mois secs au cours des priodes (1913-1938) et (1978-2001) dans la station de Ainsefra.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    29

    1.2.1.5.4. Variations saisonnires de la priode sche au cours du temps

    1.2.1.5.4.1. Variations de la saison estivale priode : (1913-1938) et (1978-2001)

    La scheresse est dautant plus accentue lorsque le nombre de succession des mois secs

    pendant lanne est grand. Cependant, si cette succession de mois secs dure pendant plusieurs

    annes, limpact sur le milieu naturel ainsi que sur la vgtation steppique induit des

    consquences plus ou moins catastrophiques. Cette catastrophe se manifeste dans ce milieu

    aride de la manire suivante par :

    - la salinisation de la couche arable par effet de remonte capillaire et destruction des

    agrgats constituant le sol;

    - la rgression du tapis vgtal suite la diminution et au desschement des rserves

    hydriques du sol ;

    - la diminution de la permabilit du sol suite la formation au niveau du sol de la

    pellicule de glaage ;

    - le processus drosion olienne favoris par la rgression de la vgtation steppique et

    les pressions exerces par lhomme sur les ressources pastorales;

    - laugmentation de lalbdo de surface qui engendre la formation des mouvements de

    subsidences qui empchent la formation des nuages.

    Notre analyse squentielle effectue au cours de la saison estivale (Mai octobre) pour les

    deux priodes montre que le pourcentage de 6 mois secs successifs a presque quadrupl (Cf.

    tableau 9). Il est pass de 19% pour la priode SELTZER (1913 1938) 70.83% au cours de

    cette dernire priode. Cette analyse confirme bien le travail de DJELLOULI et DAGET

    (1993) in : (ROGNON P., 1996). Ces auteurs ont montr, dans la steppe sud oranaise et plus

    prcisment dans la rgion de Mcheria et dans la rgion de Sada plus au nord, un

    accroissement de la saison sche de deux mois au cours de deux priodes (priodes : 1913-

    1938 et 1978-1990). La saison sche est passe de 8 10 mois secs. De mme, BENABADJI

    N. et BOUAZZA M., (2000 (a)) ont mis en vidence, suite une analyse effectue sur des

    donnes climatiques pendant deux priodes diffrentes (1913-1938 et 1970-1990), que le

    quotient pluvio-thermique (Q2), de six stations reprsentatifs de la rgion oranaise (Algrie

    occidentale), a subi un dplacement significatif vers la droite. Ce dplacement signifie une

    augmentation de la valeur des tempratures moyennes minimales m . De plus, ils ont

    remarqu aussi que les tages bioclimatiques de certaines stations sont modifis. titre

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    30

    dexemple, la station de Mcheria est passe de ltage bioclimatique aride suprieur hiver

    frais un tage aride moyen hiver frais.

    Donc, ces dernires annes nous assistons effectivement des priodes sches plus au moins

    dures par rapport aux priodes prcdentes (1926-1930, 1935-1939 et 1944-1948).

    70.83619.056

    25.00533.335

    4.16428.574

    0.0039.523

    0.0029.522

    0.0010.001

    (%)Nombre de mois sec (%)Nombre de mois sec

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    70.83619.056

    25.00533.335

    4.16428.574

    0.0039.523

    0.0029.522

    0.0010.001

    (%)Nombre de mois sec (%)Nombre de mois sec

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    Tableau 9 : Pourcentages de successions de mois secs durant la saison estivale (mai octobre)

    Ainsefra pour les deux priodes.

    1.2.1.5.4.2. Variations de la saison humide priode : (1913-1938) et (1978-2001)

    Daprs notre analyse des donnes climatiques nous avons constat, pendant la saison humide

    et durant la priode (1978 2001), que les annes de succession de 6 mois secs sont

    multiplies par deux par rapport la priode de (1913-1938). Durant lancienne priode ce

    sont les annes de 2 mois secs successifs qui prsentent le pourcentage le plus lev 33%

    contre 20% pour ces dernires dcennies (Cf. Tableau 10).

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    31

    33.33614.296

    8.3359.525

    12.50423.814

    12.5039.523

    20.83233.332

    12.5019.521

    (%)Nombre de mois sec (%)Nombre de mois sec

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    33.33614.296

    8.3359.525

    12.50423.814

    12.5039.523

    20.83233.332

    12.5019.521

    (%)Nombre de mois sec (%)Nombre de mois sec

    Priode (1978-2001)Priode SELTZER (1913-1938)

    STATION AINSEFRA

    Tableau 10 : Pourcentages de successions de mois secs durant la saison humide (Novembre

    avril) Ainsefra pour les deux priodes.

    1.2.1.6. Changement climatique : analyse et synthse

    Dans le pass, notre plante a subi des changements climatiques importants au cours des

    priodes de glaciations du quaternaire. Ces changements sont lis principalement des

    facteurs astronomiques notamment :

    - lobliquit de laxe des ples par rapport au plan de lorbite terrestre varie

    cycliquement de 3 sur une dure denviron 40 000 ans. Cette variation engendre, des

    ples jusquaux latitudes moyennes, des saisons dautant plus contrastes que

    lobliquit est importante,

    - lexcentricit de lorbite terrestre varie priodiquement sur 100 000 ans. Bien

    entendu, la partie dorbite parcourir loin du soleil est importante. A ce moment l,

    linsolation moyenne annuelle dcrot (VIGNEAU, 2000) in : (LOUBIER J.C.,

    2004).

    Aux phases glaciaires de lEurope correspondent en mditerrane et en Afrique du nord des

    phases inter-pluviales chaudes et sches, parfois arides. Des noms locaux ont t donns aux

    divisions du quaternaire du Maroc de la mditerrane et de lEurope occidentale

    (BOUABDALLAH H., 1991) (Cf. Figure 8).

    Pouvons-nous accepter que les priodes de scheresse enregistres ces dernires annes soient

    directement lies aux changements climatiques par laugmentation des gaz effet de serre ou

    seulement la continuit de la fluctuation non rgulire du climat ? Si cela est vrai comment

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    32

    peut-on expliquer les scheresses qui apparaissaient avant lre industrielle o la teneur en gaz

    effet de serre de latmosphre tait nettement plus faible quactuellement.

    Il vrai que toute la communaut scientifique prvoit une augmentation inexorable de la

    temprature au cours des cent prochaines annes. Le Groupement Intergouvernemental

    dEtude du Climat (GIEC) a propos une augmentation de temprature entre +1.5 et +5.8

    sur la base des modlisations numriques et en fonction des diffrents scnarii retenus

    (LOUBIER J.C., 2004). Cependant, aucun modle numrique, mme les Modles Gnraux

    du Climat (GCM), na t prsent qui permette de mettre en relation lvolution de la teneur

    de latmosphre en gaz effet de serre avec la priodicit des scheresses qui ont frapp le

    Sahel et les zones arides du Maghreb et dautres rgions dans le monde. Le caractre global

    de ces modles ne permet pas de dceler les phnomnes qui se manifestent sur des zones

    plus restreintes. Les meilleurs modles utilisent une cellule de 1 ce qui correspond une

    zone de dimension (12345 km2) lquateur. Alors quen ralit lintrieur le climat peut

    varier considrablement. Nous avons vu au cours de ce chapitre que la pluviomtrie est

    variable pour les deux stations (Mcheria et Nama) distantes de seulement 33 km.

    Malgr ces changements climatiques importants, ltre humain a pu rsister et continuer

    dexister. Cela nempche pas de dire que les changements climatiques engendrent des

    conditions socio-conomiques trs graves sur la population mondiale et plus prcisment

    celles qui habitent les rgions vulnrables (Zones arides et dsertiques). La steppe des hautes

    plaines sud Oranaises nchappe pas ce constat. Dans cette zone lanalyse climatique

    effectue sur les rgions de Mcheria et de Ainsefra a rvl des fluctuations entre priodes

    humides et sches pisodiques et surtout les priodes sches qui ont dbut partir de 1970.

    Depuis 1970, Mcheria 83% des annes ont enregistr des valeurs de prcipitation

    infrieures la valeur moyenne annuelle durant la priode de 1913 1938. Ces fluctuations

    climatiques qui existaient de tout temps et ne peuvent pas donner une explication elles

    seules la progression de la dgradation du sol qui se manifeste par lavance du sable sur les

    terrains de parcours et agricoles de la wilaya. La vgtation steppique (et en particulier lalfa)

    est tout fait adapte la scheresse, mais avec les mutations socio-conomiques qua connu

    la rgion ainsi que les conditions rcentes dexploitation des parcours, une telle fluctuation

    entrane un dsquilibre durant la quelle la demande en fourrage dpasse largement les

    disponibilits (AIDOUD A., 1993). Les activits de plus en plus destructrices de lhomme sur

    le milieu engendres par laugmentation de la population plus lutilisation des techniques

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    33

    employes sans discernement, sont certainement les causes principales des progrs de la

    dgradation des terres. Cest lhomme qui cre le dsert, le climat nest quune circonstance

    favorable, disait LE HOUEROU H.N., (1959).

    Cependant, il est vrai de dire que le climat a seulement favoris lextension de la dgradation

    dans ces zones dj fragilises suite aux diffrentes actions destructrices de lhomme.

    Dailleurs cette constatation est confirme par le travail de SHERBROOKE W.C. et

    PAYLORE P. (1973) : Short term weather patterns induced by uncertain rainfall and

    followed by cyclic droughts from which marginal areas may not recover if subjected to

    continued attempts at intensive use in a dry year or succession of dry years .

    Une tude dendroclimatique sur des cernes de deux cents cdres ralise dans la rgion ouest

    Marocaine a montr que le Maghreb ntait pas labri des longues scheresses persistantes

    qua connu le Sahel (ROGNON P., 1996). Cette tude a mis en vidence que la scheresse a

    vari normment :

    - deux scheresses accentues mais isoles ont t rvles au cours du XVme sicle,

    - une scheresse de longue dure a t enregistre sur la priode (1520-1552) au cours

    du XVIme sicle,

    - pendant le XVII sicle vingt sept scheresses ont t enregistres. Ces scheresses ont

    t de courte de dure (un an deux ans).

    Plus rcemment la France a connu deux pisodes climatiques. Une priode chaude est

    enregistre entre le XIme sicle et XIIIme sicle suivi dune priode froide au cours du

    XVIIIme sicle. Selon (LOUBIER J.C., 2004) cette dernire priode est appele le petit

    age glaciaire o lon a vu dcouper le vin la hache en place de grve.

    Lapparition de ces scheresses avant la naissance de la rvolution industrielle tmoigne que

    ce phnomne est beaucoup plus li aux facteurs astronomiques et que laugmentation du CO2

    na quamplifi le processus.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    34

    Source : (BOUABDALLAH H., 1991)

    Figure 8 : Nouvelle proposition chronologique du quaternaire

    1.2.2. Cadre gologique

    Les donnes gologiques fournissent des indications prcieuses sur la nature du substrat o se

    dveloppe la vgtation. Cette dernire rpond dune manire assez fidle la nature

    lithologique et aux formes gomorphologiques. La zone dtude sorganise autour de deux

    grandes units structurales qui se succdent du nord au sud : les hautes plaines sud oranaises

    et lAtlas Saharien constitu par les monts des Ksours.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    35

    1.2.2.1. Stratigraphie des hautes plaines sud-ouest oranaises Sur le plan stratigraphique les hautes plaines sud oranaises sont formes par un matriel

    sdimentaire du msozoque transgressif, sur un socle primaire qui affleure la faveur de

    cassures.

    Le Trias est reprsent par des argiles gypsifres et salines rouges, violettes ou multicolores,

    surgissant brusquement au sein de formations plus rcentes la suite de phnomnes lis au

    diapyrisme. Il apparat en certains points trs localiss et au niveau des dpressions.

    Le Jurassique est essentiellement calcaro-dolomitique supportant des grs psammitiques et

    des argiles versicolores, (srie de passage du Jurassique au Crtac) il occupe les reliefs des

    hautes plaines tels que le djebel Antar, djebel Amrag et djebel Hafid. On note la formation des

    sdiments grseux de la fin du Jurassique jusqu lAlbien. Le Cnomanien montre un facis

    marneux et marno-calcaire dune paisseur ne dpassant pas les 100 mtres. Le Turonien : la

    srie marine du Crtac se termine par de puissants bancs calcaires pouvant dpasser 150

    mtres dpaisseur, le Snonien dbute par des conglomrats auxquels succdent des argiles,

    il se termine par des bancs de gypse.

    Le Quaternaire est reprsent par des sdiments recouverts de dbris de roches, dalluvions,

    de calcaire lacustre et dapports olien (Cf. Tableau 11).

    1.2.2.2. Stratigraphie de lAtlas Saharien

    LAtlas Saharien occidental est une chane plisse oriente sud-ouest nord-est. Cette chane

    est forme danciens anticlinaux ou synclinaux de structure simple, nayant subi que la phase

    de plissement de lEocne, puis le soulvement du Pliocne suprieur.

    Les Monts des Ksours sont prolongs louest par le haut Atlas Marocain, tandis que lest

    ils se poursuivent par djebel Amour au centre et par les monts de Ouled Nails lest.

    La stratigraphie des Monts des Ksours prsente une srie relativement complte allant du

    Trias au Turonien. Les formations sdimentaires sont constitues par le Msozoque et se

    prsentent comme suit :

    - le Tiras reprsent par des argiles gypso-salines contenant des basaltes. Cette

    formation est trs rare et elle apparat seulement au niveau de djebel Melah et djebel

    Bou Lerhad;

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    36

    - le Jurassique infrieur est form de calcaires dolomitiques et de dolomies du Lias en

    alternance avec des marnes et des calcaires marneux du Dogger. On rencontre cette

    formation au niveau de quelques djebels de lAtlas Saharien. La partie ouest des monts

    des ksours est domine par le Jurassique moyen et suprieur facis grseux et

    argileux (dpts dtritiques);

    - le Crtac prdomine dans la partie est de lAtlas Saharien. LAlbien prsente un

    facis dalternance entre les grs siliceux jauntres et les argiles versicolores. Le

    Cnomanien est constitu par de dpts marins facis marneux et argil gypseux.

    Quant au Turonien il est form de calcaires dolomitiques avec peu de marnes

    intercalaires;

    - le Tertiaire continental est caractris par des formations dtritiques rcentes qui

    occupent les dpressions de lAtlas Saharien.

    1.2.2.3. Tectonique

    DJEBAILI S., (1984) a rsum la tectonique de la zone dtude de la manire suivante : les

    formations msozoques ont t plisses avec nergies au cours des phases tertiaires. Il sagit

    de plis anticlinaux flancs redresss et vote plate. Lorientation ouest-sud-ouest des axes

    structuraux est gnralement respecte. Les synclinaux qui sparent les anticlinaux sont

    font plat. Ce style de plis est probablement d au dcollement au niveau du Trias marno-

    gypsifre et lintrusion de celui-ci dans les anticlinaux.

  • Chapitre I : Prsentation de la zone dtude.

    37

    SEC

    ON

    DA

    IRE

    TR

    IAS

    TE

    RT

    IAIR

    E

    - Jalonne les grands accidents tectoniques dans les hautes plaines et les monts des ksours.

    - Marno-gypsifre- vaporite et salin et roches vertes.

    Djebel Souigua, djebel Melah et djebel et djebel Antar.

    - Calcaire dolomitique- Dolomies.Lias

    Djebel Mekhter.Calcaire lumachelle.Grs et argiles versicolores.

    Dogger

    Nord-ouest du djebel Antar. Seules les grs peuvent librer du sable.

    - Grs et des bancs Calcaro-dolomitiques.Malm

    JUR

    ASS

    IQU

    E

    Le nord et le sud de lAtlas saharien.- Grs- Calcaires- Valenginien

    Peuvent librer du sable- Grs sphrodes

    - Barrmien et lAlbienContinental intercalaire

    Infrieur

    Ne donnent pas de sable.- Marnes et marno-calcairesCnomanien

    Ne donnent pas de sable.- Calcaires dures.Turonien

    Peuvent librer du sable- Marnes gypseusesSnonienSuprieur

    CR

    T

    AC

    Les pimonts nord de lAtlas saharien. Seules les gr s intercalations marneuses peuvent librer du sable.

    - Marnes.- calcaires et grs intercalations marneuses.- marnes avec des lentilles gypsifres.

    Eoc ne

    Les grs rouges et les marnes sableuses peuvent alimenter le stock sableux

    - Grs rouges fins.- Calcaires.- Marnes rouges sableuses.

    Oligocne

    PLE

    OG

    EN

    E

    Bordures des chotts. les grs peuvent en saltrant librer des particules de sables

    - Conglomrats.- Grs et limons rougetres.- Calcaires.

    Miocne

    Dan plusieurs endroits dans latlas saharien. Les limons peuvent tre remobiliss par le vent.

    - Limons du plioquaternaires- Conglomrats et limons fins

    Pliocne

    N

    G

    NE

    -Remplissage des aires dprimes dans latlas Saharien.-Lits doueds.-Fond des dpressions fermes

    - Alluvions anciennes des oueds (galet + sable + limons anciens)

    CO

    NT

    INE

    NT

    AL

    -Accumulation sous forme de dunes de sable au nord-ouest du djebel Antar, lest du djebel Amrag, au sud-ouest de sebkhat en Nama

    -Alluvions anciennes des oueds (galet + sable + limons anciens)-Alluvions rcentes (sable + argiles)-Calcaire lacustre-Accumulation sableuse rcente

    R

    CE

    NT

    QU

    AT

    ER

    NA

    IRE

    OBSERVATIONSFACISAGES GOLOGIQUES

    SEC

    ON

    DA

    IRE

    TR

    IAS

    TE

    RT

    IAIR

    E

    - Jalonne les grands accidents tectoniques dans les hautes plaines et le