1
A6 Actes du Congrès de la SFETD, Lille, 21—24 novembre 2012 P. Giraud Consultation céphalées et douleurs, centre hospitalier régional de la région Annecienne-Zi des Îles, BP 90074, Metz Tessy, 74374 Pringy cedex, France L’Algie vasculaire de la face (AVF) reste la plus fréquente des cépha- lées trigémino-dysautonomiques. Cette céphalée primaire définie sur le plan international par des critères cliniques ne requiert pas d’examens paracliniques pour son diagnostic en pratique courante. En dépits des critères de l’International Headache Society pré- cis, ces dernières années des lésions, malformations ou infections sont décrites dont l’expression première est une AVF. Ainsi, des formes secondaires ou atypiques (rapportés en littérature inter- nationale sous le terme de cluster-like headache, symptomatic or secondary cluster headache) ont été régulièrement publiées ce qui doit rendre le clinicien toujours attentif à cette possibilité lorsqu’il porte ce diagnostic [1,2]. Toutefois, et en l’absence de critères de diagnostic des formes secondaires d’AVF, une grande hétérogé- néité d’observation est rapportée sous ce terme. Certaines de ces observations ne respectent même pas les critères cliniques diagnos- tics internationaux tandis que d’autres au contraire y sont fidèles rendant la possibilité d’un lien direct entre les deux affections. Tou- tefois, une association fortuite reste toujours possible. Compte tenu de la connaissance encore incomplète de la physiopathologie et des régions cérébrales impliquées dans l’AVF, le siège anatomique de l’anomalie découverte lors de l’AVF est un élément déterminant. Cette communication a pour objet de rappeler brièvement les cri- tères de diagnostic de l’AVF, de proposer une définition des formes secondaires, de revoir les étiologies connues et d’aider le clinicien dans son choix de faire ou non devant une sémiologie d’AVF des examens paracliniques appropriés. Références [1] Giraud P, Jouanneau J, Borson-Chazot F, Lanteri-Minet M, Cha- zot G. Cluster-like headache: literature review. J Headache Pain 2002;3:71—8. [2] Mainardi F, Trucco M, Maggioni F, Palestini C, Dainese F, Zanchin G. Cluster-like headache. A comprehensive reappraisal. Cephal- algia 2010;30(4):399—412. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.022 CS5-4 Traitements médicaux de l’algie vasculaire de la face D. Valade Centre d’urgence des céphalées, hôpital Lariboisière, Paris, France Le traitement de la crise repose sur deux traitements majeurs. Le sumatriptan par voie sous cutanée dont la dose maximale recommandée par 24 heures est de 12 mg en deux injections, en res- pectant un intervalle de deux heures entre les injections. L’oxygène à la dose de 12l/mn pendant 15 mn au masque à concentration. L’utilisation de l’oxygène à visée antalgique repose sur les don- nées d’une étude contrôlée comparant l’efficacité de l’inhalation d’oxygène versus inhalation d’air [1]. L’inhalation d’oxygène n’a aucune efficacité préventive [2]. Le traitement de fond : le vérapamil (Isoptine ® ) Molécule de pre- mière intention du traitement de fond des formes épisodiques et chroniques [3]. Il s’agit d’un inhibiteur calcique utilisé à la dose de 600 à 1200 mg/j, en l’absence de bradycardie et de bloc auriculo-ventriculaire. Dans les formes épisodiques, le vérapamil est administré de fac ¸on séquentielle, en couvrant la totalité de la période douloureuse à dose pleine puis en diminuant progressive- ment les doses jusqu’à l’arrêt complet. Il permet de diminuer la fréquence des accès lors des périodes mais ne prévient pas la réci- dive des épisodes s’il est administré durant les phases de rémission. Dans les formes chroniques, la prise de vérapamil est continue. Il peut être utilisé en association au sumatriptan. Le carbonate de lithium (Téralithe ® ) est un traitement de deuxième intention dans les formes chroniques bien qu’il n’existe pas d’AMM dans cette indication en France [4]. Il est utilisé à une posologie moyenne de 900 mg/j ajustée sur la lithémie prélevée entre le cinquième et le huitième jour de traitement et devant être comprise entre 0,5 et 0,8 mmol/L. La corticothérapie orale dans les formes épiso- diques, à la dose initiale de 0,5 à 1 mg/kg pendant 15 jours puis décroissante sur une semaine peut être utilisée, avec un risque de rebond lors de la diminution de la posologie [5]. Dans les formes chroniques, son utilisation est déconseillée en raison des possibles effets secondaires au long cours. L’infiltration locale de corticoïdes dans le nerf grand occipital a montré son efficacité préventive aussi bien pour les formes épisodiques que chroniques dans une étude en double aveugle contre placebo [6]. L’indométacine (Indocid ® ) peut être utilisé en deuxième intention dans les formes épisodiques et chroniques. [7]. Différents antiépileptiques (valproate de sodium ou Dépakine ® , gabapentine ou Neurontin ® , topiramate ou Epitomax ® ) peuvent être utilisés dans les formes chroniques en cas d’échec des autres thérapeutiques [8]. Références [1] Fogan L. Treatment of cluster headache: a double blind compa- rison of oxygen vs. air inhalation. Arch Neurol 1985;42:362—3. [2] Nilsson Remahl AI, Ansjon R, Lind F, Waldenlind E. Hyperbaric oxygen treatment of active cluster headache: a double-blind placebo-controlled crossover study. Cephalalgia 2002;22:730—9. [3] Gabai ID, Spierings ELH. Prophylactic treatment of cluster hea- dache with verapamil. Headache 1989;29:167—8. [4] Ekbom K. Lithium for cluster headache: review of the litera- ture and preliminary results of long-term treatment. Headache 1981;21:132—9. [5] Couch JR, Ziegler DK. Prednisone therapy for cluster headache. Headache 1978;18:219—21. [6] Ambrosini A, Vandenheede M, Rossi P, Aloj F, Sauli E, Pierelli F, et al. Suboccipital injection with a mixture of rapid- and long-acting steroids in cluster headache: a double-blind placebo- controlled study. Pain 2005;118:92—6. [7] Buzzi MG, Formisano R. A patient with cluster headache respon- sive to indomethacine: any relationship with chronic paroxysmal hemicrania? Cephalalgia 2003;23:401—4. [8] Pascual J, Lainez M, Dodick D, Hering-Hanit R. Antiepileptic drugs for the treatment of chronic and episodic cluster hea- dache: a review. Headache 2007;47:81—9. http://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.023 CS5-5 Traitement chirurgical de l’algie vasculaire de la face A. Donnet Pôle neurosciences, CHU Timone, Marseille, France L’indication d’un traitement chirurgical devant une algie vasculaire est une éventualité peu fréquente et doit être réservée aux patients présentant une forme chronique résistante aux traitements de fond classiques. Cependant, un petit nombre de patients, bien sélection- nés, doit pouvoir bénéficier de ce type de technique. Les critères de sélection des patients repose sur une pharmacorésis- tance définie, en France, par les critères suivants : maladie évoluant sur une forme chronique depuis au moins trois ans, existence de plus de deux crises par jour, résistance aux traitements suivants: véra- pamil jusqu’à une posologie de 960 mg/j ; lithium avec une lithémie comprise entre 0,6 et 0,9 mEq/L ; association des deux. Devant la gravité du tableau clinique, de nombreuses techniques ont été déjà proposées avec une efficacité discutable : section du grand nerf pétreux superficiel, du nerf intermédiaire, ablation du gan- glion sphéno-palatin lésions du trijumeau par thermocoagulation ou

Traitements médicaux de l’algie vasculaire de la face

  • Upload
    d

  • View
    218

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Traitements médicaux de l’algie vasculaire de la face

A

P

dP

LlsdEcsfnsdpdnotrtdrlCtsdeR[

[

h

CTfD

F

LLrpàLndaLmedaepmfdD

pllide0ddrcedbdêcDpaR[

[

[

[

[

[

[

[

h

CTfA

LepcnLtsdpcD

6

. GiraudConsultation céphalées et douleurs, centre hospitalier régionale la région Annecienne-Zi des Îles, BP 90074, Metz Tessy, 74374ringy cedex, France

’Algie vasculaire de la face (AVF) reste la plus fréquente des cépha-ées trigémino-dysautonomiques. Cette céphalée primaire définieur le plan international par des critères cliniques ne requiert pas’examens paracliniques pour son diagnostic en pratique courante.n dépits des critères de l’International Headache Society pré-is, ces dernières années des lésions, malformations ou infectionsont décrites dont l’expression première est une AVF. Ainsi, desormes secondaires ou atypiques (rapportés en littérature inter-ationale sous le terme de cluster-like headache, symptomatic orecondary cluster headache) ont été régulièrement publiées ce quioit rendre le clinicien toujours attentif à cette possibilité lorsqu’ilorte ce diagnostic [1,2]. Toutefois, et en l’absence de critèrese diagnostic des formes secondaires d’AVF, une grande hétérogé-éité d’observation est rapportée sous ce terme. Certaines de cesbservations ne respectent même pas les critères cliniques diagnos-ics internationaux tandis que d’autres au contraire y sont fidèlesendant la possibilité d’un lien direct entre les deux affections. Tou-efois, une association fortuite reste toujours possible. Compte tenue la connaissance encore incomplète de la physiopathologie et deségions cérébrales impliquées dans l’AVF, le siège anatomique de’anomalie découverte lors de l’AVF est un élément déterminant.ette communication a pour objet de rappeler brièvement les cri-ères de diagnostic de l’AVF, de proposer une définition des formesecondaires, de revoir les étiologies connues et d’aider le clinicienans son choix de faire ou non devant une sémiologie d’AVF desxamens paracliniques appropriés.éférences

1] Giraud P, Jouanneau J, Borson-Chazot F, Lanteri-Minet M, Cha-zot G. Cluster-like headache: literature review. J Headache Pain2002;3:71—8.

2] Mainardi F, Trucco M, Maggioni F, Palestini C, Dainese F, ZanchinG. Cluster-like headache. A comprehensive reappraisal. Cephal-algia 2010;30(4):399—412.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.022

S5-4raitements médicaux de l’algie vasculaire de laace. Valade

Centre d’urgence des céphalées, hôpital Lariboisière, Paris,rance

e traitement de la crise repose sur deux traitements majeurs.e sumatriptan par voie sous cutanée dont la dose maximaleecommandée par 24 heures est de 12 mg en deux injections, en res-ectant un intervalle de deux heures entre les injections. L’oxygènela dose de 12l/mn pendant 15 mn au masque à concentration.

’utilisation de l’oxygène à visée antalgique repose sur les don-ées d’une étude contrôlée comparant l’efficacité de l’inhalation’oxygène versus inhalation d’air [1]. L’inhalation d’oxygène n’aucune efficacité préventive [2].e traitement de fond : le vérapamil (Isoptine®) Molécule de pre-ière intention du traitement de fond des formes épisodiques

t chroniques [3]. Il s’agit d’un inhibiteur calcique utilisé à laose de 600 à 1200 mg/j, en l’absence de bradycardie et de blocuriculo-ventriculaire. Dans les formes épisodiques, le vérapamilst administré de facon séquentielle, en couvrant la totalité de laériode douloureuse à dose pleine puis en diminuant progressive-

ent les doses jusqu’à l’arrêt complet. Il permet de diminuer la

réquence des accès lors des périodes mais ne prévient pas la réci-ive des épisodes s’il est administré durant les phases de rémission.ans les formes chroniques, la prise de vérapamil est continue. Il

éng

Actes du Congrès de la SFETD, Lille, 21—24 novembre 2012

eut être utilisé en association au sumatriptan. Le carbonate deithium (Téralithe®) est un traitement de deuxième intention danses formes chroniques bien qu’il n’existe pas d’AMM dans cettendication en France [4]. Il est utilisé à une posologie moyennee 900 mg/j ajustée sur la lithémie prélevée entre le cinquièmet le huitième jour de traitement et devant être comprise entre,5 et 0,8 mmol/L. La corticothérapie orale dans les formes épiso-iques, à la dose initiale de 0,5 à 1 mg/kg pendant 15 jours puisécroissante sur une semaine peut être utilisée, avec un risque deebond lors de la diminution de la posologie [5]. Dans les formeshroniques, son utilisation est déconseillée en raison des possiblesffets secondaires au long cours. L’infiltration locale de corticoïdesans le nerf grand occipital a montré son efficacité préventive aussiien pour les formes épisodiques que chroniques dans une étude enouble aveugle contre placebo [6]. L’indométacine (Indocid®) peuttre utilisé en deuxième intention dans les formes épisodiques ethroniques. [7]. Différents antiépileptiques (valproate de sodium ouépakine®, gabapentine ou Neurontin®, topiramate ou Epitomax®)euvent être utilisés dans les formes chroniques en cas d’échec desutres thérapeutiques [8].éférences

1] Fogan L. Treatment of cluster headache: a double blind compa-rison of oxygen vs. air inhalation. Arch Neurol 1985;42:362—3.

2] Nilsson Remahl AI, Ansjon R, Lind F, Waldenlind E. Hyperbaricoxygen treatment of active cluster headache: a double-blindplacebo-controlled crossover study. Cephalalgia 2002;22:730—9.

3] Gabai ID, Spierings ELH. Prophylactic treatment of cluster hea-dache with verapamil. Headache 1989;29:167—8.

4] Ekbom K. Lithium for cluster headache: review of the litera-ture and preliminary results of long-term treatment. Headache1981;21:132—9.

5] Couch JR, Ziegler DK. Prednisone therapy for cluster headache.Headache 1978;18:219—21.

6] Ambrosini A, Vandenheede M, Rossi P, Aloj F, Sauli E, PierelliF, et al. Suboccipital injection with a mixture of rapid- andlong-acting steroids in cluster headache: a double-blind placebo-controlled study. Pain 2005;118:92—6.

7] Buzzi MG, Formisano R. A patient with cluster headache respon-sive to indomethacine: any relationship with chronic paroxysmalhemicrania? Cephalalgia 2003;23:401—4.

8] Pascual J, Lainez M, Dodick D, Hering-Hanit R. Antiepilepticdrugs for the treatment of chronic and episodic cluster hea-dache: a review. Headache 2007;47:81—9.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.douler.2012.08.023

S5-5raitement chirurgical de l’algie vasculaire de laace. Donnet

Pôle neurosciences, CHU Timone, Marseille, France

’indication d’un traitement chirurgical devant une algie vasculairest une éventualité peu fréquente et doit être réservée aux patientsrésentant une forme chronique résistante aux traitements de fondlassiques. Cependant, un petit nombre de patients, bien sélection-és, doit pouvoir bénéficier de ce type de technique.es critères de sélection des patients repose sur une pharmacorésis-ance définie, en France, par les critères suivants : maladie évoluantur une forme chronique depuis au moins trois ans, existence de pluse deux crises par jour, résistance aux traitements suivants : véra-amil jusqu’à une posologie de 960 mg/j ; lithium avec une lithémieomprise entre 0,6 et 0,9 mEq/L ; association des deux.evant la gravité du tableau clinique, de nombreuses techniques ont

té déjà proposées avec une efficacité discutable : section du granderf pétreux superficiel, du nerf intermédiaire, ablation du gan-lion sphéno-palatin lésions du trijumeau par thermocoagulation ou