Viet Dien U Linh Tap

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    Maurice Durand

    La dynastie des Lý antérieurs d'après le Viêt điên u linh tâpIn: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient. Tome 44 N°2, 1951. pp. 437-452.

    Citer ce document / Cite this document :

    Durand Maurice. La dynastie des Lý antérieurs d'après le Viêt điên u linh tâp. In: Bulletin de l'Ecole française d'Extrême-Orient.

    Tome 44 N°2, 1951. pp. 437-452.

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5179

    http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_befeo_93http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5179http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/befeo_0336-1519_1951_num_44_2_5179http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/author/auteur_befeo_93

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    LA

    DYNASTIE DES LY ANTÉRIEURS

    D'APRÈS

    LE VIÊT BIEN U UNH

    TAP

    par

    Maurice DURAND

    Le troisième et le quatrième textes du Vi$t di$n и link

    tâp

    Щ. fa} Щ Щ $^гs.

    A.

    à 7 ^е ťE.F.E.O., f° 3 b et à a et b, exposent la

    vie

    de deux héros historico-légen-

    daires

    du

    Vièt-Nam :

    Trieu

    Viêt-vuomg Ш

    Ш

    ï

    &

    Lý-Phát-Tú

    ^\%^.

    Ces

    deux personnages appartiennent

    à

    la période que

    les histoires officielles

    du Vièt-Nam

    placent sous

    l'égide

    de la dynastie des Lý

    antérieurs

    (5ДД

    à 602

    ap.

    J.-C). En

    Chine, pendant ce temps, régnèrent

    successivement

    comme

    dynastie

    principale : les

    Nan

    Leang

    j§ Щ

    les Tch'en Щ,

    et

    les Souei Щ.

    Le ms.

    A. Л

    7

    rédige

    en deux textes séparés une histoire

    que les autres

    manuscrits du F.

    &.

    U. L.

    T.

    racontent en

    un

    seul

    texte, plus long.

    Il

    ne

    s'étend pas

    sur les événements qui amenèrent la fondation

    de

    la dynastie

    des

    Lý Antérieurs par

    Ly-Bôn ф: ;Ц\ Or le

    Bai

    Vi$t SúKý, les rédactions antérieures et postérieures

    des

    Annales

    vietnamiennes

    et

    les

    histoires

    non

    officielles font

    une place

    à

    Ly

    Bon

    dont

    l'action a

    précédé

    et permis les exploits

    de

    TrieuVièt-VuongetdeLy

    Ph^t

    Tu.

    En 54 1 ap.

    J.-C.(1),

    7'

    année

    Ta-t'ong

    ^

    fpj

    des

    Leang, paraît sur

    la

    scène

    de

    l'histoire vietnamienne Lý

    Bon

    ou Lý Bi.

    Depuis la répression de la rébellion des

    sœurs Trung

    '$&

    par le

    général chinois

    Ma

    Yuan

    fa fê (4о-Лэ ар.

    J.-C), les

    territoires au sud du

    Yue

    (Viet) étaient retombés sous

    l'administration

    directe

    de la

    Chine dont le contrôle

    s'exerçait

    jusqu'aux frontières du Lin

    yi

    Щ

    g,

    dans le Centre

    Vièt-Nam actuel.

    Durant

    cette

    période un

    double

    courant

    se

    fait de la Chine vers le Kiao-tcheou

    § Щ (Giao-châu). Courant culturel : la

    Chine,

    pays suzerain, exporte sa culture

    et sa civilisation;

    les

    élites du Giao-châu formées à la chinoise deviennent

    de

    plus

    en plus nombreuses et le gouvernement

    chinois est

    obligé peu à peu

    de

    leur ouvrir

    (*>

    Je suis l'édition des annales imprimée

    en

    1800

    sous

    le titre

    Bai Viçt

    5£>

    Jç i& ýl

    £ où se

    trouvent

    les considérations

    de Lè-vàn-Hu'U

    ^ jc» auteur

    du

    Bai Viçt

    Sû>

    primitif (début

    du

    xiii*

    siècle), de

    Ngô-Sî-Liên -^ ffc

    д||5

    auteur

    du

    Bai

    ViçtSà>

    Ký Toàn Thu

    A Ш к Ш

    £

    #

    (**79), àe Ngô-Thi-Si ^ l# ft (1736-1780)

    et de

    Nguyèn-Nghiém,

    Ша Ш (17°8-i775). J'indiquerai

    cette

    édition

    par l'abréviation £K F.S.JL Mes renvois avec

    cette

    abréviation concerneront le

    q.

    5 du

    Ngoai In,

    Annales des Lý antérieurs. Les autres abréviations

    utilisées

    seront : B.V.S.K.T.T. : Bai

    Vif't

    Sto Ký Toàn Thw; V.B.U.L.T. : Vign

    Biçn

    и

    link tçp. Les

    cotes des ouvrages

    sont celles de l'Ecole

    Française

    d'Extrême-Orient.

    «8.

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    43 8

    MAURICE

    DURAND

    l'accès aux fonctions administratives, soit de leur pays, soit de la Chine elle-même W.

    Courant humain :

    l'émigration

    chinoise vers

    leurs

    colonies du

    Sud,

    constante depuis

    la première conquête chinoise

    (111

    ap.J.-C), semble s'être amplifiée à la suite des

    troubles

    qui

    suivirent la chute des Han.

    De

    nombreux réfugiés

    chinois

    s'installèrent

    au Giao-châu et

    y

    firent

    souche.

    Quelques générations s'attachaient à leur

    patrie

    d'adoption

    et

    devenaient gens

    du

    Giao-châu.

    Leurs

    intérêts matériels

    et

    les unions

    qu'ils contractaient dans

    le pays

    les détachaient insensiblement

    de

    leur patrie.

    Devant

    la

    politique chinoise

    ils finissaient

    par réagir comme

    de véritables

    autochtones.

    Parfois

    les

    révoltes

    contre les gouverneurs chinois trouvaient en

    la

    personne

    de ces descendants de

    Chinois

    des

    chefs audacieux

    et

    obstinés (*).

    Ainsi

    Ly-Bôn

    ou Lý-Bí était descendant à la septième génération de Chinois

    émigrés en Giao-châu à

    la

    suite

    des

    troubles de

    la

    fin

    des

    Han

    postérieurs.

    Il était

    originaire

    de

    la

    préfecture

    de

    Thai hinh ^ ̂

    W

    dans le Giao-châu. Ce Thai binh ne

    correspond pas à

    la

    province

    de même nom

    dans le Nord-Viet-Nam actuel.

    Les

    commentateurs vietnamiens le

    rattachent

    à

    l'ancienne

    province

    de

    Phong, le Phong-

    châu Щ Щ qui,

    d'après eux,

    s'étendait sur la

    majeure partie

    de la province

    actuelle

    de Scn-tây \\\ Щ (*).

    lia

    famille de Ly-Bôn avait probablement réussi

    à

    faire

    fortune

    à

    Thái-binh

    et

    de

    génération en génération son

    crédit

    s'y était

    affermi.

    Cependant

    Ly-Bôn

    n'aurait pas été amené à jouer le rôle de

    chef

    de révolte si

    les

    circonstances

    ne

    s'y

    étaient pas prêtées. A l'influence

    de sa

    famille, Ly-Bôn ajoutait

    des qualités

    personnelles susceptibles

    de lui

    attirer la confiance des

    révoltés. Il

    était

    suffisamment

    cultivé

    pour avoir

    été

    haut

    fonctionnaire des

    Leang; suffisamment doué

    de qualités

    guerrières

    pour que les Chinois lui aient confié la

    direction

    d'une

    province

    frontière comme celle

    du Kieou-tô

    (Cipu- âu'c) fa {*» M, l'ancien Kieou-tchen

    (*)

    Les

    Vietnamiens

    font commencer les débuts de l'accès des

    élites du

    Sud aux fonctions

    publiques en

    Giao-châu

    et en Chine à Ly-Tiên 2pi j|§, originaire du Kiao-tche

    (Giao-chi)

    -?£

    jČJt et

    gouverneur de

    cette province

    sous

    l'empereur

    Ling-ti jg

    ^ (168-189 ap.

    J.-C.);

    cf. Tràn-

    Trong-Kim,

    Viçt-Nam

    Sů>

    Lwqk,

    édit.

    1920,

    p.

    3a.

    (*) Le plus bel exemple de

    cette

    assimilation des Chinois par

    les pays

    du Sud

    est

    Tchao T'o

    (Triêu

    Dà)

    Ш PÈ-

    (•) Le B.V.S.K. dit g| Щ

    -jfc

    ^ J^ : «Originaire de Thái-binh de Long-humg». Certaines

    traditions vietnamiennes

    rapportent erronément,

    à mon avis, que Ly-Bôn était

    originaire

    de

    Long-

    nu'ng

    du Thái-binh (cf. Nam Phmg, n° i3 1, p. 48).

    О

    Ainsi le

    Cwomg

    Mue,

    Nguyên-Thuc-Khiêm dans Nam

    Phong,

    n° 1З1, Hoàng-xuân-Hân dans

    son commentaire du

    Bai

    Nam Quóc Sà>

    Diên

    Ca édité par la maison Sông-Nhi

    en

    19Д9 à Hà-nôi.

    Le

    Phong-châu Ц. j\\ d'après le Dictionnaire géographique фЩЦ Ш л

    été fondé en tant que circonscription administrative par les Leang ; les Souei en ont

    fait le

    Hu>ng-

    châu JE

    *Щ .

    Cependant les

    traditions vietnamiennes ont le souvenir

    d'un

    Phong-châu qui

    existait

    dès les débuts de

    leur

    histoire

    légendaire.

    Les commentateurs

    du

    Cwomg Mue, 1, q. f. a

    r

    expliquent

    que

    cette circonscription

    devait

    se trouver

    dans

    les limites

    approximatives du territoire

    des préfectures actuelles de Vïnh-tuwg

    -fc

    Щ. et de Lâm-thao

    jjtér

    Щ de la province de So>n-

    tây.

    D'autres

    traditions

    le

    placent

    un

    peu

    plus au

    nord,

    dans

    la

    région

    de

    Viôt-tri,

    Bach-hac.

    (|«j

    ; les

    Souei rétablirent

    l'ancien nom de Cûni-chân et les

    T'ang

    reprirent

    le

    nom de

    Ai-châu.

    Puis alternativement on

    employa

    ces deux désignations. Le

    nom

    ne

    figure

    plus dans l'organisation administrative actuelle. Sur le

    Cúm-dÚH; fa {*, cf. Aurousseau, La première conquête des

    pays

    annamites, in

    BEFEO, tome XXIII,

    p. 931, note 7, etRolfStein, Ып-Yi, p. 35-36. С est une

    commanderie

    créée

    par

    lesWou ^ 22a-

    980 av. J.-C.); elle fut

    maintenue

    du m* au ti* siècle. Dans la

    tradition vietnamienne,

    si l'on

    se

    reporte au tableau des quinze provinces du royaume de Ván-lang

    (СМ.,

    q. 1,

    f.

    3r) le Cuni-chân

    est indiqué comme

    la onzième

    province

    et le

    Cúm-dún: la quatorzième. Le commentaire de

    a

    géographie

    de

    Nguyln-Trai

    par Nguyén-thiên-Tung donne Cuni-chân

    =

    Thanh-hoá,

    mais

    ne

    parle

    pas du

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    LA

    DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE V1ÊT BIEN П LINH

    TAP

    439

    (Cu'u-chân) fa

    Л (1), face au Lm-уИ2) dont les

    troupes

    essayaient continuellement

    de pousser

    vers le Nord. En Chine, les Leang, suzerains

    du

    Giao-châu, étaient plongés

    dans

    les troubles intérieurs et les

    difficultés

    extérieures.

    Les

    gouverneurs chinois

    des provinces éloignées

    devaient principalement

    compter sur

    leurs propres

    forces

    et, à l'occasion, sur l'aide des

    gouverneurs chinois

    voisins. Le

    gouvernement

    impérial

    ne

    prenait

    des mesures

    importantes

    qu'après

    l'échec

    de

    ses

    représentants

    locaux.

    Avant sa révolte

    Ly-Bôn semble avoir séjourné

    dans la

    Chine

    des

    Leang

    il

    occupait

    une charge

    publique. Mais ses fonctions lui déplurent

    pour des

    raisons

    que

    l'histoire officielle et

    la tradition

    ne

    rapportent pas

    avec précision (3). Il

    quitta

    sa charge

    et revint à

    Thái-binh.

    Avait-il le désir

    de

    fuir un

    pays troublé?

    Avait-il

    été

    maltraité ou avait-il

    subi quelque vexation?

    L'histoire

    vietnamienne cache-t-elle

    peut-être une disgrâce de Ly-Bôn, puisque,

    après

    son retour de Chine et à la veille

    de sa révolte, il

    se

    trouvait commandant

    des

    troupes

    de Ciru-dú>c

    qui

    deviendront le

    noyau de l'armée

    des

    révoltés

    W.

    Le gouverneur

    du Giao-châu

    en 54

    1 était Siao

    Tseu (TiêuTu») Ц Щ qui s'était

    aliéné

    les

    cœurs

    par ses vexations et ses actes

    de

    violence. Comme les sœurs

    Trwng

    contre le gouverneur Sou

    Ting

    (Tô EHnh) Щ ^ Ly-Bôn

    rassembla

    contre

    Siao

    Tseu

    une

    grande

    partie

    des

    chefs

    locaux

    et

    des

    gens

    avides d'action.

    Quelques

    noms

    sont

    parvenus jusqu'à

    nous. Tinh Thiêu

    $$■

    Щ

    (5)

    qui,

    d'après les mss.

    A. 1 9 i 9 et

    A. 761, avait

    été

    fonctionnaire

    des

    Leang et

    compagnon de

    Ly-Bôn en Chine et

    qui

    Cû'U-duc. Il

    est

    probable que la

    tradition

    vietnamienne

    est

    erronée et que

    sous les

    Han le Cû'u-chân

    était

    la commanderie la plus méridionale de la Chine, comprenant le Thanh-hoá et

    une

    partie du

    Ngbé-an

    actuel. A partir

    des

    Han et au cours

    des

    siècles,

    les

    autorités administratives du Cùm-chèn

    ont poussé plus au sud les limites de leur juridiction pour suivre les progrès de la colonisation.

    Le

    Cùni-chân

    s'est étendu sur tout le Nghê-an et le

    Hà-tinh

    actuels et

    les

    Wou ont dû

    créer

    le

    Cu>u-

    du'c avec

    la

    partie sud

    du

    Cuni-chân

    et

    les territoires

    qui

    s'y étaient

    ajoutés. On eut alors

    Gu'U-chân

    et Cú'u-dú>c, ce dernier se

    trouvant

    à

    la

    limite extrême-sud de l'empire

    chinois

    au

    contact

    du Lin-

    yi.

    Ce processus

    de l'organisation

    administrative

    chinoise aux

    frontières

    était

    courant

    à

    ces

    époques

    anciennes.

    Le

    commentaire

    du

    CM.

    dit nettement,

    loc. cit.,

    «

    si

    nous

    examinons les

    Mémoires des Tsin

    Щ- ^

    pour

    l'histoire des

    Tsin

    Щ- Щ] la

    commanderie

    de Kieou-tô (Cú>u-dú>c) date des Wou.

    C'est le territoire de la province actuelle de Hà-tinhя.

    l')

    Voir

    note précédente.

    (*)

    Sur

    les

    problèmes

    géographiques,

    folkloriques

    et

    ethonographiques

    concernant

    le

    Lin-yi,

    cf. Rolf

    Stein,

    op. cit.

    l») Dans

    sa

    traduction

    du

    Bai Viêt Stb Ký Toàn Thw, Henri Maspero dit que

    Ly-Bôn

    a servi sous

    Siao

    Tseu et qu'il

    servit sous luř«

    sans réaliser son ambition». Le B.V.S.K. que j'utilise dit jfc Щ

    ^f»

    Щ Ду Щ

    ik.

    Щ

    «Ly-Bôn,

    au service

    des

    Leang

    comme

    fonctionnaire, n'ayant

    pas

    réalisé

    ses désirs, retourna à

    Thái-binh».

    Le texte continue : «à cette

    époque, le gouverneur

    Siao Tseu

    avait

    perdu le

    cœur

    du

    peuple

    parce qu'il

    commettait des exactions

    et

    était

    violent; l'Empereur

    (Ly-Bôn)

    projeta de lever des

    troupes

    pour

    le

    chasser».

    Suit

    alors le

    passage concernant Tinh-

    Thiêu; puis

    q.

    5,

    Г

    1

    le texte reprend

    fâ & Ш Ж

    Ш Ш tÈ

    Ш

    Щ

    Ш fô

    Ш

    Щ.

    :

    ca

    cette époque,

    il

    (Ly-Bôn) était inspecteur des troupes du

    Cù>u-du>c;

    dans ces

    circonstances

    les braves

    des

    châu voisins répondirent

    tous

    à

    son

    appel».

    J'interprète

    les

    faits

    de

    la

    manière

    suivante

    :

    Ly-Bôn

    servit les

    Leang

    en Chine comme ses désirs n'étaient pas satisfaits

    (ou

    bien

    : contre ses désirs) il retourna à

    Thái-binh

    ; il occupa ensuite la charge

    d'inspecteur

    au

    Cû'u-

    dÚ45 et à ce moment-là se révolta

    contre

    Siao Tseu. Les manuscrits du

    V.B.U.L.T.

    font vivre L>-

    Bôn

    et

    Tinh-Thièu

    ensemble

    en

    Chine.

    A.

    1919 dit qu'après une vexation subie par Tinh-Thiêu

    ils retournèrent tous deux

    dans leur

    pays natal ^

    Щ

    ^ J .

    Le

    ms. A.

    76

    1,

    £•

    19

    1*

    est

    formel

    sur

    ce point Jj£ Щ §g fëj j§fc f$ «

    Bon

    et Thiêu revinrent dans leur commanderie

    natale».

    (*)

    Le

    B.V.S.K. donne

    Ц

    fa

    fg Щ. Les manuscrits

    du V.B.V.L.T.

    donnent Ц

    fa

    Щ ДО1-

    (*)

    Le V.B.U.L.T.

    A. 1919 écrit ^ §g. L'orthographe varie d'ailleurs

    suivant

    les manuscrits

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    22/137

    44 0

    MAURICE DURAND

    était

    retourné en Giao-châu

    à

    la suite

    d'un

    affront du ministre de

    l'intérieur Ts'ai

    Tsouen

    Щ

    Щ.

    Blessé dans son

    amour-propre,

    Tinh Thieu se

    rallia

    facilement

    à

    Ly-Bôn.

    tin

    autre

    adjoint de

    Ly-Bôn fut un chef

    local W de Chu-diên^ ommé

    Trieu-

    Túc £§ ~Ш-

    Enfin des

    noms plus célèbres :

    Pham-Tu $£

    Ш Ч°* s'illustra contre le

    Lin-yi, TriiHi-Quang

    Phuc

    Ц"

    %

    fë qui prendra

    la

    succession

    de

    Lý Bon et

    deviendra

    Trièu

    Viêt-Vuong, sujet

    du

    premier

    texte

    que

    nous

    publions

    Ly-Thiên

    Búo

    ^

    frère

    de

    Ly-Bôn, et Ly-Phât-Tû de la famille de Ly-Bôn,

    sujet

    du second

    texte

    que

    nous publions.

    Siao

    Tseu s'avoua vaincu

    sans combat,

    semble-t-il,

    et, par des présents offerts

    à Ly-Bôn, acheta la

    possibilité

    de fuir au Kouang-tcheou

    J||

    ,

    base des

    troupes

    chinoises chargées de maintenir l'ordre dans

    les

    pays au sud du

    Yue.

    Ly-Bôn s'empara

    alors

    du

    chef-lieu

    du

    Giao-châu,

    Long-bien

    §§ fjf

    W.

    Cependant, au Kouang-tcheou,

    Siao

    Tseu, en collaboration avec les autorités

    locales,

    tentait

    d'organiser la reconquête du territoire

    perdu. H ne put

    imposer sa

    volonté aux

    gouverneurs

    Lou Tseu-hiong J$j[ ^ Щ et Souen Kiong Щ |{5) chargés

    par

    ordre

    impérial

    de rétablir l'ordre

    au

    Giao-châu.

    En 5Дз ap. J.-C, au printemps,

    alors

    que

    les troupes

    de Tseu-hiong et de Souen

    Kiong, devaient

    se mettre

    en

    marche,

    leurs

    chefs

    demandèrent

    de

    remettre

    l expédition à l'automne.

    Ils

    craignaient la

    malaria

    du printemps.

    Leur

    suggestion ne fut

    pas

    acceptée par le gouverneur

    du

    Kouang,

    Siao Ying

    Ц (Щ, appuyé par

    Siao Tseu.

    Tseu-hiong et

    Souen

    Kiong

    se

    mirent

    en

    marche

    à contre-cœur. Arrivés

    dans la

    préfecture de

    Ho-p'ou fe W

    *4)>

    leurs

    troupes

    subirent

    des pertes

    dues à la maladie

    et

    ne poussèrent pas

    plus

    loin. Cet

    échec

    de la première tentative d'expédition

    contre

    Ly-Bôn s'acheva

    par

    la condamnation

    à mort

    des chefs chinois, Tseu-hiong

    et

    Souen- Kiong,

    mauvais organisateurs ou

    guerriers pusillanimes.

    Nos manuscrits

    du

    V.fï.U.L.T. ne parlent pas

    de

    cette contre-offmsive avortée.

    En accord avec les Annales officielles, ils montrent

    que

    durant l'année 543 ap. J.-C.

    (9* année

    Ta-t'ong des Leang), Ly-Bôn, en plus

    des difficultés

    d'une

    situation

    extérieure menaçante

    du fait des préparatifs

    chinois au Kouang-tcheou et

    dans

    les

    provinces

    voisines

    restées fidèles

    aux Leang, dut repousser une attrque

    du

    Lin-yi

    sur

    la préfecture frontalière du

    Cù u-du'c.

    Ce

    fut

    son

    général

    Pham-Tu

    qui

    battit le roi

    du Lin-yi et

    permit

    à

    Ly-Bôn

    d'organiser le nouvel état et de prendre des

    dispositions

    pour faire face à une attaque de la Chine

    qui

    le

    considérait

    comme un rebelle à

    exterminer.

    En 5ââ ap. J.-C.

    les

    Annales

    vietnamiennes

    relatent

    les

    mesures prises par Ly-

    Bôn

    pour organiser le royaume

    indépendant du

    Sud et fonder la

    dynastie des

    antérieurs. Mesures symboliques et

    mystiques

    : il

    se proclame

    Nam

    dé д£ j|j %

    ,

    Lý Empereur du Sud, inaugure pour la première fois dans l'histoire du Viet-Nam

    l'institution

    d'une ère de règne, l'ère Thièn-duc

    Л

    fg ou Ère de la Vertu Céleste,

    donne à

    son

    royaume un nom prometteur de pérennité, Royaume de Van-xuân

    "Щ fë. ^ ou Royaume

    des

    Dix-МШе Printemps, élève à Long-bien

    même

    un

    palais

    t1) Chefs autochtones. Le Ts'eu Hai donne jj£ Щ Щ ^ £ Щ

    £ф «ainsi

    sont appelés les

    grands chefs

    des

    Man et

    des

    Yi».

    (*) Essai de localisation m Maspero, B£F£O, X, 58

    o-5

    8 à, et voir la suite de

    mon

    développement.

    (*)

    Essai

    de localisation dans

    le

    Bác-ninh in

    Maspero, id. 669.

    (*) Ho-p'ou —

    Nom

    d'une commanderie fondée par

    les

    Han Occidentaux. Son territoire

    s étendait sur le territoire de la sous-préfecture actuelle de Hai-k'ang Щ

    J|£

    dans le Kouang-tong.

    Sous

    les

    Han Orientaux, il s'étendit

    sur

    la sous-préfecture

    actuelle

    de Ho-p'ou. Il

    est important

    dans l'histoire ancienne du Viét-Nam ; beaucoup d'expéditions chinoises

    envoyées contre

    ce dernier

    pays

    l'utilisèrent comme

    base de

    départ pour leur

    infanterie ou

    leur

    marine.

    (*)

    La

    localisation du

    royaume

    de

    Van-xuân

    par Maspero dans

    le

    BEFEO, t.

    X, p.

    5 7 1

    est diffi-

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    23/137

    LA

    DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE V1ÊT

    BIEN

    U LINH ТАР Ш

    qui contient toute

    son espérance,

    le Palais

    des

    Dix-Mille

    Années.

    Mesures

    administratives :

    il

    organise

    une hiérarchie de

    fonctionnaires

    et de dignitaires dont

    les

    posies,

    les plus élevés furent

    confiés

    à ses

    compagnons de lutte

    : Tinh-Thiêu,

    Pham-Tu,

    Trieu-Tuc,

    qui

    devint Grand-Maître -fc Щ.

    Cette

    même année l'Empereur des

    Leang, irrité

    de

    l'échec

    de la première

    contre-

    offensive

    et

    de

    la

    proclamation

    de

    l'indépendance du

    Royaume des

    Dix

    Mille

    Printemps,

    envoie contre

    Ly-Bôn une seconde expédition

    sous

    le

    commandement

    du

    général Lan K'in Щ gfc qui

    échoue

    dans

    des

    conditions

    semblables

    à celle

    de

    Tseu-

    hiong et de

    Souen Kiong. Ses

    troupes, arrêtées par une épidémie, ne dépassent pas

    la frontières du Giao-châu.

    En

    5Д5 ap. J.-C.

    les

    Leang, devant ces

    échecs répétés,

    prirent des

    mesures

    importantes.

    Tout d'abord changement dans le

    commandement

    chinois. Siao

    Tseu

    est

    remplacé par

    Yang

    P'iao

    Щ

    comme

    gouverneur

    du Giao-châu.

    A

    l'exemple des

    Han qui avaient envoyé l'un

    de

    leurs plus grands chefs militaires le général Ma

    Yuan contre les sœurs

    Tnrng,

    les Leang envoyèrent contre Ly-Bôn, Tch'en Pa-sien

    (Třen

    Bá-tién)

    Щ.Щ

    .

    Ensuite,

    ils mirent des

    moyens

    importants en hommes et

    en matériel à la disposition du nouveau commandant du corps expéditionnaire

    chinois.

    Tch'en

    Pa-sien, un des plus

    grands

    personnages

    de

    l'Empire

    des

    Leang,

    sut

    se

    faire obéir

    des

    gouverneurs

    chinois

    et

    pousser

    ses troupes

    à aller avec confiance

    au

    combat.

    Le

    rassemblement

    des

    troupes chinoises se

    fit

    au Kiang-si.

    Le

    gouverneur

    du Ting

    tcheou

    J I-j , Siao Pou

    %jj

    réunit ses

    troupes

    à

    celles du nouveau

    gouverneur

    désigné du

    Giao-châu,

    Yang P'iao.

    Tch'en

    Pa-sien pénétra en Giao-châu

    à l'avant-

    garde

    du

    corps expéditionnaire

    chinois.

    Ly-Bôn subit une série d'échecs et perdit son royaume.

    Il

    est

    d'abord vaincu

    à

    Ghu-diên.

    De

    il

    se

    replie sur le fleuve Tô-lich

    j§|

    Щ {£ dans les environs

    du

    Hanoi

    actuel. H

    y subit une

    grave défaite et se

    retire

    dans la préfecture

    de Gia-ninh

    .Ц j§£.

    Les

    généraux

    des

    Leang l'y poursuivent et

    l'assiègent.

    En 546 ap.

    J.-C. Yang

    P'iao

    s'empare du

    chef-lieu

    de

    Gia-ninh. Ly

    Bon se retire

    de

    plus en plus

    vers

    la

    haute région,

    d'abord

    à

    Tân-xuomg

    §f

    Щ

    dans

    le

    Phong-

    châu, puis

    chez les Leao

    u lac Bién-triêt JËL ^ffc. Battu par Tch'en Pa-sien il

    se

    retira dans la circonscription barbare du

    Khuat-liêu Jjjj Щ,

    où il essaya de

    reconstituer ses

    forces pour continuer la lutte. A

    partir

    de ce moment

    Ly-Bôn

    n'apparaît

    plus

    comme

    le

    chef

    réel de la résistance vietnamienne.

    Il

    a délégué

    ses pouvoirs

    à

    Trieu-Quang-Phuc

    et

    s'il reste

    encore roi en titre jusqu'en

    548

    ap. J.-C., au

    troisième mois

    lunaire, en

    fait,

    Trieu-Quang-Phuc

    dirige

    les

    opérations.

    A

    la

    mort

    de

    Ly-Bôn,

    Empereur du

    Sud,

    Triêu Quang-Phuc se

    proclame

    roi du

    Viet

    (4* mois

    lunaire commençant le a 4 avril 548).

    La

    localisation du Chu-diên par Maspero dans le Hâi-du'O>ng

    actuel

    (BEFEO, ibid,

    p. 58 1) ne répond pas à la localisation

    traditionnelle

    vietnamienne

    qui

    le place au

    phû de Vînh-tu'ô'ng dans le Vïnh-yên

    actuel

    W.

    Cette dernière

    localisation

    explique

    cile к admettre. Le nom de Van-xuàn était l'appellation donnée au Giao-châu indépendant.

    Ly-

    Bôn

    occupait Long-bien comme

    capitale

    et,

    jusqu'à

    sa

    défaite,

    son pouvoir s'étendait au moins

    sur la

    partie

    nord du Fleuve Rouge et particulièrement sur la

    région

    de Bâc-ninh. Son successeur

    désigné, Triêu-Quang-Phuc, essaya de

    reconquérir

    le royaume de Ly-Bôn et la tradition vietnamienne

    dit qu'il y réussit,

    s'installa

    à Long-bien et se

    proclama

    roi du

    Viêt.

    (*) Dans les textes antérieurs à

    1

    89

    1 on

    lit phû de Vînh-tuwng dans le Som-tây. Le phû de Vînh-

    tu'à'ng a

    appartenu

    à la province de

    So>n-tAy

    de

    1 8 8

    a à

    1891.

    En 1891, il passa au

    dao

    de Vïnh-yên

    qui

    en 1899 devient province de Vinh-yên. (cf. Bic^-dw các

    tlnh

    Bàc-ky

    chez

    Lè-van-Tân, 19З0,

    Hanoi,

    p.

    119).

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    24/137

    442

    MAURICE DURAND >

    plus facilement

    íes

    phases de la campagne que soutint

    Ly-Bôn

    contre Tch'en Pa-sien.

    En effet, Ly-Bôn,

    après

    avoir

    chassé le

    gouverneur chinois

    Siao

    Tseu,

    occupa le

    chef-lieu du châu de Giao, c'est-à-dire Long-bien. Quand Tch'en Pa-sien

    attaqua

    Ly-

    Bôn,

    il réunit ses

    troupes

    au

    Si-kiang

    |J ££

    ou Fleuve de

    l'Ouest d'après Maspero,

    alors

    que les

    textes

    vietnamiens ont £Ц

    Щ Kiang-si. De

    là il marche sur

    le

    Giao-

    châu.

    P'iao

    le

    gouverneur

    chinois, avec

    Tch'en

    Pa-sien

    en

    avant-garde,

    arriva

    au châu (1); Maspero

    traduisant

    le B.V.S.K.T.T. dit «au chef-lieu»

    (2)

    c'est-à-dire

    à Long-bien.

    Telle

    est aussi

    la

    tradition vietnamienne&h En tenant compte de ces

    points, il est plus vraisemblable que Tch'en Pa-sien ait pénétré par

    une

    voie

    terrestre

    de la

    frontière

    nord du Tonkin

    actuel

    et

    aurait

    rencontré Ly-Bôn

    à

    Chu-dièn

    ;

    battu à Chu-diên,

    Ly-bôn

    se

    replie

    alors vers

    la

    région

    de Hà-nôi au

    fleuve

    Tô-ljch

    ;

    battu

    au Tô-lich, il

    se

    replie vers

    Bach-hac (Gia-ninh), puis un peu plus à

    l'Ouest,

    à Tân-xu'O'ng

    et enfin chez

    les Khuat-liêu qui

    devait occuper la haute

    région

    au nord

    du Fleuve

    Rouge

    : Phu-tho,

    Tuyèn-quang,

    Thai-nguyên. .

    W

    B.

    V.S.K.

    T.

    T.,

    année

    54

    1

    ap.

    J.-C.

    Le

    texte

    dit

    simplement

    «

    arriva

    au

    châu

    я

    et

    non

    «

    au

    chef-lieu du châu».

    La

    localisation de Maspero

    suppose que le

    corps expéditionnaire chinois

    venait

    de la côte

    maritime

    du

    Tonkin

    et

    remontait

    le sông Thái-binh. Aucun texte

    ne

    le prouve. D'après

    les textes nous savons seulement que

    lorsque

    Pa-sien

    arriva

    au châu, c'est-à-dire au Giao-châu,

    Ly-Bôn

    se porta à sa rencontre à Chu-diên.

    Si, comme

    le

    fait

    Maspero, nous admettons que Long-

    bien

    était

    près de

    Bác-ninh

    et Chu-diên près de

    Hài-du'cng, on ne. voit pas pourquoi Ly-Bôn,

    battu

    à

    Chu-diên (Hái-duwng)

    ne se

    soit

    pas replié

    sur

    Bác-ninh

    pour

    défendre

    sa

    capitale,

    mais

    sur Hanoi (Tô-lich).

    L'hypothèse traditionnelle

    :

    Long-bien

    = région

    de

    Hanoi

    et Chu-diên

    = région

    de Vinh-yèn,

    suppose

    que

    les

    troupes chinoises soient venues par le Kouang-si ou le Yunnan, que Ly-Bôn

    se soit

    porté au devant d'elles dans la région de Vïnh-yên pour

    essayer

    de les

    arrêter

    et de leur

    interdire l'accès de Long-bien (Hanoi). Battu à Chu-diên (Vïnh-yên), il se replia vers Long-bien

    (Hanoi)

    qu'il essaie de défendre au fleuve Tô-lich.

    Battu

    au fleuve Tô-lich et en conséquence perdant sa

    capitale, il

    songea

    se emttre en sécurité vers

    la

    haute

    région.

    Cette

    tactique

    fut

    suivie

    par

    Lý-Phát-Тш

    devant un corps

    expéditionnaire

    chinois venu

    duYunnan. Maspero

    (BEFEO,

    t.

    XVI, p.

    a

    5)

    reconstruit

    cet

    épisode

    et

    fixe

    à

    Hà-giang

    la

    rencontre

    de

    Lý-

    Phât-Tu'

    et

    des

    troupes chinoises.

    En acceptant la localisation de Chu-diên dans le Vïnh-yên, il faut admettre que le

    Marais

    de la

    Nuit de Triéu-Quang-Phuc

    se trouvait

    dans cette région. Or,

    les

    traditions

    légendaires

    du

    Viêt-

    Nam rapprochent le

    Marais

    de la

    Nuit

    de

    Triéu-Quang-Pbuc

    de l'ile de Тш-nhiên de la légende

    de ChÙMÎông-tù' et Tiên-dung. H y a eu, à mon avis, contamination entre

    faits

    légendaires et lieux.

    An-du'O'ng-vu'cng

    reçut la griffe de la Tortue d'Or

    dans

    la région de

    Cô-loa, située

    à une vingtaine

    de kilomètres de Hanoi, dans la province de Phuc-yên,

    limitrophe

    de

    celle

    de

    Vînh-yên.

    Triêu-Quang-

    Phuc, réfugié dans le Marais de la

    Nuit,

    au Vlnh-yên, près de la haute région du Nord du

    Tonkin

    actuel,

    bénéficie d'un

    rapprochement de

    lieux.

    Sa résistance

    aux

    Chinois apparut comme

    merveilleuse vu ses moyens humains ;

    on

    imagina

    une

    aide surnaturelle et

    on forgea une histoire

    semblable

    à celle d'An-du'O'ng-vu'O'ng,

    bien

    connue dans les sanctuaires

    des

    provinces limitrophes (Phuc-yên

    et Bác-ninh). D'autant plus que l'histoire de la

    rivalité

    de Triêu-Quang-Phuc et de Ly-Phât-Tù»

    rappelait

    étrangement la

    rivalité

    entre An-du>o>ng-vu>o>ng

    et

    Trièu-Bà.

    Le marais d'où

    Triêu-Quang-Phuc attaquait les

    Chinois s'appela Marais de

    la

    Nuit parce qu'il

    n'en

    sortait

    que

    la

    nuit.

    Or,

    dans

    le cycle

    légendaire

    des

    rois

    Hùng,

    nous

    avons

    le

    Marais

    d'Une

    Nuit.

    Ce

    nom apparaît dans

    la légende

    de Chù>-dông-tû> et de Tiên-dung qui,

    exilés

    du

    royaume

    de Ván-lang (région de la province de

    Som-tây

    et celle de Vinh-yên

    d'après

    la

    tradition

    légendaire),

    s'en vont au loin à l'Ile de

    Tu>-nhiên

    (province de

    Hà-dông).

    Les circonstances étranges de la

    disparition de

    leur

    ville et de leurs personnes en

    cet

    endroit et en

    une

    nuit ont

    fait

    baptiser

    le

    terrain nu

    et sauvage qui en restait :

    Marais

    d'Une Nuit. La contamination entre

    Marais

    d'Une

    Nuit

    et

    Marais

    de la Nuit

    est facile.

    Oubliant

    la

    localisation du Chu-diên dans

    le VTnh-yên,

    et la localisation du

    Marais

    de

    la Nuit dans

    le Chu-diên, on identifia

    Marais

    de la Nuit

    et Marais d'Une

    Nuit.

    Certaines

    traditions même

    rapportent

    que

    Chu>-dong-tù>

    était

    le

    génie qui, monté

    sur

    un dragon,

    vint au

    secours

    de Triéu-Quang-Phuc dans le Marais de la Nuit.

    (*)

    Maspero, BEFEO, t.

    XVI,

    p. 5, n. 1.

    (») B.V.S.K.,? я 6.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    25/137

    LA DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT

    BIEN

    U LINH

    TÂP

    Ш

    D'après les Annales vietnamiennes, les faits postérieurs à

    la

    défaite de

    Ly-Bôn

    se déroulent

    de la

    manière suivante :

    5Д7

    ap. J.-C. —

    Trieu-Quang-Phuc détient le commandement effectif

    des troupes

    du Nam-Viçt.

    Après

    plusieurs

    combats livrés contre Tch'en Ра-sien

    sans

    qu'aucune

    décision n'ait

    été

    obtenue,

    il se

    replie

    dans

    la

    région marécageuse

    connue sous

    le

    nom de Marais de la Nuit et localisé dans le Chu-diên ^ jt~.

    Il

    s'y établit

    avec

    90.000 hommes et, la nuit seulement, mène

    des

    opérations de harcèlement contre

    les troupes

    des

    Leang.

    548 ap. J.-C. —.En avril,

    mort

    de

    Ly-Bôn, Empereur du

    Sud.

    La tradition viêt- •

    namienne le

    fait

    mourir

    de maladie au

    dông

    des

    Khuát-lieu

    (ou de Khuat-lièu).

    L'histoire chinoise

    dit

    au contraire que

    les Khuát-lieu le

    tuèrent et

    offrirent

    sa

    tête

    aux Leang.

    En

    mai, après la

    mort

    de Ly-Bôn,

    les Leang

    soumettent le châu de

    Giao et

    le châu

    de Ai, c'est à- dire le Tonkin et le nord du Centre Viet-Nam actuel.

    5Д9 ap. J.-C. —

    Les

    successeurs de

    Ly-Bôn continuent

    la résistance. Triêu-

    Quang-Phuc se maintient dans le Marais de la Nuit. Ly-Thiên-bao et Ly-Phât-Tû»

    s'enfuient

    chez

    les

    Ai-lao

    et

    y

    fondent

    le

    royaume

    de

    Dâ-nàng.

    55o ap. J.-C.

    Tch'en Ра-sien

    est

    rappelé en Chine et remplacé par le général

    Yang Tch'an (Du»o»ng

    San) |§

    Щ comme commandant

    des

    troupes

    chinoises

    opérant contre Trieu

    Quang-Phuc. Yang

    Tch'an est défait et meurt. Trieu Quang-Phuc

    entre

    dans Long bien et s'y fixe.

    555 ap. J.-C. — Mort de

    Ly-Thiên Bâo

    dans son royaume de Da-nâng. Ly-Phât-

    Tù> est

    proclamé

    héritier.

    557

    ap.

    J.-C.

    Lý-Phat-Tú', avec ses troupes,

    descend

    vers l'Est et combat

    Triêu-Quang-Phuc au Ьиузп de

    Thái-binh.

    Les adversaires,

    n'ayant pu obtenir

    une

    décision par les

    armes, arrivent

    à un accord et se

    partagent

    le

    royaume. Quang-

    Phuc

    conserve sa capitale à

    Long-bien,

    Phât-Tù' installe la

    sienne

    à O-duyên.

    671 ap. J.-C.

    Les Souei

    envoient

    Yang

    Sou (Dwo>ng То) Щ. Щ pour réduire

    le Giao-chi en révolte.

    Les

    Annales

    des

    Souei

    nomment

    Ly-Xuân ^ ̂ comme

    chef

    de la

    révolte.

    602 ap.J.-C.

    Ly-Phât-Tû'

    fait

    occuper

    Long-bien

    par

    son

    fils

    aîné ftai-quyén

    fÇ Ш et Ô-duyên par son

    général

    Lý-Pho-Binh ф. Щ

    ^J. Les Souei

    envoient

    Lieou Fang (Lu'u Phu'O»ng) |?|J -fj. Ly-Phat-Tû», vaincu,

    est

    emmené comme

    prisonnier

    en Chine. Il meurt en route.

    Plusieurs difficultés

    se

    présentent

    dans l'éclaircissement

    des faits.

    Les textes

    chinois

    analysés par

    Maspero dans son étude sur

    les

    antérieurs (BEFEO, XVI,

    p. i-2 6),

    les

    traditions

    vietnamiennes

    et l'hagiographie du

    Nord Viêt-Nam

    nous

    aideront

    à

    fixer

    certains

    points.

    Tout d'abord la

    succession de

    Ly-Bôn^. Quand Tch'en Ра-sien

    occupa

    le delta

    tonkinois, le gros

    des

    forces

    de

    Ly-Bôn fut

    refoulé

    vers

    la

    haute

    région

    occupée

    alors par

    des populations tai.

    Selon

    la tradition

    vietnamienne, Ly-Bôn, suivi

    de

    son

    frère

    aîné

    Lý-Thien-Báo,

    de

    ses généraux, Ly-Ph^t Tu» et

    Trieu-Quang-Phuc,

    s'installe chez les Khuát-lieu

    ^

    qui

    occupaient la

    région

    de

    Phú-ho(3). Une

    tradition

    (») Longuement discuté par Ngô-Thi-Sï dans B. V.S.K.,

    6 a.

    B.V.S.K.,

    5

    b.

    (s) Hoàng-xuân-Hân, op.

    at.

    .

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    26/137

    444

    MAURICE DURAND

    chinoise,

    citée

    par Nguyên-Thuc-Khiêm dans Nam Phong, ne 1З1, p. £9, plaçait

    les

    Khuát-lieu

    à

    l'ouest de

    Thai-nguyên. Ces deux

    localisations

    ne

    sont

    pas

    tellement

    éloignées l'une de

    l'autre ; en tout cas le district des Khuát-lieu se

    trouvait

    dans

    la

    haute

    Région

    tonkinoise au nord

    du Fleuve

    Rouge.

    De

    chez

    les

    Khuát-Ши, toujours

    d'après

    la tradition vietnamienne, Lý-Ph£t-Tú»

    et

    Lý-Thién-Báo,

    à

    la

    tête

    de

    leurs troupes,

    pénétrèrent

    au

    Cù'u-chân

    et

    au

    châu

    de Ai. Mais ils y sont

    battus

    par Tch'en Pa-sien et sont obligés de

    se

    réfugier

    chez

    les

    Ai-Iao (548 ap. J.-C). L'histoire chinoise ne parle pas du séjour de

    Ly-Thiên-

    Bào et Lý-rhat-Tů' chez les Khuát-lieu. Par

    contre,

    elle

    parle de la

    soumission

    du

    châu de

    Ai.

    Ainsi,

    dès

    5Д7,

    du vivant même de

    Ly Bon, d'après les

    Annales

    vietnamiennes

    M,

    après la

    mort

    de

    Ly-Bôn, d'après les

    Annales

    chinoises

    &\

    il

    y

    eut deux noyaux de

    résistance

    : l'un au nord du Fleuve Rouge, commandé par

    Triêu-Quang-Phuc,

    l'autre

    au

    sud du Fleuve Rouge, commandé par Ly-Thiên-Bào et Ly-Phât-Tu>.

    D ne semble pas qu'il faille accorder créance à la tradition

    vietnamienne qui

    veut

    que ces

    derniers aient

    d'abord suivi

    Ly-Bôn

    chez

    les

    Khuát-lieu et de

    seraient

    descendus sur

    le Cà'U-chân et le

    châu de

    Ait3*. D'une manière plus plausible,

    il

    faut

    admettre

    que

    dès les

    premiers

    succès

    de

    Tch'en,

    Ра-sien,

    Ly-Thiên

    Bâo

    et

    Lý-

    Phât-Tû' organisaient la

    résistance

    dans

    le

    nord du

    Centre

    Viêt-Nam.

    Tch'en

    Pa-sien,

    après avoir chassé

    Ly-Bôn

    du d^lta,

    se retourna contre

    Ly-Thiên-Bào et Lý^

    Phàt-Tû'

    et les chassait

    du châu de Ai.

    Les

    châu de

    Giao

    et de Ai étaient

    pacifiés

    (*>.

    Mais, les Annales chinoises, résumées par

    Maspero

    M, montrent le désordre qui

    règne alors à

    partir de

    bâj dans l'administration chinoise.

    Les

    troubles intérieurs

    en Chine

    ont

    leur répercussion sur

    la

    situation

    dans

    les pays

    du

    Sud : les préfets

    ou gouverneurs se succèdent

    ;

    les

    révoltes sont à l'état endémique ;

    on change

    fréquemment d'organisation administrative;

    les

    seigneurs locaux

    troublent

    le pays

    par

    leurs

    luttes intestines.

    Dans cette quasi-anarchie, l'histoire vietnamienne donne place à deux règnes,

    celui

    de

    Trieu-Quang-Phuc,

    sous

    le

    nom de

    Trieu

    Viet-vuo'ng

    et

    celui

    de

    Ly-Phàt-

    Tú'

    sous le

    nom de

    Ly-Nam-cfê. Ces deux seigneurs, hostiles l'un à

    l'autre,

    régnaient

    parallèlement l'un au nord

    du Fleuve Rouge,

    l'autre au sud, s'estimant, chacun

    de

    son côté,

    être

    le successeur légitime de

    Ly-Bôn.

    Trieu-Quang-Phuc avait

    pris

    directement la

    succession de Ly-Bôn

    chez les Khuat-lièu et Ly-Phât-Tù»

    était le

    successeur du frère de Ly-Bôn. Ce n'est que tardivement que

    les

    historiens

    vietnamiens, désireux de

    mettre

    de l'ordre dans la suite

    des

    dynasties nationales, ont

    décidé de considérer

    Lý-Phát-Tů>

    comme successeur

    légitime.

    La

    deuxième difficulté

    réside

    dans

    la

    localisation du

    royaume,

    ou du

    domaine

    d'action,

    de

    Trièu-Quang-Phû'C d'une

    part, et du

    royaume, ou

    du

    domaine

    d'action,

    de Lý-Phat Tu» d'autre part.

    Après avoir

    été chassés

    par Tch'en

    Pa-sien du châu de Ai, Ly-Thiên-Bâo

    etLy-Phçt-

    Tu

    se

    réfugièrent

    en

    5

    £9

    chez

    les

    Lieu

    barbares du

    sud-ouest,

    dans

    la

    région

    de

    Ai-lao ^ ̂

    ou des

    Ai-lao (*). Dans leur retraite, ils arrivèrent à

    la

    source d'un

    (»)

    B.V.8.K.,P3

    b.*) Maspero, op. cit., d'après le Tchen chou, k. 1,

    f

    9 a.

    ») B. V.S.K.,

    5

    b.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    27/137

    LA

    DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT BIEN

    U

    LTNH

    TÂP 445

    fleuve

    &ào ffi,

    W,

    sur

    un

    territoire

    nommé Dâ-nâng Щ fg

    W.

    Cette région

    plut

    à

    Ly-Thiên-Bâo

    par

    sa fertilité

    et

    sa

    richesse. Il

    y fonda

    un royaume auquel il

    donna

    le nom de royaume de

    Dâ-nâng

    Щ-

    •§{?

    Щ

    et ses

    partisans le

    nommèrent roi

    de

    Bào-lang ЦП

    Й5

    3E. -

    placer

    ce

    royaume

    de

    Da-nâng?

    Une

    tradition

    vietnamienne

    suivie par

    M. Rolf

    Stein

    (3)

    fixe le royaume de Da-nâng

    à

    l'embouchure

    du fleuve Ma dans le Thanh-

    hoá actuel. Si

    l'on

    veut

    maintenir

    une

    certaine logique

    entre

    les

    données

    fournies

    par l'histoire

    de Ly-Thiên-Bâo,

    Ly-Phat-Tir

    et Triêu-Quang-Phuc, il faudrait

    placer

    ce

    royaume

    de

    Dâ-nâng à l'intérieur

    de

    l'Indochine et

    le localiser

    aux sources

    du

    fleuve

    Ma et

    plus à

    l'ouest, dans

    cette région qui chevauche

    sur

    les

    frontières

    actuelles

    du Tonkin, du

    Nord

    Laos, du sud du Yunnan et du nord-est de la Birmanie.

    Les

    raisons de

    cette

    localisation sont

    les suivantes

    :

    i° Lý-Thién-Báo ne fonde ce royaume

    qu'après avoir

    été chassé du

    châu

    de Ai,

    c'est-à-dire

    du

    nord

    du Centre

    Viêt-Nam actuel. Dès

    bâ'j

    ap. J.-C,

    «le

    Tonkin

    et l'Annam

    du

    Nord étaient reconquis» par les Chinois W;

    3e

    L'ancien

    Ai-lao comprenait

    des populations

    tai

    dont

    les ancêtres demeuraient

    au

    Mont

    Lao

    au

    Yunnan

    Ts'eu hai et Dictionnaire chinois des noms de lieux

    ф

    [§| ....

    (•)

    B.

    V.S.K.,{° 8 b et

    Y.B.U.L.T., ms. A.

    75

    1,

    P 90

    b.

    (>*> Cf. p. 3, supra.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    28/137

    44 6

    MAURICE DURAND

    les Annales chinoises signalent

    la

    présence d'autorités

    chinoises

    au Tonkin et en

    Centre

    Viêt-Nam, mais aussi

    des

    soulèvements

    des autochtones

    contre

    la

    Chine et

    des luttes entre seigneurs locaux M.

    Les

    Annales

    vietnamiennes,

    elles, sont

    peu

    prolixes. Il

    semble que Trieu-Quang-Phuc ait été

    un

    de ces seigneurs locaux du nord

    du Fleuve Kouge, avec résidence à Long-bien

    et que

    même son autorité s'y soit

    maintenue

    avec

    l'agrément des Chinois.

    Aussi

    quand

    Ly-Phât-Tû»

    descendit des

    régions tai et marcha vers l'est sur le

    delta,

    il trouva devant lui, non des

    troupes

    chinoises, mais les troupes

    de Trieu-Quang-Phuc.

    Par contre, quand Lý-Phat-Tú'

    eut battu Trièu

    Quang

    Phuc et

    que celui

    ci eut

    disparu,

    il trouva en face

    de

    lui

    des troupes

    chinoises qui

    finalement

    le

    battirent

    (2).

    De

    cet ensemble de données

    semi-historiques, semi-légendaires, le

    fait que

    Trieu-

    Quang-Phuc

    exerçait

    son autorité sur

    le

    nord du Fleuve

    Rouge et Lý-Phat-Tů'

    sur

    le

    sud du Fleuve Rouge est

    confirmé par

    l'hagiographie du

    Nord

    Viet-Nam. La

    plus

    grande partie

    des

    temples consacrés à Trieu-Quang-Phuc et à

    ses

    seconds

    se trouvent

    dans la province de Bac-ninh où

    se

    trouvait la capitale de Long-bien. Par contre la

    plupart

    des

    temples de Ly-Phât-Tû'

    se

    trouvent dans

    la

    province de Hà-dông. La

    tradition

    vietnamienne

    rapportant

    le partage du pays

    entre nos

    deux héros fournit

    des données en rapport

    avec

    les conclusions

    tirées

    de

    l'hagiographie.

    En

    effet

    les enquêtes

    menées

    par

    questionnaires sur

    les

    directives

    de l'Ecole

    Française

    d'Extrême-Orient donnent tous les

    temples de Trieu-Quang-Phuc et de

    ses

    généraux Tru'omg-Hong et

    Tnrcng-Hát

    dans le Bâc-ninh. Je signale

    les

    numéros

    n,

    i4, 18, 20, 29, 66,

    3

    1, 28, 29 du dossier Bac

    ninh.

    Voici, par exemple, sur

    Trieu-Quang-Phuc la

    tradition du thon de Cu4;rinh Jeř jj£,

    de

    Hôi-phu -ff J=L

    (anciennement

    Coi-giang-trang),

    tông de

    Hoi-phu,

    huyen de

    ftông-ngàn ^ ^,

    phù

    de

    Tu>-so'n

    jžfí

    lij

    :

    son village

    natal

    est

    en Chu-diên;

    sa

    naissance fut

    annoncée

    ,

    par un présage à ses parents. A

    1 8

    ans, il

    aida

    Ly-Bôn,

    parvint

    au grade

    de

    général

    et

    défit

    les

    Leang.

    Les Leang

    revinrent

    avec

    des

    troupes et

    battirent

    JLy-Thiên-Bào

    qui

    se réfugia au Laos. Triêu Vijt-viro>ng rassembla

    les

    troupes

    décimées

    et s'installa

    au

    quan

    de

    Vù-ninh

    où il éleva une

    citadelle.

    Beaucoup de gens vinrent à lui.

    On

    le

    pria

    d'être

    le chef.

    Il

    accepta. Ce jour-là,

    il

    vit

    en

    rêve

    une

    immortelle

    qui

    se

    disait

    fille de l'Empereur

    Céleste

    et

    qui

    venait l'aider. Elle lui dit :

    «L'Assemblée Céleste

    a décidé que vous seriez roi d'Annam. Elle vous dit de

    retirer

    vos

    troupes

    à Gia-

    trach

    (Da-Trach) où

    un génie

    vous aidera

    à

    réprimer

    les Leang n. A

    son réveil,

    il

    offrit

    un

    banquet

    à ses

    trois armées

    et se retira au Gia-trach. Il

    donna trente lang d'or

    pour

    élever un

    temple

    à l'Immortelle. Arrivé au

    Gia-trach, il

    vit un

    génie

    humain

    monté

    sur

    un

    dragon venir lui

    donner

    une

    griffe

    de dragon pour combattre

    les

    Leang.

    Le général

    des

    Leang fut battu et

    s'enfuit

    du pays.

    Tru'O'ng-Hông et Tru'0'ng-Hát

    sont

    deux

    généraux

    qui, d'après

    la

    tradition, aidèrent

    Trieu-Quang-Phuc. Leur histoire

    est

    racontée dans le Lïnh Nam Trick Quái.

    Ils y

    sont

    représentés comme

    des

    modèles

    de fidélité.

    En

    effet,

    quand

    Trieu Viet-vu'omg

    fut anéanti par Ly-Phât-Tu,

    ils

    refusèrent

    de

    se soumettre se

    cachèrent dans

    les

    montagnes

    et

    s'empoisonnèrent pour ne

    pas

    tomber

    aux

    mains

    de

    Ly-Phât-Tu>

    (ms.

    A. 2107

    de

    l'E.F.E.O.).

    Les

    temples de

    Ly-Ph^t-Tir

    sont indiqués aux numéros 6,

    12,

    2 à du dossier Hà-

    dông, tous dans le phù de Hoài-du'C. Je résume

    les

    données de la

    réponse

    des notables

    du

    village

    de

    Djch-vong-hau (en

    nom

    Vóng-cóm). Général

    des

    Lý antérieurs,

    compagnon

    de Lý-Thién-Báo,

    adversaire

    de

    Trân Ba-tiên (Tch'en

    Ра-sien),

    il se

    replia

    O) Maspero, id., p.

    9

    a.

    P) B. V.S.K.,

    îa

    a,

    et Maspero, if., p. a4.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    29/137

    LA

    DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT

    BIEN

    D LINH ТАР

    Ш

    sur le

    territoire de

    Giâ-nâng (Da-nâng) et se proclama roi

    de

    Bào-lang. Grâce à

    Trieu-

    Quang-Phux

    qui

    chassa

    Tch'en Ра-sien, il devint roi

    des

    Lý. Sur

    une demande de

    partage du

    royaume,

    on divisa le territoire aux villages de

    Timing et

    Ha-cát

    (Hà-dông). Par

    la suite,

    en

    partant de

    Ô-duyên, il descendit attaquer Trieu-Quang-

    Phuc. Celui-ci, battu, s'enfuit vers la mer. Ly-Phât-Tu devint Lý-Nam-dé ;

    mais peu

    après les

    Souei

    vinrent

    l'attaquer.

    Aimant

    son peuple,

    il

    ne voulut

    pas

    résister et

    se

    soumit.

    Puis

    Lu'U Phu'O-ng décida de l'emmener en Chine. Arrivés au port de Tiéu-

    nha, le père et le fils

    se

    noyèrent.

    Les

    gens de la

    région

    leur élevèrent un temple.

    Texte

    111

    du

    V.B.U.L.T., ms.

    A. âl

    L'Auguste Empereur,

    Eclairé

    sur

    la Voie,

    fondateur du Royaume, au

    Courage

    Saint

    et à

    la Valeur

    Guerrière divine.

    D'après les Mémoires historiques W,

    l'Empereur

    avait pour

    nom de

    famille Trieu W ;

    (*>

    II s'agit

    ici des

    Mémoires historiques

    |g

    d'un certain

    Bo-Thiên žj£

    Ц, une des sources

    du

    V.B.U.L.T. Cet

    ouvrage

    ne nous

    est

    pas

    parvenu

    et nous n'avons aucun renseignement en

    dehors

    d'un

    passage de Lè-Qui-Bôn, ^ ^ f^- Henri Maspero

    date l'ouvrage des

    premières

    années

    du

    xiv*

    siècle entre

    1387

    et 1З29

    («Études

    d'histoire d'Annam», in BEFEO, 1916,

    p.

    i3).

    M. E. Gaspardone, dans

    sa

    Bibliographie annamite, n°

    3o,

    suggère que ce Bo-Thiên pourrait

    être le personnage

    du

    Palais

    qui

    fut envoyé en

    1 128

    au marquis Sùng £|, père de

    Lý Thàn-tôn

    Щ: Щ ijî (1 137-1

    1

    38), pour

    lui

    annoncer l'intronisation de son fils.

    (•) Triêu. — II n'est

    pas

    sans intérêt de rapprocher ce

    nom

    de celui de Triéu V5-vu>o>ng j|j| jj^

    2£ alias Triéu Bà ^ fè

    (Tchao

    T'o) qui

    en

    908 av.

    J.-G. chassa le

    roi

    An-du>O'ng-vu>o>ng

    de

    son trône et se

    proclama

    roi du

    Nam-Viét.

    Triéu-Bà,

    grâce à la traîtrise de son fils Trong

    Thûy

    ftpř»

    époux

    de

    la

    fille

    d'An-du>O'ng-vu'O>ng,

    obtint

    la

    griffe

    de

    la Tortue

    d'Or

    qui lui

    permit

    de

    s'emparer

    du

    pays

    d'An-du>o>ng-vu>o>ng.

    Ce

    dernier,

    au

    moment

    de

    la

    fondation

    de

    la

    capitale

    de

    Loa

    1^ |jj|

    avait

    obtenu de la

    Tortue

    d'Or

    une

    griffe douée d'un pouvoir magique. Avec elle,

    Gao Lo Щ

    Щ>,

    ministre de An-du>o>ng-vu>o'ng, construisit

    une

    arbalète dont

    une

    seule flèche

    mettait

    en

    fuite

    les

    ennemis.

    Triéu

    vaincu une première fois comprit

    qu'il

    fallait

    dérober

    à An-

    du'O'ng-vu'omg son talisman. Il

    fit

    la paix

    avec ce dernier

    et

    demanda

    pour

    son

    fils Trong Thùy

    la

    main

    de Mi-nu>o>ng

    jfè

    ЭД|, fille

    d'An-du'O'ng-vu>o>ng.

    Mais Trong Thùy par

    une indiscrétion

    de

    son épouse put dérober la

    griffe

    de la

    Tortue

    d'Or. Il

    rejoignit

    son père Triéu

    et tous deux

    attaquèrent

    An-du>o ng-vu>o'ng

    qui, vaincu, s'enfuit à cheval avec

    Mi-nu>o>ng

    en croupe. Arrivés

    au bord de la mer et acculé par ses ennemis, An-du>o>ng-vu>o>ng invoqua

    le

    secours de la

    Tortue

    d'Or qui, jaillissant

    hors

    de l'eau, accusa Mi-nu>o>ng. An-du>o'ng-vu>o>ng décapita sa fille et

    suivit

    la

    Tortue

    dans le Royaume des Eaux. Les thèmes de cette légende sont

    sensiblement

    identiques

    à ceux de la légende de Triêu-Viêt-vu>o>ng

    et

    de

    Ly-Phâtr-Tû>.

    Triêu Viét-vu'cng reçoit d'un

    dragon,

    génie

    aquatique, une griffe

    destinée

    à

    être

    un

    talisman qui doit

    lui assurer la victoire

    sur

    les

    troupes ennemies.

    Grâce à ce

    talisman

    Triêu-Viêt-vu»o>ng battra Ly-Phât-Tû». Ly-Phât-Tù'

    demandera

    la

    paix

    et

    la

    fille

    de

    Triéu

    Viêt-vu>o>ng,

    Câo-nu>o>ng,

    pour

    son

    fils

    Nhâ-Lang.

    Nhâ-Lang

    dérobe la

    griffe

    de dragon et s'en

    va

    chez son père. — Ils attaquent Triéu-Viêt

    vu>o>ng

    qui

    est

    vaincu et s'enfuit

    avec sa fille

    Cáo-nu>o>ng. — Arrivé

    au bord de

    la mer,

    Triêu

    Viêt-vu'omg,

    acculé,

    demande

    l'aide du Dragon Protecteur.

    Celui-ci apparaît et accuse

    Cào-nuwng

    qui

    est

    tuée par

    son

    père.

    — Ce dernier

    disparaît dans

    le

    Royaume

    des Eaux à

    la suite du Dragon.

    Thèmes identiques dans deux légendes qui, rapprochées des légendes concernant les premiers

    âges des

    pays

    du Sud du Yue,

    pourraient

    montrer

    l'importance de l'élément

    maritime

    ou fluvial

    dans

    le

    folklore de ces débuts légendaires et l'esprit moralisateur de ce folklore

    qui

    punit en la

    personne

    de Triêu Viêt-vu'O'ng

    la perfidie

    d'un

    autre

    Triêu : Triéu-Bà.

    Pour

    la légende

    de

    Trong-thùy

    et

    Mi-nu>o>ng, je suis

    le texte du Lînh

    Nam Trich

    Quai,

    A.

    3107,

    f°ss&à35

    6.

    — Le ms. A.

    76 1 du

    V.B.U.L.T. rapporte avec assez de détails la légende de

    Nhâ-

    Lang

    et de

    Cào-nu>o>ng.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    30/137

    448

    . MAURICE DURAND

    son nom interdit est Quang-Phuc; il était

    originaire

    de

    Chu-dièn^1).

    Quand il occupa

    le Marais de la

    Nuit(2)

    (Da-trach) et

    tint

    tête aux

    troupes

    des

    Leang, il eut le présage

    faste

    de la griffe de dragon et,

    dès

    lors, sa réputation militaire se répandit

    davantage.

    Lorsque les Leang subirent

    la révolte de

    Heou King(3>,

    ils

    donnèrent

    l'ordre

    à

    Tch'en

    Pa-sien^ de

    revenir;

    le général adjoint Yang

    Si entra en lutte contre

    l'Empereur. L'Empereur

    le vainquit complètement.

    Le

    royaume

    fut

    alors en paix

    et

    il

    alla

    résider à

    Long-bien W. Il

    se

    proclama Triêu, roi de

    Viet,

    et

    resta

    sur le trône

    vingt-trois ans. Mais Nhà-lang(6> s'empara en cachette de la

    griffe de

    dragon et,

    (*) Chu-dièn ^§c jfj§. On prononce également Ghâu-diên. Henri Maspero (op. cit., p. 6) localise

    ce territoire dans le

    Hái-du>o>ng actuel

    dans le Nord

    Viét-Nam.

    Les commentateurs

    vietnamiens

    le

    localisent généralement au phù de Vinh-tu>ô>ng dans la province de Vinh-yên (cf. Hoàng-xuân-

    Han in Dai Nam Quée Su Bien Ca

    (édit.

    Sông-Nhî, Hanoi, 19Д9, et

    Nguyén-thuc-Khiêm

    in Nam-

    Phong, n° i3t, p. 49).

    (*>

    Le

    Marais

    de la Nuit. — Cette légende de Triêu Yiêt-vu'O'ng se rattache à des légendes plus

    anciennes du cycle des empereurs légendaires du

    Viêt-Nam,

    les empereurs de la dynastie des Hong-

    bàng

    Щ J?g.

    -

    D'après le Cwwng Мал, t. b., q. 4,

    6

    6, Bibl. de l'E.F.E.O., A.

    2674),

    ce marais

    doit

    être

    localisé

    dans

    l'ancienne

    sous-préfecture

    de

    Bông-kêt

    Jjj£

    -jsjjjf

    ,

    phù

    de

    Kiên-xu>o>ng,

    ^

    Щ aujourd'hui phû de Khoai-châu

    ^jjj ]\\

    ,

    huyén

    de

    Bông-yên ^ £ On

    l'appela

    Marais

    de

    la

    Nuit,

    parce

    que

    Ly-Bôn

    et Triéu-Quang-Phuc, acculés par Tchen Ра-sien

    s'y

    réfugièrent et

    n'en sortaient que la nuit pour harceler leur ennemi. — Une

    autre

    explication de ce nom

    est

    donnée

    par

    le

    Lînh Nam Trtch Quai. Autrefois, la fille d'un roi des Hông-bàng, Tiên-dung Mi-nu>o>ng

    |||j

    '&L Ш

    Шч

    la Princesse à la Mine de Fée, au

    retour

    d'une croisière

    arriva

    à un îlot fluvial où

    demeurait Chú>-Bóng-tu>

    ||J

    ^. Leur

    rencontre,

    comparable à

    celle

    d'Ulysse et de

    Nausicaa,

    se termina

    par

    un

    mariage. Le roi

    fut

    irrité de

    cette mésalliance

    de

    sa

    fille et

    chassa les deux époux

    qui, grâce à des procédés magiques, développèrent

    une ville féerique

    dans le lieu qui serait

    maintenant l'île de Tù>-nhièn g ffo Щ

    et

    de là

    dominèrent

    la

    région.

    Le roi Hong

    crut

    à

    une révolte

    et envoya des troupes

    châtier

    sa fille et son

    gendre.

    Ces derniers ne voulurent pas combattre leur

    Б

    ère et, à l'approche

    des

    troupes

    royales,

    au beau milieu d'une

    nuit,

    la cité féerique disparut.

    n'en

    reste qu'un terrain nu au milieu

    d'un

    marais. Les gens appelèrent cette

    île,

    l'île de Tu>-

    hién

    et le

    marais,

    Marais

    d'Une Nuit.

    *>

    Heou King fj| зр; (5 oa-5

    5

    a). Personnage de l'histoire

    des

    Leang. Gouverneur du

    Ho-

    an il

    se

    rallia

    aux

    Leang

    en

    5 4 7

    En

    5 4 8 ,

    il fut vaincu par les Wei. Peu après, il

    se révolta,

    s'emparae la capitale et intronisa un fils de l'empereur, puis il

    assassina

    ce fils

    et, en

    55 1,

    se

    proclama

    mpereur

    des Han. L'année suivante, il fut mis

    en

    déroute par Wang Seng-pien j£ ff Щ et Tch'enа-sien et s'enfuit au Tchô-kiang où il fut tué (cf. Giles, n° 665).*) Tch'en Pa-sien (5о

    3-5

    5

    9). — Originaire de Wou-hing ^ M, autre

    nom

    Hing-kouo Щ

    ggj

    ,

    servit

    les Leang qui l'employèrent au Giao-châu. Giles in

    A

    Chinese biographical Dictionary

    lace

    sa campagne dans

    les pays

    du Sud

    en

    546-547. Après sa campagne

    contre

    le Giao-châu, ilarticipa

    en

    Chine à la répression de la révolte de Heou King Щ JP; et

    aida

    à

    l'établissement

    de'empereur King-ti ^ fâ des Leang méridionaux. Il

    devint

    ministre des travaux et fut

    comblé

    'honneurs par King-ti. Commandant

    en

    chef, premier ministre, il fit

    abdiquer

    l'empereur

    en

    saaveur et,

    en 557,

    monta sur le trône avec le titre de Wou-ti j£

    ^, fondant une nouvelle

    ynastie,

    celle

    des Tch'en J3|f . Il régna sans incident jusqu'en ЬЬд, converti au bouddhisme enouvernant sagement son royaume (d'après Tt'eu Hat et

    Giles).

    Pour Yang-ti, d'autres

    versions

    onnent Yang Tch'an.*) Long-bien. —

    H.

    Maspero localise cette

    ville

    non loin du Bâc-ninh actuel (Etudes d'histoire

    'Annam,

    p. ao,

    a3,

    a 4).

    La

    tradition vietnamienne a tendance à placer Long-bien dans la régione

    Hanoi.

    En fait le problème de la localisation de cette capitale

    est

    à reprendre

    entièrement.

    •) Fils de Ly-Phât-Tû', époux de Câo-nu>o>ng, fille de Triéu Vièt-vu>o>ng. Il dupa sa femme et'empara de la griffe de dragon que détenait son

    beau-père.

    Privé de ce secours magique,

    Triéuié>vu>o>ng,

    attaqué par

    Ly-Phât-Tû»

    et Nhà-Lang, dut s'enfuir. Cet

    épisode

    légendaire

    est

    narréans le L'mh Nam Trích Quái et dans tous les recueils historiques et légendaires postérieurs au.B.U.L.T.. D'après

    une note

    du

    Bai Vift

    Sw

    Toàn Thw

    (édit.

    jap. Bibl. de

    l'E.F.E.O., A.

    7), ilxistait au village de На-тф, sous-préfecture de Tù'-lièm, le temple de Bát Lang Than Щ) )рф

    qui

    tait dédié à Nhà-Lang.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    31/137

    LA

    DYNASTIE DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÊT BIEN

    V

    LINH

    TAP 449

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    Texte

    III

    du V.B.V.L.T.,

    me. A. 47.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    32/137

    45 0 MAURICE DURAND

    avec son

    père,

    projeta

    d'attaquer

    par

    surprise

    l'Empereur.

    Celui-ci emmenant

    sa fille s'enfuit vers le sud et

    se

    jeta

    dans la

    mer.

    Par la suite, il manifesta sa puissance

    surnaturelle;

    les

    gens du royaume élevèrent un temple à l'embouchure du Bai-

    nha

    W

    et lui offrirent des sacrifices comme

    Génie

    du Bonheur.

    Sous

    la dynastie des Trân,

    en la

    première année de la période Trung-hrng Í2),

    un

    décret

    impérial

    le

    nomma

    Auguste Empereur

    Eclairé

    sur

    la

    Voie

    ;

    la

    quatrième

    année,

    on

    lui conféra en

    outre

    les deux caractères

    Khai-co> (Fondateur du

    Royaume) ;

    en

    la vingt

    et unième

    année de

    la

    période

    Hu>ng-long(2), on

    ajouta

    les

    quatre

    caractères Thánh-liet Than-vù (Guerrier Génie à

    la Sainte

    Splendeur). -

    Texte IV du

    V.B.U.L.T., ms.

    A. 47

    L'Auguste

    Empereur,

    Héroïque, Glorieux, Humain, Pieux, Respectueux,

    Intelligent, Saint et

    Guerrier.

    L'Empereur

    avait

    pour nom

    de

    famille

    ;

    son

    nom interdit est Ph^t-Tù»

    f$j

    ^

    3>.

    Il

    fut

    général

    de

    la

    famille

    de

    Thiên-Bâo

    Ц (3>,

    puis Empereur

    du

    Sud

    des Lý postérieurs

    (Щи

    Lý Nam-Bé).

    Au début, le

    frère aîné de l'Empereur du

    Sud

    des

    Lý antérieurs (Tien Lý Nam-dé),

    Thiên-Bâo

    et Phat-Tû', général

    de sa

    famille,

    se réfugièrent

    au dông 4)

    de

    Dâ-nâng

    à la source

    de la rivière

    Bào 5)

    dans

    l'Ai-lao (5).

    L'Empereur y fonda

    un royaume

    du nom du dông [de Dà-nàng] et

    se proclama

    roi de Bào-lang. A sa

    mort

    le peuple

    (*) Une note du même D.V.S.K.T.T. localise Bai-nha Jç ;}f| dans la sous-préfecture de Bai-an

    -Jç

    de la province actuelle de

    Nam-dinh. Cf.

    également Maspero, op.

    cit., p. 16.

    Selon

    le

    Cuw>ng

    Mue,

    t.

    b., q. à, f° i3 b,

    le

    Bai-nha se serait appelé autrefois Bai-ac ^^-| ou 3$. Ш'

    (*) Cette période

    s1

    étend de

    1

    a

    8 5

    à

    1 s 9

    3. La période Humg-long

    va

    de

    1 2 9 3

    à

    1 3 1

    4.

    (5)

    Ces deux

    titres

    posthumes

    montrent

    l'expansion

    grandissante

    du bouddhisme

    en

    Giao-

    châu. Dès le début du

    vi*

    siècle,

    le bouddhisme s'était

    profondément

    répandu en

    Chine

    et dans

    les États vassaux

    comme

    la

    Corée

    et

    le

    Viêt-Nam

    (Wieger,

    Bouddhisme, édit.

    1 9 1

    o, p.

    109).

    La

    tradition

    vietnamienne rapporte qu'à

    l'époque

    des

    antérieurs

    Ti-ni-da-lu'u-chi (chin. P'i-ni-touo-

    liou-tcheu Ifljfc ^ ^

    ^fé Í), Vinïtaruci (cf.

    Wieger,

    id., p. 127) passa quelques

    années

    (5 80-

    5g 4) à

    la pagode de Phap-vân (village de Ván-giáp,

    huyên

    de Thuwng-phuc, province de

    Hà-dông)'

    II

    y

    traduisit des textes religieux

    et

    en

    694 y

    mourut. Il passe

    pour le

    fondateur en Viêt-Nam de

    la

    secte

    mystique

    du

    dhyana dont

    le

    patriarche

    chinois

    est

    Bodhidharma (cf.

    Mât-Thé,

    Vift-Nam

    Phât-giao

    sfo-hwc,

    Hanoi, édit. Tân Viet, 1944, p.

    89).

    Il

    est intéressant

    de

    rapprocher

    la

    présence de

    Vinïtaruci

    dans la partie sud du Fleuve Rouge dans la province de

    Hà-dông,

    et le

    fait

    que

    L\-Phât-Tû>

    dominait cette

    région. D'autre part

    l'hagiographie du Nord

    Viêt-Nam

    nous a

    montré

    la prépondérance des temples de Lý-Phat-Tú' dans la province de Hà-dông. Il en

    est

    de

    même pour

    Ly-Thiên-Bào

    dont

    le

    seul temple

    signalé

    par l'enquête se trouve au village de

    Phú-mý

    huyên de Ttc-liêm, phu de Hoà-dùc, province de Hà-dông.

    (4)

    En

    vietnamien

    nous

    avons deux

    mots

    de

    même

    son, mais transcrits par

    des

    caractères

    légèrement

    différents,

    l'un

    avec

    la

    clé

    «eau

    я

    Щ

    l'autre

    avec

    la

    clé

    «montagne»

    |||jjj.

    Le

    sens

    du

    premier

    est

    «cavité,

    antre,

    vallée

    profonde» ; celui

    du second

    est «montagne aride, antre,

    cavité».

    Les deux

    termes désignent

    un territoire habité par

    des tribus

    montagnardes.

    Ainsi

    le Dictionnaire de l'AFIMA

    explique dông «cho

    dân

    so>n-cu>ó>c ó> — lieu habité par

    les populations

    de la

    moyenne région».

    Les

    dông sont des localités, villages ou hameaux avec leurs territoires. Ce

    nom

    subsiste

    encore

    dans

    la haute région

    tonkinoise.

    Dans le Bai

    Nam Nhat

    Thông Chi

    (A. 69,

    i4

    a)

    Minh-mênh, en la

    19' année de son

    règne

    (18З8) changea

    les

    dông

    en xâ

    {*£ Щ fë

    |f£.

    Ces dông pouvaient être

    fort étendus. Ainsi,

    d'après

    le

    même

    ouvrage

    f° i5 o,

    le dông de

    So'n-la

    Ц]

    Щ

    Щ

    ;

    dépendant

    de l'ancien

    châu

    de

    Thuân

    Щ

    j\\

    donna son дот au

    châu

    de So'n-la formé sous les Le; or le

    châu de Thuân

    comprenait

    à

    l'origine

    neuf dông.

    (*)

    Tous ces noms ont

    fait

    l'objet d'un commentaire dans

    mon

    texte d'introduction.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    33/137

    LA DYNASTIE

    DES LÝ ANTÉRIEURS D'APRÈS LE VIÉT

    BIEN U NINH

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    451

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    ЗЕ

    Texte

    IV du V.B.U.L.T., ms. A.

    47.

    щ

    ж

    BEFEO, ZLIT S.

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    34/137

    45 2

    MAURICE DURAND

    choisit Phât-Tû> pour le diriger. Il leva

    des

    troupes, descendit vers

    l'est,

    eombattit

    le roi Triêu à Thai-binh^. Ses troupes ayant

    été

    battues,

    Ph^t-Tû»

    demanda

    la

    paix. Triêu-vu'O'ng ne fut

    pas

    impitoyable. Il partagea alors le territoire en

    fixant

    la frontière

    à 111e Quân-thanW et

    résida dans la

    citadelle

    de

    Ô-duyên*1).

    Phât-Tû>

    demanda

    ensuite en

    mariage

    pour son

    fils

    Nhâ-lang,

    Cào-n'U'ong,

    la

    fille

    de

    Trieu-

    vu'cng. Trieu-vu>o>ng y consentit et son gendre habita chez lui.

    Nhâ-lang

    dupa Cáo-

    nu'O>ng,

    déroba la griffe du dragon et la remplaça.

    Il retourna

    chez lui et projeta

    avec son

    père d'attaquer à l'improviste le roi Triêu. Le roi Trieu, ne

    se

    doutant de

    rien, mit en hâte

    son

    casque pour l'attendre. Mais Phât-Tù»

    continua

    d'avancer.

    Le

    roi Trieu

    emmenant alors

    sa

    fille

    s'enfuit vers

    le sud. Arrivé à

    la côte,

    à

    l'embouchure

    du

    £>ai-nha(3),

    il dit

    en

    soupirant

    :

    «Je

    suis à bout ». Sur

    ce, il se précipita

    dans

    la

    mer. Ph$t-Tû>, après

    avoir vaincu

    Trieu,

    transféra

    sa

    capitale à

    Phong-châu.

    Il

    envoya f>ai-Quyèn,

    le fils

    de son frère

    aîné, occuper

    Long-bien,

    et

    son général

    adjoint

    Lý-Pho-íHnh occuper

    ô-duyên.

    Les Souei

    envoyèrent

    Lieou

    Fang (Lu'U-

    Phu>o>ng) l'attaquer.

    Les troupes

    de ce

    général franchirent le col

    de

    Bô-long sur

    les

    circonstances

    de

    sa

    résistance et

    Phât-Tû>

    fit

    sa

    soumission.

    Il

    régna

    trente

    et

    une années

    et

    mourut.

    Par la

    suite,

    les gens

    du

    pays

    lui

    élevèrent

    un

    temple

    à

    l'embouchure

    du Tieu-

    nha W et l'adorèrent comme Génie

    du Bonheur.

    Sous

    les

    Trán,

    en

    la première année

    de la période Trung-hu>ng,

    un

    décret

    impérial

    lui décerna le titre

    ďauguste

    Empereur, Illustre

    Héros.

    La

    quatrième année,

    on

    y ajouta

    les

    deux caractères : Humain

    et Pieux.

    La

    vingt et unième

    année

    de la période Hung-long, on y ajouta

    les

    quatre

    caractères

    Khâm-Minh-Thanh-Vû (Royal-Éclat-Saint^Guerrier).

    W Tous

    ces

    noms

    ont

    fait l'objet d'un commentaire dans mon

    texte

    d'introduction.

    (*) D'après le commentaire du B.V.S.K.T.T., serait les deux hameaux de Thuwng-cát et

    На-cát de la sous-préfecture de Tù-liêm dans la province de Hà-dông.

    (*) Est

    localisé

    traditionnellement dans le

    huyên

    de Bai-an, province de Nam-rîinh, au village

    de Bôc-bô

    Щф.Ье

    Bai-nha

    hài

    kháu

    Jf|

    Щ

    p

    s'est

    appelé Bai-achài-khâu jç

    ^

    Щ

    p

    Thai-tông

    changea

    ce

    nom

    en Bai-an hài khàu -fc *£ Щ p lors de son expédition de toàâ

    contre

    le

    Champa

    (Maspero, Le Protectorat générai

    d'Annam

    sout

    let

    Tang, in BEFEO,

    X. X,

    P- 677)- ^ fc .

    4) L'orthographe Tou-long ffî Щ

    (Bo-long) surtout précisée

    par le mot «t passe», Ling Щ

    nous reporte à la troisième

    passe

    des Cinq Passes j££ Ш

    ^*U(liées

    par Aurousseau dans La

    Première

    Conquête chinoise..., in BEFEO, t. XXIII,

    p. 1Д7-1Д8,

    et signalé par Chavannes comme

    Tune des Neuf Passes j^ ^

    e&s

    Les deux

    plus

    ancien* spéciment de

    la

    cartographie chinoise,m BEFEO,

    i. III, p. a a g. Ici encore certaines traditions corrigent en

    fpg

    (Maspero, t.

    XVI, p. a 5, n. 1). Le

    texte du

    D.V.S.K.T.T.

    donne

    l'orthographe

    %$

    >g. Notre

    texte donne

    ffî Ц.

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    Lý TÕ Xuyªn

    Departed Spirits of the ViÖt Realm

    Translated by Brian E. Ostrowski and Brian A. Zottoli

    With an Introduction and Pedagogical Notes by Keith WellerTaylor

    Cornell University Southeast Asia Program, 1999

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    36/137

      ii

    TABLE OF CONTENTS

    Introduction iii

    Translators’ Notes …………………………………………………………………..……....….  vi

     Departed Spirits of the ViÖt Realm ……………………………………………………..……...  1

    Preface …………………………………………………………………………….…...  2

    Sovereigns:SÜ NhiÕp …………………………..……………………………………..…….  5Phïng H ,ng 11TriÖu Quang Phôc and Lý PhËt Tö ………..……….………………….……… 15The God of Agriculture ……………………….…………………….………... 21The Tr ,ng Sisters ………………………………….…………………….…… 22Mþ £ …………………………………………………..…………………….... 24

    Ministers:Lý Ho¶ng ………………………………………………….…….…………… 28Lý ¤ng Träng …………………………………………………..…….………. 32Lý Th ,êng KiÖt …………………………………………………….…….…... 34T« LÞch ………………………………………………………………..……… 37Ph¹m Cù L ,ìng 40Lª Phông HiÓu ……………………….…………….………………………… 43Môc ThËn ……………………………….…………….……………………… 47The Tr ,¬ng Brothers ……………………….…………….…………………... 49Lý Phôc Man …………………………………..…………….…...…………... 52Commander-in-Chief Lý .….……………………..…………………………... 55Cao Lç ………………………………………………..……………….……… 57

    Spirits from Nature:The Lady God of the Earth …………..………………………………….……. 61The Spirit of Mount §ång Cæ ……………..……………………………….…. 64The Spirit of Long §é ……………………….……………………………….. 66The Spirit of Khai Nguyªn ………….………….…………………………….. 69The Spirit of Phï §æng ………………….…………..………………………... 71The Mountain Spirit and the Water Spirit ….………….……………………... 75The Local Earth Spirit of §»ng Province ………………….………….……… 78The Chief Earth Magistrate and the Rock Noble …………….………….…… 81The Benevolent Deity of the Kingdom-Protecting Shrine ………...………….. 84The Fire Dragon Spirit Lord …………………………………………...……... 86

    Slide Images ………………………………………………………….….…………………..… 88

    Suggestions for Further Reading ………………………………………..….………..………… 93

    Pinyin Equivalents …………………………………………………………..…………..…….. 95

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    37/137

      iii

     

    INTRODUCTION

    When, in the 1280s, the Mongol-Yuan dynasty endeavored to subdue the people in the

    territories of what is now northern Vietnam, they were twice forced to withdraw in failure.

    One of the reasons why local rulers believed they had survived the invasions was that they

    had been assisted by the supernatural powers of spirits dwelling in their land, “The Realm of

    ViÖt.” So, when the time for passing out rewards came, after the battles were over, the royal

    court bestowed honorific titles upon the spirits believed to have been most efficacious

    against the foe; there were twenty-seven such spirits or spirit pairs, and, for the next forty

    years, these twenty-seven spirits continued to receive acknowledgment as being in aguardian relation with the reigning line of kings.

    In 1329, a bookish member of the royal entourage, named Lý TÕ Xuyªn, compiled

    biographies for the twenty-seven spirits, which are in fact thirty spirits, six being paired

    spirits. He organized them into three categories: sovereigns, ministers, and spirits from

    nature. The sovereigns were five men and three women who were believed to have lived in

    the past and to have reigned as kings or queens. The ministers were twelve men who were

    believed to have lived in the past and to have served their sovereigns with particular loyalty.These twenty people were understood as having acted with remarkable virtue during their

    lifetimes, and, consequently, after their deaths, they were assigned by Heaven to remain “on

    duty” to protect living people from calamity. The ten spirits in the third category were

    comprised of seven earth spirits, two mountain spirits, and one water spirit; these spirits

    appear in stories that associate them with rulers and events in the past.

    As his preface makes clear, Lý TÕ Xuyªn compiled information about these spirits from

    writings and stories available to him. His purpose was to document the events in which the

    supernatural powers of these spirits were believed to have been manifested. He wrote his

    compilation in the universal language of civilized writing for his time and place, what we

    now usually refer to as “classical Chinese,” although this was no less a classical language for

  • 8/20/2019 Viet Dien U Linh Tap

    38/137

      iv

    the Koreans, Japanese, and Vietnamese than it was for the Chinese. Thus, it was meant to be

    read and used by educated peo