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réactive protéine 80 mg/mL, vitesse de sédimentation : 105 à la pre- mière heure), une cholestase (gammaGT : 971 UI/ml, phosphatases alcalines : 571 UI/ml) et une cytolyse hépatique (ASAT : 145 UI/ml, ALAT : 305 UI/ml). Les radiographies osseuses sont normales. La scintigraphie osseuse met en évidence des hyperfixations juxta corticales en région postéro interne des tibias. LIRM confirme linflammation du périoste associée à des anomalies diffuses de los cortical. Le diagnostic de syphilis est posé par la sérologie (TPHA : 1/163840, VDRL : 256 réa- gines). Sous antibiothérapie, les signes cliniques et biologiques régressent. Quatre mois après la fin du traitement, les douleurs ont complètement disparu et le VDRL est divisé par 32. Résultats. La périostite, atteinte connue de la syphilis secon- daire, semble sous diagnostiquée en raison de son caractère parfois pauci-symptomatique et de la normalité fréquente des radiographies osseuses. Dans les cas décrits avec documentation scintigraphique, la captation de lisotope est majorée [1]. Conclusion. La présence dune douleur osseuse, préférentielle- ment au niveau des os longs ou du crâne, chez des patients ayant des comportements sexuels à risque, doit faire évoquer une périostite syphilitique. La scintigraphie semble être un bon examen pour confir- mer linflammation locale. [1] Veerapen K, et al. J R Soc Med 1985;78(9):7214. CA057 Névrites crâniennes révélatrices dune infection à Cytomégalovirus chez un sujet immunocompétent A. Forster, A.-E. Perrin, M. Almeras, M. Andres, L. Oestreicher, E. Wurtz, F. Pflumio Fédération de médecine interne, centre hospitalier, Saverne, France Introduction. Les atteintes neurologiques sont rares au cours des infections à Cytomégalovirus (CMV). Elles sobservent essentielle- ment chez limmunodéprimé et sont exceptionnelles chez limmuno- compétent. Cas clinique. Un homme de 50 ans, ancien ébéniste, est hospi- talisé pour des vertiges rotatoires et des hémicrânies droites évoluant depuis quatre jours. Lexamen clinique révèle une paralysie faciale périphérique droite associée à un syndrome vestibulaire périphérique droit. Il ny a pas de syndrome méningé. Le patient signale laggrava- tion dune hypoacousie ancienne, confirmée par laudiogramme. La biologie est normale en dehors dune lymphopénie modérée et transi- toire. Il ny a pas de syndrome inflammatoire. LIRM cérébrale et de la base du crâne montre une prise de contraste au niveau du trajet intra-canalaire des nerfs VII et VIII à droite en faveur dune névrite. Lhypothèse diagnostique initiale dun cancer de lethmoïde envahis- sant la base du crâne est écartée. Le patient refuse la ponction lom- baire. Résultats. La sérologie CMV montre une forte élévation des IgG à 1200 UI/ml et la présence dIgM. La recherche dans le sang dADN de CMV par PCR (réalisée 11 jours après le début des symptômes) est négative, mais la recherche de CMV sur lignées cellulaires dans les urines est positive, permettant de retenir le diagnostic dinfection aiguë à CMV. Les sérologies Herpès simplex virus 1 et 2, et varicelle-zona sont également fortement positives, probablement en raison de réactions croisées. Les sérologies toxoplasmose et EBV sont en faveur dune infection ancienne. La sérologie de la maladie de Lyme est négative. Il ny a pas de déficit immunitaire primitif ou acquis (électrophorèse des protéines plasmatiques, dosage pondéral des immunoglobulines et des sous-populations lymphocytaires nor- maux, sérologies VIH 1 et deux négatives). En raison du délai de plusieurs jours entre le début des symptômes et le diagnostic, nous décidons de ne pas instaurer de traitement anti- viral, réputé efficace à la phase très précoce de linfection. Lévolu- tion spontanée est marquée par la régression progressive des signes neurologiques. Discussion. Les infections à CMV sont exceptionnellement symptomatiques chez le sujet immunocompétent. Les atteintes du sys- tème nerveux central ou périphérique semblent particulièrement rares. Daprès notre recherche bibliographique, seuls une dizaine de cas de polyradiculonévrites, de myélites ou de méningo-encéphalites ont été rapportés [1] et nous navons pas retrouvé de publication concernant une infection à CMV avec atteinte de plusieurs nerfs crâniens. Conclusion. Cette observation incite à ajouter le CMV à la liste des agents infectieux responsables de névrites crâniennes. [1] Ben Abdelhafidh N, et al. Rev Med Interne 2006;27:8835. CA058 Un groupe à risque dinfection VIH à ne pas méconnaître : les chauffeurs-routiers C. Jeanjean, L. Geffray, C. Auzary, J.-P. Poynard Service de médecine interne, centre hospitalier Robert-Bisson, Lisieux, France Introduction. Les chauffeurs-routiers en raison de leur vie itiné- rante loin de leur foyer, de la prostitution installée sur les aires dauto- routes et stations de poids lourds, constituent un groupe à risque dinfection VIH. Le dépistage est insuffisant dans cette profession, conduisant à des diagnostics tardifs au stade de sida. Patients et méthodes. Trois observations récemment recueillies dans notre service entre septembre 2006 et janvier 2007 illustrent notre propos. Observation 1 : Un chauffeur routier de 54 ans, marié, est adressé pour ulcération nasale installée depuis six mois, sans diagnostic mal- gré consultation de plusieurs médecins. Il présente un amaigrissement de 15 kg, une candidose buccale, une ulcération stigmatisante de 6 cm de diamètre de la face latérale gauche du nez. (photographie). La pro- fession, lexistence dune thrombopénie, dune lymphopénie, dune hypergamma-globulinémie, conduisent au diagnostic dinfection VIH 1 à un stade dimmunodépression avancée (CD4 à 16/mm 3 , charge virale 4.10 6 copies/ml). Lulcération est un herpès chronique confirmé par PCR. Lévolution est favorable sous traitement. Lépouse nest pas contaminée. Observation 2 : Un chauffeur routier de 51 ans, divorcé, est hospi- talisé pour altération de létat général. Il présente une candidose œso- phagienne, une encéphalopathie VIH débutante, une thrombopénie. Le taux de CD4 est de 25 / mm3, la charge virale de 1,2 10 6 copies/ml. Lévolution est pour linstant favorable sous traitement approprié. Les dernières partenaires sexuelles nont pas été retrou- véesObservation 3 : Un chauffeur routier de 60 ans, marié, est hospita- lisé en réanimation pour pneumopathie interstitielle hypoxémiante. Il sagit dune pneumocystose. Le taux de CD4 est de 80 / mm3, la charge virale de 2 10 6 copies/ml. Lévolution est favorable sous trai- tement spécifique. Le dépistage montre que son épouse est contami- née à un moindre degré dimmunodépression. Résultats. Ces trois observations ont en commun, lâge relative- ment avancé des patients, linconscience vis-à-vis du risque dinfec- tion VIH, labsence de dépistage, le diagnostic tardif au stade de sida. Le risque de transmission conjugale est évident. Conclusion. Les chauffeurs-routiers constituent un groupe cer- tain à risque dinfection VIH. Ce fait est bien connu en Afrique. Linformation et le dépistage sont nécessaires dans cette population. CA059 Lipodystrophies ; infection VIH et antirétroviraux D. Hakem a , T. Hadad b , F. Toumi c , F. Zitouni d , Z. Griene e , A. Amrane e , A. Berrah c a Service de médecine interne, CHU Bab-El-Oued, Alger, Algerie Abstracts / La Revue de médecine interne 28 (2007) S83S160 S105

Un groupe à risque d'infection VIH à ne pas méconnaître : les chauffeurs-routiers

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Abstracts / La Revue de médecine interne 28 (2007) S83–S160 S105

réactive protéine 80 mg/mL, vitesse de sédimentation : 105 à la pre-mière heure), une cholestase (gammaGT : 971 UI/ml, phosphatasesalcalines : 571 UI/ml) et une cytolyse hépatique (ASAT : 145 UI/ml,ALAT : 305 UI/ml).

Les radiographies osseuses sont normales. La scintigraphieosseuse met en évidence des hyperfixations juxta corticales en régionpostéro interne des tibias. L’IRM confirme l’inflammation du périosteassociée à des anomalies diffuses de l’os cortical. Le diagnostic desyphilis est posé par la sérologie (TPHA : 1/163840, VDRL : 256 réa-gines).

Sous antibiothérapie, les signes cliniques et biologiques régressent.Quatre mois après la fin du traitement, les douleurs ont complètementdisparu et le VDRL est divisé par 32.

Résultats. – La périostite, atteinte connue de la syphilis secon-daire, semble sous diagnostiquée en raison de son caractère parfoispauci-symptomatique et de la normalité fréquente des radiographiesosseuses. Dans les cas décrits avec documentation scintigraphique, lacaptation de l’isotope est majorée [1].

Conclusion. – La présence d’une douleur osseuse, préférentielle-ment au niveau des os longs ou du crâne, chez des patients ayant descomportements sexuels à risque, doit faire évoquer une périostitesyphilitique. La scintigraphie semble être un bon examen pour confir-mer l’inflammation locale.

[1] Veerapen K, et al. J R Soc Med 1985;78(9):721–4.

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Névrites crâniennes révélatrices d’une infectionà Cytomégalovirus chez un sujet immunocompétentA. Forster, A.-E. Perrin, M. Almeras, M. Andres, L. Oestreicher,E. Wurtz, F. PflumioFédération de médecine interne, centre hospitalier, Saverne, France

Introduction. – Les atteintes neurologiques sont rares au cours desinfections à Cytomégalovirus (CMV). Elles s’observent essentielle-ment chez l’immunodéprimé et sont exceptionnelles chez l’immuno-compétent.

Cas clinique. – Un homme de 50 ans, ancien ébéniste, est hospi-talisé pour des vertiges rotatoires et des hémicrânies droites évoluantdepuis quatre jours. L’examen clinique révèle une paralysie facialepériphérique droite associée à un syndrome vestibulaire périphériquedroit. Il n’y a pas de syndrome méningé. Le patient signale l’aggrava-tion d’une hypoacousie ancienne, confirmée par l’audiogramme. Labiologie est normale en dehors d’une lymphopénie modérée et transi-toire. Il n’y a pas de syndrome inflammatoire. L’IRM cérébrale et dela base du crâne montre une prise de contraste au niveau du trajetintra-canalaire des nerfs VII et VIII à droite en faveur d’une névrite.L’hypothèse diagnostique initiale d’un cancer de l’ethmoïde envahis-sant la base du crâne est écartée. Le patient refuse la ponction lom-baire.

Résultats. – La sérologie CMV montre une forte élévation des IgGà 1200 UI/ml et la présence d’IgM. La recherche dans le sang d’ADNde CMV par PCR (réalisée 11 jours après le début des symptômes) estnégative, mais la recherche de CMV sur lignées cellulaires dans lesurines est positive, permettant de retenir le diagnostic d’infectionaiguë à CMV. Les sérologies Herpès simplex virus 1 et 2, etvaricelle-zona sont également fortement positives, probablement enraison de réactions croisées. Les sérologies toxoplasmose et EBVsont en faveur d’une infection ancienne. La sérologie de la maladiede Lyme est négative. Il n’y a pas de déficit immunitaire primitif ouacquis (électrophorèse des protéines plasmatiques, dosage pondéraldes immunoglobulines et des sous-populations lymphocytaires nor-maux, sérologies VIH 1 et deux négatives).

En raison du délai de plusieurs jours entre le début des symptômeset le diagnostic, nous décidons de ne pas instaurer de traitement anti-viral, réputé efficace à la phase très précoce de l’infection. L’évolu-

tion spontanée est marquée par la régression progressive des signesneurologiques.

Discussion. – Les infections à CMV sont exceptionnellementsymptomatiques chez le sujet immunocompétent. Les atteintes du sys-tème nerveux central ou périphérique semblent particulièrement rares.D’après notre recherche bibliographique, seuls une dizaine de cas depolyradiculonévrites, de myélites ou de méningo-encéphalites ont étérapportés [1] et nous n’avons pas retrouvé de publication concernantune infection à CMV avec atteinte de plusieurs nerfs crâniens.

Conclusion. – Cette observation incite à ajouter le CMV à la listedes agents infectieux responsables de névrites crâniennes.

[1] Ben Abdelhafidh N, et al. Rev Med Interne 2006;27:883–5.

CA058

Un groupe à risque d’infection VIH à ne pas méconnaître :les chauffeurs-routiersC. Jeanjean, L. Geffray, C. Auzary, J.-P. PoynardService de médecine interne, centre hospitalier Robert-Bisson,Lisieux, France

Introduction. – Les chauffeurs-routiers en raison de leur vie itiné-rante loin de leur foyer, de la prostitution installée sur les aires d’auto-routes et stations de poids lourds, constituent un groupe à risqued’infection VIH. Le dépistage est insuffisant dans cette profession,conduisant à des diagnostics tardifs au stade de sida.

Patients et méthodes. – Trois observations récemment recueilliesdans notre service entre septembre 2006 et janvier 2007 illustrentnotre propos.

Observation 1 : Un chauffeur routier de 54 ans, marié, est adressépour ulcération nasale installée depuis six mois, sans diagnostic mal-gré consultation de plusieurs médecins. Il présente un amaigrissementde 15 kg, une candidose buccale, une ulcération stigmatisante de 6 cmde diamètre de la face latérale gauche du nez. (photographie). La pro-fession, l’existence d’une thrombopénie, d’une lymphopénie, d’unehypergamma-globulinémie, conduisent au diagnostic d’infection VIH1 à un stade d’immunodépression avancée (CD4 à 16/mm3, chargevirale 4.106 copies/ml). L’ulcération est un herpès chronique confirmépar PCR. L’évolution est favorable sous traitement. L’épouse n’estpas contaminée.

Observation 2 : Un chauffeur routier de 51 ans, divorcé, est hospi-talisé pour altération de l’état général. Il présente une candidose œso-phagienne, une encéphalopathie VIH débutante, une thrombopénie.Le taux de CD4 est de 25 / mm3, la charge virale de 1,2106 copies/ml. L’évolution est pour l’instant favorable sous traitementapproprié. Les dernières partenaires sexuelles n’ont pas été retrou-vées…

Observation 3 : Un chauffeur routier de 60 ans, marié, est hospita-lisé en réanimation pour pneumopathie interstitielle hypoxémiante. Ils’agit d’une pneumocystose. Le taux de CD4 est de 80 / mm3, lacharge virale de 2 106 copies/ml. L’évolution est favorable sous trai-tement spécifique. Le dépistage montre que son épouse est contami-née à un moindre degré d’immunodépression.

Résultats. – Ces trois observations ont en commun, l’âge relative-ment avancé des patients, l’inconscience vis-à-vis du risque d’infec-tion VIH, l’absence de dépistage, le diagnostic tardif au stade de sida.Le risque de transmission conjugale est évident.

Conclusion. – Les chauffeurs-routiers constituent un groupe cer-tain à risque d’infection VIH. Ce fait est bien connu en Afrique.L’information et le dépistage sont nécessaires dans cette population.

CA059

Lipodystrophies ; infection VIH et antirétrovirauxD. Hakema, T. Hadadb, F. Toumic, F. Zitounid, Z. Grienee,A. Amranee, A. Berrahca Service de médecine interne, CHU Bab-El-Oued, Alger, Algerie