Transcript
Page 1: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003
Page 2: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003
Page 3: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

i

Le Centre du riz pour l’Afrique

ADRAO

Rapport annuel

2002 – 2003

Le Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO)

The Africa Rice Center (WARDA)

Page 4: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ii

© ADRAO/WARDA 2004

L’ADRAO exhorte les lecteurs à faire un bon usage de cet ouvrage. Une citation correcte est requise.

Le Centre du riz pour l’Afrique (ADRAO) 2004. Rapport annuel ADRAO 2002-2003. Bouaké,Côte d’Ivoire, 88 pp.

This publication is also available in English: WARDA Annual Report 2002-2003.

Traduit de l’anglais et corrigé.

ISBN 92 9113 270 5

Couverture : Des paysannes récoltent du riz à l’aide de faucilles dans un bas-fond au Togo

ADRAO01 B.P. 2551Bouaké 01Côte d’IvoireTél. : (225) 31 65 93 00Fax : (225) 31 65 93 11Courrier électronique : [email protected]

01 B.P. 4029Abidjan 01Côte d’IvoireTél. : (225) 22 41 06 06

(225) 22 41 06 01Fax : (225) 22 41 18 07

Site Web : http://www.warda.org/

Impression et reliure : Pragati Offset Pvt. Ltd., Hyderabad, Inde.

Page 5: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

iii

Table des matières

Avant-propos 1

Bilan et perspectives 3

Points saillants des activités 7

Le Centre du riz pour l’Afrique – Reconnaissance du rôle de l’ADRAOen Afrique subsaharienne 7

Crise en Côte d’Ivoire : l’ADRAO ‘sous le feu’ 13

Apprentissage participatif et recherche action pour la gestion intégréedes cultures dans les bas-fonds 23

Évaluation de l’impact des variétés du riz NERICA : Plus que desenquêtes et de simples calculs 33

Gestion communautaire et au champ de la biodiversité du riz 42

Profil d’un pays donateur : la France 46

Annexes 57

La période en revue : janvier 2002 – avril 2003 57

États financiers 66

Conseil d’administration 70

Cadres de l’ADRAO et chercheurs d’institutions coopérantes 71

Activités de formation 74

Publications 81

Sigles et abréviations 85

Page 6: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

iv

Page 7: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Avant-propos

1

Message du Directeur général et duPrésident du Conseil d’administration

L’ADRAO grandit ! Cette affirmation peut ne pas paraître vraie en terme de dotation en personnel. Elle est cependantvraie du point de vue de l’influence de l’ADRAO à travers l’Afrique. Conçue à l’origine comme l’Association

pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest et composée de 11 États membres, l’ADRAO s’est, enquelques années, étendue pour englober 17 États membres dont deux états en Afrique du Centre (Cameroun et Tchad)et ses technologies se sont depuis lors répandues davantage à l’extérieur jusqu’en Afrique orientale et australe. Enreconnaissance de son impact continental, l’ADRAO est connue depuis janvier 2003 comme ‘Le Centre du riz pourl’Afrique’. Cette nouvelle appellation a été ratifiée par le Conseil des ministres de l’ADRAO lors de sa réunion enseptembre 2003. Le premier point saillant de cette année présente l’histoire qui sous-tend la nouvelle appellation etl’expansion de l’influence des technologies de l’ADRAO dans la région.

La fin de 2002 restera à jamais gravée dans la mémoire de tous ceux qui vivaient en Côte d’Ivoire ou qui y étaienten visite pendant cette période fatidique. Notre deuxième point saillant, ‘La crise ivoirienne : « l’ADRAO sous lefeu »’, présente l’histoire de l’ADRAO pendant les événements ainsi que leur impact sur la vie et les activités duCentre dans notre pays hôte. Le modus operandi du partenariat de l’ADRAO a été la clé de notre survie et de lacontinuation des activités de recherche et développement rizicoles dirigées par l’ADRAO dans la région. Nous saisissonscette opportunité pour saluer les efforts des agents qui sont restés ou qui sont retournés dans le pays et qui ont participéà la relocalisation de la plupart des chercheurs à Bamako au Mali. Tout en maintenant la direction dans notre siègetemporaire à Abidjan, avec des visites fréquentes à Bouaké et M’bé, nous envisageons une campagne entière pourpoursuivre nos activités de recherche à partir de la station de recherche paisible de notre institution sœur du GCRAI,l’ICRISAT (Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides) à Samanko au Mali,l’un de nos pays membres. En réalité, nous avons transformé l’adversité de la situation ivoirienne en une opportunitépour renforcer la collaboration avec nos partenaires du Mali et d’ailleurs.

Dans le même temps, nos activités se sont poursuivies sans relâche au Nigeria et dans notre Station Sahel. Un pointsaillant particulier a été le travail en cours pour le développement d’une stratégie du secteur riz pour le Nigeria, quis’est appuyé à la fois sur le Centre principal de recherche et la Station Sahel. Il s’agit là peut-être de la premièreopportunité que l’ADRAO a eue pour s’impliquer dans des discussions depuis la base jusqu’aux sommets de l’état surles questions politiques affectant la riziculture. Ce travail élargi vise à faire des propositions au Gouvernement fédéraldu Nigeria visant à promouvoir les politiques qui vont accroître la compétitivité du riz local, on l’espère sans injecterde grosses sommes d’argent public dans les secteurs de la production et du marketing. (Voir encadré ‘Stratégie de lafilière riz pour le Nigeria’ pour les détails.)

Avec la crise ivoirienne affectant les départs et les recrutements, il y a eu peu de recrutements d’agents pendantcette période par rapport à ces dernières années. Cependant, c’est avec plaisir que nous souhaitons la bienvenue auxagents suivants qui ont regagné la famille ADRAO pendant la période que couvre le présent rapport : Mamery Camara

Page 8: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

2

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Avant-propos

(Agronome, Chercheur visiteur), Paul Kiepe (Coordinateur du Consortium bas-fonds et Spécialiste de la gestion desressources naturelles), Savitri Mohapatra (Assistante du DG et Assistante aux relations publiques), May-Guri Saethre(Entomologiste) et James Sumberg (Chef du Programme politique et développement rizicoles).

En 2001, notre équipe de transfert de technologies a débuté un programme d’apprentissage participatif et de rechercheaction avec les paysans pour les communautés de deux bas-fonds en Côte d’Ivoire. Le programme a été couronné desuccès, avec les paysans qui apprennent à identifier les problèmes dans leurs champs et à trouver des solutions eux-mêmes. En effet, plusieurs paysans participants sont devenus des formateurs à leur propre compte. Ce point estdétaillé dans notre troisième point saillant. Dans le même temps, d’autres techniques participatives ont été aussicouronnées de succès au Bénin et au Nigeria. La première phase du projet ‘Développement participatif de technologies’est arrivée à terme en 2003 et nous présentons certains de ses points saillants dans l’encadré ‘Plusieurs façons derésoudre un problème : développement participatif de technologies au Bénin et au Nigeria’.

L’évaluation d’impact figure en bonne place dans les recommandations de la Revue externe des programmes et dela gestion de l’ADRAO de 2000. Par la suite, l’ADRAO a recruté un économiste spécialiste de l’évaluation d’impact,qui travaille sur l’épineuse question de l’évaluation de l’impact des variétés NERICA.

La grande partie du travail de base sur l’évaluation d’impact rapportée dans le point saillant précédent a été réaliséedans le cadre d’un projet sur la biodiversité du riz, financé par le Département du Royaume-Uni pour le développementinternational. Les aspects biodiversités du projet sont rapportés dans le point saillant suivant.

Cette année, le Profil du pays donateur porte sur la France – une nation ayant de grands intérêts dans la région del’Afrique de l’Ouest et du Centre, en termes historiques et de collaboration en cours. Ce point jette un regard surl’ADRAO et la France, des spécialistes en détachement à la formation et de la participation au Conseil d’administrationà la collaboration informelle en Mauritanie et au Sénégal.

Au moment où nous étions prêts à aller sous presse, deux événements captivants étaient en cours. La crise ivoirienneétait sur la voie d’un dénouement pacifique. Les deux belligérants avaient déclaré la cessation des hostilités. Nous avionsfait plusieurs voyages à notre siège, confirmant que les infrastructures étaient encore intactes et avions déployé une‘équipe de maintenance’ pour commencer le processus du ‘retour progressif’. Le NERICA (Nouveau riz pour l’Afrique)– présentement le porte drapeau du GCRAI – poursuivait son expansion à travers l’Afrique. Les négociations, au nom denos partenaires nationaux, avec la Banque africaine de développement pour un projet de dissémination d’une périodeinitiale de 5 ans, étaient presque achevées et plusieurs donateurs et institutions avaient confirmé leur soutien. Cesdéveloppements et bien d’autres constitueront les principaux points saillants de notre prochain rapport.

Enfin, le Conseil d’administration de l’ADRAO, la direction et le personnel expriment leur reconnaissance à nosdonateurs et partenaires pour leur soutien fort et leur encouragement pendant les mois difficiles de la crise ivoirienne.L’ADRAO aimerait poursuivre ses services avec dévouement aux millions d’Africains pour lesquels le riz c’est la vie.

Kanayo F. Nwanze Richard MusangiDirecteur général Président du Conseil d’administration

Page 9: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Bilan et perspectives

3

Loin de l’adversité

La période 2002 – 2003 a été marquée par un soulèvement militaire qui a secoué notre pays hôte, la Côte d’Ivoire,en septembre 2002, forçant l’ADRAO à quitter son siège à M’bé, ce qui a engendré une gamme de nouveaux défis

pour le programme de recherche de l’institution. La crise a occasionné le départ de plusieurs agents, en commençantpar le Directeur de la recherche, créant un vide de leadership dans la Division des programmes ; l’Économiste despolitiques et nos deux agents de JIRCAS, un économiste et un sélectionneur. Malgré ces événements, l’ADRAO aréussi à garder le dynamisme de ses programmes de recherche. Les essais installés à M’bé et Gagnoa en Côte d’Ivoireavant la crise ont été presque achevés et récoltés par les quelques agents de l’ADRAO qui ont poursuivi le travail deterrain et pris soin des essais pendant la crise. Grâce aux efforts de ces braves agents, toutes les expérimentations de2002 en Côte d’Ivoire n’ont pas été perdues comme cela aurait pu l’être. Les données ont été collectées et exploitées.De même, la multiplication des semences pour l’Unité des ressources génétiques s’est poursuivie à M’bé au cours dela même période afin de s’assurer qu’il existe suffisamment de semences de bonne qualité pour la saison prochaine.Les activités des stations de l’ADRAO au Sénégal et au Nigeria n’ont pas été affectées par la crise et, avec la relocalisationtemporaire de la majorité des chercheurs à Bamako au Mali, ce qui a permis la réalisation de la plupart des activités derecherche conformément au plan, la Division des programmes s’est encore positionnée pour poursuivre vigoureusementson important et passionnant programme de recherche. En plus de la station de Samanko pour les essais de plateau, leschercheurs utilisent aussi des parcelles de recherche des sous-stations de l’Institut d’économie rurale (IER) à Baguineda,Sélingué et Kléla pour les essais de riz de bas-fond. La qualité des expériences menées à Bamako atteste de l’engagementdu personnel de recherche et des opérations de la ferme. Des études de diagnostic à Samanko, Baguineda et Klélafourniront des informations précieuses sur le statut de la fertilité du sol des sites de recherche du Mali et permettrontaux chercheurs de peaufiner à l’avenir leurs essais de terrain.

Les essais agronomiques se sont poursuivis dans différents sites au Mali, au Nigeria et en Côte d’Ivoire. Denouvelles lignées de NERICA, tout comme de nouvelles lignées tolérantes à la toxicité ferreuse, ont été identifiées.Un plus grand nombre de lignées fixées et de lignées en disjonction pour les plateaux et les bas-fonds pluviaux ont étémultipliées pour fournir des semences aux activités futures de sélection variétale participative (PVS). Dans le mêmetemps, les activités PVS se sont poursuivies au Ghana, au Mali et au Nigeria. Les études sur la lutte biologique et larésistance de la plante hôte à la cécidomyie des galles du riz africain (AfRGM) se sont poursuivies au Nigeria et desrésultats intéressants sont attendus.

S’agissant des systèmes irrigués, les efforts de recherche se sont focalisés sur l’amélioration du secteur riz par ledéveloppement et l’adaptation des technologies améliorées à une gamme de systèmes de production à base riz irriguéet le développement d’options appropriées de gestion de la terre et de l’eau en vue de prévenir et de lutter contre ladégradation des sols. Des composantes et des options de la gestion intégrée de la riziculture ont été évaluées dansdifférentes agroécologies sous différents niveaux de gestion de l’eau avec un grand nombre de paysans au Burkina

Page 10: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

4

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Bilan et perspectives

Faso, en Gambie, au Mali, en Mauritanie et au Sénégal. Les activités de 2002 – 2003 ont été développées et mises enœuvre en collaboration avec les partenaires nationaux de la recherche et développement des différents pays. La recherchese poursuit pour un matériel génétique plus productif et plus rentable pour les écosystèmes irrigués et de nouveauxmatériels génétiques très prometteurs – des intraspécifiques et des interspécifiques – ont été identifiés.

Le travail en collaboration sur l’évaluation des impacts environnementaux de l’accord de l’Organisation mondialedu commerce (OMC) sur les systèmes de production rizicole en Côte d’Ivoire s’est poursuivi, tout comme le travail enGuinée pour l’évaluation des différents impacts des variétés NERICA. Les enquêtes de base au niveau des ménages etdes parcelles permettront d’évaluer l’impact des technologies rizicoles introduites dans le passé et serviront de repèrepar rapport auquel l’impact des technologies rizicoles introduites à l’avenir pourra être mesuré. Des enquêtes de suividoivent être menées régulièrement. Le but ultime est le développement d’un système qui génère régulièrement desinformations à jour sur les résultats comportementaux, le bien-être et l’environnement, aux niveaux des ménages, descommunautés, de la nation et de la région.

Les études d’adoption des variétés modernes de riz en Côte d’Ivoire ont révélé un taux d’adoption relativementfaible des variétés homologuées par le SNRA et l’ADRAO. La méconnaissance de ces variétés s’est révélée commel’obstacle majeur à leur adoption (voir ‘Évaluation de l’impact des variétés du riz NERICA : Plus que des enquêtes etde simples calculs’). L’implication est qu’il faut un plus grand effort pour que les variétés soient connues par despaysans.

Plusieurs ateliers et réunions de formation ont été organisés dans la région. Dans le cadre de sa stratégie visant àrevitaliser le secteur rizicole au Nigeria, l’ADRAO a organisé un atelier technique de deux jours sur le projet dusecteur rizicole intitulé ‘L’économie rizicole du Nigeria dans un monde compétitif : contraintes, opportunités et choixstratégiques.’ Le projet a été mis en œuvre par l’ADRAO en collaboration avec le Nigeria Institute for Social andEconomic Research (NISER) et est financé par USAID. Différents partenaires de l’économie rizicole au Nigeria,notamment les organisations de paysans, les représentants du secteur privé, les organisations gouvernementales et nongouvernementales ainsi que les agents de la recherche et développement ont pris part à cet atelier. Les participants à laréunion ont reconnu la nécessité de renforcer la compétitivité du secteur du riz au Nigeria en améliorant la qualité duriz local et l’efficacité des opérateurs au niveau de la production, de la transformation et du marketing au sein d’uneapproche complète. Avec le riz occupant maintenant une bonne place dans les programmes de développement et depolitique au Nigeria, l’ADRAO et ses collaborateurs sont particulièrement bien placés pour contribuer au dialogue despolitiques et à la stratégie de développement (voir encadré ‘Stratégie de la filière riz pour le Nigeria’).

La crise ivoirienne avait mis en péril l’inestimable collection de la banque de gènes de l’ADRAO, mais des actionsappropriées ont été prises à temps pour préserver toutes les accessions de la banque de gènes. Elles ont été empaquetéesen deux groupes dupliqués dont l’un a été envoyé à l’IITA pour régénération et stockage. Une petite équipe d’agentsde l’ADRAO a été déployée pour cette activité. Un autre groupe est stocké dans des surgélateurs à Abidjan. Lamultiplication des semences pour l’échange régional du matériel génétique dans le cadre de notre programme duRéseau international pour l’évaluation génétique du riz (INGER-Afrique), s’est faite à la Station Sahel au Sénégal etles semences sont maintenant prêtes pour être distribuées l’année prochaine. On procède actuellement à la mise enplace d’un nouveau système de gestion des données, y compris SINGER à l’échelle du GCRAI.

Comme contribution à la réhabilitation des activités agricoles, 5 tonnes de semences de base ont été données auxagences de développement travaillant dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire dans le cadre du projet de l’ADRAO ‘Semencespour la vie’ pour la restauration de la production rizicole dans la période post-conflit. La cérémonie des ‘Semencespour la vie’ a été organisée sous les auspices du ministère de la Recherche Scientifique, Gouvernement de la Côted’Ivoire, en partenariat avec le SNRA (CNRA, ANADER et PNR).

Page 11: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Bilan et perspectives

5

La réunion annuelle de planification de la recherche appelée ‘Journées de la recherche’ a été organisée du 28 avrilau 2 mai 2003 à Samanko. Pendant quatre jours, le personnel de la recherche a pris part à des discussions variéescouvrant les orientations stratégiques, les priorités de recherche, les méthodes et les modèles de collaboration. Cesdiscussions ont été précieuses pour la planification de la recherche et ont été une contribution importante pour le Planstratégique.

L’appui fourni à travers les réseaux de l’ADRAO pour la collaboration régionale a été un facteur majeur qui apermis à l’Association de garder le grand champ de ses activités de recherche. Les chercheurs de l’ADRAO sontencore positionnés pour apporter leur contribution à la réduction de la pauvreté et à la sécurité alimentaire en Afriqueà travers une recherche originale et des approches de développement novatrices dans le secteur rizicole. Le travail enréseau et la collaboration régionale demeurent en effet la fondation des activités de recherche de l’ADRAO et, depuisla relocalisation à Bamako, d’importants événements démontrent que ces activités régionales évoluent rapidement. Lerecrutement du Coordinateur de l’Initiative africaine sur le riz (ARI) a permis de lancer un certain nombre d’activitésqui n’ont pas été matérialisées pendant la période intérimaire. Les réunions du Comité directeur du ROCARIZ, del’Adaptation participative et la diffusion de technologies dans les systèmes à base riz en Afrique de l’Ouest (PADS),du Consortium bas-fonds (CBF) et de l’ARI, ont été toutes organisées à Bamako.

Page 12: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003
Page 13: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Points saillants des activités

7

« Au cours des six dernières années, l’influence del’ADRAO s’est étendue au-delà de son mandat traditionnelde l’Afrique de l’Ouest et du Centre, » a expliqué leDirecteur général de l’ADRAO Kanayo F. Nwanze.Jusqu’au transfert complet en 1997 des activités du Réseauinternational pour l’évaluation génétique du riz en Afrique(INGER-Afrique) au siège de l’ADRAO, le travail del’ADRAO était très axé sur ses États membres – 17 paysen Afrique de l’Ouest et du Centre qui se sont joints àl’Association à des périodes différentes depuis saconstitution en 1970. Avec l’arrivée de INGER-Afrique,les portes ont été ouvertes pour les services de l’ADRAOpour qu’ils s’étendent à d’autres parties du continent etpour que les partenaires et les partenaires potentielsdécouvrent la pertinence de la technologie indigèneafricaine pour la riziculture.

« INGER est toujours en tête dans l’élargissement desfrontières géographiques de l’ADRAO », s’estenthousiasmé Gouantoueu Guei, Coordinateur de INGER-Afrique, récemment nommé Responsable de la nouvelleunité des ressources génétiques de l’ADRAO. « Tous ceuxqui veulent tester des variétés de riz dans la sous-région[Afrique subsaharienne] sont autorisés à nous contacter àINGER-Afrique et nous ferons de notre mieux pour lesaccueillir », a-t-il poursuivi. « A ce jour, INGER-Afrique

collabore avec quelques 35 pays en Afriquesubsaharienne ». Certains de ces pays sont aussi membresdu ROCARIZ et d’autres doivent abriter des activités del’Initiative africaine sur le riz (voir Figure 1). « Étantdonné qu’il n’existe que huit pays en Afriquesubsaharienne avec lesquels l’ADRAO n’a pas de liensdirects, il semble juste de déclarer le mandat géographiquede l’ADRAO comme étant réellement à l’échelle ducontinent », a annoncé Nwanze.

Toute l’Afrique de l’Ouest et du CentreAu moment où nous entamions le deuxième millénaire,les horizons s’élargissaient aussi pour d’autres activitésde l’ADRAO.

Suite à une recommandation faite par un donateurprincipal, l’ADRAO et le Conseil ouest et centre africainpour la recherche agricole et le développement (CORAF/WECARD) ont initié des discussions en 1998 qui ontfinalement abouti à la fusion des groupes d’actionADRAO-SNRA et du Réseau riz du CORAF en un seulRéseau pour la recherche et le développement en Afriquede l’Ouest et du Centre, le ROCARIZ. « En tantqu’institution d’accueil et de coordination, l’ADRAO ahérité des relations avec les pays membres du CORAF/WECARD lors de la création du ROCARIZ en 1999 »,

Le Centre du riz pour l’Afrique –

Reconnaissance du rôle de l’ADRAO

en Afrique subsaharienne

En reconnaissance de son rôle de plus en plus croissant et sa pertinence dans toute l’Afrique sub-saharienne, l’Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest a été

rebaptisée en janvier 2003 ‘Le Centre du riz pour l’Afrique – ADRAO’.

Page 14: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

8

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Points saillants des activités

Figure 1. Activités de l’ADRAO à travers l’Afrique subsaharienne

États membres de l’ADRAO*ARI & INGER-AfriqueROCARIZ & INGER-AfriqueINGER-Afrique seulPays non affiliésAutres

*Les États membres de l’ADRAO sont aussibénéficiaires de l’ARI, du ROCARIZ et deINGER-Afrique

Page 15: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Points saillants des activités

9

a expliqué Sidi Sanyang, Coordinateur du ROCARIZ. LeCORAF/WECARD est connu comme organisation sous-régionale avec trois couvertures en Afrique subsaharienne.Le mandat du CORAF/WECARD couvre l’Afrique del’Ouest et du Centre. « Par conséquent », poursuitSanyang, « la République Centrafricaine, le Congo(Brazzaville), la République Démocratique du Congo etle Gabon sont maintenant membres du ROCARIZ et doncdes partenaires de l’ADRAO. Pour être plus précis, nousdevons dire aussi que le Cape Vert est aussi membre, maison ne connaît pas de cas de riziculture dans ce pays, doncpas d’implication dans le réseau. Techniquement, seul leGabon est ‘actif’ dans le ROCARIZ puisqu’un chercheurdu programme national (Institut de recherchesagronomiques et forestières, IRAF) a reçu pour la premièrefois une petite subvention en 2002. »

L’expansion au sud et à l’estLa riziculture n’est pas populaire en Ouganda ; le riz n’estpas une culture traditionnelle et l’introduction de lariziculture n’a eu qu’un succès minimal à cause desrendements faibles et du cycle de production très long(jusqu’à six mois). Cependant, en 1998, l’Ouganda acommencé à accorder un intérêt aux variétés de rizdéveloppées par l’ADRAO, lorsque Tilda Uganda Limiteda contacté INGER-Afrique pour du matériel résistant auvirus de la panachure jaune du riz (RYMV) qui a dévastéles essais de riz en 1997. Par la suite, le Directeur généralde Tilda Uganda, Lakis Papastavrou, a visité l’ADRAOet a pris 25 kg de semences de chacune des 5 variétésprometteuses (WITA 7, 8, 9, 10 et 11). Ces variétés, avecsix variétés de plateau, ont été testées dans le champ deTilda Uganda à Kibimba en 1998. La variété WITA 9 étaitparticulièrement prometteuse et se cultivait sur plus de765 ha en 2002. Cependant, cette année-là, elle a souffertd’une attaque de la maladie des stries bactériennes et, parla suite, a été réduite à 26 ha en 2003.

En 1999, l’ex-Assistant de recherche de l’ADRAO/IITA, Robert Anyang, a rejoint Tilda Uganda et a obtenu30 entrées de riz de plateau de l’ADRAO. Par la suite,l’intérêt a gagné Sasakawa Global 2000 dont le siège estau Japon et le projet ougandais financé par l’USAID,Investment in Developing Export Agriculture (IDEA).

L’IDEA se focalise sur l’exportation des cultures nontraditionnelles et était particulièrement intéressé par le rizde plateau comme culture potentiellement plus rentableque le maïs traditionnel et en remplacement du riz paddyqui n’a pas connu de succès. Avec des semencessupplémentaires de l’ADRAO, ces trois organisations sesont lancées dans un programme ambitieux d’essaisextensifs multilocaux et en milieu paysan. L’IDEA et TildaUganda ont travaillé ensemble pour former les travailleurssur le terrain et les paysans et pour mettre en place lesparcelles de démonstration en milieu paysan dans troisdistricts. Les 260 parcelles de démonstration (de 25 areschacune [ca. 0.1 ha] ont suscité beaucoup d’intérêt dansles districts de la partie orientale de l’Ouganda et l’IDEAa encouragé les paysans de la démonstration à vendre unepartie de leur paddy à d’autres paysans intéressés afin queces derniers les utilisent comme semences, tout en gardantune quantité pour agrandir leurs champs. Pour la secondesaison des pluies, l’IDEA a étendu les démonstrations à septautres districts. En novembre 2002, l’Ouganda aofficiellement homologué deux variétés de riz de plateau àpartir de ces activités – WAB165 et WAB450-I-B-P-91-HB[NERICA 4], faisant de cette dernière variété la troisièmevariété NERICA officiellement homologuée partout.

« Il y a eu un développement spontané après lesdémonstrations couronnées de succès », a expliqué lespécialiste des produits de l’IDEA, Fred Muhhuku, quidirige les activités du riz de plateau, « en ce sens qu’unhomme d’affaires-paysan de Hoima, dans le Moyen Nordd’Ouganda, a installé une rizerie et a mobilisé les paysansde la localité à cultiver ces variétés sur de grandessuperficies et cela avant le début de la première saison de2003. » Entre-temps, des semences ont été données auxONG et se sont retrouvées entre les mains des compagniessemencières privées. Environ 100 tonnes de semences deces deux variétés étaient disponibles pour être venduesen début 2003.

« L’ADRAO n’a certainement intervenu qu’en tant quefournisseur de semences, mais ceux qui ‘courent avec letémoin’ inscriront à notre actif le fait que nous ayonscontribué à ce boom de la production rizicole hors dumandat de notre région traditionnelle », a déclaré GuyManners, Responsable de l’Information.

Page 16: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

10

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Points saillants des activités

En 2000, le Réseau Amélioration participative du rizet l’analyse du genre/utilisateur (PRIGA) a reçu sonpremier observateur du sud et de l’est, un chercheur rizvenu du Mozambique. « En mi-2001, nous avons reçuune demande de formation du programme national duRwanda, » a déclaré l’ex-Directeur adjoint de la recherche,Monty P. Jones. « Par conséquent, ils ont envoyé troisparticipants à notre siège pour prendre part au cours deformation sur la recherche rizicole participative en octobrede la même année. »

Et l’ex-Responsable du Transfert de technologies,Myra Wopereis-Pura d’ajouter : « Les Rwandais étaienttellement intéressés qu’ils ont invité trois d’entre nous àKigali en novembre 2001. Là-bas nous avons formé 31agents en recherche rizicole participative et en productiondes semences. » Pendant le même voyage, l’équipe del’ADRAO a pu aider les Rwandais à développer un plande travail de cinq ans pour la recherche rizicoleparticipative.

A travers leur contact à l’ADRAO, l’Institut desressources naturelles du Royaume-Uni (NRI) et leprogramme national du Zimbabwe testent les variétés del’ADRAO dans la Province de Masvingo au Zimbabwedepuis 2000. Le riz est une denrée importante dans cetteprovince, mais peu d’activités de recherche ont été menéessur cette culture au Zimbabwe et les paysans ne comptentque sur la vente de semences de leurs propres variétéslocales. Les variétés locales sont sujettes à l’égrainage,surtout pendant la récolte du maïs (le riz est une cultureintercalaire avec le maïs), mais les paysans ignoraient lesvariétés améliorées. Deux saisons d’essais avec lespaysans ont inclut quelques 38 ‘variétés’ de l’ADRAO,pour la plupart des lignées NERICA. « Les paysansaimeraient cultiver des cultivars qui ont un tallagevigoureux, un rendement élevé, tolérants à la sécheresse,grands de taille et résistants à l’égrainage et aux dégâtscausés par les oiseaux, » a expliqué Charlie Riches,chercheur au NRI. « Certaines de lignées introduites ettestées pendant cette étude ont le potentiel de remplacermuchecheni [la variété locale cultivée par les paysansimpliqués dans l’essai] puisqu’elles ont des rendementsélevés et ont les caractéristiques que préfèrent lespaysans. » En effet, sur les 13 lignées sélectionnées pour

des études plus approfondies, 11 sont des NERICA ettoutes sauf une viennent de l’ADRAO. Malheureusement,le travail a été interrompu par un épuisement des stocksde semences, la grave sécheresse de l’Afrique australe etl’instabilité politique au Zimbabwe. « Je pense bien qu’ily a une demande pour les nouvelles lignées, » conclutRiches, « mais il nous faut peut-être attendre que les choseschangent au Zimbabwe avant que nous ne puissions fairequelque chose d’important. »

A bien des égards, l’Initiative africaine sur le riz, lancéeen 2002 (voir ‘The African Rice Initiative: Taking theNERICAs to Sub-Saharan Africa,’ WARDA Annual Report2001-2002, pages 9-14), s’appuie sur les premiers succèsdes variétés de l’ADRAO hors de la région du mandattraditionnel de l’ADRAO. Dans la première phase, huitpays de l’Afrique orientale et de l’Afrique australe(Ethiopie, Ouganda, Tanzanie, Rwanda, Zambie, Malawi,Mozambique et Madagascar) vont abriter des activitésNERICA comme pays pilotes (voir Figure 1).

Gérer l’expansionHistoriquement, l’ADRAO a ses racines bien fixées enAfrique de l’Ouest. Puisque cela est devenu ‘l’Afrique de

Groupe de paysans chercheurs à Chatsworth, province deMasvingo au Zimbabwe, évaluant la vigueur des plantes deslignées de riz de l’ADRAO en condition hydromorphe dans l’essaivariétal participatif NRI-Zimbabwe (2001)

Page 17: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Points saillants des activités

11

l’Ouest définie de manière générale,’ il est devenu de plusen plus apparent que la vraie région de son mandat étaitl’Afrique de l’Ouest et du Centre. De mêmehistoriquement, l’Institut international de recherche surle riz (IRRI) a le mandat de la recherche rizicole à l’échellemondiale. En effet, jusqu’à la fin des années 1990, l’IRRIavait un grand projet basé à Madagascar. Cependant,puisque le financement de la recherche agricoleinternationale a été réduit de façon drastique, l’IRRI n’apas été en mesure de mettre en œuvre un réseau régionalpour l’Afrique orientale et australe (AOA) comme il l’avaitespéré.

« Ce serait, bien sûr, totalement contraire à l’éthiqueque l’ADRAO revendique un mandat plus grand sansconsulter l’IRRI, » a déclaré Nwanze. « Cependant,compte tenu de la présence réduite de l’IRRI en Afrique,nous avons en effet été encouragés de fournir l’appui tantattendu au-delà de l’Afrique de l’Ouest. »

Peut-être tout le processus a démarré avec la Revue quia recommandé le transfert total des activités de INGER-Afrique à l’ADRAO. « Cela, en plus de la complexité de lasituation africaine à répondre mieux aux produits indigènesqu’à ceux importés, a placé l’ADRAO dans une position àmieux servir le continent, » a déclaré Nwanze.

Étant donné que le modus operandi de l’ADRAO estle partenariat, elle ne considère pas l’IRRI comme unspectateur ou comme un passager à l’arrière du véhicule,mais plutôt occupant le siège avant et oeuvrant ensemblepour aider les paysans pauvres de la région. « Ce qui a étéconvenu, » poursuit Nwanze, « est qu’en général,l’ADRAO va jouer le rôle leader sur le continent. »Cependant, il est probable – compte tenu de sa présencehistorique –, que l’IRRI soit consulté d’abord dans certainscas. « L’IRRI nous tiendra informés de toute demanded’assistance qu’il reçoit, afin que nous soyons impliquéssi nous avons les ressources. »

A bien des égards, le rôle émergeant de l’ADRAOfournira un débouché plus rentable aux inputs de l’IRRI.Il est clair que l’IRRI a le rôle leader dans la recherchesur la génétique et la génomique du riz, mais pas lesressources à allouer à l’Afrique.

Et l’ADRAO elle-même ? N’est-elle pas l’Associationpour le développement de la riziculture en Afrique de

l’Ouest – une association composée d’États membres del’Afrique de l’Ouest et du Centre ? « Cela est tout à faitvrai ! » répond Nwanze, « mais nos membres fondateursn’avaient pas l’esprit très étroit. En effet, l’acte constitutifde l’ADRAO stipule que tout pays africain peut devenirmembre ! Tout pays sur le continent a le droit de faireacte de candidature pour devenir membre de l’ADRAO. »

Mais les États membres existants ne vont-ils passouffrir s’il y a une marée de pays membres en provenancedu reste de la région et de nouvelles demandes pour lesressources du Centre ? « Cela pourrait être vrai, » répondNwanze, « c’est pour cela que nous avons dit que touteexpansion hors du mandat de la région traditionnelle doitse faire progressivement, à un coût minimal pourl’ADRAO elle-même et de préférence avec de nouveauxfonds. »

« En attendant, » déclare Guei, « il y a un coût minimalimpliqué dans l’envoi des semences à nos partenaires, cequi est du mandat de INGER-Afrique de toutes lesfaçons. »

C’est là qu’intervient le mode de partenariat del’ADRAO. Et Sanyang d’ajouter : « lors de la réunion duComité directeur de cette année [2003], la possibilitéd’étendre le ROCARIZ en Afrique orientale et australe aété discutée. Elle a reçu l’approbation générale.Cependant, l’idéal serait d’activer d’abord le Réseau rizde l’Association pour renforcer la recherche agricole enAfrique orientale et centrale (ASARECA – lesorganisations sous-régionales de l’Afrique orientale etaustrale) et l’appuyer à travers un Accord conjoint decollaboration ASARECA-ADRAO. Nous pouvonséventuellement envisager des liens étroits entre leROCARIZ et le Réseau ASARECA. »

Satisfaction et appui« Renommer une institution est une étape audacieuse, » adéclaré Nwanze, « et suggérer par un tel changement denom qu’une institution étend sa sphère d’influence estencore plus audacieux ! Mais nous pensons que latendance que INGER-Afrique a commencée et sur laquellea capitalisé les NERICA et les autres variétés ADRAOest une étape positive et irréversible. Je suis satisfait dufait que nous sommes dans la bonne direction. »

Page 18: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

12

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003

Points saillants des activités

C’est en 2002 que l’idée d’appeler l’ADRAO ‘LeCentre du riz pour l’Afrique’ a été émise pour la premièrefois lors de la réunion du Comité des experts nationaux(l’aile technique du Conseil des ministres de l’ADRAO).L’idée y avait été chaleureusement recommandée. Ensuite,il a été proposé au Conseil d’administration qui l’a adopté.« Le Forum pour la recherche agricole en Afrique (FARA),ASARECA et le CORAF/WECARD ont tous bienaccueilli ce développement, » s’est enthousiasmé Nwanze.

« Ce développement sollicite le soutien total descommunautés agricoles nationales, régionales etinternationales à l’ADRAO afin qu’elle puisse continuerà fournir l’expertise et l’appui nécessaire à la rechercheet au développement rizicoles en Afrique subsaharienne, »a déclaré Nwanze. « C’est seulement après cela que nouspourrions livrer la promesse des NERICA et autresnouvelles technologies aux pauvres à travers l’Afriquesubsaharienne. »

Page 19: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

13

Crise en Côte d’Ivoire:

l’ADRAO ‘sous le feu’

Les événements de la seconde moitié de septembre 2002 ont surpris plus d’une personne, y comprisle personnel et la Direction du siège de l’ADRAO. Nous faisons ici le récit de ces jours fatidiques

et de la réponse de l’ADRAO au déroulement de la crise ivoirienne.

Les événementsDans la nuit du jeudi 19 septembre, avant l’aube, on a eule sentiment soudain que quelque chose se passait encoreen Côte d’Ivoire. Les téléphones sonnaient et il régnaitun silence de mort au dehors, interrompu par les seulsmembres de l’agence locale de sécurité qui cherchaient às’informer auprès des résidents et des veilleurs de nuit.

Rien de nouveau pour les habitants de Bouaké, ycompris la majorité des employés du siège de l’ADRAO.Tous ceux qui y vivaient au moins depuis trois ans ontconnu le coup d’état de décembre 1999, la mutinerie dejuillet 2000, les émeutes qui ont suivi les électionsd’octobre 2000 et l’insécurité croissante sous la forme devols à main armée. « Depuis 1998, l’ADRAO elle-mêmea perdu sept véhicules dans le pays et plusieurs de sesagents ont été agressés dans des vols à main armée dansles domiciles, les restaurants, les clubs et dans lesbraquages de voitures, » a déclaré le Responsable desRessources humaines et des services administratifs del’ADRAO, Gabriel Dao. « Le pire de ces événements étantle braquage par quatre bandits armés de deux voituresneuves de marque Nissan Terranos à l’entrée du siège del’ADRAO. Un chercheur avait été blessé par balle au coursde l’opération. C’était au mois d’avril 2000. »

« Habitués aux perturbations socio-politiques, nousavions déjà mis en place quelques plans d’urgence, » a

expliqué Michel Dubé, Directeur de l’Administration etdes Finances. « L’un de ces plans était que, au cours desquatre dernières années, nous avons encouragé lepersonnel à stocker dans leurs maisons des vivres et del’eau pour une semaine au moins. » Ces précautions sesont révélées inestimables dans la semaine qui a suivi ledébut des événements puisque la situation changeaitd’heure en heure et que l’insécurité régnait dans les rues.

La plupart des gens qui étaient là vous diront que lasemaine qui a suivi a été l’expérience la plus effrayantede leur vie, pas plus que les deux batailles pour la zonerésidentielle où habitaient la plupart de nos cadres. Justeaprès la tombée de la nuit, le lundi 23 septembre auxenvirons de 19h15, de violents combats ont éclaté dans lazone de Kennedy. A ce moment, la plupart des gens sesont retrouvés quelque part dans leurs maisons, à l’abrides regards et loin des fenêtres. Le sentiment était qu’onpouvait encore s’échapper d’un obus tiré d’un mortier,mais lorsqu’on est à côté d’une fenêtre, on peut s’exposeraux éclats de vitres aux effets désagréables. Le matin, ceuxqui avaient eu assez de courage pour s’aventurer dans lesrues avaient déclaré que les soldats gouvernementauxavaient pris contrôle de la zone de Kennedy lors descombats. Mais cela n’a été que de courte durée et le mardides combats plus violents ont éclaté aux environs de 14h30et se sont poursuivis plus longtemps. A la fin, Kennedyétait passé encore sous contrôle rebelle.

Page 20: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

14

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Il était devenu difficile d’avoir des nouvelles puisqueles différentes sources avaient commencé à raconter quedes brides d’histoires dont le rapprochement était plus qu’uncasse-tête. Le personnel de l’ADRAO était en contact avecleurs différentes ambassades, tandis que la Directions’attelait à discuter les détails avec les NU, l’Ambassadede France et d’autres organisations internationales.

Le jeudi 26 septembre, aux environs de 16 heures, lespremiers véhicules d’un convoi de l’ADRAO quittaientle Bureau de liaison de l’ADRAO à Bouaké en directionde Yamoussoukro au sud en territoire sous contrôlegouvernemental. Cette voie de sortie avait été obtenueaprès d’intenses négociations auprès des rebelles de lapart des Forces armées françaises. La position del’ADRAO y avait été négociée à travers les NU et leMinistère français de la coopération internationale d’alors.« Toute notre reconnaissance aux deux groupes – leGouvernement français et les Responsables des NationsUnies – pour notre sortie sécurisée de Bouaké, » a déclaréKanayo F. Nwanze, Directeur général de l’ADRAO.

Une fois à Yamoussoukro, l’hébergement était étudiéau cas par cas et la plupart des évacués de l’ADRAO ontdû passer la nuit dans la cour de l’une des nombreusesmissions dans la ville – très surchargée. Mais beaucoupd’entre eux ne se sont pas plaints de cette promiscuité, ilsétaient plutôt reconnaissants d’être en vie et hors de lazone de combat.

Dans la matinée du vendredi 27 septembre, le convoide l’ADRAO a poursuivi sa route vers le sud en directionde la capitale commerciale Abidjan. « Avant même notrearrivée à Abidjan, plusieurs hauts cadres avaient décidéde quitter le pays avec leurs familles, » a laissé entendreNwanze. « C’était donc une équipe déjà réduite qui s’estretrouvée pour une réunion au sommet le lundi suivant.Ma principale préoccupation à l’époque était de mettrel’accent sur le fait que l’ADRAO n’a pas quitté la Côted’Ivoire. Au contraire, elle a temporairement relocaliséson siège de Bouaké à Abidjan. »

Hébergement temporaire à Abidjan« A notre arrivée à Abidjan, notre principale occupationétait de trouver un hébergement pour le personnel déplacéet de trouver des bureaux temporaires, » poursuit Nwanze.

Des logements furent obtenus sous forme d’hôtels-appartements, en particulier ceux du district des II Plateauxnon loin du Bureau de liaison de l’ADRAO à Abidjan. LeBureau de liaison lui-même a été vite rempli d’agentsdéplacés de Bouaké, mais n’était pas assez grand pouraccueillir tout le monde. La décision a été donc de maintenirles membres de l’Exécutif, de l’Administration et desFinances ainsi que du TILS dans le Bureau de liaison et dechercher des bureaux plus appropriés pour les chercheursqui étaient restés loyalement en Côte d’Ivoire. « Nos premiersbureaux temporaires pour la recherche étaient localisés ausein du Bureau des Nations Unies pour les services de projets(UNOPS), auquel nous sommes très reconnaissants pourl’espace de ‘camping’ mis à notre disposition bien que dansdes conditions exiguës, » a déclaré Nwanze.

« UNOPS ? Oui, je me rappelle », se souvient HowardGridley, Sélectionneur riz de bas-fond, avec un sourireironique. « C’est là où nous étions entassés dans un petitespace avec une ligne pour l’internet. Vous passez une àdeux heures en ligne et ensuite vos collègues vous disent

Personnel de l’ADRAO encompagnie du vice-présidentRichard Musangui (au centreen première ligne) lors d’uneréunion de travail endécembre 2002 à Abidjan

26 septembre 2002 : Troisjours avant, le système desécurité des Nations Uniesavait déclaré Bouaké niveaualerte sécurité type 4.L’ADRAO a été évacuée deBouaké sous la protectiondes troupes françaises

Page 21: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

15

« il est l’heure » et débranchent comme prévu le câble devotre ordinateur. »

Plus tard, un appartement libre a été loué pour lepersonnel de la recherche et où on était moins à l’étroit etqu’il était possible d’installer un réseau informatique localpour faciliter l’accès à l’Internet et au courrier électronique.

La planification pour l’avenirEn début d’octobre, la Direction exécutive de l’ADRAO amis en place des stratégies à court, moyen et long termepour gérer la crise ivoirienne. Dans le même temps, un planconsolidé de dotation en personnel a été initié pour lepersonnel recruté au niveau régional. Au début, tout lepersonnel régulier percevait la totalité de leur salaire. « Nousne pouvions pas occuper tout le personnel d’appui de façonrentable à Abidjan, » a expliqué Dubé, « nous les avonsdonc divisés en trois catégories que nous avons appeléesrestreints, essentiels et autres. » Au départ, le personnel‘restreint’ était essentiellement composé de quelquessecrétaires, chauffeurs et du personnel IT – qui travaillaienten réalité. Le personnel ‘essentiel’ était les agents occupantdes postes que la Direction a considérés essentiels pour laviabilité continue de l’ADRAO elle-même, mais qui enréalité ne travaillaient pas (en ce moment-là). « Ces agentsétaient mis en chômage technique et percevaient la moitiéde leurs salaires pour une période initiale de trois mois, » aexpliqué Dubé. Le reste des employés avait été mis enchômage technique sans salaire – il était peu probable queces employés soient rappelés dans le court ou même moyenterme, » a expliqué Dubé. « Cependant, en les mettant enchômage technique (au lieu de les renvoyer), nouscontinuons de maintenir la couverture de leur assurancemaladie et ils gardent leurs droits d’employés d’uneorganisation internationale en Côte d’Ivoire, »

« Le personnel cadre qui a été évacué avec leursfamilles en septembre et début octobre était aussiinitialement placé en chômage technique, » a déclaréNwanze – dans ce cas-ci avec salaire complet.

Dans le cadre de la stratégie à moyen terme – à mettreen œuvre au cas où il ne serait pas possible de retourner àBouaké et M’bé avant janvier 2003 – des discussions ontété menées avec un autre Centre du CG, l’ICRISAT, qui aune station à Bamako au Mali. Vers le 1er novembre,

l’ICRISAT avait accepté le principe d’allouer des bureaux,des laboratoires et des parcelles de champ de sa station auMali et les négociations avec le Gouvernement malienavaient commencé. En mi-décembre, une petite équipe avisité Bamako pour évaluer les installations et avoir desinteractions avec les autorités maliennes et le personnelde l’ICRISAT. Cette visite a abouti à l’ébauche d’un plande relocalisation temporaire.

« La grande majorité du personnel cadre qui avait quittéle pays est retournée à Abidjan au cours de la premièresemaine de janvier, » a indiqué Nwanze. Les premiers signesdu regroupement total étaient donc perceptibles à tempspour la mise en œuvre de la stratégie à moyen terme.

Pendant le week-end du 25 au 26 janvier, le Directeurde la recherche par intérim, James Sumberg, a conduit lepremier groupe de chercheurs à Bamako pour établir unestation de recherche temporaire dans les installations del’ICRISAT à Samanko, Bamako. La plupart du reste deschercheurs, du personnel d’appui à la recherche ainsiqu’un cadre de l’administration et des finances y ont été

relocalisés dans les semaines qui ont suivi, de sorte qu’uncomplément de personnel ‘restreint’ au grand complet étaiten place vers fin avril.

Dans le même temps, le Conseil d’administration del’ADRAO s’est réuni à Bamako du 24 au 28 février, où ladécision a été prise que le personnel de recherche reste àBamako jusqu’à deux ans afin de leur permettre deplanifier et réaliser leurs activités dans le nouveau climat.Cela a signalé le déclenchement de la stratégie à longterme. Un cas de scénario pire du retour à Bouaké devenantimprévisible a été discuté à un moment donné ; cependant,ceci « n’est pas à l’ordre du jour et par conséquent ne fait

Préparation du sol pour lariziculture à la station derecherche de l’ICRISAT àSamanko, début 2003

Page 22: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

16

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

pas partie de notre cadre de travail actuel, » a déclaréNwanze avec beaucoup d’assurance.

« Lorsque nous nous tournons vers l’avenir, » poursuitNwanze, « je reste confiant. Une équipe conjointe dupersonnel de l’ADRAO et celui du ministère de tutelle dupays hôte, le Ministère de la recherche scientifique, serendra à Bouaké et M’bé pour une évaluation approfondiedes pertes, dégâts et réparations à faire aux biens et auxconditions de vie. Cette visite sera suivie d’une autre visiteconjointe impliquant la Direction de l’ADRAO et desresponsables hauts placés au siège. La couverturemédiatique permettra de donner l’alerte au public sur leretour imminent du personnel de l’ADRAO à Bouaké etM’bé. Un plan de retour progressif sera mis en œuvredont la première étape sera le retour d’une équipe de basedu personnel d’entretien dirigé par un haut cadre à Bouaké.Le retour de la première vague des autres hauts cadresdépendra des développements satisfaisants. »

Héroïsme et franchissement des lignes de

frontDès octobre, l’information est parvenue à Abidjan que lepersonnel local reprenait les services à M’bé et dans lessites clés de Danané et Gagnoa. « C’est grâce aux acteshéroïques de ces agents que nous n’avons pas perduentièrement le travail d’expérimentation de 2002, » adéclaré Nwanze. « Non seulement les expérimentationsont été maintenues, mais elles ont été aussi récoltées etles données enregistrées à travers les communicationstéléphoniques avec les chercheurs à Abidjan ! »

« Avec les données en main, les chercheurs étaient doncen mesure de continuer certaines de leurs activités normalestelles que l’analyse des données, la rédaction des rapportset la préparation des articles à publier, » a déclaré YacoubaSéré, Directeur de la recherche par intérim d’alors. Il a ajoutéque les actes héroïques de l’ADRAO ont été possibles parceque, « tout comme dans une armée, avec la présence duGénéral et de la plupart de ses Colonels, les troupes ont lecourage de jouer leur rôle. »

« Malgré l’ouverture des canaux de communication,nous nous sommes toujours inquiétés des conditions etde la sécurité de notre site de Bouaké, » a déclaré Nwanze.On avait presque couvert deux mois depuis le

Points saillants de la Station Sahel

Tandis que le siège et centre principal de recherche de l’ADRAOsouffrait de la crise ivoirienne, le mode de fonctionnementdécentralisé de l’ADRAO a fait que pour beaucoup de sesemployés c’était ‘le train-train habituel.’ C’était particulièrementle cas du personnel de la Station Sahel et celle du Nigeria.

Gestion intégrée des cultures pour les systèmes deriziculture irriguée dans les zones de Sahel et desavaneAprès le succès initial d’encourager les paysans à adopter lesoptions de la gestion intégrée des cultures [GIC] dans la valléedu Fleuve Sénégal en Mauritanie et au Sénégal (voir ‘Gestionintégrée des cultures : pour une diffusion à grande échelledans les champs paysans,’ ADRAO, Rapport annuel 2000,pages 9-19) et l’atelier de 2001 sur l’intensification, les activitésen 2002 et en début 2003 visaient à consolider et à étendre letravail. Au Sénégal, la première version d’un dépliant techniqueétait en cours d’évaluation auprès des paysans de deux sitesoù des groupes de discussion avec les paysans ont été formésspécialement pour traiter la question de la GIC. Dans le mêmetemps, les paysans et les chercheurs de deux sites en Gambiefaisaient des évaluations préliminaires des options de la GICsous forme d’essais socioéconomiques et agronomiques.L’achèvement des essais agronomiques à la fin de 2003 devraouvrir la voie à des démonstrations à grande échelle dans cepays.

Les sites pour les travaux de GIC au Burkina et au Mali ontété identifiés pendant l’atelier de Revue et de planification duprogramme riz irrigué qui s’est tenu en novembre 2002. Lesactivités portant particulièrement de la GIC du riz irrigué sur lessols à problèmes démarreront pendant la saison pluvieuse dansl’Office du Niger au Mali, en collaboration avec l ’Institutd’économie rurale (IER) et dans la vallée du Sourou au BurkinaFaso avec l’Institut de l’environnement et des recherchesagricoles (INERA). Les options à tester ont été identifiées dans leprojet récemment achevé de DFID sur la dégradation des solsau Burkina Faso et en Mauritanie (voir ‘Une approche holistiquedu problème de production en riziculture irriguée englobe bienplus que la seule dégradation des sols,’ ADRAO, Rapport annuel1999, pages 30-37, et ‘Donor Country Profile: The Netherlands –Soil degredation in irrigated rice fields in the Sahel’, WARDAAnnual Report 2001-2002, pages 57-60).

Les partenaires nationaux de la recherche et de lavulgarisation en Mauritanie ont récemment demandé àl’ADRAO de les assister dans les études d’impact et d’adoptiondans les sites où la GIC a été encouragée au cours des dernièresannées.

En mi-2002, une étude d’évaluation rapide du secteur duriz irrigué au Nigeria a montré d’énormes similitudes entre lescontraintes chez les producteurs du riz irrigué au Nord de laGuinée et dans la savane soudanienne au Nigeria avec cellesqui sont communes dans le Sahel. Il doit être donc possibled’adapter et de tester les options GIC dans ces zones du Norddu Nigeria.

Page 23: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

17

déclenchement de la crise avant que personne ne puissese rendre d’Abidjan à M’bé.

« Depuis le commencement des hostilités, l’ADRAOa gardé d’excellentes relations avec le Gouvernement àAbidjan et des relations cordiales avec la forced’occupation à Bouaké, » a déclaré Nwanze. « Cela anécessité des contacts fréquents et des interactions auxplus hauts niveaux de la hiérarchie militaire etgouvernementale. Les missions officielles qui se sontrendues à Bouaké et M’bé ont été effectuées avec l’entièreautorisation du gouvernement et la coopération des forcesoccupantes. Le PNUD a facilité toutes ces missions ens’occupant de tous les papiers nécessaires. »

La première mission officielle d’Abidjan à Bouaké etM’bé a eu lieu du 18 au 20 novembre. Le Chef desOpérations, Nurdin Katuli, faisait partie de cette mission.« Nous étions très contents de voir que toutes lesinstallations, les communications, l’électricité et l’eaufonctionnaient, » a-t-il déclaré. « Les bureaux et leslaboratoires étaient intacts et les opérations de la banquegénétique se poursuivaient sans interruption. » En effet,le seul important passage à vide a été la perturbation dulaboratoire de la culture d’anthères due à une coupure decourant localisée.

« Un aspect important de la première mission pourceux d’entre nous qui étions à Abidjan a été l’équipementinformatique que nous avons récupéré, » a déclaré leResponsable des Technologies de l’information et descommunications, Péféry Coulibaly. Pour être plus précis,tous les serveurs et 25 ordinateurs ont été récupéréspendant cette mission, en même temps que d’importantsdocuments et quelques effets personnels.

« C’était presque un autre mois après que la missionsuivante avait pu être organisée. « Nous commencions ànous soucier sérieusement des risques pour notrecollection de semences à ce moment-là, » a expliqué leResponsable de l’Unité des ressources génétiquesGouantoueu Guei. « Une panne des installations de lachambre froide ou un vol pouvait facilement nous priverde matériel génétique inestimable. » La mission a eu unsuccès retentissant en ce sens que plus de 6000 accessionsont été récupérées, y compris le matériel le plus récentdes collections de la Côte d’Ivoire et de la Guinée en 2000

Test préliminaire de la GIC dans les bas-fondsirrigués du SénégalEn 2002, la Direction régionale de l’Agence nationale du conseilagricole et rural (ANCAR) de Fatick a approché l’ADRAO pourétablir des essais variétaux et de GIC dans la région de Fatick,Sud-Ouest du Sénégal. Les essais ont été planifiés encollaboration avec les agents de ANCAR et les groupementspaysans dans cinq sites à Fatick. Cependant, la mauvaisepluviométrie est venue annuler les essais de quatre de ces sites.

Dans le site restant, Djilor, les essais ont été établis dans lasaison pluvieuse de 2002 dans un champ sélectionné par legroupement des femmes de la valée. Les essais eux-mêmesont été conjointement gérés par l ’ADRAO, ANCAR et lepropriétaire du champ. Pendant la première saison, les variétés(WAS 47-B-B-194-4-2, WAS 63-22-5-9-10-1, WAS 63-22-1-1-3-3,WAS 164-B-5-2 et WAS 33-B-15-1-4-5) ont été testées pour leuradaptation à l’écologie et les caractéristiques agronomiquestestées pour trois variétés (Sahel 108, WAS 47-B-B-194-4-2 et unevariété locale) par rapport à trois niveaux d’application desengrais et de gestion des adventices. Les paysans de la valléeont été invités à des visites formelles des essais pendant lamaturité des cultures et pendant la période post-récolte pouravoir leurs impressions sur les variétés et les traitements.

« Malgré le manque de pluie, quatre des cinq variétéstestées ont pu produire quelques graines (avec des rendementsallant de 2 tonnes à l’ha pour WAS 47-B-B-194-4-2 à 3,7 tonnespar ha pour WAS 63-22-5-9-10-1), » a déclaré l’Assistant derecherche Souleymane Gaye, « et les paysans les ontappréciées pour leur production dans des conditions difficiles. »

Dans le même temps, l’Assistant de recherche AbdoulayeSow était chargé des essais agronomiques. « Nous étions surprisdes résultats initiaux, » a-t-il expliqué. « Les deux variétésmodernes ont non seulement été beaucoup plus performantesque les variétés locales, mais aussi, sans aucune applicationd’engrais, elles ont produit autant de grains que les variétéslocales avec la dose complète d’engrais recommandée pourcette zone. »

« Bien sûr qu’aucun chercheur ne va accorder beaucoupde crédit aux résultats d’une seule saison, » a déclaré KouaméMiézan, Chef du Programme riz irrigué. « Nous avons établi unpartenariat avec ANCAR et les paysans de Djolor et d’ailleursdans la région de Fatick. Si la pluviométrie s’améliore en 2003,nous allons continuer avec des essais complets dans les cinqsites comme prévu au départ. L’intérêt principal de rapportercela maintenant est que nous avons réalisé une mesure desuccès dans un bas-fond qui est essentiellement pluvial, doncquelque peu en dehors de notre mandat habituel qui eststrictement la riziculture irriguée. Cela commence à se rattacherà notre concept évolutif de l’intensification du continuum bas-fond. »

Points saillants de la Station Sahel (suite)

...‘suite à la page 20’

Page 24: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

18

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Stratégie de la filière riz pour le Nigeria

Les activités et les premiers résultats de la première année de l’étude financée par l’USAID sur la filière riz au Nigeria ont été rapportés l’andernier (voir Encadré ‘Case study: Nigeria’, WARDA Annual Report 2001-2002, pages 44-45). La crise ivoirienne a provoqué un retard dansl’exécution du projet dont la finalisation est prévue maintenant pour mi-2003 au lieu de décembre 2002 comme initialement prévue.

« Depuis les documents sur l’état actuel des connaissances et l’atelier des acteurs en novembre 2001, nous avons identifié desdomaines pour une étude plus poussée, » a expliqué l’Economiste de la production, Olaf Erenstein. « Ainsi, nous avons mené trois étudessur les producteurs de riz, les usiniers de riz et les consommateurs de riz et aussi une évaluation rapide des périmètres irrigués dans le pays. »La première étude a couvert 252 producteurs de riz (paysans) dans cinq États producteurs de riz – quatre (Benue, Kaduna, Niger et Taraba)sélectionnés pour leur importance dans la production nationale et la diversité des systèmes rizicoles et un (l’État d’Ekiti) spécifiquement pourinclure le riz pluvial. La deuxième étude a porté sur la transformation du riz dans les mêmes cinq États et deux principaux centres detraitement du riz ailleurs dans le pays. Environ 80 acteurs de la transformation du riz ont été sélectionnés avec un accent sur les usiniers,puisque l’usinage avait été identifié comme facteur clé de la qualité du riz. La troisième étude a ciblé 600 consommateurs de riz dans 21marchés de huit capitales d’États (notamment celles des cinq États utilisés dans les premières études, plus Abuja, Ibadan et Lagos). « Lesprincipales questions de l’étude sur les consommateurs étaient les suivantes : Pourquoi les répondants ont-ils choisi d’acheter du riz importépar rapport au riz local et ont-ils jamais utilisé du riz local ? » a expliqué Erenstein.

« Les résultats des études sont toujours en cours d’analyse, » a expliqué Erentein, « mais les questions importantes sont déjà claires. »Par exemple, 80 % de toute la production rizicole est destiné à la vente. Par conséquent, les paysans sont prêts à investir dans les intrants(engrais et pesticides) pour améliorer leur production. Cependant, le riz importé était disponible sur le marché local dans deux-tiers deszones de production rizicoles en milieu rural et est le riz de choix pour beaucoup de consommateurs à cause de sa qualité (tandis que leriz local est choisi pour son prix – voir Figure 2).

Figure 2. Importancerelative des critères desconsommateurs pour lasélection du riz (Nigeria2002)

La somme des pourcentages rapportés est supérieure à 100 % puisque la plupart des répondants ont cité plus d’un critère. Pour le riz importé, 954consommateurs ont donné en moyenne 2,99 réponses, tandis que pour le riz local, 325 consommateurs ont donné en moyenne 1,43 réponses.

Page 25: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

19

On est en train d’inclure les résultats des quatre études dans une stratégie pour le développement de la filière riz – le but ultime duprojet. Les propositions préliminaires ont été présentées aux collaborateurs au Nigeria en mars 2003 et aussi au ministère fédéral del’Agriculture, représenté par le ministre et secrétaire permanent.

En septembre 2002, le Président Obassanjo a institué un Comité présidentiel sur l’accroissement de la production rizicole et l’exportationen vue de préparer un plan pour le développement de la filière riz au Nigeria. « L’ADRAO avait été invitée comme membre de Comitépermanent, » a déclaré Olu Osiname, le chercheur de liaison de l’ADRAO au Nigeria. « En particulier, le Comité compte sur les donnéesde l’ADRAO en matière de production rizicole dans le pays. » Certains membres de ce Comité étaient présents lors de la présentation duministère de l’Agriculture. « Nous avons perçu cette réunion comme une opportunité qui vient à point nommé en appui au comité ayantdes perspectives plus vastes sur la filière riz plutôt que de se focaliser simplement sur la filière riz irriguée, » a conclu Osiname.

« Le feedback généré par les interactions avec nos collaborateurs et le ministère nous aide à finaliser la stratégie, » a expliquéErenstein. « Les détails seront discutés lors d’un atelier technique de deux jours à Ibadan pendant l’été [2003] et ensuite il y aura unecérémonie d’une demi-journée à Abuja où le document final sera remis au ministre de l’Agriculture. »

Éléments d’une stratégie pour revitaliser la filière riz au NigeriaVoilà ce qu’il y a des moyens dégagés, mais qu’est-ce que l’ADRAO va probablement proposer au Gouvernement du Nigeria ?

D’abord, la stratégie a deux objectifs :� Accroître la capacité de la filière riz pour qu’elle soit compétitive avec le riz importé en termes de qualité et de prix.� Renforcer la part du marché du riz local sur le marché national du riz.« En formulant une stratégie pour atteindre ces objectifs, nous sommes guidés par ‘les éléments stratégiques’, » a expliqué Erenstein.

« Pour être viable, la stratégie doit répondre aux besoins des consommateurs et, par conséquent, la stratégie doit accorder la priorité àl’amélioration de la qualité du riz local plutôt que d’accroître simplement la production locale. »

Les priorités stratégiques suivantes ont été définies.� Améliorer la gestion de la qualité le long de la chaîne de production y compris la sensibilisation des acteurs sur les questions de

qualité ; l’amélioration de la technologie de la transformation du riz pour l’étuvage, l’épierrage, l’usinage et l’emballage ; et,l’amélioration de la qualité et l’homogénéité du paddy au niveau du champ en réduisant le mélange des variétés et en améliorantle battage et le nettoyage.

� Accroître l’efficacité du marché en appuyant la vente en détail du riz local et l’essor commercial à travers l’accès au fonds deroulement, ce qui devrait permettre de plus grandes opérations, améliorer la régularité de l’approvisionnement et aider de nouveauxopérateurs à entrer dans le marché et à accroître ainsi la concurrence ; réduire les coûts des transactions en encourageant lastandardisation des unités, les classements de qualité et la terminologie, la diffusion de l’information sur les prix et la bonification duriz de qualité aux paysans et aux commerçants.

� Accroître l’efficacité au niveau du producteur par les variétés améliorées, l’utilisation des intrants externes et leur efficacité, lespratiques de gestion des cultures et la mécanisation. Donner la priorité à l’efficacité améliorée des infrastructures d’irrigationopérationnelles existantes avant de réhabiliter ou de construire de nouvelles structures.

« Puisque nous envisageons mettre en œuvre la stratégie, nous voulons nous assurer que le développement sera durable, » aexpliqué Frédéric Lançon, l’ex-Économiste des politiques. « Pour cette raison, nous pensons qu’il est important de travailler avec unensemble de structures de quatre entités. D’abord, nous ne voulons pas mettre en place de nouvelles institutions, mais plutôt renforcercelles qui existent. Deuxièmement, nous prévoyons un rôle continu pour les plates-formes des acteurs comme établies dans le cadre duprojet. Troisièmement, nous pensons qu’un organe de coordination doit être mis en place indépendamment de ceux qui exécutent enréalité les activités liées à la stratégie. Quatrièmement, il faut un système de suivi pour fournir un feedback sur les effets du développement,pour soutenir le débat politique de l’organe de coordination et pour mesurer l’impact du développement de la filière. »

En plus, l’équipe de l’ADRAO préfère une approche à ‘petit pas’ pour la mise en œuvre au lien d’une version ‘big bang’. « Nouspensons qu’il y a plus de chance de succès si nous optons pour une mise en œuvre par phases, » a expliqué Erenstein. « Nous devonsnous étendre progressivement à la fois en terme de localités et de nombres d’interventions. Le processus du développement estincroyablement complexe et va nécessiter les raffinements en cours et une période d’apprentissage pour tous les acteurs. » L’équipe vaproposer que la mise en œuvre commence avec certaines interventions spécifiques de la filière riz (ex. la qualité). Ils craignent que lafocalisation sur des interventions non spécifiques au riz n’empêche de se concentrer sur le riz ; et que l’organe de coordination ne joue lerôle d’un groupe de pression pour des interventions non rizicoles dans le cadre du développement de la politique agricole en général.

« Comme c’est le cas de beaucoup de programmes potentiellement grands, nous sentons la nécessité de faire des études pilotesdans un certain nombre de sites pour tester la faisabilité des recommandations et les peaufiner, » a expliqué Erenstein. « Les ‘projets’pilotes permettront aussi aux personnes impliquées dans la mise en œuvre d’acquérir de l’expérience et ‘d’apprendre la main dans lapatte’ et être prêtes pour la phase d’intensification, » Il est fort probable que l’équipe suggère que les phases pilotes se fassent dans lesÉtats d’Abuja, de Benue, de Kaduna et du Niger, à cause de leur rôle dans la production totale de riz et de leur proximité relative l’un parrapport à l’autre.

Page 26: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

20

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

et des lignées de sélection. Le matériel récupéré constituait80 % du total de la collection du matériel génétique.

« En plus de la collection des semences, nous avonsaussi mis en place des mesures préventives contre lesfeux, » a ajouté Katuli.

Une troisième mission a été organisée vers fin févrierpour récupérer davantage de données et d’effets personnelset ensuite une quatrième mission s’est rendue en fin marspour récupérer les semences récoltées, les données et deseffets personnels. « Au moins maintenant que nous avonsles semences de la dernière saison, nous pouvons aller del’avant, » a déclaré Gridley, Sélectionneur riz de bas-fond.« Avant que ces semences n’arrivent à Bamako, jecherchais seulement à répéter tous les essais de l’an dernierdans de nouvelles localités. »

Un mot sur le matériel génétiqueLe stockage à long terme du matériel génétique de riz del’ADRAO se faisait traditionnellement à l’IITA à traversun accord de longue date entre les deux Centres. Ce n’étaitdonc pas le matériel dupliqué à l’IITA qui était au centredes préoccupations de la deuxième mission à Bouaké-M’béen décembre. Cependant, les résultats ont été même plusimportants, avec la récupération totale de tout le matérielgénétique de l’ADRAO vers la fin de la quatrième mission.

Amélioration du bas-fond intensifié – le concept ducontinuum irriguéLe ‘continuum de bas-fond intensifié’ a été mentionné dans lerapport de l’an dernier (‘Breeding Rice for the High-PotentialIrrigated Systems – Looking South et la Figure 3, WARDA AnnualReport 2001-2002, pages 24 et 26). Comme mentionné l’andernier, le concept vient du fait que hors du Sahel, les paysansdans les systèmes ‘irrigués’ peuvent ou peuvent ne pas pouvoirmaintenir un contrôle total de l’eau d’une saison à la suivanteou même pendant une même saison. Cependant, il y ad’autres facteurs qui appuient les efforts de coordination etd’intégration de la recherche et du transfert de technologiesdes bas-fonds pluviaux et des bas-fonds irrigués hors du Sahel.

� Les principales espèces d’adventices en riziculture de bas-fond avec une maîtrise partielle de l’eau sont les mêmestout le long du gradient (maîtrise d’eau) (bien qu’ellesdiffèrent selon les zones agroécologiques) et sensiblementdifférentes de celles des plateaux pluviaux.

� Il en est de même pour les types de sols et par conséquentla fertilité des sols et les contraintes liées aux sols.

� Le risque de production réduit dans les bas-fonds avecune maîtrise partielle de l’eau (par rapport aux systèmespurement pluviaux) rend l’utilisation des intrants une optionrentable, donnant une orientation commerciale àl’agriculture qui était avant une agriculture de subsistance.

� Les variétés développées pour les systèmes irrigués se sontmontrées bien performantes dans les bas-fonds irriguésavec une maîtrise partielle de l’eau bien qu’une plus grandediversité de caractéristiques est requise pour faire face auxstress tels que l’inondation et la sécheresse (absents dessystèmes purement irrigués).

« Le concept du continuum ouvre davantage d’options pourla mise en œuvre des bas-fonds, » a expliqué Miézan. « Lestechnologies développées pour le Sahel et en particulier lessystèmes irrigués ont maintenant le potentiel de s’adapter auxbas-fonds non sahéliens. »

« La porte est donc grandement ouverte pour uneassistance accrue aux riziculteurs à travers les bas-fonds del’Afrique subsaharienne, » a conclu Miézan.

Points saillants de la Station Sahel (suite)

Le matériel est gardé dans des surgélateurs à Abidjan,mais davantage de mesures sécuritaires ont été prises aussi.« A la fin de février, », explique Guei, « nous avonsexpédié à l’IITA une partie du matériel récupéré et quis’ajoute à ce qui y existe déjà. Il s’agit là d’une duplicationdu matériel qui se trouve à Abidjan. »

Depuis quelques années, quelques duplications dumatériel de l’ADRAO sont aussi gardées à l’IRRI enPhilippines. « Nous nous acheminions vers l’établissement

Gouantoueu Guei,Responsable de l’Unité desressources génétiques,supervise l’emballage d’unchargement de semences enpartance pour l’IITA au Nigeria

Page 27: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

21

d’un processus de stockage à long terme à M’bé, » a ditGuei d’un ton songeur. « C’était sous financement duGouvernement japonais, avec une contribution de laBanque mondiale. »

Suite à la crise ivoirienne et la fragilité des collectionsde matériels génétiques qui s’accentue, l’ADRAO exploreavec Fort Collins, Colorado, États-Unis d’Amérique poury stocker une partie du matériel dupliqué sous un accordde ‘black box’ ; cela sera fait en 2003 et 2004.

« Pour la présente campagne [2003], nous multiplionsle matériel à la Station Sahel de l’ADRAO au Sénégal, »a expliqué Guei. « Ainsi, nous pensons avoir au moins dumatériel disponible pour distribution à nos partenaires ausein du Réseau international pour l’évaluation génétiquedu riz en Afrique. »

« Nous avions tiré sur la sonnette d’alarme à traversle monde en octobre, » a indiqué Nwanze, en publiant uncommuniqué de presse où nous avions mis en exergue lasituation des semences de grande valeur à M’bé. Noussommes très heureux qu’elles aient été toutes sauvées etnos inquiétudes du pire scénario sont terminées ! »

Assistance morale et matérielle multiple« Pendant toute cette période, nous avons reçu des messagesde soutien de tous les coins du monde, » a dit Nwanze.« Nous sommes très reconnaissants pour toute cetteassistance qui nous est utile pendant cette période difficile. »

« Nous avons aussi reçu une assistance matérielle sousforme d’aide d’urgence du GCRAI et de la Banquemondiale, » a indiqué Dubé. « Sans cela, nous aurions puêtre dans de sérieux problèmes financiers. »

En mi-décembre, le vice-président du Conseild’administration, Richard Musangi, a visité Abidjan aunom du Comité exécutif et financier du Conseil. « D’autresmembres du Conseil n’ont pas pu faire le déplacementd’Abidjan pour des restrictions de voyage imposées parleurs pays, » a indiqué Musangi. « Cependant, nous avonssenti qu’il était absolument important d’être solidaires avecle personnel et la Direction et de nous efforcer à leurremonter le moral par une visite. Et c’est moi qui ai eul’opportunité. »

En compagnie du membre ivoirien nouvellementnommé au Conseil, Bamba Gué, Musangi a passé en revue

les décisions de la Direction sur la gestion de la criseivoirienne, a recommandé les décisions et les actions àentreprendre, a rencontré les membres du gouvernementet du corps diplomatique et a organisé une conférence depresse télévisée.

En février, le Conseil s’est réuni en plénière à Bamako eta pu voir de près comment les choses ont été arrangées etcomment le personnel était installé. Pendant les réunions duConseil, le Directeur du GCRAI, Francisco Reifschneider, aaussi visité Bamako et Samanko. Il avait planifié visiterl’ADRAO avant la crise et ensuite Abidjan en fin 2002, maisil était un de ceux qui avaient été affectés par le moratoire dela Banque mondiale sur les voyages en Côte d’Ivoire. Il asaisi l’opportunité pour s’adresser au personnel et féliciterles agents de l’ADRAO pour leur courage sous stress.

Avenir consolidé et plus brillant« L’ADRAO est unique parmi les Centres du CG, » a ditNwanze, « en ce sens qu’elle est d’abord une associationde pays membres. » En tant que telle, l’ADRAO est née en1971 de la volonté des gouvernements de collaborer pourle meilleur. « Le partenariat reste notre modus operandi, »poursuit Nwanze. « En effet, sans cela, l’ADRAO auraitpeut-être disparu du fait de la crise ivoirienne. »

« La crise nous a donné une opportunité unique, » adéclaré Sumberg. « Je n’aurais jamais souhaité écouter lepoint de vue de quelqu’un sur le traumatisme que cela a causéchez les individus concernés, mais pour l’ADRAO prise dansson ensemble, la situation peut avoir des résultats positifs. »Sumberg est arrivé à Abidjan en novembre 2002 pour occuperle poste de Chef du Programme politique et développementrizicoles. En janvier, il fut nommé Directeur de la recherchepar intérim. « L’ADRAO à présent doit se consolider. Nousavons le personnel clé qui a repris le travail et présentementnous avons un petit accès à notre station principale derecherche. Nous envisageons même davantage de travail enréseau – voyant comment nous pouvons travailler avec nospartenaires pour produire plus de synergies qu’avant. »

« Les sept premiers mois ont été difficiles, » a déclaréNwanze, « mais nous avons survécu, nous sommes regroupéset l’ADRAO poursuit sa marche. L’appui substantiel de bonnombre de personnes pour soutenir le moral du personnel nepeut pas être documenté à sa juste valeur ! »

Page 28: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003
Page 29: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

23

Apprentissage participatif et rechercheaction pour la gestion intégrée descultures dans les bas-fonds

Leçon tirée de l’expérience etcapitalisation du succèsIl est incontestable qu’au cours de la dernière moitié dusiècle, la recherche et le développement agricoles ont faitdes succès importants parmi lesquels la Révolution vertedes années 1970 n’est certainement pas le moins important.Il ne fait pas doute aussi que la plupart des solutionstechnologiques ‘simples’ ont eu très peu d’impact enAfrique subsaharienne.

« L’avantage des technologies de la Révolution vertese trouve dans leurs audiences ciblées, » a expliqué ToonDefoer, Agronome chargé du transfert de technologies àl’ADRAO. Le succès de la Révolution verte était dû engrande partie à la standardisation de l’environnementagricole – fournissant une gestion adéquate de l’eau pourl’irrigation en plus des intrants comme les engrais et lesherbicides. « Malheureusement, » poursuit Defoer, « lesoptions pour standardiser les environnements agricolesen Afrique sont rares et à de longs intervalles. Ce quenous avons appris est que plus l’environnement est divers,

plus la technologie doit être spécifique à chaque site etplus les paysans ont besoin d’être impliqués plus tôt dansle processus du développement et de l’adoption de latechnologie. » (Voir encadré ‘Paradigmes de la rechercheet participation des paysans.’)

Defoer a réalisé une mesure du succès dans la gestionde la fertilité des sols pour ces environnements divers avecune approche appelée ‘Apprentissage participatif etrecherche action’ (APRA), pendant une affectation auprèsdu Royal Tropical Institute (KIT) néerlandais au Mali.C’était en partie à cause de ses approches innovatricesque l’ADRAO a ‘sauté sur lui’ lorsqu’on devait pourvoirle poste d’Agronome de transfert de technologies en 2001.Defoer a apporté toute une nouvelle façon de penser et detravailler à l’équipe de transfert de technologies del’ADRAO.

Au moment du recrutement de Defoer, le programmeréussi de gestion intégrée des cultures de l’ADRAO auSahel était sur le point d’être adopté dans les bas-fonds,hors de la zone du Sahel.

Dans des systèmes divers comme les bas-fonds, il est rare que les technologies générales fournissentaux paysans ce dont ils ont besoin et sont toutes souvent trop ignorées. En 2001, l’ADRAO a

commencé un programme pour assister les paysans à s’aider eux-mêmes, en les enseignant à observer,à échanger les idées, à analyser et à penser les choses en vue de prendre une action pouraméliorer leurs techniques culturales. Le système a excité l’imagination des paysans et maintenantcertains d’entre eux utilisent ce qu’ils ont appris pour aider leurs voisins et gagner des revenussupplémentaires !

Page 30: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

24

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Paradigmes de la recherche et participation des paysans

Dans ce contexte, on peut définir raisonnablement le paradigme comme « un cadre conceptuel dans lequel les théories scientifiquessont développées, qui est consistent, mais qui peut nécessiter une révision totale lorsque la preuve défiant l’exactitude des faits de certainsde ses aspects s’accumule. »

« Je pense que toute la philosophie de l’apprentissage participatif et de la recherche action (APRA) est fondamentalement différentede celle de la recherche et du développement traditionnels et aussi de celle de la plupart des recherches participatives, » a expliquéToon Defoer, l’Agronome spécialiste du transfert de technologies de l’ADRAO et force motrice des activités APRA de l’ADRAO. « C’est ceque nous appelons ‘constructivisme’ à l’inverse du ‘positivisme’. »

Paradigme positiviste

1. Recherche et développement ‘conventionnels’Les chercheurs développent les technologies, d’abord en station de recherche et ces technologies sont ensuite ‘transférées’ auxpaysans.Elle est couronnée de succès dans les environnements relativement homogènes et peu diversifiés et qui ne sont pas complexes.La recherche peut initier la situation au champ en station.Elle fonctionne mieux là où les paysans ont accès à l’information pertinente, à la gestion de l’eau et aux intrants, ex. la Révolutionverte.

2. Recherche des systèmes culturauxPremière considération de la diversité au sein des systèmes culturaux et la nécessité d’adapter les technologies aux réalités deschamps (années 1970).Les technologies sont générées, toujours d’abord en stations de recherche, avec des ‘domaines de recommandation’ cibles où ellessont ensuite testées et adaptées avec les paysans.

3. Recherche participativeVise à utiliser la connaissance des paysans (et leur expérience) pour améliorer les résultats de la recherche, c’est-à-dire aider leschercheurs à faire un meilleur travail.Implique toujours les technologies ‘finies’ ou ‘achevées’ (ex. les variétés) qu’on transfère aux paysans pour voir si elles sont adaptablesou adoptables.Des exemples incluent la sélection variétale participative (PVS) de l’ADRAO et le programme GIC au Sahel.

Paradigme constructivisteLe constructivisme suppose que la réalité n’est pas absolue, mais qu’elle est plutôt activement construite par des personnes sur la basede l’expérience et de l’interaction sociale.Le constructivisme est surtout pertinent à la gestion des ressources naturelles dans des environnements agricoles divers et complexesoù le positivisme ne marche pas.Typiquement, les paysans n’ont aucun contrôle (ou limité) de l’eau et aucun accès (ou limité) aux intrants comme les engrais, lesherbicides et le crédit.Recherche action – apprendre la main dans la patte ou peut-être apprendre en essayant.Apprentissage social – les paysans sont encouragés d’observer, d’analyser, de discuter, de suggérer des solutions ; les paysanstestent les idées dans leurs propres champs, ensuite ils observent et réfléchissent, peut-être pour développer de meilleuressolutions.Philosophie : communication – aider les paysans à s’aider, plutôt que d’utiliser les paysans pour aider les chercheurs.L’accent n’est pas trop mis sur la technologie mais sur le processus.Nouveau rôle pour la recherche : traduire les principes scientifiques et les technologies en quelque chose que les paysans peuventutiliser ; développer des aides didactiques pour les paysans.Nouveau rôle de la facilitation pour diriger le processus.Formation/apprentissage paysan à paysan avec un rôle pour les organisations paysannes.

Page 31: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

25

Depuis plusieurs années, l’ADRAO a reconnu lepotentiel des bas-fonds de l’Afrique subsaharienne (voir,par exemple, ‘Mise au point et diffusion de technologies :rôle de la caractérisation agro-écologique,’ Rapport annuelADRAO 1998, pages 23-31). « Après une réévaluationrécente des données de la FAO, nous avons maintenantune vision plus réaliste des zones de bas-fond en Afriquesubsaharienne qui est de 190 millions d’hectares, » adéclaré Paul Kiepe, Coordinateur scientifique duConsortium bas-fonds (CBF). « Avec la riziculture de bas-fond améliorée, l’intensification et la diversification, celadonne plus de possibilités d’accroître la productionalimentaire à travers le continent. »

Avec les succès de l’APRA pour la gestion de la fertilitédes sols et la GIC pour les systèmes sahéliens qu’ilsentraînent et le potentiel des bas-fonds qui est devant, en2001, Defoer et les équipes de transfert de technologieset de CBF se sont embarqués sur un programme pourintroduire l’APRA pour la GIC dans les bas-fonds avecdes systèmes de culture à base riz.

Une nouvelle façon de penser, unenouvelle façon de faire« Je ne suis plus le même ! » s’est exclamé KouaméDembélé, paysan à Bamoro, Côte d’Ivoire. « Quand jevoyais un problème dans ma rizière, j’avais l’habituded’attendre que l’agent de vulgarisation vienne m’aider.L’ADRAO m’a enseigné à regarder mon riz, de penser àce que je vois, à le montrer à mes voisins et de discuteravec eux comment nous pourrions le résoudre. C’est unenouvelle façon de penser et cela conduit à une action dema part – et à une action concertée avec mes voisins ! »En plus, Dembélé et des camarades riziculteurs ont accruleur production de riz à plus d’une mi-tonne par hectarependant la première année de l’APRA-GIC.

« Ce que nous essayons de réaliser, » explique Defoer,« ce n’est pas tellement l’adoption des technologies quenous chercheurs avons développées, mais plutôt aider lespaysans à penser pour eux-mêmes, d’avoir des interactionset de décider comment ils pourraient essayer de résoudreleurs propres problèmes. » Et on peut revendiquer un

certain niveau de succès même après la première année.« Après les neuf mois de formation, nous avons présentédes problèmes hypothétiques à une sélection de paysansparticipants et non participants, » a expliqué Defoer.« Devant un nouveau problème, les participants ontrépondu comme suit : ‘J’examinerais de très près la plante,peut-être je l’ouvrirais pour voir ce qui se trouve dedans,’‘Je la montrerais à mes voisins pour voir s’ils ont déjà vuquelque chose de semblable.’ Tandis que les nonparticipants ont montré une dépendance continue de l’aideexterne, tels que les services de vulgarisation ou uneintervention immédiate, par exemple avec des pesticides. »

Dembélé et trois autres paysans des sites pilotes ontété formés aussi pour devenir paysans-formateurs de sortequ’ils puissent former la base d’un effort de formationpaysan à paysan pour aider l’APRA-GIC à s’étendre. Lescommunautés pilotes forment maintenant ‘un centre ruralde connaissance,’ où les paysans peuvent aller avec leursproblèmes pour en discuter avec des gens comme Dembéléou encore solliciter de la formation en APRA pour leurspropres communautés. « Si les paysans doivent agireffectivement comme formateurs, ils ont besoin d’unecompensation pour le temps investi,’ a déclaré TomKadisha Kat Lombo, Spécialiste de la recherche et dudéveloppement à l’Agence nationale d’appui audéveloppement rural (ANADER), le service devulgarisation impliqué dans le programme APRA en Côted’Ivoire. Le projet pilote a introduit l’idée des ‘couponsd’apprentissage,’ qui donnent à un groupe de paysans ledroit de participer à une seule session de formation.« L’ANADER et l’ADRAO vendent les coupons à 2000FCFA [environ 3 USD ou 3 EUR] aux groupes de paysans,qui donnent un coupon d’apprentissage au paysanformateur pour chaque session de formation, » expliqueLombo. « Le paysan-formateur soumet ensuite le couponà l’ANADER ou à l’ADRAO et reçoit les 2000 FCFA enretour. » Pour le nouveau centre rural d’apprentissage,l’ADRAO a subventionné les premiers 30 couponsd’apprentissage, mais les sessions suivantes sont payéesentièrement par les groupes sollicitant la formation. Leprogramme a suscité un intérêt – et la participation – dequatre villages voisins des bas-fonds pilotes.

Page 32: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

26

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Outils d’apprentissage en actionIdinoba (Assistant de rechercheADRAO-CBF) verse de l’eau dansun entonnoir contenant de laterre lors d’une démonstrationdes différents taux de drainagedans différents types de sols

Grandes lignes d’une session type d’APRA

IntroductionUn facilitateur introduit le sujet du jour et donne les objectifs.

Discussion activeUn autre facilitateur commence le processus avec des questionsconçues pour ouvrir la discussion avec les paysans sur le sujet.

Les paysans discutent des expériences et des pratiquespersonnelles.

Le facilitateur du sujet en question ‘présente’ le point de vue dela science à travers des outils d’apprentissage, des questionset des explications.

Les paysans trouvent la plupart des réponses eux-mêmes.

Visite de terrainEn mini-groupes, chacun ayant un paysan-animateur, unpaysan-rapporteur et un facilitateur.Des champs présélectionnés pour démontrer les ‘bons’ et les‘mauvais’ aspects du sujet.Les paysans observent, analysent, prennent des décisions envue d’une action.

Compte-rendu (session plénière)Les rapporteurs des mini groupes rendent compte au groupe.Différents groupes ont différentes idées, ce qui aboutit à deshorizons plus vastes.L’un des facilitateurs aide à faire le résumé des idées.

ÉvaluationLes paysans sont encouragés de dire ce qu’ils ont appris et cequ’ils mettront en pratique.

RécapitulationUn paysan volontaire ou un facilitateur fait le résumé de toutela journée : objectifs ; observations des paysans ; basescientifique ; meilleures pratiques en vue d’une action.

« Une session type d’un APRA d’une semaineimplique environ 30 paysans du bas-fond concerné, plusquelques facilitateurs représentant la recherche etdéveloppement (vulgarisation, ONG ou autre agence dedéveloppement), » a expliqué Philip Idinoba, Assistant derecherche du CBF. De manière typique, l’équipe defacilitation se réunit avant la session de l’APRA pour sepréparer. Généralement, l’un des facilitateurs estspécialiste du domaine de la session en question.Autrement, l’un des facilitateurs est spécifiquementdésigné pour faire une lecture de base approfondie sur lesujet de la session, bien que tous les facilitateurs doiventavoir un niveau de maîtrise du domaine couvert.

Au début de la session, un facilitateur introduit le sujetdu jour et déclare l’objectif. En d’autres mots, il indiqueaux participants ce que les facilitateurs souhaitent qu’ilsapprennent ou retiennent de la session de la journée.Ensuite, un autre facilitateur commence la ‘procédure’ endemandant aux paysans ce qu’ils savent du sujet du jour.Les paysans sont encouragés de partager et discuter leurspropres pratiques et expériences. Le facilitateur du sujetde la session se base ensuite sur les discussions des paysanspour présenter le point de vue scientifique du sujet. Cefacilitateur pose des questions ouvertes et élabore sur lesdéclarations des paysans en vue de démontrer pourquoiles choses sont telles qu’elles sont ou ce qui sous-tend lesobservations des paysans. « Mais le facilitateur n’enseignepas selon la manière conventionnelle, » a déclaré Idinoba,« au contraire, il/elle facilite la discussion et dans la plupartdes cas les paysans trouvent les réponses à leurs propresquestions. »

« Toute cette session est très active, » explique Defoer.« C’est là qu’interviennent les outils d’apprentissage, telsque les diagrammes et les activités pratiques. » Et ce n’estpas nécessairement le facilitateur qui fait les diagrammes.

Comment ça marche« En 2001, nous avons apporté l’APRA-GIC dans deuxbas-fonds près du siège de l’ADRAO, » a expliqué Defoer,« notamment Bamoro et Lokakpli. Dans chaque lieu nousavons organisé des sessions hebdomadaires avec environ30 paysans pour une période de neuf mois. »

Page 33: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

27

Les paysans élaborent un calendrier cultural et se font ainsi uneidée plus claire de ce qui se passe tout au long de la saisonavec leurs cultures de riz

Par exemple, s’il faut un calendrier cultural, le facilitateurpourrait fournir les matériels, mais ce sont les paysansqui construisent eux-mêmes le calendrier sur la base deleur connaissance du cycle de production du riz.

Une fois la discussion active terminée, les paysans sedivisent généralement en quatre mini-groupes pour unevisite de terrain. Chaque mini-groupe a un paysan animateurpour diriger le groupe de discussion ainsi qu’un paysanrapporteur. Le groupe a aussi l’un des facilitateurs pouraider le paysan animateur au cas où il/elle se perdrait. « Leschamps sont présélectionnés par les facilitateurs, » a déclaréIdinoba, « afin d’illustrer la diversité des problèmes enquestion et comment on peut les résoudre. Ensuite le groupe

Observer, enregistrer,analyser et apprendre: lesobservations et lesdiscussions au champconstituent une partie clédes sessions hebdomadaires

présenter les rapports à l’ensemble du groupe réside dansle fait que différents mini-groupes auront souventdifférentes idées et par conséquent différentesconclusions, » a déclaré Idinoba.

« Cette interaction donne aux paysans une idée surd’autres manières de penser, peut-être en les encourageantd’élargir les horizons lors de la prochaine visite deterrain. » L’un des facilitateurs aidera à résumer lesrésultats et conclusions des groupes.

Ce débat se transforme ensuite en une évaluation de laformation du jour. Les paysans sont encouragés de direce qu’ils ont appris et comment cette connaissance va lesaider dans leur riziculture. Spécifiquement on demandeaux paysans quelle est l’idée ou quelles sont les idées qu’ilscomptent mettre en pratique dans leurs propres champs.Pour terminer, soit un paysan volontaire soit l’un desfacilitateurs va faire le résumé des débats de toute lajournée : objectifs, observations des paysans ; basescientifique ; décisions en vue d’une action.

« Lorsque je regarde une session d’APRA, » déclareIdinoba, « je constate que la connaissance des paysans vade paire avec la connaissance scientifique et tout le mondeapprend ! »

Spécificité du site – différents résultatsdans différentes localitésEn plus de leur proximité avec le siège de l’ADRAO, cequi était aussi intéressant avec les deux sites pilotes, c’estleurs localités et leurs pratiques de gestion de l’eausensiblement différentes, donnant l’opportunité dedémontrer la flexibilité de l’approche APRA.

Le bas-fond de Bamoro est cultivé par les membresd’un seul village avec des liens familiaux forts. Le bas-fond étroit a un seul cours d’eau central qui sert à la foisde source et de drain d’eau pour la culture. Il n’y a pas destructure d’irrigation. Les paysans de cette localité nepeuvent cultiver du riz que pendant la saison des pluies etd’habitude ils n’utilisent pas d’engrais.

A l’opposé, le bas-fond de Lokakpli est utilisé par despaysans venant de plusieurs villages n’ayant aucunecohésion sociale forte entre eux. Le site a été construit en1998 comme périmètre irrigué avec deux canaux latéraux(source) et un canal de drainage central. Les paysans font

fait le tour pour que chacun puisse voir tous les champs. »Sur le terrain, les paysans sont encouragés d’observer etd’analyser – surtout pour réfléchir sur les causes et les effets– et ensuite pour suggérer des actions et prendre desdécisions en tant que groupe.

Les rapporteurs des mini-groupes présentent ensuiteles rapports à l’ensemble du groupe. « L’importance de

Page 34: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

28

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

deux cultures par an et appliquent d’importantes quantitésd’engrais minéraux.

« Dans les deux contextes, le calendrier cultural fournitdes idées utiles, si différentes, » a déclaré Defoer.

Avec l’aide du calendrier cultural, les paysans deBamoro ont appris que le tallage (croissance végétative)du riz s’arrête vers 9 semaines. Par conséquent, leurpratique de repiquage des plants âgés de huit semainessignifiait qu’il n’y avait plus possibilité de tallage dans lechamp. Puisque le tallage a un effet direct sur le rendement,ils se sont rendu compte qu’ils avaient un problème. Ilsfont le repiquage tardif à cause des risques d’inondation– les plantes de haute taille survivent mieux dans l’eauprofonde que les plantes courtes. Les paysans ont déduitque la seule solution était d’améliorer la gestion de l’eauet de le faire en communauté et non individuellement.Cela a nécessité quatre jours pour excaver le canal dedrainage et les résultats ont donné davantage d’optionspour améliorer leur riziculture. Avec une maîtrise de l’eau,il est plus facile de contrôler les adventices et moins risquéd’utiliser les engrais. Maintenant, les paysans utilisent unentrepreneur pour labourer leur champ avant la saison, de

sorte qu’ils aient une base pour drainer les champs et faired’autres activités si nécessaire. Sans une actioncommunautaire, les paysans pris individuellement nepouvaient pas se payer le luxe de faire venir l’entrepreneurpour eux seuls.

A Lokakpli, les paysans ont appris que l’efficacité del’application de l’azote dépend de la capacité des racinesà absorber les nutriments et du stage de développementdes plantes. Ainsi, l’application de l’azote juste après lerepiquage est presque inutile puisque les racinesendommagées n’absorbent pas bien les nutriments. Enattendant une semaine après le repiquage, une grandepartie de l’azote est absorbée par la plante. Ils ont aussiappris que les périodes critiques pour les nutriments sont

Figure 3. Calendrier cultural

Il a fallu une action concertéeà Bamoro pour améliorer lagestion de l’eau

Phase de maturité

Maturité

Remplissage du silo

Phase végétative

Développement horizontal

Fondations du silo

Phase reproductive

Développement vertical

Murs/toit du silo

Page 35: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

29

le tallage et l’initiation paniculaire – tout cela du calendriercultural.

Expansion du travailEn février-mars 2002, l’ADRAO a organisé un atelier deformation sur l’APRA-GIC pour 40 chercheurs, agentsde vulgarisation et représentants d’ONG venus des payssuivants : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée,Mali, Sénégal et Togo. Dembélé et ses collègues paysans-formateurs y ont aussi pris part pour faire le récit originaldu travail pilote en Côte d’Ivoire.

Par la suite, les activités de l’APRA-GIC ont démarréau Bénin, au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Togo.« Il y avait aussi cinq sites supplémentaires en Côted’Ivoire, » explique Defoer, « notamment Daloa, Gagnoa,Korhogo, Sakassou et Yamoussoukro. Il y avait aussi lesquatre bas-fonds des voisinages des sites pilotes, où lescommunautés avaient sollicité une formation en APRA-GIC. Cependant, la guerre civile en Côte d’Ivoire a éclatéet à ce jour il n’y a pas d’activités de suivi dans ces sites. »

En avril 2003, deux représentants de chaque équipeAPRA du Bénin, du Mali et du Togo ont eu un mini-atelieravec l’équipe de l’ADRAO. Les équipes ont présenté lesprogrès dans les quatre sites sélectionnés et ont préparédes plans pour la saison 2003.

Curriculum d’apprentissage des paysans« Les outils d’apprentissage constituent la base des modulesd’apprentissage, » a expliqué Defoer, « et ensemble ilsforment le curriculum d’apprentissage des paysans. Lesmodules d’apprentissage aident les agents du changementà maîtriser les principes de l’apprentissage des adultes surla base de la connaissance et des expériences des paysanset pour apporter de nouvelles idées au bon moment pendantle processus d’apprentissage. » Le curriculum APRA-GICpour l’apprentissage des paysans est un résultat majeur duprojet pilote et de l’atelier de formation de suivi. Lecurriculum est composé de 28 modules qui traitent desquestions pertinentes tout au long de la saison culturale(voir Encadré ‘Le curriculum APRA-GIC pourl’apprentissage des paysans’).

Deux publications ont été ébauchées par Defoer et sescollègues : Un guide du facilitateur et un manuel

Curriculum de l’APRA-GIC pour l’apprentissagedes paysans

Début de l’APRA-GICIdentification du siteModule 1: Début du curriculum de l’APRA-GIC

Avant la saison culturaleModule 2: Faire une carte du bas-fondModule 3: Faire la délimitationModule 4: Gestion de l’eau dans le bas-fondModule 5: Utiliser de bonnes semences et de bonnesvariétésModule 6: Planification des bonnes pratiques de gestion

Pendant la saison culturaleModule 7: Préparation du sol pour le repiquage du rizModule 8: Mise en place d’une pépinièreModule 9: Planification et gestion du tempsModule 10: Pour un sol sainModule 11: Observations au champ: préparation du sol(pépinière)Module 12: Bon repiquage et mise en place desexpérimentationsModule 13: Évaluation: test de connaissanceModule 14: Observations au champ: repiquage et stadevégétatifModule 15: Reconnaître les adventicesModule 16: Gestion intégrée des adventicesModule 17: Utilisation efficace des herbicidesModule 18: Observations au champ: Stade végétatifModule 19: Gestion des expérimentations et observationsau champModule 20: Connaître les insectes en rizicultureModule 21: Gestion intégrée des insectes: les foreurs detigesModule 22: Gestion intégrée des insectes: la cécidomyiedes galles du rizModule 23: Observations au champ: stade reproductifModule 24: Gestion des expérimentations et observationsau champ

Après la saison culturaleModule 25: Opérations de récolte et de post-récolteModule 26: Faire l’équilibre de la saison culturaleModule 27: Évaluation de l’APRA-GIC

Fin de l’APRA-GICModule 28: Fin de l’APRA-GIC

Page 36: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

30

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Plusieurs façons de résoudre un problème :développement participatif de technologies au Bénin et au Nigeria

Comme décrit quelque part dans ce Rapport, le projet de l’ADRAO intitulé ‘Amélioration et adaptation participative des technologies deproduction avec la participation des paysans pour les systèmes rizicoles pluviaux’ vient sous le ‘paradigme positiviste’ (voir Encadré ‘Paradigmede la recherche et participation des paysans,’). Donc, la méthodologie de l’APRA-GIC compte beaucoup dans la phase recherche, pasencore prête pour une adoption à grande échelle, selon son principal artisan à l’ADRAO, Toon Defoer, Agronome spécialiste du transfert detechnologies. « L’ADRAO ne veut pas mettre tous ses œufs dans un seul panier, » a expliqué James Sumberg, Chef du Programmepolitique et développement rizicoles. « S’il y a d’autres moyens de faire les choses plus efficacement, nous sommes prêts à les essayer. »

A partir de la revue de la littérature existante et des discussions avec les institutions partenaires (en particulier les institutions de recherche,les universités et les agences gouvernementales), quatre sites clés ont été sélectionnés – dans chacun des États nigérians suivants : Ogun,Kogi et Eboyi et un comprenant deux sous-préfectures (Dassa et Glazoue) au Bénin.

« Les premières activités de terrain du projet ont démarré en avril 2000, » a expliqué Augustin Munyemana, spécialiste du Développementparticipatif des technologies (PTD). « Il s’agissait de la mise en place des champs de démonstration dans chacun des sites clés. » Parmiles champs disponibles dans chaque site clé, l’un a été choisi pour les démonstrations de l’ADRAO sur la base de sa représentativité desautres champs du site clé et son accessibilité par la population cible des paysans du site clé (et autres visiteurs). « Toutes les technologiesdisponibles – modernes et traditionnelles – sont établies et démontrées par les agents de l’ADRAO, » a expliqué Munyemana, « de sorteque les différents acteurs (en particulier les paysans eux-mêmes) peuvent voir le potentiel de chaque technologie et décider s’il fautl’essayer ou non. » Les champs de démonstration constituent le point focal des journées au champ, où ils servent de forum d’interactionentre les chercheurs, les agents de vulgarisation et les paysans. « Nous voyons les champs de démonstration comme une interface entrela génération, l’adaptation et la dissémination des technologies, » a expliqué Munyemana.

Dans chaque site clé, les acteurs du riz ont été invités aux réunions de planification en juin et juillet 2000 et par la suite à la fin dechaque saison culturale. « Une réunion type des acteurs regroupe environ 100 participants, » a déclaré Munyemana, « dont environ 80% de paysans, les autres étant des consommateurs de riz, des commerçants, des chercheurs, des agences de développement et devulgarisation et des ONG. » La première réunion des acteurs vise à identifier les contraintes majeures à l’accroissement de la productivité(souvent réalisé avec l’aide d’un ‘arbre de problèmes’), à identifier les solutions possibles et à décider laquelle des technologies ‘proposées’doit être testée et qui va la tester.

Avant chaque saison culturale, un petit groupe, connu comme le ‘groupe de technologie’ et formé de 10 à 20 nominés lors de laréunion des acteurs, se réunit pour déterminer les détails pratiques – par exemple la disposition des essais au champ, les données àcollecter par les paysans - et fixe un calendrier des activités y compris la période d’une journée au champ en mi-saison.

Chaque village organise ensuite ses propres essais (au champ). Le choix des paysans pour accueillir et gérer chaque essai estdéterminé par la communauté des paysans entre eux-mêmes. Les membres de la communauté et les agents du projet travaillentensemble pour déterminer les technologies et la disposition des essais à utiliser. Cependant, chaque essai est géré par le paysan dont lechamp accueille l’essai. L’évaluation de chaque essai se fait au niveau de la communauté et c’est la communauté qui décide de toutajustement à faire.

« Vers la moitié de la saison, chaque site clé organise une journée au champ, » a expliqué Munyemana. « Tous les collaborateurs etacteurs sont invités et les technologies sont évaluées sur le site. Le point focal est généralement le champ de démonstration géré par larecherche, mais l’opportunité est aussi donnée à l’évaluation du ‘monde réel’ des essais au champ.

« En plus des journées au champ, nous avons eu beaucoup de paysans sollicitant l’opportunité de visiter les essais dans d’autreschamps. Il s’agit là de vraies visites paysan à paysan, mais l’ADRAO et ses partenaires sont heureux de faciliter ces activités. »

Après la récolte, chaque village organise une réunion de feedback où la démonstration et les activités de la saison sont évaluéessévèrement. L’accent est mis sur ce que les participants pensent des résultats et les problèmes rencontrés tout au long de la saison. C’està cette réunion que la communauté décide de quelle activité poursuivre et s’il faut introduire d’autres activités (et si oui, lesquelles). Laréunion de feedback élit les représentants des paysans dans le groupe de technologie pour la saison suivante et apporte une contribution(feedback) à la prochaine réunion des acteurs.

« Ainsi, tout l’exercice est un cycle, » a expliqué Munyemana, « depuis la planification des acteurs en passant par les décisions dugroupe de technologie, la mise en place des essais, la journée au champ de la mi-saison et la réunion de feedback de la période post-récolte jusqu’à la prochaine réunion des acteurs. »

Page 37: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

31

Test, testBeaucoup a été dit sur la logistique, mais qu’est-ce que les paysans des sites clés testent en réalité et quels sont les résultats générés ?« Nous devons nous rappeler, » explique Munyemana, « que les paysans sont tous différents les uns des autres : un peut avoir dans sonchamp un problème complètement différent de celui de son voisin, tandis qu’un autre pourrait simplement percevoir le même problèmede façon complètement différente. »

Voyons par exemple ce qui s’est passé lorsqu’on avait offert une nouvelle variété de riz à une communauté. Certains paysans voulaientcultiver la variété avec d’autres cultures, d’autres se souciaient comment avoir le maximum d’engrais et un était préoccupé par larépartition du temps entre la culture et la pêche. Dans le site expérimental, les essais ont été repartis entre les paysans de sorte qu’onpuisse tester les différentes combinaisons : un a cultivé du riz en culture intercalaire avec du manioc et a ensuite planté du niébé enculture de rotation ; un autre a cultivé le riz avec du maïs comme culture intercalaire et a fait une rotation avec des légumes ; untroisième a testé l’idée de combiner la riziculture et la pisciculture dans le même champ. « A l’ADRAO, nous n’avions aucune expérienceen aquaculture avant ce projet, » a déclaré Munyemana, « nous avons donc fait appel à une expertise externe pour nous aider àmettre en place l’essai. Jusqu’ici, tout a bien marché – quelle imagination que de ramasser du poisson pour le dîner dans le mêmechamp où vous avez passé la journée à cultiver du riz ! »En plus, chacun des essais mentionnés ci-dessus pouvait être combiné avec des options alternatives de la gestion de la fertilité des sols

tels que les engrais minéraux, le phosphate naturel et l’engrais vert ou le compost.

Résultats de la première phaseLa surveillance de l’ADRAO progresse dans chaque site tout au long de la saison avec un questionnaire extensif, différent de celui que legroupe de technologie a élaboré pour les paysans à utiliser pour leur surveillance.

« Je vois des résultats positifs de la première phase dans quatre zones, » a déclaré Munyemana. « D’abord, la méthodologie elle-même, qui a été adoptée par les Projets de développement agricole du Nigeria pour la planification et l’exécution d’une gammed’activités culturales et non pas seulement pour le riz. Deuxièmement, nous avons clairement déterminé les besoins de la variété parlocalité dans chaque site clé. Troisièmement, nous avons identifié de bonnes technologies complémentaires pour améliorer la rentabilitédes systèmes où le riz n’est pas la composante majeure ; par exemple, le système de rizipisciculture et un composant d’engrais spécifiqueau riz que nous avons aidé à développer et à tester. Enfin, et non pas le moindre, en matière de formation. » Le projet est financé par leGouvernement allemand (BMZ) à travers son agence GTZ et il a une grande composante formation. Dans quatre sites clés, six étudiantstravaillent en vue de l’obtention du doctorat en 2004. En plus, pour les étudiants en licence, chacun a conduit une étude de terrain de troismois avec le projet et environ 300 chercheurs nationaux et partenaires à la vulgarisation ont été formés dans divers aspects du développementparticipatif des technologies.

FuturDu 23 février au 9 mars 2000, les donateurs ont visité les sites du projet et des partenaires – Ibadan, Ikenne, Abeokuta et Lokoja au Nigeriaet Dassa et Glazoue au Bénin – pour évaluer les conclusions du projet :

« Le projet a fonctionné avec succès pendant trois ans. L’approche PTD a été mise en application avec des partenaires pertinents etde manière cohérente. Des données de grande valeur sur les aspects bio-physiques et socioéconomiques de la production du riz ont étécollectées. … Une seconde phase du projet est justifiée. »

L’équipe de l’évaluation recommande que : la deuxième phase ait une ‘utilisation’ ciblée (qu’est-ce qui sera produit, qui va l’utiliser,quel est le bénéfice attendu) ; des activités de recherche renforcées sur les principes et les procédures du PTD ; la portée du projet soitplus vaste ; le projet clarifie la notion de courtier du savoir ; explore un rôle plus fort pour les organisations de paysans.

Un aspect qui pourrait contribuer au succès de la méthodologie est son potentiel de devenir autonome, » s’est enthousiasméMunyemana. « Nous avons vu que là où les technologies profitent aux acteurs, ces acteurs sont prêts à racheter une partie du profit pouraméliorer le service consultatif. » Munyemana et son équipe ont inventé ce qu’ils appellent un ‘système de courtier du savoir,’ où les agentsde vulgarisation vendront ce qu’ils ont à offrir (en termes de connaissance) aux communautés qui sont intéressées. Tester ce système seraune innovation majeure de la seconde phase du projet (dont le démarrage est prévu en 2003). « Si le système marche, » a déclaréMunyemana, « nous aurions trouvé un moyen pour les agences de vulgarisation de s’autofinancer en partie, ce qui pourrait même aboutirà la privatisation avec le temps. »

Page 38: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

32

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

technique. Ces deux livres seront publiés en 2003 enanglais et en français.

De beaux jours pour l’APRA-GIC et lespaysans des bas-fonds« Avec la publication des deux livres en 2003, la voiesera ouverte pour l’APRA pour qu’il s’étende au-delà del’ADRAO, » a expliqué Guy Manners, Responsable del’Information. « En effet, le Technical Centre forAgricultural and Rural Cooperation (CTA), le Departmentfor International Development (DFID) au Royaume-Uniet le International Fertilizer Development Center (IFDC)ont déjà manifesté leur intérêt.

« L’APRA est un processus vivant, » a expliquéDefoer. « L’APRA qui a été développé pour les systèmesrizicoles de bas-fonds n’est pas le même que celui de lagestion intégrée de la fertilité des sols et les adaptationsde l’APRA dans chaque environnement montreront sanature dynamique et sa capacité de faire face à diversessituations. » Il se pourrait que Defoer soit la force motricedes projets APRA de l’ADRAO, mais « tous ceux quiviennent en contact avec le programme contribuent à sondéveloppement, » a-t-il expliqué. « Cela fait partie de labeauté du système ! »

Ayant prouvé son importance avec la gestion intégréede la fertilité des sols et la GIC, « l’approche de l’APRAsera étendue progressivement à d’autres cultures et traitede divers aspects des systèmes de bas-fond, » a déclaréKiepe. Il va plus loin : « Puisque les bas-fonds ont d’autresfonctions sociales et écologiques importantes, l’APRAdeviendra probablement l’approche à traiter de la gestionintégrée des ressources naturelles en général. »

Peut-être l’ultime objectif est que l’APRA deviennel’approche de vulgarisation et que le processus s’étende àtoutes les zones où il y a d’importants systèmes rizicolesde bas-fond. Cela a déjà commencé avec le premier Centrerural de connaissance de Bamoro-Lokakpli et les paysans-formateurs comme Dembélé qui vendent leurs services àd’autres groupements de paysans. Sur une échelle plusgrande, faire de l’APRA la méthode de vulgarisation dechoix nécessitera un engagement fort de toutes lesorganisations de recherche et développement impliquéesdans ces systèmes. « Un aspect critique, » explique Defoer,« c’est la détermination de la densité optimale des Centresde connaissance ruraux que le service national devulgarisation peut gérer et cela permettra une couverturesuffisante de l’échange et de l’apprentissage paysan àpaysan. »

Page 39: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

33

Évaluation de l’impact des variétés duriz NERICA: Plus que des enquêtes et desimples calculs

Pourquoi l’ADRAO fait-elle de la recherche-développement sur le riz ? Sans doute l’une des réponsespourrait être : améliorer la production et la productivitédu riz dans ses États membres. Peut-être, une réponse plusgénérale serait : pour améliorer ‘quelque chose.’

La plupart du financement de l’ADRAO provient des‘fonds publics’, soit des pays donateurs ou des paysmembres eux-mêmes. Depuis quelques annéesmaintenant, il incombe aux gouvernements de montrer àleurs citoyens ce qu’ils font avec leurs taxes. Enconséquence, il y a eu l’effet de contagion que lesdonateurs demandent aux organisations comme l’ADRAOde montrer ce qu’ils ont réalisé avec l’argent qu’ils ontdonné. Ainsi, l’ADRAO (et beaucoup d’organisations àtravers le monde) doit évaluer son impact ou, autrementdit, faire une évaluation d’impact.

Après une forte recommandation de la Revue externedes programmes et de la gestion de l’ADRAO en début2000, Aliou Diagne a été recruté comme Économiste del’évaluation de l’impact en mi-2000. L’ADRAO voulaiten particulier savoir l’impact réel de ses technologiesplutôt que se fier à des données anecdotiques. Cela étaitparticulièrement en relation avec les variétés du riz

NERICA qui ont ‘pris d’assaut le monde entier’ aprèsl’expansion de leur célébrité lorsque le Prix GCRAI duRoi Baudouin pour le Millénaire a été décerné à l’ADRAOpour son travail sur les NERICA.

Ce que nous améliorons et ce que nousmesurons« L’un des aspects cruciaux, » explique Diagne, « c’estl’adaptation des techniques de l’évaluation d’impact auxdemandes modernes. » Dans le passé, les chercheurs secontentaient d’une approche simpliste de l’impact, ilsvoulaient des réponses aux questions du genre :« Combien de paysans ont adopté la technologie ? » et« Quelle est la superficie rizicole sous influence de matechnologie ? »

« Tout comme les autres Centres du GCRAI,l’ADRAO a maintenant une mission de réduire lapauvreté, nos partenaires veulent donc à juste titre savoirce que nous faisons, » explique Diagne. « Maintenant,nous devons poser des questions liées au bien-être social– par exemple, est-ce que les paysans ont une vie ‘plusfacile’ résultant de l’adoption de notre technologie ? Les

Depuis quelques années, ‘l’évaluation de l’impact’ est une expression qui est à la mode chez lesdonateurs. Il est devenu si important qu’en 2000, l’ADRAO a recruté son propre Économiste de

l’évaluation d’impact. Cela semble-t-il être beaucoup d’argent à dépenser pour simplement mesurersi nous faisons bien notre travail ? Après tout, ce n’est seulement qu’un petit travail d’enquête etquelques calculs simples, n’est-ce pas ?

Page 40: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

34

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

consommateurs ont-ils du riz moins cher sur le marché ?Les familles paysannes ont-elles des liquidités pouraméliorer leurs vies en général tel qu’investir dans lessoins de santé ? Ensuite, il y a des questions plus vastesdes avantages globaux pour les communautés, lesquestions d’équité, de genre et d’impactenvironnemental. » La Direction de l’ADRAO a besoinaussi de cette information pour améliorer la pertinence,l’efficacité et l’efficience de la recherche du Centre.

Compte tenu de ces complexités, Diagne a consacré dutemps à travailler sur la méthodologie – en d’autres termes,quelle est la meilleure façon de faire ces évaluationsd’impact. « Ce qu’on doit avoir à l’esprit, » expliqueDiagne, « c’est qu’il y a un problème fondamental danstout travail d’évaluation, notamment l’impossibilitéd’observer le résultat contre-factuel correspondant auchangement technologique, institutionnel ou politique encours. Autrement dit, si le changement se produit en réalité,on ne peut pas observer ce qui aurait pu arriver aux résultatsen l’absence du changement et vice versa. » En plus dudéveloppement de la méthodologie, Diagne et son équipeont aussi consacré beaucoup de temps à la collecte desdonnées sur les parcelles et les ménages (sur le revenu et laconsommation) pour avoir une base à partir de laquelle onpeut évaluer l’impact sur la pauvreté et les moyensd’existence.

Et si on parlait de ces variétés ?« Nous avons attribué beaucoup de qualité à nos

variétés NERICA, » a déclaré Kanayo F. Nwanze,Directeur général de l’ADRAO. « Maintenant il nous fautdes preuves solides pour montrer leur bon comportementdans les champs des paysans. »

Les variétés en Côte d’Ivoire« Avant de parler des NERICA de façon particulière, ilimporte d’avoir une vision globale sur l’utilisation desvariétés dans les champs de façon générale, » a déclaréDiagne. « Et en plus, nous devons encore commencer parles études d’adoption – après tout, comment pouvons-nousdéterminer les effets des variétés dites nouvelles sur lapauvreté si nous ne savons pas si elles sont répanduesdans les communautés paysannes ? » A cette fin, desenquêtes ont été menées en 2000 dans le cadre d’un projet

financé par le Department for International Development(DFID) du R.U. sur la biodiversité du riz et l’expériencede l’utilisation et la diffusion des variétés dans quatre siteset leurs environnants qui ont été exposés aux nouvellesvariétés. Environ 1500 paysans de 50 villages ont étééchantillonnés couvrant à la fois ceux où l’ADRAO a étéactive et les villages voisins qui n’avaient pas étéprécédemment visités par les agents de l’ADRAO.

« Les résultats sont choquants ! » s’est exclaméGouantoueu Guei, Responsable de l’Unité des ressourcesgénétiques de l’ADRAO, « en particulier pour ceux quis’attendent à une adoption et impact instantanés. »

La communauté villageoise moyenne connaît 25variétés dont 21 variétés traditionnelles et quatre variétésmodernes. Les quatre variétés modernes comprennent troisvulgarisées par le programme national et une del’ADRAO.

Dans le même temps, le paysan moyen connaît 14variétés – typiquement 12 variétés traditionnelles et deuxmodernes. Cependant, sur celles qu’il connaît, il ne cultiveque quatre dans chaque saison – trois traditionnelles etune moderne. En tout, 75 % des paysans enquêtésconnaissaient au moins une variété moderne, tandis que28 % connaissaient au moins une variété de l’ADRAO.

Pendant les cinq ans, 1996 – 2000, le porte-feuille dupaysan moyen (des variétés cultivées) s’est accru de 3,4 à 4,avec des accroissements dans toutes les classes (c’est-à-diretraditionnel, SNRA et ADRAO) – voir Figure 4. Pendant lamême période, la proportion des paysans cultivant chaquetype de variété a aussi augmenté (Figure 5).

Quel message cette faible adoption des variétés del’ADRAO envoie-t-elle à l’ADRAO ? L’ADRAO a-t-elleéchoué dans sa mission ? « Pas du tout ! » déclare Diagne.« Ce que nous voyons ici est un exemple type de l’adoptiondes variétés – il y a un temps énorme entre ledéveloppement d’une variété, son homologation et ensuiteson adoption à grande échelle. »

L’étudiant ivoirien Yao Djea a été engagé pourexaminer soigneusement cette même question dans lecadre de son DEA.

« Les dates et les chiffres parlent vraiment d’eux-mêmes, » a-t-il expliqué. « C’est en 1973 que leprogramme national a commencé à introduire les variétés

Page 41: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

35

Figure 4. Type et nombremoyen de variétés de rizcultivées par un paysan

Figure 5.Proportion depaysans cultivantchaque type devariété

Page 42: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

36

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Le problème de l’identification

« La collecte des données de qualité est l’un des principauxproblèmes du travail sur l’impact des variétés, » a déclaré AliouDiagne, Économiste de l’évaluation d’impact. « Le problèmese pose surtout lorsque nous voulons que les données soientséparées pour quelque chose de spécial comme les variétésNERICA. »

La capacité de toutes les personnes impliquées à identifierles variétés concernées est un facteur clé de la collecte desdonnées spécifiques aux NERICA. L’un des problèmes ici est lanomination : « L’ADRAO ne s’est pas facilitée la tâche au toutdébut, » a déclaré Diagne, parce qu’elle a distribué un grandnombre de variétés pour les essais de sélection variétaleparticipative (PVS) sous des noms de codes complexesdéveloppés par les sélectionneurs. Les noms comme WAB450-11-1-P31-1-HB et WAB450-11-1-1-P31-HB ne laissaientsimplement la place qu’aux erreurs d’écriture ! » Les noms ontaussi causé de problèmes aux paysans qui ont tendance à nepas faire bien le lien entre les idées abstraites des lettres et leschiffres pour leurs variétés.

« Les paysans ont tendance à nommer eux-mêmes lesvariétés qu’ils adoptent, » a expliqué Guantoueu Guei,Responsable de l’Unité des ressources génétiques. L’ADRAO arapporté avant que les variétés adoptées lors des essais PVSont été surnommées ‘Riz ADRAO,’ sans aucune autre distinction.

Lorsque nous observons les paysans qui n’ont pas participéaux essais conduits par l’ADRAO, la nomination devient encoreplus compliquée. Les paysans peuvent donner à une variété lenom du voisin ou du village où ils ont reçu les semences etpeuvent n’avoir aucune idée sur la différence entre le NERICAet toute autre variété moderne.

« Comme si le problème de la nomination n’était pas tropgrave, même les paysans participants ont des difficultés à fairela différence entre certaines variétés, » a expliqué Diagne.« Pour résoudre ce problème, les dernières équipes d’enquêteont pris des échantillons des variétés présentes dans chaquecommunauté pour les comparer directement avec les grainsdes paysans et identifier ainsi les variétés. »

« Étonnant que cela puisse paraître compte tenu du niveaud’exposition aux variétés de l’ADRAO dans ce pays, les paysanset les chercheurs en Guinée rencontrent exactement les mêmesproblèmes avec les noms et l’identification des variétés » s’estexclamé le Directeur général, Kanayo F. Nwanze.

Une question connexe s’est posée lorsque les enquêteursont essayé de déterminer la superficie couverte par chaquevariété. « Étant donné la complication avec la nomination etl’identification et la forme irrégulière des champs de riz deplateau, il n’est pas surprenant que les paysans ne puissent pasfournir des données sur la superficie par variété, » a expliquéDiagne. « Pour résoudre ce problème, nous combinonsl’identification au champ, la mesure de la surface des champset la technologie du système mondial de localisation (GPS). »

modernes – bien que certaines d’entre eux aient étéintroduites par les Français et les Chinois depuis le débutdes années 1960. Après 27 ans, elles peuvent prétendreatteindre jusqu’à 14 % de la connaissance des variétéschez le paysan moyen et jusqu’à 25 % de son portefeuillepar an. Jusqu’en 1989, les variétés de l’ADRAO n’étaientpas disponibles en Côte d’Ivoire et jusqu’en 1998 aucunen’était officiellement homologuée. Nous ne devrons doncpas attendre qu’elles aient un grand impact en 2000. »

Ce que nous disons ici est qu’il est peut-être trop tôtde mesurer l’impact des variétés de l’ADRAO en Côted’Ivoire.

Des études similaires sont en cours en Guinée. « Lesrésultats de ces études en Guinée ne sont pas encoredisponibles, » a expliqué Diagne, « mais je m’attends àce qu’il y ait des différences dans les taux d’adoption desvariétés, en particulier celles de l’ADRAO parce que leprogramme gouvernemental, avec l’appui de SasakawaGlobal 2000, vise à revitaliser la riziculture de plateauavec les variétés de l’ADRAO. La contrainte majeure dansl’adoption des variétés modernes, tout type confondu, restele taux de diffusion et son effet sur la connaissance despaysans de ces variétés. »

Voyons de plus près les NERICA et leuradoptionAprès avoir dit qu’il était trop tôt d’évaluer l’impact globaldes NERICA à ce jour, il est peut-être juste de voir leurimpact dans les communautés qui y ont été exposées etensuite estimer leur impact potentiel si elles avaient étélargement diffusées (comme le propose l’Initiativeafricaine sur le riz, ARI).

Mais voyons d’abord de plus près les NERICA eux-mêmes. Toute personne connaissant le travail del’ADRAO au cours des dix dernières années est sûre deconnaître les NERICA, mais faisons un récapitulatif pourles nouveaux arrivants.

NERICA – le nouveau riz pour l’Afrique – a étédéveloppé à l’ADRAO à travers le croisement du riz‘asiatique’ Oryza sativa avec le riz indigène d’Afrique O.glaberrima. Le but du programme de sélection était decombiner les caractéristiques de rendement du riz asiatique(ex. résistance à l’égrainage, à la verse, potentiel de

Page 43: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

37

rendement) avec l’adaptation locale du riz africain (ex.résistance aux ravageurs, tolérance à la sécheresse,compétitivité avec les adventices). « Comme chez toutehybridation, ce à quoi nous devons nous attendre desdescendants est une sorte de juste milieu entre lesparents, » a expliqué Diagne, « et si nous arrivons à cela,nous pourrons dire que nous avons réussi. »

Les lecteurs réguliers de ces Rapports sauront quecertaines lignées NERICA sont plus performantes queleurs parents. Par exemple, certaines lignées contiennentbeaucoup plus de protéines que le parent ayant la teneuren protéine la plus élevée et certaines lignées ont beaucoupplus de grains dans leurs panicules que chacun des parents.

« Le désavantage majeur à l’adoption des NERICA àce jour, c’est le nombre relativement bas de paysans qui yont été exposés et aussi l’approvisionnement ensemences, » a expliqué Diagne. « La Côte d’Ivoire ahomologué les deux premiers NERICA en fin 2000, maisne pouvait pas encore satisfaire la demande de semencepour la campagne 2002 (période avant la guerre). » Avant2000 et seulement à partir de 1996, la diffusion desNERICA se faisait exclusivement à travers les activitésde recherche tels que la sélection variétale participative(PVS) et les essais au champ. « Dans notre étude, seul139 des 1500 paysans questionnés avaient entendu parlerdes NERICA – ce qui ne représente que 9 % del’échantillon de la population ! »

Avec seulement 9 % de l’échantillon ayant été exposéaux NERICA, ce n’est pas surprenant que nous trouvionsque la proportion de l’échantillon de paysans qui les ontadoptées n’est que de 4 %. Mais, selon Diagne, cet‘échantillon du taux d’adoption’ communément calculé(c’est-à-dire la proportion de l’échantillon qui a adopté)est une estimation très biaisée du vrai taux d’adoption dela population, parce qu’il souffre de ce qu’il appelle biaisde ‘non-exposition. »

Le biais de ‘non-exposition’ résulte du fait que lespaysans qui n’ont pas été exposés à une variété ne peuventpas l’adopter même s’ils allaient le faire s’ils en avaient étéexposés. Cela entraîne un taux d’adoption de la populationsous-estimé ; cependant, cette sous-estimation baisse etdisparaît finalement puisque l’exposition de la populationaux nouvelles variétés augmente (voir Figure 8).

En effet, le taux d’adoption de l’échantillon est uneestimation de la population exposée et le taux d’adoption,notamment la proportion des paysans au sein de lapopulation totale qui a été exposée à la variété et qui l’ontadoptée. Cependant, la question qui nous intéresse (dansune étude d’adoption) est le degré auquel les paysansaiment une variété donnée et non pas le degré deconnaissance de cette variété. En effet, c’est une réponseà la question « quel est le niveau d’appréciation d’unevariété ? » qui donne un feedback aux chercheurs sur lapertinence de leur recherche à satisfaire les besoins de lapopulation ciblée – dans notre cas, elle fournit aussi lefeedback aux donateurs et aux gestionnaires de larecherche sur la question de savoir si les NERICApréservent leur réputation en étant bien aimées par lespaysans. La réponse à la question « la variété est-elle bienconnue ? » est très importante pour les besoins de lavulgarisation.

Ainsi, notre taux d’adoption des NERICA de 4 %donne très peu d’information sur le taux d’adoption despopulations parce que l’exposition est très faible.

« Cependant, si nous prenons seulement les paysansqui ont été exposés aux NERICA et compte tenu du tempscourt depuis leur première exposition, les taux d’adoptionsont impressionnants, » déclare Diagne (voir Figure 6).Environ 38 % des paysans de la zone de l’étude et qui ontété exposés aux NERICA les ont adoptés vers 2000. Donc,l’impact potentiel est-il simplement une questiond’extrapolation à partir de ce chiffre ? « Pas exactement, »a répondu Diagne. « Nous devons garder à l’esprit qu’il ya un certain biais de sélection de ceux qui sont exposés etqui se reflète dans l’échantillon, même si l’échantillonest pris au hasard au sein de la population. »

Ceux qui adoptent les NERICA doivent d’abord avoirentendu parler des NERICA. Le premier groupe de ceuxqui connaissent les NERICA, c’est ceux qui ont étéimpliqués dans quelques essais – aux champs, PVS ouproduction de semences à base communautaire. « Ici, nousvoyons un biais ciblé par les agences de recherche et devulgarisation, » a expliqué Diagne, « en direction despaysans progressistes, qui vont probablement adopter lesnouvelles technologies plus que le paysan ‘moyen’. »

Page 44: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

38

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Ensuite, il y a le processus d’auto-sélection des paysansnon participants qui en ont entendu parler et qui ont par lasuite adopté les NERICA. « Quant aux paysans quirecherchent activement les technologies améliorées, il esttrès probable qu’ils découvrent les NERICA d’abord et ilest très probable qu’ils les adoptent, » a expliqué Diagne.

Ces biais qui affectent l’exposition des paysansconduisent à une sur-estimation de l’impact, comme letaux d’adoption est plus élevé aujourd’hui par rapport àcelui estimé une fois que toute la population est exposée(voir Encadré ‘Le problème des biais de sélection’).

Ensuite, comment sous exposition partielle, peut-onavoir une bonne estimation du vrai taux d’adoption de lapopulation si les deux seuls taux d’adoption qui peuventêtre calculés sont exclus sur la base des biais qui y sontliés ? « C’est là où la méthodologie moderne del’évaluation de l’impact basée sur ce que nous appelons‘Cadre conceptuel des résultats contrefactuels,’ vient ausecours, » a expliqué Diagne.

Le vrai taux d’adoption de la population correspond àce qu’on définit comme ‘l’effet moyen du traitement surla population en général’ (ou ATE), ce qui est l’effet d’un‘traitement’ (dans notre cas, l’exposition) sur un résultat(dans notre cas, l’adoption) d’une personne sélectionnéeau hasard dans la population. En plus, les chercheurs del’analyse de l’impact définissent ‘l’effet moyen dutraitement sur la population traitée (i.e. subissant letraitement)’ (ATEI) – l’effet du traitement sur la sous-population de ceux qui sont réellement traités. Dans lesétudes sur les NERICA, cela correspond au tauxd’adoption de ceux qui ont été exposés.

Une estimation consistante de l’ATE nécessite uncontrôle approprié du statut de l’exposition et des facteursdémographiques, institutionnels et socioéconomiques quiinfluencent l’exposition et l’adoption. Une exception estque lorsque le traitement est appliqué au hasard au seinde la population, dans ce cas l’ATE est égale à l’ATE1 etau taux réel d’adoption de la population.

Figure 6. Proportion depaysans cultivant chaquetype de variété parmi ceuxexposés à ces types devariétés

Page 45: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

39

Le problème des biais de sélection

Toute la population des paysans peut être divisée en deux groupes : les ‘types d’adoptants,’ qui vont adopter la variété en question unefois qu’ils en ont été exposés, les ‘types non-adoptants,’ qui ne vont pas adopter la variété même après qu’ils y aient été exposés. Dans nosanalyses, nous supposons qu’aucun type particulier de paysans n’est évident jusqu’à ce qu’il soit exposé à la variété en question. Ainsi,jusqu’à ce que toute la population ait été exposée à la variété, le ratio global des ‘types d’adoptants’ par rapport aux ‘types non-adoptants’ – ce qui nous donnera le taux d’adoption de la population – n’est pas connu.

La Figure 7 illustre cet aspect. Les ‘types d’adoptants’ sont indiqués par le symbole , et les ‘types non-adoptants’ par le symbole .La situation générale est illustrée dans A, où les ‘types d’adoptants’ et les ‘types non-adoptants’ sont distribués au hasard au sein de lapopulation. Au moment de l’étude de l’évaluation d’impact, certains paysans ont été exposés à la variété ; leur type est connu maintenantet ils sont représentés par les symboles à la couleur inversée (B). L’échantillon de l’enquête lui-même est formé d’un échantillon randomisépris au sein de la population totale, composée d’un mélange d’adoptants (exposés), de non-adoptants exposés, de non-adoptants nonexposés et de ‘types d’adoptants’ non exposés.’ C’est seulement lorsque le ratio des types d’adoptants par rapport aux types non-adoptants est le même parmi les paysans exposés comme c’est le cas de la population totale, que le taux d’adoption de l’échantillonentre les paysans exposés représente le taux d’adoption de la population (scénario C de la Fig. 8). Cependant, lorsque la proportion destypes d’adoptants est plus élevée au sein du groupe exposé (comme on s’attend à ce que se soit le cas des NERICA), le taux d’adoptionde l’échantillon (Fig. 7C) au sein des exposés dépassera celui de la population (voir Encadré ‘Les effets de la non-exposition et des biais desélection sur les estimations du niveau d’adoption de la population’).

Le taux d’adoption de l’échantillon lui-même est toujours plus bas que le taux réel de la population lorsque l’exposition de la populationn’est pas totale (scénarios A, B et C de la Fig. 8).

AP

opul

atio

n av

ant

l’exp

ositi

on

BP

opul

atio

n ap

rès

expo

sitio

n pa

rtiel

le

chan

tillo

n pr

is a

uha

sard

dans

la p

opul

atio

npa

rtiel

lem

ent e

xpos

ée

Taille totale de la population = 100Types adoptants = 40Types non-adoptants = 60

Taux d’adoption escompté =40/100 = 40 %

Taille de la sous-populationexposée = 20Nombre d’adoptants parmi lapopulation exposée = 12

Taux d’adoption et d’expositionde la population = 12/100 = 12 %Taux d’adoption parmi lapopulation exposée = 12/20 = 60 %

Taille de l’échantillon pris au hasard = 25Nombre de personnes exposées dansl’échantillon = 5Nombre de personnes (connues)adoptants = 3Taux d’adoption de l’échantillon = 3/25 = 12 %Taux d’adoption de l’échantillon parmi lespersonnes exposées = 60 %

Figure 7. Non-exposition de lapopulation etbiais de sélection– effet del’expositionpartielle nonrandomiséeparmi le ‘typeadoptant’ ( ) etle ‘type non-adoptant’ ( ) depaysans (voirtexte ci-dessus)

Page 46: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

40

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Figure 8. Taux d’adoption de la population, non-exposition et biais de sélection comme fonction du taux d’exposition

Les effets de la non-exposition et des biais de sélection sur les estimations du niveaud’adoption de la population

Le ciblage des activités de dissémination des nouvelles variétés (et d’autres technologies) a un impact direct sur l’applicabilité du tauxd’adoption des échantillons au taux d’adoption de la population. Comme discuté dans le texte principal, le programme NERICA est encoreà ces débuts et l’exposition est fortement influencée par les biais de sélection favorisant l’exposition du ‘type d’adoptants’ des paysans dansles premières années. La Figure 8 illustre les effets de la non-exposition et des biais de sélection sur les estimations de l’adoption de lapopulation ; le scénario A représente mieux la situation actuelle de l’évaluation de l’impact de l’adoption des NERICA.

Page 47: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

41

Figure 9. Projection de l’adoption du NERICA au fil du temps

Le potentiel des NERICAEn fin de parcours, Diagne a déterminé que si toute lapopulation de riziculteurs a été exposée aux NERICA en2000 ou avant, alors le taux d’adoption en 2000 aurait étéde 27 %. Ainsi, nous pouvons voir un effet important et àgrande échelle sur les ‘biais de non-exposition’ au seindu ‘taux d’adoption de l’échantillon’ de 4 %. En d’autrestermes, 23 % (= 27 – 4) du total de la population estdéterminé comme étant des ‘types d’adoptions’ qui n’ontpas été exposés aux NERICA pendant l’étude.

Il y a aussi l’effet positif de l’adoption passée. Parexemple, l’effet de l’adoption en 1999 sur l’adoption en2000. Cela peut être composé et projeté comme dans laFigure 9. La projection montre un taux d’adoption à longterme de 76 % ; cependant, il y a un long décalaged’environ 25 ans à ce niveau ‘maximum’ de l’adoption.Néanmoins, il est projeté que l’adoption des NERICAaugmente rapidement à partir du niveau de 2000, pouratteindre 68 % dès 2006. Nous pouvons donc dire quedeux tiers de la population auront adopté les NERICAd’ici 2006, si toute la population avait été exposée vers2000. Cela montre un grand potentiel d’impact pour toutprojet de diffusion des NERICA à grande échelle.

« Cela ne veut pas dire que nous nous attendons à ceque deux tiers de la population paysanne adoptent lesNERICA d’ici 2006, » déclare Diagne, « mais c’estl’estimation la plus proche que nous pouvons fairemaintenant, en termes de degré de préférence (ou dedemande) des NERICA des populations paysannespendant cette période-là.

« En fin de compte, l’adoption réelle sera influencéepar des facteurs nouveaux et externes et pourrait être plusimportante ou inférieure que l’estimation que nous avonsaujourd’hui. » L’un de ces facteurs est la nouvelleimpulsion de promouvoir les NERICA à travers l’Initiativeafricaine sur le riz dans toute l’Afrique subsaharienne,dont le but est d’encourager une plus grande diffusion etadoption des NERICA. Un autre facteur est la générationdes NERICA en cours, qui pourrait jouer un rôle importantdans les chiffres de l’adoption future.

« Le NERICA est une technologie, pas simplementun produit, » explique Howard Gridley, Sélectionneur riz.« La technologie est en place pour générer de nouvelleslignées de NERICA et celles-ci devraient répondre auxbesoins des paysans et être introduites si nécessaire dansles portefeuilles des variétés. »

Page 48: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

42

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Gestion communautaire et au champde la biodiversité du riz

Depuis quelques années, l’on s’inquiète de plus en plus de la perte potentielle de la biodiversité àmesure que la recherche à l’échelle mondiale génère davantage de variétés cultivables, chacune

décrite comme étant meilleure à la précédente. L’ADRAO évalue donc comment les paysansgèrent la biodiversité de leur riz et l’impact des variétés modernes en Côte d’Ivoire.

« Parlez à n’importe quel paysan du Centre-Ouest ou del’Ouest de la Côte d’Ivoire et il/elle vous diraprobablement qu’il/elle cultive entre 5 et 10 variétés deriz tous les ans, » a indiqué Gouantoueu Guei, Responsablede l’Unité des ressources génétiques de l’ADRAO. « Maiscomment les paysans décident des variétés à cultiver dansune année et comment s’assurent-ils que les variétés qu’ilschoisissent de ne pas cultiver seront encore disponiblesl’année suivante s’ils décidaient de les cultiver ? Commentet pourquoi les variétés locales – ou les vieilles variétés –sont gardées pendant des générations par les paysans etqu’est-ce qui détermine le choix des paysans par rapportaux variétés à cultiver ? »

Pour répondre à ces questions, l’ADRAO a menédes enquêtes sur deux saisons culturales dans quatre zonesde la Côte d’Ivoire : Danané et Gagnoa dans la zoneforestière et Boundiali et Touba dans la zone de savane.« Nous avons visité les champs des paysans et silos desemences, » a expliqué Yoboué N’guéssan, ancienchercheur visiteur à l’ADRAO qui a mené les enquêtesavec Guei, « pour faire la collecte de semences de chacunedes variétés identifiées par le paysan, en même temps queles détails sur la localité, l’origine de la semence, pourquoile paysan utilise cette variété particulière et ainsi de suite. »A la fin des deux saisons, l’équipe avait de travail sous la

main – 1673 échantillons de semences de 306 paysans de57 villages ainsi que toutes les données y afférentes !

La valeur des variétés« La manipulation des variétés de riz par les paysans estun problème complexe, » a expliqué Guei, « mais au fond,il semble que chaque paysan gère la biodiversité etconserve les variétés dans le court terme, tandis que lacommunauté – soit par un effort collectif conscient ousimplement comme la somme des actions individuelles –fait la même chose dans le long terme. » Après analyse

Figure 10. Modèle de gestion de la biodiversité du riz auniveau de la communauté

Y E A R

1 2 3 4 5

V1 F 1

F 2

V2F 3

V3 F 4 F 4

F 1 F 1 F 1

F 2 F 2 F 2 F 2

F 3 F 3 F 3 F 3

F 4 F 4

Page 49: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

43

des résultats de l’enquête, Guei a développé un modèlede gestion de la biodiversité du riz au niveau de lacommunauté (Figure 10), qui montre les paysans en trainde prendre des décisions délibérées sur les variétés qu’ilfaut continuer à cultiver et celles qu’il faut préserver dansla communauté pour une utilisation future. « Chaquepaysan ne cultive pas toutes les variétés, » a expliqué Guei.« Par exemple, si un paysan doit voyager pendant unesaison et ne va pas cultiver du riz pendant cette année ets’il/elle possède une variété qu’il/elle veut garder, maisqui n’est pas couramment cultivée par quelqu’un d’autredans la communauté, il/elle peut donner des semences decette variété à des voisins et leur demander de la cultiverpendant cette saison de sorte qu’ils puissent avoir dessemences pour la saison prochaine. Il se peut qu’unevariété soit abandonnée dans un village pour des raisons,mais ne va pas disparaître subitement au sein de lacommunauté agricole puisqu’il se peut que les paysansdes villages voisins le gardent pour d’autres raisons. »

Chaque variété a une ‘signification’ différente pourdifférents paysans. Il y a bien sûr la valeur scientifique ouplutôt économique, qui peut être mesurée en termes descaractéristiques de la variété comme le rendement, laqualité des grains, la qualité à la cuisson et la qualité à latransformation, en d’autres mots, les qualités que lessélectionneurs recherchent généralement. Cependant, il ya aussi les valeurs sociales et culturelles liées à des variétésspécifiques. Par exemple, une variété peut faire partie del’héritage d’une famille parce qu’ils l’ont cultivée pendantplusieurs générations de la famille. Une autre variétépourrait être appréciée pour des propriétés médicinales,par exemple bonne pour quelqu’un qui a des problèmesd’estomac. Cependant, une autre peut avoir un certainprestige puisque c’est la variété traditionnelle ou la variétépréférée lors de certaines cérémonies. « Au-dessus detoutes ses valeurs, » conclut Guei, « il semble que certainesvariétés ont une valeur mystique-spirituelle dans certainescommunautés. »

Le système de nomination des variétés par les paysansest lié à toute la question de la valeur. « Ce que nous avonsdécouvert, » a expliqué N’guéssan, « c’est que les paysansutilisent un seul nom pour ce que nous pourrionsreconnaître comme étant plus qu’une variété ; cependant,

le nom regroupe des variétés qui ont des caractéristiquesspécifiques auxquelles le paysan peut être intéressé. »Ainsi, les enquêtes ont découvert Mlitti et Lognini, deuxnoms pour le riz à grain noir ; Totoman, qui peut êtreconsommé sans sauce ; Mlinkin, pour le riz à grains longset fins ; Guissi pour les variétés qui produisent beaucoupde tallages ; Mokossi pour les variétés de haute taille etvigoureuses qui suppriment les adventices ; et, Gaman(Cowboy) pour les variétés à haut rendement et quisuppriment les adventices. D’autres systèmes types denomination adoptent le nom de la personne qui a fourni lapremière semence au paysan ou le nom du village où lepaysan a découvert la variété.

« Les paysans sont des opportunistes, » a déclaré Guei,« toujours à la recherche de quelque chose de nouveauqui pourrait être intéressant. » Il n’est donc pas surprenantque chaque paysan ait des sources potentielles desemences. La source la plus évidente, peut-être, c’est lechamp même du paysan duquel il peut garder les meilleursgrains comme semences pour la saison prochaine. En plus,on peut acheter les semences sur le marché local, on peutles acquérir sous forme de don, elles peuvent êtreéchangées entre paysans, elles peuvent être utiliséescomme paiement (par exemple pour la main-d’œuvre) ouelles peuvent venir directement des services de rechercheou de vulgarisation.

Évaluation scientifique de la biodiversitéComme nous l’avons vu, ce que les paysans appellent‘variété’ ne coïncide pas exactement avec ce que la scienceappelle une variété. Si nous voulons connaître le statutréel de la biodiversité du riz, il nous faut faire la différenceentre variété et ‘variété. »

« Les variétés des cultures se reconnaissent par leurscaractéristiques, » a expliqué Guei, « premièrementmorphologiques – ce à quoi elles ressemblent – etagronomiques – comment elles poussent. Pour la plupartdes cultures, des descripteurs ont été identifiés qui, lorsquecombinés, donnent une bonne description de toutevariété. » L’équipe a utilisé 29 de ces descripteurs pour leriz publié par le International Plant Genetic ResourcesInstitute (IPGRI). « Pour avoir des plantes à caractériser,nous avons cultivé en 2001 toutes les ‘variétés’ dans le

Page 50: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

44

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

bas-fond irrigué de la ferme de recherche de l’ADRAO àM’bé pour générer assez de semences pour des étudesplus poussées. Nous avons ensuite fait un simple test delaboratoire pour différencier les variétés de plateau(japonica) des variétés de bas-fond (indica). L’annéesuivante, nous avons ré-cultivé les variétés japonica auplateau à M’bé et les variétés indica à Danané. » Cesplantes cultivées dans leur milieu ‘correct’ ont étécorrectement évaluées pour les 29 descripteurs.

Une technique statistique plutôt complexe (connuesous le nom de ‘analyse de la principale composante’) aété ensuite utilisée pour générer des graphiques à deuxdimensions de la diversité au sein de l’échantillon. LaFigure 11 montre un de ces graphiques. Les principauxrésultats étaient les suivants :

• Dans toute la Côte d’Ivoire, les indicas étaient plusdiversifiés que les japonicas, à la foi en termes denombre de groupes (3 v. 2) et de rapprochement ausein des groupes identifiés.

• Parmi les indicas, la diversité est plus marquée parla hauteur de la plante, la durée du cycle, le nombrede talles fertiles et la résistance à la verse.

• La plupart des indicas de la savane ont un cyclecourt à moyen et une taille courte à moyenne, tandisque celles de Gagnoa en zone forestière ont pourla plupart un cycle court et une taille courte.Cependant, les indicas de Danané (forêt) sont plusdiversifiées en termes de cycle et de taille. Il estévoqué que la culture du riz pendant la courte saisondes pluies à Gagnoa a favorisé les types à cyclecourt, tandis que la seule longue saison des pluiesà Danané permet aux types de cycle long d’avoirle temps de mûrir.

• La plupart de la diversité chez les japonicas estexprimée en durée du cycle, hauteur de la plante etlargeur des feuilles. Toutes les variétés japonicasont un cycle moyen à long et sont hautes.

« La prochaine étape du processus est la caractérisationmoléculaire, » a expliqué Guei. « Avec les outils

Figure 11.Graphique de lacomposanteprincipale de labiodiversité du rizen Côte d’Ivoire

Page 51: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

45

biotechnologiques, il est possible d’évaluer la diversitéau niveau du gène et déterminer ainsi quels échantillonssont de vraies variétés et quels sont les dupliquées. »

L’équipe des ressources génétiques de l’ADRAO veutaussi pouvoir offrir aux sélectionneurs davantaged’options pour les caractères comme le potentiel derendement, la qualité des grains et la résistance auxmaladies. « Certains des caractères auxquels nossélectionneurs s’intéressent ne sont pas inclus dans lescaractères de l’IPGRI, » a déclaré Guei, « donc il nousfaudra conduire des expérimentations plus spécifiques

ciblant ces caractéristiques. » Les résultats rapportés icine viennent que de la Côte d’Ivoire ; avec 17 paysmembres, il y a beaucoup de possibilités pour les étudesde la diversité du riz à plus grande échelle.

« La valeur que nous attribuons aux ressourcesgénétiques a été montrée en 1998 lors de la création del’Unité des ressources génétiques, » a conclut le Directeurgénéral Kanayo F. Nwanze. « Avec la nomination du DrGuei à la tête de cette unité en 2003, nous espérons avoirune contribution grandissante aux activités de l’ADRAO,en particulier dans le domaine de la sélection des plantes. »

Page 52: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

46

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

La France a une longue histoire dans le domaine de larecherche agricole en Afrique de l’Ouest et des relationsde longue date avec l’ADRAO. La Figure 12 montre leniveau du financement français à l’ADRAO depuis 1990.La contribution de la France à l’ADRAO couvre tous lesdomaines, » a expliqué le Directeur général Kanayo F.Nwanze, « depuis le financement à usage non restreint,

en passant par les projets spéciaux et le détachement desspécialistes jusqu’aux fonds affectés aux immobilisationsdans les principaux travaux de construction au début desannées 1990. »

La France attend beaucoup de ses propres activités derecherche et développement, y compris sa collaborationavec les organisations comme l’ADRAO. Les

Profil d’un pays donateur: la France

De toutes les anciennes puissances de la période avant les indépendances, la France est peut-êtrecelle qui a gardé les liens les plus étroits avec ses anciennes colonies. Avec 11 de ses 17 États

membres étant d’anciennes colonies françaises, il n’est donc pas surprenant que l’ADRAO ait euraison de travailler en étroite collaboration avec diverses institutions françaises. Dans le Profild’un pays donateur de cette année, nous donnons un goût de notre travail en collaboration avec laFrance.

Figure 12.Contribution de laFrance au budget del’ADRAO, 1990-2002

Les données de 1990 combinent les fonds principaux à usage non restreint et les fonds à usage restreint.

En m

illie

rs d

e do

llars

Page 53: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

47

organisations françaises de recherche ont mis sur pied uneplate-forme pour faire la revue des activités decollaboration en cours et coordonner de nouvellesorientations – la Commission Inter-Organismes (CIO)incluant le Centre de coopération internationale enrecherche agronomique pour le développement (CIRAD),l’Institut national de recherches agronomiques (INRA) etl’Institut de recherche pour le développement (IRD, ex-ORSTOM). En règle générale, la CIO et l’ADRAO seréunissent tous les deux ans. « L’objectif premier de cesréunions est de faire la revue de la collaboration entrel’ADRAO et les institutions françaises de recherche, » aexpliqué Nwanze, « en développant des programmes detravail et en fixant les modalités du détachement deschercheurs français à l’ADRAO et l’échange d’agents àcourt terme. »

La dernière réunion de l’ADRAO-CIO s’est tenue enjuin 1998 à Montpellier en France. En 2000, l’ADRAOet ses partenaires français ont initié des discussions envue de la prochaine consultation ADRAO-CIO en 2002.En début du mois de juillet 2002, le Directeur général del’ADRAO et le Directeur de la recherche de l’époque ontvisité le Pôle international de recherche et d’enseignementsupérieur agronomiques (AGROPOLIS) à Montpellierpour préparer la réunion. Des discussions extensives onteu lieu à ce moment-là avec un grand nombre dechercheurs et de techniciens de recherche. Des domainesmajeurs de recherche, des programmes et des activitésavaient été identifiés et il avait été convenu qu’un‘protocole d’entente’ global devrait être développé commecadre de travail pour la collaboration future. Une dernièrediscussion avec la haute administration de la Commissionpour la recherche agronomique internationale (CRAI) aplaidé en valeur de liens internationaux plus forts et aencouragé les chercheurs à valoriser leurs résultats àtravers des publications conjointes. La réunion prévue pournovembre 2002 a dû être reportée à cause de la criseivoirienne et on compte la reprogrammer pour le premiertrimestre 2004.

Physiologie des plantesAlain Audebert a été détaché du CIRAD auprès del’ADRAO en 1994 où il a servi en qualité de physiologiste

des plantes jusqu’en 2002. En plus du fait qu’il vient d’uneinstitution française, la plupart du travail de Audebert àl’ADRAO était aussi financé par la France. En huit ans,l’équipe de physiologie de l’ADRAO, dirigée parAudebert, a abordé trois questions majeures : la toxicitéferreuse dans les bas-fonds, la sécheresse dans lessystèmes pluviaux et les caractéristiques physiologiquesdes NERICA.

Le travail de Audebert sur la toxicité ferreuse a étérapporté en détail dans le rapport annuel de l’an dernier(voir ‘Painting the Rice Red: Iron Toxicity in theLowlands’, WARDA Annual Report 2001-2002, pages 29-37). En mars 2003, le travail sur la toxicité ferreuse a étéle thème d’un atelier régional tenu à Cotonou au Bénin.Les résultats du projet ADRAO-CIRAD ont été les pointssaillants. La toxicité ferreuse est présente dans toutel’Afrique de l’Ouest et les systèmes nationaux derecherche agricole (SNRA) se concentrent généralementsur deux approches, notamment la sélection et la gestiondes engrais. Dans le même temps, le projet ADRAO-CIRAD sur la toxicité ferreuse faisait des recherches surle mécanisme de la toxicité ferreuse en riziculture.

La discussion générale lors de l’atelier a soulevé lanécessité pour : une gestion intégrée du programme derecherche sur la toxicité ferreuse en couvrant tous lesSNRA ; la gestion des essais multilocaux ; des enquêtesaccrues sur la toxicité ferreuse dans la sous-région ;l’harmonisation des critères d’évaluation de la toxicitéferreuse pour la riziculture ; l’harmonisation de laméthodologie de criblage ; et, la poursuite de la recherchede base à l’ADRAO.

Lorsqu’on lui a posé des questions sur la sécheresse,Audebert a déclaré : « Le stress hydrique est l’une descontraintes majeures à la riziculture pluviale – bas-fond,hydromorphe et plateau. La période de sécheresse estcaractérisée par le moment (pendant la saison culturale),la durée et l’intensité. En fonction de ces paramètres, larésistance à la sécheresse en riziculture est un ensemblede mécanismes physiologiques, phénologiques etmorphologiques interdépendants pour l’échappement,l’évitement, la résistance et le recouvrement, avecdifférents cultivars qui affichent différentes combinaisonsde mécanismes. » Quelle que soit sa complexité, la

Page 54: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

48

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

résistance à la sécheresse est exactement ce qu’il fautétudier si l’on veut contribuer aux efforts de sélection devariétés qui vont survivre dans des conditions desécheresse.

Les effets types de la sécheresse sur le plant de rizsont : hauteur réduite, surface foliaire réduite, biomasseréduite (c’est-à-dire poids total du plant), système racinairechangé et développement retardé. En plus, le riz a lacapacité de faire ‘avorter’ certaines de ses talles afin demaintenir une activité physiologique minimale dans lereste des talles. Le stress de la sécheresse pendant le tallageempêche la parution de nouvelles talles, mais au momentdu recouvrement, un grand nombre de talles peuventapparaître au même moment ; cependant, ces talles negrandissent pas et ne se développent pas. Le degré de cesréactions dépend de la gravité du stress. Si les plantessont donc exposées à une longue période de sécheresse,elles seront donc plus courtes, plus minces et sedévelopperont plus lentement que les plantes exposées àune courte période de sécheresse.

Dans les plateaux, l’équipe a remarqué que les plantessous stress de sécheresse pendant le stade végétatif ontdes racines plus profondes que la normale. Cela a entraînéune étude minutieuse des effets de la sécheresse sur ladistribution des modèles de croissance entre les plantesexposées à la sécheresse et celles non exposées à lasécheresse. Les résultats ont révélé que la sécheressen’avait aucun effet sur le pourcentage de la croissancedes racines et les parties aériennes. « Nous avons doncdéduit que les racines plus profondes étaient le résultat dela croissance suivant le gradient d’humidité dans le sol,avec pour but de puiser davantage de ressources en eauen profondeur, » a expliqué Audebert.

L’une des caractéristiques du riz africain cultivé queles sélectionneurs veulent transférer chez les variétésNERICA est la bonne adaptation des espèces à lasécheresse. En particulier, Oryza glaberrima a unemorphologie foliaire ‘intéressante’ : ses feuilles sont plusfines et ont une faible densité de stomates – quiressemblent à des pores ou des dépressions à la surfacede la feuille et qui permettent l’échange d’oxygène et degaz carbonique. La plante contrôle les ouvertures desstomates en fonction de son régime hydrique (conductance

stomatique). Les stomates servent aussi de voie pourl’évapotranspiration de la plante – un processus qui doitêtre minimisé en conditions de sécheresse. En plus, lesfeuilles minces de O. glaberrima s’enroulent plusrapidement que celles de O. sativa – réduisant ainsi lasurface exposée qui fait perdre de l’eau. En fin, l’espècemaintient un bon régime hydrique pour la plante tout aulong de l’évapotranspiration par les stomates. « A partirde nos études, » a déclaré Audebert, « il semble que lesmécanismes physiologiques pour éviter la sécheresse sontdifférents chez O. sativa et O. glaberrima. Il est doncimportant de déterminer les mécanismes chez lesglaberrima pour le travail sur les NERICA. »

Des études détaillées sur la conductance stomatiqueet l’enroulement des feuilles ont conclut que laconductance stomatique est contrôlée par le signalracinaire dépendant de l’humidité du sol, tandis que leroulement des feuilles est contrôlé directement par lerégime hydrique de la feuille.

La localisation des gènes qui contribuentquantitativement à la résistance à la sécheresse devraitpermettre à ces gènes d’être utilisés en sélection à traversla sélection assistée par marqueurs. A cette fin, une‘population de cartographie’ pour l’évitement de lasécheresse a été développée à l’ADRAO, en collaborationavec l’Université d’Aberdeen et a subi un test intensif àl’ADRAO et à l’IRRI pour identifier les locus quantitatifsou QTL. Plusieurs QTL ont déjà été identifiés pour leséchage des feuilles, le roulement des feuilles, la teneurrelative en eau et la croissance des racines(particulièrement la capacité de pénétration des racines).Les résultats montrent que le comportement racinaire peutinfluencer l’évitement de la sécheresse ; il y a donc unevaleur potentielle à faire du criblage pour lescaractéristiques des racines en milieu conditionné.

Pendant une partie de la seconde moitié des années1990, l’ADRAO avait aussi un nématologiste - DanielCoyne, détaché de l’Institut des ressources naturelles(NRI) du R.U. « Nous avons fait une étude courte en 1997sur les effets croisés de la sécheresse et de l’infestationpar les nématodes à kyste, » a indiqué Coyne. « Nousavons trouvé que l’infestation du riz par les nématodes ainduit des symptômes similaires sur le régime hydrique

Page 55: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

49

de la plante exactement comme le fait la sécheresse. Parconséquent, la présence d’un grand nombre de nématodesprésentait des symptômes de stress hydrique équivalentsà ceux observés en conditions de sécheresse, mais aussiaggravait l’effet de la sécheresse. »

Pour chacune des caractéristiques de la sécheressediscutées ci-dessus, les NERICA ont une valeurintermédiaire entre celle d’O. glaberrima et celle d’O.sativa. D’où la nécessité en cours de caractériserl’influence des différentes caractéristiques sur lesmécanismes du riz qui supportent la sécheresse afin depouvoir caractériser les lignées NERICA pour la résistanceà la sécheresse.

Économie des options de l’utilisation del’eau dans la moyenne vallée du FleuveSénégalPierrick Fraval a été le deuxième cadre supérieur(successivement) à être détaché auprès de l’ADRAO àpartir d’un Centre du CG, le International WaterManagement Institute (IWMI). En plus, Fraval étaitemployé de Cemagref sous le ministère français del’Agriculture (voir Encadré ‘Cemagref’). Cet arrangementtridimensionnel en collaboration peut paraître le meilleurmoyen pour la confusion administrative, mais il a donnél’opportunité de jeter un regard sur ‘l’ensemble’ desoptions potentiellement contradictoires de l’utilisation del’eau dans la Vallée du Fleuve Sénégal.

« Pendant longtemps, les donateurs ont exprimé leurinquiétude par rapport aux investissements, à la gestionde l’eau et aux motivations pour un développementagricole productif et durable, au même titre que les rôlesdes différents acteurs dans la vallée, » a expliqué Fraval.« Eux – et nous – étaient aussi intéressés par des scénariosfuturs par le réservoir en amont de Manantali, à la lumièredes performances précédentes et des événements. » Fravala fait la revue et l’analyse de 20 années de donnéeshydrauliques, agronomiques, financières etorganisationnelles des systèmes de production basés surl’utilisation des eaux fluviales pour faire une analyseéconomique ex-post (après l’événement). Il a aussi menéun modèle de gestion du barrage et a utilisé les

Cemagref

Cemagref est un institut français de recherche public dont letravail porte sur le développement durable des zones nonurbaines. Il contribue à la conservation et à la gestionacceptable des terres et des réseaux hydrographiques, laprévention des risques y afférents et le développement d’uneactivité économique durable.

Cemagref a quatre domaines de recherche :

Le fonctionnement des réseaux hydrographiques

Utilisation de l’eau et gaspillage

Utilisation des terres rurales et paysages

Technologie agricole et alimentaire

L’institut compte environ 1000 employés dont près de lamoitié sont des ingénieurs professionnels et des chercheurs. Lerôle de formation de Cemagref est évident dans la présencedes étudiants en doctorat (environ 150 à tout moment) et lesstagiaires à long termes (500).

Près de 40 chercheurs de trois unités de recherche traitentdes questions d’irrigation et de drainage en France et àl’étranger. Un programme en collaboration appelé PCSI(Programme Commun de recherches sur les Systèmes Irrigués)a été mis en place avec le CIRAD et l’IRD pour renforcer leurproduction scientifique.

Depuis plus de 15 ans, Cemagref collabore avec leInternational Water Management Institute (IWMI) dans différenteslocalités à travers le monde. Cette collaboration scientifiqueest appuyée par les départements français de l’Agriculture etdes Affaires Étrangères. A présent, cette collaboration seconcentre sur l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Australe et impliquetrois chercheurs postés à IWMI et à l’ADRAO.

technologies de télédétection et de SIG (tous basés surl’imagerie satellitaire) pour explorer les liens entre lesdéterminants hydrauliques et socioéconomiques de laperformance. Ce travail a été fait en collaboration avecl’IRD, la Société d’aménagement et d’exploitation desterres du Delta du Fleuve Sénégal et des vallées du FleuveSénégal et de la Falémé (SAED), le CIRAD et l’Institutsénégalais de recherches agricoles (ISRA).

Page 56: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

50

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Fraval était particulièrement préoccupé par le ‘moyenle plus satisfaisant’ de libérer l’eau du barrage de Manantalipour résoudre les utilisations conflictuelles de l’eau(d’abord pour l’agriculture et la génération de l’énergiehydraulique prévue) ; l’importance économique relativede l’agriculture moderne irriguée et de l’agriculturetraditionnelle de décrue ; et, la capacité de l’agricultureirriguée à générer assez de revenus pour se maintenir.

Le barrage de Manantali dans la partie supérieure dela vallée (au Mali) a été achevé en 1987 et contrôle 40 à60 % du débit du Fleuve Sénégal, le reste venant desaffluents non contrôlés. Le barrage peut retenir jusqu’à11 milliards de mètres cubes d’eau, sa gestion a donc desconséquences directes sur les utilisateurs en aval, enparticulier les paysans au Sénégal et en Mauritanie. Lagestion de l’eau du barrage est entre les mains d’unecompagnie commune aux trois pays appelée Organisationpour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS). Apartir de 2002, la gestion était supposée être faite en vuede produire 800 gigawatts d’électricité par an pour lescentres urbains des pays concernés.

Plus de 125 000 ha de terres de la rive du fleuve enMauritanie et au Sénégal ont été mis en valeur pourl’agriculture irriguée par pompage au cours des 30dernières années. La plupart de ces exploitations sont depetits périmètres villageois de moins de 50 ha. L’ADRAOa fait beaucoup en matière de riziculture irriguée dans lavallée du Fleuve Sénégal et beaucoup de ce travail estrapporté dans les pages de ces Rapports. En résumé, leriz est la principale culture et est cultivé d’abord pendantla saison des pluies, bien que la production des légumes(oignon et tomate) pendant la saison sèche prend del’ampleur. Les rendements moyens de riz sont de 4 à 5 t/ha, mais varient beaucoup selon les paysans et lespérimètres. En particulier au Sénégal, l’État s’estdésengagé de la subvention des périmètres irrigués, quisont maintenant gérés par les organisations paysannes.Beaucoup de périmètres sont maintenant gérés à perte, àcause des coûts élevés de gestion, mais aussi des pratiquesinsoutenables et généralement la mauvaise gestion. Le rizlocal est aussi confronté aux problèmes decommercialisation avec la libéralisation du marchémondial. L’intensité culturale (terre cultivée par an) est

donc faible, environ 60 % par rapport au potentiel de 200%. « Cependant, l’agriculture irriguée est de loin laprincipale activité agricole en termes de valeur de laproduction et de revenus globaux, » a déclaré Fraval.

Dans le même temps, l’agriculture de décrue (c’est-à-dire l’agriculture après les inondations) dans les fonds desplaines inondables est pratiquée par 70 % des ménagesruraux qui cultivent du sorgho et autres cultures depuisdes siècles (le riz est une culture relativement récente auSahel). « Ce système de production est très irrégulier, » aexpliqué Fraval, « puisque les crues ont couvert entre 20000 et 300 000 ha des plaines inondables par an entre1950 et 2000. » Cependant, ce type d’agriculture estrentable pour les paysans puisqu’ils n’utilisent pasd’intrants externes et utilisent les semences de la saisonprécédente.

Quelle est donc, selon Fraval, la meilleure option pourla gestion du barrage de Manantali ? « Comme on peut levoir », a-t-il déclaré, « c’est un problème très complexe,avec les trois principales options étant l’électricitéhydroélectrique, l’agriculture irriguée et l’agriculture dedécrue. » La première question est peut-être d’analyserl’agriculture irriguée par rapport à l’agriculture de décrue.Avec les meilleures pratiques culturales, les paysanspeuvent produire 7,5 t/h en une saison avec l’irrigation,ce qui donne un revenu net de 470 USD par hectare –clairement, sur papier, c’est de loin le moyen le plus rentablede l’utilisation de la vallée du fleuve. « Cependant, »poursuit Fraval, « les riverains des plaines inondablesdétestent le risque. Ils préfèrent investir du temps dans cequi ne leur coûte rien que le temps, mais qui garantit de lanourriture pour la famille, au lieu d’investir dansl’agriculture potentiellement rentable. » Une analyse desdonnées de 25 années de cultures de crue et de décrue amontré la zone de la dernière directement liée à la zonede la première. Et Fraval de continuer, « Il est évident quelorsqu’il y assez d’eau, le premier choix de beaucoup depaysans est de cultiver du sorgho après la crue. »

En plus, l’équipe a montré qu’il serait très difficile depromouvoir avec succès la production du riz irrigué dansla configuration actuelle des périmètres gérés par lescoopératives des paysans. « La durabilité est cruciale à laviabilité à long terme des périmètres d’irrigation, » a

Page 57: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

51

déclaré Fraval. « Avec les pratiques actuelles non durables,99 % des périmètres font des bénéfices en moyenne.Cependant, lorsque nous avons fait la modélisation enutilisant des pratiques durables, nous avons trouvé que31 % des périmètres font des pertes ! »

L’équipe a donc conclu que, compte tenu du risque dumanque de durabilité de l’agriculture irriguée, il est sagede libérer l’eau du barrage de Manantali afin de permettredes crues et l’agriculture liée à la décrue. La prochainequestion est : comment est-ce que la question de l’énergiehydroélectrique entre dans le débat ? Il semble que laprincipale question est de savoir si l’OMVS va insistersur la maximisation de l’énergie hydroélectrique. Lerapport de l’équipe indique que « maximiser l’énergiehydroélectrique nécessiterait de maintenir un niveau d’eaurelativement élevé dans le réservoir, ce qui n’est pascompatible avec le fait de libérer beaucoup d’eau au milieude la saison des pluies, au moment où le réservoir seremplit. » Dans le passé, il n’a pas été facile de simuler lagestion du réservoir, mais l’IRD a développé un modèleinformatique en 2001. A partir des données historiquesde 1970 à 2000, le modèle a prédit que l’eau pourl’agriculture de décrue sur 45 000 ha pouvait être garantiechaque année tout en générant 96 % de l’énergiehydroélectrique souhaitée. Il semble donc que l’agriculturede décrue et la production d’énergie hydroélectrique nesont pas incompatibles, aussi longtemps qu’on n’essaiepas de maximiser la production hydroélectrique.

L’OMVS ne gagne de l’argent que sur la productionde l’énergie hydroélectrique et l’agriculture irriguée. Sansune intervention de l’État ou un changement radical desattitudes des paysans, l’agriculture irriguée ne va pass’étendre. Ainsi, l’OMVS sera tentée de maximiser sesrevenus à partir de l’énergie hydroélectrique. « Sans crue,il n’y a pas d’agriculture de décrue, » a expliqué Fraval. «Si on empêche la crue, il est probable que beaucoup depaysans s’éloignent de la zone. A l’inverse, si on pouvaitencourager les paysans à investir dans des intrants dansl’agriculture de décrue, leurs marges bénéficiairespourraient beaucoup s’améliorer ! En conclusion, avecune approche équilibrée basée d’abord sur la performanceréelle et non juste sur la performance potentielle (sur

papier), il est possible de parvenir à une vraie gestionintégrée de l’eau dans la vallée du Fleuve Sénégal. »

Collaboration informelle dans la vallée duFleuve SénégalEn octobre 1994, Marco Wopereis a occupé le posted’Agronome dans le Programme riz irrigué au Sahel del’ADRAO. Dans le cadre de sa ruse d’ouverture, il a visitéles bureaux de l’ex-Institut français de recherchescientifique pour le développement en coopération(ORSTOM, maintenant IRD) à Dakar où il a rencontréPascal Boivin. Les discussions ont vite tourné sur ladégradation des sols dans le delta du Fleuve Sénégal etsur une éventuelle collaboration.

« Même si aucun projet commun n’a jamais été défini,la collaboration avec l’ORSTOM/IRD a été très productive,en particulier en termes d’articles de journaux, » a déclaréWopereis, maintenant Chef de programme avec leInternational Fertilizer Development Center (IFDC-Lomé).

« Nous sommes allés en visite dans la vallée du FleuveSénégal, » a poursuivi Wopereis, « y compris un voyageinoubliable sur Foum Gleita – cet endroit est vraiment aumilieu de nulle part, un paysage lunaire d’environ 4 heuresde piste rocailleuse de Kaedi et Kaedi à au moins 11 heuresde St-Louis ! » Malgré la distance, les deux ont décidé quele site servirait d’un bon laboratoire de terrain pour le travailde dégradation du sol, surtout à cause des signesd’alcalinisation dans le champ – décrit par Wopereis comme« sels blancs à la surface du sol ayant un goût de savon. »Wopereis a ensuite rédigé une proposition de projet qui aété financée par le Department for InternationalDevelopment (DFID) du R.U. et Piet van Asten fut envoyécomme expert associé par le Directorate General forInternational Cooperation (DGIS) des Pays-Bas.

« La collaboration elle-même a pris la forme d’essaisconjoints au champ et au laboratoire sur les deux rives duFleuve Sénégal – le Sénégal et la Mauritanie, » a ajoutéWopereis. Les équipes ont aussi collaboré dans lasimulation de la modélisation des processus de dégradationdu sol sous irrigation. « Nous avons surtout fait desinvestigations sur les types et les pourcentages des

Page 58: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

52

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

processus impliqués et la capacité de tamponnage dessols, » a conclu Wopereis.

Après le départ de Boivin et de Wopereis du Sénégal,Van Asten et Claude Hamecker ont poursuivi lacollaboration informelle ADRAO-IRD à Foum Gleita,avec une contribution supplémentaire de Laurent Barbierode l’IRD. Le reste, comme on le dit, c’est de l’histoire –voir ‘Une approche holistique du problème de productionen riziculture irriguée englobe bien plus que la seuledégradation des sols,’ ADRAO, Rapport Annuel 1999,pages 30-37 et ‘Donor Country Profile: The Netherlands– ‘Soil degradation in irrigated rice fields in the Sahel’,WARDA, Annual Report 2001-2002, pages 57-60.

Travaux de recherche sur l’hybridationinterspécifiqueA la fin du millénaire, le plus grand projet de l’ADRAO –en termes de financement et de couverture médiatique –était le Projet d’hybridation interspécifique (IHP) qui adonné un coup de fouet au développement et à ladissémination des variétés du ‘Nouveau riz pour l’Afrique’ou NERICA. Ce projet a impliqué une vaste gamme departenaires dont l’IRD. Le chef d’équipe de l’IRD était(il l’est toujours) Alain Ghesquière.

L’une des réalisations majeures de la collaborationADRAO-IRD a été la mise en place d’un laboratoire debiologie moléculaire au siège de l’ADRAO à M’bé (voir‘Infrastructures de biologie moléculaire à l’ADRAO,’ADRAO, Rapport Annuel 1999, pages 16-21).

L’IRD développe une population de lignées NERICAbasée sur un seul croisement entre une variété Oryzaglaberrima et une variété homologuée d’O. sativa IR64.« L’idée, » explique Ghesquière, « est de fournir uneressource permanente pour l’évaluation de la variationfournie par glaberrima. » L’un des résultats extrêmementutiles a été le fait de découvrir que sur 52 lignées testées,les fragments de presque tout le génome de glaberrimaétaient conservés dans les lignées NERICA (une extrémitédu chromosome 10 n’était pas représentée) – ce qui montrel’importance de l’exercice en donnant une représentationtotale du glaberrima dans le matériel NERICA. En 2001,les premières évaluations au champ ont été faites dans laStation Sahel de l’ADRAO pour révéler l’architecture de

la plante, le type de plante, la structure paniculaire et laprécocité. Récemment, l’agent du projet IRD-IHP M.Lorieux a été affecté à l’antenne du Centro Internacionalde Agricultura Tropical (CIAT) en Colombie, où il vaévaluer le matériel dans les conditions latino-américaines.

Un problème majeur pour les riziculteurs de bas-fondde la sous-région est le virus de la panachure jaune du riz(RYMV). Réaliser une bonne résistance à cette maladieest une haute priorité à la fois pour le travail sur lesNERICA et pour le travail de biotechnologie en général.Depuis 1999, Marie-Noëlle Ndjiondjop a terminé son PhDà l’IRD en identifiant un marqueur génétique associé à lahaute résistance au RYMV chez la variété sativa Gigante.Depuis lors, Ndjiondjop est devenue la spécialiste de labiologie moléculaire de l’ADRAO et le travail s’estpoursuivi à l’IRD et à l’ADRAO pour tracer la voie à lasélection efficace assistée par marqueurs du matériel derésistance au RYMV. L’identification subséquente demarqueurs supplémentaires beaucoup plus proches mêmedu gène de résistance ciblé a aidé à confirmer que larésistance chez Gigante et celle chez plusieurs lignées deglaberrima sont le résultat de différents allèles (gènes dansle même site chez différents individus). D’autres sourcesde résistance au RYMV et marqueurs associés ont étéidentifiées sur d’autres chromosomes.

La prochaine étape est d’utiliser les marqueurs pouraccélérer le processus de sélection. En effet, le travail acommencé à l’IRD presque au moment où la résistancechez Gigante a été caractérisée et avait un marqueurdisponible. « Il y a évidemment des variétés favorites chezles riziculteurs de bas-fond dans les différents pays de larégion, » a fait savoir Howard Gridley, Sélectionneur rizde bas-fond. « Par exemple, Bouaké 189 en Côte d’Ivoireet Jaya au Sénégal. » Pour cette raison, l’ADRAO et l’IRDciblent trois des variétés de bas-fond les plus populairesen vue d’incorporer la résistance au RYMV dans lesplantes qui sont presque identiques aux versionsactuellement homologuées. Au fil du temps, les nouveauxmarqueurs sont introduits dans le système pour améliorerl’efficacité de la sélection. En 2002, les lignées portantdifférentes combinaisons des gènes de résistance étaientdisponibles pour être testées. On propose d’homologuerce matériel aux programmes nationaux pour l’évaluation

Page 59: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

53

nationale, avec la perspective d’accroître la diversitéintroduite dans le portefeuille variétal.

Les nématodesPlusieurs Glaberrima sont hautement résistants auxnématodes, tandis que tous les sativa testés se sont montréssensibles. Les études préliminaires du premier rétro-croisement des lignées NERICA ont montré que larésistance aux nématodes est conférée par un seul gène.La cartographie de ce gène et d’un marqueur associé ouvredes opportunités pour la sélection assistée par marqueurspour la résistance aux nématodes. Le International RiceResearch Institute (IRRI) travaille avec le même matérielpour tester la résistance d’autres espèces de nématodesdans les conditions asiatiques.

Le Consortium bas-fonds« La France est un donateur fidèle du CBF [le Consortiumbas-fonds], » a déclaré l’ex-Coordinateur scientifique duCBF, Marco Wopereis, qui a quitté l’ADRAO en 2002, «ils forment une partie du groupe central avec les Pays-Bas qui ont appuyé le CBF depuis le commencement. »

Le CBF a régulièrement occupé une place de choixdans les rapports annuels de l’ADRAO, y compris unesection l’an dernier dans le chapitre Profil d’un paysdonateur sur les Pays-Bas (voir Encadré ‘Le CBF dans leRapport Annuel de l’ADRAO’).

Tout comme les Pays-Bas, le financement de la Franceau CBF se faisait à travers un projet spécial, mais estdevenu récemment une allocation ‘attribuée’ de lacontribution de base de la France à l’ADRAO. Aussi

comme les Pays-Bas, l’argent de la France a été utiliséplutôt comme financement de ‘base’ pour le CBF lui-même. Explication de l’ex-Coordinatrice régionale duCBF, Marie-Jo Dugué (2000-2002) : « Le financementfrançais a été principalement utilisé pour la facilitation,la communication, les échanges entre les membres … enparticulier les dépenses de fonctionnement de l’URC[Unité régionale de coordination], les ateliers annuels, lesdépenses de publication et de la traduction ainsi que laformation pour les membres du CBF. » Le poste de Duguécomme Coordinatrice régionale est financé directementpar la France ; c’est un poste de détachement de laCoopération française, comme c’était le cas au temps duprédécesseur de Dugué, Jean-Yves Jamin (1995-1999).

Dugué et Wopereis sont tous deux du même avis quela combinaison France-Pays-Bas dans l’Unité régionalede coordination fonctionne bien. « Pendant les deux ansque nous avons travaillé ensemble dans le CBF, nous avons

Le CBF dans le Rapport annuel de l’ADRAO

‘Un outil pour la mise en valeur des bas-fonds,’ ADRAO, Rapportannuel 1996, pages 40-44.

‘Mise au point et diffusion de technologies : rôle de lacaractérisation agro-écologique,’ ADRAO, Rapport annuel1998, pages 23-31.

‘Donor Country Profile: The Netherlands – Inland Valley Consortium– A long-standing partnership’, WARDA Annual Report 2001-2002, pages 54-57.

Novembre 2001:Scène d’une visitede suivi du CBF,Gagnoa, Côted’Ivoire

Juillet 2001: Desmembres desUnités nationalesde coordinationdu Bénin et duTogo discutent dela diversité descaractéristiquesdes bas-fonds auTogo

Page 60: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

54

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

pu amener le Consortium à une seconde phase, » aexpliqué Wopereis. Dans le même temps, Dugué exposela facilitation du partenariat apportée par un Coordinateurscientifique néerlandais anglophone (!) et uneCoordinatrice régionale française : « Le CBF est un réseauanglophone-francophone efficace, couvrant à la fois leséchanges sud-sud et nord-sud. »

En 2002, les développements majeurs au sein duConsortium incluent la première réunion annuelle duConsortium qui aura lieu hors de la Côte d’Ivoire (àAbomey au Bénin au mois de mars) et l’adoption del’apprentissage participatif et recherche action (APRA)comme la méthodologie de choix d’apprentissage despaysans et des vulgarisateurs pour l’ensemble du CBF(voir ‘Apprentissage participatif et recherche action pourla gestion intégrée des cultures dans les bas-fonds’ pourplus de détails).

« Dugué a quitté l’ADRAO en décembre 2002, » adéclaré le Directeur général Kanayo F. Nwanze, « laissantun vide dans le CBF et à l’ADRAO. Cependant, nous

Juillet 2001: L’ancienCoordinateur régionaldu CBF visite unestation radio locale auBénin : la radio localeest un bon moyen pourcommuniquer lesmessages dedéveloppement auxcommunautés rurales.Cette station radio estproche des sites clésdu CBF, Gankpetin etGomè

avons des assurances du Gouvernement français qu’ilssouhaitent poursuivre le financement de – et pourvoir –ce poste. Nous attendons donc avec impatience notretroisième Coordinateur régional ! »

La formationL’ADRAO a une longue histoire de collaboration en matièrede formation avec la France, nourrie sans doute en partiedu fait que beaucoup de personnes dans la région sontfrancophones. Au début des années 1990, au moins sixétudiants ont poursuivi des formations post-universitaires

Novembre 2001:Membres de l’Uniténationale decoordination duCBF du BurkinaFaso dans le bas-fond de Bletou

Système d’information géographique et autretechnologie de l’information : programme de

formation au CIRAD

Dans le cadre de la formation du programme du CIRAD,l ’Assistant de recherche en système d’informationgéographique, Mahaman Moussa a visité la France en 1998-1999 et encore en mai-juin 2001. Cette formation est arrivéeau moment indiqué pour le CBF, au moment où il passait à lastandardisation et à la dissémination des résultats du travail decaractérisation agro-écologique de sa première phase. « Laformation a couvert deux principaux aspects, » a expliquéMahaman, « d’abord, la télédétection et ensuite, ledéveloppement d’un système d’information pour les bas-fondsde la sous-région. » (Des détails supplémentaires du travail ontété présentés dans le cadre du ‘Profil d’un pays donateur’ surles Pays-Bas dans le Rapport annuel de 2001-2002.)

« Les activités de formation m’ont donné l’opportunitéd’apprendre plus sur une science qui avance vite, » a expliquéMahaman, « et des compétences supplémentaires à mettreà la disposition de l ’ADRAO et de ses partenaires. » Lesbénéficiaires directs de la formation de Mahaman à ce joursont les Unités nationales de coordination du CBF du Bénin, duMali et du Togo. La Guinée va aussi bénéficier plus tard en2003. L’opportunité ainsi offerte par la formation de Mahamanest le résultat de la collaboration continue dans le domaine dela SIG entre l’ADRAO, le CBF et le CIRAD. Dans un des numérosde 1999 du bulletin d’information du CIRAD, le superviseur MichelPassouant a déclaré, « Pour le CIRAD, ce type de projet est trèsintéressant. C’est un cadre d’échange mutuel d’expertise. Nosexpériences et nos compétences dans les domaines du SIG,de gestion de bases de données et de multimédia ont contribuéau succès [du projet]. En plus, cela a établi une nouvellecollaboration avec le CBF et le sujet pourrait être intéressantpour d’autres pays. »

Page 61: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

55

à l’ex-Institut supérieur technique d’outre-mer (maintenantÉcole supérieure de Cergy-Pontoise, ISTOM) dans desdomaines aussi variés que l’agronomie, la pathologie, laphysiologie et l’amélioration variétale. L’ADRAO a aussiune référence dans la formation à long terme descollaborateurs et des agents dans les institutions françaises.

En 1993, le Pédologue de l’ADRAO (spécialiste dessols) Sitapha Diatta a commencé ses recherches dedoctorat avec l’Université Henri Poincaré Nancy I sur ‘solet hydrologie dans deux séquences topographiques en Côted’Ivoire.’ Cette recherche était financée par la Banqueafricaine de développement. En 1995, Diatta a pris uneannée sabbatique pour achever ses études et la rédactionde sa thèse en France, qu’il a soumise et défendue en 1996.La valeur à l’ADRAO était claire et, en 1997, Diatta futdûment promu chercheur principal associé spécialiste enphysique des sols.

Yacouba Séré a rejoint l’ADRAO comme Pathologistedes plantes en septembre 1997. Il avait déjà une longuehistoire de la formation française. Après sa maîtrise enBiologie végétale à l’Université de Dijon en France en1973, il a obtenu de son pays (Burkina Faso) une boursede recherche de deux ans pour diplôme post-Universitaireen pathologie des plantes. Il a ensuite obtenu uneprolongation spéciale pour achever son doctorat de 3ème

cycle (Équivalent du PhD) en ‘Amélioration des plantes– Option Phytopathologie’ en 1977. En 1994, alors qu’ilétait encore avec son programme national au Burkina Faso,l’ADRAO a aidé à trouver un financement de la Banqueafricaine de développement pour lui permettre de menerune étude bio-écologique du champignon de lapyriculariose du riz au Burkina Faso dans le cadre de sonDoctorat d’État es Sciences, qu’il a défendu avec succèsen 1999 à l’Université d’Abidjan.

Les partenaires nationaux ont également bénéficié dela collaboration de l’ADRAO avec la France. Enparticulier, Souleymane Nacro a étudié la cécidomyie desgalles du riz africain à l’Université de Rennes I, N’GuessanPlacide a étudié le virus de la panachure jaune du riz(RYMV) à l’Université de Montpellier (avec unfinancement de la Banque africaine de développement)et Sié Moussa a étudié les effets des constantes thermiquessur les variétés de riz irrigué aussi à l’Université de

Montpellier (encore avec un financement de la Banqueafricaine de développement). Le travail de Sié a étémentionné dans le Rapport de l’an dernier (voir ‘BreedingRice for the High-Potential Irrigated Areas – Workingtogether : WARDA and Burkina Faso,’ WARDA AnnualReport 2001 – 2002, page 23).

Plus récemment, le CIRAD a envoyé ViolaineBousquet de l’Institut national polytechnique de Nancypour travailler avec Alain Audebert sur la pénétration desracines chez les cultivars pluviaux. L’ADRAO et l’IWMIont soutenu l’étude de Frédéric Larbaigt sur la durabilitéet la maintenance des périmètres irrigués dans la plaineinondée du Fleuve Sénégal, à l’École nationale Génie del’eau et de l’environnement de Strasbourg. Dans le mêmetemps, Séré supervise l’étudiant Sorho Fatogoma, qui faitdes recherches sur le RYMV à l’IRD à Montpellier.

Personnel de base et personnes à despostes de responsabilitéThierry Cadalan a servi à l’ADRAO comme Biologistemoléculaire de 1997 à 1999 (voir ‘Infrastructures debiologie moléculaire à l’ADRAO,’ ADRAO, Rapportannuel 1999, pages 16-21). Frédéric Lançon étaitl’Économiste des politiques de l’ADRAO de 1999 à 2003(voir ‘Policy Dialog in Rice Food-Security in West andCentral Africa, WARDA Annual Report 2001-2002, pages38-45. En 2002, l’ADRAO a recruté Aline Lisette-Vidal,de nationalité française, comme Responsable de laformation, de l’information et de la bibliothèque. Lisette-Vidal a eu quelques années chargées [comme tout lemonde à l’ADRAO – éd.] pour ramener les activités deformation dans un système cohérent après plusieurs annéesde manque de personnel et d’autres ressources. « C’estseulement en 2001 que la décision a été prise de mettreles trois unités d’appui séparées sous une seulesupervision, » a expliqué le Directeur général Nwanze.Avant, ces unités étaient la Division des programmes, maisleurs mandats s’étendaient clairement au-delà de larecherche. Lisette-Vidal a apporté l’ordre qui s’impose,en particulier du côté de la formation et l’ADRAO peutse réjouir d’avance de l’énergie renouvelée au momentoù elle cherche à renforcer les capacités de ces différentspartenaires.

Page 62: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

56

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Points saillants des activités

Henri Carsalade, Directeur général adjoint del’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation etd’Agriculture (FAO), était Président du Conseild’administration de 1992 à 1993, ensuite Remi Pochat,Directeur scientifique, Laboratoire Central des Ponts etChaussées (LCPC), a rejoint le Conseil en 2001.

L’avenirLes relations entre l’ADRAO et la France sont peut-êtreparmi les plus longues entre l’Association et une institutiondonatrice. Avec 17 pays membres de l’Afrique de l’Ouestet du Centre, dont 11 sont francophones, il n’est passurprenant que l’ADRAO capitalise sur les richesressources humaines des institutions françaises qui ontune grande expérience dans le domaine de la rechercheagricole et du développement dans la sous-région.

En plus du détachement des chercheurs qu’il convientde mentionner, les activités des projets spéciaux, lacollaboration entre le ‘nord’ et le ‘sud’ et la supervisionconjointe des chercheurs, l’ADRAO a aussi tâté le poolde l’expérience française comme cela se voit dans lenombre de personnel de base qui ont travaillé avec leCentre depuis les années 1990. Le soutien continu duGouvernement français pour le poste de Coordinateurrégional du CBF atteste de ces relations de longue date etdes assurances qu’en dépit de la dislocation temporaire àcause de la crise ivoirienne, le nouveau Coordinateur aété identifié et sera à bord au plus tard en 2003. Ainsi, levide créé dans le CBF par le départ de Marie-Jo Duguéen décembre 2002, est sur le point d’être comblé et, selonles mots du Directeur général Nwanze, « la nature ahorreur du vide. »

Page 63: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

57

La période en revue:janvier 2002 – avril 2003

Du 9 au 11 janvier 2002, une équipe de la Station Sahelde l’ADRAO a entrepris une évaluation diagnostiquedu laboratoire LANASOL à Nouakchott en Mauritanieen vue d’évaluer la situation du laboratoire et déterminerles besoins pour l’analyse du sol et de l’eau.

Du 12 au 16 janvier 2002, le Comité directeur du ProjetDéveloppement participatif de technologies (PTD) s’estréuni à Ibadan au Nigeria. Les partenaires des SNRA (dansle sens large du terme, c-à-d y compris des agences dedéveloppement, des ONG et des Universités), l’Universitéde Hohenheim et l’ADRAO, ont évalué les activités deterrain, recentré les cibles du projet et développé un cadrelogique pour la seconde phase.

Les Réunions annuelles de revue et planification de 2002,‘les Journées scientifiques de l’ADRAO,’ ont étéorganisées au siège du 22 au 25 janvier.

Du 18 au 23 février, les membres du groupe d’actionÉconomie du ROCARIZ ont pris part à un cours deformation sur la Méthodologie de l’analyse de l’impactdes technologies agricoles, organisé au siège. Il s’agissaitde la première activité de la démarche de l’ADRAO visantà renforcer la capacité régionale en évaluation de l’impact.Les 10 participants représentaient neuf pays membres de

l’ADRAO/ROCARIZ. Les sujets couverts ont porté surles concepts et les méthodes de l’analyse de l’impact,l’estimation de la production, l’impact de la consommationet du bien-être, la méthodologie économétrique ainsiqu’une introduction au logiciel SPSS.

Du 25 février au 8 mars, un cours de formation surl’apprentissage participatif et la recherche action pourla gestion intégrée de la riziculture (APRA-GIC) a eulieu au siège. Cet atelier a été organisé à la fin duprogramme APRA-GIC de neuf mois dans deux bas-fondsde la Côte d’Ivoire. Au nombre des participants étaientdes partenaires de l’Agence nationale d’appui audéveloppement rural (ANADER), du Projet national riz(PNR) et quatre paysans des villages pilotes de l’étude deBamoro et Lokakpli. (Pour plus de détails sur le travailde l’APRA-GIC, voir ‘Apprentissage participatif etrecherche action pour la gestion intégrée des cultures dansles bas-fonds’).

En mars, l’équipe du transfert de technologies s’estdéplacée du siège de l’ADRAO à Grand Lahou, sud de laCôte d’Ivoire pour diriger un atelier de trois jours sur laconstruction de la batteuse-vanneuse. Les 18machinistes étaient repartis en quatre groupes et chaquegroupe a travaillé à construire sa propre batteuse-vanneuse.

L’an dernier, nous avons changé la période du Rapport annuel de l’ADRAO d’une année civile à unepériode allant de mai à avril. Cependant, cette période du rapport n’était pas reflétée dans l’Annexe

‘L’année en revue.’ Cette année, nous plaçons le rapport des activités dans la période que couvre leRapport afin d’avoir un tout couvrant la période allant de janvier 2002 à avril 2003.

Page 64: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

58

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Malgré le fait que la Côte d’Ivoire est un pays francophone,l’incarnation ivoirienne de la machine a été nommée‘ANWAR,’ pour ANDER-WARDA. Les machinistescorrectement formés sont ensuite retournés chez eux.Quelques semaines plus tard, les nouvelles machines ontété amenées au siège de l’ADRAO pour unedémonstration. Le machiniste Camara Mamadou deKatiola a construit un prototype qui a été vendu à unmembre d’une coopérative paysanne et utilisé par lespaysans dans le périmètre irrigué de Lope.

sur les interventions de recherche et développement pourla prévention et la réduction de la dégradation du sol. Cesrecommandations forment la base des options de gestionintégrée des cultures pour les sols à problèmes qui serontévalués par l’ADRAO, les groupes de paysans et les SNRApartenaires, au cours des trois prochaines années.

Du 25 au 26 mars 2002, le Projet PTD a organisé unatelier scientifique à Ibadan au Nigeria. Les 24participants étaient composés des chercheurs del’ADRAO, des étudiants du projet et leurs superviseurset des chercheurs nationaux qui ont fait la revue des

Juin 2002: Démonstration de la batteuse-vanneuse ANWAR, M’bé

Camara Mamadou avec le prototype ANWAR (BV 001), Katiola,juin 2002 – il a ensuite fabriqué et vendu deux autres batteuses-vanneuses

Heureux propriétaire d’ANWAR BV 001, Lamine Coulibaly,exploite la batteuse-vanneuse pour les paysans dans lepérimètre de LopeDu 11 au 15 mars, l’Atelier annuel du Consortium bas-

fonds (CBF) et la Réunion du projet CFC ont eu lieu àBohicon au Bénin. Comme d’habitude, on a fait la revuedes progrès de l’année écoulée et développé des plans detravail pour l’année à venir.

Les ateliers de feedback de fin de projet du Projet DFID‘Prévenir la dégradation des sols dans les systèmesirrigués à base riz au Burkina Faso et en Mauritanie’ont été organisés du 14 au 15 mars à Niassa, dans la Valléedu Sourou au Burkina Faso et du 11 au 12 avril à FoumGleita en Mauritanie. Ont pris part à ces ateliers lesreprésentants des SNRA partenaires et des paysans.Pendant les ateliers, des recommandations ont été faites

Page 65: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

59

résultats de la saison 2001, en particulier les progrès faitspar les étudiants en doctorat.

La ‘folle saison’ de 2002 a commencé au siège del’ADRAO le 26 mars lorsque les délégués se sont réunisau siège pour discuter et finaliser le document du projetde l’Initiative africaine sur le riz (ARI), en avance dulancement officiel de l’Initiative le 27 mars à la FondationHouphouët-Boigny pour la Paix à Yamoussoukro en Côted’Ivoire. L’Initiative a été lancée par SE Pascal AffiN’Guéssan, Premier Ministre de Côte d’Ivoire, au nomde SE Laurent Gbagbo, Président de la République. Tousles détails ont été donnés dans le rapport de l’an dernierdans la section ‘The African Rice Initiative: Taking theNERICAs to Sub-Saharan Africa’(WARDA Annual Report2001-2002, pages 7-12).

Le 27 mars 2002, des participants venus du NigerianAgricultural Development Projects (ADPs), desuniversités agricoles, des ONG, du National CerealsResearch Institute (NCRI), du National Seeds Service(NSS), du National Rice/Maize Centre et de l’ADRAOse sont réunis à Ibadan au Nigeria pour discuter desactivités PVS en cours au Nigeria. Six états nigérians– Ogun, Kwara, Nasarawa, Kaduna, Ekiti et Niger – ontété jugés prêts pour la mise en œuvre de l’extension PVS.Il a été porté à la connaissance des participants que lesessais PVS de 2002 avaient aidé trois variétés sur la voiede l’homologation officielle au Nigeria – NERICA 1,WAB189-B-B-B-8-HB et ITA 321. La prochaine réuniondu Comité d’homologation des variétés au Nigeria etdonc l’homologation de ces variétés, a été fixée au 16juillet 2003.

Le projet Adaptation participative et diffusion destechnologies pour les systèmes de riziculture (PADS) aorganisé sa réunion annuelle de son Comité directeur du4 au 6 avril au siège. Le PADS est le projet cadre pour lesactivités de l’APRA-GIC (voir ci-dessus et le chapitre‘Apprentissage participatif et recherche action pour lagestion intégrée des cultures dans les bas-fonds’). Le projetest actif en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Ghana et enGuinée.

Le 8 avril, le malherbologiste du NRI David Johnson estretourné au siège de l’ADRAO pour diriger un Atelierrécapitulation pour le Projet DFID de lutte contre leriz sauvage. Le moment – juste avant les 4R (voir pointsuivant) – a permis aux chercheurs intéressés qui n’ontpas été impliqués dans le projet DFID de prendre part à laréunion et d’écouter les résultats et les recommandationsdu projet. Un dépliant de sensibilisation sur le riz sauvageest en préparation et sera publié par DFID et l’ADRAO.

Ensuite, du 9 au 12 avril, l’ADRAO a abrité la SecondeRevue régionale de la recherche rizicole (4R), la réunionbiennale du groupe d’action du ROCARIZ et d’autresacteurs de la région et au-delà. Environ 150 participantsvenus d’Afrique, d’Europe et des États-Unis d’Amériqueont pris part à cette réunion. Les trois quarts desparticipants étaient des chercheurs des SNRA, des agentsdu développement et des représentants des groupementsde paysans des pays membres. Cette année a vul’introduction du ‘Prix décerné aux chercheurs nationaux’pour le ‘Prix du Meilleur article’ (emporté par Dr DonaDakouo et al. de l’INERA du Burkina Faso), le ‘Prix dela Meilleure présentation’ (emporté par Babou O. Jobe,NARI de la Gambie) et le ‘Prix de la Contribution la plusremarquable à la recherche-développement rizicoles’(emporté par Mamadou M’Baré Coulibaly, IER, Mali).La réunion des 4R a été suivi de la réunion du Comitédirecteur du ROCARIZ tenue du 13 au 15 avril.

Participants à la réunion des 4R organisée du 9 au 12 avril à M’bé

Page 66: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

60

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

La Seconde Réunion de la Revue et de la planificationde INGER-Afrique s’est tenue du 15 au 17 avril au siège.INGER est le ‘phare’ qui fait que l’ADRAO se trouvevraiment à l’échelle africaine dans son domaine d’influence(voir point saillant ‘Le Centre du riz pour l’Afrique –Reconnaissance du rôle de l’ADRAO en Afriquesubsaharienne’). Cette année, l’atelier a réuni dessélectionneurs et du personnel des ressources génétiquesde 24 pays, y compris le Burundi, la RD Congo, le Kenya,le Mozambique, la Namibie et le Zimbabwe et tous les 17pays membres de l’ADRAO. Une importance a été accordéeaux questions de la propriété intellectuelle avec des orateursvenus du GCRAI, de l’IRRI, de l’UPOV et de l’ADRAO.

Ensuite, le Réseau sur l’amélioration variétaleparticipative et l’analyse du genre/utilisateur (PRIGA)a organisé sa réunion annuelle du 18 au 23 avril au siège.Une note particulière cette année a été l’inclusion d’unatelier de formation sur la vulgarisation PVS pendantles deux premiers jours. Comme d’habitude, lesconclusions de la réunion seront publiées ; cependant, cetteannée elles ont été retardées à cause du départ de certainschercheurs et la crise ivoirienne.

Les réunions consécutives pendant toute l’année se sontachevées avec un Atelier sur le Priming des semencesorganisé du 24 au 25 avril et présidé par David Harris quireprésentait DFID dans le Réseau PRIGA. L’activité depriming des semences a été prise en charge par la sélectionvariétale participative (PVS) du Réseau PRIGA et a étérapportée dans le résumé annuel de ses travaux.Cependant, il est probable que le priming des semences‘fasse cavalier seul’ à partir de 2002.

Dans le même temps, la plénière du Conseild’administration de l’ADRAO s’est réunie (encore ausiège) du 22 au 26 avril.

Du 26 au 10 mai, le Projet PTD a organisé un atelier deformation à Abakaliki au Nigeria. Les participants(formés de paysans, d’agents de vulgarisation, dereprésentants d’ONG, de chercheurs des institutions

nationales de recherche et des universités) ont appris plussur l’approche PTD et la dissémination des technologies,y compris les limites dans son rôle d’amélioration de laproduction de riz au Nigeria.

Le 16 mai, le Directeur général a été invité à un petitdéjeuner de travail avec le Président de la Républiquefédérale du Nigeria à Abuja. Dr Nwanze a fait uneprésentation sur les riz NERICA et les perspectives pourle Nigeria. Profitant de l’opportunité offerte avec laprésence à la même réunion d’une délégation duGouvernement japonais, il a aussi remercié le Japon pourson appui aux travaux des NERICA à l’ADRAO. Pendantles trois jours de visite dans la capitale nigériane, DrNwanze a aussi rencontré le ministre fédéral del’Agriculture et le Conseiller spécial de la Productionalimentaire ; il a aussi organisé une conférence de presse.

La Troisième réunion ADRAO/Comité des expertsnationaux s’est tenue du 11 au 13 juin au siège. Parmiles nombreux points à l’ordre du jour figurait la premièreidée de la possibilité de se référer à l’ADRAO comme‘Le Centre du riz pour l’Afrique.’

Le personnel de la Station Sahel de l’ADRAO a participécomme formateurs à une formation de quatre mois desresponsables de la vulgarisation pour la culture du rizirrigué. Cette formation était organisée par l’Organisationdes Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture eta duré du 15 juin au 15 octobre. L’un des champs de rizde l’ADRAO à Ndiaye (Station Sahel) a été aussi utilisépour les sessions pratiques.

Le nouveau Comité de gestion du Consortium ARI s’estréuni pour la première fois du 27 au 28 juin au siège. Unaccent particulier a été mis sur la nécessité d’encouragerles donateurs engagés de ‘libérer les fonds’ et sur lanécessité d’aller rapidement au recrutement duCoordinateur général.

Entre le 28 juin et le 13 juillet, l’ADRAO a mené uneétude d’évaluation rapide de la filière du riz irrigué auNigeria. L’équipe de l’ADRAO, forte de deux personnes,

Page 67: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

61

a initié le travail de terrain pour évaluer les opportunitéset les contraintes à l’amélioration de la productivité duriz irrigué au Nigeria et d’identifier les priorités de larecherche et développement de la riziculture irriguée auNigeria. Cette étude complète l’évaluation en cours de lafilière riz par l’ADRAO au Nigeria et est supportée parl’USAID (voir Encadré ‘Stratégie de la filière riz pour leNigeria’).

L’Assemblée générale du CORAF/WECARD a eu lieudu 23 au 26 juillet à Yamoussoukro en Côte d’Ivoire. Cettetenue dans notre pays hôte a permis à l’ADRAO demontrer une ‘présence’ avec une exposition depublications et de posters.

Dans le cadre de son programme en cours, le Projet PTDa organisé quatre journées champêtres pendant les moisd’août, septembre et octobre, pour démontrer, discuter etévaluer différentes technologies (indigènes et modernes)avec les paysans dans les sites du projet. Ces journéeschampêtres ont aussi donné l’opportunité aux acteurs dela production de riz de discuter les progrès de la saison etde discuter des problèmes de gestion rencontrés dans lesessais et autres difficultés liées de terrain pendant la saison.Un total de 327 paysans, agents de vulgarisation,partenaires nationaux de la recherche et agents des projetsde développement (dont 88 femmes) ont participé auxévénements à (1) Ogun, Nigeria le 22 août, (2) Dassa etGlazoue au Bénin du 24 au 25 août, (3) Ebonyi au Nigeriale 26 septembre et (4) Kogi au Nigeria le 24 octobre.

Le GCRAI en général et l’ADRAO en particulier, étaientbien représentés au Sommet mondial sur ledéveloppement durable (WSSD) organisé du 26 aoûtau 4 septembre par les NU à Johannesburg en Afrique duSud. En particulier, le Japon, le Programme des NationsUnies pour le développement (PNUD) et le GCRAI ontsponsorisé le 31 août un Événement spécial sur le rizNERICA.

Une journée du paysan a été organisée le 27 août auvillage de Kaswan Magani, dans l’État de Kaduna auNigeria pour marquer la ‘remise’ d’une nouvelle

association de paysans au ADP de l’Etat. Le groupe, forméd’environ 100 paysans, est né du travail de PVS del’ADRAO qui a bouclé son cycle de trois ans de recherchePVS. Certains des paysans cultivaient déjà entre 2 et 5 hade variétés de l’ADRAO (y compris les NERICA). Dansle cadre de la cérémonie officielle de reconnaissance, unresponsable du gouvernement local de Kajuru étaitprésent.

A la suite du WSSD, le PNUD a organisé le 4 septembreune visite de presse au siège de l’ADRAO et à Abidjan.Les journalistes sont venus de l’Agence France Presse,de la BBC, de Jeune Afrique Économie, de Radio FranceInternationale (RFI), de la presse régionale et d’une équipede production média.

Du 18 au 28 septembre, une visite de suivimultidisciplinaire des chercheurs des SNRA et del’ADRAO a visité les activités des programmesd’extension de l’ADRAO ROCARIZ, INGER-Afriqueet PRIGA dans les écologies rizicoles de plateau, de bas-fonds et mangrove de la Guinée (Guinée Maritime,Moyenne Guinée et Haute Guinée). L’équipe a trouvé quele NERICA 3 est largement cultivé puisque les Guinéensont une préférence pour ses grains courts et gros. EnMoyenne Guinée, cette variété a souffert de 15 à 20 %des attaques des foreurs de tiges. Les recommandationsde l’équipe, particulièrement sur les canaux de

NERICA 3 dans les sols acides en Moyenne Guinée

Page 68: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

62

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

par le siège de l’ADRAO devrait être disponible pourassister le projet dans sa mise en œuvre. Les discussionsont aussi porté sur l’amélioration du matériel agricole.

Le premier Séminaire GCRAI/Banque mondialeMcNamara, tenu le 25 octobre à Tokyo au Japon, a lancél’expérience fructueuse de l’ADRAO sur ledéveloppement du NERICA et son potentiel dans ledilemme de la sécurité alimentaire en Afrique. LeDirecteur général a fait une présentation, organiséplusieurs interviews et a rencontré la presse.

Particulièrement non affecté par la crise ivoirienne, leProgramme riz irrigué et les SNRAV partenaires enMauritanie ont organisé le 5 novembre un dernier atelierde revue et d’évaluation à Nouakchott pour présenter lesrésultats, les expériences et les leçons apprises duprogramme collaboratif ‘Amélioration de laproductivité du riz irrigué en Mauritanie : évaluation,adaptation participative et transfert des technologiesaméliorées de riz irrigué.’ Cet atelier a réuni les différentspartenaires qui ont participé dans la mise en œuvre duprogramme (ADRAO, SONADER, CNRADA et lesgroupements paysans). Le programme collaboratif étaitfinancé à travers une subvention de la Banque mondiale àla SONADER.

Du 13 au 16 novembre, le Programme riz irrigué aorganisé un Atelier de revue et de planification avec lesSNRAV partenaires à la Station Sahel (Ndiaye, Sénégal).Les participants étaient composés d’agronomes etd’économistes venus du Burkina Faso (INERA), de laGambie (NARI), du Mali (IER) et du Sénégal (ISRA etSAED) et du personnel de l’ADRAO de la Station Sahelet du siège. Les participants ont fait la revue des activitéspassées et celles en cours en matière de recherche etdéveloppement rizicoles pour les systèmes irrigués et ontensuite défini des stratégies et des activités conjointes pourle projet 2003-2005. Cela a conduit à une autre visite desuivi organisée par l’équipe de l’économie du riz irriguépour finaliser les modalités de la mise en œuvre du plande travail 2003.

Champ de variété de riz tolérant à la toxicité ferreuse dans lamangrove de toxicité ferreuse en Guinée

Le Comité exécutif et des finances du Conseild’administration de l’ADRAO (CEF) s’est réuni du16 au 18 septembre au siège où il a approuvé laproposition du budget 2003 et résolu plusieurs questionsd’ordre politique.

Le 19 septembre, les événements de la Côte d’Ivoire ontbloqué le personnel du siège et du Centre principal derecherche dans leurs maisons à Bouaké ainsi que quatremembres du CEF dans un hôtel au centre de la ville. Unesemaine plus tard, tous les cadres et d’autres agents avaientpu être relocalisés à Abidjan. Le récit entier de la ‘surviede l’ADRAO sous le feu’ est rapporté quelque part dansce rapport. Bien que l’ADRAO ait continué d’opérer àpartir d’Abidjan, tous les événements programmés ausiège devaient être reprogrammés, relocalisés ou les deuxà la fois.

Le 4 octobre, une réunion a été organisée avec lesreprésentants de Japan International Cooperation Agency(JICA) à Ibadan au Nigeria sur une proposition pour uneformation nationale du personnel du projet dedéveloppement agricole (ADP) sur la production desemences. L’expert des semences de JICA prévu être abrité

communication et d’information, ont été remises àl’ADRAO et au SNRAV de Guinée.

Page 69: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

63

A cause d’un moratoire de la Banque mondiale sur lesvoyages en Côte d’Ivoire, une visite du Président et duDirecteur du GCRAI à Abidjan a dû être annulée. La visiteavait était planifiée pour coïncider avec la réunion duComité exécutif et des finances du Conseild’administration (CEF). La plupart des membres du CEFétaient aussi empêchés de faire le déplacement sur Abidjanen ce moment-là à cause des restrictions de voyagesimposées par les différentes ambassades. Cependant, Levice-président du Conseil d’administration, RichardMusangi, a insisté et a visité l’ADRAO en décembre dansson siège temporaire à Abidjan. Là, il a rencontré lenouveau membre ivoirien du Conseil, Bamba Gué, a euune séance de travail avec la direction pour discuter desquestions relatives à la gestion de la crise ivoirienne et arencontré le personnel en poste à Abidjan. Le ProfesseurMusangi et Dr Gué ont aussi tenu des réunions avecplusieurs ministres ivoiriens, des représentants desdonateurs et des ambassadeurs des pays membres del’ADRAO, réunions qui ont abouti à un déjeunerdiplomatique et à une conférence de presse. La visite duProf. Musangi était un geste de soutien etd’encouragement du Conseil en général.

La première vague du personnel du Centre principal derecherche a été relocalisé temporairement à la station derecherche de l’ICRISAT à Samanko à Bamako au Maliau cours du week-end du 25 au 26 janvier 2003. Le restedu personnel de recherche et du personnel d’appui à larecherche a été relocalisé dans les semaines qui ont suivi,laissant le personnel du Bureau du Directeur général, dela Division de l’Administration et des Finances, de laDivision des services institutionnels et des Services de laformation, de l’information et de la documentation pourmaintenir les activités du siège à Abidjan. Du côte de larecherche, l’Initiative africaine sur le riz (ARI), lesactivités des ressources génétiques et l’initiative sur leVIH/SIDA étaient coordonnées à partir d’Abidjan. (Voiraussi ‘Crise en Côte d’Ivoire : l’ADRAO « sous le feu ».’)

Lors de la Journée porte-ouverte organisée par ISRAdu 7 au 12 février 2003 à Dakar, l’ADRAO Sahel a faitune démonstration des variétés et de la batteuse-vanneuse

et a exposé plusieurs posters mettant en exergue lesrésultats de la recherche et du développement de lariziculture irriguée dans la vallée du Fleuve Sénégal. Lestand de l’ADRAO a été visité par une vaste gamme departicipants y compris le Chef d’Etat SE le PrésidentAbdoulaye Wade, des responsables du gouvernement, desgroupes d’ONG et des représentants de la société civile.

Au lieu de continuer avec l’atelier de récapitulationplanifié pour la fin de la phase I, les donateurs du ProjetPTD – GTZ et BEAF (BMZ) – ont visité les sites duprojet et des partenaires – Ibadan, Ikenne, Abeokuta etLokoja au Nigeria et Dassa et Glazoue au Bénin du 23

Le Présidentsénégalais, SEAbdoulayeWade (aucentre,cravaterouge), visitele stand del’ADRAO lorsde la Journéeporte-ouvertede l’ISRA

Stand del’ADRAO etvisiteurs visantle tour del’expositionlors de laJournéeporte-ouverte,Dakar, février2003

Page 70: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

64

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

février au 9 mars 2003 pour évaluer le projet en concluantqu’une ‘seconde phase est justifiée’ afin que les utilisateurset les acteurs – organisations paysannes – puissentpleinement tirer profit de l’approche PTD. (Pour plus dedétails sur la phase I du PTD, voir Encadré ‘Plusieursfaçons de résoudre un problème : développementparticipatif de technologies au Bénin et au Nigeria’.)

Du 24 au 28 février, le Conseil d’administration del’ADRAO a tenu sa réunion annuelle à Bamako au Mali.Cette année a vu un remaniement des responsabilités, avecRichard Musangi occupant le fauteuil de la présidence etEdwin Price comme vice-président et président du Comitédes nominations. Les membres du Comité ont consacrédu temps pour visiter les installations temporaires de larecherche de l’ADRAO à la Station de recherche del’ICRISAT à Samanko et pour communiquer avec lepersonnel. (voir aussi ‘Crise en Côte d’Ivoire : l’ADRAO« sous le feu »’.)

Coïncidant avec la réunion du Conseil, le Directeur duGCRAI, Francisco Reifschneider, a visité la stationtemporaire de recherche de l’ADRAO à Samanko,Bamako, où il s’est adressé le 27 février au personnelcadre, à la direction et aux membres du Conseil. Il aexprimé sa joie d’avoir pu enfin visiter le personnel del’ADRAO dans leur site temporaire après les restrictionsde voyage qui ont bloqué sa visite prévue en décembre2002. Il a transmis la reconnaissance du GCRAI pour lecourage dont le personnel et la direction de l’ADRAOont fait preuve depuis la crise ivoirienne jusqu’à ce jour,en louant les « efforts héroïques pour soutenir lesopérations. » Il a assuré tout un chacun de lapréoccupation du Système quant à la sécurité du

personnel, aussi bien de leur soutien continu que de celuides donateurs. Par la suite, Dr Reifschneider, le présidentsortant du Conseil Lindsay Innes et le Directeur généralNwanze ont rencontré le Premier ministre et des autoritésclés du Mali.

Du 3 au 7 mars, l’ADRAO a abrité un atelier desynthèse du Projet ADRAO/DFID sur lapyriculariose du riz à Accra au Ghana. Ont pris part àcet atelier le personnel de Horticulture ResearchInternational (HRI, R.U.), des chercheurs de l’ADRAOet des SNRA du Burkina Faso (2), de la Gambie (1),du Ghana (11) et du Nigeria (1) en même temps quedes représentants de DFID et de la FAO. Le projet adéveloppé des outils moléculaires pour lacaractérisation des lignées de la pyriculariose et aanalysé avec succès la diversité du pathogène à traversune nouvelle technique de piégeage au champ(ADRAO) et de détermination du pathotype aulaboratoire (HRI). Ces outils sont prêts pour êtretransférés à d’autres SNRA pour étendre ce travail.Après l’atelier, une discussion a eu lieu sur la possibilitéd’un projet de suivi pour promouvoir les outilsmoléculaires et de caractérisation et pour utiliser lesdonnées de caractérisation dans le développement dela résistance durable à la pyriculariose.

Le 7 mars, une équipe de l’ADRAO a présenté quelquespropositions préliminaires pour une ‘Stratégie derevitalisation de la filière riz au Nigeria’ au ministèrefédéral de l’Agriculture à Abuja au Nigeria. La stratégieest le résultat majeur proposé par le projet financé parl’USAID ‘L’économie du riz nigérian dans un mondecompétitif : contraintes, opportunités et choixstratégiques.’ Lors de la réunion, les chercheurs del’ADRAO ont pu présenter un résumé des principauxrésultats du projet au ministre de l’Agriculture lui-même,ensuite un rapport plus détaillé à une sélection dedécideurs politiques du ministère y compris le Secrétairepermanent, avec une session de questions-réponses. Pourune résumé des résultats du projet, et des éléments destratégie, voir Encadré ‘Stratégie de la filière riz pour leNigeria’.

Le Directeur du GCRAI,Fransisco Reifschneider (àgauche) avec l’ex-Président duConseil d’administration del’ADRAO, Lindsay Innes, à la23ème Réunion du Conseild’administration à Bamako

Page 71: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

65

Du 17 au 21 mars, le phytophysiologiste du CIRAD,Alain Audebert, est retourné pour co-organiser lePremier atelier sur la toxicité ferreuse dans lessystèmes rizicoles en Afrique de l’Ouest. Prévue audépart pour novembre 2002 au siège de l’ADRAO,l’atelier a finalement eu lieu à Cotonou au Bénin.L’atelier a évalué le nec plus ultra des activités derecherche et développement visant à réduire la toxicitéferreuse dans les systèmes de culture à base riz dans larégion. Environ 19 chercheurs venus de Belgique, duBénin, du Burkina Faso, de Gambie, du Ghana, deGuinée, du Mali, du Sénégal, de Sierra Leone, du Togoet de l’ADRAO, ont pris part à cet atelier. Les résultatsde cet atelier sont résumés quelque part dans ce rapport(voir ‘Profil d’un pays donateur : la France – Physiologiedes plantes’).

Le 28 mars, le Directeur général a organisé une conférencede presse à l’Hôtel Sofitel à Abidjan, Côte d’Ivoire. Il arépété que l’ADRAO allait continuer de fonctionner enCôte d’Ivoire comme elle l’a fait depuis le début de lacrise ivoirienne et malgré des rumeurs annonçant lecontraire. En particulier, l’ADRAO allait continuer demaintenir son siège en Côte d’Ivoire avec le personnel dusiège et plusieurs autres agents travaillant de façontemporaire à partir d’Abidjan. Il a aussi fait le point de lasituation à Bouaké et du site de l’ADRAO à M’bé.

Du 9 au 11 avril, les partenaires du Projet PADS du Bénin,du Mali, du Togo et de l’ADRAO se sont réunis à Samankoà Bamako pour faire la revue des activités du projet(APRA-GIC) dans les quatre sites du projet, y compris laprésentation des résultats et la planification pour la saison2003. Il y a eu un petit chevauchement entre cette réunionet la visite du personnel de NRI/DFID (10-18 avril) pourdiscuter divers projets et activités sur la gestion intégréedes déprédateurs (GID).

Le Comité directeur du ROCARIZ s’est réuni le 22avril à Samanko pour faire la revue du progrès des projetsdes petites subventions financés en 2002 ; discuter desvisites de suivi de 2002 et 2003 ; des modes potentielsde fonctionnement par rapport au nouveau Planstratégique émergeant de l’ADRAO ; des activitésd’expansion (en particulier les projets de petitessubventions) en Afrique Centrale et des idéespréliminaires pour la Revue régionale de la rechercherizicole (4R) de 2004.

La réunion annuelle de revue et de planification de 2003,‘les Journées de recherche 2003,’ a eu lieu du 28 avrilau 2 mai à Samanko. Les présentations de recherche étaientbasées sur les groupes thématiques conçus à encouragerune plus grande interaction entre les chercheurs etpromouvoir l’interdisciplinarité.

Page 72: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

66

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

États financiers1. Bilan au 31 décembre 2002 et 2001 (en USD)

2002 2001ACTIF

Actif circulant

Disponibilités 3 631 562 2 855 982Débiteurs :

Donateurs 1 259 707 613 403Personnel 298 038 343 307Autres 632 778 482 118

Stocks 574 536 572 629Charges comptabilisées d’avance 98 494 35 017Total actif circulant 6 495 115 4 902 455

Immobilisations

Immobilisations corporelles 8 029 696 8 691 576Moins : amortissements accumulés (6 320 987) (6 597 764)Total immobilisations nettes 1 708 710 2 093 812TOTAL ACTIF 8 203 825 6 996 267

PASSIF ET ACTIF NET

Exigibilités à court terme

Découverts bancaires 150 504 138 561Créditeurs:

Donateurs 2 050 613 3 188 905Personnel 433 531 276 019Autres 2 646 228 1 219 627

Provisions et charges à payer 1 298 712 877 298Total exigibilités à court terme 6 579 589 5 700 410TOTAL PASSIF 6 579 589 5 700 410

Actif net

Actif non restreint 1 624 236 1 295 857Total actif net 1 624 236 1 295 857TOTAL PASSIF ET ACTIF NET 8 203 825 6 996 267

Page 73: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

67

2. État des revenus et des dépenses par origine des fonds pour l’exercice clos au 31 décembre 2002 et 2001 (en USD)

Total

Non restreint Restreint 2002 2001

REVENUS, GAINS ET AUTRES CONTRIBUTIONS

Dons et subventions 4 426 755 5 158 657 9 585 412 9 069 461États membres – Bénéfice d’exploitation 119 172 119 172 147 505États membres – Développement des immobilisations 15 945 15 945Transfert des actifs à usage restreint 88 269 88 269 211 567Contribution spéciale de la Banque mondiale 180 087 180 087Autres revenus 286 573 286 573 354 763TOTAL REVENU, GAINS ET AUTRES CONTRIBUTIONS 5 116 800 5 158 657 10 275 457 9 783 296

CHARGES ET PERTES

Programmes de recherche 1 822 914 5 158 657 6 981 571 6 917 599Dépenses administratives et générales 4 370 491 4 370 491 4 039 265Total charges et pertes 6 193 405 5 158 657 11 352 062 10 956 863Récupération de charges (1 526 369) (1 526 369) (1 322 907)Total charges et pertes 4 667 036 5 158 657 9 825 693 9 633 956

EXCÉDENTS (DÉFICIT) DES REVENUS SUR LES DÉPENSES

Changement de l’actif net 449 764 449 764 149 339

Actif net en début d’exercice 1 295 857 1 295 857 1 239 496Changement de l’actif net avant effet cumulatif 449 764 449 764 149 339Remboursements aux donateurs (100 000) (100 000)Virement de l’excédent du projet GTZ-Azote du sol (92 979)Effet cumulatif du changement dans la politique comptable (21 385) (21 385)Changement de l’actif net 328 379 328 379 56 360Actif net en fin d’exercice 1 624 236 1 624 236 1 295 857

POUR MÉMOIRE Dépenses Totaladministratives Programmes

et générales de recherche 2002 2001Dépenses de fonctionnement par natureFrais de personnel 1 722 728 2 632 263 4 354 990 3 949 828Fournitures et services 1 991 729 3 617 813 5 609 543 5 294 573Transport 212 399 387 718 600 117 741 110Dotation aux amortissements 441 674 441 674 683 696Dépense d’investissement 1 961 343 777 345 738 287 657Total charges d’exploitation 4 370 491 6 981 571 11 352 062 10 956 863

Page 74: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

68

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

3. Subventions pour l’exercice clos au 31 décembre 2002 et 2001 (en USD)

NON RESTREINT 2002 2001

Belgique 147 565 131 780Canada 442 655 452 828Danemark 109 311France* 161 385 148 000Allemagne 140 655 140 403Japon 804 762 412 990Pays-Bas 665 731 642 008Norvège 360 000 241 434Suède 357 916 319 041USAID 225 000 224 991Banque mondiale** 1 080 000 1 390 000Côte d’Ivoire 41 086 59 836

Total subventions à usage non restreint 4 426 755 4 272 622

TEMPORAIREMENT RESTREINT

BAD I (Appui institutionnel) 9 867 99 148CFC/FAO-Projet Spirivwa 51 162 88 060Danemark (Phytosanitaire & santé des semences) 33 062 34 405Union européenne (Gestion des cultures et des 14 207 295ressources)Projet Union européenne/CORAF 440 676 74 978France (Collaboration IRD) 63 270 20 181Fondation Gatsby (Installation de confinement) 6 023 48 625Fondation Gatsby (Dissémination) 217 580 98 431GTZ (Projet riz nord) 6 472GTZ (Gestion améliorée des nutriments) 95 066GTZ (Projet PTD) 387 420 358 903GTZ (Projet périurbain) 103 730 61 665FIDA (Projet PADS) 272 277 388 098PNUD/TCDC-Projet hybridation interspécifique Phase 2 257 078 161 371Collaboration-NTR/HRI 20 785 10 519Japon (Projet écophysiologie) 48 973 48 845Japon (Qualité grain)* 12 810Japon (Projet d’hybridation interspécifique) 505 365 606 640Japon/MAFF Projet ADRAO 252 648 318 889Japon (Projet RYMV)* 185 310 250 281Japon (Projet pyriculariose)* 46 907 183 227Japon (Projet 1.3)* 534

*L’utilisation de ces subventions a été restreinte en vue des projets sélectionnés dans l’Agenda approuvé du CGRAI pour l’ADRAO.**Ne fait pas partie de ce montant la Contribution spéciale de la Banque mondiale aux dépenses extraordinaires encourues pendant l’exercice du fait de lacrise ivoirienne. Ce montant (180 087 USD) a été présenté séparément dans l’état des revenus et des dépenses par origine des fonds.

Page 75: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

69

TEMPORAIREMENT RESTREINT (suite)

*L’utilisation de ces subventions a été restreinte en vue des projets sélectionnés dans l’Agenda approuvé du CGRAI pour l’ADRAO.

2002 2001

Japon (Projet 3.4)* 106 233Japon (Projet de production des légumes) 25 000Japon (Projet Banque de gènes) 400 000Japon (Projet 2.1) 98 817Norvège (Projet formation) 290 501 180 533Norvège (Projet SWIHA VIH/SIDA) 102 831Rockefeller (Projet culture d’anthères) 12 796 161 900Rockefeller (Post Doc) 60 054 38 898Rockefeller (Renforcement des capacités) 89 919 26 642Rockefeller (FPATDD-Mali/Nigeria) 55 569 39 445Royaume-Uni (Projet malherbologie) 4 828 6 313Royaume-Uni (RYMV attribué)* 74 260 139 578Royaume-Uni (Projet RYMV CRF) 5 039 47 321Royaume-Uni (Projet dégradation des sols CRF) 491 52 871Royaume-Uni (Projet de priming des semences) 25 454Royaume-Uni (INGER-Afrique Phase 2) 291 593 299 009Royaume-Uni (Projet riz sauvage) 2 919 13 584Royaume-Uni (Pénétration des racines – Université d’Aberdeen) 4 707Royaume-Uni (Pyriculariose attribué)* 29 911 59 539Royaume-Uni (Diversité fonctionnelle du riz) 17 727 12 236Royaume-Uni (Projet 2.1 attribué)* 116 641Royaume-Uni (Projet 2.2 attribué)* 243 633USAID (Projet Réseau) 232 374 195 918USAID (Projet analyse d’impact) 40 974 9 026USAID (Projet sur l’économie rizicole au Nigeria) 145 824 92 718PNUE (Projet Paysans et acteurs) 4 686Petits projets divers 20 595

Total subventions à usage restreint 5 158 657 4 796 839

TOTAL SUBVENTIONS 9 585 412 9 069 461

Page 76: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

70

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Conseil d’administration[Du 1er janvier 2002 au 30 avril 2003]

* Mandat commencé en 2002** Mandat terminé en 2002†† Mandat terminé en 2003

Président Richard Musangi (Kenya) (à partir du 1er mars 2003)N. Lindsay Innes (R.U.) (jusqu’au 28 février 2003)

Membres Jacob Ayuk-Takem (Cameroun)Clémentine Dabiré (Burkina Faso)Mamadou Diomandé (Côte d’Ivoire)**Bamba Gué (Côte d’Ivoire)*Takeshi Horie (Japon)Mary Uzo B. Mokwunye (Nigeria)Remi Pochat (France)Edwin C. Price (USA)Dunstan C.S. Spencer (Sierra Leone)††

Membre ex-officio : Directeur général de l’ADRAO Kanayo F. Nwanze (Nigeria)

Page 77: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

71

Cadres de l’ADRAO et chercheursd’institutions coopérantesDu 1er mai 2002 au 30 avril 2003

Bureau du Directeur généralKanayo F. Nwanze Directeur généralFrank Abamu Point Focal VIH

Agronome/Modélisateur des culturesMohamed Mouhidiny Abdou Auditeur internePéféry Idrissa Coulibaly Responsable des technologies de l’information et de

la communicationSavitri Mohapatra* Assistante du Directeur général et Responsable des

relations publiquesR. Raman* Web-master

Formation, Information et BibliothèqueAline Lisette-Vidal Responsable de la formation, de l’information et

de la bibliothèqueThomas Adigun* BibliothécaireMarijke Loosvelt** Éditrice/TraductriceAboubacar Madougou TraducteurGuy Manners Responsable de l’informationFassouma Sanogo TraducteurAïssata Sylla Assistante de publication assistée par ordinateur

Secrétaire par intérim du Directeur de la recherche†

Division des services institutionnelsP.-Justin Kouka Directeur assistant chargé des services institutionnelsSafiatou Yabré Assistante administrative chargée des voyagesGuézi Norberte Zézé Responsable du bureau de liaison (Abidjan)

Division de l’administration et des financesMichel P. Dubé Directeur de l’administration et des financesJean-Baptiste Adjovi Comptable principal (Contrôle budgétaire et Projets)Klana Dagnogo Responsable des services de maintenance mécaniqueGabriel Dao Responsable des ressources humaines et des

services administratifs

Page 78: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

72

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Mark Etsibah Comptable principalChaka Barakissa Fofana* Responsable des achats & approvisionnementsGuétin Gogbé** Responsable des achats & approvisionnementsStanislas Hachemé Responsable administratif chargé des services logistiquesGilbert Kato Chef du transportNurdin S. Katuli Chef des opérationsFansu Vatogoma Koné** Chef du personnelLhet Olivier Magnan Responsable des services d’entretienGeorge Maïna Chef des financesOlusegun Olubowale** Comptable principalGaston Sangaré Régisseur de la ferme expérimentaleLassina Silué Administrateur des systèmes de l’information (Finance)Lassina Soro* Chef du personnel

Division des programmesGünther Hahne†† Directeur de la rechercheJames Sumberg* Chef du programme Politique et développement rizicoles

Directeur de la recherche par intérim†Monty P. Jones** Directeur adjoint de la recherche et Chef du Programme

riz pluvialEmmanuel Abo** Virologue (Chercheur visiteur)Enoch Boateng** Spécialiste du SIG (Chercheur visiteur)Anne Bouma Responsable des services d’appuiMaméri Camara† Agronome (Chercheur visiteur, Sahel)Toon Defoer Agronome spécialiste du transfert de technologies

Chef par intérim du Programme Politiques etdéveloppement rizicoles

Aliou Diagne Économiste (Analyse de l’impact)Stapha Diatta PédologueOlaf Erenstein Économiste (Production)Koichi Futakuchi Ecophysiologiste des culturesHoward Gridley Sélectionneur riz de bas-fondR. Gouantoueu Guei Responsable de l’unité des ressources génétiques†

Coordinateur INGER-Afrique††Stephan Haefele** Agronome spécialiste des systèmes d’irrigation (Sahel)Monica Idinoba Agroclimatologue (Chercheur visiteur – Stagiaire)Mohamed Kebbeh Économiste (production) (Sahel)Paul Kiepe* Coordinateur scientifique du Consortium bas-fonds et

Spécialiste en gestion des ressources naturellesHarouna Koré** Économiste spécialiste des légumineuses (Chercheur visiteur)Frédéric Lançon†† Économiste (analyse des politiques)Kouamé Miézan Chef du programme riz irrigué (Sahel)

Page 79: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

73

* Début de contrat ou changement de titre en 2002** Fin de contrat ou changement de titre en 2002† Début de contrat ou changement de titre en 2003†† Fin de contrat ou changement de titre en 2003

Augustin Munyemana Spécialiste du développement de technologiesparticipatives (Nigeria)

Marie-Noëlle Ndjiondjop Biologie moléculaire/Biotechnologie*Francis Nwilene EntomologisteOlumuyiwa Osiname Coordinateur de l’ADRAO au Nigeria (Nigeria)Andreas Oswald Agronome spécialiste des systèmes de culturesSidi Sanyang Coordinateur du ROCARIZYacouba Séré Pathologiste

Chef par intérim du programme riz pluvial*Aïssata Sobia Camara** Économiste agricole (Chercheur visiteur)

Chercheurs d’institutions coopérantesAlain Audebert** Physiologiste (CIRAD)Kouassi Soumaila Bredoumy† Coordinateur par intérim de l’Initiative africaine sur le riz (ARI)Marie-Josèphe Dugué** Coordinatrice régionale du Consortium bas-fonds

(Coopération française)Pierrick Fraval** Économiste/gestion de l’eau (Sahel, IWMI/Cemagref)May-Guri Sæthre* Entomologiste (Nigeria, Norwegian Crop Research Institute)Takeshi Sakurai Économiste agricole (JIRCAS)Abdou Aziz Sy*,** Coordinateur par intérim de l’Initiative africaine sur le riz (ARI)Hiroshi Tsunematsu Sélectionneur riz de plateau associé (JIRCAS)Petrus van Asten** Pédologue associé (Sahel, DGIS)

Page 80: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

74

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Formation

Cours dispensés entre le 1er janvier 2002 et le 30 mars 2003

Intitulé et dates Lieu Langue Participants

Hommes Femmes Total

Formation en biotechnologie et en culture d’anthères M’bé, Bouaké, français, 3 0 3Janvier-mai 2002 Côte d’Ivoire anglais

(ADRAO)

Méthodologie de l’analyse de l’impact des technologies M’bé, Bouaké, français, 10 0 10agricoles (Groupe d’action sur l’économie) Côte d’Ivoire anglais18 – 23 février 2002 (ADRAO)

Apprentissage participatif et recherche action en gestion M’bé, Bouaké, français 30 10 40intégrée de la riziculture (APRA/GIR) Côte d’Ivoire25 février – 8 mars 2002 (ADRAO)

Atelier sur la construction de la batteuse-vanneuse Grand Lahou, français 18 0 186 – 29 mars 2002 Côte d’Ivoire

(CGMAG)

Atelier de formation sur la sélection variétale M’bé, Bouaké, français, 21 4 25participative-extension (PVS-E) Côte d’Ivoire anglais18 – 19 avril 2002 (ADRAO)

Formation des formateurs en adaptation participative et Rosso, français 15 0 15transfert de technologies Mauritanie22 – 26 avril 2002

Adaptation participative et transfert de technologies Rosso & Boghe, français 30 0 30pour le personnel de terrain Mauritanie (15+15)13 – 18 mai 2002

Page 81: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

75

Formatage de l’information agricole pour la publication M’bé, Bouaké, français 15 2 17des médias Côte d’Ivoire27 – 31 mai 2002 (ADRAO)

Formation à l’analyse et à l’interprétation des données M’bé, Bouaké, français 19 0 194 – 13 septembre 2002 Côte d’Ivoire

(ADRAO)

Total 161 16 177

Page 82: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

76

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Stagiaires maîtrise/doctorat en 2002-2003

Nom et sujet de la thèse Institution Sponsor Grade

Adesanwo, O.O. Université de ADRAO/ DoctoratLegume/phosphate rock combination for sustainable l’Agriculture, Universitérice production in southwestern Nigeria Abeokuta, Nigeria de Hohenheim

Afolabi, Aboladi†† Université de East DFID/ DoctoratDevelopment and understanding of a new clean gene Anglia/John Innes Fondation(marker-free) technology for rice Centre, Royaume-Uni Rockefeller

Aluko, Kiodé Gabriel Université de l’État de Fondation DoctoratGenetic studies of soil acidity tolerance in rice Louisiane Rockefeller

Amoussou, Pierre-Louis Université de East Fondation DoctoratGenomics of rice yellow mottle virus Anglia, Royaume-Uni Rockefeller/

DFID

Assingbé, Paulin Université de Cocody- BMZ/GTZ DoctoratIntégration des légumineuses dans la rotation Abidjandes cultures du riz pluvial au Bénin

Awoh, Akué Sylvette* Université nationale de BMZ/GTZ/ DEACropping systems and their production Côte d’Ivoire, Abidjan ADRAOcharacteristics in peri-urban agriculture

Bissouma, Laurence Institut national MESRS/ DAA/MScCriblage de variétés locales de riz pour la polytechnique ADRAOrésistance à la pyriculariose Houphouët-Boigny

(INP-HB)École supérieured’agronomie (ESA)

Bognonkpe, Jean Pierre Irénée Université DAAD/ DoctoratThe influence of land use on the dynamics of native de Bonn Fondationsoil nitrogen at watershed scale in West Africa Volkswagen

Bolou, Bi Bolou Emile* Université nationale BMZ/ DEACropping systems and their production de Côte d’Ivoire, GTZ/characteristics in peri-urban agriculture Abidjan ADRAO

Chérif, Mamadou Université BAD DoctoratEffet de la toxicité ferreuse sur l’activité photo- d’Abidjansynthétique du riz : étude de la variabilité génétique

Page 83: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

77

Chovwen, Anthony Université de BMZ/ DoctoratEvaluation of participatory research l’Agriculture, GTZapproaches in Nigeria Abeokuta,

Nigeria

Clark, Cary Université de Privé/ DoctoratRural finance systems and related constraints Reading ADRAOfor lowland rice intensification

Comoe, Hermann Daisy†† INP-HB/ ADRAO/ DEAAnalyse de l’aspect institutionnel de la diffusion ESA DFIDdes variétés améliorées de riz et de la gestiondes semences en milieu paysan

Djadjaglo, David Université de BMZ/ DoctoratDétermination des facteurs influençant la Hohenheim GTZproductivité des systèmes de production à basede riz au sud du Bénin

Djea, Yao Franck Armel†† INP-HB/ ADRAO/ DEAEstimation des fonctions d’offre et de la demande ESA DFID/de riz en Côte d’Ivoire PNUE

Dudnik, Nina _ Fulbright _Biologie moléculaire

Efisue, Andrew* Université Rockefeller DoctoratDeveloping durable resistant upland rice du Natalfor the tropics of Africa

Gnagadjomon, Koné* Université de Bouaké BMZ/ DEASocio-economics of peri-urban agriculture GTZ

Gnamien, N’Goran** Privé Enseignant RecyclageTechnique de dosage du phosphore assimilablepar la méthode Bray I

Guèye, Talla Université de Göttingen DAAD DoctoratNitrogen use efficiency in irrigated rice

Horna, Daniela Université de BMZ/GTZ DoctoratBrokering of knowledge and information in the Hohenheimrice production system in Southern Nigeria andBenin Republic

Page 84: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

78

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Keijzer, Pieter Université de Université de MScPlant science Wageningen Wageningen/

ADRAO

Koffi, Marie-Chantal* Université nationale BMZ/ DEACropping systems and their production de Côte d’Ivoire, GTZ/characteristics in peri-urban agriculture Abidjan ADRAO

Konaté, Karidiatou** INP-HB INP-HB BTS ChimieEffets de l’application des éléments nutritifs sur industriellela toxicité ferreuse Diplôme de

fin d’étude

Koné, Fahiraman K.* Université de BMZ/ DEASocio-economics of peri-urban lowland agriculture Bouaké GTZ

Kotchi, Valère Université d’Abidjan BAD DoctoratDynamique du phosphore dans les sols enrégion tropicale: le cas de la Côte d’Ivoire

Kouassi Niankan, Aubin INP-HB/ MESRS/ DAA/MScÉvaluation de la résistance à la panachure ESA ADRAOjaune du riz de 297 variétés locales de riz dela région de Gagnoa

Macaire, Dobo* Université A&M du Fondation DoctoratEnhancing uniformity and stability of rice grain Texas Rockefellerquality through genetic transformation andmarker assisted breeding

Maji, Alhassan Tswako Université d’Ibadan Fondation DoctoratGenetics of resistance to African rice gall Rockefellermidge in Oryza glaberrima

Mandé, Sémon Université de Cornell Fondation DoctoratAssessment of biodiversity in Oryza glaberrima Rockefellerusing microsatellite markers

Mesmin, Meye Mella École technique _ IngénierInfluence of spatial variability on fertilizer Bambey agronomerecommendations

Mulder, Linda Université de DFID MScEffect of straw application on yield and plant Wageningenavailability of N and P for alkiline irrigated rice soils

Page 85: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

79

Rawande, Zaer** INP-HB INP-BH BTS ChimieEffet résiduel du TSP sur cinq variétés de riz industriellepluvial sur un sol acide de forêt à Man Diplôme de

fin d’étude

Sédia, N’Da Amenan Gisèle* Université de Bouaké BMZ/ DoctoratSocio-economics of peri-urban lowland agriculture GTZ

Soko, Faustin Dago Université d’Abidjan Japon DoctoratÉpidémiologie du RYMV : Étude des conditionsd’établissement et de déroulement des épidémiespour une gestion intégrée de la panachure jaunedu riz en Côte d’Ivoire

Sorho, Fatogoma Université d’Abidjan ADRAO/ DoctoratAssessment of rice yellow mottle virus pathogeny as a IRD/prerequisite of the deployment and the durability of the AGROPOLISnatural genetic resistance to yellow mottle virus disease

Soro, Koundieletia École nationale supérieure ADRAO DAAAnalyse sanitaire des semences de riz d’agriculture (ENSA)

Thuweba, Diwani* Université de Bonn BMZ/ DoctoratImproving productivity of peri-urban lowland GTZ/cropping systems ADRAO

Tia, Dro Daniel INP-HB/ ADRAO DAACaractérisation morphologique de la biodiversité ESAdu riz local de la région de Gagnoa

Tiemele, Delees Edmond ENSA ADRAO DAAÉtude de la résistance de variétés à la panachure jaune

Tonessia, Dolou Charlotte†† Université de MESRS/ DEA/MScIdentification de la flore bactérienne et fongique Cocody-Abidjan ADRAOhébergée par les semences de riz et tentative delutte contre ces pathogènes

Traoré, Karim Université du Texas Fondation DoctoratMarker-assisted selection for improving drought Rockefellerresistance in rice root traits and osmotic adjustment

Tveteraas, Astrid Université agricole de Université MScThe impact of AIDS on livelihood security Norvège agricole dein rural areas of Côte d’Ivoire Norvège/ADRAO

Page 86: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

80

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Van Asten, Petrus Université de DGIS DoctoratSalt-related soil degradation in irrigated rice-based Wageningencropping systems in the Sahel

Van’t Zelfde, Arjan Université de DFID MScIdentification and quantification of processes Wageningencontributing to alkalinization in irrigated rice soils

Yao, Kouadio Nasser Université d’Abidjan BAD DoctoratAndrogène in vitro chez le riz Oryza glaberrima etd’hybrides interspécifiques sativa-glaberrima

Zamble, Lout T. Corinne INP-HB/ ADRAO DAACaractérisation morphologique de la biodiversité du riz ESAlocal de la région de Danané

Zebre, Sylvestre INP-HB/ ADRAO DAACaractérisation morphologique de la biodiversité du riz ESAlocal des régions de Boundiali et Touba

Zeller, Heiko Université de BMZ/GTZ DoctoratCharacterization of rainfed upland rice production Hohenheimsystems in southern Nigeria

* Commencé en 2002** Terminé en 2002†† Terminé en 2003

Page 87: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

81

Publications

[2002]

Adigun, T.A., 2002. Analysis of the publications of scientists at the West Africa Rice Development Association,Bouaké, Côte d’Ivoire. IAALD Quarterly Bulletin 47 (2): 23-46.

Becker, M., M.C.S. Wopereis and D.E. Johson, 2002. The role of N nutrition on lowland rice yields along anagro-ecological gradient in West Africa. Developments in Plant and Soil Science 92: 970-972. [Alsopublished in: Horst et al. (ed.) Food Security and Sustainable Agro-ecosystems Through Basic and AppliedResearch. Kluwer Academic Publishers, Dordrecht, Pays-Bas.]

Boivin, P., F. Favre, C. Hammecker, J.L. Maeght, J. Delarivière, J.C. Poussin and M.C.S. Wopereis, 2002. Processesdriving soil solution chemistry in flooded rice-cropped vertisol: analysis of long-time monitoring data.Geoderma 110: 87-107.

Caldwell, J.S., H.Kanno, A.Berthé, A.Yoroté, K. Sasaki, M. Doumbia, K. Ozawa and T. Sakurai, 2002. Climaticvariability in cereal-based cropping systems in Mali, West Africa. Farming Japan 36(4): 35-41.

Defoer, T., 2002. Social learning for integrated soil fertility management in sub-Saharan Africa. In: C. Leeuwisand R. Pyburn (ed.) Wheelbarrows full of Frogs. International research and Reflections. Koninklijke vanGorcum, Assen, Pays-Bas.

Defoer, T., 2002. Learning about methodology development for integrated soil fertility management, AgriculturalSystems 73: 57-81.

Diagne, A., 2002. Impact of access to credit on maize and tobacco productivity in Malawi. In: Manfred Zellerand Richard L. Meyer (ed.) The Triangle of Microfinance: Financial Sustainability, Outreach and Impact.The John Hopkins University Press, Baltimore and London.

Diagne, A., 2002. Impact assessment: A synthesis of recent methodological developments. Proceedings of theCORAF/WECARD Workshop on the Institutionalization of Impact Assessment in Agricultural Research inWest and Central Africa. Somone, Sénégal, 26-29 mars 2002. CORAF/WECARD.

Erenstein, O., 2002. Crop residue mulching in tropical and semi-tropical countries: An evaluation of residueavailability and other basic technological implications. Soil and Tillage Research 67(2): 115-133.

Page 88: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

82

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Guei, R.G., A. Adam and K. Traoré, 2002. Comparative studies of seed dormancy characteristics of two Oryzaspecies and their progenies. Seed Science and Technology 30(3): 499-505.

Haefèle, S.M., M.C.S. Wopereis and C. Donovan, 2002. Farmers’ perceptions, practices and performance in aSahelian irrigated rice scheme. Experimental Agriculture 38: 197-210.

Haefèle, S.M., M.C.S. Wopereis and H. Wiechmann, 2002. Long-term fertility experiments for irrigated rice inthe West African Sahel: Trial description and agronomic results. Field Crops Research 78: 119-131.

Idinoba, M.E., P.A. Idinoba and A.S. Gbadegesin, 2002. Radiation interception and its efficiency for dry matterproduction in three crop species in the transitional humid zone of Nigeria. Agronomie 22(1): 87-95.

Kebbeh, M., F. Aïfa, N.Niane and M. Ndour, 2002. Protocole de collaboration ADRAO-SONADER-CNRADApour l’amélioration de la productivité et de la production du riz en Mauritanie. Rapport Activités ContreSaison 2001, 32 p.

Kebbeh, M., F.Aïfa, N. Niane, M. Ndour and K. Miezan, 2002. Amélioration de la productivité et de la productiondu riz en Mauritanie : Evaluation, adaptation et transfert de technologies améliorées en milieu paysan.Rapport Final, août 2002.

Nwilene, F.E., C.T. Wiliams, M.N. Ukwungwu, D. Dakouo, S. Nacro, A. Hamadoum, S.I. Kamara, O. Okhidievbie,F.J. Abamu and A. Adam, 2002. Reactions of differential rice genotypes to African rice gall midge in WestAfrica. International Journal of Pest Management (48(3): 195-201.

Sahrawat, K.L. and L.T. Narteh, 2002. A fertility index for submerged rice soils. Communication in Soil Scienceand Plant Analysis 33(1&2): 229-236.

Sakurai, T., 2002. Land tenure systems and adoption of water control technologies in lowland rice production.In: T. Sakurai, H. Takagi and J. Furuya (ed.) JIRCAS Working Report N0. 25. Japan International ResearchCenter for Agricultural Sciences, Tsukuba, Japan, pp. 79-92.

Sakurai, T., 2002. Socio-economic research in Sub-Saharan Africa: JIRCAS’s experience and challenge. In: T.Sakurai, H. Takagi and J. Furuya (ed.) JIRCAS Working Report N0. 25. Japan International ResearchCenter for Agricultural Sciences, Tsukuba, Japan, pp. 107-125.

Sakurai, T., H. Takagi and J. Furuya (Ed.), 2002. JIRCAS Working Report No. 25. Japan International ReseachCenter for Agricultural Sciences, Tsukuba, Japon.

Segda, Z., F. Lompo, M.C.S. Wopereis and P.M. Sedogo, 2001. Amélioration de la fertilité du sol par l’utilisationdu compost en riziculture irriguée dans la Vallée du Kou au Burkina Faso. Agronomie Africaine 13(2): 45-58.

Stoop, W.A., N. Uphoff and A. Kassam, 2002. A review of agricultural research issues raised by the system ofrice intensification (SRI) from Madagascar: Opportunities for improving farming systems for resource-poor farmers. Agricultural Systems 71: 249-274.

Page 89: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

83

Tachibana, T., M. Shinagawa and T. Sakurai, 2002. Lowland rice cultivation in Ghana. A field survey around aninland market, Kumassi. In: T. Sakurai, H. Takagi and J. Furuya (ed.) JIRCAS Working Report No. 25.Japan International Research Center for Agricultural Sciences, Tsukuba, Japon, pp. 127-140.

Watanabe, H., K. Futakuchi, P.P. Jones, I. Teslim and B.A. Sobambo, 2002. Brabender Viscogram characteristicsof interspecific progenies of Oryza glaberrima Steud and O. sativa L. Nippon Shakohin Kagaku KogakuKaishi (Japanese Journal of Food Science and Technology) 49(3): 155-165.

Watanabe, H., K. Futakushi, I. Teslim and B.A. Sobambo, 2002. Milling characteristics and grain quality traits ofinterspecific progenies of Asian rice (Oryza sativa) with African rice (Oryza glaberrima). Japanese Journalof Tropical Agriculture 46(1): 47-55.

Wopereis-Pura, M.M., H. Watanabe, J. Moreira and M.C.S. Wopereis, 2002. Effect of late nitrogen applicationon rice yield and grain quality in the Senegal River valley. European Journal of Agronomy 17(3): 191-198.

Titres de l’ADRAO[Du 1er mai 2002 au 30 avril 2003]

Annual Report 2001-2002. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 103 p. ISBN 92 9113 239 X.

Bintou et son nouveau riz africain – A video summary. 2002. ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, and AGCOMInternational, USA, 10 min. 42 sec.

Bintu and her New African Rice – A Video Summary. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, and AGCOMInternational, USA, 10 min. 42 sec.

Bintu and her New African Rice – A Video Summary – Japanese. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, andAGCOM International, USA, 10 min. 42 sec.

Current Contents at WARDA (Monthy issue).

Describing Hydrological Characteristics for Inland Valley Development / Présentation des caractéristiqueshydrologiques de la mise en valeur des bas-fonds. Proceedings of the second scientific workshop of theInland Valley Consortium / Compte rendu du deuxième atelier scientifique du Consortium Bas-fonds, 4-6June/juin 1997, Bouaké, Côte d’Ivoire. P.N. Windmeijer, MJ. Dugué, J.Y. Jamin and N. van de Giesen(Ed.), 2002. WARDA/ADRAO, Bouaké, Côte d’Ivoire, 64 p. ISBN 92 9113 134 2.

Impact of Participatory Rice Improvement Research and Gender Analysis in West Africa: Institutional Analysis.N. Lilja and O. Erenstein, 2002. Participatory Research and Gender Analysis (PRGA) Working Documentno. 20. PRGA-CIAT, Cali, Colombia, and WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 28 p.http://www.prgaprogram.org/pblica.htm#ppb_wd

Page 90: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

84

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

INGER-Africa: The Vital Link in the Chain. 2002. WARDA, Bouaké, Côte d’Ivoire, 18 p. ISBN 92 9113 227 6.

NERICA Rice: Hope for Food Security in Africa. WSSD Special Event on NERICA Rice, 31 August 2002. Organizedby: The Gouvernment of Japan, United Nations Development Program (UNDP), West Africa RiceDevelopment Association (WARDA), in collaboration with Consultative Group on International AgriculturalResearch (CGIAR), [4] p.

NERICA Rice: Hope for Food Security in Africa. WSSD Special Event on NERICA Rice, 31 August 2002. Organizedby: The Government of Japan, United Nations Development Program (UNDP), West Africa RiceDevelopment Association (WARDA), in collaboration with Consultative Group on International AgriculturalResearch (CGIAR), [in Japanese], [4] p.

Le nouveau riz pour l’Afrique, NERICA : Espoir pour assurer l’alimentation en Afrique. Evénement spécial de laCNUED sur le riz NERICA, 31 août 2002. Organisé par le Gouvernement du Japon, le Programme desNations unies pour le développement (PNUD), l’Association pour le développement de la riziculture enAfrique de l’Ouest (ADRAO) ; en collaboration avec le Groupe consultatif pour la recherche agricoleinternationale (GCRAI), [4] p.

Rice Almana. Source Book for the Most Important Economic Activity on Earth (3rd edition). J.L. Maclean, D.C.Dawe, B. Hardy and G.P. Hettel (Ed.), 2002, IRRI, Los Baños, The Philippines; WARDA, Bouaké, Côted’Ivoire; CIAT, Cali, Colombia; and FAO, Rome, Italy, 253 p. ISBN 971 22 0172 4.

Page 91: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

85

Sigles et abréviations

4R Revue régionale de la recherche rizicole (réunion biennale du ROCARIZ)ADP Agricultural Development Project (Nigeria) (Projet de développement agricole)ADRAO Association pour le développement de la riziculture en Afrique de l’Ouest

(Ancienne appellation française de l’ADRAO)AfRGM Cécidomyie des galles du riz africainAGROPOLIS Pôle international de recherche et d’enseignement supérieur agronomiques (France)ANADER Agence nationale d’appui au développement rural (Côte d’Ivoire)ANCAR Agence nationale du conseil agricole et rurale (Sénégal)ANWAR Batteuse-vanneuse ANADER/ADRAO (Côte d’Ivoire)APRA Apprentissage participatif et recherche actionARI Initiative africaine sur le rizASARECA Association for strengthening Agricultural Research in Eastern and Central AfricaASS Afrique subsaharienneATE Average treatment effectATE1 Average treatment effect on the treatedBAD Banque africaine de développementBBC British Broadcasting Corporation (Royaume-Uni)BEAF Beratungsgruppe Entwicklungsorientierte Agrarforschung (Allemagne)BMZ Bundersministerium für Wirtschaftliche Zusammenarbeit (Allemagne)BTS Brevet de technicien supérieurc.-à-d. C’est à direCBF Consortium bas-fonds (ADRAO)CEF Comité exécutif et des finances (Conseil d’administration de l’ADRAO)CFA Communauté financière africaineCFC Common Fund for Commodities (Fonds commun pour les produits de base) [donateur]CGIAR Consultative Group on International Agricultural ResearchCIAT Centro Internacional de Agricultura TropicalCIFOR Center for International Forestry ResearchCIMMYT Centro International de Mejoramiento de Maiz y TrigoCIO Commission Inter-Organismes (CIRAD, INRA & IRD, France)CIP Centro International de la PapaCIRAD Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (France)CNRA Centre national de recherche agronomique (Côte d’Ivoire)CNRADA Centre national de recherche agronomique et de développement agricole (Mauritanie)CORAF Conseil Ouest et Centre Africain pour la recherche et le développement agricole

(précédemment Conférence des responsables de la recherche agronomique africaine)CRAI Commission pour la recherche agronomique internationale (France)CRF Competive Research Funds (DFID)CTA Technical Centre for Agricultural and Rural Cooperation (Pays-Bas)DAA Diplôme d’agronomies appliquéesDAAD Deutscher Akademischer AustauschdienstDEA Diplôme d’études approfondies

Page 92: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

86

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

Dév. DéveloppementDFID Department for International Development (Précédemment ODA, Royaume-Uni)DG Directeur généralDGIS Directorate General for International Cooperation (Pays-Bas)Dr DocteurE.U. États-UnisEd./ed éditeur(s)ENSA École nationale supérieure d’agriculture (Côte d’Ivoire)ESA École supérieure d’agronomie (INP-HB)Ex. Par exempleFAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agricultureFARA Forum for Agricultural Research in AfricaFIDA Fonds international pour le développement agricoleFig. FigureFPATDD Farmer Participatory Approaches to Technology Development and Dissemination (Projet ADRAO)GCRAI Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (français de CGIAR)GIC Gestion intégrée des culturesGID Gestion intégrée des déprédateursGIR Gestion intégrée de la rizicultureGPS Global position satelliteGTZ Gesellschaft für Technische Zusammenarbeit (Allemagne)ha hectare(s)HRI Horticultural Research International (Royaume-Uni)IAALD International Association of Agricultural Information SpecialistsIAEG Impact Assessment and Evaluation Group (GCRAI)ICARDA International Center for Agricultural Research in the Dry AreasICLARM WorldFish Center (précédemment, International Center for Living Aquatic Resources Management)ICRAF World Agroforestry Centre (précédemment, International Centre for Research in Agroforestry)ICRISAT Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-aridesIDEA Investment in Development Export Agriculture (Ouganda)IER Institut d’économie rurale (Mali)IFDC International Fertilizer Development CorporationIFPRI International Food Policy Research Institute (Washington, DC, États-Unis)IHP Interspecif Hybridization Project (Projet d’hybridation interspécifique) (ADRAO)IITA International Institute of Tropical Agriculture (Institut international d’agriculture tropicale)

(Ibadan, Nigeria)ILRI International Livestock Research Institute (Nairobi, Kenya et Addis-Abeba, Éthiopie)INERA Institut de l’environnement et des recherches agricoles (Burkina Faso)INGER International Network for Genetic Evaluation of Rice (Réseau international pour

l’évaluation génétique du riz)INP-HB Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Yamoussoukro, Côte d’Ivoire)INRA Institut national de recherches agronomiques (France)IPGRI International Plant Genetic Resources Institute (Rome, Italie)IRD Institut de recherche pour le développement (précédemment ORSTOM, France)IRRI International Rice Research Institute (Los Baños, Philippines)ISBN International Standard Book NumberISNAR International Service for National Agricultural Research (La Haye, Pays-Bas)ISRA Institut sénégalais de recherches agricoles (Sénégal)ISTOM École supérieure de Gergy-Pontoise (précédemment, Institut supérieur technique d’outre-mer, France)ITA Variété de riz développée par l’IITA

Page 93: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

87

IWMI International Water Management InstituteJICA Japan International Cooperation AgencyJIRCAS Japan International Research Center for Agricultural SciencesKIT Royal Tropical Institute (Pays-Bas)LANASOL Laboratoire national d’analyse des sols et de l’eau (Mauritanie)LCP Laboratoire central des ponts et chaussées (France)MAFF Ministry of Agriculture, Forestry and Fisheries (Japon)MDGs Millennium Development Goals (Buts de développement du millénaire des Nations Unies)MESRS Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (Côte d’Ivoire)min. minute(s)MSc Master of Science (Diplôme)NARI National Agricultural Research Institute (Institut national de recherche agricole, Gambie)NCRI National Cereals Research Institute (Nigeria)NEPAD Nouveau partenariat pour le développement de l’AfriqueNERICA Nouveau riz pour l’AfriqueNISER Nigerian Institute of Social and Economic ResearchNo. numéroNRI Natural Resources Institute (Royaume-Uni)NSS Natural Seed Service (Nigeria)NU Nations UniesOCDE Organisation de coopération et de développement économiquesOMC Organisation mondiale du commerceOMVS Organisation pour la mise en valeur du Fleuve SénégalONG Organisation non gouvernementaleORSTOM Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération

(présentement IRD, France)p./pp. page(s)/pagesPADS Participatory Adaptation and Diffusion of technologies for rice-based Systems (Adaptation

participative et diffusion de technologies pour les systèmes à base riz. Projet ADRAO)PCSI Programme commun de recherches sur les systèmes irrigués (Cemagref, CIRAD, IRD, France)PE Protocole d’ententePhD Doctor of Philosophy (doctorat)PNR Programme national riz (Côte d’Ivoire)PNUD Programme des Nations Unies pour le développementPNUE Programme des Nations Unies pour l’environnementPRGA System-wide Programme on Participatory Research and Gender Analysis for Technology

Development and Institutional Innovation (Programme à l’échelle du Système sur la rechercheparticipative et l’analyse du genre pour le développement et l’innovation institutionnelle (GCRAI)

PRIGA Participatory Rice Improvement and Gender/user Analysis (Amélioration participative du riz etanalyse du genre/utilisateur, ADRAO)

PTD Participatory technology development (Développement participatif de technologies)PVS Participatory varietal selection (Sélection variétale participative)PVS-e PVS extensionQTL(s) Quantitative trait locus (locus de caractère quantitatif)R.U. Royaume-UniRD République démocratiqueRFI Radio France InternationaleROCARIZ Réseau Ouest et Centre Africain du Riz [ADRAO-CORAF/WECARD]RYMV Rice yellow mottle virus (Virus de la panachure jaune du riz)

Page 94: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

88

ADRAO Rapport annuel 2002 – 2003Annexes

SAED Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta du Fleuve Sénégal et des vallées duFleuve Sénégal et de la Falémé (Sénégal)

SE Son Excellencesec. seconde(s)SIDA syndrome d’immunodéficience acquisSIG Système(s) d’information géographiqueSINGER System-wide Information Network for Genetic Resources (GCRAI)SIR Système d’intensification de la rizicultureSNRA Système national de recherche agricoleSNRAV Système national de recherche agricole et de vulgarisationSONADER Société nationale pour le développement rural (Mauritanie)SWIHA System-wide Initiative on HIV/AIDS and Agriculture (Initiative à l’échelle du Système sur le

VIH/SIDA et l’agriculture, GCRAI)t tonne(s)TCDC Technical Cooperation among Developing Countries (PNUD)Tél. téléphoneTICAD Tokyo International Conference on Africa’s DevelopmentTILS Training, Information and Library Services (Formation, information et bibliothèque, ADRAO)TSP Triple super phosphateUNOPS United Nations Office for Project Services (PNUD)UPOV International Union for the Protection of New Varieties of Plants (Union internationale pour la

protection des nouvelles variétés de plantes)URC Unité régionale de coordinationUSA États-Unis d’AmériqueUSAID United States Agency for International Development (Agence américaine pour le

développement international)v. versusVIH Virus de l’immunodéficience humaineWAB WARDA/ADRAO-Bouaké (variétés de riz)WARDA The Africa Rice Center (précédemment, West Africa Rice Development Association)WAS WARDA/ADRAO-Sahel (variétés de riz)WECARD West and Central African Council for research and Development (Appellation anglaise de CORAF)WITA WARDA at IITA (variétés de riz développées par l’ADRAO au Nigeria)WSSD World Summit on Sustainable Development (Sommet mondial sur le développement durable)

Crédits

Photos:

C. Riches (NRI) : p.00© C. Riches (NRI)

ADRAO : Toutes les autres photosFigures : ADRAOTableaux : ADRAO

Page 95: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003
Page 96: AfricaRice Rapport annuel 2002-2003

Recommended