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Vivre en Périgord L E M AGAZINE DU C ONSEIL G ÉNÉRAL DE LA D ORDOGNE n°34 - Juillet 2012 page 20 L E P ÉRIGORD SOLIDAIRE Ateliers et chantiers d’insertion page 22 P LANÈTE P ÉRIGORD Fauchage raisonné des bords de route page 26 AU R YTHME DU P ÉRIGORD Les sculptures d’Agustín Cárdenas www.cg24.fr SUPPLÉMENT Festivals & Expositions de l’été Patrimoine : un atout pour le développement Patrimoine : un atout pour le développement

Vivre en périgord 34

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Magazine trimestriel, du conseil général de la Dordogne.

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Vivre en PérigordLE MAGAZ IN E DU CONS E I L G ÉNÉ RA L D E L A D ORDOGNE n°34 - Juillet 2012

page 20LE PÉRIGORD SOLIDAIRE

Ateliers et chantiers d’insertion

page 22PLANÈTE PÉRIGORD

Fauchage raisonné des bords de route

page 26AU RYTHME DU PÉRIGORD

Les sculptures d’Agustín Cárdenas

www.cg24.fr

SUPPLÉ

MENT

Festivals

& Expositions

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é

Patrimoine : un atout pour le développement Patrimoine : un atout pour le développement

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Découvrez le nouveau site Internet www.cg24.frLe Conseil général met en ligne son nouveau site Internet, vitrine de lacollectivité. Il a été repensé pour un accès facilité à l’ensemble des infor-mations utiles à ses différents publics. Graphisme renouvelé, navigationintuitive, ergonomie revisitée : tout est pensé pour un accès convivial etrapide à l’information.Nous vous souhaitons une bonne navigation sur www.cg24.fr

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ÉDITORIAL

ACTUALITÉS EN PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.4

DÉVELOPPER LE PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.7n Chantiers routiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.7n Terrasson : des perspectives nouvelles

avec « Fermiers du Périgord » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.9n St-Laurent-sur-Manoire :

les foies gras Delmond s’agrandissent . . . . . . . . . . . . .p.10n Bergerac : le Conseil général,

opérateur d’une zone d’activités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.10

DOSSIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.11n Le Conseil général et le patrimoine :

étudier, sauvegarder, valoriser

LE PÉRIGORD EN PRATIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.19n Visioguides, ateliers, nocturnes :

redécouvrez Biron, Bourdeilles, Cadouin, le Thot… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.19

LE PÉRIGORD SOLIDAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.20n Ateliers et chantiers d’insertion :

2291 personnes sous contrat en 2011 . . . . . . . . . . . .p.20n Le Grand Étang de Saint-Estèphe,

modèle d’accessibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.21

PLANÈTE PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.22n Le fauchage raisonné des bords de route . . . .p.22n Tout savoir sur les espaces naturels de Dordogne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.23

n Conférence des énergies : des ateliers à la rentrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.23

EXPRESSION EN PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . .p.24n Groupes politiques du Conseil général

AU RYTHME DU PÉRIGORD . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.25n Dans la roue de Lawrence d’Arabie . . . . . . . . . . .p.25n Les sculptures d’Agustín Cárdenas . . . . . . . . . . . . . .p.26n Château de Bridoire, le retour . . . . . . . . . . . . . . . . .p.26

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« Faire vivre le patrimoineLa Dordogne attire des visiteurs de plus en plus nombreux. L’authenticité architecturale de nosvillages, la diversité de nos châteaux, les legs artistiques et culturels laissés par nos ancêtresdepuis des temps immémoriaux en font un territoire exceptionnel. À l’orée de la saison estivale,il m’a donc semblé utile de consacrer au patrimoine – au sens large du terme – un dossiercomplet dans ce magazine, qui mette notamment l’accent sur les différentes façons dont leConseil général s’emploie à valoriser les sites qui font la renommée de nos territoires.Depuis des années, grâce à une organisation efficace fondée sur la spécialisation de nos services(archéologie, culture occitane, archives, médiation, architecture…), nous nous attachons à mettreen avant trois dimensions clés du patrimoine : l’étude, la protection et la valorisation.De nombreux programmes d’aides ont été créés dans cet objectif, tant en faveur des grandsmonuments historiques que du petit patrimoine. C’est une présentation exhaustive de ces actionset de ces outils essentiels au développement économique que notre dossier vous livre dans cenuméro.Le Périgord est aussi, bien sûr, un haut lieu de la Préhistoire. C’est pour conforter cette renomméeque j’ai souhaité créer, avec le concours de l’Etat et de la Région Aquitaine, des structurestelles que le Pôle International de la Préhistoire, le Centre d’accueil des Eyzies et très prochai-

nement « Lascaux, l’Exposition Internationale », qui s’exportera à travers le monde après sa présentation cet automne à Cap-Sciences Bordeaux. Nous en reparlerons à la rentrée.

Emploi : une préoccupation de tous les instantsNotre activité économique reste fragilisée par la crise bancaire et par une croissance atone. C’est pourquoi il est essentiel àmes yeux que le Conseil général maintienne ses efforts, ceci à plusieurs niveaux. Ainsi, j’ai souhaité lancer un vaste pland’aménagement commercial, industriel et artisanal des anciens terrains de la SNPE, à Bergerac. Toujours en matière d’emploi,le Conseil général mène aussi une action volontariste dans le cadre de sa compétence sociale. Les chantiers d’insertion présentésici, que nous soutenons massivement, en constituent autant d’exemples concrets et réussis.

Un feu d’artifices de festivités Votre magazine s’enrichit comme chaque été d’un supplément dédié aux festivals et expositions qui irrigueront l’ensemble duPérigord dans les prochaines semaines. L’occasion de rappeler la richesse et l’éclectisme des événements culturels qui voussont proposés. A côté des festivals aujourd’hui bien ancrés dans le calendrier estival, je vous invite aussi à découvrir desévénements inédits, à l’image de l’exposition remarquable consacrée à l’œuvre du grand sculpteur Agustín Cárdenas auchâteau de Biron. Je vous propose donc de parcourir ce programme avec curiosité et gourmandise : nul doute que chacun ytrouvera de nombreuses sources de bonheur et d’intérêt.

Périgourdins ou vacanciers, je vous souhaite, à toutes et à tous, un très bel été en Dordogne !»SOMMAIRE

BERNARD CAZEAUPrésident du Conseil généralSénateur de la Dordogne

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ACTUALITÉ EN PÉRIGORD

Hommages

Le 22 mars dernier, Rémy BernierConseiller général d’Excideuil,

maire de Saint-Jory-Lasbloux et sonépouse Annie nous ont quittés dansdes conditions brutales. Dans son hommage funèbre, Ber-nard Cazeau rappelait sa compé-tence, sa gentillesse et sa sensibilité« Très attaché à ton pays natal, tuavais su en quelques années apporter à ce canton un déve-loppement exceptionnel. Tu avais forgé avec ta famille uneentreprise dont le renom allait bien au-delà de nos frontières.Tu avais développé cette commune de Saint-Jory-Lasbloux(…) Tu avais su nous faire profiter de tes connaissances degestionnaire en redressant la SEMIPER dont tu étais président.Tout ceci existe aujourd’hui et constitue une œuvre que tesenfants et ta famille d’abord, tes collègues municipauxensuite, et nous aussi sauront perpétuer. »

Le 4 avril dernier, c’est Jean-Noël Laleu,Conseiller général du canton de Jumilhac-le-Grand de 1985 à 1998 qui nous quittait.

Au nom du Conseil général, la rédactionde « Vivre en Périgord » souhaitait leur ren-dre hommage ici et saluer leur mémoire.n

Bienvenue à Annie SedanSuite à la disparition tragique de Rémy Bernier, c’est sa sup-pléante Annie Sedan qui a repris ses fonctions de Conseillèregénérale du canton d’Excideuil.Directrice d’école à la retraite, Conseillère municipale à Excideuil, elle s’est présentée auxcantonales aux côtés de Rémy Bernierqui l’a toujours associée à son tra-vail. « La fonction d’élue m’a apprisà aborder les problèmes des conci-toyens de façon simple et concrètesans être enfermée dans une idéo-logie ou bloquée par des intérêtsparticuliers à satisfaire. Être élue,n’est pas la consécration finale d’unparcours, mais le début d’une mis-sion à accomplir. » n

Haut Débit, les 92 NRA-ZO sont ouverts

Le Plan départemental d’amélioration dela couverture ADSL arrive à son terme.Ainsi, 98% de la population de Dordogneest désormais desservie grâce à l’installa-tion de 92 Nœuds de Raccordement desAbonnés en Zone d’Ombre (NRA-ZO). Ce réseau a été déployé pour faire dispa-raître les principales zones d’ombre sur41 cantons et 210 communes, soit35 000 habitants et 50 entreprises. Le Département a choisi d’investir fortement(un programme de 11 M€ TTC, dont prèsde 7 M€ à sa charge) pour que l’ensemblede la population, urbaine et rurale, soit desservie de la façon la plus équitable pos-sible.Le premier point a été inauguré le 5 mars2010 à Mauzens-et-Miremont. Le dernierest inauguré à Tamniès le 16 juillet.

Un nouveau Foyerd’Accueil médicaliséà Ribérac

Le 21 juin dernier était inauguré le nou-veau Foyer d’Accueil Médicalisé du

foyer pour traumatisés crâniens de Ribérac,baptisé à cette occasion « Résidence duVal de Dronne ».Avec cette nouvelle construction, la capa-cité totale du foyer a été portée à41 places : 32 places de Foyer d’AccueilMédicalisé (FAM) et 9 places de FoyerOccupationnel, chaque structure occupantun bâtiment distinct.Le bâtiment du FAM propose 4 espacesd’hébergement comprenant chacun8 chambres individuelles, spacieuses etconfortables, avec sanitaires individuelsainsi qu’une chambre supplémentaireréservée à l’accueil temporaire d’un rési-dent de foyer occupationnel. Un vasteespace de convivialité et un restaurant collectif y sont aménagés. Par ailleurs, lesrésidents peuvent utiliser des salles d’acti-vité équipées ainsi que des espaces desoins dont une piscine thérapeutique.Cette résidence du Val de Dronne offre uncadre de vie et des équipements d’une rarequalité pour accueillir les patients dans lesmeilleures conditions possibles.n

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Sida, Infections SexuellementTransmissibles (IST),

Hépatites : une campagne d’incitation

aux dépistages. La 9e campagne d’été contre le SIDA, les ISTet les hépatites (3e édition régionale portéepar le COREVIH) est lancée en Dordogne.Une nouvelle fois, le Conseil général s’asso-cie à cette campagne de prévention lancéependant la Fête de la Musique à Périgueuxen partenariat avec la municipalité, des struc-tures partenaires (CPEF, CDAG, Pharma-ciens…) et de nombreux bénévoles. D’autresacteurs se sont mobilisés sur plusieurs sitesle 21 juin : les missions locales de Terrassonet Sarlat ; le Bureau Informa-tion Jeunesse, l’espace jeu-nesse, les Centres de dépis-tages anonymes et gratuits(CDAG) et les centres de pla-nification et d'éducation fami-liale (CPEF), plusieurs mairieset le foyer des Jeunes de Mont-pon avec l’organisation d’unpique-nique le samedi 23 juinet des actions qui seront menées sur les fes-tivals de Ribérac et de Montignac. Une cam-pagne sous le slogan « Sea, Sex and TEST »avec la distribution de documentations etd’outils d’information.Renseignements : Réseau VIH 24 : 05 53 06 99 99

Des plans d’action pour développer la fréquentation touristique

L e 8 juin dernier, la Semitour Périgord et le Comité départementaldu Tourisme ont présenté leurs plans d’action pour cette saison

touristique 2012.Ainsi, de nouvelles campagnes promotionnelles en France et à l’étran-ger sont lancées parle CDT avec unevolonté forte de met-tre en avant lamarque Dordogne-Périgord. Dans cetteoptique, le site inter-net (www.dordogne-perigord-tourisme.fr)a été repensé etredynamisé avecdes mises à jourrégulières adaptéesaux saisons et auxenvies des visiteurs. Les informations proposées sont ciblées en fonc-tion des publics. De son côté, la Semitour Périgord propose un programme d’animations originales avec ateliers et visites nocturnessur ses sites. La grande nouveauté cette année est la mise en placede l’application pour Smartphone proposée aux visiteurs et qui permet d’accéder à la visite virtuelle (en plusieurs langues) deCadouin, Biron et Bourdeilles. n

Ouverture du contournementouest de Bergerac

L e 7 juillet 2012 marque l’ouverture officielledu contournement Ouest de Bergerac, un

nouveau tronçon compris entre la RD 936 (routede Sainte-Foy) et la RD 32 (route de Prigonrieux)qui vient compléter le désenclavement du Bergeracois. Avec cette déviation, les usagers pourront emprun-ter le nouveau pont franchissant la Dordogne, unouvrage d’art exceptionnel de plus de 200 mètresd’un montant de 8,7 M€ sur un investissementtotal de 15 M€ pour cette section de route. n

Jean-Michel Lamassiaude, Président de la Semitour,Bernard Cazeau, Président du Conseil général, AndréBarbé, Directeur de la Semitour et Christophe Gravier,Directeur du CDT.

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ACTUALITÉ EN PÉRIGORD

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Aéroport de Bergerac : la piste remise à neuf est inaugurée

L es 2200 mètres de la piste de l’aé-roport de Bergerac ont été entière-

ment restructurés et remis à neuf afinde répondre dans les meilleures condi-tions aux exigences de développementdu trafic aérien. En 2011, rappelonsque ce sont près de 289 000 passagersqui ont transité sur les lignes de l’aéro-port de Bergerac Dordogne Périgord. Le 7 juillet 2012, ce nouvel équipementest officiellement inauguré. Ces travauxont représenté un investissement de 3,5 M€ pris en charge par le SyndicatMixte Air Dordogne (SMAD qui réunitle Conseil général, la Communauté deCommunes de Bergerac Pourpre, laChambre de Commerce et d’Industrie et la ville de Périgueux). Cette restructuration a bénéficié d’une aide dela Région (à hauteur de 875 000 €) et de l’État (300 000 €). n

Lascaux présentée aux visiteurs de la foire

2012, année du lancement de la tournée de « Lascaux, l’ExpositionInternationale » (qui débutera à Cap Sciences Bordeaux le 13 octo-

bre prochain)… Cet événement majeur pour notre dépar tement a faitl’objet d’une promotion dans le cadre du Périgord à Montmartre mais

également auprès des35 000 visiteurs dela foire exposition« nouvelle formule »de Bergerac à la findu mois de mai.Conçu par les ser-vices du Conseilgénéral, le standd’exposition se com-pose d’une table

pédagogique chronologique sur Lascaux Hier, Aujourd’hui et Demain(de la création en passant par la découverte, jusqu’au projet du CentreInternational de l’Art Pariétal de Montignac Lascaux), de nombreuxfilms sur la grotte, d’une réplique de la tête de la vache noire réaliséepar les Ateliers des Fac-Similés du Périgord et d’un mur d’art pariétal(animation permettant à chacun de s’exercer aux techniques picturalespréhistoriques avec des pigments naturels). Ce même stand sera pré-senté lors de la foire exposition de Périgueux en septembre prochainet poursuivra sa route au Conseil Régional d’Aquitaine en octobre. n

Le Périgord à Montmartre

Météo clémente, fréquentation importante,le Périgord à Montmartre pour sa 6e éditiona mis toutes les chances de son côté. Une quarantaine de stands alignés rueAzaïs et des animations culinaires installéessquare Nadar ont apporté avec efficacitéune action promotionnelle sur le patrimoine,l’accueil touristique et les produits du Péri-gord. Durant quatre jours, au rythme du flux destouristes du monde entier, les producteursont échangé et fait découvrir leur savoirfaire.

Animations culinaires et démonstrations depréparations réalisées en direct avec les produitsproposés sur les stands ont recueilli un large succèsauprès des visiteurs. Une motivation supplémentairepour acheter aux producteurs les bons mets qu’ilsvenaient de découvrir !

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DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

Il restera alors à mener à bien le rat-tachement de cet itinéraire avec la

RD 6089 (ex RN 89).C’est l’objet du contournement Ouestde Mussidan, un tracé de 4,2 km quimettra un point final à l’aménagementde la RD 709 entre Bergerac et la Cha-rente, au-delà de Ribérac. Une opération dont le coût global estestimé à 18,2 M€. Les acquisitions fon-cières sont entièrement réalisées. Lestravaux sont programmés en deuxphases distinctes. Ils commenceront par la section Nord,un tracé de 1,68 km entre l’ex RN89,à Chauzeys où sera créé un giratoire,et la RD 20 (route du Fleix).

Sur cet itinéraire relativement plat, situésur la commune de Saint-Médard-de-Mussidan, il sera toutefois nécessaired’aménager un pont qui permettra àla route de passer sousla voie ferrée, pour limi-ter l’impact de l’ouvraged’art sur l’environne-ment. Sa construction,financée par le Dépar-tement, sera réaliséesous maîtrise d’ouvragede Réseau Ferré deFrance (RFF), entre janvier et octobre2013. Les terrassements de cette section nordet l’aménagement des pistes d’accès

au chantier du pont-rail commencentcet été. Les travaux de chaussée serontengagés début 2014 pour une ouver-ture à la circulation fin 2014.

La section sud (2,5 km)sera aménagée de2014 à 2016. Elle rac-cordera la RD 20 à laRD 709, à la hauteur dela zone artisanale desLèches, où sera amé-nagé un giratoire, àproximité de l’échan-

geur autoroutier. En raison d’un relief très marqué, laphase de terrassements sera particu-lièrement importante. n

La Rochebeaucourt : le pont sur la Nizonne

L es travaux d’amélioration de la circulation à La Rochebeaucourt ne se sont pas terminés avec la

mise en service de la déviation de la RD 12 qui facilitela liaison entre Angoulême et Ribérac. Les travaux se pour-suivent actuellement sur laRD 939 pour rendre plusfluide la circulation sur l’axeAngoulême-Périgueux, touten améliorant la sécurité desriverains. Dans ce but, le tracé de laroute sera repris sur environ700 m pour adoucir les

courbes des virages, notamment au droit du pont sur laNizonne à la limite entre les deux départements. La reconstruction de cet ouvrage vient de s’achever. Les travaux sur la chaussée et les aménagements routiers,

notamment à l’entrée dubourg, route de Périgueux,seront achevés en juillet. Lestravaux de finition intervien-dront à l’issue de la périodeestivale. Le coût de cette secondephase est estimé à1,6 M€. n

Dernière phasepour finaliser

le désenclavement de Bergerac

vers la Charente

Présentation du contournement ouest de Mussidan àSt-Médard-de-Mussidan le 13 avril dernier

Mussidan

Contournement de la ville :travaux en vueL’itinéraire entre Bergerac-Ouest et l’échangeur autoroutier des Lèches sera prochainement complété par l’ouverture de la déviation Ouest de Bergerac qui accélère le désenclavement du Bergeracois.

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DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

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Et aussiLe Conseil général conduit plusieurs autres chantiers routiers majeurs dans le département…

Terrasson : c’est bientôt fini

À l’entrée de la ville, côté Périgueux,les travaux destinés à supprimer le dan-gereux passage à niveau sur l’ex-RN 89 sont entrés dans leur dernièrephase et devraient être achevés plusrapidement que prévu, peut-être dès larentrée. Tandis que les derniers amé-nagements se poursuivent, les automo-bilistes empruntent depuis la mi-juin lanouvelle chaussée franchissant la voie.La route provisoire ouverte pour main-tenir la circulation pendant les travauxest devenue une desserte locale.

Bergerac : une première ouverture

Après l’inauguration du 7 juillet, onva pouvoir commencer à mesurer leseffets bénéfiques du contournementOuest de la ville. En effet, le tronçonsud de la déviation sera ouvert à lacirculation. Il relie la route de Bordeaux(RD 936) à la route de Prigonrieux(RD 32), en empruntant le nouveaupont qui franchit la Dordogne. L’ouver-ture de l’ensemble du contournement,de la route de Bordeaux à la route deMussidan sera effective dans le cou-rant de l’année prochaine.

Saint-Martial-de-Nabirat : le maillon manquant

Le Conseil général a engagé l’aména-gement de la RD 46, entre Cénac-et-Saint-Julien à l’entrée du département du Lotdepuis plusieurs années. La dernièrephase d’aménagement de la RD 46, dusud du bourg de Saint-Martial-de-Nabiratjusqu’à la frontière lotoise est réalisée.Plusieurs virages prononcés ont été adou-cis et la chaussée a été élargie sur 5 km.

Deux nouveaux ronds-points : un à Boulazac,

un à Trélissac/ChampcevinelPour fluidifier la circulation à l’intersec-tion d’axes départementaux et de voieslocales, deux ronds-points vont être réa-lisés. Dans les deux cas, il s’agit dedeux doubles giratoires pour lesquelsles marchés viennent d’être passés. Le1er projet est situé sur la commune deBoulazac, à l’intersection de la RD 5(route de Bassillac) et de la route deJaunour. Le 2nd concerne au nord dePérigueux la RD 8 (route de Paris) à lalimite des communes de Champcevinelet de Trélissac. Il permettra la suppres-sion des feux tricolores existants au lieu-dit « les Romains ». n

Dégâts du gel :1,5 M€ au budget supplémentaire

Si les froids hivernaux engendrent régulièrement des dégâts sur les chausséesdépartementales, il fallait s’attendre à ce que le grand froid du mois de février,avec ses longues journées consécutives de gel, laisse des traces particulièrementmarquantes : déformations plus ou moins marquées, affaissements, fissures. Mêmel’Ouest de la Dordogne, (Bergeracois et Mussidanais) a souffert cette fois-ci.La mise en place rapide des barrières de dégel a permis d’éviter l’aggravationdes dommages en empêchant les poids lourds de circuler sur les axes fragilisés.Mais les grosses pluies du début de printemps, très attendues par ailleurs, en s’in-filtrant ont aggravé les déformations sur certains itinéraires. S’ajoutant à la facture du sel utilisé sur les routes en février, le total des dégâtsconstatés par les unités d’aménagement réparties sur tout le territoire est estiméà 2,5 M€. Pour réaliser les réparations les plus urgentes, celles qu’il est nécessairede faire pour ne pas entraîner de dégradations plus importantes, un crédit de1,5 M€ est inscrit au budget supplémentaire. Les autres travaux seront financés dans le cadre du budget 2013.

Sarlat : mise en service du giratoire début juillet

Route de Souillac, à hauteur de l’embranchement dunouveau tronçon de la déviation, l’aménagement du

giratoire a été terminé pour la saison estivale, commeprévu. Ces travaux ont été réalisés sans interruption de lacirculation. Sur le chantier de la déviation, les inclusionsde pieux de béton renforçant les sols sont terminées éga-lement. L’étape en cours est la réalisation de deux petits ouvragesd’art, dont l’un franchit la Cuze et l’autre assure la dessertedes riverains. Parallèlement, la mise en place des remblaisest engagée. Sur la longueur de ce court tronçon, la chaus-sée sera bordée d’un passage piétons et cycles qui se rac-cordera à la voirie et aux itinéraires cyclables existants.Le chantier devrait se terminer cette année. nOuvrage qui enjambe la Cuze. Réalisation des remblais techniques.

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L a société Fermiers du Sud-Ouest(groupe Maïsadour) s'est agrandie,

avec la reprise de Volailles du Périgord(en liquidation judiciaire), qui devient,aux côtés de Fermiers Landais et de Fer-miers du Gers, Fermiers du Périgord.« Lorsque l’on s’appelle « Fermiers duSud-Ouest », on ne peut pas être insen-sible au terroir et à l’appellation Péri-gord. De plus, être présent à Terrassonnous rapproche sensiblement du mar-ché parisien », souligne Jacques Liaut,directeur général.L’incidence de la transition sur la pro-duction a été réelle mais limi-tée : 11 800 tonnes abattues en 2011et une estimation de 10 200 tonnespour 2012. C’est pourquoi, le renfor-cement de l’équipe commerciale, surun marché qui reste plus porteur quele porc ou le bœuf, a été la premièredécision des nouveaux actionnaires.La production, jusqu’ici orientée envolailles standard (marque Le Croquant)

est désormais majoritairement tournéevers la production de poulets PérigordLabel Rouge, livrés principalement parles producteurs de Périgord Avicultureet de Terres du Sud. Les autres apportsvenant des coopérateurs de Maïsadouret Terres du Sud. 70 % des volailles delabel sont commercialisées « entières »,la gamme standard étant vendue à80 % en morceaux découpés.

Une réorganisationnécessaire

Un directeur de site a été nommé,Jacky Leray : « Le savoir-faire du per-sonnel est réel, mais il fallait instaurerune véritable organisation industrielleavec des services, des méthodes, unegestion des flux, des horaires stabiliséspour gagner en réactivité et en pro-ductivité. »L’horizon de la nouvelle entreprise, c’estévidemment la construction d’une nou-velle unité de production, élément

déterminant de la reprise de l’activité :« Nous ne sommes pas arrivés pourrepartir et nous sommes au cœur de lazone de production. Mais le site actuelest contraint et désormais situé en zoneinondable. Nous avons travaillé avecla Ville à la recherche du meilleur sitepossible pour construire un nouvel abat-toir moderne. Nous espérons commen-cer les travaux en janvier 2013 pourtransférer la production en 2014 »,explique Jacques Liaut.L’investissement sera soutenu par lescollectivités locales, dont le Conseilgénéral qui s’est beaucoup investi dansles contacts avec les repreneurs poten-tiels pour éviter la fermeture du site.En attendant, quelques nouveauxmatériels sont arrivés pour améliorerla qualité et les conditions de travail.Un « quai vif » a été aménagé pour lebien-être animal et le fonctionnementde la station d’épuration a étérégulé. n

Terrasson

Des perspectives nouvelles avec « Fermiers du Périgord »

À l’image de cettecalibreuse, lesnouveaux actionnairesont procédé à plusieursaméliorations de lachaîne de production.

160 emplois sauvés, plus de 100 producteurs rassurés : l’abattoir de volailles de Terrasson repart sur de bonnes bases.

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Notamment en raison de leur partenariat d’approvi-sionnement avec le groupe Terres du Sud, les Foies

gras Delmond sont arrivés à la saturation de l’abattoir deSaint-Laurent-sur-Manoire. La capacité initiale de 10 000 canards / semaine étant leplus souvent doublée, l’extension « modeste » réalisée pourconditionner les produits a été vite dépassée.« L’agrandissement est devenu un passage obligé pourrépondre à nos besoins et respecter toutes les normes

requises », explique le directeurgénéral adjoint Jean-Marc Freyssenge. Le projet a été l’opportunitéd’une réflexion stratégique pourl’entreprise : « Nous abattons etnous conditionnons à Saint-Lau-

rent-sur-Manoire et nous étiquetons à Vézac, d’où des dif-ficultés de logistique, du temps, des kilomètres et du car-burant gaspillés. Toute cette part de l’activité de productionsera donc, à partir d’octobre, installée près de Périgueuxet de l’A 89. »L’entreprise qui emploie actuellement 50 personnes, devraiten recruter 30 de plus dans les trois ans à venir.Le siège de l’entreprise et sa vitrine en Périgord Noir restentbien évidemment à Vézac où sont maintenues toutes lesautres activités. n

Les Foies gras Delmond regrouperont abattage, conditionnement et étiquetage à Saint-Laurent-sur-Manoire.

Saint-Laurent-sur-Manoire

Les Foies gras Delmond s’agrandissent

Bergerac

Le Conseil général, opérateurd’une zone d’activitésUn pôle automobile, un pôlecommercial et artisanal,ainsi qu’un pôle industriel vont naître sur la zone de Saint-Lizier.

Aujourd’hui sans aucune affectation, ces 25 hectares,ancienne propriété de la SNPE, sont situés dans le

prolongement de l’actuel site industriel, côté sud de la routede Lalinde, à cheval sur les communes de Creysse et deBergerac. Malgré la proximité des bâtiments industriels, cette zonene relève d’aucun classement de zone à risque. Le Dépar-tement en a fait l’acquisition et prévoit d’aménager la partiecessible (15 hectares), laissant une zone verte tamponentre l’espace à viabiliser et la Dordogne, et prévoyantune voie verte au cœur de la zone. L’opération, qui s’équi-librera par la commercialisation, est estimée à un peu plusde 3 M€, coût d’acquisition compris.Le projet prévoit, à l’Est, la création d’un pôle automobile,à l’exemple de ce qui existe à Trélissac pour l’aggloméra-tion de Périgueux. Et dans la partie Ouest, en bordure dela RD 660, une vitrine pour des activités hôtelières, com-merciales et artisanales. En retrait, sur les terrains les plusproches de la SNPE, s’ouvrira une zone d’activités.Une occupation complète des différentes entités pourraitvoir de 350 à 400 personnes travailler sur la zone deSaint-Lizier. D’ores et déjà, deux concessions automobilesont annoncé leur arrivée et 2 hectares sont réservés dansla partie industrielle.Le Département n’a jamais réalisé ce type d’opérations etn’a pas vocation à y recourir régulièrement, cantonnantle plus souvent son rôle à un soutien financier des projetsdes collectivités locales.À Bergerac, en parallèle de la Communauté de communesqui faisait l’acquisition d’un autre site SNPE, le Conseilgénéral est intervenu avec un double objectif :• participer à la redynamisation économique du bergeracois, • veiller à un aménagement cohérent du territoire en maî-trisant le devenir de ce site voué à l’activité écono-mique. n

Le regroupement de l’activitéabattage et étiquetage

DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

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DÉVELOPPER LE PÉRIGORD

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Le Conseilgénéral et le patrimoineÉtudier, sauvegarder,valoriserUn patrimoine de référence ! Mondiale-ment connue pour la richesse et la densitéde ses sites préhistoriques, la Dordogneest aussi l’un des départements les plusriches en patrimoine classé. Il couvre laquasi-totalité des grandes périodes archi-tecturales, de l’antiquité à nos jours. Trèstôt, le Conseil général a décidé de contri-buer, en appui des communes, avec la col-laboration de l’Etat et de la Région, à pro-téger, sauvegarder et mettre en valeur cepatrimoine dans toute sa diversité. Répon-dant à la fois à une exigence culturelle -transmettre - et à la nécessité du dévelop-pement local, touristique et économique.Pour faire mieux connaître ce patrimoineexceptionnel, le rendre toujours plus acces-sible, mieux coordonner et rendre plus lisi-ble la multiplicité de ses actions et des com-pétences mises en œuvre, le Conseilgénéral a réuni les services concernés ausein d’un pôle patrimoine.

Contacts : • Direction de l’éducation et de la culture : 05 53 06 83 29

• Pôle Patrimoine : 05 53 06 83 11• Conservation du patrimoine départemental : 05 53 06 83 28

• Service de l’archéologie départementale : 05 53 02 43 40

• Archives départementales : 05 53 03 33 33archives.cg24.fr

• Agence culturelle départementale : 05 53 06 40 00www.culturedordogne.fr - www.perigordoccitan.org

• CAUE de la Dordogne : 05 53 08 37 13www.cauedordogne.com

• Semitour Périgord : 05 53 05 65 65www.semitour.com

• Pôle International de la Préhistoire : 05 53 06 92 81www.pole-prehistoire.com

• Forges de Savignac-Lédrier : www.ecomuseesdelauvezere.fr

• Ferme du Parcot : parcot.pagesperso-orange.frChâteau de Biron

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DOSSIER

Les trois dimensions du patrimoine

L e CAUE a réalisé en 2011, avecl’Agence culturelle, la Conservation

du patrimoine, les services culturels duDépartement et le Pôle Internationalde la Préhistoire, l’exposition « patri-moine(s) en action », présentée à Péri-gueux et aux Eyzies (centre d’accueilde la préhistoire)*. Montrant la diver-sité des actions composant la politiquedépartementale du patrimoine, cetteexposition met en perspective les troisdimensions du patrimoine.

ÉtudierLes sources (sites, monuments, objets,écrits, témoignages) ainsi que leur ges-tion doivent faire l’objet d’une recon-naissance, d’une analyse, d’un inven-taire ou d’une collection.

SauvegarderDe l’objet à l’écrin : biens d’un patri-moine commun, ces objets doivent êtrepréservés ou conservés pour être trans-mis, montrés, expliqués. La création

d’espaces de conservation ou deconsultation inscrit cette transmissiondans la modernité.

ValoriserDu génie du lieu à l’usage culturel :les patrimoines naturels ou historiquesappartiennent à un imaginaire collec-tif. Leur génie intemporel peut inspirerdes fonctions nouvelles et des réso-nances culturelles. n

*Cette exposition et ses supports vidéos peuvent êtremis à disposition des collectivités et des associations.

Contrats d’objectifs, aide aux communes

Les édifices locaux, le petit patrimoinefont partie de l’identité d’une communeou d’un territoire où ils jouent unrôle : itinéraire de découverte, lieu culturel, de mémoire... Dans le cadre des contrats d’objectifscantonaux, le Département subven-tionne leur restauration.

Soutien à la restauration des monuments historiques

Le Département et la Région subven-tionnent suivant des critères précis lesinterventions engagées par l’État, ouà sa demande, sur les monuments clas-sés ou inscrits.

Fondation du patrimoineLe Département a confié à cette fon-dation l’aide aux interventions sur le

patrimoine non protégé. Elle soutientfinancièrement, sous conditions, lesprojets publics ou privés

Projets État-Région successifs depuis 1994

Ces contrats engagent État, Régionset Départements dans la programma-tion et le financement de projetsmajeurs. (ex : Pôle International de laPréhistoire).

Pôle patrimoine L’action du Conseil général s’appuieprincipalement sur trois services : • la Conservation du Patrimoine, • le Service de l'Archéologie,• les Archives départementales. Depuis le 1er janvier, ils constituent unpôle patrimoine au sein de la Directionde l’éducation et de la culture. Ce pôle coordonne les missions spé-cifiques de ces services en partenariatavec l’Agence culturelle départemen-tale, le CAUE (Conseil d’Architecture,d’Urbanisme et l’Environnement) et laSemitour Périgord.

Des programmes d’aides et de valorisation

Repères• Équipements et projets préhistoire en vallée Vézère (2008 – 2015) : 73 M€*

• Politique régionale Sites Majeurs Dordogne (financement pluriannuel global) : 12 M€*

• Monuments historiques Dordogne (budget annuel moyen) : 10 M€*

• Aides au patrimoine communal (contrats d’objectifs, FEC) : 483 650 €**

• Aides à la valorisation du patrimoine (projets et associations) : 147 550 €**

• Activités et fonctionnement des services : 346 550 €**

*Ensemble des financements publics : État / Région / Département / communes et Europe**Conseil général budget 2011

« Mieux coordonner les missions »Serge Eymard, vice-président chargé de la culture :

« Parce que toutes les expressions du patrimoine s’épanouissent en Dordogne et en fontla richesse, le Conseil général a créé des services ou inspiré des organismes qui travaillentà la protection et à la valorisation de ce patrimoine. Pour mieux coordonner les missions,

développer les coopérations existantes entre les services et les structuresassociées, améliorer l’offre d’animation et d’information, le Conseilgénéral a créé un pôle patrimoine. Cela traduit la volonté des élus defaire émerger une identité forte et de faire mieux partager la politiquepatrimoniale départementale. En outre, nous continuerons d’apporter uneassistance aux collectivités locales dans leurs projets et nous ferons ensorte de rendre toujours plus accessible ce patrimoine au grand public.»

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Fac-similés des parois ornées de Las-caux, dispositifs numériques, visite

virtuelle en 3D : à l’automne, sera pré-sentée à Bordeaux (Cap Science) « Las-caux, l’Exposition Internationale » quicirculera dans les musées les plus pres-tigieux pour faire connaître Lascauxdans le monde entier et annoncer l’ou-verture (2015) du Centre Internationalde l’Art Pariétal de Montignac-Lascauxdont les architectes seront désignés àla fin de l’année. Ce centre international del’art pariétal, équipementculturel et touristique, aupied de la colline de Las-caux proposera un fac-similé complet de la grotte avec un dis-cours scientifique rigoureux, uneexpérience ludique ouverte à tous les

publics et le recours aux technologiesinteractives multimédia les plus inno-vantes.Cette valorisation d’envergure de Las-caux, fleuron mondial de l’art pariétal,relève du programme de reconnais-sance du patrimoine préhistorique dela vallée de la Vézère. La mise en cohé-rence d’un tel ensemble est au serviced’un essor culturel, touristique et éco-nomique de la Vallée.

C’est l’objet du Pôle Inter-national de la Préhistoire(PIP), qui réunit depuis2002 le Département, laRégion et l’État. Le PIP anime le centre d’ac-

cueil de la préhistoire ouvert en 2010aux Eyzies : 3000 m² voués à l’initia-tion à la préhistoire et à la découverte

des sites de la vallée de la Vézère. Lechâteau de Campagne est l’autre pointd’ancrage de ce grand projet préhis-toire. Les communs sont affectés à larecherche archéologique. Le château, en cours de restauration,deviendra un lieu de vulgarisation dela recherche scientifique et de l’artpariétal (expositions, conférences). n

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Gérard Labrousse, conseiller généraldélégué à l’archéologie et à la préhistoire :

« Avec l’entrée en phase opérationnelledu Pôle International de la Préhistoire, quidoit beaucoup au volontarisme de BernardCazeau, on a véritablement changé dedimension dans la valorisation de la valléede la Vézère, berceau de l’humanité. Cette richesse est unique au monde et nousen sommes les dépositaires. Il nous revient de la transmettre, de la rendreplus accessible tout en la protégeant, d’inciterle plus grand nombre à venir rencontrer lesplus anciennes cultures humaines d’Europe. La préhistoire, c’est plus difficile à aborderqu’un simple paysage. Faciliter cette com-préhension, faire dela vallée de laVézère une destina-tion mondiale pourla préhistoire, c’estle sens des grandsprojets en cours.»

« La préhistoire, patrimoine universel »

Mise en valeur du patrimoinepréhistorique

local

Préhistoire et vallée de la Vézère : le grand projet

Convention (Région) pour l’inventaire général du patrimoine culturel

Deux chargés de mission de la conser-vation du patrimoine y travaillent à tempsplein, commune par commune. Après leVal de Dronne, c’est aujourd’hui le patri-moine de la vallée de la Vézère qui estinventorié. http://inventaire.aquitaine.fr

Banque numérique du savoir d’Aquitaine

La Dordogne est sans doute le dépar-

tement le plus avancé dans ce pro-gramme. Coordonnés par les Archivesdépartementales, les projets de valorisation numérique (recherche, collecte, in dexation) sont multiples (lire page 18).

Fonds structurels européensLorsque des projets départementauxcorrespondent à des orientationseuropéennes, ils peuvent s’inscriredans les programmes correspondantset bénéficier de subventions.

Grand Site de la Vallée VézèreLa Vallée de la Vézère répond à tous les critères d’une labelli- sation « Grand Site ». Ce projet estporté par l’État.

Aide aux opérations de recherches archéologiquesLe Département subventionne ces interventions dès lors qu’elles sont autorisées par l’État et inscrites dans un programme pluriannuel régional. n

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DOSSIER

L a conservation du patrimoine veilleà la préservation et à la valorisation

des monuments et des collectionsdépartementales. Il lui revient deconcevoir et d’assurer le suivi des pro-jets de restauration des sites apparte-nant au Conseil général, avec la direc-tion du patrimoine des bâtimentsdépartementaux : Biron, Bourdeilles,Campagne, Cadouin, Savignac-Lédrier, la Ferme du Parcot... À ce titre,le service est fortement engagé dansle programme « sites majeurs ». Comment appréhende-t-on la restau-ration d’un site ? Quelles sont les prio-rités ? Il n’existe aucune recette type :chaque site est un cas particulier.

Concilier normes actuelles et conservation architecturale

Ainsi, la préoccupation première del’utilisation future s’apparente à larecherche d’un équilibre entre le res-pect des volumes, des ouvertures, desmatériaux et la nécessité de répondreaux besoins d’aujourd’hui : électricitéaux normes, chauffage et isolationthermique des parties habitées, locaux

techniques, accessibilité, impératifs desécurité, etc… C’est ce qui a été réalisé dans les Com-muns du château où a été aménagéun véritable accueil boutique digne dumonument, avec logement du gardienet locaux de service. Depuis les années 1980, le châteaumédiéval ne pouvait accueillir que peude visiteurs pour des raisons de sécu-rité. Le déplacement de l’escalier exté-rieur a permis de dégager la courd’honneur qui peut désormais recevoir200 spectateurs. Au pied du bâtiment, une sortie a étéouverte vers l’extérieur. Quant à lasalle haute, elle a retrouvé ses volumeset sa configuration médiévale d’ori-gine permettant une capacité d’accueilde l’ordre de 200 personnes. Le château médiéval peut désormaisaccueillir des manifestations, desréceptions, des spectacles. La culture occitane notamment y serachez elle. Il restera, dans un programme ulté-rieur, à valoriser un autre joyau deBourdeilles, les collections mobilièresdu château Renaissance. n

Bourdeilles : de la conservation à la mise en valeur

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Tout en collaborant aux actions de médiation, la Conser et le Service de l’archéologie, dans le cadre de leurs mis œuvrent à la protection et à la connaissance des sites.

Les « chantiers » du patrimoineConseiller les collectivitésSur un site protégé, la décision de restaurer,sauvegarder, rechercher, fouiller, relèvetoujours de l’État. Mais, proches des collec-tivités (ou des propriétaires privés lorsquel’intérêt public est en jeu), les services dela conservation, de l’archéologie et desArchives départementales jouent un rôlede conseil en amont des interventions. Sou-vent, à partir de ce travail d’expertise, d’au-tres services et organismes du Départementsont mis à contribution. Ainsi la Directiondes routes, l’Agence technique départemen-tale et le CAUE collaborent à l’écriture duprogramme d’urbanisme et d’équipement.

Patrimoine etdéveloppement durable

Restaurer des objets patrimoniaux (au sensle plus large), à la lettre ou dans l’esprit, pourles faire (re)vivre tout en réunissant les condi-tions d’une transmission aux générationsfutures : l’action patrimoniale s’inscrit dans ledéveloppement durable. L’aménagement rai-sonné des accès et des abords de sites, l’utili-sation de matériaux naturels, les normes dehaute qualité environnementale appliquéesaux équipements neufs répondent à cettemême exigence. Tout comme les efforts réaliséspour rendre les sites accessibles aux personnesà mobilité réduite ou souffrant d’un handicap.

Développement économique et paysage bâtiInterventions directes sur les monumentsdépartementaux ou indirectes (participationavec l’État et la Région à la conservation demonuments locaux), la Dordogne est, derrièrela Gironde, le 2e département d’Aquitainepour le volume d’investissement au servicedu patrimoine. Ce volontarisme départemen-tal est payant : plus les programmes patri-moniaux sont conséquents, plus les retombéeséconomiques sont importantes, incitant lesentreprises à développer des savoir-faire pourêtre compétitives. Ces compétences peuventensuite bénéficier au bâti privé, contribuantà maintenir ce qui doit rester un atout tou-ristique majeur de la Dordogne : la qualitéde son « paysage bâti ».

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« Un enjeu majeur de développement »Germinal Peiro, vice-président chargé du tourisme

« Depuis longtemps, le Conseil général protège et met en valeur notre patrimoine danstoute sa diversité. C’est essentiel pour des raisons culturelles mais aussi parce que c’est unenjeu majeur de développement local et touristique. Des projets d’envergure comme le programme de valorisation du patrimoine préhistoriquede la vallée de la Vézère ou comme les investissements liés à nos « sites majeurs » dont

celui du “triangle d’or” de la Vallée Dordogne que nous avons lancéà la fin de l’année dernière, sont à la hauteur des défis à releverpour que le patrimoine du Périgord soit aussi son avenir.La mission de valorisation des sites confiée au pôle patrimoine duConseil général est donc très importante, et nécessite des synergiesrenforcées avec les structures de développement touristique (SemitourPérigord, Comité Départemental du Tourisme, service tourisme).»

Peuvent prétendre à être « sitesmajeurs d’Aquitaine » un monu-

ment, un cadre naturel exceptionnelou un ensemble cohérent représentatifdu patrimoine d’Aquitaine. Le parte-nariat entre la Région et le Départe-ment autour du dispositif « Sitesmajeurs » vise à soutenir les projets devalorisation touristique s’inscrivantdans une perspective de développe-ment économique des territoires. Troissites ont été retenus en Dordogne.

Bourdeilles-Brantôme dont le pro-jet porte sur la requalification du châ-teau et du bourg castral de Bourdeilles,la réhabilitation de l’ancienne égliseNotre-Dame deBrantôme en vued’y installer le pôled’accueil touristiqueintercommunal et lacréation d’un itiné-raire cyclable lelong de la Dronnedestiné à relier l’ab-baye de Brantôme au vieux pont deBourdeilles.

Le Triangle d’or de la valléeDordogne qui réunit les communesde Beynac-et-Cazenac, Castelnaud-la-

Chapelle, Cénac-et-Saint-Julien, Domme,La Roque-Gageac Vézac et Vitrac, etles Communautés de communes deDomme et de Sarlat-Périgord Noir (lirele n°32 de Vivre en Périgord, pages8 et 9).

L’ensemble Biron, Cadouin,Saint-Avit-Sénieur qui, avec le futurcentre d’interprétation de l’architectureet du patrimoine en cours d’élaborationà Monpazier regroupe les monumentsemblématiques du Pays des Bastides.À Cadouin, la restauration du cloîtreet de son jardin comme l’aménagementdu parcours panoramique aux abordsdu bourg abbatial sont en cours

d’achèvement. Auchâteau de Biron, larestauration du bâti-ment des Maré-chaux est lancéeparallèlement àl’opération commu-nale concernantl’aménagement du

bourg. Le programme de Saint-Avit-Sénieur porte également sur cette com-plémentarité entre réhabilitation desvestiges abbatiaux et traitement urbainet paysager des espaces publics auxabords du monument. n

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Sites majeurs d’Aquitaine

« Créer une nouvelle ambiance »

Olivier Chabreyrou, maire de Bourdeilles

« Lorsque qu’avec Brantôme et la Com-munauté de communes, nous avonsrépondu à l’appel à projets des « sitesmajeurs d’Aquitaine », notre but était d’ac-compagner la valorisation du château parla requalification du bourg. Pour nous, cette cohérence va bien au-delàdes travaux. Le château deviendra un lieud’animation culturelle occitane, nous allonsmettre en place le double affichage fran-çais-occitan pour les entrées de bourg etles noms de rues. Pour les premières Rencontres occitanes,nous avons mobilisé des bénévoles. Pour les choix d’aménagements, nous avonsmis en place un comité consultatif d’habi-tants. Nous cherchons à créer une nouvelleambiance avec les cheminements piéton-niers, le vélo route, des accès facilités, desparkings, un commerce dynamisé : deuxrestaurants se sont ouverts depuis le débutdu programme. Aujourd’hui, les abords du château sontattractifs. L’aménagement de la traverséeprincipale est lié au projet de contournementqu’étudie le Conseil général.»

Abbaye de Cadouin

vation du patrimoine sions réglementaires,

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L a présentation au public desrecherches conduites sur le territoire

départemental, par des visites, exposi-tions, ateliers, confé-rences, est une constantede l’action du SAD. Dansle domaine de l’archéo-logie préventive, le ser-vice a travaillé récem-ment sur plusieurs projetsroutiers portés par la Direction desroutes et du patrimoine paysager àCreysse, Bergerac, Prigonrieux et ter-mine actuellement un important chantierde fouilles aux Bessinaudes à Saint-Médard de Mussidan (notre photo) surle site du futur contournement ouest deMussidan.

Ce chantier de cinq mois a fait l’objetde plusieurs visites de scolaires etd’adultes, de deux journées portes

ouvertes, tandis que desanimations (module defouilles, expositions tem-poraires) étaient propo-sées au musée Voulgreet à la bibliothèque deMussidan.

Dans les sables et les limons déposéspar la rivière, des vestiges de la pré-histoire ancienne, datés entre -80 000et -40 000 ans, ont été retrouvés dansun état de conservation exceptionnel.Ils sont fouillés sur une surface d’unhectare au moyen d’engins méca-niques, et une dizaine de zones avec

des concentrations remarquables sontfouillées à la main. Le chantier est àla hauteur du gisement avec unedizaine de professionnels, membresdu SAD ou recrutés pour le chantier :un topographe, des archéologues, desspécialistes préhistoriens et géologues. L’objectif n’est pas en effet seulementde mieux connaître la présence del’homme de Néandertal en vallée del’Isle, mais aussi de comprendre com-ment le site et le paysage ont évolué.Le silex taillé (l’outil fini) permet la data-tion, le déchet d’outil cerne la techniqueemployée. Les différentes couches géo-logiques sont révélées avec soin à lapelle mécanique. Les pièces dégagéessont relevées en trois dimensions.Ensuite, un travail méticuleux est réaliséavec de petites spatules, des outils dedentiste... Le produit de chaque carréde 50 x 50 cm sur 2 cm de profondeurest déposé dans un seau, puis tamisé.Tous les objets de plus de 2 mm sontaussi récupérés, triés et, pour lespièces intéressantes, étiquetées et clas-sées. Dès cet été, les archéologues duDépartement les étudieront au labora-toire des Communs du château deCampagne. Seront alors mis en pers-pective constats de terrain et enseigne-ments de l’étude, ainsi que les connais-sances tirées des autres sites fouillésdans la vallée de l’Isle. n

Archéologie : de la recherche à la sensibilisation

DOSSIER

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Établir une datation préhistorique àpartir d’un déchet de taille de silex

ou de l’exposition au soleil d’un grainde sable... Le Service de l’ArchéologieDépartemental (SAD) a été créé en1984 pour valoriser le patrimoine pré-historique et antique. Rapidement, anticipant les évolutionsréglementaires, il a été l’un des pre-miers services agréés par l’État pourl’archéologie préventive. Cette mission domine aujourd’hui

l’activité du service car elle permet à la collectivité de maîtriser les délais et les coûts liés auxrecherches archéologiquesconduites sur ses grandsprojets d’aménagement(routes, collèges).Parallèlement, le SADassure des missions demédiation et met à disposition des par-tenaires culturels ou éducatifs des outilspédagogiques comme un module

de fouille expérimentale, un module d’art pariétal, une valise pédagogique

« tailler le silex », etc. Il anime ou collabore àdes projets scientifiquesauprès des équipes derecherche universitaires,assure des formations,gère collections archéolo-

giques et fonds documentaires. Il apporte son expertise aux projets duPôle International de la Préhistoire. n

Saint-Médard-de-Mussidan : à chantier ouvert

Valoriser le patrimoinehistorique et antique

Des vestigespréhistoriques dans un étatexceptionnel

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Promouvoir la culture et la langue occitanes

L a médiation - l’animation - du patri-moine, en particulier des sites res-

taurés par le Conseil général est l’unedes missions de l’Agence culturelledépartementale.Elle contribue àles valoriser pardes actions artis-t i q u e s e t d e sactions de sen -sibilisation despublics. L’Agenceculturelle accom-pagne ainsi dans l’accueil de rési-dences artistiques des associationsgérant des sites départementauxcomme aux forges de Savignac-Lédrierou à la ferme du Parcot. En introduisantl’art contemporain dans des sites depatrimoine, ces initiatives apportentun regard nouveau, éclairent le travail

de restauration et élargissent le champd’activité des associations gestion-naires. Elles ouvrent ces lieux à unpublic différent et font connaître au

grand public lesartistes investis-sant ces sites. Lesactions de sensibi-lisation pédago-gique sont sou-vent organiséesdan s l e cad r ed’un site ou d’une

thématique (conférences, visites ani-mées…). En milieu scolaire, des valises péda-gogiques, des ateliers, des parcourséducatifs sont proposés sur différentsthèmes (les églises au Moyen Age, lesmonnaies, les écritures, les trouba-dours, etc). n

Sous la responsabilité de Jean Ganiayre, conseiller géné-ral délégué à la langue et à la culture occitanes, un

schéma départemental a été élaboré. Si 33 ateliers d’apprentissage de la langue existent dansle réseau associatif, la transmission reste faible dans lecadre scolaire, d’où la signature récente d’une conventionentre l’État, la Région et le Département pour ouvrir, chaqueannée au moins un cursus complet d’enseignement de l’oc-citan par département. La présence visible de la languepour la rendre plus familière et « marquer » le territoire,est une préoccupation qui fera l’objet de travaux avec lescollectivités, les entreprises, les médias. Avec « Mémoire(s)de demain », le pôle occitan de l’Agence culturelle poursuitune collecte exhaustive de cette culture dans l’ensembledu Périgord. À travers les témoignages recueillis (enregis-

trés, filmés, archivés), naît la formidable mémoire collectived’une époque où l’occitan était couramment parlé. Cesentretiens montrent comment a été vécue cette évolutionqui n’a pas été seulement celle de la langue, mais celled’une société. Ce patrimoine immatériel a vocation à êtremis à la disposition de tous les publics sur un site Internet,avec l’aide des Archives départementales et de la Banquenumérique des savoirs d’Aquitaine. La mémoire collectéesert également de support à des créations artistiques. Ainsi,à partir de ces témoignages recueillis le vidéaste GeorgettePower a réalisé un court métrage qui sera présenté auxassises européennes du multilinguisme à Rome. Loin d’isoleret de signifier un repli sur soi, la transmission des languesrégionales est une préoccupation universelle. n

Quel patrimoine et pour qui ?

Notre vision du patrimoine n’a cessé d’évo-luer. Des monuments et sites incontour - nables, elle s’est étendue aux lieux demémoire de l’histoire et de l’activitéhumaine, au petit patrimoine de pays(lavoirs, fontaines, croix de chemins, foursà pains…), au patrimoine écrit et enimages.On dispose maintenant des moyens tech-nologiques pour conserver et faire vivre lepatrimoine immatériel, celui des savoirs,des savoir-faire et des expressions vivantes,telle la langue occitane.Que l’on parte de la grotte, de la pierre,du cartulaire médiéval, d’une gravure rareou de la mémoire vivante, et quelles quesoient les techniques mises en œuvre ou lessommes investies, la voie tracée est lamême : étudier, sauvegarder, valoriser pourassurer la transmission au public, à tous lespublics : passionnés et curieux, habitantset visiteurs, chercheurs et scolaires...Faire vivre le patrimoine, l’animer, c’estaussi le rendre acteur de la vie culturelle,c’est suggérer un regard contemporain surce patrimoine qui, restauré, révélé, respecté,répond aux besoins d’aujourd’hui : éveillerà la culture, à la connaissance, émouvoir,créer des emplois.

Agence CulturelleL’art et les ateliers pour valoriser les sites

Tous les services du Département intervenant sur le patrimoine contribuent à sa connaissance et à son animation. D’autres développent une offre plus spécifiquement pédagogique et culturelle de découverte.

Le patrimoine et le public

Concert à la ferme du Parcot

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DOSSIER

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Archives départementales Le patrimoine écrit accessible à tous

CAUE : « J’aime mon patrimoine...

…Je le reconvertis » : c’est letitre d’une des animations

réalisées par le CAUE (Conseil d’Ar-chitecture, d’Urbanisme et d’Environ-nement de laDordogne), quia pour missiond’informer etde sensibiliserle public à laqualité archi-tecturale etenvironnemen-tale. Entretenant desliens étroits

avec le Conseil général, il participeactivement à l’animation du patrimoineavec les services du Département, met-tant en exergue la vision moderne du

patrimoine et lavolonté de lefaire mieuxconnaître quicaractérisent la politiquedépar temen-tale. Le CAUE coor-donne l’anima-tion des journéesdu patrimoine,

invitant chaque année à découvrir unsite : les forges de Savignac-Lédrier,la ferme du Parcot, la cité de Clairvivreet plus récemment le Pôle Internationalde la Préhistoire. Cette année, le thèmesera « Manufactures et architectures »,autour du Pôle Expérimental desMétiers d’Arts de Nontron.Le CAUE joue aussi un rôle de conseilet de pédagogie dans l’élaborationde notre cadre de vie. Il aide les com-munes, les associations ou les particu-liers dans la préparation de leurs pro-jets touchant à l’identité bâtie ouenvironnementale. n

La communication au public (sur placeet via internet) et la mise en valeur

du patrimoine et de l’histoire du dépar-tement font partie des missions régle-mentaires des Archives départemen-tales, au même titre que la collecte et letraitement des archives publiques et pri-vées. Cette orientation et les actions dediffusion font des Archives départemen-tales, pour le patrimoine écrit, un servicecomplémentaire à la conservation dupatrimoine et à l’archéologie départe-mentale. La mise en ligne progressive desarchives les plus consultées (registresparoissiaux et état civil) représente untournant majeur de la mise à dispositionde la mémoire écrite ou graphique dela Dordogne. Les Archivesdépartementales assurent lacoordination et le suivi desprojets de valorisation numé-rique du patrimoine, au titrede la BNSA (BibliothèqueNumérique du Savoir Aquitain) : fondsPérigord (bibliothèque numérique, livresanciens et/ou rares et ouvrages de réfé-

rence sur la Dordogne), fonds photo-graphiques (800 photos anciennes illus-trant la vie quotidienne en milieu ruralvers 1900), témoignages oraux (raidshippiques au trot attelé, Républicainsespagnols, Juifs durant la 2nde guerremondiale).Sont en préparation plusieurssites Internet spécifiques : • « Mémoire de la Résistance »avec une mise en ligne début 2013de 86 témoignages étudiés, inven-toriés, des dossiers documentaireset le regard d’un artiste photographesur les lieux de mémoire ;

• les Forges de Savignac-Lédrieravec un volet documentaire et unevalorisation de la restauration du lieu ;

• La collecte occitane.Les Archives disposent d’unservice éducatif facilitant ladécouverte et l’accès desdocuments aux collégiens etlycéens, et présentent régu-lièrement des expositions

conçues pour être itinérantes et décli-nées sur leur site internet (rubriqueaction culturelle). n

Archives en ligne... Aux plans cadastraux, tables décennalesd’état-civil et registres paroissiaux d’état-civil (jusqu’en 1902) vont s’ajouter lesrecensements de population (jusqu’en1906), les cahiers de doléances de 1789,l’enquête statistique Brard sur la Dordognedes années 1830 et des fonds iconogra-phiques (cartes et plans), gravures.

...et sur le papierLes Archives publient une revue (« Mémoiresde la Dordogne » dont le prochain numérosera consacré aux « Croquants »), des textesintéressant l’histoire du département etaccueillent le concours des Clochers d’or quirécompense les meilleures monographiesd’histoire locale, sources supplémentairesde connaissance.

http://archives.cg24.fr

Les Archives à livre ouvert !

www.cauedordogne.com

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S emitour Périgord, société d’éco-nomie mixte, gère l’exploitation et

l’animation de sites appartenant auConseil général : les châteaux de Bour-deilles et Biron, le cloître de Cadouin,la grotte du Grand Roc, l'abri de Lau-gerie Basse et le centre d'interprétationde la préhistoire du Thot. La Semitourest aussi propriétaire de Lascaux 2.Première entreprise touristique dudépartement, elle est également ges-tionnaire de sites de séjours.La présidence dela SEM est confiéeà un représentantde l’actionnairemajoritaire, leConseil général,rôle qui revient àJ e a n - M i c h e lL amas s i a ude .André Barbé en est le nouveau direc-teur. Sa première mission : augmenterle nombre de visiteurs des sites emblé-matiques et sur lesquels le Départementinvestit fortement : Biron, Bourdeilles,Cadouin... « Le patrimoine doit êtrevivant. Nos visiteurs ne veulent passeulement voir un site, ils souhaitentqu’on leur raconte une histoire. » D’oùle lancement dès cet été de nouveauxoutils d’aide à la visite : des visioguidesde nouvelle génération et des atelierspédagogiques dont les contenus ontété élaborés avec les services du pôlepatrimoine du Conseil général.

Occitan et langue des signesLes visioguides disponibles sur les troissites ont été conçus en français, mais aussien anglais, allemand, hollandais et espa-gnol. Ces « ipod touch », familiers auxjeunes générations, devraient rapidementtoucher tous les publics : facilité d’utilisa-tion, choix des commentaires brefs oudétaillés, galerie photos... Ils s’adaptentaux particularités de chaque visite : uneversion occitane et un inventaire de la trèsriche collection mobilière pour Bourdeilles,

une vidéo condui-sant la visite enlangue des signespour Biron, une pré-sentation de la res-tauration du site parl’entreprise péri-gourdine SOCRAet une vision à 360°

du cloître pour Cadouin. Parce que c’estun moyen d’intéresser les enfants et aussiparce que c’est une transmission directede l’esprit d’un lieu, Semitour Périgord pro-pose de nouveaux ateliers pédagogiques :les blasons et l’héraldique à Bourdeilles età Biron, la calligraphie et l’enluminure àCadouin. Semitour Périgord propose du10 juillet au 25 août des visites nocturnesdu triptyque Biron, Bourdeilles, Cadouin,et aussi de l’abri de Laugerie Basse et dela grotte du Grand Roc. À Lascaux 2, le vendredi soir, desvisites conférences nocturnes devraientlaisser un souvenir impérissable. n

Le Thot redynamisé

L’espace muséographique (et parc ani-malier) de Thonac constitue aujourd’huile site préparatoire ou complémentaireà la visite de Lascaux. Les ateliers ont été développés avec unsecond mur d’initiation à l’art pariétalet un atelier de fouilles agrandi.

AmbassadeursPour que les habitants et les associationsdes bourgs de Bourdeilles, Biron etCadouin soient les premiers ambassa-deurs de « leur » site, Semitour Périgordleur délivre un passeport qui leur permetd’accéder librement au site lorsqu’ilsaccompagnent des visiteurs.

CommarquePlusieurs sites travaillent en partenariatavec la Semitour Périgord pour leur pro-motion. Ce réseau s’appelle les GrandsSites du Périgord. Il s’agit : des jardinsde l’Imaginaire à Terrasson, des châteauxde Losse, de Fénelon, de Puymartin, deMonbazillac, des jardins d’Eyrignac. Ilssont rejoints cette année par un site quiraconte 15 000 ans de l’histoire deshommes : le château de Commarque.

www.semitour.com

Visioguides, ateliers, nocturnes :Redécouvrez Biron, Bourdeilles, Cadouin, le Thot...

Les sites patrimoniaux du Conseil général

Pour les besoins de sa politique patrimonialeet culturelle, le Conseil général est devenupropriétaire de plusieurs sites et édificesillustrant la richesse et la diversité du patri-moine : forges, ferme, abbaye, châteaux...Il s’attache ainsi à le sauvegarder et à enaccroitre le rayonnement culturel, artistiqueet touristique. L’exploitation touristique de certains sites estconfiée à la société d’économie mixte Semi-tour Périgord, comme les châteaux de Bour-deilles et de Biron, ou l’abbaye de Cadouin.D’autres sites sont animés par des acteursassociatifs locaux : les forges de Savignac-Lédrier, site industriel unique en Europe, (laForme Ronde), la ferme du Parcot (la Doubleen Périgord). Quant au château de Cam-pagne, rétrocédé par l’État (2007), tout enouvrant sa forêt aux sports de pleine nature,il entre dans le projet préhistoire de la valléede la Vézère. Dans le domaine archéologique,l’action départementale porte sur la sauve-garde de sites, par définition fragiles, et enri-chit la connaissance collective. Ces sites n’ontpas vocation à être systématiquement ouvertsau public comme par exemple ceux dédiésà des opérations de recherche : le roc de Mar-sal en forêt de Campagne, l’abri du Squelette(Les Eyzies), la grotte de Jovelle (La TourBlanche).

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LE PÉRIGORD SOLIDAIRE

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LE PÉRIGORD SOLIDAIRE

2020

LE PÉRIGORD SOLIDAIRELE PÉRIGORD SOLIDAIRE

L es ateliers-chantiers (associations)ou les entreprises d’insertion ont

pour mission de préparer le retour àl’emploi ou à une formation des per-sonnes exclues du marché du travail.La pratique encadrée d’une activité,avec en parallèle, un accompagnement

social personnalisé, leur permet deretrouver de la confiance, de réappren-dre à respecter horaires et règles dutravail d’équipe, de résoudre des pro-blèmes personnels ou matériels quiconstituent des freins à l’emploi.Les entreprises d’insertion sont aidées par

l’Etat. Les ateliers et chantiers, avec desfinancements Etat pour les contrats aidés,sont soutenus par le Conseil général.Selon leur activité, ils perçoivent une sub-vention de fonctionnement ou sont aidésdans leurs projets successifs. En 2011,le Département a apporté 4,27 M€ à

L e jardin d’insertion de Question deculture, à Prigonrieux, en produc-

tion bio depuis dix ans, emploie 28salariés en insertion, et livre deslégumes à ses adhérents et aux collec-tivités voisines. Pour utiliser les surplusde production, l’ACI a décidé de selancer dans la production artisanalede soupes stérilisées et pasteurisées :

« Cette activité de transformation estaussi une façon de valoriser le travailde nos salariés. Sur ce créneau, il ya peu de concurrence régionale. Enproposant ces soupes à nos adhérents,à des activités solidaires localescomme le réseau des « Épiceries 24 »,nous restons en cohérence avec notrevolonté de promouvoir le développe-

ment durable. Pour les personnes eninsertion, le laboratoire constitue unoutil de formation supplémentaire, »précise Richard Chollon. n

Question de culture : du jardin aux soupes

Ateliers et chantiers d’insertion :2291 personnes sous contrat en 2011

A ccueillant en permanence 42 personnes en insertion,SAGESS 24, mandatée par le Conseil général,

exerce son activité dans les divers secteurs de Dordognedépourvus d’atelier d’insertion. Connue pour son activité – support de restauration de bâti-ment depuis une quinzaine d’années - SAGESS 24 a élargison champ d’action à la res-tauration du petit patrimoineidentitaire. Didier Gouzeraconte : « Il s’agissait derépondre à un besoin éma-nant des élus locaux. C’esttout aussi mobilisateur pourles personnes en insertionet nous avons l’encadrement technique nécessaire. Nousvenons par exemple de restaurer le lavoir du bourg deSaint-Antoine-Cumond (notre photo). Nous faisons celadepuis plusieurs années, le bouche à oreille et les articlesde presse font notre promotion. Pour la conception, noustravaillons en partenariat avec l’Agence technique dépar-tementale. Et si une partie du travail demande des com-pétences particulières, nous faisons appel aux artisanslocaux. » n

SAGESS 24 : les chantiers du petit patrimoine

Question de culture : 05 53 61 60 13

Sagess 24 : 05 53 04 59 24

L ’Atelier et Chantier d’inser-tion de Boulazac cherchait

un nouveau créneau à explorer.La commune venait de fairel’acquisition de 70 hectares desurface boisée pour en faire unparc urbain rustique. Les deuxprojets se sont croisés, comme

l’explique Daniel Gillet : « Nous avons recruté un formateurtechnique et nous avons obtenu le partenariat du Centre deformation aux métiers de la forêt de Bazas. Pour l’aménage-ment et l’entretien de ce parc boisé, qui ne peut être effectuéqu’avec des méthodes excluant l’intervention de gros matérielsd’abattage, nous employons six allocataires du RSA. Ils vontapprendre les techniques du bûcheronnage doux, débardage,tronçonnage... et suivre les cours à Coulounieix-Chamiers.Leur formation sera validée par un titre professionnel délivrépar le CFPPA de Bazas qui a accepté cette décentralisationd’une formation. Sur le site, nous avons plusieurs années detravail. Avec l’attention portée par les collectivités locales àl’entretien des espaces naturels et le partenariat de la brancheprofessionnelle (CAFSA, Interbois), on peut estimer que lesgens que nous allons former trouveront des débouchés. » n

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Mosaïque : former au « bûcheronnage doux »

Mosaïque : 05 53 35 59 53

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Le grand étang du Nontronnais estl’une des bases de loisirs de pleine

nature en accès gratuit développéespar le Conseil général. 700 personnesen moyenne fréquentent chaque jourles équipements intégrés aux 78 hec-tares d’espaces naturels : village descabanes, restauration, plage équipéeet surveillée, aires de jeux, chemine-ment lacustre, sentiers de randonnéeet de découverte, bac de transporteur,etc…La grande originalité de l’aménage-ment de ce magnifique site naturel –où l’utilisation du matériau bois, noble,souple, démontable, est privilégiée –a été d’intégrer, dès la conception, leséquipements spécifiques au handicap.Il ne s’agit donc pas d’un site mis auxnormes handicap, maisde la conception globaled’un site.Autre aspect remarqua-ble de la démarche vou-lue par le Conseil géné-ral : une collaboration detous les services départe-mentaux concernés,autour du pôle paysageset espaces verts et en amont, uneconcertation avec les associations tra-vaillant auprès des personnes handi-capées (notamment Comité Handi-sport 24, association Valentin Hauy)et avec le comité départemental detourisme.

Ainsi ont été prévus les « tiralo », desfauteuils flottants, un Audioplage® pourque les non voyants puissent se bai-gner en toute sécurité, les Handiqua-tro®, fauteuils tout terrain pour la pro-menade, un système permettantd’accéder aux canoës, boucle magné-tique à l’accueil, une aire de jeux que

les enfants en fauteuil peu-vent utiliser, des pontonsde pêche adaptés, unlivret d’accueil en braille,une formation spécifiquedes surveillants de bai-gnade et des éducateurssportifs, etc…Un accueil des groupesde personnes handica-

pées peut être organisé sur demandepréalable (coordination des sitesdépartementaux : 05 53 06 82 70).Le même type d’équipements est àl’étude pour deux autres sites dépar-tementaux, les bases de loisirs de LaJemaye et de Rouffiac. n

L ’associa-tion de

Be r ge r a c ,agréée pouraccueillir 24pe r sonnesen contrat,est présente sur plusieurs créneaux,des travaux en régie (entretien d’es-paces verts et petits chantiers) au sou-tien logistique pour l’organisationd’événements, de spectacles. Pour seschantiers d’aménagements locaux,Base a choisi une approche durableque présente Jean-Pierre Ditch : «Nousproposons de réutiliser des matériauxqui ont déjà eu une vie. Par exemple,pour rénover la place du bourg deSaint-Agne, nous avons repris lespierres d’un mur démoli à proximité,nous avons installé des bambous issusd’un nettoyage de rivière. Pour lesbancs, plutôt que de penser à des boisexotiques, nous nous sommes tournésvers les scieries de Dordogne qui tra-vaillent le bois local. Avec ce recy-clage de matériaux, nous aidons nosclients à réaliser des économies ver-tueuses, mais il faut absolument quece soit aussi beau qu’avec des maté-riaux neufs. Il faut donc à chaque foisavoir cette réflexion sur ce qui peutremplacer un maté-riau qu’il faudraitacheter. » n

BASE : la deuxièmevie des matériaux

Le Grand Étang de Saint-Estèphe,modèle d’accessibilité

Un équipementcomplet de loisirsaccessible à tous

ces activités d’insertion qui ont touché2291 personnes. Comme les activités dusecteur privé, les Ateliers et Chantiers d’Insertion (ACI) de l’économie solidaire,innovent, expérimentent, cherchent desdébouchés. Quelques exemples présen-tés par les directeurs de ces structures. n

Base : 05 53 58 88 69

Déjà labellisé « tourisme et handicap » et « handiplage », le grand étang de Saint-Estèphevaut au Conseil général le prix 2011 des collectivités accessibles (catégorie espace public)avec « coup de cœur » du jury.

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Pour maintenir la diversité et larichesse des paysages et pour pré-

server le patrimoine naturel (faune,flore, biodiversité), le Départements’est engagé depuis dix ans mainte-nant dans une approche environne-mentale de ses espaces naturels. Cela s’est traduit par la gestion desarbres d’alignement, la suppressiondes herbicides (avec une incitation descommunes à adopter les mêmes pra-tiques), la valorisation des déchetsverts et pour préserver la floraisonnaturelle, le fauchage tardif sur un cer-tain nombre de sites.Avec la mise en œuvre cette année dufauchage raisonné défini par la Direc-tion des Routes et du Patrimoine Pay-sager, il s’agit de mettre fin aux excèsdu fauchage systématique et trop pré-coce qui pénalise le développementdes espèces (fleurs, insectes) et conduità appauvrir les paysages.

Concilier sécurité et environnement

Pourquoi parle-t-on de fauchage rai-sonné ? Parce que chaque interventiondoit être réfléchie. Ce fauchage utile doitconcilier les impératifs de sécurité – lavisibilité des automobilistes et le chemi-nement des piétons – et le cycle de crois-sance des plantes.Cela se traduit concrètement par uneaugmentation progressive de la hauteurde coupe, qui passera de 10 à 15 cm,et surtout par un choix majeur : retarderau maximum la première intervention auprintemps. En effet, l’herbe repousseramoins vite si l’on attend lestade du développement del’épi. Un fauchage moinsfréquent va engendrer unerégulation naturelle : limita-tion de la production desgraminées au profit desplantes à fleurs qui se déve-loppent plus lentement. C’est la hauteur d’herbe atteinte, estiméeà 40 cm maximum dans les zones desécurité, qui déclenchera l’interventiondes services. Il ne devrait y avoir ainsique deux interventions maximum surchaque site pendant la période depousse : fauchage et dégagement de

sécurité avec un débroussaillage autourdes glissières et de la signalisation. L’en-tretien des lisières et le débroussaillageplus important s’effectuant à partir de la mi-août.

Moins de carburant consommé

Ce mode de fauchage, que la Dordogneest le premier Département à systémati-ser, nécessite un matériel adapté et plusperformant qui sera acquis progressive-ment. Il permettra aussi un fauchage effi-cace sous les glissières de sécurité.En contrepartie, le fauchage raisonné

augmente la durée de viede ce matériel qui seramoins sollicité et conduira àune économie de carburantde l’ordre de 20 %. Celalimitera également la pro-duction de déchets verts. Ces mesures sont appli-quées sur l’ensemble du

réseau routier départemental et elles ontfait l’objet d’une information aux com-munes. Pour en mesurer l’efficacité surl’évolution de la biodiversité, la directiondes routes et du patrimoine paysagerobservera l’évolution de huit sites repré-sentatifs de la diversité des paysages enDordogne. n­

Le fauchage raisonné des bords de route

PLANÈTE PÉRIGORD

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Fauchage raisonné et nature protégée : pourquoi et comment le Département adopte une gestion écologiquedes bords de route.

Mettre finaux excès quiappauvrissentles paysages.

Le fauchage raisonné facilite une régulation naturelle au profit des plantes à fleurs qui poussent plus lentement.

ZOOM SUR

Tonte écologiqueAuto-entreprise d’Allas-les-Mines, Toukitonpropose entre autres activités la tonte et le débroussaillage les plus écologiquesqui soient : par l’intervention sur le site de moutons et de chèvres, en liberté ou àl’attache. Parmi les clients de Toukiton, une référence :le site préhistorique de Font-de-Gaume (lesEyzies) qui relève du centre des monumentsnationaux. www.toukiton.fr

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Conférence des énergies

Des ateliersà la rentrée

Le Conseil général a souhaité eneffet associer les habitants à une

réflexion globale sur la diversificationde la production énergétique locale etsur l'amélioration de l'efficacité éner-gétique : filière bois-énergie, méthani-sation, équipements photovoltaïques,éoliennes, géothermie, hydraulique,économies d'énergie et bien d'autresactions pourraient composer des nou-velles politiques locales de diversifica-tion des énergies. Après une conférence ouverte à tousles publics, une première série d'ate-liers thématiques a été organisée àPérigueux (Centre de la communica-tion) d'avril à juin. Une cinquantaine de personnes a prispart à chacune de ces cinq réunions.Un nouveau cycle d'ateliers se dérou-lera dans plusieurs villes de Dordogneà la rentrée. Professionnels, collectivi-tés, associations environnementales,élus et citoyens, tout le monde peut yparticiper. Ces ateliers seront suivisd'un forum de syn-thèse qui présen-tera les orienta-tions retenues. n

L ’Environnement, c’est le « E » dusigle CAUE 24 (Conseil d’Architec-

ture, Urbanisme et Environnement).Dans ce domaine, il s’inscrit dans ledroit fil de la politique des EspacesNaturels Sensibles (ENS) que conduitle Conseil général en lien avec les collectivités locales. La mission du CAUE est d’apporter laméthodologie et les informationsnécessaires aux communes et inter-communalités qui veulent identifier etengager des opérations de conserva-tion, de restauration et de valorisationdes espaces naturels remarquables ouemblématiques.

Le travail réa-lisé par leCAUE s’appuiesur un diagnos-tic écologique de la Dordogne don-nant aux collectivités locales une visiond’ensemble de leur patrimoine naturelet une conscience plus aigüe d’éven-tuelles plus-values environnementalesà exploiter. Ce qui peut lesinciter à saisirou à susciterdes opportuni-tés pour faired’un espacenaturel unezone d’aménagement durable attrac-tive pour le territoire. Il ne s’agit pas en effet de passerd’une certaine méconnaissance deces zones à leur sanctuarisation, maisde les révéler et de les gérer dans lerespect de la Charte de qualité des

ENS, tout en les intégrant aux pro-jets locaux. n

Inciter les collectivités

à valoriserleur patrimoine

naturel

Renseignements : 05 53 06 80 08www.cg24.fr

Renseignements : CAUE :

05 53 08 37 13

Tout savoir sur les espaces naturelsde DordogneLes espaces naturels sensibles et les régionsnaturelles de la Dordogne réunis par le CAUE et le Conseil général dans une mallette de sensibilisation destinée aux élus locaux.

Périgord central, Périgordcristallin, Ribéracois, Bergera-cois, Bessède, Double et Lan-dais... avec ce diagnostic éco-logique des paysages typiquesde la Dordogne, le Conseil géné-ral veut inciter les collectivités àvaloriser les singularités du patri-moine naturel.

En mars dernier, a été officiellement lancée la Conférence départementale des énergies.

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EXPRESSIONS EN PÉRIGORD

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Alors que nous sommes confrontés, ànos portes même, à une recrudescence

de la crise au cœur de la zone euro et quele risque d’embrasement est réel, FrançoisHollande et le Gouvernement de Jean-MarcAyrault ont comme immédiate préoccupa-tion, ce qui suscite évidemment nos inter-rogations, de faire voter dans les 100 joursun nouvel acte de décentralisation au risquede désorganiser à la fois l’État et les collectivités dans une période cruciale.Le Gouvernement socialiste voudrait proté-ger à tout prix ses élus locaux, au détrimentde la défense des intérêts des Français, qu’ilne s’y prendrait pas autrement. Il convient de rappeler qu’en 10 ans lescollectivités locales ont créé 430 000 postesde fonctionnaires hors transferts liés à ladécentralisation et 100 000 rien que depuis2007 accentuant ainsi le décalage avecles efforts d’économies menés par l’État

entre 2007 et 2012. Parallèlement, dansces mêmes collectivités, la pression fiscalequi pèse sur les ménages et les entreprisesaugmentait globalement de 40 % depuis2004.La réforme élaborée en 2010 par le Gou-vernement Fillon visait alors à plus de lisi-bilité avec une clarification des compé-tences de chaque collectivité locale, à plusde démocratie en faisant élire au suffrageuniversel direct les délégués de nos com-munautés de communes, à plus d’efficacitéet d’économie en créant le Conseiller Ter-ritorial.Ce sont ces avancées essentielles qui sontaujourd’hui menacées par le Gouvernementsocialiste qui, comme de coutume, multipliedans un premier temps les structures admi-nistratives redondantes (Ministère de l’éga-lité des territoires, Haut Conseil des terri-toires) comme si le Sénat ne suffisait pas.

Ce sera ensuite la fiscalité locale qui seraitréformée avec la promesse de plus d’auto-nomie fiscale pour les Régions et les Dépar-tements majoritairement de gauche. Cetteannonce intervient au moment où, aucontraire, chaque collectivité devrait parti-ciper aux efforts de réduction de la dette(la Dordogne comme la Corrèze de Monsieur Hollande étant parmi les 5 pre-miers mauvais élèves dans ce domaine). Très vite donc, en matière de décentralisa-tion comme ailleurs, le dogmatisme socia-liste prend malheureusement le pas sur l’in-térêt supérieur du pays et de nosterritoires. n

Décentralisation : un outil au service du Parti Socialiste.Groupe

de l’Union des Démocrates de la Dordogne

Contact : 05 53 02 20 30e-mail :[email protected]

Plusieurs mesures du nouveau gouverne-ment prenant le contre-pied des dogmes

libéraux et européens montrent qu’une autrepolitique sortant de l’austérité est possible.C’est le cas avec l’augmentation du Smic,avec la retraite à 60 ans pour les carrièreslongues, avec les créations d’emplois dansl’Éducation nationale... Un changement réel peut donc être à l’ordredu jour. Tous ceux comme les élus commu-nistes qui ont tant de fois alerté sur la néces-sité de relancer la croissance peuvent y voirle résultat de leurs interventions.Encore faut-il que le changement ne restepas au milieu du gué, mais qu’il ose franchirle pas d’une véritable transformation de lasociété en totale rupture avec le libéralisme

qui a fait tant de dégâts sous le précédentpouvoir.C’est particulièrement nécessaire pour lescollectivités locales et la décentralisation.Elles peuvent et doivent concourir à unevéritable démocratisation des institutionsde la République qui en ont bien besoinpour retrouver de la crédibilité auprès descitoyennes et des citoyens.Cela nécessite de leur accorder les moyensfinanciers nécessaires pour faire face auxconséquences de la crise et du chômagepour les familles, pour mener de véritablespolitiques sociales de proximité, pourconforter leur rôle de premiers investisseurspublics, pour rapprocher au maximum lesdécisions et les gestions des populations

concernées et mettre en place une démo-cratie participative favorisant l’interventioncitoyenne.Ces changements permettront de redonnerle pouvoir à notre peuple et de le réconcilieravec la politique et les affaires publiquesdont il a été trop longtemps écarté.Les élus communistes et républicains auConseil général de la Dordogne sont enga-gés dans la nouvelle majorité pour le paysissue des élections présidentielles et légis-latives. Par leurs propositions et leursactions, ils contribueront à l’avancée deces changements. n

C’est donc possible ?Groupe communiste

Contact : 05 53 02 20 31e-mail : [email protected]

La décentralisation, héritage dont la gauchedoit être fière, peut être considérée, car

elle concerne tous les sujets politiques, commela mère de toutes les réformes. Nous l’avonsdémontré, les collectivités locales ont créé denouveaux services publics de proximité. Ellesont également pu apporter de nouvellesréponses en matière d’économie, d’environ-nement, de transport, d’enseignement oud’accès aux nouvelles technologies.Aujourd’hui, les défis sont importants et faceà la crise économique les collectivités localesvont jouer un rôle majeur car les Français,en confortant la victoire de François Hollande

par une majorité de gauche à l’AssembléeNationale, ont fait à nouveau le choix de ladécentralisation et bien sûr du changement.C’était vital, il nous fallait un Etat fort quiimpulse, relayé par des collectivités territo-riales efficaces, autonomes, pourvues demoyens et respectées. Sur le plan de l’effi-cacité, il est bon de rappeler que la décen-tralisation a fait ses preuves. Les collectivitéslocales réalisent les ¾ de l’investissementpublic au profit de la croissance nationaleet leur dette ne représente que 10 % de ladette publique globale. Aujourd’hui, enfin,les conditions sont réunies pour la mise en

œuvre et l’application des réformes de chan-gement portées par le Parti Socialiste. Cette reconnaissance du rôle essentiel descollectivités locales est aussi une chance pournotre démocratie territoriale. Il fallait restaurerla confiance entre l’État et les élus locaux quiagissent chaque jour avec une grande effi-cacité face aux attentes de nos concitoyens. Le respect des élus c’est d’abord et avant toutle respect du peuple ! n

Groupe Socialiste et Apparentés

Contact : 05 53 02 59 07e-mail : [email protected]

La décentralisation, mère de toutes les réformes.

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AU RYTHME DU PÉRIGORD

Dans la roue de Lawrence d’Arabie

À Saint-Michel de Montaigneles 22 et 23 septembre

La découverte de la maison de Montaigne futune des grandes émotions du jeune Lawrence.C’est autour du château et dubourg de Saint-Michel-de-Mon-taigne que le service tourismedu Conseil général organiseun week-end d’animation pourdécouvrir le circuit Lawrenced’Arabie : parcours cyclofamilial sur un terrain facile,rando dans la roue de Law-rence d’Arabie, animationsautour du vélo, interventionsculturelles, randonnée pédes-tre, etc. Les festivités se termineront au lac deGurçon où une caravane de cyclos partie deChâlus rejoindra les randonneurs.www.randonnee-dordogne.com

Les 10 ans de « Randonnée en fête »

Animation proposée par le Conseil général,avec le soutien des acteurs locaux (associations,communes, offices de tourisme) et des comitésdépartementaux de randonnée, « Randonnéeen fête » atteint cette année son 10e anniversaire,avec 72 parcours proposés d’avril à octobre.Le programme ne cesse de s’étoffer avec desbalades nocturnes, des sorties cyclos et VTT,équestres. Dernier rendez-vous le 27 octobre àMontignac avec la randonnée du Pôle Interna-tional de la Préhistoire. Le carnet programmeest disponible dans tous les offices de tourisme.

Le premier bâton de randonnée numérique

Présenté à Bergerac en 2011 lors de la 21e uni-versité d’été du tourisme rural, ce premier bâtonde randonnée « Lo Caminaire » est une innova-tion mise au point par la Confrérie des Bâtonsde Saint-Laurent-des-Bâtons et le Conseil général.Il est équipé de QR Codes qui permettent auxrandonneurs d’avoir accès, via leur smartphoneou iphone, à toutes les informations dont ils ontbesoin pour se déplacer, visiter... Sur son sitedédié à la randonnée (www.randonnee-dor-dogne.com), le Conseil général met à dispositiondes randonneurs toujours plus d’informationstéléchargeables gratuitement. Pour les personnesrandonnant avec un GPS, il propose des fichiersdes sentiers balisés. Jouant la carte des réseauxsociaux, le site permet aux marcheurs d’échan-ger des informations, de partager des photos...

Après les itinérances sur les pas des pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle, le Département ouvre un nouveau circuit cyclo reprenant l’itinéraire de Lawrence d’Arabie.

L awrence d’Arabie est un personnage historique, presque légen-daire, à la fois archéologue, officier, espion, aventurier et écrivain.

Connu aussi pour avoir inspiré l’un des plus célèbres films de l’histoiredu cinéma. Mais Thomas Edward Lawrence fut d’abord un jeune étu-diant anglais, passionné d’histoire, sillonnant la France à vélo pourdécouvrir châteaux et sites historiques. En 1908, il se rend de Castillon-la-Bataille (Gironde) à Châlus (Haute-Vienne), où est mort le roi Richard Cœur-de-Lion pour fêter ses 20 ans.À partir des lettres de TE Lawrence, de son itinéraire, tel que l’a recons-titué l’écrivain Guy Penaud (« Le Tour de France de Lawrence d’Arabie »,Éditions de la Lauze), les services du Département* ont créé cette nou-velle itinérance thématique. Elle part de Saint-Michel-de-Montaigne(lire encadré), remonte la vallée de l’Isle jusqu’à Périgueux, rejointHautefort puis la route « Richard Cœur de Lion ». Soit 240 km depetites routes, souvent peu fréquentées. Ce circuit fera l’objet de supportsde communication spécifiques (dépliants, QR codes pour smartphone,téléchargement). Conçu dans un souci de promotion touristique - il devrait intéresser laclientèle anglaise - il prend appui sur les gares desservies par les TrainsExpress Régionaux. Cette itinérance doit contribuer à développer l’offred’accueil pour les randonneurs dans les hébergements touristiques.Mêlant loisirs sportifs, découverte et culture, les itinéraires à thèmeélargissent la palette touristique de la Dordogne. Les cyclotouristes quiprendront la roue de Lawrence d’Arabie, partageront ses impressions,ses émotions. Ils découvriront également ce qu’était le cyclotourismebalbutiant du début du XXe siècle, l’état des routes, la façon dont onvoyageait, réparait les crevaisons, etc. n

*Le circuit Lawrence d’Arabie a été développé par le service tourisme, l’Agence culturelleet le comité départemental du tourisme

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Château de Bridoire,le retour

A u cœur du Bergeracois, près du château de Monba-zillac, dans un site de vallons verdoyants, en surplomb

d’une route étroite, se dresse l’impressionnante muraille. Classé monument historique, le château fut une place-forteimportante : en témoignent les éléments les plus massifsqui datent du XVe siècle. Il fut agrandi au XVIIe, puis au XIXe

sous l’impulsion de la famille de Foucauld (le père Charlesde Foucauld y a dit quelques messes) il retrouva de l’am-pleur tout en conservant l’esprit et l’authenticité du lieu.Bridoire est, depuis le 13 septembre 2011, la propriétéde Catherine et Jacques Guyot. Eux aussi ont une histoire :Jacques Guyot a été, avec son frère Michel qui en est tou-

jours le propriétaire, à l’origine de la renaissance du célè-bre château de Saint-Fargeau. Puis Jacques Guyot a res-tauré le château de la Ferté-Saint-Aubin, dont il a fait lesite le plus visité du Loiret (50 000 visiteurs). C’est aussila famille Guyot qui est à l’initiative de ce pari fou qu’estla construction, avec les techniques d’époque, du château-fort de Guédelon en Bourgogne.Il fallait sans doute cette passion, et cette expérience,saluées par de nombreux prix du patrimoine, pour venirau secours de Bridoire. Un château magnifique certes,immense aussi, mais laissé à l’abandon, squatté, vanda-lisé : pas une porte, une fenêtre, une boiserie n’y a résisté...

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1er juillet 2012 : après trente ansd’abandon et neuf mois de travaux, le château de Bridoire ouvre ses portes au public.

Aux confins du Périgord et del’Agenais, la masse du château

de Biron, l’une des quatre baronniesde l’ancienne province, domine le pay-sage.Liés à l’histoire des Gontaut-Biron pen-dant huit siècles qui se lisent encoredans la pierre, l’édifice monumentalet son étonnante juxta position demonuments constituent un phare pourle tourisme de la Dordogne. Avec lecloître de Cadouin, l’abbaye de Saint-Avit-Sénieur, le château de Biron estau cœur d’un programme « sitesmajeurs d’Aquitaine » (lire le « Dos-sier » de ce numéro). Propriétaire du

Château où il conduit d’importants pro-grammes de restauration, le Départe-ment a choisi d’en faire l’écrin d’ex-positions événements d’artcontemporain, confrontant l’éternitéde la pierre aux créations d’artistesd’aujourd’hui qu’il est enrichissant dedécouvrir dans un tel environnement.L’exposition 2011 rend hommage autalent universel d’Agustín Cárdenas,dont l’œuvre se situe à la jonction dessculptures américaine, africaine eteuropéenne. Cárdenas est considéré comme l’undes pères de la sculpture moderne.Styles, inspirations, matériaux ont

Agustín Cárdenas, artiste cubain qui vécut longtemps en France, compte parmi les sculpteurs majeurs du XXesiècle. Cinquante de ses œuvres sont présentées à Biron.

Les sculptures d’Agustín Cárdenas

© H. Cartier-Bresson

AU RYTHME DU PÉRIGORD

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« Nous nous considérons comme des artisans du patri-moine. L’État nous a vendu le château sur notre projet derestauration et d’ouverture au public. Pour nous, c’estcomme une délégation de service public », souligne Cathe-rine Guyot.Dans la longue nuit traversée par le château, il y eut heu-reusement la lumière apportée par les bénévoles de l'as-sociation historique du Château de Bridoire qui a militépour la sauvegarde du site et maintenul’intérêt du public.« On ressent une véritable impatience.Nous avons ouvert les portes de Bri-doire aux Journées du Patrimoine etlors de cette ouverture informelle, lechâteau a reçu 3 000 personnes »,confirment les propriétaires quis’étaient donné le challenge de restau-rer et remeubler toutes les salles du rez-de-chaussée pour les ouvrir à la visitedès le 1er juillet. Pari tenu. Les visiteurs vont découvrir desparquets restaurés, des carrelages reposés, des boiseriesreconstituées, des ouvertures réparées. Un effacement minu-tieux des années de saccage ! En complément, un petitaperçu des pièces du premier étage témoignera de l’étatdans lequel se trouvait le château...

Bridoire, pour jouer avec l’histoireMais, ouvrir un château ne suffit plus : « Il est nécessaireaujourd’hui de trouver une identité qui soit suffisammentattractive. Nous avons choisi de présenter le Jeu, sous toutesses formes, à travers l’Histoire. Un campement de jeuxmédiévaux, des jeux traditionnels dans la cour, des jeuxde société dans les salles, des jeux d’écriture et d’espritaussi. On ne se contentera pas de regarder ces jeux qui

témoignent d’époques anciennes, lesvisiteurs, autant les adultes que lesenfants, pourront y jouer. Toutes cesanimations auront un fond historique. »Circuits d’œnotourisme pour faire lelien avec le vignoble proche, aire depique-nique et de repos dans laseconde cour, boutique de produc-teurs feront aussi du château un lieuà vivre. Autre étape envisagée, l’ac-cueil des groupes scolaires en 2013.

Les nouveaux hôtes de Bridoire veulent s’inscrire dans ledéveloppement touristique du Bergeracois en apportant unsite supplémentaire, et différent, au pays de Cyrano : « Unchâteau est le symbole d’une histoire écrite par le terroirqui l’entoure. On aimerait que le château sauvegardé etrestauré devienne une fierté pour la Dordogne. » n

évolué, mais sa sculpture a toujoursconservé son mystère, sa poésie, ainsiqu’une forme de dynamisme et une sen-sualité toute latine. Il a excellé succes-sivement dans le travail du bois, de lapierre – le marbre en particulier – etdu bronze, maîtrisant pleinement, àl’image d’un peintre, l’art de la lumière. C’est en 1955 qu’Agustín Cárdenasquitte Cuba, où il est né en 1927. Ils’installe à Montparnasse et rencontreAndré Breton qui lui offre dès 1956de participer à une exposition.Jusqu’en 1997, Cárdenas participe àune centaine d’expositions degroupes, et trente quatre expositionspersonnelles lui sont consacrées. À partir de 1968, il vit et sculpte régu-lièrement à Meudon-Bellevue etNogent-sur-Marne. Ses cinq fils nais-sent en France. Cárdenas a égalementtravaillé au Canada, en Autriche, auJapon, en Israël, en Corée et surtouten Italie, à Carrare, où il sculpte lemarbre, et à Pietrasanta, où sont fon-

dues ses sculptures de bronze. En1994, il repart pour La Havane où ilmeurt en 2001.Une cinquantaine d’œuvres sont pré-sentées à Biron. Bois noirs et blancs,bronzes, marbres noirs de Belgique,marbres blancs de Carrare illustrent larichesse de l’art de Cárdenas. Lesœuvres monumentales dialoguentavec les espaces extérieurs, les formatsmoyens et plus réduits habitent lesvolumes des salles historiques. Une telle exposition permet aussi decroiser les publics, amateurs d’art,d’histoire ou d’archi tecture, cinéphilessur les traces des tournages célèbresqui ont lieu dans ces murs, familles atti-rées par les ateliers pédagogiques pro-posés par Semitour Périgord, prome-neurs bien inspirés... n

Au château de Biron, depuis le 23 juin

et jusqu’au 16 septembre. Tél. : 05 53 63 13 39

La femme au chewing-gum

À découvrir en visite libre (visite guidée possible pour les groupes) dès cet été (tous les jours de 10h à 19h) à Ribagnac, à 12 km au sud de Bergerac.

www.chateaudebridoire.com

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Couverture : Couché brillant sans bois 150g/m2

Dépôt légal : 3e trimestre 2012N°ISSN : 1779-0700