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Douleurs, 2007, 8, Hors série 1 1S72 Douleur liée aux soins TO12 COMMENT PEUT-ON PRÉVENIR LE GESTE DOULOUREUX CHEZ LE PATIENT INSUFFISANT RÉNAL CHRONIQUE M.C. Baud, E. Collin, C.A. Dupuy AURA, Paris, France. Environ 70 000 patients sont traités par dialyse en France (hémo- dialyse ou dialyse péritonéale). L’allongement de la durée de vie de la population en général et de la population des patients traités par dialyse en particulier, la fréquence de l’hypertension artérielle et du diabète de type II souvent trop tardivement pris en charge ex- pliquent non seulement l’âge avancé des patients dialysés mais une co-morbidité lourde, parmi laquelle l’artériopathie périphérique reste une menace permanente. C’est donc avec une grande fré- quence que nous avons en charge d’assurer les pansements des pieds de nos patients dialysés (plaies ulcérées et/ou nécrotiques, amputations d’orteils, transmétatarsiennes…). La douleur au cours des pansements est omniprésente, le plus souvent insupportable tant pour le patient que pour le soignant qui se voit ainsi bien souvent contraint d’abréger les gestes de détersion mécanique pourtant indispensables. Mais prévenir et traiter la douleur du pa- tient insuffisant rénal chronique reste difficile : en effet la plupart des antalgiques habituellement proposés exposent au risque de surdosage chez ces patients anuriques, le plus souvent âgés et dénutris. Il nous a donc semblé intéressant d’avoir recours au mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote (MEOPA), dont l’efficacité a été prouvée depuis de nombreuses années, et qui non métabolisé et éliminé sous forme inchangée par voie pulmonaire n’expose pas au risque de surdosage chez le patient urémique. Nous avons décidé de proposer cette technique à tous les patients nécessitant des pansements de pieds et/ou de tranches d’amputa- tion sur artériopathie nécrosant. Actuellement, 5 patients ont béné- ficié d’une analgésie par MEOPA : quatre de ces patients étaient dialysés et une était urémique mais non dialysée. Trois de ces cinq patients étaient hospitalisés et deux ambulatoires. L’efficacité antal- gique résultant de l’utilisation du MEOPA a été évaluée en utilisant une échelle visuelle analogique (EVA). Les résultats préliminaires indiquent : une bonne efficacité de la technique chez 4 patients (difficulté d’évaluation chez le 5 e patient) ; une excellente tolérance (aucun effet secondaire n’a été noté) ; une adaptation des soignants jugée plus difficile à cause de la nou- veauté pour eux. Ces résultats préliminaires sont encourageants et l’étude va être poursuivie. Par ailleurs, la facilité de mise en œuvre de cette tech- nique d’analgésie, son efficacité et l’excellente tolérance des pa- tients nous a incités à étendre les indications de ce mode d’analgésie à tous gestes douloureux : mise en place et ablation de cathéters… En conclusion, l’utilisation du MEOPA apparaît être une bonne al- ternative aux antalgiques opioïdes forts en matière de prévention de la douleur des gestes douloureux chez le patient urémique qu’il soit ou non dialysé. TO13 DOULEURS INDUITES PAR LES SOINS : DONNÉES SUR CINQ ANS DUNE ENQUÊTE DE PRÉVALENCE DUN HÔPITAL GÉRIATRIQUE D. Lhuillery (1) , G. Cosqueric (2) 1. Équipe Mobile Soins Palliatifs et Douleur – Hôpital de Vaugirard, Paris, France. 2. Service de gériatrie Aiguë – Hôpital St Antoine, Paris, France. Objectif : Évaluer l’évolution sur 5 ans, de la prise en charge des douleurs induites, dans une population gériatrique hospitalisée. Méthode : Étude des données d’une enquête de prévalence « un jour donné » réalisée dans un hôpital gériatrique parisien (300 à 315 patients). Paramètres recueillis auprès des soignants, permet- tant de rechercher : prévalence des patients douloureux lors des actes de nursing, des pansements, et de rééducation ; intensité de la douleur provoquée (échelle de 1 = douleur légère à 4 = douleur très intense) ; prévalence des prémédications et corrélation avec les soins douloureux. Paramètres secondaires : évaluation des dou- leurs induites en fonction du nombre de soignant à les réaliser. Résultats : – Augmentation de la prévalence des patients doulou- reux lors des actes de nursing (19 % à 38 %) et des pansements (31 à 73 %), mais amélioration en rééducation (66 à 41 %) ; – Relative diminution de l’intensité moyenne des douleurs provoquées, ex- ceptées au cours des pansements ; – Amélioration des actes traités efficacement et réduction des actes douloureux non traités en par- ticulier au cours de la rééducation mais excepté pour les douleurs induites aux pansements ; – Actes plus fréquemment douloureux lorsqu’ils sont réalisés par deux soignants. Conclusion : La diminution de l’intensité douloureuse au cours des actes de nursing, parallèlement associée à une plus importante prise en charge thérapeutique et malgré l’augmentation du nombre de douloureux montre une progression de l’évaluation de la douleur, d’autant que le nombre d’actes douloureux semble plus fréquent lorsqu’on est plus nombreux à évaluer. Les résultats plus positifs encore en rééducation sont le reflet d’une prise de conscience plus ancienne ayant entraîné une mise en place d’une politique adaptée à la prise en charge de la douleur au cours du soin. Par contre la prise en charge de la douleur au cours des pansements est à réfléchir. TO14 ÉVALUATION DES DOULEURS RESSENTIES PAR LES PATIENTS LORS DES OPÉRATIONS DE BRANCARDAGE DANS UN CENTRE DE LUTTE CONTRE LE CANCER J.M. Nebbak, A. Cobat, D. Mathivon, M. Di Palma Institut Gustave Roussy, Villejuif, France. Introduction : Les patients atteints de cancer sont soumis à un grand nombre de déplacements pour des examens techniques, ra- diothérapie, bloc opératoire etc. Le transport et les manutentions afférentes (pour le transfert sur la table d’examen par exemple) sont une source de douleurs méconnue. Objectifs : Évaluer les douleurs provoquées lors des opérations de brancardage et identifier les facteurs de risque.

TO12 Comment peut-on prévenir le geste douloureux chez le patient insuffisant rénal chronique

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Page 1: TO12 Comment peut-on prévenir le geste douloureux chez le patient insuffisant rénal chronique

Douleurs, 2007, 8, Hors série 11S72

Douleur liée aux soins

TO12 COMMENT PEUT-ON PRÉVENIR LE GESTE DOULOUREUX CHEZ LE PATIENT INSUFFISANT RÉNAL CHRONIQUEM.C. Baud, E. Collin, C.A. DupuyAURA, Paris, France.Environ 70 000 patients sont traités par dialyse en France (hémo-

dialyse ou dialyse péritonéale). L’allongement de la durée de vie de

la population en général et de la population des patients traités par

dialyse en particulier, la fréquence de l’hypertension artérielle et

du diabète de type II souvent trop tardivement pris en charge ex-

pliquent non seulement l’âge avancé des patients dialysés mais une

co-morbidité lourde, parmi laquelle l’artériopathie périphérique

reste une menace permanente. C’est donc avec une grande fré-

quence que nous avons en charge d’assurer les pansements des

pieds de nos patients dialysés (plaies ulcérées et/ou nécrotiques,

amputations d’orteils, transmétatarsiennes…). La douleur au cours

des pansements est omniprésente, le plus souvent insupportable

tant pour le patient que pour le soignant qui se voit ainsi bien

souvent contraint d’abréger les gestes de détersion mécanique

pourtant indispensables. Mais prévenir et traiter la douleur du pa-

tient insuffisant rénal chronique reste difficile : en effet la plupart

des antalgiques habituellement proposés exposent au risque de

surdosage chez ces patients anuriques, le plus souvent âgés et

dénutris. Il nous a donc semblé intéressant d’avoir recours au

mélange équimolaire oxygène protoxyde d’azote (MEOPA), dont

l’efficacité a été prouvée depuis de nombreuses années, et qui non

métabolisé et éliminé sous forme inchangée par voie pulmonaire

n’expose pas au risque de surdosage chez le patient urémique.

Nous avons décidé de proposer cette technique à tous les patients

nécessitant des pansements de pieds et/ou de tranches d’amputa-

tion sur artériopathie nécrosant. Actuellement, 5 patients ont béné-

ficié d’une analgésie par MEOPA : quatre de ces patients étaient

dialysés et une était urémique mais non dialysée. Trois de ces cinq

patients étaient hospitalisés et deux ambulatoires. L’efficacité antal-

gique résultant de l’utilisation du MEOPA a été évaluée en utilisant

une échelle visuelle analogique (EVA).

Les résultats préliminaires indiquent :

– une bonne efficacité de la technique chez 4 patients (difficulté

d’évaluation chez le 5e patient) ;

– une excellente tolérance (aucun effet secondaire n’a été noté) ;

– une adaptation des soignants jugée plus difficile à cause de la nou-

veauté pour eux.

Ces résultats préliminaires sont encourageants et l’étude va être

poursuivie. Par ailleurs, la facilité de mise en œuvre de cette tech-

nique d’analgésie, son efficacité et l’excellente tolérance des pa-

tients nous a incités à étendre les indications de ce mode

d’analgésie à tous gestes douloureux : mise en place et ablation de

cathéters…

En conclusion, l’utilisation du MEOPA apparaît être une bonne al-

ternative aux antalgiques opioïdes forts en matière de prévention

de la douleur des gestes douloureux chez le patient urémique qu’il

soit ou non dialysé.

TO13 DOULEURS INDUITES PAR LES SOINS : DONNÉES SUR CINQ ANS D’UNE ENQUÊTE DE PRÉVALENCED’UN HÔPITAL GÉRIATRIQUED. Lhuillery(1), G. Cosqueric(2)

1. Équipe Mobile Soins Palliatifs et Douleur – Hôpital de Vaugirard,Paris, France.2. Service de gériatrie Aiguë – Hôpital St Antoine, Paris, France.

Objectif : Évaluer l’évolution sur 5 ans, de la prise en charge desdouleurs induites, dans une population gériatrique hospitalisée.

Méthode : Étude des données d’une enquête de prévalence « unjour donné » réalisée dans un hôpital gériatrique parisien (300 à315 patients). Paramètres recueillis auprès des soignants, permet-tant de rechercher : prévalence des patients douloureux lors desactes de nursing, des pansements, et de rééducation ; intensité dela douleur provoquée (échelle de 1 = douleur légère à 4 = douleurtrès intense) ; prévalence des prémédications et corrélation avecles soins douloureux. Paramètres secondaires : évaluation des dou-leurs induites en fonction du nombre de soignant à les réaliser.

Résultats : – Augmentation de la prévalence des patients doulou-reux lors des actes de nursing (19 % à 38 %) et des pansements (31à 73 %), mais amélioration en rééducation (66 à 41 %) ; – Relativediminution de l’intensité moyenne des douleurs provoquées, ex-ceptées au cours des pansements ; – Amélioration des actes traitésefficacement et réduction des actes douloureux non traités en par-ticulier au cours de la rééducation mais excepté pour les douleursinduites aux pansements ; – Actes plus fréquemment douloureuxlorsqu’ils sont réalisés par deux soignants.

Conclusion : La diminution de l’intensité douloureuse au coursdes actes de nursing, parallèlement associée à une plus importanteprise en charge thérapeutique et malgré l’augmentation du nombrede douloureux montre une progression de l’évaluation de la douleur,d’autant que le nombre d’actes douloureux semble plus fréquentlorsqu’on est plus nombreux à évaluer. Les résultats plus positifsencore en rééducation sont le reflet d’une prise de conscience plusancienne ayant entraîné une mise en place d’une politique adaptéeà la prise en charge de la douleur au cours du soin. Par contre la priseen charge de la douleur au cours des pansements est à réfléchir.

TO14 ÉVALUATION DES DOULEURS RESSENTIES PAR LES PATIENTS LORS DES OPÉRATIONS DE BRANCARDAGEDANS UN CENTRE DE LUTTE CONTRE LE CANCERJ.M. Nebbak, A. Cobat, D. Mathivon, M. Di PalmaInstitut Gustave Roussy, Villejuif, France.

Introduction : Les patients atteints de cancer sont soumis à ungrand nombre de déplacements pour des examens techniques, ra-diothérapie, bloc opératoire etc. Le transport et les manutentionsafférentes (pour le transfert sur la table d’examen par exemple)sont une source de douleurs méconnue.

Objectifs : Évaluer les douleurs provoquées lors des opérations debrancardage et identifier les facteurs de risque.