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Tzvetan Todorov Perspectives sémiologiques In: Communications, 7, 1966. pp. 139-145. Citer ce document / Cite this document : Todorov Tzvetan. Perspectives sémiologiques. In: Communications, 7, 1966. pp. 139-145. doi : 10.3406/comm.1966.1101 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1966_num_7_1_1101

Tzvetan Todorov - Perspectives sémiologiques

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Tzvetan Todorov - Perspectives sémiologiques

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Tzvetan TodorovPerspectives smiologiquesIn: Communications, 7, 1966. pp. 139-145.Citer ce document / Cite this document :Todorov Tzvetan. Perspectives smiologiques. In: Communications, 7, 1966. pp. 139-145.doi : 10.3406/comm.1966.1101http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/comm_0588-8018_1966_num_7_1_1101Tzvetan Todorov Perspectivessmiologiques Jesuis, pour autant que je sache, un pionnier 1ou plutt un dfricheur dans cette tche de clarifier etde dgager ceque j'appellerai la smiotique, c'est--dire l'tude de lanature etdes varits fondamentales des smioses possibles ;et je trouve ce terrain tropvaste, cetravail tropgrand pour un premier venu...Ainsi crivait Pierce lafindu sicle prcdent.Aujourd'hui,son esprit peut dormir tranquille:la solitude ensmiologie n'existe plus.Deuxconfrences,auxquellesprirentpartunecinquantainede savantssesonttenuescesderniresannes,l'uneenU.R.S.S.,l'autre aux Etats-Unis ;etpour1966,on annonce Varsovie le premier Congrs InternationaldeSmiologie. Le livrequi nous donne des renseignements surla confrence sovitique estintitulSymposiumsurV tudestructuraledessystmesdesignes *et contientlesrsumsdesrapports(publis avantlaconfrence).Cesrapports,aunombredetrente-neuf,sontrpartisenseptgroupes:1)La languenaturellecommesystmedesignes.2)Lesystme designesde l'critureetledchiffrement.3)Lessystmesdecommunicationnon- linguistique.4)Les languesartificielles.5)L'tudede lasocit selon des modles.6)L'art commesystme smiologique.7)L'tudestructurale et mathmatiquedesuvreslittraires. La confrenceinterdisciplinairequi s'est tenue l'Universit d' Indiana en 1962achoisi un domaineplus troit,la paralinguistiqueetla kinsie. Le volume intitul Approches de la smiologie 8contientles actes complets ducongrs:rapportsetdiscussionsqui lessuivirent.Lesrapportsconcernentles cinqmatiressuivantes:psychiatrie(P.Oswald,Comment 1. En fait, leterme smiotique apparat dans son senscontemporain deux sicles plus tt,etson crateur est JohnLocke. 2. Simposium postrukturnomuizuchenijuznakovyx sistem,Tezisi dokladov, Moscou, 1962,160p. 3. ApproachestoSemiotics,CulturalAnthropology ;Education ;Linguistics ;Psychology,d.byTh. A.Sebeok,A.S.Hayes, M.C. Bateson(JanuaLinguarum, Series Maior, XV): Mouton& Co., La Haye, 1964, 294 p. 139 Tzvetan Todorov lepatientcommuniquesursamaladieavecledocteur),psychologie (C.MahletG,Schulze,Recherchespsychologiquesdansledomaine extralinguistique),pdagogie(A.Hayes,Paralinguistiqueetkinsie: perspectives pdagogiques)anthropologiesociale(W.La Barre,Para- linguistique,kinsieetanthropologiesociale)etlinguistique(E.Stan- kiewicz, Problmes du langage motif ).Le volume s'achve sur le texte deMargaretMead Vicissitudesdel'tudedelacommunication totale quifaitle bilan de la confrence. A premire vue, lesdeux confrences paraissent trsdiffrentes.Du ct amricain, cinq grands rapports,des bibliographies couvrant des centaines de titres,desdiscussions rapportes avecminutie.Du ct russe,denombreuxrapportsdonnentpluttl'impressiondeprojetsquedetravaux termins.L,lasmiologien'tonne personne,onl'acceptesansenfaire unproblme ;ici,chaquersumestunmanifesteetunervlation.La confrenceamricaineaunetrsforteteinteempirique:onnousdcrit sanscessedesobservationsetdestests,les .questionsthoriquessont peinesouleves,onsetienttoutprsdelamatire.Parcontre,tousles participants dela confrencesovitique secroient obligsdeprsenter un rsumde Ch.Morrisou deJakobson ;l'accentestmissurlectthoriquedes problmes ;et curieusement,c'est l'approche des Sovitiques qui est beaucoup plusformelle,sinon formaliste.Danslescas oune comparaison est possible,cette secondeattitude servle plusfconde:W.La Barre donnedemultiplesexemplesde lasignificationdesgestes,maisce n'estqu'uneenumeration ;tandisqueletextedeVolockaja,Nikolaeva, Segal, et Civjan propose sur la mme question une synthse qui ouvre des perspectivesbeaucoupplus intressantes.De mme, Birdwhistell(Approaches,p.230)se refuse tudier systmatiquementl'tiquette cause de soncaractrehtrogne ;l'approchefonctionnelle,cependant,apermis T.Civjan deconsacrer l'tiquette undes textesles plusconvaincants dusymposiumrusse. Malgrcesdiffrencessuperficielles,biendesproblmescommunsse posent.Ilest remarquer que tousces problmesconcernent le statutet les principesde lasmiologie ;onpourrait mme les ramener une seule question:quellessont(ouseront)leslimitesdel'tudesmiologique? Nous essayeronsdeconsidrerquelques-unesdeces limites, tellesqu'elles onttdiscutesau coursdesdeuxconfrences. 1.Signesetsymptmes. La smiologietudie lessignifications quirelventdelaculture etnon de lanature ;mais ya-t-il,dans notre socit, une communication qui ne soit pas priseencharge par des formesconventionnelles, propres chaque cultureparticulire ?Ceproblmeapparatdsqu'onlitlesdiscussions amricainessurlapsychiatrieetl'anthropologiesociale.L'tudeminutieusedessymptmes enmdecine(lasmiologie mdicale)prouve qu'on 140 Perspectives smiologiques peut dcouvrir un schma culturel dans les cas que l'on considrait comme purement naturels :le malade tend inconsciemment vers certainsstrotypes pour se fairecomprendre par le docteur ou par ceux qui l'entourent. LesIndiensde deux tribus voisines ne toussent pas de lamme manire, chaquetouxaunsensparticulier(p.42).MargaretMeadconclutque le comportement entier est model (patterned) ds le jour de la naissance et qu* on ne peut pas parler d'vnements purementspontans ds qu'ils apparaissent plus qu'une fois(p. 43). La smiologie et la biologie ne sauraientse. diviserle champ de lacommunicationensignesetsymptmes ; ils'agit plutt d'une diffrence de niveau etde point de vue. La nature provoqueledsirdecommunicationmaislacommunicationelle-mme esttoujourssociale.Ainsi,lesystmede communicationutilispar le malade pour informer le docteur de sa maladiesedistingueraitdesautres systmesnon par son caractre naturel, mais, comme le remarque justement Ostwald,par lefaitquenil'metteurnilercepteurnesaventpar avance quelcodetransmettral'information significativesurla maladie (p.12). Cetteconclusions'imposeavecd'autantplusd'videnceproposdes gestesconventionnelsouducomportementquotidien:leurcaractre naturel ou mme motiv est une illusion.Les exemples citspar W La Barreensont, unepreuveconvaincante.Onpeutpartird'unsignifiant identique (p. ex. montrer sa langue), et trouver les signifis les plus contradictoireschez lesdivers peuples ;ou inversement,partir d'un signifi(tel que la satisfaction)pour voir lesformesmultiples qu'il peut prendre dans lesdiffrentespartiesdu monde.Lespsychologues essayaient de voir une motivation naturelle l'inclinaison affirmative de la tte:ce serait le geste dePenfantcherchantl'air.Ilsuffitcependantdequitterl'Europeoccidentale,pour s'apercevoir que le mme signe peut dsigner la ngationou quel'affirmationtrouvebiend'autresformes(p.ex.courberlementon d'une certaine faon, Ceylan).Il n'y a pas de gestes naturels :ales gens marchentdiffremmentdanslesdiffrentessocits (p.195).Une toute autrequestionestdesavoirsiceshabitudessontinnes(hrites)ou apprisesau coursdel'ducation :dansles deux cas,elles restent caractristiquesd'unesocitdonne. 2.Expression systmatiqueetexpressionindividuelle Uneautrelimiteestposela smiologiepar lespsychologues.Elle estformuleclairementdanslePost-scriptumdurapportdeG.Mahl etG. Schulze, les rapporteurs de la session sur la psychologie. Il y a, leur avis,unenetteopposition entrel'approchedes linguistesetdesanthropologues,d'unepart,etcelledes psychologues,d'autre part. Lespsychologues s'intressent la faon dont un individu exprime sesmotions ;la personnalit tant une unit qui se suffit elle-mme, tout doit treconsidr danssaperspective.Par contre, leslinguistesetlesanthropologues 141 Tzvetan Todorov tudientlecomportementhumaindanssesschmas,danssesmodles typiques ;ilsnes'intressentqu' lafonctioncommunicativedu comportement. Lasolution quiestproposeceproblmepar lesauteursamricains rappelle de prs les formules auxquelles on arrive enFrance pour rsoudie le conflit entrestructuralisme ethermneutique :les tudesanthropologiques(linguistiques, etc.)doivent prcder les tudespsychologiques quitrouverontplacedanslecadreesquissparlespremires.Celles-l prparentleterrainpourcelles-ci,ellesleurvitentlesgrosseserreurs d'interprtation :les cas o l'on attribuerait l'individu ce qui relve d'une structuresociale.Lechampquecesauteursserserventnousparat cependanttroptroitpourconstituerl'objetd'unescience.Dcrirela partie idiosyncrasique ducomportement individuel (ou lasignificationde tel symbole) estune tcheadmissible pour le mdecin pratiquant, pour le romancier,larigueurpourl'essayiste.Ilestd'ailleursdouteuxqu'on puissearriverdcruececomportementcommeunedviationdela norme statistique. Et la psychologie telle qu'elle est prsente la confrence pourraitsans doutese sortir de l'tat peu enviable dont tmoigne le rapportdes deux psychologues,ense dirigeant versl'tudedes moyens conventionnelsdel'expressionhumaine. 3.Choixd'uncadregnral. Lasmiologieest unesciencepostule avantqu'elle n'existe.Parconsquent,ses principales notions ne viennent pas d'une ncessit empirique maissontposesapriori.Laplupartdesauteurssovitiquessefondent sur leschmaproposparMorrisquiattribueausigne troisfonctions: smantique,syntactique etpragmatique.Aucun de ces auteurs nediscute l'utilitde ceschma pourla recherche ;seulI."Revzin propose une quatrimenotion de base en se fondantsur la distinction logique entre sens etrfrence:c'estlafonctioncatgoriellequireprsenteunrapport troistermes:le signeArapporte l'objet O lacatgorieC(p.18). Beaucoupd'auteursrussesseserventdumodledeJakobsonquipose sixfonctionspourchaque signe ;cemodleest utilisgalementparles auteurs amricains. Revzin propose nouveau une fonction supplmentaire qu'il appelle fonction de la parole etqui correspond 1'effet par vocation:elleseitmontrer l'appartenancedel'metteur ungroupe social (p. 34). Stankiewicz {Approaches, p.267) remarque que les fonctions phatique,mtalinguistiqueetpotiquenepossdentpasdesignifiants propres et qu'elles nesont donc pastransmisespardes lments du code. Ce modle trouve, en tout cas, une excellente application dans le texte dj cit de Volockaja et al. sur lelangage des gestes. Les auteurs amricains sont moinsexplicites quant au cadre thorique choisi,mais tendent plutt verslalinguistiquestructuralequeverslaphilosophieoulalogique. A.Hayesnumre les notionsdebase pour l'tudede la kinsie(lacom- 142 Perspectives smiologiques municationpargestesoumouvements):kine,kinme,allokine,kin- morphe,allokinmorphe,etc.(p.159) h Icisedessineundesgrandsdangersquiguettentlasmiologie.Pour tablirsesnotionsfondamentales,lasmiologiearecoursl'exprience d'une autre science (la linguistique).Il sufft par consquent qu'on prouve, enlinguistique,l'inefficacitdecertains termesouprincipes,pour que la smiologie se voit galement oblige de transformer sastructure.Vus la lumire du dveloppement rcent en linguistique (la grammaire generative deN.Chomsky),laterminologieetledcoupagedcritsparHayesse rvlent comme tout faitinadquats puisque faisant partie d'un modle purementtaxinomique.La smiologie doitquittercettatdedpendance sielle veut cesser d'tre une science auxiliaire ;son but ne peut pas selimiter la recherchede ce quicorrespond,dans desdomainesdivers, auxphnomneslinguistiquesdjconnus:notreconnaissancedeces domainesn'enestgure avance.Et c'estplutt partirdesautressystmesde significationque nous pourronsreconsidrer le langageet rviser certainesdenosconceptionssonsujet(pensonslafaondonta procdR.Jakobson). 4.L'objetdestudessmiologiques. Nousavons cherch, jusqu' prsent, prouverque la smiologie avait desdroitssurplusieursdomainestudisactuellementpard'autres sciences ;maissinousnoustournonsmaintenantverscequiconstitue, donc,sonobjet,nousnousvoyonssvrementpunisdenotreavidit. La smiologie est submerge par les matires qu'elle peut tudier car celles- ci neconnaissent pasde limites:il se trouveque toute activithumaine estsignificativeetqu'ellesertlacommunication ;Hayesleremarque justement :Comme tous les phnomnes de la nature, aucun mouvement, aucune expression ducorps ne sont sanssignification dans le contexte o ilsapparaissent.Mmequand ilsetait,mmequand ildort,l'homme continue communiquer (Pierce avait raison d'tre effray).Une fois donc les tudes smiologiques runies,ilfautcommencer les diviser.Les deux confrencess'ensontoccupes,etellesonttabli lesdivisionsquenous avonssignalesaudbut. On peut, sanscourir de grandsrisques, distinguer deux groupesprincipaux d'tudessmiologiquespossiblesquenousappeleronsrespectivement les codes et les systmes de communication .Le premier runirait tous les langages au sens propre; c'est--dire le langage articul, les systmes decommunication fondssur lesautressens(tactiles, par gestes,leslangagessiffles,tambourins,etc.),leslangagesartificiels(documentaires, 1.Le texte de Volockaja et al. indique correctement, notre avis, que le langage des gestes ne connat pas la hirarchie des niveaux (p.70). 143 TzvetanTodorov logiques)etlazoosmiotiquex.Lalinguistiqueactuellen'tudie(ou n'tudiait) pas tous les problmes du langage ;cequi a fait surgir la para- ou trans-linguistique .Celle-ci s'occupe des grands segments du discours, ds fonctions autres que la fonction rfrentielle, de l'criture ;ses mthodes sont purementlinguistiques etsesrsultats,positifs(cf.le texte de Stan- kiewicz dans Approaches oucelui deV.Ivanov sur les fonctionsdes abrviations,dansSymposium).Laparalinguistique,parconsquent,ne faitqueprparerpourlalinguistiquedesterrainsquecelle-cinglige encore.Lesautressystmesconventionnelsdecommunicationn'offrent pas,malheureusement,ungrandintrt.Iciletravailduchercheurse rduit une lexicographie:ilfaut runiretdcrire leplusgrand nombre possible d'actessignificatifs(p.ex.degestes).Cessystmesnepossdent pasdesyntaxe(oupresque) ;laseuleloiqu'onarrivedcelerjusqu' maintenant est celle d'une ncessit de redondance : chaque moment, on utilise plusieurs signes pour exprimer la mme chose (en partie, cause de lapolysmiedecessignes). Lesecondgrouped'tudessmiologiquess'occuperaitdesdiffrents modles de comportement social, comportement qui sert la communication maisquineluiestpasexclusivementdestin.Cesmodlessonttudis pourl'instantpardesdisciplinesdiffrentes:l'ethnologie,lasociologie, lapsycho-sociologie, l'esthtique.Les rapports qu'ellesentretiennentavec lalinguistiquesontd'untoutautregenreetl'emploidumotlangage est ici unefigurederhtorique.On sefondesurle faitquelesdiffrents phnomnes possdent un caractre significatif etqu'ils sont, d'autre part, dots d'une structure. Ces ressemblances avec le langage autorisent l'application desmthodes dveloppesenlinguistique, discipline quisertici de mdiateurentrecessciencesetlalogiqueoul'pistmologie.L'emploi modrdes techniques linguistiques a donn etdonne encore des rsultats satisfaisants ;c'estlecas(dansSymposium)destudessurl'tiquette (Civjan), surlacartomancie (Lekomceva etUspenskij), sur lamythologie despeuplesprimitifs(Segal ;IvanovetToporov), surlesritesreligieux (GerasimovetPjatygorskij). La discussion, de l'esthtique en termes smiologiques pose davantage de problmes.Lespremires tentativesdansce sens datentde l'avant-guerre mais le stade des gnralitsn'a toujours pas t dpass.La pratique suggrequ'il vaut mieux partir de l'tude de chaque artenparticulier.L'analyselittraire semble profiter,jusqu' prsent, de la plusgrande attention. Le texte de Ju. Shcheglov Vers la construction d'un modle structural des nouvelles surSherlock Holmes se fondesurl'analysefonctionnelleprconise par Propp ;maisletravail n'estpas terminetseuluncadre assez gnralnousestpropos. A cheval entre ces deux types d'tudes, la smiologie n'a pas une position 1.Pour une vue d'ensemblesur celle-ci, voir lelivre deTh. A.Sebeok Zoosemiotics, TheM.I.T.Press,Cambridge(enprparation). 144 Perspectivessmiologiques enviable dans aucun des cas, bien que pour des raisons diffrentes:dans le premier cas,parceque lechampesttrophomognepour laisser place uneautresciencequelalinguistique ;dansledeuxime,parcequele champ est trophtrogne pour qu'une unification complte lui soit profitable(pensonsl'influence nfastedu caractre interdisciplinairequ'ont ces confrences amricaines o les spcialistes doivent parler la langue des non-spcialistespour sefairecomprendre). Lesperspectivessmiologiquessont-ellesaussisombresqu'ellesnous ont soudain apparues ? Elles le sont dans la mesure o la smiologie cherche isoler unchampqui lui soitpropre ;dansla mesureoellesesatisfait ,denommerdesphnomnesbienconnusdetermeslinguistiques.Aprs avoirditquetoutel'activithumaineestsignificativeetqu'ellerelve de lasmiologie,on n'a encoreriendit.Et pour faireun pasenavant, il nesuffit pas d'employer les mots signifiant et signifi ,morphme ettraitdistinctif . Cesperspectivesnousparaissentbeaucoupplusprometteusesdansle cas o le rle de la smiologie se rduit donner un cadre gnral ou quelquesprincipesfondamentaux.Cesprincipespeuventtablirl'unitdes sciences humaines actuelles, mais non pas prescrire la forme que prendront lesrecherchesdanschaque domaineparticulier.Unirlapsychologie,la sociologie,lamusicologie,lapotiqueenuneseulescienceetl'appeler smiologien'estpasuneconditionncessaireleurprogrs ;par contre, chacunedecesdisciplinespeutprofiterd'uneexplicitationetd'uneformulationplus prcise de sespostulats dans lecadre smiologique. Le rle que nous lui accordons est proche, on le voit, de celui d'une pistmologie. C'est peut-treainsi qu'onarrivera abandonnerle conditionnel etles verbesmodaux,enparlant delasmiologie :on n'aque tropentenduce qu'elle veut, peut ou doit nous faireconnatre.Il est temps de commencer employer l'indicatif etdedirecequ'elleest K TZVETANTODOROV UniversitdeSofia. 1.Jetiens remercier ici Madame le Professeur M. R.Mayenowa d'avoir mis ma disposition unephotocopie duSymposium. 145 10