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ETUDE DES RESSOURCES ET DES POPTENTIALITES

MELLIFÈRES POUR LA RÉHABILITATIONET LA PRESERVATION DE L’ABEILLE SAHARIENNE

DANS LE VERSANT SUD DU HAUT ATLAS

CONSERVATION DE LA BIODIVERSITEPAR LA TRANSHUMANCE DANS LE VERSANT

SUD DU HAUT ATLAS (CBTHA)

PROJET MOR / 99 / G 33 / A / 1 G / 99

CONSERVATION DE LA BIODIVERSITEPAR LA TRANSHUMANCE DANS LE VERSANT

SUD DU HAUT ATLAS (CBTHA)

PROJET MOR / 99 / G 33 / A / 1 G / 99

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Projet Transhumance & BiodiversitéHay Al ouahda Villa 32 - Ouarzazate 45 000

Tél. : 044 88 75 00 - Fax : 044 88 75 04 mail : [email protected]

Cette étude a été réalisée pour le compte du projet Transhumance & Biodiversité par :Le bureau d’étude

Soutien à l’Environnement Naturel et Social (SENS)

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1. Introduction 1. L’apiculture est définie comme étant l’art autant que la science de l’élevage et des soins

à donner aux abeilles en vue d’obtenir de leur travail dirigé, la pollinisation, le miel, les paquets d'abeilles, la cire, le pollen, la gelée royale, principaux produits des ruches. Elle fait appel à un large éventail de connaissances dépendant de multiples disciplines à savoir : la biologie, la microbiologie, la médecine vétérinaire, la pharmacologie, la chimie, la physique, les mathématiques, la météorologie, l’économie administrative, la géographie locale et régionale, droit, législation, etc. Les techniques apicoles de l'élevage et la gestion du cheptel peuvent varier selon les produits recherchés (la pollinisation, le miel, les paquets d'abeilles, la cire, le pollen, la gelée royale, le propolis). 2. Au Maroc, l'apiculture est un élevage ancestral. Elle a toujours revêt une grande

importance sur le plan socio-économique, compte tenu des conditions climatiques et de la flore importante favorable à son développement. Les estimations potentielles de production de miel dans notre pays s’élèvent à 10000t/an. Les productions actuelles ne sont pas connues. Cependant, les estimations anciennes précisent que la production annuelle au Maroc varie de 3000 à 3500t/an. Selon des statistiques des années 80, le secteur traditionnel domine en effectif des ruches avec 80% et la production de miel varie de 3 à 6 Kg par ruche en comparaissant avec la ruche moderne dont la production de miel varie de 25 à 30 Kg lors des bonnes années. Cependant, de nombreuses personnes continuent à considérer le miel comme médicament et n'en consomment que rarement. A titre de comparaison, les Allemands consomment en moyenne 1,300 kg par an et par habitant alors que les Marocains ne dépassent guère 120 g par an et par habitant. 3. Le versant sud du haut Atlas est traditionnellement connu par ses richesses en plantes

mellifères ce qui a favorisé, au fil des années, le développement, d'une apiculture adaptée à son environnement local. Depuis les dernières décennies, l’apiculture est devenue, comme dans le reste du royaume, une des activités agricoles qui peut participer à l’amélioration des revenus de l’agriculteur. Par le passé les élevages, dans la zone, étaient constitués exclusivement par une race locale. Les différents événements qui ont sévi dans la région: traitement anti acridienne cyclique, sécheresse durant plusieurs années, l'introduction de la varroase..., ont conduit à la mortalité d'un grand nombre de ruches engendrant ainsi une sérieuse menace pour la perpétuité de la race. Le nombre des effectifs a fortement diminué, que les apiculteurs ont été dans l'obligation, ces dernières années, d'acheter des ruches de l'extérieur afin de reconstituer leur cheptel ou pour créer de nouvelles unités de production apicoles. Ces introductions en masse de colonies de l'abeille noire risquent de prendre de l'importance car les élevages sont généralement fait dans les ruches modernes ce qui a facilité la mobilité des ruches et leur multiplication. Ces pratiques d'introduction de l'abeille noire entraîne une menace sérieuse de disparition de la race locale: Apis mellifica sahariensis ». 4. C'est pour cette raison que le projet « Conservation de la Biodiversité par la

Transhumance dans le Versant Sud du Haut Atlas » a inscrit la réhabilitation et la préservation de l'abeille saharienne dans ces activités. Cet intérêt est justifié par la menace de disparition qu'en cours cette race. Celle-ci se caractérise par une aire de répartition englobe tout le sud marocain et algérien. Elle est connue localement par l’abeille jaune. Cette abeille est reconnue par des généticiens de réputation mondiale et la classent parmi les meilleures abeilles du monde de par ses qualités qui sont : La douceur, la prolificité, la précocité, l’aptitude extraordinaire à la récolte du nectar et du pollen et l’acclimatation facile

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sous des conditions climatiques difficiles. Malheureusement, cette espèce est en déclin suite à l'impact de nombreux facteurs dont la lutte anti-acridienne des années 1980 et les maladies, principalement la varroase d'où l'intérêt accordé par le projet. 5. Ainsi, au vu de ces qualités et des différentes contraintes auxquelles cette race est

confrontée et qui la menacent de disparition, le projet s’est engagé à réaliser la présente étude qui cible non seulement l’amélioration du secteur dans la zone mais également la réhabilitation et la préservation de la race saharienne. Or, cette préservation ne peut être durable sans l’aménagement et la préservation des ressources mellifères afin de permettre aux apiculteurs une production convenable les incitants ainsi à préserver l’espèce et à valoriser les ressources naturelles locales.

2. Objectifs du projet

2.1. Objectifs globaux

• Conserver la biodiversité dans le paysage productif du versant sud du Haut Atlas grâce à la réhabilitation de la transhumance ;

• Intégrer la conservation de la biodiversité en même temps dans les programmes principaux (ligne de base) et dans la culture et les pratiques locales ;

2.2. Objectifs immédiats

• Concevoir des plans intégrés de conservation de la biodiversité et de gestion durable ;

• Mise en œuvre des plans intégrés de conservation de la biodiversité et de gestion durable

• Offre d’incitations pour la conservation de la biodiversité et la transhumance ; • Intégration des questions de biodiversité dans le débat politique aux niveaux

provinciaux et nationaux,

2.3. Objectifs de l’étude

• Identifier les apiculteurs de la zone du projet et préciser leur localisation, • Proposer des techniques de développement et de restauration et réhabilitation

des éléments de la biodiversité végétale et écosystémique et notamment les ressources et potentialités mellifères ;

• Elucider les potentialités de la race locale à travers un diagnostic participatif avec les apiculteurs qui exercent actuellement ou ayant exercé dans le passé;

• Mettre au point un programme de sauvegarde de la race saharienne ; • Fournir les recommandations nécessaires pour améliorer la productivité apicole

dans la zone du projet ; • Mettre en place un calendrier de transhumance apicole dans la zone du projet en

fonction de la carte mellifère élaborée dans la présente étude ; • Elaborer un programme en précisant les conditions nécessaires pour réhabiliter et

préserver la race saharienne, • Définir un module de formation destiné aux jeunes apiculteurs

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3. Rappels méthodologiques 6. Pour réaliser ces objectifs, la méthodologie de l’étude s’est basée sur trois aspects

fondamentaux : 1. L’identification des apiculteurs et la situation actuelle de l’apiculture dans la

zone du projet. Cette identification a été réalisée à travers une enquête auprès de tout les CR de la zone du projet.

2. L’identification et l’évaluation des ressources et potentialités mellifères de la

biodiversité végétale de la zone du projet. Cette partie a donné lieu à l’élaboration d’une carte des ressources et des potentialités mellifères. Elle a été réalisée grâce aux tournées sur le terrain au niveau de chaque écosystème et durant les périodes de présence de la végétation;

3. Le diagnostic apicole a été réalisé à l’aide de la participation de nombreux

apiculteurs et a concerné les thèmes suivants:

i. L’état actuel de la race saharienne et son importance dans l’élevage apicole dans la zone du projet ;

ii. L’évaluation du cheptel apicole de la zone du projet (races, conduites, productivités, contraintes et potentialités) ;

iii. Le niveau de technicité et du savoir-faire des apiculteurs dans les domaines des techniques apicoles, dans la valorisation et l’exploitation des potentialités mellifères ;

7. A la lumière des résultats et données de ces trois aspects, des recommandations ont

été élaborées pour : • Un schéma de restauration et la valorisation des ressources et

potentialités mellifères de la biodiversité végétale et écosystémique ;

• Un plan de développement de secteur apicole, de réhabilitation

et de sauvegarde de l’abeille saharienne dans la zone ; 8. Le présent rapport regroupe les résultats et l’analyse des données obtenues. Il

comprend, en plus des annexes, trois parties :

1) Une première partie donne un aperçu sur le milieu et présente les plantes mellifères en précisant de leurs dates de floraison,

2) Une synthèse et une analyse des résultats du diagnostic participatif

et de l’enquête,

3) Les conclusions avec les recommandations qui constituent le programme de la sauvegarde de la race locale et les premiers éléments stratégiques pour la mise en place de ce programme.

4. Milieu physique 9. Avant d’aborder les potentialités végétales mellifères, une présentation succincte du

milieu physique de la zone d’étude s’avère nécessaire. En effet, la diversité, la répartition et

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l’importance des potentialités mellifères, ainsi que l’exploitation et la valorisation de telles ressources sont essentiellement régies par les conditions bio-écologiques du milieu. 10. Du point de vue géographique, la zone du projet offre trois secteurs qui sont du Sud au Nord :

- La portion occidentale du revers Nord du massif du Saghro, - Les plaines et plateaux situés entre Ouarzazate à l’Ouest et Boumalne à l’Est, ainsi

que le Plateau d’Azaghar n’Yguer, - Le revers Sud de la portion occidentale du Haut-Atlas Oriental, comprenant

d’Ouest en Est les massifs de l’Anrhimer, du M’Goun et du M’Korn.

4.1. Géomorphologie - géologie

11. Correspondant au prolongement oriental de la chaîne de l’Anti-Atlas, le Saghro se présente comme un massif lourd, à relief très accidenté mais très peu vigoureux au niveau des sommets bien pénéplanés. Il est constitué d’une multitude de sommets arrondis dont le plus haut dans la partie envisagée ici, culmine à 2544 m d’altitude, sachant que le Pic du Saghro (2712 m) est situé à l’extérieur de zone d’étude. Le relief est sillonné par de nombreuses vallées dont certaines sont très encaissées, avec des fonds s’abaissant jusqu’aux environs de 900 m d’altitude. Du point de vue géologique, le Saghro date du Précambrien avec un matériau ancien et dominé par des roches cristallines, volcaniques dans la partie axiale, gréseuses, schisteuses et conglomératiques sur les bordures.

12. Les plaines et les plateaux s’étendent d’Ouest en Est entre le Haut-Atlas au Nord et le Saghro au Sud. Ceux correspondant à la dépression de Ouarzazate s’insèrent entre 900 et 1700 m d’altitude ; quant aux Hauts Plateaux de l’Azaghar n’Yguer, ils occupent la frange altitudinale comprise entre 1700 et 2000 m. Leurs formations géologiques s’apparentent à des dépôts sédimentaires alluvionnaires et colluvionnaires datant du Quaternaire. Ces plats paysages sont découpés par de nombreux oueds descendant du Haut-Atlas.

13. Offrant un relief imposant par ses très hautes altitudes, la portion occidentale du Haut-Atlas Oriental culmine au pic du M’Goun qui atteint 4068 m. De nombreux autres sommets de la ligne de crêtes dépassent 3000 m. D’âge essentiellement du Jurassique, cette portion de la chaîne est fortement plissée et creusée de profondes vallées dont certaines offrent des gorges spectaculaires. Ces massifs sont essentiellement calcaires, mais s’observent par endroits des faciès de schistes, de grès argileux rouges, de basaltes doléritiques.

4.2. Hydrologie

14. Trois importants oueds permanents drainent la zone d’étude :

• Assif Tessaout prend naissance sur le revers Nord-Ouest du massif du M’Goun et se jette dans oued Oum er-Rbia.

• Assif M’Goun a ses sources qui jaillissent du flanc Nord-Est du même massif montagneux. Au niveau de Kelaa Mgouna, il rejoint Assif Dadès.

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• Provenant du Haut-Atlas Oriental, Assif Dadès traverse la zone d’étude d’Est en Ouest pour se jeter dans Oued Draa au niveau du Barrage Mansour ed-Dahbi.

15. Quant aux autres zones humides, il y a lieu de signaler en plus de la retenue artificielle du Barrage Mansour ed-Dahbi, le Lac Tamda n’Anrhimer.

4.3. Bioclimats – étages de végétation

16. Située entre les domaines saharien au Sud et méditerranéen au Nord, mais bénéficiant des hautes altitudes, la zone d’étude présente une large gamme de variantes climatiques. Cependant, les données climatiques sont très rares, fragmentaires et incomplètes ; et elles ne concernent que les basses altitudes (Tabl. 1).

17. Les moyennes annuelles des précipitations sont en général inférieures à 100 mm dans la zone Ouarzazate-Skoura. Elles se situent entre 100 et 200 mm pour les autres portions du secteur des plaines et plateaux. Sur le flanc Nord occidental du Saghro, elles doivent augmenter avec l’altitude pour atteindre au plus 300-350 mm vers le sommet de ce massif. Quant aux précipitations sur le Haut-Atlas, la présence de certaines espèces parmi les Xérophytes épineux indique que les moyennes annuelles pluviométriques sont nettement supérieures ; elles peuvent atteindre 700 à 900 mm au niveau de la tranche altitudinale comprise entre 2500 et 3500 m du revers Nord du M’Goun ; alors que de telles valeurs ne dépassent guère 300 à 400 mm au niveau des 1800-2000 m des piémonts Sud de ce massif.

18. Si les plaines, les plateaux et le Sghro ne connaissent pratiquement pas d’enneigement, sur les hautes altitudes du M’Goun dépassant les 2500 m, la neige offre une importance considérable. Ici, l’enneigement se produit d’une façon ± interrompue entre Octobre et Mai.

Tableau 1 : Données climatiques pour quelques stations de la zone du Projet. SERIE 1925-49 SERIE 1933-63 STATIONS ALTITUDE

m P mm M °C m °C Q2 P mm M °C m °C Q2

M’Semrir 2100 213 32,4 -4 20,4 232 34,2 -3,1 22,7

Boumalne Dadès 1585 107 36 1 10,5 177 35,4 1 17,7

Kelaa Mgouna 1455 - - - - 165 37,8 1,2 15,4

Ouarzazate 1135 78 39,4 1 6,9 119 39,5 1,4 10,6

Skoura 1225 75 39 1 6,7 110 39 1 9,9

Tinerhir 1340 87 38 0,3 7,9 135 38 0,3 12,2

19. Du point de vue des bioclimats et de la zonation altitudinale de la végétation (Carte 1 : Etages et Séries de végétation), la zone d’étude offre les étages de végétation qui se succèdent de bas en haut :

- Le Thermosaharien Saharien, tempéré et en partie frais: 900 - 1 200 m,

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- Le Thermoméditerranéen Saharien et Aride, tempéré et frais: 1 200 - 1 400 m,

- Le Mésoméditerranéen Aride et Semi-Aride frais : 1 400 – 1 800 m,

- Le Supraméditerranéen Semi-Aride et Subhumide froid : 1 800 – 2 200 m,

- Le Montanoméditerranéen Semi-Aride et Subhumide très froid : 2 200 – 2 700 m,

- L’Oroméditerranéen Semi-Aride et Subhumide extrêmement froid :

. Horizon inférieur : 2 700 – 3 200 m,

. Horizon supérieur : 3 200 – 4 068 m.

4.4. Sols 20. Les grands types de sols dans la zone du Projet sont polycycliques :

- Sols non évolués, ou peu évolués, Lihosols, Régosols : Thermosaharien, Thermoméditerranéen, Oroméditerranéen supérieur ;

- Sols marrons, Rendzines : Mésoméditerranéen ;

- Sols rouges fersialitiques : Supraméditerranéen, Montanoméditerranéen ;

- Rankers, Eboulis,… : Montanoméditerranéen, Oroméditerranéen inférieur.

5. Flore et végétation 21. La zone du Projet offre une biodiversité végétale très riche. En effet, même si elles sont bien avancées dans cette zone, les investigations phytotaxinomiques et phytosociologiques nécessitent encore un travail laborieux pour préciser certains aspects relatifs à ces domaines.

22. La flore cultivée est également assez diversifiée. Mais le travail de l’inventaire de la biodiversité relatif à ce sujet est assez complet.

5.1. Flore 23. D’après une première évaluation, la Flore de la Zone du Projet compte plus de 1 100 espèces de plantes phanérogames, dont plus du quart seraient endémiques (cf Etude des Sites-Clés). Ce taux d’endémisme augmente considérablement avec l’altitude pour atteindre un maximum vers les plus hauts sommets de la zone d’étude. En effet, de toute la chaîne du Haut-Atlas Oriental, les massifs de l’Anrhimer, du M’Ggoun, du Jebel M’Korn et du Rat représentent la portion floristiquement la plus riche. Le nombre d’espèces endémiques est ici plus élevé que partout ailleurs.

24. L’origine de cette Flore est diversifiée. Elle est bien dominée par les éléments méditerranées sur les flancs et les sommets des montagnes du M’Goun et du Saghro. A l’inverse, ce sont les éléments saharo-sindiens (Notoceras bicorne, Cleome amblyocarpa, Salvia aegyptiaca, Calotropis procera,…) qui dominent aux niveaux du Thermosaharien et du Thermoméditerranéen. A côté de ces derniers, s’observent aussi des éléments de souches

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euro-sibérienne (Hedera helix, Gentiana verna, Gentiana ciliata,…), irano-touranienne (Pistacia atlantica, Rhus tripartitus, Fraxinus xanthoxyloides, Hamada scoparia,…), tropicale (Maytenus senegalensis,…), macaronésienne (Odontospermum odoratum, Linaria sagittata,…) et endémique.

5.2. Groupements végétaux

25. Nous n’avons pas l’intention de présenter ici une synthèse des travaux des résultats des travaux phytosociologiques mais simplement citer les principaux groupements végétaux et leurs valeurs phytodynamiques au sein des séries de végétation auxquelles ils se rattachent. Au niveau de chaque groupement végétal, seront citées les plantes jouant le plus grand rôle dans l’organisation des structures végétales, soit par leur phytomasse, soit par le nombre de leurs individus présents. Parmi les plantes dominantes et organisatrices, nous allons identifier celles qui offrent les potentialités mellifères de la végétation en place. Pour apprécier l’importance de ces rôles, nous utilisons les indices d’abondance-dominace et de sociabilité (cf Note méthodologique).

5.2.1. Thermosaharien (900 à 1200 m) :

26. Série thermosaharienne à Acacia raddiana & Zizyphus lotus :

- Groupement à Acacia raddiana & Zizyphus lotus : Acacia raddiana, Zizyphus lotus, Artemisia inculta, Withania adpressa, Lavandula mairei, Convolvulus trabutianus, Farsetia hamiltonii, Farsetia aegyptiaca, Anvillea radiata, Fagonia zilloides, Pergularia tomentosa, Launaea arborescens, Salvia aegyptiaca, Calotropis procera, Caylusea hexagyna,…

- Groupement à Zizyphus lotus & Retama sphaerocarpa : Zizyphus lotus, Retama sphaerocarpa ,Ononis angustissima, Peganum harmala, Zilla macroptera, Antirrhinum ramosissimum, Lavandula mairei, Caylusea hexagyna, Morretia canescens, Hamada scoparia,…

- Groupement à Zizyphus lotus & Rhus tripartitum : Zizyphus lotus, Rhus tripartitum, Convolvulus trabutianus, Withania adpressa, Periploca angustifolia, Warionia saharae, Matthiola maroccana, Reseda villosa, Cleome amblyocarpa, Boerhavia verticillata, Fagonia isotricha,Ormenis eriolepis, Reseda luteola,…

- Groupement à Rhanterium adpressum & Fagonia zilloides : Rhanterium adpressum, Fagonia zilloides, Zilla macroptera, Euphorbia calyptrata, Caylusea hexagyna, Farsetia hamiltonii, Linaria aegyptiaca,…

- Groupement à Hamada scoparia : Hamada scoparia, Anabasis oropediorum, Farsetia hamiltonii, Farsetia aegyptiaca, Fagonia isotricha, Ormenis eriolepis, Reseda luteola…

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5.2.2. Thermoméditerranéen (1200 à 1400 m) :

27. Série thermoméditerranéenne à Rhus tripartitum & Zizyphus lotus :

- Groupement à Zizyphus lotus & Rhus tripartitum : Zizyphus lotus, Rhus tripartitum, Withania adpressa, Periploca angustifolia, Moricandia arvensis, Warionia saharae,…

- Groupement à Adenocarpus bacquei & Buxus balearica : Adenocarpus bacquei, Buxus balearica, Retama sphaerocarpa, Warionia saharae, Pistacia atlantica, Capparis spinosa, Rhamnus atlantica, Withania adpressa,…

- Groupement à Zizyphus lotus & Retama sphaerocarpa : Zizyphus lotus, Retama sphaerocarpa ,Ononis angustissima, Carthamus fruticusus, Zilla macroptera, Antirrhinum ramosissimum, Salvia aegyptiaca, Crambe kralikii, Marrubium desertii, Lavandula mairei, Caylusea hexagyna, Morretia canescens, Hamada scoparia,…

- Groupement à Retama dasycarpa & Zilla macroptera : Retama dasycarpa, Zilla macroptera, Salvia aegyptiaca, Lavandula mairei, Convolvulus trabutianus, Morretia canescens, Ononis angustissima, Antirrhinum ramosissimum,…

- Groupement à Artemisia inculta : Artemisia inculta, Peganum harmala, Ononis angustissima, Farsetia hamiltonii, Farsetia aegyptiaca, Farsetia ramosissima,…

5.2.3. Mésoméditerranéen (1400 à 1800 m) :

28. Série mésoméditerranéenne à Juniperus phoenicea :

- Groupement à Juniperus phoenicea & Buxus balearica : Juniperus phoenicea, Buxus balearica, Genista scorpius ssp. myriantha, Teucrium malenconianum, Anarrhinum fruticosum, Artemisia mesatlantica, Fraxinus dimorpha, Carthamus fruticosus, Ephedra major var. villarsii, Santolina rosmarinifolia,…

- Groupement à Adenocarpus bacquei & Buxus balearica : Adenocarpus bacquei, Buxus balearica, Ephedra major var. villarsii, Carthamus fruticosus, Teucrium malenconianum, Anarrhinum fruticosum, Artemisia mesatlantica, Diplotaxis tenuisiliqua, Crambe kralikii,…

- Groupement à Genista scorpius ssp. myriantha & Carthamus fruticosus : Genista scorpius ssp. myriantha, Carthamus fruticosus, Buxus balearica, Lavandula mairei, Globularia alypum, Teucrieum malenconianum, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Launaea acanthoclada, Lavandula brevidens,…

- Groupement à Zizyphus lotus & Convolvulus trabutianus : Zizyphus lotus, Convolvulus trabutianus, Carthamus fruticosus, Stipa tenacissima, Ononis angustissima, Peganum harmala, Antirrhinum ramosissimum, Reseda luteola, Astragalus armatus ssp. tragacanthoides, Matthiola maroccana, Brassica tournefortii, Centaurea maroccana…

- Groupement à Lavandula brevidens & Hertia maroccana (Jebel M’Koren) : Lavandula brevidens, Hertia maroccana, Teucrium rotundifolium,

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Globularia nainii, Anarrhinum fruticosum, Thymus munbyanus var. gaetulum, Rosmarinus officinalis,…

- Groupement à Thymus saturejoides ssp. commutatus & Rosmarinus officinalis (Jebel M’Koren) : Thymus saturejoides ssp. commutatus, Rosmarinus officinalis, Moricandia arvensis, Teucrium malenconianum, Hertia maroccana, Thymus munbyanus var. gaetulum, Launaea acanthoclada, Bupleurum album,…

- Groupement à Teucrium malenconianum & Thymus saturejoides ssp. commutatus : Teucrium malenconianum, Thymus saturejoides ssp.commutatus, Carthamus fruticosus, Antirrhinum ramosissimum, Convolvulus trabutianus, Anabasis oropediorum, Scrofularia ramosissima,…

- Groupement à Ononis angustissima & Salvia aegyptiaca : Ononis angustissima, Salvia aegyptiaca, Ballota hirsuta, Reseda luteola, Reseda villosa,…

- Groupement à Artemisia inculta : Artemisia inculta, Reseda luteola, Ormenis eriolepis, Asphodelus tenuifolius, Matthiola maroccana, Caylusea hexagyna, Hamada scoparia,...

- Groupement à Artemisia mesatlantica & Artemisia negrei : Artemisia mesatlantica, Artemisia negrei, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Reseda luteola, Erucastrum rifeum, Adenocarpus bacquei, Cleome amblyocarpa, Antirrhinum ramosissimum,

5.2.4. Supraméditerranéen (1800 à 2200 m) : 29. Série supraméditerranéenne à Juniperus phoenicea (Versant Sud):

30. Série supraméditerranéenne à Quercus rotundifolia (Versant Nord):

- Groupement à Juniperus phoenicea & Buxus balearica : Juniperus phoenicea, Buxus balearica, Genista scorpius ssp. myriantha, Teucrium malenconianum, Anarrhinum fruticosum, Artemisia mesatlantica, Fraxinus dimorpha, Carthamus fruticosus, Ephedra major var. villarsii, Santolina rosmarinifolia, Hertia maroccana,…

- Groupement à Quercus rotundifolia & Ormenis scariosa : Quercus rotundifolia, Ormenis scariosa, Berberis hispanica, Fraxinus dimorpha, Cotoneaster nummularia, Crataegus laciniata, Ribes uva-crispa ssp. atlantica,…

- Groupement à Juniperus phoenicea & Bupleurum spinosum : Juniperus phoenicea, Bupleurum spinosum, Bupleurum atlanticum, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Genista scorpius ssp. myriantha, Scabiosa parielii, Teucrieum malenconianum, Artemisia atlantica ssp. maroccana,…

- Groupement à Fraxinus dimorpha & Berberis hispanica : Fraxinus dimorpha, Berberis hispanica, Juniperus thurifera, Crataegus laciniata, Poterium magnoli, Rosa sicula, Prunus prostrata, Cytisus balansae, Ormenis scariosa,…

- Groupement à Adenocarpus anagyrifolius var. leiocarpus & Retama dasycarpa : Adenocarpus anagyrifolius var. leiocarpus, Retama dasycarpa, Ormenis scariosa, Genista scorpius ssp. myriantha, Carthamus fruticosus,…

- Groupement à Juniperus phoenicea & Retama dasycarpa : Juniperus phoenicea, Retama dasycarpa, Ephedra major var. villarsii, Ormenis scariosa,

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Stipa tenacissima, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Centaurea josiae, Diplotaxis erucoides,…

- Groupement à Genista scorpius ssp. myriantha & Carthamus fruticosus (Niveau inférieur) : Genista scorpius ssp. myriantha, Carthamus fruticosus, Buxus balearica, Lavandula mairei, Globularia alypum, Teucrieum malenconianum, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Launaea acanthoclada, Lavandula brevidens,…

- Groupement à Genista scorpius ssp. myriantha & Bupeurum atlanticum (Niveau supérieur) : Genista scorpius ssp. myriantha, Bupeurum atlanticum, Teucrieum malenconianum, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum, Ormenis scariosa,…

- Groupement à Teucrium malenconianum & Thymus saturejoides ssp. commutatus : Teucrium malenconianum, Thymus saturejoides ssp.commutatus, Hertia maroccana, Artemisia atlantica ssp. maroccana, Ononis angustissima, Rhamnus atlantica, Ajuga iva, Biscutella didyma, Glaucium corniculatum,…

- Groupement à Artemisia mesatlantica & Artemisia negrei : Artemisia mesatlantica, Artemisia negrei, Adenocarpus bacquei, Centaurea maroccana, Teucrium mideltense, Artemisia atlantica ssp. maroccana, Ononis angustissima, Caylusea hexagyna, Thymus saturejoides ssp. commutatus, Genista scorpius ssp.myriantha, Anabasis oropediorum, Carthamus fruticosus, Reseda luteola, Diplotaxis tenuisiliqua, Stipa tenacissima,…

5.2.5. Montanoméditérranéen (2200 à 2700 m) :

31. Série montanoméditerranéenne à Quercus rotundifolia (Versant Sud):

32. Série montanoméditerranéenne à Juniperus thurifera (Versant Nord):

- Groupement à Juniperus thurifera & Buxus sempervirens : Juniperus thurifera, Buxus sempervirens, Ribes uva-crispa ssp. atlantica, Berberis hispanica, Erinacea pungens, Thymus pallidus, Cytisus balansae, Erysimum bocconei,…

- Groupement à Quercus rotundifolia & Ormenis scariosa : Quercus rotundifolia, Ormenis scariosa, Berberis hispanica, Fraxinus dimorpha, Cotoneaster nummularia, Crataegus laciniata, Ribes uva-crispa ssp. atlantica,…

- Groupement à Fraxinus dimorpha & Berberis hispanica : Fraxinus dimorpha, Berberis hispanica, Juniperus thurifera, Crataegus laciniata, Poterium magnoli, Rosa sicula, Prunus prostrata, Cytisus balansae, Ormenis scariosa,…

- Groupement à Genista scorpius ssp. myriantha & Bupeurum atlanticum : Genista scorpius ssp. myriantha, Bupeurum atlanticum, Teucrieum malenconianum, Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum, Ormenis scariosa, Cytisus pulvinatus, Santolina rosmarinifolia,…

- Groupement à Teucrium malenconianum & Thymus atlanticum var. brevidens : Teucrium malenconianum, Thymus atlanticum var. brevidens, Centaurea incana ssp. antiatlantica, Genista scorpius ssp. myriantha, Ormenis scariosa,…

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Page 13: Abeille Jaune

- Groupement à Artemisia mesatlantica & Artemisia negrei : Artemisia mesatlantica, Artemisia negrei, Artemisia atlantica ssp. maroccana, Ononis atlanticum, Ormenis scariosa,…

- Groupement à Vella mairei & Cytisus balansae : Vella mairei, Cytisus balansae, Vella integrifolia ssp. anremerica, Erinacea pungens, Bupleurum spinosum,

- Groupement à Agropyrum festucoides & Scrofularia ramosissima ssp. macrorrhynca : Agropyrum festucoides var. pseudo-festucoides, Scrofularia ramosissima ssp. macrorrhynca, Avena filifolia ssp. lagascae,…

5.2.6. Oroméditérranéen (2700 à 4068 m) :

33. Série oroméditerranéenne à Juniperus thurifera (Versant Sud du Niveau inférieur):

34. Série oroméditerranéenne à Xérophytes épineux (Versant Nord du Niveau inférieur, Niveau supérieur):

- Groupement à Juniperus thurifera & Buxus sempervirens : Juniperus thurifera, Buxus sempervirens, Ribes uva-crispa ssp. atlantica, Berberis hispanica, Erinacea pungens, Cytisus balansae, Erysimum bocconei,…

- Groupement à Vella mairei & Cytisus balansae : Vella mairei, Cytisus balansae, Vella integrifolia ssp. anremerica, Erinacea pungens, Bupleurum spinosum, Alyssum spinosum,

- Groupement à Cirsium dyris & Silene ayachica : Cirsium dyris, Silene ayachica, Ranunculus mgounicus, Iberis sempervirens var. pseudo-saxatilis,…

- Groupement à Teucrium musimonum & Avena montana : Teucrium musimonum, Avena montana, Odontites rameauana,…

- Groupement à Raffenaldia primulina & Campanula mairei var. anremerica : Raffenaldia primulina, Campanula mairei var. anremerica, Brassica saxatilis, Platycapnos saxicola, Iberis sempervirens var. pseudo-saxatilis, Matthiola perennis,…

- Groupement à Viola dyris : Viola dyris, Veronica chartoni,…

5.2.7. Groupements hygrophiles

- Groupements de basses et moyennes altitudes : Tamarix articulata, Tamarix canariensis, Vites agnus-castus, Nerium oleander, Populus alba, Populus euphratica, Fraxinus angustifolia, Salix pedicellata, Mentha rotundifolia, Phragmites australis,…

- Groupements de hautes altitudes : Rubus ulmifolius, Cirsium flavispinum, Heracleum sphondylium, Mentha silvestris, Lotus corniculatus, Ranunculus fluitans…

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Page 14: Abeille Jaune

5.2.8. Cultures

- Cultures de basses et moyennes altitudes : Prunus amygdalus, Prunus armeniaca, Prunus persica, Cydonia maliformis, Punica granatum, Ficus carica, Olea europaea, Zea mays, Medicago sativa,…

- Cultures de hautes altitudes : Juglans regia, Prunus cerasifera, Zea mays, Medicago sativa,…

6. PLantes mellifères

35. Parmi les plantes dominantes ou organisatrices des groupements végétaux inventoriés ci-dessus, nous présentons ici celles qui offrent des potentialités mellifères au niveau de chaque étage de végétation. Les travaux antérieurs et les observations effectuées sur le terrain, ainsi que les données recueillies auprès des apiculteurs nous permettent de distinguer trois lots de plantes mellifères :

- Plantes très butinées,

- Plantes moyennement butinées,

- Plantes très peu butinées.

36. Pour plus de précisions, d’autres appréciations fournies pour chaque plante et au niveau de chaque étage de végétation : abondance de fleurs exprimée soit par le nombre de pieds soit par le volume des individus de la plante (3 : abondante à très abondante ; 2 : moyennement abondante ; 1 : rare), répartition biogéographique, époque de la floraison, plante plutôt nectarifère, plutôt pollinifère ou nectarifère-pollinifère.

6.1. Thermosaharien (900 à 1200 m) :

37. Plantes très butinées

. Caylusea hexagyna : 1-2 ; sols ± terreux ; nectarifère.

. Lavandula mairei : 1-2 ; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Morretia canescens: 2-3; regs et sols ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Peganum harmala: 2-3; nitrophile des ravins, bords des routes, douars; nectarifère.

. Reseda luteola: 1; sols limoneux des piémonts; nectarifère.

. Reseda villosa: 1; sols rocailleux bien drainés; nectarifère.

. Salvia aegyptiaca: 2; sols bien drainés; nectarifère.

. Zizyphus lotus: 2-3; sols limono-argileux des dépressions et ravins ; nectarifère.

38. Plantes moyennement butinées

. Convolvulus trabutianus : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère.

. Fagonia isotricha : 2-3 ; pentes pierreuses, Saghro ; nectarifère, pollinifère.

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Page 15: Abeille Jaune

. Fagonia zilloides : 1 ; sables des ravins ; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia aegyptiaca : 2 ; terrasses limoneuses des ravins ; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia hamiltonii: 3; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Matthiola maroccana: 3; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Retama sphaerocarpa: 2; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

. Zilla macroptera: 2; ravins et dépressions ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

39. Plantes très peu butinées

. Antirrhinum ramosissimum: 1-2; pentes limoneuses, drainées; nectarifère, pollinifère.

. Ononis angustissima: 2-3; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis eriolepis: 2-3; regs caillouteux ou sableux; pollinifère.

6.2. Thermoméditérranéen (1200 à 1400 m) :

40. Plantes très butinées

. Capparis spinosa : 1 ; falaises et rochers ; nectarifère, pollinifère.

. Caylusea hexagyna : 1-2; sols ± terreux ; nectarifère.

. Lavandula mairei: 1-2; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Marrubium desertii: 1-2; oueds secs et ravins ± sableux ; nectarifère.

. Moricandia arvensis: 1-2; oueds secs et ravins ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Morretia canescens: 2-3; regs et sols ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Peganum harmala: 2-3; nitrophile des ravins, bords des routes, douars; nectarifère.

. Reseda luteola: 1; sols limoneux des piémonts; nectarifère.

. Reseda villosa: 1-2; sols rocailleux bien drainés; nectarifère.

. Salvia aegyptiaca: 2-3; sols bien drainés; nectarifère.

. Zizyphus lotus: 2-3; sols limono-argileux des dépressions et ravins ; nectarifère.

41. Plantes moyennement butinées

. Adenocarpus bacquei : 1-2 ; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Carthamus fruticosus: 2 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Convolvulus trabutianus : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère.

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Page 16: Abeille Jaune

. Matthiola maroccana : 1-2 ; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Retama dasycarpa : 1-2 ; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

. Retama sphaerocarpa : 2-3; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

. Zilla macroptera : 2 ; ravins et dépressions ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

42. Plantes très peu butinées

. Antirrhinum ramosissimum : 1-2 ; pentes limoneuses, drainées; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia aegyptiaca : 1 ; terrasses limoneuses des ravins ; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia hamiltonii : 2-3 ; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Farsetia ramosissima : 2-3; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis eriolepis : 2 ; regs caillouteux ou sableux; pollinifère.

. Ononis angustissima : 2-3 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

6.3. Mésoméditérranéen (1400 à 1800 m) :

43. Plantes très butinées

. Caylusea hexagyna : 1-2 ; sols ± terreux ; nectarifère.

. Diplotaxis tenuisiliqua : 2-3 ; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Erucastrum rifeum : 2-3 ; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Lavandula brevidens : 1 ; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Lavandula mairei : 1 ; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Moricandia arvensis : 1-2 ; oueds secs et ravins ± sableux ; nectarifère, pollinifère.

. Peganum harmala : 1-2 ; nitrophile des ravins, bords des routes, douars; nectarifère.

. Rosmarinus officinalis : 1 ; pentes terreuses bien drainées, M’Koren ; nectarifère.

. Teucrium malenconianum : 2-3 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum : 1-2 ; pentes bien drainées, M’Goun ; nectarifère.

. Thymus saturejoides ssp. commutatus : 2-3 ; pentes bien drainées, M’Goun ; nectarifère.

. Reseda luteola : 3 ; sols limoneux des piémonts,+ abondante dans le Saghro ; nectarifère.

. Reseda villosa : 1 ; sols rocailleux bien drainés; nectarifère.

. Salvia aegyptiaca : 1 ; sols bien drainés; nectarifère.

. Zizyphus lotus : 1-2 ; sols limono-argileux des dépressions et ravins ; nectarifère.

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Page 17: Abeille Jaune

44. Plantes moyennement butinées

. Adenocarpus bacquei : 3 ; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Anarrhinum fruticosum : 1 ; rochers et falaises ; nectarifère, pollinifère.

. Astragalus armatus ssp. tragacanthoides : 1-2 ; ravins terreux bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Buxus balearica : 2-3 ; pentes et ravins terreux bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Carthamus fruticosus : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Convolvulus trabutianus : 1 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère.

. Genista scorpius ssp. myriantha : 2-3 ; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Hertia maroccana : 1 ; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Matthiola maroccana : 1 ; regs caillouteux ou sableux; nectarifère, pollinifère.

45. Plantes très peu butinées

. Antirrhinum ramosissimum : 1 ; pentes limoneuses, drainées; nectarifère, pollinifère.

. Ononis angustissima: 2-3 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis eriolepis : 1 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; pollinifère.

6.4. Supraméditérranéen (1800 à 2200 m) :

46. Plantes très butinées

. Ajuga iva : 1 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Caylusea hexagyna : 1 ; sols ± terreux ; nectarifère.

. Diplotaxis erucoides : 2-3; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Diplotaxis tenuisiliqua: 2; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Crataegus laciniata: 1; sols argileux; nectarifère, pollinifère.

. Lavandula brevidens: 1; ravins ± rocailleux ; nectarifère.

. Prunus prostrata: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Rhamnus atlantica: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère.

. Reseda luteola: 3; sols limoneux des piémonts,+ abondante dans le Saghro ; nectarifère.

. Ribes uva-crispa ssp. atlantica: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Teucrium malenconianum: 3; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Teucrium mideltense: 1; steppes terreuses bien drainées, M’Goun; nectarifère.

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Page 18: Abeille Jaune

. Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum: 2; pentes bien drainées, M’Goun; nectarifère.

. Thymus saturejoides ssp. commutatus : 2-3; pentes terreuses bien drainées, M’Goun ; nectarifère.

47. Plantes moyennement butinées

. Adenocarpus anagyrifolius var. leiocarpus: 1; sols ± argileux en pentes; nectarifère, pollinifère.

. Adenocarpus bacquei: 3; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Anarrhinum fruticosum : 1; rochers et falaises ; nectarifère, pollinifère.

. Biscutella didyma: 1; sols limono-argileux des plateaux ; nectarifère, pollinifère.

. Carthamus fruticosus: 1-2; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Cytisus balansae: 1-2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Genista scorpius ssp. myriantha: 1-2; sols ± rocailleux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Hertia maroccana: 1; sols ± caillouteux, bien drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Retama dasycarpa: 1; ravins et oueds secs; nectarifère, pollinifère.

48. Plantes très peu butinées

. Glaucium corniculatum : 1-2 ; regs ± caillouteux ; pollinifère.

. Ononis angustissima : 2-3 ; sols terreux des piémonts, postcultural ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis scariosa: 1; pentes terreuses bien drainées ; pollinifère.

. Santolina rosmarinifolia: 1; pentes terreuses bien drainées ; pollinifère.

6.5. Montanoméditérranéen (2200 à 2700 m) :

49. Plantes très butinées

. Berberis hispanica : 1; sols argileux en pentes; nectarifère.

. Cotoneaster nummularia: 1; sols argileux en pentes; nectarifère, pollinifère.

. Crataegus laciniata: 1; sols argileux; nectarifère, pollinifère.

. Prunus prostrata: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Ribes uva-crispa ssp. atlantica: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Rosa sicula: 1; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Teucrieum malenconianum: 1-2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

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Page 19: Abeille Jaune

. Thymus atlanticum var. brevidens: 1; pentes terreuses bien drainées, Saghro ; nectarifère.

. Thymus ciliatus ssp. munbyanus var. gaetulum: 2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Thymus pallidus: 1; pentes terreuses bien drainées, Haut Tessaout ; nectarifère.

. Erysimum bocconei: 1-2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

50. Plantes moyennement butinées

. Buxus sempervirens: 1; pentes ± terreuses bien drainées, Haut Tessaout ; nectarifère, pollinifère.

. Cytisus balansae: 2-3; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Erinacea pungens: 2-3; pentes bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Fraxinus dimorpha: 1; sols riches et drainés ; nectarifère, pollinifère.

. Cytisus pulvinatus: 1; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Vella integrifolia ssp. anremerica: 1; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Vella mairei: 2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

51. Plantes très peu butinées

. Bupeurum atlanticum : 2-3 ; pentes terreuses bien drainées ; pollinifère.

. Centaurea incana ssp. antiatlantica: 1-2; pentes bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Ormenis scariosa: 2-3; pentes bien drainées ; pollinifère.

. Santolina rosmarinifolia: 1; pentes bien drainées ; pollinifère.

6.6. Oroméditérranéen (2700 à 4068 m) :

52. Plantes très butinées

. Alyssum spinosum : 2-3 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Berberis hispanica : 1 ; sols argileux en pentes; nectarifère.

. Erysimum bocconei : 2 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Iberis sempervirens var. pseudo-saxatilis : 1; éboulis; nectarifère, pollinifère.

. Odontites rameauana: 1; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

. Ribes uva-crispa ssp. atlantica: 1-2; sols rocailleux, ou limoneux; nectarifère, pollinifère.

. Silene ayachica: 1; éboulis; nectarifère.

. Teucrium musimonum: 1; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère.

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Page 20: Abeille Jaune

. Viola dyris: 1; éboulis; nectarifère.

53. Plantes moyennement butinées

. Buxus sempervirens : 1 ; pentes ± terreuses bien drainées, Haut Tessaout ; nectarifère, pollinifère.

. Cirsium dyris : 1 ; éboulis; nectarifère, pollinifère.

. Erinacea pungens : 2-3 ; pentes bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Cytisus balansae : 2-3 ; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Matthiola perennis: 1 ; éboulis; nectarifère, pollinifère.

. Ranunculus mgounicus : 1 ; éboulis; nectarifère, pollinifère.

. Vella integrifolia ssp. anremerica: 1; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

. Vella mairei: 2; pentes terreuses bien drainées ; nectarifère, pollinifère.

54. Plantes très peu butinées

. Bupleurum spinosum: 2-3 ; sols argileux ; pollinifère.

6.7. Groupements hygrophiles

55. Plantes très butinées

. Mentha rotundifolia: 1; bords d’oueds permanents; nectarifère.

. Rubus ulmifolius: 1 ; bords d’oueds permanents; nectarifère, pollinifère.

. Vitex agnus-castus : 1-2 ; lits d’oueds terreux; nectarifère.

56. Plantes moyennement butinées

. Fraxinus angustifolia: 1; bords d’oueds permanents; nectarifère, pollinifère.

. Tamarix articulata: 1; bords d’oueds permanents; nectarifère, pollinifère.

. Tamarix canariensis: 1-2; bords d’oueds permanents; nectarifère, pollinifère.

6.8. Cultures

57. Plantes très butinées

. Cydonia maliformis: 1 ; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

. Prunus amygdalus: 3 ; très commun du Thermosah. Au Mésoméd.; nectarifère, pollinifère.

. Prunus armeniaca : 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

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Page 21: Abeille Jaune

. Prunus cerasifera: 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

. Prunus persica: 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

58. Plantes moyennement butinées

. Punica granatum: 1; vallées irriguées ; nectarifère, pollinifère.

. Medicago sativa: 2-3; très commun; nectarifère, pollinifère.

. Zea mays : 2-3; très commun; pollinifère.

59. Plantes très peu butinées

. Ficus carica: 1-2; vallées irriguées ; sucres des figues.

Tableau 2 .Floraison des espèces mellifères (abondantes et très à moyennement butinées). FLORAISON ESPECES MELLIFERES 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

THERMOSAHARIEN (900 à 1200 ) :

. Caylusea hexagyna أمــنـزيف : 1-2

. Lavandula mairei الحزامى تـــيط ، 2-1: وامان

. Morretia canescens 3-2 : تـلواخـت

. Peganum harmala 3-2 : الـحرمل

. Reseda luteola 1 : إمــيم

. Reseda villosa 1 : إرآجدي

. Salvia aegyptiaca 2 : آـــف الجمل، تـزآـنـيـت

. Zizyphus lotus 3-2 : الســدرة، أزآار . Convolvulus trabutianus 3-2 : أصـغر . Fagonia isotricha 3-2 : الـطلـيحـة . Fagonia zilloides 1 : الـطلـيحـة . Farsetia aegyptiaca 2 : إسـكغاط . Farsetia hamiltonii 3 : إسـكغاط . Matthiola maroccana 3 : الشــــكارة، اللحمة . Retama sphaerocarpa الــــرتم،تــيلكــيــت، 2:ألـكـو . Zilla macroptera 2 : أزوي THERMOMEDITERRANEEN (1200 à 1400 m) : . Caylusea hexagyna 2-1 : أمــنـزيف . Lavandula mairei الــحـزامى، تـيط وامان : 1-2 . Marrubium desertii 2-1 : الــمــريوة، الجعدة . Moricandia arvensis 2-1 : أولـكـاز، أواولكـاز . Morretia canescens 3-2 : تـلواخـت . Peganum harmala 3-2 : الـحرمل . Reseda luteola 1 : إمــيم . Reseda villosa 2-1 : إرآجدي . Salvia aegyptiaca 3-2 : آـــف الجمل، تـزآـنـيـت

. Zizyphus lotus الســدرة، أزآار : 2-3

. Adenocarpus bacquei 2-1 : أآـلــتم

. Carthamus fruticosus 2 : إآـراز، أآراز

. Convolvulus trabutianus أصـغر : 2-3

. Matthiola maroccana 2-1: الشــــكارة، اللحمة

. Retama dasycarpa 2-1 : الــــــرتم، تــيلكــيــت، ألكو

. Retama sphaerocarpa 3-2 : الــــــرتم، تــيلكــيــت، ألكو

. Zilla macroptera 2 : أزوي MESOMEDITERRANEEN (1400 à 1800 m) : . Caylusea hexagyna 2-1 : أمــنـزيف . Diplotaxis tenuisiliqua 3-2 : حمو

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Page 22: Abeille Jaune

. Erucastrum rifeum، 3-2 :إرجدي تـزاخت

. Lavandula brevidens الــحـزامى، تـيط وامان : 1

. Lavandula mairei 1 : الــحـزامى، تـيط وامان

. Moricandia arvensis 2-1 : أولـكـاز، أواولكـاز

. Peganum harmala 2-1 : الـحرمل

. Rosmarinus officinalis 1 :يــر أز

. Teucrium malenconianum 3-2 : الـهرشة

. Thymus ciliatus ssp. munbyanus 2-1 : تــازآـنـيـت

. Thymus saturejoides ssp. commutatus 3-2 : أزآـني

. Reseda luteola 3 : إمــيم

. Reseda villosa 1 : إرآجدي

. Salvia aegyptiaca 1 : آـــف الجمل، تـزآـنـيـت

. Zizyphus lotus 2-1 : الســدرة، أزآار

. Adenocarpus bacquei 3 : أآـلــتم

. Astragalus armatus ssp. tragacanthoides :1-2

. Buxus balearica 3-2 : الــــبقس، أززر،أزرزرت

. Carthamus fruticosus إآـراز، أآراز : 2-3

. Convolvulus trabutianus 1 : أصـغر

. Genista scorpius ssp. myriantha 3-2 : أشــفود SUPRAMEDITERRANEEN (1800 à 2200 m) : . Caylusea hexagyna 1 : أمــنـزيف . Diplotaxis erucoides 3-2 : إرجدي . Diplotaxis tenuisiliqua 2 : حمو . Reseda luteola 3 : إمــيم . Teucrium malenconianum 3 : الـهرشة . Thymus ciliatus ssp. munbyanus 2 : تــازآـنـيـت . Thymus saturejoides ssp. commutatus 3-2 : أزآـني . Adenocarpus anagyrifolius var. leiocarpus: 1 . Adenocarpus bacquei 3 : أآـلــتم . Carthamus fruticosus 2-1 : إآـراز، أآراز . Cytisus balansae 2-1 : أزمروي . Genista scorpius ssp. myriantha 2-1 : أشــفود MONTANOMEDITERRANEEN (2200 à 2700 m) : . Teucrieum malenconianum 2-1 : الـهرشة . Thymus atlanticum var. brevidens 1 : تــازآـنـيـت . Thymus ciliatus ssp. munbyanus 2 : تــازآـنـيـت . Thymus pallidus 1 : تــازآـنـيـت . Erysimum bocconei: 1-2 . Cytisus balansae 3-2 : أزمروي . Erinacea pungens 3-2 : واو الضـــمع . Vella integrifolia ssp. anremerica 1 : مـيجو . Vella mairei 2 : مـيجو OROMEDITERRANEEN (2700 à 4068 m) : . Alyssum spinosum 3-2 : تـــيفســـيـت . Erysimum bocconei : 2 . Ribes uva-crispa ssp. atlantica: 1-2 . Erinacea pungens 3-2 : واو الضـــمع . Cytisus balansae 3-2 : أزمروي . Vella integrifolia ssp. anremerica 1 : مـيجو . Vella mairei 2 : مـيجو GROUPEMENTS HYGROPHILES : . Vitex agnus-castus 2-1 : خـــرويع، أنكـرف . Tamarix articulata 1 : اآلتــل، الطــرفـاء . Tamarix canariensis الــــطـرفاء، تامايـت : 1-2 CULTURES . Prunus amygdalus 3 : الـلـوز . Medicago sa iva 3-2 : الـفصـــة t. Zea mays 3-2 : الـذرة

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7. Plantes mellifères – clés 60. Le tableau 3 présente les plantes mellifères clés et les périodes de leur floraison. Cette synthèse est à la base de l’établissement de la carte de la transhumance § 66.

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Tableau 3 : Floraison des plantes mellifères-clés. FLORAISON ESPECES MELLIFERES

01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12

Thermosaharien (900 à 1200 m) : . Caylusea hexagyna 2-1 : أمنزيف . Morretia canescens 3-2 : تلواخت . Peganum harmala الحرمل : 2-3 . Zizyphus lotus ار السدرة، أزآ : 2-3 . Convolvulus trabutianus أصغر : 2-3 Thermoméditerranéen (1200 à 1400 m) : . Caylusea hexagyna 2-1 : أمنزيف . Peganum harmala 3-2 : الحرمل . Salvia aegyptiaca 3-2 : تزآنيت الجمل، آف . Zizyphus lotus 3-2 : السدرة، أزآار . Convolvulus trabutianus أصغر : 2-3 . . Retama sphaerocarpa الرتم، تيلكيت،ألكو 2-3 Mésoméditerranéen (1400 à 1800 m) : . Caylusea hexagyna أمنزيف : 1-2 . Erucastrum rifeum إرجدي ، تزاخت : 2-3 . Peganum harmala الحرمل : 1-2 . Teucrium malenconianu 3-2 : الهرشة . Thymus ciliatus ssp. munbyanus تازآنيت :1-2 . Thymus saturejoides ssp. commutatus 3-2 أزآني . Reseda luteola إميم : 3 . Zizyphus lotus السدرة، أزآار : 1-2 . Adenocarpus bacquei أآلتم : 3 . Carthamus fruticosus إآراز، أآراز : 2-3 . Genista scorpius ssp. myriantha 3-2 : أشفود Supraméditerranéen (1800 à 2200 m) : . Diplotaxis erucoides إرجدي : 2-3 . Reseda luteola 3 : إميم . Teucrium malenconianum الهرشة : 3 . Thymus ciliatus ssp. munbyanus تازآنيت : 2 . Thymus saturejoides ssp. commutatus أزآني 2-3 . Adenocarpus bacquei 3 : أآلتم . Carthamus fruticosus إآراز، أآراز : 1-2 . Genista scorpius ssp. myriantha أشفود 1-2 Montanoméditérranéen (2200 à 2700 m) : . Teucrieum malenconianum الهرشة : 1-2 . Thymus ciliatus ssp. munbyanus 2 :تازآنيت . Erysimum bocconei: 1-2 . Cytisus balansae أزمروي : 2-3 . Erinacea pungens واو الضمع : 2-3 . Vella mairei ميجو : 2 Oroméditerranéen (2700 à 4068 m) : . Alyssum spinosum تيفسيت : 2-3 . Erysimum bocconei : 2 . Erinacea pungens واو الضمع : 2-3 . Cytisus balansae أزمروي : 2-3 . Vella mairei ميجو : 2 Groupements hygrophiles : . Vitex agnus-castus خرويع، أنكرف : 1-2 . Tamarix canariensis 2-1 : الطرفاء، تامايت Cultures : . Prunus amygdalus اللوز : 3 . Medicago sativa 3-2 : الفصة

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8. Activité apicole dans la zone du projet

8.1. Historique de l'apiculture dans la zone 61. Dans le Saghro, les vieilles personnes se rappellent encore de la chasse au miel dans les grottes naturelles où logeaient des colonies d'abeilles. Parfois, les colonies d'abeilles étaient affectées d'avance et chaque famille connaissait les colonies qui lui reviennent. D'autres apiculteurs, plus performant de l'époque pratiquaient l'élevage dans les ruches murailles. La production était abondante, les chasseurs de miel récoltaient pour leur autoconsommation et pour celle de leurs amis. Le reliquat était laissé sur place pour la nourriture des abeilles. Au fil des années, les apiculteurs ont commencé à perfectionner à partir des matériaux locaux, des ruches de différentes formes (voir plus loin). Par la suite, et lors de la période de Siba, le vandalisme s'est développé et les apiculteurs ont essayé de rapprocher leurs ruches et de les mettre à l'intérieur des habitations. A partir de cette date il y a eu naissance de deux ruchers collectifs dans la zone du projet. 62. Ruchers collectifs: 1. Le rucher de Tagragra : il concerne le douar de Tagragra. Ce rucher a été fondé depuis des générations. L'idée était de se regrouper pour assurer le gardiennage. Cette opération était faite à tour de rôle entre les personnes possédant des ruches dans le rucher. Après l'indépendance et suite à la sécurisation des zones rurales, le gardiennage n'était plus nécessaire mais le rucher a continu à fonctionner. Chacun exploite ses ruches séparément. Aucun conflit n'est enregistré entres les apiculteurs. L'appartenance des essaims est généralement connue et chacun récupère les essaims qui lui y reviennent sans problème ni conflits. Les capacités du rucher dépassent deux cents ruches mais actuellement il y a seulement une trentaine pleines. Les apiculteurs attribuent ce déclin à la sécheresse et autres conditions climatiques, aux maladies, notamment la varroa, la dégradation des ressources mellifères (collecte de thyms avec racines, surpâturages, etc), 2. Le rucher d'Ifrane: Le rucher existe depuis plusieurs générations. Malgré notre passage à deux reprisses, la mission n'a pu rencontrer qu'une personne de ceux ayant utilisé le rucher par le passé. Les ruches regroupées dans ce rucher collectif appartenant à des apiculteurs de plusieurs douars. Comme pour ceux de Tagragra, les apiculteurs géraient séparément leurs ruches. Les essaims sont partagés et tirés au sort ou chacun surveille les siens. Ce rucher regroupait les ruches de six douars: Ifrane, Igourzane, Ouamalout, Aït Mouzid, Imi Toujda, Talat N'Gouram. Dans le passé, ce rucher collectif renfermait plus de trois cent ruches. Actuellement, il n' y en a que deux ruches peuplées Ces ruchers peuvent être réhabilités pour une apiculture sédentaire notamment pour le rucher de Tagragra. 63. Projet du PNUD: ce projet a financé dans la zone d'Ighil M'goun des ruches modernes et a dispensé des formations pour les jeunes. Malgré que les apiculteurs reconnaissent l'impact positif du projet dans l'introduction et la vulgarisation des ruches modernes et leurs multiplications dans la zone du projet, ils lui reprochent: (i) l'insuffisance des séances pratiques lors des formations et (ii) la non-clarté dans les critères de choix et la sélection des bénéficiaires aux formations.

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64. Projets ORMVAOZ: à travers ses actions de vulgarisation, l'ORMVAO a essayé d'encourager la pratique de l'apiculture moderne à travers l'octroi des ruches à des groupements et des associations féminines. 65. Projets NEF: dans ses actions génératrices de revenus, la NEF a réalisé des formations et a octroyé des ruches pleines pour des jeunes hommes et femmes (projets individuels). Néanmoins, ces opérations ont coïncidé avec des périodes de sécheresse et les formations ont été orientées seulement vers la technique (partie théorique) sans montrer la gestion des périodes vulnérables (sécheresse, froid, etc.) ce qui a conduit à la perte d'une grande partie de ces investissements.

8.2. Situation actuelle de l'apiculture 8.2.1. Identification des apiculteurs 66. Le nombre total d’apiculteurs recensés par l’étude a atteint 546 apiculteurs répartis sur 13 communes rurales et 2 Communes urbaines. Les communes d’Imi N'Oulawne (114), Ighil M'goun (97), Ghassate (69) Souk Lakhmiss Dades (53) enregistrent le plus grand nombre d’apiculteurs alors que dans les communes Idlssane (13), Ait Sadrate Jbel Assoufla (14) et Toundoute (14), le nombre d’apiculteurs est faible. Les autres CR ont des effectifs intermédiaires (tableau 4 et carte sous-dessous)). 67. Toutefois, il est nécessaire de relativiser ces données en précisant qu’il ne s’agit généralement pas de grands apiculteurs. A titre d’exemple 241 apiculteurs, soit 44%, ont 1 à 2 ruches traditionnelles et/ou 1 à 2 ruches modernes. Ces chiffres confirment les résultats obtenus par le DP qui soulignent le nom professionnalisme du secteur et les grandes variations dans le nombre des apiculteurs. En effet, lors d'une bonne année les anciens apiculteurs et les fils d'apiculteurs attrapent des essaims et fondent leurs ruchers. Après quelques années successives de sécheresse, ces mêmes apiculteurs peuvent perdre leurs ruchers. D'ailleurs, cette année 2004 étant une bonne année, il faut revoir à la hausse, d'environ 10% les effectifs (ruches et apiculteurs) consignées dans la base de données.

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68. Il y a lieu de préciser à ce propos aussi qu’il s’agit ici de la répartition concernant la résidence des apiculteurs et non de la localisation du rucher. En effet, certains apiculteurs cèdent une partie de leur rucher à d'autres en association. Ils essayent par ce système de disposer d'indicateurs sur les sites les plus mellifères et de diversifier les emplacements pour augmenter les chances des récoltes. Ces apiculteurs gèrent directement les deux tiers de leur cheptel et cèdent le un tiers à des associés à raison de 3 à 5 ruches par associé. 69. La pratique de l’apiculture en mode traditionnel est prépondérante avec 62% (336 apiculteurs). Les apiculteurs en mode moderne représentent 24% (132 apiculteurs). Ceux pratiquant simultanément les deux modes atteignent 14% (78 apiculteurs). Cette pratique en mode mixte est donc relativement importante. Les apiculteurs initialement traditionnels, continuent à conserver ce mode de pratique bien qu’ayant introduit la pratique moderne. Ces apiculteurs expliquent cette tendance par des raisons d'adaptabilité et de commercialisation (miel de système traditionnel est plus demandé). 70. Les communes les plus concernées par l’apiculture moderne sont Kalaat M'goun (79%), Ait Sedrate Jbel El Oulia (72%) et Ait Ouassif (50%). Quant à l’apiculture traditionnelle, elle est plus répandue à Skoura (100%), Idlssane (93%), Ghassate (93%) et Imi N'Oulawne. Alors que la commune de Ait Sedrate Sahl Al Gharbia enregistre le taux le plus élevé en apiculteurs mixtes 70% (tableau 4 § 66). 71. A quelques exceptions près, la pratique de l'apiculture moderne est détenue par les fonctionnaires et les employés de différentes administrations et institutions, les commerçants et les hommes d'affaires. Les paysans ont très peu de moyens pour investir et ne disposent pas de fonds de fonctionnement pour la gestion de leurs ruchers lors des périodes

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vulnérables qui durent au-delà d'une année. Généralement ces agriculteurs se limitent à des ruches traditionnelles sédentaires. Tableau 4 : Effectifs des apiculteurs importance de l’apiculture par système

CR Nbre d'apiculteurs

Apiculteurs modernes

Taux des apiculteurs modernes

Apiculteurs traditionnels

Taux des apiculteurs

traditionnels

Apiculteurs mixtes

Taux des apiculteurs mixtes

Ait Ouassif 18 9 50 5 28 4 22

Ait Sadrate Assahl Acharquia 27 13 48 7 26 7 26

Ait Sadrate Jbel Assoufla 14 1 7 9 64 4 29

Ait Sedrate Jbal Aulia 18 13 72 1 6 4 22

Ait Sedrate Sahl Al Gharbia 20 1 5 5 25 14 70

Ait Youl 22 3 14 16 73 3 14

Boumalene 16 7 44 7 44 2 13

Ghassate 69 4 6 64 93 1 1

Idlssane 13 1 8 12 92 0 0

Ighil M'gouna 97 23 24 64 66 10 10

Imi N'oulawne 114 11 10 95 83 8 7

Kalaat M'goun 29 23 79 4 14 2 7

Skoura 22 0 0 22 100 0 0

Souk Lakhmisse Dades 53 20 38 18 34 15 28

Toundoute 14 3 21 7 50 4 29 Total 546 132 24 336 62 78 14

72. L'ensemble de ces apiculteurs peut être scindé, selon la conduite du rucher, le niveau des connaissances de l'apiculture, … en trois grands groupes: A- Ceux qui font l’apiculture par «tradition» car ils ont grandi avec l’abeille (Transmission des traditions de père en fils) ce sont des apiculteurs par héritage. Apiculteurs qui détiennent un important patrimoine de connaissances. Ils maîtrisent tous les stades de développement de l’abeille, des plantes mellifères et de la relation abeille- plantes. Ils connaissent l’histoire de l’apiculture dans leur terroir ainsi que dans les terroirs avoisinants. Ceux-là visitent leurs ruchers plusieurs fois par semaine voire chaque jour. Il leur arrive de s’installer à côté du rucher plusieurs heures par jour pour comprendre le comportement de ces Hyménoptères. Ils sont même capables de prévoir certains changements climatiques à la suite d’un comportement précis qu’ils identifient chez leurs abeilles. Quand ils parlent des abeilles ils ne manquent pas le moindre détail sur l’apiculture. Malgré leurs occupations, lors de notre passage, il y en a certains qui ont passé une journée entière à discuter et à expliquer les phénomènes biologiques et éthologiques de l’abeille sans relâche. Généralement, cette catégorie regrette le manque de relève lorsque c’est le cas et regrette également le manque d’aide et d’encouragement de la part des services concernés. Afin d’améliorer le patrimoine transmis, ils rêvent encore d'améliorer leurs connaissances surtout vis- à vis de la maîtrise des traitements. Quand il s'agit de jeunes, ceux-ci souhaitent développer l'apiculture moderne même en gardant quelques ruches traditionnelles sédentaires. Cette catégorie manque de moyens pour s’y mettre « On est malade depuis que l’abeille est malade » s’est exprimé un vieux d’apiculteur d'Ighil M'gouna.

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B- Les nouveaux apiculteurs pratiquant l’apiculture depuis peu d’années, attirés par le prix intéressant du miel. Ceux là sont nouveaux dans le domaine mais certains souhaitent un encadrement et très peu souhaitent une organisation du métier. Parmi eux, il y a beaucoup d'employés, fonctionnaires des administrations, des commerçants et jeunes ruraux disposant d'un niveau de scolarisation assez appréciable. Les apiculteurs de cette catégorie ont souvent été formés lors des diverses formations organisées localement ou à l'extérieur de la zone ou s'appuyant sur un apiculteur "professionnel". Parmi cette catégorie il y a une minorité qui dispose des moyens matériels est qui est prête à faire des gros investissements dans le domaine allant jusqu'à l'aménagement des plantations pour les plantes médicinales et mellifères. C- Ceux qui pratiquent occasionnellement l’apiculture, suite au ramassage d’essaims. Ceux-là exploitent la production sans, fournir, aucun soin et surtout sans chercher à apprendre le métier. Généralement, ils perdent leur cheptel et le renouvellent chaque fois qu’il y a des essaims à leur portée. Nous pensons probablement que cette catégorie renferme certains jeunes apiculteurs potentiels. 73. Ajouter à ces groupes, des personnes qui ignorent le métier, néanmoins lors de l’interaction réalisée au niveau de leur douar, ils ont manifesté un intérêt. Ce groupe est constitué généralement de jeunes qui ont un niveau scolaire assez- élevé (Baccalauréat, licence). Moyennant une formation, un suivi et une introduction dans le métier, ces jeunes sont prêts à se lancer dans le secteur.

8.2.2. Age et niveau d'instruction des apiculteurs 74. Globalement, l’âge des apiculteurs varie entre 16 et 90 ans avec une moyenne d’âge de 49 environ. C’est, donc une population relativement âgée. 75. Considérant le type de pratique de l’activité, les apiculteurs traditionnels sont relativement plus âgés que les apiculteurs modernes. En effet, l’âge des apiculteurs traditionnels varie entre 16 et 90 ans avec une moyenne d’âge de 51 ans. Quant à l’âge des apiculteurs modernes, il va de 17 à 80 ans avec une moyenne de 45 ans. 76. Par ailleurs l’âge moyen des apiculteurs pratiquant en traditionnel et en moderne est de 48 ans et varie entre 24 et 84 ans. 77. En conclusion, la pratique de l’apiculture en mode moderne concerne particulièrement la partie la plus jeune de la population des apiculteurs. 78. Concernant, le niveau d’instruction, il est globalement faible. En effet, 60% des apiculteurs sont analphabètes, 3% sont alphabétisés, 27% ont un niveau primaire, 7% de niveau secondaire et 3% universitaires. Toutefois, les apiculteurs pratiquant en mode moderne ont un niveau d’instruction relativement élevé par rapport à ceux pratiquant en mode traditionnel. Ainsi, les apiculteurs modernes comptent 50% d’analphabètes contre 69% pour les apiculteurs traditionnels et 5% d’universitaires contre 0% pour les apiculteurs traditionnels. 79. La pratique de l’apiculture en mode moderne se trouve favorisée par un bon niveau d’instruction. Or d’après les résultats de l’enquête, les apiculteurs les mieux instruits sont les plus jeunes. C’est donc la catégorie d’apiculteurs jeunes et non illettrés qui doit être

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prioritaire pour la réussite des actions de formation et de développement sachant que les techniques apicoles et la capacité à s’auto former après les initiations nécessitent un minimum d’instruction. Tableau 5. Niveaux d’instruction des apiculteurs par système TRAD Moderne Mixte Global Illettre 69% 50% 52% 60%

Alphabétisé 3% 2% 3% 3%

Primaire 20% 34% 33% 27%

Secondaire 8% 9% 3% 7%

Universitaire 0% 5% 9% 3%

8.2.3. Pratique de l'apiculture selon le genre 80. Comparativement à l’implication de la femme dans les autres activités, cette activité enregistre un certain retard dû essentiellement au fait que la pratique traditionnelle a été de tout temps masculine alors qu'actuellement les services de l'ORMVAO et les ONG internationales exerçant dans la zone encouragent la participation féminine. D'autant plus, que dans une zone où l’émigration des hommes est importante, l’implication de la femme dans le développement de l’apiculture s’avère nécessaire. Mais étant les caractéristiques socio- culturelles de la zone, l'implication des femmes devrait être surtout dans l'apiculture sédentaire. 81. D'après l'enquête de terrain, la population des apiculteurs est composée essentiellement des hommes à l’exception de trois femmes l’une dans la commune Souk Lakhmiss Dades et les deux autres à la CR Imi N'Oulaouane (dont une a le niveau baccalauréat). Il y a également quatre groupements (ou associations) féminins dont un encore fonctionnel (voir organisation professionnelle). En effet, ces dernières années, l'ORMVAO a essayé d'encourager la femme à s'intéresser à ce secteur. Néanmoins, par manque d'une démarche adaptée au secteur et aux conditions socio- culturelles des femmes dans la zone, ces efforts n'ont pu aboutir. Dans ce sens, l'étude a inventorié quatre groupements de femmes qui ont reçu des ruches de l'ORMVAO. Cependant, en absence de formation et de suivi, ces femmes ont perdu leur cheptel à l'exception de celles d'un groupement qui disposent encore des ruches mais gérées par un apiculteur (en association). 82. Toutefois, une bonne partie des femmes d’apiculteurs participe dans les travaux d’ateliers au foyer.

8.2.4. Tailles des ruchers 83. D'après les résultats de l'enquête, la taille des ruchers est faible avec une moyenne de 7 ruches. La taille moyenne des ruchers chez les apiculteurs modernes est de 10.1 alors que chez les apiculteurs traditionnels, elle est de 3.9. Elle est de 9.7 pour les ruchers modernes et 5.1 pour les ruchers traditionnels chez les apiculteurs mixtes. Néanmoins, nous constatons des grandes variations en effectifs de ruches par rucher. Dans l'enquête les effectifs varient de 1 à 140 ruches, tandis que le diagnostic participatif a rapporté une variation de 1 à 170 ruches. Il est également important a souligné que les apiculteurs étaient réticents pour déclarer le nombre exact de leurs ruches malgré qu'ils manifestent une volonté pour remplir la fiche d'enquête et d'inscrire leur nom dans la base de données.

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8.3. Organisations professionnelles et groupements des apiculteurs

84. Les groupements des apiculteurs ne sont pas fréquents. Deux associations des apiculteurs et quatre des apicultrices ont été recensées: pour les hommes, il s’agit de l’association Toundoute dans la CR de Toundoute et de l'association de Kalaat M'gouna. Quant au groupement des femmes on trouve: deux à la CR de Skoura (Skoura et Sidi Fellah), un à la CR de Souk Lakhmisse de Dadès et une association Ait Abdoune de la municipalité de Boumalène. Les associations des hommes fonctionnent relativement bien mais ont besoin d'encadrement par contre un seul groupement des femmes est encore fonctionnel. 85. La majorité des membres de ces associations (notamment celles des femmes) n'ont aucune notion sur le système associatif et la gestion des projets collectifs. Des actions de formation et d'information dans la gestion administrative et technique devraient être prises en charge par le projet. Certes, il existe de nombreuses associations dans la zone du projet mais la communauté des apiculteurs (trices) n'a pas encore bénéficié de ces encadrements. 86. Les groupements en apiculture jouent un rôle important dans son développement. En effet, ils permettent la réduction des charges telles que le transport, le gardiennage, la recherche des emplacements, la mise en commun des équipements d’ateliers, la commercialisation et l'approvisionnement en intrants, etc. Ils constituent aussi un espace favorable pour les échanges des techniques entre apiculteurs et une meilleure exploitation du retour d’expérience. D'autant plus que le niveau de vie, peu élevé, de la majorité des apiculteurs réduit les possibilités d’actions consistantes individuelles. En plus, la réalisation du programme ne peut réussir sans l'organisation des professionnelles du secteur. 87. De ce fait, l’encouragement des regroupements et leur appui permettront de donner une dimension plus large aux actions de développement apicole à entreprendre et offriront plus de chance à leur réussite.

8.4. Races d'abeilles: origines et importance 88. Avant d'évoquer les origines du cheptel dans la zone du projet, il est important de rappeler brièvement les races d'abeilles au Maroc, leur répartition géographique et leurs principales caractéristiques. Les abeilles sont des Hyménoptères de la superfamille des Aploïdea et la famille des Apidae. Celle-ci comprend environ 20.000 espèces d'abeilles dont la majorité sont des espèces solitaires. Les Apidae à leur tour sont divisés en quatre tribus dont celle des Apini qui inclut le genre Apis. Ce dernier comprend plusieurs espèces dont l'abeille domestique: Apis mellifera. 89. La grande diversité morphologique observée à l'intérieur du genre Apis est connue à travers le monde et a fait l'objet de nombreuses recherches. C’est au cours des années cinquante et soixante, grâce à l’utilisation des méthodes biométriques (Alpatov, 1948 ; Goetze, 1964), que les bases de la taxonomie connaissent une expansion remarquable. En effet, jusqu’alors la pigmentation était le caractère discriminant dans la description des individus (Ruthner, 1988). Or, on sait que les caractères les plus variables entre les colonies

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portent sur les différences de taille, la pigmentation est un caractère très variable entre individus d’une même colonie. 90. Les races de l’Afrique du Nord (A.m intermissa, A.m. sahariensis et A.m. major) sont extrêmement bien adaptées à la végétation et au climat contrasté de cette région. 91. A.m. major doit son nom à la taille importante de ses appendices et particulièrement sa langue. Localisée dans le Rif, elle a été décrite par Ruttner en 1975 à partir de quelques échantillons récoltés dans la région d’Al Houceima. Pour d’autres auteurs (Second 1974) cette race n’est qu’une forme locale d’A.m. intermissa. 92. A.m. intermissa, ou abeille tellienne, est une abeille grande de taille et à pigmentation uniformément foncée avec quelquefois de nombreux éclaircissements peu nets sur les tergites abdominaux et le scutellum. La longueur de la langue est de 6,5 mm en moyenne, le tomentum est étroit ; la pilosité est courte ; l’indice cubital est très variable (2,2 mm en moyenne). Elle est très agressive et nerveuse. Pendant chaque miellée, les ouvrières construisent de très nombreuses cellules royales. Les colonies ne sont jamais très fortes et présentent une nette tendance à l’essaimage. Cette race se rencontre au Nord de l’Afrique (Maroc, Tunisie, Algérie), de l’Atlantique à la Libye et dans les îles en avant des côtes à Malte et vraisemblablement aussi aux Canaries (Ruttner, 1975). 93. A.m. sahariensis, ou abeille saharienne, a été décrite par Haccour (1960). Elle est de petite taille jaune, à indice cubital élevé. Peu agressive, elle possède une résistance remarquable aux conditions difficiles du milieu. Elle se retrouve au sud du Maroc et de l’Algérie. La plupart des caractères de cette race (pigmentation exclue) la confondent avec A.m. intermissa. Sa taille et la longueur de sa langue la situent entre celle-ci et les races plus petites d’Afrique occidentale, ce qui a provoqué une remise en question de l’autonomie de cette race. Ruttner (non publié), suppose qu’il ne s’agit que d’une forme de transition de l’intermissa vers adansonii et qu’elle a des liens génétiques avec les abeilles du Sénégal. 94. Tous les travaux réalisés sur la répartition géographique des races marocaines soulignent que la chaîne des Atlas constituait, en principe une barrière naturelle entre la race saharienne et les autres. Néanmoins, le développement de la transhumance avec l'introduction des ruches modernes et les déplacements des ruches et des essaims (commercialisation) ont engendré d'importantes zones d'hybridation entre les différentes races. Ceci a été confirmé par les différents travaux réalisés récemment au Maroc1. 95. Dans la zone du projet, les apiculteurs soulignent qu'initialement leur zone était peuplée uniquement par A.m. sahariensis (reconnaissable à sa couleur jaune). Les ruches étaient, dans la majorité des cas, murailles ou construites avec des pierres empilées déposées en étage ou en rangées simples dans un local appelé Tamelalte. Ce local peut avoir une façade entièrement ouverte ou peut être sous forme de chambre avec une façade perforée de petits trous au niveau des ouvertures des ruches permettant aux abeilles d'avoir l'accès à l'extérieur pour butiner. Les apiculteurs précisent que l'abeille noire a été introduite depuis le début des années 902. Les colonies ont été, à l'époque, achetées à Béni Mellal mais actuellement, les apiculteurs achètent également à Agadir et au Gharb. Ils précisent que cette abeille noire perd sa couleur avec le temps et prend progressivement la couleur jaune. Il s'agit d'hybridation.

1 Ytavaux de troisième cycle et thèse de dictorat de H. Mouhssine disponibles à l'IAV HII. 2 A El Kalaâ en 1990 et à Ait Moussa Oudaoud en 1993 (à titre d'exemple)

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96. D'après l'enquête de terrain l’abeille jaune constitue la race la plus prépondérante dans la zone d’étude avec 44% des ruches. L’abeille noire représente 36%, alors l’hybride constitue 20%. 97. Les trois races sont donc présentes de manière significative. Par contre, le diagnostic participatif rapporte des résultats différents. En effet, ce que les apiculteurs appellent abeille jaune est souvent des hybrides et c'est la population la plus abondante (plus de 60 %). L'abeille noire 36% et la race jaune est très rare localisée dans les zones enclavées d'Imi N'Oulaoune et de Ighil M'goun et ne dépasse guère 4% (ex à Ighil M'goun, Aït Said Ou Youssef dispose d'une vingtaine de ruches de l'abeille jaune). 98. En se basant sur les résultats de l'enquête de terrain, la répartition de ces races diffère suivant le mode de conduite du rucher. En effet, dans l’apiculture moderne c’est la race noire qui prédomine avec 42%, alors que l’hybride représente 30% et la race jaune 29%. En contre partie c’est l’abeille jaune qui prédomine dans l’apiculture traditionnelle avec 72%, alors que l’abeille noire représente 25% et l’hybride 2%. 99. Ce constat s’explique par le fait que les ruches modernes sont importées souvent des régions où l’abeille noire est prépondérante (Gharb, Beni Mellal). Les techniques de transvasement et de capture des essaims de l’abeille jaune dans les ruches modernes ne sont pas maîtrisées par les apiculteurs pour le développement des effectifs de cette race, bien qu’étant très appréciée localement pour ses diverses qualités.

100. De même, les apiculteurs affirment percevoir nettement une prolifération de l’abeille hybride du fait de l’augmentation des croisements entre l’abeille noire importée des autres régions et de l’abeille jaune locale. Cette progression est plus importante dans les ruches modernes que dans les ruches traditionnelles.

101. Concernant leurs préférences, les apiculteurs préfèrent unanimement la race locale et se disent prêts à œuvrer avec le projet pour trouver des solutions de réhabilitation et de préservation. Par rapport à l'abeille noire, les apiculteurs soulignent que l'abeille jaune est:

• Plus adaptée aux températures extrêmes de la zone, • Plus résistante aux périodes de sécheresse et au manque de nourissement, • Plus économe et gère mieux ses réserves hivernales (miel et pollen), • Moins agressive et convient à des élevages près des habitations; • Bonne nettoyeuse des ruches; • Plus rapide dans l'affouragement et donc plus productive (avis partagés).

102. Quant aux rendements, les apiculteurs n'arrivent pas à se prononser car leur ruches

ne sont pas standardes.

8.5. Matériel apicole utilisé dans la zone du projet

8.5.1. Types de ruches

103. Plusieurs types de ruches ont été recensés :

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A) Les ruches traditionnelles:

104. Façonnées avec différents matériaux locaux, généralement circulaires ou rectangulaires et allongées. Elles sont faites de: bois, poterie, roches plates, pierres, terre et barres en bois, roseau, …. Les principales ruches traditionnelles utilisées dans la région sont:

Ruches en bois

105. Elles sont bricolées en bois acheté ou de recyclage avec des dimensions et des formes très diverses. Ruches murailles avec ou sans extension

106. Confectionnées selon la largeur des murs avec un petit dépassement. Actuellement, les apiculteurs essayent de confectionner des ruches plus longues en combinant pour la même ruche le mur est une extension en pierres empilées ou poterie, ruche en bois, etc.

107. Dans les nouvelles constructions, la largeur des mûrs est généralement plus petite. Dans ces cas, seul un petit canal de sortie des abeilles est confectionné au niveau du mur. La ruche est déposée dans une pièce à l'intérieur. Ceci est appliqué à tous les types de ruches (modernes et traditionnelles). L'intérêt de déposer les ruches à l'intérieur des pièces (chambre) est de protéger les abeilles des intempéries et des températures extrêmes.

108. Généralement les apiculteurs essayent de pratiquer les dimensions (L: 80cm; l: 25 à 30 cm et H: 30 cm) mais certains peuvent aller jusqu'à 2m. Cette pratique nécessite de travailler et de collecter le miel operculé au fur et à mesure de différentes miellées. IL y a ceux qui utilisent pour ce type de ruche les mêmes dimensions que la langstroth avec une hauteur légèrement plus importante (+ 8 à 10 cm). Cette hauteur permet à l'apiculteur de faire l'entretien et le contrôle de la colonie grâce à l'espace entre le fonds de la ruche et l'extrémité inférieure du pain d'abeille. Ruches en poterie

109. Ces ruches sont généralement achetées avec les essaims. Elles sont une forme circulaire moins large vers l'ouverture. Ces ruches sont parfois récupérées après avoir servi à d’autres usages (approvisionnement en eau, stockage de farine, …..), avant de se transformer en ruches. Ruches en pierres empilées

110. Ruches construites en pierre et en terre mélangée avec la paille et dont le toit est fait en bois et en roseau. Elles sont répandues dans le système de l'apiculture traditionnelle. En effet, ce type de construction permet à l'apiculteur de choisir librement la dimension de la ruche souhaitée. Les ruches sont font en général 20 cm en largeur sur 20cm en hauteur et en largeur de 40 cm jusqu'à 2 m.

111. Parmi les ruches traditionnelles, les apiculteurs préfèrent ce dernier type car les matériaux sont thermorégulateurs, l’hiver ces ruches gardent la chaleur et l’été elles gardent la fraîcheur. En plus, la méthode offre la possibilité d'adapter les dimensions souhaitées. D'ailleurs les deux ruchers collectifs ont ce type de ruches.

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B) Les ruches à cadres :

112. La pratique de l’apiculture moderne (caisses Dadant et Langstroth à 10 cadres) a été rencontrée dans tous les écosystèmes à l'exception de Saghro (en dehors de la transhumance). Langstroth est la ruche la plus utilisée. La dadant est rare. D'ailleurs, les apiculteurs les plus informés préfèrent la ruche langstroth. Nous pensons que la Langstroth est mieux adaptée pour la région.

113. L'introduction des ruches modernes dans la zone date d'une décennie, débutée initialement par le projet haut Atlas (PNUD). La ruche de langstroth s'est avérée rapidement la mieux adaptée à la zone.

114. Initialement, les apiculteurs ont achetés leurs ruches à cadres à Beni Mellal ou d'autres régions du nord du pays. Actuellement, ils confectionnent leurs ruches localement. Il n'y a pas de menuisier spécialiste, mais tous confectionnent des ruches, des hausses et des ruchettes suivant le modèle des autres régions. Les apiculteurs essayent d'introduire certaines améliorations pour mieux les adapter aux conditions de la région, mais un soutien dans ce sens est nécessaire notamment pour les apiculteurs du système traditionnel.

115. Les apiculteurs n'ont pas les mêmes appréciations sur les performances des ruches à cadres par rapport aux ruches traditionnelles. Certains préfèrent la ruche à cadre car, d'après eux, ils maîtrisent mieux le suivi de l'état de la colonie (division, entretien, traitement, etc.) et peuvent transhumer. D'autres pensent qu'ils connaissent mieux le travail au niveau des ruches traditionnelles, qu'elles sont plus adaptées, et qu'ils ne sont pas dépendants vis- à vis de l'utilisation d'intrants. La catégorie la plus informée (mais très minoritaire) sont unanimes sur l’intérêt à garder les deux types de ruches et donc les deux systèmes apicoles ; ceci pour les raisons suivantes:

1. Les ruches traditionnelles leur permettent de gagner un minimum pendant les années difficiles (quand la ruche moderne ne produit pas).

2. Les ruches traditionnelles permettent d’avoir un produit sur rayon de cire 100%

naturelles pour répondre à la demande d’une clientèle bien ciblée. 3. La présence de miel dans les rayons de cire du système traditionnel encourage la

vente. 4. Les ruches traditionnelles supportent mieux les conditions de l’hiver. En effet, la

disposition des ruches les unes à côté des autres et les soins apportés par les apiculteurs aux ruchers (support et couverture) permettent de mieux conserver la chaleur.

116. Si les ruches murailles est une pratique ancienne, les ruches en bois et à moins de

degré celles en pierre empilées (modifiées) sont relativement récentes, plus appréciées et constituent la tendance future. En effet, en plus des changements dans les constructions, la nécessité de suivre les colonies d'abeilles, d'effectuer des traitements et de transhumer, ces ruches ont contribué aux changements dans les pratiques. Cette situation a poussé les apiculteurs à confectionner des ruches en bois même pour une conduite traditionnelle. Néanmoins, il faut signaler que ces pratiques augmentent les dépenses sans pour autant profiter à l'apiculteur au niveau des rendements à cause du faible niveau de technicité (voir ci après).

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8.5.2. Comportement des abeilles / différents types de ruches

117. Si la façon de travailler dans la ruche moderne est imposée à l’abeille, (les constructions des rayons se font suivant la cire gaufrée pré-installée dans les cadres), dans la ruche traditionnelle, l’abeille jouit d’une certaine liberté. Ainsi, les populations ont mentionné 3 types de forme pour la construction des rayons de la cire :

a- Les colonies qui fabriquent des rayons de forme circulaires et perpendiculaires aux parois du plafond de la ruche, disposés transversalement.

b- Les colonies qui forment des rayons circulaires et perpendiculaires aux parois du plafond de la ruche, disposés transversalement.

c- Les colonies qui construisent d’une façon rectangulaire, et battissent des rayons longitudinalement par rapport à la ruche.

118. Dans certains cas rares (ruche de très longue), la même ruche peut contenir deux

types différents de disposition de rayons avec les 3 combinaisons possibles (a/b ; a/c ; b/c), d’après les populations, il s’agit de deux colonies différentes (donc deux reines ! occupent chacune une moitié de la ruche, avec probablement une séparation faite de vieux rayons non utilisés par les abeilles). Toutes ces observations sont très intéressantes et sont donc à vérifier pour mieux comprendre le comportement des souches locales, surtout que ces types de construction ont une relation étroite avec la production. En effet, les apiculteurs des sites3 ayant mentionné ces types de constructions soulignent l’importance de la production de chaque type. D’après eux le meilleur sur le plan production est le type (a) suivi du type (b) et enfin le type (c). La différence chiffrée concernant cette production n’a pu être fournie puisqu'il s'agit des constructions dans des ruches traditionnelles. Ce type de constatation peut servir pour faire la sélection massale au niveau d'un rucher.

119. Les ruches traditionnelles sont fermées aux deux extrémités par des disques en- bois ou en pierre plate ou carton. Le disque de la face d’entrée est muni d’un petit trou permettant la sortie/rentrée des abeilles. La taille des ruches est variable selon la nature des matériaux. Dans certains douars, les trous d’entrée et sortie des abeilles se trouvent au milieu de la ruche, les deux extrémités étant étanches. Un apiculteur a essayé de laisser l'accès sur la longueur de la ruche pour faciliter le suivi de la colonie

8.5.3. Emplacement des ruches

120. Généralement, les ruches sont placées dans un lieu protégé des courants d’air et bien ensoleillé. Les apiculteurs notamment ceux ayant hérité le métier ou ayant reçu une première formation réalisent tous des aménagements architecturaux pour protéger au mieux les ruches. Les ruches traditionnelles sont mises les unes à côté des autres, ou rangées en étages, superposées et protégées par de la paille, de l’halfa, des sacs en plastique, les vieilles couvertures ou les morceaux des tentes etc., le tout est soutenu avec une assise en pierres contre le vent. Cette disposition permet de les protéger mieux des intempérés. Le trou de vol est toujours tourné vers l’Est pour que les abeilles reçoivent les premiers rayons de soleil, tôt le matin. Quand le nombre de ruches est important, elles sont rangées et disposées en strates comme les cas des ruchers collectifs et protégées dans une Tamalalt. L’emplacement est localisé soit à l'intérieur ou à côté des habitants, soit sur les toits des maisons ou dans des vieilles chambres surtout pour les abeilles jaunes ou hybrides (douces). Les abeilles introduites des autres régions (noires) sont généralement déposées loin des habitations surtout quand l'effectif des ruches est important ou quand son installation risque

3 Référence à une petite zone homogène comprenant un ou plusieurs douars

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de gêner les populations, ou bien encore quand les zones de butinage sont loin des habitants (déplacements). Cependant, l’éloignement des ruches aspect des problèmes concernant :

1. Le gardiennage : dans tous les sites, les apiculteurs ont cité et insisté sur le problème gardiennage (un gardien coûte au minimum 1000 dh/mois). D'où la préférence par les populations de l'abeille saharienne.

2. le problème de l'exploitation des plantes mellifères

8.6. Techniques apicoles

121. Avant l’apparition de la varroa, les apiculteurs comptaient énormément sur l’abeille pour s’autogérer alors, qu’actuellement, ils ont compris, au moins quelques-uns uns, qu’il y a un minimum d’entretien et de soins sanitaires à fournir pour garder, voire améliorer, la productivité. Dans tous les sites, la conduite et les soins apportés, ainsi que le nombre des visites, sont fonction de l'éloignement du rucher et des liens qui unissent l’apiculteur à ses abeilles. Il y a, comme nous l’avons déjà mentionné, différents groupes d’apiculteurs, ce qui engendre différents niveaux de technicité et de conduite des ruchers.

122. Ainsi, et en dehors des périodes de transhumance, divers travaux sont réalisés au niveau d’un rucher. Ces travaux vont de la simple et rare visite (catégorie C) à une attention affective et particulière par les professionnels (A). Ces derniers font des visites très rapprochées (parfois 2 par semaine), examinent l’état de la colonie et le comportement des abeilles. Ils observent les alentours de trou de sorite pour détecter s’il y a des maladies.

123. Lors des visites au niveau des ruches traditionnelles, toutes les précautions sont prises pour ne pas trop déranger les abeilles. D’ailleurs, ces visites se limitent à l’examen des rayons extérieurs pour évaluer l’état de la colonie. Quant aux ruches à cadres les opérations de chaque visite sont connues à l’avance et sont programmées selon d’une part le résultat de la visite précédente et d’autre part la progression des travaux à réaliser au niveau d’une ruche au cours de la saison.

124. Concernant les divisions des colonies, les apiculteurs se contentent d’attraper les essaims. Ils ont leurs techniques de surveillance pour effectuer cette chasse. Généralement, ils placent des ruches vides pour piéger les essaims directement après leur sortie. Ensuite, il y a tous les cas intermédiaires qui travaillent selon leur disponibilité, leurs moyens et les prévisions de la production.

125. L’absence de maîtrise du contrôle de l’essaimage fait que pendant les bonnes années il y a beaucoup d’essaims qui s’installent dans la nature. D'après nos constatations beaucoup s'installent dans la zone de Saghro étant donnée la précocité de la flore spontanée. Les populations connaissent les endroits favorables qui constituent un refuge pour les colonies ex : les alentour du barrage. Les colonies qui sont à la portée sont généralement attrapées pour démarrer un élevage. C'est le non contrôle de l'essaimage qui implique ce nombre important des petits apiculteurs amateurs.

126. Les apiculteurs ayant des ruches traditionnelles et modernes, pratiquent toutes les techniques de base. Cependant, ils manquent d’une méthode de gestion adéquate pour optimiser leurs rendements en plus des autres difficultés que nous évoquons par la suite.

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8.7. Outils de travail

127. Les outils pour le travail au niveau des ruches traditionnelles sont très rudimentaires. La tenue de protection est confectionnée sur place. Elle se limite à une djelaba à laquelle on colle un grillage au capuchon. Certains n'utilisent aucune protection. La manipulation de la colonie se fait avec ou sans gants à l’aide d’un couteau emmanché confectionné chez le forgeron. C’est un outil coupant dont l’apiculteur se sert pour récolter les rayons de miel. Les rayons récoltés sont stockés dans un récipient avec couvercle et transportés à la maison pour extraction (cf. § extraction de miel). L’enfumoir est souvent confectionné sur place à partir de vieilles assiettes, poterie ou poêles ou autres matériels. Dans certains douars, les apiculteurs utilisent des rameaux du thym qu’ils introduisent à l’intérieur de la ruche pour produire de la fumée lors de différentes manipulations.

128. Les outils utilisés par les apiculteurs ayant des ruches modernes peuplées de l'abeille noire, même s’ils sont artisanaux, sont adaptés et sont identiques à ceux utilisés par les apiculteurs ailleurs dans le reste du Maroc : tenue de protection correcte, lève cadre. Rare sont ceux qui disposent d'un extracteur manuel ou autre matériel. D'ailleurs, même ceux ayant l'extracteur, beaucoup ne voient pas son utilité car l'extraction est faite par la méthode traditionnelle (pressage des rayons de miel) même sur les cadres des ruches modernes. Ceci implique évidemment un gâchis énorme et un manque à gagner pour la miellée suivante, influençant ainsi négativement les rendements. En effet, chaque année, les abeilles doivent reconstituer et bâtir les cadres des hausses. D'après certains apiculteurs, les raisons de ces pratiques reviennent au fait que le bâti des hausses est ravagé par la fausse teigne pendant le stockage durant l'hiver. Donc, les apiculteurs ne voient pas la nécessité de le conserver. Ces pratiques sont, bien entendu, une grande lacune technique et doivent être redressées lors des formations.

9. Conduite du rucher

129. Plusieurs niveaux de technicité se rencontrent dans la zone en dehors de système d'apiculture pratiqué. La constatation générale est l'absence de professionnalisme dans le travail.

130. Dans la plupart des cas, l'élevage est pratiqué sans apporter aucune technique: l'apiculteur chasse les essaims ou les achète et les place dans des ruches de divers modèles tels que décrit ci-dessus. Les abeilles ne reçoivent ni traitement ni entretien. Très peu d'apiculteurs ont adopté une technicité à des niveaux variables selon les contacts, les formations ou le transfert du savoir d'un apiculteur à un autre. Ci-après, une description et une analyse des différentes techniques pratiquées et les conséquences qu'ont sur le rendement des ruches et le développement du secteur.

9.1. Visites des ruches:

131. Sont irrégulières et ne respectent pas les fréquences exigées par saison. Comme il a été précisé auparavant, le nombre des visites est très influencé par le lien qu'à l'apiculteur avec son rucher. La fréquence dépende également de l'éloignement et des moyens disponibles pour les déplacements. Néanmoins, les apiculteurs bien informés (très peu) distinguent clairement entre le type et les fréquences de visites à faire selon la saison et l'état de la colonie.

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9.2. Nourrissement des abeilles

132. Rares sont les apiculteurs dans la zone qui pratiquent le nourrissement des abeilles. En cas d'alimentation, le minimum de normes n'est pas requis. En effet, les apiculteurs utilisent directement le sucre en semoule rarement une préparation de sirop ou en Candi. Le sucre est déposé très souvent à côté du rucher pour une alimentation collective. Certes, il est plus intéressant de nourrire les abeilles par le miel mais il faut apporter cette alimentation chaque fois que besoin est.

133. La majorité des apiculteurs (90%) ne pratiquent pas le nourrissement pour trois raisons : (1) ils ne disposent pas d'un fonds de roulement propre à la gestion du rucher (60%). (2) ils ne maîtrisent pas les techniques de nourrissement (30%). (3) ils pensent que le nourrissement avec le sucre développe la diarrhée chez les abeilles ce qui favorise la prolifération des maladies bactériennes notamment la loque nécessitant à son tour le traitement par la terramycine (10%).

134. A fin de préserver leurs colonies la majorité des apiculteurs préfèrent laisser quelques cadres de miel pour que la colonie ait sa nourriture durant l'hiver. Cette pratique ne donne aucune assurance en cas de prolongement de la période défavorable. En plus, le manque de nourrissement entraîne l'affaiblissement de la colonie et favorise l'installation des parasites et expose les abeilles à l'attaque des prédateurs. Les colonies peuvent alors disparaître si la période vulnérable dure longtemps. Cet aspect devrait être traité dans la formation. Cette dernière devrait préciser les différents types de nourrissemnt (préparation, quantité, période, etc).

9.3. Division: création de nouvelles colonies

135. En dehors de la production du miel, l'apiculteur peut augmenter son cheptel par division. Les nouvelles colonies peuvent recevoir une reine si l'apiculteur pratique l'élevage des reines ou laisser la nouvelle clonie (colonie orpheline) élever sa propre reine. Dans la zone du projet, presque la totalité des apiculteurs attendent la sortie des essaims4 pour agir. Rares sont ceux qui opèrent des divisions des ruches:

• Dans le système traditionnel, la totalité des apiculteurs ne pratiquent pas les divisions. Ils attendent la sortie des essaims pour multiplier leur ruche. Les ruches traditionnelles sont généralement conçues de deux parties juxtaposées qui communiquent entre elles par un trou permettant de passer de la ruche d'élevage (Tigmi) à la ruche vide (Ifghal). En effet, dès que la première ruche est pleine (couvain et miel), les abeilles se déplacent à travers le trou vers la ruche juxtaposée pour s'agrandir. Parfois Ifghal est utilisé entièrement, par les abeilles, pour emmagasiner le miel.

• Dans le système moderne très peu d'apiculteurs pratiquent des divisions selon les

règles de l'art. Beaucoup font comme dans le système traditionnel, attendent la sortie des essaims. Certains, notamment parmi ceux qui ont reçu des formations (PNUD, UNICEF), les apiculteurs bien informés réalisent correctement les divisions des ruches

4 L'essaimage est un mode de propagation qui se produit, dans zone, au printemps après une forte pollinie.

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en début de campagne. Dans toute la zone, un seul apiculteur a tenté de pratiquer l'élevage de reine. Dans la vallée de Dadès et dans certains sites de Saghro, l'essaimage débute en janvier/ février et s'échelonne jusqu'au mai/juin (selon les années).

136. En conclusion, nous pouvons déduire que malgré la présence de certains apiculteurs

bien informés, le backage technique est encore insuffisant pour mieux exploiter et valoriser les potentialités de la zone.

9.4. Préparation des cadres avec la cire montée

137. La majorité des apiculteurs ne maîtrise pas le montage et la fixation de la cire sur les

cadres. Ce qui conduit très souvent au détachement des rayons des cires conduisant à des dégâts importants au niveau de la colonie et à des pertes dans les rendements. Nombreux ont déclaré que les formations antérieures n'ont pas traité le côté pratique de ces aspects. Aussi, les formations futures éventuelles doivent se baser sur les résultats de ce diagnostic et et les formations doivent être orientées sur les aspects pratiques.

9.5. Connaissances par des apiculteurs des ennemis des abeilles et des moyens de

protection sanitaire

138. Les apiculteurs connaissent de nombreuses maladies, parasites et prédateurs des abeilles mais maîtrisent mal leur biologie et la lutte menée est insuffisante pour protéger correctement les colonies. Parmi les ennemis des abeilles, les apiculteurs ont mis l’accent sur quatre qui, pour eux, sont les plus importants : 1. La Varroase : maladie causée par un acarien Varroa jacobsoni. Dans tous les douars et

sans exception, les apiculteurs ont désigné cette maladie comme le problème majeur de l’apiculture, dans leurs localités. Cette maladie et non seulement un problème en elle-même mais sa présence facilite l'installation d'autres maladies suite à l'affaiblissement progressif qu'elle cause aux colonies d'abeilles. L’acarien parasite Varroa jacobsoni est de loin la maladie la plus importante dans la zone. Les apiculteurs reconnaissent très bien l'acarien et les symptômes de la maladie mais ignorent comment le traiter.

139. Pour faire face à ce fléau, certains cherchent à acheter le produite de traitement mais

son prix le rend inaccessible (290Dh / la boite d’Apistan contenant une dizaine de lanières pour traiter 5 ruches) alors que dans le Gharb la boîte n'en coûte que 230 DH). Ceci ne les encouragent pas à traiter. L'enquête de terrain a d'ailleurs rapporté que seulement 30% des apiculteurs qui traitent. Généralement, ceux ayant les ruches modernes. En effet, le taux des apiculteurs en mode moderne qui appliquent les traitements contre la varroa ; d’après l’enquête, atteint 61%. Il est de 56% chez les apiculteurs mixtes. Alors que chez les apiculteurs traditionnels, ce taux est de 12% seulement. Parmi ceux qui traitent, 44% utilisent le Klartan, 19% ont recourent à l'Apistant, 21% appliquent l'Amitraz) et 16% utilisent d'autres produits (dont 2% traite avec la fumée du thym). Néanmoins, le DP a

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soulevé que beaucoup d’apiculteurs plus des deux tiers de ceux qui traitent, ne les appliquent dans les règles de l’art : problèmes au niveau des méthodes de préparation et d’application, les doses ne sont pas respectées, manque de suivi d’efficacité, mauvais choix du moment des traitements, etc.

140. Il faut rappeler ici que le Klartan est un acaricide de l’arboriculture et des grandes cultures, le Klartan, qui contient la même matière active l'Apistan: le fluvalinate. Cependant, ce produit revient 20 fois moins cher que l’Apistan. Il faut signaler que ce produit n’est pas homologué au Maroc. Le Klartan est généralement procuré par un membre de la famille résidant en Europe ou acheté en petite dose dans d'autres régions (Agadir, Kénitra, Béni Mellal).

141. La fausse teigne ou La teigne de la cire: est un parasite de faiblesse. Il attaque la cire en stock ou dans la ruche peuplée suite à un affaiblissement de la colonie (maladie ou manque de nourriture). Ce papillon a été jugé par certains apiculteurs comme un facteur limitant. Ces derniers ignorent que l'apparition de la fausse teigne dans les ruches peuplées est un indicateur de faiblesse. Cette présence souligne l'absence de l'auto-défense de la colonie ce qui entraîne l'installation d'autres parasites et prédateurs. Pour la protection des colonies, les apiculteurs mettent le sel mélangé avec le paradichlorobenzène en poudre devant la ruche. D'autres opèrent à un nettoyage des chenilles et des papillons, quand ils sont visibles. Par contre, la cire des cadres est généralement perdue. Les apiculteurs ne pratiquent aucune protection, alors que c'est dans les stocks il faut agir!. C'est une des raisons pour laquelle les apiculteurs ne voient pas la nécessité de conserver les cadres bâtis et donc la nécessité d'utiliser l'extracteur de miel.

142. La loque américaine: très peu d'apiculteurs signalent cette maladie et décrivent les symptômes correspondants. Le seul produit utilisé est la terramycine vitaminé. Néanmoins, cette utilisation est presque systématique chez certains apiculteurs sans, pour autant, qu'elle soit justifiée.

143. Les guêpes: posent de sérieux problèmes dans toute la zone surtout ces deux dernières années. Certains apiculteurs essayent de chercher les trous constituant les nids, de cet hyménoptère et les détruisent;

144. D'autres prédateurs ont été signalés comme: le Guêpier (un oiseau insectivore), le hérisson, le crapaud, le lézard…. Mais leur impact est limité.

145. A la lumière de cette analyse il ressort la nécessité d’élaborer, avec les apiculteurs:

1. Des séances de démonstration de diagnostic pour reconnaître et maîtriser la biologie des ennemis de la ruche et des abeilles.

2. Un programme annuel de traitement contre les principaux ennemis et la

désignation des méthodes et des produits à utiliser (voir recommandations ci-dessus).

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9.6. Nombre de récoltes et extraction de miel

146. En fonction de l'année et du nombre de miellées fréquentées, les apiculteurs font une à deux récoltes rarement trois. Pour les ruches sédentaires, on atteint rarement deux récoltes. La transhumance augmente le nombre de récoltes.

147. Les normes de la récolte de miel ne sont respectées que pour le thym. Pour les autres miellées, chaque apiculteur a sa propre stratégie et la date de récolte est décidée selon la destination du produit. Quant les ruches transhument (apiculture moderne), le taux d'operculation exigé pour l'obtention d'une bonne qualité5 du miel n'est pas toujours respecté, notamment pour la première récolte. Quant aux apiculteurs ayant les ruches traditionnelles, ils ont leurs propres repères, puisqu’ils ne peuvent examiner l’état de tous les rayons à l’intérieur de la ruche. En plus, chez de nombreux apiculteurs, les miels de différentes miellées sont mélangés avec le thym pour faciliter la commercialisation alors que leur valeur marchande est différente.

148. La récolte des rayons de miel se fait de différente manière suivant les sites et surtout suivant le niveau de technicité de l'apiculteur. Globalement on peut faire la distinction entre:

Au niveau de l’apiculture moderne, la récolte est facilitée par la hausse et le déblocage effectué au niveau de la ruche pour faciliter parfois l’extension et l’augmentation de la colonie ou pour éviter les égouttements lors de la transhumance.

Par contre concernant la ruche traditionnelle, la récolte se fait à partir des rayons,

remplis totalement ou partiellement de miel et qui se trouvent à l’extrémité de l’espace occupé par la colonie. Ce système exige des précautions lors de la récolte. Ainsi, à l’aide de l’instrument de récolte, les rayons sont détachés et retirés de la ruche délicatement. Il faut prendre soin de ne pas désoperculer ou casser un rayon pour ne pas exciter les abeilles.

149. Pour l'extraction, et comme il a été déjà signalé ci- dessus, la majorité des apiculteurs

utilisent la méthode traditionnelle pour l'extraction de miel. Parfois le miel est vendu dans les rayons de la cire avec un prix moindre que celui extrait (voir commercialisation). On peut distinguer deux méthodes avec des proportions très inégales: Au niveau des ruches modernes : utilisation d’extracteur manuel (radial ou tangentiel)

est rare même quand les apiculteurs le possèdent, ils préfèrent opérer avec la méthode traditionnelle.

Au niveau de l’apiculture traditionnelle, nous avons noté les méthodes d’extraction

suivantes :

1. On nettoie le reste du couvain et le pollen, en suite, soit on laisse égoutter après désoperculation, soit on presse avec les mains dans un récipient.

2. On désopercule et on presse avec les mains sans aucun nettoyage. 3. On nettoie seulement le couvain et on presse le reste. 4. On laisse égoutter après désoperculateur sans aucun nettoyage.

5 taux d’opérculation des cellules doit dépasser les deux tiers

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150. Il est sûr que le miel riche en grain de pollen et sans excès d’humidité (en provenance du couvain) est celui obtenu par la troisième méthode. Quant aux apiculteurs qui pratiquent la méthode 1, ils nettoient le pollen contenu dans le rayon et le couvain avant la pression pour ne pas déprécier la qualité du miel selon eux.

151. Quel que soit le système, les apiculteurs font un tamisage et laisse décanter la production, avant le remplissage des maturateurs ou des récipients destinés directement à la vente.

9.7. Production du miel et autres produits de la ruche: rendement et nature

9.7.1. Rendement en miel

152. Le rendement est fonction des milieux exploités. Mais les apiculteurs s'accordent sur la réduction globale dans les rendements depuis une décennie. D'après eux, les potentialités mellifères étaient plus importantes dans le passé ainsi que les effectifs des ruches. Cette diminution est attribuée, selon les apiculteurs à plusieurs facteurs:

• Plusieurs années successives de sécheresse • Dégradation des ressources mellifères; • Maladies peu maîtrisables (varroa); • Introduction des abeilles noires agressives et peu adaptées aux

conditions de la zone.

153. La production varie en fonction des années, du nombre de miellées et en fonction de la conduite des ruchers. Pour un rucher relativement désigné pilote pour la zone bien conduit les rendements en fonction des années sont consignés dans le tableau ci-après: Tableau 6. Rendements pilotes en litre et en kilogramme en fonction des années pour une ruche à cadres

Bonne année Année moyenne Mauvaise année

Année 1ère récolte

2ème récolte

3eme récolte

1ère récolte

2ème récolte

1ère récolte

2ème récolte

Rendement moyen en l

11 10 14 10 6 0 3

Rendement moyen en kg

16 14 19 14 8 0 4

45 22 4 Tableau 7. Rendements moyens en litre et en kilogramme en fonction des années pour une ruche à cadres

Bonne année Année moyenne Mauvaise année

Année 1ère récolte

2ème récolte

3eme récolte

1ère récolte

2ème récolte

1ère récolte

2ème récolte

Rendement moyen en l

8 6 10 6 4 0 2

Rendement moyen en kg

11 8 14 8 5,5 3

23 13,5 3

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154. Lors d'une bonne année et avec une excellente conduite de rucher, trois récoltes sont possibles: avant fin mai début juin, vers la mi-juillet et en septembre. La dernière est la plus délicate car il faudrait savoir laisser la quantité du miel suffisante pour permettre aux abeilles de se nourrir pendant toute la période hivernale.

155. Il est difficile de maîtriser le rendement par ruche dans le système traditionnelle à cause de la grande variabilité des tailles. En effet, dans le même rucher la longueur, d'une ruche peut varie de 40 cm à 2m. De ce fait les rendements sont très variables (0 kg à 60kg).

9.7.2. Nature du miel

156. La nature du miel diffère selon la ou les plantes butinées. Initialement liquide, le miel se solidifie plus ou moins rapidement selon son origine. Il est très riche en sucres simples, particulièrement en fructose et glucose (70 à 80%). C'est le glucose généralement à l'état de sursaturation, qui provoque la cristallisation. Le phénomène est naturel mais dans la zone du projet, ce phénomène n'est pas très apprécié par le consommateur. Outre les sucres simples, le miel renferme des sucres plus complexes, des acides aminés et les enzymes, des polyphénols, des arômes volatils caractéristiques de chaque miel et enfin des grains de pollens récoltés lors du butinage des fleurs et restant en suspensions dans le milieu sucré.

157. Dans la zone du projet, les apiculteurs distinguent les récoltes selon la nature du miel, sa couleur et sa vitesse de cristallisation. Le miel de thym est de loin le plus apprécié dans la région; il est plus cher que le miel d'Imim (blanc) ou le miel de L'harmel (jaune) ou autres plantes. C'est la raison pour la quelle les apiculteurs essayent de mélanger les miels des différentes miellées.

158. Les miellés dépendent de conditions annuelles. En effet, lors d'une bonne année (pluviométrie suffisance, bien répartie et absence de vent chergui lors des floraisons), trois récoltes peuvent se succéder une sur Imim en février /mars, une sur L'harmel en Mars/ avril et une sur le thym et les fleurs de montagne à partir de mai. Les autres plantes mellifères permettent soit de préparer et renforcer les colonies en début de l'année apicole (ex amandier, diplotaxis catholica, Moncandia arvensis, Rizeda lutella, Zella et autres légumineuses sauvages) soit entraîne une synergie avec les miellées de production (luzerne, Frejdou, Tazaght,…) soit en fin de saison apicole qui constitut des réserves pour l'hiver: le figuier, la luzerne, le mais, , ….).

9.7.3. Mise en pots 159. L’emballage ne suit aucune règle que ce soit en apiculture traditionnelle ou moderne.

Les apiculteurs utilisent en général des récipients recyclés. Ceux qui disposent des moyens financiers achètent des seaux ou des récipients en plastique. Cet aspect peut être traité dans les formations.

9.7.4. Cire 160. La cire n'est pas utilisée n'est commercialisée. Alors que la zone, vu le nombre des

ruches traditionnelles et vue la conduite des ruches modernes, produit assez de cire naturelle. Ce produit est actuellement très recherché sur le marché national et international. En absence de circuit de collecte et de commercialisation dans la zone, ce produit n'est pas valorisé. Une des actions que le projet devrait développer est l'établissement de circuit de la collecte et de la commercialisation de la cire naturelle.

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9.7.5. Autres 161. Certains apiculteurs de la zone essayent de produire localement des colonies

destinées à la vente au détriment de la production du miel. En plus, il existe des revendeurs de colonies d'abeilles provenant d'autres régions notamment de Beni Mellal.

9.8. Approvisionnement et commercialisation 9.8.1. Approvisionnement en intrants

162. Jusqu'à l'année dernière, les apiculteurs trouaient de nombreuses difficultés pour s'approvisionner en intrants. Ils s'approvisionnaient à partir d'Agadir, Beni Mellal ou Gharb. Certains intrants sont très sensibles à la chaleur et au transport (ex la cire, produits de traitement) ce qui provoquerait une dépréciation de la qualité. Depuis cette année, quatre commerçants (d'autres commerces….) Se sont intéressés à la commercialisation des intrants. Néanmoins, n'étant pas bien informés, ils ont des difficultés pour bien sélectionner leurs produits chez les fournisseurs notamment pour la cire et les produits de traitement des maladies et des parasites qui sont du domaine vétérinaire.

9.8.2. Commercialisation du miel 163. Le miel est souvent stocké dans une pièce, généralement fermée à clef. La vente se

fait soit en gros soit au fur et à mesure. Toute la vente se fait selon le circuit informel ; les acheteurs viennent directement chez les producteurs où les quantités vendues en une fois peuvent atteindre la totalité de la récolte. Les clients s’adressent également aux producteurs le jour du souk. Ces clients peuvent être de semi- grossistes, des intermédiaires (donc des revendeurs) ou des consommateurs. Quel que soit le profil des acheteurs, ils reviennent chaque année chez les mêmes apiculteurs pour acheter leur production.

164. Les travailleurs marocains à l’étranger constituent également une clientèle non négligeable pour la production locale de miel.

165. Le prix du miel est très élevé dans la région par rapport aux autres régions marocaines. Au détail, il varie de 200 à 400 DH/kg (300 dh /kg en moyenne pour le miel des ruches traditionnelles 250 en moyenne pour le miel des ruches modernes. En gros, le prix peut descendre jusqu'à 125 DH le kg.

166. La nature de miel influence également sur les prix. Le miel le plus cher est celui du thym. Par contre, les miels d'Imim et de Harmala le sont moins. Aussi, certains apiculteurs mélangent les différents types pour en faire un seul dit du " bled" pour faciliter la vente aux prix espérés.

167. Actuellement, le problème de la commercialisation n'est pas posé mais risque de l'être en cas de développement du secteur. Ceci entraînera l'effondrement des prix. Pour cela, des orientations doivent être prises dès maintenant pour diversifier les produits de la ruches, donner un label au produit local, développer parallèlement le système moderne et le système traditionnel en adaptant ce dernier aux nouvelles exigences (traitement du varroa notamment),…. La plupart des apiculteurs questionnés sur la question des prix espèrent son maintien entre 150 et 200 DH/kg afin de couvrir les frais des mauvaises années. En effet, les apiculteurs estiment une bonne année sur cinq à six ans.

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Revenus et création d’emploi

168. Les revenus engendrés par l’apiculture diffèrent d'un site à l'autre et d'un apiculteur à l'autre en fonction de l’importance de cette activité et de la conduite apportée au rucher. Ce qui est sûr c'est qu'actuellement les revenus sont importants à titre d'exemple les apiculteurs de Tagragra ont avoué que 5 ruches traditionnelles sédentaires rapportent 5000 DH/an année normale. Selon ces mêmes personnes l'apiculture restent l'élevage le plus apprécié actuellement malgré les risques dus aux fluctuations des rendements. Par comparaisons, nous avons essayé d’évaluer les revenus engendrés par l’apiculture sous les conditions actuelles (prix) de la zone. Dans le tableau ci-après nous reproduisons les dépenses liées à la gestion d'un rucher de 100 ruches modernes. Il s'agit des données recueillies sur le terrain en se basant sur les considérations suivantes :

Conduite moyenne; Toute la production est vendue à un prix moyen entre le prix du gros et le prix du

détail. Tableau 8: Les charges variables d’une année pour 100 ruches dans les conditions de la zone (sans le salaire de l’apiculteur)

Activités Charges (DH) Gardiennage 12000 Intrants :

Cire + fil 4000

Visite + transports + frais 15000 Transport pour la transhumance et frais 3000 Traitements + produits vitaminés 6000 Total : frais variable 38000

169. Supposons que le capital investi est 140.000 DH (1400 DH / ruche peuplée avec 2 hausses). Ce qui implique des Frais fixes de : 10 000 DH/an. Les frais totaux (fixes + variables) sont de 48000 DH/an.

170. Les rendements moyens par année sont indiqués dans le tableau 7. La moyenne en supposant que les chances d’avoir une année bonne, moyenne et mauvaise sont égales. Nous aurons un rendement moyen par an 1317 kg (2300 kg + 1350 kg + 300 kg = 3950 kg). Le prix actuel de miel en gros est 125 dh (tout type confondu). Ceci nous donne un revenu brut : 164625 DH pour les 100 ruches et un revenu net : 11 6625 soit environ 120.000 DH (environ 1200 dh par ruche).

171. Concernant la création d’emploi, nous avons été informés à travers les différents entretiens que de nombreux jeunes se sont lancés dans le domaine. Ceci a été confirmé par les enquêtes concernant le recensement des apiculteurs. Parallèlement, à la création de l'emploi directe, il y a la création d'emploi chez les menuisiers de fabrication des ruches ainsi que pour la fabrication d'autre matériel apicole qui peut se développer dans le futur (fabrication de la cire gaufrée, confectionnement des tenues de protection et autre matériel etc.).

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9.10. Exploitation des plantes mellifères 9.10.1. Connaissance des plantes mellifères

172. Nous ne reprenons pas ici la répartition cartographique des plantes mellifères (partie développée ci-dessus), mais nous évoquons:

L’évaluation participative des connaissances des apiculteurs en matière de plantes mellifères ; Les relations qu’ils établissent entre celles-ci et les potentialités mellifères qui les

entour;

173. L'évaluation du savoir- faire et le « stock technique » des apiculteurs en matière des plantes mellifères et de leur apport aux abeilles sont importants pour déduire l’apport qu’il faut fournir par un encadrement des apiculteurs dans les domaines.

174. Une partie des apiculteurs rencontrés connaissent parfaitement les plantes mellifères de leurs terroirs (à l’exception de certains jeunes ou nouveaux dans le domaine). La fréquence des visites du rucher et l’observation de l’abeille dans la nature leur ont procuré un capital de connaissances qui est considérable : allant du classement des plantes mellifères par degré d’importance, de la distinction des plantes nectarifères et pollinifères auxquelles ils ajoutent un autre critère, celui de l'importance de la construction des rayons par type de plante, les dates de floraison, la durée de floraison, jusqu’à l’heure du butinage dans certains cas. Néanmoins, n’étant pas organisé les apiculteurs ne gèrent pas leur rucher en fonction des produits recherchés. Aussi, les ruches sont généralement déposées dans des endroits qui produisent plus de nectar que de pollen même pour des colonies en développement. La carte présentée en annexe illustre comment s’opère une optimisation de l’utilisation des plantes selon les objectifs recherchés par l’apiculteur.

175. Pour le comportement de l'abeille vis- à vis des plantes, les apiculteurs notent qu'aussi bien pour la production de miel que pour la construction des rayons, que même en présence de plantes favorables à l'une et/ou l'autre production, les abeilles peuvent être incapables de butiner, collecter le nectar et même bâtir la cire à cause du froid pendant l’hiver ou de la chaleur pendant l’été (la manipulation de la cire produite devient difficile dans les conditions thermiques extrêmes). C'est pour cette raison qu'ils préfèrent l'abeille saharienne jugée plus adaptée et donc plus efficace dans les conditions locales.

176. Le plus souvent, ce capital a été enrichi par l’héritage de connaissances d’apiculture, légué par les prédécesseurs.

177. Ces apiculteurs classent les plantes en trois groupes selon leur importance (nectarifère, pollinifère ou mixte). Ils disposent également les plantes ou les arbres qui fournissent de la résine, utilisées par l'abeille pour en faire du pro- polis afin de colmater les fissures et restreindre l'entrée de la ruche où le butinage sur le fruit ou sur le miellat dans certains cas (figuier, rosacées, etc….).

178. Les apiculteurs de chaque site ont leurs propres perceptions sur les plantes les plus importantes. Cette importance est, en générale, dictée par la quantité et la qualité (production et nature de miel). Globalement, Les apiculteurs ont leur propre appréciation des plantes selon qu'elles soient nectarifères ou pollinifères. En général, ils recherchent les pollinifères en début de saison pour renforcer les colonies. Selon leur importance pollinifères et/ou néctarifères les apiculteurs classent les pantes mellifères en trois classes: l'amandier,

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Tazaght (Erucastrum rifanum, Imim (. Reseda luteola), Irejdou (Diplotaxis erucoides), Azmrou ( Cytisus balansae ( Thym (Thymus) première classe). Par la suite, se classent en deuxième rang: Ouchfoud (Genista scorpuis), Agoultoum (Adenocarpus bacqui), Talazazt (Hertia maroccana), jujibier enfin en troisième rang: Tamaït (Tamarix canariensis), luzerne, maïs cultures maraîchères etc.

179. La partie flore met en évidence la diversité et la richesse des sites étudiés en matière de plantes mellifères. Cependant, les apiculteurs sont conscients de l’état actuel de la dégradation des parcours de l’abeille et de la menace que cela représente pour l’apiculture. Cette dégradation a nettement affecté la densité de peuplement des plantes mellifères comme pour le milieu en général et elle est souvent citée comme l’une des causes ayant contribué à la chute de l’effectif du cheptel.

9.10.2. Transhumance 180. Au niveau des apiculteurs, la transhumance est globalement faible. En effet, 71

apiculteurs déplacent leurs ruchers au moins une fois par an, soit 13% seulement des apiculteurs. Parmi ces apiculteurs, se trouvent 38 apiculteurs modernes, soit 54%, 8 apiculteurs traditionnels, soit 11%, et 25 apiculteurs mixtes, soit 35%.

181. En contre partie, au niveau du cheptel (nombre de ruches), la transhumance est relativement importante. En effet, 43% des ruches sont concernées par la transhumance (1460 ruches). Ce taux est important chez les apiculteurs modernes avec un taux de 67% (892 ruches) contre 2% (22 ruches) seulement chez les apiculteurs traditionnels. Quant aux apiculteurs mixtes, ce sont généralement les ruches modernes qui sont déplacées. Les ruches traditionnelles sont rarement déplacées. Le cas échéant c’est pour de courtes distances. Le taux des ruches transhumées est de 47%.

182. En conclusion le nombre d’apiculteurs concernés par la transhumance est faible mais le nombre de ruches est important car cette pratique intéresse particulièrement les grands apiculteurs qui disposent des moyens de prospection des sites de transhumance, des frais de gardiennage, de transport, etc.

183. Le parcours de transhumance est local pour les ruches traditionnelles. Quant aux ruches modernes les parcours usuels sont : les Oasis, Saghro, la plaine et la montagne de la zone du projet mais le déplacement à l'extérieur de la zone est rare (Boulemane, Midelt, Kenitra et Larache). Nous avons remarqué que la majorité des apiculteurs qui transhument font bien le choix des sites et des emplacements de la transhumance pour la production du miel. La présente étude propose de nouveaux sites pour le développement des colonies et éventuellement pour l’élevage des reines (cf. carte ci-dessous). Le projet pourrait aider, par la suite, à élargir la zone de la transhumance vers d'autres régions tout en restant dans l'aire de répartition de l'abeille saharienne..

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184. Il est important de signaler, aussi, la fréquentation de la zone par des apiculteurs

concernent d’autres régions (Beni Mellal, Marrakech, Gharb,…) et qui transhument dans la zone lors de la période du thym. Cette pratique pourrait nuire au programme de la sauvegarde de l’abeille saharienne. En plus, le DP a montré que certains de ces apiculteurs vendent des ruches à la fin de la miellée.

9.11. Formation 185. Selon l'enquête de terrain, le transfert des techniques de la pratique de l’apiculture se

fait par le voisinage et l’échange entre pratiquants qui constituent le vecteur principal de formation 54%. Le transfert des techniques par héritage c-à-d de père en fils représente 36%, alors que la formation proprement dite ne constitue que 10%.

186. Par système d'élevage, le transfert des techniques chez les apiculteurs traditionnels sont: l’héritage 45% et le voisinage 52%. La formation représente à peine 3%. Par contre, chez les apiculteurs modernes, l’échange des techniques entre pratiquants représente 63%, la formation représente 22% alors que la transmission par héritage atteint 15% seulement

187. Cependant, à travers les résultats du DP, les formations ont grandement participé à l'introduction du système moderne mais ont été insuffisantes pour permettre une bonne maîtrise des techniques apicoles. Les jeunes enquêtés reprochent, à ces formations, l'insuffisance de la pratique et le suivi de la gestion des unités apicoles.

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10. Conclusions et recommandations

10.1. Conclusions 188. La région dispose de potentialités mellifères assez importantes et de nature

appréciable. Cependant, ces potentialités sont encore insuffisamment exploitées. En cas d'utilisation, les bénéficiaires ne sont pas toujours les habitants riverains de ces ressources pour saisir leur importance et pouvoir les protéger et les préserver. En plus, quant les riverains essayent d’exploiter ces ressources ils ne disposent pas de la technicité nécessaire. Dans ce sens, il serait judicieux que le projet établi un programme de soutien et de formation aux jeunes ruraux et apiculteurs de la zone du projet et d'œuvrer à ce que tous les groupes sociaux et notamment les pauvres en tire profit des ressources naturelles locales pour mieux les préserver.

189. Les résultats de l’étude font ressortir une population d’apiculteurs assez importante (546 apiculteurs) mais le nombre de ruche par apiculteur est très faible du fait que 44% de ces apiculteurs ont 1 à 2 ruches traditionnelles et/ou 1 à 2 ruches modernes. Cette situation résulte, probablement du non contrôle de l’essaimage. Ce qui permet aux amateurs de faire la collecte d’essaims dans la nature. Ceci rendra très difficile l'organisation des apiculteurs et l'application d’une éventuelle stratégie de préservation de la race locale. Les actions à développer doivent tenir compte de cette donnée et les apiculteurs qui veulent adhérer au programme apicole du projet doivent prendre en charge, à travers leur organisation, l'encadrement de tous les amateurs au moins pour les traitements anti-varroa et le respect de la stratégie de préservation de l'abeille locale.

190. La pratique de l’apiculture en mode traditionnel est prépondérante avec 62% et ceux pratiquant simultanément les deux modes atteignent 14%. Le projet ne peut ignorait le système traditionnel. Des actions ciblées et adaptées au système traditionnel devait être entreprise (voir recommandation).

191. Concernant le genre, l'implication effective des femmes est relativement récente; moins d'une dizaine d'années. Cette implication devrait être encouragée étant les caractéristiques naturelle et sociale de la zone (zone d'émigration des hommes).

192. Concernant la formation, des efforts ont été déployés par les services techniques, les institutions et les ONG internationales pour l’encadrement et l’appui au développement de l’apiculture. Cependant, les bénéficiaires jugent que les formations organisées ont été essentiellement dispensées aux apiculteurs modernes et ont été très souvent théoriques. Aussi, les formations futures, éventuelles, doivent tenir compte de ces leçons et essayer de consolider et compléter ce qui a déjà été initié.

193. L’échange des techniques entre apiculteurs constitue aussi un moyen de transmission important. Quant au savoir-faire cumulé et transmis de génération en génération, il constitue une source abondante en renseignements sur les plantes mellifères et la conduite des abeilles locales et concerne surtout le système traditionnel.

194. Les groupements d’apiculteurs sont peu fréquents. L’encouragement des regroupements et leur appui permettront de donner une dimension plus large aux actions de développement à entreprendre et offriront plus de chance à leur réussite. En outre, le niveau de vie, peu élevé, de la majorité des apiculteurs réduit les possibilités d’actions consistantes individuelles.

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195. Quant à la transhumance, elle est très peu pratiquée en nombre et en fréquence. En effet, l’étude a rapporté que seuls 13% des apiculteurs déplacent leurs ruchers et ils le font une à deux fois par an. Or, pour une meilleure exploitation des ressources naturelles, la transhumance devrait être renforcée et mieux organisée. Par contre, la transhumance des apiculteurs d’autres régions à la zone du projet et inversement posera des contraintes à la préservation de la race locale (voir recommandation).

196. Le traitement des ruches contre la varroa concerne 30% des apiculteurs. Ce sont souvent les apiculteurs en mode moderne qui traitent. Cependant, les procédures et les doses de traitement sont mal maîtrisées par l’ensemble des apiculteurs. Un programme de traitement et une bonne formation sur le sujet devraient être dipensé par le projet.

197. Malgré les efforts déployés par différents organismes (ORMVAO, PNUD, UNICEF) pour la vulgarisation des techniques apicoles, le savoir-faire des apiculteurs en matière de conduite et de gestion des ruchers méritent encore un encadrement et un suivi intense.

198. L’absence d’une technicité de haut niveau, chez la majorité des apiculteurs, entraîne un manque à gagner au niveau des revenus. A titre d’exemple, le sacrifice de la cire bâtie lors de l’extraction même par ceux ayant l'extracteur, car les apiculteurs ne voient pas son utilité du moment où la cire ne peut être conservée à cause de la teigne (d’après leur déclaration). Ceci implique évidemment un gâchis énorme et un manque à gagner pour la miellée suivante, influençant ainsi négativement les rendements. En effet, chaque année, les abeilles doivent reconstituer et bâtir les cadres des hausses. C’est pourquoi, la formation nous paraît une condition de base pour réussir toutes les autres actions dans ce secteur notamment le programme de la sauvegarde de la race.

10.2. Recommandations pour la réalisation d’un programme de sauvgarde de la race

locale

199. A la lumière des insuffisances et des contraintes soulevées à travers les résultats de l'étude, nous proposons pour la réhabilitation et la préservation de l’abeille saharienne les recommandations suivantes :

10. 2.1. Renforcement de la maîtrise des techniques apicoles à travers une formation adaptée

200. L'étude a soulevé de nombreuses insuffisances techniques dans la gestion des ruchers. Certaines de ces insuffisances sont généralisées ex. la non maîtrise de l’essaimage, l'extraction manuelle (traditionnelle), l'insuffisance de traitement, l'absence de nourrissement Le manque d'entretien et de traitement des cadres (hausses et ruches) lors du stockage entraîne la perte de la cire bâtie ce qui entraîne un manque à gagner chaque année sachant que le temps qu'il faudrait pour bâtir un kg de cire équivaut à une perte de 10 kg de miel. Des formations adaptées doivent être entreprises pour corriger ces insuffisances. Surtout que les apiculteurs disposent de la volonté et certains dépensent d'énormes sommes mais ne parviennent pas à rentabiliser leur projet par manque de technicité et du savoir-faire en matière d'apiculture. Le détaille de la formation, déroulement et choix des bénéficiaires sont

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consignés en annexe (module de formation). Cette formation devrait être pratique. On suggère deux types de formations:

• Formation des agents d’associations : c’est une formation d’une plus longue durée

avec des stages dans des exploitations apicoles. Elle concernera les personnes leaders, disposées à perpétuer et à transférer le savoir faire acquis à d'autres apiculteurs de la zone. Pour cela, chaque association désignera un ou plusieurs apiculteurs selon les moyens et les critères qui seront fixés par le projet. Ces agents, dans un cadre d’un partenariat6 avec d’autres institutions étatiques ou privées peuvent recevoir cette formation dans ces institutions. Ces agents devraient avoir au minimum le niveau baccalauréat. Cette formation sera réalisée selon le module décrit en annexe.

• Formation et renforcement du savoir-faire : sera destinée à des groupes

d’apiculteurs (trices), identifiés par l’enquête (cf. base de données) et validés par les associations, ses apiculteurs devraient être prêts à s’engager et à adhérer au programme de préservation de la race locale. Cette formation sera réalisée selon le module décrit en annexe.

10. 2.2. Encadrement et organisation des apiculteurs 201. Quelques associations existent mais regroupent très peu d'apiculteurs. En plus, ces

organisations sont toutes récentes, elles manquent d'expérience en matière de gestion administrative et n’impliquent pas suffisamment leurs membres dans la prise en charge de la gestion de leurs associations. En plus, ces organisations manquent d'encadrement technique pour qu'elles puissent s'approprier et innover dans le développement de leurs ruchers.

202. Le projet devrait se concerter avec les apiculteurs sur la structure et la dimension qu’ils veulent donner à leurs associations ou organisations professionnelles (OP).

203. L’avantage d’organiser les apiculteurs va au-delà de ce qui est demandé habituellement aux OP. En effet, en plus de la gestion collective et organisation de la filière, les OP auront à jouer un rôle de garde fou dans l’application du programme de la sauvegarde de l’abeille saharienne.

10.2.3. Création d’une unité de multiplication et de production de colonie d’abeilles de la race locale

204. La création de cette unité peut être confiée à un apiculteur de la zone ou un

groupement d’apiculteurs qui sont disposés un co-financer et à gérer l’unité sous la supervision technique de l’ORMVAO. Le projet pourrait subventionner et former dans un premier temps les apiculteurs. A moyen terme l’unité couvrira les besoins des apiculteurs de la zone (voir ceux d’autres régions) en matière de demandes de colonies et à long terme cette unité pourrait passer à l’inssemination artificielle pour mieux préserver la race.

10. 2.4. Appui aux apiculteurs pour se doter de colonies d'abeille saharienne 205. Actuellement, et avant même le démarrage de l’unité de multiplication mentionnée ci-

dessus, il faudrait assurer un équilibre entre la demande et l'offre en matière de colonies

6 partenariat à développer

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d'abeilles au niveau local afin d'éviter l'introduction de colonies d'abeille noire à partir des autres régions. Pour cela il faudrait, doter les apiculteurs, en plus d'une formation approfondie, des colonies de la race saharienne. Ces apiculteurs moyennant un encadrement et un suivi durant deux années peuvent devenir des fournisseurs de nouveaux apiculteurs en appui à l’unité de multiplication si besoin est. Ces derniers peuvent aussi assurer l'encadrement et la durabilité de la préservation de la race locale.

206. Dans ce sens et afin de créer des ruchers pilotes de la race locale, le projet devrait réhabiliter les deux ruchers collectifs et/ou créer de nouveaux ruchers( de préférence sédentaires) qui seront réservés uniquement pour la race locale.

10. 2.5. Etablissement d’un programme de traitement 207. Le projet devrait aider les apiculteurs, en plus de la formation de disposer d’un

programme de traitement bien établi notamment pour la varroa. Ce programme doit expliquer clairement les méthodes de détection, les méthodes de préparation des produits et de traitement, le seuil pour déclencher les traitements, les produits à utiliser, les doses, le contrôle de l’efficacité, l’alternance, etc. Autrement, les maladies contagieuses de l’abeille notamment la varroa considérée comme épizootie qui affecte le patrimoine national doit être incluse dans les programmes de traitement du cheptel organisés par le Ministère de l’Agriculture.

212. 2.6. Aménagement de points d'eau et d'accès pour l'exploitation des potentialités

208. Certains sites se caractérisent par un potentiel mellifère très riche et diversifié mais manquent de points d'eau et/ou d'accès. Ces sites à haut potentiel doivent être désenclavés et aménagés pour une éventuelle exploitation (cf carte de transhumance § 66). Certains sites sont localisés sur la carte de transhumance d'autres pourraient être identifiés au fur et à mesure avec les apiculteurs.

10. 2.7. Diversification des produits de la ruche 209. La valorisation de l’apiculture doit passer par la valorisation de tous les produits de la

ruche ; nous suggérons que le développement de ce secteur intègre dans un premier temps et à côté de la production du miel :

• Encouragement de l'installation d'une unité ou deux unités de la collecte, la pasteurisation et le gaufrage de la cire. La cire, notamment celle de la ruche traditionnelle qui est très recherchée en Europe et en Amérique du Nord (100% naturelles). La cire gaufrée peut être utilisée localement et le reste pourrait être exporté. Des jeunes apiculteurs peuvent être appuyés pour créer ces unités.

• La production de la gelée royale pourrait être encouragée à travers la des

stage chez les apiculteurs à l’étranger7. Par la suite, des subventions du matériel peuvent être accordées. Cette production est à encourager d’autant plus que certains sites se prêtent à une production précoce et étalée sur une longue période de l’année.

7 des facilités de prise en charge dans les pays d’accueil exitent.

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• L’abondance des plantes à pollen milite pour l’encouragement de la production des grains de pollen et sa commercialiser à l’état brut ou en addition au miel. Comme comme la gélée royale, cette activité pourrait être encourager à travers un stage chez les apicultueur à l’étranger.

• Création d’un label pour la production du miel local.

10. 2.8. Sensibilisation à une meilleure gestion des plantes mellifères 210. Les plantes mellifères sont en grande partie des plantes médicinales et aromatiques,

or la collecte et la surexploitation des ces plantes entraînent, en plus d’autres facteurs, une dégradation de la flore mellifère. Le projet doit appuyer les OP pour : faire des campagnes de sensibilisation pour une meilleure exploitation de ces ressources. Cette sensibilisation doit passer par deux voies: sensibilisation directe et sensibilisation à travers des foires et des expositions de la production des ruches (miel, cire, ) lors des fêtes religieuses (Ramadan, fêtes de ftour, Maoulid, achoura, etc.). Ces manifestations peuvent être initiées par le projet en impliquant massivement les associations pour reprendre la relève par la suite.

211. Le diagnostic a identifié des apiculteurs qui sont prêts à faire la domestication des plantes médicinales et aromatiques si un encadrement est assuré par les services techniques. Ces actions sont à encourager et à promouvoir.

10. 2.9. Mise en place d’un système de prévention contre l’utilisation des pesticides anti acridien

212. En plus des pesticides utilisés habituellement dans l'agriculture, la région connaît des invasions cycliques du criquet pèlerin. Les traitements utilisés sont souvent de large spectre d'action ce qui entraîne des dégâts considérables au niveau des ruches. A tire d'exemple les traitements opérés lors de l'invasion de 1988 cumulé aux autres effets (varroa, sécheresse) ont complètement détruit l'abeille jaune. Cette année, certains apiculteurs ont perdu de nombreuses colonies à la suite des traitements réalisés dans la zone du projet. Les services techniques devraient revoir les matières actives des produits utilisés et s'assurer que celles-ci n'ont pas d'impact nocif sur les abeilles ou informer les apiculteurs sur les traitements pour qu'ils puissent prendre leurs dispositions (en cas d'impossibilité). Ou encore chercher des systèmes de prévention qui peuvent solutionner la lutte anti criquet sans pour autant nuire à l’abeille.

10. 2.10. Maîtrise de la gestion de crise 213. Les effets climatiques: La sécheresse et le froid tardif agissent sur le développement

des abeilles. L'impact de ses facteurs ajouté au refus d'apport de nourrissement pour aider les abeilles à passer le cap des périodes vulnérables entraîne des pertes, parfois considérables. Les apiculteurs doivent être formés à la gestion des périodes de crises afin de conserver leurs cheptels.

11. Stratégie proposée pour concrétiser ce programme 214. La concrétisation de ce programme et surtout la durabilité de la préservation de

l'abeille saharienne est conditionnée par trois préalables:

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1. Une Réglementation : de la commercialisation et des déplacements des colonies de l’aire de répartition à l’extérieur et inversement :

• Suspension d'introduction et de commercialisation des colonies

d'abeilles noires: ce préalable concernera les commerçants8 et les acheteurs des colonies d'abeilles. Seules les colonies de la même race seront autorisées à la commercialisation dans la zone;

• Réglementation de la transhumance dans les deux sens (qui sorte

de la zone ou qui rentre à la zone). Il serait préférable d'interdire ces transhumances ou simplement de le limiter au période hors essaimage. A ce niveau, les Associations appuyées par les CR peuvent faire respecter ce règlement;

2. Une adhésion de tous les partenaires : l’adhésion de tous les partenaires

(apiculteurs, OP, CR, services techniques, associations communautaires, etc) est indispensable pour réussir le plan de la sauvegarde. Cette adhésion se concrétisera par :

• Le renforcement des organisations existantes et l’organisation des apiculteurs qui ne le sont pas. Pour la zone du projet, il peut y avoir plusieurs groupements de préférence en une ou deux associations. Les conditions pour la préservation de la race locale seront plus faciles à transférer à travers ces organisations.

• La sensibilisation des CR à une meilleure gestion de leurs

ressources naturelles pour assurer la durabilité de leur développement.

• Engagement, par le projet ou par l'ORMVAO, des autres

responsables du secteur à : (i) étendre cette expérience aux autres zones de l’aire de répartition de l'abeille saharienne, (ii) de chercher à impliquer d'autres institutions (ex ORMVAT) dans ce programme de préservation et enfin (iii) de délimiter une zone aussi large que possible pour permettre aux éleveurs de l'abeille saharienne de disposer des possibilités de transhumance en cas de sécheresse ou de traitement anti-acridienne.

3. Une contractuelle enfin pour faire respecter ces préalables une convention

tripartite devrait être établie entre l'ORMVAO, les associations des apiculteurs et les CR. Cette convention doit définir les responsabilités et le rôle de chaque partie pour assurer la préservation de la race saharienne et maintenir la réhabilitation qui sera faite par le projet.

4. Une institutionnalisation du programme : le programme ne doit par se limiter à

la zone du projet mais doit s’étendre à toute l’aire de répartition de la race saharienne . En effet, on ne peut réussir le programme de la sauvegarde d’une manière durable sur une petite partie de l’aire de répartition de la race. Pour cela, l’attribution officielle de suivi de ce programme doit être confiée à des services qui s’occupent de la préservation de la biodiversité au niveau national. Le programme

8 Très souvent des gens locaux ou originaires de la zone

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doit être vulgarisé autant que possible par l’information à travers les journaux, la radio et la télévision sur les nouvelles dispositions pour la préservation de la race locale et l'intérêt du respect de ces dispositions. Il faudrait, également, plaidoyer pour faire sortir une loi qui officialise la protection de la race, définie son aire de répartition et qui pose les conditions de sa préservation et sa sauvegarde (à la lumière de ce qui se fait pour d’autres espèces menacées) et faire de la zone un berceau de la race au niveau national.

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Table de matières

1. Introduction ............................................................................................................................ 1 2. Objectifs du projet .................................................................................................................. 2

2.1. Objectifs globaux ............................................................................................................ 2 2.2. Objectifs immédiats......................................................................................................... 2 2.3. Objectifs de l’étude ......................................................................................................... 2

3. Rappels méthodologiques ...................................................................................................... 3 4. Milieu physique...................................................................................................................... 3

4.1. Géomorphologie - géologie............................................................................................ 4 4.2. Hydrologie...................................................................................................................... 4 4.3. Bioclimats – étages de végétation .................................................................................. 5 4.4. Sols .................................................................................................................................. 6

5. Flore et végétation.................................................................................................................. 6 5.1. Flore ............................................................................................................................... 6 5.2. Groupements végétaux................................................................................................... 7

5.2.1. Thermosaharien (900 à 1200 m) : ............................................................................ 7 5.2.2. Thermoméditerranéen (1200 à 1400 m) :................................................................. 8 5.2.3. Mésoméditerranéen (1400 à 1800 m) : ................................................................... 8 5.2.4. Supraméditerranéen (1800 à 2200 m) : .................................................................... 9 5.2.5. Montanoméditérranéen (2200 à 2700 m) : ............................................................. 10 5.2.6. Oroméditérranéen (2700 à 4068 m) : ..................................................................... 11 5.2.7. Groupements hygrophiles ...................................................................................... 11 5.2.8. Cultures .................................................................................................................. 12

6. PLantes mellifères ................................................................................................................ 12 6.1. Thermosaharien (900 à 1200 m) : ................................................................................ 12 6.2. Thermoméditérranéen (1200 à 1400 m) :..................................................................... 13 6.3. Mésoméditérranéen (1400 à 1800 m) : ........................................................................ 14 6.4. Supraméditérranéen (1800 à 2200 m) : ........................................................................ 15 6.5. Montanoméditérranéen (2200 à 2700 m) : ................................................................... 16 6.6. Oroméditérranéen (2700 à 4068 m) : ........................................................................... 17 6.7. Groupements hygrophiles ............................................................................................ 18 6.8. Cultures ........................................................................................................................ 18

7. Plantes mellifères – clés ....................................................................................................... 21 8. Activité apicole dans la zone du projet ................................................................................ 23

8.1. Historique de l'apiculture dans la zone......................................................................... 23 8.2. Situation actuelle de l'apiculture .................................................................................. 24

8.2.1. Identification des apiculteurs ................................................................................ 24 8.2.2. Age et niveau d'instruction des apiculteurs ............................................................ 27 8.2.3. Pratique de l'apiculture selon le genre.............................................................. 28 8.2.4. Tailles des ruchers .................................................................................................. 28

8.3. Organisations professionnelles et groupements des apiculteurs .................................. 29 8.4. Races d'abeilles: origines et importance....................................................................... 29 8.5. Matériel apicole utilisé dans la zone du projet ............................................................. 31

8.5.1. Types de ruches...................................................................................................... 31 8.5.2. Comportement des abeilles / différents types de ruches ........................................ 34 8.5.3. Emplacement des ruches ....................................................................................... 34

8.6. Techniques apicoles ..................................................................................................... 35

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8.7. Outils de travail ............................................................................................................ 36 9. Conduite du rucher .............................................................................................................. 36

9.1. Visites des ruches: ........................................................................................................ 36 9.2. Nourrissement des abeilles........................................................................................... 37 9.3. Division: création de nouvelles colonies...................................................................... 37 9.4. Préparation des cadres avec la cire montée.................................................................. 38 9.5. Connaissances par des apiculteurs des ennemis des abeilles et des moyens de protection sanitaire ............................................................................................................... 38 9.6. Nombre de récoltes et extraction de miel...................................................................... 40 9.7. Production du miel et autres produits de la ruche: rendement et nature ...................... 41

9.7.1. Rendement en miel................................................................................................. 41 9.7.2. Nature du miel ....................................................................................................... 42 9.7.3. Mise en pots .......................................................................................................... 42 9.7.4. Cire ......................................................................................................................... 42 9.7.5. Autres ..................................................................................................................... 43

9.8. Approvisionnement et commercialisation.................................................................... 43 9.8.1. Approvisionnement en intrants .............................................................................. 43 9.8.2. Commercialisation du miel ................................................................................... 43

Revenus et création d’emploi ............................................................................................... 44 9.10. Exploitation des plantes mellifères ............................................................................ 45

9.10.1. Connaissance des plantes mellifères ................................................................... 45 9.10.2. Transhumance ..................................................................................................... 46

9.11. Formation ................................................................................................................... 47 10. Conclusions et recommandations..................................................................................... 48

10.1. Conclusions ................................................................................................................. 48 10.2. Recommandations pour la réalisation d’un programme de sauvgarde de la race locale.............................................................................................................................................. 49

10. 2.1. Renforcement de la maîtrise des techniques apicoles à travers une formation adaptée.............................................................................................................................. 49 10. 2.2. Encadrement et organisation des apiculteurs ................................................... 50 10.2.3. Création d’une unité de multiplication et de production de colonie d’abeilles de la race locale..................................................................................................................... 50 10. 2.4. Appui aux apiculteurs pour se doter de colonies d'abeille saharienne ............. 50 10. 2.5. Etablissement d’un programme de traitement ................................................ 51 212. 2.6. Aménagement de points d'eau et d'accès pour l'exploitation des potentialités 51 10. 2.7. Diversification des produits de la ruche ........................................................... 51 10. 2.8. Sensibilisation à une meilleure gestion des plantes mellifères ........................ 52 10. 2.9. Mise en place d’un système de prévention contre l’utilisation des pesticides anti acridien ...................................................................................................................... 52 10. 2.10. Maîtrise de la gestion de crise .......................................................................... 52

11. Stratégie proposée pour concrétiser ce programme .......................................................... 52

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