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S148 Communications affichées / La Revue de médecine interne 32S (2011) S99–S191 L’instauration d’un autre traitement spécifique a été proposée immédiatement ou à distance dans 61 % des cas. Discussion.– Selon les recommandations de l’HAS, les traitements spécifiques de la maladie d’Alzheimer doivent être envisagés en prenant en compte le rapport bénéfice risque, d’où l’intérêt de réévaluer les effets indésirables de ces traitements et leur obser- vance. Notre étude retrouve principalement des effets secondaires cholinergiques avec une atteinte cardiovasculaire limitée à 0,3 % contre 10 % à 11 % dans certaines séries [1,2] avec, en revanche, une atteinte digestive plus importante dans notre série (43 % contre 16 %). La population étudiée était une population ambulatoire ce qui peut expliquer la moindre fréquence d’effets indésirables graves. Ces effets grèvent cependant, l’observance de ces produits puisqu’ils entraînent un arrêt de traitement dans plus d’un tiers des cas. Conclusion.– Les effets indésirables des traitements retrouvés dans cette étude sont essentiellement, des troubles digestifs et neuro- logiques aspécifiques, de faible gravité. L’éducation thérapeutique de l’entourage des patients est importante afin de ne pas négliger des effets iatrogènes, qui ne sont pas forcément rapportés par des patients avec déclin cognitif. Références [1] Pariente A et al. CNS drug 2010;24: 55–63 [2] Babai S et al. Thérapie 2010; 65:255–9 doi:10.1016/j.revmed.2011.03.240 Posters : médecine interne CA114 Une nouvelle vascularité : l’artérite maculeuse lymphocytaire A. Saint-Lézer a , E. Imbert b , J. Marie b , A. Fauconneau b , M. Beylot-Barry b , M.-S. Doutre b a Médcine interne et maladies tropicales, hôpital Saint-André, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France b Hôpital Haut-Lévêque, dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France Introduction.– L’artérite maculeuse est une entité récemment décrite, correspondant à une vascularité cutanée singulière par sa présentation clinique et son aspect histologique. Patients et méthodes.– Nous rapportons une nouvelle observation d’artérite maculeuse chez une patiente de 61 ans. Observation.– Une patiente de 61 ans consultait pour des lésions cutanées des membres inférieurs apparues quatre mois aupara- vant, ne s’accompagnant d’aucun signe fonctionnel. À l’examen, il existait des macules érythémateuses, réticulées, bilatérales et symétriques des membres inférieurs, certaines légèrement infil- trées. On ne notait aucun antécédent particulier si ce n’est une intervention sur un canal lombaire étroit. Le reste de l’examen cli- nique était sans particularité. Le bilan biologique ne montrait ni syndrome inflammatoire ni anomalie hématologique (à l’exception d’un VGM à 104) métabolique ou rénale. Sur le plan immunolo- gique, il existait des anticorps anti nucléaires faiblement positifs à 1/100, sans spécificité. L’exploration du complément était normale et les anticorps anti cytoplasme des polynucléaires neutrophiles négatifs. La biopsie cutanée d’une lésion mettait en évidence à l’interface derme hypoderme, de lésions d’angéite au niveau d’un gros vaisseau de l’arcade profonde, associant une thrombose en voie de reperméabilisation, une nécrose fibrinoïde et hyaline for- mant un épais manchon autour de la lumière vasculaire et un infiltrat péri vasculaire mononuclée, lymphohystiocytaire. Discussion.– L’artérite maculeuse est une nouvelle entité décrite en 2003 par Fein et al. [1] dont une dizaine de cas sont actuel- lement rapportés dans la littérature [2]. Il s’agit d’une vasculite cutanée particulière par ses caractères cliniques et histologiques. Sur le plan dermatologique, on observe une éruption faite de macules érythémateuses et/ou pigmentées, siégeant principale- ment sur les membres inférieurs, beaucoup plus rarement sur les membres supérieurs [3]. Il n’existe pas de signes systémiques associés. L’aspect histologique est également particulier, à type de vasculite des artérioles de moyen calibre, associant une nécrose fibrinoïde importante et un infiltrat péri vasculaire lymphocytaire, parfois des images de thrombose. L’évolution est bénigne dans tous les cas décrits, sans atteinte systémique. Les différents traitements prescrits (hydroxychloroquine, aspirine, anti-inflammatoires non stéroïdiens) ne paraissent avoir que peu d’effets. Conclusion.– L’artérite maculeuse est une vasculite cutanée récem- ment définie, caractérisée par sa présentation clinique sous forme de macules pigmentées, son aspect histologique d’artérite lym- phocytaire hyaline thrombotique et son évolution bénigne, sans atteinte systémique décrite à ce jour. Références [1] Fein H et al., J Am Acad Dermatol 2003;49:519–22. [2] Kossard S et al., J Cutan Pathol 2010;37:1114–5. [3] Morruzzi C et al., Ann Dermatol Venereol 2010;137:460–3. doi:10.1016/j.revmed.2011.03.241 CA115 Pityriasis rubra pilaire associé à une vascularité à ANCA M. Lecouffe a , M. Hello a , M. Lefebvre a , B. Gaborit a , T. Ponge b , C. Agard c a Médecine interne, hôtel-dieu, Nantes, France b Service de médecine interne, hôtel-Dieu, Nantes, France c Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire, Nantes, France Introduction.– Le pityriasis rubra pilaire (PRP) est une dermatose inflammatoire acquise rare, d’étiologie inconnue. Elle ressemble par certains traits cliniques et histologiques au psoriasis. Aucun traitement n’ayant prouvé son efficacité dans cette pathologie, les dermocorticoïdes, les rétinoïdes oraux et le methotrexate sont les traitements de première intention. Le PRP est le plus sou- vent isolé mais parfois associé à diverses affections : infection VIH, rhumatismes inflammatoires, néoplasies solides et thyroïdites auto-immunes [1]. Nous rapportons une observation de PRP associé à une vascularité à ANCA. Patients et méthodes.– Nous rapportons une observation de PRP associé à une vascularité à ANCA. Observation.– Une femme de 78 ans était hospitalisée pour une alté- ration de l’état général, un syndrome inflammatoire et une éruption cutanée prurigineuse évoluant depuis deux mois. Elle avait comme seul antécédent, une insuffisance rénale chronique attribuée à des infections urinaires à répétition. Sur le plan cutané, on notait des papules folliculaires confluent en nappes psoriasiformes au niveau du dos et des membres, une kéra- todermie palmo-plantaire orangée et un aspect squameux du cuir chevelu. La biopsie cutanée montrait un épiderme hyperkérato- sique avec renforcement pilaire de l’hyperkératose, confortant le diagnostic de PRP. La patiente se plaignait par ailleurs, de myal- gies sans déficit moteur. Le reste de l’examen clinique était sans particularité. Sur le plan biologique, l’hémogramme montrait une anémie normo- cytaire à 10,8 g/dL sans autre cytopénie. La CRP était à 102 mg/L. Le bilan hépatique, les CPK étaient normaux. L’électrophorèse des protéines sériques montrait un profil d’inflammation chronique. L’insuffisance rénale était stable (créatinémie à 170 mol/L), asso- ciée à une protéinurie glomérulaire à 0,96 g/24 heures et une hématurie microscopique. Les ANCA de type anti-MPO étaient posi- tifs à 17 U/mL. Il n’y avait pas d’hypocomplémentémie. La biopsie musculaire montrait un aspect de vascularité nécrosant non spé- cifique, sans granulome. La biopsie rénale retrouvait uniquement

Une nouvelle vascularité : l’artérite maculeuse lymphocytaire

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osters : médecine interne

A114ne nouvelle vascularité : l’artérite maculeuse

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Médcine interne et maladies tropicales, hôpital Saint-André, CHU deordeaux, Bordeaux, FranceHôpital Haut-Lévêque, dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux,rance

ntroduction.– L’artérite maculeuse est une entité récemmentécrite, correspondant à une vascularité cutanée singulière par sarésentation clinique et son aspect histologique.atients et méthodes.– Nous rapportons une nouvelle observation’artérite maculeuse chez une patiente de 61 ans.bservation.– Une patiente de 61 ans consultait pour des lésionsutanées des membres inférieurs apparues quatre mois aupara-ant, ne s’accompagnant d’aucun signe fonctionnel. À l’examen,l existait des macules érythémateuses, réticulées, bilatérales etymétriques des membres inférieurs, certaines légèrement infil-rées. On ne notait aucun antécédent particulier si ce n’est unentervention sur un canal lombaire étroit. Le reste de l’examen cli-ique était sans particularité. Le bilan biologique ne montrait niyndrome inflammatoire ni anomalie hématologique (à l’exception’un VGM à 104) métabolique ou rénale. Sur le plan immunolo-ique, il existait des anticorps anti nucléaires faiblement positifs à/100, sans spécificité. L’exploration du complément était normalet les anticorps anti cytoplasme des polynucléaires neutrophileségatifs. La biopsie cutanée d’une lésion mettait en évidence à

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iscussion.– L’artérite maculeuse est une nouvelle entité décriten 2003 par Fein et al. [1] dont une dizaine de cas sont actuel-ement rapportés dans la littérature [2]. Il s’agit d’une vasculite

decine interne 32S (2011) S99–S191

cutanée particulière par ses caractères cliniques et histologiques.Sur le plan dermatologique, on observe une éruption faite demacules érythémateuses et/ou pigmentées, siégeant principale-ment sur les membres inférieurs, beaucoup plus rarement surles membres supérieurs [3]. Il n’existe pas de signes systémiquesassociés. L’aspect histologique est également particulier, à type devasculite des artérioles de moyen calibre, associant une nécrosefibrinoïde importante et un infiltrat péri vasculaire lymphocytaire,parfois des images de thrombose. L’évolution est bénigne dans tousles cas décrits, sans atteinte systémique. Les différents traitementsprescrits (hydroxychloroquine, aspirine, anti-inflammatoires nonstéroïdiens) ne paraissent avoir que peu d’effets.Conclusion.– L’artérite maculeuse est une vasculite cutanée récem-ment définie, caractérisée par sa présentation clinique sous formede macules pigmentées, son aspect histologique d’artérite lym-phocytaire hyaline thrombotique et son évolution bénigne, sansatteinte systémique décrite à ce jour.Références[1] Fein H et al., J Am Acad Dermatol 2003;49:519–22.[2] Kossard S et al., J Cutan Pathol 2010;37:1114–5.[3] Morruzzi C et al., Ann Dermatol Venereol 2010;137:460–3.

doi:10.1016/j.revmed.2011.03.241

CA115Pityriasis rubra pilaire associé à une vascularité àANCAM. Lecouffe a, M. Hello a, M. Lefebvre a, B. Gaborit a, T. Ponge b, C.Agard c

a Médecine interne, hôtel-dieu, Nantes, Franceb Service de médecine interne, hôtel-Dieu, Nantes, Francec Service de médecine interne, centre hospitalier universitaire,Nantes, France

Introduction.– Le pityriasis rubra pilaire (PRP) est une dermatoseinflammatoire acquise rare, d’étiologie inconnue. Elle ressemblepar certains traits cliniques et histologiques au psoriasis. Aucuntraitement n’ayant prouvé son efficacité dans cette pathologie,les dermocorticoïdes, les rétinoïdes oraux et le methotrexate sontles traitements de première intention. Le PRP est le plus sou-vent isolé mais parfois associé à diverses affections : infectionVIH, rhumatismes inflammatoires, néoplasies solides et thyroïditesauto-immunes [1]. Nous rapportons une observation de PRP associéà une vascularité à ANCA.Patients et méthodes.– Nous rapportons une observation de PRPassocié à une vascularité à ANCA.Observation.– Une femme de 78 ans était hospitalisée pour une alté-ration de l’état général, un syndrome inflammatoire et une éruptioncutanée prurigineuse évoluant depuis deux mois. Elle avait commeseul antécédent, une insuffisance rénale chronique attribuée à desinfections urinaires à répétition.Sur le plan cutané, on notait des papules folliculaires confluent ennappes psoriasiformes au niveau du dos et des membres, une kéra-todermie palmo-plantaire orangée et un aspect squameux du cuirchevelu. La biopsie cutanée montrait un épiderme hyperkérato-sique avec renforcement pilaire de l’hyperkératose, confortant lediagnostic de PRP. La patiente se plaignait par ailleurs, de myal-gies sans déficit moteur. Le reste de l’examen clinique était sansparticularité.Sur le plan biologique, l’hémogramme montrait une anémie normo-cytaire à 10,8 g/dL sans autre cytopénie. La CRP était à 102 mg/L. Lebilan hépatique, les CPK étaient normaux. L’électrophorèse desprotéines sériques montrait un profil d’inflammation chronique.L’insuffisance rénale était stable (créatinémie à 170 �mol/L), asso-ciée à une protéinurie glomérulaire à 0,96 g/24 heures et une

hématurie microscopique. Les ANCA de type anti-MPO étaient posi-tifs à 17 U/mL. Il n’y avait pas d’hypocomplémentémie. La biopsiemusculaire montrait un aspect de vascularité nécrosant non spé-cifique, sans granulome. La biopsie rénale retrouvait uniquement