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Beaugrenelle 11 Rue Gaston de Caillavet 75015 Paris RER C M 6 M 10 JOURNÉE DE LA CULTURE ET DU LIVRE JUIFS 29 ème édition 32 AUTEURS EN DÉDICACE REMISE DU PRIX MJLF CONFÉRENCE-DÉBAT Proust et sa relation complexe avec le judaïsme Dimanche 18 novembre à partir de 11h pour les enfants à partir de 14h pour les adultes Une autre idée de Salon du livre

Une autre idée de Salon du livre - MJLF · « Quand un homme est dans le noir, ... 9h45-12h > Portes ouvertes au Talmud-Tora avec sa directrice, Revital Berger-Shloman ... le village

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Beaugrenelle11 Rue Gaston de Caillavet

75015 Paris

RER C M 6 M 10

JOURNÉE DE LA CULTURE ET DU LIVRE JUIFS

29ème édition

32 AUTEURSEN DÉDICACE

REMISE DUPRIX MJLF

CONFÉRENCE-DÉBATProust et sa relation

complexe avec le judaïsme

Dimanche18 novembre à partir de 11h pour les enfantsà partir de 14h pour les adultes

Une autre idéede Salon du livre

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éditoEvelyne Vitkine

Responsable de la Journée du Livre

« A quoi servent les livres, s’ils ne ramènent pas vers la vie, s’ils ne parviennent pas à nous y faire boire avec plus d’avidité ? » s’exclamait le romancier et essayiste américain Henry Miller. Un beau défi que le Centre Culturel du MJLF cherche à relever à chaque nouvelle édition de sa Journée de la Culture et du Livre juifs avec l’espoir, cette année encore, de vous donner à penser, à découvrir, à comprendre, admirer, vibrer, aimer, rêver, rire et pleurer…

De récits autofi ctionnels, en parcours de vie, de témoignages en romans, de biographies en essais sociologiques, psychologiques ou philosophiques, tous les ouvrages que vous allez découvrir à l’occasion de cette 29ème édition célèbrent à leur façon l’intelligence, la compréhension d’autrui et du monde, reviennent sur le passé et l’Histoire pour mieux éclairer un présent qui semble s’obscurcir.

Plus d’une trentaine d’auteurs ont répondu à notre invitation et viendront écouter vos remarques, répondre à vos questions et dédicacer leurs livres. Ces ouvrages s’adressent majoritairement à un lectorat adulte, mais certains aussi aux adolescents et aux enfants. Autant de cadeaux de Hanouka, de cadeaux d’anniversaire, ou de cadeaux tout court !

Sachez qu’en achetant vos livres (au même prix que dans une librairie), vous contribuez à une mitzva : la libraire Lamartine, notre fi dèle partenaire, rétrocède au MJLF une part de son chiffre d’affaires de la journée, et contribue ainsi au rayonnement et développement de notre Communauté.

Dans l’après-midi (16h à 17h), une conférence-débat portera sur les relations complexes que Marcel PROUST, né d’une mère juive et d’un père catholique, a entretenues avec le judaïsme. Jean-Paul et Raphaël ENTHOVEN, fi ns connaisseurs de Marcel Proust, ont publié en 2013 un Dictionnaire amoureux de Marcel Proust. Ils viendront éclairer la fi gure, la vie et l’œuvre de l’immense auteur d’A la Recherche du temps perdu sur ce thème.

Et quoi de plus logique que de consacrer le traditionnel atelier-cuisine de la fi n de la matinée à la confection de succulentes… madeleines ?! Sylvia GABET, auteur de nombreux livres de cuisine, révélera aux enfants ses secrets de fabrication.

C’est à chacun de vous de faire de cette Journée de la Culture et du Livre juifs un beau et grand moment. Venez nombreux honorer les auteurs qui nous font l’amitié de présenter leurs ouvrages. Amenez vos amis, faites-leur découvrir la vivacité, la bienveillance et l’ouverture d’esprit du MJLF.

« Quand un homme est dans le noir,

il lui suffit de lire un livre pour voir un autre monde »

Samuel Joseph Agnon

RemerciementsRédaction, conception et réalisation de ce programme :

Evelyne Vitkine, Nickie Caro et Sophie Pisterman

A tous ceux qui ont contribué à la préparation de cette journée :Jérôme Elmalek et Stanislas Rigot (librairie Lamartine) ; Julietta Bankhalter, Alexandra Better,

Ariane Bois, Nickie Caro, Danielle Cohen, Mireille Duponthieux, Olga Guislain, Catherine Klein, Dominique Knobler, Annie Konczaty, Michèle Modigliani, Rosette Janszen, Sandrine Schein, Revital Schloman, Catherine Siguret, Sylvia Gabet pour son atelier-cuisine ainsi que Jean-

Paul et Raphaël Enthoven qui nous feront (re)découvrir le grand Marcel Proust.

29e journée de la culture et du livre juifs

Le Centre culturel duMouvement Juif Libéral de Francevous invite à sa

MJLF Beaugrenelleavec la librairie

9h45-12h > Portes ouvertes au Talmud-Tora avec sa directrice, Revital Berger-Shloman

11h > Jeu-concours autour de Marcel Proust avec Nickie Caro pour les 10-12 ans

11h-12h > Atelier cuisine

Après-midi > 29e journée de la culture et du livre juifs

14h > Ouverture de la « Librairie éphémère Lamartine »

14h-19h > 31 auteurs dédicacent leurs ouvrages

15h30 > Remise du «Prix MJLF 2018 du 1er Roman»

16h-17h > Jean-Paul et Raphaël Enthoven racontent Proust

19h > Apéritif de clôture

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LE PRIX MJLF 2018

DU 1ER ROMAN a été décerné à

Adeline Baldacchino pour son livre

Celui qui disait non, paru aux éditions Fayard

en janvier 2018.

Ariane BoisDiplômée de Sciences-Po Paris et titulaire d’un Master à l’Université de New York, heureuse maman de cinq enfants qui ont tous suivi les cours du MJLF, elle a publié sept livres.

Critique littéraire dans la revue Psychologies, Ariane est aussi membre de plusieurs jurys littéraires et Présidente de la Commission des affaires culturelles de la Société Des Gens de Lettres.

Nickie CaroNormalienne, agrégée de Lettres, a publié un roman chez Grasset en 1980, Dans le jardin de mon père, enseignante de Français-Latin-Grec dans le secondaire puis en classes

préparatoires ((HEC, Hypokhâgne et Khâgne). Elle anime un Club littéraire mensuel depuis 2005 (étude en groupe d’un texte classique) et écrit des scénarios de cinéma et de télévision.

Danielle CohenEn charge de la Journée du Livre au MJLF pendant près de 20 ans,a occupé plusieurs postes à responsabilités dans des maisons d’édition : Casterman, Hachette,

Nathan, Franco Panini Editore, avant de créer son propre cabinet de conseil. Très sensible à la découverte de nouveaux talents, elle aime « détecter les pépites qui feront peut-être les grands auteurs de demain. »

Pierre Guini Fondateur et directeur de l’Ecole d’Ecrivains (la première école d’écriture et de littérature par correspondance), 1er Prix des Arts et Lettres de France en 1994, membre

du MJLF, a publié deux ouvrages, Contretemps en 2004 et Mélanie m’attend en 2018. Accompagner les auteurs en devenir reste sa grande passion, car, dit-il, « il y a en chacun d’entre nous un livre à écrire. ».

Annie KonczatyDiplômée d’un Master en droit des affaires, a été responsable juridique pendant de nombreuses années au sein d’un établissement fi nancier. Membre du MJLF depuis sa création,

participe depuis quelques années à la Journée du livre. Passionnée de lecture, éclectique dans ses goûts, aime la découverte d’auteurs qu’elle ne connaît pas.

Evelyne VitkineDiplômée du CELSA, responsable de la Journée du Livre, nourrit une passion pour la lecture, dont elle a su transmettre le goût à ses enfants, dont deux d’entre eux ont

fait de l’écriture, leur métier. A contribué à un ouvrage collectif Qui est-il ton Dieu ? : Des juifs et des chrétiens s’interrogent sur l’Alliance (2003) et assuré pendant quelques années la rédaction en chef de Tenou’a.

Catherine SiguretAncienne élève de khâgne au Lycée Louis le Grand et titulaire d’un DEA de philosophie, elle est auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, fi ctions et essais en noms propres, ou

témoignages et essais médicaux co-signés écrits pour le compte d’autrui. Inlassable auditrice de la vie des autres, elle reste une inlassable lectrice des livres des autres.

Adeline Baldacchino Celui qui disait nonFayard, janvier 2018

Catherine Bardon Les déracinés Les escales, mai 2018

Sarah Emmerich La suivanteFlammarion, février 2018

Sabyl Ghoussoub Le nez juifL’Antilope, mars 2018

Richard Malka TyrannieGrasset, janvier 2018

CINQ ROMANS EN LICE

SEPT JURÉS

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à partir de11h

MARCEL PROUST RACONTÉ AUX ENFANTS

Nickie Caro, professeur de Lettres, initiera les élèves du Talmud Tora à l’univers proustien, par le biais de quelques anecdotes sur l’enfance de Marcel Proust. Elle évoquera ses souvenirs de vacances dans le village fi ctif de Combray tels qu’il les raconte dans Du côté de chez Swann, des vacances semblables à celles que le petit Marcel a effectivement passées en compagnie de son frère Robert dans la maison de leur grand-tante Elisabeth à Illiers.La séance se poursuivra par un jeu-concours, doté de petits cadeaux !

MARCEL PROUST VU PAR JEAN-PAUL ET RAPHAËL ENTHOVEN

Entre les fanatiques proustiens toujours en quête DU détail et dont l’adoration confi ne au fétichisme et la masse de lecteurs n’osant s’aventurer dans cette écriture foisonnante, Jean-Paul et Raphaël ENTHOVEN, auteurs du Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, se sont frayé un chemin clair et attractif pour nous guider dans cette œuvre.Lors de cet échange, ils s’intéresseront au rapport complexe que Proust entretint toute sa vie avec sa judéité et son judaïsme. Par sa mère, Jeanne Weil, il est juif. Par son père, Adrien Proust, il appartient à cette bourgeoisie catholique parisienne du début du XXème baignant dans ce vague antisémitisme social, dit « de bon aloi»...C’est cette fracture dont nous converserons avec ces deux fi ns connaisseurs de Proust.

Buste de Marcel Proust érigé à Cabourg-Balbec, en 2017. En arrière-plan, le Grand Hôtel où il séjourna tous les étés pendant sept ans et se lança dans l’écriture d’A la Recherche. « Ayant appris qu’il y avait, à Cabourg, un hôtel, le plus confortable de toute la côte, j’y suis allé. Depuis que je suis ici, je peux me lever et sortir tous les jours, ce qui ne m’était pas arrivé depuis six ans. »

La journée de la culture et du livre juifs célèbre

Marcel Proust« Si je suis catholique comme mon père et mon frère, par contre, ma mère est juive »Marcel Proust à Robert de Montesquiou (Corr., II, 66)

« Ils ont tous oublié que je suis juif, moi pas »Marcel Proust à Emmanuel Berl (cité par Patrick Modiano)

Une relation complexe au judaïsme

Jean-Paul Enthoven

Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et

titulaire d’un DES de droit public et de sciences politiques, Jean-Paul Enthoven est éditeur et critique littéraire. Il a notamment publié deux essais, Les enfants de Saturne et La dernière femme et quatre romans, Aurore, Ce que nous avons eu de meilleur, L’hypothèse des sentiments. Saisons de papier a obtenu en 2016 le Prix de la Critique de l’Académie Française.

Raphaël Enthoven

Normalien, agrégé de philosophie, Raphaël Enthoven

consacre une partie de sa vie à l’enseignement. Chroniqueur à la radio, à la télévision et dans la presse écrite, il est aussi l’auteur de nombreux ouvrages. Parmi les plus récents : Anagrammes pour lire dans les Pensées (2016), Little Brother (2017) et Morales provisoires (2018).

Jean-Paul & Raphaël Enthoven16h Synagogue

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Dictionnaire amoureux de Marcel ProustDans ce Dictionnaire amoureux, les auteurs ont pris un parti peu classique, en pointant, pour notre plus grand plaisir, des angles souvent inédits : de « A » comme Agonie, à « Z » comme Zinedine de Guermantes, de

Datura à Rhinogoménol, de Kabbale à Asperge, de Plotin à Schopenhauer ou Walter Benjamin, ils se sont amusés à parler du Proust qu’ils vénèrent depuis toujours, de sa biographie autant que de son génie d’écrivain. De nombreux extraits de correspondance et de l’oeuvre elle-même sont reproduits dans ce Dictionnaire aussi savant que divertissant,qualifi é par les auteurs eux-mêmes de « volontairement partial, incomplet, désinvolte, sérieux, moqueur,…amoureux. Leur ouvrage a obtenu le prix Femina essai 2013.

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Madeleine ou… biscotte ? Le passage bien connu d’À la recherche du temps perdu, où Marcel Proust retrouve la saveur de son enfance à Combray en mangeant un morceau de madeleine, a donné lieu à une métaphore couramment utilisée (une « madeleine de Proust » qualifi e désormais un événement qui fait rejaillir des souvenirs d’enfance) et rendu la madeleine célèbre. Et pourtant, elle a bien failli ne pas l’être. Dans une première version de La recherche, la madeleine était en effet une simple… biscotte !

« Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d’une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d’un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j’avais laissé s’amollir un morceau de madeleine. Mais à l’instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d’extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m’avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. »

Savez-vous d’où vient le nom de « madeleine » ?Première version, nous sommes en 1755 à Commercy, dans la Meuse. Le duc de Lorraine organise une réception. Mais, son intendant et son cuisinier se sont disputés et il n’a pas le moindre gâteau à proposer à ses invités. Une jeune cuisinière, Madeleine Paulmier, propose de confectionner des petits gâteaux dont elle tient la recette de sa grand-mère. C’est un succès, le duc baptise les gâteaux en son hommage et Commercy devient la capitale mondiale de la madeleine. Deuxième version : la madeleine a été inventée par une autre « Madeleine » qui moulait des petits gâteaux dans des coquilles Saint-Jacques pour les offrir aux pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Venez échangeravec nos auteurs !

On mange quoi ce soir ?Spécial Kids Édition la Martinière

Bien plus qu’un livre de recettes, le dernier-né de la série On mange quoi ce soir ? Spécial Kids s’adresse aux petits marmitons. Sylvia GABET les prend par la main avec des consignes simples, claires et pleines d’astuces

pour leur faire réaliser pas moins de 80 recettes, du « hérisson de gnocchis au canard », aux « raviolis comme des toiles de Fontana », en passant par la « soupe japonaise au thon ’cuit de peur’ », les « gaufres de fl ocon de purée » ou encore les « sucettes de restes de gâteaux » !... Derrière ces drôles de noms, des recettes saines et équilibrées qui conviennent à toute la famille. Chacune des recettes est accompagnée, selon les cas, d’une amusante petite leçon de botanique ou de mathématiques, sculpture, peinture, physique, chimie, histoire, géographie ou même psychologie. En fi n d’ouvrage, de nombreuses considérations pratiques et pédagogiques.

Après avoir été publicitaire pendant 10 ans, puis scénariste de livres illustrés, Sylvia Gabet fonde une famille et devient auteur de livres de cuisine. En 2001, elle remporte le prix du Fooding et en 2005 le prix du Meilleur livre de Cuisine des Gastronomades d’Angoulême. Elle vit actuellement en Suisse, donne des cours de cuisine sur le thème « Inviter chic et facile » et, outre de nombreux livres de recette aux titres

évocateurs (Venez dîner à la maison ; Les grandes tablées ; la série On mange quoi ce soir ? ; Tout ce que vous devez avoir goûté ; Un, deux, trois, c’est prêt !), elle collabore à plusieurs rubriques gastronomiques.Sylvia Gabet nous aide à faire du temps passé en cuisine un plaisir et une fête. Avec la série On mange quoi ce soir ?, elle propose des recettes testées et appréciées par sa famille, qui vont permettre de répondre avec sérénité : « Ce soir, on mange sain, équilibré... et original en plus ! ». Et en 20 minutes de préparation seulement.

11h Sylvia Gabet

ATELIER CUISINE

Sylvia Gabet initiera des enfants à la confection des madeleines« Mais quand d’un passé ancien rien ne subsiste, seules plus frêles, mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fi dèles, l’odeur et la saveur restent encore longtemps » (Du côté de chez Swann)

Nous avons le calendrier tiré du livre, l’agenda tiré du livre, le CD audio du livre, le DVD du fi lm tiré du livre mais nous n’avons pas le livre.

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PRIX MJLF2018

RETOUR À SÉFARAD En 2015, l’Espagne décide d’accorder la nationalité espagnole à tout séfarade descendant des juifs expulsés en 1492, quel que soit son lieu de résidence, à la condition de prouver son lien avec la péninsule ibérique via la langue, le nom et la culture. Pierre Assouline, selon qui « la tendresse des séfarades pour leur Espagne si lointainement natale, jamais démentie à travers les siècles en dépit de la mémoire de la catastrophe, comme s’ils ne s’étaient jamais enracinés nulle part depuis, demeure un profond mystère » prend au mot Sa Majesté Felipe VI. Il part à la découverte de la terre de ses aïeux mais aussi « du Quichotte et d’Almodóvar, de Goya et du Real Madrid, de l’Inquisition et de la post-Movida… ». Mais comment se souvenir, retrouver ces racines d’il y a cinq siècles ? Pierre Assouline nous livre une réfl exion sur les notions d’identité et ses aspects divers, pluriels et multiples, les notions d’attachement, de racines, de sentiment d’appartenance. Une aventure intime, culturelle et historique sous forme d’un road-movie où se mêlent enquêtes, rencontres, interviews, portraits, poésie, reportages, porté par une écriture alerte et plaisante. Être d’ici ou être de là-bas. Faut-il choisir entre être espagnol et être français ?

MA TRIBU PLUS QUE FRANÇAISE Philippe Alexandre nous offre un remarquable parcours d’intégration avec le récit de son histoire familiale. On y découvre des ancêtres hauts en couleurs et profondément juifs par leur optimisme invétéré et la confi ance en leur bonne étoile – davantage que par leur pratique rituelle pour ce qui concerne les temps les plus récents. Comment, en l’espace de deux siècles, des marchands de chevaux lorrains pratiquants, relégués dans le ghetto, sont devenus plus français que les Français et membres de l’intelligentsia parisienne ? Qu’est-il resté de leur judaïsme, alors que l’auteur lui-même est baptisé par prudence en 1941 ? On revisite l’Histoire de France et de ses valeurs à travers la chronique familiale, la confi ance en la République et en l’instruction, le culte de l’excellence, le refus catégorique de devenir allemand ou de se soumettre lors des guerres de 1870 et 1914, le patriotisme intact et dangereux du début de la Seconde guerre, la prise de conscience enfi n, et l’exil dans le sud de la France jugée plus sûre. Après des dizaines d’années de silence et de distance à l’égard du judaïsme, le célèbre journaliste a souhaité mieux comprendre ses racines juives, jugeant cette « tribu plus que française ».

Pierre Assouline Né à Casablanca, Pierre Assouline est membre de l’Académie Goncourt. Il a publié de nombreux romans ou essais, certains centrés sur la 2ème guerre mondiale (La cliente,

Lutetia, Sigmaringen…). Egalement biographe (Marcel Dassault, Gaston Gallimard, Hergé, Jean Jardin, Simenon, Albert Londres, Camondo,…), essayiste, chroniqueur et journaliste. En 2007, le Prix de la langue française couronne l’ensemble de son œuvre.

Éditions Robert Laffont288 pages - Novembre 2017

Éditions Gallimard448 pages – Janvier 2018

CELUI QUI DISAIT NONOn a beaucoup écrit sur la banalité du mal. Peu sur la banalité du bien. Le jeune homme fi gurant sur la couverture du livre, bras croisés dans une magnifi que attitude de refus, d’insoumission, perdu au milieu d’une foule de nazis aux bras tendus, en juin 1936, incarne cette banalité du bien. Adeline Baldacchino l’aurait bien voulu résistant ou communiste, mais non, August Landmesser, l’homme aux bras croisés, encarté au parti nazi, dit « seulement » oui à l’amour, à la vie, à une pulsion morale. Aryen, passionnément amoureux d’une jeune juive, bientôt mère de leur deuxième enfant, mais qu’un décret fou lui interdit d’aimer pour Rassenschande (souillure de la race), August bascule dans une forme d’héroïsme qui va précipiter les siens dans la tourmente. La romancière tire un à un, avec talent et fi nesse, les fi ls de cette histoire que les deux fi lles survivantes du couple commencent à démêler dans les années 90, quand elles pensent reconnaître leur père sur la fameuse photo. Adeline Baldacchino va lui donner chair, traquant « ce que nous disent les regards, ce que nous dérobent les actes administratifs, la pulpe du réel ». Cette biographie, fi ctionnelle et très personnelle, dédiée à son propre père récemment disparu, est servie par une écriture ciselée, incisive et poétique. Superbe premier roman.

LES SPECTATEURS Années 60, à Paris. Un garçon de 13 ans observe sa famille et nous la raconte… Mais de quelle lointaine patrie viennent-ils, ses parents ? Pourquoi la mère se réfugie-t-elle dans ses magazines de cinéma et les robes insensées qu’elle ne cesse de se faire coudre ? De quel passé douloureux souffrent-ils ? Nul ne sait... Nul ne saura. L’enfant malheureux, inquiet, bouleversé parfois, tente de percer ces mystères, ces non-dits, ces silences oppressants et fait partager au lecteur l’émotion, la gravité et la douleur de ces exilés. Une famille sans nom, sans prénoms, une métaphore familiale dans laquelle s’incarnent les rêves et les désillusions d’une humanité chahutée par les soubresauts d’une Histoire violente. Le rêve américain de la mère, le rêve d’une Terre promise pour le père, le rêve de la normalité pour l’enfant : autant d’onirismes qui s’entrechoquent et tissent un conte cruel et magnifi que sur ceux qui doivent tout abandonner. La petite soeur, qui ne parvient pas à marcher, offre une superbe métaphore de tous ceux que la vie brinqueballe et qui ne font plus que trébucher. De dévoilements en déguisements (nouvelle métaphore !), Nathalie Azoulai donne au lecteur l’impression d’entrer au plus intime de cette famille, spectatrice d’une vie qui les dépasse et les broie.

Adeline Baldacchino Diplômée de philosophie et d’ethnologie, Adeline Baldacchino intègre Sciences Po, puis l’ENA. Magistrat à la Cour des comptes, elle consacre une autre partie de sa vie à l’écriture, avec une

quinzaine de recueils de poésie, et divers essais. Celui qui disait non a reçu le Prix Mottart de soutien à la création littéraire de l’Académie française et le Prix Louis Marin de l’Académie des Sciences morales et politiques.

Nathalie Azoulai Nathalie Azoulai, dont la famille est originaire d’Egypte, est normalienne, agrégée de Lettres. En 2002, son roman Mère agitée la révèle au public. Manifestations, roman politique

sur la montée de l’antisémitisme en France, lui assure le succès en 2005. Son précédent ouvrage Titus n’aimait pas Bérénice reçoit le Prix Médicis en 2015. Les spectateurs a été sélectionné parmi 10 ouvrages pour le Prix du Livre Inter 2018.

Éditions P.O.L320 pages – Janvier 2018

Éditions Fayard272 pages – Janvier 2018

Philippe Alexandre Philippe Alexandre a collaboré à de nombreux journaux, et connu la célébrité pour ses chroniques politiques durant près de trente ans sur RTL. Il est l’auteur de plusieurs livres,

dont le Dictionnaire amoureux de la politique en 2011, et d’ouvrages historiques avec son épouse, Béatrix de l’Aulnoit (le plus récent : Clementine Churchill. La Femme du Lion, en 2015).

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QUAND LES MÈRES CRAQUENT Syndrome peu connu et sous-évalué, le burn-out menace de plus en plus de mères au sein de leur propre foyer. Confrontées à des responsabilités souvent difficiles à partager, elles supportent de plus en plus mal leurs enfants, épuisées par l’ampleur de leurs tâches quotidiennes, par leurs difficultés à concilier vie personnelle et vie professionnelle, par la faible implication des pères, par l’enjeu qui pèse sur leurs épaules. Fantasme de l’enfant parfait combiné au mythe de la mère exemplaire constituent une « charge mentale » trop lourde chez beaucoup d’entre elles qui sombrent dans un état de dépression et de dévalorisation que dénonce et analyse ici la psychanalyste Etty Buzyn. Spécialiste de la petite enfance, formée par Françoise Dolto, Etty Buzin reçoit des enfants en souffrance, qu’elle qualifie de « premier thérapeute », en ce sens que ce sont eux qui lancent les signaux d’alarme (en devenant hyperactifs, opposants, etc.). Ce livre, dont la dernière partie est consacrée aux moyens de prévenir ce burn-out maternel ou d’en sortir, passionnant, clair, bien structuré et illustré de nombreux exemples pris sur le vif de ses consultations va faire du bien à beaucoup de mères (y compris les mères juives !) en les déculpabilisant : « Osez dire que vous n’en pouvez plus ! ».

J’AVAIS 15 ANS, VIVRE, SURVIVRE, REVIVRE Enfermé dès l’âge de onze ans dans le ghetto de Lodz, Elie Buzyn en a tout juste quinze à son arrivée à Auschwitz. Comment survivre quand on a connu si jeune l’indicible, l’assassinat de son frère sous ses yeux, les marches de la mort, les pieds gelés ? Le père de l’actuel ministre de la Santé, devenu brillant chirurgien orthopédiste, répond à cette question dans un récit bouleversant de sensibilité et d’intelligence. Il n’a jamais perdu foi en l’humanité et au plus noir de l’enfer, a entendu les mots de sa mère qui lui demandait de survivre. Aidé par des détenus plus âgés, l’auteur fait partie, à la Libération, des 900 enfants rescapés de Buchenwald. Il choisit la France, refusant de revenir dans son pays d’origine. Ce sera finalement un temps Israël, puis les études de médecine à Paris et une vie au secours des plus faibles. Pourquoi rompt-on un silence de cinquante ans ? Un jour, poussé par son fils ainé, Elie Buzyn s’est mis à témoigner devant des jeunes, à Auschwitz, et il n’a pas cessé depuis… Il nous livre un message fort : ne jamais oublier le passé si l’on ne veut pas qu’il recommence. Ainsi parle un homme qui a tout vu, tout vécu et garde la fraicheur de cette enfance qui lui fut volée.

CROIRE AU MATIN, Cinq écrivains à la rencontre de Charles Palant, rescapé d’Auschwitz Cinq écrivains, nés au lendemain de la guerre ou beaucoup plus tard, qui défendent la liberté sous toutes ses formes s’entretiennent tour à tour, s’interrogent et croisent leurs réflexions avec Charles Palant, rescapé d’Auschwitz et défenseur acharné des droits de l’homme, ancien secrétaire général du MRAP (Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix). Cinq voix autour d’un grand témoin, pour montrer que, même au-delà de la mort des derniers d’entre eux (Charles Palant est décédé en 2016), le combat pour la mémoire se poursuit et doit se poursuivre. Riche d’enseignements, cet ouvrage collectif est organisé autour de cinq thèmes : l’enfance, l’humanité, la parole, la transmission et la parole. Il fait résonner les trajectoires de vie, permet de rebondir des premières années d’un petit émigré de Belleville jusqu’aux combats pour la décolonisation, l’antisémitisme qui sévit actuellement en Europe, les attentats perpétrés en France. Chaque auteur éclaire une facette de l’homme, tout en étant, par effet de miroir, renvoyé à sa propre histoire, à ses propres interrogations. Un témoignage extraordinaire sur la résistance et la dignité humaine, une belle leçon de lucidité et de courage, une création littéraire réussie.

Elie Buzyn Chirurgien-orthopédiste, Elie Buzyn s’est engagé auprès des laissés-pour-compte et de ceux que les nazis avaient voulu éliminer : témoins de Jéhovah, malades psychiatriques,

personnes âgées… Il se consacre aujourd’hui à transmettre et léguer la mémoire des victimes de la Shoah, témoignant notamment à l’ONU et dans les plus grandes universités. Ce chemin de vie unique est retracé ici avec Etty Buzyn, son épouse, écrivain et psychanalyste.

Etty Buzyn Psychologue clinicienne et psychanalyste. Auteur de nombreux ouvrages sur la difficulté d’être parent, notamment Quand l’enfant nous délivre du passé ou Je t’aime

donc je ne céderai pas !, elle anime des conférences et participe à des débats et des émissions sur l’enfance.

Elisabeth Brami, Noëlle Chatelet, Alexandre Jardin, Mazarine Pingeot, Alice Zeniter Psychologue clinicienne, Elisabeth Brami a publié près de quatre-vingts livres en littérature jeunesse. Les heures secrètes (2012) est son 3ème roman. Alexandre Jardin est l’auteur d’une vingtaine

d’ouvrages dont Ma mère avait raison en 2017. Agrégée de philosophie, Mazarine Pingeot a publié une quinzaine d’ouvrages, le plus récent Théa, en 2018. Alice Zeniter est normalienne. Dramaturge et metteuse en scène, elle a publié 4 romans, dont L’art de perdre en 2017. Noëlle Châtelet est sociologue. Spécialisée dans la problématique du corps, elle multiplie conférences et colloques. Son dernier ouvrage : La dernière leçon en 2017.

Éditions A Contre Courant240 pages – Avril 2018

Éditions Leduc192 pages – Janvier 2018

Éditions Calmann-Lévy160 pages – Janvier 2018

LES DÉRACINÉSDès juillet 1938, Roosevelt convoque une conférence internationale pour trouver des terres d’accueil aux dizaines de milliers de réfugiés juifs. Seule la République dominicaine se porte candidate et offre 100 000 visas, au terme d’un accord avec le Joint. Sur cette base historique méconnue, Catherine Bardon bâtit un roman à couper le souffle tant par la dimension que par l’ampleur du panorama historique et l’écriture foisonnante. Elle met en scène un jeune couple d’intellectuels viennois, Wil et Almah, bercé aux accents de Chopin et aux lectures de Zweig et nous conte sa longue errance, depuis la nuit de cristal qui met un terme à un bonheur sans nuage, l’arrachement à leur pays et familles, les mois dans un camp suisse, la traversée de la France, de l’Espagne, du Portugal, le piège d’Ellis Island jusqu’à l’arrivée en République dominicaine, en 1940. Sur cette terre hostile, entre aridité et typhons, il faut tout créer, tout inventer et le couple, mû par une énergie hors du commun, se construit une nouvelle vie avec ses immenses joies et ses désespoirs profonds, au sein de cette petite communauté juive érigeant sous les Tropiques et l’œil attentif du Joint ce qui préfigure le Kibboutz. Ce superbe roman porte à l’incandescence la passion de deux êtres emportés dans le flux d’une Histoire tempétueuse.

Catherine BardonRédactrice de guides touristiques et auteur de livres de photographies, Catherine Bardon découvre, il y a 25 ans, la République dominicaine. C’est de sa

passion pour ce pays et de sa rencontre avec le doyen des pionniers, originaire d’Allemagne, que naît ce premier roman.

Éditions Les escales éditions624 pages – Mai 2018

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UNE JOURNÉE PARTICULIÈRE Il y a un avant et un après Dolto Le nom de Françoise Dolto n’évoque souvent pas grand-chose chez les parents nés dans les années 1980-1990. Et pourtant ! S’il va de soi aujourd’hui que tout enfant a droit à son histoire, quelle qu’elle soit, peut comprendre et doit être écouté, considéré, en somme, comme une personne à part entière dès son plus jeune âge, c’est bien à Françoise Dolto que nous en sommes redevables. Cette immense pédopsychiatre a offert au monde une vision nouvelle de l’enfant et n’eut de cesse de transmettre ce que les enfants, ses « maîtres », lui ont appris. Mais qui était vraiment Françoise Dolto ? Que reste-t-il de son œuvre trente ans après sa mort ? Au fil d’Une journée particulière, fictive – mais où tout est vrai, comme elle aime le souligner – Caroline Eliacheff, qui assista à de nombreuses consultations aux côtés de Françoise Dolto, esquisse le portrait d’une femme intuitive et juste, qui a bousculé les mentalités et institutions au nom de l’enfant. En la suivant, d’heure en heure, de 7h du matin à 23h, l’auteur évoque les multiples facettes de celle qui fut à la fois une clinicienne de génie, une théoricienne curieuse et passionnée et une citoyenne engagée. Sans hiérarchie aucune, nous mettons ainsi nos pas dans ceux de la célèbre psychanalyste, tour à tour professionnelle, femme et mère. Passionnant.

NOS ILLUSTRES INCONNUS : Ces oubliés qui ont fait la France Après avoir rendu hommage en 2014 à Ces femmes qui ont réveillé la France, Jean-Louis Debré célèbre aujourd’hui des hommes, souvent peu connus, dont le parcours et les actions sous la 3ème ou 4ème République ont été déterminants pour la société ou les institutions françaises. De Léon Bourgeois, inspirateur et théoricien du solidarisme, à René Viviani qui a accompagné le combat des femmes pour leurs droits et leur a ouvert le Barreau, de Pierre Waldeck-Rousseau, père de la « loi 1901 » qui a forcé les portes du Parlement pour autoriser les Français à se rassembler en associations, à Alfred Naquet, inventeur de la loi sur le divorce ou encore Alexandre Ledru-Rollin, l’un des artisans de notre suffrage universel..., tous ces grands humanistes animés de fortes convictions républicaines ont cru à la construction de la société par le respect de la liberté et de la dignité. « Comprendre notre République, la défendre, rappelle Jean-Louis Debré, cela impose un rapport à l’Histoire, à notre histoire commune, pour mieux préparer celle de demain, pour imaginer la place et le rôle de la France en Europe et dans le monde. Si la France bénéficie d’une image singulière dans le concert des nations, certains de ces illustres oubliés en portent la responsabilité ».

Caroline EliacheffCaroline Eliacheff est psychanalyste et pédopsychiatre. Chroniqueuse à France-Culture jusqu’en 2016, scénariste et écrivain, elle a publié de nombreux ouvrages, dont À

corps et à cris, être psychanalyste avec les tout petits (1993), Mères-filles, une relation à trois (2002), et plus récemment, en 2013 Comment le voile est tombé sur la crèche - Les vrais enjeux de l’affaire Baby Loup.

Jean-Louis Debré Après avoir été ministre de l’Intérieur, président de l’Assemblée nationale, président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré est aujourd’hui à la tête du Conseil Supérieur des Archives. Il a publié des essais

historiques, des essais politiques, des romans policiers et des témoignages. Le premier volume de ses souvenirs Ce que je ne pouvais pas dire (2016), suivi de Tu le raconteras plus tard (2017) ont rencontré une large audience.

Éditions Albin Michel304 pages – Septembre 2018

Éditions Flammarion247 pages – Août 2018

MORALES PROVISOIRESUn livre joyeusement sérieux. Décryptant au travers de courtes chroniques, l’actualité récente, de la plus grave à la plus légère, Raphaël Enthoven nous renvoie à des questions beaucoup moins simples et univoques que le flux des médias le présente. « L’étonnement ne vient pas de la nouveauté, mais du renouvellement du regard qui s’émerveille de ce qu’il a l’habitude de voir », explique-t-il. Là est la clé des vrais paradoxes, de ceux qui nous suggèrent des différences de perspectives sur une même situation, et qui nous obligent à comprendre qu’il ne s‘agit pas de prendre parti, mais d’apprendre à tisser la toile des points de vue. Exemple : pourquoi un tableau que nous admirions perd-il toute valeur esthétique et financière, si nous découvrons qu’il s’agit d’une copie ? En quoi notre regard change-t-il ? Davantage dans ce que nous savons et moins dans ce que nous voyons ? Supériorité de la pensée sur l’admiration ? Snobisme ? Toute puissance du marché de l’art ? Leurre d’une création par rapport à sa copie ?... Nos évidences ne seraient-elles que simples préjugés, habitudes de penser selon l’air du temps ? C’est sur ce chemin varié, sinueux et justement provoquant que nous emmène Raphaël Enthoven. S’efforcer de penser, en convoquant philosophes, artistes, scientifiques. Quoi de plus délectable ?

LA SUIVANTE Agnès, « la plume du maire », vient d’enterrer son père, une personnalité du monde de l’Histoire des Arts, rescapé d’Auschwitz, un « survivant » si vivant, un homme de haute stature, de puissante envergure, qui inspirait le respect de tous ceux qui l’avaient connu, le respect et la peur parfois... Le double récit, celui de la vie du père dans le camp, celui d’Agnès dans le Paris d’aujourd’hui, récit toujours à la première personne du singulier, crée un patchwork émotionnel qui aimante le lecteur. Ce procédé d’écriture du mystère se matérialise dans l’apparition de cette fameuse « suivante », l’ombre grise d’une femme qu’Agnès sent en permanence à ses trousses... Qui est cette « suivante/passante » ? Toutes les nuances du gris forment la palette du récit : la narratrice, petite souris, la suivante dont on n’aperçoit qu’un pan de manteau gris dans la pénombre de la grisaille parisienne, le père dont le souvenir s’ensevelit dans la nuit et le brouillard d’Auschwitz. Ce camaïeu de la mort aux trousses n’est pas sans rappeler le nuancier de Georges Simenon et de Marcel Carné. Un livre profond et subtil qui alterne monologues intérieurs d’une grande sensibilité et acuité, aperçu drolatique des dessous de la communication de la Mairie de Paris, et témoignage curieusement distancé du père.

Raphaël Enthoven Normalien, agrégé de Philosophie, Raphaël Enthoven consacre une partie de sa vie à l’enseignement. Chroniqueur à la radio, à la télévision et dans la presse écrite, il est aussi l’auteur

récent de Little Brother, Anagrammes pour lire dans les Pensées et du Dictionnaire amoureux de Marcel Proust, avec son père Jean-Paul Enthoven.

Sarah Emmerich Après des études de Lettres, d’Histoire et de Sciences politiques, Sarah Emmerich est devenue journaliste avant de prendre la direction du service de presse d’un ministère, puis de rejoindre une filiale du groupe

Publicis comme directrice éditoriale et de devenir la plume de l’ancien Maire de Paris, Bertrand Delanoë. Elle dirige actuellement une agence spécialisée en communication politique et publique. La Suivante, inspiré d’éléments biographiques et de son expérience de la communication politique, est son 1er roman.

Éditions Flammarion192 pages – Février 2018

Éditions de l’Observatoire552 pages – Janvier 2018

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ON MANGE QUOI, CE SOIR ? SPÉCIAL KIDS C’est bien plus qu’un livre de recettes ! Dernier-né de la série On mange quoi ce soir ? débutée en 2011 et forte de plusieurs titres à succès, Spécial Kids s’adresse aux petits marmitons. Sylvia Gabet les prend par la main avec des consignes simples, claires et pleines d’astuces pour leur faire réaliser (avec l’aide de leurs mamans pour les plus jeunes) pas moins de 80 recettes, du « hérisson de gnocchis au canard », aux « raviolis comme des toiles de Fontana », en passant par la « soupe japonaise au thon ’cuit de peur’ », les « gaufres de flocon de purée » ou encore les « sucettes de restes de gâteaux » !... Derrière ces drôles de noms, des recettes saines et équilibrées qui conviennent à toute la famille, et feront de « l’avant-repas » un moment d’échange, de partage, de plaisir et de découverte. Chacune des recettes est en effet accompagnée, selon les cas, d’une amusante petite leçon de botanique ou de mathématiques, sculpture, peinture, physique, chimie, histoire, géographie ou même psychologie. Avec en fin d’ouvrage, de nombreuses considérations pratiques et pédagogiques, des illustrations particulièrement réussies, voici un livre utile, intelligent, ludique, que vont apprécier les enfants, leurs parents et grands-parents. Faites-leur donc lâcher leurs écrans et enfiler un tablier !

LE BLUES DE LA BLOUSE BLANCHE Que se passe-t-il dans la tête d’un médecin qui troque sa blouse blanche « immaculée et protectrice » pour la « misérable » tunique bleue des hospitalisés ? Et, plus étrange, que (se) raconte la tumeur qui s’amuse à prendre son temps, à se cacher — tant que le malade est en vie, elle l’est aussi — avant d’être froidement attaquée par le scalpel du chirurgien ? C’est à cette insolite et surréaliste conversation d’un médecin avec sa maladie que nous convie le docteur Erbstein, alias Bertines, médecin de campagne en Lorraine, exerçant depuis bientôt 30 ans, avec une passion intacte. Passant, d’étape en étape, du refus « je ne suis pas de la tribu des malades, mais de celle des blouses blanches », à l’inquiétante surinformation que lui vaut sa position de sachant, pour se transformer finalement en pauvre patient souffrant, épuisé et apeuré, il nous conte avec une formidable et courageuse dose d’humour et d’autodérision son combat contre « l’Alien ». Ce parcours initiatique va le conduire à une remise en question personnelle, à une réflexion sur l’exercice de la médecine et à une meilleure compréhension du vrai sens de sa vocation de médecin : guérir parfois, soulager souvent, écouter toujours. « Une expérience, conclut-il avec philosophie, qui m’aura apporté sagesse et résilience ».

Sylvia GabetAprès avoir été publicitaire, puis scénariste de livres illustrés, Sylvia Gabet fonde une famille et devient auteur de livres de cuisine. En 2001, elle remporte le Prix du Fooding et en 2005 le Prix du Meilleur livre de

Cuisine des Gastronomades d’Angoulême. Elle vit en Suisse, donne des cours de cuisine sur le thème « Inviter chic et facile » et, outre ses 25 livres de recettes, elle collabore à plusieurs rubriques gastronomiques. Pour la 2ème année consécutive, elle anime un atelier-cuisine à l’occasion de la Journée de la Culture et du Livre juifs du MJLF.

Jean-Jacques Erbstein Né en 1965 de parents journalistes, Jean-Jacques Erbstein est médecin en Moselle et chroniqueur santé sur France Bleu Lorraine. Le Blues de la blouse

blanche est son second livre, après L’homme fatigué, qui a obtenu le Prix Littré du Groupement des écrivains médecins.

Éditions Les Passagères 160 pages – Mai 2018

Éditions La Martinière224 pages – Avril 2018

LE NEZ JUIF Premier roman d’un jeune homme de 29 ans, ce texte est un bijou d’humour ! Comparé à Woody Allen par la critique, cet auteur, chrétien maronite, né à Paris de parents libanais nous propose un court récit autofictionnel qui avec une verve désopilante pose l’universelle question de l’identité. Comment se faire traiter concomitamment de « sale Juif » et de « sale Arabe », au seul vu de son nez ? Même sa mère le lui répète depuis qu’il est tout petit : « T’es moche, j’espère que tu te referas le nez quand tu grandiras. Et en plus tu ressembles à un juif. » Nez juif ? Nez arabe ? Joli pied de nez ! Jonglant avec les stéréotypes à chaque page, changeant d’identité au gré des femmes (nombreuses !) qu’il a envie de séduire, Aleph Hanna préfère se faire appeler tantôt Aleph Aleph parce qu’il n’aime pas trop les noms de famille, tantôt David Cohen quand cela lui semble préférable et peut le servir. L’émotion le dispute à l’autodérision et le lecteur se prend des crises de fou rire. Les situations sont d’une cocasserie extrême et de Tel-Aviv à Beyrouth, du Hezbollah au Mossad, les toutes petites 160 pages se déploient, telle une véritable Odyssée. Odyssée de l’impossible, car, pour Ghoussoub, il n’y a pas d’Ithaque !

LES AVENTURES DE L’INFORTUNÉ MARRANE JUAN DE FIGUERAS XVIIème siècle en Espagne. Le petit Juan, fils de marranes, ignore tout de ses origines juives. Sa famille, issue de la bourgeoisie commerçante de Séville « qui a toujours comporté d’excellents chrétiens » décide même de le consacrer à la prêtrise et l’inscrit dans un pensionnat de la lointaine Valence. Mais le jeune homme va y rencontrer le pire du genre humain : des lâches, des menteurs, des fourbes… et ce regard souvent porté sur lui qui l’étonne et le met mal à l’aise. Au bout d’un an, il s’enfuit, vêtu d’une soutane. Mais la route du retour sera longue et ponctuée par des rebondissements et des surprises en cascade, qui nous fera parcourir l’Espagne, jusqu’à Salonique. Ce livre tragi-comique tout à la fois roman d’aventures, voyage initiatique, chronique historique, satire sociale et réflexion aiguisée sur l’humanité fait irrésistiblement penser au Candide de Voltaire mais aussi aux romans picaresques. Jean-Pierre Gattégno, ce formidable conteur dont les ancêtres ont dû eux-mêmes quitter l’Espagne, nous plonge dans le pays d’Isabelle la Catholique. On y croise voleurs, charlatans, hidalgos de pacotille pour notre plus grand plaisir dans un texte drôle, vif et finalement étonnamment moderne.

Sabyl Ghoussoub Sabyl Ghoussoub passe son temps entre Beyrouth et Paris. Photographe, il a publié ses images dans The Guardian, Art Paper ou FotoRoom. Chroni-queur pour la presse française

(Libération, l’œil de la Photographie, Bookwitty, Orient XXI...) et libanaise (L’Officiel Levant, Agenda Cultu-rel...), il a par ailleurs dirigé le Festival du film libanais à Beyrouth de 2011 à 2015. Le nez juif est son premier roman

Jean-Pierre Gattégno Jean-Pierre Gattégno est né en Corrèze en 1944. Il est l’auteur d’une dizaine de romans, dont Neutralité malveillante, adapté au cinéma par Francis Girod sous le

titre « Passage à l’acte » ; Mortel Transfert, adapté au cinéma par Jean-Jacques Beineix ; Une place parmi les vivants, adapté pour la télévision par Raoul Ruiz.

Éditions L’Antilope448 pages – Février 2018

Éditions L’Antilope160 pages – Mars 2018)

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MÉLANIE M’ATTEND Un genre peu traité en littérature : l’immersion au sein d’une unité de combat. Pier Garzon est photographe de guerre. Bouleversé par son précédent reportage au Rwanda, il accepte néanmoins de rempiler une dernière fois comme « journaliste embarqué », c’est-à-dire sous protection militaire pour une mission en Afghanistan. Une quarantaine de soldats, pour la plupart très jeunes, sous le feu des Talibans et les ordres d’un capitaine compétent et éclairé, le shin de shalom tatoué sur le bras, qui partage avec notre photographe un goût marqué pour la poésie. Pier Garzon ne traîne-t-il pas dans son paquetage Les Fleurs du Mal, ce qui lui vaut l’affectueux surnom de « Baudelaire » ? Sous le regard aigu du photographe qui traque la bonne lumière, la bonne expression, la bonne focale, la bonne profondeur de champ, la bonne ouverture – la bonne photo, en somme – nous suivons le quotidien de ces hommes en mission : harassement sous un soleil implacable, promiscuité, courage et peur mêlés devant un ennemi invisible – mais qui, lui, vous voit – solidarité et camaraderie, moments d’espoirs et moments de découragements, blagues – lourdes mais propices à l’évasion – rêves, souvenirs de vies laissées un temps derrière soi et bien sûr, amours. Mélanie attend Pier… qui attend Mélanie…

LE MONDE DE LUCRÈCE « A l’école primaire, la dernière année, on était les plus grands dans la cour. Mais en arrivant ce matin au collège, j’ai réalisé que mes copains et moi étions à nouveau les plus petits ! ». Le décor est campé. La petite-grande Lucrèce décrit sur le mode du journal intime son entrée en 6e et plus largement sa vie quotidienne au sein d’une famille un peu fantasque : parents pas toujours très disponibles et qui ne la voient pas grandir « Il faut absolument qu’ils comprennent que je ne suis plus une enfant qui rigole quand on la chatouille. Je suis une a-do-les-cente », petit frère à l’humour douteux, grand-mère qui se prend pour une star de cinéma. Heureusement, elle peut se confi er à Casserole, le lapin et Madonna, la tortue, sans oublier, bien sûr, les copains/copines de classe. Anne Goscinny dont c’est la première incursion dans la littérature jeunesse dépeint avec tendresse, humour et beaucoup de justesse l’univers pré-adolescent, le monde de l’école, une ambiance familiale répondant aux nouveaux codes de la « vraie » vie. Son texte s’enrichit des charmantes et drôles illustrations de Catel en parfaite harmonie avec les personnages fort bien campés par sa complice. Les 8-10 ans vont adorer et attendre avec impatience la sortie prochaine des tomes 2 et 3.

Pierre Guini Né en 1961, Pierre Guini vit et travaille à Paris. Diplômé de Français Langue Étrangère, il se passionne pour tout ce qui concerne la communication écrite et orale. En 1997, il

fonde l’Ecole d’Ecrivains, la première école d’écriture littéraire par correspondance et publie en 2004, Contretemps, un roman sur la guerre des Six Jours.

Anne GoscinnyIllustrations de Catel

Titulaire d’un DEA de Lettres, Anne Goscinny est romancière et critique littéraire. Elle a publié notamment Le Bureau des solitudes (2002), Le Voleur de

mère (2004), Le Père éternel (2006, prix Wizo), Le Banc des soupirs (2011), Le bruit des clefs (2012) et Le Sommeil le plus doux (2016).

Éditions Gallimard Jeunesse192 pages – Mars 2018

Éditions Le Lys Bleu Editions372 pages – Mars 2018

70 JOURS QUI ONT FAIT L’HISTOIRE D’ISRAËLPour célébrer les 70 ans d’Israël, Salomon Malka n’a pas choisi de rédiger un essai de plus, fût-il savant. Il a eu envie de nous montrer à travers 70 journées clés ce qu’est aujourd’hui la réalité, de Tel Aviv à Eilat en passant par Jérusalem. Cinéma, écologie, sciences, l’auteur ne néglige aucun aspect de ce miracle qu’est Israël. En commençant non pas par le 14 mai 1948, mais bien avant avec le roi David, puis Chateaubriand pour arriver à la déclaration Balfour, puis la proclamation de l’Etat et les multiples guerres qui ont suivi. On revoit avec beaucoup d’émotion le visage de la si belle actrice Ronit Elkabetz, on suit la start-up nation sur les campus, on célèbre l’archéologie, on s’émerveille enfi n de la qualité de la production littéraire d’un si petit pays. Car de Amos Oz à Aharon Appelfeld, ils sont tous là, les auteurs qui font retentir leurs voix dans le monde entier. Avec sa culture et son sens de l’observation, Salomon Malka nous offre ici une très originale « biographie » d’Israël, dans laquelle le lecteur pourra cueillir, au gré de l’inspiration, les journées particulières, les événements décisifs, les dates cruciales, les personnages-clés, les fi gures marquantes, les jalons essentiels. Une somme passionnante et essentielle pour comprendre le parcours d’un État hors du commun.

LA MAISON ROZENBAUM La Maison Rozenbaum ? Une maison de retraite juive d’excellente réputation, dans laquelle, contre sa volonté, la charmante Sarah vient d’être placée par ses fi ls. Sarah vit depuis plus de trente-cinq ans avec Albert un amour fusionnel. Tous deux rescapés de l’enfer des camps, tous deux partageant la passion de la musique et de la philosophie. Mais ils n’ont jamais voulu se marier... Aussi, quand l’immonde Alzheimer attaque la délicate vieille dame, ses enfants, depuis longtemps en confl it larvé avec leur mère, se vengent de cette passion en se débarrassant d’Albert. Alors, Albert l’amoureux se fait interner pour demeurer aux côtés de Sarah. Le roman, avec humour et alacrité, révèle la face cachée de l’honorable institution, le sordide des lieux, la brutalité du personnel, les hontes, les humiliations subies par les pensionnaires. Tableau cruel de la réalité de ces derniers lieux de vie. Mais la révolte gronde chez les vieillards ! Résistants, ils ont été, résistants, ils demeureront. Et là, le talent humoristique de l’auteur se déchaîne et le mai 68 des vieux se déclare pour la grande joie du lecteur. Accrochez-vous à vos fauteuils roulants, faites valser cannes, remèdes et perfusions, le futur vous appartient encore ! Il est temps de vivre…

Salomon Malka Écrivain et journaliste, Salomon Malka a été Directeur d’antenne de RCJ, radio de la communauté juive, puis a dirigé l’Arche de 2012 au printemps 2018. Il collabore à divers journaux comme La Vie, Le Monde

des religions, Le Magazine littéraire ou Marianne. Auteur de nombreux ouvrages, il a notamment consacré des essais à Franz Rosenzweig, Levinas et Vassili Grossman. En 2016, il a publié, en collaboration avec son frère Victor, Le grand désarroi. Enquête sur les juifs de France.

Evelyne Lagardet Professeur de Philosophie, Evelyne Lagardet enseigne aux enfants du primaire dans le cadre de la lutte contre les préjugés au Mémorial de la Shoah, et anime depuis huit ans un atelier de philosophie à l’Amicale

des Anciens de l’OSE pour ceux qui furent enfants cachés. Les confi dences de rescapés lui ont inspiré une partie de son roman. Elle a publié Un Rêve français en 2007 et Contes philosophiques de la diversité en 2010.

Éditions Plon444 pages – Avril 2018

Éditions Armand Colin320 pages – Avril 2018

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LES BÛCHERS D’ISABELLE LA CATHOLIQUE C’est au travers d’une vaste saga familiale que Didier Nebot relate les errements des juifs sépharades, du début de la diaspora en 70 jusqu’à leur retour, boucle bouclée, en terre d’Israël en 2016. Pivot de ce foisonnant roman historique, une pierre sacrée provenant du Temple de Jérusalem que la famille Tobias se transmet pieusement de génération en génération. L’essentiel du roman couvre la période maudite de 1391 – début des grands massacres des Juifs à Séville qui peu à peu vont s’étendre à l’ensemble de la péninsule ibérique – jusqu’à 1492, date de leur expulsion par Isabelle la Catholique. Le père de Solal Tobias est un paisible vigneron de Tolède que secondent deux fidèles serviteurs arabes. A la mort de sa mère, assassinée en 1391 dans la Juderia par une foule chrétienne hystérique, le jeune Solal est confié à une nourrice. Les années passent, heureuses, malheureuses, l’Inquisition gronde. Après la Reconquista, les Juifs doivent choisir entre conversion ou exil. Solal, plus que centenaire, sera le dernier témoin d’une époque à jamais révolue. Ses descendants se réfugieront au Portugal puis au Maroc. Fruit de plus de deux ans de recherche, cette épopée, riche en rebondissements romanesques, suit au plus près la tragique histoire des Juifs d’Espagne.

TYRANNIEMaître Malka nous convie à une plongée fascinante et intimiste dans un procès d’assises : victime d’une impitoyable tyrannie, Oscar Rimah décide d’alerter l’opinion mondiale en assassinant un diplomate d’Aztracie. L’Aztracie ? Une dictature imaginaire — mais qui en rappelle d’autres, bien réelles — dirigée par un halluciné, qui oblige les enfants à masquer leur visage, les femmes à renoncer à une procréation naturelle et tout citoyen à se soumettre aux dictats de l’idéologie en vigueur : « Transparence-Vertu-Humilité ». Les protagonistes du drame qui se joue dans le prétoire sont formidablement humains, avec leurs doutes, leurs égos, leur arrogance, leurs faiblesses. D’interrogatoires en contre-interrogatoires, les jours de procès se suivent et ne se ressemblent pas, bousculant le lecteur dans ses certitudes. La stratégie des avocats, les enjeux d’un procès, le rôle qu’y joue chacun, la place des médias, les rappels historiques (comme le meurtre d’un diplomate allemand en 1938 par un jeune juif polonais) confèrent un grand intérêt au récit. Oscar Rimah sera-t-il condamné pour ce crime de vengeance ? La justice innocentera-t-elle un meurtrier au nom de la démocratie ? Son avocat gagnera-t-il son combat pour la laïcité et la liberté d’expression ? Dénouement surprenant.

Didier Nebot Didier Nebot, dont les racines familiales plongent en Espagne, est historien et stomatologue à l’OSE (œuvre de secours aux enfants). Il préside l’association MORIAL dont l’objectif est de sauvegarder et

transmettre la mémoire des juifs d’Algérie. L’association organise de nombreuses manifestations culturelles et développe un site important, riche de tout le patrimoine des juifs d’Algérie. Didier Nebot a publié plusieurs romans et essais, dont en 2012 Mémoire d’un Dhimmi.

Richard MalkaRichard Malka est un avocat spécialisé dans le droit de la presse. Il a, en particulier, défendu Charlie Hebdo dans l’affaire des caricatures de Mahomet en 2007. Il est aussi scénariste de bandes dessinées et se

lance en 2004 dans la scénarisation de BD avec L’Ordre de Cicéron de Paul Gillon qui deviendra un grand classique du genre. Il publie par la suite plus de vingt albums, dont le plus récent, en 2016, La face crashée de Marine Le Pen.

Tyrannie est son premier roman.

Éditions Grasset400 pages – Janvier 2018

Éditions Erick Bonnier570 pages – Janvier 2018

KANT TU NE SAIS PLUS QUOI FAIRE, IL RESTE LA PHILOL’expérience pédagogique de Marie Robert, notamment dans les écoles Montessori, lui a sûrement transmis ce goût qu’elle a de rendre aux autres la vie pratique, au sens de plus douce et facile à arpenter. C’est en évoquant des situations ô combien familières, de la crise de nerfs en milieu hostile au désappointement professionnel en passant par la déception amoureuse, la crise d’ado du petit dernier, la mort du chien, l’angoisse face aux premières rides, entre autres exemples, que Marie Robert appelle les grands philosophes à la rescousse, convoquant tour à tour Platon, Kant, Spinoza, Nietzsche, Aristote, etc. à notre propre chevet. Non, la philosophie n’est pas une abstraction destinée aux penseurs mais une saine discipline qui enseigne comment slalomer dans une vie très concrète. A condition de décrypter leurs préceptes, ce qu’elle fait admirablement. L’ouvrage est composé de douze courts chapitres, chacun appliquant une philosophie à une situation de crise de notre vie quotidienne, capable de nous apaiser et de nous aider à dédramatiser, douze chapitres savoureux et convaincants, drôles et profonds, aux noms jubilatoires : « Speed dating avec Platon », « Un Levinas mieux qu’un Xanax », « Spinoza chez Ikea » ou encore « Bergson lance sa start-up »… !

LA CONFIANCE EN SOI, UNE PHILOSOPHIECharles Pépin interroge les ressorts de la confiance en soi d’un point de vue psychologique, puis philosophique. Il analyse d’abord ce qui permet que la vie ne nous paraisse pas au-dessus de nos forces ; l’importance de la relation à l’autre, du regard que les adultes portent sur nous dès l’enfance ; l’amélioration de nos performances par l’analyse féconde de nos échecs (et de nos réussites). Progressivement, c’est la conception même de la vie et de ce qu’il en est de notre identité qui est interrogée. Y a-t-il des savoirs, des compétences nécessaires pour oser entreprendre ? En partie, probablement. Mais, essentiellement, qu’y a-t-il à connaître ? Charles Pépin nous suggère que le cours de l’histoire, de nos vies, de la vie, relève avant tout du domaine de l’imprévisible et du mystère. Dès lors, avoir confiance, c’est être surtout disponible à l’imprévu, et s’y rapporter dans la perspective de notre désir propre. Plus qu’une réflexion sur la confiance, voire un vade-mecum, il s’agit ici surtout d’une interrogation sur le désir, celui qui se construit et nous anime au fil du temps, celui qui signe notre singularité, une interrogation à travers les références les plus diverses, culturelles ou vécues (grands sportifs, artistes, anonymes), sur ce qu’il en est d’une vie... vraiment humaine.

Marie RobertNée en 1985, Marie Robert mène différentes activités orientées autour de la pédagogie et de l’écriture. Elle est titulaire d’un Master de Philosophie, a accompagné la création d’écoles Montessori et dispense

des cours de philosophie, initiant petits et grands à une discipline qu’elle rend limpide et accessible à tous.

Charles PépinCharles Pépin est philosophe et romancier, traduit dans une trentaine de pays. Il est notamment l’auteur de Ceci n’est pas un manuel de philosophie (2010), Quand la beauté nous sauve (2013), La Joie (2015),

et avec le dessinateur Jul de La Planète des sages (2011, 2015) ou 50 nuances de Grecs (2017). Son dernier essai Les Vertus de l’échec est paru en 2016.

Éditions Allary Editions240 pages – Mars 2018

Editions Flammarion176 pages – Avril 2018

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CETTE NUIT Comment organiser tout seul ce premier seder sans sa femme, quand on doit recevoir ses deux fi lles, leurs maris et enfants ? Salomon est vieux, veuf et marqué à jamais par sa déportation. Le numéro tatoué sur son avant-bras n’est que la métaphore de l’indélébile trace mémorielle d’Auschwitz. De ce cercle de l’enfer, il se sauve par « l’humour concentrationnaire », humour grinçant à la limite du supportable et en tout cas insupportable pour les autres membres de la famille. Rien ne vaut les fêtes de famille pour faire ressurgir les antiques confl its, les blessures de l’enfance, les ressentiments éternels... Le lecteur est convié au plus proche du coeur du vieillard, dans une proximité troublante, émouvante et bidonnante aussi ! Comme à Pessah où se mêlent le sacré et le profane, l’universel et le particulier, l’éternel et l’éphémère, le passé et le présent, le roman s’écrit sur tous ces plans et c’est une réussite. Sortir de l’esclavage d’Egypte est une chose, sortir de l’assujettissement aux membres de la famille, de la fracture des camps et de la douleur du veuvage en est une autre. Et si Salomon était le seul, avec ses blagues douteuses sur Auschwitz à trouver la bonne recette pour supporter l’indicible ? Un récit vibrant et drôle à la fois sur la mémoire, la famille et le deuil.

Joachim SchnerfAprès Mon sang à l’étude, paru en 2014, Cette nuit, deuxième roman du jeune écrivain, vient d’être couronné par le Prix Orange 2018. Né en1987, Joachim Schnerf est par ailleurs

éditeur de littérature étrangère chez Grasset.

Éditions Zulma145 pages – Janvier 2018

LIFE, Franck et Eric Dufourmantelle, première mondiale médicale d’un grand brûlé sauvé par la greffe de peau de son frère jumeau Septembre 2016 : Franck manipule au sein de son usine un bidon contenant un produit chimique qui explose et le brûle à 95 %. Le professeur Mimoun, chef du Centre de traitement des brûlés, pronostique… moins de 1% de chance de survie « parce qu’il se refuse toujours à dire zéro ». Avril 2018 : Franck parvient au terme de sa rééducation. Entre ces 2 bornes, une extraordinaire épopée retracée avec talent et vivacité par Catherine Siguret, le combat mené par Franck le brûlé et son frère Eric, le donneur. L’auteur choisit de leur donner alternativement la parole, dans un jeu de miroir qui sied bien à leur condition de jumeaux. Nul misérabilisme, colère, ressentiment ou renonciation dans cette histoire, mais foi dans la vie, courage, détermination, amour, amitié, solidarité, gratitude, humour, sans oublier l’exploit médical lui-même, expliqué en termes simples et accessibles. Une lecture d’une grande intensité qui nous fait découvrir à chaque page, « des leçons de philosophie et d’humilité, avec des sourires, des rires et des pleurs ». On les aime et admire, ces jumeaux, leur compagne, leur famille, la bande de copains qui n’a cessé de les soutenir et bien sûr les formidables équipes médicales, à commencer par le Professeur Mimoun dont la grande humanité s’exprime au travers de ces pages.

Catherine SiguretCatherine Siguret, écrivain et journaliste, est l’auteur d’une cinquantaine de livres en nom propre (romans, essais, carnets d’humour) ou pour le compte de vedettes, psychiatres, médecins,

psychanalystes, et témoins de société. Son dernier (et hilarant) roman, Le mouton de la Place des Vosges, paru en 2015, a été traduit en russe et en espagnol. Catherine anime chaque mois avec talent une « Table ouverte » au MJLF autour d’un écrivain.

Éditions Allary Avril 2018

LES GUERRES DE MON PÈRE De livre en livre, Colombe Schneck revient sur son extraordinaire roman familial. Après s’être penchée sur le mystérieux assassinat de son grand-père en 1949, puis sur la déportation d’une partie de sa famille, ce passé enfoui et évacué des archives de la mémoire, elle continue dans ce nouveau récit d’ausculter impitoyablement les secrets innommables. Cette fois, c’est son père qui devient la cible de l’enquête. Voilà ce papa adoré, « au sourire si doux », soumis à l’oeil sagace et anxieux de sa fi lle, ce papa qui connut deux guerres, la Seconde et la guerre d’Algérie. En fouillant les archives, Colombe Schneck découvre à la fois l’acharnement des fonctionnaires de Vichy et l’héroïsme de ces Français ordinaires qui ont sauvé son père et auxquels elle rend hommage. « Ces gens n’ont jamais été remerciés et c’était important pour moi de leur dire merci ; si mon père a gardé cette humanité, cette générosité, c’est qu’il savait qu’en chacun de nous, il y a cette capacité d’aimer ». Avec cette enquête passionnante et à coup sûr éprouvante pour l’auteur, nous entrons, derrière l’écran de l’Histoire, dans la petite histoire, celle des secrets, des rires et des larmes. Nous pénétrons par effraction dans le coeur de l’auteur mais aussi dans le nôtre. Et le roman devient… « Les Guerres de nos pères ».

Colombe Schneck Diplômée de l’IEP et titulaire d’une Maîtrise de Droit, Colombe Schneck a animé des émissions littéraires dans différentes radios et publié plusieurs ouvrages consacrés notamment à son histoire familiale, L’Increvable

Monsieur Schneck (2006), La Réparation (2003), mais aussi Val de Grâce (2008), Une femme célèbre (2010). Les guerres de mon père fi gurait parmi les 5 ouvrages en compétition pour le Grand Prix RTL-Lire 2018.

Éditions Stock306 pages – Janvier 2018

SOUVIENS-TOI DE NOS ENFANTS Livre coup de poing, livre coup de coeur qui blesse et martyrise nos âmes et consciences... Le 19 mars 2012, le fi ls et les petits-fi ls de Samuel Sandler sont assassinés devant leur école à Toulouse. Tout juste six ans plus tard, ce père, ce grand-père, réussit à témoigner. Saluons déjà cet invraisemblable courage... Il se donne à tâche de rendre à Jonathan, Gabriel et Arié leur nom, leur simple nom... Quand le monde entier reprend en choeur le nom du criminel, celui des morts s’évanouit dans la brume de l’oubli. Le douloureux travail de l’auteur sera de faire ressurgir le nom des victimes pour leur donner une tombe spirituelle et abolir l’infâme trace de l’ignominie. « Le combat n’est jamais fi ni. N’est-il pas écrit dans la Bible que la lumière du méchant doit s’éteindre ? En donnant aux miens cette sépulture écrite, j’allume à jamais la fl amme de leurs mémoires. » Et c’est pour honorer ce projet fou, dans ce qui a dû être un accouchement d’une violence inouïe, que Samuel Sandler retrace ici le parcours de sa famille martyrisée et amputée : « J’étais le premier des Sandler à être né en France. Je suis le dernier des Sandler à y vivre ». Il y va de notre morale humaine de lire ce texte d’une extrême dignité pour ne pas oublier... même si une vertigineuse terreur nous tient de page en page.

Samuel Sandler Fils de rescapés de la Shoah qui ont fuit l’Allemagne en 1937, Samuel Sandler est né peu après la guerre en France. Il deviendra ingénieur en aéronautique. Ancien président de la communauté juive

de Versailles, il a milité dans le « Groupe interreligieux pour la paix » des Yvelines. Ses efforts pour rapprocher les communautés religieuses lui vaudront d’être fait chevalier de l’Ordre du Mérite. Souviens-toi de nos

enfants a reçu le Prix Licra 2018.

Editions Grasset128 pages – Mars 2018

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LA MÉDECINE DE MAÏMONIDE : Quand l’esprit guérit le corps Maïmonide fait partie de ces rares médecins du Moyen Âge dont l’œuvre médicale reste très actuelle. A l’occasion du 880e anniversaire de sa naissance, voici une passionnante biographie de ce célèbre philosophe, talmudiste et médecin. Le Dr Ariel Toledano, inlassable explorateur du judaïsme d’un point de vue médical, nous fait découvrir l’étendue de la contribution scientifi que et la modernité universelle de son œuvre, ainsi que sa conception très contemporaine de la médecine, qui associe théorie et pratique, et privilégie l’observation et la prévention. Nous suivons Maïmonide, abreuvé aux sources des cultures juive, grecque et arabe, entre Cordoue et le Caire, au travers de ses nombreux écrits, en arabe, hébreu et latin. En nous immergeant dans les dix traités médicaux de Maïmonide, lesquels refl ètent son éthique du soin, l’auteur met en lumière une philosophie qui soigne en associant le corps et l’esprit. Cette vision unifi ée du corps et de l’esprit en fait un pionnier des techniques de psychothérapie. L’éthique, au centre de l’œuvre médicale de Maïmonide, devient aujourd’hui fondamentale face aux progrès considérables de la médecine, notamment ceux de l’intelligence artifi cielle. Ce qui amène à réfl échir au sens que chacun souhaite donner au monde de demain.

TOUT CET HIER À L’INTÉRIEUR DE MOI C’est à une balade dans une ville qui n’existe plus que nous convie Antoine Silber : la Cracovie juive du début du vingtième siècle, la terre de ses ancêtres. Et quels ancêtres ! A commencer par les sept frères Silberfeld, réunis le temps d’une photo qui orne ce si beau livre, empli de nostalgie, d’amour fi lial et de justesse. « Si je voulais parler de ma vie, je devrais raconter mes morts », reprend l’auteur après Imre Kertész : c’est en partant à la recherche de la maison de son grand-père dans une cité recouverte de neige et d’ombres que l’auteur va se trouver. D’une plume sûre, grave et légère à la fois, il retrace le destin des siens : son grand-père Ernest, devenu diamantaire à Anvers qui meurt ruiné devant un casino, la cousine Helena Rubinstein dont le nom s‘imposera au monde, l’oncle Roger, qui se liera d’amitié avec René Char et deviendra un peintre reconnu… Une galerie de portraits d’hommes et de femmes magnifi ques dont, pour beaucoup, le destin s‘arrête à Birkenau, un monde qui ressuscite à petites touches impressionnistes. Cela pourrait être angoissant mais cette puissante évocation pointe du côté de la vie : car il y a Laurence, l’amoureuse, qui à chaque pas, accompagne le narrateur et semble lui dire : « maintenant, tu sais d’où tu viens, donc tu sais qui tu es ».

Ariel ToledanoAriel Toledano est médecin vasculaire et phlébologue à Paris. Il est également l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages médicaux et enseigne l’Histoire de la médecine à l’Université Paris V. Il

a publié La médecine du Talmud (2014), Médecine et Kabbale (2015), Médecine et Bible puis Médecine et sagesse juive (2017).

Antoine Silber Après une carrière de journaliste, Antoine Silber se consacre à la littérature. Il publie en 2011 un premier roman, consacré à sa mère, Le Silence de ma mère, suivi en 2015 d’un livre sur son

père, Ton père pour la vie. Il habite Patmos une partie de l’année, qui lui a inspiré en 2014 le cadre des Cyprès de Patmos.

Éditions Arléa142 pages – (Août 2018

Éditions In Press240 pages – Mars 2018

LE DIABLE AU PORCTabous et interdits alimentaires d’un animal hors norme « J’aime les porcs, a déclaré un jour… Winston Churchill, les chiens nous regardent avec vénération, les chats nous toisent avec dédain, les cochons nous considèrent comme des égaux ». Un amour loin d’être unanimement partagé et qui concerne autant l’animal que sa viande (qu’un quart de la population mondiale s‘abstient de consommer). Monique Zetlaoui nous promène dans cet ouvrage savamment documenté et riche en anecdotes insolites au travers des siècles et des cultures. Convoquant historiens, archéologues, géographes, ethnologues, anthropologues et climatologues, elle nous propose une synthèse sur la charge symbolique, les tabous, interdits et revendications alimentaires relatifs au porc. L’auteur revient sur les origines de ce tabou, la perception du porc au Proche-Orient et en Occident, son interdit chez les juifs et les musulmans ainsi que sur les différentes théories qui tentent d’expliquer ce rejet. Le cochon tient une place à part – particulièrement négative – dans l’imaginaire collectif. Un animal qui détruit plus qu’il ne construit, rarement allié de l’homme, accusé d’être porteur de maladie, traduit en justice au Moyen Age, soupçonné de pouvoirs maléfi ques, le seul des animaux domestiqués dès le néolithique à ne pas donner son lait, mais aussi l’animal le plus proche génétiquement de l’homme…

Monique Zetlaoui Historienne et journaliste, Monique Zetlaoui est diplômée de la Sorbonne (Lettres et Histoire) et de l’Institut national des langues orientales (section Inde). Elle publie chez Imago, en

2000, un ouvrage exhaustif sur les minorités juives de l’Inde, Shalom India, puis en 2003 Ainsi vont les enfants de Zarathoustra. Elle collabore en outre à plusieurs magazines, dont Qantara, Religions et histoire et Culture Sud.

Éditions Menu Fretin157 pages – Avril 2018

C’ÉTAIT MAMAN « Le drame de Maman nous a donné le besoin de nous ancrer pour ne pas vaciller ». Le drame ? Mireille Knoll, juive, 85 ans, clouée dans son fauteuil roulant, meurt, le 28 mars 2018, sous les coups de deux jeunes « décérébrés » qui tentent ensuite de la réduire en cendres, aux cris de Allahu akbar. Au-delà de ces faits glaçants, ses deux fi ls, brutalement tirés de l’anonymat, ont ressenti l’urgence de mieux connaître et faire connaître l’histoire de leurs ancêtres. Leur récit emprunte les chemins chaotiques de l’histoire juive. Mère d’origine polonaise, qu’un policier compatissant et un improbable passeport brésilien vont sauver de la déportation. Père d’origine russe, survivant des Marches de la mort. Effet inattendu du drame, des dizaines de témoignages spontanés parvenus du monde entier vont aider Daniel et Allan (privés de toutes photos depuis la mise sous scellés de l’appartement familial) à donner chair et vie à leurs familles. Leur mère, en tout premier lieu, qui adorait la vie, irradiant du bonheur d’aimer et d’être aimée, coquette et insouciante, radieuse et lumineuse, d’une totale liberté d’esprit. C’est un monument à la vie que les fi ls de Mireille, soutenus par la plume de Catherine Siguret, ont réussi à ériger, pour contrer la tentation du monument au mort.

Aussi de Catherine SiguretCatherine Siguret, écrivain et journaliste, est l’auteur d’une cinquantaine de livres en nom propre (romans, essais, carnets d’humour) ou pour le compte de vedettes, psychiatres, médecins, psychanalystes, et témoins de société. Son dernier (et hilarant) roman, Le mouton de la Place des Vosges, paru en 2015, a été traduit en russe et en espagnol. Catherine anime chaque mois avec talent une « Table ouverte » au MJLF autour d’un écrivain.

Éditions Kero265 pages – Octobre 2018

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LE STAND AUJFToujours fi dèle à la cause de l’AUJF, notre ami Alain Cyrot, président du Comité AUJF du MJLF, vous invitera, dès l’entrée dans nos locaux à vous montrer généreux (avant la fi n de l’année fi scale).Comme les années précédentes, votre don pourra être effectué à votre guise :> Soit à la campagne généraliste sur les projets

soutenus par l’AUJF en France et en Israël,> Soit au projet libéral en Israël.

LES PUBLICATIONS DU MJLFVenez sur le stand du MJLF pour acheter les derniers exemplaires d’Histoires de cuisine, les livres de prières de shabbath et les livres de prières des fêtes de Tishri, Le livre de la Shoah de Pierre Haïat, le CD de liturgie si utile pour avoir le plaisir de pouvoir chanter avec tous les participants pendant les offi ces de Shabbath.Vous y trouverez aussi les publications du rabbin Boissière (La prière au MJLF, Le Judaïsme libéral et le mouvement massorti, Médecine et fi n de vie).

Votre don ouvre droit à une réduction d’impôts

égale à 66 % de son montant à concurrence de 20 %

de votre revenu imposable. Le trop versé peut être

étalé sur 3 ans.

…les autres stands

ASSOCIATION TENOU’AProfi tez de cette journée pour vous offrir ou offrir un abonnement à la revue trimestrielle Tenou’a - Atelier de pensée(s) juive(s). Vous pourrez aussi acheter des numéros déjà parus.

www.tenoua.org

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Présidente du Centre Culturel Dominique [email protected]

01 44 37 48 48

Secrétaire GénéralJulietta Bankhalter

[email protected] 44 37 48 40

Et la participation de

MJLF Beaugrenelle

[email protected] rue Gaston de Caillavet

75015 Paris01 44 37 48 48

MJLF [email protected] rue du Surmelin

75020 Paris01 40 30 18 60

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