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Traitement syste ´ mique du carcinome he ´ patocellulaire L. Costes 1 , M. Ducreux 2 , V. Boige 2 1 Service d’he ´ patogastro-ente ´ rologie, ho ˆ pital de Bice ˆ tre, F-94270 Le-Kremlin-Bice ˆ tre, France 2 De ´ partement de me ´decine, institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, F-94805 Villejuif, France Correspondance : [email protected] Re ´ sume ´: Le be ´ ne ´ fice observe ´ avec les traitements syste ´ miques cyto- toxiques reste marginal dans le carcinome he ´ patocellulaire (CHC) non re ´ se ´ cable ou me ´ tastatique. Avec l’arrive ´ e des the ´ rapies cible ´ es, nous assistons actuellement a ` un regain d’inte ´ re ˆt pour le de ´ veloppe- ment des traitements syste ´ miques du CHC. Pour la premie ` re fois, les re ´ sultats re ´ cents d’une e ´ tude de phase III comparant le sorafe ´nib a ` un placebo ont montre ´ un be ´ ne ´ fice significatif en termes de survie globale chez les patients ayant un CHC avance ´. L’identification de facteurs pre ´ dictifs et la recherche de nouvelles mole ´ cules restent des enjeux majeurs dans cette maladie de mauvais pronostic. Mots cle ´s: Carcinome he ´ patocellu- laire – Cirrhose – Chimiothe ´ rapie – The ´ rapies cible ´ es Systemic treatment of hepatocellular carcinoma Abstract: Systemic cytotoxic treat- ments provide marginal benefit in unresectable or metastatic HCC. With the arrival of molecularly tar- geted agents, there has been rene- wed interest in developing novel systemic treatments for HCC. For the first time, results of a phase III randomized, placebo-controlled trial were recently presented in which sorafenib demonstrated improved survival in patients with advanced HCC. Therefore, sorafe- nib is now the new standard for the first-line treatment of advanced HCC. The identification of predictive factors and the search for new molecules remain major challenges for this poor prognostic disease. Keywords: Hepatocellular carci- noma – Cirrhosis – Chemotherapy – Targeted therapies Introduction Le carcinome he ´ patocellulaire (CHC) est le cancer dont l’augmentation de l’incidence est la plus e ´ leve ´ e dans le monde. Son incidence a double ´ depuis 20 ans, et on estime a ` environ 700 000 le nombre de cas annuels de par le monde [13]. Dans les pays occidentaux, le CHC se de ´ veloppe dans pre ` s de 90 % des cas sur un foie cirrhotique. L’incidence annuelle du CHC chez les malades cirrhotiques est de 3 a ` 7 % quelle que soit l’e ´ tiologie de la cirrhose. Environ un tiers des patients peuvent be ´ ne ´ ficier d’un traitement potentiellement curatif (re ´ section chirurgicale, trans- plantation he ´ patique, traitement percutane ´ ). Dans le domaine du traitement palliatif, jusqu’en 2007, seule la chimio-embolisation ame ´- liore de manie ` re significative la sur- vie de patients tre `s se ´ lectionne ´ s, ayant une bonne fonction he ´ patique et une maladie paucinodulaire sans atteinte vasculaire portale (be ´ ne ´ fice global de la chimio-embolisation critiquable en terme de survie [9]). Malgre ´ ces traitements, la survie globale a ` cinq ans des malades ayant un CHC ne de ´passe pas 5 %. Une majorite ´ de patients non e ´ ligi- bles pour un traitement a ` vise ´e curative ou une chimio-embolisa- tion est donc candidate a ` un traite- ment syste ´ mique. Le choix des the ´ rapeutiques ne ´ cessite une e ´ va- luation rigoureuse de la gravite ´ respective de la cirrhose et du CHC qui influencent autant l’un que l’autre le pronostic vital. Le traitement syste ´ mique du CHC, quasi inexistant jusqu’a ` main- tenant, est actuellement en pleine e ´ volution depuis l’arrive ´e des the ´- rapies cible ´es qui ont de ´ ja ` notable- ment modifie ´ la prise en charge the ´ rapeutique de plusieurs patholo- gies tumorales. Traitements non cytotoxiques L’interfe ´ron a ` forte dose semble, d’apre `s les re ´sultats de deux e ´ tu- des, avoir une certaine efficacite ´ antitumorale au prix d’une toxicite ´ importante aux doses utilise ´ es (50 millions d’unite ´s trois fois par semaine) qui sont le plus souvent inutilisables chez les malades ayant une cirrhose [14]. Une e ´ tude rando- mise ´ e comparant un traitement a ` la dose de trois millions d’unite ´ s trois fois par semaine versus une abs- tention the ´rapeutique n’a pas mon- tre ´ de be ´ ne ´ fice significatif [17]. L’hormonothe ´ rapie par anti- androge ` nes ou anti-estroge `nes a e ´ te ´ teste ´e du fait de la pre ´ sence de re ´ cepteurs hormonaux sur les he ´ patocytes tumoraux. Malgre ´ des re ´ sultats initiaux sugge ´ rant une efficacite ´ du tamoxife ` ne, plusieurs e ´ tudes randomise ´es [2] a ` grands effectifs ont montre ´ l’absence de be ´ ne ´fice en termes de survie, qu’il s’agisse d’un traitement par anti- estroge ` nes ou d’un traitement par anti-androge ` nes. Les re ´ sultats sont e ´ galement ne ´ gatifs en ce qui concerne les analogues de la somatostatine [3]. L’interfe ´ ron et l’hormonothe ´- rapie n’ont donc plus leur place a ` l’heure actuelle dans l’arsenal the ´- rapeutique du CHC. Les cancers digestifs Oncologie (2008) 10: 191–196 © Springer 2008 DOI 10.1007/s10269-008-0835-1 ORIGINAL 191

Traitement systémique du carcinome hépatocellulaire

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Traitement systemique du carcinome hepatocellulaire

L. Costes1, M. Ducreux2, V. Boige2

1 Service d’hepatogastro-enterologie, hopital de Bicetre, F-94270 Le-Kremlin-Bicetre, France2 Departement de medecine, institut Gustave-Roussy, 39, rue Camille-Desmoulins, F-94805 Villejuif, France

Correspondance : [email protected]

Resume : Le benefice observe avec

les traitements systemiques cyto-

toxiques reste marginal dans le

carcinome hepatocellulaire (CHC)

non resecable ou metastatique.

Avec l’arrivee des therapies ciblees,

nous assistons actuellement a un

regain d’interet pour le developpe-

ment des traitements systemiques

du CHC. Pour la premiere fois, les

resultats recents d’une etude de

phase III comparant le sorafenib a

un placebo ont montre un benefice

significatif en termes de survie

globale chez les patients ayant un

CHC avance. L’identification de

facteurs predictifs et la recherche

de nouvelles molecules restent des

enjeux majeurs dans cette maladie

de mauvais pronostic.

Mots cles : Carcinome hepatocellu-

laire – Cirrhose – Chimiotherapie –

Therapies ciblees

Systemic treatment

of hepatocellular carcinoma

Abstract: Systemic cytotoxic treat-

ments provide marginal benefit in

unresectable or metastatic HCC.

With the arrival of molecularly tar-

geted agents, there has been rene-

wed interest in developing novel

systemic treatments for HCC. For

the first time, results of a phase III

randomized, placebo-controlled

trial were recently presented in

which sorafenib demonstrated

improved survival in patients with

advanced HCC. Therefore, sorafe-

nib is now the new standard for the

first-line treatment of advanced

HCC. The identification of predictive

factors and the search for new

molecules remainmajor challenges

for this poor prognostic disease.

Keywords: Hepatocellular carci-

noma – Cirrhosis – Chemotherapy –

Targeted therapies

Introduction

Le carcinomehepatocellulaire (CHC)

est le cancer dont l’augmentation de

l’incidence est la plus elevee dans le

monde. Son incidence a double

depuis20ans, et onestime aenviron

700 000 lenombrede cas annuelsde

par le monde [13]. Dans les pays

occidentaux, le CHC se developpe

danspresde90 %descassurun foie

cirrhotique. L’incidence annuelle du

CHC chez les malades cirrhotiques

est de 3 a 7 % quelle que soit

l’etiologie de la cirrhose. Environ un

tiers des patients peuvent beneficier

d’un traitement potentiellement

curatif (resection chirurgicale, trans-

plantation hepatique, traitement

percutane). Dans le domaine du

traitement palliatif, jusqu’en 2007,

seule la chimio-embolisation ame-

liore de maniere significative la sur-

vie de patients tres selectionnes,

ayant une bonne fonction hepatique

et une maladie paucinodulaire sans

atteinte vasculaire portale (benefice

global de la chimio-embolisation

critiquable en terme de survie [9]).

Malgre ces traitements, la survie

globale a cinq ans des malades

ayant un CHC ne depasse pas 5 %.

Une majorite de patients non eligi-

bles pour un traitement a visee

curative ou une chimio-embolisa-

tion est donc candidate a un traite-

ment systemique. Le choix des

therapeutiques necessite une eva-

luation rigoureuse de la gravite

respective de la cirrhose et du CHC

qui influencent autant l’un que

l’autre le pronostic vital.

Le traitement systemique du

CHC, quasi inexistant jusqu’a main-

tenant, est actuellement en pleine

evolution depuis l’arrivee des the-

rapies ciblees qui ont deja notable-

ment modifie la prise en charge

therapeutique de plusieurs patholo-

gies tumorales.

Traitementsnon cytotoxiques

L’interferon a forte dose semble,

d’apres les resultats de deux etu-

des, avoir une certaine efficacite

antitumorale au prix d’une toxicite

importante aux doses utilisees

(50 millions d’unites trois fois par

semaine) qui sont le plus souvent

inutilisables chez les malades ayant

une cirrhose [14]. Une etude rando-

misee comparant un traitement a la

dose de trois millions d’unites trois

fois par semaine versus une abs-

tention therapeutique n’a pas mon-

tre de benefice significatif [17].

L’hormonotherapie par anti-

androgenes ou anti-estrogenes a

ete testee du fait de la presence de

recepteurs hormonaux sur les

hepatocytes tumoraux. Malgre des

resultats initiaux suggerant une

efficacite du tamoxifene, plusieurs

etudes randomisees [2] a grands

effectifs ont montre l’absence de

benefice en termes de survie, qu’il

s’agisse d’un traitement par anti-

estrogenes ou d’un traitement

par anti-androgenes. Les resultats

sont egalement negatifs en ce

qui concerne les analogues de la

somatostatine [3].

L’interferon et l’hormonothe-

rapie n’ont donc plus leur place a

l’heure actuelle dans l’arsenal the-

rapeutique du CHC.

Les cancers digestifsOncologie (2008) 10: 191–196© Springer 2008DOI 10.1007/s10269-008-0835-1

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Chimiotherapies cytotoxiques

Le CHC est une tumeur reputee peu

chimiosensible. De plus, l’utilisation

des agents cytotoxiques est limitee

par l’insuffisance hepatique et

l’hypertension portale, associees a

la cirrhose, avec pour consequence

une diminution du metabolisme et

de l’excretion de certains cytotoxi-

ques pouvant majorer leur toxicite,

une aggravation de la thrombope-

nie et un risque accru de decom-

pensation de la cirrhose.

Monotherapies

Les molecules les plus anciennes

(adriamycine, epi-adriamycine, eto-

poside, cisplatine) ont fait l’objet de

nombreuses etudes de phase II, le

plus souvent critiquables d’un point

de vue methodologique, avec des

criteres d’evaluation de l’efficacite

antitumorale bases sur la mesure

de l’hepatomegalie ou la decrois-

sance du taux d’alphafœtoproteine.

L’adriamycine, molecule la plus

evaluee, donne un taux de reponse

enmonotherapie compris entre 0 et

34 %. Sur un total de 644 patients

inclus dans 13 etudes publiees, le

taux de reponse objectif est de 19 %

[6].

Peu d’etudes de phase III,

comparant la CT systemique a des

soins de confort, sont disponibles

dans le domaine du CHC. La princi-

pale a compare l’adriamycine aux

soins de supports chez 106 patients

[15]. La mediane de survie etait

significativement superieure dans

le bras adriamycine (10,6 semaines

pour le groupe versus 7,5 semai-

nes ; p = 0,04), au prix de 25 % de

deces toxiques (sepsis ou de defail-

lance cardiaque). Plus recemment,

une etude de phase III incluant

466 patients dont 48 % avec cir-

rhose a compare l’adriamycine au

nalotrexed [11]. Le taux de reponse

etait tres faible dans les deux bras

(4 % pour l’adriamycine versus

1,4 %). La survie globale etait signi-

ficativement plus longue dans le

bras adriamycine (31 versus

20,7 semaines ; p = 0,006), avec

cependant un grand nombre de

patients sortis de l’essai dans le

bras nalotrexed en raison d’une

toxicite. On peut donc douter du

reel benefice de l’adriamycine face

a un traitement potentiellement

plus deletere qu’un placebo.

Les cytotoxiques plus recents

ont fait l’objet de nombreuses etu-

des de phase II avec une methodo-

logie plus rigoureuse. Les taxanes

et l’irinotecan sont peu efficaces,

avec une surtoxicite en cas de

perturbations des tests hepatiques,

qui necessite des adaptations poso-

logiques [5,25]. En ce qui concerne

les antimetabolites, des resultats

preliminaires encourageants ont

ete rapportes avec la capecitabine,

prodogue orale du 5-FU : 10,1 mois

de mediane de survie dans une

serie de 37 patients traites par

capecitabine [22]. Une etude de

phase II, testant la gemcitabine

hebdomadaire, realisee chez

28 malades, a montre un taux de

reponse de 18 %, avec une toxicite

essentiellement hematologique

[30]. Malheureusement, ces resul-

tats n’ont pas ete confirmes par une

phase II ulterieure [12].

Cytotoxiques en association

Denombreux essais de polychimio-

therapies ont ete publies incluant

dans la plupart des cas un sel de

platine, un antimetabolique et une

anthracycline.

Dans une premiere etude [16],

l’association 5-fluorouracine-adria-

mycine-interferon et cisplatine

(PIAF) a montre en phase II une

certaine efficacite ayant permis

d’operer secondairement neuf

patients dont quatre etaient en

remission complete histologique.

Dans une etude de phase III, le

PIAF a ete compare a une mono-

chimiotherapie par doxorubicine

[31]. La population de l’essai etait

cependant differente des popula-

tions habituelles des pays occiden-

taux avec un taux de cirrhose de

moins de 50 % et un taux d’hepatite

virale B de 80 %. Le taux de reponse

etait de 10,5 % dans le groupe

doxorubicine versus 20,9 % dans

le groupe PIAF (p = 0,058), sans qu’il

y ait de difference significative en

termes de survie globale (6,8 versus

8,7 mois). Les effets secondaires

etaient significativement plus

importants dans le groupe PIAF

(neutropenie 82 versus 63 %,

thrombopenie 57 versus 24 % et

hypokaliemie 7 versus 0 %). Les

seuls facteurs pronostiques et

predictifs etaient des parametres

lies a la fonction hepatique (taux

d’albumine, de bilirubine, score de

Child-Pugh). On peut donc se poser

la question de l’interet d’une strati-

fication des futurs essais selon ces

facteurs.

Une alternative moins toxique

est l’association 5-fluorouracile et

oxaliplatine [8]. Le taux de reponse

relative etait dans une serie de

31 patients de 29 % au prix d’une

toxicite peu importante (pas de

toxicite de grade 4, un patient avec

une diarrhee de grade 3 et un autre

avec une thrombopenie degrade 3).

Ces donnees non publiees n’ont pas

ete confirmees par d’autres etudes.

L’interet de l’oxaliplatine par

rapport au cisplatine est l’absence

de toxicite renale et de necessite

d’hyperhydratation pouvant entraı-

ner une decompensation ascitique.

L’association gemcitabine et

oxaliplatine est une association

synergique in vitro. Une premiere

etude a suggere l’efficacite et la

bonne tolerance de l’association

de gemcitabine 1 000 mg/m2 en

perfusion de 100minutes a j1 suivie

d’oxaliplatine 100 mg/m2 en perfu-

sion de deux heures a j2 tous les

14 jours [27]. Une etude de phase II

recemment publiee confirme ces

donnees, avec un taux de reponse

objective de 18 %, une survie sans

progression de 6,3 mois et une

survie globale de 11,5 mois [19].

La toxicite de grade 3 ou 4 etait

principalement hematologique.

A noter que le taux de reponse

etait significativement different

en fonction de l’etiologie de la

cirrhose : 0 % de reponse dans le

groupe cirrhose alcoolique versus

29 % pour les etiologies non alcoo-

liques, ce qui permettrait pour la

premiere fois d’identifier un sous-

groupe de patients beneficiant

davantage de la chimiotherapie

systemique. Ces resultats meritent

toutefois confirmation.

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192

L’essai FFCD 2003-03 a teste en

phase II l’association capacitabine-

oxaliplatine chez 50 patients. Mal-

gre un taux de reponse de 10 %, le

taux de controle de la maladie etait

obtenu chez 72 % des patients avec

une survie globale de 9,3 mois [4].

Au total, les donnees de plu-

sieurs grands essais, recemment

publiees, montrent que l’adria-

mycine nepeut plus etre consideree

comme un standard therapeutique

dans le traitement palliatif du CHC.

Les resultats de l’association gem-

citabine-oxaliplatine sont pro-

metteurs, meme si le benefice

potentiel en termes de survie n’a

pas ete confirme par une etude de

phase III, comparant cette chimio-

therapie a des soins de confort. Les

essais consacres a l’evaluation des

cytotoxiques doivent etre poursui-

vis chez des patients en bon etat

general avec une fonction hepa-

tique peu ou pas alteree. Afin

d’identifier les sous-groupes qui

pourraient beneficier d’une chimio-

therapie systemique, une stratifica-

tion en fonction de l’etiologie de

l’hepatopathie, d’une part, et de

l’existence ou non d’une cirrhose

sous-jacente, d’autre part, sera

necessaire dans ces futurs essais.

Therapies ciblees

Depuis quelques annees, les thera-

pies ciblees sont a l’etude dans le

traitement du CHC. On distinguera

les inhibiteurs de l’EGFR (recepteur

du facteur de croissance epider-

mique humain) et les anti-angioge-

niques.

Inhibiteurs de l’EGFR

Il existe une surexpression d’EGFR

dans lamajorite des CHC et, notam-

ment, dans les lesions precancereu-

ses et les CHC peu differencies. Le

blocage d’EGFR entraıne la non-

activation des kinases associees au

recepteur, une inhibition de la crois-

sance cellulaire, une induction de

l’apoptose, une diminution des

metalloproteinases de la matrice

extracellulaire et une diminution

de la vascularisation.

L’erlotinib, inhibiteur specifique

du recepteur de la tyrosine kinase

(EGFR-HER1), administre par voie

orale, a ete teste a la dose de150mg

par jour dans deux essais de phase

II. Le premier a inclus 38 patients

dont 47 %pretraites. Il amontre une

survie sans progression a six mois

de 32 % et une mediane de survie

globale de 13 mois malgre un taux

de reponse objective de 9 % [23]. Le

second, en premiere ligne de traite-

ment, a inclus 40 patients [29].

L’objectif principal etait la survie

sans progression a 16 semaines

qui etait de 43 % (10,8 mois de

survie globale).

Le cetuximab est un anticorps

monoclonal chimerique qui se lie

specifiquement au domaine extra-

cellulaire de l’EGFR. Il est compose

de la region Fv d’un anticorpsmurin

anti-EGFR et des regions constantes

IgG1 humaines (chaınes lourdes et

kappa). Les resultats d’une etude de

phase II presentes a l’ASCO 2006,

incluant 30 patients traites a la dose

de 400 mg/m2 a j1 puis 250 mg/m2

chaque semaine, sont decevants,

car aucun cas de reponse objective

n’a ete observe, et seulement 17 %

de stabilisation a six semaines [33].

La survie sans recidive n’etait que

de 41 jours et la survie globale de

5,2 mois. Les resultats de l’asso-

ciation gemox-cetuximabne sugge-

rent pas de gain d’efficacite par

rapport au GEMOX seul [28].

Une autre etude a teste en

phase II l’efficacite du lapatinib

[24], qui est un double inhibiteur

oral de tyrosine kinase EGFR et

HER2/neu. Les premiers resultats

sur 17 des 30 patients inclus mon-

trent deux cas de reponse objective,

mais une survie sans progression

de 2,3 mois et une survie globale de

6,2 mois.

Anti-angiogeniques

Le VEGF (facteur de croissance de

l’endothelium vasculaire) semble

jouer un role majeur dans l’angio-

genese tumorale du CHC qui est

une tumeur le plus souvent hyper-

vascularisee. Il existe en effet une

surexpression du VEGF presente a

la fois dans le foie tumoral ainsi que

dans le foie cirrhotique adjacent.

L’expression tumorale du VEGF

mesuree en RT-PCR est correlee au

taux plasmatique du VEGF ainsi

qu’au stade de la tumeur. De plus,

la densite desmicrovaisseaux intra-

tumoraux ainsi que le taux plasma-

tique de VEGF semblent etre des

facteurs predictifs de recidive des

CHC operes. Sur un plan experi-

mental, l’inhibition du VEGF dans

les modeles animaux via le blocage

des recepteurs KDR/Flk-1 permet

d’inhiber la croissance tumorale du

CHC. Cememe effet est reproduit in

vivo par certains inhibiteurs de

l’enzyme de conversion, qui inhi-

bent la croissance tumorale du CHC

et la neovascularisation via la sup-

pression du VEGF.

Les resultats de deux essais de

phase II testant l’efficacite du beva-

cizumab ont ete rapportes sous

forme d’abstract [21,26]. Des repon-

ses objectives et des stabilisations

prolongees ont ete observees a la

dose de 5 et 10 mg/kg administree

par voie intraveineuse tous les

14 jours. Plusieurs cas d’hemor-

ragie digestive par rupture de vari-

ces œsophagiennes ont ete

constates dans les deux etudes

faisant suspecter un role deletere

du traitement dans cette popula-

tion, toutefois, a risque en raison

d’une thrombose portale frequente.

Une etude de phase II associant

le bevacizumab au schema GEMOX

a ete publiee en 2006 [32]. Sur un

total de 30 patients evaluables, le

taux de reponse objective etait de

20 % et le taux de stabilisation de

27 %. Le taux de survie sans pro-

gression a six mois etait de 48 % et

la survie globale de 9,6 mois. Le

bevacizumab est donc un traitement

prometteur et bien tolere, a condi-

tion d’evaluer au prealable l’exis-

tence et le grade des varices

œsophagiennes en cas de cirrhose

(et de les traiter par betabloquants

ou ligature).

L’association du bevacizumab

(10 mg/kg) a l’erlotinib (150 mg

par jour per os) est prometteuse

sur la base de resultats d’une

etude de phase II. Sur un effectif

de 27 malades evaluables, il a ete

observe une reponse complete,

cinq reponses objectives et neuf

OR

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193

stabilisations d’une duree supe-

rieure a 16 semaines.

Le sorafenib est la molecule anti-

angiogenique en developpement le

plus avancee. Il s’agit d’un inhibiteur

oral de plusieurs kinases bloquant

a la fois la voie de signalisation

Raf-MEK-ERK, le VEGFR2 et 3 et le

PDGFR (recepteur du facteur de

croissance derive des plaquettes).

Une etude multicentrique de phase

II a inclus 137 patients dont 72 %

avec une cirrhose Child-Pugh A,

traites a la dose de 400 mg matin et

soir [10]. L’objectif principal etait le

taux de reponse radiologique selon

les criteres RECIST, qui etait seule-

mentde2,2 %.Unestabilisationde la

maladie pendant aumoins 16 semai-

nes a ete observee chez 36 % des

patients. La survie sans progression

etait de 5,5 mois et la survie globale

de 9,2 mois. Les principaux effets

secondaires rencontres etaient cuta-

nes et digestifs : syndrome main-

pied (30 % dont 5 de grade 3), rash

cutane (17 % dont 0,7 de grade 3),

asthenie (30 % dont 10 de grade 3),

alopecie (10 %) et diarrhee (43 %

dont 8 % de grade 3). Le probleme

souleve par les resultats de cette

etudeest celui ducriterede jugement

de l’efficacite des therapies ciblees.

En effet, les criteres RECIST parais-

sent peu adaptes en ce qui

concerne ce type de molecules

davantage cytostatiques que cytoto-

xiques, qui peuvent provoquer des

necroses tumorales importantes

sans diminution, voire, parfois, une

discrete augmentation du volume

tumorale. De ce point de vue, la

situation est comparable a celle de

l’imatinib (GLIVEC) dans les GIST.

Un autre aspect important de

cette etude est la recherche de

facteur predictif de reponse en

fonction du mecanisme d’action du

sorafenib et des caracteristiques de

la tumeur : l’intensite de l’immuno-

marquage dep-ERK sur les biopsies

de foie tumoral etait correlee de

maniere significative a une aug-

mentation du taux de survie sans

progression.

Cette etude a ete rapidement

suivie d’une etude de phase III [18]

comparant le sorafenib a un pla-

cebo dans une population de

602 patients (essai SHARP). Les

resultats recemment presentes au

Congres de l’ASCO2007 ontmontre

pour la premiere fois un allonge-

ment significatif de la survie globale

(mediane : 10,7 versus 7,9 mois)

et de la survie sans progression

(5,5 versus 2,8 mois) chez les mala-

des traites par sorafenib. Les effets

secondaires ont ete peu importants

(8 % de diarrhee de grade 3/4 et 8 %

de syndrome main-pied). Seuls

2,3 % des patients ont eu une

reponse partielle radiologique.

Quatre-vingt-quinze pour cent

des patients avaient un score de

Child-Pugh A, ce qui implique une

restriction de l’utilisation de ce

traitement a cette categorie de

patients (le sorafenib a obtenu une

AMM europeenne).

Les resultats d’une etude de

phase II randomisee, comparant

doxorubicine versus l’association

doxorubicine-sorafenib, confirment

l’efficacite du sorafenib (13,7 mois

de survie mediane contre 6,5 mois

dans le bras doxorubicine seule,

p = 0,0049) [1].

Le sunitinib est un autre inhibi-

teur oral de plusieurs kinases : il

inhibe les recepteurs du facteur de

croissance plaquettaire (PDGFR

alfa et PDGFR beta), les recepteurs

du VEGF (VEGFR1, VEGFR2 et

VEGFR3) et le recepteur du facteur

de cellule souche (KIT). Deux etudes

presentees a l’ASCO en 2007 ont

montre des resultats encoura-

geants, avec un taux de necrose

tumorale d’environ 50 % et une

toxicite acceptable si les doses de

sunitinib sont diminuees a 37,5mg/j

au lieu de 50 mg/j [7,34].

Au total, l’ensemble de ces

donnees recentes et preliminaires

suggere l’efficacite de plusieurs

therapies ciblees dans le CHC,

avec un profil de toxicite tout a fait

favorable. Cette classe de medica-

ments pose le probleme de l’eva-

luation de leur efficacite. A ce titre,

les criteres RECIST semblent peu

adaptes, d’autant que les nodules

de CHC sont souvent difficilement

mesurables, surtout lorsqu’il s’agit

Tableau 1. Resume des essais randomises dans le traitement systemique du carcinome hepatocellulaire

Essai Reference Schema Patients SG (mois)

Lai et al., 1988 [15] Doxorubicine 60 10,6

Soins de support 46 7,5 (p = 0,04)Lai et al., 1993 [14] IFN alpha-2a 35 14,5

Placebo 36 7,5 (p = 0,047)Barbare et al., 2005 [2] Tamoxifene 210 4,0

Placebo 210 4,8 (p = 0,25)Yeo et al., 2005 [31] Doxorubicine 94 6,8

PIAF 94 8,7 (p = 0,83)Gish et al., 2006 [11] Nalotrexed 445 4,9

Adriamycine 7,2 (p = 0,0068)Llovet et al., 2007 [18] Sorafenib 299 10,7

Placebo 303 7,9 (p = 0,00058)Abou-Alfa et al., 2007 [1] Sorafenib-doxorubicine 47 13,7

Placebo-doxorubicine 49 6,5 (p = 0,0049)Becker et al., 2007 [3] Somatostatine 60 4,7

Placebo 59 5,3 (p = NS)

SG : survie globale mediane ; PIAF : cisplatine-interferon-adriamycine et 5-fluorouracine ; IFN : interferon ; NS : non significatif.

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de lesions infiltratives ou diffuses.

Dans les differentes etudes, le pour-

centage de reponse objective est

tres faible alors que le taux de

reponse mineure ou de maladie

stable est bien plus eleve. Dans le

cas des anti-angiogeniques comme

le sorafenib, un score evaluant le

volume de la necrose, ainsi que la

quantification de la vascularisation

intratumorale, permettrait proba-

blement de mieux evaluer la

reponse a ces traitements. Quoi

qu’il en soit, les criteres de juge-

ment habituels des essais a venir

devront donc etre adaptes a ces

nouvelles molecules.

Conclusion

Il n’existe actuellement aucune chi-

miotherapie cytotoxique standard

dans le traitement palliatif du CHC.

Dans le but d’identifier quels sous-

groupes de patients pourraient

beneficier de la chimiotherapie sys-

temique, les essais doivent etre

poursuivis sur de grands effectifs

de patients en stratifiant les resul-

tats sur l’existence ou non d’une

cirrhose d’une part, et sur la gravite

et la cause de la cirrhose d’autre

part. Un des schemas les plus

prometteurs est probablement le

GEMOX qui sera teste prochaine-

ment seul versus en association

avec le sorafenib dans le cadre

d’une etudedephase II randomisee,

nationale, francaise.

Les therapies ciblees viennent

enfin enrichir l’arsenal therapeu-

tique du CHC, avec le sorafenib

comme premier standard en situa-

tion palliative. L’evaluation de ces

nouvelles molecules va nous ame-

ner a modifier les criteres d’effi-

cacite habituellement utilises dans

les essais de phase II. Dans le CHC,

la tendance actuelle est de rempla-

cer le taux de reponse objective

selon les criteres RECIST comme

objectif principal par le taux de

survie sans progression a six mois.

Pour le traitement adjuvant du

CHC, il n’y a pas de recommanda-

tion, et des essais randomises sont

necessaires pour evaluer le bene-

fice des nouvelles molecules.

Un enjeu majeur est l’identifi-

cation de facteurs predictifs d’effi-

cacite adaptes au mecanisme

d’action du medicament et au

comportement biologique de la

tumeur, afin de selectionner

les patients qui beneficient du

traitement.

La prise en charge du CHC est

donc en pleine evolution. Le but des

futurs traitements systemiques sera

non seulement d’augmenter la sur-

vie des patients ayant un CHC non

accessible a un traitement curatif,

mais egalement d’ameliorer l’effi-

cacite des traitements locoregio-

naux et de diminuer le taux de

recidive chez les malades operes.

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