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1S163 © 2006. Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164 Evaluation of Her-2 expression in prostatic adeno- carcinoma SOBHY A (1) , KAZEM A (2) , SAMEH W (3) , EL-KERM Y (4) (1) Pathology MRI, Alexandria, Égypte, (2) Pathology MRI, Alexandria, Égypte, (3) Urology Faculty of Medicine, Alexandria, Égypte, (4) Clinical Oncology Unit, MRI, Alexandria, Égypte. Prostate cancer is the most frequent solid genitourinary neoplasm in men. Involvement of several genes has been described in the pro- motion and progression of prostate carcinoma. The aim of the pre- sent work was to study the expression of the oncogene Her-2/neu in 52 cases of locally advanced, hormone naïve prostate cancer (Group I) as well as 20 cases of advanced, hormone resistant prostate cancer (Group II) in order to define its possible role in the development of androgen resistance as well as prognostic parameter. Statistical ana- lysis was used to test if there is significant difference between the 2 groups with regards to Her-2/neu expression and the chi-squared test was used to determine the association between gene expression on one hand and Gleason score, and outcome of the disease on the other hand. The percentage of Her-2/neu overexpression was signifi- cantly higher in group II than in group I patients (100% vs 57.6%, p<0.025), and there was a significant association between Her-2/neu overexpression and high Gleason score (p<0.025), as well as higher biochemical recurrence rate (p<0.048) in group I patients. These evi- dences suggest that Her-2/neu may be an important poor prognostic parameter and a valuable target for treatment of both androgen de- pleted as well as hormone naïve prostate cancer. Tumeur myofibroblastique inflammatoire de la vessie LINDNER V (1) , ONEA A (1) , LETOURNEUX H (2) , JACQMIN D (2) , ROY C (3) , BELLOCQ JP (1) (1) Département de Pathologie, (2) Département d’Urologie, (3) Dé- partement de Radiologie, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Rappel : La tumeur myofibroblastique inflammatoire (TMFI) a de nombreux synonymes (pseudotumeur inflammatoire, granulome plasmocytaire, tumeur fibromyxoïde pseudosarcomateuse). Elle est observée dans un grand nombre d’organes et préférentiellement le poumon. Quelques cas sont décrits dans la vessie. Observation. Un homme de 67 ans est hospitalisé pour une hématurie macroscopique massive. À la cystoscopie, une lésion tumorale de 3 cm, hémorragi- que, gélatineuse et friable au contact, est développée dans le fond vé- sical. La résection transurétrale complète de la lésion ramène 12 g de matériel. À l’histologie, il s’agit d’une prolifération de cellules fusi- formes grêles, avec des atypies cyto-nucléaires discrètes et un index mitotique de 5 mitoses (normales) pour 10 GC. Ces cellules s’agencent en faisceaux courts enchevêtrés disposés dans une substance de fond discrètement myxoïde ponctuée de quelques éléments inflammatoires polymorphes. La tumeur infiltre la musculeuse, sans nécrose. Il n’y a pas de transition entre la prolifération et le revêtement excréto- urinaire, par ailleurs normal. Les cellules tumorales sont marquées avec les anticorps anti-vimentine et pan-kératine de façon diffuse et intense, plus focalement avec les anticorps anti-cytokératine 7, - -actine muscle lisse et -desmine. La positivité cytoplasmique avec l’anticorps anti-ALK1 permet de retenir le diagnostic de tumeur myofibroblasti- que inflammatoire. Le bilan d’imagerie ne retrouvait pas de localisation métastatique ou d’envahissement du tissu adipeux péri-vésical. Une seconde résection, pratiquée à la recherche de résidu tumoral, ne montrait que des remaniements cicatriciels. Discussion : Parmi les tumeurs à cellules fusiformes de la vessie, le diagnostic de la TMFI s’avère difficile sur des critères strictement histologiques mais également immunohistochimiques avec des mar- queurs conventionnels tels que vimentine, kératine, -actine muscle lisse et desmine. En effet, elle peut partager son immunophénotype avec le carcinome excréto-urinaire sarcomatoïde, le léiomyosarcome ou encore le rhabdomyosarcome. La positivité des cellules pour l’an- ticorps anti-ALK1 (anaplastic lymphoma kinase 1), utilisé classique- ment dans le diagnostic des lymphomes anaplasiques, permet par contre de poser le diagnostic. En effet, environ 80 % des TMFI vési- cales présentent une surexpression de cette protéine, en rapport avec un réarrangement du gène correspondant, alors que cette caractéris- tique n’a jusqu’à présent pas été observée dans les autres tumeurs à cellules fusiformes de la vessie, bénignes ou malignes. Cette tumeur est considérée comme bénigne, malgré des récidives locales possibles en cas d’exérèse incomplète. Conclusion : La tumeur myofibroblastique inflammatoire est rare dans la vessie. La mise en évidence de la surexpression d’ALK1 est déterminante dans le diagnostic différentiel avec d’autres tumeurs fusocellulaires de la vessie. Synovialosarcome primitif du rein de type biphasi- que : étude de 2 cas confirmés par une étude en biologie moléculaire SAADA-SEBAG G (1) , SALON C (1) , BENSAADI L (1) , FABRE B (1) , PASQUIER B (1) , RINGEISEN F (3) , GUILLOU L (2) , PASQUIER D (1) (1) Service d’Anatomie Pathologique, CHU A. Michallon, Grenoble, (2) Service de Pathologie Chirurgicale, CHU Vaudois, Lausanne, (3) Ser- vice d’Oncologie Médicale, CHU A. Michallon, Grenoble. Notre étude a porté sur deux cas de synovialosarcomes primitifs du rein survenant respectivement chez une femme âgée de 32 ans et chez un homme de 28 ans. Dans la première observation, le tableau cli- nique s’est déclaré sous la forme d’une hémorragie rétro-péritonéale et d’une hématurie récidivante masquée par une notion de traumatisme antérieur ; dans la deuxième, il s’agissait de douleurs abdominales traînantes. La tomodensitométrie montrait des lésions kystiques hétéro- gènes et cloisonnées, avec des formations solides prenant le contraste, au sein de remaniements hémorragiques. Devant ces aspects forte- ment suspects de malignité, une néphrectomie élargie a été décidée pour les deux patients. Macroscopiquement, les deux tumeurs (9 et 13 cm de diamètre respectif) étaient relativement identiques, mi-solide mi-kystique, avec des remaniements nécrotico-hémorragiques. À l’examen microscopique, la prolifération tumorale était composée majoritairement de cellules fusiformes et monomorphes se disposant selon un mode fasciculé au sein d’un stroma vasculaire de type hé- mangiopéricytaire. Un autre contingent cellulaire de type épithélioïde s’individualisait au sein des zones kystiques. Selon la FNCLCC, le premier cas était classé en grade II, et le deuxième en grade III. A l’étude immunohistochimique, le contingent épithélial était positif pour l’EMA et les cytokératines AE1/AE3, CK 19, CK 7 ; la compo- sante fusiforme était marquée par le CD 99, le Bcl-2, la vimentine et la calrétinine (focal). Le reste des immunomarquages (protéine S-100, CD 34, marqueurs musculaires et neuro-endocrines) était négatif. Pour chaque tumeur, une étude en biologie moléculaire par RT-PCR a été effectuée permettant de mettre en évidence les transcrits de fu- sion SYT-SSX représentatifs de la translocation t (X ; 18) du sarcome synovial. Les bilans d’extension étaient négatifs. Compte tenu du comportement agressif de ces tumeurs, une chimiothérapie par pro- tocole MAID a été instaurée avec une rémission complète (9 et 14 mois de recul). Au sein des tumeurs rénales primitives, il s’agit d’une entité anatomo-clinique rare, dont le diagnostic reste difficile, ce qui souligne à la fois les apports de l’étude immuno-histochimique et le rôle primordial de la biologie moléculaire. Carcinome à cellules chromophobes du rein : à propos de quatre observations ABBES K (1) , AYADI L (1) , GOUIAA N (1) , FAKHFAKH H (2) , BAHRI I (1) , SELLAMI A (1) , MAKNI S (1) , MHIRI N (2) , SELLAMI-BOUDAWARA T (1) (1) Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, (2) Service d’Urologie, CHU Habib Bourguiba Sfax. Introduction : Le carcinome à cellules chromophobes (CCCR) du rein est rare, représentant 5 % des tumeurs épithéliales du rein ; le diagnostic différentiel peut se poser avec l’oncocytome et le carci- nome à cellules claires du rein. Patients et méthodes : Nous rapportons quatre observations de CCCR du rein colligées sur une période de 5 ans (2000-2005). Une étude morphologique des caractères architecturaux et cytologiques a été réalisée. Certains paramètres, principalement l’architecture tu- morale, le pourcentage de cellules éosinophiles, la présence ou non de contingent sarcomatoide et de calcifications ont été étudiés. Une

Tumeur myofibroblastique inflammatoire de la vessie

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Page 1: Tumeur myofibroblastique inflammatoire de la vessie

1S163

© 2 0 0 6 . E l s e v i e r M a s s o n S A S . T o u s d r o i t s r é s e r v é s .

A n n P a t h o l 2 0 0 6 ; 2 6 : 1 S 1 3 5 - 1 S 1 6 4

Evaluation of Her-2 expression in prostatic adeno-

carcinoma

SOBHY A (1), KAZEM A (2), SAMEH W (3), EL-KERM Y (4)

(1) Pathology MRI, Alexandria, Égypte, (2) Pathology MRI, Alexandria,Égypte, (3) Urology Faculty of Medicine, Alexandria, Égypte, (4) ClinicalOncology Unit, MRI, Alexandria, Égypte.

Prostate cancer is the most frequent solid genitourinary neoplasmin men. Involvement of several genes has been described in the pro-motion and progression of prostate carcinoma. The aim of the pre-sent work was to study the expression of the oncogene Her-2/neu in52 cases of locally advanced, hormone naïve prostate cancer (GroupI) as well as 20 cases of advanced, hormone resistant prostate cancer(Group II) in order to define its possible role in the development ofandrogen resistance as well as prognostic parameter. Statistical ana-lysis was used to test if there is significant difference between the2 groups with regards to Her-2/neu expression and the chi-squaredtest was used to determine the association between gene expressionon one hand and Gleason score, and outcome of the disease on theother hand. The percentage of Her-2/neu overexpression was signifi-cantly higher in group II than in group I patients (100% vs 57.6%,p<0.025), and there was a significant association between Her-2/neuoverexpression and high Gleason score (p<0.025), as well as higherbiochemical recurrence rate (p<0.048) in group I patients. These evi-dences suggest that Her-2/neu may be an important poor prognosticparameter and a valuable target for treatment of both androgen de-pleted as well as hormone naïve prostate cancer.

Tumeur myofibroblastique inflammatoire de la

vessie

LINDNER V (1), ONEA A (1), LETOURNEUX H (2), JACQMIN D (2), ROY C (3), BELLOCQ JP (1)

(1) Département de Pathologie, (2) Département d’Urologie, (3) Dé-partement de Radiologie, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg.

Rappel : La tumeur myofibroblastique inflammatoire (TMFI) a denombreux synonymes (pseudotumeur inflammatoire, granulomeplasmocytaire, tumeur fibromyxoïde pseudosarcomateuse). Elle estobservée dans un grand nombre d’organes et préférentiellement lepoumon. Quelques cas sont décrits dans la vessie. Observation. Unhomme de 67 ans est hospitalisé pour une hématurie macroscopiquemassive. À la cystoscopie, une lésion tumorale de 3 cm, hémorragi-que, gélatineuse et friable au contact, est développée dans le fond vé-sical. La résection transurétrale complète de la lésion ramène 12 g dematériel. À l’histologie, il s’agit d’une prolifération de cellules fusi-formes grêles, avec des atypies cyto-nucléaires discrètes et un indexmitotique de 5 mitoses (normales) pour 10 GC. Ces cellules s’agencenten faisceaux courts enchevêtrés disposés dans une substance de fonddiscrètement myxoïde ponctuée de quelques éléments inflammatoirespolymorphes. La tumeur infiltre la musculeuse, sans nécrose. Il n’y apas de transition entre la prolifération et le revêtement excréto-urinaire, par ailleurs normal. Les cellules tumorales sont marquéesavec les anticorps anti-vimentine et pan-kératine de façon diffuse etintense, plus focalement avec les anticorps anti-cytokératine 7, -α-actinemuscle lisse et -desmine. La positivité cytoplasmique avec l’anticorpsanti-ALK1 permet de retenir le diagnostic de tumeur myofibroblasti-que inflammatoire. Le bilan d’imagerie ne retrouvait pas de localisationmétastatique ou d’envahissement du tissu adipeux péri-vésical. Uneseconde résection, pratiquée à la recherche de résidu tumoral, nemontrait que des remaniements cicatriciels.

Discussion : Parmi les tumeurs à cellules fusiformes de la vessie, lediagnostic de la TMFI s’avère difficile sur des critères strictementhistologiques mais également immunohistochimiques avec des mar-queurs conventionnels tels que vimentine, kératine, α-actine musclelisse et desmine. En effet, elle peut partager son immunophénotypeavec le carcinome excréto-urinaire sarcomatoïde, le léiomyosarcomeou encore le rhabdomyosarcome. La positivité des cellules pour l’an-ticorps anti-ALK1 (anaplastic lymphoma kinase 1), utilisé classique-ment dans le diagnostic des lymphomes anaplasiques, permet parcontre de poser le diagnostic. En effet, environ 80 % des TMFI vési-cales présentent une surexpression de cette protéine, en rapport avecun réarrangement du gène correspondant, alors que cette caractéris-tique n’a jusqu’à présent pas été observée dans les autres tumeurs à

cellules fusiformes de la vessie, bénignes ou malignes. Cette tumeurest considérée comme bénigne, malgré des récidives locales possiblesen cas d’exérèse incomplète.

Conclusion : La tumeur myofibroblastique inflammatoire est raredans la vessie. La mise en évidence de la surexpression d’ALK1 estdéterminante dans le diagnostic différentiel avec d’autres tumeursfusocellulaires de la vessie.

Synovialosarcome primitif du rein de type biphasi-

que : étude de 2 cas confirmés par une étude en

biologie moléculaire

SAADA-SEBAG G (1), SALON C (1), BENSAADI L (1), FABRE B (1), PASQUIER B (1), RINGEISEN F (3), GUILLOU L (2), PASQUIER D (1)

(1) Service d’Anatomie Pathologique, CHU A. Michallon, Grenoble,(2) Service de Pathologie Chirurgicale, CHU Vaudois, Lausanne, (3) Ser-vice d’Oncologie Médicale, CHU A. Michallon, Grenoble.

Notre étude a porté sur deux cas de synovialosarcomes primitifs durein survenant respectivement chez une femme âgée de 32 ans et chezun homme de 28 ans. Dans la première observation, le tableau cli-nique s’est déclaré sous la forme d’une hémorragie rétro-péritonéaleet d’une hématurie récidivante masquée par une notion de traumatismeantérieur ; dans la deuxième, il s’agissait de douleurs abdominalestraînantes. La tomodensitométrie montrait des lésions kystiques hétéro-gènes et cloisonnées, avec des formations solides prenant le contraste,au sein de remaniements hémorragiques. Devant ces aspects forte-ment suspects de malignité, une néphrectomie élargie a été décidéepour les deux patients. Macroscopiquement, les deux tumeurs (9 et13 cm de diamètre respectif) étaient relativement identiques, mi-solidemi-kystique, avec des remaniements nécrotico-hémorragiques. Àl’examen microscopique, la prolifération tumorale était composéemajoritairement de cellules fusiformes et monomorphes se disposantselon un mode fasciculé au sein d’un stroma vasculaire de type hé-mangiopéricytaire. Un autre contingent cellulaire de type épithélioïdes’individualisait au sein des zones kystiques. Selon la FNCLCC, lepremier cas était classé en grade II, et le deuxième en grade III. Al’étude immunohistochimique, le contingent épithélial était positifpour l’EMA et les cytokératines AE1/AE3, CK 19, CK 7 ; la compo-sante fusiforme était marquée par le CD 99, le Bcl-2, la vimentine etla calrétinine (focal). Le reste des immunomarquages (protéine S-100,CD 34, marqueurs musculaires et neuro-endocrines) était négatif.Pour chaque tumeur, une étude en biologie moléculaire par RT-PCRa été effectuée permettant de mettre en évidence les transcrits de fu-sion SYT-SSX représentatifs de la translocation t (X ; 18) du sarcomesynovial. Les bilans d’extension étaient négatifs. Compte tenu ducomportement agressif de ces tumeurs, une chimiothérapie par pro-tocole MAID a été instaurée avec une rémission complète (9 et14 mois de recul). Au sein des tumeurs rénales primitives, il s’agitd’une entité anatomo-clinique rare, dont le diagnostic reste difficile,ce qui souligne à la fois les apports de l’étude immuno-histochimiqueet le rôle primordial de la biologie moléculaire.

Carcinome à cellules chromophobes du rein : à

propos de quatre observations

ABBES K (1), AYADI L (1), GOUIAA N (1), FAKHFAKH H (2), BAHRI I (1), SELLAMI A (1), MAKNI S (1), MHIRI N (2), SELLAMI-BOUDAWARA T (1)

(1) Laboratoire d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques, (2) Serviced’Urologie, CHU Habib Bourguiba Sfax.

Introduction : Le carcinome à cellules chromophobes (CCCR) durein est rare, représentant 5 % des tumeurs épithéliales du rein ; lediagnostic différentiel peut se poser avec l’oncocytome et le carci-nome à cellules claires du rein.

Patients et méthodes : Nous rapportons quatre observations deCCCR du rein colligées sur une période de 5 ans (2000-2005). Uneétude morphologique des caractères architecturaux et cytologiques aété réalisée. Certains paramètres, principalement l’architecture tu-morale, le pourcentage de cellules éosinophiles, la présence ou nonde contingent sarcomatoide et de calcifications ont été étudiés. Une