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une hyperthermie, une alte ´ration de la conscience, une rigidite ´ musculaire, une dysautomie et une augmentation des CPK. Le 4 juin 2010, un homme de 73 ans est retrouve ´ dans le coma a ` son domicile et est hospitalise ´a ` l’ho ˆpital de Valence. Il est traite ´ par irbe ´sartan, hydrochlorothiazide, rilme ´nidine, galantamine, insuline et risperidone, dont la posologie a e ´te ´ augmente ´e 48 heures auparavant a ` 0,5 mg trois fois par jour. Lors de sa prise en charge par le SAMU, le patient pre ´sente une de ´viation tonique des yeux, une rigidite ´ diffuse et se ´ve `re, une hyper- sialorrhe ´e, une tempe ´rature a ` 38 8C, une hypoglyce ´mie a ` 0,61 g/L, une TA a ` 133/51 et un score de Glasgow a ` 5. Malgre ´ la normalisation de la glyce ´mie, le score de Glasgow reste a ` 6; il est alors mute ´ dans l’unite ´ neurovasculaire. Le diagnostic d’AVC est e ´carte ´ par une IRM et aucun point d’appel infectieux n’est retrouve ´. Devant ce tableau, comple ´te ´ par des CPK dose ´es a ` 1262 UI/L et un pic hyperthermique a ` 38,5 8C, un SMN est suspecte ´. La risperidone est suspendue et un traitement par dan- trole `ne est de ´bute ´ selon les recommandations de la SFAR de prise en charge de l’hyperthermie maligne a ` l’anesthe ´sie [2]. Une dose de charge de 2,5 mg/kg normalise la tempe ´rature, suivie d’une dose de 1 mg/kg qui ame ´liore la vigilance du patient. Une dose totale de 280 mg de dantrole `ne a e ´te ´ administre ´e. Une rigidite ´ importante des membres supe ´rieurs et infe ´rieurs a persiste ´ jusqu’a ` son de ´ce `s trois mois plus tard. En l’absence de consensus spe ´cifique au SMN, la prise en charge de ce patient a e ´te ´ de ´cide ´e conjointement par un neuro- logue, un re ´animateur et un pharmacien. L’utilisation d’autres mole ´- cules comme les benzodiaze ´pines ou la bromocriptine est rapporte ´e dans la litte ´rature [1]. Ce cas a fait l’objet d’une de ´claration de pharmacovigilance et doit e ˆtre pris en compte par les cliniciens lors de la prescription de neuroleptiques, souvent banalise ´e a ` l’ho ˆpital. Re ´fe ´rences [1] http://www.uptodate.com/index; mots-cle ´s : malignant neurolep- tic syndrome, consulte ´ le 20 septembre 2011. [2] http://www.sfar.org/article/79/hyperthermie-maligne, consulte ´ le 20 septembre 2011. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.139 PO 117 Troubles envahissants du de ´veloppement ou du comportement chez l’enfant : quelles informations sur le me ´dicament pour les parents ? A. Matheron a , C. Rieu a , C. Chenailler a , V. Tulasne b , C. Maillard b , F. Tastet b , C. Seltensperger b , C. Doyen b , Y. Contejean b , E. Advenier-Iakovlev a a Service de pharmacie, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France b Service de pe ´dopsychiatrie, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, France La prise en charge des troubles envahissants du de ´veloppement (TED) et du comportement implique une alliance the ´rapeutique avec les parents. Une enque ˆte prospective sur le me ´dicament pendant un mois est mene ´e dans le service de pe ´dopsychiatrie en deux e ´tapes : un e ´tat des lieux des ressources en information puis un entretien semi-directif du parent, par un bino ˆme interne en pharmacie/infirmie `re re ´fe ´rente. Cet entretien est re ´alise ´a ` l’aide d’un questionnaire ciblant neuf items : connaissance, pre ´paration, administration, conservation, oubli et prise conditionnelle, autome ´dication, repe ´rage des be ´ne ´fices the ´ra- peutiques et effets inde ´sirables, sources d’information. L’e ´tat des lieux a montre ´ un livret d’accueil en cours d’actualisation, des brochures mises a ` disposition et des informations orales re ´alise ´es par me ´decins et infirmiers. Les entretiens avec les parents, la me `re (4/5), concernent cinq garc ¸ons (a ˆge moyen : 6 ans [4–7]). Les TED de type autistique se ´ve `re (n = 4) sont traite ´s par des solutions buvables de rispe ´ridone et cyame ´mazine (n = 2) ou rispe ´ridone (n = 2) et l’hyperactivite ´ avec de ´ficit attention- nel (n = 1) par rispe ´ridone. Il s’agit d’une premie `re ligne (n = 2) ou d’une deuxie `me ligne de traitement (n = 3). La connaissance du traitement est excellente pour le nom (4/5), dosage du me ´dicament (4/5), indication (5/5), pre ´paration (4/5) et administration (5/5). Les modalite ´s de stockage sont maitrise ´es (4/5) excepte ´ la dure ´e de conservation apre `s ouverture (5/5). En cas d’oubli, ils ne doublent jamais la dose de la prise suivante et connaissent l’existence d’un de ´lai seuil. Les effets inde ´sirables, augmentation de l’appe ´tit et somnolence sont cite ´s (4/5) mais aucun ne connaı ˆt l’existence de me ´dicaments correc- teurs. Ils se conside `rent pluto ˆt bien informe ´s (3/5) et cherchent des infor- mations (3/5) via des livres (2/3), internet (2/3), ami me ´decin (1/3) et par une association (1/3). Le biais quantitatif de notre analyse s’explique par le recrutement des patients sur des modalite ´s d’hospitalisation longue. Une plus grande cohorte de patients permettrait une identification exhaustive des besoins. Les parents sont implique ´s mais e ´mettent des re ´ticences au traite- ment (peur de de ´pendance, effets inde ´sirables, inquie ´tude du pro- nostic). Cette pre ´-e ´tude est le point de de ´part d’une de ´marche d’information via un entretien pharmaceutique avec remise d’un support d’information personnalise ´ avant d’envisager un programme d’e ´ducation the ´rapeutique. Pour en savoir plus HAS - plan autisme 2008–2010. doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.140 PO 118 Supple ´ance he ´patique par le syste `me MARS W : effet sur la coagulation et tole ´rance clinique au cours de 270 se ´ances re ´alise ´es sur neuf ans en re ´animation me ´dicale au CHU de Rennes A. Le Ridou, L. Javaudin, C. Camus CHU de Rennes, Rennes, France But.– L’objectif principal est l’e ´tude de la tole ´rance clinique et l’effet sur la coagulation des se ´ances d’e ´puration he ´patique MARS W (Mole- cular Adsorbent Recirculating System), au CHU de Rennes. Mate ´riel et me ´thodes.– Il s’agit d’une analyse re ´trospective de toutes les se ´ances re ´alise ´es entre aou ˆt 2000 et aou ˆt 2009, par recueil des donne ´es cliniques et des valeurs biologiques. Cette e ´tude a porte ´ sur 102 patients, repre ´sentant 267 se ´ances pour supple ´ance d’une insuf- fisance he ´patique aigue ¨ (IHA, n = 161), chronique (IHC, n = 68), post- ope ´ratoire (PO, n = 29) ou autre (A, n = 9). Re ´sultats.– Apre `s la se ´ance (vs avant), on observe une diminution du fibrinoge `ne (1,36 g/L vs 1,54 g/L ; p < 0,0001), des plaquettes (57G/L vs 70G/L, p < 0,0001), une e ´le ´vation des D-Dime `res (10,8 g/mL vs 8 g/ mL, p = 0,009, 60 se ´ances) mais pas de variation significative du TP (27 % vs 26 %), du facteur V (27 % vs 28 %) ou de l’INR (3,38 vs 3,53). La pression arte ´rielle moyenne (PAM) diminue en cours de se ´ance (73 mmHg vs 83 mmHg, p < 0,0001) et augmente en fin de se ´ance (88 mmHg vs de ´but, p < 0,0001). Cent huit se ´ances (40 %) ont ne ´cessite ´ une expansion vole ´mique (EV). La PAM est plus e ´leve ´e en l’absence d’expansion vole ´mique (p < 0,0001) et pour l’IHA (vs IHC, p = 0,003 ; vs PO, p = 0,007). Quatre-vingt seize effets inde ´sirables cliniques ont e ´te ´ rapporte ´s au cours de 88 se ´ances (33 %), l’hypotension arte ´rielle repre ´sentant la majorite ´ de ces effets inde ´sirables cliniques (n = 58, 22 %). Il existe une Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47S:S11-S95 S58

Troubles envahissants du développement ou du comportement chez l’enfant : quelles informations sur le médicament pour les parents ?

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Le Pharmacien Hospitalier et Clinicien 2012;47S:S11-S95

une hyperthermie, une alteration de la conscience, une rigiditemusculaire, une dysautomie et une augmentation des CPK.Le 4 juin 2010, un homme de 73 ans est retrouve dans le coma a sondomicile et est hospitalise a l’hopital de Valence. Il est traite parirbesartan, hydrochlorothiazide, rilmenidine, galantamine, insuline etrisperidone, dont la posologie a ete augmentee 48 heures auparavanta 0,5 mg trois fois par jour.Lors de sa prise en charge par le SAMU, le patient presente unedeviation tonique des yeux, une rigidite diffuse et severe, une hyper-sialorrhee, une temperature a 38 8C, une hypoglycemie a 0,61 g/L, uneTA a 133/51 et un score de Glasgow a 5. Malgre la normalisation de laglycemie, le score de Glasgow reste a 6; il est alors mute dans l’uniteneurovasculaire.Le diagnostic d’AVC est ecarte par une IRM et aucun point d’appelinfectieux n’est retrouve. Devant ce tableau, complete par des CPKdosees a 1262 UI/L et un pic hyperthermique a 38,5 8C, un SMN estsuspecte. La risperidone est suspendue et un traitement par dan-trolene est debute selon les recommandations de la SFAR de prise encharge de l’hyperthermie maligne a l’anesthesie [2]. Une dose decharge de 2,5 mg/kg normalise la temperature, suivie d’une dose de1 mg/kg qui ameliore la vigilance du patient. Une dose totale de280 mg de dantrolene a ete administree. Une rigidite importante desmembres superieurs et inferieurs a persiste jusqu’a son deces troismois plus tard. En l’absence de consensus specifique au SMN, la priseen charge de ce patient a ete decidee conjointement par un neuro-logue, un reanimateur et un pharmacien. L’utilisation d’autres mole-cules comme les benzodiazepines ou la bromocriptine est rapporteedans la litterature [1].Ce cas a fait l’objet d’une declaration de pharmacovigilance et doitetre pris en compte par les cliniciens lors de la prescription deneuroleptiques, souvent banalisee a l’hopital.References[1] http://www.uptodate.com/index; mots-cles : malignant neurolep-tic syndrome, consulte le 20 septembre 2011.[2] http://www.sfar.org/article/79/hyperthermie-maligne, consulte le20 septembre 2011.

doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.139

PO 117Troubles envahissants du developpement ou ducomportement chez l’enfant : quelles informationssur le medicament pour les parents ?A. Matherona, C. Rieua, C. Chenaillera, V. Tulasneb, C. Maillardb,F. Tastetb, C. Seltenspergerb, C. Doyenb, Y. Contejeanb,E. Advenier-Iakovleva

a Service de pharmacie, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris, Franceb Service de pedopsychiatrie, centre hospitalier Sainte-Anne, Paris,France

La prise en charge des troubles envahissants du developpement (TED)et du comportement implique une alliance therapeutique avec lesparents.Une enquete prospective sur le medicament pendant un mois estmenee dans le service de pedopsychiatrie en deux etapes : un etat deslieux des ressources en information puis un entretien semi-directif duparent, par un binome interne en pharmacie/infirmiere referente. Cetentretien est realise a l’aide d’un questionnaire ciblant neuf items :connaissance, preparation, administration, conservation, oubli etprise conditionnelle, automedication, reperage des benefices thera-peutiques et effets indesirables, sources d’information.L’etat des lieux a montre un livret d’accueil en cours d’actualisation,des brochures mises a disposition et des informations orales realiseespar medecins et infirmiers.

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Les entretiens avec les parents, la mere (4/5), concernent cinq garcons(age moyen : 6 ans [4–7]). Les TED de type autistique severe (n = 4)sont traites par des solutions buvables de risperidone et cyamemazine(n = 2) ou risperidone (n = 2) et l’hyperactivite avec deficit attention-nel (n = 1) par risperidone. Il s’agit d’une premiere ligne (n = 2) oud’une deuxieme ligne de traitement (n = 3).La connaissance du traitement est excellente pour le nom (4/5),dosage du medicament (4/5), indication (5/5), preparation (4/5) etadministration (5/5). Les modalites de stockage sont maitrisees (4/5)excepte la duree de conservation apres ouverture (5/5).En cas d’oubli, ils ne doublent jamais la dose de la prise suivante etconnaissent l’existence d’un delai seuil.Les effets indesirables, augmentation de l’appetit et somnolence sontcites (4/5) mais aucun ne connaıt l’existence de medicaments correc-teurs.Ils se considerent plutot bien informes (3/5) et cherchent des infor-mations (3/5) via des livres (2/3), internet (2/3), ami medecin (1/3) etpar une association (1/3).Le biais quantitatif de notre analyse s’explique par le recrutement despatients sur des modalites d’hospitalisation longue. Une plus grandecohorte de patients permettrait une identification exhaustive desbesoins.Les parents sont impliques mais emettent des reticences au traite-ment (peur de dependance, effets indesirables, inquietude du pro-nostic). Cette pre-etude est le point de depart d’une demarched’information via un entretien pharmaceutique avec remise d’unsupport d’information personnalise avant d’envisager un programmed’education therapeutique.Pour en savoir plusHAS - plan autisme 2008–2010.

doi: 10.1016/j.phclin.2011.12.140

PO 118Suppleance hepatique par le systeme MARSW : effetsur la coagulation et tolerance clinique au cours de270 seances realisees sur neuf ans en reanimationmedicale au CHU de RennesA. Le Ridou, L. Javaudin, C. CamusCHU de Rennes, Rennes, France

But.– L’objectif principal est l’etude de la tolerance clinique et l’effetsur la coagulation des seances d’epuration hepatique MARSW (Mole-cular Adsorbent Recirculating System), au CHU de Rennes.Materiel et methodes.– Il s’agit d’une analyse retrospective de toutesles seances realisees entre aout 2000 et aout 2009, par recueil desdonnees cliniques et des valeurs biologiques. Cette etude a porte sur102 patients, representant 267 seances pour suppleance d’une insuf-fisance hepatique aigue (IHA, n = 161), chronique (IHC, n = 68), post-operatoire (PO, n = 29) ou autre (A, n = 9).Resultats.– Apres la seance (vs avant), on observe une diminution dufibrinogene (1,36 g/L vs 1,54 g/L ; p < 0,0001), des plaquettes (57G/L vs70G/L, p < 0,0001), une elevation des D-Dimeres (10,8 g/mL vs 8 g/mL, p = 0,009, 60 seances) mais pas de variation significative du TP(27 % vs 26 %), du facteur V (27 % vs 28 %) ou de l’INR (3,38 vs 3,53).La pression arterielle moyenne (PAM) diminue en cours de seance(73 mmHg vs 83 mmHg, p < 0,0001) et augmente en fin de seance(88 mmHg vs debut, p < 0,0001). Cent huit seances (40 %) ontnecessite une expansion volemique (EV). La PAM est plus elevee enl’absence d’expansion volemique (p < 0,0001) et pour l’IHA (vs IHC,p = 0,003 ; vs PO, p = 0,007).Quatre-vingt seize effets indesirables cliniques ont ete rapportes aucours de 88 seances (33 %), l’hypotension arterielle representant lamajorite de ces effets indesirables cliniques (n = 58, 22 %). Il existe une