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Douleurs, 2005, 6, hors série 1 5S71 TO10 CONTRÔLE DE LA DOULEUR AIGUË POST OPÉRATOIRE, APRÈS CHIRURGIE O.R.L. POUR CANCER DE LA TÊTE ET DU COU : UNE ÉTUDE PROSPECTIVE Z. Guil, H. Marouani, S. Hazan, L. Arbel, A. Weinbroum Tel Aviv Souraski Medical Center, Tel Aviv, Israël. Objet : Le but de cette étude était d'examiner les niveaux de douleur après chirurgie pour cancer de la tête et du cou afin d'établir l'efficacité d'un protocole analgésique. Méthodes : 209 patients ont participé à cette étude. Dans le premier groupe (n = 100). Le traitement analgésique se faisait uniquement à la demande du patient. Ils ont reçu un médica- ment anti-inflammatoire (non stéroïdien) comme traitement de première intention. Si la douleur persistait, ils recevaient une injection intramusculaire de mépéridine ou de morphine. Dans le deuxième groupe (n = 109) on a établi à l'avance un protocole analgésique. Ces malades ont été traités par des anal- gésiques donnés à heures déterminées à l'avance : anti-inflam- matoire non stéroïdiens et pompe à morphine ou traitement par tramadol ou oral morphine. Résultats : Dans le premier groupe, des niveaux plus élevés de douleur étaient observés chez les patients ayant subi une inter- vention maxilo-faciale ou une chirurgie mandibulaire.Des dou- leurs d'intensité moyenne ont été enregistrées pour la chirur- gie de la base du crâne. Des douleurs d'intensité faible étaient notées pour les patients subissant une chirurgie majeure du cou. On a observé une réduction significative du niveau de douleur une heure après l'administration d'un antalgique à la demande. Dans le second groupe, des réductions des niveaux de douleur ont été observées. Conclusion : Le protocole à la demande n'est pas adapté pour le traitement des douleurs. Nous recommandons le traitement de la douleur post-opératoire par administration d'analgésiques à périodes fixes et l'association d'analgé- siques à la demande. TO11 ANALGÉSIE MÉDULLAIRE PROLONGÉE PAR INFUSEUR ÉLASTOMÉRIQUE C. Mann (1) , C. Batier (1) , Y. Pouzeratte (2) , D. Kong-A-Siou (2) , L. Brun (1) , J.J. Eledjam (2) 1. Réseau CLUD, Languedoc-Roussillon, France. 2. Centre d'Évaluation et de Traitement de la Douleur, CHU, Montpellier, France. Introduction : L’analgésie médullaire (intrathécale ou péridu- rale) permet de soulager la douleur des patients cancéreux résistant au palier 3 + co-antalgiques [1]. Cependant, le pro- blème complexe de la gestion de la pompe d’analgésie rend difficile l’utilisation de la technique au domicile. Objectif : Évaluer chez les patients cancéreux l’analgésie au long cours obtenue à l’aide d’un dispositif médullaire sim- plifié avec infuseur élastomérique. Matériel et méthode : Après information sur la technique (bénéfices, risques, gestion à domicile), une analgésie médullaire était proposée aux patients atteints de cancer en phase palliative souffrant de douleurs mixtes résistantes à l’association morphine orale et coantalgiques (échec de rotation des opioïdes et/ou effets secondaires non contrô- lés). Un mélange morphine-ropivacaïne était administré à 2ml/h par un infuseur élastomérique (Baxter) de 275 ml connecté à un cathéter péridural avec chambre implantée. L’infuseur était rempli et changé tous les 5 jours à domicile par l’infirmière habituelle du patient, qui avait reçu une for- mation d’1h.Évaluation de la douleur,EVA/100 et son reten- tissement sur le comportement par un questionnaire concis (QCD de 0 : aucun à 60 : maxi). Résultats : 7 patients âgés de 37 à 79 ans ont bénéficié de l’analgésie médullaire pendant 2 à 7 mois ; 6 à domicile, 1 hospitalisée (absence de famille). Après 1 mois, l’EVA moyen passait de 83 à 30, le QCD de 49 à 19. Pour 2 patients, le cathéter était conservé jusqu’au décès (2 et 3 m.). Pour 1 patient suppression des infuseurs à 3 m. pour dispa- rition des douleurs. Pour 2 patients, diminution > 50 % doses analgésiques à 4 et 5 m. Pour 1 patient, des pics dou- loureux mal contrôlés expliquent le remplacement à 3m. des infuseurs par une pompe électronique pour obtenir des bolus ; dans les 6 autres cas, aucun problème de gestion du dispositif pour les patients et les soignants. Conclusion : Le dispositif analgésique médullaire simplifié avec infuseur élastomérique à débit continu procure un soulagement efficace des douleurs cancéreuses rebelles et semble améliorer la qualité de vie. RÉFÉRENCE 1. Burton AW, Rajagopal A, Shah HN, Mendoza T, Cleeland C, Hassenbusch SJ 3rd, Arens JF. Epidural and intrathecal analgesia is effective in treating refrac- tory cancer pain. Pain Med 2004;5:239-47.

TO10 - Contrôle de la douleur aiguë post opératoire, après chirurgie O.R.L. pour cancer de la tête et du cou : une étude prospective

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Page 1: TO10 - Contrôle de la douleur aiguë post opératoire, après chirurgie O.R.L. pour cancer de la tête et du cou : une étude prospective

Douleurs, 2005, 6, hors série 1 5S71

TO10 CONTRÔLE DE LA DOULEUR AIGUË POST OPÉRATOIRE,APRÈS CHIRURGIE O.R.L. POUR CANCER DE LA TÊTE ET DU COU : UNE ÉTUDE PROSPECTIVE

Z. Guil, H. Marouani, S. Hazan, L. Arbel, A. WeinbroumTel Aviv Souraski Medical Center, Tel Aviv, Israël.

Objet : Le but de cette étude était d'examiner les niveauxde douleur après chirurgie pour cancer de la tête et du couafin d'établir l'efficacité d'un protocole analgésique.

Méthodes : 209 patients ont participé à cette étude. Dans lepremier groupe (n = 100). Le traitement analgésique se faisaituniquement à la demande du patient. Ils ont reçu un médica-ment anti-inflammatoire (non stéroïdien) comme traitementde première intention. Si la douleur persistait, ils recevaientune injection intramusculaire de mépéridine ou de morphine.Dans le deuxième groupe (n = 109) on a établi à l'avance unprotocole analgésique.Ces malades ont été traités par des anal-gésiques donnés à heures déterminées à l'avance : anti-inflam-matoire non stéroïdiens et pompe à morphine ou traitementpar tramadol ou oral morphine.

Résultats : Dans le premier groupe,des niveaux plus élevés dedouleur étaient observés chez les patients ayant subi une inter-vention maxilo-faciale ou une chirurgie mandibulaire.Des dou-leurs d'intensité moyenne ont été enregistrées pour la chirur-gie de la base du crâne. Des douleurs d'intensité faible étaientnotées pour les patients subissant une chirurgie majeure ducou. On a observé une réduction significative du niveau dedouleur une heure après l'administration d'un antalgique à lademande. Dans le second groupe, des réductions des niveauxde douleur ont été observées.

Conclusion : Le protocole à la demande n'est pas adaptépour le traitement des douleurs. Nous recommandons letraitement de la douleur post-opératoire par administrationd'analgésiques à périodes fixes et l'association d'analgé-siques à la demande.

TO11 ANALGÉSIE MÉDULLAIRE PROLONGÉE PAR INFUSEUR

ÉLASTOMÉRIQUE

C. Mann(1), C. Batier(1), Y. Pouzeratte(2), D. Kong-A-Siou(2), L.Brun(1), J.J. Eledjam(2)

1. Réseau CLUD, Languedoc-Roussillon, France.2. Centre d'Évaluation et de Traitement de la Douleur, CHU,Montpellier, France.

Introduction : L’analgésie médullaire (intrathécale ou péridu-rale) permet de soulager la douleur des patients cancéreuxrésistant au palier 3 + co-antalgiques [1]. Cependant, le pro-blème complexe de la gestion de la pompe d’analgésie renddifficile l’utilisation de la technique au domicile.

Objectif : Évaluer chez les patients cancéreux l’analgésie aulong cours obtenue à l’aide d’un dispositif médullaire sim-plifié avec infuseur élastomérique.

Matériel et méthode : Après information sur la technique(bénéfices, risques, gestion à domicile), une analgésiemédullaire était proposée aux patients atteints de cancer enphase palliative souffrant de douleurs mixtes résistantes àl’association morphine orale et coantalgiques (échec derotation des opioïdes et/ou effets secondaires non contrô-lés). Un mélange morphine-ropivacaïne était administré à2ml/h par un infuseur élastomérique (Baxter) de 275 mlconnecté à un cathéter péridural avec chambre implantée.L’infuseur était rempli et changé tous les 5 jours à domicilepar l’infirmière habituelle du patient, qui avait reçu une for-mation d’1h.Évaluation de la douleur,EVA/100 et son reten-tissement sur le comportement par un questionnaire concis(QCD de 0 : aucun à 60 : maxi).

Résultats : 7 patients âgés de 37 à 79 ans ont bénéficié del’analgésie médullaire pendant 2 à 7 mois ; 6 à domicile, 1hospitalisée (absence de famille). Après 1 mois, l’EVAmoyen passait de 83 à 30, le QCD de 49 à 19. Pour 2patients, le cathéter était conservé jusqu’au décès (2 et 3 m.).Pour 1 patient suppression des infuseurs à 3 m. pour dispa-rition des douleurs. Pour 2 patients, diminution > 50 %doses analgésiques à 4 et 5 m. Pour 1 patient, des pics dou-loureux mal contrôlés expliquent le remplacement à 3m.des infuseurs par une pompe électronique pour obtenir desbolus ; dans les 6 autres cas, aucun problème de gestion dudispositif pour les patients et les soignants.

Conclusion : Le dispositif analgésique médullaire simplifiéavec infuseur élastomérique à débit continu procure unsoulagement efficace des douleurs cancéreuses rebelles etsemble améliorer la qualité de vie.

RÉFÉRENCE

1. Burton AW, Rajagopal A, Shah HN, Mendoza T, Cleeland C, Hassenbusch SJ3rd, Arens JF. Epidural and intrathecal analgesia is effective in treating refrac-tory cancer pain. Pain Med 2004;5:239-47.