Troubles du comportement alimentaire et pratique compétitive du cyclisme

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Session de fvrier 2011

TROUBLES DU COMPORTEMENT ALIMENTAIRE ET PRATIQUE COMPETITIVE DU CYCLISME

Mmoire de Master en Science du Mouvement et du Sport Prsent par : Sottas Aurlien Directrice : Madame Vanessa Lentillon-Kaestner Experte : Madame Sophie Vust

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REMERCIEMENTSEn premier lieu, jaimerais remercier Madame Vanessa Lentillon-Kaestner, ma directrice de mmoire, pour ses conseils aviss ainsi que pour avoir contribu au dveloppement de mon autonomie. Merci aussi Madame Sophie Vust qui a bien voulu tre mon experte.

Merci galement Madame Nadine Cotting qui a gentiment accept de maider dans la traduction de mon rsum.

Un grand merci aussi tous les cyclistes ayant pris part cette tude, sans qui mon travail naurait pas pu tre men terme.

Finalement, merci Laurent, Camille et Roxane, pour leur coopration dans le cadre de ce travail de mmoire.

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TABLE DES MATIERES

I. II. 1.

INTRODUCTION CADRE THEORIQUE Troubles du comportement alimentaire (TCA) 1.1. Les troubles anorexiques 1.1.1. Lanorexie mentale (Anorexia nervosa) 1.1.2. Lanorexie athltique (Anorexia athletica) 1.2. La boulimie (Bulimia nervosa) 1.3. Les troubles du comportement alimentaire non spcifis 2. Le cyclisme, un sport dendurance, une pratique risque. 2.1. 2.2. Le cyclisme, pratique dendurance Troubles alimentaires et pratique du cyclisme

-1-3-3-4-4-5-6-8-9-9- 10 - 12 - 12 - 12 - 13 - 14 - 14 - 15 - 18 - 19 - 21 - 21 - 21 - 22 - 23 - 24 - 24 -

III. 1. 2. 3. IV. 1. 2. 3. 4. V. 1.

PRESENTATION DE LETUDE Objet dtude Questions dtude et problmatique Hypothses METHODOLOGIE Echantillon Outils de recueils de donnes Procdure Analyses des donnes RESULTATS Troubles alimentaires (Eating Attitude Test) 1.1. 1.2. 1.3. Score total EAT-26 Sous-chelles (dite-boulimie-contrle oral) Mthodes utilises dans le contrle du poids Caractristiques de poids de lchantillon ii

2.

Rapport au poids et troubles alimentaires 2.1.

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2.2. BMI et troubles alimentaires 2.3. BMI et motivation perdre du poids 2.4. Motivation perdre du poids et troubles alimentaires 2.5. Frquence de pese et troubles alimentaires 2.6. Heures dentranement et BMI 2.6.1. Heures dentranement spcifique (HES) et BMI 2.6.2. Heures dentranement total (HET) et BMI 3. Pratique cycliste en comptition et troubles alimentaires 3.1. Niveau de pratique et troubles alimentaires 3.2. Heures dentranement et troubles alimentaires 3.2.1. Heures dentranement spcifique (HES) et troubles alimentaires 3.2.2. Heures dentranement total (HET) et troubles alimentaires 3.3. Fractures de stress passes et troubles alimentaires 4. Variables psychologiques et troubles alimentaires 4.1. EEAC et troubles alimentaires 4.1.1. Confiance en soi dtat et troubles alimentaires 4.1.2. Anxit cognitive dtat et troubles alimentaires 4.1.3. Anxit somatique dtat et troubles alimentaires 4.2. Perfectionnisme et troubles alimentaires 4.3. BSQ-8C et troubles alimentaires 5. Influences familiales et troubles alimentaires 5.1. Cadre de vie et troubles alimentaires 5.1.1. Niveau de formation et troubles alimentaires 5.1.2. Situation actuelle et troubles alimentaires 5.1.3. Situation actuelle des parents et troubles alimentaires 5.2. Antcdents familiaux et troubles alimentaires 5.2.1. Antcdents familiaux de type alimentaire et troubles alimentaires 5.2.2. Antcdents familiaux de type psychologique et troubles alimentaires VI. VII. VIII. IX. X. 1. 2. 3. 4. 5. DISCUSSION LIMITES ET PERSPECTIVES CONCLUSION RESUME - ABSTRACT BIBLIOGRAPHIE Ouvrages Articles scientifiques Sites Internet Revues Cours universitaires

- 25 - 26 - 26 - 26 - 26 - 26 - 26 - 27 - 27 - 27 - 27 - 28 - 28 - 29 - 29 - 29 - 29 - 29 - 30 - 30 - 30 - 30 - 30 - 32 - 32 - 32 - 32 - 33 - 35 - 41 - 44 - 46 - 47 - 47 - 47 - 48 - 48 - 49 -

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XI. 1. 2.

ANNEXES Questionnaire Tableaux danalyse

I I XI

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I. INTRODUCTION

I. INTRODUCTION

Se dessinent ainsi nettement les contours du corps-machine, du corps-instrumentalis au service exclusif dune productivit de lextrme, dune performance qui saffirme en tant que mdiateur identitaire. Un corps sous contrle quil sagit de dompter, de sculpter, de modeler, de muscler sans relche, voire dpuiser pour mieux se rgnrer [].1 Un corps instrumentalis, un contrle de soi pouss lextrme, tels sont les mots utiliss par le psychologue Stphane Proia pour dcrire la performance sportive. Pouss par un besoin de perfection, le contrle corporel va sinstituer de maintes faons. Cet expos se penchera plus largement sur lune delles, soit sur le comportement alimentaire des athltes ainsi que sur les troubles en dcoulant.

Le projet de recherche dont mon tude fait partie se nomme Troubles anorexiques et pratiques sportives 2 (TAPS 2) : conduite alimentaire et sports comptitifs . Pratiquant le cyclisme en comptition depuis lge de 14 ans, la confrontation entre cette discipline et les troubles du comportement alimentaire a instinctivement veill mon esprit. Ce mmoire aborde donc la problmatique des troubles alimentaires dans la pratique comptitive du cyclisme et dune manire plus dtaille, il essaiera de mettre jour les possibles relations entre les troubles de type alimentaire et des variables telles que le perfectionnisme, le rapport au corps ou encore lanxit.

La premire partie de ce travail conduira le lecteur au travers dun cadre thorique approfondissant lobjet dtude. Les diffrents troubles du

comportement alimentaire et la discipline cycliste y seront dtaills afin1

PROIA, Stphane. Le corps sportif dans tous ses carts. Champ Psychosomatique, avril 2006. Page 114.

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I. INTRODUCTION

dapporter les bases ncessaires la bonne comprhension de cette tude. Des liens entre ses deux objets seront galement mis jour en sappuyant sur la littrature scientifique prexistante. La seconde partie de ce mmoire sera consacre au cadre pratique proprement parler. La problmatique, les hypothses, la mthodologie ainsi que les rsultats de notre tude seront prsents au lecteur. La partie intitule Discussion confrontera hypothses et rsultats de notre travail avec les travaux scientifiques traitant du sujet. Afin de clore ce mmoire, les limites de notre tude ainsi que quelques perspectives ultrieures envisageables seront proposes.

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II. CADRE THEORIQUE

II. CADRE THEORIQUE1. Troubles du comportement alimentaire (TCA) Il ny a pas si longtemps encore, dans notre socit occidentale, les rondeurs corporelles taient considres comme signe de charme et de bonne sant. Les famines que lOccident a connues ont laiss des traces indlbiles durant de nombreuses dcennies. Cette socit idalisait alors le corps rond, signe extrieur de richesse et de beaut sociale valorisante. Les temps changent et laspect physique sy adapte. De nos jours, nous vivons dans une socit dabondance o la surconsommation est devenue matre mot. Reprenons maintenant la logique voque

prcdemment : la peur de pnuries alimentaires favorisait un corps aux formes gnreuses. Transposons alors cette mme logique la socit occidentale actuelle : labondance dobjets de consommation, dont les produits alimentaires en font partie, va donc logiquement favoriser le corps svelte, lanc, mince. En effet, comme la majorit de la population occidentale actuelle accde facilement aux denres alimentaires, le manque de contrle de la corpulence est alors devenu un problme inquitant. La minceur trouve donc sa place dans cette socit de consommation, car le corps mince est associ un mode alimentaire choisi et surveill. Cette minceur saffirme alors comme un contrle de soi ; elle devient larchtype par excellence du corps soign et du bien-tre personnel. Les premires drives se dessinent alors sous la forme de troubles des conduites alimentaires. Actuellement, nous trouvons deux grands systmes de classification internationale des pathologies psychiatriques2 :

-

Le DSM-IV-TR, soit le Manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux, 4me dition rvise, dite par lAssciation amricaine de psychiatrie. La CIM-10, soit la 10e Classification internationale des maladies, dite par lOrganisation mondiale de la sant.

-

2

CORCOS, Maurice. Lanorexie mentale : dni et ralits. Editios Doin, 2008. 88p. Page 71.

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II. CADRE THEORIQUE

Ces deux modles dcrivent de manire prcise, dans le chapitre ddi aux troubles des conduites alimentaires, lanorexie mentale et la boulimie. Cependant, des diffrences de conceptualisation entre ces deux systmes nous conduiront adopter les dfinitions et critres diagnostiques du premier, soit le DSM-IV-TR, pour la suite de cet expos.

1.1.

Les troubles anorexiques Lanorexie mentale (Anorexia nervosa)

1.1.1.

Attardons-nous quelques instants sur lanorexie mentale, dcrite comme maladie psychosomatique3, Ce terme, priori complexe, se compose de deux parties : dune part la dimension somatique, donc corporelle, et dautre part la dimension psychologique. La maladie psychosomatique se dfinit alors comme un trouble somatique dans lequel la composante psychologique est prpondrante dans son apparition et dans son volution.4 Le systme de classification DSM-IV-TR voque 4 critres diagnostiques5 :

-

1. Le refus de maintenir un poids corporel au niveau ou au-dessus dun poids minimum normal pour lge et pour la taille.

-

2. La peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, ceci lorsque le poids est infrieur la normale.

-

3. Laltration de la perception du poids ou de la forme de son corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur lestime de soi, ou dni de la gravit de la maigreur actuelle.

-

4. Chez la femme post-pubre, la prsence damnorrhe, cest--dire labsence dau moins trois cycles menstruels successifs.

De plus, selon Filaire et al. (2008) deux formes cliniques danorexie mentale sont diffrencier6. La premire est classifie sous le nom danorexie de type restrictif. Dans ce cas prcis, le sujet atteint danorexie mental na pas, de3

LENTILLON-KAESTNER Vanessa. Cours universitaire : Approches psychologiques en sport. Le sport au service de la minceur. 3 mars 2010. 4 BUYSE, Sophie. Maladie et grands syndromes. Estem, 2005. 728p. Page 673. 5 CORCOS, Maurice. Lanorexie mentale : dni et ralits, op. cit., page 72. 6 FILAIRE et al. Eating disorders in athletes. Science & Sports, 2008. Volume 23, Pages 49-60.

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II. CADRE THEORIQUE

manire rgulire, prsent de crises de boulimie et na pas eu recours des vomissements volontaires ou la prise mdicamenteuse de purgatifs. La deuxime forme clinique, quant elle, est prsente sous le nom danorexie de type avec crises de boulimie, de vomissements ou prise de purgatifs. Durant lpisode danorexie mentale, le patient a prsent des formes de boulimie et a eu rgulirement recours aux vomissements volontaires ainsi qu la prise de purgatifs. Toutefois, selon Davis (1997), dans les deux formes traites ci-dessus, lhyperactivit physique est perue comme une ncessit par les patients anorexiques, et ceci dans une large proportion.7 Selon Fassino et al. (2001), les caractristiques et troubles mentaux associs lanorexie mentale varient selon les individus.8 Dune manire trs gnrale, nous pouvons dire, en nous basant sur le DSM-IV-TR, que les sujets atteints danorexie mentale prsentent bien souvent des attitudes telles que la dpression, lirritabilit, le retrait social ou encore la diminution dintrt pour la vie sexuelle. Cette liste nest bien entendue pas exhaustive. La prvalence de cette maladie, vie entire, dans la population fminine avoisine les 0.5%, tandis que dans la population masculine, celle-ci est rduite 0.05%9.

1.1.2.

Lanorexie athltique (Anorexia athletica)

Comme nous pouvons nous en douter, le sport de haut niveau est un terrain propice au dveloppement de troubles du comportement alimentaire. Comme nous le rapportent Sudi et al. (2004) dans leur tude, lanorexie athltique est une nouvelle tendance dans de nombreux sports dans lesquels la performance nest pas seulement dtermine par les habilets motrices, mais aussi, et ceci de manire non ngligeable, par un faible poids du corps.10 Certains sports, plus que dautres, sont considrs comme disciplines risque selon une tude dAfflelou et al. (2004)11. Par exemple, retenons les disciplines artistiques dans7

DAVIS, Caroline. Normal and neurotic perfectionism in eating disorders :an interactive model. International Journal of Eating Disorders, 1997. Volume 22, Pages 421-426. 8 FASSINO, Secondo et al. Anger and personality in eating disorders. Journal of Psychosomatic Research, 2001. Volume 51, Pages 757-764. 9 GUELFI, Julien-Daniel. DSM-IV-TR : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux. Elsevier Masson, 2004. 1065p. Page 680. 10 SUDI, Karl et al. Anorexia athletica. Nutrition, 2004. Volume 20, Pages 657-661. 11 AFFLELOU, M. et al. Quels liens entre pratiques sportives et troubles du comportement alimentaire ? Press Med, 2004. Pages 1601-1605.

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II. CADRE THEORIQUE

lesquelles la minceur est un facteur esthtique prdominant ; les activits dominante verticale comme lescalade, le saut en hauteur ou encore le saut ski ; les sports catgories de poids comme la lutte et le judo pour nen citer que deux et enfin les sports dendurance, dont le cyclisme, sur lequel nous allons nous pencher plus profondment durant cet expos. Toutefois, peu importe la discipline pratique par lathlte, lanorexie athltique est dans tous les cas sous-tendue par la mme certitude, celle quun poids plus faible va constituer un facteur de succs et de russite dans la pratique sportive de haut niveau, comme nous le confirme Filaire et al. (2007)12. Maigrir devient alors une obsession ncessaire pour atteindre ses objectifs. Une tude de Sundgot-Borgen datant de 2004 a dmontr que la frquence des troubles du comportement alimentaire dans certaines disciplines tait jusqu 7 fois suprieure la norme. Dans les sports dendurance, la proportion dathltes souffrant danorexie athltique peut atteindre 20%, toujours selon cette mme tude13. Lanorexie athltique se dfinit comme un phnomne assez rcent ou du moins comme un phnomne mal identifi jusqu ces dernires dcennies. La restriction alimentaire et la perte de poids quelle engendre fait donc partie intgrante du processus global de planification dentranement de lathlte. Le corps est ainsi instrumentalis, mallable souhait et doit se soumettre aux exigences du sport de haut niveau. Lanorexie athltique frappe en priorit les jeunes athltes fminines, plus sensibles aux idaux de minceur rigs par la socit actuelle.14

1.2.

La boulimie (Bulimia nervosa)

Selon la mme structure que pour lanorexie mentale, le systme DSM-IV-TR dfinit 5 critres diagnostiques en ce qui concerne la boulimie15 :

12

FILAIRE, E. et al. Prvalence des troubles du comportement alimentaire chez le sportif. Science et Sport, 2007. Pages 135-142. 13 SUNDGOT-BORGEN, J. et al. Prevalence of Eating Disorders in Elite Athletes Is Higher Than in the General Population. Clinical Journal of Sport Medicine, 2004. Volume 14, Pages 25-32. 14 KEIM, Vronique. Gros efforts, petites portions. Revue Mobile, 2005. 66p. Pages 40-41. 15 American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorders : DSM-IV-TR. American Psychiatric Pub, 2000. 943p. Pages 588-591.

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II. CADRE THEORIQUE

-

1. La survenue rgulire de crises de boulimie, dfinit comme une absorption relativement rapide dune quantit importante de nourriture, nettement suprieure celle quune personne saine absorberait en une mme priode de temps. De plus, la personne boulimique a le sentiment de perdre le contrle de son comportement alimentaire durant la crise.

-

2. Des comportements compensatoires sont souvent observs. Il peut sagir demploi de laxatifs, de diurtiques, de vomissements

intentionnels, de jene ou encore dexercices physiques intensifs. 3. Lapparition de crises et de ses comportements compensatoires survient au minimum 2 fois par semaine durant 3 mois. 4. Le poids et la forme corporelle influent de manire exagre sur lestime de soi. 5. Les crises ne surviennent pas seulement durant les priodes danorexie mentale.

Ce systme de classification des troubles mentaux, dont la boulimie en fait partie intgrante, spare cette dernire selon deux typologies. Dune part nous trouvons la boulimie de type avec vomissements ou prise de purgatifs. Dans ce cas, le sujet a rgulirement recours, durant ses crises, aux laxatifs, aux vomissements intentionnels ou encore aux diurtiques. Le deuxime type est celui sans vomissement ni prise de purgatif. Le sujet cherche dans ce cas prcis, lors de crises, des comportements compensatoires tels que lexercice physique intensif, le jene, mais na pas rgulirement recours aux mthodes purgatives. Selon une tude de Fairburn et al (2001), dans les deux cas traits ci-dessus, un fort sentiment de culpabilit ou de honte survient aprs la prise alimentaire compulsive.16 Durant un pisode de consommation incontrl, le sujet boulimique peut absorber de 1000 5000kcal.17 Les personnes prsentant des troubles de type boulimique ont, de manire gnrale, un BMI avoisinant la normale. Les symptmes couramment observs chez ces patients sont une humeur dpressive rvlant une faible estime de soi ainsi que des troubles de lhumeur. Les symptmes anxieux sont aussi plus16

FAIRBURN, C. G. et al. Eating disorders and obesity : A comprehensive handbook. Guildford Press, 2001. 583p. Pages 132-145. 17 ROSEN, L.W. et al. Pathogenic weight control behaviour in femal athletes. Physician Sportmed, 1986. Pages 141-144.

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II. CADRE THEORIQUE

frquents et ceci couramment dans les rapports sociaux. La prvalence des femmes boulimiques durant toute leur vie varie entre 1% et 3% selon les tudes. Cette valeur diminue de facteur 10 chez les hommes.18

1.3.

Les troubles du comportement alimentaire non spcifis

Les troubles du comportement alimentaire non spcifis, appels TCAns ou encore EDNOS (Eating Disorder Not Other Specified) contiennent lensemble des troubles du comportement alimentaire qui ne rpond pas aux dfinitions donnes ci-dessus. Toutefois, les dnominateurs communs de ces troubles sont une proccupation abusive face la nourriture et une angoisse permanente de prendre du poids. Leurs critres de diagnostique sont les suivants :

-

1. Tous les critres de lanorexie mentale sauf lamnorrhe et un poids dans les normes, et ce malgr une perte de poids.

-

2. Tous les critres de la boulimie mentale mais une frquence du cycle infrieure celle dfinie dans la boulimie mentale.

-

3. Individus de poids normal usant rgulirement de mthodes de purges aprs avoir consomm de faibles quantits de nourriture. 4. Individus sadonnant au mrycisme. 19

-

Le plus connu de ces troubles non spcifis est sans doute lhyperphagie boulimique. Celle-ci est dfinie par la survenue dun minimum de deux crises de boulimie par semaine, ceci pendant 6 mois et en labsence de comportements compensatoires inadapts tels que vomissement ou prise de laxatifs. La prvalence de ce dernier trouble est estime, dans une population gnrale, environ 3.5% chez la femme et 2% chez lhomme20.

18

GUELFI, Julien-Daniel. DSM-IV-TR : manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, op. cit., page 686. 19 FILAIRE et al. Eating disorders in athletes, op. cit., pages 49-60. 20 GASTALDI, G. Diabte de type 2 : Noubliez pas les troubles du comportement alimentaire ! Revue Mdicale Suisse, 2009. Numro 3196.

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II. CADRE THEORIQUE

2. Le cyclisme, un sport dendurance, une pratique risque. 2.1. Le cyclisme, pratique dendurance

Le cyclisme se compose de huit disciplines au total, soit : le BMX, le cyclisme sur piste, le cyclo-cross, le cyclisme sur route, le cycle-balle, le cyclisme artistique, le trial et le mountainbike21. Lors du recueil de donnes, une slection de participants ltude a t faite afin que notre chantillon ne contienne que des pratiques dendurance. Les deux pratiques retenues ont donc t le mountainbike et le cyclisme sur route. Dtaillons en quelques phrases ces deux disciplines dendurance bien diffrentes sur de nombreux points. Le mountainbike est une pratique plus rcente que le cyclisme sur route. Au niveau national et international, les athltes disputent trois types de courses. Dune part nous avons le crosscountry qui se court sur des parcours trs techniques, parfois en boucle et dont la dure maximale est de trois heures. Dune autre part, nous avons le marathon qui se court le plus souvent sur un circuit un peu moins technique, souvent plus roulant et dont la dure totale de la comptition peut varier entre 3 et 7 heures pour les parcours les plus longs. Enfin, les courses par tapes, couvrant le trac sur plusieurs jours, comme par exemple la Transalp. Le cyclisme sur route se pratique sous de nombreuses formes. A haut niveau, nous trouvons quatre types principaux de courses. Retenons tout dabord les Classiques qui sont des courses se disputant sur un jour, comme Paris-Roubaix ou Liges-Bastogne-Liges. Ensuite nous avons les courses par tapes qui se disputent, comme leur nom lindique, sur plusieurs jours. Les plus connues sont le Tour de France, le Giro ou encore la Vuelta. Ajoutons cette liste le contrela-montre individuel et le contre-la-montre par quipe. Malgr des caractristiques bien diffrentes, les deux disciplines du cyclisme traites ci-dessus ont bien des points communs. Les composantes de la performance sportive du cyclisme se dfinissent selon 6 axes22 : les qualits cognitives, les qualits de coordination, les conditions cadre environnantes, le psychisme, les facteurs de conditions physique et les conditions cadre21

Site de Jeunesse et Sport (Office fdral du sport OFSPO), http://www.jugendundsport.ch/internet/js/fr/home/sportarten/radsport/uebersicht.html, consult le 05.11.2010. 22 OFSPO (Office Fdrale du Sport). Cyclisme : Gnralits. Revue Jeunesse et Sport, 2009. 12p. Page 4.

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II. CADRE THEORIQUE

personnelles. Toutes ces composantes sont prsentes dans les deux disciplines engages dans ce travail. De plus, dans la suite de notre travail, nous parlerons dHES (Heures dentranement spcifique) et de HET (Heures dentranement total). Les HES sont le nombre dheures que le cycliste sentrane sur son vlo. Les HET sont le nombre dheures que le cycliste sentrane au total, en comptabilisant les heures de vlo et les heures de sports non spcifiques sa discipline.

2.2.

Troubles alimentaires et pratique du cyclisme

Dans le cyclisme, comme dans beaucoup dautres sports dendurance, les athltes cherchent tre affts tout au long de lanne. Cette obsession quant leur poids de forme et leur taux de graisse prend racine dans la volont dtre plus performant. Qui dit perte de masse graisseuse, dit rapport poids-puissance plus lev, donc meilleures performances. Des drives sont alors frquentes. Entre boulimie et anorexie, les athltes entrent bien souvent dans des comportements alimentaires malsains causant dommages et prjudices leurs fonctions biologiques et physiologiques. Le docteur Caroline Payot-Podevin dcrit dailleurs cette situation dans son ouvrage :

Pour atteindre ce poids de forme idal, souvent trop bas d'ailleurs, les anorexiques adoptent des comportements

alimentaires inadapts avec une slection rigoureuse des aliments hypocaloriques, des rgimes inappropris, voire mme des vomissements provoqus, et la prise de mdicaments coupefaim23.

Attention toutefois ne pas croire que tout cycliste afft est anorexique ! Mme si certains semblent rellement maigres, nest pas anorexique qui le veut ! Il sagit souvent de sportifs ayant une grande force mentale et une forte survalorisation narcissique. Le mdecin Payot-Podevin nous renseigne sur le sujet :23

PAYOT-PODEVIN Caroline. Le sport au fminin : Pathologies fminines lies au sport. Editions Chiron, 2009. 195p. Page 48.

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II. CADRE THEORIQUE

Tout cycliste bien afft nest pas un anorexique, fort heureusement! Il est mme possible de rencontrer des cyclistes en lgre surcharge pondrale, qui alternent souvent conduites anorexiques et conduites boulimiques.24

Plusieurs tudes concernant la prvalence des troubles du comportement alimentaire chez les sportifs ont dmontr des rsultats assez loquents dans le milieu de lendurance et du cyclisme :

-

Filaire et al. (2007) ont dmontr dans leur tude que la prvalence de dvelopper des troubles du comportement tait plus leve chez les cyclistes (30.7%) que dans le restant de la population dtude.25

-

Sundgot-Borgen et al. (2004) rapportent que la prvalence des troubles alimentaires chez les athltes masculins dans les sports dendurance se monte 9% tandis que chez les femmes celle-ci atteint 24%.26

-

Riebl et al. (2007) ont tudi la prvalence des troubles alimentaires chez les cyclistes de sexe masculin. Il sest avr que 12 cyclistes sur 61 avaient une tendance aux troubles alimentaires. Plus effrayant, 28 dentre eux considraient comme normal les troubles du comportement alimentaires dans le cyclisme.27

Selon les tudes et les citations vues ci-dessus, il paratrait que la minceur une histoire bien encre dans la pratique du cyclisme en comptition et dans les sports dendurance. Servant la performance et desservant le corps, nous allons nous attarder quelque peu sur ce phnomne qui est loin dtre marginal.

24 25

Ibid, p.83. FILAIRE, E. et al. Prvalence des troubles du comportement alimentaires chez le sportif, op. ci., pages 135142. 26 SUNDGOT-BORGEN, J. et al. Prevalence of Eating Disorders in Elite Athletes Is Higer Than in the General Population, op. cit., pages 25-32. 27 RIEBL, S.K., et al. The Prevalence of Subclinical Eating Disorders among Male Cyclists. Journal of the American Dietetic Association, 2007. Volume 107, Pages 1214-1217.

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III. PRESENTATION DE LETUDE

III. PRESENTATION DE LETUDE1. Objet dtude Lobjet de mon tude repose sur le questionnaire de recherche intitul Conduites alimentaires et sports comptitifs . Le projet TAPS 2 (Troubles anorexiques et pratiques sportives) sinsre dans la continuit mme du projet TAPS 1 dirig par le GRISSUL28 et financ par lOFSP29. Le but du projet TAPS 2 est didentifier et de mieux comprendre les relations entre les troubles du comportement alimentaire et les sports comptitifs. Dans le cas plus prcis de mon tude, nous allons focaliser notre attention sur le cyclisme pratiqu en comptition. Les donnes rcoltes via le questionnaire auto-valu proviennent principalement de Suisse romande et dans une moindre mesure de Suisse allemande et de France. 2. Questions dtude et problmatique Dveloppes dans la partie II Cadre thorique , les nombreuses recherches scientifiques cites auparavant nous ont permis dans un premier temps de mieux dfinir et comprendre les termes thoriques utiliss. Puis dans un deuxime temps, elles nous ont dmontr certaines relations dj mises jour entre le cyclisme et les troubles du comportement alimentaire. Tout au long de ce travail de mmoire, je mefforcerai de pouvoir rpondre aux questions ci-dessous :

-

1) Dans le milieu du cyclisme se pratiquant de manire comptitive, quelle est la prvalence des troubles alimentaires ?

-

2) Dans quelle mesure les conduites alimentaires, lindice de masse corporelle (IMC), le rapport au corps, le perfectionnisme sportif et lanxit prcomptitive sont-ils lis ?

-

3) Quelles sont les paramtres individuels ainsi que les paramtres familiaux des cyclistes prsentant des troubles de type alimentaire ?

28 29

GRISSUL ; Groupe de recherch des Sciences du Sport de lUniversit de Lausanne. OFSP ; Office Fdrale de la Sant Publique.

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III. PRESENTATION DE LETUDE

3. Hypothses Afin de poser des bases sur lesquelles me concentrer durant ce travail, il ma fallu avancer des hypothses qui seront, par la suite, confirmes ou infirmes :

-

1) Dans notre chantillon dtude, les cyclistes prsentant des troubles alimentaires sont plus nombreux dans les catgories nationales et internationales que dans la catgorie rgionale.

-

2) Plus la moyenne totale de lchelle de perfectionnisme est leve, plus les risques de dvelopper des troubles alimentaires sont galement levs.

-

3) Les troubles alimentaires dun cycliste sont supposs plus levs si il a, dans son entourage proche, des membres de sa famille victimes de troubles alimentaires ou de troubles qualifis de psychologiques.

-

4) Plus la frquence de pese est grande, plus la tendance aux troubles alimentaires est galement grande.

-

5) Plus linsatisfaction de limage corporelle du cycliste est grande, plus les troubles alimentaires de ce dernier seront levs.

-

6) La prvalence aux troubles alimentaires est suppose plus leve chez les athltes cyclistes ayant un cadre familial perturb (parents spars, divorcs ou dcds).

-

7) Les problmes de type osseux touchent de faon prpondrante, dans notre chantillon de cyclistes, ceux qui souffrent de troubles alimentaires

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IV. METHODOLOGIE

IV. METHODOLOGIE1. Echantillon Comme mentionne auparavant, la population dtude est originaire principalement de Suisse romande et dans une moindre mesure de Suisse allemande et de France. Les cantons suivants sont reprsents par au moins un individu dans le cadre de cette tude : Berne, Fribourg, Genve, Glaris, Neuchtel, Valais et Vaud.

Figure 1: Graphique de l'origine gographique de l'chantillon

Mon chantillon danalyse se compose de 95 athltes, soit 10 cyclistes de sexe fminin et 85 cyclistes de sexe masculin. La rpartition selon les catgories de comptition est de 18 athltes internationaux, 32 athltes nationaux ainsi que 45 athltes rgionaux.

Figure 2: Graphique de la rpartition de l'chantillon en catgories

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IV. METHODOLOGIE

Lge moyen de la population dtude se monte 26.5 ans (ET=10) tandis que lge moyen auquel les athltes ont commenc pratiquer le cyclisme est de 15 ans (ET=7.6). 2. Outils de recueils de donnes Le questionnaire TAPS 2, intitul Conduites alimentaires et sports comptitifs , a t cr grce des chelles de mesures prexistantes. Lanonymat de lathlte est garanti : en effet, aucun endroit son identit nest demande. Construit sur une schma 4 parties, ce questionnaire comprend dans un premier lieu des questions se rapportant au sport de comptition pratiqu, dans un second lieu des questions identifiant le rapport au corps, dans un troisime lieu des questions se rfrant aux conduites alimentaires et finalement des questions sur les donnes personnelles.

Partie A : La premire partie, nomme A. Votre sport de comptition , regroupe dans la sous-partie 1 des questions gnrales portant sur lge auquel lathlte a commenc pratiquer son sport, sa pratique, ce qui le motive pratiquer son sport, limportance de la perte de poids ou encore le nombre dheures quil consacre sa discipline. La sous-partie 2 traite de lchelle danxit en comptition (EEAC). Ce test permet dvaluer lanxit prcomptitive de lindividu lors de sa pratique sportive en comptition. 23 items au total mesurent les trois composantes de lanxit, soit :

-

La confiance en soi dtat dfinit comme la perception dun dcalage entre les exigences de la tche et les capacits du sujet accomplir cette tche. (Items 2, 5, 8, 11, 14, 17, 19, 21 et 23).

-

Lanxit cognitive dtat, soit les proccupations ngatives relatives la performance, une incapacit se concentrer et une attention perturbe. (Items 3, 6, 9, 12, 15, 18 et 20).

-

Lanxit somatique dtat, soit les perceptions de symptmes corporels provenant directement des processus dexcitation autonome tels que battements rapides du cur, souffle court, mains moites, nuds dans

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IV. METHODOLOGIE

lestomac, muscles tendus, etc. (Items 1, 4, 7, 10, 13, 16 et 22. Attention litem 13 qui est invers !).

Les scores de ces trois sous-chelles sont obtenus par laddition des rsultats obtenus aux items sy rapportant. Lchelle de chaque item est une chelle de Likert en 4 points, soit 1 point correspondant Pas du tout et 4 points correspondant Beaucoup . Les sous-parties 3 et 4 sintressent au capital osseux de lindividu. La sous-partie 5 se penche quant elle sur lchelle multidimensionnelle du perfectionnisme de lindividu dans son sport. Cette chelle permet dapprhender 4 diffrents angles du perfectionnisme :

- Les attentes personnelles (Items 1, 6, 12, 14, 16, 24 et 26). - La perception des erreurs (Items 2, 7, 11, 17, 20, 23, 28 et 30). - La perception des attentes parentales (Items 3, 5, 8, 10, 13, 18, 21, 25 et 29). - La perception des attentes de lentraneur (Items 4, 9, 15, 19, 22 et 27).

Lchelle de Likert se compose de 5 points, o 1 point correspond Pas du tout daccord et 5 points correspond Tout fait daccord . La moyenne de chacune des sous-chelles est calcule ainsi que la moyenne totale des 30 items.

Partie B : La deuxime partie du questionnaire se nomme B. Votre rapport au corps . Les 8 items correspondant cette partie font partie intgrante du Body Shape Questionnaire , appel aussi BSQ-8C . Les proccupations typiques la boulimie et lanorexie y sont releves par un score lev. Plusieurs versions diffrentes de ce questionnaire ont t ralises par Cooper et al. (1987), soit une version 34 items, deux versions 16 items et quatre versions 8 items. La version franaise que nous avons utilise a t valide par Vanessa Lentillon-Keastner (2010). Lchelle de Likert comprend 6 possibilits de rponse, o le nombre 1 correspond Jamais et le nombre 6 correspond Toujours .

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IV. METHODOLOGIE

Partie C : La troisime partie de notre questionnaire apparat sous lintitul C. Votre conduite alimentaire . Compos dans sa premire sous-partie de 26 items, nous retrouvons l le test dautovaluation de lanorexie mentale, plus connu sous le nom d Eating Attitudes Test . Nous trouvons, dans les ouvrages traitant du sujet, deux versions de l Eating Attitudes Test , soit une version complte 40 items labore par Garner et Garfinkel (1979) et une version raccourcie 26 items de ces mmes auteurs. Toutefois, la version franaise de l EAT-26 employe ici a t valide par Leichner et al. (1994). Les scores des rponses sont calculs encore une fois grce une chelle 6 points de Likert, o 1 point correspond Jamais et 6 points Toujours . Trois parties distinctes sont dfinies en additionnant les items suivants :

- La dite dfinie comme une proccupation lie la minceur. (Items 1, 6, 7, 10, 11, 12, 14, 16, 17, 22, 23, 24 et 25). - La boulimie comprenant les items centrs sur les comportements boulimiques tels que les orgies alimentaires, les vomissements provoqus et les purgations. (Items 3, 4, 9, 18, 21 et 26). - Le contrle oral comprenant les items relis aux phnomnes observs chez les patients souffrant danorexie, tels que lautocontrle devant la nourriture et la perception de pression sociale encourageant un gain de poids. (Items 2, 5, 8, 13, 15, 19 et 20). - Le score total est aussi calcul en additionnant les items de 1 26.

Toujours dans cette mme partie, la question 27 demande lathlte A quelle frquence utilisez-vous les mthodes cites ci-dessous pour perdre du poids ? . Sept mthodes de contrle sont proposes, savoir : les rgimes, les jenes (ne pas manger pendant 24 heures), les vomissements provoqus, les laxatifs (mdicaments servant purger lintestin), les diurtiques (mdicaments diminuant la rtention deau), les coupe-faim, les techniques de sudation (sauna, courir couvert,). Les scores sont ramens une chelle de Likert 5 points, o 1 point quivaut Jamais et 5 points quivaut Tous les jours . La question 28 demande lathlte Depuis combien de temps utilisez-vous ces mthodes pour perdre du poids ? . Les mthodes proposes sont les mmes que

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IV. METHODOLOGIE

ci-dessus, seule lchelle de Likert diffre. Elle se compose de 4 points o 1 point correspond Jamais et 4 points correspond Depuis plus dun an . La dernire question de la partie C, la question 29 cherche savoir si lentourage de lathlte, savoir sa famille, son entraneur sportif, ses amis dans le sport, ses amis en dehors du sport ainsi que les mdias influencent ce dernier perdre du poids. Une chelle de Likert est propose afin dvaluer cette influence, elle se compose comme suit : 1 point correspond Jamais et 5 points correspond Toujours .

Partie D : La quatrime partie du questionnaire est intitule D. Vos donnes personnelles . Cette partie considre les donnes personnelles de lathlte telles que le sexe, lanne de naissance, la taille, le poids actuel, le poids idal recherch, le poids antrieur le plus faible pour une taille identique, le poids antrieur le plus lev, la perte de poids pour sa pratique ainsi que la frquence de pese. Il est galement demand lathlte de prciser quelle est sa situation actuelle, savoir soit en formation, en emploi, au chmage ou au foyer. De plus, son niveau de formation, son lieu dhabitat, sa nationalit, la situation actuelle de ses parents ainsi que les ventuels antcdents psychologiques ou alimentaires rencontrs dans sa famille sont demands. Pour les rpondants fminins uniquement, les deux dernires questions interrogent lathlte au sujet des contraceptifs hormonaux utiliss et des ventuels troubles menstruels remarqus.

3. Procdure Le questionnaire employ lors de cette tude a t labor lors de la runion du 19 avril 2010 par un groupe de travail compos de Madame Vanessa LentillonKastner, Madame Duvillard Roxane, Madame Quillet Camille, Monsieur Christe Julien, Monsieur Telley Laurent et moi-mme. La distribution du questionnaire sest faite de la manire suivante : 81 lments ont t recueillis via courriers lectroniques entre le 8 mai 2010 et le 10 aot 2010 et 14 lments

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IV. METHODOLOGIE

ont t recueillis durant lpreuve cycliste Gruyre Cycling Tour qui sest droule Bulle le 29 aot 2010.

4. Analyses des donnes Le traitement des donnes sest, dans un premier temps, ax sur les quatre points suivants :

- Lchelle dtat danxit en comptition : Les scores des 3 souschelles ont t calculs par laddition des items concerns. Plus le score est lev pour la confiance en soi dtat, plus la perception dun dcalage entre les exigences de la tche et les capacits intrinsques de lindividu est rduite. Plus le score total de lanxit cognitive dtat est lev, plus lindividu souffre dincapacit se concentrer et dune attention perturbe. Plus le score total de lanxit somatique dtat est haut, plus les symptmes provenant des processus dexcitation autonome perus par lindividu sont galement levs. - Le perfectionnisme : Plus la moyenne de chaque sous-chelle est haute, plus le niveau de perfectionnisme dfini est lev. Une moyenne totale regroupant la totalit des items se rapportant au perfectionnisme est galement calcule. Selon Dunn et al. (2006), plus la moyenne totale est haute, plus lathlte est perfectionniste. - Le Body Shape Questionnaire (BSQ-8C) : Pour cette chelle, un score total est calcul. Un score lev traduit une apparence physique ngativement perue par le sujet. - L Eating Attitudes Test : Afin de calculer les scores obtenus l EAT-26 et ses sous-chelles, il faut dans un premier temps remodeler les scores de la faon suivante : Les cases Jamais , Rarement et Parfois ne comptabilisent aucun point. Souvent comptabilise 1 point, Trs souvent 2 points et Toujours 3 points. Le score total de chaque sous-chelle est calcul. Est galement calcul, le score total de lEAT-26 : Si le score total calcul aprs modulation est gal ou suprieur 20 points, le sujet a des prdispositions aux comportements alimentaires inadapts. - 19 You created this PDF from an application that is not licensed to print to novaPDF printer (http://www.novapdf.com)

IV. METHODOLOGIE

En ce qui concerne lanalyse des donnes proprement parles, sur conseil de Madame Vanessa Lentillon-Kaestner, jai utilis le logiciel de statistiques Statistica . Une version dessai de 30 jours ma permis de raliser les analyses descriptives suivantes : Matrices de corrlation, Tests de Student, Tests de Chi2 de Pearson et Tests ANOVA. La significativit des rsultats se vrifie grce la valeur p . Le rsultat est considr comme significatif si la valeur p est infrieure ou gale 0.05. Une tendance se dessine si la valeur p est suprieure 0.05 ou gale 0.1. Si le rsultat est suprieur 0.1, il nest pas significatif.

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V. RESULTATS

V. RESULTATS

1. Troubles alimentaires (Eating Attitude Test) 1.1. Score total EAT-26

La partie C du questionnaire TAPS2 concerne la conduite alimentaire de lindividu. Elle est compose de 26 items, tous dcoulant de lEAT-26 (The Eating Attitude Test). En considrant lensemble de notre chantillon (n=95), la moyenne de lEAT-26 se monte 6.74 (ET=6.45). Le nombre de personnes souffrant de troubles du comportement alimentaire (Score EAT-26 suprieur ou gal 20) dans notre chantillon danalyse atteint le score de (n=6), soit 5 hommes et 1 femme, ce qui reprsente, en pourcentage, 6.3% du total de cyclistes interrogs. 93.7% ne sont quant eux pas concerns directement par les troubles alimentaires. En sparant hommes (n=85) et femmes (n=10), nous obtenons les rsultats suivants : La moyenne lEAT-26 est de 6.28 (ET=5.96) pour les hommes et de 10.6 (ET=9.17) pour les femmes. Le Test de Student se rvle significatif en mettant en rapport la variable Sexe et la variable du Score total lEAT-26 comme le dmontre le rsultat suivant: (t(95)=2.04, p=0.04).

Figure 3: Graphique du comportement alimentaire (EAT-26) de lchantillon

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V. RESULTATS

Le score moyen de lchantillon sans trouble alimentaire est de 5.47 (ET=4.15) tandis que celui de lchantillon avec troubles alimentaires est de 25.5 (ET=6.45) : (t(95)= -11.27, p=0.00)

1.2.

Sous-chelles (dite-boulimie-contrle oral)

Comme vu prcdemment dans le chapitre mthodologique, le questionnaire EAT-26 est compos de 3 sous-chelles : la sous-chelle valuant la dite, celle valuant la boulimie et enfin celle soccupant du contrle oral. Analysons, de manire spare, les scores totaux de ces 3 sous-chelles :

-

La sous-chelle valuant la dite obtient un score moyen de 4.57 (ET=4.59). Pour le groupe sans trouble alimentaire le score moyen est de 3.79 (ET=3.33), tandis que pour le groupe avec troubles alimentaires le score moyen est de 16.17 (ET=5.27). Le test de Student se rvle significatif entre les deux groupes et la variable Dite : (t(93)= 8.47), p=0.00).

-

La sous-chelle reprenant les items consacrs la boulimie obtient un score moyen de 0.64 (ET=1.51). Le groupe sans trouble alimentaire obtient un score moyen de 0.38 (ET=0.96), tandis que pour le groupe avec troubles alimentaires vaut 4.5 (ET=2.74). Le test de Student se rvle significatif entre les deux groupes et la variable Boulimie : (t(93)= -8.65, p=0.00).

-

La sous-chelle traitant du contrle oral a un score moyen de 1.53 (ET=2). Lchantillon sans trouble alimentaire obtient le score moyen de 1.3 (ET=1.69) et lchantillon avec troubles alimentaires obtient quant lui un score moyen de 4.83 (ET=3.31). Le test de Student se rvle significatif entre les deux groupes et la variable Contrle oral : (t(93)= -4.62, p=0.00).

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V. RESULTATS

1.3.

Mthodes utilises dans le contrle du poids

Dans la rubrique C Votre conduite alimentaire du questionnaire TAPS2, litem 27 nous renseigne sur la frquence dutilisation des mthodes rgulatrices de poids. Le tableau ci-dessous nous renseigne ce sujet :

Figure 4: Tableau rcapitulatif des mthodes rgulatrices de poids

Nous constatons dune manire gnrale que lutilisation des mthodes cidessus est faible, voire inexistante pour certaines. Cependant, il faut relever les faits suivants :

-

La mthode des rgimes est employe par 17.2% (n=17) des cyclistes au moins une fois par mois.

-

Le jene est utilis par 9.5% (n=9) des athltes interrogs, et ceci au moins une fois par mois.

-

Les vomissements, les laxatifs et les diurtiques ne sont pas utiliss par notre population.

-

Les coupe-faim sont utiliss hauteur de 5.3% (n=5) de lchantillon au moins une fois par mois

-

La mthode de technique de sudation est la plus employe et concerne 21.1% (n=20) des cyclistes interrogs, et cela au moins une fois par mois.

Lanalyse des donnes nous montre une corrlation significative entre le score total obtenu au EAT-26 et la frquence des rgimes (r(95)=0.39, p=0.00). De mme, nous pouvons relever de faibles corrlations significatives entre le score total obtenu au EAT-26 et la frquence laquelle le jene est pratiqu

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V. RESULTATS

(r(95)=0.21, p=0.04) ainsi quavec la frquence dutilisation des coupe-faim (r(95)=0.26, p=0.01). Il semble donc que plus les troubles du comportement alimentaires sont levs, plus la frquence de rgimes, de jenes ainsi que de lutilisation de coupe-faim est galement leve.

2. Rapport au poids et troubles alimentaires 2.1. Caractristiques de poids de lchantillon

Relevons quelques caractristiques concernant les diffrents poids de notre chantillon. Le poids actuel moyen de notre population se situe 66.7kg (ET=8.9), tandis que le poids moyen idalement recherch se situe quant lui 65.6kg (ET=8.2). La diffrence entre le poids moyen actuel et le poids moyen idal est de 1.1kg. Le BMI (Body Mass Index ou Indice de Masse Corporelle) se base sur la formule suivante30 :

IMC = P/T2

(o P= Poids en kilogrammes et T= Taille en mtres)

Le BMI tient donc compte des deux paramtres suivants : dune part le poids de lindividu, et dautre part sa taille. Le BMI est avant tout une valeur indicative, car ni le taux de masse graisseuse, ni le pourcentage de tissus musculaires ou encore la morphologie squelettique ne sont pris en compte dans ce calcul. A titre indicatif, voici la table31 correspondant aux diffrents BMI :

Figure 5: BMI et catgories de poids30 31

ROUDAUT, Hlne. Alimentation thorique. Editions Doin, 2005. 303p. Page 56. BILLAT, Vronique. Lentranement en pleine nature : Conseils de prparation aux sports outdoor. De Boeck Universit, 2005. 224p. Page 22.

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V. RESULTATS

Le BMI moyen de notre chantillon de cyclistes est de 21.2kg/m2 (ET=2). Ce BMI moyen classe notre chantillon au milieu de la catgorie normale dans le tableau ci-dessus. De manire plus dtaille maintenant, le BMI minimal de ce mme chantillon avoisine les 16.4kg/m2 et le BMI maximal atteint quant lui les 28kg/m2. Nous allons maintenant regrouper les BMI des rpondants (n=95) selon les catgories de poids vues prcdemment :

-

7 cyclistes, soit 7.37%, ont un BMI considr comme en sous-poids . La moyenne intra-groupe se situe 17.5kg/m2 (ET=0.68).

-

86 cyclistes, soit 90.5%, ont un BMI considr comme normal . La moyenne intra-groupe est de 21.3kg/m2 (ET=1.53).

-

Seuls 2 cyclistes, soit 2.1%, ont un BMI suprieur la valeur normale et sont donc catgoriss comme tant en surpoids. La moyenne intra-groupe vaut 27.6 kg/m2 (ET=0.6).

2.2.

BMI et troubles alimentaires

Si nous corrlons le BMI et le score total lEAT-26, nous constatons une faible corrlation significative (r(95)=0.23, p=0.02). Il en rsulte donc que plus le BMI augmente, plus le score des troubles alimentaires augmente galement. Le score total moyen lEAT-26 en rfrence aux groupes ci-dessus donne les rsultats suivants :

-

Catgorie sous-poids , score EAT=7.86 (ET=2.8) Catgorie normal , score EAT=6.07 (ET=5.51) Catgorie surpoids , score EAT=31.5 (ET=0.71).

Dans le groupes des personnes souffrant de troubles alimentaires, nous constatons que 4 personnes ont un BMI normal dont la moyenne est de 20.94 kg/m2 (ET=1.73). Les 2 autres personnes sont en catgorie de surpoids avec une moyenne de 27.59 kg/m2 (ET=0.6).

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V. RESULTATS

2.3.

BMI et motivation perdre du poids

Il ny a aucun lien direct entre BMI et la motivation qua notre chantillon de cyclistes perdre du poids (r(95)=0.01, p=0.25). 2.4. Motivation perdre du poids et troubles alimentaires

Une faible corrlation significative est relever entre la motivation perdre du poids et le score total lEAT-26. En effet, plus le score des troubles alimentaires est lev, plus la motivation perdre du poids est leve (r(95)=0.33, p=0.00).

2.5.

Frquence de pese et troubles alimentaires

Une faible corrlation ngative et significative est observe entre le score total lEAT-26 et la frquence de pese (r(95)= -0.36, p=0.00). Plus le score des troubles alimentaires est lev, moins le score de la frquence de pese est lev.

2.6.

Heures dentranement et BMI Heures dentranement spcifique (HES) et BMI

2.6.1.

Il y a une tendance entre les heures dentranement spcifique et le BMI (r(95)=0.19), p=0.06) : plus les heures dentranement spcifique sont importantes, plus le BMI aurait tendance tre lev, toutefois en restant dans les valeurs considres comme normales.

2.6.2. Heures dentranement total (HET) et BMI Nous voyons se dessiner une faible corrlation significative entre le total des heures dentranement et le BMI (r(95)=0.29, p=0.00). Plus les heures dentranement total sont leves, plus le BMI est galement lev.

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V. RESULTATS

3. Pratique cycliste en comptition et troubles alimentaires 3.1. Niveau de pratique et troubles alimentaires

Aucune corrlation nest relever entre le niveau de pratique (rgional, suisse ou international) et le score total obtenu aux troubles alimentaires, comme le dmontre le rsultat suivant : (r(95)=0.07, p=0.48). Il en va de mme pour le score de la dite et le niveau de pratique (r(95)=0.05, p=0.57), pour le score de la boulimie et le niveau de pratique (r(95)= -0.01, p=0.95) ou encore le score du contrle oral et le niveau de pratique (r(95)=0.01, p=0.31). Si nous regroupons les catgories nationales et internationales afin dobtenir 2 groupes quivalents en terme de nombre de personnes (50 nationaux et internationaux et 45 rgionaux), nous obtenons les rsultats suivants : Aucune corrlation nest relever entre le niveau de pratique (rgional et nationalinternational) et le score total obtenu lEAT-26 (r(95)=0.01, p=0.92). Cest galement le cas pour le niveau de pratique et le score de la dite (r(95)=0.02, p=0.87), pour le niveau de pratique et le score de la boulimie (r(95)=0.00, p=0.99) ou encore le niveau de pratique et le score obtenu au contrle oral (r(95)= -0.03, p=0.97).

3.2.

Heures dentranement et troubles alimentaires

3.2.1. Heures dentranement spcifique (HES) et troubles alimentaires Sur lensemble de lchantillon (n=95), la moyenne dheures dentranement spcifique est de 10.39 heures par semaine (ET=4.49). Une faible corrlation significative est observe entre le nombre dheures dentranement spcifiques et le score total des troubles alimentaires (r(95)=0.23, p=0.02). En effet, plus le nombre dheures dentranement spcifique augmente, plus le score des troubles alimentaires augmente. De manire plus cible, dtaillons les liens entre les diffrents troubles alimentaires tudis et le nombre dheures dentranement spcifique :

-

Les HES et le score de la dite sont faiblement corrles et de manire significative (r(95)=0.22, p=0.03).

-

Les HES et le score de la boulimie ne sont pas lis (r(95)=0.12, p=0.23) - 27 -

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V. RESULTATS

-

Aucun lien significatif na t trouv entre les HES et le score obtenu au contrle oral (r(95)=0.15, p=0.14).

3.2.2.

Heures dentranement total (HET) et troubles alimentaires

La moyenne dheures dentranement total slve 12.5 heures par semaine (ET=4.78) pour lensemble des cyclistes questionns (n=95). Il est relever que les heures dentranement total et le score obtenu aux troubles alimentaires sont faiblement corrls et de manire significative (r(95)=0.35, p=0.00) : plus les heures dentranement total sont leves, plus le sujet obtient un score lev aux troubles alimentaires. En sparant les diffrents troubles alimentaires et en les corrlant avec les HET, nous obtenons les rsultats suivants :

-

Une faible corrlation significative lie les HET et le score obtenu la dite (r(95)=0.36, p=0.00)

-

Aucun lien ne lie les HET et le score de la boulimie comme le dmontre ce rsultat (r(95)=0.12, p=0.24)

-

Les HET et le score du contrle oral sont faiblement corrls de manire significative (r(95)=0.21, p=0.04).

3.3.

Fractures de stress passes et troubles alimentaires

Sur le nombre total de cyclistes interrogs, 17 cyclistes (17.9%) ont t victimes de fractures de stress par le pass, tandis que 78 individus (82.1%) nen ont jamais eues. Le score total lEAT-26 et les fractures de stress passes ne sont pas lis (t(93)=1.18, p=0.24). Toutefois, nous trouvons un lien significatif entre les fractures de stress passes et le score de la boulimie (t(93)=2.18, p=0.03). Dans notre chantillon (n=95), les fractures de stress sont donc augmentes si le sujet est victime de troubles boulimiques.

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V. RESULTATS

4. Variables psychologiques et troubles alimentaires 4.1. EEAC et troubles alimentaires Confiance en soi dtat et troubles alimentaires

4.1.1.

La score moyen obtenu pour la confiance en soi dtat est de 26.3 (ET=5.16). Le groupe victime de trouble alimentaire a une moyenne de 27.5 (ET=3.51) tandis que le groupe sans troubles alimentaires obtient une moyenne de 26.2 (ET=5.26). Le test de Student ne rvle aucune significativit entre les deux groupes et la confiance en soi dtat (t(93)= -0.59, p=0.55). Il est relever une faible corrlation significative entre le score obtenu la confiance en soi dtat et le score du contrle oral (r(95)=0.26, p=0.01). Aucun lien na en autre t trouv entre le score de la confiance en soi dtat et les variables suivantes : Dite (r(95)= -0.04, p=0.68), Boulimie (r(95)=0.07, p=0.49) et Score total de lEAT-26 (r(95)=0.07, p=0.52).

4.1.2.

Anxit cognitive dtat et troubles alimentaires

Aucun lien significatif na t peru entre lanxit cognitive dtat et les troubles alimentaires (r(95)=0.05, p=0.66).

4.1.3.

Anxit somatique dtat et troubles alimentaires

Lchantillon de cyclistes interrogs dans le cadre de cette enqute obtient un score moyen de 16 (ET=4.35) lanxit somatique dtat. Le groupe sans trouble alimentaire obtient un score moyen de 17.5 (ET=3.21) tandis que le groupe souffrant de troubles alimentaires a, quant lui, un score moyen lgrement bas valant 15.9 (ET=4.42). Nous pouvons relever une tendance entre le score obtenu lanxit somatique dtat et le score de la boulimie (r(95)=0.20, p=0.06). Aucun autre lien nest relever entre lanxit somatique dtat et les troubles alimentaires (r(95)=0.03, p=0.81)

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V. RESULTATS

4.2.

Perfectionnisme et troubles alimentaires

Le score moyen obtenu aux attentes personnelles est de 2.9 (ET=0.8), la perception des erreurs est de 2.2 (ET=0.79), la perception des attentes parentales est de 1.5 (ET=0.6) et la perception des attentes de lentraneur est de 1.7 (ET=0.7). Le score moyen de la moyenne totale est quant lui de 2.1 (ET=0.55). Plus le contrle oral est lev, plus les attentes personnelles sont galement leves (r(95)=0.22, p=0.04). Aucun autre lien nest relever entre le perfectionnisme et les troubles alimentaires. La corrlation entre la moyenne totale du perfectionnisme et le score total lEAT-26 nest pas significative (r(95)=0.03, p=0.75).

4.3.

BSQ-8C et troubles alimentaires

La partie B du questionnaire se penche sur le rapport que lindividu a avec son corps. Elle se base sur 8 items se rfrant la silhouette du sujet durant les quatre dernires semaines. Lchelle utilise ici est le Body Shape Questionnaire (BSQ-8C). Le score total moyen obtenu par lchantillon de cyclistes (n=95) est de 13.9 (ET=6.26). Plus lapparence physique perue est ngative, plus le score total li aux troubles alimentaires est lev (r(95)=0.51, p=0.00). Une forte corrlation significative peut tre remarque entre lapparence physique perue et le score de la dite. En effet, plus le score de la dite est lev, plus lapparence perue sera ngative (r(95)=0.60, p=0.00). De mme, plus le score de la boulimie est lev, plus le sujet aura une vision ngative de son corps (r(95)=0.45, p=0.00). Toutefois, aucune corrlation nest relever entre le score du BSQ-8C et le score du contrle oral.

5. Influences familiales et troubles alimentaires 5.1. Cadre de vie et troubles alimentaires Niveau de formation et troubles alimentaires

5.1.1.

Dans notre chantillon, grce litem D10, nous pouvons relever que : - 30 You created this PDF from an application that is not licensed to print to novaPDF printer (http://www.novapdf.com)

V. RESULTATS

-

25 cyclistes interrogs ont ou font une formation suprieure de type Universit ou Haute Ecole et que leur moyenne lEAT-26 est de 4.4 (ET=3.68).

-

18 dentre eux ralisent ou ont ralis un enseignement gnral postobligatoire de type Maturit gymnasiale, Certificat de culture gnrale, Maturit spcialise ou encore Baccalaurat gnral. Leur score moyen lEAT-26 est de 6.2 (ET=4.82).

-

28 individus sont en formation ou sont diplms dun enseignement professionnel post-obligatoire de type Certificat Fdral de Capacit, Maturit professionnelle, Baccalaurat professionnel. Leur score moyen lEAT-26 est de 8.3 (ET=7.21)

-

22 cyclistes sont ou ont termin leur scolarit obligatoire. Leur score moyen a lEAT-26 est de 7 (ET=6.78)

-

2 personnes ont des formations annexes. Leur score moyen est de 17 (ET=19.79).

Figure 6: Graphique de la rpartition de l'chantillon selon le niveau de formation

En soumettant lchantillon une analyse de type ANOVA, un lien significatif apparat entre le score au EAT-26 et le niveau de formation des individus (F(90)=2.74, p=0.03). Les rsultats post-hoc montrent que les personnes tant en Etudes Suprieures ont un score significativement plus faible lEAT-26

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V. RESULTATS

que les personnes tant en Enseignement Professionnel Post-obligatoire (p=0.03). 5.1.2. Situation actuelle et troubles alimentaires

Aucun lien significatif nest relever entre la situation actuelle de lchantillon et le score total lEAT-26 (F(91)=0.65, p=0.59).

5.1.3.

Situation actuelle des parents et troubles alimentaires

Litem D15 Quelle est la situation actuelle de vos parents ? est compos de 6 possibilits de rsultats diffrents. Toutefois, afin de comparer des groupes plus consquents, nous avons rassembl ses 6 possibilits en 2 groupes : soit Ils vivent ensemble et Autres cas de figure . Lchantillon de cyclistes interrogs rpond aux caractristiques suivantes pour litem D15 : 66 individus ont leurs parents vivants ensemble sous le mme toit. 29 individus ont soit des parents spars, soit un des parents dcds ou les deux, soit une situation autre.

En comparant ces deux groupes avec le score total lEAT-26 par le biais dune analyse de type ANOVA, nous navons trouv aucun lien significatif entre la situation parentale actuelle et les troubles alimentaires (F(72)=0.97, p=0.51).

5.2.

Antcdents familiaux et troubles alimentaires Antcdents familiaux de type alimentaire et troubles alimentaires

5.2.1.

La premire partie de litem D16 nous renseigne sur les troubles des conduites alimentaires que les membres de la famille rencontrent ou ont rencontrs par le pass. Afin de comparer des groupes plus importants, nous avons regroup les rponses possibles de cette faon : Aucun ou Au moins une personne de la famille . Les rsultats sont les suivants :

-

13 personnes ont Au moins une personne de la famille souffrant de troubles alimentaires. - 32 -

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V. RESULTATS

-

82 personnes nont Aucun individu de leur famille souffrant de troubles de lalimentation.

En comparant le score total lEAT-26 avec les antcdents familiaux de type alimentaire, aucun lien significatif ne peut tre mis en valeur (t(93)= -1.61, p=0.11). Toutefois, une tendance sest dessine entre la variable nomme Dite et les antcdents familiaux de type alimentaire (t(93)= -1.89, p=0.06). Le groupe nayant pas dantcdents familiaux obtient un score moyen de 4.2 (ET=3.93) et le groupe ayant des antcdents familiaux obtient un score moyen de 6.77 (ET=7.4). Aucun autre lien ou tendance ne peut tre mis en valeur pour ces deux variables.

5.2.2.

Antcdents familiaux de type psychologique et troubles alimentaires

La deuxime partie de litem D16 nous renseigne sur les antcdents familiaux de type psychologique tels que les tats dpressifs, les phobies ou encore les obsessions compulsives. Nous avons procd de la mme faon que ci-dessus en regroupant les rponses possibles sous 2 formes, soit Aucun membre de la famille ou Au moins un membre de la famille . En voici les rsultats :

-

16 individus interrogs ont Au moins un membre de la famille souffrant de troubles psychologiques

-

79 individus interrogs nont Aucun membre de la famille souffrant de troubles psychologiques.

Un lien significatif est relever entre le score obtenu la dite et la deuxime partie de litem D16 (t(93)= -2.13, p=0.04). Le groupe dont aucun membre de la famille ne souffre de troubles psychologiques obtient un score moyen de 4.1 (ET=3.8) tandis que le groupe dont au moins un membre de la famille souffre de troubles psychologiques obtient un score moyen de 6.8 (ET=7.1). Une tendance est aussi souligner entre le score total obtenu lEAT-26 et la deuxime partie de litem D16 (t(93)= -1.95, p=0.054). Le score moyen obtenu

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V. RESULTATS

par le groupe nayant pas dantcdents familiaux de type psychologique est de 6.2 (ET=5.53) tandis que le score moyen est de 9.6 (ET=9.55) pour le groupe ayant des antcdents familiaux de type psychologique.

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VI. DISCUSSION

VI. DISCUSSIONDans cette partie, nous allons confronter les rsultats des nos analyses avec les hypothses mises prcdemment, ceci dans le but de les valider ou de les rfuter. Des travaux antrieurs mon tude seront galement cits afin dexpliquer ces rsultats.

Hypothses 1 : Dans notre chantillon dtude, les cyclistes prsentant des troubles alimentaires sont plus nombreux dans les catgories nationales et internationales que dans la catgorie rgionale. .

Cette premire hypothse est rfute. Comme nous avons pu le constater dans la partie Rsultats , le niveau de comptition dans lequel lathlte volue ne semble pas avoir dinfluence particulire sur ses prdispositions tre victime de troubles du comportement alimentaire. En effet, aucune corrlation significative na t trouve entre les diffrents niveaux et le score total lEAT-26 ainsi quavec ses sous-chelles que sont la dite, la boulimie et le contrle oral. Un autre travail tire les mmes conclusions que ci-dessus : Comme nous le rapporte Augestat et al (1999) dans leur tude mene auprs de 600 tudiants athltes et non athltes, il ne semble pas avoir de lien direct entre niveau de pratique sportive en comptition et les dsordres alimentaires32.

Hypothse 2 : Plus la moyenne totale de lchelle de perfectionnisme est leve, plus les risques de dvelopper des troubles alimentaires sont galement levs. .

Cette deuxime hypothse est rfute. Le score moyen obtenu la moyenne totale de lchelle de perfectionnisme est de 2.1 (ET=0.55). Ce score moyen, corrl avec le score moyen obtenu lEAT-26 na rvl aucun lien significatif entre ces deux variables. Le niveau32

AUGESTAT, L. et al. The relationship between eating disorders and personality in physically active women. Scandinavian Journal Med Sciences in Sport, 1999. Pages 304-312.

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VI. DISCUSSION

de perfectionnisme de lathlte ne semble pas influencer son comportement alimentaire. Seule corrlation significative releve dans la partie du perfectionnisme, le contrle oral semblerait tre li de manire significative aux attentes personnelles de lathlte. En effet, plus les phnomnes dautocontrle devant la nourriture sont levs, plus lathlte aurait de hautes attentes de luimme. Toutefois, une tude de Joiner et al. (1997) a dmontr, sur un chantillon de 890 femmes, que le perfectionnisme tait un facteur de risque pouvant dclencher des symptmes de boulimie chez la femme33. Comment interprter le rsultat de notre tude ? La population de lchantillon est compose de 10 cyclistes de sexe fminin et de 85 cyclistes de sexe masculin. Cela pourrait expliquer le rsultat que nous avons trouv dans la partie perfectionnisme. En effet, une tude de Filaire et al (2007) mene auprs de 127 sujets dmontre que seule la population fminine obtient un lien significatif entre troubles du comportement alimentaire et perfectionnisme. Ltude de Filiaire et al na trouv aucun lien significatif entre le perfectionnisme et les troubles du comportement alimentaire chez la population masculine 34. Au vu du nombre restreint de filles (n=10) dans notre chantillon, il est impossible de vrifier la significativit du lien pour la population fminine.

Hypothse 3 : Les troubles alimentaires dun cycliste sont supposs plus levs si il a, dans son entourage proche, des membres de sa famille victimes de troubles alimentaires ou de troubles qualifis de

psychologiques. .

Cette troisime hypothse est partiellement valide par les rsultats rvls dans cette tude. Tout dabord, le nombre dathltes dont Au moins une personne de la famille souffre de troubles du comportement alimentaire est de 16, soit 16.9%.

33

JOINER, T. et al. Perfectionism, perceived weight status, and bulimic symptoms : Two studies testing a diathesis-stress model. Journal of abnormal psychology, 1997. Pages 145-153. 34 FILAIRE, E. et al. Prvalence des troubles du comportement alimentaire chez le sportif, op. cit., pages 135142.

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VI. DISCUSSION

Les 79 autres athltes, soit 83.1%, nont aucun parent proche souffrant de troubles du comportement alimentaire. Aucun lien significatif na pu tre relev entre les antcdents familiaux de type alimentaire et le score total lEAT-26. Seule une tendance est apparue entre la variable nomme Dite et les antcdents familiaux de type alimentaire. Selon une tude de Laporte et al. (2001) mene auprs de 28 jeunes femmes souffrant danorexie restrictive et de 27 jeunes femmes sans antcdent psychiatrique, les rsultats rvlent que les parents des jeunes femmes anorexiques ne dmontrent pas plus de troubles du comportement alimentaire que les parents des jeunes femmes ne souffrant pas de troubles du comportement alimentaire.35 Martine Flament, quant elle, prcise dans son ouvrage que La prsence dantcdents familiaux de pathologies psychiatriques (particulirement dpression et troubles addictifs) augmenterait la probabilit de dvelopper des conduites boulimiques chez les descendants ou collatraux. 36. Appuyant cette dernire affirmation, nous avons constat quun lien significatif est relever entre le score obtenu la dite et les antcdents familiaux de type psychologique. De mme, une tendance est souligner entre le score total obtenu lEAT-26 et les antcdents familiaux de type psychologique. Les tats dpressifs, les phobies ou encore les obsessions compulsives des membres de la famille auraient donc un impact significatif sur la prdisposition de lathlte dvelopper des proccupations au sujet de la minceur et, dans une moindre mesure, sur les troubles du comportement alimentaire.

Hypothse 4 : Plus la frquence de pese est grande, plus la tendance aux troubles alimentaires est galement grande .

Cette hypothse est valide. Le critre B de lanorexie mentale rapport par le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux est le suivant : Peur intense de prendre du

35

LAPORTE, L. et al. A comparison of the characteristics of families of women with restricting anorexia nervosa and a control group. LEncphale, 2001. Pages 109-119. 36 FLAMENT, Martine. La boulimie : comprendre et traiter. Elsevier Masson, 2002. 220 p. Page 13.

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VI. DISCUSSION

poids ou de devenir gros, alors que le poids est infrieur la normal 37. La personne anorexique dveloppe des attitudes dangoisse face la prise de poids. La crainte de devenir obse la proccupe alors que son poids est en dessous des normes. La personne anorexique est donc incite, par la logique ci-dessus, se peser souvent afin de contrler si elle na pas pris de kilos superflus son point de vue38. Dans la partie des rsultats, nous pouvons constater quune faible corrlation ngative et significative est observe entre la frquence de pese et le score total lEAT-26. En effet, plus le score des troubles alimentaires est lev, moins le score de la frquence de pese est lev. Puisque la frquence de pese est score de la manire suivante (1=Tous les jours et 4=Moins dune fois par mois), la corrlation entre les troubles alimentaires et la frquence de pese doit se lire ainsi : Plus les troubles alimentaires sont levs, plus la frquence de pese est galement leve. Nous voyons ici que le rsultat de notre tude est confirm par les propos que Guy Pomerleau tient dans son ouvrage.

Hypothse 5 : Plus linsatisfaction de limage corporelle du cycliste est grande, plus les troubles alimentaires de ce dernier seront levs .

Lhypothse ci-dessus est confirme. Le BSQ-8C se penche sur le rapport que lindividu a avec son corps. Plus le score est lev, plus le sujet peroit son apparence physique de manire ngative. Nous avons pu relever une corrlation significative entre le score total lEAT-26 et lapparence physique perue par lathlte. En effet, plus le score obtenu au BSQ-8C est lev, plus le score obtenu lEAT-26 lest galement. En effet, plus la personne peroit son physique ngativement, plus la personne aura des problmes de type alimentaire. De mme une forte corrlation significative a pu tre remarque entre lapparence physique perue et le score de la dite. Lathlte se percevant ngativement est alors plus emprunt aux proccupations lies la minceur.37

American Psychiatric Association. Diagnostic and statistical manual of mental disorders : DSM-IV-TR, op. cit., page 682. 38 POMERLEAU, Guy. Dmystifier les maladies mentales, anorexie et boulimie, comprendre pour agir. Edition Gatan Morin, 2001. 126p. Pages 7-11.

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VI. DISCUSSION

De la mme manire, lapparence physique perue est corrle significativement avec le score de la boulimie. Amlie Rousseau (2010) tire les mmes conclusions de son tude : une insatisfaction corporelle chez ladolescent et chez ladulte induisent frquemment des troubles du comportement alimentaire.39

Hypothse 6 : La prvalence aux troubles alimentaires est suppose plus leve chez les athltes cyclistes ayant un cadre familial perturb (parents spars, divorcs ou dcds) .

Lhypothse est rfute. Dans un premier temps, les 6 possibilits de rponses la question Quelle est la situation actuelle de vos parents ? ont t rassembles en deux groupes, soit : Ils vivent ensemble et Autres cas de figure . 66 individus, soit 69.5%, font alors partie de la premire catgorie, contre 29 individus (30.5%) faisant partie du deuxime cas de figure. Toutefois, aucun lien significatif na pu tre relev entre la situation parentale actuelle et les troubles alimentaires. La situation familiale ne semblerait alors ne pas avoir dimpact sur les prdispositions dun athlte avoir des troubles du comportement alimentaire. Yves Simon (2002) dclare dans son livre que certains vnements de vie plus ou moins stressants peuvent amener lapparition de troubles du comportement alimentaire. Ces vnements stressants peuvent tre de nature varie, tels que le divorce des parents, les disputes ou le dcs de lun deux40. Notons que bien souvent, les personnes rencontrant des troubles du comportement alimentaire rencontrent des vnements stressants dans leur vie, ce qui est aussi le cas des personnes sans trouble du comportement alimentaire. Nous ne pouvons donc pas dire que la situation familiale prcaire est un antcdent aux troubles alimentaires.

39

ROUSSEAU, Amlie. Socit : Influences socioculturelles, insatisfaction corporelle et troubles du comportement alimentaire. Elsevier Masson, 2010. Revue no 266, pages 16-18. 40 SIMON, Yves. Comment sortir de lanorexie et retrouver le plaisir de vivre ? Edition Odile Jacob, 2002. 221p. Page 61.

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VI. DISCUSSION

Hypothse 7 : Les problmes de type osseux touchent de faon prpondrante, dans notre chantillon de cyclistes, ceux qui souffrent de troubles alimentaires. .

Cette hypothse a t en partie valide. Aprs avoir analys lchantillon, le nombre de personnes souffrant actuellement de fracture de stress slevait 2 et seule une seule personne a t diagnostique par un mdecin comme souffrant dostoporose. Ds lors, ces deux catgories nont pas t inclues dans la partie des rsultats car il naurait pas t significatif. Toutefois, 17 cyclistes, soit 17.9%, ont t victimes de fractures de stress par le pass. Il a donc t intressant de chercher certains liens, dont voici le rappel. Le score total lEAT-26 et les fractures de stress passes ne sont pas lis significativement. Un lien significatif est par contre apparu entre les fractures de fatigue passes et le score de la boulimie. Dans son ouvrage, Johan Vanderlinden nous fait remarquer que lune des nombreuses consquences que les troubles du comportement alimentaire peuvent avoir sur notre corps est la diminution plasmatique en strogne41. Cette diminution peut avoir comme consquences une ostopnie, une ostoporose ou encore des fractures de fatigue, comme remarqu ci-dessus.

41

VANDERLINDEN, Johan. Vaincre lanorexie mentale. Edition De Boeck, 2003. 176p. Page 29.

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VII. LIMITES ET PERSPECTIVES

VII. LIMITES ET PERSPECTIVESUne premire limite observe dans mon travail fut certainement le nombre de questionnaires obtenus en retour. Comme cit prcdemment, la distribution des questionnaires se fit de deux manires, soit 81 questionnaires ont t rcolts par courriel et 14 autres ont t recueillis lors dune course cycliste. Dans la premire manire de procder, nous pouvons sparer la population en deux groupes distincts. Pratiquant moi-mme le mountainbike en comptition, jen ai profit pour envoyer le questionnaire des connaissances. Dans ce cas prcis, 74 questionnaires ont t envoys via leur adresse mail et 59 questionnaires me sont parvenus en retour. Nous obtenons donc quasi 80% de questionnaires complts chez la population considre comme

Connaissances . La deuxime population avoir reu les questionnaires sur leur bote mail provenait dune mailing-list obtenue auprs de lorganisateur dune course cycliste. Jai ainsi pu faire un envoi group de questionnaires avec une information sur mon tude. Sur 233 questionnaires envoys, 22 sont venus en retour, soit environ 9%. Les 14 questionnaires restant ont t rcolts lors dune manifestation cycliste o une trentaine de personnes ont t abords au hasard. Nous voyons que dans ce cas prcis, environ 50% des personnes interroges ont pris le temps de rpondre au questionnaire.

Une deuxime limite observe lors de ce travail a t le questionnaire en luimme. En effet, en comptabilisant la totalit des items et des questions ouvertes, nous nous rendons compte que la personne interroge devait rpondre 139 questions ou affirmations. Ceci reprsente, en terme de temps, entre 20 et 25 minutes consacres la rponse dudit questionnaire, ce qui nest de loin pas ngligeable. En effet, plusieurs personnes mont rapport que le questionnaire tait vraiment long complter et que sil ne me connaissait pas personnellement, ils ne lauraient certainement pas rempli. Les dires de ces personnes sont affirms par les chiffres perus ci-dessus.

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VII. LIMITES ET PERSPECTIVES

Une troisime limite de mon travail ft la proportion hommes-femmes . En effet, seules 10 comptitrices font partie de lchantillon, soit 10.5%. Essayons de comprendre cette tendance. Si nous prenons lexemple des championnats suisses de mountainbike longue distance qui se sont drouls le 6 juin 2010 Mendrisio et que nous regroupons les 3 parcours proposs, nous nous apercevons quau total, 767 athltes ont pris le dpart. Toutefois, le nombre de femmes sest lev 78 athltes, tandis que le nombre dhommes atteignait les 689 athltes. En terme de proportion, nous pouvons relever que les femmes ne reprsentent que lgrement plus de 10% des cyclistes participant ces championnats suisses. Ce pourcentage confirme la tendance dessine lors de la rcolte de questionnaires. Il aurait toutefois t intressant de pouvoir comparer les risques de troubles du comportement alimentaire entre femmes et hommes.

Ltude de Filaire et al (2007) concernant la prvalence des troubles du comportement alimentaire chez le sportif se compose de deux types de population dans son chantillon. Dune part, des athltes de niveau national provenant de plusieurs disciplines et dautre part une population compose de sdentaires42. De plus, Shaun et al (2007) ont ralis une tude portant sur un sujet similaire : The prevalence of subclinical eating disorders among male cyclists 43. Leur chantillon est compos de 61 cyclistes de sexe masculin ainsi que dun groupe contrle comprenant 63 hommes ne pratiquant pas le cyclisme. Les rsultats de leur tude dmontrent que les cyclistes doivent composer avec un risque amplifi dvelopper des troubles du comportement alimentaire. Il serait donc intressant, dans une logique de perspective, de comparer les rsultats obtenus dans ce travail avec une population sdentaire, ceci dans le but de dgager similitudes et dissemblances entre ces deux groupes distincts. Ds lors, il serait possible de tracer certains parallles supplmentaires entre les deux tudes nommes ci-dessus et ltude faite dans le cadre de ce mmoire. Il serait galement intressant, toujours dans une logique de perspective, de comparer plusieurs disciplines du cyclisme. Ce travail sest consacr ltude42

FILAIRE, E. et al. Prvalence des troubles du comportement alimentaire chez le sportif, op. cit., pages 135142. 43 SHAUN, K. et al. The prevalence of subclinical eating disorders among male cyclists. Journal of the American dietetic association, juillet 2007. Pages 1214-1217.

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VII. LIMITES ET PERSPECTIVES

des troubles du comportement alimentaire dans le cyclisme dendurance. Toutefois, comme mentionn prcdemment dans le cadre thorique, le cyclisme ne se dfinit pas seulement comme une pratique dendurance, mais peut aussi se pratiquer comme sport esthtique. En effet, le cyclisme artistique fait partie intgrante des huit disciplines que comporte le cyclisme. Il serait ainsi pertinent de comparer les troubles du comportement alimentaire dun sport dendurance et dun sport esthtique au sein de la mme discipline quest le cyclisme.

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VIII. CONCLUSION

VIII. CONCLUSIONLobjet de mon tude tait de soulever les relations entre les troubles du comportement alimentaire et la pratique comptitive du cyclisme. Afin de dcouvrir les liens de cause effet, il ma fallu identifier plusieurs variables telles que la conduite alimentaire des athltes, leur rapport au corps, leur niveau de perfectionnisme ainsi que leurs donnes personnelles. La littrature scientifique prexistante ma permis de dvelopper des bases solides, telles que des dfinitions, des explications et des analyses, sur lesquelles le lecteur aura pu sappuyer. Ces textes scientifiques mont galement permis de formuler une problmatique ainsi que dmettre des hypothses de travail. Nous avons pu constater au cours de cette tude, que le milieu comptitif du cyclisme ntait pas pargn par les troubles alimentaires. En effet, plusieurs liens significatifs ont t rvls entre les troubles du comportement alimentaires et les mthodes utilises dans le contrle du poids, le BMI, la frquence de pese, les heures dentranement, le rapport au corps ou encore les antcdents familiaux pour nen citer que quelques uns. Il faut galement relever quaucun lien significatif nest apparu entre les troubles du comportement alimentaire et le niveau de pratique, lanxit cognitive dtat, la situation actuelle de lathlte ou encore la situation actuelle des parents.

La prsence de troubles du comportement alimentaire dans la pratique comptitive du cyclisme a t traduite au travers de nos rsultats. Par consquent, les conclusions pouvant tre tires de ce travail suggrent une rflexion quant aux dispositifs mis en place afin de limiter le dveloppement de troubles de type alimentaire dans le milieu du cyclisme. Une piste explorer dans la prvention des troubles alimentaires dans le milieu des sports comptitifs serait peut-tre de se joindre au programme de prvention Cool and Clean , mis sur pied par Swiss Olympic et lOFSPO, dans le but de militer en faveur dun sport sain et loyal44. Lintgration dans ce programme

44

Site de Cool and Clean, http://www.coolandclean.ch/fr/desktopdefault.aspx/tabid-2309, consult le 19.11.2010.

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VIII. CONCLUSION

permettrait de toucher les groupes cibles suivants : les jeunes gs de 10 20 ans, les Swiss Olympic Talents, les moniteurs ainsi que les entraneurs. Il serait donc intressant, dans un projet futur, de discuter la place des troubles alimentaires dans un programme fdral tel que Cool and Clean . Avoir une base de prvention dicte au niveau fdral serait un premier pas vers lenrayement du phnomne.

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IX. RESUME - ABSTRACT

IX. RESUME - ABSTRACTRESUME Ce travail de recherche traite de la problmatique des troubles du comportement alimentaire chez une population pratiquant le cyclisme en comptition. Objectif : Le but de cette tude est de rechercher et dexpliquer les liens entre les troubles du comportement alimentaire dvelopps dans la pratique comptitive du cyclisme, le BMI, les mthodes utilises dans le contrle du poids, les heures dentranement, le rapport au corps, lanxit comptitive ou encore la situation personnelle de lathlte. Mthode : 95 athltes ont t interrogs par questionnaire crit comprenant plusieurs chelles de mesures valides tels que lchelle de mesures dtat danxit en comptition (EEAC), lEating Attitudes Test (EAT-26), le Body Shape Questionnaire (BSQ-8C) et lchelle multidimensionnelle du perfectionnisme (Sport-MPS-2). De plus, le questionnaire contient plusieurs autres questions concernant la pratique du cyclisme, le poids, la taille et le contexte social de lathlte. Rsultats : La prsence de troubles du comportement alimentaire dans la pratique comptitive du cyclisme a t traduite au travers de nos rsultats. Aussi, plus les troubles du comportement alimentaire sont importants, plus linsatisfaction de limage corporelle est grande, les heures dentranements sont leves et les mthodes utilises dans le contrle du poids frquentes. ABSTRACT This research is about Eating Disorders among competitive cyclists. Aim: The aim of this study is to investigate and explain links between Eating Disorders observed in people practicing professional cycling, the BMI, frequently used methods of weight control, amount of training hours, the athletes attitude towards his/her body, anxiety in relation to a competitive environment and, furthermore, the athletes personal situation. Methodology: 95 athletes participated in the survey which consisted of judging themselves according to several validated measure scales such as the CSAI-1, the Eating Attitudes Test (EAT-26), the Body Shape Questionnaire (BSQ-8C) and the Competitive Orientations Scale (Sport-MPS-2). Moreover, the survey contained several further questions concerning how cycling is practiced, weight, height and the social context of the athlete. Results: The existence of Eating Disorders among competitive cyclists has been confirmed by our results. The more serious the Eating Disorder, the more dissatisfaction can