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La troponine est en voie de s'imposer Les isoformes T (Tn T) et I (Tn I) de la troponine, proteine issue de I'appareil contractile mus- culaire du myocarde, sont aujour- d'hui reconnues comme des mar- queurs hautement specifiques des souffrances myocardiques. Les medecins, en general, n'ai- ment pas changer leurs proto- coles diagnostiques mais dans les services de reanimation ils eprouvent de plus en plus le besoin de disposer, en comple- ment de I'ECG, dont ils connais- sent les limites, de tests speci- fiques pour conforter un diagnostic d'infarctus du myo- carde (IM) et souhaiteraient pou- voir utiliser des tests plus fiables que la CK-MB en particulier. Les troponines T et I semblent aujourd'hui etre pour les specia- listes americains les tests les plus aptes & repondre & leur attente et un comite ad-hoc a ete charge de proposer des directives consen- suelles pour I'utilisation des mar- queurs biochimiques de I'IM. La mesure de I'activite de la LDH et de ses isoenzymes est d'ores et dej& condamnee et I'association de tests qui semble avoir le vent en poupe est celle de la myoglobine pour sa precocite et de la tropo- nine pour sa specificite. La pre- miere, qui n'est pas specifique du myocarde et dont le seuil de posi- tivite est egal & 90 ng/ml, est libe- ree des la 2 e heure suivant I'is- chemie cardiaque pour atteindre son maximum vers la 4 e heure avant de se normaliser & partir de la 6 e heure alors que les tropo- nines, hautement specifiques, d'apparition elle aussi precoce (4 e heure), atteignent une concen- tration maxima & la 12 e heure. De moindre specificite, la CK-MB et surtout son dosage ponderal plus precoce et plus sensible, dont les seuils decisionnels sont com- pris entre 5 et 10 ~tg/I, conserve ses partisans qui contestent le dosage de la troponine - & leurs yeux trop coeteux. IIs insistent aussi sur I'importance du facteur- temps dans le diagnostic de I'IM et de la necessite d'utiliser plusieurs tests pour y repondre. Virus de I'h patite G chez les donneurs de sang francais U n travail soutenu par I'Agence fran- qaise du sang et qui avait pour but d'~valuer la prevalence du virus de I'h~patite G en France a ~t# effectu~ par I'Eta- blissement de transfusion sanguine de Lyon et I'unit# INSERM U 271. Ce travail a consist~ ~ rechercher I'ARN viral du virus de I'h~patite C (VHC), I'ARN viral du virus de I'h~patite G (VHG) et les anticorps anti-VHG chez des donneurs-contr61es, des donneurs avec activit~ transaminasique (ALAT) #lev~e et/ou une recherche d'anticorps dirig#s contre le core du virus de I'h~patite B (Ac anti- HBc) positive et des donneurs porteurs d'anti- corps anti-VHC. Le tableau ci-dessous pre- sente les r6sultats de ce travail. On notera qu'aucun des sujets etudi~s n'avait la fois un ARN-VHG et des Ac anti-VHG positifs, ce qui semble confirmer que I'appari- tion des anticorps t#moignerait d'une gu~rison Ces r#sultats confirment la forte prevalence de I'infection ~ VHG au sein d'une population essentiellement urbaine et la difference obser- v~e par ailleurs entre populations urbaines et rurales. Ces r~sultats sont relativement plus ~lev~s que dans d'autres #tudes #trangeres. Le VHG n'a certes aujourd'hui aucune patholo- gie sp~cifique d~finie mais la forte prevalence observ#e incite ,, & rester prudent et vigilant particuli6rement sur le long terme ,. Presse M#d. 28 (13/02/99) 269-272) Nombrede ARN VHC Acanti-VHG ARN VHG Groupes donneurs positif positif positif ContrSles 243 0 O/o 2,9 O/o 7,8 O/o Donneurs avec ALAT 6levees 91 0 O/o 4,4 % 16,5 % Donneurs avec anti-HBc positifs 72 0 O/o 6,9 O/o 22,2 O/o Donneurs avec ALAT elevees et anti-HBc positifs 3 0 O/o 0 O/o 66,7 O/o Donneurs avec anti-VHC positifs 70 ?2 O/o 12,9 O/o* 37,1 O/o * 6 des 9 donneurs de ce groupe etaient aussipositifs pour I'ARN-VHC D'apr6s Presse M~d. 28 (1999) 271. On saura dans un proche avenir quel aura ete le protocole diag- nostique biochimique retenu aux Etats-Unis : myoglobine + CK- MB + Tn I ou myoglobine + Tn I. Quoi qu'il en soit, la troponine se sera imposee comme le ,, I'eta- Ion-or ,, comme disent les Americains. Clinica 821 (17/08/99) 12 Virus respiratoire et otite moyenne aigu • L'otite moyenne aigue (OMA), infection tres frequente chez I'en- fant, est generalement consideree comme d'origine bacterienne. II parait cependant evident que les virus respiratoires sont impliques dans I'etiologie et la pathogenie de I'OMA. L'importance relative des differents virus n'est cepen- dant pas etablie. Une etude ema- nant de I'Universite Galveston (Texas) a ete realisee chez 456 enfants atteints d'OMA. Une ana- lyse bacteriologique et virolo- gique a ete realisee sur le liquide obtenu par tympanocentese I'aiguille : 815 prelevements d'oreille ont ete realises. La recherche d'une infection respi- ratoire virale concomitante a ete realisee par analyse virologique d'un lavage nasal et par sero- diagnostic. Une infection respiratoire virale a ete detectee chez 41% des enfants presentant une OMA. Les infections & virus respiratoire syn- cytial (VS) etaient predominantes. Les autres infections etaient dues surtout aux virus parainfluenza, influenza, enterovirus et adenovi- rus. Ces virus etaient retrouves dans le liquide auriculaire dans 74 0/o des infections & VRS, 52 O/o des infections a parainfluenzavirus, 42 0/o des infections & influenzavi- rus, 11 O/o des infections & ente- rovirus et 4 O/o des infections & adenovirus. Ces differences indi- quent probablement que ces virus different dans leur capacite d'in- vasion de I'oreille moyenne ; le VRS paraft le plus actif & ce niveau. Les infections bacteriennes retrouvees etaient dues & Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis. L'asso- ciation d'un virus avec une ou plu- sieurs especes bacteriennes etait retrouvee dans 43 prelevements. Cette etude confirme donc la fie- quence de I'atteinte virale de I'oreille moyenne au cours des OMA et le r61e essentiel du VRS. Une vaccination anti-VRS aurait probablement un impact important sur I'incidence de I'OMA. N. EngL J. Med. 340 (01/99) 260-264 RevueFrangaise des Laboratoires, avril 1999, N ° 312 1 3

Virus respiratoire et otite moyenne aiguë

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Page 1: Virus respiratoire et otite moyenne aiguë

La troponine est en voie de s'imposer • Les isoformes T (Tn T) et I (Tn I) de la troponine, proteine issue de I'appareil contractile mus- culaire du myocarde, sont aujour- d'hui reconnues comme des mar- queurs hautement specifiques des souffrances myocardiques. Les medecins, en general, n'ai- ment pas changer leurs proto- coles diagnostiques mais dans les services de reanimation ils eprouvent de plus en plus le besoin de disposer, en comple- ment de I'ECG, dont ils connais- sent les limites, de tests speci- f iques pour conforter un diagnostic d'infarctus du myo- carde (IM) et souhaiteraient pou- voir utiliser des tests plus fiables que la CK-MB en particulier. Les troponines T et I semblent aujourd'hui etre pour les specia- listes americains les tests les plus aptes & repondre & leur attente et un comite ad-hoc a ete charge de proposer des directives consen- suelles pour I'utilisation des mar- queurs biochimiques de I'IM. La mesure de I'activite de la LDH et de ses isoenzymes est d'ores et dej& condamnee et I'association de tests qui semble avoir le vent en poupe est celle de la myoglobine pour sa precocite et de la tropo- nine pour sa specificite. La pre- miere, qui n'est pas specifique du myocarde et dont le seuil de posi- tivite est egal & 90 ng/ml, est libe- ree des la 2 e heure suivant I'is- chemie cardiaque pour atteindre son maximum vers la 4 e heure avant de se normaliser & partir de la 6 e heure alors que les tropo- nines, hautement specifiques, d'apparition elle aussi precoce (4 e heure), atteignent une concen- tration maxima & la 12 e heure. De moindre specificite, la CK-MB et surtout son dosage ponderal plus precoce et plus sensible, dont les seuils decisionnels sont com- pris entre 5 et 10 ~tg/I, conserve ses partisans qui contestent le dosage de la troponine - & leurs yeux trop coeteux. IIs insistent aussi sur I'importance du facteur- temps dans le diagnostic de I'IM et de la necessite d'utiliser plusieurs tests pour y repondre.

Virus de I'h patite G chez les donneurs de sang francais

U n travail soutenu par I'Agence fran- qaise du sang et qui avait pour but

d'~valuer la prevalence du virus de

I'h~patite G en France a ~t# effectu~ par I'Eta-

blissement de transfusion sanguine de Lyon et

I'unit# INSERM U 271.

Ce travail a consist~ ~ rechercher I'ARN viral

du virus de I'h~patite C (VHC), I'ARN viral du

virus de I'h~patite G (VHG) et les anticorps

anti-VHG chez des donneurs-contr61es, des

donneurs avec activit~ transaminasique (ALAT)

#lev~e et/ou une recherche d'anticorps dirig#s

contre le core du virus de I'h~patite B (Ac anti-

HBc) positive et des donneurs porteurs d'anti-

corps anti-VHC. Le tableau ci-dessous pre-

sente les r6sultats de ce travail.

On notera qu'aucun des sujets etudi~s n'avait

la fois un ARN-VHG et des Ac anti-VHG

positifs, ce qui semble confirmer que I'appari-

tion des anticorps t#moignerait d'une gu~rison

Ces r#sultats confirment la forte prevalence de

I'infection ~ VHG au sein d'une population

essentiellement urbaine et la difference obser- v~e par ailleurs entre populations urbaines et

rurales. Ces r~sultats sont relativement plus

~lev~s que dans d'autres #tudes #trangeres.

Le VHG n'a certes aujourd'hui aucune patholo-

gie sp~cifique d~finie mais la forte prevalence

observ#e incite ,, & rester prudent et vigilant

particuli6rement sur le long terme ,.

Presse M#d. 28 (13/02/99) 269-272)

Nombrede ARN VHC Acanti-VHG ARN VHG Groupes donneurs positif positif positif

ContrSles 243 0 O/o 2,9 O/o 7,8 O/o

Donneurs avec ALAT 6levees 91 0 O/o 4,4 % 16,5 %

Donneurs avec anti-HBc positifs 72 0 O/o 6,9 O/o 22,2 O/o

Donneurs avec ALAT elevees et anti-HBc positifs 3 0 O/o 0 O/o 66,7 O/o

Donneurs avec anti-VHC positifs 70 ?2 O/o 12,9 O/o* 37,1 O/o

* 6 des 9 donneurs de ce groupe etaient aussipositifs pour I'ARN-VHC D'apr6s Presse M~d. 28 (1999) 271.

On saura dans un proche avenir quel aura ete le protocole diag- nostique biochimique retenu aux Etats-Unis : myoglobine + CK- MB + Tn I ou myoglobine + Tn I. Quoi qu'il en soit, la troponine se sera imposee comme le ,, I'eta- Ion-or ,, comme disent les Americains.

Clinica 821 (17/08/99) 12

Virus respiratoire et otite moyenne aigu • L'otite moyenne aigue (OMA), infection tres frequente chez I'en- fant, est generalement consideree comme d'origine bacterienne. II parait cependant evident que les virus respiratoires sont impliques dans I'etiologie et la pathogenie

de I'OMA. L'importance relative des differents virus n'est cepen- dant pas etablie. Une etude ema- nant de I'Universite Galveston (Texas) a ete realisee chez 456 enfants atteints d'OMA. Une ana- lyse bacteriologique et virolo- gique a ete realisee sur le liquide obtenu par tympanocentese I'aiguille : 815 prelevements d'oreil le ont ete realises. La recherche d'une infection respi- ratoire virale concomitante a ete realisee par analyse virologique d'un lavage nasal et par sero- diagnostic. Une infection respiratoire virale a ete detectee chez 4 1 % des enfants presentant une OMA. Les infections & virus respiratoire syn- cytial (VS) etaient predominantes. Les autres infections etaient dues surtout aux virus parainfluenza, influenza, enterovirus et adenovi- rus. Ces virus etaient retrouves dans le liquide auriculaire dans 74 0/o des infections & VRS, 52 O/o

des infections a parainfluenzavirus, 42 0/o des infections & influenzavi- rus, 11 O/o des infections & ente- rovirus et 4 O/o des infections & adenovirus. Ces differences indi- quent probablement que ces virus different dans leur capacite d'in- vasion de I'oreille moyenne ; le VRS paraft le plus actif & ce niveau. Les infections bacter iennes retrouvees etaient dues & Streptococcus pneumoniae, Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis. L'asso- ciation d'un virus avec une ou plu- sieurs especes bacteriennes etait retrouvee dans 43 prelevements. Cette etude confirme donc la fie- quence de I'atteinte virale de I'oreille moyenne au cours des OMA et le r61e essentiel du VRS. Une vaccination anti-VRS aurait probablement un impact important sur I ' incidence de I'OMA.

N. EngL J. Med. 340 (01/99) 260-264

Revue Frangaise des Laboratoires, avril 1999, N ° 312 1 3