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S32 ADF 2013 immunitaires (vitiligo, psoriasis). Aucune dermatose réactionnelle n’a été retrouvée. Discussion.— Les manifestations dermatologiques au cours de la maladie de Crohn sont variées. Elles sont classées grossière- ment en cinq groupes. On distingue les lésions granulomateuses spécifiques de la maladie de Crohn, le groupe des dermatoses auto-immunes, les dermatoses réactionnelles, les maladies en rapport avec les carences nutritionnelles et les manifestations cuta- nées secondaires aux traitements rec ¸us. Malgré l’effectif limité de nos patients, nos résultats illustrent la fréquence des lésions spécifiques retrouvées chez plus que 35 % des cas et des manifesta- tions cutanées secondaires à la prise médicamenteuse retrouvées chez la moitié des cas. Cependant, contrairement aux données de la littérature, nous n’avons noté aucun cas de dermatoses réactionnelles tels qu’un pyoderma gangrénosum ou un erythema elevatum. Conclusion.— Les manifestations dermatologiques au cours de la maladie de Crohn sont assez fréquentes et peuvent être très gênantes pour le patient. De ce fait, il est primordial d’effectuer un examen dermatologique pour chaque patient porteur de la maladie de Crohn afin de les traiter et de soulager les malades. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.402 F26 Le syndrome H, un diagnostic à ne pas méconnaître C. Demongeot-Caraux , A. Soria , S. Barete , C. Francès Service de dermatologie, hôpital Tenon, Paris, France Auteur correspondant. Molho-Pessach et al. ont individualisé le syndrome H dans une publication de 2008 rapportant les caractéristiques de dix patients d’origine arabe présentant des placards hyperpigmentés indurés symétriques des membres inférieurs et, pour certains, une infiltra- tion pelvienne, une hypoacousie, une petite taille, des anomalies cardiaques, une hépato-splénomégalie et un hypogonadisme. Une femme de 22 ans d’origine marocaine consultait en 2007 pour l’apparition à 17 ans de nappes hyperpigmentées asymptomatiques inesthétiques des faces internes de cuisses s’étendant progressi- vement. Elle avait une surdité de l’oreille gauche diagnostiquée à quatre ans. Elle n’avait pas d’antécédent familial notable. Les dermocorticoïdes et l’hydroquinone avaient été inefficaces. À l’examen, cette patiente en bon état général de 1,58 m avait une infiltration hypodermique bilatérale des cuisses et du petit bassin surmontée de vastes placards hyperpigmentés sur une peau plissable et un blindage des régions inguinales englobant les aires ganglionnaires. Il n’y avait pas d’organomégalie ni d’adénopathies périphériques. La biopsie profonde montrait une hypodermite scléreuse et un infil- trat lymphoplasmocytaire avec quelques mastocytes. L’échographie et l’IRM des cuisses et du bassin montrait un épaississement du tissu sous-cutané sans anomalie des fascias ni signes de myosite, sans adénopathies pathologiques. Il n’y avait pas d’hépatosplénomégalie échographique. La patiente avait une carence martiale sans argument pour un saignement occulte sur les explorations, une hypergammaglobulinémie polyclonale à 19 g/L, des anticorps anti-nucléaires à 1/160 sans autre anomalie immunologique. Les sérologies borréliose, leishmaniose et syphilis étaient négatives. Une antibiothérapie d’épreuve dans l’hypothèse d’une borréliose tertiaire était inefficace. Le diagnostic de morphées profondes était retenu. Après avoir été perdue de vue plusieurs années, la patiente reconsultait en 2012, enceinte de son deuxième enfant, en raison de l’extension des placards hyperpigmentés scléreux, symétriques, touchant les cuisses, les jambes et les fesses. Le diagnostic de syndrome H était alors suspecté devant l’origine ethnique, l’aspect lésionnel, le caractère symétrique et évolutif des placards indurés hyperpigmentés apparus au cours de la deuxième décennie, l’infiltration pelvienne et les signes associés (surdité, petite taille). Une analyse génétique (en attente) était demandée dans le centre de référence. Le syndrome H est une maladie à transmission autosomique réces- sive secondaire à des mutations du gène SLC29A3 codant la protéine de transport nucléotidique hENT3. Encore peu connu et rare, le dia- gnostic est difficile. Aucun traitement spécifique n’est disponible. Le diagnostic de morphées profondes figurant parmi les diagnostics différentiels de syndrome H, poser ce diagnostic devrait permettre d’éviter au patient un traitement immunosuppresseur probable- ment inefficace et de proposer un conseil génétique adapté. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.403 F27 Un cas de périartérite noueuse cutanée atypique chez une malgache F.A. Sendrasoa a,, I.M. Ranaivo a , M.N. Raberahona a , F. Andrianjafison a , L.S. Ramarozatovo a , N.S. Randrianjafisamindrakotroka b , F. Rapelanoro Rabenja a a USFR dermatologie hôpital universitaire Joseph Raseta Befelatanana, Antananarivo, Madagascar b UPFR anatomie-pathologique hôpital universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, Antananarivo, Madagascar Auteur correspondant. Introduction.— Les formes localisées comme une atteinte cutanée siégeant au niveau des membres sans atteinte viscérale de la périar- térite noueuse (PAN) sont rares. Nous rapportons ici un cas de PAN cutanée, de présentation atypique chez une malgache. Observation.— Il s’agit d’une femme de 26 ans venue en consul- tation pour des lésions du membre inférieur évoluant depuis deux mois. Initialement, il s’agissait d’une lésion érythémato-maculeuse en plaque douloureuse, prurigineuse. La patiente n’avait pas d’antécédents particuliers. L’examen cutané révélait une lésion érythémateuse en plaque infiltrée, déprimée, lisse, indurée, de 10 cm × 8 cm, à extension centrifuge, bordée d’une fine desquama- tion en collerette siégeant au niveau de la face antéro-interne du tiers inférieur de la jambe droite. Le diagnostic de PAN cutanée a été retenu par la biopsie profonde de la lésion. La recherche d’une atteinte systémique autre que cutanée de sa PAN était négative. Une évolution favorable des lésions cutanées est observée au bout de deux mois d’une corticothérapie à une dose de 1mg/kg par jour. Discussion.— Notre cas est particulier par sa présentation clinique inhabituelle sous forme de plaque infiltrée indurée et son évolution rapide, différente d’un nodule sous-cutané et d’un purpura pété- chial infiltré souvent révélateurs d’une périartérite noueuse. Au début, nous avons pensé à une maladie de Weber-Christian mais le bilan pancréatique était tous normal. La biopsie cutanée profonde révélant une hypodermite à prédominance septale avec vasculite tranchait le diagnostic d’une PAN. Conclusion.— La PAN cutanée est rare. Elle est de pronostic habi- tuellement bénin, néanmoins nécessitant une surveillance au long cours afin de rechercher des manifestations systémiques. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.404 F28 Sarcoïdose cutanéo-pulmonaire a présentation atypique J. Téclessou a,, H.G. Yédomon a , P.A. Wachinou b , H. Adégbidi a , F. Atadokpédé a , C. Koudoukpo c a Faculté des sciences de la santé de Cotonou, Cotonou, Bénin b Faculté de médecine de Parakou, Parakou, Bénin

Un cas de périartérite noueuse cutanée atypique chez une malgache

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mmunitaires (vitiligo, psoriasis). Aucune dermatose réactionnelle’a été retrouvée.iscussion.— Les manifestations dermatologiques au cours de laaladie de Crohn sont variées. Elles sont classées grossière-ent en cinq groupes. On distingue les lésions granulomateuses

pécifiques de la maladie de Crohn, le groupe des dermatosesuto-immunes, les dermatoses réactionnelles, les maladies enapport avec les carences nutritionnelles et les manifestations cuta-ées secondaires aux traitements recus. Malgré l’effectif limitée nos patients, nos résultats illustrent la fréquence des lésionspécifiques retrouvées chez plus que 35 % des cas et des manifesta-ions cutanées secondaires à la prise médicamenteuse retrouvéeshez la moitié des cas. Cependant, contrairement aux donnéese la littérature, nous n’avons noté aucun cas de dermatoseséactionnelles tels qu’un pyoderma gangrénosum ou un erythemalevatum.onclusion.— Les manifestations dermatologiques au cours de laaladie de Crohn sont assez fréquentes et peuvent être très

ênantes pour le patient. De ce fait, il est primordial d’effectuer unxamen dermatologique pour chaque patient porteur de la maladiee Crohn afin de les traiter et de soulager les malades.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.402

26e syndrome H, un diagnostic à ne pas méconnaître. Demongeot-Caraux ∗, A. Soria , S. Barete , C. Francès

Service de dermatologie, hôpital Tenon, Paris, FranceAuteur correspondant.

olho-Pessach et al. ont individualisé le syndrome H dans uneublication de 2008 rapportant les caractéristiques de dix patients’origine arabe présentant des placards hyperpigmentés indurésymétriques des membres inférieurs et, pour certains, une infiltra-ion pelvienne, une hypoacousie, une petite taille, des anomaliesardiaques, une hépato-splénomégalie et un hypogonadisme.ne femme de 22 ans d’origine marocaine consultait en 2007 pour

’apparition à 17 ans de nappes hyperpigmentées asymptomatiquesnesthétiques des faces internes de cuisses s’étendant progressi-ement. Elle avait une surdité de l’oreille gauche diagnostiquéequatre ans. Elle n’avait pas d’antécédent familial notable. Les

ermocorticoïdes et l’hydroquinone avaient été inefficaces.l’examen, cette patiente en bon état général de 1,58 m avait

ne infiltration hypodermique bilatérale des cuisses et du petitassin surmontée de vastes placards hyperpigmentés sur une peaulissable et un blindage des régions inguinales englobant les airesanglionnaires. Il n’y avait pas d’organomégalie ni d’adénopathiesériphériques.a biopsie profonde montrait une hypodermite scléreuse et un infil-rat lymphoplasmocytaire avec quelques mastocytes. L’échographiet l’IRM des cuisses et du bassin montrait un épaississement du tissuous-cutané sans anomalie des fascias ni signes de myosite, sansdénopathies pathologiques. Il n’y avait pas d’hépatosplénomégaliechographique. La patiente avait une carence martiale sansrgument pour un saignement occulte sur les explorations,ne hypergammaglobulinémie polyclonale à 19 g/L, des anticorpsnti-nucléaires à 1/160 sans autre anomalie immunologique. Lesérologies borréliose, leishmaniose et syphilis étaient négatives.ne antibiothérapie d’épreuve dans l’hypothèse d’une borrélioseertiaire était inefficace. Le diagnostic de morphées profondes étaitetenu.près avoir été perdue de vue plusieurs années, la patienteeconsultait en 2012, enceinte de son deuxième enfant, en raisone l’extension des placards hyperpigmentés scléreux, symétriques,

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ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.403

27n cas de périartérite noueuse cutanée atypiquehez une malgache

.A. Sendrasoa a,∗, I.M. Ranaivo a, M.N. Raberahona a,

. Andrianjafison a, L.S. Ramarozatovo a,.S. Randrianjafisamindrakotroka b, F. Rapelanoro Rabenja a

USFR dermatologie hôpital universitaire Joseph Rasetaefelatanana, Antananarivo, MadagascarUPFR anatomie-pathologique hôpital universitaire Josephavoahangy Andrianavalona, Antananarivo, MadagascarAuteur correspondant.

ntroduction.— Les formes localisées comme une atteinte cutanéeiégeant au niveau des membres sans atteinte viscérale de la périar-érite noueuse (PAN) sont rares. Nous rapportons ici un cas de PANutanée, de présentation atypique chez une malgache.bservation.— Il s’agit d’une femme de 26 ans venue en consul-ation pour des lésions du membre inférieur évoluant depuis deuxois. Initialement, il s’agissait d’une lésion érythémato-maculeuse

n plaque douloureuse, prurigineuse. La patiente n’avait pas’antécédents particuliers. L’examen cutané révélait une lésionrythémateuse en plaque infiltrée, déprimée, lisse, indurée, de0 cm × 8 cm, à extension centrifuge, bordée d’une fine desquama-ion en collerette siégeant au niveau de la face antéro-interne duiers inférieur de la jambe droite. Le diagnostic de PAN cutanée até retenu par la biopsie profonde de la lésion. La recherche d’unetteinte systémique autre que cutanée de sa PAN était négative.ne évolution favorable des lésions cutanées est observée au boute deux mois d’une corticothérapie à une dose de 1 mg/kg par jour.iscussion.— Notre cas est particulier par sa présentation clinique

nhabituelle sous forme de plaque infiltrée indurée et son évolutionapide, différente d’un nodule sous-cutané et d’un purpura pété-hial infiltré souvent révélateurs d’une périartérite noueuse. Auébut, nous avons pensé à une maladie de Weber-Christian mais leilan pancréatique était tous normal. La biopsie cutanée profondeévélant une hypodermite à prédominance septale avec vasculiteranchait le diagnostic d’une PAN.onclusion.— La PAN cutanée est rare. Elle est de pronostic habi-uellement bénin, néanmoins nécessitant une surveillance au longours afin de rechercher des manifestations systémiques.

ttp://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2013.01.404

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. Atadokpédé a, C. Koudoukpo c

Faculté des sciences de la santé de Cotonou, Cotonou, BéninFaculté de médecine de Parakou, Parakou, Bénin