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La Ville de Boulogne-Billancourt est fière de son Salon du Livre, devenu pour les lecteurs et les auteurs, au fil des années, un rendez-vous important, riche de rencontres, de débats et de découvertes. Près de 250 auteurs présents, 10 000 visiteurs sur deux jours, plus de 14 000 ouvrages vendus (romans, essais, BD et livres jeunesse)... des chiffres qui reflètent son succès, tout comme la renommée et la qualité des personnalités qui le président. Pour cette édition 2014, Jean-Claude Carrière, auteur et scénariste, témoigne des liens forts qu’il entretient avec Boulogne-Billancourt, ville du cinéma. Il rentre des États-Unis, où il vient de rece- voir un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Nous sommes également heureux de compter parmi nous David Foenkinos (Prix Renaudot – Prix Goncourt des lycéens 2014) et Adrien Bosc (Grand Prix du roman de l’Académie française). Saluons aussi la venue d’une académicienne, nouvellement élue, Dominique Bona, qui une fois de plus, prouve par sa présence son attachement et sa fidélité au Salon. Nouveauté de cette année, le « Coup de cœur des lecteurs » a permis de désigner un auteur lauréat. Je remercie ceux qui ont voté dans les médiathèques, bibliothèques et librairies partenaires de la Ville. Je donne donc rendez-vous aux amoureux des livres, si nombreux parmi les Boulonnais, pour ce moment d’échanges et de convivialité. Bon salon à tous. Pierre-Christophe Baguet Maire de Boulogne-Billancourt Président de Grand Paris Seine Ouest ESPACE LANDOWSKI 28, AVENUE ANDRÉ-MORIZET ENTRÉE LIBRE www.boulognebillancourt.com DE 14 H à 19 H 6 & 7 DéCEMBRE 2014 édito VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT

VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT · Le Salon du livre marie-Laure de cazotte Pascal boNaFoUX evelyne brISoU-PeLLeN camille de PerettI Yasmina Khadra Gautier battISteLLa Patrice dUhameL

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La Ville de Boulogne-Billancourt est fière de son Salon du Livre, devenu pour les lecteurs et les auteurs, au fil des années, un rendez-vous important, riche de rencontres, de débats et de découvertes.Près de 250 auteurs présents, 10 000 visiteurs sur deux jours, plus de 14 000 ouvrages vendus (romans, essais, BD et livres jeunesse)... des chiffres qui reflètent son succès, tout comme la renommée et la qualité des personnalités qui le président. Pour cette édition 2014, Jean-Claude Carrière, auteur et scénariste, témoigne des liens forts qu’il entretient avec Boulogne-Billancourt, ville du cinéma. Il rentre des États-Unis, où il vient de rece- voir un Oscar d’honneur pour l’ensemble de sa carrière. Nous sommes également heureux de compter parmi nous David Foenkinos (Prix Renaudot – Prix Goncourt des lycéens 2014) et Adrien Bosc (Grand Prix du roman de l’Académie française). Saluons aussi la venue d’une académicienne, nouvellement élue, Dominique Bona, qui une fois de plus, prouve par sa présence son attachement et sa fidélité au Salon.Nouveauté de cette année, le « Coup de cœur des lecteurs » a permis de désigner un auteur lauréat. Je remercie ceux qui ont voté dans les médiathèques, bibliothèques et librairies partenaires de la Ville.Je donne donc rendez-vous aux amoureux des livres, si nombreux parmi les Boulonnais, pour ce moment d’échanges et de convivialité. Bon salon à tous.

Pierre-Christophe BaguetMaire de Boulogne-BillancourtPrésident de Grand Paris Seine Ouest

EsPaCE Landowski28, aVEnUE andRÉ-MoRiZET

EnTRÉE LiBRE www.boulognebillancourt.com

dE 14 h à 19 h

6 & 7 décembre 2014

édito

V I L L E D E B O U L O G N E - B I L L A N C O U R T

Le Salon du livre

marie-Laure de cazotte Pascal boNaFoUX

evelyne brISoU-PeLLeN

camille de PerettI Gautier battISteLLaYasmina Khadra

Patrice dUhameL

éric zemmoUr dominique dImeY alain baratoN

Jacques SaNtamarIa

Jean SéVILLIa danièle SaLLeNaVe Gilles martIN-chaUFFIer

olivier beLLamYmazarine PINGeot

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Programme des rencontres

La Gazette dU SaLoN est éditée par la mairie de Boulogne-Billancourt 26, avenue André-Morizet 92 104 Boulogne-Billancourt cedex • tél. : 01 55 18 53 00 • Site Internet : www.boulognebillancourt.com • coordination : Direction de la Communication • rédaction : Christine Puech, Astrid Renoult • Photos : DR sauf indication • conception et mise en page : Hermès Communication • Impression : YD Print • tirage : 75 000 exemplaires • dépôt légal : novembre 2014.

SAMEDI 6 DÉCEMBREbruno PUtzULU

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13h PRojECTion de La Visite, court-métrage réalisé par Pierre Idiart, adapté d’une nouvelle de claude-henri rocquet Visite d’un jeune libertin à Blaise Pascal suivie d’une REnConTRE avec le réalisateur Pierre Idiart et l’auteur de la nouvelle claude-henri rocquet. cinéma Landowski

14h REnConTRE avec Vladimir Fédorovski (Poutine, l’itinéraire secret). auditorium

14h REnConTRE avec alexandre Lacroix (Comment vivre lorsque l’on ne croit plus en rien). Salle des arts plastiques

14h45 REnConTRE avec Jean-Paul didierlaurent (Le liseur du 6h27), animée par bernard Lehut. auditorium

14h45 REnConTRE avec Guta tyrangiel benezra (L’ombre des préjugés). Salle des arts plastiques

15h30 REnConTRE avec raphaël enthoven sur Proust, animée par Philippe delaroche. auditorium

16h30 REnConTRE avec diane ducret (La chair interdite), Fabienne Jacob (Mon Âge) et clara dupont-monod (Le Roi disait que j’étais diable) : “Le pouvoir des femmes”, animée par baptiste Liger. auditorium

16h30 TaBLE RondE avec alexandre Lafon, Jean-Pierre colignon et Jean-claude Lamy : “Les témoins de la grande Guerre”, animée par Philippe delaroche. Salle des arts plastiques

17h REnConTRE avec Jean-claude carrière suivie de la projection de “Synghé Sabour - Pierre de patience” d’atiq rahimi, animée par baptiste Liger. cinéma Landowski

17h30 REnConTRE avec cyrille eldin (Remanie-moi). auditorium

18h REnConTRE avec Philippe bilger “20 ans de cour d’assises : l’avocat général passe aux aveux”. auditorium

18h REnConTRE avec Pascal Guillot (André Morizet maire urbaniste, chantre du Grand Paris [1876-1942] ). Salle des arts plastiques

Programme des rencontres

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Sans cela, il n’est pas une personne civilisée et fréquentable. C’est au moins ce qu’on nous a dit et que nous avons longtemps cru, même si, depuis quelques décennies, il nous arrive d’en douter. Lire et écrire,

voilà ce qui fait de l’être un humain. Les deux actions sont-elles irrémédiablement associées ? Ce n’est pas sûr. Quelqu’un peut lire sans savoir écrire, sans savoir bien écrire. C’est fréquent.Et de l’autre côté, à feuilleter certains ouvrages, on peut se demander si certains écrivains savent lire. Ou tout au moins s’ils savent relire ce qu’ils ont écrit.Pour répondre à toutes ces questions – et nous savons combien le livre est interrogé en ce moment, scruté, exorcisé, menacé, métamorphosé - rien ne vaut un salon. C’est une évidence. Un salon est un endroit où l’on se rencontre, où l’on cause, et où la réponse est parfois donnée avant que la question ne soit formulée.Lecture et écriture : Connaissons-nous d’autres manières de nous parler  ? Sans aucun doute, à commencer par la parole. Par les cris, par les gestes, par les regards, par le silence même. Et que dire des animaux, des plantes ? Par milliers écritures et lectures s’enchevêtrent tout autour de nous. La plupart d’entre elles nous échappent.Contentons-nous de celles que nous offre un salon. Elles nous conduiront, peut-être, à d’autres.

Jean-claude carrièrePrésident d’honneur

Billet d’humeurIl sait lire et écrire

DIMANCHE 7 DÉCEMBRE

la Gazette du salon 2014 03

14h REnConTRE avec adrien bosc (Constellation) et david Foenkinos (Charlotte), animée par Philippe delaroche. auditorium

14h45 REnConTRE avec Jean-Loup chiflet : “humour, mon amour !”. auditorium

15h15 ConFÉREnCE axel Kahn (Pensées en chemin). auditorium

16h REnConTRE avec roger-Pol droit (Si je n’avais qu’une heure à vivre), animée par Philippe delaroche. auditorium

16h30 REnConTRE avec dominique bona, de l’académie française (Je suis fou de toi), animée par Pascale Frey. auditorium

17h15 REnConTRE avec François roux (Le bonheur national brut) et Sylvain Prudhomme (Les Grands) : “trente ans après que sont nos rêves devenus ?” animée par Philippe delaroche. Salle des arts plastiques

17h15 ConFÉREnCE antoine Sfeir : “La 3e conquête musulmane : l’organisation terroriste de l’état islamique”. auditorium

17h45 dÉBaT marc dufumier : “Que se passe-t-il vraiment dans nos assiettes et nos campagnes ? débat contre les idées reçues !”. auditorium

17h45 REnConTRE avec matthieu Noli (Raphaël et les rebelles) : “La famille dans tous ses états”, animée par baptiste Liger. Salle des arts plastiques

18h15 REnConTRE avec alexandre des Isnards (L’open space m’a tuer - Le dictionnaire du nouveau français) et denis monneuse (Le silence des cadres : Enquête sur un malaise) : “Parler du bureau aujourd’hui”. auditorium

Ce court-métrage, adapté d’une nouvelle de Claude-henri Rocquet (Visite d’un jeune libertin à Blaise Pascal, Éditions Les Petits Platons) et illustrée par Sylvestre Bouquet, a été réalisé par Pierre Idiart. Sous le règne du Roi-Soleil, un mystérieux aristocrate espagnol, curieux de toutes choses, rend visite au mathématicien, homme de sciences et philosophe Blaise Pascal. Le grand génie vit dans une pauvre retraite, mais son trésor a plus de prix que tous les biens du monde... Rencontre avec Pierre idiart et Claude-henri Rocquet après la projection à 13h. Pourquoi avez-vous choisi de réaliser un court-métrage à partir de ce texte ? C’est d’abord un fabuleux hasard qui m’a conduit à la nou-velle de Claude-Henri Rocquet, Visite d’un jeune libertin à Blaise Pascal. J’étais en vacances à Rome au mois d’avril 2013 lorsqu’en me promenant dans la rue, en sortant de l’église Saint-Louis-des-Français, je suis tombé sur la nouvelle qui trônait dans la vitrine d’une librairie française bien connue du quartier. Son titre m’a alors instantanément évoqué la promesse excitante qu’elle contenait : nous permettre d’aller à la rencontre de l’illustre philosophe français, chez lui, comme nous irions visiter un ami. Ayant été marqué durant ma jeunesse par la lecture des Pensées de Blaise Pascal, j’y ai vu là un sujet parfait pour un court-métrage. Je pense en

effet que les grands thèmes pascaliens, universels et intem-porels, n’ont jamais autant été d’actualité qu’aujourd’hui. Comment a t-il été reçu lors de sa première diffusion au mythique studio des Ursulines ? La Visite a été présenté pour la première fois à Paris, le 15 octobre dernier et je crois pouvoir dire que son accueil a été très chaleureux ! Le public était composé de toutes les généra-tions, et à ma grande satisfaction, le sujet bien qu’atypique pour un court-métrage, a largement interpellé. Or c’est bien là le but ! Les réactions ont varié entre la surprise et l’étonne-ment pour un tel propos - un peu rugueux au premier abord - et un réel engouement pour les questions fondamentales posées par Blaise Pascal, à travers le magnifique texte de Claude-Henri Rocquet. J’espère donc que le public de Boulogne- Billancourt viendra également nombreux au rendez-vous pour se confronter et réagir à la pensée pascalienne ! y

Les rencontres du samedi

la Gazette du salon 201404

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris en écrivant votre livre sur Poutine ? Ce qui me surprend toujours le plus, c’est le décalage entre la personnalité réelle de Vladimir Poutine et le per-sonnage que l’on nous présente. La perception générale que les gens se font de lui est fausse, mais tout le monde préfère vivre dans le mensonge. Aussi bien ses admira-teurs que ses détracteurs. de quel côté êtes-vous ? Personne ne pourra jamais dire que je suis un pro- Poutine ; je n’aime pas son système mais je comprends la logique de construction de sa personnalité et donc la stratégie et les actes qui en résultent ; je crois qu’il symbolise d’une certaine manière le grand désarroi de l’époque que nous traversons. Il est le symbole de l’échec total du post-communisme et de sa médiocrité. Pourquoi était-ce nécessaire d’écrire ce livre ?Écoutez, sincèrement, je crois que ce qui m’a décidé à le faire, c’est la déclaration d’Hillary Clinton qui a comparé Poutine à Hitler. À partir d’une méconnaissance totale du personnage et des enjeux, de hauts responsables politiques prennent des décisions extrêmement graves. Alors, je leur dis, relisez au moins Tolstoï ! Ces gens sont dangereux ; ils ne prévoient rien, ni la chute du mur de

Berlin, pas plus que la crise ukrainienne, alors qu’elle était totalement prévisible. Comment votre livre est-il reçu ? Les journalistes sont un peu perturbés… Les Russes aussi, car pour eux, je suis trop pro-occidental. Mais je suis avant tout fidèle à moi-même. Le public accompagne très bien ce livre. Vous savez, les gens dits “simples”, le peuple, a bien souvent plus de libre- arbitre et de bon sens que les politiques ou les media qui se contentent de postures. Les présidents passent mais les pays restent. Quelles sont les conséquences immédiates de la gestion par l’Europe occidentale et les États-Unis de la crise en Ukraine ? À la chute du communisme, les États-Unis ont été clairs : ils ne voulaient pas d’une Russie forte mais d’une Ukraine forte. Aujourd’hui, on a le sentiment qu’Obama ne vit pas dans le monde réel. L’Ukraine souffre terriblement et les sanctions contre la Russie ont des conséquences graves : elles sont inefficaces et géopolitiquement contre-productives. D’abord, elles cassent la crois-sance en Allemagne et vont coûter très cher à l’Europe. Ensuite, la Russie, l’un des plus grands pays d’Europe, historiquement lié à ces grandes nations et notamment

à la France, se tourne vers l’Asie. Nous assistons à une rupture qui sera inexorable. C’est un crime pour nos deux civilisations. Et pourtant, la Russie l’a dit clairement, elle n’est pas l’ennemie du monde occidental, mais de l’Islam radical ! Pour Poutine, le contexte est dangereux aussi car il peut être dépassé par une terrible vague nationaliste.Qu’est-ce qu’il faut faire ? Il faudrait d’abord que Poutine se calme car les intérêts de l’Ukraine et de la Russie ne sont pas si antinomi-ques. Il y a 25 ans, au-delà des faiblesses économiques, politiques ou diplomatiques, chacun essayait de trouver un équilibre dans l’intérêt de tous. Il faut que chacun se ressaisisse. La Russie est prête à parler avec l’Allemagne et avec la France aussi. N’oublions pas encore une fois que le danger est ailleurs. Attention, je le dis, la 3e guerre mondiale (contre l’Islam radical) a bel et bien commencé. À nous de l’éviter. Pourquoi le lecteur français est-il toujours passionné par l’histoire russe ? Parce que la France et la Russie sont complémentaires. Nous aimons la littérature russe, le rêve russe, les grandes figures intellectuelles, comme Catherine II ou même Staline, mais nous sommes attirés, chez Poutine par exemple, par ce qui nous fait défaut : le flair, la forte personnalité, la volonté, l’autorité. Il peut, pour un peuple en perte de repères, paraître attirant. y

Vladimir FédorovskisaMEdi 14h - aUdiToRiUMt

Professeur d’université, avocate internationale, née en Pologne, elle a survécu à la Shoah. Elle étudie et se marie à Strasbourg, part au Canada puis en Israël. Quatre pays, quatre langues, quatre cultures… elle se bat à chaque fois pour tout recommencer, vivre, élever ses enfants, être une femme libre. La pein-ture se révèle à elle brutalement ; aujourd’hui, Guta peint et expose. Elle témoigne dans son ouvrage d’un parcours exceptionnel et livre, par son témoignage, un portrait universel et touchant de la condition féminine dans ce siècle. y

l’Ombre des préjugés

saMEdi 14h45 - saLLE dEs aRTs PLasTiQUEs t

GutaTyrangiel Benezra

Pierre Idiart

Claude-henri RoCQUET

saMEdi 13h - CinÉMa Landowskit

la Visite

REConnU PoUR son oPPosiTion aU MaîTRE dU kREMLin Mais aUssi PoUR son ExPERTisE dEs QUEsTions RUssE ET UkRainiEnnE, ainsi QUE PoUR son PaRCoURs PoLiTiQUE ET diPLoMaTiQUE, VLadiMiR FÉdoRoVski oFFRE aU PUBLiC Un oUVRagE nÉCEssaiRE à La CoMPRÉhEnsion dE La PERsonnaLiTÉ dE PoUTinE. son LiVRE, En RÉaCTion à La PEnsÉE CoMMUnE, MET En gaRdE L’oPinion ET LEs LEadERs dU MondE oCCidEnTaL sUR LEs EnjEUx ConsidÉRaBLEs ET dÉFiniTiFs QUi sE joUEnT aCTUELLEMEnT EnTRE La RUssiE ET LE REsTE dU MondE.

Pierre idiaRT

poutine, l’itinéraire secret Éditions du rocher

Quel est le message central du roman ?J’ai fabriqué cette histoire sans volonté particulière de faire passer un quelconque message. Mon écriture était animée par ce seul désir de transformer des gens ordinaires en des êtres extraordinaires. Il est vrai que tous les personnages du livre ont un rapport très étroit avec les mots, qu’il s’agisse des mots écrits, des mots lus, des mots déclamés et qu’au final, mon roman peut être considéré comme une célébration de la lecture mais ce n’était en aucun cas au départ un but délibéré.Comment s’est passé le travail d’écriture ? Comme l’ouverture des vannes pour libérer des eaux trop longtemps retenues. J’avais ce roman en tête depuis de longues années mais n’étais jamais passé à l’acte. L’oppor-tunité de la résidence d’auteur m’a permis de m’immerger totalement dans l’écriture, de pouvoir saisir les idées lorsqu’elles

arrivent et de les modeler à l’envi, de se laisser hanter à loisir par ses créatures. Sentiment étrange et à la fois exaltant d’être enfin à sa vraie place, ce pour quoi vous pensez être né sur terre. Si je devais résumer : énormément de plaisir, un peu de doute, un soupçon de souffrance, et à l’arrivée, une immense satisfaction.Comment expliquez-vous ce très beau succès ? Ça reste quelque chose de surréaliste pour moi. Je me sens dans la peau d’un magicien qui est parvenu à éblouir son public par un tour de magie dont lui-même ne connaît pas les clés. Il y a bien sûr le Diable Vauvert, ma maison d’édition, qui a tout de suite cru en ce livre et qui a mis toute son énergie à son service. L’engouement des libraires qui l’ont poussé vers les lecteurs. Le succès vient peut-être du fait qu’il s’agit d’un

conte moderne et que le livre parvient à toucher les lecteurs dans cette part d’enfance qui subsiste en chacun de nous. Quels sont vos auteurs préférés ? Stephen King, celui qui m’a donné envie de raconter des histoires. Joël Egloff, Maupassant, Philippe Claudel, Grégoire Delacourt, Pierre Pelot. Quels liens nouez-vous avec votre public au fil des rencontres ? Souvent très chaleureux. Il y a cette connivence autour du livre qui nous unit. Parfois, ce peut être un simple regard, un sourire. Beaucoup viennent me remer-cier de leur avoir donné du bonheur. Je reçois tous ces témoignages comme autant de cadeaux. L’écriture est un acte on ne peut plus solitaire, et vivre au final

un tel partage avec autant de gens est très gratifiant. si votre livre est adapté au cinéma, aurez-vous envie de travailler à l’écriture du scénario ? Je serais le plus heureux des hommes s’il m’était possible de vivre l’aventure de l’intérieur mais je reste lucide. Le cinéma est un univers tellement particulier, avec ses codes, ses obligations, ses contraintes, qu’il ne doit pas être simple d’y travailler. N’est-il pas mieux de laisser un réalisa- teur donner libre court à son talent sans que l’auteur ne vienne interférer dans ses choix ? Alors participer à l’écriture du scénario, oui en tant que cerise sur le gâteau mais non en tant que cheveu sur la soupe ! y

saMEdi 14h45 - aUdiToRiUMt

saMEdi 14h - saLLE dEs aRTs PLasTiQUEst

Votre dernier livre, Comment vivre lorsque l’on ne croit plus en rien est-il un livre personnel ou générationnel ? C’est d’abord un livre personnel, qui tente de répondre à ce qu’on appelle des ques-tions de “philosophie première”. Quel est le sens de l’existence ? Que faire de sa vie, alors même que nous n’adhérons à

aucun système, à aucun dogme religieux, et que nous sommes ignorants de notre raison d’être sur Terre ? Cependant, il se peut aussi que ce questionnement très personnel soit interprété comme un fait de génération. Durant les années 1960, pour le dire vite, la mode était à l’engagement : on avait le droit de se tromper d’erreur, par exemple de devenir un Mao-Spontex ou un lacanien amateur de nœuds borroméens, mais il était important d’épouser une doctrine. Cette nécessité de l’engagement s’étant déliée, notre époque est propice à une approche plus ouverte, moins dogmatique des grandes questions. Ce titre laisse présager que vous allez totalement à contre-courant de la tendance actuelle qui montre que les gens ont besoin de lire, de voir, de découvrir des choses qui leur redonnent de l’optimisme et de la joie de vivre… Il ne s’agit pas, cependant, de professer le désespoir et la mélancolie ! Je n’ai pas de problème avec la joie de vivre, mais de sérieuses réserves quant à tous ceux qui font de la “pensée positive” et de la direc-tion de conscience un business, et ceux-là

vont des coaches aux psychothérapeutes en passant par tous ceux qui vous propo-sent des “exercices spirituels”. Tout cela relève un peu de la méthode Coué, c’est une manière de gagner de l’argent en proposant des recettes toutes faites sur le marché de l’angoisse. Mais, si la crédulité coûte cher en argent et en désillusions futures, la lucidité n’est incompatible ni avec l’humour ni avec la joie...Quel est le plus grand avantage à se montrer sceptique ? Dans mon essai, je commence par évoquer quelques grandes figures de penseurs sceptiques de l’Antiquité, notamment Pyrrhon et Sextus Empiricus, qui ont vécu entre le IIe et le IIIe siècles de notre ère à Alexandrie et qui méritent d’être connus… Le but n’est pas de faire de l’histoire de la philosophie, mais d’essayer de construire à partir des idées de ces auteurs une philosophie mo-rale, qui porte donc sur la manière de con-duire sa vie. Je ne peux pas, ici, reprendre la démonstration, mais cette recherche aboutit à la formulation d’un ensemble de quatre conseils sceptiques, qui sont entièrement gratuits : “Ne perds pas ta vie

à poursuivre un but illusoire, ne choisis jamais, obéis toujours à ton désir le plus grand, admire autant que tu le peux les apparences de ce monde.”Plus largement, quelle philosophie de vie tirez-vous du scepticisme et pour-quoi croyez-vous qu’il soit une oppor-tunité de le pratiquer à notre époque? Notre époque, comme celle à laquelle a vécu Sextus Empiricus, est marquée par le déclin. Nous n’y pouvons rien. Aux IIe et IIIe siècles, les grandes heures de Rome étaient passées. L’apogée de l’Europe est derrière nous. Sur fond de déca-dence, on assiste toujours à une montée de l’inquiétude et à une prolifération des croyances faites de bric et de broc. Croyant échapper au naufrage, chacun se fait sa petite tambouille, sa spiritualité maison, un peu de yoga par-ci, un peu de psychanalyse par là, et pourquoi pas un pélérinage à Saint-Jacques de Compostelle ? L’avantage que je vois dans le scepticisme, c’est de retrouver un rapport libre à son propre désir et à la beauté du monde, sans s’encombrer de toutes ces béquilles et billevesées. y

Alexandre LacroixComment vivre lorsque l’on ne croit plus en rien ? Flammarion

la Gazette du salon 2014 05

le liseur de 6h27 le Diable Vauvert

Jean-Paul Didierlaurent

ConVERsaTion EnTRE BERnaRd LEhUT ET L’aUTEUR aUToUR dE son PREMiER RoMan à sUCCès.

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Votre dictionnaire amoureux de Marcel Proust a plus d’un an. Quel regard portez-vous sur ce livre aujourd’hui ? Aucun regard. Je le feuillette de temps en temps, avec la curiosité qu’on porte, à tout âge, aux choses qui sont sorties de soi. La liste (infinie) des thèmes dont je pourrais regretter l’absence ne me donne aucune amertume. Ce dictionnaire est juste une petite chose, aimable et sincère, qui a le mérite d’exister. En vérité, je m’en sers comme d’une banque de données, car j’y ai planqué deux ou trois lingots insoupçon-nables, que j’ai la ferme intention de faire fructifier. La Recherche fait partie de votre enfance, Proust est l’un de vos auteurs préférés, vous l’avez écrit à quatre

mains avec votre père, le livre est dédié à votre grand-mère, grande proustienne… n’est-ce pas intimidant d’être ainsi intimement impliqué dans l’écriture d’un livre ?C’est la part d’intime que je consens à donner en partage. Attention: il ne s’agit pas de vie privée, mais d’une filiation, d’une famille qui, de mère en fils et de père en fils, se passe le relais. La recherche est un viatique qu’on se transmet de génération en généra-tion, comme si ce livre était le meilleur conseil à donner. Qu’apprend-on de plus signifiant sur Proust grâce à ce dictionnaire ? Proust auteur comique ? Proust, auteur moderne qui imagina skype, un siècle avant son apparition ? Proust, auteur unique dans

le patrimoine littéraire français ? Proust, auteur merveilleux, drôle, sym-pathique, fou, morbide, gentil, délicat, drogué, surdoué… Proust visionnaire, tout le temps ? Proust passéiste ? Jamais. Proust amoureux du réel, éducateur du regard, métaphoriste sans égal et profes-seur de lucidité.

Comment lit-on votre livre ? de a à Z ou par différentes entrées, comme une excursion désinvolte et désarticulée ? Le lit-on allongé, enfermé, isolé ? ou au contraire, dans le métro, au milieu des gens, ou au soleil au contact des éléments ? On le lit où on veut, à condition de le lire dans le désordre, au hasard. Anyhow, comme disent les Anglais. Dans la mesure où tout anyhow est aussi un somehow, lisez ce livre comme vous le souhaitez, c’est la seule bonne manière de faire, le seul chemin qui ne soit pas une impasse. si vous donniez aux jeunes lecteurs une seule et unique raison de lire Proust, quelle serait-elle ? J’en vois trois. 1) Proust prend en charge la totalité des questions que vous croyez être seul à vous poser dans le silence de la nuit. 2) Proust a écrit le seul bon roman de l’his-toire de la littérature, qui finisse bien. 3) Proust rend moins con celui qui fait l’effort de le lire. Or, à vos âges, on est tenté par la connerie. Lisez-le comme un antidote à vous-même, et vous gagnerez du temps. y

la Gazette du salon 2014

saMEdi 15h30 - aUdiToRiUM tLes rencontres du samedi

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Chroniqueur et comédien, c’est dans Face à Eldin que les spectateurs du Petit Journal sur CANAL+ le retrouvent depuis septembre. Des inter-views décalées et heu-reuses d’hommes et de femmes politiques, un ton singulier que l’on retrouve dans son livre

Remanie-moi paru l’été dernier aux Éditions de l’Aube. Ce jeune auteur qui a pour ambition avant tout de « faire » sans se poser de questions, est, à l’origine, un petit frère habitué très tôt à oser et à se faire remarquer en utilisant tous les instants et toutes les situations qui lui permettent de le faire. On retrouve ce tempérament dans ce premier livre, cette spontanéité généreuse, ce plaisir de l’instant présent, ce goût de l’action et du risque qui le poussent à l’exigence. Cyrille Eldin qui érige la légèreté en arme de séduction nous fait partager ses expériences et ses souvenirs, notamment ses parties de tennis avec Lionel Jospin lorsqu’il était ado et jeune espoir de très bon niveau. yil vient à Boulogne évoquer avec le public ses nombreuses anecdotes mais aussi partager le plaisir qu’il a eu à écrire ce premier livre, une nouvelle porte ouverte sur lui-même et sur de futurs projets.

Cyrille Eldinremanie-moi Éditions de l’aube

saMEdi 17h30 - aUdiToRiUM t

C’est en tant que maire de Boulogne-sur-Seine que se mesure le rôle d’Andre Morizet, dans la structuration urbaine de la banlieue parisienne. Il siège aussi au Conseil général de la Seine de 1925 à 1927 puis est sénateur jusqu’en 1942. Boulogne-Billancourt

occupe une place particulière dans l’entre-deux-guerres : première ville de la banlieue parisienne sur le plan démo-graphique, ville industrielle où s’implantent les industries aéronautique et mécanique, la blanchisserie, lieu d’exacer-bation des contradictions sociales et politiques, ville limitro-phe de la capitale, jamais éloignée des lieux de pouvoir, elle se situe au cœur des nouveaux projets d’aménagement de la région, que Morizet promeut avec détermination. y Comment s’effectue la conjonction d’un homme et d’un espace ? Comment le lien s’établit-il entre un homme et un territoire ? Quelles en sont les modalités ? devant quel héritage se trouvent placés les décideurs d’aujourd’hui pour concevoir le grand Paris ? Tels seront les différents thèmes abordés pendant cette rencontre.

Pascal Guillot andré morizet, un maire constructeur dans le Grand paris Créaphiséditions

saMEdi 18h - saLLE dEs aRTs PLasTiQUEst

Raphaël Enthoven Dictionnaire amoureux de marcel proust plon

Jean-Claude Carrière, président d’honneur de cette édition 2014, revient à Boulogne-Billancourt pour souligner les liens historiques qu’entretient la Ville avec le cinéma. Auteur, scénariste, adaptateur, et toujours conteur, Jean-Claude Carrière vient de recevoir un Oscar d’honneur par l’Académie des Arts et des Lettres à Los Angeles. Synghé Sabour - Pierre de patience, ce « film d’action immobile » s’est déjà vendu dans 28 pays. Il est adapté du Prix Goncourt 2008 et se joue en huis-clos autour de la parole d’une femme en Afghani-stan. Il s’agit du 2e film d’Atiq Rahimi après son premier long métrage, Terre et Cendres, coécrit avec le cinéaste iranien Kambuzia Partovi et qui avait été présenté dans la section “Un certain regard” au Festival de Cannes 2004. yLa rencontre est animée par Baptiste Liger.

Jean-Claude Carrièresynghé sabour - pierre de patience d’atiq rahimi

saMEdi 17h - CinÉMa Landowski t

PhiLiPPE dELaRoChE PaRT à La REnConTRE dE L’aUTEUR dE La REChERChE ET inTERRogE RaPhaëL EnThoVEn sUR sa PERsonnaLiTÉ aUTanT QUE sUR son ŒUVRE.

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alexandre Lafon, quels angles de l’histoire de la grande guerre al-lez-vous aborder lors de cette rencon-tre ?La notion de témoignage est une no-tion clé de la Grande Guerre, pendant le conflit et dans la manière dont on aborde l’histoire du conflit aujourd’hui. Entre 1914 et 1918, une grande majorité de soldats mais aussi de civils a bien eu l’impression d’être témoins d’un événe-ment marquant de leur histoire et de l’Histoire. Ils ont donc voulu en garder la mémoire et raconter leur expérience de la guerre dans la variété de leurs origines et sur des supports parfois très différents : des carnets personnels, des correspon-

dances, des photographies… La masse de ces témoignages permet aujourd’hui de pouvoir mieux comprendre la guerre, au quotidien, au ras des hommes et des femmes qui l’ont vécue. Elle permet aussi, tout en abordant ce continent du témoi-gnage de manière critique, de mieux cerner ce qui a pu conduire la société française (mais plus largement les sociétés eu-ropéennes) à vivre en guerre pendant plus de quatre années.Vous intervenez dans le cadre de la Mission du Centenaire en tant que Conseiller pour l’action pédagogique. Comment faites-vous concrètement vivre la mémoire de nos combattants auprès des jeunes ?

La Mission du Centenaire est chargée de mettre en œuvre les commémorations de la Grande Guerre. Elle a souhaité élaborer un vaste calendrier culturel commémora-tif afin que les Français d’aujourd’hui puissent évoquer et s’approprier les mémoires liées au conflit. Elle travaille à rendre compréhensible la Première Guerre mondiale à partir d’une dynamique commune du souvenir. Un de ses axes majeurs de travail est son action pédagogique de sensi- bilisation en direction des enseignants et des élèves. C’est dans cette perspec-tive que la Mission du Centenaire la-bellise et valorise les projets scolaires les plus remarquables qui conduisent les élèves à un travail de mémoire(s) et un travail d’histoire. Plus de 520 projets pédagogiques ont ainsi obtenu le label Centenaire en 2013 et 2014, sans compter la multitude d’initiatives qui fleurissent

dans l’ensemble des académies métro-politaines et ultramarines. yjean-Claude Lamy : Le Miroir de la Grande Guerre, Éditions Anne Carrière Le Miroir, hebdomadaire “entièrement illustré de photographies”, parut pen-dant la Première Guerre mondiale. À ce titre, c’est l’ancêtre du photojournalisme. Malgré la censure militaire, l’hebdomadaire cherche sans cesse l’info sur le terrain. De la mobilisation jusqu’à l’armistice, les reportages racontent les événements tels que les Français pouvaient les imaginer. Entre août 1914 et novembre 1918, le tirage du journal passera de 300 000 à 1 000 000 d’exemplaires. Ce document exceptionnel, sorti d’archives mé-connues, est saisissant de vérité. Sous nos yeux, défilent les grands stratèges, Gallieni, Nivelle, Mangin, Foch, Pétain et l’héroïsme des poilus anonymes dont il ne reste plus de survivants. Le Miroir, c’est l’Histoire en direct. y

vous revenez au salon du Livre de Boulogne-Billancourt avec un livre sur les femmes ?La femme a eu une histoire contrariée, tantôt actrice, parfois victime, sou-vent dans l’ombre, alors que son in-fluence est partout, surtout dans le cœur des hommes. Son destin est donc toujours le reflet de son temps, avec ses espérances et ses illusions. Le sexe des femmes est à la fois une chance et une malédiction. Pourquoi ?Parce qu’il est l’organe d’où l’homme tire sa naissance et son plaisir. Une double fonction qui va le placer au premier plan de l’Histoire et de la politique, au cœur des enjeux de pouvoir. Et entre le désir et la peur, son histoire est loin d’être sereine.Quelles grandes découvertes avez-vous fait en vous documentant pour ce livre ?Plusieurs découvertes ont été de vrais chocs pour moi, comme lorsque j’ai découvert qu’en France, et en Europe, au

XIXe siècle, on excisait les femmes, sup-posées être atteintes d’hystérie, c’est-à-dire, celles qui prenaient trop de plaisir, ou se montraient sexuellement très ac-tives, dirait-on. Ou encore, en découvrant qu’à la Libération, ce ne sont pas que les têtes des femmes que l’on tond. Ou encore que Marilyn Monroe se définis-sait comme “la déesse du sexe sans sexe”, car elle n’arrivait pas à connaître le plaisir. Elle en souffrait beaucoup, se sentant une femme vide. Et il en sera ainsi jusqu’à la dernière année de sa vie où, enfin, elle fera la paix avec sa chair interdite.

Quand on fait l’état des lieux aujourd’hui, qu’apprend-t-on vraiment sur la longue conquête de nos libertés grâce à votre livre ? Que beaucoup a été fait, mais que les dangers de régresser sont toujours présents. Ainsi, à chaque période de grande crise politique, morale ou économique, on note un recul de la liberté sexuelle des femmes, et une pression mise sur son organe interdit...

au commencement, il y a une femme qui se démaquille devant son miroir. Quel âge a-t-elle ?

Tous les âges et aucun. L’âge de ses expériences. Celles qui font descendre au plus profond de soi, plonger dans la matière rugueuse d’une écorce d’arbre auquel on s’enroule, dans le noir bruis-sant d’une penderie de maîtresse d’école ou dans une piscine de maison de repos. Que ce soit au fond des cinémas tendus de rouge ou au fond des lits tièdes, le temps n’est pas ce que l’on croit. C’est un tournoiement qui rend toute séduc-tion et tout jugement caducs. Jusqu’à la seule question qui vaille vraiment : celle du temps intérieur. Le seul qui ne passe pas. Avec, Mon Âge, Fabienne Jacob renoue ici avec l’écriture du corps et des sensations.

Depuis le XIIe siècle, Aliénor d’Aquitaine a sa légende. On l’a décrite libre, sorcière, conquérante : le roi disait que j’étais diable, selon la formule de l’évêque de Tournai…Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, aux côtés de Louis VII.Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d’une Aliénor ambi-tieuse, fragile, et le roman d’un amour impossible.Des noces royales à la seconde croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen-Âge lumineux, qui prépare sa mue. y

la Gazette du salon 2014

Le Pouvoir des femmesELLEs ViEnnEnT ToUTEs LEs TRois à BoULognE-BiLLanCoURT aVEC LEUR dERniER LiVRE : La ChaiR inTERdiTE (aLBin MiChEL) PoUR dianE dUCRET, Mon ÂgE (gaLLiMaRd), PoUR FaBiEnnE jaCoB ET LE Roi disaiT QUE j’ÉTais diaBLE (gRassET), PoUR CLaRa dUPonT-Monod.

saMEdi 16h30 - aUdiToRiUMt

saMEdi 16h30 - saLLE dEs aRTs PLasTiQUEst

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à L’oCCasion dEs CÉRÉMoniEs dE CoMMÉMoRaTion dU CEnTEnaiRE dE La gRandE gUERRE, TRois aUTEURs ET sPÉCiaLisTEs, aLExandRE LaFon , jEan-PiERRE CoLignon ET jEan-CLaUdE LaMy ViEnnEnT ÉChangER aVEC PhiLiPPE dELaRoChE ET LE PUBLiC sUR LE ThèME : “LEs TÉMoins dE La gRandE gUERRE”.

Clara dUPonT-Monoddiane dUCRET Fabienne jaCoB

Alexandre Lafon, Jean-Pierre Colignonet Jean-Claude Lamy

Fabienne Jacob Mon Âge, Gallimard

Diane Ducret

Clara Dupont-Monod Le Roi disait que j’étais diable, Grasset

alexandre LaFon jean-Claude LaMy

La chair interdite, Albin Michel

PRix REnaUdoT ET PRix gonCoURT dEs LyCÉEns

Ce roman retrace la vie de Charlotte Salomon, artiste peintre morte à vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Après une enfance à Berlin marquée par une tragédie familiale, Charlotte est exclue progressivement par les nazis de toutes les sphères de la société allemande. Elle vit une passion amoureuse fondatrice, avant de devoir tout quitter pour se ré-fugier en France. Exilée, elle entreprend la composition d’une œuvre picturale autobiographique d’une modernité fascinante. Se sachant en danger, elle confie ses dessins à son médecin en lui disant : “C’est toute ma vie”. Portrait saisissant d’une femme exceptionnelle, évocation d’un destin tragique, Charlotte est aussi le récit d’une quête. Celle d’un écrivain hanté par une artiste, et qui part à sa recherche.

avez-vous finalement une petite idée de ce qui vous lie si fortement à Charlotte salomon? C’est un ensemble. Tout d’abord une fasci-nation pour son oeuvre, ses tableaux, ses textes. Et lentement, j’ai appris à la con-naître, en menant l’enquête pour recom-poser sa vie pour mon roman. C’est une jeune femme puissante et courageuse, qui a créé pour survivre. Vous expliquez très bien pourquoi une écriture particulière s’est imposée à vous. En quoi, selon vous, sert-elle le propos ?Cela a été pour moi la seule manière d’écrire

ce livre. Je voulais qu’il y ait des respirations dans le récit de cette vie tragique. Et cette forme donne un sentiment d’urgence à l’his-toire. Comme une traque. Comme celle de la vie de Charlotte. Est-ce important pour vous d’avoir reçu le prix goncourt des lycéens ? Oui cela a été merveilleux. Tout comme le prix Renaudot bien sûr. Mais là, avec les lycéens, c’était un rapport simple et spontané au texte. C’était beau de parler de Charlotte avec eux. De voir leur envie d’aller sur Internet pour découvrir ses toiles, en savoir plus. y

diManChE 14h - aUdiToRiUMt

Rencontre avec David Foenkinos et Adrien Bosc animée par philippe Delaroche

la Gazette du salon 201408

Adrien Bosc Constellation stock

Le 27 octobre 1949, le nouvel avion d’Air France, le Constel-lation, lancé par l’extravagant M. Howard Hughes, accueille trente-sept passagers. Le 28 octobre, l’avion ne répond plus à la tour de contrôle. Il a disparu en descendant sur l’île Santa Maria, dans l’archipel des Açores. Aucun survivant. La question que pose Adrien Bosc dans cet ambitieux pre-mier roman, n’est pas tant comment, mais pourquoi ? Quel est l’enchaînement d’infimes causalités qui, mises bout à bout, ont précipité l’avion vers le mont Redondo ? Quel est le hasard objectif, notion chère aux surréalistes, qui rend “nécessaire” ce tombeau d’acier ? Et qui sont les passagers ? Si l’on connaît Marcel Cerdan, l’amant boxeur d’Édith Piaf, si l’on se souvient de cette musicienne prodige que fut Ginette Neveu, dont une partie du violon sera retrouvée des années après, l’auteur lie les destins entre eux. “Entendre les morts , écrire leur légende minuscule et offrir à quarante-huit hommes et femmes, comme autant de con-stellations, vie et récit.” y

L’aVoCaT gÉnÉRaL PassE aUx aVEUx aUToUR dE son dERniER oUVRagE : 72 hEUREs, RoMan jUdiCiaiRE Mais Pas QUE… QUand L’aVoCaT gÉnÉRaL PREnd La PLaCE dE L’aCCUsÉ.

Trois jours, c’est le temps que Frédéric Loriot va passer dans le box des accusés au cours de son procès. Trois jours pen-dant lesquels la cour d’assises va tenter de déterminer si, oui ou non, il a poussé sa maîtresse dans le vide du haut d’un immeuble. Les témoins se succèdent, les experts tergiversent, les avocats plaident… L’accusé observe, écoute, analyse… et raconte ce procès par le menu : il s’étonne de la désinvolture des jurés, dit sa défiance initiale vis-à-vis de son avocat, raille l’outrecuidance des experts, dénonce la froideur des magistrats… Rien ne lui échappe...Philippe Bilger connaît tout de la Cour d’assises dont il fut un emblématique avocat général, mais il prend cette fois la place de l’accusé pour tout dire et tout décrire, sans oublier de ménager un sacré final… Ces 72 heures de débat le mèneront-il pour trente ans derrière les barreaux ? C’est tout le talent et l’art de Philippe Bilger que d’entretenir le suspense jusqu’à la dernière ligne de ce passionnant roman judiciaire. y

Les rencontres du dimanche

Philippe Bilger 72 heures Éditions lajouanie

saMEdi 18h - aUdiToRiUMtsamedi

David Foenkinos Charlotte Gallimard

gRand PRix dU RoMan dE L’aCadÉMiE FRançaisE 2014.©

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Comment êtes-vous revenu de votre première marche ?J’ai le sentiment d’avoir connu des joies qui m’ont donné l’impression d’être vraiment heureux. Cette première marche m’a fait aussi prendre conscience du délice incroyable que je pouvais retirer de l’exercice sans contrainte de la liberté.Qu’est-ce qui vous a décidé à entamer cette marche ?C’était un projet que j’avais depuis longtemps, mais que, dégagé de mes obligations professionnelles, j’ai été en mesure de concrétiser pour la première fois. J’étais libéré des responsabilités que j’avais jusque-là acceptées. Ni mes enfants ni mes petits-enfants n’avaient plus besoin de moi, personne ne pouvait pâtir de l’exercice de ma liberté ; j’ai trouvé cela délectable!Quel diagnostic cette marche vous a-t-elle permis de poser ?Il y eut, d’abord, la confirmation que nous vivons dans un pays incroyablement beau. Mais cela je le savais déjà… Cette marche m’a permis de poser un diagnostic fondé sur une analyse approfondie de notre pays. C’est-à-dire ?Je peux dire aujourd’hui que nous vivons un véritable syndrome de sécession de populations entière vis-à-vis du discours poli-tique habituel. J’ai rencontré trois types de populations : les “éprouvés”, dans des zones ou dans des secteurs professionnels qui ont vécu la ruine, le chômage, le repli, et au-delà, le délite-ment de la solidarité. Les “privilégiés”, comme, par exemple, les viticulteurs champenois. Et enfin, les acteurs du monde rural qui pâtissent souvent d’une désertification cruelle. Pour les premiers, tout ce qui peut donner de l’espoir, pour vivre, travailler ou transmettre, a disparu. Pour les derniers, le lien social s’est rompu avec la disparition au village du médecin, de l’école, des commerces, etc. Pour ces deux populations, le présent est un effondrement du passé et l’avenir est pire; ils n’en attendent plus rien. Les “privilégiés” ont, eux, peur que cela ne leur arrive à leur tour. Ces trois populations, pour des raisons différentes, sont en position de sécession; le discours habituel des “élites” leur est devenu inaudible.

Existe-t-il des régions de France qui se portent mieux que d’autres ? Oui, certaines sont porteuses de plus d’espoir. Le Grand Ouest en général se porte bien, comme la Bretagne, le Pays Basque ou par exemple la région des Mauges, car elles n’ont jamais été mono- industrielles et vivent de l’agriculture, de l’industrie et, pour les deux premières, du tourisme. Mais ce qui caractérise les régions qui résistent mieux que les autres, c’est surtout l’attachement de popula-tions à leur territoire, qu’elles y soient enracinées ou l’aient choisi, avec un fort sentiment d’identité partagée qui stimule une mobilisation collective. Quel message souhaitez-vous faire passer avec votre ouvrage ? Mon message est que la beauté, l’histoire et la culture d’une “France belle” devraient inciter ses citoyens à en être fiers, légitimant leur mobilisation pour l’aider à retrou-ver la force vitale qu’elle a perdue. Cette expérience vous donne aussi l’occasion d’enfiler le costume de “messager” entre les Français et l’élite politique qui semble sourde à leurs problèmes et se montre incapable de les régler…

avez-vous partagé votre expérience au plus haut niveau de l’État ?Oui, j’en ai notamment parlé au président de la République.Que lui avez-vous dit ?Je lui ai dit que le pays souffrait d’une incapacité, pour les hommes politiques quels qu’ils soient, de présenter une vision cohérente de l’avenir ; une vision ambi-tieuse, qui soit dépositaire d’un grand rêve tout en étant profondément réaliste. Que dites-vous à vos lecteurs ? Je dis que tout reste évidemment possible. y

Axel Kahn pensées en chemin stock

Rencontre avec David Foenkinos et Adrien Bosc animée par philippe Delaroche

diManChE 15h15 - aUdiToRiUMt

diManChE 14h45 - aUdiToRiUMt diManChE 17h15 - aUdiToRiUMt

la Gazette du salon 2014 09

Jean-Loup Chiflet Humour mon amour !

Antoine Sfeir la 3e conquête musulmane

Jean-Loup Chiflet, écrivain et éditeur, aristo-crate de la plaisanterie, vient à la rencontre des Boulonnais pour partager son amour de l’humour. D’une génération où être gai était un art, et en tout cas, une forme certaine de politesse, cet auteur de l’énorme best-seller Sky, my husband ! (Éd. Points, 300 000 exem-plaires vendus) ne badine ni avec les mots, ni avec l’humour. En 2012, il offrait au public un très sérieux Dictionnaire amoureux de l’humour (Plon) qui venait asseoir son statut d’auteur à succès, de plaisantin tou-jours élégant, digne héritier de ses maîtres, Vialatte et Ponge, qui ne le quittent jamais. y

Le journaliste franco-libanais, politologue, fondateur et direc-teur des Cahiers de l’Orient, est l’auteur de nombreux essais sur le monde arabe et musulman. Il revient à Boulogne-Billancourt nous livrer son analyse à travers une conférence sur : “La 3e conquête musulmane : l’organisation terroriste de l’État islamique.” y

En 2013, axEL kahn PEUT EnFin ConCRÉTisER Un PRojET QUi LUi TiEnT à CŒUR. L’hoMME, aUx MULTiPLEs REsPonsaBiLiTÉs PRoFEssionnELLEs, EsT LiBRE d’EnTaMER UnE LongUE MaRChE dE PEnsEUR, d’EsT En oUEsT, à La REnConTRE dE La FRanCE, dEs FRançais, dE La naTURE ET dE LUi-MêME. C’EsT CET iTinÉRaiRE PÉdEsTRE QUE LE ChERChEUR a TRadUiT dans son LiVRE : PEnsÉEs En ChEMin. dEPUis, iL EsT REPaRTi dans L’aUTRE sEns, dE La PoinTE dU RaZ à MEnTon, ET PaRLE dE La FRanCE CoMME jaMais iL a EU La LiBERTÉ dE LE FaiRE, aVEC UnE ConsCiEnCE sCiEnTiFiQUE ET PhiLosoPhiQUE dE CE QUE ViT aCTUELLEMEnT dans sa ChaiR, noTRE Pays.

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diManChE 16h30 - aUdiToRiUMt

BiogRaPhE ET RoManCièRE, doMiniQUE Bona, REçUE à L’aCadÉMiE FRançaisE En oCToBRE dERniER, signE aVEC jE sUis FoU dE Toi, La BiogRaPhiE d’Un aMoUR BoULEVERsanT EnTRE PaUL VaLÉRy ET jEan VoiLiER, UnE FEMME indÉPEndanTE ET LiBRE, dE 34 ans sa CadETTE. ELLE ExPLiQUE PoURQUoi CETTE hisToiRE a sU ÉVEiLLER sa CURiosiTÉ dE FEMME ET d’ÉCRiVain.

je suis fou de toi n’aurait jamais existé sans une histoire de lettres d’amour, n’est-ce pas ? Je connaissais un peu Jean Voilier, car au cours de mon travail sur Berthe Morisot et sa famille, il m’était ar-rivé plusieurs fois de croiser Paul Valéry et donc cette femme, appelée Jeanne, remarquable à plusieurs titres. Mais l’importance, la force de son histoire d’amour avec l’écrivain n’a été révélée qu’à la fin des années 80, lorsque Jean Voilier a mis en vente les nombreuses lettres d’amour que Paul Valéry lui avait écrites. Ce geste public, et qui peut passer pour scandaleux, a véritable-ment aiguisé ma curiosité, non pas exclusivement sur la personnalité de l’un ou de l’autre, mais plutôt sur leur histoire d’amour, bien plus intense et importante qu’il n’y paraissait. Pourquoi a-t-elle décidé, bien après la mort de l’écrivain, de vendre ces lettres ?Elle considérait à la fin de sa vie, que ces lettres étaient le cadeau que lui avait fait Paul Valéry car il n’avait pas eu les moyens de lui acheter des bijoux, des fourrures ou de partir en voyage avec elle. Ces lettres ont été rachetées très cher par des universités américaines et japonaises. Elles lui ont donc permis de vivre luxueuse-ment jusqu’à la fin de sa vie. En tant que biographe, je l’en remercie infiniment. Car, non seulement, elles

éclairent la vie et l’œuvre d’un écrivain majeur, mais elles nous livrent les clés d’une histoire d’amour immense, intense, élégante et si peu conventionnelle. Jean Voilier avait 34 ans de moins que Paul Valéry. Elle lui a survécu 50 ans et est morte un 20 juillet, le même jour que lui. Quelle influence a eu cette histoire d’amour sur l’œuvre de Paul Valéry ?Lorsque Paul Valéry rencontre en 1938 cette séductrice originale, jeune et superbe, il se sent particulièrement las ; il a perdu le goût d’écrire de la poésie. Le monde est bientôt à feu et à sang. Son histoire d’amour avec Jean est une nouvelle jeunesse, une véritable renaissance. Elle coïncide avec la création d’une œuvre poétique très valérienne, belle, intelligente, distante, dont deux magnifiques recueils de poésie : Mon Faust et la Cantate du Narcisse. Pourquoi ce titre : je suis fou de toi ? C’est une phrase qui résonne intensément lorsque l’on sait qu’elle a été écrite par un homme d’esprit et de volonté ; un être cérébral qui plaçait l’intelligence et la maîtrise au dessus de tout. Paul Valéry avait une person-nalité peu vulnérable à la passion ; il n’aimait pas cela et s’en méfiait. Mais cette phrase, Je suis fou de toi montre à quel point il s’est abandonné à celle qu’il éprouvait pour Jean. C’est une phrase simple et émouvante, car elle dit tout.

Pourquoi jean Voilier était-elle une femme remarquable ?C’est un personnage très intéressant, pas toujours sym-pathique… C’était une femme magnifique, libre, qui vivait seule, travaillait, gagnait sa vie… à une époque, il faut le rappeler, où les femmes n’avaient pas le droit de voter ou de signer un chèque. Elle avait une liberté agaçante pour beaucoup car elle aimait et se laissait aimer de qui elle voulait. Elle a eu des amants de qualité, dont de grands écrivains, comme Jean Giraudoux. Elle a, par ailleurs, écrit trois romans. Paul Valéry a essayé de lui faire obtenir le Prix Fémina, mais il n’y est pas parvenu… Elle n’a cependant pas caché une certaine souffrance à vivre ces amours toujours interdites, ces relations cachées, et la solitude qui est inexorablement attachée à ce style d’existence. Pourquoi a-t-elle quitté Paul Valéry ? Elle avait alors l’espoir d’épouser un homme plus jeune qu’elle, Robert Denoël, qui était en instance de divorce et duquel elle était très proche. Mais il s’est fait assassiné en sa présence dans la rue, d’une manière assez mystérieuse. Jean Voilier a eu une existence très romanesque. Mais ce livre n’est pas un roman. Tout ce qui est raconté dans Je suis fou de toi, est poétique et intense, comme l’a été la réalité de ces deux êtres passionnants. y

Dominique Bona répond àPascale Frey à l’occasion de la sortie

de son dernier ouvrage : Je suis fou de toi Grasset

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Les rencontres du dimanche

la Gazette du salon 201410

diManChE 17h45 - aUdiToRiUMt

Professeur émérite à l’AgroParisTech, expert auprès des Nations unies (FAO) et de la Banque mondiale, Marc Dufumier est l’un des plus grands spécialistes mon-diaux des questions d’agriculture et d’alimentation. Il vient à Boulogne- Billancourt avec son ouvrage : 50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation chez Allary Éditions pour un débat en-richissant et des réponses enfin claires et scientifiquement incontestables qui remet-tent en cause beaucoup de nos idées reçues. En voici quelques unes :La plupart des tomates n’ont plus de goût.Vrai. Le goût ne fait pas partie des critères de sélection des aliments proposés par l’agriculture industrielle.

Boire beaucoup de lait est bon pour la santé.Faux. C’est mauvais pour les os et pour le taux de cholestérol.Le réchauffement climatique met en péril nos vins.Vrai. Mais on pourra peut-être y remédier.nos races animales sont en voie de disparition.Vrai. Et il est urgent d’agir.L’agriculture industrielle vend des produits “bon marché”.Faux. Nous les payons en réalité très cher.Vivre à la campagne est bon pour la santé et rend plus heureux.Faux. Les conditions de vie s’y dégradent. y

Marc Dufumier Que se passe-t-il vraiment dans nos assiettes et nos campagnes ?

diManChE 16h - aUdiToRiUMt

Roger-Pol Droit est écrivain-philosophe. Il signe régulièrement des articles dans Le Monde, Le Point, Les Échos ou encore Clés. Il a publié une trentaine d’ouvrages, dont plusieurs ont été traduits dans le monde entier, notamment La Compagnie des philosophes et l’immense succès 101 Expériences de philosophie quoti- dienne. “Si je n’avais plus qu’une heure à vivre, une heure seulement, exactement, inéluctablement, qu’en ferais-je ? Quels actes accomplir ? Que penser, éprouver, vouloir ? Quelle trace laisser ? Car, dès lors, tout devient plus intense, plus urgent et plus dense. Il faut écarter les illusions, les trompe-l’œil, ôter le superflu, aller à l’essentiel, direct. Mais où est-il, l’essentiel ?”, confie

Roger-Pol Droit. L’auteur propose dans ce livre un exercice décisif qui vaut toutes les leçons de philosophie et de sagesse. y

Roger-Pol Droit si je n’avais qu’une heure à vivre Éditions Odile Jacob

Le bonheur national brut, par François Roux (albin Michel).10 mai 1981, François Mitterrand est élu : la France bascule à gauche, saisie d’émoi. Pour Paul, Rodolphe, Benoît et Tanguy, 17 ans à peine, pas encore le bac en poche, tous les espoirs sont permis, même au fin fond de leur province bretonne. 31 ans plus tard, que reste-t-il de leurs rêves, au moment où le visage de François Hollande s’affiche sur les écrans de télévision ? Le Bonheur national brut dresse, à travers le

destin croisé de quatre amis d’enfance, la fresque sociale, politique et affective de la France de ces trois dernières décen-nies. Roman d’apprentissage, chronique générationnelle, le texte de François Roux réussit le pari de mêler l’intime à l’événe-mentiel d’une époque, dont il restitue le climat avec une sagacité et une justesse percutantes.Les grands, par sylvain Prudhomme (gallimard). Guinée-Bissau, 2012. Guitariste d’un

groupe fameux de la fin des années 1970, Couto vit désormais d’expédients. Alors qu’un coup d’État se prépare, il apprend la mort de Dulce, la chanteuse du groupe, qui fut aussi son premier amour. Le soir tombe sur la capitale, les rues bruissent, Couto marche, va de bar en terrasse, d’un ami à l’autre. Dans ses pensées trente ans défilent, souvenirs d’une femme aimée, de la guérilla contre les Portugais, mais aussi des années fastes d’un groupe qui joua aux quatre coins du monde une mu-

sique neuve, portée par l’élan et la fierté d’un pays. Au cœur de la ville où hom-mes et femmes continuent de s’affairer, indifférents aux premiers coups de feu qui éclatent, Couto et d’autres anciens du groupe ont rendez-vous : c’est soir de concert au Chiringuitó. y

diManChE 17h45 - saLLE dEs aRTs PLasTiQUEst

alexandre des isnards : Diplômé de Science Po, il anime des conférences sur les nouveaux comportements au travail et sur les réseaux sociaux. Il est le coauteur des best-sellers l’Open space m’a tuer (Hachette Littératures, 2008) et de Facebook m’a tuer (NiL Éditions, 2011). Son dernier ouvrage : Dictionnaire du nouveau français, chez Allary Éditions, est sorti au prin-temps.

denis Monneuse : Avec son dernier ouvrage, Silence des Cadres : Enquête sur un malaise (Vuibert) l’auteur lève le voile sur un mal profond, lent et silencieux, dont peu de media parlent : la souffrance des cadres au travail. Son livre est une véritable démonstration, établie à partir de plus d’une centaine de témoignages et anecdotes recueillis ces dernières années dans de grandes en-treprises ainsi que dans quelques PME.

Quelles sont les sources du “malaise des cadres” ? Pourquoi leur souffrance ne s’exprime-t-elle pas haut et fort ? Leur silence est-il passif, stratégique ou consentant ? Sont-ils condamnés au burn-out ou bien à démissionner pour changer de vie et retrouver du sens ? Les entreprises ne devraient-elles pas au contraire “chouchouter”<<< leurs cadres ? Un livre percutant dans lequel de nom-breux cadres se reconnaîtront… y

diManChE 18h15 - aUdiToRiUMt

Vous êtes journaliste, vous publiez votre 2e roman. Raphaël et les rebelles (de Fallois) avez-vous des rituels d’écriture ? Je fais un travail de préparation assez im-portant. Je pars d’une idée : ici la maison de famille. Ensuite, j’imagine les person-nages et je leur donne un nom. Je fais un plan, puis je détaille les chapitres, et les scènes. Le problème, c’est que je n’ai pas l’écriture facile ! En fait, je suis un écrivain aquatique. Quand je sens que je suis dans une impasse, je file à la piscine. Je nage 20 longueurs et ça va tout de suite mieux ; après je sors prendre un café et j’écris tout ce qui m’est venu sous l’eau… Pourtant, vous êtes fils et petit-fils de journa- liste. Vous pourriez avoir cela dans le sang… Et bien non justement. Je rencontre tou-jours quelqu’un pour me dire : “Votre père m’a tellement appris !”. Alors, je suis

ravi pour lui. Mais il ne m’a jamais rien transmis. Ni l’amour de son métier, ni sa langue maternelle d’ailleurs. Il est mort en 2000 et j’ai décidé de devenir jour- naliste en 2002. Vous voyez, j’ai respecté la période de deuil… Ces problématiques familiales, ces rapports compliqués entre les généra-tions, les mères et les filles, les pères et les fils, habitent totalement vos romans. êtes-vous un expert de cette question et pourquoi ? Pas du tout ! Je ne suis pas un écrivain définitif, comme le sont souvent les écrivains de pure tradition française. Je raconte juste une histoire. Mon objectif, c’est que le lecteur s’amuse. On dit que les struc-tures familiales ont changé ; peut-être. Mais les rapports humains sont toujours les mêmes. C’est un thème immuable.

Ce qui change, c’est que nous vivons plus longtemps. Donc, dans ces fameuses maisons de famille, les générations cohabitent longtemps, trop longtemps... Et les héritages arrivent tard… Vous savez, c’est le syndrome du prince Charles : à quoi cela sert-il de devenir roi à 90 ans ? dans votre livre, vous êtes assez critique sur la génération des soixante-huitards, ce qui est plutôt politiquement incorrect… Que leur reprochez-vous ? Rien, si ce n’est d’avoir renié leurs idéaux pour asseoir leur pouvoir et s’y accrocher le plus longtemps possible. Je les trouve assez médiocres quand ils affichent une certaine condescendance vis-à-vis de ceux qui sont sensés leur succéder, c’est-à-dire leurs enfants… et je n’aime pas trop quand ceux qui se disent “rebelles”

sont en fait les “bien assis”. Il faut quand même voir les choses telles qu’elles sont : c’est une génération qui a connu le plein emploi, nous le chômage, l’opulence, nous la crise, l’amour libre et nous le Sida. C’est assez facile la “rebellitude” dans ces conditions…êtes-vous étiqueté de réactionnaire ? Si être réactionnaire c’est réagir sur le monde dans lequel on vit, alors oui, je veux bien l’être. y

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Alexandre des Isnards et Denis Monneuse

FRançois RoUx ET syLVain PRUdhoMME RÉPondEnT EnsEMBLE à PhiLiPPE dELaRoChE sUR LE ThèME : TREnTE ans aPRès, QUE sonT nos RêVEs dEVEnUs ? , LE BonhEUR naTionaL BRUT, ChEZ aLBin MiChEL ET LEs gRands ChEZ gaLLiMaRd.

diManChE 17h15 -aUdiToRiUMt

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sylvain PRUdhoMME Francois RoUx

alexandre des isnaRds denis MonnEUsE

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François Roux et Sylvain Prudhomme Trente ans après, que sont nos rêves devenus ?

Matthieu Noli la famille dans tous ses états

parler du bureau aujourd’hui

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VoYaGer eN bdUn aTELiER aniMÉ PaR MaRko PoUR LEs EnFanTs dE 7 à 12 ansMarko, dessinateur-illustrateur depuis 25 ans, a travaillé dans différents sec-teurs du dessin de presse à la bande-dessinée. Le voyage tient une place centrale dans son art, comme en témoi-gnent les deux derniers volumes dont il est le dessinateur chez Bamboo Éditions : Voyage en Chine et Voyage en Inde, sur des scénarios de Béka. Le dernier album raconte les tribulations de Ben et Nina au pays des maharadjahs, des temples et des vaches sacrées. Avec ces héros, les petits lecteurs voyagent avec délice, comme Marko le faisait lui-même grâce à la BD, lorsqu’il était enfant. C’est cette

joie spontanée, cette aventure éner-gisante, que Marko vient chercher à Boulogne-Billancourt, loin de son travail solitaire de dessinateur à succès. y

Le Salon des enfants

Concours Jeunes auteursDepuis 6 ans, ce Concours Jeunes auteurs est organisé pour récompenser les talents littéraires et artistiques des collégiens et lycéens boulonnais. Les premiers lauréats de chaque catégorie seront édités (pour la nouvelle et la BD) ou verront leurs œuvres affichées (pour la poésie) dans la Ville. Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt, remettra les prix aux lauréats le samedi 6 décembre à 18h dans le hall de la médiathèque Landowski.

entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles

réservation indispensable au 01 55 18 53 76

saMEdi ET diManChE 14h30 ET 15h30 - MÉdiaThèQUEt

GEP choisit quelques planches d’une BD qu’il a écrite, il garde les illustrations, enlève les bulles, et c’est à l’enfant de créer son histoire en remplissant les bulles et en écrivant des voix “off”. L’exercice à pour but de faire le lien entre les dessins et l’histoire. “On ne peut pas écrire une BD si on n’a pas en tête les illustrations à venir. Il faut donc avoir de l’imagination et un certain sens graphique.” L’enfant aura le plaisir de s’amuser avec les images pour y ajouter son propre texte. À la fin on com-pare avec la vraie histoire. Et chacun repart avec sa planche et une dédicace. y

théâtre d’ombreS Un aTELiER aniMÉ PaR naThaLiE diETERLÉ PoUR LEs EnFanTs dE 8 ans ET PLUs…Nathalie Dieterlé est auteur et illustra-teur. Née au Ghana d’un papa médecin de brousse, son travail reste animé et inspiré par les couleurs, les sons et les légendes africaines. Sortie de Penninghen, elle apprend l’illustra-tion aux Arts décoratifs de Strasbourg. Elle est l’auteur d’une soixantaine d’ouvrages mettant en scène son petit personnage Zékéyé, mais aussi toute une collection de livres “Théâtre d’Ombres” qu’elle va explorer avec les enfants durant le salon. y

saMEdi ET diManChE dE 16h à 17h - MÉdiaThèQUEt saMEdi ET diManChE dE 17h à 18h - MÉdiaThèQUEt

ateliers

deSSINe ta bdUn aTELiER aniMÉ PaR LE sCÉnaRisTE gEP PoUR LEs EnFanTs dE 7 à 12 ans

VIeILLe braNcheUn aTELiER aniMÉ PaR ZEManEL PoUR LEs EnFanTs dE 6 à 12 ansZemanel revient au Salon du Livre de Bou-logne-Billancourt. Artiste complet, acteur, auteur, metteur-en-scène, plasticien, ses mains ont développé un vocabulaire fait de gestes, de regards et d’efforts mus-culaires. Pendant ses ateliers, il propose aux enfants de découvrir leur propre hu-manité à travers l’art. D’une simple branche morte en fourche, il leur montre comment donner vie à des petits personnages en mouvement, têtes de bois et bras de fer.Bois, boutons et fil de fer seront utilisés pour réaliser des personnages uniques, loin du jouet manufacturé en provenance de lointaines usines.

La Branche peut se faire chien, loup, grenouille, papillon... Vous verrez bien où s’envole l’imagination des petits bien souvent plus fertile que celle des adultes. L’atelier “vieille branche” leur fera voir au-trement les brindilles “allume-feu” tandis que de nombreuses histoires prendront vie sous leurs yeux. y

saMEdi ET diManChE 15h30 ET 17h - MÉdiaThèQUEt

La parole à nathalie : “C’est au Cameroun, dans la tribu des Bamiléké que j’ai passé ma petite enfance. N’étant jamais allée en maternelle (c’est ma mère qui nous faisait l’école), je m’y rends régulière-ment maintenant pour rencontrer les enfants et faire tout ce que je n’ai pas fait petite. C’est de cette enfance sans doute aussi que me vient le goût pour tout ce qui est imaginaire, pour ce qui est caché : esprits, monstres et bébêtes qui viennent joyeusement chambouler le réel. Suite à ma collection de livres Théâtre d’Ombres, je propose aux enfants d’inventer leurs propres découpes d’ombres chinoises pour jouer avec l’ombre, la lumière et l’imaginaire.” y

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Les coups de cœur des libraires boulonnaisLiBRaiRiE LEs MoTs & LEs ChosEst LiBRaiRiE PÉRiPLEs 2t

En face de Pierre Demarty Flammarion

L’amour et les forêts d’Éric Reinhardt Gallimard prix renaudot des lycéens

Abandonner. Tout. Et observer. C’est ce que Jean Nochez entreprend dans le pre-mier roman de l’éditeur et traducteur Pierre Demarty, En face. Mais attention, nul besoin de chercher une destination exotique comme refuge à cet abandon ! Car en effet, le très ordinaire et laconique Nochez quitte sans un mot femme et enfants pour s’installer dans l’apparte-ment situé face au domicile conjugal. Philatéliste de métier, le protagoniste va progressivement et avec parcimo-nie habiller son appartement d’une col-lection murale de timbres de tous pays et donner une place de choix à une modeste maquette de goélette islandaise. Il attribue alors à son salon, unique pièce qu’il occupera à jamais, le nom de “drakkar”. Et c’est à peu près tout.En observateur privilégié, le narrateur du roman, pilier de comptoir du bar situé au pied du “drakkar”, les “Indociles heureux”,

et dont Nochez a piqué la curiosité, livre une partition empathique et amusée du phénomène. Le narrateur, accompagné de ses acolytes hauts en couleurs, observe et s’étonne, comprend et se questionne et permet au lecteur, étonné au même titre que lui, de s’interroger sur les bizarreries contemporaines et la cohérence de nos choix. Est-il possible de mener son exis- tence à côté de sa propre vie ? “Sa pré-sence était immatérielle ; son absence envahissante. Quand il n’était pas là, il nous manquait ; mais quand il était là, il nous manquait aussi”, nous confiera le narrateur. Ce récit original et déconcer- tant, et qui n’est pas sans rappeler le chef d’œuvre de Melville Bartleby, est une invitation au voyage intérieur, pimentée par une écriture de caractère.Une belle découverte de la rentrée littéraire !Les Mots et les choses

30 rue de Meudon

À l’origine, Bénédicte Ombredanne avait voulu le rencontrer pour lui dire combien son dernier livre avait changé sa vie. Une vie sur laquelle elle fit bientôt des con-fidences à l’écrivain, l’entraînant dans sa détresse, lui racontant une folle journée de rébellion vécue deux ans plus tôt, en réaction au harcèlement continuel de son mari. La plus belle journée de son existence mais aussi le début de sa perte. Récit poignant d’une émancipation féminine, L’amour et les forêts est un texte fascinant, où la volonté d’être libre se dresse contre l’avilissement. Avec “L’amour et les forêts”, Éric Reinhardt signe un roman en contraste total avec les précédents. Ecrivain d’un monde matérialiste qu’il dénonce, l’auteur est allé puiser dans ce qu’il a de plus poétique et de plus sensible pour offrir un portrait saisissant de femme. C’est le

thème universel de l’accomplissement ou plutôt de l’empêchement, qu’il explore à travers la vie de Bénédicte Ombredanne. Harcelée, humiliée, cassée par un mari pervers et destructeur, l’héroïne, idéaliste et habitée, ne veut cependant pas renoncer à la vie. Au-delà de ce portrait de femme superbe et immensément touchant, Reinhardt saisit en fait l’occasion de parler de lui différemment. De son rapport à la vie, à ce qu’elle a de poétique, de romantique et parfois même de magique. Mais aussi du rapport de l’auteur à ses personnages. Du processus de création. Du désir de fiction. Le récit est tendu, la langue romanesque et efficace. On s’accroche à cette histoire comme l’héroïne le fait elle-même à ses livres, avec une force de vie inouïe. » y Périples 2

54 avenue jean-Baptiste Clément

LiBRaiRiE LE CoMPToiR dE La Bdt

Wotan d’Éric Liberge Dupuis

Louison, un jeune enfant amnésique fuit sa famille d’accueil. Il se retrouve bal-loté sur les routes pendant la débâcle française de 1940. Étienne, un étudiant en art passionné par les légendes nordiques rentre de Vienne et se trouve en butte au nationalisme grandissant. Yin-Tsu, une jeune photographe japonaise à Paris va être chargée par les services secrets de l’empereur d’espionner Himmler et son entourage. Trois destinée, trois per-sonnages pris dans les soubresauts de

l’histoire qui croiseront ceux du nazisme et de la Shoah. Du front de l’est aux lab-oratoires de l’Ahnenerbe, une plongée terrible, documentée au cœur de l’appareil nazi tout en évitant l’écueil d’une violence gratuite et complaisante.À partir de témoignages et de nombreuses recherches, Éric Liberge signe avec cet ouvrage un véritable chef-d’œuvre et la plus implacable évocation du génocide depuis Maus de Spiegelman. yLe comptoir de la Bd, 103 boulevard jean-jaurès

Pierre demartYbenjamin corNet éric reINhardtGérard beNadY

éric LIberGeFlorent SaLVador

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la Gazette du salon 2014

Auteurs de Littérature générale

Pierre abramovici n n szkolnikoff le plus grand trafiquant de l’occupationNouveau mondeRenata ada-Ruata nBattista revenait au printemps Éditions de l’AubeThibaut d’anthonay n n

Le Baron de Beausoleil Albin Michelalexandra appers n Un Mort de trop RingEmmanuel arnaud nTopologie de l’amour Métailiéjérôme attal n n

Presque la mer Hugo RomanMarie-Laure aubignat n n

La Face cachée des fantômes des descendants de la shoah L’HarmattanPatrick Banon n n

Marie de Magdala, l’apôtre préféré de jésus Michel Lafon

alain Baraton n Mes trucs et astuces de jardinier Flammarionjacques-Marie Bardintzeff n n

Pour les nuls présente Les Volcans Gründgautier Battistella n n

Un jeune homme prometteur Grassetolivier Bellamy n n

dictionnaire amoureux du piano PlonFrançois Benaltini n n

Trois notes d’amour et une éternité EdilivreLucile Bernard n n

La Vie comme un poème L’HarmattanBenjamin Berton n Le nuage radioactif RingPatrick Besson n n

La Mémoire de Clara Le RocherPhilippe Besson n Un Tango en bord de mer Julliard

Christophe Bigot n 14h-17hPratique du droit de la PresseVictoires EditionsPhilippe Bilger n n

72 heures Lajouaniehélène Blanc n n

goodbye, Poutine Association Magna Europajean-joseph Boillot nChindiafrique Odile Jacobdominique Bona nje suis fou de toi GrassetPascal Bonafoux n Les 100 tableaux qui ont fait l’impressionnisme Le Chêneolivier Bonnefon n arnaud de Rosnay,gentleman de l’extrême Atlanticaadrien Bosc n 14h-16h Constellation StockFatma Bouvet de la Maisonneuve nEnfants et parents en souffrance Odile Jacob

Françoise Bouvier n n Maire, un combat de chien L’Harmattansophie Brafman n n

Carnet de survie pour femmes overbookées Firstdiane Brasseur n n Les Fidélités AllaryFlorence Braunstein n Un kilo de culture générale Pufstéphane Bret n n L’Embellie Edilivrejean-jacques Breton n n Le Faux dans l’art Hugo Imagealain Bron n n Vingt-sixième étage In Octavoandré Brugiroux n n L’homme qui voulait voir tous les pays du monde Cityéditionsarièle Butaux n Mes lèvres sont mortes à minuit Écriture

Le Coup de Cœur des lecteurs boulonnais

La liste des auteurs

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Frédéric brrémaUd Giovani rIGaNo marie-Isabelle taddeÏ mireille dISdero Nathalie SaVeY Paola aNtISta

Lucia caLFaPIetra Le Fab Frédéric taddeÏ claude caNcÈS Fatma boUVet de La maISoNNeUVe

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diana UbarrecheNaGeorges oXLeY

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sélection 2014• Gautier Battistella Un jeune homme

prometteur (Grasset). • Aurélien Bellanger L’aménagement

du territoire (Gallimard). • Dominique Bona Je suis fou de toi

(Grasset). • Adrien Bosc Constellation (Stock). • Franck Courtès Toute ressemblance

avec le père (JC Lattès). • Pierre Demarty En face (Flammarion). • Jean-Paul Didierlaurent Le Liseur

du 6h27 (Le Diable Vauvert).• Roger-Pol Droit Si je n’avais plus

qu’une heure à vivre (Odile Jacob). • Clara Dupont-Monod Le roi disait

que j’étais diable (Grasset).

• Fabienne Jacob Mon Âge (Gallimard). • Oriane Jeancourt Galignani L’audience

(Albin Michel). • Axel Kahn Pensées en chemin (Stock). • Gilles Martin-Chauffier La femme

qui dit non (Grasset). • Fiston Mwanza Mujila Tram 83

(Métailié). • Camille de Peretti Petits arrangements

avec nos cœurs (Stock)• Éric Reinhardt L’Amour et les forêts

(Gallimard).• François Roux Le Bonheur national brut

(Albin Michel).• Jean-Marie Rouart Ne pars pas avant

moi (Gallimard).

Une nouveauté cette année pour cette 9e édition du Salon : le “coup de cœur” des lecteurs boulonnais, imaginé et organisé en partenariat avec les trois librairies de la ville, le comptoir de la bd, Périples 2, la librairie Les mots et les choses et les bibliothèques de la ville. tous les amoureux des livres, les lecteurs occasionnels, tous les publics, jeunes et moins jeunes, ont jusqu’au 4 décembre pour élire l’ouvrage et l’auteur “coup de cœur” 2014 de la ville de boulogne-billancourt. 18 auteurs ont été sélectionnés parmi ceux qui participent au Salon. dans 13 lieux différents, bibliothèques, médiathèques et librairies, les boulonnais peuvent glisser leur bulletin de vote dans l’urne. Le “coup de cœur” des boulonnais sera révélé pendant le Salon.

Elisabeth Caillet-Landowski n n

Paul Landowski et la commande publique L’HarmattanClaude Cancès n n Claude Cancès l’ancien patron du 36 quai des orfèvres raconte la Brigade mondaine Pygmalionjean-Claude Carrière n L’argent, sa vie, sa mort Odile JacobMarie-Laure de Cazotte n à l’ombre des vainqueurs Albin MichelCatherine Chadefaud n n Récits de l’Égypte ancienne L’École des loisirsPoonam Chawla n n Fait Maison inde HachettePushan Chawla-Bhowmick n n Fait Maison inde HachetteBernard Chevallier n n joséphine l’impératrice Le Chênejean-Loup Chiflet n n dictionnaire amoureux de la Langue française Plonwilliam Chiflet n n sois bègue et tais-toi L’Archipeljean-Pierre Colignon n n Petits soldats, héros de la grande guerreContre-Direshervé Commère n imagine le reste Fleuve Éditions-Univers PocheLaetitia Coryn n n Le Péril vieux Hugo DesingeCaroline Cotinaud n n

grand-mère débutante FirstFranck Courtès n n

Toute ressemblance avec le père JC LattèsPatrick davous n n

nouvelles chroniques du cerveau. sans tabous ou le mauvais esprit L’HarmattanBernard decré n n

L’oiseau blanc. L’enquête vérité ArthaudFrédérique deguelt nL’Œil du prince J’ai luPierre demarty n En face Flammarionjeanne desaubry n n

Poubelle’s girls Lajouaniealexandre des isnards n n

dictionnaire du nouveau Français AllaryEtienne devaud n n

Le Frère de l’étrangerEditions Devaudjean-Paul didierlaurent n Le liseur du 6h27 Le Diable Vauvert

dominique dimey n n

Conversations avec albert jacquard Stockdocteur k n n

Le septième péché GlypheRémy dor n n

irq Bitig Espaces et SignesRoger-Pol droit nsi je n’avais plus qu’une heure à vivre Odile Jacobalain ducasse n n

Chacun est une drôle de personne Jets d’encrediane ducret nLa Chair interdite Albin MichelMarc dufumier n n

50 idées reçues sur l’agriculture et l’alimentation AllaryPatrice duhamel n n

Les Flingueurs Plonjuliette dumas n n

shine or not shine MaraboutClara dupont-Monod n Le Roi disait que j’étais diable GrassetCyrille Eldin n Remanie-moi Éditions de l’AubeRaphaël Enthoven n dictionnaire amoureux de Proust PlonFrançois d’Epenoux nLe Réveil du cœur Anne CarrièreFrancois Essig nMa France de 2025 journal d’espoir France Empireguillaume Evin nharcourt, le Mythe La Martinièrehélène Farnault n 15h-19h Métiers d’art de la mode Le Chênejoseph Farnel n n

La Valse blanche MJW FéditionVladimir Fédorovski n n

Poutine, l’itinéraire secret Le RocherChristophe Felder nLa Confiserie La Martinièrejean-Pierre Ferey n n

Les héros anonymes de l’été 44 Le RocherFrédéric Ferney n n

La hache et le violon. sur le milieu de la critique François Bourinyonnick Flot n n

La Vie tumultueuse des producteurs Séguier Editionsdavid Foenkinos nCharlotte Gallimardalex Formika nC’était mieux demain Akiléos

Pascal Fournier nLa Valse du singe Le PasseurMatthieu Frachon n n

La grande histoire de l’antigang Pygmalionannik gaudiot-Maillard n n

La Fée alize BaudelaireMathilde gautier nLe Commerce des musées d’art en Europe. Enjeux et fonctionnement L’HarmattanRaphaëlle giordano n n

j’ai décidé d’être zen... et bien dans mes émotions EyrollesPatrick girod n n

Verdict-fin-de-siècle CètreMartine gozlan nhannah szenes l’étoile foudroyée L’Archipeliegor gran nVilaines pensées Les EchappésMaridjo graner n n

L’Éducation psycho-sociale à l’école Enjeux et pratiques Chronique socialeEmmanuelle grivelet-sonier n n

Revoir Venise pour la première fois L’Harmattanjean-Michel guesdon n Les Beatles - La Totale Le ChênePascal guillot n

Un Maire constructeur dans le grand Paris CréaphisBarbara halary n n

La Course de la mouette La Martinièrestanislas de haldat n Le Paris des Parisiens Stockkarin hann n Marcel Pagnol, un autre regard Le RocherCharles haquet ninventaire des petits plaisirs honteux... mais utiles pour supporter le quotidien en temps de crise J’ai luguillaume henry n n

Les Chevaux du vide Le RocherFrédéric héran n n

Le Retour de la bicyclette. Une histoire des déplacements urbains en Europe de 1817 à 2050 La DécouverteFabienne herbane nLady sharjan PerséeRobert hue nLes Partis vont mourir... et ils ne le savent pas ! L’Archipelwilliam irigoyen n jeter le jT François BourinFabienne jacob n n

Mon âge Gallimard

oriane jeancourt galignani n L’audience Albin Michelalexandre jevakhoff n n

Le Roman des Russes à Paris Le Rochersilvia kahn n n

Mon ado est un gros naze Jungleaxel kahn n Pensées en chemin Stockjoslan F. keller n n dossiers inexpliqués Scrineoyasmina khadra n Qu’attendent les singes ? JulliardFélicité kindoki n n Comment savoir si vous êtes noir J’ai lualexandre Lacroix n

Comment vivre lorsque l’on ne croit en rien Flammarionalexandre Lafon n La Camaraderie au front Armand ColinBernard Lalanne n

inventaire des petits plaisirs honteux... mais utiles pour supporter le quotidien en temps de crise J’ai lujacques Lambert n n de Montmartre à Montparnasse La vraie vie de bohême Éditions de Parisjean-Claude Lamy nLe Miroir de la grande guerre Anne CarrièreMarie-Flore Larbodière n n Une année singulière L’Harmattanjean-Marc Larbodière n n Les Ponts de Paris MassinMarie-Christine de La souchère n n Les sons en 150 questions Ellipsesdavid Le Bailly nLa Captive de Mitterand StockMarie-France Lefebvre n n jardin d’enfance EdilivreMichèle Lefrançois n n

Paul Landowski et la commande publique L’Harmattanjean-Pierre Lenardeux n n La Montre de l’oncle octave L’Harmattanyves Leriadec n n jardinière du seigneur Anne Carrièrejulio Lopez-Ribeiro n je chante un baiser Edilivrenathalie Lourau n Point de vue. Trésors d’archives Le Chêneyves Marek n n Le Français, une passion nationale Economica

arièle bUtaUX Philippe beSSoN robert hUe denis WeSthoFF Philippe FaUre-brac renata ada-rUataespérance mIezI& Félicité KINdoKI

La liste des auteurs

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Remerciements aux partenaires du Salon du livre de Boulogne-BillancourtPrès de 250 auteurs présents, 10 000 visiteurs sur deux jours, 14 000 ouvrages vendus (romans, essais, BD et livres jeunesse)... la Ville remercie chaleureusement tous les

artisans et partenaires de ce succès : le Rotary Club de Boulogne-Billancourt, le Crédit Mutuel, les libraires de la Ville (le Comptoir de la BD, Périples 2 et Les Mots et les choses),

le cinéma Landowski, le BB Café ainsi que tous les partenaires media : RTL, L’Express, Lire et le tout nouveau site de critiques et d’informations littéraires : www.onlalu.com

Philippe Margotin n Les Beatles - La Totale Le Chênegilles Martin-Chauffier n 14h-17h La Femme qui dit non GrassetEspérance Miezi n n Comment savoir si vous êtes noir J’ai luBela Mitricova n schizophrénie et création artistique L’HarmattanMarie-agnès Moller n n Paris horribilis Le texte vivantdenis Monneuse n n Le silence des cadres : enquête sur un malaise VuibertRaphaël Morata n Point de vue. Trésors d’archives Le ChêneCharlotte Moreau n L’antiguide de la mode J’ai luPriscilla Moore n kokekokko ! 16 vues du japon Éditions IssekinichoMatthieu noli n n Raphaël et les rebelles Bernard de Falloisolivier norek n n Territoires Michel Lafonjean-Paul ollivier n n Un peu de mémoire, beaucoup de souvenirs Palantinesalban orsini n n avec maman Chiflet et cieandréa oumraïn n n Le Cycle des initiées : Comme une empreinte sur la peau Dorval Éditionsgeorges oxley n n saveurs sauvages de Ré ICP

Blandine Pénicaud n Les révolutions de l’amour. sexe, couple et bouleversements des mœurs de 1914 à nos jours Perrinjean-François Pépin nUn kilo de culture générale PufCamille de Peretti n Petits arrangements avec nos cœurs StockCyrille Petit n n hey les amis, cultivons-nous ! Smally ÉditionsPierre-Elie de Pibrac n n in situ, dans les coulisses de l’opéra de Paris Clémentine de la FéronnièreMazarine Pingeot n n Les invasions quotidiennes JulliardPaul Poudade n n

dans l’ombre du Président Michel Lafonhubert Prolongeau n n Bonaparte en Égypte J’ai lusylvain Prudhomme n Les grands GallimardBruno Putzulu n n Philippe noiret, conversations avec Bruno Putzulu FlammarionBenoît Rayski n n david grinberg, lycéen et résistant guillotiné Le RocherEric Reinhardt n L’amour et les forêts Gallimardjean-Pierre Renau n n Les oubliés du xixe siècle L’HarmattanPatrick Rose n n Louis xViii, itinéraire d’une ambition ISEC

jean-Marie Rouart n n

ne pars pas avant moi GallimardFrançois Roux nLe Bonheur national brut Albin MichelLaurence Roux-Fouillet n n Ralentir pour mieux vivre dans ce monde qui s’emballe Ixelles Éditeurdanièle sallenave n dictionnaire amoureux de la Loire Plonjacques santamaria n n Les Flingueurs Plonjean sévillia n histoire passionnée des Français Perrinstéphane schein n n

saveurs sauvages de Ré ICPantoine sfeir n islam contre islam GrassetFrançoise siriex n n Le Tapis européen de 1900 à nos jours Éditions Monnelle HaliotLeïla slimani n dans le jardin de l’ogre GallimardLaurent storck n n Mon ado est un gros naze JungleMarie-isabelle TaddeÏ n n d’art d’art Le ChêneFrédéric TaddeÏ d’art d’art Le Chêne guta Tyrangiel Benezra n L’ombre des Préjugés L’Harmattandiana Ubarrechena n n saveurs sauvages de Ré ICP

audrey Vacher n n Plateaux-Télé en sériesEditions Le ContrepointVincent Vidal-naquet n Les révolutions de l’amour sexe, couple et bouleversements des mœurs de 1914 à nos jours PerrinBruno Vuillemin n

Le Plaisir, clé de la longévité BussièreClaude weill n n Molitor : les Piscines et la patinoire GlyphePhilippe wodka-gallien n n Éssai nucléaire La force de frappe française au xxième siècle. La Vauzelledenis westhoff n sagan et fils StockEric Zemmour n Le suicide français Albin Michel

Auteurs BD

Paola antista n n

aré nsankha Banerjee n n

denis Bernard nFrédéric Brrémaud n n

Pascal Bresson n n

Charb nBernard Chevallier n n

Édouard Cour nyoussef daoudi nguillaume delacour n n

stéphanie delmas nFrançois dimberton njean-jacques dzialowski n n

Erroc ndavide Fabbri nn

gaan n

gezman n n

annie goetzinger n n

Boris guilloteau n

Philippe jallois n n

jean-Pierre joblin n n

jean-Claude Lachnitt n n

Le Fab n n

Éric Liberge nMarko n n

domenico neziti n n

gianluca Pannielo n n

Christian Papazoglakis n n

Charlie Poppins ngiovanni Rigano n n

olivier Roman n n

Mathieu Thonon n

Christian dalla Vecchia n n

Marc Védrines nyatuu n

Auteurs jeunesse

Evelyne Brisou-Pellen n n

Madeleine Brunelet nLucia Calfapietra nBénédicte Carboneill n n

Christine Circosta nCéline decorte nanne-Marie desplat-duc nnathalie diéterlé n n

Mireille disdero n n

nicolas doucet ngép n n

M.a. graff n n

Claude Merle nannie Pietri n n

Claude-henri Rocquet nnathalie savey n 16h-19hThomas Tessier nBéatrice Veillon njérémy xayarath n n

Zemanel n n

n présent le samedin présent le dimanchen n présent le samedi et le dimanche

La liste des auteursretrouvez toutes les informations sur salonlivrebb.blogspot.com

la Gazette du salon 201416

Jean-Pierre JobLIN christian PaPazoGLaKIS davide FabbrI denis berNard Jean-Jacques dzIaLoWSKI christian daLLa-VecchIaYoussef daoUdI

Karin haNN Nicolas doUcet Jean-marie roUart Patrick beSSoNm.a. GraFFPascal breSSoN

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